1
. Je crois bien, au contraire, que l’histoire n’a
pas
connu de période où les directions d’une civilisation apparaissent pl
2
arnation la plus parfaite. Qu’on ne m’accuse donc
pas
de caricaturer l’objet de ma critique pour faciliter l’accusation : j
3
age et du paupérisme. C’est un résultat qu’on n’a
pas
le droit humainement de sous-estimer. Les griefs que les socialistes
4
lu la question sociale d’une façon qui ne devrait
pas
déplaire aux doctrinaires de gauche, lesquels ont coutume de promettr
5
idées, ou la philosophie de ceux qui n’en veulent
pas
Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, s
6
on but réel est la production pour elle-même, non
pas
le plaisir ou l’intérêt véritable du client. Le besoin ayant disparu,
7
s chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût
pas
acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’industr
8
est préméditée. Et le scandale, à mon sens, n’est
pas
que l’industriel ait forcé (psychologiquement) le client à faire une
9
alité. Mais cet aveuglement fondamental n’empêche
pas
notre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les a
10
éduite au rôle d’huile dans les rouages, n’est-ce
pas
charmant et prometteur ? Et que dire de cette admirable simplificatio
11
clarations plus nettes encore : « Je ne considère
pas
les machines Ford simplement comme des machines. J’y vois la réalisat
12
s idées mises en pratique chez nous ne concernent
pas
particulièrement les autos et les tracteurs, mais composent en quelqu
13
rbons trop dans ce que nous faisons et ne pensons
pas
assez aux raisons que nous avons de le faire. Tout notre système de c
14
remet à discuter des points de technique. Il n’a
pas
senti qu’il touchait là le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs
15
losophie la plus rudimentaire. Le phénomène n’est
pas
nouveau en Occident, mais il est ici tragiquement aigu. Est-ce notre
16
ances. J’accorderai que le progrès matériel n’est
pas
mauvais en soi. Mais par l’importance qu’il a prise dans notre vie, i
17
tte littérature ». Plus tard, « puisqu’elle n’est
pas
utile, elle est nuisible ». « … Tableaux, symphonies, ou autres œuvre
18
et d’alerte, quelque chose de très sympathique et
pas
dangereux du tout. On n’en fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on
19
ympathique et pas dangereux du tout. On n’en fait
pas
une philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela en prend la place.
20
e maladresse de barbare. IV. « En être » ou ne
pas
en être Une fois qu’on a compris à quel point le fordisme et l’Esp
21
nde moderne impose ce dilemme : « en être » ou ne
pas
en être, c’est-à-dire se soumettre à la technique et s’abrutir spirit
22
onde fordisé, des anarchistes. Car l’Esprit n’est
pas
un luxe, n’est pas une faculté destinée à amuser nos moments de loisi
23
narchistes. Car l’Esprit n’est pas un luxe, n’est
pas
une faculté destinée à amuser nos moments de loisir, il a des exigenc
24
nc à détruire. » Ford a raison, une fois de plus.
Pas
de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne pouvez se
25
Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂ Je ne pense
pas
qu’une attitude réactionnaire qui consisterait à vouloir en revenir à
26
st possible d’échapper au fatal dilemme. Premiers
pas
vers la solution : l’existence du dilemme. Second pas : en poser les
27
vers la solution : l’existence du dilemme. Second
pas
: en poser les termes avec netteté et courage. Pour le reste, je pens
28
plus grand, et de meilleure qualité. Je ne parle
pas
de l’Amérique. 2. Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et mon
29
physique. L’équilibre de notre esprit ne comporte
pas
l’égalité de droit de ces deux disciplines. Car la science à peine li
30
era ce parti pris, spiritualiste — ou ne méritera
pas
son nom. … Or, la rigueur de la science ne saurait être surmontée, si
31
e, antérieure à n’importe quel dogme. Je ne crois
pas
qu’il existe d’autres facultés capables d’équilibrer en nous l’esprit
32
de hiérarchiser nos entreprises, qui ne bannirait
pas
de l’existence la poésie, ce sens du Réel. Je vois se composer en cet
33
parfaitement Homme : c’était un dieu. N’attendons
pas
d’un nouvel humanisme qu’il nous désigne un but, ni même une directio
34
M. André Malraux écrit des livres qu’on n’oublie
pas
facilement. C’est qu’il y apporte un peu plus d’expérience humaine qu
35
ssi à certains égards et qui cette fois ne montre
pas
l’homme aux prises avec l’humanité civilisée, mais avec la nature la
36
rités que le style très tendu de M. Malraux n’est
pas
fait pour dissiper. Perken, dans ses conversations, fait parfois pens
37
rts. Il intimide un peu le lecteur qui ne se sent
pas
complice de ses secrets desseins. Au reste, le livre s’achève par sa
38
issait son action. C’est peut-être qu’il n’y en a
pas
. Perken, comme Garine, est de ces êtres qui agissent par désespoir, p
39
sans doute le tempérament de leur auteur. Qui n’a
pas
remarqué que les portraits des meilleurs peintres ressemblent à ces p
40
t. L’homme qui pourrait se définir : « Dieu n’est
pas
, donc je suis » ; l’homme seul ; areligieux, relié à rien. Plutôt ave
41
nscendance où s’abîmer, d’où renaître. Je ne sais
pas
aujourd’hui le livre « bien pensant » qui pose avec une pareille acui
42
divines et humaines, n’eussent vraisemblablement
pas
fait encourir à notre auteur pareil ostracisme. Mais notre monde ne c
43
s gens les moins faits pour s’entendre : ce n’est
pas
un mauvais moyen de dégager la mentalité d’une époque — selon la dial
44
. Voici ce que nous savons : les hommes ne vivent
pas
comme un homme devrait vivre… — Être un homme nous paraît la seule en
45
ons éthiques, l’auteur part pour Aden. Quel n’est
pas
son étonnement de découvrir que ce lieu n’est qu’une « image fortemen
46
cune correction à faire ». D’ailleurs, il ne veut
pas
poétiser le tableau, car, pour lui, « être poétique, c’est avoir beso
47
ingué » et le « conforme » au vrai. Mais n’est-il
pas
grand temps de dépasser une réaction de vulgarité non moins artificie
48
, si je vois bien que le propos de M. Nizan n’est
pas
de nous rendre le goût de ce qui, en Europe, « allongeait la solution
49
évéler les culottes de chez Esders. » N’insistons
pas
sur ce Luther prêché par nos missions (c’est si vraisemblable !) mais
50
. G. Marcel. L’orgueil tout d’abord, je n’hésite
pas
à le déclarer. On m’arrêtera en me faisant observer que cet orgueil n
51
rêtera en me faisant observer que cet orgueil n’a
pas
un caractère personnel, puisque l’Esprit dont M. Brunschvicg nous ent
52
u’une transposition recèle de flatterie. Ce n’est
pas
tout : en fait l’idéaliste se substitue inévitablement à l’Esprit — e
53
ffrant comme lui de ce que « les hommes ne vivent
pas
comme un homme devrait vivre ». Mais alors, se dit-on souvent en lisa
54
pour annoncer son morne triomphe : « Vous n’avez
pas
su conjurer la malédiction du monde moderne, clame-t-on de toutes par
55
ance, nous voulons aller de l’avant, nous n’avons
pas
peur d’essayer vers la beauté de nouvelles routes. On nous connaît ma
56
et consciencieusement arriérés. Or nous n’étions
pas
raisonnables, nous faisions des projets dont on parlait, la nuit, dan
57
ière de notre ciel simplifié. Et voilà, n’est-ce
pas
, un ton et une ferveur qui rendront vaines beaucoup d’objections, ou
58
e d’« artistes protestants ». Mais cela n’empêche
pas
de rechercher ce que ces artistes peuvent avoir de commun, ce qu’ils
59
r foi réformée, — et si ces traits ne constituent
pas
, en définitive, les éléments d’un art protestant. Il eût fallu peut-ê
60
e Vaugirard nous invite à renoncer à ces clichés.
Pas
de trace de « puritanisme » chez des artistes si différents les uns d
61
ctrinal. Car, et c’est un paradoxe qui n’étonnera
pas
ceux que le problème de la création intéresse, l’artiste a besoin plu
62
us que quiconque de principes définis — je ne dis
pas
de cadres — qui lui servent de thèmes dans ses variations, d’appui da
63
rituelle qui préside à l’élaboration d’une œuvre.
