1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? «  Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂ Je ne pense pas
2 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
2 ré-communiste. Le cas Malraux, — le cas Perken si vous voulez. Les personnages de M. Malraux se ressemblent dans le souvenir
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
3 e — ou en enfant : il y a lieu de s’attrister. Si vous demandez au philosophe de quel droit il pratique cet étrange sectionn
4 ècle entonne pour annoncer son morne triomphe : «  Vous n’avez pas su conjurer la malédiction du monde moderne, clame-t-on de
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
5 s (avril 1931)f C’est donc qu’il y en a ? avez- vous dit. Depuis le temps qu’on cherchait à nous faire croire qu’une origi
6 chez ces peintres ? — Certaines rigidités, pensez- vous , certaines austérités de style ? — On s’y serait attendu. Une visite
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
7 aut est contrecarré par le dieu de l’Amour. « Si vous désirez savoir comment cela s’applique à mon histoire, dit l’auteur d
8 re, dit l’auteur dans sa préface, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient
9 ce, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient lu eux-mêmes le livre. J’espè
10 ou cruels qui les caractérisent. « Naturellement, vous allez à l’église le dimanche ? — Oui, tante Harriet, j’y vais. — Tant
11 rtis » : « Nous en avons eu trop dans la famille, votre pauvre oncle Charles… qui avait stupéfié la famille en devenant catho
12 catholique…, puis Edmund Lely, cousin germain de votre père, qui est devenu moine, et qui marche pieds nus, à l’étranger lui
13 ieds nus, à l’étranger lui aussi ; puis il y a eu votre pauvre tante Cornélia… Ce fut un terrible coup pour nous tous. Nature
14 sion. (C’est Blanche qui parle au père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulement de prier pour moi
15 père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulement de prier pour moi, car j’ai parfois la sensation qu
16 vrai, que j’ai commis des erreurs irréparables. — Vous avez le droit de vous laisser mener par le remords au bord du désespo
17 des erreurs irréparables. — Vous avez le droit de vous laisser mener par le remords au bord du désespoir, mais pas plus loin
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
18 point trop volumineux — il trouvera sa place dans votre valise — et d’une érudition très aérée. Comment ne point partager, en
19 uelle tranquillité tout repose dans la lumière… » Vous avez reconnu ce ton souverain. Pour la première fois, le ton des haut
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
20 , qui vaut d’être citée : — Pourquoi me regardez- vous ainsi ? tonna le Procureur, qui cherchait à intimider Eiichi. Eiichi
21 ’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi me regardez- vous aussi insolemment ? Le Procureur continuait à enrager ; sa figure se
22 ait et ses lèvres étaient pâles. — Comment voulez- vous renverser l’état social actuel, si ce n’est par une révolution ? Je v
23 ocial actuel, si ce n’est par une révolution ? Je vous demande de me dire clairement votre pensée à ce sujet. Eiichi se tais
24 évolution ? Je vous demande de me dire clairement votre pensée à ce sujet. Eiichi se taisait. Une minute, deux minutes s’écou
25 aux prises avec toutes les formes du mal, jamais vous ne surprendrez dans ses yeux rien du moralisme glacial des « honnêtes
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
26 prononcé en France. Kierkegaard, un homme qui ne vous lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Mais là où d’autres prod
9 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
27 , il m’a saisi par les cheveux. Il est sûrement à vos trousses aussi, j’espère voir le jour où il vous rattrapera ; mais je
28 à vos trousses aussi, j’espère voir le jour où il vous rattrapera ; mais je ne puis répondre de la manière. Je suis parfois
29 ec le Seigneur et Jésus son fils bien-aimé. C’est vous dire que j’ai acquis plus de raison et d’expérience : la crainte du S
10 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
30 ouvre la réalité de tel homme concret et réel que vous ou moi pouvons connaître. Mais, en vérité, la lecture du livre de M.
11 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
31 « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)t Le lecteur moderne est, paraît-il, un ho
32 tgeschichte gefälligst », Histoire du monde, s’il vous plaît ! ⁂ Retour à l’essai rendu nécessaire par le besoin de mettre e
33 . Rougemont Denis de, « Histoires du monde, s’il vous plaît ! », Foi et Vie, Paris, janvier–février 1933, p. 134-139.
