1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 re, une organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément ; et, pour peu que cela
2 r de certaines évidences, on préfère affirmer que tout est incompréhensible. L’homme moderne recule devant l’évidence de la
3 ssi. Son succès sans précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisation de ses usines
4 ie de ceux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante
5 a « grande et constante ambition ». Il semble que toute sa carrière — pensée, méthode, technique — soit conditionnée jusque d
6 soit l’état du marché. » Il semble que cela soit tout à l’avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de c
7 et que, sans cette baisse, il n’eût pas acheté du tout . Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’industriel comptait. L
8 envahir un cerveau moderne au point d’en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglement fondamental n’empêche
9 agner, par ce moyen, de quoi vivre convenablement tout en restant maître de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Ce
10 quels on cultive, on fabrique, on transporte. » «  Toute notre gloire est dans nos œuvres, dans le prix que nous payons à la t
11 pas assez aux raisons que nous avons de le faire. Tout notre système de concurrence, tout notre effort de création, tout le
12 s de le faire. Tout notre système de concurrence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facultés semblent dirigé
13 me de concurrence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facultés semblent dirigés uniquement vers la production
14 plus ou moins intéressés, optimisme d’homme à qui tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance glorieuse des forc
15 onnaissance glorieuse des forces spirituelles, le tout agrémenté d’humour et exposé avec un simplisme qui emporte à coup sûr
16 -pensée sournoise que, si cela ratait, on gardait toutes les autres chances. J’accorderai que le progrès matériel n’est pas ma
17 admirer mutuellement leur culture », dit Ford. Et tout est dit ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jours, on tranche
18 que chose de très sympathique et pas dangereux du tout . On n’en fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela
19 ubsiste le peu de morale nécessaire aux affaires, tout ira bien. (On pense que les formes de la morale peuvent exister sans
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
20 ences d’affranchi, dont les philosophes demeurent tout intimidés. Et nous vîmes le matérialisme mener son morne triomphe. Ce
21 ère d’intentions morales. Elle-même cependant est tout occupée à minéraliser l’esprit. La tâche urgente d’un nouvel humanism
22 es ; d’une technique spirituelle8 indépendante de toute fin religieuse particulière, antérieure à n’importe quel dogme. Je ne
23 de la méditation hindoue. Rêves, sans doute… Mais tout commence par des rêves. Et je ne vois rien d’autre. Quoi qu’il en soi
24 décrire une tentation qui le guette et à laquelle tout humanisme paraît enclin : celle de créer un modèle de l’homme. Peut-ê
25 ation de cette idole qu’est l’Homme pour l’homme. Toute décadence invente un syncrétisme. Rome eut celui des dieux ; nous aur
26 de l’homme, le christianisme est du nouvel homme. Tout humanisme véritable conduit « au seuil » : et qu’irions-nous lui dema
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
27 anarchiste par goût de l’expérience, conférait à tout le livre un caractère assez directement autobiographique. La philosop
28 z incertain. Ce mystère qui entoure Perken durant tout le récit, au travers des aventures des deux explorateurs aux prises a
29 qui agissent par désespoir, parce que l’action, à tout prendre, est une défense contre la mort — la mort partout présente « 
30 qu’une « fraternité désespérée » devant la mort. Tout cela, dira-t-on, compose une figure originale certes, mais à tel poin
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
31 C’est qu’aujourd’hui le moindre chien écrasé pose toute la question sociale. Ainsi, sommes-nous amenés à donner une « importa
32 ec la littérature d’avant-guerre, qui était avant tout un art. La nôtre ayant voix au forum discute autant qu’elle n’invente
33 louange d’ailleurs que d’ironie, qu’elle touche à tout dans l’homme et dans la société. Elle a l’absence de scrupules des ge
34 cidentale se trouve « décantée jusqu’à l’essence, tout ce qui allongeait la sauce évaporé. Il demeure un résidu impitoyable,
35 ont occidentales, les habitants, eux, viennent de tout l’Orient. « On pense à une Genève de l’islam. » Il semble, à lire not
36 r, que ce mélange de représentants de ne ordre de toutes les races compose quelque chose d’assez hideusement provincial, au pi
37 t lui faire un grief plus grave : elle subordonne toute réforme à une préalable révolution économique qui paraît de plus en p
38 ncipation de la civilisation moderne à l’égard de toute autorité divine qui est le trait dominant de notre époque » — pour re
39 ermis de nos jours… bref, que la science a changé tout cela. C’est précisément à ce sécularisme que répond M. Gabriel Marcel
40 t idéalisme ? se demande M. G. Marcel. L’orgueil tout d’abord, je n’hésite pas à le déclarer. On m’arrêtera en me faisant o
41 tretient n’est l’Esprit de personne. Je répondrai tout d’abord que c’est ou que cela veut être l’Esprit de tout le monde ; e
42 que la démocratie dont cet idéalisme n’est après tout qu’une transposition recèle de flatterie. Ce n’est pas tout : en fait
43 e transposition recèle de flatterie. Ce n’est pas tout  : en fait l’idéaliste se substitue inévitablement à l’Esprit — et cet
44 est né et dont on ne saurait prévoir les avatars. Tout cela, disons-le nettement, est d’une singulière incohérence. Et il es
45 n somme, de l’imperfection du monde. Je pense que tout chrétien conscient des problèmes de ce temps, souscrirait aux critiqu
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
46 igine protestante était un vice rédhibitoire pour toute carrière artistique, un facteur de stérilité ou tout au moins de séch
47 e carrière artistique, un facteur de stérilité ou tout au moins de sécheresse. Et voici que s’alignent sur une même affiche
48 veilleux, on mettait notre volonté aimante, entre toutes les pages, sur toutes les choses. Nous écrivions aux auteurs, nous re
49 otre volonté aimante, entre toutes les pages, sur toutes les choses. Nous écrivions aux auteurs, nous recevions des livres, de
50 ivres, des lettres. Van Gogh, en qui nous aimions tout  : le pasteur, le peintre et le fou, semait en nous toutes les curiosi
51 le pasteur, le peintre et le fou, semait en nous toutes les curiosités de la couleur et de la vie. Nous reprenions toutes les
52 sités de la couleur et de la vie. Nous reprenions toutes les mesures, tout redevenait neuf : les mots « forme », « couleur »,
53 et de la vie. Nous reprenions toutes les mesures, tout redevenait neuf : les mots « forme », « couleur », « architecture ».
54 e lumineuse, et le « Douarnenez » de Mac-Avoy est tout animé de blancs vivants. Très plaisant « Essai pour une Italie protes
55 mandé non sans ironie où était le calvinisme dans tout ceci. Eussent-ils posé, à propos d’un salon d’art catholique, la même
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
56 ent ennuyeux » — un idéal de risque qui redonne à toutes choses leur vivante réalité. Mais tout ceci, à quoi nous ne pouvons q
57 edonne à toutes choses leur vivante réalité. Mais tout ceci, à quoi nous ne pouvons qu’applaudir, ne saurait être pour nous
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
58 éments dont l’antagonisme fait le fond de presque toutes les grandes œuvres romanesques : une individualité et un milieu socia
59 e, mais dont la présence constante donne au livre toute sa gravité. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par deux vers d
60 charger ces critiques d’une tâche impossible. Car toute la valeur de l’œuvre de Baring réside dans sa durée, dans son atmosph
61 rien de plus que ce qu’admet la société anglaise. Tout le drame est intérieur ; la passion ne s’y manifeste que par de très
62 tôt religieuse.) Il est incontestable que l’art a tout à gagner à se choisir un cadre étroit, voire même conventionnel. Raci
63 Baring nous fait suivre de sa naissance à sa mort toute l’existence de Blanche Clifford, sa vie de jeune fille, son mariage a
64 le prince Roccapalumba, puis avec un jeune lord ; toute l’existence d’une femme qui ne cesse, jusqu’à sa dernière heure, d’ai
65 de sa grandeur, et le plus tonique17, — il en va tout autrement de l’histoire d’une vie sentimentale. La durée est l’élémen
66 ’avons dit, de son œuvre romanesque. Et c’est par tout ce qu’elle contient d’inexprimé qu’elle atteint en certains passages
67  : du moment qu’on allait à l’église le dimanche, tout était bien ; inutile d’en demander plus. » Parlant de son pasteur pré
68 entation, induits en discussion. Je sais bien que tout changement de confession ramène les mêmes arguments qui retiennent l’
69 la seule solution possible qu’elle n’est plus du tout exemplaire et ne peut servir ni le catholicisme (le milieu protestant
70 vertu d’une loi organique, inéluctable, amorale, tout à fait indépendante de nos appréciations. Nous sommes naturellement p
71 bonheur avec notre bien, et à taxer d’immoralisme tout acte qui entraîne des ruines humaines. Mais la vérité, elle, est indi
72 anche qui parle au père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulement de prier pour moi, car j’ai parf
73 araît intolérable. — Elle l’est presque, mais pas tout à fait. Il faut l’accepter. Songez à l’agonie du Jardin des Oliviers.
74 si, est « par-delà », — cette joie « qui surpasse toute connaissance ». 16. La Princesse Blanche, Stock, éditeur. 17. Qu’
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
75 ixe siècle, du plus méconnu peut-être, en France tout au moins, — du plus actuel, je dirais même du plus urgent de tous. Sø
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
76 criptive, elles nous paraissent intéressantes par tout ce qu’elles révèlent de la mentalité des écrivains et des peuples don
77 ventionnel, un élément de pittoresque, un sublime tout fait, dont on agrémente des digressions sur l’ordre social. Mlle Enge
78 e la montagne, l’homme est seul. Sénancour, c’est tout autre chose. Lui, cherche un refuge. « Dans l’isolement des cimes ou
79 . La littérature anglaise, au contraire, a donné toute une suite de chefs-d’œuvre lyriques à sujets alpestres. « Toute une t
80 e de chefs-d’œuvre lyriques à sujets alpestres. «  Toute une tradition d’individualisme lui frayait la voie », note fort juste
81 ie anglaise en de véritables « élévations ». Mais tout ce lyrisme n’est pas dépourvu de grandiloquence ni de pieuse fadeur.
82 itude énorme, mais voyez avec quelle tranquillité tout repose dans la lumière… » Vous avez reconnu ce ton souverain. Pour la
83 de celui qui les a conquises, physiquement aussi. Toute l’œuvre de Nietzsche est pleine de repères alpestres. « Comme ces vue
84 at à la nature alpestre. Il contient en puissance toute une morale de l’effort individuel et désintéressé, un constructivisme
10 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
85 fonds de la ville de Kobé et peu à peu élargies à tout ce vaste empire moderne si rapidement envahi par la civilisation d’un
86 re, mais bien le signe d’une absence d’hypocrisie tout à fait insolite, et qui dans certains cas, paraîtra presque scandaleu
87 aisons de la popularité d’une telle œuvre : c’est toute la vie du Japon actuel qu’elle concrétise sous nos yeux. Certes, ce n
88 ffreux noms de gares tels que Tenman, Tamazukuri, tout à fait dans le genre d’Osaka, écrits sur des lampes carrées. Entre le
89 tter l’Université. Ce passage nous le montre déjà tout entier : subit et absolu dans ses déterminations, farouchement idéali
90 es beaux sentiments lorsqu’il s’y mêle des motifs tout matériels. Ses larmes augmentèrent en pensant à la pauvreté de senti
91 union d’évangélisation dont la description serait tout entière à citer, dans son inénarrable et cruelle vérité, pourtant for
92 Le jour des funérailles, Eiichi essaya de garder tout son sang-froid, mais au cimetière du Temple de Zuigan, quand les prêt
93 t en silence à la suite de la procession funèbre, toutes ses relations avec son père se déroulèrent comme un panorama devant s
94 réalité, et il pleura de crainte et de tristesse. Tout inspirait le respect : le bruit discordant des cymbales, les psalmodi
95 e, Eiichi prit une résolution. Désormais, rompant tout lien avec le passé, comme on franchit le pas de la mort, il lutterait
96 du capitalisme ; un asile de fous qui s’étend sur toute la terre. Sans se préoccuper si c’était le monde ou lui-même qui étai
97 bientôt à la vie, mais cette fois pour se donner tout entier à la misère des bas-fonds de Kobé. Il fait siennes toutes les
98 la misère des bas-fonds de Kobé. Il fait siennes toutes les épreuves d’un peuple misérable, des pires brutes qu’il recueille
99 e vie et de pathétique, sobre et directe plus que tout ce qu’on a pu lire de plus vécu sur ces milieux. Finalement, la polic
100 s hommes sont coupables. Ceci acquit au Procureur toute la sympathie d’Eiichi… Si c’est à des tâches aussi inutiles que les p
101 gulière de l’âme qu’elle révèle. Une âme qui sent tout avec force et délicatesse, éprouve tous les penchants humains, s’y so
102 vivant, tenté, et décrivant ses tentations comme toutes naturelles, il surmonte les obstacles avec un contentement modeste et
103 lui et décide de sa conversion : Il se décida à tout accepter, oui, tout. Il accepterait la vie et toutes ses manifestatio
104 conversion : Il se décida à tout accepter, oui, tout . Il accepterait la vie et toutes ses manifestations dans le temps. Il
105 out accepter, oui, tout. Il accepterait la vie et toutes ses manifestations dans le temps. Il était ressuscité de l’abîme du d
106 sphère actuelle, enrichi par la force de la mort. Tout était merveilleux, la mort, lui-même, la terre, les pierres, le sable
107 dessins, les roses, les lèvres rouges des filles, tout était surprenant, même le sang caillé, le péché et le cœur souillé, t
108 même le sang caillé, le péché et le cœur souillé, tout était étonnement. Il acceptait tout. Il décida de vivre fermement, de
109 cœur souillé, tout était étonnement. Il acceptait tout . Il décida de vivre fermement, de prendre courage et de lutter bravem
110 bravement à l’avenir, et pour cela il accepterait tout de l’existence. Il accepterait aussi la religion avec le courage du s
111 n ruisseau, il passa trois heures et demie à lire tout l’Évangile selon saint Matthieu, du premier chapitre au dernier, pria
112 cours d’un livre où il se peint, aux prises avec toutes les formes du mal, jamais vous ne surprendrez dans ses yeux rien du m
113 coup de prétexte pour n’y point réfléchir. Mais à tout prendre, cet ennui traduit ou marque notre paresse et notre lâcheté n
114 ais le sens chrétien primitif n’est-il pas, avant tout , le sens de la pauvreté ? Qu’un Kagawa nous force à méditer chrétienn
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
115 es quelques notes voudraient marquer une réaction toute personnelle provoquée par la dernière « manière » gidienne, et je m’e
116 (celles du serpent qui charme à froid) — art qui tout ensemble se définit et se limite par l’épithète valéryenne d’exquis.
117 trop subtil les vaniteux verdicts d’une moralité toute faite. Je ne me récrie pas et ne compte nullement désigner l’auteur d
118 trale et cruellement ironique. Je ne tiens pas du tout à imiter ce Père. Nul besoin de citer à la barre d’un jugement dernie
119 qu’ils reculent devant l’audace de conclusions en toute logique inévitables. Car ce qui naît de l’Évangile n’a de sens que pa
120 ’a de sens que par le jaillissement vers Dieu. Et tout précepte évangélique une fois détaché de la grâce se décompose avec v
121 ence en sophismes, ou bien engendre des chimères. Tout , ainsi, devient inextricable. Les Lettres au cours desquelles Gide ré
122 cours desquelles Gide répond à ses critiques sont tout à fait significatives à cet égard. L’on est d’abord séduit par la fin
123 trement ». Que rien de ce qu’il écrit ne l’engage tout entier. Qu’il n’est que spectateur de ses antagonismes. Dès lors, la
124 sur ses bases sociales et religieuses. Ah ! comme tout cela est juste et net, parfaitement exprimé et mûri. Mais comme aussi
125 t, parfaitement exprimé et mûri. Mais comme aussi tout cela manque d’enthousiasme, d’« endieusement », selon l’étymologie de
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
126 exilé, non réfugié, mais d’éducation et de nature toute française. M. Thibaudet ajoute à ce propos : On m’a fait observer t
127 Genevois, au contraire ! Mais n’oublions pas que toute l’œuvre de Loti est faite du morcellement et de l’adaptation d’un liv
128 hez Pierre Loti, à ce spectacle étrange d’une vie toute pleine de nobles penchants et d’affections élevées, tandis que déjà l
129 s unes des autres, mais elles s’étalent à la fois toutes ensemble. Dès l’année 1886, où il publiait son essai, Frommel donnai
