1
temps encore. Ici et là, quelques cris s’élèvent
dans
le désert d’une époque déjà presque abandonnée par l’Esprit. À l’heur
2
l soupçonne, par éclairs, qu’il y avait peut-être
dans
ces buts une absurdité fondamentale. L’infaillible progrès aurait-il
3
irituel vers lequel il entraîne l’Occident ? Cris
dans
le désert. Déserts des villes fiévreuses où le fracas des machines co
4
contre l’époque et ceux qui cherchent à l’oublier
dans
le rêve, dans l’utopie, dans une belle doctrine… Il faudrait d’abord
5
e et ceux qui cherchent à l’oublier dans le rêve,
dans
l’utopie, dans une belle doctrine… Il faudrait d’abord prendre consci
6
herchent à l’oublier dans le rêve, dans l’utopie,
dans
une belle doctrine… Il faudrait d’abord prendre conscience du péril.
7
n d’autre ici. Il y a une lâcheté, croyons-nous,
dans
cette complaisance générale à proclamer le désordre du temps. On a pe
8
ssi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la raconte
dans
Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe son enfance à j
9
on sache au juste quelle dose d’« humour » il met
dans
l’expression), c’est la rencontre d’une locomotive routière. « Depuis
10
ée, méthode, technique — soit conditionnée jusque
dans
le détail par une idée fixe primitive. Considérons-la sous cet angle.
11
ulement, pour pouvoir continuer, il faut vendre ;
dans
l’intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame
12
loisir. M. Guglielmo Ferrero a fort bien montré,
dans
un article intitulé « Le grand paradoxe du monde moderne »3, ce qu’il
13
derne »3, ce qu’il y a de profondément antihumain
dans
la conception fordienne de l’oisiveté. Ford a créé un second dimanche
14
nne de l’oisiveté. Ford a créé un second dimanche
dans
la semaine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. L
15
pparence de liberté, c’est pour mieux les prendre
dans
son engrenage. L’emploi de leurs loisirs est prévu. Il est déterminé
16
de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos
dans
le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’inte
17
l, la grande Liberté idéale et mettent de l’huile
dans
les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au r
18
ne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile
dans
les rouages, n’est-ce pas charmant et prometteur ? Et que dire de cet
19
brique, on transporte. » « Toute notre gloire est
dans
nos œuvres, dans le prix que nous payons à la terre la satisfaction d
20
orte. » « Toute notre gloire est dans nos œuvres,
dans
le prix que nous payons à la terre la satisfaction de nos besoins. »
21
liquer que des centaines de milliers de lecteurs,
dans
une Europe « chrétienne », applaudissent sans réserve aux thèses de c
22
brillamment résolu… Mais nous nous absorbons trop
dans
ce que nous faisons et ne pensons pas assez aux raisons que nous avon
23
rs, les idées générales de cette sorte sont rares
dans
son livre. En général, il se borne à parler de problèmes techniques o
24
c : telle est l’idéologie de celui que M. Cambon,
dans
sa préface, égale aux plus grands esprits de tous les temps. On me di
25
pensions gratuite : nous avons cherché le bonheur
dans
le développement matériel, avec l’arrière-pensée sournoise que, si ce
26
uvais en soi. Mais par l’importance qu’il a prise
dans
notre vie, il détourne la civilisation de son but véritable : aller à
27
ires à l’américaine tient les choses de l’Esprit.
Dans
le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature »
28
oumettre à l’Esprit, et tomber presque fatalement
dans
un anarchisme stérile. 1° Accepter la technique et ses conditions. Da
29
rile. 1° Accepter la technique et ses conditions.
Dans
cette mécanique bien huilée, au mouvement si régulier qu’il en devien
30
mort le restitue au monde vers 5 heures du soir,
dans
la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’est-à-dire à une natur
31
re vivre. Mais l’homme qui était un membre vivant
dans
le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus
32
erté et une certaine durée normale et capricieuse
dans
le plaisir, la conscience de ses besoins et de ses buts propres, huma
33
ain. Il ne peut plus situer son effort individuel
dans
le monde, lui attribuer sa véritable valeur. Il sent obscurément que
34
inaturel. Il le méprise ou le subit, mais, jusque
dans
son repos, il en est l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre
35
e deviennent par le seul fait de rester eux-mêmes
dans
un monde fordisé, des anarchistes. Car l’Esprit n’est pas un luxe, n’
36
eraient de faire grain de sable. Ils se réfugient
dans
ce qu’on pourrait appeler les classes privilégiées de l’esprit : fort
37
ngereuses, puisqu’elles les rendent inutilisables
dans
les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à
38
lles d’un mysticisme exaspéré, devenu presque fou
dans
sa prison. Les intellectuels d’aujourd’hui ont une tâche pressante :
39
d et Mon curé chez les riches, de Clément Vautel.
Dans
les pays de langue allemande, son succès est encore plus grand, et de
40
sauvegarder au sein de nos connaissances même, et
dans
l’allure de leur progrès. Les humanités nous paraissaient devoir tran
41
l ; c’est se condamner donc à ne l’apercevoir que
dans
ses servitudes5. Aussi la critique du matérialisme entreprise par cer
42
des fatalités dont nous voyons l’empire s’étendre
dans
tous les domaines de notre existence, inclinant nos utopies mêmes, de
43
est Stilicon défendant l’Empire. 7. Or, Bergson,
dans
un discours prononcé à l’Académie des sciences morales et politiques,
44
me en termes fort nets. (Cités par M. Brunschvicg
dans
Le Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale, p. 695.)
45
r M. Brunschvicg dans Le Progrès de la conscience
dans
la philosophie occidentale, p. 695.) 8. Les humanités y trouveraient
46
à celle que M. Malraux venait justement d’exposer
dans
un petit ouvrage aigu et dense intitulé La Tentation de l’Occident.
47
le tragique est décuplé par la valeur qu’il prend
dans
l’esprit des héros. Un jeune Français a décidé d’aller fouiller les t
48
e de puissance militaire, sans doute irrégulière,
dans
le Siam, et auquel l’auteur prête des caractéristiques qui le rapproc
49
M. Malraux n’est pas fait pour dissiper. Perken,
dans
ses conversations, fait parfois penser à ces gens — on en rencontre d
50
fait parfois penser à ces gens — on en rencontre
dans
les affaires — qui se donnent une espèce d’autorité en ne parlant jam
51
it cercle d’esprits aventureux et atteints jusque
dans
leur goût de l’action par un intellectualisme anarchique. Je tiens au
52
lez. Les personnages de M. Malraux se ressemblent
dans
le souvenir du lecteur : leur tempérament est plus fortement marqué q
53
bsurde, parce qu’il refuse de lui trouver un sens
dans
la mort. L’homme qui pourrait se définir : « Dieu n’est pas, donc je
54
ge d’ailleurs que d’ironie, qu’elle touche à tout
dans
l’homme et dans la société. Elle a l’absence de scrupules des gens qu
55
e d’ironie, qu’elle touche à tout dans l’homme et
dans
la société. Elle a l’absence de scrupules des gens qui ont une missio
56
faut pour situer le petit livre de M. P. Nizan12,
dans
sa perspective la plus équitable. C’est le type du livre qui vaut sur
57
s bel âge de la vie… — Où était placé notre mal ?
dans
quelle partie de notre vie. Voici ce que nous savons : les hommes ne
58
tible et sec ». Mais est-il bien légitime de voir
dans
un tel « résidu » l’essence de l’Europe, — « son état de pureté extrê
59
Tchéka régnante, il y aura toujours plus d’hommes
dans
les églises que dans les prisons, — et des hommes qui viendront y tro
60
aura toujours plus d’hommes dans les églises que
dans
les prisons, — et des hommes qui viendront y trouver leur liberté. M
61
isme ». Ce terme qui sans doute reviendra souvent
dans
les chroniques de Foi et Vie , « résume commodément cette volonté d’
62
onnait ici même M. Pierre Maury. C’est à peu près
dans
le même sens que M. René Gillouin parle14 de l’effort de notre monde
63
ent à ce sécularisme que répond M. Gabriel Marcel
dans
une belle conférence prononcée au Foyer des étudiants protestants, et
64
tants, et que la Nouvelle Revue des jeunes publie
dans
son numéro du 15 février15. M. Marcel analyse trois attitudes typique
65
t du loisir économique, il lui faudra se réfugier
dans
la sphère des abstractions les plus exsangues. Je pense quant à moi q
66
ique de l’autre. La preuve, je m’amuse à la voir
dans
le fait que le pamphlet de M. Nizan, communiste, est encore plus dur
67
ande, songeant à l’Europe, s’il y aura dix justes
dans
Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais Bouddha, c’
68
t l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe. 14.
