1
l suffit pourtant de regarder autour de nous et d’
en
croire nos yeux. I. L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford co
2
rité universelle sont signes que l’époque a senti
en
lui son incarnation la plus parfaite. Qu’on ne m’accuse donc pas de c
3
es indiquant le progrès de sa production, d’année
en
année. On pourrait ajouter à ces chiffres celui des milliards qu’il p
4
empêcher les abus des capitalistes. Du même coup,
en
supprimant l’esclavage financier de l’ouvrier, il supprime la princip
5
dent. L’on ne pourra qu’y applaudir, semble-t-il,
en
souhaitant que les industriels européens s’en inspirent toujours plus
6
il, en souhaitant que les industriels européens s’
en
inspirent toujours plus. Ford leur montre le chemin qu’ils seront bie
7
Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qui n’
en
veulent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vi
8
ce de sa passion froide et tenace. Il s’efforce d’
en
réaliser l’objet par ses propres moyens, à un exemplaire ; puis, il f
9
e peut donner à l’homme d’action. Enfin, le voici
en
mesure de produire des quantités énormes d’autos. Seulement, pour pou
10
tion, il faut créer la consommation. La réclame s’
en
charge. Par le procédé très simple de la répétition, on fait croire a
11
Il est impressionné par la baisse, au point qu’il
en
oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il croit qu’il va gag
12
lus réellement. Il croit qu’il va gagner 5 francs
en
achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’e
13
us profond, cette tromperie-là. Elle peut amener,
en
se généralisant, une sorte de suicide du genre humain, par perte de s
14
de loisirs. Or, l’industrie ne peut subsister qu’
en
progressant. Mais la nature humaine a des limites. Et le temps approc
15
t très bien envahir un cerveau moderne au point d’
en
exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglement fondame
16
, par ce moyen, de quoi vivre convenablement tout
en
restant maître de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Cette
17
jourd’hui, c’est de démontrer que les idées mises
en
pratique chez nous ne concernent pas particulièrement les autos et le
18
rement les autos et les tracteurs, mais composent
en
quelque manière, un code universel ! » Réjouissons-nous… Mais, commen
19
la production matérielle et vers la richesse qui
en
est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait en tirer de
20
ruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait
en
tirer des conséquences, alors que Ford passe outre et se remet à disc
21
plus rudimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau
en
Occident, mais il est ici tragiquement aigu. Est-ce notre pensée qui,
22
Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’
en
pourrait citer un exemple individuel ? Nous savons assez en quel mépr
23
t citer un exemple individuel ? Nous savons assez
en
quel mépris l’homme d’affaires à l’américaine tient les choses de l’E
24
du sens de l’âme se nomme bon sens américain. On
en
fait quelque chose de jovial et d’alerte, quelque chose de très sympa
25
e très sympathique et pas dangereux du tout. On n’
en
fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela en prend
26
n’en fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on s’
en
doute, cela en prend la place. Les facultés de l’âme, inutilisées, s’
27
ne philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela
en
prend la place. Les facultés de l’âme, inutilisées, s’atrophient. Pou
28
de l’âme avec une maladresse de barbare. IV. «
En
être » ou ne pas en être Une fois qu’on a compris à quel point le
29
ladresse de barbare. IV. « En être » ou ne pas
en
être Une fois qu’on a compris à quel point le fordisme et l’Esprit
30
mpatibles, le monde moderne impose ce dilemme : «
en
être » ou ne pas en être, c’est-à-dire se soumettre à la technique et
31
moderne impose ce dilemme : « en être » ou ne pas
en
être, c’est-à-dire se soumettre à la technique et s’abrutir spirituel
32
nique bien huilée, au mouvement si régulier qu’il
en
devient insensible et que la fatigue semble disparaître, l’homme s’ab
33
u sourd à cette harmonie universelle, incapable d’
en
comprendre les correspondances divines et humaines, insensible même à
34
elles, et par là même, avec les surnaturelles. Il
en
ressent une vague et intermittente détresse, — qu’il met d’ailleurs s
35
rise ou le subit, mais, jusque dans son repos, il
en
est l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il
36
té dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons,
en
l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la
37
des exigences effectives ; et ces exigences sont
en
contradiction avec celles que le développement de la technique impose
38
rit : fortunes oisives ou misères sans espoir. On
en
rencontre encore parmi les jeunes gens, jusqu’au jour où, comme on di
39
attitude réactionnaire qui consisterait à vouloir
en
revenir à la période préindustrielle soit autre chose qu’une échappat
40
a solution : l’existence du dilemme. Second pas :
en
poser les termes avec netteté et courage. Pour le reste, je pense que
41
Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung »
en
Allemagne ; surréalisme en France, en Amérique ; poussée mystique en
42
e : « Jugendbewegung » en Allemagne ; surréalisme
en
France, en Amérique ; poussée mystique en Russie. a. Rougemont Deni
43
dbewegung » en Allemagne ; surréalisme en France,
en
Amérique ; poussée mystique en Russie. a. Rougemont Denis de, « Le
44
éalisme en France, en Amérique ; poussée mystique
en
Russie. a. Rougemont Denis de, « Le péril Ford », Foi et Vie, Paris
45
que son génie parvient à composer les deux périls
en
une résultante qui est la civilisation. Appelons humanisme l’art de c
46
mposante matérielle vient de l’emporter. Elle est
en
passe de gauchir notre civilisation à tel point que l’homme, affolé,
47
mystique a la même extension que l’humanité. On n’
en
saurait dire autant de notre raison. Les faits mystiques — qu’on les
48
re raison. Les faits mystiques — qu’on les prenne
en
l’état brut où notre pensée le plus souvent les a laissés — sont au m
49
il existe d’autres facultés capables d’équilibrer
en
nous l’esprit de géométrie. J’imagine une méthode, une façon d’appréh
50
e la poésie, ce sens du Réel. Je vois se composer
en
cette méthode — peut-être séculairement — ce que la « rationalisation
51
des rêves. Et je ne vois rien d’autre. Quoi qu’il
en
soit d’ailleurs du contenu d’un nouvel humanisme, il est assez aisé d
52
perdu son ascendant. D’ailleurs son pouvoir, s’il
en
eut, ne s’étendit guère au-delà des limites du monde roman. Le type d
53
e sorte de commun dénominateur… (Le christianisme
en
connaît un, depuis toujours : il le nomme péché.) Tous les modèles qu
54
qu’en tant qu’il « passe l’homme » et participe,
en
esprit, d’un ordre transcendental. Un seul fut parfaitement Homme : c
55
qu’irions-nous lui demander de plus, s’il laisse
en
blanc la place de Dieu. Mais où trouver les lévites assez purs pour g
56
à l’Académie des sciences morales et politiques,
en