130 es ne le furent jamais. Serait-ce la civilisation toute seule qui les aurait travaillées à ce point et les aurait ainsi fouil
131 utrefois, est retombée sur la terre et l’anime de tout l’effort qu’elle portait sur les choses invisibles. La vie, désormais
13 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
132 crire de Saint-Saturnin qu’un tel roman exprime «  toute la grandeur — et toute la misère — des protestants sans foi »31. Quoi
133 qu’un tel roman exprime « toute la grandeur — et toute la misère — des protestants sans foi »31. Quoi qu’il en fût d’ailleur
134 outefois doit être portée sur un plan supérieur à toute polémique : s’agit-il jamais en effet pour les témoins d’une confessi
135 n’eût voulu voir qu’une pudeur — lui fait éviter toute allusion chrétienne, au point qu’en tels endroits où la vraisemblance
136 une doctrine, une éthique, s’ils s’abandonnent de tout leur poids à quelque erreur interne, ne vont pas forcément à la ruine
137 iers souffert que l’on nous attribue un moralisme tout semblable à celui des athées, — au lieu qu’il eût fallu du premier co
138 décorait du beau nom de libéralisme l’absence de toute exigence unifiante entre la pensée et l’action. Certes, nos prédicate
139 le monde actuel nous met en demeure d’abandonner tout ce qui, dans notre éthique, s’inspire d’un conformisme bourgeois plut
140 e foi pour récuser, dans « l’esprit protestant », tout ce qui rend inutile la grâce ? Il y va pourtant de notre force de con
141 nfirmer : le dessèchement distingué de notre art. Toute forme religieuse donne lieu à des formes d’art qui manifestent ses tr
142 lte contre cette morale — tendance nietzschéenne. Tout ceci ne participant que très indirectement d’une atmosphère propremen
143 eux moralisme, traître à ses origines, et vidé de toute théologie efficace. Peut-être vaut-il la peine de préciser ici et de
144 tant que le péché. La censure moraliste est avant tout peureuse. Elle « craint » la vérité ; non point au sens de ce verbe q
145 r il est certains cas où celui qui craint de dire toute la vérité n’exprime par là rien d’autre que sa méfiance vis-à-vis de
146 i loin qu’en somme ils ne sont guère atteints par tout ceci. Mais quoi ? Le but ne fut jamais de démolir, mais bien plutôt d
147 ’une grande espérance. Que devons-nous attendre ? Tout , d’un réveil dogmatique qui, s’il traduit et porte un réveil de la fo
148 ue j’en ai, mais à ce dont ils ont souffert. 34. Tout ceci appellerait une foule de nuances. Mais il ne s’agit pas d’édulco
149 5. Cf. A.-N. Bertrand, Protestantisme, p. 102, et tout le chapitre sur le Principe d’humilité. Également : Jean de Saussure 
14 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
150 ajoutons que l’homme fut supérieur à la somme de toutes ces activités et domina constamment sa vie et son œuvre. Il n’y a peu
151 ns, et qu’il est de notre devoir d’envisager avec toute la bonne foi que nécessite un examen de conscience. ⁂ Goethe s’est to
152 , quand je suis calme, très calme, et que je sens tout le bien que les sources éternelles ont déversé dans mon cœur. » Et de
153 ’on ne peut aller plus loin parce qu’ils ignorent tout du reste. » C’est ce « reste » précisément que Goethe dès lors recher
154 tion divine du plus haut principe de la morale », tout en vénérant également le soleil, comme une « révélation du Très-Haut,
155 lesse religieuse de sa position. Ce qui, plus que tout , fait défaut à ce génie, c’est le sens tragique du péché. Car c’est b
156 omme non chrétien, comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos athées qui s’arrêtaient à des boutad
157 ent et la réalisation personnelle, n’est-ce point tout simplement que les idées, les théories et les systèmes prônés par lui
158 rité ? N’est-ce point là porter un jugement avant tout partial, et qui révèle notre insuffisance autant que la sienne ? Cert
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
159 nda sont couverts par la rumeur de la place. Dans toute la jeune génération littéraire et philosophique, c’est en vain que l’
160 rticulier, s’est toujours montrée soucieuse avant tout de réalisation personnelle, d’action éthique. Il n’a pas échappé à M.
161 mais qui n’ont pas vu — qui n’ont pas encore vu — tout ce que cela implique. Ils voient bien le vice de la « pensée désintér
162 s et valables de récuser une pensée et une action tout entières dirigées vers l’organisation et l’utilisation des biens maté
163 esse. Il critique des erreurs au nom d’une vérité toute statique, au nom de valeurs tout intemporelles qui, n’étant pas relig
164 om d’une vérité toute statique, au nom de valeurs tout intemporelles qui, n’étant pas religieuses, sont donc abstraites. Il
165 ement, rende efficace et créatrice la critique de tout cela qui agite le cœur des hommes. Ce n’est pas une férule : c’est un
166 e à nos philosophes d’exclure de leurs recherches tout ce qui intéresse chaque homme et tout l’homme, et de déclarer « non p
167 recherches tout ce qui intéresse chaque homme et tout l’homme, et de déclarer « non philosophique » tout ce qui ne tombe pa
168 out l’homme, et de déclarer « non philosophique » tout ce qui ne tombe pas sous le coup de leurs techniques. On dira sans do
169 le sien à l’endroit des résultats « humains » de toute philosophie.) Mais ensuite, et à notre tour, nous demanderons : que f
170 son passé. C’est le danger qui nous purifiera. «  Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. » Et c’es
171 religions, ni leurs morales, ni leurs prêtres, ni tout leur appareil d’assurance dans le monde et contre Dieu —, seul l’Évan
16 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
172 inventés pour « gagner du temps » ? Il semble que tout ce que fait l’humanité se retourne contre elle-même). Que doit lire u
173 ans, répondra-t-on, sans doute. Je ne suis pas du tout de cet avis. Et je crois distinguer à divers signes que mes contempor
174 se » depuis 1919, et l’atmosphère de crise baigne toutes leurs activités, à un degré bien plus profond qu’on ne l’imagine d’or
175 dernes, que les Français ne le furent jusqu’à ces tout derniers temps. Et c’est là que gît l’explication du goût pour l’idéo
176 médiocre existence quotidienne. Mais l’homme qui toute la journée a senti peser sur son œuvre la menace des forces terribles
177 de la crise sans précédent où s’engage l’humanité tout entière. ⁂ En France, plus longtemps qu’ailleurs, le « grand public »
