1
1940)a Les journaux, les revues et les livres
nous
apportent chaque jour des jugements plus massifs sur l’hitlérisme et
2
, Edmond Vermeil, G. de Reynold, d’autres encore,
nous
affirment que l’hitlérisme sort de Luther. Certains d’entre eux nuanc
3
ale et prolongée des bourgeois de divers pays. Si
nous
prétendons défendre le christianisme, agissons d’abord en chrétiens,
4
par dénoncer non les erreurs d’autrui, mais bien
les nôtres
. Surtout s’il se trouve qu’en fait, ce sont exactement les mêmes erre
5
e chères croyances… Mais quoi, la guerre présente
nous
rappelle au sérieux. Et ce n’est pas ma faute, ni celle des protestan
6
t se tait, que son deuil soit le deuil du monde !
Nous
sentons bien que nous sommes tous atteints. Quelqu’un disait : si Par
7
il soit le deuil du monde ! Nous sentons bien que
nous
sommes tous atteints. Quelqu’un disait : si Paris est détruit, j’en p
8
divisionen. Quelque chose d’indéfinissable et que
nous
appelions Paris. C’est ici l’impuissance tragique de ce conquérant vi
9
New-Yorkais ne se lassent pas de désigner, comme
nous
énumérons nos Alpes quand nous en contemplons la chaîne, et qui leur
10
se lassent pas de désigner, comme nous énumérons
nos
Alpes quand nous en contemplons la chaîne, et qui leur servent de rep
11
de désigner, comme nous énumérons nos Alpes quand
nous
en contemplons la chaîne, et qui leur servent de repères pour se diri
12
de la route américaine de la vie. Ce qui est pour
nous
concept, forme arrêtée, devient chez eux chemin, mouvement indéfini.
13
d des pneus qui mordent le béton. En cinq heures,
nous
aurons couvert les 400 kilomètres qui séparent le centre de New York
14
onsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe,
nous
dit… [Entretien] (4 mai 1946)f g Monsieur, quel bon vent vous amèn
15
ricains peuvent consulter, pour se renseigner sur
notre
pays, et il s’en vend encore régulièrement. J’ai été professeur — et
16
un gouvernement mondial est devenu possible, mais
doit
émaner des peuples et non des États. Vos derniers ouvrages ont-ils ét
17
énormément ; c’est une autre civilisation que la
nôtre
, mais qui a ses valeurs à elle. Peut-on employer ce mot de civilisati
18
ur les histoires d’un pittoresque extravagant qui
nous
viennent de là-bas ? Puérils, ils le sont à nos yeux sur certains poi
19
nous viennent de là-bas ? Puérils, ils le sont à
nos
yeux sur certains points, et nous le sommes à leurs yeux sur certains
20
s, ils le sont à nos yeux sur certains points, et
nous
le sommes à leurs yeux sur certains autres (par exemple, la manie de
21
eux sur certains autres (par exemple, la manie de
nous
battre). À côté d’eux, nous sommes un peu « névrosés ». Ils sont évid
22
exemple, la manie de nous battre). À côté d’eux,
nous
sommes un peu « névrosés ». Ils sont évidemment très simplistes dans
23
, les Américains n’ont en somme pas grand-chose à
nous
apprendre, et c’est là une de leurs grandes ressemblances (il y en a
24
onnus en Europe qu’en Amérique. Ce qui est tout à
notre
honneur ! L’Europe reste le continent de la création. L’Amérique ne c
25
par un commentaire conclusif de l’interviewer : «
Nous
devons arrêter là cette interview ; nous ne doutons pas que les consi
26
n commentaire conclusif de l’interviewer : « Nous
devons
arrêter là cette interview ; nous ne doutons pas que les considératio
27
ewer : « Nous devons arrêter là cette interview ;
nous
ne doutons pas que les considérations de l’écrivain neuchâtelois — qu
28
s considérations de l’écrivain neuchâtelois — que
nous
espérons n’avoir point trahies en les résumant — intéresseront viveme
29
trahies en les résumant — intéresseront vivement
nos
lecteurs. » f. Rougemont Denis de, « [Entretien] Monsieur Denis de
30
onsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe,
nous
dit… », Gazette de Lausanne, Lausanne, 4 mai 1946, p. 3. g. Ces prop
31
où il la retrouvera cet automne. Il a bien voulu
nous
accorder la primeur d’une interview, ce dont nous le remercions ici t
32
nous accorder la primeur d’une interview, ce dont
nous
le remercions ici très vivement. »
33
me dénoncer, tout ce discours retombe à plat, et
notre
avocat perd la face. 2. Mais où est l’homme sain d’esprit qui peut ad
34
admettre que j’aie vraiment agi comme Oltramare ?
Nous
avons tous les deux écrit pour la radio, hors de Suisse, sur la polit
35
procès. La seule question sérieuse qui se posait,
notre
avocat s’est bien gardé de la formuler, c’est celle du contenu des ém
36
ésite pas : il dit que j’ai fait comme Oltramare,
notre
infaillible führer suisse. On lui répond que ça ne prend pas, que j’a
37
atie du monde. Jugez donc ! et dites avec moi que
nous
l’avons échappé belle ! Et que le désordre tolérable et tolérant où n
38
lle ! Et que le désordre tolérable et tolérant où
nous
voici tout de même encore vivants et libres, vaut mieux que leur « or
39
vants et libres, vaut mieux que leur « ordre » où
nous
serions des morts, ou je ne sais quels esclaves honteux de vivre. h
40
is (10 septembre 1949)j k Questions 1 et 2. —
Nous
avons tout ce qu’il faut, en Suisse romande, pour nourrir une littéra
41
en Suisse romande, pour nourrir une littérature.
Nous
avons peut-être un peu plus que bien d’autres provinces françaises :
42
é religieuse, proximité du monde germanique. Mais
nous
n’avons rien de ce qu’il faut pour assurer le succès d’une œuvre : pu
43
ement autour des « grands », et ils sont à Paris.
Nous
faisons partie de la littérature française. Or, il se trouve que la F
44
ans sa vie littéraire aussi. Pourquoi s’insurger,
nous
seuls, contre ce fait ? Imagine-t-on Chateaubriand se demandant s’il
45
et de sa province natale. Même et surtout si l’on
doit
tirer de ce milieu, de cette province, le meilleur de son inspiration
46
ci est précédée du chapeau suivant : « Récemment,
notre
correspondant de Paris, Jean-Pierre Moulin, a posé dans nos colonnes
47
pondant de Paris, Jean-Pierre Moulin, a posé dans
nos
colonnes les trois questions suivantes : 1. Un écrivain (nous entendo
48
s les trois questions suivantes : 1. Un écrivain (
nous
entendons par là aussi bien un romancier qu’un dramaturge) a-t-il à s
49
uisse très cosmopolite reconnaît, à son tour, que
notre
pays manque de ce qui est indispensable au succès d’une œuvre littéra
50
re lettre est la meilleure preuve de l’urgence de
notre
congrès. Elle dit tout haut ce que pensent des millions. Et elle le d
51
llusion. Elle dit deux mots : trop tard. D’autres
nous
disent : trop tôt… Entre ceux qui parlent comme vous, et ceux qui nou
52
t… Entre ceux qui parlent comme vous, et ceux qui
nous
reprochent une hâte « imprudente », la différence n’est pas de jugeme
53
presque raison. Mais dans ce presque il y a tout
notre
espoir, bien plus, il y a le ressort de notre action. Je voudrais vou
54
out notre espoir, bien plus, il y a le ressort de
notre
action. Je voudrais vous montrer que ce presque est une réalité, et q
55
nge tout. Mon argument sera simple, le voici : Si
notre
Europe n’existait plus, si c’était vrai, vous ne pourriez plus même l
56
réalité, les jeux sont faits. Le droit de parler
nous
est encore laissé, mais c’est qu’il n’a plus d’importance. La possibi
57
u’il n’a plus d’importance. La possibilité d’agir
nous
est ôtée. » Venez donc à Lausanne, et nous en discuterons. (L’Europe
58
d’agir nous est ôtée. » Venez donc à Lausanne, et
nous
en discuterons. (L’Europe existe encore, là où le dialogue existe.) V
59
pe ruinée entre deux colosses agressifs. Secouons-
nous
, détournons les yeux de cet abîme d’angoisse, et calculons. Le tablea
60
nge en un clin d’œil. À l’ouest du rideau de fer,
nous
sommes 300 millions : c’est deux fois plus que l’Amérique, autant que
61
ne. Une Europe entre deux colosses ? Mais gardons-
nous
des fausses symétries. La symétrie est une loi de la paresse, autant
62
Europe. Ce n’est pas la même union que les Russes
nous
imposeraient ! L’Amérique veut l’Europe unie, parce qu’elle a besoin
63
que veut l’Europe unie, parce qu’elle a besoin de
nous
en tant qu’Européens, autonomes, et même concurrents, non pas en tant
64
pas en tant qu’esclaves coûteux à entretenir. Et
nous
avons besoin de l’Amérique, en retour ; nous n’avons pas besoin des R
65
. Et nous avons besoin de l’Amérique, en retour ;
nous
n’avons pas besoin des Russes. Les Américains seront forcés de nous f
66
esoin des Russes. Les Américains seront forcés de
nous
forcer à l’union ou de nous abandonner, si nous n’arrivons pas, d’ici
67
ains seront forcés de nous forcer à l’union ou de
nous
abandonner, si nous n’arrivons pas, d’ici deux ans, à nous fédérer li
68
e nous forcer à l’union ou de nous abandonner, si
nous
n’arrivons pas, d’ici deux ans, à nous fédérer librement. Il ne dépen
69
donner, si nous n’arrivons pas, d’ici deux ans, à
nous
fédérer librement. Il ne dépend que de nous d’y réussir. Les jeux ne
70
ns, à nous fédérer librement. Il ne dépend que de
nous
d’y réussir. Les jeux ne sont donc pas faits. Il nous reste deux ans.
71
d’y réussir. Les jeux ne sont donc pas faits. Il
nous
reste deux ans. Nous perdrons ces deux ans si l’Europe dès maintenant
72
x ne sont donc pas faits. Il nous reste deux ans.
Nous
perdrons ces deux ans si l’Europe dès maintenant se croit perdue, si
73
phes qui prendront enfin la parole. (Ils auraient
dû
la prendre les premiers.) Et M. Spaak, seul homme d’État invité à la
74
s que moi. Et vous dites : « Ou bien un enfant… »
Nous
voici dans le temps de l’Avent, dans les nuits les plus longues de l’
75
me, et de l’antiaméricanisme de l’Europe pour que
nous
comprenions que les hommes ont fort peu de bonne volonté ? La plupart
76
te suivra — l’armée, l’économie — quand chacun de
nos
peuples aura compris qu’il s’agit de se sauver tous ensemble ou de pé
77
uvegarde organisée, et si possible officielle, de
nos
particularismes les plus désuets. Il voudrait que chacune de nos cité
78
smes les plus désuets. Il voudrait que chacune de
nos
cités se suffise à elle-même dans tous les domaines : université, rad
79
érer des solutions médiocres, mais « bien de chez
nous
», aux avantages que pourrait procurer une coopération sans réserve a
80
e et dispersé, voire anarchique. Il est clair que
nos
villes sont trop petites pour se payer chacune un laboratoire de rech
81
s ou en Bourgogne, étaient alors plus petites que
nos
villes romandes actuelles. Elles sont tout de même devenues des foyer
82
aspillage des forces et des sommes. Je crains que
nous
soyons encore, en Suisse romande, aux antipodes de ce climat d’excita
83
climat d’excitation intellectuelle et artistique.
Nos
habitudes utilitaires, notre notion du sérieux confondu avec le renta
84
ctuelle et artistique. Nos habitudes utilitaires,
notre
notion du sérieux confondu avec le rentable, nos réflexes jalousement
85
otre notion du sérieux confondu avec le rentable,
nos
réflexes jalousement égalitaires, décourageant toutes les initiatives
86
c’est aussi tout cela qui menace dans ses sources
notre
vitalité fédéraliste. On parle beaucoup, ces jours-ci du danger que l
87
u danger que le Marché commun représenterait pour
notre
Suisse fédéraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer nos douane
88
déraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer
nos
douanes qui mettrait en danger nos « raisons d’être » ! C’est bien pl
89
t de supprimer nos douanes qui mettrait en danger
nos
« raisons d’être » ! C’est bien plutôt le fait de ne plus s’intéresse
90
t le fait de ne plus s’intéresser qu’au niveau de
notre
vie matérielle, de traiter la culture en mendiante, de refuser de la
91
ciper à une prospérité économique sans précédent.
Nos
raisons d’être et de rester Suisses ne sont pas des raisons économiqu
92
« Grâce à l’obligeance de M. Denis de Rougemont,
nous
publions un extrait de l’important exposé qu’il présentera aujourd’hu
93
2)t À suivre les débats qui se multiplient sur
nos
relations futures avec le Marché commun, on croirait que l’union de l
94
entité culturelle ; 3. Il en résulte que l’on ne
doit
et que l’on ne peut « faire l’Europe » qu’en conformité avec le génie
95
ersité. On va voir que cette thèse « culturelle »
nous
porte en pleine actualité, et qu’elle entraîne une politique bien déf
96
ntiellement une réalité économique, on oublie que
notre
économie n’est pas tombée du ciel ni sortie du sol, et qu’elle ne tir
97
qu’elle ne tire pas son origine et sa vitalité de
notre
nature, mais bien de nos cerveaux, donc de notre culture. L’économie
98
gine et sa vitalité de notre nature, mais bien de
nos
cerveaux, donc de notre culture. L’économie moderne est dominée par l
99
notre nature, mais bien de nos cerveaux, donc de
notre
culture. L’économie moderne est dominée par la technique, laquelle es
100
par la technique, laquelle est née du mariage de
nos
sciences spéculatives et de notre volonté de transformer la nature, l
101
née du mariage de nos sciences spéculatives et de
notre
volonté de transformer la nature, lesquelles sont nées de nos philoso
102
de transformer la nature, lesquelles sont nées de
nos
philosophies et de notre religion dominante, lesquelles nous sont ven
103
e, lesquelles sont nées de nos philosophies et de
notre
religion dominante, lesquelles nous sont venues d’Athènes et de Jérus
104
ophies et de notre religion dominante, lesquelles
nous
sont venues d’Athènes et de Jérusalem à travers Rome et son empire, e
105
es, proviennent à la fois l’unité fondamentale de
nos
peuples et les extraordinaires diversités qu’ils juxtaposent sur un t
106
étant ainsi replacé et situé dans le contexte de
notre
évolution, la question qui se pose est de savoir s’il faut et s’il su
107
traire ses meilleures énergies ; qu’elle respecte
nos
diversités traditionnelles, dans toute la mesure où elles sont encore
108
ntons brièvement ces conditions de succès : elles
nous
ramènent aux problèmes culturels. L’Europe du plan économique a besoi
109
pressions, et finalement détendre les ressorts de
notre
génie créateur. L’union économique implique, par conséquent, une poli
110
ns ont fait preuve depuis des siècles, résulte de
nos
diversités locales, régionales, idéologiques. Tout système centralisé
111
déprimer les autonomies locales et d’uniformiser
nos
coutumes régionales serait antieuropéen. Notre culture puise son pouv
112
iser nos coutumes régionales serait antieuropéen.
Notre
culture puise son pouvoir de rayonnement universel dans la pluralité
113
dans les tensions qui en naissent. D’autant plus
nous
sommes d’un canton, d’un pays, d’un climat religieux ou idéologique,
114
un climat religieux ou idéologique, d’autant plus
nous
pouvons devenir de bons Européens. « D’autant plus nous connaissons l
115
ouvons devenir de bons Européens. « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
116
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu », disait Spinoza. C’est là le vrai sens, et le seul
117
de entier les procédés de la technologie. Elle se
doit
d’en transmettre aussi les modes d’emploi. Toutes les cultures tradit
118
Toutes les cultures traditionnelles, y compris la
nôtre
, se voient en effet menacées par la technique. L’Europe ayant cent an
119
ort d’adaptation à la révolution industrielle, se
doit
donc de faire part aux pays neufs de ses expériences durement acquise
120
uvres, s’en trouve désormais définie. L’Europe se
doit
et doit au monde de présenter l’exemple convaincant d’un dépassement
121
’en trouve désormais définie. L’Europe se doit et
doit
au monde de présenter l’exemple convaincant d’un dépassement du natio
122
le et uniformisante détruirait les bases mêmes de
notre
dynamisme. Une simple alliance d’États souverains ne répondrait nulle
123
gardant les autonomies et diversités qui ont fait
notre
culture et sa vitalité. ⁂ Le problème européen étant ainsi posé ou re
124
ant ainsi posé ou reposé à partir des réalités de
notre
culture une et diverse, les conclusions suivantes me paraissent en dé
125
s me paraissent en découler : 1. Le Marché commun
doit
englober toutes les nations qui participent à l’unité de culture nomm
126
tique, appuyée sur une organisation fédérative de
nos
pays, aura pour mission essentielle d’orienter leur action commune à
127
de, l’Extrême-Orient). 4. Cette action commune ne
devra
pas se limiter au plan économique et commercial, mais s’étendre aux p
128
emblent avoir plus de poids que les scrupules qui
nous
retiennent encore. Quand elle se borne à invoquer sa neutralité perpé
129
e, qui va plaider sa cause ? Une union faite sans
nous
ne sera pas faite pour nous, c’est l’évidence. Mais nous aurons perdu
130
Une union faite sans nous ne sera pas faite pour
nous
, c’est l’évidence. Mais nous aurons perdu le droit de nous en plaindr
131
sera pas faite pour nous, c’est l’évidence. Mais
nous
aurons perdu le droit de nous en plaindre. t. Rougemont Denis de,
132
st l’évidence. Mais nous aurons perdu le droit de
nous
en plaindre. t. Rougemont Denis de, « L’Europe est d’abord une cu
133
pas revu depuis un soir de 1941, à New York, chez
notre
ami commun Reinhold Niebuhr. Cet Allemand qui a fui les nazis est dev
134
t des religions de l’Orient, et de la gnose (dont
nous
allons beaucoup parler), cependant que Maritain domine la pensée cath
135
l’on est ami du patron et de la fille superbe qui
nous
sert le café après quelques échanges de phrases banales. Vivre ici se
136
le Vermont, sur la mer, dans des lieux déserts où
nous
allons passer le week-end, du vendredi après-midi au lundi matin. J’a
137
est le site d’un célèbre collège de jeunes gens.
Nous
y entrons par une avenue bordée d’arbres immenses aux petites feuille
138
us de grands arbres aux branches horizontales. On
nous
conduit par des sentiers dallés vers une maison de brique dominant le
139
fond noir, signée Georges Mathieu. Tout en haut,
notre
appartement pour quelques jours. Une musique bien rythmée remplit l’é
140
e peintres et de musiciens, se voient offrir chez
nous
ces possibilités — à tous égards enrichissantes — de contact avec la
141
mon ami Sidney Hook a répondu : « Cette attitude
nous
conduirait à être à la fois rouges et morts. » Ils ont parlé surtout
142
que, qui est une invention de l’Europe. Croyons à
nos
valeurs et prouvons-le, c’est ce que le monde attend de nous, pour no
143
s et prouvons-le, c’est ce que le monde attend de
nous
, pour nous rejoindre en fin de compte, Russes compris. J’ai terminé,
144
ns-le, c’est ce que le monde attend de nous, pour
nous
rejoindre en fin de compte, Russes compris. J’ai terminé, les questio
145
opie quelques exemples : « Le plus grand homme de
notre
temps était Gandhi. Pourquoi ne pas défendre nos valeurs en étant prê
146
otre temps était Gandhi. Pourquoi ne pas défendre
nos
valeurs en étant prêts à mourir, mais non pas à tuer, en leur nom ? »
147
à mourir, mais non pas à tuer, en leur nom ? » «
Nous
devons incarner nos valeurs. Mais comment peut-on faire cela, compte
148
urir, mais non pas à tuer, en leur nom ? » « Nous
devons
incarner nos valeurs. Mais comment peut-on faire cela, compte tenu de
149
as à tuer, en leur nom ? » « Nous devons incarner
nos
valeurs. Mais comment peut-on faire cela, compte tenu des tensions po
150
eux et ils établissent le communisme mondial ; b)
nous
sommes vainqueurs et nos chères valeurs occidentales sont détruites d
151
communisme mondial ; b) nous sommes vainqueurs et
nos
chères valeurs occidentales sont détruites de toute façon. » « Admett
152
s, me dit ce dernier, c’est le langage commun que
nous
avons trouvé, entre nos différentes spécialités. Les historiens recou
153
st le langage commun que nous avons trouvé, entre
nos
différentes spécialités. Les historiens recourent aux maths pour éval
154
otidien sur les matrices algébriques. Bref, c’est
notre
latin moderne. » Je me demande où l’on trouve en Europe rien qui ress
155
urs esprits d’avant-garde. D’un instrument pareil
nous
ferions sans nul doute un usage assez différent, plus philosophique a
156
large. Mais encore faudrait-il le créer. Où sont
nos
fondations, à quoi pensent les mécènes ? 2. VIP : Very important p
157
ge dont il a bien voulu détacher quelques pages à
notre
intention. L’Amérique, c’est le vent, la mer, c’est aussi la jeunesse
158
asi obsessionnel » bloque beaucoup d’esprits dans
nos
cantons romands. Un seul en a tiré une œuvre forte, c’est Ramuz. Mais
159
x vignes, et pimenté d’exotisme valaisan. « Entre
nous
, nous sommes racistes », me disait-il un jour — provocateur ! Il aura
160
es, et pimenté d’exotisme valaisan. « Entre nous,
nous
sommes racistes », me disait-il un jour — provocateur ! Il aurait san
161
cela n’empêche nullement Cendrars ou Cingria. On
nous
parle de révolte, de crise et d’analyse, d’inhibitions, de pièges, de
162
a raison. Aujourd’hui, les mythes s’évanouissent.
Nous
devenons très « raisonnables ». Les arts mêmes ne veulent plus exprim
163
ement intellectuelle de nouveaux langages… Ce qui
nous
donne une impression de sécheresse, d’épuisement. Ne croyez-vous pas
164
les ne font, pour l’essentiel, que prendre ce que
nous
leur donnons. Mais si nos mythes sont morts… Ils sommeillent. Ils att
165
el, que prendre ce que nous leur donnons. Mais si
nos
mythes sont morts… Ils sommeillent. Ils attendent que nous soyons tou
166
es sont morts… Ils sommeillent. Ils attendent que
nous
soyons tout à fait sortis de cette période d’anarchie, que nous metti
167
ut à fait sortis de cette période d’anarchie, que
nous
mettions en place de nouvelles conventions, de nouvelles contraintes.
168
s conventions, de nouvelles contraintes. Et alors
nous
aurons de nouveau l’envie de nous libérer de quelque chose. Mais la s
169
intes. Et alors nous aurons de nouveau l’envie de
nous
libérer de quelque chose. Mais la société européenne n’a jamais été m
170
lement dépendant, conditionné par les autres, que
nous
parvenons à un choix : régler, réglementer minutieusement chaque déta
171
gler, réglementer minutieusement chaque détail de
notre
vie, de nos comportements ; ou bien déclencher des catastrophes. Tout
172
ter minutieusement chaque détail de notre vie, de
nos
comportements ; ou bien déclencher des catastrophes. Tout de même, ra
173
e qui fera un homme tous les dix mètres. En 2400,
nous
aurons un mètre carré chacun. Dans moins de 440 ans ! Bien sûr, la st
174
mment ne pas voir le problème ? Aujourd’hui déjà,
notre
vie est balisée de feux verts, de feux rouges et de feux clignotants.
175
eux verts, de feux rouges et de feux clignotants.
Nous
les respectons, parce qu’en les violant nous nous condamnerions à de
176
nts. Nous les respectons, parce qu’en les violant
nous
nous condamnerions à de terribles accidents. Moralité : l’homme tourn
177
Nous les respectons, parce qu’en les violant nous
nous
condamnerions à de terribles accidents. Moralité : l’homme tourne à l
178
couches immémorialement superposées, entrelacées,
notre
moi s’est fait. Notre animisme est assez bien formé, assez puissant,
179
t superposées, entrelacées, notre moi s’est fait.
Notre
animisme est assez bien formé, assez puissant, assez rusé pour trouve
180
e l’étude systématique du xie et du xiie siècle
nous
donnerait des éléments d’appréciation pour le xxie ? On peut tracer
181
s ? C’est tout à fait possible. Ici s’est terminé
notre
entretien, ici commence la conférence de Denis de Rougemont. « Les mo
182
non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que
nous
sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusi
183
ous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons
nos
vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions
184
e superposent ou se combinent à l’arrière-plan de
nos
conduites élémentaires ; de complexes ignorés, mais d’autant plus act
185
illons pas sans reconnaissance l’homme capable de
nous
dire savamment, certes, mais avec une fougue et une simplicité devenu
186
té devenues rares, de quelle manière, à son avis,
nous
devons nous comprendre. y. Rougemont Denis de, « [Entretien] Les m
187
venues rares, de quelle manière, à son avis, nous
devons
nous comprendre. y. Rougemont Denis de, « [Entretien] Les mythes s
188
rares, de quelle manière, à son avis, nous devons
nous
comprendre. y. Rougemont Denis de, « [Entretien] Les mythes sommei
189
Il
nous
faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)aa Le mythe de
190
ctuels, et aussi des plus angoissants de ceux que
nous
a légués l’Antiquité proche-orientale, si étroitement mêlée aux origi
191
venus à l’œuvre parlant une seule et même langue,
dussent
la quitter parlant des langues diverses, et incapables de plus jamais
192
i m’évoque d’abord la description de l’Europe que
nous
donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits
193
titution dont le nom même semble indiquer qu’elle
devrait
résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de nos activités intellectue
194
vrait résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de
nos
activités intellectuelles, et donc artificielles — elle fait songer à
195
oubli des buts finaux de l’existence dans lequel
nous
voyons s’enfoncer, inexorablement, le spécialiste. Essayons de poser
196
oblème dans son ensemble, à l’échelle planétaire.
Nous
assistons, me semble-t-il, au xxe siècle, à deux mouvements de sens
197
mêle, pour le meilleur et pour le pire. Arrêtons-
nous
quelques instants pour nous demander quelles sont les causes, le mote
198
our le pire. Arrêtons-nous quelques instants pour
nous
demander quelles sont les causes, le moteur et l’agent de ce mouvemen
199
ugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et qui
devait
aboutir à la condamnation puis à la suppression — mais après combien
200
isible et plus facile à observer, hélas, que dans
nos
universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous ass
201
. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler :
nous
assistons en fait à une double explosion au sein des institutions d’e
202
xies dans le cosmos en expansion vertigineuse que
nous
décrivent les astronomes contemporains. D’où résultent les deux consé
203
is aussi des hommes d’outre-mer qui viennent chez
nous
en pèlerinage aux sources vives de la nouvelle culture mondiale. Mais
204
autaire, et le sens synthétique ou universalisée.
Nos
universités ne sont plus guère, en fait, que des agglomérats ou juxta
205
’un peu plus près. Sur l’explosion des effectifs,
nous
disposons d’une grande richesse de statistiques. Un seul exemple peut
206
Robert Oppenheimer et d’autres savants américains
nous
affirment que 85 % des scientifiques ayant vécu depuis l’aube de l’hi
207
s Armand me disait un jour : si vous et moi, dans
nos
années d’études, il y a 30 à 35 ans, avions appris toute la chimie et
208
ppris toute la chimie et n’en avions rien oublié,
nous
ne saurions qu’un dixième de ce qu’elle est aujourd’hui. Ces données
209
t gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de
nos
croyances : un théologien d’aujourd’hui, lisant l’œuvre d’un physicie
210
lusions du physicien et la dogmatique de l’Église
doit
être estimé négatif, positif ou indifférent. J’ajoute que le physicie
211
te de me faire ici l’interprète. Faudrait-il donc
nous
résigner à que l’accroissement même du savoir traîne pour conséquence
212
ateur non prévenu, jugeant seulement sur ce qu’il
nous
voit faire, il semblerait que la très grande majorité des Européens t
213
ils l’avaient entreprise. Mais l’Université, dans
nos
pays, paraît plus florissante que jamais : loin d’être abandonnée, el
214
L’incommunicabilité des savoirs est ressentie par
notre
esprit comme une frustration, comme une blessure intime, et comme une
215
tait de le déduire d’une observation attentive de
nos
universités, l’on ne trouve qu’une sorte de monstre, assemblage de pi
216
c’est pourquoi sans doute on la pose si rarement.
Notre
enseignement vise-t-il à former des personnes réelles et complètes, o
217
là qu’ils se posent à eux-mêmes ces questions, et
nous
les posent avec une insistance gênante — car nous voici de moins en m
218
nous les posent avec une insistance gênante — car
nous
voici de moins en moins armés pour y répondre. Le problème qu’on soul
219
ici, et qui est celui du principe de cohérence de
notre
civilisation, me paraît absolument spécifique de l’Europe. Seule en e
220
licité des disciplines spécialisées provient chez
nous
de la sécularisation de la philosophie et de la recherche qui s’est m
221
s hommes nourris de cultures différentes viennent
nous
poser leurs grandes questions naïves et pénétrantes : pourquoi l’Euro
222
que vos passions et vos désirs ? Bien peu d’entre
nous
sont capables de donner une réponse satisfaisante. Le spécialiste se
223
a doctrine physique du Temps, aux discussions qui
durent
déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius sur la dé
224
elations entre savoirs spécialisés et synthèse de
nos
connaissances n’est guère qu’un cas particulier. Le paradoxe européen
225
as seulement celui de l’Université, mais celui de
notre
politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non un
226
e. Comment résoudre ce problème dans le cadre qui
nous
intéresse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me paraissent
227
. La vie est trop courte, même prolongée comme on
nous
le promet jusqu’à une moyenne de 90 ans, pour que l’espoir de maîtris
228
chance de succès et l’éducation permanente qu’on
nous
propose, qui s’étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère l
229
tielle, que tous les gains partiels, additionnés,
dus
à la spécialisation, ne combleront jamais, et toujours moins. C’est g
230
mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
231
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Si je la transpose au domaine moins sublime que j
232
dans l’analyse de certains cas particuliers, qui
nous
conduisent le plus sûrement au général ou tout au moins au seuil des
233
ue l’œuvre de synthèse qu’exige l’état présent de
notre
culture et de nos universités, devrait d’abord être confiée à des gro
234
se qu’exige l’état présent de notre culture et de
nos
universités, devrait d’abord être confiée à des groupes de chercheurs
235
t présent de notre culture et de nos universités,
devrait
d’abord être confiée à des groupes de chercheurs représentant des dis
236
e, convenablement informée, ferait beaucoup mieux
notre
affaire. Ce qui importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le
237
sance — et pas non plus qu’elle s’inscrive devant
nous
, sur quelque carte perforée, comme un résultat objectif ; ce qui impo
238
utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il
nous
faut enfin, ce qui nous manque, ce sont des hommes de synthèse, un ty
239
élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce qui
nous
manque, ce sont des hommes de synthèse, un type nouveau d’hommes de p
240
te de conscience conjoncturelle de l’évolution de
nos
recherches, un sens constamment alerté de leurs corrélations virtuell
241
oilà sans doute le genre de solution concrète que
nous
pourrions préconiser, si nous voulons tenter de faire face au problèm
242
lution concrète que nous pourrions préconiser, si
nous
voulons tenter de faire face au problème posé par l’accroissement bab
243
erait le plus malaisé de traiter dans le cadre de
nos
facultés classiques. Voici quelques-uns des sujets que, pour ma part,
244
isciplines farouches qu’imposent à la majorité de
nos
contemporains les impératifs de la croissance de production, et de l’
245
ts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de
nos
grandes universités des départements d’indianisme, de sinologie, d’is
246
rdination de leurs politiques économiques. Ce qui
nous
manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractères sp
247
uasi ethnographique des caractères spécifiques de
notre
civilisation, à l’heure où elle se répand d’une manière anarchique su
248
nera sans peine. L’introduction si désirable dans
nos
mœurs universitaires d’une année sabbatique de type américain, permet
249
emise en question générale, et c’est aussi ce que
nous
attendons tous de nos vacances. Après un an, les professeurs détachés
250
ale, et c’est aussi ce que nous attendons tous de
nos
vacances. Après un an, les professeurs détachés reviendraient à leur
251
l’union dans la diversité, qui est la formule de
notre
grand passé, et de notre avenir, intégré, le seul possible. L’Europe,
252
é, qui est la formule de notre grand passé, et de
notre
avenir, intégré, le seul possible. L’Europe, c’est très peu de chose
253
liées par une culture qui a fait le Monde, et qui
doit
aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 3. Je n’ignore pas
254
langage mathématique, même une fois maîtrisé par
nos
économistes, philosophes, psychologues, politistes, biologistes, voir
255
fectives et personnelles, essentielles au sens de
nos
vies. aa. Rougemont Denis de, « Il nous faut des hommes de synthèse
256
sens de nos vies. aa. Rougemont Denis de, « Il
nous
faut des hommes de synthèses », Gazette de Lausanne (supplément litté
257
profonde méfiance à l’endroit de ce qui vient, de
notre
monde moderne en général, mais son goût puissant de la vie et son sen
258
l’avais surpris un jour en plein travail — on ne
devrait
jamais faire ça — pour découvrir qu’avant, ailleurs, au Flore, chez L
259
trait, je ne l’avais jamais vu dans sa réalité et
nous
n’avions presque rien dit qui vaille entre deux hommes. Mais ce jour-
260
moi… » Là-dessus des théories bien saugrenues, et
nous
sommes allés prendre un verre sur la terrasse du Café de la Poste, au
261
r la Suisse, c’était la raison de mon passage, et
nous
avons parlé de notre pays, fraternisé dans un éloge immodéré de ses a
262
la raison de mon passage, et nous avons parlé de
notre
pays, fraternisé dans un éloge immodéré de ses aspects variés et inso
263
t ses palais alpestres. Et quel paysage autour de
nous
! Le clocher aigu de l’église ; de maigres peupliers noueux sur des p
264
ui avait été l’un des « phares » baudelairiens de
notre
adolescence loin de Paris, puis un symbole (refusé mais sacré) de la
265
Il se plaignit, très gentiment, de ce que durant
nos
années parisiennes, nous n’ayons pu, ou cru pouvoir, nous rencontrer.
266
ntiment, de ce que durant nos années parisiennes,
nous
n’ayons pu, ou cru pouvoir, nous rencontrer. « Ce sont de ces conneri
267
ées parisiennes, nous n’ayons pu, ou cru pouvoir,
nous
rencontrer. « Ce sont de ces conneries ! Et que l’on expie ! » (Beauc
268
e soir-là, au Village, mon rêve est devenu vrai :
nous
parlons certes de ce qui peut nous rapprocher, l’amour-passion, les t
269
devenu vrai : nous parlons certes de ce qui peut
nous
rapprocher, l’amour-passion, les troubadours, la psychanalyse, Saint-
270
chanalyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce qui
doit
nous opposer de front : nos options politiques, morales et religieuse
271
lyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce qui doit
nous
opposer de front : nos options politiques, morales et religieuses. Et
272
mais aussi de ce qui doit nous opposer de front :
nos
options politiques, morales et religieuses. Et nous voici bientôt dan
273
os options politiques, morales et religieuses. Et
nous
voici bientôt dans l’euphorie de la contestation en convergence heure
274
! À quelques jours de là, il me dit souhaiter que
nous
puissions désormais nous rencontrer « mécaniquement en quelque sorte
275
il me dit souhaiter que nous puissions désormais
nous
rencontrer « mécaniquement en quelque sorte ». L’OWI eut ceci de bon
276
ment en quelque sorte ». L’OWI eut ceci de bon de
nous
en assurer l’occasion quotidienne. Le culte d’une pierre bleue D
277
quotidienne. Le culte d’une pierre bleue Dès
notre
première vraie rencontre, j’avais découvert quelque chose dont je pen
278
du Père Enfantin… une grande réparation vous est
due
», écrira-t-il dans Arcane 17, deux ans plus tard, et il poursuit : «
279
tin, qu’il tenait pour l’ancêtre des jansénistes.
Nous
lui dîmes qu’il y avait là-dessus des bibliothèques ; il n’en crut ri
280
ticulations déliées mais fort précises, car elles
nous
disent très bien de quoi parle ce livre4 mais aussi comment il en par
281
mais aussi comment il en parle. Et c’est cela qui
nous
intéresse : Jacques Chenevière, écrivain de race, ne donne pas ici se
282
et signifiante. Comme la plupart des écrivains de
notre
pays — et très Suisse en cela du moins — Jacques Chenevière n’est pas
283
stoire politique et littéraire d’un passé proche,
nous
font passer et repasser sans transition de la prose à la poésie, d’un
284
des prisonniers de guerre, dès l’automne de 1914.
Notre
cycliste volontaire rappelé à Genève par Gustave Ador, président du C
285
on ne sait quel objet imaginaire bien au-delà de
nos
personnes, quoique l’attention soit évidente, concentrée. » Tout s’ét
286
ans plus tôt pour un bal de la Cour (« Avouez que
nous
étions un peu rivales… »), s’élève jusqu’au sublime dans la frivolité
287
vois, voilà de quoi se fait un style, unique dans
nos
lettres romandes. Entre le Paul Morand des descriptions de la Belle É
288
linguistique, dirait Verlaine s’il revenait parmi
nous
. 4. Retours et images, Éditions Rencontre. ae. Rougemont Denis
289
s il me donnait l’impression de représenter parmi
nous
quelque chose de bien plus ancien. Parfois, en l’écoutant, en le voya
290
tranger à toute espèce de religion des prêtres. «
Nous
devons être absolument séculiers » insistait-il. Mais une fois je l’e
291
er à toute espèce de religion des prêtres. « Nous
devons
être absolument séculiers » insistait-il. Mais une fois je l’entendis
292
nque… Il faudra bien que je vous l’explique quand
nous
serons seuls. » C’était il y a deux ans, je ne devais plus le revoir.
293
us serons seuls. » C’était il y a deux ans, je ne
devais
plus le revoir. Il aimait citer la Bhagavad-Gita, qu’il lisait en san
294
, qu’il lisait en sanscrit. Il connaissait à fond
notre
littérature, où il préférait à tout François Villon. Jeune homme, il
295
l’écrivain n’a cessé d’occuper dans la culture de
notre
temps : à proximité, le regard rencontre les champs et les arbres de
296
arler de l’Europe, de la personne, du langage, de
notre
univers, des avions passant dans le ciel apportaient comme un écho de
297
ouveau témoignèrent de cette prise de conscience.
Nous
ne partions pas d’une insatisfaction de notre sort. Nous pensions que
298
nce. Nous ne partions pas d’une insatisfaction de
notre
sort. Nous pensions que la société où nous vivions était fichue, qu’o
299
partions pas d’une insatisfaction de notre sort.
Nous
pensions que la société où nous vivions était fichue, qu’on allait à
300
on de notre sort. Nous pensions que la société où
nous
vivions était fichue, qu’on allait à des catastrophes, notamment à la
301
notamment à la guerre : faire la révolution, pour
nous
, signifiait refaire un ordre, là où menaçait la guerre, qui résume to
302
çait la guerre, qui résume toutes les injustices.
Nous
étions frappés par l’anarchie des pays dits démocratiques et par les
303
par les réactions massives des pays totalitaires.
Nous
décelions également, chez la bourgeoisie capitaliste, la dissolution
304
ationalismes. Dans le groupement l’Ordre nouveau,
nous
nous attachions à une doctrine très rigoureuse de la personne qui déb
305
alismes. Dans le groupement l’Ordre nouveau, nous
nous
attachions à une doctrine très rigoureuse de la personne qui déboucha
306
voulaient faire la révolution, n’était pas nette.
Nous
refusions aussi bien la dictature stalinienne du parti, que la dictat
307
Les théologiens et philosophes qui nourrissaient
notre
pensée étaient Karl Barth, Kierkegaard, et Heidegger que Corbin comme
308
élien, avec sa triade thèse, antithèse, synthèse,
nous
voulions laisser les choses dans leur état de tension. Quant à Esprit
309
rut, Mounier a trouvé que j’y allais un peu fort.
Nous
avons échangé quelques lettres assez vives. Pour ma part, j’étais rel
310
our les réalités scientifiques et techniques, qui
nous
intéressaient, à Hic et Nunc ai, comme moyens de libération de la p
311
c ai, comme moyens de libération de la personne.
Nous
étions également en relation avec Réaction, un mouvement d’extrême dr
312
et. Il existe un filon de romantisme allemand qui
nous
est très proche et, chose curieuse, la langue ne constitue pas un bar
313
urnal d’un intellectuel en chômage : « La pensée
doit
conduire l’action : mais sans agir, elle n’est pas vraie pensée. » ⁂
314
vre comme celle de Denis de Rougemont est là pour
nous
aider à ne pas désespérer complètement de l’esprit. ag. Rougemont
315
tiers : elles servent la Production. L’Université
devrait
préparer à juger, évaluer, orienter les esprits et les activités : el
316
dapter la société à un certain Sens… 5. Une école
doit
normalement déboucher sur un job. Elle doit donc, comme le dit un de
317
école doit normalement déboucher sur un job. Elle
doit
donc, comme le dit un de nos magistrats, « favoriser une meilleure co
318
er sur un job. Elle doit donc, comme le dit un de
nos
magistrats, « favoriser une meilleure connaissance des débouchés ». M
319
ses activités. L’école professionnelle ou faculté
doit
donc précéder l’Université, et l’une ne peut se désintéresser des pro
320
problèmes des écoles professionnelles ou facultés
devraient
être revus à l’aide de cette méthode, la seule à mon avis qui ait le
321
communautaires et ses finalités. 11. L’Université
doit
donc comprendre deux genres ou ordres d’activité distincts mais relié
322
nature des recherches. 13. Les cours ex cathedra
doivent
être conservés : ainsi quand il s’agit d’exposer les recherches inédi
323
ycopié et plus tard, publié. 14. Un professeur ne
devrait
pas être et avoir été seulement professeur. Il ne devrait pas être ju
324
pas être et avoir été seulement professeur. Il ne
devrait
pas être jugé sur ses seuls titres universitaires mais sur sa valeur
325
le serait d’orienter les options fondamentales de
notre
société, en fonction d’un certain Sens de la vie (à découvrir, assume
326
c’est autant dire de fondateur. Ce que l’écrivain
doit
au monde et à l’événement, c’est de les créer. Et ce qu’il faut atten
327
valeurs, d’équilibre, de mesure que représentait
notre
vieux continent. En août 1947 on est venu me demander de parler à un
328
t en faveur d’une coopération au niveau culturel.
Nous
avons réuni pour la première fois les directeurs d’administration d’a
329
té la réalisation de cette première initiative de
notre
centre. Nous avons fondé une Association des festivals de musique eur
330
ion de cette première initiative de notre centre.
Nous
avons fondé une Association des festivals de musique européens que je
331
européens que je préside tout à fait par hasard.
Nous
avons coordonné les instituts d’études européennes qui étaient en tra
332
in de se constituer dans différentes universités.
Nous
avons pris contact avec des historiens, des professeurs d’enseignemen
333
fesseurs d’enseignement secondaire, des éditeurs.
Nous
avons d’autre part lancé une Campagne européenne d’éducation civique
334
ion de l’Europe sur les obstacles à toute union !
Notre
espoir réside dans une politique des régions. Par exemple l’Italie es
335
la France sur une dizaine de régions, plus Paris.
Notre
idée de fédéralistes européens est que ces régions, définies surtout
336
t l’union. Si l’union de l’Europe ne se fait pas,
nous
serons colonisés par le dollar et peut-être par une certaine idéologi
337
oins sûr. Mais le fait de ne plus être maîtres de
notre
destinée économique entraînerait une quantité de conséquences sur le
338
iale. Sans doute d’ici à dix ou quinze ans serons-
nous
parvenus à créer des régions sur une base économique, historique, eth
339
urgence des problèmes européens. À cette occasion
nous
présentons l’activité de Denis de Rougemont dans ce domaine, et son p
340
an Un jour que je montai chez Jean Paulhan, ce
devait
être en 1937, 1938, je rejoignis dans l’escalier de la NRF Henry Mi
341
ns ces deux phrases en couronne sur le tombeau de
notre
ami. Telle était notre attente et sa folle exigence ; en ce temps-là.
342
couronne sur le tombeau de notre ami. