1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 te n’est plus qu’une question de quelques années. Mais peut-être est-il temps encore. Ici et là, quelques cris s’élèvent dan
2 es milliards qu’il possède, ou plutôt qu’il gère, mais ce n’est pour lui qu’un résultat secondaire de son activité. Le but d
3 de succès mirobolants, et le charme un peu facile mais fort goûté du grand public, de l’humour américain, l’on comprendra sa
4 Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse poser à notre temp
5 semble que cela soit tout à l’avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet abaissement de prix — la c
6 que la marchandise est momentanément trop chère ; mais surtout que le besoin qu’on a de tel objet est satisfait ou a disparu
7 rs que l’industriel n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreille, et que son but réel e
8 hé. Celui de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être le sophisme du loisir. M. Guglielmo Ferre
9 l’industrie ne peut subsister qu’en progressant. Mais la nature humaine a des limites. Et le temps approche où elles seront
10 int d’en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglement fondamental n’empêche pas notre industriel de philoso
11 pas particulièrement les autos et les tracteurs, mais composent en quelque manière, un code universel ! » Réjouissons-nous…
12 manière, un code universel ! » Réjouissons-nous… Mais , comment expliquer que des centaines de milliers de lecteurs, dans un
13 oblème de la production a été brillamment résolu… Mais nous nous absorbons trop dans ce que nous faisons et ne pensons pas a
14 e qui en est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait en tirer des conséquences, alors que Ford passe outre et
15 d a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « idées », c’est pour souligner ce hiatus
16 aire. Le phénomène n’est pas nouveau en Occident, mais il est ici tragiquement aigu. Est-ce notre pensée qui, à force de sub
17 faire qu’au nom de l’Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de nouveau sous le soleil » derrière lequel on se réfugie a
18 que le progrès matériel n’est pas mauvais en soi. Mais par l’importance qu’il a prise dans notre vie, il détourne la civilis
19 gereux du tout. On n’en fait pas une philosophie. Mais , sans qu’on s’en doute, cela en prend la place. Les facultés de l’âme
20 sommeil sans prière. Cela s’appelle encore vivre. Mais l’homme qui était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié pa
21 avail est antinaturel. Il le méprise ou le subit, mais , jusque dans son repos, il en est l’esclave. Pour s’être exclu lui-mê
22 e peut les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre libert
23 is de plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture.
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
24 de nos philosophies, officiellement, l’ont renié. Mais pourquoi tant et toujours plus de mal à prouver la liberté humaine ?
25 notre vie : s’agit-il d’enrayer la science ? Non, mais que l’esprit qui l’a créée, la surpasse7. Seul un parti pris constant
26 que les faits physiques élaborés par la science. Mais , participant de notre volonté et de la grâce, ils échappent à cette f
27 rets de la méditation hindoue. Rêves, sans doute… Mais tout commence par des rêves. Et je ne vois rien d’autre. Quoi qu’il e
28 des races de la Terre. Non plus une foi commune, mais une moyenne de nos manières d’être. Une sorte de commun dénominateur…
29 eci d’insuffisant : qu’ils peuvent être atteints. Mais ce qui parfait la stature de l’homme, c’est l’effort pour se dépasser
30 r de plus, s’il laisse en blanc la place de Dieu. Mais où trouver les lévites assez purs pour garder vierge parmi nous — voi
31 ré — sinon vraiment converti — est hors de doute. Mais c’est Stilicon défendant l’Empire. 7. Or, Bergson, dans un discours
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
32 pas l’homme aux prises avec l’humanité civilisée, mais avec la nature la plus sauvage. Comme Les Conquérants, c’est une sort
33 ges Moïs, donne au personnage un relief étonnant, mais contribue à créer des obscurités que le style très tendu de M. Malrau
34 , dira-t-on, compose une figure originale certes, mais à tel point que sa portée ne saurait déborder un petit cercle d’espri
35 me sans Dieu, qui n’attend rien que de cette vie, mais auquel cette vie même, en fin de compte, paraît absurde, parce qu’il
36 s fait encourir à notre auteur pareil ostracisme. Mais notre monde ne connaît plus de sacré que la propriété matérielle. d.
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
37 sions ». Je soutiendrais volontiers le contraire, mais M. Nizan est de ces gens, si nombreux aujourd’hui (Freud, etc.), qui
38 ours le « distingué » et le « conforme » au vrai. Mais n’est-il pas grand temps de dépasser une réaction de vulgarité non mo
39 r « ce résidu impitoyable, descriptible et sec ». Mais est-il bien légitime de voir dans un tel « résidu » l’essence de l’Eu
40 n-là a l’avantage d’être possible dès maintenant. Mais M. Nizan a trop de préjugés pour sentir la force neuve perpétuellemen
41 rêché par nos missions (c’est si vraisemblable !) mais un normalien se devrait de savoir que l’œuvre missionnaire a consisté
42 des hommes qui viendront y trouver leur liberté. Mais pourquoi dira-t-on, s’arrêter à ces cris d’une révolte égarée par la
43 r « sa terreur sincère de la vérité qui menace ». Mais partout ailleurs, qu’en cette commune antipathie, M. Marcel et M. Niz
44 mes ne vivent pas comme un homme devrait vivre ». Mais alors, se dit-on souvent en lisant les critiques marxistes — et c’est
45 gager des servitudes provisoires de la technique. Mais rien n’est plus hasardeux qu’une telle mystique, — rien n’est plus in
46 nous faut. Saluons enfin le règne de l’homme ! » Mais le chrétien, qui sait un peu ce qu’est ce monstre, se demande, songea
47 ome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais Bouddha, c’est l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe. 14. Dans u
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
48 on ne parlait ici que d’« artistes protestants ». Mais cela n’empêche pas de rechercher ce que ces artistes peuvent avoir de
49 , expose un portrait frappant de réalité humaine. Mais l’œuvre maîtresse de l’exposition est sans doute la « Crucifixion » d
50 us évidemment « protestant » de l’art français.   Mais s’il est malaisé de décrire, dès à présent, un art protestant de fait
51 liques », il n’y a pas de « sujets protestants ». Mais , dira-t-on, il y a tous les sujets chrétiens ! C’est bien là que nous
52 er un art « protestant » conforme à une doctrine, mais un art assez purement évangélique pour transcender la confession qui
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
53 n de très neuf dans cette trilogie philosophique, mais un bel ensemble d’observations justes et souvent profondes sur les gr
