1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 taines de milliers de lecteurs, dans une Europe «  chrétienne  », applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf m
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
2 accès au divin. Que sert de parler d’humanisme «  chrétien  » ? L’humanisme est de l’homme, le christianisme est du nouvel homme.
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
3 onstitue à ses yeux cette anomalie : un astronome chrétien . Comment un astronome peut-il croire à l’Incarnation ou aller à la Me
4 me, de l’imperfection du monde. Je pense que tout chrétien conscient des problèmes de ce temps, souscrirait aux critiques que M.
5 du monde moderne, clame-t-on de toutes parts aux chrétiens . Assez parlé de Vérité, ce sont des réussites qu’il nous faut. Saluon
6 ut. Saluons enfin le règne de l’homme ! » Mais le chrétien , qui sait un peu ce qu’est ce monstre, se demande, songeant à l’Europ
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
7 stants ». Mais, dira-t-on, il y a tous les sujets chrétiens  ! C’est bien là que nous voulions en venir : le dogme ne doit être qu
8 ur d’un art protestant, c’est de n’être qu’un art chrétien . f. Rougemont Denis de, « Une exposition d’artistes protestants mo
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
9 absolu et honteux. C’est ainsi encore que l’idéal chrétien de l’amour du prochain a tourné pratiquement à la méfiance systématiq
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
10 cisme (le milieu protestant étant nul), ni la foi chrétienne en général (du fait précisément que les mobiles humains sont ici enti
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
11 le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je chrétien  ? Seul un protestant pouvait trouver pareille formule. Le héros de la
12 er ce « héros de la foi », ce maître de la pensée chrétienne tragique, paradoxale et virulente. Qu’une telle œuvre commence son ac
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
13 e fermant, est-il réellement impossible à une âme chrétienne d’atteindre la grandeur morale si elle n’a pas connu, ne fût-ce que p
14 nte dans ces deux volumes, témoignent que l’amour chrétien peut encore aujourd’hui pénétrer un monde revendiqué par le communism
15 , elle accuse formellement la grande majorité des chrétiens . Tant mieux si ce livre nous passionne. Il faudrait surtout qu’il nou
16 ime (je dirais même sentimentale), et avec sa foi chrétienne . Il peut livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crai
17 ques fort curieuse, où les doctrines bouddhistes, chrétiennes , matérialistes et socialistes s’opposent dans des termes inusités pou
18 la suite d’une discussion vive avec des étudiants chrétiens au sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter
19 tèrent en pensant à la pauvreté de sentiments des chrétiens  ; il pensait aussi que lui-même, à la fin du mois, devrait gagner sa
20 éconforts. Comment et par quoi mesurer la valeur chrétienne d’une âme ? L’action même est souvent trompeuse. Mais la qualité du r
21 incroyant, ceci peut sembler vague. Mais le sens chrétien primitif n’est-il pas, avant tout, le sens de la pauvreté ? Qu’un Kag
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
22 rce que je me refuse à reconnaître aucune réalité chrétienne à cette dernière catégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne
10 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
23 nte ou catholique, que d’une inspiration vraiment chrétienne . Car c’est à juste titre, croyons-nous, qu’on put écrire de Saint-Sat
24 ir qu’une pudeur — lui fait éviter toute allusion chrétienne , au point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom
25 un conformisme bourgeois plutôt que de l’héroïsme chrétien  ? En particulier, sommes-nous toujours assez conscients des fondement
26 ue très indirectement d’une atmosphère proprement chrétienne . Or voici que les faits confirment cette vue théorique : Loti, Schlum
27 ne notion de « correction » bourgeoise. Nullement chrétienne d’ailleurs, puisqu’elle récusait à la fois la charité, le risque, l’a
28 ons-nous quelque jour en France surgir une poésie chrétienne d’inspiration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille pas les conjo
11 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
29 Goethe, chrétien , païen (avril 1932)r Imaginez un membre de l’Académie des sciences
30 ristianisme. Mais le plus grand Occidental fut-il chrétien  ? Nous ne saurions, surtout dans Foi et Vie , aborder cette question
31 un problème que la conscience intellectuelle des chrétiens ne peut et ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au chris
32 en de conscience. ⁂ Goethe s’est toujours affirmé chrétien , mais d’une façon si particulière que les ennemis du christianisme, d
33 thenticité de son christianisme ? Qu’est-ce qu’un chrétien que l’athéisme annexe avec une pareille aisance ? La question serait
34 ermettent d’imaginer ce qu’eût pu être le pendant chrétien du Werther : — « J’ai souffert et me voilà libre à nouveau, écrit Goe
35 ici exagérer la responsabilité qui incombe aux «  chrétiens  » eux-mêmes, tels qu’ils apparurent à ce jeune homme plein d’une exig
36 rance de langage qui trop souvent caractérise les chrétiens , affirmons que nous ne savons presque rien de Dieu, ou plutôt qu’il e
37 pables pour admettre dans la communauté de la foi chrétienne l’homme qui a pu dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant
38 gesse large et optimiste si contraire au scandale chrétien , que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce qui, plus que tou
39 t à sa rencontre — Goethe nous apparaît comme non chrétien , comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos
40 doute. De quel droit refusons-nous donc d’appeler chrétien , un homme qui se prétendit tel en maintes occasions, de la façon la p
41 rs que Dieu seul juge. Si nous refusons le nom de chrétien à cet homme dont l’éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur
42 mporte, dès lors, que ce Goethe exemplaire soit «  chrétien  » ou « païen » ? Nous n’avons pas besoin d’avoir raison (contre lui,
43 e (mars 1932). r. Rougemont Denis de, « Goethe, chrétien , païen », Foi et Vie, Paris, avril–mai 1932, p. 304-309.
12 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
44 lle évolution peut paraître favorable à la pensée chrétienne . La pensée protestante, en particulier, s’est toujours montrée soucie
45 ou marxisme. Ce qui revient à dire que seuls les chrétiens , en tant que chrétiens, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont,
46 vient à dire que seuls les chrétiens, en tant que chrétiens , non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont, ont des raisons réelle
47 message évangélique. Et je demande maintenant aux chrétiens s’ils le savent eux-mêmes ; s’ils prouvent qu’ils le savent. S’ils n’
48 « révolution permanente » qui doit être l’état du chrétien vis-à-vis de lui-même et de son passé. C’est le danger qui nous purif
49 ra déracinée. » Et c’est en quoi, du point de vue chrétien , le marxisme radical constitue un progrès sur la libre-pensée : il fo
13 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
50 Deux essais de philosophes chrétiens  (mai 1934)v Combien existe-t-il en France de personnes intelligent
51 catastrophes dictatoriales va réveiller quelques chrétiens . Leur office n’est-il pas de rappeler aux peuples où se trouvent les
52 sé, tout compromis ? Il est certain que la pensée chrétienne n’a jamais eu plus impérieuse ni plus nette vocation. Le lieu, les mo
53 visibles qu’ils ne le furent jamais. Si la pensée chrétienne existe, c’est à ce seul niveau où pensée et action se confondent. Si
54 tion ? Ou verra-t-on que le service que la pensée chrétienne doit rendre n’est un service rendu au monde que si d’abord il est obé
55 nt pas les catastrophes qui devraient effrayer le chrétien , mais le risque plus immédiat de faillir à sa vocation. Ces réflexio
56 ’hui, d’introduction à deux essais de philosophes chrétiens  : L’Homme du ressentiment, de Max Scheler44, Position et approches co
57 ment. Pour Nietzsche, on s’en souvient46, l’amour chrétien n’est que « la fine fleur du ressentiment » que les natures faibles v
58 Je ne connais pas de plus salutaire leçon pour un chrétien d’aujourd’hui que ce chapitre impitoyable et précis. Voici sa thèse c
59 s d’elles) ; un égalitarisme qui renie la réalité chrétienne de la vocation… Je suis loin d’épuiser la liste. L’extrême gravité qu
60 ces perversions de l’Évangile vient de ce que les chrétiens s’y sont laissés prendre. C’est tout le procès de la morale laïque, o
61 vertu de riche, mais qui retient encore le pathos chrétien que renferme le mot. Ces quelques lignes décrivent assez bien le mou
62 el, une poussée de ressentiment contre l’héroïsme chrétien  ; à l’origine de l’amour de l’humanité, il y a, comme Fichte l’avait
63 re Dieu. L’homme du ressentiment, ce n’est pas le chrétien , c’est le bourgeois dont la morale usurpe l’apparence évangélique, en
64 d’une « présence » et d’une « fidélité » vraiment chrétienne . « Philosopher, c’est apprendre à mourir », disait le triste Cicéron,
65 d’une éthique de l’être qu’il est urgent que les chrétiens opposent à la « morale des commerçants » — comme disait Nietzsche — q
66 e et l’acte, seuls moments d’unité dans la vie du chrétien . v. Rougemont Denis de, « Deux essais de philosophes chrétiens », F
