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taines de milliers de lecteurs, dans une Europe «
chrétienne
», applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf m
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accès au divin. Que sert de parler d’humanisme «
chrétien
» ? L’humanisme est de l’homme, le christianisme est du nouvel homme.
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onstitue à ses yeux cette anomalie : un astronome
chrétien
. Comment un astronome peut-il croire à l’Incarnation ou aller à la Me
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me, de l’imperfection du monde. Je pense que tout
chrétien
conscient des problèmes de ce temps, souscrirait aux critiques que M.
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du monde moderne, clame-t-on de toutes parts aux
chrétiens
. Assez parlé de Vérité, ce sont des réussites qu’il nous faut. Saluon
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ut. Saluons enfin le règne de l’homme ! » Mais le
chrétien
, qui sait un peu ce qu’est ce monstre, se demande, songeant à l’Europ
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stants ». Mais, dira-t-on, il y a tous les sujets
chrétiens
! C’est bien là que nous voulions en venir : le dogme ne doit être qu
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ur d’un art protestant, c’est de n’être qu’un art
chrétien
. f. Rougemont Denis de, « Une exposition d’artistes protestants mo
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absolu et honteux. C’est ainsi encore que l’idéal
chrétien
de l’amour du prochain a tourné pratiquement à la méfiance systématiq
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cisme (le milieu protestant étant nul), ni la foi
chrétienne
en général (du fait précisément que les mobiles humains sont ici enti
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le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je
chrétien
? Seul un protestant pouvait trouver pareille formule. Le héros de la
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er ce « héros de la foi », ce maître de la pensée
chrétienne
tragique, paradoxale et virulente. Qu’une telle œuvre commence son ac
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e fermant, est-il réellement impossible à une âme
chrétienne
d’atteindre la grandeur morale si elle n’a pas connu, ne fût-ce que p
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nte dans ces deux volumes, témoignent que l’amour
chrétien
peut encore aujourd’hui pénétrer un monde revendiqué par le communism
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, elle accuse formellement la grande majorité des
chrétiens
. Tant mieux si ce livre nous passionne. Il faudrait surtout qu’il nou
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ime (je dirais même sentimentale), et avec sa foi
chrétienne
. Il peut livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crai
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ques fort curieuse, où les doctrines bouddhistes,
chrétiennes
, matérialistes et socialistes s’opposent dans des termes inusités pou
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la suite d’une discussion vive avec des étudiants
chrétiens
au sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter
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tèrent en pensant à la pauvreté de sentiments des
chrétiens
; il pensait aussi que lui-même, à la fin du mois, devrait gagner sa
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éconforts. Comment et par quoi mesurer la valeur
chrétienne
d’une âme ? L’action même est souvent trompeuse. Mais la qualité du r
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incroyant, ceci peut sembler vague. Mais le sens
chrétien
primitif n’est-il pas, avant tout, le sens de la pauvreté ? Qu’un Kag
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rce que je me refuse à reconnaître aucune réalité
chrétienne
à cette dernière catégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne
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nte ou catholique, que d’une inspiration vraiment
chrétienne
. Car c’est à juste titre, croyons-nous, qu’on put écrire de Saint-Sat
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ir qu’une pudeur — lui fait éviter toute allusion
chrétienne
, au point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom
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un conformisme bourgeois plutôt que de l’héroïsme
chrétien
? En particulier, sommes-nous toujours assez conscients des fondement
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ue très indirectement d’une atmosphère proprement
chrétienne
. Or voici que les faits confirment cette vue théorique : Loti, Schlum
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ne notion de « correction » bourgeoise. Nullement
chrétienne
d’ailleurs, puisqu’elle récusait à la fois la charité, le risque, l’a
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ons-nous quelque jour en France surgir une poésie
chrétienne
d’inspiration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille pas les conjo
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ristianisme. Mais le plus grand Occidental fut-il
chrétien
? Nous ne saurions, surtout dans Foi et Vie , aborder cette question
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un problème que la conscience intellectuelle des
chrétiens
ne peut et ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au chris
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en de conscience. ⁂ Goethe s’est toujours affirmé
chrétien
, mais d’une façon si particulière que les ennemis du christianisme, d
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thenticité de son christianisme ? Qu’est-ce qu’un
chrétien
que l’athéisme annexe avec une pareille aisance ? La question serait
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ermettent d’imaginer ce qu’eût pu être le pendant
chrétien
du Werther : — « J’ai souffert et me voilà libre à nouveau, écrit Goe
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ici exagérer la responsabilité qui incombe aux «
chrétiens
» eux-mêmes, tels qu’ils apparurent à ce jeune homme plein d’une exig
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rance de langage qui trop souvent caractérise les
chrétiens
, affirmons que nous ne savons presque rien de Dieu, ou plutôt qu’il e
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pables pour admettre dans la communauté de la foi
chrétienne
l’homme qui a pu dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant
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gesse large et optimiste si contraire au scandale
chrétien
, que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce qui, plus que tou
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t à sa rencontre — Goethe nous apparaît comme non
chrétien
, comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos
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doute. De quel droit refusons-nous donc d’appeler
chrétien
, un homme qui se prétendit tel en maintes occasions, de la façon la p
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rs que Dieu seul juge. Si nous refusons le nom de
chrétien
à cet homme dont l’éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur
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mporte, dès lors, que ce Goethe exemplaire soit «
chrétien
» ou « païen » ? Nous n’avons pas besoin d’avoir raison (contre lui,
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e (mars 1932). r. Rougemont Denis de, « Goethe,
chrétien
, païen », Foi et Vie, Paris, avril–mai 1932, p. 304-309.
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lle évolution peut paraître favorable à la pensée
chrétienne
. La pensée protestante, en particulier, s’est toujours montrée soucie
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ou marxisme. Ce qui revient à dire que seuls les
chrétiens
, en tant que chrétiens, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont,
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vient à dire que seuls les chrétiens, en tant que
chrétiens
, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont, ont des raisons réelle
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message évangélique. Et je demande maintenant aux
chrétiens
s’ils le savent eux-mêmes ; s’ils prouvent qu’ils le savent. S’ils n’
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« révolution permanente » qui doit être l’état du
chrétien
vis-à-vis de lui-même et de son passé. C’est le danger qui nous purif
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ra déracinée. » Et c’est en quoi, du point de vue
chrétien
, le marxisme radical constitue un progrès sur la libre-pensée : il fo
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Deux essais de philosophes
chrétiens
(mai 1934)v Combien existe-t-il en France de personnes intelligent
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catastrophes dictatoriales va réveiller quelques
chrétiens
. Leur office n’est-il pas de rappeler aux peuples où se trouvent les
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sé, tout compromis ? Il est certain que la pensée
chrétienne
n’a jamais eu plus impérieuse ni plus nette vocation. Le lieu, les mo
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visibles qu’ils ne le furent jamais. Si la pensée
chrétienne
existe, c’est à ce seul niveau où pensée et action se confondent. Si
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tion ? Ou verra-t-on que le service que la pensée
chrétienne
doit rendre n’est un service rendu au monde que si d’abord il est obé
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nt pas les catastrophes qui devraient effrayer le
chrétien
, mais le risque plus immédiat de faillir à sa vocation. Ces réflexio
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’hui, d’introduction à deux essais de philosophes
chrétiens
: L’Homme du ressentiment, de Max Scheler44, Position et approches co
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ment. Pour Nietzsche, on s’en souvient46, l’amour
chrétien
n’est que « la fine fleur du ressentiment » que les natures faibles v
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Je ne connais pas de plus salutaire leçon pour un
chrétien
d’aujourd’hui que ce chapitre impitoyable et précis. Voici sa thèse c
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s d’elles) ; un égalitarisme qui renie la réalité
chrétienne
de la vocation… Je suis loin d’épuiser la liste. L’extrême gravité qu
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ces perversions de l’Évangile vient de ce que les
chrétiens
s’y sont laissés prendre. C’est tout le procès de la morale laïque, o
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vertu de riche, mais qui retient encore le pathos
chrétien
que renferme le mot. Ces quelques lignes décrivent assez bien le mou
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el, une poussée de ressentiment contre l’héroïsme
chrétien
; à l’origine de l’amour de l’humanité, il y a, comme Fichte l’avait
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re Dieu. L’homme du ressentiment, ce n’est pas le
chrétien
, c’est le bourgeois dont la morale usurpe l’apparence évangélique, en
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d’une « présence » et d’une « fidélité » vraiment
chrétienne
. « Philosopher, c’est apprendre à mourir », disait le triste Cicéron,
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d’une éthique de l’être qu’il est urgent que les
chrétiens
opposent à la « morale des commerçants » — comme disait Nietzsche — q
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e et l’acte, seuls moments d’unité dans la vie du
chrétien
. v. Rougemont Denis de, « Deux essais de philosophes chrétiens », F
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Rougemont Denis de, « Deux essais de philosophes
chrétiens
», Foi et Vie, Paris, mai 1934, p. 415-422.