Dans
un article des Nouvelles littéraires du 20 février, inaugurant une
69
rlent, nous avons demandé à ces artistes de venir
dans
notre cercle. Héritiers du plus grand affranchissement et de la plus
70
e notre maison on nous croyait peut-être enfermés
dans
un moralisme étriqué, ennuyeux et consciencieusement arriérés. Or nou
71
us faisions des projets dont on parlait, la nuit,
dans
les chambres où les curiosités et les enthousiasmes en désordre s’agi
72
chitecture ». Et Dieu avait une place plus grande
dans
la joyeuse lumière de notre ciel simplifié. Et voilà, n’est-ce pas,
73
érons qu’un prochain salon, organisé s’il le faut
dans
de plus vastes locaux, pourra donner accès à un ensemble aussi comple
74
nsemble aussi complet que possible d’artistes nés
dans
le protestantisme. Et l’on pourra se demander alors : qu’y a-t-il de
75
des autres. Au contraire, une vitalité, une joie
dans
l’invention, une hardiesse partout manifeste. Voici Dufy, le plus inv
76
ce cette grande composition : trois longues croix
dans
une lumière dramatique, le corps du Christ déjà presque transfiguré e
77
lissy. Ce goût de la belle matière mise en valeur
dans
sa pureté, sa nudité, ce sens de l’artisanat qui se refuse aux truqua
78
ne dis pas de cadres — qui lui servent de thèmes
dans
ses variations, d’appui dans ses tâtonnements, de réactif, de contrai
79
ui servent de thèmes dans ses variations, d’appui
dans
ses tâtonnements, de réactif, de contrainte, de stimulant dans l’atmo
80
nnements, de réactif, de contrainte, de stimulant
dans
l’atmosphère spirituelle qui préside à l’élaboration d’une œuvre. Pas
81
nt demandé non sans ironie où était le calvinisme
dans
tout ceci. Eussent-ils posé, à propos d’un salon d’art catholique, la
82
ce qui vaut d’être enregistrée. Rien de très neuf
dans
cette trilogie philosophique, mais un bel ensemble d’observations jus
83
la cause du développement exagéré de la technique
dans
le fait qu’aujourd’hui les masses veulent conquérir des biens spiritu
84
e crise d’adaptation, et il s’agit de la résoudre
dans
le sens d’une philosophie de la vie qui rende aux valeurs spirituelle
85
Baring (mai 1931)h M. Maurice Baring est entré
dans
l’intimité de milliers de lecteurs français avec un livre d’un rare p
86
beaucoup plus long, — il compte plus de 600 pages
dans
l’édition française — d’un rythme plus inégal aussi, il ne lui est pa
87
ment cela s’applique à mon histoire, dit l’auteur
dans
sa préface, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas à vos amis ce
88
. Car toute la valeur de l’œuvre de Baring réside
dans
sa durée, dans son atmosphère et dans le son qu’elle rend. Il ne s’y
89
valeur de l’œuvre de Baring réside dans sa durée,
dans
son atmosphère et dans le son qu’elle rend. Il ne s’y passe rien de p
90
ring réside dans sa durée, dans son atmosphère et
dans
le son qu’elle rend. Il ne s’y passe rien de plus que ce qu’admet la
91
qui agacera un peu les autres. M. Charles Du Bos,
dans
la très belle préface qu’il a donnée à la traduction française note a
92
que M. Baring se montre « quelque peu inexorable
dans
la libéralité avec laquelle il nous invite à de multiples week-ends…
93
cadre et les personnages, non par l’inspiration. (
Dans
le cas de Baring, elle serait plutôt religieuse.) Il est incontestabl
94
l. Racine en est le plus haut exemple. La Société
dans
laquelle évoluent les héros de Baring est riche, « conformiste » à l’
95
aractère, d’une volonté, d’une âme virile, trouve
dans
sa durée même l’élément le plus convaincant de sa grandeur, et le plu
96
our étant d’essence éternelle, ses manifestations
dans
notre vie — dans la durée — sont nécessairement douloureuses. Certain
97
ce éternelle, ses manifestations dans notre vie —
dans
la durée — sont nécessairement douloureuses. Certains, peut-être, ver
98
ment parler de morale, malgré ce que dit l’auteur
dans
sa préface. Bien plutôt, elle est l’expression concrète d’une loi div
99
Aucune arrière-pensée de jugement moral ne perce
dans
le ton ni dans l’agencement des incidents. Ce n’est pas un auteur qui
100
-pensée de jugement moral ne perce dans le ton ni
dans
l’agencement des incidents. Ce n’est pas un auteur qui s’arroge un pe
101
: « La veille de la Chandeleur 1909, je fus reçu
dans
le sein de l’Église catholique… le seul acte de ma vie que je suis pa
102
« de naissance », a donc épousé un Italien et vit
dans
un milieu catholique qui n’exerce, dit-elle, aucune pression sur ses
103
oi on a. » Plus tard elle avoue franchement : « …
dans
nos églises j’éprouve un sentiment de détresse aiguë, ou bien je m’y
104
spectables ladies, qui ne jouent pas d’autre rôle
dans
l’histoire, sont ridicules et conventionnelles à souhait (ni plus ni
105
maine des « pervertis » : « Nous en avons eu trop
dans
la famille, votre pauvre oncle Charles… qui avait stupéfié la famille
106
cherchant une sécurité intérieure, ne trouve pas
dans
ces indignations sentimentales la réponse aux premiers troubles que l
107
réponse aux premiers troubles que la grâce jette
dans
son âme. D’autre part, tous les catholiques qu’elle rencontre et qui
108
avoir, il établit. En vérité, l’entrée de Blanche
dans
l’Église catholique n’est pas une conversion18, c’est une adhésion à
109
Et c’est la vérité seule qu’il s’agit d’attendre.
Dans
Daphné Adeane, dans La Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui,
110
eule qu’il s’agit d’attendre. Dans Daphné Adeane,
dans
La Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui, au moment décisif,
111
ount-Stratton lui avait dit presque la même chose
dans
le Podere à Florence. — Je sens, il est vrai, que j’ai commis des err
112
ai 1931)i j L’entrée de l’œuvre de Kierkegaard
dans
le monde intellectuel et religieux français, est un événement qui mér
113
tre signalé et qui aura un profond retentissement
dans
le protestantisme en particulier. Depuis quelques années, le nom de K
114
s, le nom de Kierkegaard reparaît de loin en loin
dans
des revues comme Commerce, la Nouvelle Revue française , la Revue d
115
ses études lui ont été consacrées, en particulier
dans
la Revue d’histoire et de philosophie religieuses de Strasbourg (Pasc
116
gieuses de Strasbourg (Pascal et Kierkegaard), et
dans
la Revue de métaphysique et de morale. Et voici que l’on annonce de p
117
Apôtres, se demande-t-il ? Les prêtres sont-ils,
dans
le vrai sens du mot, les successeurs du Christ ? Ne sont-ils pas plut
118
isme, que la polémique et la satire qui sévirent,
dans
le premier, dès ses origines, ne se donnèrent cours par contre qu’à l
119
t. » Et voici comment il faut situer Kierkegaard
dans
notre Panthéon spirituel : Kierkegaard fut le dernier grand protesta
120
vre la moins forte du Danois, n’en est pas moins,
dans
son dosage pré-gidien de cynisme et d’humanité un document peut-être
121
bles, pour mériter quelques instants de plénitude
dans
la contemplation de sommets assez rares. Personne, à notre connaissan
122
à notre connaissance, ne s’était risqué jusqu’ici
dans
pareille aventure. Personne même n’avait signalé cette curieuse lacun
123
vre, point trop volumineux — il trouvera sa place
dans
votre valise — et d’une érudition très aérée. Comment ne point partag
124
t Sénancour, aucun de nos écrivains n’a su puiser
dans
le thème de la montagne une inspiration lyrique ou philosophique géné
125
eux qui, après lui, feront intervenir la montagne
dans
leurs œuvres, elle n’est guère qu’un décor conventionnel, un élément
126
grands poètes français du xixe siècle ont échoué
dans
leur interprétation des montagnes. Ils ont tous étudié presque exclus
127
c’est tout autre chose. Lui, cherche un refuge. «
Dans
l’isolement des cimes ou des hautes vallées, seul avec la nature dans
128
cimes ou des hautes vallées, seul avec la nature
dans
une sorte d’ivresse morne, il parvenait à oublier la fuite des heures
129
gues heures silencieuses qui s’égrènent une à une
dans
les solitudes de rocs et de glace. » Sénancour éprouvait ce qu’il app
130
« la lenteur des choses ». C’est qu’il a pénétré
dans
ces solitudes que les autres contemplaient d’en bas ; non pas en curi
131
surprendra pas un moderne ; mais elle est unique
dans
la littérature française du xixe . La littérature anglaise, au contra
132
, mais voyez avec quelle tranquillité tout repose
dans
la lumière… » Vous avez reconnu ce ton souverain. Pour la première fo
133
puisé ? Il y a depuis Nietzsche un style alpestre
dans
la pensée. Ne pourrait-il pas informer d’autres pensées que les maléd
134
ouffrons d’une carence inquiétante de l’héroïsme.
Dans
la lutte pour la vie que nous impose le monde contemporain, c’est l’h
135
est guère qu’au plus obscur de certains cœurs, et
dans
le secret de certains renoncements, que le regard spirituel saurait e
136
uables. Se trouvera-t-il un romancier pour animer
dans
le décor des « hauts lieux » autre chose qu’une intrigue de palaces ?
137
xixe siècles. (Librairie Dardel, Chambéry.) 23.