67 Rougemont Denis de, « Deux essais de philosophes chrétiens  », Foi et Vie, Paris, mai 1934, p. 415-422.
14 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
68 exprimaient pas encore la totalité de son message chrétien , et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière responsabilité devant D
69 à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne . ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui
70 t clairement que nul homme ne peut jamais se dire chrétien . Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus dive
71 le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je chrétien  ? Seul, un protestant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la pl
15 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
72 le, puisqu’elles impliquent le martyre des braves chrétiens , comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la
73 risquer cette expression : le rire de la charité chrétienne . « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme
74 au dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que « la crai
75 » peut-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son
76 ierkegaard tourne son aiguillon contre le « monde chrétien  », celui qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appe
77 à cause du Christ. Il suppose, sans autre, que le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianism
78 comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai,
79 question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien , ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de q
80 « Le Nouveau Testament suppose sans autre que le chrétien souffre pour sa doctrine… » (Mais non ! il souffre simplement de ce q
81 est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Si donc l’appel de Dieu isole du monde un h
82 ant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens . (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre ch
83 nsongères de ce temps à l’utopie d’une communauté chrétienne , par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l
84 sse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien , comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps,
85 Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut jamais chrétien , mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans m
16 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
86 e humain, ne peut être vraiment dangereux pour un chrétien qui sait en qui il croit. Et pour les autres, qu’importe qu’ils perde
87 ncroyant pour nous rappeler que le salut, pour le chrétien , n’est pas dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est
88 e et profond. Et toujours bon à rappeler, à ces «  chrétiens  » que terrorise l’idée même que le christianisme veut leur mort, pour
89 e qui doit être surmonté » ? Il n’y a pas que les chrétiens pour ne pas croire assez à ce qu’ils croient, ou s’imaginent croire.
90 ’imaginent croire. Le repentir ! Le remords ! Le chrétien ne pense pas à son prochain, il est beaucoup trop occupé de soi-même 
91 nnerait la synthèse de ces contradictions. La vie chrétienne est pleine de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rass
92 C’est pourquoi, lorsque Paul critique la vie des chrétiens de son temps, il parle avec autorité, tandis que les critiques de Nie
93 cieux à la pauvreté spirituelle. Mais le premier chrétien cultivé et spirituel a donné au christianisme sa rhétorique et sa dia
94 exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion chrétienne du Dieu paternel dérive de la notion « de la famille patriarcale ». C
17 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
95 simplement connues !) par nos contemporains, même chrétiens . Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Ér
96 udissent ouvertement, mais encore jusque chez les chrétiens , ces arguments se voient réinventés, admis, parfois même prêchés. Le
97 exégétiques discutables, suffit à établir pour le chrétien la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au c
98 c’est vouloir l’éternité de son destin. (Pour le chrétien , c’est accepter, en acte, l’éternelle prévision du Dieu qui sauve.) L
99 ne épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » des chrétiens , qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homm
18 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
100 conformément à des principes indiscutés de morale chrétienne et naturelle. Or le réformisme moral n’a jamais pu influencer le cour
101 une politique accidentellement ou indirectement «  chrétienne  », mais il s’agit d’actualiser la politique impliquée dès le début da
102 me subsiste et tombe avec la foi dans l’union des chrétiens en Christ, cette foi pouvant être connotée par le rejet de l’hérésie
103 e même terme qui servira aux premiers philosophes chrétiens à désigner la réalité de l’homme dans un monde christianisé. Car cet
104 ale qu’il désigne, sont bel et bien des créations chrétiennes , ou pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne. Dans la pe
105 es, ou pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne . Dans la personne ainsi définie se résout l’éternel conflit entre la
106 e. Mais la liberté et l’engagement de la personne chrétienne se définissent du même coup par la formule : à chacun sa vocation. No
107 veut l’être, parce qu’il doit l’être. L’action du chrétien n’est jamais partie de la prudente considération des forces dont il c
19 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
108 de de son sens. (Qui n’est pas limité à « devenez chrétiens  ! ». Isaïe n’était pas chrétien.) Dira-t-on que l’on peut partager te
109 mité à « devenez chrétiens ! ». Isaïe n’était pas chrétien .) Dira-t-on que l’on peut partager telles idées sur les méfaits des c