1914, a posé le problème en termes fort nets. (Cités par M. Brunschvi
57
orales et politiques, en 1914, a posé le problème
en
termes fort nets. (Cités par M. Brunschvicg dans Le Progrès de la con
58
peu plus d’expérience humaine qu’on n’a coutume d’
en
attendre aujourd’hui d’un jeune écrivain. Son premier roman, Les Conq
59
s Conquérants, décrivait la révolution communiste
en
Chine, et la figure centrale de Garine, anarchiste par goût de l’expé
60
ne Français a décidé d’aller fouiller les temples
en
ruines de la Voie royale d’Angkor : il compte y découvrir des bas-rel
61
onversations, fait parfois penser à ces gens — on
en
rencontre dans les affaires — qui se donnent une espèce d’autorité en
62
s affaires — qui se donnent une espèce d’autorité
en
ne parlant jamais que par allusions et mots couverts. Il intimide un
63
s obéissait son action. C’est peut-être qu’il n’y
en
a pas. Perken, comme Garine, est de ces êtres qui agissent par désesp
64
plus profonde et intime adhésion. Nous avons tous
en
nous de quoi composer un semblable personnage, plus vrai que nous-mêm
65
critique littéraire ; il arrive qu’elles mettent
en
jeu de gros problèmes à propos d’ouvrages bien minces. C’est qu’aujou
66
grèves à Bombay, les révolutions et les massacres
en
Chine, les emprisonnements au Tonkin. Et non Bouddha13. — La liberté
67
a par trop dupés ; ils ne marchent plus. La faute
en
est à l’idéologie bourgeoise du xixe siècle qui consiste dans une la
68
Nizan n’est pas de nous rendre le goût de ce qui,
en
Europe, « allongeait la solution », je ne puis m’empêcher de penser q
69
rle des religions avec une incroyable légèreté, —
en
littérateur qui cherche l’effet pittoresque. « Les curés de tous les
70
notre époque » — pour reprendre la définition qu’
en
donnait ici même M. Pierre Maury. C’est à peu près dans le même sens
71
ord, je n’hésite pas à le déclarer. On m’arrêtera
en
me faisant observer que cet orgueil n’a pas un caractère personnel, p
72
position recèle de flatterie. Ce n’est pas tout :
en
fait l’idéaliste se substitue inévitablement à l’Esprit — et cette fo
73
ncarnation et qu’il va à la Messe, il se comporte
en
homme du xiiie siècle — ou en enfant : il y a lieu de s’attrister. S
74
se, il se comporte en homme du xiiie siècle — ou
en
enfant : il y a lieu de s’attrister. Si vous demandez au philosophe d
75
onome, il nous interdira formellement de procéder
en
ce qui le concerne lui-même, à des analyses ou à des réductions du mê
76
la vérité qui menace ». Mais partout ailleurs, qu’
en
cette commune antipathie, M. Marcel et M. Nizan s’opposent avec une n
77
me devrait vivre ». Mais alors, se dit-on souvent
en
lisant les critiques marxistes — et c’est ici le nœud de divergence e
78
ulariste « constructiviste » répondra qu’il croit
en
la puissance de l’homme pour se dégager des servitudes provisoires de
79
ants modernes (avril 1931)f C’est donc qu’il y
en
a ? avez-vous dit. Depuis le temps qu’on cherchait à nous faire croir
80
t bariolée. Il y a là quelque mystère ; demandons-
en
l’explication à la Préface d’un si brillant catalogue. Parce qu’ils
81
s chambres où les curiosités et les enthousiasmes
en
désordre s’agitaient entre les murs d’où nous arrachions les moulures
82
nous recevions des livres, des lettres. Van Gogh,
en
qui nous aimions tout : le pasteur, le peintre et le fou, semait en n
83
s tout : le pasteur, le peintre et le fou, semait
en
nous toutes les curiosités de la couleur et de la vie. Nous reprenion
84
rivains, s’est muée le soir du premier vernissage
en
une sympathie sincère et souvent fort admirative. Le titre de l’expos
85
ique, le corps du Christ déjà presque transfiguré
en
symbole mystique sur le ciel vert du plus grand jour de l’Histoire. O
86
ries de Palissy. Ce goût de la belle matière mise
en
valeur dans sa pureté, sa nudité, ce sens de l’artisanat qui se refus
87
os d’un salon d’art catholique, la même question,
en
remplaçant calvinisme par thomisme par exemple ? L’artiste catholique
88
catholiques, concernant la Vierge et les saints.
En
deux mots, il y a des « sujets catholiques », il n’y a pas de « sujet
89
ujets chrétiens ! C’est bien là que nous voulions
en
venir : le dogme ne doit être qu’un stimulant (une difficulté) non pa
90
ujets abordés, jusqu’à la stature du conférencier
en
témoignent une fois de plus. Accueilli avec quelque perplexité par le
91
faut le reconnaître, a su, par trois fois, tenir
en
haleine une salle énorme en parlant avec sérieux de problèmes essenti
92
par trois fois, tenir en haleine une salle énorme
en
parlant avec sérieux de problèmes essentiels : c’est une performance
93
el des Massis mal informés nous mettaient naguère
en
garde. Keyserling voit la cause du développement exagéré de la techni
94
sance ou leur milieu, se trouvaient préparés pour
en
jouir convenablement. Il faut organiser la conquête et la distributio
95
omme, on pourrait résumer la pensée de Keyserling
en
disant qu’il oppose à l’idéal actuel d’assurances à tous les degrés —
96
que deux dates limitent : 1851-1914. Ainsi met-il
en
jeu les deux éléments dont l’antagonisme fait le fond de presque tout
97
milieu social bien défini. À ces deux éléments s’
en
ajoute un troisième qui est moins visible, mais dont la présence cons
98
un cadre étroit, voire même conventionnel. Racine
en
est le plus haut exemple. La Société dans laquelle évoluent les héros
99
incant de sa grandeur, et le plus tonique17, — il
en
va tout autrement de l’histoire d’une vie sentimentale. La durée est
100
ois de la vie. Seule épreuve qui permette de nous
en
libérer. Car au-dessus des fatalités humaines, ce qui compte chez les
101
t ce qu’elle contient d’inexprimé qu’elle atteint
en
certains passages à une intensité presque bouleversante. Il est pourt
102
du récit se ralentit, au contraire, fâcheusement
en
ces pages — et qui s’explique si l’on a lu la phrase par quoi se term
103
ue cette femme, qui a subi sans les mettre jamais
en
question les exigences les plus terribles de la société insulaire, po
104
l’église le dimanche, tout était bien ; inutile d’
en
demander plus. » Parlant de son pasteur préféré, la même tante Harrie
105
ent à l’Église romaine des « pervertis » : « Nous
en
avons eu trop dans la famille, votre pauvre oncle Charles… qui avait
106
uvre oncle Charles… qui avait stupéfié la famille
en
devenant catholique…, puis Edmund Lely, cousin germain de votre père,
107
s y sommes à chaque page incités à juger, induits
en
tentation, induits en discussion. Je sais bien que tout changement de
108
ge incités à juger, induits en tentation, induits
en
discussion. Je sais bien que tout changement de confession ramène les
109
ossir les traits, découvrir la thèse. Il eût pu s’
en
dispenser d’ailleurs, car en définitive la conversion de son héroïne
110
’une communion que rompent les discussions, et qu’
en
tant d’autres pages de cette belle œuvre, d’une simple indication tra
111
cette grâce. Aussi notre bonheur humain n’est-il
en
aucune mesure le signe de la vérité. Personne, peut-être, n’a répété
112
te l’accord le plus profond de l’œuvre de Baring.