54 à la méfiance systématique du voisin inévitable. Mais ces anomalies très graves ne sont peut-être que transitoires, ajoute
55 qui redonne à toutes choses leur vivante réalité. Mais tout ceci, à quoi nous ne pouvons qu’applaudir, ne saurait être pour
56 » à l’ère spirituelle, une préparation nécessaire mais nullement suffisante. Ce n’est pas la peur du monde-termitière qui sa
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
57 s s’en ajoute un troisième qui est moins visible, mais dont la présence constante donne au livre toute sa gravité. Maurice B
58 ère que les critiques ne le diront pas non plus ; mais je sais que c’est beaucoup leur demander. » Eh bien ! non, c’est au c
59 de Baring est riche, « conformiste » à l’extrême, mais internationale. Cela permet à l’auteur autant qu’aux personnages de n
60 res, et l’histoire continue, pour notre agrément. Mais surtout, cette vie dénuée d’aventures ou de difficultés extérieures,
61 sentiment ne souffre pas une ascension continue, mais une fois atteint le moment de sa perfection, ne peut plus que se souv
62 s passions humaines, et comme la morale du roman. Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre de cette envergure comporte à propre
63 lés, ce n’est pas le tragique d’une condamnation, mais celui, combien plus amer et noble, du consentement aux lois de la vie
64 aucune pression sur ses convictions religieuses. Mais le mot conviction ne doit être pris ici qu’au sens le plus convention
65 ni moins que la majorité des gens de cette sorte, mais est-ce à eux que l’on demande de définir la doctrine ?). Voici quelqu
66 rannique belle-mère sont nettement antipathiques, mais ils ne disent rien, eux !) Comment Blanche ne se sentirait-elle pas a
67 sants et rendent superflue l’action de la grâce). Mais quoi ? Nous laisserons-nous vraiment « tenter » par cette erreur de B
68 de souffrance, le courage de sacrifier son amour. Mais elle ne peut survivre à cet acte suprême, à cette grâce. Aussi notre
69 ou catastrophe — non parce que c’est mal ou bien, mais en vertu d’une loi organique, inéluctable, amorale, tout à fait indép
70 lisme tout acte qui entraîne des ruines humaines. Mais la vérité, elle, est indifférente à ce que nous appelons bonheur ou m
71 aine me paraît intolérable. — Elle l’est presque, mais pas tout à fait. Il faut l’accepter. Songez à l’agonie du Jardin des
72 aisser mener par le remords au bord du désespoir, mais pas plus loin. Et c’est ainsi que de ce roman au charme pénétrant et
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
73 vérité, dont la longue chaîne part des apôtres ». Mais Kierkegaard reste soucieux : Mynster est-il vraiment de la lignée des
74 r ce roman la série de traductions de ses livres. Mais ce Journal, s’il est l’œuvre la moins forte du Danois, n’en est pas m
75 Il n’est pas sûr que les « religions » y gagnent, mais la foi, certainement. Et « l’honneur de Dieu ». 21. Aux Éditions de
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
76 Pareille attitude ne surprendra pas un moderne ; mais elle est unique dans la littérature française du xixe . La littératur
77 ces poètes viennent interroger sur les hauteurs, mais une sombre et surhumaine fatalité (Byron), ou « la secrète force des
78 poésie anglaise en de véritables « élévations ». Mais tout ce lyrisme n’est pas dépourvu de grandiloquence ni de pieuse fad
79 e froid. La glace est proche, la solitude énorme, mais voyez avec quelle tranquillité tout repose dans la lumière… » Vous av
80 t désintéressé, un constructivisme assez austère, mais stimulant, et qui mène à la joie… C’est un thème très « protestant ».
81 se, du risque, du triomphe conquis par la dureté. Mais l’a-t-il épuisé ? Il y a depuis Nietzsche un style alpestre dans la p
82 ’une vie qui comporterait des risques extérieurs. Mais c’est là se contenter à bon marché, et personne ne croit plus à la ve
10 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
83 endiqué par le communisme, comme son bien propre. Mais il n’y a pas là de quoi nous rassurer. Si la vie de Kagawa glorifie l
84 ignorions que notre siècle est celui des meneurs. Mais le rare, c’est qu’un de ces meneurs écrive un livre pour nous dire co
85 cette œuvre : Avant l’Aube comble cette attente, mais elle en fait naître une nouvelle. C’est, en effet, sous la forme d’un
86 l’adolescence et de la jeunesse de notre héros ; mais ce récit prend fin au moment où Kagawa débouche dans la vie publique
87 uteur, nul parti pris de « réalisme » littéraire, mais bien le signe d’une absence d’hypocrisie tout à fait insolite, et qui
88 pposent dans des termes inusités pour l’Occident, mais sont oubliées, comme partout, dès qu’il s’agit d’embarras d’argent, d
89 enses du voyage, il décida de vendre ses livres. Mais son retour au foyer provoque des scènes terribles avec son père, rich
90 on adolescence. Et l’idylle passionnée se renoue, mais en même temps le drame s’éveille dans l’âme du jeune homme : comment
91 i-même, à la fin, pas bien éloigné du vulgaire. » Mais au même moment une autre voix intérieure disait : « La bonté est le s
92 docks. La mort de son père l’oblige à en sortir, mais en même temps décide de l’orientation de sa vie : Il avait vu mourir
93 les, Eiichi essaya de garder tout son sang-froid, mais au cimetière du Temple de Zuigan, quand les prêtres de douze temples
94 ent, au moment où il avait décidé de se suicider. Mais un soir qu’il prêche au carrefour, la maladie qui depuis longtemps l’
95 oue, sous la pluie. Il renaîtra bientôt à la vie, mais cette fois pour se donner tout entier à la misère des bas-fonds de Ko
96 n action, surtout dans le bien, dans la sainteté, mais toujours ils s’accompagnent d’une mesure parfaite dans l’appréciation
97 rre sur la route, criant à son corps : “Meurs !”, mais sans résultat ». C’est dans un tel état de désespoir que soudain l’am
98 e n’était pas dans la mer qu’il fallait se jeter, mais dans les merveilles du monde. Et voici que, le 14 février, il se déci
99 éféré l’habituelle effusion en patois de Chanaan. Mais ce qui me frappe ici, c’est de voir le reste du chapitre consacré au
100 d’une âme ? L’action même est souvent trompeuse. Mais la qualité du regard qu’un être pose sur ses semblables, tel est le s
101 tes. Et c’est l’un des secrets de sa puissance. ⁂ Mais il est temps de tirer de ce livre une conclusion capitale qui, sans d
102 à beaucoup de prétexte pour n’y point réfléchir. Mais à tout prendre, cet ennui traduit ou marque notre paresse et notre lâ
103 ou bien en critiquant les réformes socialistes — mais cela dispense-t-il de chercher d’autres solutions ? Quant à ceux qui
104 poser, sur le plan intellectuel, pour les autres, mais de la résoudre d’abord pour son compte et par un acte intérieur contr
105 Aux yeux d’un incroyant, ceci peut sembler vague. Mais le sens chrétien primitif n’est-il pas, avant tout, le sens de la pau
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
106 é dont Gide aime à douer les héros de ses récits, mais dont lui-même se révèle dépourvu dans une mesure qui est celle, exact
107 ment Gide a presque toujours raison de ses juges, mais il sait avoir raison comme en s’excusant. Il apporte les plus délicat
108 excusera le jeu de mots — d’être « non-prévenu ». Mais voici ce qu’il y a : l’on éprouve une gêne grandissante au spectacle
109 finée. « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui veut la perdre la rendra vraiment vivante », répète inlassa
110 béré, veut perdre sa vie, et non pas pour Christ, mais pour la rendre vraiment vivante, celui-là ne fait qu’usurper la forme
111 e classe ne devrait pas supporter qu’on l’engage. Mais qu’est-ce à dire lorsqu’on comprend que, non satisfait de s’y complai
112 e que ce n’est pas à moi-même que je m’intéresse, mais au conflit de certaines idées, dont mon âme n’est que le théâtre, et
113 d’acteur que de spectateur, de témoin. » (p. 31.) Mais un témoin si détaché de soi-même, n’est-ce pas nécessairement un faux
114 était beaucoup moins simple qu’il ne le croyait. Mais la question reste de savoir si cette division interne, une fois recon
115 cause de la logique ni même d’une norme sociale. Mais à cause de la grandeur. ⁂ Ce livre manque d’ange et de bête. Il est m
116 a est juste et net, parfaitement exprimé et mûri. Mais comme aussi tout cela manque d’enthousiasme, d’« endieusement », selo
117 ent. C’est constamment mesuré, conscient, exquis, mais , pour tout dire, complaisant et sans vénération. Complaisant à sa pro
118 maître pour cette jeunesse qui aimait sa ferveur, mais que le monde de demain va contraindre, contraint déjà à des choix dra
119 t d’un jeune aviateur, Antoine de Saint-Exupéry. ( Mais par quoi tiendra-t-il à les « équilibrer », un de ces jours, à les « 
120 nos jours n’est que trop habile à les dénoncer ; mais le surpassement de soi qu’obtient la volonté tendue, c’est là ce que
121 le bonheur de l’homme n’est pas dans la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir. Gide aurait-il pressenti que l’ère n
122 s saveurs. La question n’est pas d’être vertueux, mais de faire la volonté de Dieu. Et ce que nous voulons ce ne sont pas de
123 us voulons ce ne sont pas des exemples édifiants, mais des témoignages de responsabilités acceptées devant Dieu, avec l’inco
124 vous lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Mais là où d’autres produisent l’impression pénible de se montrer, il arri
125 andeur. 25. Remarquons le tour qu’il adopte : «  mais celui qui veut la perdre… » n. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
126 le écrivain protestant26, non exilé, non réfugié, mais d’éducation et de nature toute française. M. Thibaudet ajoute à ce p
127 t, cela n’en fait pas un Genevois, au contraire ! Mais n’oublions pas que toute l’œuvre de Loti est faite du morcellement et
128 nève, non pas sous la forme d’un ouvrage complet, mais d’un essai très fouillé et profond de Gaston Frommel, dans ses Études
129 ties n’en sont plus dérivées les unes des autres, mais elles s’étalent à la fois toutes ensemble. Dès l’année 1886, où il p
130 us ainsi maintenant ; l’âme est restée semblable, mais on lui a retranché le ciel ; les mêmes aspirations demeurent, qui fai
131 emeurent, qui faisaient tressaillir nos ancêtres, mais leur légitime objet a été enlevé ; les souffrances sont encore là, ma
132 et a été enlevé ; les souffrances sont encore là, mais non plus les espérances de la religion, et l’âme, qui montait autrefo
133 es de notre littérature. L’ouverture s’est faite, mais non du bon côté ; l’âme, que tourmente un suprême besoin d’épanchemen
134 un suprême besoin d’épanchement, s’est déversée, mais elle a mal choisi son confident : elle ne trouve aucune paix dans une
13 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
135 vraiment ?… Ou bien, protestants qui écrivent ? —  Mais voyons d’abord les œuvres. La critique à peu près unanime a salué dan
136 rester le seul tenant du classicisme romanesque ; mais voici qu’on proclame au contraire l’avènement d’une littérature nouve
137 mille qui résiste, là la famille qui se défait30. Mais gardons-nous de voir dans ce contraste autre chose que la vieille opp
138 nent dans la mesure où elles furent authentiques. Mais d’autre part certaines « célébrités » politiques ou intellectuelles p
139 s auteurs. Le problème, à vrai dire, les dépasse, mais il n’est pas mauvais de l’actualiser, de le rétrécir, si de la sorte
140 ie intérieure que l’on sent parfois sous-jacente, mais trop timide à s’exprimer. Le couple que Jacques Chardonne étudie dans
141 e et du péché ; un certain ascétisme de la forme, mais jamais rien d’explicitement religieux : cela n’a point empêché ces tr
142 ruine immédiate, dans notre monde tel qu’il est. Mais c’est parfois, bien au contraire, par leur succès et dans leur épanou
143 cateurs affirmaient le salut gratuit par la foi ; mais d’autre part nous prêtions des mains complices à des œuvres qui relev
144 lesquelles nos pères crurent trouver des appuis, mais dont nous souffrons d’autant plus vivement que le monde actuel nous m
145 telle vue a d’injuste, c’est-à-dire d’incomplet. Mais comment n’être point frappés de sa généralité, de son insistance… Et
146 un pathétique aux résonances profondes : Milton. Mais le moralisme détendu que la théologie libérale prétendit conserver, f
147 nt au sens de ce verbe qui signifie la révérence, mais comme on craint le risque, que Jésus n’a jamais craint. Et c’est en q
148 théologie de Calvin, pessimiste quant à l’homme, mais confiante dans la grâce, cède le champ aux idées de Rousseau, optimis
149 ature de la sécheresse à laquelle ils s’opposent, mais qu’ils manifestent en même temps avec une ironie plus cruelle souvent
150 n somme ils ne sont guère atteints par tout ceci. Mais quoi ? Le but ne fut jamais de démolir, mais bien plutôt de dénoncer
151 eci. Mais quoi ? Le but ne fut jamais de démolir, mais bien plutôt de dénoncer un principe destructeur. C’est au nom d’une f
152 on me comprenne : ce n’est pas à eux que j’en ai, mais à ce dont ils ont souffert. 34. Tout ceci appellerait une foule de n
153 34. Tout ceci appellerait une foule de nuances. Mais il ne s’agit pas d’édulcorer. 35. Cf. A.-N. Bertrand, Protestantisme
14 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
154 ela ne donnera pas un portrait de Goethe, certes, mais une idée de l’importance du phénomène Goethe. Maintenant ajoutons que
155 euples qui vivent sous le règne du christianisme. Mais le plus grand Occidental fut-il chrétien ? Nous ne saurions, surtout
156 cience. ⁂ Goethe s’est toujours affirmé chrétien, mais d’une façon si particulière que les ennemis du christianisme, depuis