Dans
Essais et Analyses. (Crès, 1926.) k. Rougemont Denis de, « [Compte
138
st un livre entièrement simple qui nous introduit
dans
la connaissance de la misère, et par là même nous fait sentir combien
139
e et l’action de Kagawa, telles qu’il les raconte
dans
ces deux volumes, témoignent que l’amour chrétien peut encore aujourd
140
nt, une incapacité organique à situer leur effort
dans
une vision du monde globale et cohérente, à le juger religieusement p
141
partage et sans failles. Quelques articles parus
dans
des revues françaises ou suisses nous avaient appris à connaître les
142
ateur de réformes de grande envergure, commencées
dans
les bas-fonds de la ville de Kobé et peu à peu élargies à tout ce vas
143
ticulier avait atteint des tirages sans précédent
dans
son pays. Il nous restait à entrer en contact personnel avec cette œu
144
s ce récit prend fin au moment où Kagawa débouche
dans
la vie publique et politique. Espérons qu’une biographie complète sui
145
vrai dire passionnante, et qui nous fait pénétrer
dans
l’intimité d’une vie, aux sources mêmes de ses déterminations. ⁂ Ce q
146
leur légende. Ici, bien au contraire, et surtout
dans
le premier volume, nous assistons à l’existence la plus quotidienne d
147
absence d’hypocrisie tout à fait insolite, et qui
dans
certains cas, paraîtra presque scandaleuse à maints lecteurs. Kagawa
148
psychologique et matérielle, et c’est par là que
dans
sa simplicité, il parvient à être si émouvant. On peut dire que dans
149
il parvient à être si émouvant. On peut dire que
dans
ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lignes d’allure c
150
t somnola. Le train faisait un bruit épouvantable
dans
sa course. Il pensait que c’eût été bien agréable si le wagon entier
151
de gares tels que Tenman, Tamazukuri, tout à fait
dans
le genre d’Osaka, écrits sur des lampes carrées. Entre les stations,
152
mi à l’Université de Meiji Gakuin, près de Tokyo,
dans
une atmosphère de discussions philosophiques fort curieuse, où les do
153
étiennes, matérialistes et socialistes s’opposent
dans
des termes inusités pour l’Occident, mais sont oubliées, comme partou
154
nous le montre déjà tout entier : subit et absolu
dans
ses déterminations, farouchement idéaliste et pourtant jamais dupe de
155
ision. Il quitterait l’Université pour se plonger
dans
la vie active et mettre à l’épreuve son grand idéal. Que pouvait-il y
156
dont la description serait tout entière à citer,
dans
son inénarrable et cruelle vérité, pourtant fort émouvante par moment
157
trouve Tsuruko, la belle jeune fille qu’il aimait
dans
son adolescence. Et l’idylle passionnée se renoue, mais en même temps
158
se renoue, mais en même temps le drame s’éveille
dans
l’âme du jeune homme : comment concilier son bonheur personnel avec l
159
hropiques à tous les vents ; de rentrer bien vite
dans
sa maison garnie de belles nattes et de se plonger dans ses livres de
160
a maison garnie de belles nattes et de se plonger
dans
ses livres de philosophie. Il entendait une voix intérieure qui lui d
161
e folie. Tsuruko est obligée de le quitter. Alors
dans
un accès de désespoir, il tente de mettre le feu à sa maison. Il s’en
162
a maison. Il s’enfuit, et s’engage comme manœuvre
dans
les docks. La mort de son père l’oblige à en sortir, mais en même tem
163
il faut avoir une volonté de fer, lorsqu’on tombe
dans
la lie de la société. Le jour des funérailles, Eiichi essaya de garde
164
e qui depuis longtemps l’enfiévrait, le terrasse,
dans
la boue, sous la pluie. Il renaîtra bientôt à la vie, mais cette fois
165
euple misérable, des pires brutes qu’il recueille
dans
sa chambre, et qu’il couvre de ses propres habits, des prostituées qu
166
’il faisait une étude pratique de désordre mental
dans
une classe d’école, tant il était calme et loin d’être troublé. En re
167
ts. Eiichi se demanda s’il y avait des procureurs
dans
le monde des moineaux. Il se taisait, car il savait qu’il était inuti
168
les excès lui sont possibles, en action, surtout
dans
le bien, dans la sainteté, mais toujours ils s’accompagnent d’une mes
169
sont possibles, en action, surtout dans le bien,
dans
la sainteté, mais toujours ils s’accompagnent d’une mesure parfaite d
170
toujours ils s’accompagnent d’une mesure parfaite
dans
l’appréciation. Il semble qu’il n’ait aucune peine à se juger imparti
171
es qui les provoquent. Et pas trace d’ostentation
dans
son humilité ou dans son impartialité. C’est toujours à l’effarante s
172
. Et pas trace d’ostentation dans son humilité ou
dans
son impartialité. C’est toujours à l’effarante sincérité de ce récit
173
nouveauté frappante. Cela éclate particulièrement
dans
l’analyse des motifs de ses actions journalières. Par là, il fait sou
174
on corps : “Meurs !”, mais sans résultat ». C’est
dans
un tel état de désespoir que soudain l’amour de la vie revient s’empa
175
l accepterait la vie et toutes ses manifestations
dans
le temps. Il était ressuscité de l’abîme du désespoir et revenu au mo
176
monde merveilleux. Il résolut de vivre fermement
dans
sa sphère actuelle, enrichi par la force de la mort. Tout était merve
177
ait aussi la religion avec le courage du suicide.
Dans
sa résolution, il se sentait graduellement attiré par le Christ. Il s
178
ré par le Christ. Il se disait que ce n’était pas
dans
la mer qu’il fallait se jeter, mais dans les merveilles du monde. Et
179
tait pas dans la mer qu’il fallait se jeter, mais
dans
les merveilles du monde. Et voici que, le 14 février, il se décida à
180
tes les formes du mal, jamais vous ne surprendrez
dans
ses yeux rien du moralisme glacial des « honnêtes gens », ni rien du
181
ses récits, mais dont lui-même se révèle dépourvu
dans
une mesure qui est celle, exactement, de son art, — considérable. Art
182
ne à cette dernière catégorie. (On sait qu’il y a
dans
le monde moderne trois sortes de gens, les pécheurs, les sauvés et le
183
un plaidoyer pour André Gide. J’avoue qu’il sait
dans
un grand nombre de cas me convaincre ; et que, dans la plupart des au
184
ns un grand nombre de cas me convaincre ; et que,
dans
la plupart des autres, il est si admirablement habile qu’on vote l’ac
185
iques auxquels il adressa les lettres reproduites
dans
ce recueil en savent quelque chose, et le Père jésuite qui tenta de s
186
udain, l’on s’impatiente d’être ramené sans cesse
dans
un cercle de paradoxes et de malentendus où il semble qu’un esprit de
187
jamais Gide n’est plus loin du protestantisme que
dans
cette attitude sereinement contradictoire, où il voit l’essence de sa
188
Plus de sanctions transcendantes et irrévocables
dans
un tel univers. Suppression du tragique. Car le tragique naît dans un
189
rs. Suppression du tragique. Car le tragique naît
dans
une âme qui s’efforce vers l’unité, vers l’unification de ses aspirat
190
’unification de ses aspirations et de ses actes ;
dans
une âme responsable de ses contradictions. Sans doute, la psychologie
191
surhumaine. Je crois que ce qui me plaît surtout
dans
ce récit frémissant, c’est sa noblesse. Les faiblesses, les abandons,
192
onsidérable : que le bonheur de l’homme n’est pas
dans
la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir. Gide aurait-il pres
193
onheur de l’homme n’est pas dans la liberté, mais
dans
l’acceptation d’un devoir. Gide aurait-il pressenti que l’ère n’est
194
ntisme jugé (octobre 1931)p Parlant récemment,
dans
un article des Nouvelles littéraires d’un ouvrage de M. Édouard Mar
195
essai très fouillé et profond de Gaston Frommel,
dans
ses Études littéraires et morales. Nous sommes certains d’intéresser
196
ns attaches, cherchant uniquement à se satisfaire
dans
la jouissance présente. La structure même de ses romans est un indice
197
la pensée, la pensée contredit au sentiment, et,
dans
leur tumulte intérieur, les forces vives de l’être ont déchiré leur e
198
s se sont révélés et leur souffrance s’est écrite
dans
les pages innombrables de notre littérature. L’ouverture s’est faite,
199
choisi son confident : elle ne trouve aucune paix
dans
une intimité purement humaine : Et l’homme seul répond à l’homme épo
200
es œuvres. La critique à peu près unanime a salué
dans
Le Scandale la meilleure œuvre de M. Bost, une espèce de somme romane
201
tous les suffrages féminins, et classe son auteur
dans
la lignée de ces fameux « moralistes français » auxquels nous pardonn
202
-d’œuvre d’une sorte de renaissance cornélienne.
Dans
la discordante après-guerre, Jean Schlumberger semblait devoir rester
203
ers protestants montrent de préférence la famille
dans
sa force de conservation morale, alors que le catholique Mauriac s’at
204
amille qui se défait30. Mais gardons-nous de voir
dans
ce contraste autre chose que la vieille opposition du sacrifice corné
205
qui se prolonge et trouve son expression moderne
dans
des œuvres bien plus caractéristiques d’une éducation protestante ou
206
et des œuvres. Délimiter un « parti protestant »
dans
nos Lettres, n’était-ce point, d’abord, céder à la tentation d’un nat
207
martyrs, camisards et prophètes, nous condamnent
dans
la mesure où elles furent authentiques. Mais d’autre part certaines «
208
itale nous apparaissent incapables de transporter
dans
ce décor les dilemmes religieux d’une vie intérieure que l’on sent pa
209
’exprimer. Le couple que Jacques Chardonne étudie
dans
Claire poursuit un bonheur purement égoïste, et par là si précaire qu
210
sort » que l’on s’en remet, ni plus ni moins que
dans
un drame antique. M. Saurat doit se tromper, lorsqu’il note que dans
211
ue. M. Saurat doit se tromper, lorsqu’il note que
dans
ce conflit moral, Dieu est « tranquillement oublié ». Il y a visiblem
212
eur, ou commode. Cette espèce de stoïcisme moral,
dans
lequel nous voyons se complaire beaucoup de « protestants par traditi
213
erne, ne vont pas forcément à la ruine immédiate,
dans
notre monde tel qu’il est. Mais c’est parfois, bien au contraire, par
214
st parfois, bien au contraire, par leur succès et
dans
leur épanouissement qu’ils manifestent au jour leurs faussetés et qu’
215
ment jugés. Était-ce affaiblissement de notre foi
dans
l’avenir de la Réforme, besoin minoritaire de trouver des alliés à bo
216
e nos docteurs, un fait prit corps, irréfutable :
dans
l’esprit du Français moyen, « protestant » devint synonyme de « moral
217
synonyme de « moraliste ». Était-ce qu’il y avait
dans
l’accent de ces docteurs-là quelque chose qui les empêchait de convai
218
dariser de certaines formes de pensée ou d’action
dans
lesquelles nos pères crurent trouver des appuis, mais dont nous souff
219
uel nous met en demeure d’abandonner tout ce qui,
dans
notre éthique, s’inspire d’un conformisme bourgeois plutôt que de l’h
220
scients des fondements de notre foi pour récuser,
dans
« l’esprit protestant », tout ce qui rend inutile la grâce ? Il y va
221
ins se le représentent, ne pouvait s’exprimer que
dans
la forme du roman moraliste (forme qui par ailleurs flattait un pench
222
re vaut-il la peine de préciser ici et de pousser
dans
le détail une accusation que certains, déjà, disent banale, pour lui
223
ession d’une doctrine héroïque, pouvait provoquer
dans
les âmes des complexités merveilleuses, un pathétique aux résonances
224
alvin, pessimiste quant à l’homme, mais confiante
dans
la grâce, cède le champ aux idées de Rousseau, optimistes quant à l’h
225
homme et pratiquement athées. Voici donc l’homme,
dans
sa condition menacée, réduit aux seules défenses qu’invente son calcu
226
u’au jour où nous aurons compris que la santé est
dans
l’humilité de la prière, dans la reconnaissance éperdue de notre inca
227
is que la santé est dans l’humilité de la prière,
dans
la reconnaissance éperdue de notre incapacité à faire par nous-mêmes
228
notre incapacité à faire par nous-mêmes le bien,
dans
l’abandon aux mains de Dieu, — aux violentes mains de Dieu. Un can
229
ne soit plus favorable à l’art que l’évangélisme
dans
sa pureté, héroïque ou sereine, il faudrait pour en douter que l’on a
230
équate au libéralisme fut l’analyse d’états d’âme
dans
le doute, il est permis d’attendre de la violence même d’une théologi
231
l est dit au dernier psaume. 28. Denis Saurat,
dans
la Nouvelle Revue française et Marsyas. 29. Albert Thibaudet, dans C
232
evue française et Marsyas. 29. Albert Thibaudet,
dans
Candide. 30. À Mauriac, joignons Roger Martin du Gard, Montherlant,
233
hlumberger, André Chamson. 31. Charles Westphal,
dans
Le Semeur . 32. Il est entendu, même chez les protestants, qu’un «
234
ses pères. Le jeu consiste uniquement à retrouver
dans
son œuvre des traces qui « malgré tout » révèlent ses origines. Trist
235
Saussure : À l’École de Calvin, passim. 36. Cf.