En
voici la conclusion. (C’est Blanche qui parle au père Michaël.) Vous
113
es années, le nom de Kierkegaard reparaît de loin
en
loin dans des revues comme Commerce, la Nouvelle Revue française , l
114
prits du xixe siècle, du plus méconnu peut-être,
en
France tout au moins, — du plus actuel, je dirais même du plus urgent
115
nt de tous. Søren Kierkegaard naquit à Copenhague
en
1813, et y mourut en 1855. Voici comment le profond essayiste alleman
116
rkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut
en
1855. Voici comment le profond essayiste allemand Rudolf Kassner cara
117
e la foi, Kierkegaard, « l’Isolé », n’a plus rien
en
lui ni de Faust, ni du Caïn de Byron, il a dépassé le romantisme. Ou
118
’une œuvre de cette envergure ait pénétré d’abord
en
France, sous les espèces du fragment le moins caractéristique de Kier
119
nal, s’il est l’œuvre la moins forte du Danois, n’
en
est pas moins, dans son dosage pré-gidien de cynisme et d’humanité un
120
virulente. Qu’une telle œuvre commence son action
en
France au moment où l’intérêt passionné de beaucoup se porte à la ren
121
n signe. Kierkegaard sera pour beaucoup d’esprits
en
quête d’absolus, le maître que fut Nietzsche pour leurs aînés. Il n’e
122
érudition très aérée. Comment ne point partager,
en
le lisant, ce goût qu’avait le vieux Goethe pour les ouvrages documen
123
ord, c’est la pauvreté de la littérature alpestre
en
France. À part Sénancour, aucun de nos écrivains n’a su puiser dans l
124
s que les autres contemplaient d’en bas ; non pas
en
curieux : en mystique. Pareille attitude ne surprendra pas un moderne
125
res contemplaient d’en bas ; non pas en curieux :
en
mystique. Pareille attitude ne surprendra pas un moderne ; mais elle
126
oration spirituelle que chante la poésie anglaise
en
de véritables « élévations ». Mais tout ce lyrisme n’est pas dépourvu
127
a médiocre littérature qui transforme les sommets
en
images d’un Dieu vertueux, ou en remparts de la liberté. La montagne
128
orme les sommets en images d’un Dieu vertueux, ou
en
remparts de la liberté. La montagne n’est ni bienveillante ni materne
129
le plus adéquat à la nature alpestre. Il contient
en
puissance toute une morale de l’effort individuel et désintéressé, un
130
oncements, que le regard spirituel saurait encore
en
déceler l’équivalent. Peut-être le goût du sport trahit-il la nostalg
131
rigue de palaces ? 22. La Littérature alpestre
en
France et en Angleterre, aux xviiie et xixe siècles. (Librairie Dar
132
ces ? 22. La Littérature alpestre en France et
en
Angleterre, aux xviiie et xixe siècles. (Librairie Dardel, Chambéry
133
véritables et sans grandeur. Peut-être, se dit-on
en
le fermant, est-il réellement impossible à une âme chrétienne d’attei
134
n sous le titre d’Au-delà de la ligne de la mort,
en
Amérique, en Angleterre, en Allemagne, et en France, sous celui d’Ava
135
re d’Au-delà de la ligne de la mort, en Amérique,
en
Angleterre, en Allemagne, et en France, sous celui d’Avant l’Aube, es
136
la ligne de la mort, en Amérique, en Angleterre,
en
Allemagne, et en France, sous celui d’Avant l’Aube, est un des livres
137
ort, en Amérique, en Angleterre, en Allemagne, et
en
France, sous celui d’Avant l’Aube, est un des livres les plus signifi
138
réflexion impartiale et d’une description, plume
en
main, des mobiles personnels, affectifs, voire religieux, qui sont à
139
précédent dans son pays. Il nous restait à entrer
en
contact personnel avec cette œuvre : Avant l’Aube comble cette attent
140
re : Avant l’Aube comble cette attente, mais elle
en
fait naître une nouvelle. C’est, en effet, sous la forme d’un roman d
141
de toits de tuiles, avec de la fumée noire qui s’
en
échappait. Osaka, la nuit, avait un air étrange, quelque chose comme
142
s motifs tout matériels. Ses larmes augmentèrent
en
pensant à la pauvreté de sentiments des chrétiens ; il pensait aussi
143
sa stupide petite sœur, à lui-même, et il éclata
en
sanglots. Soudain, il prit une décision. Il quitterait l’Université p
144
la réalisation pratique lui répugne encore ? Il s’
en
rend compte lors de sa première visite aux bas-fonds : Eiichi était
145
intérieur s’intensifie bientôt jusqu’à provoquer
en
lui une sorte de folie. Tsuruko est obligée de le quitter. Alors dans
146
re dans les docks. La mort de son père l’oblige à
en
sortir, mais en même temps décide de l’orientation de sa vie : Il av
147
ne put retenir ses larmes. Tandis qu’il marchait
en
silence à la suite de la procession funèbre, toutes ses relations ave
148
rdant des cymbales, les psalmodies des écritures.
En
écoutant la mystérieuse musique funèbre, Eiichi prit une résolution.
149
u, Eiichi décida que, de ce jour-là, il entrerait
en
bataille contre cet ordre de choses. Il se délivre progressivement d
150
x. Sa misère et son désespoir grandissent de jour
en
jour en même temps que sa révolte contre ce monde. Il se convertit en
151
à la colère comme le Procureur. Au contraire, il
en
profita pour faire une étude psychologique, en observant sur le visag
152
il en profita pour faire une étude psychologique,
en
observant sur le visage de celui-ci les expressions changeantes qu’y
153
cole, tant il était calme et loin d’être troublé.
En
regardant les choses de près, il conclut que la profession de procure
154
ent. Quatre ou cinq moineaux sautaient de branche
en
branche sur le camphrier du jardin, joyeux et insouciants. Eiichi se
155
tait inutile de dire quoi que ce soit à cet homme
en
colère. Trois, quatre, cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regard
156
soustrait quand il le faut pour mieux vivre et n’
en
fait jamais une affaire. Homme terriblement vivant, tenté, et décriva
157
re et extrême. Tous les excès lui sont possibles,
en
action, surtout dans le bien, dans la sainteté, mais toujours ils s’a
158
ne cherche pas à se rendre intéressant à lui-même
en
poussant au noir le tableau, ou au contraire en s’excitant sur ses be
159
e en poussant au noir le tableau, ou au contraire
en
s’excitant sur ses belles actions. Il les note, simplement, sans oubl
160
sentiments : doutes, passions, conflits qu’il met
en
jeu, c’est toujours l’absence absolue d’hypocrisie de sa part qui don
161
es gens qui eussent préféré l’habituelle effusion
en
patois de Chanaan. Mais ce qui me frappe ici, c’est de voir le reste
162
u récit des actes qu’immédiatement Eiichi produit
en
témoignage de sa conversion. En mystique véritable, il évite rigoureu
163
nt Eiichi produit en témoignage de sa conversion.
En
mystique véritable, il évite rigoureusement les expressions sentiment
164
rares allusions qu’il fait à sa vie spirituelle n’
en
sont que plus émouvantes : Un dimanche, sur les collines derrière Nu
165
certitude qui est leur résultante. Quelques-uns s’
en
tirent en réfutant le marxisme — c’est un jeu intellectuel — ou bien
166
qui est leur résultante. Quelques-uns s’en tirent
en
réfutant le marxisme — c’est un jeu intellectuel — ou bien en critiqu
167
le marxisme — c’est un jeu intellectuel — ou bien
en
critiquant les réformes socialistes — mais cela dispense-t-il de cher
168
’on considère la « question » sociale et que l’on
en
« discute », c’est irritant, vain et irréductible. Car la question so
169
oujours l’indice d’une complaisance, et vite elle
en
devient la rançon. (Divers, p. 75.) Ces quelques notes voudraient ma
170
son de ses juges, mais il sait avoir raison comme
en
s’excusant. Il apporte les plus délicats scrupules à sa justification
171
l adressa les lettres reproduites dans ce recueil
en
savent quelque chose, et le Père jésuite qui tenta de soutenir la con
172
auvais » qu’on l’a dit, — ou qu’il a bien voulu s’
en
donner l’air — je suis prêt à le concéder au-delà de ce qu’il espère.