12 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
34 crifier leur vie même. Les noms de ces divinités, vous les connaissez bien : ce sont l’État, la nation, la classe, la race,
35 avons-nous pas toujours conscience de les servir. Vous me direz peut-être que, pour votre compte, la classe ou la race vous
36 de les servir. Vous me direz peut-être que, pour votre compte, la classe ou la race vous importent assez peu. Vous jouez, vi
37 être que, pour votre compte, la classe ou la race vous importent assez peu. Vous jouez, vis-à-vis de ces divinités, le rôle
38 e, la classe ou la race vous importent assez peu. Vous jouez, vis-à-vis de ces divinités, le rôle d’incroyants, de sceptique
39 Adhérez au déterminisme de l’histoire, abandonnez votre cher petit moi, fondez votre destin dans celui du prolétariat ou de l
40 histoire, abandonnez votre cher petit moi, fondez votre destin dans celui du prolétariat ou de la race aryenne, et toutes vos
41 i du prolétariat ou de la race aryenne, et toutes vos inquiétudes s’apaiseront. Bien. Mais il faut prendre garde d’abord d
42 olidarité, que vaut-elle ? Le premier exemple qui vous vient à l’esprit, lorsqu’on vous dit que désormais « tout se tient »
43 mier exemple qui vous vient à l’esprit, lorsqu’on vous dit que désormais « tout se tient » dans le monde, c’est l’exemple su
44 itive, la question simple que nous pose l’époque. Vous avez pressenti le parti que j’embrasse. Il me reste à le définir en t
45 ! dit-on, en face de tous ces monstres menaçants, vous n’avez rien à proposer que votre chétive personne ? Vous serez emport
46 nstres menaçants, vous n’avez rien à proposer que votre chétive personne ? Vous serez emportés comme les autres. Votre réacti
47 avez rien à proposer que votre chétive personne ? Vous serez emportés comme les autres. Votre réaction est disproportionnée
48 personne ? Vous serez emportés comme les autres. Votre réaction est disproportionnée au danger. Et d’ailleurs qu’est-ce que
49 s dieux et ces mythes collectifs ? J’ai essayé de vous montrer qu’ils sont des créations de l’homme, et particulièrement de
50 omme, le choix peut avoir lieu, effectivement. Et votre rôle d’étudiants, c’est-à-dire d’intellectuels, m’apparaît alors dans
51 m’apparaît alors dans toute sa grandeur. C’est à vous de rechercher dans vos pensées les origines concrètes de ces grands f
52 oute sa grandeur. C’est à vous de rechercher dans vos pensées les origines concrètes de ces grands faits qui bouleversent l
53 s grands faits qui bouleversent le monde. C’est à vous de déceler, par exemple, l’origine permanente et virtuelle des dictat
54 rtuelle des dictatures, dans un fléchissement, en vous , du sens de votre destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a u
55 tures, dans un fléchissement, en vous, du sens de votre destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a une attitude de l’h
56 t, il y a une attitude de l’homme, j’ai essayé de vous montrer l’attitude de celui qui se réfugie dans l’Histoire42, qui pen
57 éveillé et conscient des réalités. ]’ai essayé de vous montrer qu’en pensant historiquement, il fonde, dès maintenant, en lu
58 bre et de l’irresponsable. Je pourrais maintenant vous donner une contrepartie, tenter de vous décrire la pensée personnalis
59 aintenant vous donner une contrepartie, tenter de vous décrire la pensée personnaliste, la pensée qui ne veut s’attacher qu’
60 , la révolte et l’impuissance. Je pourrais encore vous montrer quelles conséquences politiques commande une telle attitude e
61 e souvent aux groupements révolutionnaires que je vous ai cités. Je voudrais y répondre ici en mon nom personnel. Quel est d
62 itude nietzschéenne ? Est-ce un choix subjectif ? Vous préférez l’homme créateur à l’homme qui s’abandonne au destin collect
63 andonne au destin collectif, mais c’est peut-être votre orgueil qui parle ? Sur quelle vérité supérieure se fonde votre perso
64 qui parle ? Sur quelle vérité supérieure se fonde votre personnalisme ? Je ne vois qu’une réponse à toutes ces questions, c’e
65 nse de l’Évangile. Faites toutes les sociétés que vous voudrez, bouleversez les institutions, organisez le monde par la cont
66 ez le monde par la contrainte ou dans la liberté, vous ne ferez pas une société si vous n’avez pas, avant tout, retrouvé le
67 dans la liberté, vous ne ferez pas une société si vous n’avez pas, avant tout, retrouvé le rapport primitif, le rapport véri
68 nt, un acte. Et voilà le mystère devant lequel je vous laisse maintenant. Nous ne rencontrons personne au monde, avant d’avo
13 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