157 ur dissiper trop facilement une équivoque réelle, mais plutôt pour en faire sentir l’acuité. Mais, dira-t-on d’emblée, le si
158 éelle, mais plutôt pour en faire sentir l’acuité. Mais , dira-t-on d’emblée, le simple fait qu’une équivoque si grave subsist
159 si, j’espère voir le jour où il vous rattrapera ; mais je ne puis répondre de la manière. Je suis parfois bien tranquille à
160 début, je m’étais tourné passionnément vers eux ; mais il semble que ce ne doive pas être. Ils sont si cordialement ennuyeux
161 istes trop verbeuses d’un Lavater ou d’un Jacobi. Mais ce « reste », cette connaissance mystique, il ne tardera pas à découv
162 religion eurent beau jeu d’exploiter, on le sait. Mais , comme l’établit fort justement Curtius « le Goethe païen et rien que
163 de l’homme et l’ensemble des données religieuses. Mais , d’autre part, il faudrait un libéralisme dont nous nous sentons inca
164 hoquer certains protestants libéraux par exemple. Mais c’est précisément dans la facilité d’interprétation qu’offre Goethe d
165 apparaît comme non chrétien, comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos athées qui s’arrêtaient à
166 sse ? Sera-ce sur la foi de certains biographes ? Mais comment juger les actions d’un être que nous n’avons pas connu, alors
167 s ou niées : le scandale divin, le péché radical. Mais un homme de l’envergure de Goethe, s’il ne peut être un argument pour
168 imposer à nous tous. Goethe inutilisable, certes. Mais nous ne sommes d’aucun parti et n’avons pas à utiliser qui que ce soi
169 ands hommes — ni même d’avoir quoi que ce soit —,  mais seulement d’être, efficacement. Et qu’il nous y aide ! 37. Numéro d
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
170 ication idéale de l’égoïsme ou de l’indifférence, mais une obligation urgente à se risquer en faveur des hommes, un acte, un
171 pensée dans l’ordre pratique) « est protestant ». Mais , d’autre part, cette soif d’action directe et de service peut porter
172 nent à affirmer la nécessité d’une pensée active, mais qui n’ont pas vu — qui n’ont pas encore vu — tout ce que cela impliqu
173 la plupart dans les pages de l’Action française, mais qui, marquons-le tout de suite, ne comportent nulle allusion à la pos
174 , celle précisément que postule le christianisme. Mais c’est en vain que le lecteur cherchera la réalité constructive et abs
175 onne humaine. Sa critique nous paraît pertinente, mais elle serait plus efficace si on la sentait inspirée par un principe s
176 essais réunis après coup de fournir une doctrine. Mais il est inquiétant d’entendre M. Maulnier, dans sa préface, se déclare
177 e, sans ajouter aucune clarté au dessein général. Mais celui-ci, par bonheur, est très simple : Il n’y a point de questions
178 des résultats « humains » de toute philosophie.) Mais ensuite, et à notre tour, nous demanderons : que fait, que compte fai
179 oncret et réel que vous ou moi pouvons connaître. Mais , en vérité, la lecture du livre de M. Nizan n’inspire pas la certitud
180 s n’avons plus à prouver vainement que Dieu est ; mais à prouver pratiquement que nous y croyons. Nous n’avons plus à argume
181 s plus à argumenter à la manière des philosophes, mais à témoigner. Épreuve dangereuse et salutaire, germe de cette « révolu
182 ment qui refusèrent de « penser dangereusement ». Mais les marxistes n’y échapperont pas. Car celui qui refuse de penser le
16 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
183 il demande une nourriture rapidement assimilable, mais tout de même reconstituante ? Des romans, répondra-t-on, sans doute.
184 récente des essais, genre assurément fort ancien, mais auquel notre époque vient de redonner une très vive nouveauté. Il est
185 facile hors de la médiocre existence quotidienne. Mais l’homme qui toute la journée a senti peser sur son œuvre la menace de
186 loppements lumineux d’un André Gide, par exemple, mais simplement parce que ces écrits faisaient penser. J’exagère à peine.
187 ’on habillât la moindre historiette sentimentale. Mais tout cela, semble-t-il, s’évanouit en fumée, comme les fusées d’une f
188 tout cela ? L’explication tente les journalistes. Mais le cinéma n’est qu’un des effets du changement à vue qui s’opère dans
189 cessé pour autant de publier des romans nouveaux, mais le fait est que le seul grand succès, dans cet ordre, est allé au liv
190 e nous découvrons. Retour à l’intelligence ? Oui, mais non pas à l’intellectualisme. Car, — et j’espère que le lecteur m’aur
191 ités académiques ou de mandarinades qu’il s’agit, mais c’est du sort de l’homme tel qu’il est, dans son effarante et magnifi
192 rt menacé, comme il le fut de tout temps, certes, mais de nos jours, plus visiblement, plus universellement. Quand il y va d
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
193 ne furent pas les moins corrompues de l’histoire, mais celles où la corruption permanente fut ouvertement reconnue, dénoncée
194 ous ne trouvons jamais aucun principe qui unifie. Mais , au contraire, dès que nous nous posons la question de l’homme, du rô
195 si ce n’était pas là, déjà, prendre une position, mais à coup sûr, la pire ! Nous nous sommes laissés endormir. Nos maîtres
196 on distinguée, des grands prêtres de l’Insoluble. Mais , un beau jour, les événements nous réveillent brusquement. Maintenant
197 es hommes. Napoléon, César, Lénine ont un destin. Mais aussi chacun de nous a un destin ; dans la mesure où chacun de nous p
198 t athée, totalement athée, et consciemment athée. Mais , en même temps, il est polythéiste et superstitieux au dernier degré.
199 croit pas en Dieu et sait qu’elle n’y croit pas. Mais elle garde chevillé au cœur le besoin d’obéir à des forces invisibles
200 ’incroyants, de sceptiques ou même d’adversaires. Mais il y a d’autres dieux pour cette espèce-là d’incroyants, et ce sont,
201 paraissent s’opposer avec une certaine violence, mais par rapport à l’homme, ils sont absolument semblables et nous pouvons
202 ndent à nous faire croire que l’homme n’est rien, mais moins que rien, et que tout ce qui se passe dans le monde obéit à des
203 ades marxistes ou racistes ont bien vu le danger. Mais ils en tirent une conclusion inattendue. Reprenant le mot de Goethe,
204 e, et toutes vos inquiétudes s’apaiseront. Bien. Mais il faut prendre garde d’abord de confondre le sacrifice et le suicide
205 e pas seulement aux partisans attardés de Darwin, mais aussi bien aux partisans de Marx et de Gobineau. Il est tout à fait v
206 béraux et aux dilettantes qui tombent, eux aussi, mais continuent d’évoquer la liberté et les idéaux supérieurs dont ils s’é
207 supérieurs dont ils s’éloignent de plus en plus. Mais j’ai beau ne pas croire, pour mon compte, à la réalité de tous ces my
208 d’attention pour les vrais problèmes de nos vies. Mais si les journaux disposent de nos vies, l’argent dispose des journaux.
209 ents, de partis et d’associations qu’aujourd’hui, mais aussi jamais moins d’accord réel, jamais plus de haine déclarée. L’am
210 ier apparaisse solidaire d’une même civilisation. Mais cette solidarité, que vaut-elle ? Le premier exemple qui vous vient à
211 annamites. Oui, certes, tout se tient désormais. Mais la solidarité des masses est toujours une solidarité catastrophique.
212 aire pour nous, c’est encore de compter avec eux. Mais compter avec eux, ce n’est pas les diviser, ni abdiquer sous leur imp
213 s leur élan vers une nouvelle communauté humaine. Mais ils se sont cruellement trompés de porte en s’adressant aux mythes co
214 ui est en effet incalculable : l’acte de l’homme. Mais le temps vient où les hommes se lassent de théories qui expliquent to
215 t de sang, reconnaissant leur condition concrète, mais connaissant aussi leur dignité, leur raison d’être personnelle ? Voul
216 quelles révolutions, enfin réelles, elle prépare. Mais ce serait là une autre conférence. ⁂ Il reste une question grave, une
217 ur à l’homme qui s’abandonne au destin collectif, mais c’est peut-être votre orgueil qui parle ? Sur quelle vérité supérieur
218 gagement, ces trois mots définissent la personne, mais aussi ce que Jésus-Christ nous ordonne d’être : le prochain. Lorsque
219 uver Jésus, l’un d’entre eux se leva et lui dit : Mais qui est mon prochain ? Ce docteur se disait sans doute : aimer son pr
220 passions, au secours de notre misère matérielle. Mais elles ne pénètrent jamais dans l’intimité de notre être, là où réside
221 pas une explication du désespoir qui le possède, mais c’est une consolation. Je prends ce mot dans son sens le plus fort, t
18 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
222 la normal. Ce fut toujours le cas, me dira-t-on ? Mais ce n’est point partout le cas. L’exemple de l’Allemagne peut nous fai
223 un quotidien n’est, en réalité, pas un critique, mais un commentateur des goûts de son public. Bien loin d’avoir à cœur de
224 ar la publicité autour d’un « succès » de saison. Mais l’insuccès notoire des philosophes auprès du grand public a des cause
225 ouve son lieu dans l’acte et nulle part ailleurs. Mais il faudrait d’abord qu’elle soit elle-même un acte43. Et c’est ici la
226 que détourne des problèmes qui se posent en fait. Mais que faut-il penser de ces techniques d’abstention ? ⁂ Tel est l’état
227 catastrophes qui devraient effrayer le chrétien, mais le risque plus immédiat de faillir à sa vocation. Ces réflexions nou
228 des valeurs » que tout le monde sent nécessaire, mais que la foi seule rend possible. ⁂ Max Scheler se rattachait à l’école
229 pénétration dont témoigne un passage de ce genre. Mais si l’on donne raison à sa description du ressentiment — ce que je fai
230 ’amour personnel — qui est une valeur héroïque —, mais nous prônons tout simplement un sentiment que nous jugeons d’autant p
231 déal évangélique et, pour comble, vertu de riche, mais qui retient encore le pathos chrétien que renferme le mot. Ces quelq
232 ert la voie à une nouvelle liberté de la pensée ; mais , jusqu’ici, peu l’ont suivie, en France. Sachons gré à M. Gabriel Mar
233 uer, comme s’ils n’étaient pas eux-mêmes en jeu ! Mais , dit l’auteur, « je ne puis me dispenser de me demander du même coup 
234 à proprement parler une illustration de l’essai, mais qui est né dans le même temps, et participe de la même problématique
19 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
235 n pays. Sa première œuvre eut un immense succès ; mais à mesure qu’il se fit mieux comprendre, le public s’écarta, effrayé.
236 la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais son acte, après lequel il put mourir, certain d’avoir accompli sa mis
237 angile. Il avait terminé les études de théologie, mais il ne fut jamais pasteur. Il lui arriva pourtant de prêcher, et ses s
238 ds modèles apostoliques : à saint Paul, à Luther, mais pour se condamner. Il affirmait qu’il n’était qu’un « poète à tendanc
20 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
239 lorsqu’il détient plus de réalité que l’anonyme. Mais encore, il faudrait que ce moi fût fondé. Ce n’est pas évident de soi
240 rs les bourgeois ? Les mêmes phrases, à peu près, mais sans y croire, ou du moins sans prouver par le fait qu’ils y croient.
241 s parlent déjà de rendre sa place à « l’esprit »… Mais , quel esprit ? Et qui l’a laissé perdre ? Et que va-t-on lui sacrifie
242 ien changé. On dirait même qu’elles sont au pire, mais il faut prendre garde de laisser croire à nos contemporains que ce pi
243 n’est pas le savoir ; ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en exercice. Il y a bien de la différence. Le
244 la puissance, font décorer celui qui les détient, mais l’exercice effectif du savoir peut fort bien le conduire à la ruine o
245 pose l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se peu
246 ’autres biens que nulle violence ne peut dérober, mais c’est une triste réponse à la révolte de ces pauvres qu’on redoute pl
247 ceux-là pour qui l’esprit n’a pas à se défendre, mais bien à témoigner de son incarnation ; on ferait bien d’aller à ceux p
248 our qui l’esprit n’est pas une espèce de confort, mais une aventure absolue et comme un jugement de l’homme ; ainsi Pascal,
249 e à part ? Peut-être leurs souffrances seulement. Mais s’il n’est pas de hiérarchie possible en ces parages, le sacrifice y
250 min qui ne mène à Rome, ni à Berlin, ni à Moscou, mais à nous-mêmes devant Dieu. ⁂ Søren Kierkegaard est sans doute le pens
251 pareille. Enfin, le chat disparaît complètement. Mais à certains moments, il s’amuse à renaître. On voit d’abord son rire,
252 cet homme affolé par la lecture de son journal, —  mais qui porte l’enfer dans son âme ! — Kierkegaard a montré « le comique
253 nger nous rendrait tous les autres inexistants ». Mais cette « crainte d’un seul danger » peut-elle encore, sérieusement, ca
254 fert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai, mais n’est-ce point justement pour ces choses que ta doctrine te montre va
255 en, ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autre
256 affirmer que tous ces dieux sont des faux dieux ? Mais sont-ils des faux dieux pour nous ? Appelons-nous vraiment l’esprit ?
257 eux pour nous ? Appelons-nous vraiment l’esprit ? Mais non, nous appelons le « règne de l’esprit », c’est bien moins dangere
258 utre que le chrétien souffre pour sa doctrine… » ( Mais non ! il souffre simplement de ce que tous ne l’ont pas admise) « … e
259 re fait rire la foule au dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fer
260 es, qu’ils imitent, et n’agissent jamais seuls. » Mais ce que Dieu exige, c’est précisément le contraire : il veut l’origina
261 a foi sa place, nous contraint à l’originalité. «  Mais quoi, professeurs et disciples ne se trouvent bien que dans l’imitati
262 aard appelle, c’est l’homme seul devant son Dieu. Mais comment cela se peut-il, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Di
263 ndividualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’une révolte, en fin de compte, imaginaire. Car l’ordre de ce monde
264 dre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés », dit saint Paul. Le solitaire devant Dieu, c’est
265 las ! il serait faux de dire qu’ils n’en ont pas… Mais encore une fois, ce n’est pas échapper aux chimères publiques que de
266 er la main sur Caïus Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule et que perso
267 foule est une abstraction, qui n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte c
268 s’avancer et cracher au visage du Fils de Dieu ? Mais qu’il soit foule, il aura ce « courage », — il l’a eu. Il faut aller
269 n droit que la vie doit être comprise en arrière, mais il oublie l’autre proposition : qu’elle doit être vécue en avant.60 »
270 t se précipite. Ils n’ont pas lu Hegel, bien sûr, mais Hegel est dans tous nos journaux, Hegel domine le marxisme et les fas
271 le Réel et qui pourtant n’est rien que le péché, mais le péché n’est-il pas notre réalité, notre réalité sans cesse menacée
272 uns fuient en avant, et les autres dans le passé, mais qui voudrait se tenir, dans l’instant, « sous le regard de Dieu », co
273 er le présent certain, ils hypothèquent le futur, mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’esprit religieux leur
274 nt concevoir une Âme du Monde qu’ils se figurent ( mais sans franchise, ni précision) comme une espèce de vertébré monstre, i
275 né de l’intelligible providence surnaturelle.61 » Mais qui ne voit que cette Âme du Monde le tient aussi, et jusque dans son
276 ’homme, c’est qu’il soit seul le sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’expression au sens des romantiq
277 xpression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il reste à savoir d’où vient ce je, comment il peut agir. S’agit-il d
278 nd : si tu la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu ne cours pas grand risque. Si tu dis non, si
279 t : en cette extrémité, le compromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas à toi ? S’il est ta vocation reçue d’ailleurs, e
280 l agit, et seul il peut être sujet de son action, mais c’est qu’il est, dans l’autre sens du terme, « assujetti » à la Parol
281 munauté chrétienne, par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’isolement devant Dieu. Et, d’autre
282 ’agit des autres, et personne ne se sent atteint, mais si l’on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierk
283 ar nul siècle, comme tel, ne fut jamais chrétien, mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs
284 ture et sur les exigences concrètes de l’esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides pour oser nous mon
285 s devenir martyrs ! » Certes, répond Kierkegaard, mais il vaudrait mieux dire : « “Moi, je ne le puis pas.” Et s’il est fou
286 que les questions dernières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’on les y noie. Les hommes préfèrent « mourir impercepti
21 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
287 les a engagés pour instruire l’armée bolivienne, mais sans contrat, car le traité de Versailles interdit à la Bolivie d’uti
288 re de la Guerre, un métis assez suspect, les paye mais ne leur donne rien à faire ; finalement, pour se débarrasser d’eux, i
289 nts, le bagne, et des tortures physiques inouïes. Mais ils ne se retrouvent que pour aller se faire tuer ensemble devant Rio
290 d’aventures, et même d’une intensité peu commune. Mais cet aspect-là, qui suffit d’ailleurs à rendre le livre passionnant et
291 manquer de travail et de ne pas gagner leur pain, mais c’est surtout de constater que l’Allemagne, pour laquelle ils se sont
292 chitecte, et il rêvait d’entreprises coloniales : mais on ne construit plus, là-bas, et il n’y a plus de colonies. D’autres
293 urs espérances. Ce n’est point qu’ils aient peur, mais tout leur apparaît absurde. Et rien n’est plus atroce à supporter que
294 n s’acquitte avec son argent ou avec son travail, mais de sacrifices pour lesquels on joue sa propre existence intérieure. »
295 es. Eux, les simples, ils souffrent physiquement. Mais leur drame s’exprime dans la méditation de Pillau, d’une manière non
296 t un pays pauvre, abattu, désuni et impuissant… » Mais tandis que Bell, le chef du petit groupe, agonise au fond d’une tranc
297 ent dans l’aisance, celle-là ne vaut pas un clou. Mais la communauté des gens cimentés par le malheur, ça c’est la seule vra
298 problèmes plus graves pour notre avenir immédiat. Mais ce Destin allemand évoque bien d’autres questions. Edschmid a fait le
299 rée, tenir le coup, malgré les trahisons du sort. Mais la guerre, mais la politique surtout, sont en train d’ébranler leur p
300 up, malgré les trahisons du sort. Mais la guerre, mais la politique surtout, sont en train d’ébranler leur prestige. L’empir
301 r sainement la politique étrange de cette nation. Mais j’ai dit que cette œuvre pourrait s’intituler tout aussi bien « La co
302 alistes — au plus haut sens du mot, je le répète, mais il se peut tout de même que certains lecteurs français en soient choq
303 figure d’hérétiques dans leurs camps respectifs). Mais sur le plan de l’art romanesque, autant que sur le plan généralement
304 vre, qui parut au moment de l’avènement d’Hitler. Mais je le crois trop franc et trop complexe à la fois pour avoir l’agréme
22 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
305 ement un succédané païen de l’idée de Providence, mais surtout une négation de la foi ? Car la foi est, selon Kierkegaard, c
306 t pas dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est venu sur la terre, et qu’il est dès maintenant — hic et nun
307 purgé de ses superstitions pseudo-scientifiques ! Mais il n’importe. Ce qui est admirable ici, c’est la lucidité avec laquel
308 lut » dans cent ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je, cent ans ! Il faut à leur espoir de bien plus formidables
309 . L’esprit métaphysique me souffle : “Et après ?” Mais je ne l’écoute pas et trouve malgré tout ces chiffres consolants. » A
310 ces de l’Histoire : le salut par la sempiternité. Mais n’est-ce point là ce que toute la Bible nous désigne comme l’enfer mê
311 pas né à la foi. Il n’a pas la mâchoire solide. ( Mais je vois bien que Nietzsche voulait dire autre chose…). Même pour l’h
312 nté et dans sa nostalgie d’un christianisme vrai. Mais Nietzsche ? Est-ce mépris tout simplement ? Ou bien plutôt, dernier d
313 défend avec puissance cette vérité fondamentale. Mais si Nietzsche croit autre chose, s’il croit que la nature est bonne, p
314 a tendance à confondre l’autorité et la violence. Mais ses violences sont contradictoires : il attaque ici l’égoïsme, dont i
315 l’égoïsme, dont il fait par ailleurs l’apologie, mais sans jamais « déclarer ses valeurs », sans jamais renvoyer à une auto
316 étienne est pleine de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rassemblées dans une formule unique qui renvoie au
317 t de la foi. « Je ne fais pas le bien que j’aime, mais je fais le mal que je hais. » C’est pourquoi, lorsque Paul critique l
318 s le royaume des cieux à la pauvreté spirituelle. Mais le premier chrétien cultivé et spirituel a donné au christianisme sa
319 ou esprit de pauvreté, confondu ici avec bêtise). Mais c’est bien là la malhonnêteté du positivisme primaire qui régna sur l
320 leur science, ils commandent à la science…, etc. Mais , afin que nul ne se croie justifié, voici pour les conservateurs : « 
23 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
321 re qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on imagine. Car, on fait pis que d
322 MM. Jean Baruzi et E. Gilson, pour ne rien dire —  mais cela va de soi — de l’activité des professeurs de dogmatique luthérie
323 s au centre du débat occidental par excellence, —  mais au centre, aussi, de la Réforme, et de l’effort dogmatique de Luther6
324 volume matériel soit bien écrasant pour le genre. Mais on s’aperçoit, sans tarder, que la discussion avec Érasme et sa Diatr
325 ent pas un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns les autres, et ne peuven
326 s faut dépouiller. « Folie pour les sages » Mais il s’en faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de l
327 ux vieux libéraux, — y applaudissent ouvertement, mais encore jusque chez les chrétiens, ces arguments se voient réinventés,
328 ne quand nous condamnons l’autre, et vice versa.) Mais une fois reconnue cette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs du chef
329 scolastique, qui n’est pas proprement luthérien, mais que Luther est obligé d’utiliser pour débrouiller et supprimer les fa
330 n moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais que je sais inévitable, qui consiste à affirmer que Luther est « déte
331 siste à affirmer que Luther est « déterministe ». Mais le sérieux théologique est chose trop rare, et pour beaucoup trop dif
332 sion. Luther ne pose pas seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir
333 ent pas compte de nos exploits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies règles du jeu ? Qui t’a fait croire q
334 C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu pas toi
335 ir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre de telles forces, une fois que je
336 mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli ! C. M. — Si c’était vrai, je préférerais encore nier ce Di
337 omme Nietzsche a proclamé qu’il avait fait. L. — Mais l’homme est « chair », et cette chair est liée à l’espace et au temps
338 réalité, ce n’est pas la supprimer objectivement. Mais c’est peut-être se priver de son secours, ou encore la transformer en
339 rnité qui vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et plein de nouveauté, de création ! Ton éterni
340 hes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et que notre vie n’est qu’une m
341  », il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais , au contraire, nos divers temps et successions procèdent de l’Éternel
342 vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant t
343 ue nous avons en lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes de la con
344 ible libre arbitre »71, dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte extrême — pour nous sauver, fa
345 ther ne nie pas du tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir le salut, étant e
346 un paradoxe demeure une pure et simple absurdité. Mais alors, on peut se demander si ceux qui refusent le christianisme écha
347  ; ou si, au contraire, ils ne la retrouvent pas, mais dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catholique 
348 suré l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du christianisme dans les temps moderne
349 istence de Dieu, il oppose sa propre existence72. Mais la difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté e
24 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
350 et combative. Elles sont un respectable résultat, mais non pas un point de départ. Sans doute garderont-elles une valeur his
351 Sans doute garderont-elles une valeur historique. Mais comme beaucoup de documents qui prennent par la suite une valeur hist
352 btenus non sans peine et forcément trop généraux. Mais il y a plus. L’erreur commise jusqu’ici a été d’essayer de choisir pr
353 pour composer une mosaïque de mesures désirables, mais au contraire sa position politique doit exprimer d’une façon nécessai
354 és dans la vision de l’œcuménisme. Rien que cela, mais tout cela, avec confiance, mais aussi avec une inflexible conséquence
355 e. Rien que cela, mais tout cela, avec confiance, mais aussi avec une inflexible conséquence. Résumons-nous : il ne s’agit p
356 accidentellement ou indirectement « chrétienne », mais il s’agit d’actualiser la politique impliquée dès le début dans la vo
357 deux erreurs, on ne peut faire sortir une vérité, mais seulement une erreur aggravée. De même l’orthodoxie ne sera jamais re
358 Posons ces questions-là aux docteurs de l’Église. Mais voici ce que nous devons affirmer dès maintenant : la théologie de l’
359 ns divines n’est pas une imperfection de l’union, mais sa vie même. Un deuxième trait, complémentaire d’ailleurs, doit être
360 rthodoxies existantes, dans les diverses Églises, mais au contraire, elle a pour premier effet de les renforcer en les renda
361 sse pas aux dissidents virtuels de chaque Église, mais à leurs membres les plus fidèles. Toutefois, cette méthode n’est comp
362 cte n’a jamais nié que son chef réel fût au ciel, mais plusieurs ont agi comme s’il était sur la terre, c’est-à-dire à leur
363 rannie. Car, contre un principe d’unité immanent, mais pratiquement puis théoriquement absolutisé, il n’y a pas de recours o
364 on romaine, considérée comme nécessaire au salut. Mais je rappellerai les critiques que Karl Barth adressait à l’orthodoxie
365 r l’harmonie des membres n’est pas une tolérance, mais une nécessité vitale. Le poumon n’a pas à « tolérer » le cœur ! Il do
366 ntent pas spirituellement une fonction distincte, mais seulement la division ou la duplication accidentelle d’un même organe
367 sées non plus sur le sacré, le sang et les morts, mais sur l’intérêt commun et les contrats. Tous les membres de la tribu de
368 us et à la stricte observance du sacré collectif. Mais ce mouvement centrifuge par rapport à la communauté d’origine, s’il s
369 ussière des individus que l’État fait son ciment. Mais cet État centralisé, cette unité rigide et trop contrôlée écrase bien
370 iste a triomphé de la communauté barbare du sang. Mais plus tard elle a sombré dans l’anarchie. Rome a triomphé de l’anarchi
371 veau. Ou plutôt, on va prendre un mot déjà connu, mais auquel on donnera un sens nouveau. Pour désigner les relations consti
372 réclame du slogan utopique : à chacun sa chance. Mais la liberté et l’engagement de la personne chrétienne se définissent d
373 essif, d’autre part l’individualisme anarchisant. Mais ici encore, insistons sur ce point : la personne n’est pas un moyen-t
374 anarchie et l’unité forcée, l’individu et l’État. Mais dès qu’intervient la transcendance, il y a mieux qu’un équilibre, il
375 t d’union. Là où est l’Esprit, là est la liberté, mais là aussi est la vraie communion. Il nous reste à développer maintenan
376 iversités régionales sont la vie même de l’Union. Mais par l’organe central qui lie toutes les régions, il ménage un recours
377 individualiste à la fois) d’un régime coopératif. Mais ceci nous entraînerait dans un exposé qui déborde le cadre de ce sché
378 anisation politique de ses fondements spirituels. Mais accepter l’œcuménisme sans vouloir également le fédéralisme, ce serai
379 ibilité pratique de réaliser la vraie démocratie. Mais il a le grand avantage de réaliser en même temps ce qu’il y a de vala
380 mort d’une culture et d’une économie, sans doute, mais ce sera surtout la suppression de toute possibilité œcuménique, la su
381 e vision, une doctrine et une tactique nouvelles. Mais où sont-elles ? Qui les prépare ? Le capitalisme et l’individualisme
382 individualiste et au totalitarisme qui en est né. Mais qui peut aujourd’hui proposer cette réponse ? Le rôle d’Hitler est de
383 ées. Le rôle de Churchill est de faire la guerre. Mais il ne pourra pas la gagner réellement s’il ne propose rien aux peuple
384 il faut qu’elles comprennent qu’elles le doivent. Mais les deux termes ne se confondent-ils pas dans la réalité de la foi ?
385 e par l’éclosion d’une anti-religion totalitaire, mais par un phénomène contraire de dispersion individualiste. Autre exempl
386 nels subsistent — royauté, hiérarchies sociales — mais il s’y introduit un contenu socialiste. (Là encore avec moins de seco
387 pas sur un compromis entre des erreurs opposées, mais sur une attitude centrale qui dépasse ces erreurs en même temps qu’el
388 ’on combat, de part et d’autre, sans grand espoir mais avec une pathétique sincérité.) ⁂ Le tableau que nous venons d’esquis
389 tion des forces dont il croyait pouvoir disposer, mais de ce que Dieu voulait qu’il fît. C’est toujours une utopie apparente
390 sme). Point d’action constructive sans idéologie. Mais point d’idéologie valable sans théologie. Et point de théologie effic
391 e communauté ne se révélera pas dans des congrès, mais se manifestera dans une action risquée. De même que nous avons vu les
25 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
392 ous n’étions pas nés. Ils meurent encore de faim, mais en bien plus grand nombre — c’est un résultat du Progrès — cependant
393 ger trop. Cette fois-ci, notre faute est immense, mais ailleurs : elle est d’avoir offert, ou plutôt imposé aux élites occid
394 libérer. Ils choisissent celle qui les a dominés, mais c’est choisir aussi celle qui les a perdus ! Je leur propose l’Europe
395 bord de son explosion démographique, d’où famine, mais d’où soif aussi de nos industries, il est non moins vrai que l’Europe
396 t sans scrupules, non pas perdant et devenu sage. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en refusant de faire les régions et de se « 
397 ls voudraient bien agir dans le sens de mon plan, mais s’ils en montraient l’intention, ils perdraient aussitôt, et à coup s
398 ce, dont rien ne prouve qu’elle n’eût pas réussi. Mais je ne vais pas me dérober à une question que je ne cesse de me poser.
399 ne s’imposera au xxe siècle, en temps utile.   — Mais la Jeunesse ? — Pour autant qu’elle n’est pas un mythe journalistique
400 de régions, ni de la création d’un pouvoir neuf, mais très souvent, presque toujours de « pollution », notez cela !   — Si
401 ucun doute, si les vues justes nous conduisaient. Mais depuis dix-mille ans qu’il y a des hommes à Histoire, et qui n’ont pa
402 tout irait mieux, ou éviterait au moins le pire, mais je sais bien que vous ne me suivrez pas — pas assez tôt et pas en nom
403 iation d’un facteur de danger mortel, bien avéré, mais qui rapporte. Je disais cela dans mon jardin du pays de Gex devant la
404 r cela et qu’on dit au surplus tellement propres… Mais comme tout le monde déjà oublie sa peur et la sagesse qu’il en tira p
405 u paraît bizarre lorsque l’on commence trop tôt. Mais je ne vois pas ce qu’il serait possible, aujourd’hui, de « commencer
406 , et trente ans pour le propager au monde entier. Mais depuis qu’il sévit, à cause de lui, tout s’accélère vers le pire. D’o
407 eulement l’urgence accrue d’un changement de cap, mais une plus grande lisibilité de l’évolution, qui peut faciliter ce chan
408 pour qui ne sait pas où il va », disait Sénèque. Mais pour celui qui sait, tout est possible tant qu’un vent souffle, même
409 fins. Cette dialectique qui ne prévoit ni A ni B, mais incite à trouver des chemins vers V, je la vois déjà formulée par Hér
410 maître de la Pythie ne veut ni prédire ni cacher, mais il indique sa volonté et la vraie Voie. « Sentinelle, que dis-tu de l
411 oulez-vous donc que ça dure ? » Question morbide, mais lucide, et qu’on ne peut simplement écarter. Je veux que l’homme dure
412 ent » — la Nature et nos habitants — in extremis. Mais que serait la beauté du Monde sans l’œil de l’homme ? C’était si beau
413 ie, bleue, verte et blanche dans le noir éternel… Mais sauver le paysage et les décors n’aura plus de sens si nous ne sommes
414 ce qui revient au même, si nous sommes encore là mais aliénés, devenus incapables même de nostalgie pour ce qui fut un jour
415 talgie pour ce qui fut un jour notre vie menacée. Mais il n’est pas de prévision d’avenir meilleur qui ne passe par un homme
416 s, ferme assurance de celles qu’on ne voit pas ». Mais à l’aide d’appareils scientifiques, on ne peut voir que du passé, des
417 rière les arbres, aux forêts du passé profond ! —  mais dans nos attitudes présentes. Si vous voulez prévenir tel désastre pr
418 s pas vous dire : — Aimez-vous ! (même remarque). Mais seulement : — Remplacez ce système qui multiplie les occasions de hai
419 i l’on ne veut plus tirer son énergie de soi-même mais seulement de la désintégration d’un peu de matière, que reste-t-il da
420 ans la « sphère du religieux » ? La casuistique ? Mais à l’inverse, si l’on exclut de notre drame l’irréductible spirituel,
421 ible du monde, qui est la vitalité d’une société. Mais il nous faut pousser l’analyse sur nous-mêmes : que choisissons-nous
422 s, la vie sans poids. Pas encore le Jour éternel. Mais quelque chose comme le miracle du réveil après le cauchemar où l’on h
423 ce n’est pas la promesse d’une fin de l’Histoire mais d’une rénovation de l’aventure d’être homme, si elle prend naissance