173
upules les fait tourner soudain, les fait cailler
en
coquetteries. Et voici que l’explication de soi pareillement tourne e
174
oici que l’explication de soi pareillement tourne
en
indiscrétion, et cette retenue trop consciente de ses effets n’est pl
175
morale lorsque, se prenant pour fin, elle s’érige
en
dialectique indépendante. Si des sophismes de ce genre n’apparaissent
176
ou qu’ils reculent devant l’audace de conclusions
en
toute logique inévitables. Car ce qui naît de l’Évangile n’a de sens
177
s détaché de la grâce se décompose avec virulence
en
sophismes, ou bien engendre des chimères. Tout, ainsi, devient inextr
178
selon l’étymologie de Unamuno. Ne détermine rien
en
nous. Ne nous met en demeure ni d’agir, ni d’aimer, ni même de douter
179
e Unamuno. Ne détermine rien en nous. Ne nous met
en
demeure ni d’agir, ni d’aimer, ni même de douter fortement. C’est con
180
ases pourraient le laisser supposer qu’il écrivit
en
préface au livre récent d’un jeune aviateur, Antoine de Saint-Exupéry
181
t c’est Gide qui, l’un des premiers, l’a prononcé
en
France. Kierkegaard, un homme qui ne vous lâche plus. Il a beaucoup p
182
de la vieille souche maritime. Évidemment, cela n’
en
fait pas un Genevois, au contraire ! Mais n’oublions pas que toute l’
183
certains d’intéresser les lecteurs de cette revue
en
citant ici quelques passages de l’étude de Frommel. Nous assistons,
184
d’une série de tableaux parallèles. Les parties n’
en
sont plus dérivées les unes des autres, mais elles s’étalent à la foi
185
ime n’étaient pas révélés parce qu’on les cachait
en
Dieu et qu’une sainte pudeur en dérobait l’accès. L’existence apparen
186
qu’on les cachait en Dieu et qu’une sainte pudeur
en
dérobait l’accès. L’existence apparente était plus calme parce qu’ell
187
il y avait pour elles une autre issue : la prière
en
portait l’expression, loin des oreilles des hommes, jusqu’au trône de
188
oreilles des hommes, jusqu’au trône de Dieu. Il n’
en
est plus ainsi maintenant ; l’âme est restée semblable, mais on lui a
189
es seuls valables, à nos yeux, qui aient été émis
en
leur temps. La critique la plus moderne les confirme et les répète bi
190
premier. 27. Paul Bourget, Les Aveux : Désespoir
en
Dieu, p. 264. p. Rougemont Denis de, « Le protestantisme jugé », Fo
191
ue se révèle au cours d’un épisode central traité
en
profondeur — roman-plongée pourrait-on dire —, d’une sourde et hautai
192
misère — des protestants sans foi »31. Quoi qu’il
en
fût d’ailleurs de la portée religieuse des trois œuvres, l’on se sent
193
n se réclame est éloigné, moins on a de chances d’
en
tenir… C’est ainsi que nos gloires passées, martyrs, camisards et pr
194
s, dont nos apologètes se réclament volontiers, n’
en
constituent pas moins pour notre protestantisme un jugement indirect
195
ait éviter toute allusion chrétienne, au point qu’
en
tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom de Dieu fût inv
196
a mère par exemple), c’est au « sort » que l’on s’
en
remet, ni plus ni moins que dans un drame antique. M. Saurat doit se
197
autant plus vivement que le monde actuel nous met
en
demeure d’abandonner tout ce qui, dans notre éthique, s’inspire d’un
198
e force de conquête. Que nous le voulions ou non,
en
fait, sinon toujours en droit, l’héritage intellectuel du protestanti
199
nous le voulions ou non, en fait, sinon toujours
en
droit, l’héritage intellectuel du protestantisme du xixe siècle se r
200
le risque, que Jésus n’a jamais craint. Et c’est
en
quoi elle révèle la faiblesse de sa théologie. Car il est certains ca
201
qui, par la force des choses, tournerait bientôt
en
révolte, en insolence, en démence : Nietzsche. Ainsi l’atmosphère mor
202
force des choses, tournerait bientôt en révolte,
en
insolence, en démence : Nietzsche. Ainsi l’atmosphère moraliste a tué
203
ses, tournerait bientôt en révolte, en insolence,
en
démence : Nietzsche. Ainsi l’atmosphère moraliste a tué les germes de
204
sa pureté, héroïque ou sereine, il faudrait pour
en
douter que l’on ait oublié les plus grands noms : Milton, Bach, Rembr
205
la joie surabondante : verrons-nous quelque jour
en
France surgir une poésie chrétienne d’inspiration évangélique ? Souha
206
qu’un « protestant qui écrit » ne saurait être qu’
en
révolte contre la foi de ses pères. Le jeu consiste uniquement à retr
207
me. Qu’on me comprenne : ce n’est pas à eux que j’
en
ai, mais à ce dont ils ont souffert. 34. Tout ceci appellerait une f
208
facilement une équivoque réelle, mais plutôt pour
en
faire sentir l’acuité. Mais, dira-t-on d’emblée, le simple fait qu’un
209
t me voilà libre à nouveau, écrit Goethe à un ami
en
1768, au sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très
210
l ne tardera pas à découvrir qu’on n’y atteint qu’
en
outrepassant les limites normales de l’esprit humain. La transcendanc
211
n de Dieu, ou plutôt qu’il est vain de chercher à
en
savoir plus que ce que la nature visible nous en révèle. Cette attitu
212
en savoir plus que ce que la nature visible nous
en
révèle. Cette attitude s’accuse de plus en plus à mesure que Goethe a
213
accuse de plus en plus à mesure que Goethe avance
en
âge. Nous voici à ces années de la vieillesse, dont Eckermann nous a
214
divine du plus haut principe de la morale », tout
en
vénérant également le soleil, comme une « révélation du Très-Haut, et
215
erre, de percevoir. » Et certes, on ne voit guère
en
quoi pareille conception pourrait choquer certains protestants libéra
216
é entraîne la considération de la grâce. Et c’est
en
quoi la transcendance divine, sans cesse, se mêle à notre vie pratiqu
217
d’appeler chrétien, un homme qui se prétendit tel
en
maintes occasions, de la façon la plus expresse ? Sera-ce sur la foi
218
le éprouve son unité, elle connaît une fraternité
en
ceci : que la pensée n’est plus pour elle une justification idéale de
219
e simplifier. M. Thierry Maulnier vient de réunir
en
volume une suite d’études parues pour la plupart dans les pages de l’
220
ustrer la notion bourgeoise de la vie, et payée —
en
la personne de ses grands maîtres — par l’État bourgeois. Les Chiens
221
est mal composé. Ses phrases courtes se pressent
en
paragraphes hachés, sur un ton uniformément péremptoire, ironique et
222
l’homme, est-elle dirigée réellement, et non plus
en
discours et croyances, en faveur des hommes concrets ? À quoi sert ce
223
homme au singulier des philosophes, on sait ce qu’
en
vaut l’aune : ce n’est qu’une extension orgueilleuse et démesurée du
224
le bourgeois. C’est le prolétaire pour Marx. Il s’
en
faut de beaucoup que la notion du prolétaire marxiste, fondée sur des
225
ime aucun homme réel et concret. Au contraire, il
en
émane une sorte de mépris satisfait qui révèle un intellectuel déchaî
226
uns à beaucoup de jeunes intellectuels marxistes,
en
France particulièrement. Les philosophes ne s’adressent jamais à tel
227
, répète M. Nizan. Et il propose Marx. Je demande
en
quoi Marx peut nous aider à vivre, à mourir. Je demande à M. Nizan, q
228
antée mon Père céleste sera déracinée. » Et c’est
en
quoi, du point de vue chrétien, le marxisme radical constitue un prog
229
Il est bien remarquable, en effet, de constater,
en
parcourant les catalogues de librairie allemande, par exemple, que la
230
a proportion des ouvrages purement romanesques va
en
diminuant, et cela au profit d’une littérature qui tient à la fois de
231
nneront une idée assez juste du genre. Son succès
en
Allemagne remonte aux premières années de l’après-guerre, illustrées
232
bien plus profond qu’on ne l’imagine d’ordinaire
en
France. En ceci, les Allemands se trouvent être en quelque sorte plus
233
profond qu’on ne l’imagine d’ordinaire en France.
