1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 ucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue tec
2 nd public, de l’humour américain, l’on comprendra sans peine la popularité mondiale des « idées » d’Henry Ford et des livres
3 ire aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de Ford se donne libre cours
4 cs en achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût pas acheté du tout. Autrement dit, il est trom
5 rs, dans une Europe « chrétienne », applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf messianisme matérialist
6 nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une aventure que nous pensions gratuite : nous avons cherché le b
7 pense que les formes de la morale peuvent exister sans leur substance religieuse.) L’homme moderne manie les choses de l’âme
8 son travail aux lois d’une offre et d’une demande sans rapport avec ses désirs réels, et dont il subit docilement l’abstrait
9 et commerciale nécessité. Ennui, fatigue, sommeil sans prière. Cela s’appelle encore vivre. Mais l’homme qui était un membre
10 légiées de l’esprit : fortunes oisives ou misères sans espoir. On en rencontre encore parmi les jeunes gens, jusqu’au jour o
2 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
11 appante d’un certain « homme moderne », — l’homme sans Dieu, qui n’attend rien que de cette vie, mais auquel cette vie même,
12 ; plutôt érotique qu’amoureux ; voué à un orgueil sans issue, puisque pour lui n’existe aucune transcendance où s’abîmer, d’
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
13 finition nette de notre foi : il faut qu’on sache sans équivoque ce qu’est le protestantisme avant de pouvoir trancher de ce
14 l’élaboration d’une œuvre. Pas de style religieux sans doctrine. Et plus la doctrine se relâche et s’estompe, moins l’art mo
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
15 t aussi de résoudre certains conflits apparemment sans issues : les acteurs du drame n’hésitent pas à louer une villa à Heid
16 ellence du sentiment, parce qu’elle le transforme sans cesse, alors que nous sommes attachés surtout à des instants parfaits
17 l’on découvre soudain que cette femme, qui a subi sans les mettre jamais en question les exigences les plus terribles de la
18 et a ce mot exquis : « Il prêche merveilleusement sans jamais aucune excentricité. » Elle appelle ceux qui passent à l’Églis
19 n naturelle de traiter les questions religieuses, sans fausse honte ». (Seuls, parmi les catholiques, son mari et sa tyranni
20 rofonde sur l’état d’âme d’un de ses héros, comme sans le savoir, il établit. En vérité, l’entrée de Blanche dans l’Église c
21 ligieuse. Celui de La Princesse Blanche 20 donne sans aucun doute l’accord le plus profond de l’œuvre de Baring. En voici l
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
22 elle poursuit une grandiose existence géologique sans rapport avec la nôtre. Les atomes que nous sommes peuvent trouver sur
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
23 me nous fait sentir combien nous sommes mesquins, sans exigences véritables et sans grandeur. Peut-être, se dit-on en le fer
24 ous sommes mesquins, sans exigences véritables et sans grandeur. Peut-être, se dit-on en le fermant, est-il réellement impos
25 ntale), et avec sa foi chrétienne. Il peut livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crainte et sans vanité no
26 ivrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crainte et sans vanité non plus, car son œuvre écrite n’est encore qu
27 te le secret d’une telle action ; sans crainte et sans vanité non plus, car son œuvre écrite n’est encore qu’un moyen de ser
28 e qu’un moyen de servir et d’agir. C’est un homme sans partage et sans failles. Quelques articles parus dans des revues fran
29 servir et d’agir. C’est un homme sans partage et sans failles. Quelques articles parus dans des revues françaises ou suisse
30 ographie en particulier avait atteint des tirages sans précédent dans son pays. Il nous restait à entrer en contact personne
31 un asile de fous qui s’étend sur toute la terre. Sans se préoccuper si c’était le monde ou lui-même qui était fou, Eiichi d
32 ’il n’ait aucune peine à se juger impartialement, sans exagérer sa critique et sans nulle complaisance. Il n’a pas de terrib
33 uger impartialement, sans exagérer sa critique et sans nulle complaisance. Il n’a pas de terribles remords, il a des remords
34 sur ses belles actions. Il les note, simplement, sans oublier d’indiquer ses hésitations, les traverses souvent fortuites q