Pas
de style religieux sans doctrine. Et plus la doctrine se relâche et s
64
mots, il y a des « sujets catholiques », il n’y a
pas
de « sujets protestants ». Mais, dira-t-on, il y a tous les sujets ch
65
ne doit être qu’un stimulant (une difficulté) non
pas
un poncif. L’idéal d’un artiste protestant, le seul auquel sa foi pui
66
le seul auquel sa foi puisse prétendre, ce n’est
pas
de réaliser un art « protestant » conforme à une doctrine, mais un ar
67
on nécessaire mais nullement suffisante. Ce n’est
pas
la peur du monde-termitière qui sauvera la condition humaine menacée
68
se — d’un rythme plus inégal aussi, il ne lui est
pas
inférieur par l’intérêt humain, et sa qualité d’émotion n’est pas moi
69
r l’intérêt humain, et sa qualité d’émotion n’est
pas
moins pure. C’est l’histoire de la vie d’une femme, et de la vie d’un
70
préface, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites
pas
à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient lu eux-mêmes le livre.
71
le livre. J’espère que les critiques ne le diront
pas
non plus ; mais je sais que c’est beaucoup leur demander. » Eh bien !
72
évocation de cette haute société anglaise ne soit
pas
dépourvue d’un charme qui attirera certains lecteurs, qui agacera un
73
permet à l’auteur autant qu’aux personnages de ne
pas
s’attarder à des considérations matérielles fastidieuses ; cela perme
74
ent sans issues : les acteurs du drame n’hésitent
pas
à louer une villa à Heidelberg ou à Séville quand la situation n’est
75
que les romans « mondains » de Baring ne manquent
pas
à cette tâche, et c’est là l’important. Le mérite le plus rare de ce
76
os affections ; parce que le sentiment ne souffre
pas
une ascension continue, mais une fois atteint le moment de sa perfect
77
et comme la morale du roman. Mais nous ne croyons
pas
qu’une œuvre de cette envergure comporte à proprement parler de moral
78
ton ni dans l’agencement des incidents. Ce n’est
pas
un auteur qui s’arroge un petit jugement dernier de ses personnages,
79
s, d’égoïsmes déçus, d’égoïsmes comblés, ce n’est
pas
le tragique d’une condamnation, mais celui, combien plus amer et nobl
80
sent que Baring attache une importance qui n’est
pas
uniquement « romanesque » — le mouvement du récit se ralentit, au con
81
ranlé sa foi, la princesse répond : « Je ne crois
pas
, j’espère que non ; bien qu’il soit difficile, quelquefois, me semble
82
ises. Ces deux respectables ladies, qui ne jouent
pas
d’autre rôle dans l’histoire, sont ridicules et conventionnelles à so
83
lée, cherchant une sécurité intérieure, ne trouve
pas
dans ces indignations sentimentales la réponse aux premiers troubles
84
rien, eux !) Comment Blanche ne se sentirait-elle
pas
attirée par la Rome papale, qui la console de la Rome de son mari et
85
’entrée de Blanche dans l’Église catholique n’est
pas
une conversion18, c’est une adhésion à ce qui lui semble être la véri
86
me paraît intolérable. — Elle l’est presque, mais
pas
tout à fait. Il faut l’accepter. Songez à l’agonie du Jardin des Oliv
87
r mener par le remords au bord du désespoir, mais
pas
plus loin. Et c’est ainsi que de ce roman au charme pénétrant et pre
88
au catholicisme ou l’inverse. On ne se convertit
pas
à quelque chose. On se convertit simplement. (Simplement…) — Il faut
89
gieux. 19. Soulignons qu’un pasteur ne parlerait
pas
autrement. 20. Pages 495-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte ren
90
s du mot, les successeurs du Christ ? Ne sont-ils
pas
plutôt des fonctionnaires payés par l’État et avides d’avancement ? L
91
avait exprimé le souhait formel que l’on n’ouvrît
pas
par ce roman la série de traductions de ses livres. Mais ce Journal,
92
il est l’œuvre la moins forte du Danois, n’en est
pas
moins, dans son dosage pré-gidien de cynisme et d’humanité un documen
93
ître que fut Nietzsche pour leurs aînés. Il n’est
pas
sûr que les « religions » y gagnent, mais la foi, certainement. Et «
94
téraire : pour nos critiques, les Alpes n’avaient
pas
d’histoire. Enfin, voici ce livre, point trop volumineux — il trouver
95
tudes que les autres contemplaient d’en bas ; non
pas
en curieux : en mystique. Pareille attitude ne surprendra pas un mode
96
ux : en mystique. Pareille attitude ne surprendra
pas
un moderne ; mais elle est unique dans la littérature française du xi
97
timent d’extase émerveillée auquel la folie n’est
pas
étrangère. » — « Cependant, le Mont-Blanc luit là-haut ; la Puissance
98
tables « élévations ». Mais tout ce lyrisme n’est
pas
dépourvu de grandiloquence ni de pieuse fadeur. La montagne, ne serai
99
un style alpestre dans la pensée. Ne pourrait-il
pas
informer d’autres pensées que les malédictions de Zarathoustra ? Quan
100
tienne d’atteindre la grandeur morale si elle n’a
pas
connu, ne fût-ce que par sa puissance de sympathie, la misère physiqu
101
communisme, comme son bien propre. Mais il n’y a
pas
là de quoi nous rassurer. Si la vie de Kagawa glorifie l’Évangile, el
102
es livres les plus significatifs de ce temps. Non
pas
que nous manquions de témoignages sur les conditions d’existence du p
103
e dans ces deux gros volumes si nourris, il n’y a
pas
deux lignes d’allure conventionnelle, deux lignes qui ne traduisent u
104
u’elle concrétise sous nos yeux. Certes, ce n’est
pas
une japonerie d’estampe ! Voici un échantillon du pays, au travers du
105
imée. Suicide et Osaka la nuit ! Il ne comprenait
pas
pourquoi ces deux mots lui semblaient avoir des rapports intimes et a
106
de ces affaires, tu ne seras toi-même, à la fin,
pas
bien éloigné du vulgaire. » Mais au même moment une autre voix intéri
107
urir Sanuki au logement ouvrier, et il ne pensait
pas
que la mort de son père fût particulièrement importante. Il avait app
108
ant tout lien avec le passé, comme on franchit le
pas
de la mort, il lutterait contre les conventions établies, les traditi
109
t jusqu’à lui tirer dessus, — ce qui ne l’empêche
pas
de les reprendre ensuite, chez lui, car il professe avec fanatisme la
110
r Eiichi. Eiichi garda le silence ; il ne voulait
pas
se laisser aller à la colère comme le Procureur. Au contraire, il en
111
leur vie, pensait Eiichi, il est impossible de ne
pas
leur témoigner de la sympathie. — Qu’est-ce que cela veut dire ? Pour
112
er sa critique et sans nulle complaisance. Il n’a
pas
de terribles remords, il a des remords. Il ne cherche pas à se rendre
113
erribles remords, il a des remords. Il ne cherche
pas
à se rendre intéressant à lui-même en poussant au noir le tableau, ou
114
raverses souvent fortuites qui les provoquent. Et
pas
trace d’ostentation dans son humilité ou dans son impartialité. C’est
115
attiré par le Christ. Il se disait que ce n’était
pas
dans la mer qu’il fallait se jeter, mais dans les merveilles du monde
116
er vague. Mais le sens chrétien primitif n’est-il
pas
, avant tout, le sens de la pauvreté ? Qu’un Kagawa nous force à médit
117
christianisme et capitalisme feraient bien de ne
pas
perdre de vue cet exemple. l. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
118
’a toujours paru plus rude que saine. Je ne pense
pas
qu’il faille opposer aux suggestions d’un moraliste trop subtil les v
119
dicts d’une moralité toute faite. Je ne me récrie
pas
et ne compte nullement désigner l’auteur de l’Immoraliste à la vindic
120
les honnêtes gens.) Ensuite, parce que je ne veux
pas
me laisser entraîner sur le terrain purement moral ou immoral où Gide
121
o magistrale et cruellement ironique. Je ne tiens
pas
du tout à imiter ce Père. Nul besoin de citer à la barre d’un jugemen
122
ent disproportionné à son objet. Que Gide ne soit
pas
si « mauvais » qu’on l’a dit, — ou qu’il a bien voulu s’en donner l’a
123
i, de propos délibéré, veut perdre sa vie, et non
pas
pour Christ, mais pour la rendre vraiment vivante, celui-là ne fait q
124
ante. Si des sophismes de ce genre n’apparaissent
pas
plus souvent chez d’autres « moralistes » c’est que ceux-ci sont moin
125
il semble qu’un esprit de cette classe ne devrait
pas
supporter qu’on l’engage. Mais qu’est-ce à dire lorsqu’on comprend qu
126
paysage intérieur ». « Je puis dire que ce n’est
pas
à moi-même que je m’intéresse, mais au conflit de certaines idées, do
127
) Mais un témoin si détaché de soi-même, n’est-ce
pas
nécessairement un faux témoin ? Étendons la signification de ce terme
128
ue considérable : que le bonheur de l’homme n’est
pas
dans la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir. Gide aurait-il
129
Je suis oiseau, voyez mes ailes. » Qu’il n’aille
pas
croire pourtant que désormais la vertu fera prime, les vices ayant ép
130
ces ayant épuisé leurs saveurs. La question n’est
pas
d’être vertueux, mais de faire la volonté de Dieu. Et ce que nous vou
131
olonté de Dieu. Et ce que nous voulons ce ne sont
pas
des exemples édifiants, mais des témoignages de responsabilités accep
132
prime son regret de ce qu’un tel titre ne réponde
pas
à son attente. Selon lui, c’est un « André Gide vu de Genève » qu’il
133
ardinal, était corsaire de son métier. N’oublions
pas
que depuis la destruction de l’Invincible Armada la mer devient aux t
134
eille souche maritime. Évidemment, cela n’en fait
pas
un Genevois, au contraire ! Mais n’oublions pas que toute l’œuvre de
135
t pas un Genevois, au contraire ! Mais n’oublions
pas
que toute l’œuvre de Loti est faite du morcellement et de l’adaptatio
136
u’il existe bel et bien un Loti vu de Genève, non
pas
sous la forme d’un ouvrage complet, mais d’un essai très fouillé et p
137
nsi le diagnostic du roman moderne ; ne serait-il
pas
frappant, en effet, d’appliquer ses dernières lignes à des œuvres réc
138
âme humaine, je pense, depuis qu’elle existe, n’a
pas
changé de nature, et, si elle paraissait autrefois plus simple, c’est
139
it ouvert, les secrets de la vie intime n’étaient
pas
révélés parce qu’on les cachait en Dieu et qu’une sainte pudeur en dé
140
faire le compte de leurs gloires ? Ne doivent-ils
pas
au contraire considérer celles-ci comme leur accusation perpétuelle ?
141
logètes se réclament volontiers, n’en constituent
pas
moins pour notre protestantisme un jugement indirect d’une impitoyabl
142
problème, à vrai dire, les dépasse, mais il n’est
pas
mauvais de l’actualiser, de le rétrécir, si de la sorte nous sentons
143
tout leur poids à quelque erreur interne, ne vont
pas
forcément à la ruine immédiate, dans notre monde tel qu’il est. Mais
144
iration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille
pas
les conjonctures sanglantes d’où naquirent les Tragiques d’un d’Aubig
145
à-vis du moralisme. Qu’on me comprenne : ce n’est
pas
à eux que j’en ai, mais à ce dont ils ont souffert. 34. Tout ceci ap
146
pellerait une foule de nuances. Mais il ne s’agit
pas
d’édulcorer. 35. Cf. A.-N. Bertrand, Protestantisme, p. 102, et tout
147
ues, les meilleurs de son époque. Cela ne donnera
pas
un portrait de Goethe, certes, mais une idée de l’importance du phéno
148
nstamment sa vie et son œuvre. Il n’y a peut-être
pas
d’individu plus significatif dans l’histoire de l’Occident moderne, c
149
c Eckermann que nous donnons dans ce numéro n’ont
pas
été choisis pour dissiper trop facilement une équivoque réelle, mais
150
sse avoir été cultivée par Goethe, ne prouve-t-il
pas
suffisamment l’inauthenticité de son christianisme ? Qu’est-ce qu’un
151
a plus parfaite avec Werther. Et nous ne manquons
pas
de témoignages écrits de cette époque qui permettent d’imaginer ce qu
152
vec les dévots — écrit-il de Strasbourg — ne sont
pas
très fréquents ici. Au début, je m’étais tourné passionnément vers eu
153
nnément vers eux ; mais il semble que ce ne doive
pas
être. Ils sont si cordialement ennuyeux quand ils s’y mettent que ma
154
ste », cette connaissance mystique, il ne tardera
pas
à découvrir qu’on n’y atteint qu’en outrepassant les limites normales
155
raison qui juge ce monde comme si Dieu n’existait
pas
, ou encore : comme si Dieu n’était rien d’autre que l’ensemble des lo
156
s le jugeons du point de vue d’un parti. Il n’est
pas
païen, pour la raison péremptoire qu’il n’y a plus de païen, au sens
157
quand elle juge le monde séparé de Dieu. Il n’est
pas
vrai de dire qu’un monde séparé de Dieu doit ou peut être envisagé co
158
x de la foi, constitue sa raison d’être. Il n’y a
pas
de neutralité du monde vis-à-vis de Dieu — à cause du péché. La réali
159
ment juger les actions d’un être que nous n’avons
pas
connu, alors que nous-même… Alors que Dieu seul juge. Si nous refuson
160
ries et les systèmes prônés par lui ne coïncident
pas
avec les idées, les théories et les systèmes dont nous jugeons urgent
161
tes. Mais nous ne sommes d’aucun parti et n’avons
pas
à utiliser qui que ce soit. Il suffit que nous puissions nous sentir
162
ire soit « chrétien » ou « païen » ? Nous n’avons
pas
besoin d’avoir raison (contre lui, contre les athées) ; nous n’avons
163
on (contre lui, contre les athées) ; nous n’avons
pas
besoin d’avoir beaucoup de grands hommes — ni même d’avoir quoi que c
164
réalisation personnelle, d’action éthique. Il n’a
pas
échappé à M. Benda que « le clerc moderne » (en tant qu’il se montre
165
la nécessité d’une pensée active, mais qui n’ont
pas
vu — qui n’ont pas encore vu — tout ce que cela implique. Ils voient
166
pensée active, mais qui n’ont pas vu — qui n’ont
pas
encore vu — tout ce que cela implique. Ils voient bien le vice de la
167
hir d’une « liberté » stérilisante. Ils ne voient
pas
à quel prix cet affranchissement devient possible ; ils ne voient pas
168
affranchissement devient possible ; ils ne voient
pas
encore qu’il faut choisir. Or, notre temps ne comporte qu’un choix pr
169
e seuls les chrétiens, en tant que chrétiens, non
pas
en tant que bourgeois, s’ils le sont, ont des raisons réelles et vala
170
au nom de valeurs tout intemporelles qui, n’étant
pas
religieuses, sont donc abstraites. Il ne suffit pas de dire à ses con
171
s religieuses, sont donc abstraites. Il ne suffit
pas
de dire à ses contemporains qu’ils ont tort de penser ceci ou cela av
172
tout cela qui agite le cœur des hommes. Ce n’est
pas
une férule : c’est un bon outil qu’il nous faut. Ce n’est pas son pes
173
le : c’est un bon outil qu’il nous faut. Ce n’est
pas
son pessimisme que je reproche à M. Thierry Maulnier. (Il serait fou
174
roche à M. Thierry Maulnier. (Il serait fou de ne
pas
le partager.) Je lui reproche de manquer d’exigence vis-à-vis de l’ho
175
is de l’homme ; de se borner à sa défense ; de ne
pas
voir que la vraie défense, c’est l’attaque. Nous avons moins besoin d
176
nes, d’immanence, de contingence, et l’on ne voit
pas
, dit M. Nizan, « comment ces produits tératologiques de la méditation
177
rlements et l’insolence des pouvoirs ; on ne voit
pas
à quoi mène la philosophie sans matière, la philosophie sans rime ni
178
genre de questions. Il n’y a aucune raison de ne
pas
leur donner de réponses ». Au fond, M. Nizan reproche à nos philosoph
179
clarer « non philosophique » tout ce qui ne tombe
pas
sous le coup de leurs techniques. On dira sans doute que l’auteur exa
180
’intérêt humain concret. On lui dira que ce n’est
pas
si grave, que le monde n’est plus mené par les philosophes, qu’il acc
181
tend travailler pour l’homme en général, il n’est
pas
moins clair qu’il tombe par là même sous le coup d’une critique sembl
182
vérité, la lecture du livre de M. Nizan n’inspire
pas
la certitude qu’il aime les hommes, qu’il aime aucun homme réel et co
183
e dans le sacrifice à une cause. Je n’insisterais
pas
, si ces traits ne me paraissaient communs à beaucoup de jeunes intell
184
uation de sa vie de chaque jour, si cet appel n’a
pas
trouvé la seule réponse possible et réelle dans le message évangéliqu
185
es ; s’ils prouvent qu’ils le savent. S’ils n’ont
pas
trop souvent cherché auprès de philosophes secrètement avides de prêt
186
danger qui nous purifiera. « Toute plante que n’a
pas
plantée mon Père céleste sera déracinée. » Et c’est en quoi, du point
187
gereusement ». Mais les marxistes n’y échapperont
pas
. Car celui qui refuse de penser le péché, refuse d’envisager l’ultime
188
nts à l’être concret. Seul l’Évangile — je ne dis
pas
les religions, ni leurs morales, ni leurs prêtres, ni tout leur appar
189
ction « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan cite
pas
mal de textes qui prouveraient le contraire. s. Rougemont Denis de,
190
Des romans, répondra-t-on, sans doute. Je ne suis
pas
du tout de cet avis. Et je crois distinguer à divers signes que mes c
191
s précisément, sur la civilisation actuelle n’est
pas
quelque chose qu’on esquive comme l’ennui, par de petits moyens. L’ho
192
ppelait cela de la « littérature difficile », non
pas
qu’une intelligence moyenne éprouvât des difficultés à suivre les dév
193
ite en grande partie par des hommes qui n’avaient
pas
eu le temps de se cultiver, est caractérisée par une facilité foncièr
194
que éclate, remplit nos vies, ou s’il n’y pénètre
pas
encore, les baigne d’une atmosphère menaçante dont il devient impossi
195
sphère menaçante dont il devient impossible de ne
pas
prendre conscience. Alors, toutes les nouvelles qui nous parviennent
196
désirs à peine conscients du grand public. On n’a
pas
cessé pour autant de publier des romans nouveaux, mais le fait est qu
197
couvrons. Retour à l’intelligence ? Oui, mais non
pas
à l’intellectualisme. Car, — et j’espère que le lecteur m’aura compri
198
s parle plus que du « désarroi actuel ». Il n’est
pas
d’expression plus juste, pour qui se borne à considérer notre époque
199
qui s’affrontent au milieu du désordre. Il n’est
pas
d’expression plus fausse, et même plus dangereuse, pour qui veut pren
200
aines époques ont connu la grandeur. Ce ne furent
pas
les moins corrompues de l’histoire, mais celles où la corruption perm
201
e, tout se simplifie aussitôt ; et si, faisant un
pas
de plus, nous posons la question de notre destin personnel en face de
202
s sont incompréhensibles et impensables. Ce n’est
pas
vrai ! C’est encore un vieux raisonnement que nous connaissons trop b
203
me est plus complexe ! Non, les problèmes ne sont
pas
si complexes, en réalité, ou s’ils le sont, osons les simplifier. Ce
204
ns les simplifier. Ce qui est difficile, ce n’est
pas
de voir le vrai, c’est d’oser les actes qu’il faut, et que nous conna
205
omplexités que nous créons à plaisir, qui ne sont
pas
dans la situation et qui sont autant de prétextes à refuser de prendr
206
refuser de prendre position, comme si ce n’était
pas
là, déjà, prendre une position, mais à coup sûr, la pire ! Nous nous
207
et non plus un refuge idéal. Ne nous en plaignons
pas
: le risque est la santé de la pensée. ⁂ Destin du siècle ! Expressi
208
La grande majorité de nos contemporains ne croit
pas
en Dieu et sait qu’elle n’y croit pas. Mais elle garde chevillé au cœ
209
ns ne croit pas en Dieu et sait qu’elle n’y croit
pas
. Mais elle garde chevillé au cœur le besoin d’obéir à des forces invi
210
, c’est peut-être Légion… Sans doute n’avons-nous
pas
toujours conscience de les servir. Vous me direz peut-être que, pour
211
le fait que Trotski est un Juif. Voilà, n’est-ce
pas
, deux points de vue inconciliables et contradictoires ! Sur le plan p
212
nous répondent, avec raison, que leur action n’a
pas
les apparences d’une évasion, d’une démission ; qu’ils n’ont pas fui
213
ces d’une évasion, d’une démission ; qu’ils n’ont
pas
fui les risques et qu’ils ont exposé leurs vies. Enfin, qu’ils sont a
214
t économique des siècles passés, quand ce ne sont
pas
des statistiques de phrénologues. Ce sont toujours des réalités passé
215
s par Dieu. » Cette petite histoire ne s’applique
pas
seulement aux partisans attardés de Darwin, mais aussi bien aux parti
216
ls s’éloignent de plus en plus. Mais j’ai beau ne
pas
croire, pour mon compte, à la réalité de tous ces mythes, j’ai beau n
217
te, à la réalité de tous ces mythes, j’ai beau ne
pas
croire qu’ils aient le droit de disposer de nos vies, je suis bien ob
218
coup de leur violence. Sans eux, nous ne saurions
pas
grand-chose des dieux du siècle, et peut-être aurions-nous un peu plu
219
Abrégeons, car, avec l’argent nous n’en finirions
pas
. L’argent est partout, il est dans tout, il est tout et tous le serve
220
les appartements sont pareils et qu’un homme n’a
pas
le droit de sortir dans la rue coiffé d’un chapeau de paille avant la
221
e la Déclaration des droits de l’homme, ne mérite
pas
qu’on le pleure. L’individu des libéraux, c’était, par excellence, un
222
se déclarer une épidémie de suicides, qui ne prit
pas
toujours la forme romantique du coup de revolver, qui prit même beauc
223
au destin des autres ; c’est parce qu’il n’avait
pas
de vocation, qu’il a voulu servir la vocation de sa race. La meilleur
224
siècle. Est-elle pessimiste à l’excès ? Ce n’est
pas
cela qu’il nous importe de savoir. Si j’ai simplifié le tableau, c’es
225
ssants sur nous. Dénoncer leurs méfaits, ce n’est
pas
encore leur échapper. Les nier purement et simplement, ou désirer leu
226
compter avec eux. Mais compter avec eux, ce n’est
pas
les diviser, ni abdiquer sous leur implacable destin. Ceux qui l’ont
227
et se rapporte à lui. Dans l’homme, la masse n’a
pas
plus de puissance que la personne. Dans l’homme, le choix peut avoir
228
stion grave, une question dernière que je ne veux
pas
esquiver. C’est une question qu’on pose souvent aux groupements révol
229
r la contrainte ou dans la liberté, vous ne ferez
pas
une société si vous n’avez pas, avant tout, retrouvé le rapport primi
230
rté, vous ne ferez pas une société si vous n’avez
pas
, avant tout, retrouvé le rapport primitif, le rapport véritablement h
231
ouvrit cette vérité que toute sa religion n’avait
pas
pu lui faire comprendre : le prochain, c’est celui qui exerce, en act
232
ssi la seule société possible. Ne nous y trompons
pas
: l’acte de la miséricorde, c’est l’acte le plus révolutionnaire qui
233
où réside le désespoir de l’homme qui ne connaît
pas
son destin. Après tout, l’homme désespéré, ce qu’il veut, ce n’est pa
234
tout, l’homme désespéré, ce qu’il veut, ce n’est
pas
une explication du désespoir qui le possède, mais c’est une consolati
235
le, c’est un homme incomplet, désuni. Et ce n’est
pas
la connaissance intellectuelle du destin de sa classe ou de sa race q
236
igentes ? Pour le juger il ne faudrait sans doute
pas
se fier au tirage moyen d’un ouvrage « difficile ». Seul, Bergson, av
237
n hebdomadaire ou un quotidien n’est, en réalité,
pas
un critique, mais un commentateur des goûts de son public. Bien loin
238
a philosophie est une activité qui ne le concerne
pas
. Il ne nie pas sa valeur intrinsèque. Ou, du moins, il ignore qu’il l
239
st une activité qui ne le concerne pas. Il ne nie
pas
sa valeur intrinsèque. Ou, du moins, il ignore qu’il la nie pratiquem
240
pourra-t-on l’ajouter après coup ? On ne complète
pas
un acte avec des considérations sur cet acte ; ou c’est que la philos
241
, à supposer qu’elle se produise, ne signifierait
pas
une révolution. Les évaluations morales du philosophe et les coutumes
242
que la collusion se produise. (L’hypothèse n’est
pas
absurde : elle s’est vérifiée en Allemagne, à propos de Spengler par
243
onc voudra les encourir ? Ceux-là seuls qui n’ont
pas
à subordonner la vérité de leur message aux calculs de l’opportunisme
244
éveiller quelques chrétiens. Leur office n’est-il
pas
de rappeler aux peuples où se trouvent les vraies valeurs, sans atten
245
à elle seule d’oser ce que les autres ne peuvent
pas
oser. C’est à elle seule d’entreprendre la confrontation générale des
246
t cette vie. C’est à elle, en particulier, et non
pas
au marxisme ni au fascisme, à conduire la critique des hérésies moral
247
nde que si d’abord il est obéissance ? Ce ne sont
pas
les catastrophes qui devraient effrayer le chrétien, mais le risque p
248
comment il le décrit : … l’impuissance qui n’use
pas
de représailles devient par un mensonge, la « bonté » ; la craintive
249
tience », parfois même « vertu » sans plus ; « ne
pas
pouvoir se venger » devient « ne pas vouloir se venger », et parfois
250
plus ; « ne pas pouvoir se venger » devient « ne
pas
vouloir se venger », et parfois même le pardon des offenses (« car il
251
orales dans lesquelles nous vivons. Je ne connais
pas
de plus salutaire leçon pour un chrétien d’aujourd’hui que ce chapitr
252
platonique qui est le contraire du courage et non
pas
de la cruauté ; un internationalisme qui n’est qu’une rancune contre
253
ifice, et, par ailleurs, qualité pratique (et non
pas
vertu) recommandée aux pauvres, et aux pauvres seuls, est désormais u
254
rigine de toutes les valeurs bourgeoises il n’y a
pas
la Loi, ni l’Évangile, il y a tout au contraire une sournoise révolte
255
te contre Dieu. L’homme du ressentiment, ce n’est
pas
le chrétien, c’est le bourgeois dont la morale usurpe l’apparence éva
256
; un de ceux pour lesquels philosopher ne figure
pas
l’activité de ceux qui n’en veulent point avoir. Son essai manifeste
257
ntiers dire que philosopher, c’est apprendre à ne
pas
se suicider. « On pourrait même dire que la possibilité permanente du
258
it qu’il y eût de l’être, que tout ne se réduisît
pas
à un jeu d’apparences successives et inconsistantes — ce dernier mot
259
ils se mettent à critiquer, comme s’ils n’étaient
pas
eux-mêmes en jeu ! Mais, dit l’auteur, « je ne puis me dispenser de m
260
paradoxale : « parce que l’âme sait qu’elle n’est
pas
à elle-même, et que le seul usage entièrement légitime qu’elle puisse
261
précisément à reconnaître qu’elle ne s’appartient
pas
; c’est à partir de cette reconnaissance qu’elle peut agir, qu’elle p
262
un peu rebutant de cet essai, ne nous empêcheront
pas
de voir qu’il y a là les éléments d’une critique pénétrante de nos mo
263
ère partie est un drame en quatre actes qui n’est
pas
à proprement parler une illustration de l’essai, mais qui est né dans
264
in idéalisme de la « vie intérieure ». Je ne vois
pas
où le recueillement décrit par M. Marcel trouverait sa place, entre l
265
lasphème assombrit toute sa vie ; il ne l’empêcha
pas
de faire fortune. Et c’est ainsi que Kierkegaard reçut en héritage de
266
ne, il la confia à l’un de ses frères, ne voulant
pas
avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mourut, à 42 ans, il n’en subsis
267
t signifier par là que ces ouvrages n’exprimaient
pas
encore la totalité de son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas e
268
lité de son message chrétien, et qu’il ne pouvait
pas
en assumer l’entière responsabilité devant Dieu et devant les hommes.
269
tait qu’un « poète à tendance religieuse » et non
pas
un « témoin de la vérité » ; c’est qu’il se faisait du christianisme
270
ncore, il faudrait que ce moi fût fondé. Ce n’est
pas
évident de soi, si l’on peut dire : les marxistes le nient avec plus
271
et la vertu, n’ont aucune réalité si chacun n’est
pas
à sa place là où la vocation de Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel homm
272
. Que va-t-on faire de lui, de ce héros, n’est-ce
pas
, des valeurs de l’esprit que justement l’on fait profession de défend
273
comme si la religion, de toute éternité, n’était
pas
au contraire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas mo
274
nion unanime accablera son fol orgueil : n’a-t-il
pas
écrit que la presse est de nos jours l’obstacle décisif à la prédicat
275
savoir d’un homme exerce sur sa vie.52 » Ce n’est
pas
le savoir ; ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en
276
sur sa vie.52 » Ce n’est pas le savoir ; ce n’est
pas
la puissance, mais la puissance du savoir en exercice. Il y a bien de
277
ruine ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc
pas
si pressés de défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est pas une
278
de défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est
pas
une distinction. Et lequel d’entre nous peut dire qu’il a calculé la
279
ent le matérialisme au nom des biens qu’ils n’ont
pas
su défendre ni davantage sacrifier. Ils affirment trop tardivement qu
280
affirment trop tardivement que « l’argent ne fait
pas
le bonheur », et qu’il existe d’autres biens que nulle violence ne pe
281
er le prendre parmi ceux-là pour qui l’esprit n’a
pas
à se défendre, mais bien à témoigner de son incarnation ; on ferait b
282
erait bien d’aller à ceux pour qui l’esprit n’est
pas
une espèce de confort, mais une aventure absolue et comme un jugement
283
être leurs souffrances seulement. Mais s’il n’est
pas
de hiérarchie possible en ces parages, le sacrifice y tient lieu de m
284
ence dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit
pas
d’applaudir à ses thèses pour apaiser ce regard qui nous perce, et si
285
Si l’Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n’a
pas
eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus charitables c
286
t à l’esprit une image dont le burlesque n’aurait
pas
déplu à l’humeur shakespearienne de notre philosophe. C’est l’image d
287
règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit
pas
devant le dictateur, ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si
288
s esprit, exactement comme si l’Esprit n’existait
pas
! Serons-nous des témoins ou des espions craintifs ? Attendrons-nous
289
ns toujours la dernière question. Nous ne croyons
pas
à l’esprit, nous préférons ne pas scandaliser ; nous croyons réelleme
290
Nous ne croyons pas à l’esprit, nous préférons ne
pas
scandaliser ; nous croyons réellement à l’opinion publique. Nous liso
291
n ! il souffre simplement de ce que tous ne l’ont
pas
admise) « … et il apporte sa consolation, et sur ce texte on nous fai
292
exte on nous fait des sermons, à nous qui n’avons
pas
voulu souffrir ». « Dans l’église somptueuse paraît le Très Vénérable
293
alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est
pas
le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule au dépens de l’extr
294
aient ici possibles ; que l’on écarte, au premier
pas
, trois mots qui faussent tout : anarchie, romantisme, individu. Il n’
295
l’Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous conformez
pas
à ce siècle présent, mais soyez transformés », dit saint Paul. Le sol
296
eut juger de ce monde, et s’y tenir comme n’étant
pas
tenu. Il n’est pas d’autre « réaction » contre « le siècle », pas d’a
297
de, et s’y tenir comme n’étant pas tenu. Il n’est
pas
d’autre « réaction » contre « le siècle », pas d’autre révolution cré
298
st pas d’autre « réaction » contre « le siècle »,
pas
d’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’esprit, s’ils ne
299
ice. Et tous nos appels à l’esprit, s’ils ne sont
pas
ce retour au Réel, ne sont que poursuite du vent, défection ou orguei
300
: hélas ! il serait faux de dire qu’ils n’en ont
pas
… Mais encore une fois, ce n’est pas échapper aux chimères publiques q
301
’ils n’en ont pas… Mais encore une fois, ce n’est
pas
échapper aux chimères publiques que de les dénoncer pour telles en ve
302
istence et selon sa misère ». Cette révolte n’est
pas
fondée dans la transformation effective du monde. Elle participe enco
303
la masse » n’est un aristocrate que s’il ne veut
pas
l’être. C’est qu’il se fonde sur sa vocation, et qu’il ne peut être l
304
de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est
pas
trouvé un seul soldat pour oser porter la main sur Caïus Marius, tell
305
cte. « Car une foule est une abstraction, qui n’a
pas
de mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lo
306
s de son voisin et non celles de la foule qui n’a
pas
de mains. » Tout seul en face du Christ, un homme oserait-il s’avance
307
l l’a eu. Il faut aller plus loin. La foule n’est
pas
dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps
308
nous témoignons de notre démission. La foule n’a
pas
d’autre existence et pas d’autre pouvoir que mon refus d’exister deva
309
démission. La foule n’a pas d’autre existence et
pas
d’autre pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le p
310
qu’elle doit être vécue en avant.60 » Semble-t-il
pas
que le temps court plus vite depuis un siècle ? C’est que la fuite de
311
devant l’instant présent se précipite. Ils n’ont
pas
lu Hegel, bien sûr, mais Hegel est dans tous nos journaux, Hegel domi
312
clercs bourgeois. Comment lui échapper ? N’est-il
pas
la voix même de cette Âme du monde, cet Esprit de la Forme qui se cro
313
t n’est rien que le péché, mais le péché n’est-il
pas
notre réalité, notre réalité sans cesse menacée par l’Esprit de trans
314
, je reste bien tranquille. Ce « moi pur » ne met
pas
en cause mon désespoir, ou si l’on veut, je peux rêver dans le sommei
315
vie. Tu te croyais un moi : témoigne que tu n’es
pas
foule, imitation et simple objet des lois du monde. La foule attend :
316
ans doute, mais c’est le sort commun, tu ne cours
pas
grand risque. Si tu dis non, si tu agis, elle te tuera peut-être, qui
317
, le compromis se justifie… Mais si ton moi n’est
pas
à toi ? S’il est ta vocation reçue d’ailleurs, et si tu l’as reçue en
318
. Et, d’autre part, l’acte du « solitaire » n’est
pas
de ceux dont nous ayons à développer les conséquences. Ou bien il est
319
en tous temps, le malheur de l’époque ne provient
pas
de ce qu’elle est « sans Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut ja
320
gences concrètes de l’esprit ? Mais ne fallait-il
pas
qu’il ait connu de grandes aides pour oser nous montrer la vanité de
321
raité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai
pas
, ici, sur l’aspect philosophique de cette opposition, que Jean Wahl a
322
i exceptionnel que le martyre ? « Nous ne pouvons
pas
tous devenir martyrs ! » Certes, répond Kierkegaard, mais il vaudrait
323
is il vaudrait mieux dire : « “Moi, je ne le puis
pas
.” Et s’il est fou de penser que tous doivent l’être, il est encore be
324
otidienne est si peu dramatique, cela ne signifie
pas
que les questions dernières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’
325
ur. J’ai d’autant plus envie de le dire qu’on n’a
pas
annoncé sa parution à grand fracas, et qu’à ma connaissance, tout au
326
resque personne encore n’en a parlé. Ce qui n’est
pas
très étonnant, d’ailleurs. Il s’agit d’une œuvre allemande, d’un aute
327
dire quelque chose — quelque chose qui ne plaira
pas
au public habituel des prix Goncourt —, et qui le dit avec une puissa
328
livre passionnant et presque obsédant, ne suffit
pas
à expliquer l’impression de grandeur brutale et grave à la fois qui d
329
été chassés de leur pays par une crise qui n’est
pas
seulement économique, par une crise qui atteint à la fois leur attach
330
le plus profond. Ce dont ils souffrent, ce n’est
pas
seulement de manquer de travail et de ne pas gagner leur pain, mais c
331
’est pas seulement de manquer de travail et de ne
pas
gagner leur pain, mais c’est surtout de constater que l’Allemagne, po
332
e, employé de bureau ; le dernier, paysan. On n’a
pas
voulu d’eux, là-bas. Et les voici lancés dans une vie d’aventures qu’
333
lancés dans une vie d’aventures qu’ils n’avaient
pas
voulue, qui les détourne de toutes leurs espérances. Ce n’est point q
334
nous affirmer que par le sacrifice… Il ne s’agit
pas
de ces sacrifices dont on s’acquitte avec son argent ou avec son trav
335
gens qui vivent dans l’aisance, celle-là ne vaut
pas
un clou. Mais la communauté des gens cimentés par le malheur, ça c’es
336
ns les dernières phrases de Pillau, n’apparaît-il
pas
lié au seul malheur des hommes ? Et n’est-ce point là le vrai tragiqu
337
Sud fait mesurer la déchéance d’une race qui n’a
pas
su se garder pure. Alors ? Serait-ce bientôt l’heure de l’Allemagne ?
338
reux dans les épreuves qu’il traverse. Ce ne sont
pas
les journaux qui nous apprendront tout cela. Il faut lire Destin alle
339
eux, des tortures dont les héros de Malraux n’ont
pas
toujours renoncé à faire de la littérature. On comprend bien que je n
340
la littérature. On comprend bien que je n’oppose
pas
ici le nationaliste au communiste. Je ne partage pas plus les idées r
341
ici le nationaliste au communiste. Je ne partage
pas
plus les idées racistes d’Edschmid que les idées marxistes de Malraux
342
ts trop petits. 63. Il est curieux de noter que
pas
une seule femme n’apparaît dans tout le roman. 64. Je ne sais quel s
343
hilosophe, le moraliste, le politique. Je ne vois
pas
de meilleur moyen de donner aux lecteurs de Foi et Vie une idée, mê
344
venir puissent produire quelque chose qui ne soit
pas
, dès maintenant et depuis 1800 ans, à la disposition de chacun. Si ma
345
n croirait presque lire du Kierkegaard ! N’est-ce
pas
Kierkegaard, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzsche, partait en
346
nt apparemment de cet événement éternel. N’est-il
pas
fort étrange et humiliant, qu’il faille un incroyant pour nous rappel
347
us rappeler que le salut, pour le chrétien, n’est
pas
dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est venu sur l
348
que me souffle : “Et après ?” Mais je ne l’écoute
pas
et trouve malgré tout ces chiffres consolants. » Au salut par l’étern
349
oujours une seconde dentition. Et celui qui n’est
pas
mort une bonne fois aux « croyances » héritées sans examen de son mil
350
ents ou par sa peur de la réalité, celui-là n’est
pas
né à la foi. Il n’a pas la mâchoire solide. (Mais je vois bien que Ni
351
a réalité, celui-là n’est pas né à la foi. Il n’a
pas
la mâchoire solide. (Mais je vois bien que Nietzsche voulait dire aut
352
important que la Sainte-Cène. Kierkegaard n’eût
pas
mieux dit. « Pensées qui blessent — pour édifier » — c’est ainsi qu’i
353
e inévitablement d’une crise que la foi ne résout
pas
(en lui substituant une autre crise plus radicale et salutaire) c’est
354
est mauvaise, dit le christianisme : ne serait-il
pas
quelque chose contre nature ? Sinon, il serait, selon son propre juge
355
quelque chose qui doit être surmonté » ? Il n’y a
pas
que les chrétiens pour ne pas croire assez à ce qu’ils croient, ou s’
356
rmonté » ? Il n’y a pas que les chrétiens pour ne
pas
croire assez à ce qu’ils croient, ou s’imaginent croire. Le repentir
357
Le repentir ! Le remords ! Le chrétien ne pense
pas
à son prochain, il est beaucoup trop occupé de soi-même ! Quelle que
358
l’opposition du péché et de la foi. « Je ne fais
pas
le bien que j’aime, mais je fais le mal que je hais. » C’est pourquoi
359
qui est insupportable aux hommes. Ne voyons-nous
pas
au contraire le monde contemporain entièrement dominé par une religio
360
ie, de « l’intensité » de la vie ? Ne voyons-nous
pas
cette mystique de « l’intensité prise comme but », c’est-à-dire cette
361
a famille patriarcale ». Comme si l’on ne pouvait
pas
soutenir l’inverse ! et avec beaucoup plus de vraisemblance et même d
362
u, tout en croyant le servir. » Formule qui n’est
pas
valable pour le seul pape de Rome et pour les seuls conciles. Les gra
363
s grands mouvements fascistes ne se réclament-ils
pas
, eux aussi, d’un « spirituel » préalablement « mis au pas » ? Et ne r
364
aussi, d’un « spirituel » préalablement « mis au
pas
» ? Et ne retrouvons-nous pas cette même forme d’esprit sur un autre
365
alablement « mis au pas » ? Et ne retrouvons-nous
pas
cette même forme d’esprit sur un autre plan, dans le communisme russe
366
cience, qui est son Dieu. On sait aussi qu’il n’a
pas
hésité à condamner la théorie d’Einstein parce qu’elle contredisait l
367
trop intéressées, de toutes ces choses. N’est-ce
pas
ce « Dieu moral » qui détourna plusieurs générations des églises où o
368
a Réforme ? D’autres, moins exigeants, n’hésitent
pas
à soutenir que Luther fut un démagogue, un exploiteur de l’éternel re
369
ue littéraire connu, dont les revues n’hésitèrent
pas
lorsqu’il parut (en 1936) à louer la mesure et la sérieuse informatio
370
rançaises de théologie protestante. Il n’en reste
pas
moins que l’ignorance ou la méconnaissance courantes à l’égard de Lut
371
es thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont
pas
traités en forme, c’est qu’ils ne constituent pas un système, au sens
372
pas traités en forme, c’est qu’ils ne constituent
pas
un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent tr
373
arfois même prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a
pas
du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de l
374
ont le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage
pas
la foi de Paul et des apôtres. D’abord, le langage scolastique, qui n
375
ôtres. D’abord, le langage scolastique, qui n’est
pas
proprement luthérien, mais que Luther est obligé d’utiliser pour débr
376
la conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera
pas
de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du
377
n n’arrive que selon sa prévision. Luther ne pose
pas
seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternell
378
’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu
pas
toi-même agi par de puissantes forces sociales, historiques et économ
379
économiques ? Toute ta science ne s’occupe-t-elle
pas
, justement, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Ce
380
Si ton effort aussi était prévu ? Pourrais-tu ne
pas
le fournir ? Et si tu décidais : « Je suis, donc Dieu n’est pas !70 »
381
? Et si tu décidais : « Je suis, donc Dieu n’est
pas
!70 », qui t’assurerait que cet acte de révolte échappe à l’éternelle
382
ait qu’en prononçant ces mots, tu ne prononcerais
pas
sur toi-même l’arrêt éternel de Dieu te rejetant vers le néant, en so
383
r toi ? Fermer les yeux sur une réalité, ce n’est
pas
la supprimer objectivement. Mais c’est peut-être se priver de son sec
384
l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce
pas
justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité qui vien
385
mmobile, de statique ? Qui nous dit qu’elle n’est
pas
, au contraire, la source de tout acte et de toute création, une inven
386
omesse, une prière précise et instante, ne vit-il
pas
ce paradoxe et ce mystère : croire que « l’Éternel est vivant », croi
387
u de ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît
pas
de « temps », il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais, au
388
r l’Éternel ne connaît pas de « temps », il n’est
pas
lié comme nous à une succession. Mais, au contraire, nos divers temps
389
», et notre crainte du « fatalisme » ne reposent
pas
, le plus souvent, sur cette erreur des plus grossières ? … C. M. — O
390
e qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons
pas
dialogué en vain, si nous avons pu dégager l’alternative du libre arb
391
l’Éternel qui commande, — ou c’est moi. Il n’y a
pas
là de difficultés intellectuelles. Il n’y a que la résistance acharné
392
ême, — il me paraît que l’opinion de Luther n’est
pas
sujette à de sérieuses objections. Et la démonstration purement bibli
393
e chrétien la vérité d’un paradoxe que Luther n’a
pas
inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a f
394
au risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a
pas
envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier
395
st clair lorsque l’on a compris que Luther ne nie
pas
du tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse s
396
ologie, littérature et scolastique. Il n’en reste
pas
moins qu’aux yeux de la raison — cette folle comme le répète Luther —
397
culté ; ou si, au contraire, ils ne la retrouvent
pas
, mais dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catho
398
ccord d’un certain nombre de bonnes volontés, non
pas
l’élan d’une volonté précise et combative. Elles sont un respectable
399
ive. Elles sont un respectable résultat, mais non
pas
un point de départ. Sans doute garderont-elles une valeur historique.
400
oins acceptable de l’autre. Sans doute n’était-il
pas
possible de faire davantage à ce moment. En fait, on a examiné la sit
401
foi ou de leur ambition, la plus profonde, et non
pas
des données et des aspirations plus ou moins exactement connues ou su
402
e ce qu’il est, et de sa foi constitutive. Il n’a
pas
à emprunter ici et là pour composer une mosaïque de mesures désirable
403
lexible conséquence. Résumons-nous : il ne s’agit
pas
d’adopter une politique accidentellement ou indirectement « chrétienn
404
complet. Il s’ensuit que dans leur plan, il n’y a
pas
de solution possible. Ils sont inconciliables parce que, de la combin
405
t idéologique et religieux résultent des mises au
pas
de plus en plus indiscrètes et des schismes multipliés. Pour résoudre
406
que pourrait suggérer ce titre : nous ne voulons
pas
parler d’une « théologie œcuménique », synthèse utopique des théologi
407
le rejet de l’hérésie unitaire. Certes, il n’est
pas
de pire menace pour le mouvement œcuménique que l’utopie et la tentat
408
liques indiscutables. (Pour ma part, je n’en vois
pas
de meilleur que la première Épître aux Corinthiens : c’est dans ses a
409
dère que la diversité des vocations divines n’est
pas
une imperfection de l’union, mais sa vie même. Un deuxième trait, com
410
appelé ici : la théologie de l’œcuménisme ne vise
pas
à démanteler les orthodoxies existantes, dans les diverses Églises, m
411
n d’autres termes, l’appel à l’union ne s’adresse
pas
aux dissidents virtuels de chaque Église, mais à leurs membres les pl
412
e, lequel est au ciel à la droite de Dieu, et non
pas
sur la terre, dans telle ville, ou dans tels écrits, ou dans tel prop
413
tiquement puis théoriquement absolutisé, il n’y a
pas
de recours ou d’appel possibles de la part du fidèle. Il doit se soum
414
ebours, au lieu d’être réformée, je n’épiloguerai
pas
ici sur l’unité d’organisation romaine, considérée comme nécessaire a
415
ence dogmatique. Car l’harmonie des membres n’est
pas
une tolérance, mais une nécessité vitale. Le poumon n’a pas à « tolér
416
lérance, mais une nécessité vitale. Le poumon n’a
pas
à « tolérer » le cœur ! Il doit être un vrai poumon, et dans cette me
417
Notons aussi que les Églises qui ne représentent
pas
spirituellement une fonction distincte, mais seulement la division ou
418
’abord avec l’intelligence et la raison, ne tarde
pas
à affaiblir le lien social. Il s’oriente vers l’anarchie. À ce moment
419
e individualisme et dictature, l’opposition n’est
pas
aussi profonde qu’on l’imagine. Il s’agit plutôt d’une succession iné
420
our mieux accomplir son unification, sa « mise au
pas
». C’est avec la poussière des individus que l’État fait son ciment.
421
toutes les initiatives individuelles. N’admettant
pas
de recours au-delà de son pouvoir, il se prive de toute inspiration c
422
locales ou « cellules ». Celles-ci ne se fondent
pas
sur le passé ou sur des origines communes : « Il n’y a plus ni Juif n
423
n’y a plus ni Juif ni Grec. » Elles ne se fondent
pas
sur la classe ou la race, ni sur quelque autre réalité collective. Le
424
quelque autre réalité collective. Leur lien n’est
pas
terrestre d’abord, ni leur chef : il s’est assis au ciel à la droite
425
à la droite de Dieu. Leur ambition non plus n’est
pas
terrestre : elles attendent la fin des temps. Et cependant, elles con
426
e de l’Éternel. Cet homme d’un type nouveau n’est
pas
l’individu grec, puisqu’il se soucie davantage de servir que de se di
427
avantage de servir que de se distinguer. Il n’est
pas
non plus le simple rouage, la simple fonction dans l’État qu’était le
428
ncore, insistons sur ce point : la personne n’est
pas
un moyen-terme entre l’individu trop flottant et le soldat politique
429
maladies. Dans le plan humain immanent, il n’y a
pas
d’équilibre possible entre l’anarchie et l’unité forcée, l’individu e
430
lle d’y faire entendre sa voix. Si cela ne suffit
pas
, on peut changer de groupe. L’on n’est donc pas isolé, comme l’indivi
431
t pas, on peut changer de groupe. L’on n’est donc
pas
isolé, comme l’individu se trouve isolé dans une grande ville moderne
432
un vaste État centralisé. D’autre part, on n’est
pas
non plus tyrannisé par une loi rigide et uniforme, puisque dans une f
433
glises » et par « régions ». Enfin nous ne devons
pas
hésiter à compléter notre tableau en indiquant au moins ceci : que le
434
ns vouloir également le fédéralisme, ce serait ne
pas
accepter vraiment l’œcuménisme, j’entends avec toutes ses conséquence
435
es conséquences. Car la foi sans les œuvres n’est
pas
la foi. Note. — On s’étonnera peut-être de ne pas voir figurer le
436
la foi. Note. — On s’étonnera peut-être de ne
pas
voir figurer le terme de démocratie dans ce qui précède. C’est qu’il
437
trop graves malentendus et abus. L’œcuménisme n’a
pas
à les reprendre à sa charge. Et les peuples européens ne sont nulleme
438
qu’une période de chaos étatisé ; je ne dis même
pas
de « révolution ». Car pour qu’une révolution se déclenche, il faut u
439
urchill est de faire la guerre. Mais il ne pourra
pas
la gagner réellement s’il ne propose rien aux peuples de l’Europe. Or
440
n aux peuples de l’Europe. Or il dit qu’il n’en a
pas
le temps… Quant au rôle de Staline, il paraît être de profiter de la
441
e autorité nouvelle. Si les Églises n’y répondent
pas
, personne d’autre, je le crains, ne répondra. Avant même de se demand
442
oivent. Mais les deux termes ne se confondent-ils
pas
dans la réalité de la foi ? Certes ! Si les Églises sont fidèles à le
443
a toujours été réelle — même lorsqu’elle n’était
pas
strictement établie par la loi. De même les devoirs de la vocation pe
444
affaiblie dans ces pays, cette carence ne s’y est
pas
traduite par l’éclosion d’une anti-religion totalitaire, mais par un
445
ubsistant dans les pays où les Soviets ne règnent
pas
, sont en voie de divergence et non de convergence, sur le plan intern
446
is collaborer avec les conservateurs anglais, non
pas
avec les syndicalistes russes, ni même américains, pour ne donner qu’
447
une lourde responsabilité humaine, et, n’hésitons
pas
à le dire, une vocation. 4. La renaissance liturgique qui va de pair,
448
ivante, celle qui rassemble les personnes, et non
pas
celle qui fond, en une masse informe et grossièrement encadrée, les i
449
ciliation des adversaires actuels. Il ne se fonde
pas
sur un compromis entre des erreurs opposées, mais sur une attitude ce
450
vérités égarées dans les deux camps. (N’oublions
pas
que l’on combat, de part et d’autre, sans grand espoir mais avec une
451
union des saints. Cette communauté ne se révélera
pas
dans des congrès, mais se manifestera dans une action risquée. De mêm
452
fronter maintenant. 73. Note de 1946 : Je n’ai
pas
un mot à changer au diagnostic qui suit. ab. Rougemont Denis de, «
453
des catastrophes (avril 1977)ad ae Tout ne fut
pas
toujours de notre faute. Ils souffraient de famine quand nous n’étion
454
te. Ils souffraient de famine quand nous n’étions
pas
nés. Ils meurent encore de faim, mais en bien plus grand nombre — c’e
455
qu’un Occident dominateur et sans scrupules, non
pas
perdant et devenu sage. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en refusant de
456
? Et qui va le prendre en charge ? — Je ne serais
pas
tenu de répondre à ces questions, m’étant donné pour tâche de faire v
457
uvoir de le faire peut-être un jour… Je n’en vois
pas
un seul qui ait risqué l’expérience, dont rien ne prouve qu’elle n’eû
458
é l’expérience, dont rien ne prouve qu’elle n’eût
pas
réussi. Mais je ne vais pas me dérober à une question que je ne cesse
459
prouve qu’elle n’eût pas réussi. Mais je ne vais
pas
me dérober à une question que je ne cesse de me poser. Vous demandez
460
encore, pour la raison que les régions n’existent
pas
, ou seulement à l’état de nécessités vitales et ça ne vote pas. Qu’on
461
ment à l’état de nécessités vitales et ça ne vote
pas
. Qu’ont fait tous nos gouvernements, avertis par le club de Rome ? Et
462
? Ils sont encore « nationaux » avant tout, donc
pas
plus régionaux qu’européens. Leur but est d’accéder au pouvoir exista
463
ses fauteuils, de manipuler ses commandes, et non
pas
de le modifier radicalement, encore moins de créer un tout autre pouv
464
’ensemble passif des téléspectateurs, on n’y voit
pas
mieux les régions qu’on n’y a su voir venir les guerres mondiales, la
465
— Mais la Jeunesse ? — Pour autant qu’elle n’est
pas
un mythe journalistique, je la vois partagée dans sa majorité entre d
466
passant pour « révolutionnaire ». On ne s’occupe
pas
encore de l’Europe, ni de régions, ni de la création d’un pouvoir neu
467
’ils sont au service des marchands d’armes, n’est
pas
telle qu’ils ne tirent de pareils résultats des conclusions d’un sain
468
ans qu’il y a des hommes à Histoire, et qui n’ont
pas
trouvé mieux que la guerre pour résoudre leurs différends, on ne voit
469
guerre pour résoudre leurs différends, on ne voit
pas
ce qui pourrait justifier l’espoir fou qu’ils deviennent raisonnables
470
nt pessimiste ? — Pessimiste, optimiste, cela n’a
pas
de sens en soi. Je ne cesserai de me sentir optimiste tant que je ver
471
en soit d’ailleurs le succès ! Attitude qui n’est
pas
différente de celle que j’annonçais dans ma jeunesse sous le titre de
472
le pire, mais je sais bien que vous ne me suivrez
pas
— pas assez tôt et pas en nombre suffisant. Il reste à la réalité de
473
e, mais je sais bien que vous ne me suivrez pas —
pas
assez tôt et pas en nombre suffisant. Il reste à la réalité de vous i
474
ien que vous ne me suivrez pas — pas assez tôt et
pas
en nombre suffisant. Il reste à la réalité de vous imposer ce que le
475
elles sont assez grandes pour réveiller le monde,
pas
assez pour tout écraser, je les dirai pédagogiques, seules capables d
476
lorsque l’on commence trop tôt. Mais je ne vois
pas
ce qu’il serait possible, aujourd’hui, de « commencer trop tôt » : to
477
catastrophes n’apprendront rien à ceux qui n’ont
pas
vu où il faut aller, et donc n’en cherchent pas les voies et ne les i
478
t pas vu où il faut aller, et donc n’en cherchent
pas
les voies et ne les inventeront jamais. « Pas de vent favorable pour
479
ent pas les voies et ne les inventeront jamais. «
Pas
de vent favorable pour qui ne sait pas où il va », disait Sénèque. Ma
480
jamais. « Pas de vent favorable pour qui ne sait
pas
où il va », disait Sénèque. Mais pour celui qui sait, tout est possib
481
qui fut un jour notre vie menacée. Mais il n’est
pas
de prévision d’avenir meilleur qui ne passe par un homme meilleur. Ca
482
espérées, ferme assurance de celles qu’on ne voit
pas
». Mais à l’aide d’appareils scientifiques, on ne peut voir que du pa
483
ous, — non certes dans nos chromosomes : n’allons
pas
nous cacher une fois de plus derrière les arbres, aux forêts du passé
484
e votre révolution, c’est le même mot. Je ne vais
pas
vous demander de devenir tous des saints. (Pourtant, ce serait la sol
485
ts. (Pourtant, ce serait la solution.) Je ne vais
pas
vous dire : — Aimez-vous ! (même remarque). Mais seulement : — Rempla
486
pelle la solidarité. Or ce changement n’adviendra
pas
dans le réseau des relations humaines, dans la cité, s’il ne s’est op
487
orce et dans la plénitude de son sens. (Qui n’est
pas
limité à « devenez chrétiens ! ». Isaïe n’était pas chrétien.) Dira-t
488
s limité à « devenez chrétiens ! ». Isaïe n’était
pas
chrétien.) Dira-t-on que l’on peut partager telles idées sur les méfa
489
éaire (les unités de base simplement n’atteignant
pas
la masse critique) ce n’est rien de moins que se tourner vers des fin
490
à ces buts — recréons la communauté ! Ce ne sera
pas
encore la fin de la peine des hommes, la vie sans poids. Pas encore l
491
la fin de la peine des hommes, la vie sans poids.
Pas
encore le Jour éternel. Mais quelque chose comme le miracle du réveil
492
sens. C’est pourquoi cette génération ne recevra
pas
d’autre oracle que celui d’Isaïe à Séir, c’est de lui qu’elle devra t
493
ra tirer son espoir et sa résolution. Et ce n’est
pas
la promesse d’une fin de l’Histoire mais d’une rénovation de l’aventu