En
ceci, les Allemands se trouvent être en quelque sorte plus « actuels
234
question n’est plus de s’évader, de se distraire
en
oubliant un monde qu’on serait sûr de retrouver bien en place le lend
235
liant un monde qu’on serait sûr de retrouver bien
en
place le lendemain. L’angoisse qui plane vaguement, et parfois précis
236
L’homme menacé cherche à se rassurer, et d’abord
en
essayant de comprendre la menace. Il veut des documents, des explicat
237
précédent où s’engage l’humanité tout entière. ⁂
En
France, plus longtemps qu’ailleurs, le « grand public » considéra que
238
imentale. Mais tout cela, semble-t-il, s’évanouit
en
fumée, comme les fusées d’une fête intempestive. On demande des lumiè
239
t qu’ébloui. ⁂ Le roman était un genre bourgeois,
en
ce sens que dans le monde bourgeois, privé de risques et d’aventures
240
e toute raison européenne, puis s’affoler, entrer
en
décadence, et rêver à son tour une révolution ; dans une époque où l’
241
directe, exaltante et dépaysante ? Voici le monde
en
vrac, un monde plus absurdement divers que nul esprit ne pouvait le c
242
e, étendue à toute la planète. Et c’est ici que j’
en
reviens à mon propos initial. Quels que soient les bouleversements so
243
ui veut penser le monde. Incapable désormais de s’
en
distraire en le fuyant, il cherche à l’expliquer, avec une passion no
244
r le monde. Incapable désormais de s’en distraire
en
le fuyant, il cherche à l’expliquer, avec une passion nouvelle. Nous
245
tuel. Les grandes controverses modernes sont nées
en
France autour de la Trahison des clercs, autour du problème de l’huma
246
se au titre de cet album de photos paru récemment
en
Allemagne : « Weltgeschichte gefälligst », Histoire du monde, s’il vo
247
l’essai rendu nécessaire par le besoin de mettre
en
ordre l’énorme quantité de faits nouveaux que nous découvrons. Retour
248
exploitations dont les bénéfices s’engloutissent
en
deux heures de panique boursière. Les inventeurs se voient refuser de
249
ente fut ouvertement reconnue, dénoncée et battue
en
brèche. Notre époque, elle aussi, possède sa chance de grandeur. Je d
250
, telle qu’elle nous apparaît de ce point de vue,
en
quelques traits fort simples. J’insiste sur le mot simple, qui me par
251
a signification réelle. C’est l’argument des gens
en
place qui, chaque fois que nous venons dire : voici ce qu’il faut fai
252
t de risque, et non plus un refuge idéal. Ne nous
en
plaignons pas : le risque est la santé de la pensée. ⁂ Destin du siè
253
grande majorité de nos contemporains ne croit pas
en
Dieu et sait qu’elle n’y croit pas. Mais elle garde chevillé au cœur
254
. C’est d’une logique parfaite. Tout s’y enchaîne
en
une démonstration inattaquable, une fois les prémisses admises. Quell
255
re destin de l’homme. Il faut bien reconnaître qu’
en
cette année 1934, l’homme se défend très mal. Et comment se défendrai
256
istes ou racistes ont bien vu le danger. Mais ils
en
tirent une conclusion inattendue. Reprenant le mot de Goethe, sans le
257
l doit tomber fatalement, si on le laisse tomber.
En
cela, ils sont peut-être supérieurs aux libéraux et aux dilettantes q
258
e nos vies, je suis bien obligé de reconnaître qu’
en
fait, ils nous dominent. Ne fût-ce que par le moyen de la presse. On
259
otre destin. Abrégeons, car, avec l’argent nous n’
en
finirions pas. L’argent est partout, il est dans tout, il est tout et
260
me. On raille le caporalisme des jeunes miliciens
en
chemise brune. On nous dit que la vie, en Amérique, est impossible, p
261
liciens en chemise brune. On nous dit que la vie,
en
Amérique, est impossible, parce que tous les appartements sont pareil
262
s l’aboutissement de ces mythes. On a cru trouver
en
eux les principes d’une communauté nouvelle que l’individualisme avai
263
le parti que j’embrasse. Il me reste à le définir
en
termes positifs, cette fois. Les dieux, les mythes du siècle, sont to
264
ne. Mais ils se sont cruellement trompés de porte
en
s’adressant aux mythes collectifs. C’était l’homme qu’il fallait refa
265
ne attitude, l’attitude démissionnaire de l’homme
en
fuite devant son destin. Eh bien ! la personne à son tour n’est rien
266
virtuelle des dictatures, dans un fléchissement,
en
vous, du sens de votre destinée personnelle. À l’origine de tout, il
267
ient des réalités. ]’ai essayé de vous montrer qu’
en
pensant historiquement, il fonde, dès maintenant, en lui, la dictatur
268
pensant historiquement, il fonde, dès maintenant,
en
lui, la dictature du nombre et de l’irresponsable. Je pourrais mainte
269
e l’individu perdu dans l’Histoire, vit d’instant
en
instant, d’une tâche à une autre, d’un acte à un autre acte, toujours
270
que je vous ai cités. Je voudrais y répondre ici
en
mon nom personnel. Quel est donc, nous dit-on, le fondement réel de l
271
’égard du voisin, une façon plus commode de vivre
en
société. On a transporté dans l’histoire cet amour qui doit être un a
272
comprendre : le prochain, c’est celui qui exerce,
en
actes, la miséricorde. Cet acte, en chacun de nous, peut être vainque
273
i qui exerce, en actes, la miséricorde. Cet acte,
en
chacun de nous, peut être vainqueur de l’Histoire. Cet acte, à chaque
274
cle, lui seul atteint le mal à sa racine, qui est
en
nous, qui est au fond de notre désespoir. Les grandes lois historique
275
phes chrétiens (mai 1934)v Combien existe-t-il
en
France de personnes intelligentes ? Pour le juger il ne faudrait sans
276
onnête romancier. On s’étonnera, sans doute, de m’
en
voir étonné. Je m’étonne davantage de ce qu’on trouve cela normal. Ce
277
et même les théologiens. Le Römerbrief, de Barth,
en
est au 20e mille. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, d
278
l’endroit des meilleurs esprits. À qui faut-il s’
en
prendre ? Aux critiques d’abord, et, en particulier, à cette espèce n
279
auteurs réputés « difficiles ». Car les autres s’
en
passent fort bien. Or, c’est exactement le contraire qu’on peut voir.
280
ou naïveté ? Car il est évident que cette phrase,
en
fait, supprime toute philosophie. Ou bien le primum vivere se trouve
281
de la Révolution auquel on demandait à son retour
en
France ce qu’il avait fait en exil : « J’ai vécu, Monsieur, c’est bie
282
andait à son retour en France ce qu’il avait fait
en
exil : « J’ai vécu, Monsieur, c’est bien assez ! ». Ou bien le primum
283
sa technique détourne des problèmes qui se posent
en
fait. Mais que faut-il penser de ces techniques d’abstention ? ⁂ Tel
284
t si bien pris l’habitude de s’ignorer, qu’on est
en
droit de se demander si leur rencontre, à supposer qu’elle se produis
285
obscur pressentiment d’un tel péril qui explique,
en
dernière analyse, la méfiance réciproque dont je viens d’indiquer l’u
286
hypothèse n’est pas absurde : elle s’est vérifiée
en
Allemagne, à propos de Spengler par exemple, dont on sait l’influence
287
ne psychologie qui dissociait les unités vivantes
en
éléments abstraits, et prétendait examiner ensuite ces éléments sans
288
sche a baptisé ressentiment. Pour Nietzsche, on s’
en
souvient46, l’amour chrétien n’est que « la fine fleur du ressentimen
289
art sans réserve —, il reste à voir si les causes
en
sont bien celles que Nietzsche allègue. Pour Scheler, les reproches d
290
toyable et précis. Voici sa thèse centrale : nous
en
sommes venus à substituer « l’amour de l’humanité » à l’amour du proc
291
is dont la morale usurpe l’apparence évangélique,
en
haine de l’Évangile et de ses exigences concrètes. Est-il besoin de m
292
hilosopher ne figure pas l’activité de ceux qui n’
en
veulent point avoir. Son essai manifeste une volonté très nette de pa
293
ans doute fort étonnés d’apprendre qu’il fallait,
en
1934, un courage véritable pour utiliser en philosophie des motifs te
294
lait, en 1934, un courage véritable pour utiliser
en
philosophie des motifs tels que le désespoir, l’espérance, la présenc
295
de la pensée ; mais, jusqu’ici, peu l’ont suivie,
en
France. Sachons gré à M. Gabriel Marcel de nous donner l’exemple d’un
296
ourir », disait le triste Cicéron, et Montaigne l’
en
loue. Pour M. Marcel, on lui ferait plus volontiers dire que philosop
297
dire que la possibilité permanente du suicide est
en
ce sens48 le point d’amorçage peut-être essentiel de toute pensée mét
298
à critiquer, comme s’ils n’étaient pas eux-mêmes
en
jeu ! Mais, dit l’auteur, « je ne puis me dispenser de me demander du
299
n problème : un mystère. Et toute démarche pour s’
en
approcher figure déjà par elle-même une sorte de participation concrè
300
é le Monde cassé. La première partie est un drame
en
quatre actes qui n’est pas à proprement parler une illustration de l’
301