35 ur la route, criant à son corps : “Meurs !”, mais sans résultat ». C’est dans un tel état de désespoir que soudain l’amour d
36 fait de la misère humaine, — cela ne saurait être sans fruits. 24. Ceux qui veulent assimiler christianisme et capitalisme
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
37 nt habile qu’on vote l’acquittement à main levée, sans examen des preuves. Non seulement Gide a presque toujours raison de s
38 et puis, soudain, l’on s’impatiente d’être ramené sans cesse dans un cercle de paradoxes et de malentendus où il semble qu’u
39 « Je ne puis autrement. » Gide, lui, se préoccupe sans cesse de faire entendre qu’il « pourrait autrement ». Que rien de ce
40 ent, exquis, mais, pour tout dire, complaisant et sans vénération. Complaisant à sa propre modestie. Et, par là même, d’une
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
41 te ne la dirige plus et qu’elle flotte au hasard, sans but et sans attaches, cherchant uniquement à se satisfaire dans la jo
42 ige plus et qu’elle flotte au hasard, sans but et sans attaches, cherchant uniquement à se satisfaire dans la jouissance pré
43 tait sur les choses invisibles. La vie, désormais sans au-delà, sans relation avec l’infini, se trouble et se complique ; le
44 hoses invisibles. La vie, désormais sans au-delà, sans relation avec l’infini, se trouble et se complique ; le sentiment con
45 s moderne les confirme et les répète bien souvent sans les connaître. Et « le point de vue de Genève » — c’est-à-dire protes
9 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
46 a grandeur — et toute la misère — des protestants sans foi »31. Quoi qu’il en fût d’ailleurs de la portée religieuse des tro
47 , tandis que Calvin l’orthodoxe ne saurait l’être sans renier le fondement de sa croyance34. Or nous voyons le moralisme se
10 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
48 grâce. Et c’est en quoi la transcendance divine, sans cesse, se mêle à notre vie pratique et vient bouleverser nos sagesses
49 leurs doctrinales les plus gênantes pour ce monde sans Dieu. Or, ce sont justement les valeurs que le « christianisme » de G
11 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
50 on assez voisine de celle de MM. Aron et Dandieu, sans aller jusqu’à prôner comme ils le font « la révolution nécessaire ».
51 sent trois ou quatre fois de suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au dessein général. Mais celui-ci, par bonheur,
52 voirs ; on ne voit pas à quoi mène la philosophie sans matière, la philosophie sans rime ni raison » … « Il n’y a aucune rai
53 mène la philosophie sans matière, la philosophie sans rime ni raison » … « Il n’y a aucune raison d’écarter ce genre de que
12 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
54 distinguer à divers signes que mes contemporains, sans se lasser du romanesque, découvrent que la littérature peut apporter,
55 r les causes lointaines ou prochaines de la crise sans précédent où s’engage l’humanité tout entière. ⁂ En France, plus long
13 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
56 notre volonté et sur lesquelles nos révoltes sont sans prise, puisque ces révoltes sont elles-mêmes prévues et déterminées p
57 onclusion inattendue. Reprenant le mot de Goethe, sans le savoir, ils nous enseignent que la loi seule nous conduit à la lib
58 t-ce que par le moyen de la presse. On peut dire, sans exagérer, que les journaux disposent de nos vies. Sans eux, la prépar
59 exagérer, que les journaux disposent de nos vies. Sans eux, la préparation des esprits qui prélude à toute guerre moderne bi
60 e guerre moderne bien comprise serait impossible. Sans eux, les partis politiques seraient sans force, les luttes sociales p
61 ossible. Sans eux, les partis politiques seraient sans force, les luttes sociales perdraient beaucoup de leur violence. Sans
62 es sociales perdraient beaucoup de leur violence. Sans eux, nous ne saurions pas grand-chose des dieux du siècle, et peut-êt
63 u des libéraux, c’était, par excellence, un homme sans destin, un homme sans vocation ni raison d’être, un homme dont le mon
64 t, par excellence, un homme sans destin, un homme sans vocation ni raison d’être, un homme dont le monde n’exigeait rien. Ce
65 es. C’est parce que l’individu des libéraux était sans destin, qu’il a cru au destin des autres ; c’est parce qu’il n’avait
66 nifier l’être, réunir. L’homme désespéré, l’homme sans vocation personnelle, c’est un homme incomplet, désuni. Et ce n’est p
14 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
67 r à cœur de signaler les œuvres qui risqueraient, sans lui, d’être incomprises ou ignorées, il se contente, la plupart du te
68 détachée du concret de nos vies que l’on comprend sans peine l’indifférence où le public la tient. Un philosophe « sérieux »
69 er aux peuples où se trouvent les vraies valeurs, sans attendre que d’autres aient tout faussé, tout compromis ? Il est cert
70 aits, et prétendait examiner ensuite ces éléments sans tenir compte du sens et de l’intention de l’ensemble. La « totalité d
71 et s’appelle « patience », parfois même « vertu » sans plus ; « ne pas pouvoir se venger » devient « ne pas vouloir se venge
72 ion du ressentiment — ce que je fais pour ma part sans réserve —, il reste à voir si les causes en sont bien celles que Niet
73 es, et aux pauvres seuls, est désormais une vertu sans lien avec la notion de sacrifice ou avec l’idéal évangélique et, pour
15 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
74 s. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masques à la lutte contre l’Église établie, lutte qui devait le mener
16 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
75 de l’humain. Au sein de cette crise que l’on dit sans précédent, que fait l’individu pour se défendre ? Et quels titres à l
76 s bourgeois ? Les mêmes phrases, à peu près, mais sans y croire, ou du moins sans prouver par le fait qu’ils y croient. Il s
77 ases, à peu près, mais sans y croire, ou du moins sans prouver par le fait qu’ils y croient. Il s’agirait alors de croire à
78 sique et de ses pantalons trop longs. On montrera sans trop de peine que ses idées sont faites pour rendre la vie impossible
79 ceux qui souffrent à cause du Christ. Il suppose, sans autre, que le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-
80 rit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exactement comme si l’Esprit n’existait pas ! Serons-nous des
81 athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sans autre que le chrétien souffre pour sa doctrine… » (Mais non ! il souf
82 e péché n’est-il pas notre réalité, notre réalité sans cesse menacée par l’Esprit de transformation ? Notre réalité fuyarde
83 ncevoir une Âme du Monde qu’ils se figurent (mais sans franchise, ni précision) comme une espèce de vertébré monstre, invisi
84 hic et nunc, quand la foule est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou l’avenir. Un seul utile à tous La phrase d
85 lui soit si familière qu’il puisse la considérer, sans autre, comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’une critiqu
86 r de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est «  sans Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut jamais chrétien, mais bien
87 mais chrétien, mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseigner. C’est au sel qu’
88 utôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseigner. C’est au sel qu’il faut rendre sa saveur, c
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
89 a engagés pour instruire l’armée bolivienne, mais sans contrat, car le traité de Versailles interdit à la Bolivie d’utiliser
18 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
90 ire marginal, crayonné rapidement, à la volée, et sans autre ordre que celui-là même des aphorismes dans l’édition de M. Bol
91 renaître ? La contemplation religieuse du monde sans l’acuité et la profondeur de l’intellect fait de la religion la chose
92 xime : « La contemplation intellectuelle du monde sans l’acuité et la profondeur de la foi fait de l’intelligence la chose l
93 as mort une bonne fois aux « croyances » héritées sans examen de son milieu, aux idoles édifiées par ses bons sentiments ou
94 ire qu’il ressemble fort au croyant, — toutefois, sans le savoir, c’est là le point. Les hommes sont le plus superstitieux
95 e nietzschéenne, je trouve ceci : Nietzsche parle sans autorité. Il a tendance à confondre l’autorité et la violence. Mais s
96 oïsme, dont il fait par ailleurs l’apologie, mais sans jamais « déclarer ses valeurs », sans jamais renvoyer à une autorité
97 logie, mais sans jamais « déclarer ses valeurs », sans jamais renvoyer à une autorité centrale qui donnerait la synthèse de
19 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
98 norer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fut, qui il est. Certains ont parcou
99 bien écrasant pour le genre. Mais on s’aperçoit, sans tarder, que la discussion avec Érasme et sa Diatribe (souvent personn
100 né, ne serait-ce pas justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité qui vient nous délivrer du temps ? C. M.
101 trouver et regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu. Être libre, c’est vouloir l’éternité de son destin. (Pour le ch
20 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
102 ans un certain sens, nous dirons qu’ils partaient sans cesse d’eux-mêmes, de leur foi ou de leur ambition, la plus profonde,
103 re ont pris de nos jours un caractère de violence sans précédent. À travers les complexités infinies de nos difficultés écon
104 et la communauté fédérale. Vouloir le fédéralisme sans accepter l’œcuménisme, ce serait priver l’organisation politique de s
105 fondements spirituels. Mais accepter l’œcuménisme sans vouloir également le fédéralisme, ce serait ne pas accepter vraiment
106 ’entends avec toutes ses conséquences. Car la foi sans les œuvres n’est pas la foi.   Note. — On s’étonnera peut-être de ne
107 voir qu’un vide économique, idéologique et social sans précédent dans notre histoire. La seule espérance et aussi la seule p
108 leur Réforme au sein de l’Église traditionnelle, sans rupture violente (surtout en Suède). Un contenu nouveau, calviniste o
109 le ne soit la formule de la religion totalitaire, sans transcendance, que précisément l’on se propose de combattre !) D’autr
110 e mouvement œcuménique une possibilité historique sans précédent, une lourde responsabilité humaine, et, n’hésitons pas à le
111 oublions pas que l’on combat, de part et d’autre, sans grand espoir mais avec une pathétique sincérité.) ⁂ Le tableau que no
112 ques (personnalisme). Point d’action constructive sans idéologie. Mais point d’idéologie valable sans théologie. Et point de
113 ve sans idéologie. Mais point d’idéologie valable sans théologie. Et point de théologie efficace sans le soutien d’une catho
114 le sans théologie. Et point de théologie efficace sans le soutien d’une catholicité réelle, d’une communauté humaine fondée
21 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
115 ver le tiers-monde des seuls moyens de s’en tirer sans catastrophes. Car s’il est vrai que l’Europe est responsable de la pl
116 nde ne désire imiter qu’un Occident dominateur et sans scrupules, non pas perdant et devenu sage. Mais ce qui est sûr, c’est
117 — L’avenir serait donc à l’Europe des régions ? — Sans aucun doute, si les vues justes nous conduisaient. Mais depuis dix-mi
118 — in extremis. Mais que serait la beauté du Monde sans l’œil de l’homme ? C’était si beau, la Terre de la Vie, bleue, verte
119 les bienfaits de la communauté, donc des régions, sans adopter l’attitude religieuse que suggère malgré tout le terme de con
120 s de problèmes qu’on ne peut résoudre ou trancher sans impliquer des décisions métaphysiques et religieuses quant au rôle de
121 pas encore la fin de la peine des hommes, la vie sans poids. Pas encore le Jour éternel. Mais quelque chose comme le miracl
122 u réveil après le cauchemar où l’on hurlait seul, sans écho, devant l’indicible injustice de l’écrasement imminent. Comme la