dans
le dernier numéro de cette revue l’article de E. Hæin, et particulièr
236
ieur, et qui, en marge des expériences accumulées
dans
l’exercice de ces activités, composerait des poèmes d’amour, des roma
237
n’y a peut-être pas d’individu plus significatif
dans
l’histoire de l’Occident moderne, c’est-à-dire dans l’histoire des pe
238
ns l’histoire de l’Occident moderne, c’est-à-dire
dans
l’histoire des peuples qui vivent sous le règne du christianisme. Mai
239
ental fut-il chrétien ? Nous ne saurions, surtout
dans
Foi et Vie , aborder cette question sous l’angle de la curiosité lit
240
des Conversations avec Eckermann que nous donnons
dans
ce numéro n’ont pas été choisis pour dissiper trop facilement une équ
241
effet, si nous ne savions rien des circonstances
dans
lesquelles Goethe évoluait. Un grand critique allemand, Ernst Robert
242
lemand, Ernst Robert Curtius, rappelait récemment
dans
un article qui fit quelque bruit37 les débuts piétistes du jeune Goet
243
’était le temps du réveil sentimental et mystique
dans
une Allemagne luthérienne ravagée par l’Aufklärung et le rationalisme
244
ut le bien que les sources éternelles ont déversé
dans
mon cœur. » Et deux ans plus tard : « Je suis ce que j’ai toujours ét
245
ste » précisément que Goethe dès lors recherchera
dans
une solitude aggravée par l’agacement que lui causent les effusions p
246
ée naturelle. Dès lors, pourquoi faire intervenir
dans
notre vie une recherche qui risque surtout d’être nuisible à la vie ?
247
rnons-nous à l’utile. Bornons-nous à « réaliser »
dans
nos actions ce que Dieu jugea bon de nous révéler dans l’Évangile. Et
248
nos actions ce que Dieu jugea bon de nous révéler
dans
l’Évangile. Et en présence de l’intempérance de langage qui trop souv
249
e dont nous nous sentons incapables pour admettre
dans
la communauté de la foi chrétienne l’homme qui a pu dire qu’il s’incl
250
ants libéraux par exemple. Mais c’est précisément
dans
la facilité d’interprétation qu’offre Goethe dans cette espèce de sag
251
dans la facilité d’interprétation qu’offre Goethe
dans
cette espèce de sagesse large et optimiste si contraire au scandale c
252
, c’est le sens tragique du péché. Car c’est bien
dans
le sens du péché que gît l’irréductible, c’est-à-dire le tragique ess
253
t vient bouleverser nos sagesses. Goethe, prônant
dans
Faust le salut par l’effort humain au sein d’une nature harmonieuse —
254
sance autant que la sienne ? Certes, hic et nunc,
dans
la situation du monde de 1932, en présence du déchaînement orgueilleu
255
ment. Bien plutôt c’est lui qui nous juge. Il y a
dans
le Faust, et dans la vie de cet homme, dont le Faust n’est qu’une fig
256
c’est lui qui nous juge. Il y a dans le Faust, et
dans
la vie de cet homme, dont le Faust n’est qu’une figuration symbolique
257
M. Benda sont couverts par la rumeur de la place.
Dans
toute la jeune génération littéraire et philosophique, c’est en vain
258
éoccupé des conséquences nécessaires de la pensée
dans
l’ordre pratique) « est protestant ». Mais, d’autre part, cette soif
259
en faveur du marxisme, philosophie antichrétienne
dans
son essence, et par suite, dans l’action qu’elle commande à des milli
260
ie antichrétienne dans son essence, et par suite,
dans
l’action qu’elle commande à des millions de nos contemporains. Il y a
261
volume une suite d’études parues pour la plupart
dans
les pages de l’Action française, mais qui, marquons-le tout de suite,
262
politique de ce journal. Le titre : La Crise est
dans
l’homme 38, s’oppose d’emblée aux thèses des économistes bourgeois ou
263
ourgeois ou marxistes, pour lesquels la crise est
dans
les institutions. Il paraît supposer une rénovation intérieure, celle
264
tte personne humaine. Le choix des sujets abordés
dans
son livre montre un esprit averti des vraies valeurs de ce temps. Il
265
. Berl et Guéhenno, sur la question de la culture
dans
ses rapports avec le peuple. Il discute M. Malraux et son goût désesp
266
e. Mais il est inquiétant d’entendre M. Maulnier,
dans
sa préface, se déclarer satisfait d’indiquer « des positions de résis
267
ns dangereuses pour l’ordre établi. « Nous vivons
dans
un temps où les philosophes s’abstiennent. Ils vivent dans un état de
268
emps où les philosophes s’abstiennent. Ils vivent
dans
un état de scandaleuse absence. Il existe un scandaleux écart, une sc
269
par suite des reproches démesurés. Certes40. Mais
dans
la mesure, si faible soit-elle, où la philosophie actuelle exerce une
270
justifiée. Pour le reste, c’est la politique, et
dans
un sens plus vaste, la religion, que cela regarde. M. Nizan demande i
271
ncu. On sent bien que le triomphe de M. Nizan est
dans
l’insolence plus que dans le sacrifice à une cause. Je n’insisterais
272
riomphe de M. Nizan est dans l’insolence plus que
dans
le sacrifice à une cause. Je n’insisterais pas, si ces traits ne me p
273
Les philosophes ne s’adressent jamais à tel homme
dans
telle situation quotidienne, répète M. Nizan. Et il propose Marx. Je
274
humaine, dont les pensées concernent chaque homme
dans
chaque situation de sa vie de chaque jour, si cet appel n’a pas trouv
275
’a pas trouvé la seule réponse possible et réelle
dans
le message évangélique. Et je demande maintenant aux chrétiens s’ils
276
leurs prêtres, ni tout leur appareil d’assurance
dans
le monde et contre Dieu —, seul l’Évangile est radicalement dangereux
277
’une relative sécurité cherche son divertissement
dans
des fictions romanesques. Le roman est un genre bourgeois — et c’est
278
n œuvre la menace des forces terribles déchaînées
dans
le monde contemporain voit bien que la question n’est plus de s’évade
279
d’arguments précis et « sérieux » qu’on exhibera
dans
un cercle aussi excité qu’incompétent. De là cette multitude d’écrits
280
gréablement ». Le goût des idées, même et surtout
dans
des cercles littéraires raffinés, était une sorte d’atteinte au « goû
281
Le roman était un genre bourgeois, en ce sens que
dans
le monde bourgeois, privé de risques et d’aventures réelles, il repré
282
sants. C’était ce qu’il y avait de plus subversif
dans
les salons. « Se nourrir de romans », dans certains milieux, c’était
283
versif dans les salons. « Se nourrir de romans »,
dans
certains milieux, c’était le commencement de la fin, c’était se prépa
284
qu’un des effets du changement à vue qui s’opère
dans
toute notre conception du monde. Dans une époque qui a vu les frontiè
285
qui s’opère dans toute notre conception du monde.
Dans
une époque qui a vu les frontières et les peuples de l’Europe bouleve
286
n décadence, et rêver à son tour une révolution ;
dans
une époque où l’humanité risque de mourir pour la réalisation même de
287
pour la réalisation même de ses désirs matériels,
dans
cette énorme aventure qui « règne » sur le monde comme une fièvre, le
288
onné pour la vie du monde. Et ce fait est nouveau
dans
l’Histoire. Jamais le document n’a été recherché avec une telle avidi
289
récemment le « Cahier de revendications » publié
dans
la NRF ). Lorsqu’il y a deux ans, Bernard Grasset, dans un article r
290
NRF ). Lorsqu’il y a deux ans, Bernard Grasset,
dans
un article retentissant, annonça son intention de « casser les reins
291
veaux, mais le fait est que le seul grand succès,
dans
cet ordre, est allé au livre de Céline, Voyage au bout de la nuit, ch
292
depuis deux ans, se spécialisent de plus en plus
dans
la publication de collections d’essais : Denoël et Steele lancent des
293
git, mais c’est du sort de l’homme tel qu’il est,
dans
son effarante et magnifique diversité. Sort menacé, comme il le fut d
294
rsonnelle ? (février 1934)u Depuis des années,
dans
toutes les conférences, dans tous les journaux d’opinion, dans tous l
295
Depuis des années, dans toutes les conférences,
dans
tous les journaux d’opinion, dans tous les manifestes de partis ou de
296
es conférences, dans tous les journaux d’opinion,
dans
tous les manifestes de partis ou de ligues, une expression revient co
297
reuse, pour qui veut prendre position et pénétrer
dans
la bagarre universelle. Je vois bien le désordre et la contradiction.