t 1934)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague
en
1813, et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de
302
rkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut
en
1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous
303
x-huit volumes de papiers posthumes, fut composée
en
l’espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfa
304
ire fortune. Et c’est ainsi que Kierkegaard reçut
en
héritage de son père, après une sévère éducation piétiste, un secret
305
ire aux banques. Lorsqu’il mourut, à 42 ans, il n’
en
subsistait rien. L’argent provenait d’une malédiction, pensait-il, il
306
on, pensait-il, il l’avait donc dilapidé, surtout
en
dons. Sa vie était très simple. Il travaillait une grande partie de l
307
x comprendre, le public s’écarta, effrayé. Lorsqu’
en
1854 il se mit à attaquer de front, avec une extrême violence, le chr
308
ransporta à l’hôpital, où il mourut paisiblement,
en
« saluant tous les hommes ». Le seul événement extérieur de sa vie fu
309
de son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas
en
assumer l’entière responsabilité devant Dieu et devant les hommes. Ce
310
esprit du siècle ne les dépasse. 50. Traduite
en
français sous le titre de Traité du désespoir. 51. Rudolf Kassner,
311
it… De quoi se plaint l’intelligence ? Si l’on
en
croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui sont
312
, les Puissances anonymes et le Standard seraient
en
voie de triompher, et ce serait aux dépens de l’humain. Au sein de ce
313
entera de prouver qu’il extravague ; on proposera
en
public de l’interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera
314
temps, accablé par la réprobation générale, il s’
en
ira mourir à l’hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous les h
315
obation générale, il s’en ira mourir à l’hôpital,
en
disant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je les aimais bien
316
imais bien tous… » Cela se passait à Copenhague,
en
l’année 1855. Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. O
317
est pas la puissance, mais la puissance du savoir
en
exercice. Il y a bien de la différence. Le savoir autonome, ou la pui
318
ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait
en
citer quelques autres. Qu’ont-ils donc de commun, génie à part ? Peut
319
ement. Mais s’il n’est pas de hiérarchie possible
en
ces parages, le sacrifice y tient lieu de mesure, parce qu’il est un
320
tournons à l’origine où il se tient, nous mettons
en
lui notre espoir de trouver un autre chemin : un chemin qui ne mène à
321
trie, plus charitables cependant que les discours
en
l’honneur du progrès, car tout l’honneur de notre temps sera peut-êtr
322
. L’ironie Lorsque je vois de toutes parts,
en
Europe, à travers la confusion des doctrines, reparaître les traits i
323
de l’esprit », c’est bien moins dangereux ; tous
en
seront… « Deux questions — dit encore Kierkegaard — témoignent de l’e
324
nche, nous allons quelquefois à l’église déplorer
en
commun l’athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sans autre
325
l’imitation : c’est pourquoi ils se sentent unis
en
elle d’une manière si touchante, et c’est ce qu’ils appellent l’amour
326
Qu’entend-il par ce mot d’originalité ? Il faut
en
rapporter le sens au centre même de sa pensée, ou si l’on veut, de so
327
imaginaire. Car l’ordre de ce monde est lui-même
en
révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui sera l’Ordre du Royaume. Et
328
r prête : hélas ! il serait faux de dire qu’ils n’
en
ont pas… Mais encore une fois, ce n’est pas échapper aux chimères pub
329
désespoir du démoniaque qui veut être soi-même, «
en
haine de l’existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fo
330
lement l’homme des masses ne venait aujourd’hui s’
en
prévaloir pour rendre un culte sanguinaire aux faux dieux qu’elle a s
331
lie l’autre proposition : qu’elle doit être vécue
en
avant.60 » Semble-t-il pas que le temps court plus vite depuis un siè
332
absolutise, et s’adore elle-même ? Les uns fuient
en
avant, et les autres dans le passé, mais qui voudrait se tenir, dans
333
t de notre choix, ou un moment de notre vie ? Ils
en
parlent bien aisément…) Certains des plus lucides entrevoient le péri
334
e l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’
en
affranchir sera d’en revoir l’origine. Pour voiler le présent certain
335
al. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’
en
revoir l’origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent le
336
e-puissance des mythes ! « Le meilleur moyen de s’
en
affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous
337
s ! « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’
en
revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner, dans le
338
reste bien tranquille. Ce « moi pur » ne met pas
en
cause mon désespoir, ou si l’on veut, je peux rêver dans le sommeil d
339
oir, c’est de persévérer dans son être agissant :
en
cette extrémité, le compromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas
340
sens du terme, « assujetti » à la Parole qui vit
en
lui. C’est dans ce sens que la formule de Kierkegaard est vraie. La s
341
e au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’
en
tous temps, le malheur de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est
342
c moderne est protestant », ajoute M. Benda, qui,
en
fait de protestants, ne connaît guère que Renouvier, son maître… 54.
343
issance, tout au moins, presque personne encore n’
en
a parlé. Ce qui n’est pas très étonnant, d’ailleurs. Il s’agit d’une
344
s’agit d’une œuvre allemande, d’un auteur inconnu
en
France jusqu’ici, d’un roman qui veut dire quelque chose — quelque ch
345
teur du Venezuela ; un autre ira chercher fortune
en
Argentine, dans une plantation de thé où, d’ailleurs, la crise mondia
346
ne sur le plan international. Les quatre hommes s’
en
vont à Buenos Aires, et, là, à bout de ressources, acceptent de colla
347
. Arrachés de leur terre et de leur peuple, ils s’
en
vont au-devant d’une existence qui n’a plus aucun but, au-devant de s
348
tin de ces déracinés, ce sera désormais de porter
en
eux-mêmes l’image tragique de leur patrie, l’idée profonde de leur na
349
s s’éloignent de leur patrie, cette image grandit
en
eux, prend forme et puissance, et c’est en elle qu’ils communient, c’
350
randit en eux, prend forme et puissance, et c’est
en
elle qu’ils communient, c’est elle seule qui les soutient dans les pl
351
de guerre encore plus cruel qu’auparavant, et qui
en
faisait un pays pauvre, abattu, désuni et impuissant… » Mais tandis q
352
a fait le tour du monde ; il a séjourné longtemps
en
Orient et en Amérique ; il s’est enfoncé profondément dans la vie afr
353
r du monde ; il a séjourné longtemps en Orient et
en
Amérique ; il s’est enfoncé profondément dans la vie africaine ; et,
354
ne est morte, et le spectacle de la vie politique
en
Amérique du Sud fait mesurer la déchéance d’une race qui n’a pas su s
355
peut tout de même que certains lecteurs français
en
soient choqués — le sentiment d’une fraternité humaine que le roman d
356
des révolutions indigènes, et comme Edschmid, il
en
a tiré des conclusions sur le destin de la race blanche, qui forment
357
être vraiment dangereux pour un chrétien qui sait
en
qui il croit. Et pour les autres, qu’importe qu’ils perdent à cette l
358
utaire. M. Bolle a réparti les fragments traduits
en
trois rubriques : le philosophe, le moraliste, le politique. Je ne vo
359
homme. Le christianisme, qui maudit l’humanité et
en
sort quelques spécimens rares et réussis, est de fond en comble non h
360
quelques spécimens rares et réussis, est de fond
en
comble non historique, parce qu’il nie que les millénaires à venir pu
361
ffet, qui, cinquante ans avant Nietzsche, partait
en
guerre contre la philosophie de l’Évolution selon Hegel, et dénonçait
362
losophie de l’Évolution selon Hegel, et dénonçait
en
elle non seulement un succédané païen de l’idée de Providence, mais s
363
croit faire un reproche terrible au christianisme
en
le traitant d’agent « non historique ». Il faut croire que cet advers
364
e de Karl Marx. En vertu de cet acte de foi, fait
en
révolte contre la vraie foi, ils se persuadent que l’humanité sera me
365
épugnante qui soit. » Il faut perdre la croyance
en
Dieu, en la liberté et en l’immortalité, comme ses premières dents ;
366
qui soit. » Il faut perdre la croyance en Dieu,
en
la liberté et en l’immortalité, comme ses premières dents ; ce n’est
367
faut perdre la croyance en Dieu, en la liberté et
en
l’immortalité, comme ses premières dents ; ce n’est qu’ensuite que vo
368
nt se juge chaque fois qu’il prononce une vérité.
