1
. Il répugne à admettre qu’une époque entière ait
pu
se tromper, et se tromper mortellement. Il suffit pourtant de regarde
2
le progrès de sa production, d’année en année. On
pourrait
ajouter à ces chiffres celui des milliards qu’il possède, ou plutôt q
3
dustriel du monde ; le plus riche, au point qu’il
peut
parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. S
4
nry Ford et des livres qui les répandent. L’on ne
pourra
qu’y applaudir, semble-t-il, en souhaitant que les industriels europé
5
Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on
puisse
poser à notre temps. II. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de
6
netteté et cette décision qu’une passion contenue
peut
donner à l’homme d’action. Enfin, le voici en mesure de produire des
7
re des quantités énormes d’autos. Seulement, pour
pouvoir
continuer, il faut vendre ; dans l’intérêt de la production, il faut
8
la répétition, on fait croire aux gens qu’ils ne
peuvent
plus vivre heureux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de F
9
utilité publique. À chaque page de ses livres, on
pourrait
relever les sophismes plus ou moins conscients par lesquels il préten
10
la va bien plus profond, cette tromperie-là. Elle
peut
amener, en se généralisant, une sorte de suicide du genre humain, par
11
comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne
peut
voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche le
12
réer de besoins et de loisirs. Or, l’industrie ne
peut
subsister qu’en progressant. Mais la nature humaine a des limites. Et
13
t le temps approche où elles seront atteintes. On
peut
se demander jusqu’à quel point Ford est conscient des buts et de l’av
14
mon compte, je crois que l’idée fixe de produire
peut
très bien envahir un cerveau moderne au point d’en exclure toute cons
15
soins. » — Ford se moque de la philosophie. Il ne
peut
empêcher que son attitude ne porte un nom philosophique : c’est au pl
16
pour souligner ce hiatus étrange : l’homme qu’on
pourrait
appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur
17
ourgeoisie moderne c’est de croire que les choses
pourront
aller ainsi longtemps encore. On se refuse à l’idée d’une catastrophe
18
plus difficile et la plus grave : celle qu’on ne
peut
faire qu’au nom de l’Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de no
19
rit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’en
pourrait
citer un exemple individuel ? Nous savons assez en quel mépris l’homm
20
t ira bien. (On pense que les formes de la morale
peuvent
exister sans leur substance religieuse.) L’homme moderne manie les ch
21
ns religieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne
peut
plus situer son effort individuel dans le monde, lui attribuer sa vér
22
que a révélé des exigences telles que l’Esprit ne
peut
les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui se
23
re grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on
pourrait
appeler les classes privilégiées de l’esprit : fortunes oisives ou mi
24
is possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne
pouvez
servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂ Je ne pense pas qu’une at
25
lement funestes, également démesurées, l’homme ne
peut
subsister qu’en tant que son génie parvient à composer les deux péril
26
stration des puissances de nature inhumaine. Nous
pourrons
définir un tel humanisme : l’organe d’équilibre de la civilisation. N
27
e scientifique. Cherchant des lois, la science ne
peut
trouver que des déterminismes. Soumettre l’esprit à ses méthodes, c’e
28
Seul un parti pris constant en faveur de l’esprit
peut
maintenir l’équilibre de l’esprit et de la matière. L’humanisme moder
29
rtain qu’il a perdu son ascendant. D’ailleurs son
pouvoir
, s’il en eut, ne s’étendit guère au-delà des limites du monde roman.
30
’homme se propose ont ceci d’insuffisant : qu’ils
peuvent
être atteints. Mais ce qui parfait la stature de l’homme, c’est l’eff
31
r : il compte y découvrir des bas-reliefs dont il
pourrait
tirer un prix considérable. Sur le bateau qui l’amène à pied d’œuvre,
32
te, le livre s’achève par sa mort, sans qu’on ait
pu
distinguer nettement à quels mobiles extérieurs obéissait son action.
33
eusement la révolte d’un être pour qui la mort ne
peut
être qu’une « défaite monstrueuse ». Ainsi les incidents pathétiques
34
de lui trouver un sens dans la mort. L’homme qui
pourrait
se définir : « Dieu n’est pas, donc je suis » ; l’homme seul ; arelig
35
utant qu’elle n’invente ou qu’elle ne stylise. On
peut
dire, avec plus de louange d’ailleurs que d’ironie, qu’elle touche à
36
au Tonkin. Et non Bouddha13. — La liberté est un
pouvoir
réel et une volonté réelle de vouloir être soi. Ayant ainsi esquissé
37
onnaît ici la thèse marxiste, dont le moins qu’on
puisse
dire est qu’elle sent son xixe siècle. On peut lui faire un grief pl
38
puisse dire est qu’elle sent son xixe siècle. On
peut
lui faire un grief plus grave : elle subordonne toute réforme à une p
39
ielles de la vie humaine. Je crois que l’homme ne
peut
être transformé que spirituellement. Et cette révolution-là a l’avant
40
les » encore plus vagues d’ailleurs que ce qu’ils
peuvent
imaginer de la religion. C’est une forme aiguë de ce que les Anglais
41
lie : un astronome chrétien. Comment un astronome
peut
-il croire à l’Incarnation ou aller à la Messe ? On n’aura d’autre res
42
— et il l’est — aucun bouleversement matériel n’y
pourra
rien, si radical soit-il. Un pessimisme aussi féroce que celui de MM.
43
a n’empêche pas de rechercher ce que ces artistes
peuvent
avoir de commun, ce qu’ils doivent à leur origine ou à leur foi réfor
44
’artistes exposassent pour qu’une réponse valable
pût
être esquissée. Car, avouons-le, du fait même de la nouveauté que rep
45
organisé s’il le faut dans de plus vastes locaux,
pourra
donner accès à un ensemble aussi complet que possible d’artistes nés
46
le d’artistes nés dans le protestantisme. Et l’on
pourra
se demander alors : qu’y a-t-il de spécifiquement protestant chez ces
47
écrire, dès à présent, un art protestant de fait,
peut
-on, par contre, le définir idéalement ? Il nous semble que cela suppo
48
ns équivoque ce qu’est le protestantisme avant de
pouvoir
trancher de ce que doit être un art qui l’exprime. En d’autres termes
49
al d’un artiste protestant, le seul auquel sa foi
puisse
prétendre, ce n’est pas de réaliser un art « protestant » conforme à
50
es comme le bien suprême dont seuls quelques élus
peuvent
se rendre dignes (les brahmanes par exemple, le christianisme primiti
51
ie humaine gardera sa signification. En somme, on
pourrait
résumer la pensée de Keyserling en disant qu’il oppose à l’idéal actu
52
r vivante réalité. Mais tout ceci, à quoi nous ne
pouvons
qu’applaudir, ne saurait être pour nous qu’une « introduction » à l’è
53
ités plus pures que celles de la vie courante, on
peut
dire que les romans « mondains » de Baring ne manquent pas à cette tâ
54
s une fois atteint le moment de sa perfection, ne
peut
plus que se souvenir, c’est-à-dire souffrir, vieillir. L’amour étant
55
’une loi divine et humaine, et c’est ici que l’on
peut
voir sa profonde ressemblance avec les Affinités électives de Goethe.
56
e ses personnages, comme le moraliste s’arroge le
pouvoir
de séparer le bien du mal parmi les actions d’autrui qu’il estime con
57
s, grossir les traits, découvrir la thèse. Il eût
pu
s’en dispenser d’ailleurs, car en définitive la conversion de son hér
58
sible qu’elle n’est plus du tout exemplaire et ne
peut
servir ni le catholicisme (le milieu protestant étant nul), ni la foi
59
, le courage de sacrifier son amour. Mais elle ne
peut
survivre à cet acte suprême, à cette grâce. Aussi notre bonheur humai
60
ois la sensation que ma misère est plus que je ne
peux
supporter. La vie humaine me paraît intolérable. — Elle l’est presque
61
les Attaques contre le christianisme officiel ne
peuvent
être comparés qu’aux Provinciales. Kierkegaard est le Pascal du prote
62
ierkegaard fut le dernier grand protestant. On ne
peut
le comparer qu’aux grands fondateurs du christianisme, à Luther, à Ca
63
mment deviendrai-je chrétien ? Seul un protestant
pouvait
trouver pareille formule. Le héros de la foi, Kierkegaard, « l’Isolé
64
st sa Psychologie de l’Angoisse, à laquelle on ne
peut
trouver d’analogie que chez Dostoïevski. Kierkegaard d’ailleurs ne pe
65
e que chez Dostoïevski. Kierkegaard d’ailleurs ne
peut
être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent de pair et au
66
aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. On
peut
déplorer qu’une œuvre de cette envergure ait pénétré d’abord en Franc
67
rl Barth, disciple fervent de Kierkegaard, — nous
pouvons
y attacher la valeur d’un signe. Kierkegaard sera pour beaucoup d’esp
68
rapport avec la nôtre. Les atomes que nous sommes
peuvent
trouver sur ses flancs l’occasion d’une lutte… elle ignorera toujours
69
is Nietzsche un style alpestre dans la pensée. Ne
pourrait
-il pas informer d’autres pensées que les malédictions de Zarathoustra
70
r véritablement quelques valeurs nouvelles, il se
peut
que certains se tournent vers ces derniers symboles physiques de la s
71
ces deux volumes, témoignent que l’amour chrétien
peut
encore aujourd’hui pénétrer un monde revendiqué par le communisme, co
72
même sentimentale), et avec sa foi chrétienne. Il
peut
livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crainte et sa
73
sa simplicité, il parvient à être si émouvant. On
peut
dire que dans ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lig
74
active et mettre à l’épreuve son grand idéal. Que
pouvait
-il y avoir de plus noble que de partager la vie quotidienne des gens
75
iichi à leur suite entourèrent le cercueil, il ne
put
retenir ses larmes. Tandis qu’il marchait en silence à la suite de la
76
étique, sobre et directe plus que tout ce qu’on a
pu
lire de plus vécu sur ces milieux. Finalement, la police accuse Eiich
77
les expressions sentimentales ou rassurantes qui
pourraient
dépasser une action immédiate ou voiler sa difficulté. Les rares allu
78
attitude politique. Aux yeux d’un incroyant, ceci
peut
sembler vague. Mais le sens chrétien primitif n’est-il pas, avant tou
79
se préoccupe sans cesse de faire entendre qu’il «
pourrait
autrement ». Que rien de ce qu’il écrit ne l’engage tout entier. Qu’i
80
déjà à des choix dramatiques ? Certaines phrases
pourraient
le laisser supposer qu’il écrivit en préface au livre récent d’un jeu
81
sode central traité en profondeur — roman-plongée
pourrait
-on dire —, d’une sourde et hautaine gravité, apparaît comme le premie
82
nne. Car c’est à juste titre, croyons-nous, qu’on
put
écrire de Saint-Saturnin qu’un tel roman exprime « toute la grandeur
83
d’art qui manifestent ses traits spécifiques. On
peut
donc poser que le protestantisme de la fin du xixe siècle, tel que n
84
tel que nos contemporains se le représentent, ne
pouvait
s’exprimer que dans la forme du roman moraliste (forme qui par ailleu
85
penchant traditionnel de l’esprit français). Cela
pouvait
donner soit des œuvres d’analyse tendant à dissoudre les affirmations
86
puritanisme, expression d’une doctrine héroïque,
pouvait
provoquer dans les âmes des complexités merveilleuses, un pathétique
87
it » du mal. Ainsi Rousseau le libertaire doit et
peut
être moraliste, tandis que Calvin l’orthodoxe ne saurait l’être sans
88
té ne possédait d’autres recours que ceux qu’elle
peut
imaginer en dehors de la grâce, c’est-à-dire la police des mœurs, l’é
89
ui, s’il traduit et porte un réveil de la foi, ne
peut
manquer de libérer des forces créatrices. Or les temps vont nous y co
90
is du xixe siècle nous laissent entrevoir ce que
pourraient
être des œuvres modernes inspirées, comme le furent les plus grandes,
91
que la conscience intellectuelle des chrétiens ne
peut
et ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au christianisme
92
cette époque qui permettent d’imaginer ce qu’eût
pu
être le pendant chrétien du Werther : — « J’ai souffert et me voilà l
93
remière sensation religieuse, et croient qu’on ne
peut
aller plus loin parce qu’ils ignorent tout du reste. » C’est ce « res
94
te à Heine. Elle est un mythe, au moyen duquel on
peut
faire de l’agitation et de la propagande antireligieuse ». En vérité,
95
la communauté de la foi chrétienne l’homme qui a
pu
dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant la « révélation
96
tes, on ne voit guère en quoi pareille conception
pourrait
choquer certains protestants libéraux par exemple. Mais c’est précisé
97
s vrai de dire qu’un monde séparé de Dieu doit ou
peut
être envisagé comme un monde autonome. Il doit être envisagé comme ma
98
orgueilleux et misérable d’une humanité qui croit
pouvoir
fabriquer son bonheur par ses propres forces, notre devoir est net :
99
. Mais un homme de l’envergure de Goethe, s’il ne
peut
être un argument pour nul parti, ne saurait, pour les mêmes raisons,
100
as à utiliser qui que ce soit. Il suffit que nous
puissions
nous sentir à la fois accusés et exhortés par un tel exemple. Que nou
101
e justification de la pensée. Une telle évolution
peut
paraître favorable à la pensée chrétienne. La pensée protestante, en
102
e part, cette soif d’action directe et de service
peut
porter aussi bien, par exemple, à militer en faveur du marxisme, phil
103
génération : péril de gauche et péril de droite,
pourrait
-on dire, afin de simplifier. M. Thierry Maulnier vient de réunir en v
104
lamait une « philosophie à coups de marteau ». Ce
peut
être le marteau du constructeur, aussi bien que celui du démolisseur.
105
nt les philosophes de la Troisième République. On
peut
recommander la lecture de ce livre, parce qu’il a le mérite de poser
106
ment ces produits tératologiques de la méditation
pourraient
expliquer aux hommes vulgaires … la tuberculose de leurs filles, les
107
ourritures de leurs parlements et l’insolence des
pouvoirs
; on ne voit pas à quoi mène la philosophie sans matière, la philosop
108
e quand il dénonce le péril d’une pensée que l’on
peut
bien appeler scolastique, pensée purement conceptuelle et dépourvue d
109
lité de tel homme concret et réel que vous ou moi
pouvons
connaître. Mais, en vérité, la lecture du livre de M. Nizan n’inspire
110
izan. Et il propose Marx. Je demande en quoi Marx
peut
nous aider à vivre, à mourir. Je demande à M. Nizan, qui est marxiste
111
st marxiste, si la lecture et la pratique de Marx
peut
apporter une certitude intime, une réalité directe, une obligation de
112
é, s’il demande aux livres autre chose que ce que
peut
lui offrir le conte du journal, c’est-à-dire s’il demande une nourrit
113
sser du romanesque, découvrent que la littérature
peut
apporter, sous d’autres formes, un agrément, un repos, un exercice à
114
otre table le monde tel qu’il est. Quel romancier
pourrait
nous apporter l’équivalent de cette vision directe, exaltante et dépa
115
n monde plus absurdement divers que nul esprit ne
pouvait
le concevoir. C’est l’expérience de la Renaissance, étendue à toute l
116
Et depuis lors, que de volumes à grand succès qui
pourraient
reprendre le titre fameux de Paul Valéry : Regards sur le monde actue
117
on intention de « casser les reins au roman », on
put
croire à un mouvement de mauvaise humeur, voire à une tentative publi
118
urs exemples de l’influence réelle et directe que
peut
exercer un essayiste sur la marche des événements. Nous reviendrons p
119
e poser cette simple question : comment un siècle
peut
-il avoir un destin ? En réalité, il n’y a de destin que personnel. Se
120
, il n’y a de destin que personnel. Seul un homme
peut
avoir un destin, un homme seul, en tant qu’il est différent des autre
121
à l’homme, ils sont absolument semblables et nous
pouvons
les renvoyer dos à dos. L’un et l’autre tendent à nous faire croire q
122
s moyennes, et dans ce sens, abstraites. Sur quoi
peut
bien se fonder une loi historique ? Sur ce qui a été fait. Toute loi
123
émissionnaire par excellence du déterminisme, qui
peut
se formuler ainsi : qui a bu boira ! Or, la seule chose intéressante
124
nent. Ne fût-ce que par le moyen de la presse. On
peut
dire, sans exagérer, que les journaux disposent de nos vies. Sans eux
125
e, dissiper un malentendu que cette description a
pu
faire naître dans l’esprit de quelques-uns. Je sais que le bon ton, d
126
la masse anonyme. Je crois que c’est là ce qu’il
peut
faire de mieux. L’individu, tel que le concevait le dernier siècle, l
127
l’exemple suivant : le krach d’une banque à Paris
peut
ruiner des petits rentiers belges et jeter sur la paille des milliers
128
ger le choix, la décision que chacun d’entre nous
peut
prendre. ⁂ Destin du siècle ou destin de l’homme ? Loi historique ou
129
puissance que la personne. Dans l’homme, le choix
peut
avoir lieu, effectivement. Et votre rôle d’étudiants, c’est-à-dire d’
130
la dictature du nombre et de l’irresponsable. Je
pourrais
maintenant vous donner une contrepartie, tenter de vous décrire la pe
131
t dans l’attente, la révolte et l’impuissance. Je
pourrais
encore vous montrer quelles conséquences politiques commande une tell
132
it cette vérité que toute sa religion n’avait pas
pu
lui faire comprendre : le prochain, c’est celui qui exerce, en actes,
133
tes, la miséricorde. Cet acte, en chacun de nous,
peut
être vainqueur de l’Histoire. Cet acte, à chaque fois qu’il nous est
134
Les grandes lois historiques et révolutionnaires
peuvent
bien nous servir de refuge, de prétextes et d’arguments au service de
135
difficile ». Seul, Bergson, avec ses Deux Sources
pourrait
s’aligner, dans cet ordre, avec un honnête romancier. On s’étonnera,
136
st point partout le cas. L’exemple de l’Allemagne
peut
nous faire réfléchir. Les philosophes y connaissent des succès dont r
137
ophes y connaissent des succès dont rien, ici, ne
peut
donner l’idée ; et même les théologiens. Le Römerbrief, de Barth, en
138
ort bien. Or, c’est exactement le contraire qu’on
peut
voir. Le critique qui dispose d’un feuilleton régulier dans un hebdom
139
révèle imparfait ; il lui manque quelque chose :
pourra-t
-on l’ajouter après coup ? On ne complète pas un acte avec des considé
140
t c’est cela que nous voyons depuis la guerre. On
pourrait
aussi supposer que la leçon des catastrophes dictatoriales va réveill
141
m, c’est à elle seule d’oser ce que les autres ne
peuvent
pas oser. C’est à elle seule d’entreprendre la confrontation générale
142
ce », parfois même « vertu » sans plus ; « ne pas
pouvoir
se venger » devient « ne pas vouloir se venger », et parfois même le
143
opher, c’est apprendre à ne pas se suicider. « On
pourrait
même dire que la possibilité permanente du suicide est en ce sens48 l
144
et que le seul usage entièrement légitime qu’elle
puisse
faire de sa liberté consiste précisément à reconnaître qu’elle ne s’a
145
; c’est à partir de cette reconnaissance qu’elle
peut
agir, qu’elle peut créer » (p. 297). Je sens bien qu’un aperçu si sch
146
e cette reconnaissance qu’elle peut agir, qu’elle
peut
créer » (p. 297). Je sens bien qu’un aperçu si schématique fait tort
147
développement de cette thèse : que philosopher ne
peut
être qu’une forme de vivre. 44. Librairie Gallimard, collect. Les Es
148
son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous
pouvons
ajouter dix-huit volumes de papiers posthumes, fut composée en l’espa
149
avec Régine Olsen. Mais son acte, après lequel il
put
mourir, certain d’avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contr
150
la totalité de son message chrétien, et qu’il ne
pouvait
pas en assumer l’entière responsabilité devant Dieu et devant les hom
151
absolue qu’il voyait clairement que nul homme ne
peut
jamais se dire chrétien. Cette position paradoxale a permis les inter
152
ierkegaard fut le dernier grand protestant. On ne
peut
le comparer qu’aux grands fondateurs du christianisme, à Luther, à Ca
153
ment deviendrai-je chrétien ? Seul, un protestant
pouvait
trouver pareille formule… L’œuvre la plus profonde et la plus origina
154
gaard est son Concept de l’angoisse, auquel on ne
peut
trouver d’analogie que chez Dostoïevski. Kierkegaard, d’ailleurs, ne
155
que chez Dostoïevski. Kierkegaard, d’ailleurs, ne
peut
être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent de pair, et a
156
i fût fondé. Ce n’est pas évident de soi, si l’on
peut
dire : les marxistes le nient avec plus de passion que les bourgeois
157
laisser croire à nos contemporains que ce pire ne
puisse
être aggravé, si tant est qu’ils s’y abandonnent. Qu’est-ce que l’
158
i les détient, mais l’exercice effectif du savoir
peut
fort bien le conduire à la ruine ou peut-être même au martyre. Ne soy
159
n’est pas une distinction. Et lequel d’entre nous
peut
dire qu’il a calculé la dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi l’o
160
martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se
peut
, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de Kierkegaard se limite à l’in
161
? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’on
peut
douter qu’ils y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme au nom
162
qu’il existe d’autres biens que nulle violence ne
peut
dérober, mais c’est une triste réponse à la révolte de ces pauvres qu
163
’homme ; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On
pourrait
en citer quelques autres. Qu’ont-ils donc de commun, génie à part ? P
164
stants ». Mais cette « crainte d’un seul danger »
peut
-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen de ce temps
165
ervent, et de sa peur de toute extravagance. « On
peut
leur faire faire ce qu’on veut, que ce soit le bien ou le mal, une se
166
’homme seul devant son Dieu. Mais comment cela se
peut
-il, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il l
167
a fin et l’ordre éternel de sa vie. Celui-là seul
peut
juger de ce monde, et s’y tenir comme n’étant pas tenu. Il n’est pas
168
C’est qu’il se fonde sur sa vocation, et qu’il ne
peut
être lui-même que par le droit divin de la Parole qui le distingue. S
169
La foule n’a pas d’autre existence et pas d’autre
pouvoir
que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le pouvoir que je su
170
e mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le
pouvoir
que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes les « sciences
171
es temps, dans l’instant éternel. Le solitaire
peut
-il agir ? Le maléfice hégélien, c’est l’objectivité : cette attitu
172
is il reste à savoir d’où vient ce je, comment il
peut
agir. S’agit-il d’un impérialisme du moi pur, tel que Fichte l’a foll
173
t pas en cause mon désespoir, ou si l’on veut, je
peux
rêver dans le sommeil du désespoir à ma perfection idéale, je peux rê
174
e sommeil du désespoir à ma perfection idéale, je
peux
rêver ma vocation et ses périls… Kierkegaard nous attend au réveil. I
175
s cette absurdité révoltante que rien au monde ne
pourrait
permettre d’accepter, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte d
176
rte de sobriété… Le croyant seul agit, et seul il
peut
être sujet de son action, mais c’est qu’il est, dans l’autre sens du
177
n « ailleurs », et que l’éternité vient à lui, il
peut
réellement et jusqu’au bout accepter de vivre hic et nunc, quand la f
178
e cette « catégorie » lui soit si familière qu’il
puisse
la considérer, sans autre, comme donnée ? La tentation est forte, de
179
faut rendre sa saveur, c’est à lui seul que l’on
peut
reprocher d’être insipide. Rien ne sera jamais réel pour tous, si rie
180
ssible » : il faut être le solitaire. Kierkegaard
peut
-il nous aider ? (Un homme pourrait-il nous aider ?). Ou bien seulemen
181
taire. Kierkegaard peut-il nous aider ? (Un homme
pourrait
-il nous aider ?). Ou bien seulement nous a-t-il délivrés de nos derni
182
cas aussi exceptionnel que le martyre ? « Nous ne
pouvons
pas tous devenir martyrs ! » Certes, répond Kierkegaard, mais il vaud
183
)y Le meilleur livre de l’année. Je crois bien
pouvoir
l’affirmer. Le roman le plus fort, le mieux fait, le plus impressionn
184
ell, et dans la situation où nous sommes, nous ne
pouvons
plus nous affirmer que par le sacrifice… Il ne s’agit pas de ces sacr
185
e malheur, ça c’est la seule vraie communauté qui
puisse
exister pour un peuple ». ⁂ J’ai tenu à citer ces passages pour faire
186
qui est plus généralement humain. Destin allemand
pourrait
aussi s’appeler « La condition humaine ». Et plusieurs des paroles de
187
paroles de Pillau, — les plus belles peut-être —
pourraient
s’appliquer au destin de n’importe quelle nation, de n’importe quelle
188
ge de cette nation. Mais j’ai dit que cette œuvre
pourrait
s’intituler tout aussi bien « La condition humaine ». C’est qu’elle é
189
u plus haut sens du mot, je le répète, mais il se
peut
tout de même que certains lecteurs français en soient choqués — le se
190
ses livres sont les seuls ouvrages français qu’on
puisse
comparer, tant pour leur sujet que pour leur atmosphère et leur tensi
191
x, comme Edschmid, a voyagé dans des pays où il a
pu
voir les Européens mêlés à des révolutions indigènes, et comme Edschm
192
essaire ». Rien de grand, dans l’ordre humain, ne
peut
être vraiment dangereux pour un chrétien qui sait en qui il croit. Et
193
toutes les pauvres constructions où nous pensions
pouvoir
nous abriter contre son risque salutaire. M. Bolle a réparti les frag
194
ique, parce qu’il nie que les millénaires à venir
puissent
produire quelque chose qui ne soit pas, dès maintenant et depuis 1800
195
a Bible nous désigne comme l’enfer même : ne plus
pouvoir
échapper au temps, ne plus pouvoir mourir, ne plus pouvoir renaître ?
196
même : ne plus pouvoir échapper au temps, ne plus
pouvoir
mourir, ne plus pouvoir renaître ? La contemplation religieuse du mo
197
chapper au temps, ne plus pouvoir mourir, ne plus
pouvoir
renaître ? La contemplation religieuse du monde sans l’acuité et la
198
adhésion assez méfiante. Il est trop clair qu’on
peut
inverser la maxime : « La contemplation intellectuelle du monde sans
199
ainsi qu’il nommait les remarques amères qu’il ne
pouvait
s’empêcher de former au spectacle de la chrétienté et dans sa nostalg
200
bien plutôt, dernier défi, secrète angoisse de ne
pouvoir
parvenir lui-même à prendre le repas sacré plus au sérieux que le men
201
aque fois qu’il prononce une vérité. En quoi l’on
pourra
dire qu’il ressemble fort au croyant, — toutefois, sans le savoir, c’
202
n « de la famille patriarcale ». Comme si l’on ne
pouvait
pas soutenir l’inverse ! et avec beaucoup plus de vraisemblance et mê
203
iquent très étroitement les uns les autres, et ne
peuvent
être mieux saisis que dans l’unique et perpétuelle question que nous
204
tenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire le
pouvoir
qu’aurait l’homme de contribuer à son salut par ses efforts et ses œu
205
ors dans ce Traité ? Une verdeur de polémique qui
peut
flatter en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence l
206
— quoique involontaire, je le suppose —, dont il
pouvait
, en l’occurrence, l’accabler. On ne saurait souligner trop fortement
207
aphysicien, que Luther nie le libre arbitre. Ceci
pourrait
suffire, et doit suffire en droit, à réfuter l’objection d’un moderne
208
r beaucoup trop difficile à concevoir, pour qu’on
puisse
écarter cette objection par un simple rappel de l’ordre dans lequel l
209
ec un partisan du « serf arbitre » luthérien. (On
peut
admettre qu’un tel dialogue se déroule même à l’intérieur de la pensé
210
n homme qui veut croire…) Dialogue Car Dieu
peut
tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. Un
211
cience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne
peut
faillir dans sa promesse, et auquel nul obstacle ne s’oppose. Que dev
212
s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel
pouvoir
? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une
213
Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne
peut
tuer que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Tu affirmes que si Dieu
214
s de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne
peuvent
l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et q
215
ant », croire que sa volonté — qui a tout prévu —
peut
aussi tout changer en un instant aux yeux de l’homme, sans que rien s
216
cette erreur des plus grossières ? … C. M. — On
peut
aussi nier l’éternité, et affirmer que seul existe notre temps. Dans
217
refuse, en vertu d’une décision pure. Discuter ne
peut
nous conduire qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dia
218
nous n’aurons pas dialogué en vain, si nous avons
pu
dégager l’alternative du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans le
219
la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on
peut
soutenir que l’homme possède au moins « un faible libre arbitre »71,
220
re faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle
puisse
suffire à nous obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout
221
eure une pure et simple absurdité. Mais alors, on
peut
se demander si ceux qui refusent le christianisme échappent vraiment
222
tes de l’homme, jusqu’aux questions dernières que
peut
envisager notre pensée. Pour échapper au nihilisme qui l’étreint, dès
223
e et naturelle. Or le réformisme moral n’a jamais
pu
influencer le cours des événements. L’histoire est faite d’initiative
224
rce que, de la combinaison de deux erreurs, on ne
peut
faire sortir une vérité, mais seulement une erreur aggravée. De même
225
’œcuménisme Écartons d’abord le malentendu que
pourrait
suggérer ce titre : nous ne voulons pas parler d’une « théologie œcum
226
i dans l’union des chrétiens en Christ, cette foi
pouvant
être connotée par le rejet de l’hérésie unitaire. Certes, il n’est pa
227
es orthodoxies que j’appellerai ouvertes. Elle ne
peut
embrasser une orthodoxie qui céderait consciemment à la tentation uni
228
uelles. N’admettant pas de recours au-delà de son
pouvoir
, il se prive de toute inspiration créatrice. L’homme n’est plus qu’un
229
de voir qu’à l’attitude œcuménique en religion ne
peut
correspondre que l’organisation fédéraliste en politique. Quant à la
230
est en effet dans le groupe local que la personne
peut
se réaliser. Car les tâches civiques y sont à l’échelle de l’individu
231
faire entendre sa voix. Si cela ne suffit pas, on
peut
changer de groupe. L’on n’est donc pas isolé, comme l’individu se tro
232
ide et uniforme, puisque dans une fédération l’on
peut
toujours adhérer à divers groupes, l’un religieux, l’autre social, le
233
l ménage un recours au citoyen contre les abus de
pouvoirs
locaux. Il cherche la coopération organique de ses membres et non cet
234
a paix comme « l’harmonie des âmes fortes ». Nous
pourrions
pareillement définir l’œcuménisme et le fédéralisme en remplaçant « â
235
ux la « démocratie ». Ils attendent un régime qui
puisse
allier la liberté à la communauté. Dans le fédéralisme, démocrates et
236
démocrates et totalitaires de droite et de gauche
pourront
trouver la plénitude de leurs idéaux incomplets, séparés, et par là m
237
s. Le totalitarisme est un état de guerre, qui ne
peut
subsister normalement. Il ne reste donc à prévoir qu’un vide économiq
238
liste et au totalitarisme qui en est né. Mais qui
peut
aujourd’hui proposer cette réponse ? Le rôle d’Hitler est de détruire
239
e de Churchill est de faire la guerre. Mais il ne
pourra
pas la gagner réellement s’il ne propose rien aux peuples de l’Europe
240
épondra. Avant même de se demander si les Églises
peuvent
répondre, il faut qu’elles comprennent qu’elles le doivent. Mais les
241
si bien, certaines raisons de croire que l’Église
peut
agir, raisons que nous allons énumérer, sont-elles moins destinées à
242
formaient un tout, et constituaient à eux deux le
Pouvoir
. Renverser l’un, c’était donc fatalement s’attaquer à l’autre. Et com
243
mme une révolution copie toujours la structure du
pouvoir
qu’elle renverse, un Staline, un Hitler et, dans une mesure moindre,
244
t ils triomphaient : ils réclamèrent à la fois le
pouvoir
temporel et l’autorité spirituelle, et devinrent donc totalitaires. D
245
toujours été mis au-dessus des devoirs envers le
Pouvoir
politique. Lors donc que la foi s’est affaiblie dans ces pays, cette
246
rd ; 2° que l’action, que le mouvement œcuménique
peut
et doit exercer sur ces processus religieux, préparera le terrain pou
247
ses actuellement existantes, et sur lesquelles on
puisse
construire dès maintenant. (La « religion de l’homme », ou du surhomm
248
prudente considération des forces dont il croyait
pouvoir
disposer, mais de ce que Dieu voulait qu’il fît. C’est toujours une u
249
ustries, il est non moins vrai que l’Europe seule
peut
produire les anticorps des toxines qu’elle a répandues, et peut élabo
250
les anticorps des toxines qu’elle a répandues, et
peut
élaborer un modèle politique qui soit tentant pour le tiers-monde. Q
251
l’échec du colonialisme, je suis sceptique. Il se
peut
que le tiers-monde ne désire imiter qu’un Occident dominateur et sans
252
vous les chances de votre projet ? Quelles forces
peut
-il mobiliser ? Qui est pour ? Qui sera contre ? Et qui va le prendre
253
sens, tout occupés qu’ils sont à se maintenir au
pouvoir
. Ils voudraient bien agir dans le sens de mon plan, mais s’ils en mon
254
ntion, ils perdraient aussitôt, et à coup sûr, le
pouvoir
de le faire peut-être un jour… Je n’en vois pas un seul qui ait risqu
255
régionaux qu’européens. Leur but est d’accéder au
pouvoir
existant, d’occuper ses bureaux, de s’asseoir dans ses fauteuils, de
256
radicalement, encore moins de créer un tout autre
pouvoir
. Même jeu donc pour la droite et la gauche, selon qu’elles ont le pou
257
our la droite et la gauche, selon qu’elles ont le
pouvoir
ou seulement l’ambitionnent : sa structure leur dicte ses lois. Quant
258
e l’Europe, ni de régions, ni de la création d’un
pouvoir
neuf, mais très souvent, presque toujours de « pollution », notez cel
259
vous venez de le caractériser très justement, ne
puisse
changer à bref délai ; et la vision d’un avenir vivant, qui peut fair
260
bref délai ; et la vision d’un avenir vivant, qui
peut
faire se lever d’autres forces. Rien de ce qui nous semble aujourd’hu
261
tique ne va durer, parce que rien de tout cela ne
peut
durer. Aucune des conditions de survie d’une civilisation quelconque
262
se doit. Plus grave encore, cette civilisation ne
peut
produire nulle garantie de sécurité égale ou supérieure aux risques p
263
monde va finir. La seule raison pour laquelle il
pourrait
durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à to
264
ais à faire sous le ciel ? Dans les partis, tout
peut
changer. Certains, disait Emmanuel Berl « peuvent en avoir marre tout
265
ut peut changer. Certains, disait Emmanuel Berl «
peuvent
en avoir marre tout d’un coup »74. Déjà s’opère en toutes classes soc
266
ave vient de se voir renversé après trente ans de
pouvoir
, parce qu’il s’obstinait à confondre progrès social et centrales nucl
267
d que seules des unités de dimensions restreintes
peuvent
être appréhendées par leurs habitants et leur offrir un cadre de vie
268
résoudre leurs différends, on ne voit pas ce qui
pourrait
justifier l’espoir fou qu’ils deviennent raisonnables dans les dix ou
269
de vous imposer ce que le bon sens jamais n’aura
pu
faire, et c’est la réalité elle-même qui va recourir à la pédagogie d
270
de droit divin, un roi madré et un dictateur fou
pouvaient
nous jeter d’un jour à l’autre, si cela leur chantait ou pour que nou
271
ule après coup. Tout le monde aujourd’hui sait ou
pourrait
savoir ce que je découvrais et croyais révéler : les ressources limit
272
is une plus grande lisibilité de l’évolution, qui
peut
faciliter ce changement. Les catastrophes n’apprendront rien à ceux q
273
re ? » Question morbide, mais lucide, et qu’on ne
peut
simplement écarter. Je veux que l’homme dure à cause de l’espérance.
274
il arrivera… ce que nous sommes. Et quoi d’autre
peut
-il arriver ? Et venant d’où ? (À part les tremblements de terre.) Il
275
résenter, nous le rendre présent, l’anticiper. On
peut
anticiper l’avenir et le prévoir par les yeux de la foi, « substance
276
». Mais à l’aide d’appareils scientifiques, on ne
peut
voir que du passé, des faits, c’est-à-dire du factum, du déjà fait. T
277
. Isaïe n’était pas chrétien.) Dira-t-on que l’on
peut
partager telles idées sur les méfaits des centrales nucléaires et les
278
ymbolique en tant que nœuds de problèmes qu’on ne
peut
résoudre ou trancher sans impliquer des décisions métaphysiques et re
279
est perdu. On le sait dans les hautes sphères du
Pouvoir
. Chacun, pour se sauver en tant que nation, vend ou achète les armes