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exprimaient pas encore la totalité de son message
chrétien
, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière responsabilité devant D
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à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation
chrétienne
. ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui
70
t clairement que nul homme ne peut jamais se dire
chrétien
. Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus dive
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le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je
chrétien
? Seul, un protestant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la pl
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le, puisqu’elles impliquent le martyre des braves
chrétiens
, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la
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risquer cette expression : le rire de la charité
chrétienne
. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme
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au dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le
chrétien
se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que « la crai
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» peut-elle encore, sérieusement, caractériser le
chrétien
moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son
76
ierkegaard tourne son aiguillon contre le « monde
chrétien
», celui qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appe
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à cause du Christ. Il suppose, sans autre, que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianism
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comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre
chrétien
moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai,
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question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es
chrétien
, ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de q
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« Le Nouveau Testament suppose sans autre que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… » (Mais non ! il souffre simplement de ce q
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est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du
chrétien
est position, obéissance. Si donc l’appel de Dieu isole du monde un h
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ant, « sous le regard de Dieu », comme disent les
chrétiens
. (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre ch
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nsongères de ce temps à l’utopie d’une communauté
chrétienne
, par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l
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sse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au
chrétien
, comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps,
85
Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut jamais
chrétien
, mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans m
86
e humain, ne peut être vraiment dangereux pour un
chrétien
qui sait en qui il croit. Et pour les autres, qu’importe qu’ils perde
87
ncroyant pour nous rappeler que le salut, pour le
chrétien
, n’est pas dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est
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e et profond. Et toujours bon à rappeler, à ces «
chrétiens
» que terrorise l’idée même que le christianisme veut leur mort, pour
89
e qui doit être surmonté » ? Il n’y a pas que les
chrétiens
pour ne pas croire assez à ce qu’ils croient, ou s’imaginent croire.
90
’imaginent croire. Le repentir ! Le remords ! Le
chrétien
ne pense pas à son prochain, il est beaucoup trop occupé de soi-même
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nnerait la synthèse de ces contradictions. La vie
chrétienne
est pleine de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rass
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C’est pourquoi, lorsque Paul critique la vie des
chrétiens
de son temps, il parle avec autorité, tandis que les critiques de Nie
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cieux à la pauvreté spirituelle. Mais le premier
chrétien
cultivé et spirituel a donné au christianisme sa rhétorique et sa dia
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exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion
chrétienne
du Dieu paternel dérive de la notion « de la famille patriarcale ». C
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simplement connues !) par nos contemporains, même
chrétiens
. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Ér
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udissent ouvertement, mais encore jusque chez les
chrétiens
, ces arguments se voient réinventés, admis, parfois même prêchés. Le
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exégétiques discutables, suffit à établir pour le
chrétien
la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au c
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c’est vouloir l’éternité de son destin. (Pour le
chrétien
, c’est accepter, en acte, l’éternelle prévision du Dieu qui sauve.) L
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ne épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » des
chrétiens
, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homm
100
conformément à des principes indiscutés de morale
chrétienne
et naturelle. Or le réformisme moral n’a jamais pu influencer le cour
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une politique accidentellement ou indirectement «
chrétienne
», mais il s’agit d’actualiser la politique impliquée dès le début da
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me subsiste et tombe avec la foi dans l’union des
chrétiens
en Christ, cette foi pouvant être connotée par le rejet de l’hérésie
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e même terme qui servira aux premiers philosophes
chrétiens
à désigner la réalité de l’homme dans un monde christianisé. Car cet
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ale qu’il désigne, sont bel et bien des créations
chrétiennes
, ou pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne. Dans la pe
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es, ou pour mieux dire, des créations de l’Église
chrétienne
. Dans la personne ainsi définie se résout l’éternel conflit entre la
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e. Mais la liberté et l’engagement de la personne
chrétienne
se définissent du même coup par la formule : à chacun sa vocation. No
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veut l’être, parce qu’il doit l’être. L’action du
chrétien
n’est jamais partie de la prudente considération des forces dont il c
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de de son sens. (Qui n’est pas limité à « devenez
chrétiens
! ». Isaïe n’était pas chrétien.) Dira-t-on que l’on peut partager te
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mité à « devenez chrétiens ! ». Isaïe n’était pas
chrétien
.) Dira-t-on que l’on peut partager telles idées sur les méfaits des c