298
remier homme, depuis le déluge, le monde se débat
dans
une crise millénaire dont les périodes dites « prospères » ne sont qu
299
os maîtres nous ont fourni des méthodes d’évasion
dans
la complexité. Trop souvent ils nous ont mis en garde contre un « cer
300
exités que nous créons à plaisir, qui ne sont pas
dans
la situation et qui sont autant de prétextes à refuser de prendre pos
301
n destin. Mais aussi chacun de nous a un destin ;
dans
la mesure où chacun de nous possède une raison d’être, quelle qu’elle
302
uverons les meilleurs exemples de cette théologie
dans
les écrits marxistes, plus intelligents et plus logiques surtout que
303
fait qu’il était, à la fin de la guerre, caporal
dans
l’armée allemande. Son idéologie n’a rien de personnel, c’est l’idéol
304
mais moins que rien, et que tout ce qui se passe
dans
le monde obéit à des lois générales et historiques qui échappent à no
305
ndonnez votre cher petit moi, fondez votre destin
dans
celui du prolétariat ou de la race aryenne, et toutes vos inquiétudes
306
’élan qui jette des millions de nos contemporains
dans
les destins du siècle, c’est peut-être l’élan d’une fuite devant le d
307
s, achevées, mortes comme toutes les moyennes, et
dans
ce sens, abstraites. Sur quoi peut bien se fonder une loi historique
308
? Sur ce qui a été fait. Toute loi qu’on découvre
dans
la société humaine repose sur le principe démissionnaire par excellen
309
s, économiques ou sociales, sont toujours justes,
dans
la mesure où nous démissionnons de notre rôle d’hommes responsables e
310
ent au moins ce qui les mène et poussent le monde
dans
la direction où il doit tomber fatalement, si on le laisse tomber. En
311
n’en finirions pas. L’argent est partout, il est
dans
tout, il est tout et tous le servent. ⁂ Destin du siècle, destin des
312
alentendu que cette description a pu faire naître
dans
l’esprit de quelques-uns. Je sais que le bon ton, dans certains milie
313
l’esprit de quelques-uns. Je sais que le bon ton,
dans
certains milieux bien-pensants, veut qu’on dénonce le règne de la mas
314
pareils et qu’un homme n’a pas le droit de sortir
dans
la rue coiffé d’un chapeau de paille avant la date fixée par les gran
315
On prétend que l’individu se perd de plus en plus
dans
la masse anonyme. Je crois que c’est là ce qu’il peut faire de mieux.
316
me beaucoup plus souvent la forme d’un enrôlement
dans
quelque troupe d’assaut. En vérité, ce serait une erreur insondable q
317
r insondable que de voir le salut de notre époque
dans
un retour à l’individu. L’individu est l’origine la plus certaine du
318
individualiste des mythes collectifs, je la vois
dans
l’aboutissement de ces mythes. On a cru trouver en eux les principes
319
de haine déclarée. L’amour des hommes, transposé
dans
la collectivité, devient automatiquement de la haine. On me dira que
320
orsqu’on vous dit que désormais « tout se tient »
dans
le monde, c’est l’exemple suivant : le krach d’une banque à Paris peu
321
blés par la peur et la faim, et la haine, parqués
dans
des casernes ou des camps de travail, — et mourant de solitude. J’ai
322
nt leur raison d’être. La classe, la race, jouent
dans
le monde le même rôle que l’instinct dans l’homme. La culture du xixe
323
jouent dans le monde le même rôle que l’instinct
dans
l’homme. La culture du xixe siècle a voulu les ignorer et nous assis
324
oussait, je vois bien ce qu’il y avait d’émouvant
dans
leur élan vers une nouvelle communauté humaine. Mais ils se sont crue
325
e, dont on nous parle tant depuis quelques années
dans
les jeunes groupes révolutionnaires de France et de Belgique, dans la
326
roupes révolutionnaires de France et de Belgique,
dans
la revue Esprit, et surtout dans les cercles de L’Ordre nouveau. Qu’e
327
et de Belgique, dans la revue Esprit, et surtout
dans
les cercles de L’Ordre nouveau. Qu’est-ce que la personne ? Permettez
328
réatrice de l’homme. Tout, en définitive, se joue
dans
l’homme et se rapporte à lui. Dans l’homme, la masse n’a pas plus de
329
itive, se joue dans l’homme et se rapporte à lui.
Dans
l’homme, la masse n’a pas plus de puissance que la personne. Dans l’h
330
masse n’a pas plus de puissance que la personne.
Dans
l’homme, le choix peut avoir lieu, effectivement. Et votre rôle d’étu
331
s, c’est-à-dire d’intellectuels, m’apparaît alors
dans
toute sa grandeur. C’est à vous de rechercher dans vos pensées les or
332
ans toute sa grandeur. C’est à vous de rechercher
dans
vos pensées les origines concrètes de ces grands faits qui bouleverse
333
l’origine permanente et virtuelle des dictatures,
dans
un fléchissement, en vous, du sens de votre destinée personnelle. À l
334
e vous montrer l’attitude de celui qui se réfugie
dans
l’Histoire42, qui pense par périodes séculaires, qui rêve et qui pour
335
s. La personne, au contraire, de l’individu perdu
dans
l’Histoire, vit d’instant en instant, d’une tâche à une autre, d’un a
336
ours imprévisible, toujours aventureuse. Elle vit
dans
le risque et dans la décision, au lieu que l’homme des masses vit dan
337
toujours aventureuse. Elle vit dans le risque et
dans
la décision, au lieu que l’homme des masses vit dans l’attente, la ré
338
s la décision, au lieu que l’homme des masses vit
dans
l’attente, la révolte et l’impuissance. Je pourrais encore vous montr
339
itutions, organisez le monde par la contrainte ou
dans
la liberté, vous ne ferez pas une société si vous n’avez pas, avant t
340
us donc, nous avons reçu, chacun à notre place et
dans
nos circonstances particulières, une vocation personnelle. Personne e
341
séparables. Et toutes deux ne sont possibles que
dans
cet acte unique d’obéissance à l’ordre de Dieu, qui s’appelle l’amour
342
plus commode de vivre en société. On a transporté
dans
l’histoire cet amour qui doit être un acte, une présence et un engage
343
’acte le plus révolutionnaire qui ait jamais paru
dans
notre monde. Lui seul suffit à vaincre les destins du siècle, lui seu
344
misère matérielle. Mais elles ne pénètrent jamais
dans
l’intimité de notre être, là où réside le désespoir de l’homme qui ne
345
ède, mais c’est une consolation. Je prends ce mot
dans
son sens le plus fort, tel que le donne l’étymologie. Consoler, c’est
346
ergson, avec ses Deux Sources pourrait s’aligner,
dans
cet ordre, avec un honnête romancier. On s’étonnera, sans doute, de m
347
Le critique qui dispose d’un feuilleton régulier
dans
un hebdomadaire ou un quotidien n’est, en réalité, pas un critique, m
348
nte, une pensée qui aide à vivre, trouve son lieu
dans
l’acte et nulle part ailleurs. Mais il faudrait d’abord qu’elle soit
349
périence et d’actions vécues » que Scheler étudie
dans
ce petit livre, c’est le phénomène que Nietzsche a baptisé ressentime
350
trouvé, selon Nietzsche, son expression détournée
dans
l’affirmation paradoxale que les premiers seront les derniers, ou que
351
ont les derniers, ou que la vraie noblesse réside
dans
la misère. C’est ce renversement des valeurs « nobles » qu’il ne cess
352
ale bourgeoise. Scheler le démontre avec maîtrise
dans
un chapitre consacré aux valeurs humanitaires, qui me paraît renferme
353
a profondeur et la gravité des confusions morales
dans
lesquelles nous vivons. Je ne connais pas de plus salutaire leçon pou
354
e paix annoncée par le Christ à ceux qui luttent (
dans
leurs luttes et au-dessus d’elles) ; un égalitarisme qui renie la réa
355
nous devons attendre qu’il fasse passer de l’air
dans
la philosophie française ; un de ceux pour lesquels philosopher ne fi
356
sement l’existence de l’homme moderne, emprisonné
dans
la catégorie du « tout naturel » incapable, par suite, de s’interroge
357
tique » — démarche de la création qui va toujours
dans
le sens de l’être, à condition qu’elle soit soutenue par une fidélité
358
activement perpétuée ». Et tout cela tend à créer
dans
l’âme une disponibilité paradoxale : « parce que l’âme sait qu’elle n
359
aits qui nous assurent que les problèmes débattus
dans
ce livre sont de ceux qui se posent ; non point de ceux que l’on se p
360
che — qui domine notre société. 43. On trouvera
dans
les excellents articles d’Henry Corbin, publiés par Hic et Nunc (n° 1
361
rler une illustration de l’essai, mais qui est né
dans
le même temps, et participe de la même problématique (Desclée, De Bro
362
etzschéisme violent. On voit percer par endroits,
dans
ce livre, une espèce de ressentiment à l’égard de la Réforme : d’où u
363
entre la prière et l’acte, seuls moments d’unité
dans
la vie du chrétien. v. Rougemont Denis de, « Deux essais de philoso
364
aard avait passé son enfance à garder les moutons
dans
la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté
365
nt loué ses premières œuvres, il se vit abandonné
dans
la plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an
366
t. Un an plus tard, épuisé par la lutte, il tomba
dans
la rue. On le transporta à l’hôpital, où il mourut paisiblement, en «
367
Le sens réel et profond de toute son œuvre réside
dans
sa protestation à la fois violente et humble, ironique et pourtant fo
368
tre de Traité du désespoir. 51. Rudolf Kassner,
dans
Commerce, n° XII. w. Rougemont Denis de, « Notice biographique [Kie
369
ions physiques de l’existence. Que la justice est
dans
l’égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoir
370
a justice est dans l’égalité de tous, et la vertu
dans
l’opinion publique. Que l’histoire évolue selon des lois fatales, et
371
les dément ; que la foi d’un seul est plus forte,
dans
son humilité et devant Dieu, — car c’est la foi, — que les discours d
372
ard ? C’est l’homme dépourvu de sérieux », lit-on
dans
un journal du temps. On se moquera de son aspect physique et de ses p
373
able de son destin. Mais tout cela va au martyre,
dans
le monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L
374
dont la mort, comme un sceau d’éternité, attesta
dans
sa plénitude la primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand
375
C’est aussi qu’il est devenu possible de saisir,
dans
le déploiement des faits, et des plus marquants de l’époque, la vérit
376
te, un rappel presque insupportable à la présence
dans
ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir à ses thèses
377
u’on lui coupe la tête ! » Alors, le chat s’élève
dans
les airs et peu à peu rend son corps invisible, seule subsiste sa fac
378
mimique. Le rire de Kierkegaard sur notre temps !