69 t l’image du chat d’Alice in Wonderland. Souvenez- vous de ce chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer l
70 ation que veut l’Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés », dit sain
71 reconnaît pour siens. Elle est le lieu de rendez- vous des hommes qui se fuient, eux et leur vocation. Elle n’est personne,
14 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
72 ont sûrement un matériel incomparable. Car, voyez- vous , Bell… rien ne rend aussi dur et aussi ardent que le malheur. Rien ne
15 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
73 iffres. Ouvrez le dernier livre de M. Guéhenno67, vous y trouverez cette confession ahurissante : « Un grand savant, M. Lang
74 mme ses premières dents ; ce n’est qu’ensuite que vous pousse la véritable dentition. La foi est toujours une seconde denti
75 croie justifié, voici pour les conservateurs : «  Vous dites que vous croyez à la nécessité de la religion ? Soyez sincères 
76 , voici pour les conservateurs : « Vous dites que vous croyez à la nécessité de la religion ? Soyez sincères ! Vous croyez à
77 à la nécessité de la religion ? Soyez sincères ! Vous croyez à la nécessité de la police ! » Dès que vous croyez qu’il y
78 croyez à la nécessité de la police ! » Dès que vous croyez qu’il y a, à côté de la causalité absolue, encore un Dieu ou u
79 sité devient insupportable. Traduisons : dès que vous croyez qu’il y a, à côté de Dieu, encore un dieu : morale, devoir kan
16 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
80 t au seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand le croyant, q
81 clame Érasme n’y changeront rien : « Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, puisque c’est Dieu qui produit en
82 et tremblement, puisque c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. 2 : 12-13). C’est parce que Dieu fai
17 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
83 dentité, de son génie.   — Comment alors, évaluez- vous les chances de votre projet ? Quelles forces peut-il mobiliser ? Qui
84 e.   — Comment alors, évaluez-vous les chances de votre projet ? Quelles forces peut-il mobiliser ? Qui est pour ? Qui sera c
85 rober à une question que je ne cesse de me poser. Vous demandez qui va réaliser mon plan. À vrai dire, il y a toutes raisons
86 llution », notez cela !   — Si je comprends bien, vous n’avez avec vous ni les gouvernements ni les partis, ni la grande ind
87 cela !   — Si je comprends bien, vous n’avez avec vous ni les gouvernements ni les partis, ni la grande industrie ni le prol
88 les masses ni même les élites à la mode… Qu’avez- vous donc ? — Le sens d’un péril imminent et la conscience de vivre un lon
89 croire que l’état des forces cataloguées, tel que vous venez de le caractériser très justement, ne puisse changer à bref dél
90 décider de la survie de notre espèce.   — Seriez- vous radicalement pessimiste ? — Pessimiste, optimiste, cela n’a pas de se
91 éviterait au moins le pire, mais je sais bien que vous ne me suivrez pas — pas assez tôt et pas en nombre suffisant. Il rest
92 pas en nombre suffisant. Il reste à la réalité de vous imposer ce que le bon sens jamais n’aura pu faire, et c’est la réalit
93 l’Humain, quelqu’un demanda : — « Pourquoi voulez- vous donc que ça dure ? » Question morbide, mais lucide, et qu’on ne peut
94 profond ! — mais dans nos attitudes présentes. Si vous voulez prévenir tel désastre probable ou précisément calculé, et d’ab
95 d’abord celui d’être tous des seuls en masse, il vous reste à vous convertir, à faire votre révolution, c’est le même mot.
96 i d’être tous des seuls en masse, il vous reste à vous convertir, à faire votre révolution, c’est le même mot. Je ne vais pa
97 en masse, il vous reste à vous convertir, à faire votre révolution, c’est le même mot. Je ne vais pas vous demander de deveni
98 tre révolution, c’est le même mot. Je ne vais pas vous demander de devenir tous des saints. (Pourtant, ce serait la solution
99 (Pourtant, ce serait la solution.) Je ne vais pas vous dire : — Aimez-vous ! (même remarque). Mais seulement : — Remplacez c
100 la solution.) Je ne vais pas vous dire : — Aimez- vous  ! (même remarque). Mais seulement : — Remplacez ce système qui multip
101 nes, dans la cité, s’il ne s’est opéré d’abord en vous . Si vous voulez changer l’avenir, changez vous-mêmes. Et c’est pourqu
102 la cité, s’il ne s’est opéré d’abord en vous. Si vous voulez changer l’avenir, changez vous-mêmes. Et c’est pourquoi la Sen
103 répondu : — Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez ! Convertissez-vous et revenez ! 74.
104 vous voulez interroger, interrogez ! Convertissez- vous et revenez ! 74. Interview à la TV française, avril 1973. 75. Con