178 raffinés, était une sorte d’atteinte au « goût » tout court, c’est-à-dire à la mode. Il fallut la petite équipe des fondate
179 abillât la moindre historiette sentimentale. Mais tout cela, semble-t-il, s’évanouit en fumée, comme les fusées d’une fête i
180 er à « mal finir ». Est-ce le cinéma qui a changé tout cela ? L’explication tente les journalistes. Mais le cinéma n’est qu’
181 n des effets du changement à vue qui s’opère dans toute notre conception du monde. Dans une époque qui a vu les frontières et
182 d’un continent ; l’Amérique s’enrichir au-delà de toute raison européenne, puis s’affoler, entrer en décadence, et rêver à so
183 t impossible de ne pas prendre conscience. Alors, toutes les nouvelles qui nous parviennent du monde sont comme autant d’épiso
184 . C’est l’expérience de la Renaissance, étendue à toute la planète. Et c’est ici que j’en reviens à mon propos initial. Quels
185 eunes tels que Esprit, Plans, l’Ordre nouveau, et tout récemment le « Cahier de revendications » publié dans la NRF ). Lors
186 ifique diversité. Sort menacé, comme il le fut de tout temps, certes, mais de nos jours, plus visiblement, plus universellem
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
187 elle ? (février 1934)u Depuis des années, dans toutes les conférences, dans tous les journaux d’opinion, dans tous les mani
188 s, crée du chômage. Et, cependant, les peuples de toute la terre continuent de croire au Progrès et aux bienfaits de la riche
189 des journaux qui vivent de fonds secrets. C’est à tout cela que l’on pense lorsqu’on nous parle du « désarroi actuel ». Croi
190 rle du « désarroi actuel ». Croit-on vraiment que tout cela soit si nouveau ? Croit-on vraiment que, jusqu’à ces dernières a
191 vérité, c’est que la situation du monde a été de tout temps désespérée. Seulement, maintenant, cela se voit. Depuis la chut
192 ontagion de déséquilibres dévorant successivement toutes les possibilités d’aménagement de la terre. Pourtant, certaines époqu
193 du destin de l’homme en face du destin du siècle, tout se simplifie aussitôt ; et si, faisant un pas de plus, nous posons la
194 destin et siècle, contient peut-être le secret de tout le mal dont nous souffrons. Il suffit, pour le faire apparaître, de p
195 orique très composite, très générale, qui englobe toute l’humanité, et dont les éléments sont presque tous de nature collecti
196 leur destinée. Autant dire que nous avons fait de toutes les réalités collectives des divinités nouvelles, des divinités presq
197 lles ont encore un autre nom, et qui est commun à toutes  : c’est le Nombre, c’est peut-être Légion… Sans doute n’avons-nous pa
198 tski contre Hitler. C’est d’une logique parfaite. Tout s’y enchaîne en une démonstration inattaquable, une fois les prémisse
199 les sont ces prémisses ? La principale, c’est que toute notre idéologie, toutes nos révoltes, toute notre attitude pratique s
200 ? La principale, c’est que toute notre idéologie, toutes nos révoltes, toute notre attitude pratique s’expliquent d’une manièr
201 t que toute notre idéologie, toutes nos révoltes, toute notre attitude pratique s’expliquent d’une manière suffisante par not
202 lable même. Que répondra Hitler ? Il répondra que tout ce que dit Trotski, s’explique simplement par le fait que Trotski est
203 iables et contradictoires ! Sur le plan politique tout au moins, ils paraissent s’opposer avec une certaine violence, mais p
204 e l’homme n’est rien, mais moins que rien, et que tout ce qui se passe dans le monde obéit à des lois générales et historiqu
205 s mal. Et comment se défendrait-il quand il adore tout ce qui veut sa perte ? Nos camarades marxistes ou racistes ont bien v
206 ns celui du prolétariat ou de la race aryenne, et toutes vos inquiétudes s’apaiseront. Bien. Mais il faut prendre garde d’abo
207 ités passées, historiques, achevées, mortes comme toutes les moyennes, et dans ce sens, abstraites. Sur quoi peut bien se fond
208 onder une loi historique ? Sur ce qui a été fait. Toute loi qu’on découvre dans la société humaine repose sur le principe dém
209 ues amis : « Il paraît qu’il existe deux théories tout à fait opposées concernant l’origine du genre humain. Les uns prétend
210 bien aux partisans de Marx et de Gobineau. Il est tout à fait vrai que les adeptes du marxisme et du racisme sont entièremen
211 ans eux, la préparation des esprits qui prélude à toute guerre moderne bien comprise serait impossible. Sans eux, les partis
212 finirions pas. L’argent est partout, il est dans tout , il est tout et tous le servent. ⁂ Destin du siècle, destin des isme
213 s. L’argent est partout, il est dans tout, il est tout et tous le servent. ⁂ Destin du siècle, destin des ismes, dévorants
214 , fatalement, devait désespérer de soi-même et de tout . Et nous vîmes, tôt après la guerre, reparaître le fameux « mal du si
215 nt à l’esprit, lorsqu’on vous dit que désormais «  tout se tient » dans le monde, c’est l’exemple suivant : le krach d’une ba
216 e des milliers d’ouvriers annamites. Oui, certes, tout se tient désormais. Mais la solidarité des masses est toujours une so
217 été doit être composée d’hommes réels. Nous avons tout calculé, sauf ce qui est en effet incalculable : l’acte de l’homme. M
218 les hommes se lassent de théories qui expliquent tout sauf l’essentiel. Voici notre dilemme : voulons-nous être des élément
219 rien d’autre que l’attitude créatrice de l’homme. Tout , en définitive, se joue dans l’homme et se rapporte à lui. Dans l’hom
220 est-à-dire d’intellectuels, m’apparaît alors dans toute sa grandeur. C’est à vous de rechercher dans vos pensées les origines
221 ens de votre destinée personnelle. À l’origine de tout , il y a une attitude de l’homme, j’ai essayé de vous montrer l’attitu
222 votre personnalisme ? Je ne vois qu’une réponse à toutes ces questions, c’est la réponse de l’Évangile. Faites toutes les soci
223 questions, c’est la réponse de l’Évangile. Faites toutes les sociétés que vous voudrez, bouleversez les institutions, organise
224 e ferez pas une société si vous n’avez pas, avant tout , retrouvé le rapport primitif, le rapport véritablement humain, celui
225 Personne et vocation ne sont point séparables. Et toutes deux ne sont possibles que dans cet acte unique d’obéissance à l’ordr
226 t le docteur de la loi découvrit cette vérité que toute sa religion n’avait pas pu lui faire comprendre : le prochain, c’est