Dans
un monde où règne la masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On
379
lus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni
dans
les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’ho
380
t, que l’Histoire fait trembler et qui se réfugie
dans
les soucis publics comme on va voir un film pour s’oublier dans un dr
381
s publics comme on va voir un film pour s’oublier
dans
un drame fictif, de cet homme affolé par la lecture de son journal, —
382
lecture de son journal, — mais qui porte l’enfer
dans
son âme ! — Kierkegaard a montré « le comique infini ». Il faut risqu
383
oisir. Ou bien tu crois à la seule grâce de Dieu,
dans
l’abîme infini où tu te vois, ou bien tu crois aussi à ce sérieux de
384
« croyant » qui tremble pour le sort de l’esprit
dans
le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exactement comm
385
sort de l’esprit dans le monde, et pour son sort
dans
le monde sans esprit, exactement comme si l’Esprit n’existait pas ! S
386
rmons, à nous qui n’avons pas voulu souffrir ». «
Dans
l’église somptueuse paraît le Très Vénérable et Très Noble Premier Pr
387
ur ce texte qu’il a choisi lui-même : “Dieu a élu
dans
le monde les petits et les méprisés”, et personne ne rit ! »56. C’es
388
professeurs et disciples ne se trouvent bien que
dans
l’imitation : c’est pourquoi ils se sentent unis en elle d’une manièr
389
re, autrement l’homme n’est rien qu’un exemplaire
dans
le troupeau. Le solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la fo
390
u Royaume. Et nier une négation, c’est s’enfoncer
dans
le néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Si d
391
Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde,
dans
sa forme déchue, s’oppose au monde tel que Dieu l’a créé, s’oppose à
392
selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée
dans
la transformation effective du monde. Elle participe encore de la dég
393
int simplifié qu’il n’est plus rien qu’obéissance
dans
la mesure où il agit, et pénitence dans la mesure où sa vocation le d
394
béissance dans la mesure où il agit, et pénitence
dans
la mesure où sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foul
395
Elle n’est personne, et tire de là son assurance
dans
le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul soldat pour oser porter la
396
telle est la vérité. Mais trois ou quatre femmes,
dans
l’illusion d’être une foule et que personne peut-être ne saurait dire
397
qui n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a,
dans
la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, c
398
a eu. Il faut aller plus loin. La foule n’est pas
dans
la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Tou
399
a foule n’est pas dans la rue seulement. Elle est
dans
la pensée des hommes de ce temps. Tout le génie paradoxal et réaliste
400
Ils n’ont pas lu Hegel, bien sûr, mais Hegel est
dans
tous nos journaux, Hegel domine le marxisme et les fascismes, et la t
401
lle-même ? Les uns fuient en avant, et les autres
dans
le passé, mais qui voudrait se tenir, dans l’instant, « sous le regar
402
autres dans le passé, mais qui voudrait se tenir,
dans
l’instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens. (E
403
à l’homme, et j’entends, à l’homme tel qu’il est,
dans
l’ordre même de son péché. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythe
404
e, invisible, mystérieusement répandu et vaporisé
dans
les choses afin d’y exaucer (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette
405
que cette Âme du Monde le tient aussi, et jusque
dans
son scepticisme, lorsque Maurras proclame après Auguste Comte : « Les
406
igine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner,
dans
le refus de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de l
407
qui vit de la Parole seulement, entre les temps,
dans
l’instant éternel. Le solitaire peut-il agir ? Le maléfice hégé
408
use mon désespoir, ou si l’on veut, je peux rêver
dans
le sommeil du désespoir à ma perfection idéale, je peux rêver ma voca
409
sent devant l’effroi du choix concret, du risque,
dans
la passion du désespoir total. Maintenant, tu vas témoigner de la pui
410
oi pur », son premier devoir, c’est de persévérer
dans
son être agissant : en cette extrémité, le compromis se justifie… Mai
411
t être sujet de son action, mais c’est qu’il est,
dans
l’autre sens du terme, « assujetti » à la Parole qui vit en lui. C’es
412
, « assujetti » à la Parole qui vit en lui. C’est
dans
ce sens que la formule de Kierkegaard est vraie. La sujétion totale e
413
t seule active. Elle est aussi présence au monde.
Dans
ce temps de la masse, où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » es
414
nc, quand la foule est ubiquité et fuite sans fin
dans
le passé ou l’avenir. Un seul utile à tous La phrase de Carlyle
415
magine, et mon discours est vain. À qui pressent,
dans
sa réalité brutale, dans son sérieux dernier, et son risque absolu, c
416
st vain. À qui pressent, dans sa réalité brutale,
dans
son sérieux dernier, et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont
417
pposition, que Jean Wahl a remarquablement exposé
dans
un article de la Revue philosophique (nov.-déc. 1931). 60. Journal.
418
rien d’autre qu’un dernier méfait de « la foule »
dans
notre existence morale. Une question mal posée. Un regard trouble por
419
ela ; un autre ira chercher fortune en Argentine,
dans
une plantation de thé où, d’ailleurs, la crise mondiale l’aura précéd
420
e, ville étrange, perdue à 4000 mètres d’altitude
dans
un désert glacé, dominé par d’énormes cimes neigeuses. Le ministre de
421
nt, pour se débarrasser d’eux, il les fait tomber
dans
un piège grossier : un agent provocateur leur offre un engagement au
422
ccusés de haute trahison, ils sont jetés aussitôt
dans
une prison infecte, avec des Indiens lépreux. Le ministre d’Allemagne
423
e grandeur brutale et grave à la fois qui demeure
dans
l’esprit, bien après qu’on l’a lu. En vérité, ce résumé laisse à pein
424
n’a pas voulu d’eux, là-bas. Et les voici lancés
dans
une vie d’aventures qu’ils n’avaient pas voulue, qui les détourne de
425
ce destin. « Nous avons perdu la guerre, Bell, et
dans
la situation où nous sommes, nous ne pouvons plus nous affirmer que p
426
ils communient, c’est elle seule qui les soutient
dans
les plus effroyables et dégradantes épreuves. Eux, les simples, ils s
427
souffrent physiquement. Mais leur drame s’exprime
dans
la méditation de Pillau, d’une manière non moins tragique. « Il décou
428
i obligeait l’Allemagne, après la guerre, à vivre
dans
un état de guerre encore plus cruel qu’auparavant, et qui en faisait
429
du sacrifice de « ces jeunes gens qui sont entrés
dans
le malheur la tête haute ». Car ce sont « les jeunes gens, qui ne pos
430
mme le malheur. La communauté des gens qui vivent
dans
l’aisance, celle-là ne vaut pas un clou. Mais la communauté des gens
431
gé. À vrai dire, il est malaisé de faire la part,
dans
ce drame, de ce qui est national et de ce qui est plus généralement h
432
n’importe quelle communauté. Le « fait nation »,
dans
les dernières phrases de Pillau, n’apparaît-il pas lié au seul malheu
433
nt et en Amérique ; il s’est enfoncé profondément
dans
la vie africaine ; et, de toutes ces enquêtes passionnées, il rapport
434
: partout où il se crée quelque chose de durable
dans
le monde, c’est l’œuvre d’un blanc. Les blancs seuls ont su créer des
435
ut cette interrogation, cette anxieuse espérance,
dans
le livre d’Edschmid. Et l’on découvre, pour la première fois peut-êtr
436
diale, grandiose, qui soutient ce peuple fiévreux
dans
les épreuves qu’il traverse. Ce ne sont pas les journaux qui nous app
437
la. Il faut lire Destin allemand, comme on lirait
dans
la conscience même d’un peuple. Il faut avoir éprouvé par ce livre la
438
e que l’un et l’autre fassent figure d’hérétiques
dans
leurs camps respectifs). Mais sur le plan de l’art romanesque, autant
439
ître qu’Edschmid est le plus authentique. Il y a,
dans
Destin allemand, un timbre de voix métallique, une sobriété amère et
440
rieux de noter que pas une seule femme n’apparaît
dans
tout le roman. 64. Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé
441
ment frappant : Malraux, comme Edschmid, a voyagé
dans
des pays où il a pu voir les Européens mêlés à des révolutions indigè
442
le. L’homme ne s’avouera-t-il jamais lui-même que
dans
les tortures ? y. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Kasimir Edsc
443
aucoup plus directe que celle qu’adopta Nietzsche
dans
les écrits qu’il fit paraître. On ne saurait trop recommander la lect
444
de « la seule chose nécessaire ». Rien de grand,
dans
l’ordre humain, ne peut être vraiment dangereux pour un chrétien qui
445
sans autre ordre que celui-là même des aphorismes
dans
l’édition de M. Bolle. ⁂ Le sens historique n’est qu’une théologie m
446
de chacun. Si malgré cela, l’époque actuelle est,
dans
son esprit, tout à fait historique, elle témoigne par ce fait que l’h
447
appeler que le salut, pour le chrétien, n’est pas
dans
le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est venu sur la ter
448
s vrai que nos contemporains ont cessé de croire,
dans
l’ensemble, que le salut était déjà venu. Ils se sont mis à croire de
449
é sera meilleure, sera plus près de son « salut »
dans
cent ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je, cent ans ! Il
450
quelle espèce déprimante de piétistes, arrogants
dans
leur bêtise, il se défend. Et pourtant, je puis donner à cette senten
451
pêcher de former au spectacle de la chrétienté et
dans
sa nostalgie d’un christianisme vrai. Mais Nietzsche ? Est-ce mépris
452
s sont très excités. Les religions se consolident
dans
des périodes de grands troubles et d’insécurité. Lorsque tout cède, o
453
auvaise. La foi nous montre qu’elle est mauvaise.
Dans
ce sens, il est vrai de dire : le christianisme est contre nature. Et
454
a justesse des critiques de Nietzsche — et jusque
dans
leur injustice, car il y a une manière « injuste » de dire des choses
455
s, elle aussi, mais Paul les a toutes rassemblées
dans
une formule unique qui renvoie au fondement même du christianisme : l
456
vie, et même de la religion, s’introduire jusque
dans
les sermons, et s’y substituer au respect de la vérité, soupçonnée, n
457
e de Nietzsche a subi trop souvent les atteintes.
Dans
ce même livre, quatre pages plus bas, j’en trouve un autre exemple :
458
pas cette même forme d’esprit sur un autre plan,
dans
le communisme russe ? On sait que ce régime s’est établi au nom de la
459
’on ignore Luther en France serait exagérer, mais
dans
le sens contraire de celui qu’on imagine. Car, on fait pis que de l’i
460
dogmatique luthérienne ou d’histoire de l’Église
dans
les trois Facultés françaises de théologie protestante. Il n’en reste
461
ssion millénaire, à la grande tension spirituelle
dans
laquelle l’Europe a puisé son dynamisme créateur. Tension dont le déb
462
position qui, sur le plan théologique, ou mieux :
dans
la totalité de l’être, revient à celle d’un christianisme qui se met
463
Le Traité du serf arbitre C’est sans doute
dans
cette perspective que le lecteur peu familiarisé avec la pensée luthé
464
s les autres, et ne peuvent être mieux saisis que
dans
l’unique et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de
465
reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile »
dans
les assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitr
466
e « difficile » dans les assertions de Luther, ni
dans
sa négation joyeuse du libre arbitre. Ses coups violents n’ébranlent
467
t ses œuvres morales. Que trouveront-ils dès lors
dans
ce Traité ? Une verdeur de polémique qui peut flatter en nous le goût
468
ait le jargon d’aujourd’hui), tout est bien fait,
dans
ce Traité, pour heurter de front le lecteur incroyant, ou celui qui n
469
vivant pour faire de la psychologie ; trop engagé
dans
le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du spe
470
dans le réel pour prendre au sérieux ses reflets
dans
la conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier a
471
ement nié, comme une absurdité, une contradiction
dans
les termes. C’est à Érasme en tant que théologien que Luther s’appliq
472
r cette objection par un simple rappel de l’ordre
dans
lequel le Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser, tout au mo
473
prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir
dans
sa promesse, et auquel nul obstacle ne s’oppose. Que devient alors no
474
, une fois que je les ai reconnues ; à m’affirmer
dans
mon autonomie par un acte qui crée ma liberté, par un acte de révolte
475
tions passées, présentes, futures, car elles sont
dans
le temps, Dieu dans l’Éternité qui est avant le temps, qui est en lui
476
ntes, futures, car elles sont dans le temps, Dieu
dans
l’Éternité qui est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore
477
ulement calculable du temps, quand elle le touche
dans
l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor. 15
478
le du temps, quand elle le touche dans l’instant (
dans
un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor. 15 : 52) ? Qui t’a
479
ui, il est en nous lorsque l’Esprit dit la Parole
dans
notre cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu’une décisio
480
ire qu’une décision de l’Éternel est une décision
dans
le passé ! Quand c’est elle seule qui définit notre présent ! Est-ce
481
ternité, et affirmer que seul existe notre temps.
Dans
ce cas, tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de ce qui est es
482
ternative du libre arbitre, telle qu’elle se pose
dans
les termes extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’Éternel
483
notre révolte… Réalité radicale du problème
Dans
l’Église, une fois acceptés le Credo et son fondement qui est la Paro
484
démonstration purement biblique qu’on en trouvera
dans
le Traité du serf arbitre, malgré quelques détails exégétiques discut
485
pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque
dans
son sérieux dernier, on peut soutenir que l’homme possède au moins «
486
e possède au moins « un faible libre arbitre »71,
dans
les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte extr
487
que nous n’avons aucune liberté, par nous-mêmes,
dans
notre péché. Et, à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’au fond de
488
ché pour voir qu’il n’y a de liberté possible que
dans
la grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le
489
si, au contraire, ils ne la retrouvent pas, mais
dans
un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catholique ; son
490
is le plus grand des adversaires du christianisme
dans
les temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemme qui me paraît cor
491
taire et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est
dans
cette volonté de reconnaître notre totale irresponsabilité, qu’il cro
492
Ce manque d’efficacité des messages œcuméniques,
dans
le plan politique, provient sans doute du fait qu’ils sont des compro
493
ui ont su plier les circonstances à leur dessein.
Dans
un certain sens, nous dirons qu’ils partaient sans cesse d’eux-mêmes,
494
pposées de leur époque. Leur action fut puissante
dans
la mesure exacte où elle fut l’expression directe de leur être. Si le
495
isation pratique les principes qui sont impliqués
dans
la vision de l’œcuménisme. Rien que cela, mais tout cela, avec confia
496
d’actualiser la politique impliquée dès le début
dans
la volonté et l’espérance œcuménique. Le présent essai n’a d’autre am
497
à la fois excessif et incomplet. Il s’ensuit que
dans
leur plan, il n’y a pas de solution possible. Ils sont inconciliables
498
gie de l’œcuménisme subsiste et tombe avec la foi
dans
l’union des chrétiens en Christ, cette foi pouvant être connotée par
499
uvement œcuménique se propose de surmonter. C’est
dans
la mesure exacte où les Églises ont voulu transformer la foi à l’Una
500
de l’unité (d’organisation ou de doctrine), c’est
dans
la mesure exacte où elles ont douté d’une union par essence incontrôl
501
me Père, ou doctrine de la pluralité des demeures
dans
un seul et même ciel, ou encore doctrine de la diversité des membres
502
ur que la première Épître aux Corinthiens : c’est
dans
ses appels à l’union, précisément, que Paul établit avec le plus de f
503
ommes un », qui établit le modèle même de l’union
dans
la distinction des personnes ? Posons ces questions-là aux docteurs d
504
vise pas à démanteler les orthodoxies existantes,
dans
les diverses Églises, mais au contraire, elle a pour premier effet de
505
iel à la droite de Dieu, et non pas sur la terre,
dans
telle ville, ou dans tels écrits, ou dans tel prophète local. Certes,
506
eu, et non pas sur la terre, dans telle ville, ou
dans
tels écrits, ou dans tel prophète local. Certes, aucune église ou sec
507
terre, dans telle ville, ou dans tels écrits, ou
dans
tel prophète local. Certes, aucune église ou secte n’a jamais été cap
508
me. D’où les schismes nombreux, dès cette époque,
dans
les Églises calvinistes. Une Église qui prétend se suffire et posséde
509
y a scandale, et c’est alors que le corps souffre
dans
son chef et dans ses membres ! La vie normale du corps dépend de la v
510
c’est alors que le corps souffre dans son chef et
dans
ses membres ! La vie normale du corps dépend de la vitalité de chacun
511
lérer » le cœur ! Il doit être un vrai poumon, et
dans
cette mesure même, il aidera le cœur à être un bon cœur. Notons aussi
512
mme. Au conflit qui oppose l’unité et la division
dans
le plan de l’Église, correspond terme à terme le conflit qui oppose l
513
conflit qui oppose la collectivité et l’individu
dans
le plan de la société. Et de même que l’œcuménisme retrouve la positi
514
a position spirituelle centrale qui fonde l’union
dans
la diversité, nous avons à chercher la position philosophique central
515
osophique centrale qui fonde la communion humaine
dans
la liberté. Je l’appelle le personnalisme. Cherchons à illustrer les
516
e de conduite entraînait l’exécration ou la mort.
Dans
la cité, au contraire, chacun cherche à se distinguer, à se singulari
517
uté barbare du sang. Mais plus tard elle a sombré
dans
l’anarchie. Rome a triomphé de l’anarchie et sombre maintenant sous l
518
lle société ? En ce point crucial de l’histoire —
dans
une situation qui rappelle étrangement la lutte présente entre démocr
519
le de l’Église. Qu’est-ce que l’Église primitive,
dans
la perspective sociologique où nous nous plaçons ici ? Une communauté
520
pas non plus le simple rouage, la simple fonction
dans
l’État qu’était le citoyen romain, puisqu’il possède une dignité indé
521
sophes chrétiens à désigner la réalité de l’homme
dans
un monde christianisé. Car cet homme est, lui aussi, à la fois autono
522
mieux dire, des créations de l’Église chrétienne.
Dans
la personne ainsi définie se résout l’éternel conflit entre la libert
523
mule : à chacun sa vocation. Nous avons retrouvé,
dans
cette doctrine de l’homme, les mêmes structures que dans la doctrine
524
tte doctrine de l’homme, les mêmes structures que
dans
la doctrine de l’Église universelle esquissée plus haut ; la même pos
525
l, dont les deux autres ne sont que des maladies.
Dans
le plan humain immanent, il n’y a pas d’équilibre possible entre l’an
526
iverses, paroisses, ordres, etc.). C’est en effet
dans
le groupe local que la personne peut se réaliser. Car les tâches civi
527
à l’échelle de l’individu et l’engagement concret
dans
la communauté y devient donc possible. Dans la petite congrégation, o
528
ncret dans la communauté y devient donc possible.
Dans
la petite congrégation, on se connaît, on sait à quels hommes et à qu
529
donc pas isolé, comme l’individu se trouve isolé
dans
une grande ville moderne ou dans un vaste État centralisé. D’autre pa
530
se trouve isolé dans une grande ville moderne ou
dans
un vaste État centralisé. D’autre part, on n’est pas non plus tyranni
531
tyrannisé par une loi rigide et uniforme, puisque
dans
une fédération l’on peut toujours adhérer à divers groupes, l’un reli
532
é d’appartenances — qui trouverait son équivalent
dans
l’œcuménisme ecclésiastique — est exclue par le régime totalitaire, q
533
et non cette caricature de l’ordre qu’est l’unité
dans
l’uniformité. Au lieu de pétrifier les frontières extérieures des gro
534
quant au moins ceci : que le fédéralisme implique
dans
l’ordre économique la vitalité des syndicats ouvriers et patronaux, e
535
un régime coopératif. Mais ceci nous entraînerait
dans
un exposé qui déborde le cadre de ce schéma doctrinal. Notre objet ét
536
tre de ne pas voir figurer le terme de démocratie
dans
ce qui précède. C’est qu’il recouvre actuellement de trop graves male
537
ime qui puisse allier la liberté à la communauté.
Dans
le fédéralisme, démocrates et totalitaires de droite et de gauche pou
538
de réaliser en même temps ce qu’il y a de valable
dans
l’appel communautaire que le totalitarisme a diaboliquement utilisé e
539
trice de l’œcuménisme Et maintenant nous voici
dans
le drame de l’année 194173. Nous constatons que le conflit en cours e
540
constatons que le conflit en cours est insoluble
dans
son plan. Si le totalitarisme triomphe définitivement des démocraties
541
ividualisme ont reçu en Europe des coups mortels,
dans
les deux camps. Le totalitarisme est un état de guerre, qui ne peut s
542
économique, idéologique et social sans précédent
dans
notre histoire. La seule espérance et aussi la seule possibilité qui
543
nt. Mais les deux termes ne se confondent-ils pas
dans
la réalité de la foi ? Certes ! Si les Églises sont fidèles à leur ch
544
croient la possibilité de faire ce qu’il demande.
Dans
l’état d’impuissance apparente où se voient aujourd’hui les Églises,
545
lie d’une manière satisfaisante. Il en résultait,
dans
le peuple, le sentiment que l’Église et l’État formaient un tout, et
546
uvoir qu’elle renverse, un Staline, un Hitler et,
dans
une mesure moindre, un Mussolini, se virent contraints par le sentime
547
rité spirituelle, et devinrent donc totalitaires.
Dans
les pays calvinistes, au contraire, la séparation de l’Église et de l
548
r politique. Lors donc que la foi s’est affaiblie
dans
ces pays, cette carence ne s’y est pas traduite par l’éclosion d’une
549
nouveau, calviniste ou luthérien, s’est introduit
dans
les cadres et les rites anciens, jugés utilisables. Or, nous voyons c
550
processus ecclésiastique se répéter de nos jours
dans
ces mêmes pays, cette fois-ci dans l’ordre politique et social. Les c
551
r de nos jours dans ces mêmes pays, cette fois-ci
dans
l’ordre politique et social. Les cadres traditionnels subsistent — ro
552
nous apparaît ici-bas, selon ses propres termes,
dans
la diversité « des Églises et des personnes particulières ». Elle doi
553
siastiques devait trouver sa traduction politique
dans
un fédéralisme plus ou moins accentué selon les nations : Confédérati
554
ue. (La forme de « l’individualisme par groupes »
dans
ce dernier pays, étant prédéterminée par le fait — d’ordre ecclésiast
555
ue la connaissance intime des processus religieux
dans
un pays donné fournit une clé des processus politiques qui s’y manife
556
que certains nous proposent est une contradiction
dans
les termes, à moins qu’elle ne soit la formule de la religion totalit
557
ières décades. (Les partis socialistes subsistant
dans
les pays où les Soviets ne règnent pas, sont en voie de divergence et
558
ion. 4. La renaissance liturgique qui va de pair,
dans
toutes les Églises, avec l’effort œcuménique, est en train de recréer
559
disjointes et tournées en erreurs, qui subsistent
dans
les démocraties et dans les mouvements totalitaires. Ceci résulte, th
560
n erreurs, qui subsistent dans les démocraties et
dans
les mouvements totalitaires. Ceci résulte, théoriquement, de ce que n
561
en même temps qu’elle ré-axe les vérités égarées
dans
les deux camps. (N’oublions pas que l’on combat, de part et d’autre,
562
étais faible que parce que je me tenais immobile,
dans
ma prudence. L’action risquée m’apporte les forces dont je manquais.
563
tholicité réelle, d’une communauté humaine fondée
dans
la communion des saints. Cette communauté ne se révélera pas dans des
564
n des saints. Cette communauté ne se révélera pas
dans
des congrès, mais se manifestera dans une action risquée. De même que
565
évélera pas dans des congrès, mais se manifestera
dans
une action risquée. De même que nous avons vu les Églises nées des mi
566
rrons l’œcuménisme se réaliser avec puissance que
dans
l’épreuve missionnaire universelle, qu’il doit affronter maintenant.
567
s, en tant qu’elle me paraît lisiblement inscrite
dans
la problématique de notre temps. Et voilà bien pourquoi plusieurs hom
568
nt amenés aux mêmes conclusions et le confessent…
dans
une conversation ou un colloque privé. Pourtant, ils ne font rien de
569
oque privé. Pourtant, ils ne font rien de visible
dans
ce sens, tout occupés qu’ils sont à se maintenir au pouvoir. Ils voud
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se maintenir au pouvoir. Ils voudraient bien agir
dans
le sens de mon plan, mais s’ils en montraient l’intention, ils perdra
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oir existant, d’occuper ses bureaux, de s’asseoir
dans
ses fauteuils, de manipuler ses commandes, et non pas de le modifier
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che, catégories de naguère aujourd’hui confondues
dans
l’ensemble passif des téléspectateurs, on n’y voit pas mieux les régi
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pas un mythe journalistique, je la vois partagée
dans
sa majorité entre deux attitudes : — opportunisme à très court terme
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i nous semble aujourd’hui définitivement installé
dans
une évidence granitique ne va durer, parce que rien de tout cela ne p
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que le monde a désormais à faire sous le ciel ?
Dans
les partis, tout peut changer. Certains, disait Emmanuel Berl « peuve
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atellites permettent une communication mondiale :
dans
les deux cas on échappe aux contrôles de l’État-nation, dont les mono
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ifier l’espoir fou qu’ils deviennent raisonnables
dans
les dix ou quinze ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps
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qui n’est pas différente de celle que j’annonçais
dans
ma jeunesse sous le titre de « politique du pessimisme actif »76, pre
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el, bien avéré, mais qui rapporte. Je disais cela
dans
mon jardin du pays de Gex devant la caméra de la TV française, dans l
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pays de Gex devant la caméra de la TV française,
dans
l’après-midi lumineux du 24 août 1973, et donnais pour exemple la cri
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semaines, de nouvelles catastrophes s’organisent
dans
l’ombre : « excursions » nucléaires, déchaînements criminels, répress
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ou autrement c’est Manhattan, Moscou, Paris rasés
dans
l’heure… Quelqu’un d’autre l’avait déjà dit, c’était Saint-Just, au c
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beau, la Terre de la Vie, bleue, verte et blanche
dans
le noir éternel… Mais sauver le paysage et les décors n’aura plus de
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es désirs créent ces réalités et leur donnent vie
dans
notre vie, les réalisent. Désirer le meilleur en nous et par la force
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enons meilleurs, obéissant mieux à notre vocation
dans
la cité. Hors de là point de communauté, ni donc de régions, ni d’Eur
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voulu dire l’avenir inscrit en nous, — non certes
dans
nos chromosomes : n’allons pas nous cacher une fois de plus derrière
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les arbres, aux forêts du passé profond ! — mais
dans
nos attitudes présentes. Si vous voulez prévenir tel désastre probabl
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e la solidarité. Or ce changement n’adviendra pas
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le réseau des relations humaines, dans la cité, s’il ne s’est opéré d
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iendra pas dans le réseau des relations humaines,
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la cité, s’il ne s’est opéré d’abord en vous. Si vous voulez changer
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t : Convertissez-vous ! Le mot doit être ici reçu
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toute sa force et dans la plénitude de son sens. (Qui n’est pas limit
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Le mot doit être ici reçu dans toute sa force et
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la plénitude de son sens. (Qui n’est pas limité à « devenez chrétiens
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ésintégration d’un peu de matière, que reste-t-il
dans
la « sphère du religieux » ? La casuistique ? Mais à l’inverse, si l’
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nations tout est joué, tout est perdu. On le sait
dans
les hautes sphères du Pouvoir. Chacun, pour se sauver en tant que nat
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amène des éthologistes à penser que se manifeste,
dans
l’humanité d’aujourd’hui, une tendance suicidaire assez puissante. Al
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l’aventure d’être homme, si elle prend naissance
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notre cœur. Écoutons maintenant le cri sublime. De Séir, une voi
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. Constantin Doxiadis, « Œcumenopolis ou la forêt
dans
la ville », Preuves , Paris, n° 8, 1971. 76. Politique de la pers