En
quoi l’on pourra dire qu’il ressemble fort au croyant, — toutefois, s
369
du péché, crée la crise bien davantage qu’elle n’
en
résulte. Ce qui résulte inévitablement d’une crise que la foi ne réso
370
vitablement d’une crise que la foi ne résout pas (
en
lui substituant une autre crise plus radicale et salutaire) c’est, pa
371
typique d’un homme qui n’a jamais rencontré Dieu
en
Christ ; pas plus qu’on ne saurait rencontrer la justice ; pas plus q
372
upportable aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci
en
1880. Cinquante-cinq ans plus tard, je serais tenté de dire que les h
373
livrer à d’aussi grossières confusions (pauvreté
en
esprit, ou esprit de pauvreté, confondu ici avec bêtise). Mais c’est
374
tes. Dans ce même livre, quatre pages plus bas, j’
en
trouve un autre exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion chr
375
commandement commanderont aussi à leur Dieu, tout
en
croyant le servir. » Formule qui n’est pas valable pour le seul pape
376
a Luther inconnu Dire qu’on ignore Luther
en
France serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on im
377
yenne sur Luther, je crois que la phrase suivante
en
donne une juste idée : « En somme, qu’est-ce que Luther ? Un moine qu
378
dont les revues n’hésitèrent pas lorsqu’il parut (
en
1936) à louer la mesure et la sérieuse information théologique… Ceci
379
acultés françaises de théologie protestante. Il n’
en
reste pas moins que l’ignorance ou la méconnaissance courantes à l’ég
380
le, Maritain, Grisar), mettent le public français
en
état d’infériorité assez grave, ne fût-ce que sur le plan de la cultu
381
asme et sa Diatribe (souvent personnifiée) n’est,
en
fait, que le support apparent d’une réflexion de plus vaste envergure
382
du sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther
en
vient, de proche en proche, à ressaisir et reposer avec puissance tou
383
vantait d’être Érasme, Luther en vient, de proche
en
proche, à ressaisir et reposer avec puissance toutes les affirmations
384
iation plus ou moins rationnelle entre les règnes
en
guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité
385
’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont pas traités
en
forme, c’est qu’ils ne constituent pas un système, au sens philosophi
386
ouiller. « Folie pour les sages » Mais il s’
en
faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réform
387
es !) par nos contemporains, même chrétiens. Il s’
en
faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Érasme nous
388
is, parfois même prêchés. Le laïcisme moraliste n’
en
a pas du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique
389
as du tout le monopole : tout catholique se doit,
en
bonne logique, de les faire siens puisqu’il croit au mérite des œuvre
390
aux hommes de bonne volonté », tous ceux-là sont,
en
fait, avec Érasme et son armée de grands docteurs de tous les siècles
391
raité ? Une verdeur de polémique qui peut flatter
en
nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une
392
e involontaire, je le suppose —, dont il pouvait,
en
l’occurrence, l’accabler. On ne saurait souligner trop fortement ce t
393
souligner trop fortement ce trait : c’est encore
en
théologien, en docteur de l’Église fidèle, en prédicateur responsable
394
fortement ce trait : c’est encore en théologien,
en
docteur de l’Église fidèle, en prédicateur responsable, non plus en p
395
ore en théologien, en docteur de l’Église fidèle,
en
prédicateur responsable, non plus en philosophe ou en métaphysicien,
396
lise fidèle, en prédicateur responsable, non plus
en
philosophe ou en métaphysicien, que Luther nie le libre arbitre. Ceci
397
rédicateur responsable, non plus en philosophe ou
en
métaphysicien, que Luther nie le libre arbitre. Ceci pourrait suffire
398
e arbitre. Ceci pourrait suffire, et doit suffire
en
droit, à réfuter l’objection d’un moderne, l’objection parfaitement a
399
rs notre effort ? Il ne sert plus de rien. Nous n’
en
ferons plus ! Nous refusons de jouer si, d’avance, le vainqueur a été
400
u dans l’Éternité qui est avant le temps, qui est
en
lui, et qui est encore après lui. Au regard de Dieu donc, « tout est
401
t ? Elle ne peut tuer que l’idée fausse qu’elle s’
en
formait… Tu affirmes que si Dieu prévoit tout, tu es alors dispensé d
402
ppe à l’éternelle Prévision ? Qui t’assurerait qu’
en
prononçant ces mots, tu ne prononcerais pas sur toi-même l’arrêt éter
403
e priver de son secours, ou encore la transformer
en
une menace obscure. Il y a une double prédestination : l’une au salut
404
onté — qui a tout prévu — peut aussi tout changer
en
un instant aux yeux de l’homme, sans que rien soit changé de ce qu’a
405
nous venons de lui, nous retournons à lui, il est
en
nous lorsque l’Esprit dit la Parole dans notre cœur. Quelle étrange i
406
le Credo et son fondement qui est la Parole dite
en
nous par l’Esprit et attestée par l’Écriture, — or, cette Parole est
407
ions. Et la démonstration purement biblique qu’on
en
trouvera dans le Traité du serf arbitre, malgré quelques détails exég
408
te et tremblement, puisque c’est Dieu qui produit
en
vous le vouloir et le faire. » (Phil. 2 : 12-13). C’est parce que Die
409
C’est parce que Dieu a tout prévu que nous avons
en
lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui
410
e que Dieu a tout prévu que nous avons en lui, et
en
lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui ose aller j
411
st un problème de vie ou de mort. Or, il est seul
en
cause pour le théologien. Et tout est clair lorsque l’on a compris qu
412
est psychologie, littérature et scolastique. Il n’
en
reste pas moins qu’aux yeux de la raison — cette folle comme le répèt
413
de son destin. (Pour le chrétien, c’est accepter,
en
acte, l’éternelle prévision du Dieu qui sauve.) La similitude étonnan
414
roblème qu’il s’agit. Le seul problème, dès qu’on
en
vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » des chrétiens,
415
nous ! 68. À la proposition qu’on lui faisait,
en
1537, d’éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je n
416
valeur historique, elles auront passé inaperçues
en
leur temps. Ce manque d’efficacité des messages œcuméniques, dans le
417
t-il pas possible de faire davantage à ce moment.
En
fait, on a examiné la situation mondiale et l’on a tenté de l’amélior
418
sser les grandes lignes de ce développement, et d’
en
indiquer les articulations. Que l’on excuse le schématisme des pages
419
ée. De même l’orthodoxie ne sera jamais retrouvée
en
faisant une somme d’hérésies. Du conflit politique et économique, rés
420
ire ou « libérale », à mi-chemin des deux erreurs
en
lutte. Il faut changer de plan, et retrouver l’attitude centrale dont
421
œcuménisme. Nous allons définir ces trois termes
en
insistant sur leur liaison fondamentale et sur leur nécessaire hiérar
422
glise universelle. » Et nous nous bornerons ici à
en
souligner quelques traits qui importent à notre entreprise. Le princi
423
e et tombe avec la foi dans l’union des chrétiens
en
Christ, cette foi pouvant être connotée par le rejet de l’hérésie uni
424
lises ont voulu transformer la foi à l’Una Sancta
en
une assurance visible et restrictive de l’unité (d’organisation ou de
425
ême corps : quel que soit le nom qu’on lui donne,
en
aucun cas elle ne manquera de fondements bibliques indiscutables. (Po
426
ents bibliques indiscutables. (Pour ma part, je n’
en
vois pas de meilleur que la première Épître aux Corinthiens : c’est d
427
paraît d’une excellente méthode.) Est-il permis d’
en
appeler aussi au précédent des sept églises d’Asie, possédant chacune
428
raire, elle a pour premier effet de les renforcer
en
les rendant plus conscientes de leurs valeurs authentiques, et c’est
429
, qu’elle espère atteindre une communion d’esprit
en
profondeur. En d’autres termes, l’appel à l’union ne s’adresse pas au
430
lle, certaines ont ajouté, et peu à peu substitué
en
fait, un principe d’unité immanent, c’est-à-dire humainement contrôla
431
s’oppose à l’union. Elle transforme la diversité
en
division. Alors il y a scandale, et c’est alors que le corps souffre
432
le vide social. Quelle sera la nouvelle société ?
En
ce point crucial de l’histoire — dans une situation qui rappelle étra
433
r cet homme est, lui aussi, à la fois autonome et
en
relation. Ainsi, le mot personne avec son sens nouveau, et la réalité
434
istingue cet homme de tous les autres et le remet
en
relations concrètes avec ses semblables. La liberté est assurée par l
435
ilosophie. 3. Politique du fédéralisme Nous
en
avons assez dit pour qu’il soit désormais facile de voir qu’à l’attit
436
sormais facile de voir qu’à l’attitude œcuménique
en
religion ne peut correspondre que l’organisation fédéraliste en polit
437
peut correspondre que l’organisation fédéraliste
en
politique. Quant à la philosophie de la personne, elle sera normaleme
438
problèmes publics on a affaire. Si l’on se trouve
en
opposition avec le groupe, on a la possibilité matérielle d’y faire e
439
reillement définir l’œcuménisme et le fédéralisme
en
remplaçant « âmes » par « églises » et par « régions ». Enfin nous ne
440
s ne devons pas hésiter à compléter notre tableau
en
indiquant au moins ceci : que le fédéralisme implique dans l’ordre éc
441
de l’année 194173. Nous constatons que le conflit
en
cours est insoluble dans son plan. Si le totalitarisme triomphe défin
442
nt également improbables, et que les destructions
en
cours et à venir supprimeront pratiquement toutes possibilités de vic
443
are ? Le capitalisme et l’individualisme ont reçu
en
Europe des coups mortels, dans les deux camps. Le totalitarisme est u
444
apitalisme individualiste et au totalitarisme qui
en
est né. Mais qui peut aujourd’hui proposer cette réponse ? Le rôle d’
445
e qui s’obstinait à parler de justice et de droit
en
restant capitaliste et nationaliste, et qui refusait de se fédérer. H
446
e rien aux peuples de l’Europe. Or il dit qu’il n’
en
a pas le temps… Quant au rôle de Staline, il paraît être de profiter
447
thodoxe, une seconde, correspondant à l’Allemagne
en
majorité luthérienne, et une troisième correspondant à l’Italie et à
448
à l’Espagne catholiques romaines, — alors qu’il n’
en
existe aucune qui se soit développée en pays calvinistes, ou seulemen
449
s qu’il n’en existe aucune qui se soit développée
en
pays calvinistes, ou seulement influencés par des éléments calviniste
450
ne puis donner ici que le thème — je dirai ceci :
en
Russie, en Allemagne, en Italie et en Espagne, la distinction entre l
451
ner ici que le thème — je dirai ceci : en Russie,
en
Allemagne, en Italie et en Espagne, la distinction entre l’Église et
452
thème — je dirai ceci : en Russie, en Allemagne,
en
Italie et en Espagne, la distinction entre l’Église et l’État n’avait
453
irai ceci : en Russie, en Allemagne, en Italie et
en
Espagne, la distinction entre l’Église et l’État n’avait jamais été é
454
amais été établie d’une manière satisfaisante. Il
en
résultait, dans le peuple, le sentiment que l’Église et l’État formai
455
se traditionnelle, sans rupture violente (surtout
en
Suède). Un contenu nouveau, calviniste ou luthérien, s’est introduit
456
nu socialiste. (Là encore avec moins de secousses
en
Scandinavie qu’en Angleterre.) Troisième exemple : Calvin s’est toujo
457
encore avec moins de secousses en Scandinavie qu’
en
Angleterre.) Troisième exemple : Calvin s’est toujours refusé à établ
458
onnes particulières ». Elle doit donc s’organiser
en
fédération de paroisses et de provinces, par synodes. Ce type de rela
459
ue se trouve être de fait la seule Internationale
en
formation. On sait assez que les Internationales idéologiques et poli
460
dans les pays où les Soviets ne règnent pas, sont
en
voie de divergence et non de convergence, sur le plan international.
461
en dehors de l’œcuménisme, qui permette de mettre
en
relations des groupes nationaux non étatiques. Ce fait simple institu
462
ssemble les personnes, et non pas celle qui fond,
en
une masse informe et grossièrement encadrée, les individus privés de
463
rsonne et la politique du fédéralisme sont seules
en
mesure, aujourd’hui, de synthétiser les vérités disjointes et tournée
464
de synthétiser les vérités disjointes et tournées
en
erreurs, qui subsistent dans les démocraties et dans les mouvements t
465
pitres 1-3. Le mouvement œcuménique est donc seul
en
mesure de préparer la réconciliation des adversaires actuels. Il ne s
466
e que nous avons vu les Églises nées des missions
en
terre païenne se placer à l’avant-garde du mouvement vers l’union, no
467
1946, p. 621-639. ac. Il s’agit d’une traduction
en
français de « Ecumenicity and federalism », Christendom, New York, n°
468
’étions pas nés. Ils meurent encore de faim, mais
en
bien plus grand nombre — c’est un résultat du Progrès — cependant que
469
èle de l’État-nation napoléonien — et que ce soit
en
version capitaliste ou communiste ne fait aucune différence. Ils se t
470
quand ils veulent l’imiter, surtout pour mieux s’
en
libérer. Ils choisissent celle qui les a dominés, mais c’est choisir
471
rtificiel du PNB et les stocks de bombes calculés
en
« équivalents TNT ». Condamner l’Europe et ne rien faire pour sa fédé
472
c’est priver le tiers-monde des seuls moyens de s’
en
tirer sans catastrophes. Car s’il est vrai que l’Europe est responsab
473
ant et devenu sage. Mais ce qui est sûr, c’est qu’
en
refusant de faire les régions et de se « faire » du même mouvement, l
474
politiques, dont quatre ou cinq du premier rang,
en
Amérique du Nord comme en Europe de l’Ouest, se voient amenés aux mêm
475
u cinq du premier rang, en Amérique du Nord comme
en
Europe de l’Ouest, se voient amenés aux mêmes conclusions et le confe
476
nt bien agir dans le sens de mon plan, mais s’ils
en
montraient l’intention, ils perdraient aussitôt, et à coup sûr, le po
477
r, le pouvoir de le faire peut-être un jour… Je n’
en
vois pas un seul qui ait risqué l’expérience, dont rien ne prouve qu’
478
y a toutes raisons de redouter que personne ne s’
en
charge en tant que représentant d’une nation, d’un parti, de la gauch
479
i ne convaincra, ni ne s’imposera au xxe siècle,
en
temps utile. — Mais la Jeunesse ? — Pour autant qu’elle n’est pas u
480
changer. Certains, disait Emmanuel Berl « peuvent
en
avoir marre tout d’un coup »74. Déjà s’opère en toutes classes social
481
t en avoir marre tout d’un coup »74. Déjà s’opère
en
toutes classes sociales et toutes classes d’âge la mobilisation de pl
482
e verrai que je puis faire quelque chose, quel qu’
en
soit d’ailleurs le succès ! Attitude qui n’est pas différente de cell
483
que vous ne me suivrez pas — pas assez tôt et pas
en
nombre suffisant. Il reste à la réalité de vous imposer ce que le bon
484
le monde déjà oublie sa peur et la sagesse qu’il
en
tira pour quelques semaines, de nouvelles catastrophes s’organisent d
485
ur préparer l’État-nation, moins d’un siècle pour
en
imposer le modèle à toute l’Europe, et trente ans pour le propager au
486
ceux qui n’ont pas vu où il faut aller, et donc n’
en
cherchent pas les voies et ne les inventeront jamais. « Pas de vent f
487
Il nous faut donc vouloir que le meilleur gagne —
en
nous. Et il nous faut d’abord nous le représenter, nous le rendre pré
488
ans notre vie, les réalisent. Désirer le meilleur
en
nous et par la force du désir, le devenir, c’est anticiper notre aven
489
à vues humaines. J’ai voulu dire l’avenir inscrit
en
nous, — non certes dans nos chromosomes : n’allons pas nous cacher un
490
t calculé, et d’abord celui d’être tous des seuls
en
masse, il vous reste à vous convertir, à faire votre révolution, c’es
491
maines, dans la cité, s’il ne s’est opéré d’abord
en
vous. Si vous voulez changer l’avenir, changez vous-mêmes. Et c’est p