227 r de l’homme qui ne connaît pas son destin. Après tout , l’homme désespéré, ce qu’il veut, ce n’est pas une explication du dé
18 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
228 l est évident que cette phrase, en fait, supprime toute philosophie. Ou bien le primum vivere se trouve être réalisé, et quel
229 ophe et les coutumes du citoyen moderne ont perdu toute commune mesure. Que se passerait-il si un beau jour le public se mett
230 ohérence d’une action trop longtemps dépourvue de tout contrôle spirituel. N’est-ce point l’obscur pressentiment d’un tel pé
231 vraies valeurs, sans attendre que d’autres aient tout faussé, tout compromis ? Il est certain que la pensée chrétienne n’a
232 rs, sans attendre que d’autres aient tout faussé, tout compromis ? Il est certain que la pensée chrétienne n’a jamais eu plu
233 , à conduire la critique des hérésies morales que toute la bourgeoisie, et le peuple à sa suite, révèrent. Car elle seule, si
234  qui est une valeur héroïque —, mais nous prônons tout simplement un sentiment que nous jugeons d’autant plus « idéal » qu’i
235 t celui de la patrie.) Cet humanitarisme entraîne toute une série de perversions : un certain altruisme d’abord, qui prend la
236 que les chrétiens s’y sont laissés prendre. C’est tout le procès de la morale laïque, ou kantienne, qu’amorce ici Scheler. J
237 général de la critique de Scheler. À l’origine de toutes les valeurs bourgeoises il n’y a pas la Loi, ni l’Évangile, il y a to
238 eoises il n’y a pas la Loi, ni l’Évangile, il y a tout au contraire une sournoise révolte de l’homme naturel, une poussée de
239 sens48 le point d’amorçage peut-être essentiel de toute pensée métaphysique » (p. 276). Je ne puis résumer que les thèmes d’u
240 Marcel, ou il faudrait qu’il y eût de l’être, que tout ne se réduisît pas à un jeu d’apparences successives et inconsistante
241 ’homme moderne, emprisonné dans la catégorie du «  tout naturel » incapable, par suite, de s’interroger sur les sources de so
242 l’être ? »49 (p. 264). Le problème devient alors tout autre chose qu’un problème : un mystère. Et toute démarche pour s’en
243 tout autre chose qu’un problème : un mystère. Et toute démarche pour s’en approcher figure déjà par elle-même une sorte de p
244 t comme « une présence activement perpétuée ». Et tout cela tend à créer dans l’âme une disponibilité paradoxale : « parce q
245 otif du recueillement, qui lui paraît essentiel à toute existence ontologique. J’avoue la plus vive méfiance à l’égard de ce
19 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
246 Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous pouvons ajouter dix-
247 e laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie ; il ne l’empêcha pas de faire fortune. Et c’est ainsi que Kie
248 tre Dieu et l’homme. » Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa protestation à la fois violente et humble, i
20 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
249 re des braves chrétiens, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plus sage de supporter
250 l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si
251 ant que les discours en l’honneur du progrès, car tout l’honneur de notre temps sera peut-être, par une compensation mystéri
252 le (le péché)54. L’homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi
253 omme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux 
254 mbolisé par la caisse d’épargne. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te reposes aussi sur ta vertu. Ou bi
255 au dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur d
256 son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance. « On peut leur faire faire ce qu’on veut, que ce soit l
257 être à la pitié énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’on voit que son rire n’es
258 n écarte, au premier pas, trois mots qui faussent tout  : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que de les mesurer à la ré
259 us croyons au passé, au collectif, à l’avenir, et tout cela n’est rien que fuite devant notre éternel présent, et tout cela
260 t rien que fuite devant notre éternel présent, et tout cela n’est que mythologie. Les dieux du siècle ont l’existence qu’on
261 t qu’elle n’exige rien de lui. La foule nous veut tout simplement irresponsables, par cela seul, nous la flattons, et elle n
262 et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homme oserait-il s’avancer et cracher au v
263 . Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Tout le génie paradoxal et réaliste de Kierkegaard consiste à l’avoir déno
264 ir que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes les « sciences » qui étudient ses « lois » historiques ou sociologiqu
265 lus profond et le plus évidemment actuel. Hegel a tout objectivé : l’esprit, l’histoire, la dialectique, finalement, l’homme
266 du solitaire plus grand que tous. Il a voulu que tout s’explique, que tout s’implique, c’est-à-dire qu’il a voulu bannir la
267 and que tous. Il a voulu que tout s’explique, que tout s’implique, c’est-à-dire qu’il a voulu bannir la possibilité scandale
268 oi ?) nos désirs. Cette sorte de providence brute tout à fait inintelligible est le simple succédané de l’intelligible provi
269 ar l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’isolement devant Dieu. Et, d’autre part, l’acte du « sol
270 grandes aides pour oser nous montrer la vanité de toutes les nôtres ? Somnium narrare vigilantis est. L’aveu total de notre dé
21 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
271 parution à grand fracas, et qu’à ma connaissance, tout au moins, presque personne encore n’en a parlé. Ce qui n’est pas très
272 qu’ils n’avaient pas voulue, qui les détourne de toutes leurs espérances. Ce n’est point qu’ils aient peur, mais tout leur ap
273 spérances. Ce n’est point qu’ils aient peur, mais tout leur apparaît absurde. Et rien n’est plus atroce à supporter que ce s
274 tion, que Pillau définit comme la fidélité, et de tout sacrifier à cette fidélité. À mesure qu’ils s’éloignent de leur patri
275 l’histoire, et non les gens âgés qui possédaient tout . Ces jeunes Allemands qui doivent supporter, de nos jours, toutes les
276 es Allemands qui doivent supporter, de nos jours, toutes les misères du monde au fond de leur exil, ceux-là deviendront sûreme
277 foncé profondément dans la vie africaine ; et, de toutes ces enquêtes passionnées, il rapporte une certitude assez impressionn
278 Ce ne sont pas les journaux qui nous apprendront tout cela. Il faut lire Destin allemand, comme on lirait dans la conscienc
279 ais j’ai dit que cette œuvre pourrait s’intituler tout aussi bien « La condition humaine ». C’est qu’elle éveille, en dépit
280 de noter que pas une seule femme n’apparaît dans tout le roman. 64. Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé à ce
22 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
281 ment éprouvées ? La foi vraie suppose la ruine de toutes les pauvres constructions où nous pensions pouvoir nous abriter contr
282 intitulées Religion et christianisme. Je ne puis tout citer : je me bornerai donc aux passages qui me paraissent prêter à u
283 gré cela, l’époque actuelle est, dans son esprit, tout à fait historique, elle témoigne par ce fait que l’humanité n’est plu
284 ar la sempiternité. Mais n’est-ce point là ce que toute la Bible nous désigne comme l’enfer même : ne plus pouvoir échapper a
285 hristianisme vrai. Mais Nietzsche ? Est-ce mépris tout simplement ? Ou bien plutôt, dernier défi, secrète angoisse de ne pou
286 iodes de grands troubles et d’insécurité. Lorsque tout cède, on se cramponne à l’illusion de l’au-delà. Parfaitement valabl
287 ne de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rassemblées dans une formule unique qui renvoie au fondement même du
288 blance et même de « sérieux historique ».   Parmi toutes les criailleries de Nietzsche, certaines prennent un accent prophétiq
289 s de commandement commanderont aussi à leur Dieu, tout en croyant le servir. » Formule qui n’est pas valable pour le seul pa
290 os notions, trop humaines et trop intéressées, de toutes ces choses. N’est-ce pas ce « Dieu moral » qui détourna plusieurs gén
291 ns des églises où on le prêchait envers et contre tout « honneur de Dieu » ? La réfutation de Dieu : en somme, ce n’est que
23 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
292 are volontiers « inhumain », parce qu’il attribue tout à Dieu. Le Traité du serf arbitre C’est sans doute dans cette
293 s vaste envergure, d’un témoignage qui transcende toute dispute. Entraîné par sa fougue habituelle, excité (bien plutôt que «
294 en proche, à ressaisir et reposer avec puissance toutes les affirmations fondamentales de la Réforme : justification par la f
295 otale entre un oui et un non absolus, et refus de tout moyen terme ou médiation plus ou moins rationnelle entre les règnes e
296 l’unique et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne s
297 pour les sages » Mais il s’en faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient acceptées (o
298 e chrétiens. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout , que les arguments d’un Érasme nous apparaissent comme autant de soph
299 même prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a pas du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire
300 ïcisme moraliste n’en a pas du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire siens puisqu’il cr
301 nêtement les objections, donne à la thèse adverse toutes ses chances, non sans ironie toutefois, et sait enfin conférer à son
302 mouvement (comme dirait le jargon d’aujourd’hui), tout est bien fait, dans ce Traité, pour heurter de front le lecteur incro
303 us total, ou mieux cette négligence tranquille de toute espèce de considération psychologique. (Un tel homme est bien trop vi
304 qui ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du christianisme, de l’Église. L’human
305 Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser, tout au moins, le dialogue d’une « conscience moderne », douée d’exigence
306 me qui veut croire…) Dialogue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. Une con
307 veut croire…) Dialogue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. Une conscience
308 us n’avons aucune liberté, car en réalité, Dieu a tout prévu, et rien n’arrive que selon sa prévision. Luther ne pose pas se
309 tes forces sociales, historiques et économiques ? Toute ta science ne s’occupe-t-elle pas, justement, à les découvrir ? Au be
310 i est encore après lui. Au regard de Dieu donc, «  tout est accompli », — depuis la mort du Christ sur la croix. Non seulemen
311 lle s’en formait… Tu affirmes que si Dieu prévoit tout , tu es alors dispensé d’agir, et que ce n’est plus la peine de faire
312 ce n’est plus la peine de faire aucun effort. Si tout est décidé d’avance, il n’y a plus qu’à se laisser aller à la manière
313 dit qu’elle n’est pas, au contraire, la source de tout acte et de toute création, une invention totale et perpétuelle, une a
314 t pas, au contraire, la source de tout acte et de toute création, une invention totale et perpétuelle, une actualité permanen
315 (I Cor. 15 : 52) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chair, à notre temps où elle s’est constituée, soit
316 rédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a tout prévu éternellement, adresse à Dieu, au nom de sa promesse, une prièr
317 ernel est vivant », croire que sa volonté — qui a tout prévu — peut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’homme, sa
318 re que sa volonté — qui a tout prévu — peut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’homme, sans que rien soit changé
319 me de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute « tradition ecclésiastique », et tous les Pères et tous les siècles d
320 e. » (Phil. 2 : 12-13). C’est parce que Dieu fait tout que nous devons agir, selon qu’il nous l’a commandé. C’est parce que
321 n qu’il nous l’a commandé. C’est parce que Dieu a tout prévu que nous avons en lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’
322 té possible que dans la grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige l
323 . Or, il est seul en cause pour le théologien. Et tout est clair lorsque l’on a compris que Luther ne nie pas du tout notre
324 r lorsque l’on a compris que Luther ne nie pas du tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à
325 obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie, littérature et scolastique. Il n’en reste p
326 ternel. Et comme ce Retour éternel paraît exclure toute liberté humaine, il se met à prêcher l’amor fati, l’adhésion volontai
24 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
327 ent ces mêmes déclarations. Elles souffrent avant tout d’un manque de ton, qui révèle un manque de nécessité intérieure. Ell
328 ns la vision de l’œcuménisme. Rien que cela, mais tout cela, avec confiance, mais aussi avec une inflexible conséquence. Rés
329 synthèse possible. Il faut revenir à la santé. Et tout d’abord, il faut se la représenter. La santé politique et économique
330 ière, minutieusement prescrite par les usages, et toute dissidence de conduite entraînait l’exécration ou la mort. Dans la ci
331 tte unité rigide et trop contrôlée écrase bientôt toutes les initiatives individuelles. N’admettant pas de recours au-delà de
332 de recours au-delà de son pouvoir, il se prive de toute inspiration créatrice. L’homme n’est plus qu’une fonction sociale, un
333 ersité, l’engagement et la liberté, les droits du tout et les droits des parties. De même que la théologie de l’œcuménisme p
334 coïncider les frontières de l’État avec celles de toutes les activités sociales, spirituelles ou privées — ce qui est la défin
335 ême de l’Union. Mais par l’organe central qui lie toutes les régions, il ménage un recours au citoyen contre les abus de pouvo
336 as accepter vraiment l’œcuménisme, j’entends avec toutes ses conséquences. Car la foi sans les œuvres n’est pas la foi.   Not
337 ans doute, mais ce sera surtout la suppression de toute possibilité œcuménique, la subversion des valeurs universelles créées
338 ons en cours et à venir supprimeront pratiquement toutes possibilités de victoire réelle de l’un ou de l’autre parti. L’examen
339 dérer. Hitler abat les barrières, le passé. C’est toute sa force, et sa victoire même l’épuiserait. Il n’y aurait plus qu’une
340 le sentiment que l’Église et l’État formaient un tout , et constituaient à eux deux le Pouvoir. Renverser l’un, c’était donc
341 a connaissance desquelles se fonde nécessairement tout effort fédératif sérieux. 2. La théologie de l’œcuménisme, et la phil
342  !) Chargées d’éléments traditionnels, condensant tout ce que nous avons d’expérience de la paix, elles convoient et contien
343 4. La renaissance liturgique qui va de pair, dans toutes les Églises, avec l’effort œcuménique, est en train de recréer un lan
25 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
344 Pédagogie des catastrophes (avril 1977)ad ae Tout ne fut pas toujours de notre faute. Ils souffraient de famine quand n
345 es du tiers-monde un modèle totalement étranger à toutes leurs traditions, le modèle de l’État-nation napoléonien — et que ce
346 ontinentale ; d’un dépassement de la croissance à tout prix des formules d’équilibre humain qui prennent en compte le bonheu
347 urtant, ils ne font rien de visible dans ce sens, tout occupés qu’ils sont à se maintenir au pouvoir. Ils voudraient bien ag
348 dez qui va réaliser mon plan. À vrai dire, il y a toutes raisons de redouter que personne ne s’en charge en tant que représent
349 politiques ? Ils sont encore « nationaux » avant tout , donc pas plus régionaux qu’européens. Leur but est d’accéder au pouv
350 e modifier radicalement, encore moins de créer un tout autre pouvoir. Même jeu donc pour la droite et la gauche, selon qu’el
351 arche sur la Lune, ni même la crise de l’énergie. Tout ou presque semble indiquer à l’observateur objectif que rien ne se fe
352 nt et la conscience de vivre un long cauchemar où tout est faux, impossible et réel ; le refus de croire que l’état des forc
353 vidence granitique ne va durer, parce que rien de tout cela ne peut durer. Aucune des conditions de survie d’une civilisatio
354 l existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : qu’e
355 ésormais à faire sous le ciel ? Dans les partis, tout peut changer. Certains, disait Emmanuel Berl « peuvent en avoir marre
356 ns, disait Emmanuel Berl « peuvent en avoir marre tout d’un coup »74. Déjà s’opère en toutes classes sociales et toutes clas
357 n avoir marre tout d’un coup »74. Déjà s’opère en toutes classes sociales et toutes classes d’âge la mobilisation de plus en p
358 p »74. Déjà s’opère en toutes classes sociales et toutes classes d’âge la mobilisation de plus en plus fréquente d’activistes
359 breux et motivés luttant contre la pollution sous toutes ses formes, des emballages plastiques aux déchets plutoniens. À parti
360 lastiques aux déchets plutoniens. À partir de là, tout s’enchaîne. L’analyse des causes de la pollution et du système de ces
361 tis grâce aux quelques centaines de voix qui font toute la différence. Déjà, un régime scandinave vient de se voir renversé a
362 evise au Taciturne. Si l’on me suivait, bien sûr, tout irait mieux, ou éviterait au moins le pire, mais je sais bien que vou
363 chroniqueurs à taxer de « psychose d’Apocalypse » toute dénonciation d’un facteur de danger mortel, bien avéré, mais qui rapp
364 ossible, aujourd’hui, de « commencer trop tôt » : tout va trop vite. Il a fallu cinq siècles exactement (1300-1800) pour pré
365 on, moins d’un siècle pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et trente ans pour le propager au monde entier. Mais depuis
366 entier. Mais depuis qu’il sévit, à cause de lui, tout s’accélère vers le pire. D’où non seulement l’urgence accrue d’un cha
367 l va », disait Sénèque. Mais pour celui qui sait, tout est possible tant qu’un vent souffle, même contraire. Tirer des bords
368 ir si la gauche ou la droite vont l’emporter — de toute façon, ce sera tout autre chose — car je n’écris ceci que pour mieux
369 droite vont l’emporter — de toute façon, ce sera tout autre chose — car je n’écris ceci que pour mieux disposer quelques es
370 ’ajoute un raisonnable espoir. La fin de l’homme, tout à l’heure, serait au moins prématurée. Nous voyons aujourd’hui certai
371 des faits, c’est-à-dire du factum, du déjà fait. Toute pensée créatrice est du « wishful thinking », prend nos désirs pour d
372 onvertissez-vous ! Le mot doit être ici reçu dans toute sa force et dans la plénitude de son sens. (Qui n’est pas limité à « 
373 ions que le diable dresse au désert devant Jésus. Toute la Bible exalte en revanche « la liberté des enfants de Dieu ». Si l’
374 té, qui tranchera ? Entre le besoin de sécurité à tout prix et la soif de liberté à tous risques, le choix de l’espèce sera
375 ons-nous réellement ? Au niveau des États-nations tout est joué, tout est perdu. On le sait dans les hautes sphères du Pouvo
376 ment ? Au niveau des États-nations tout est joué, tout est perdu. On le sait dans les hautes sphères du Pouvoir. Chacun, pou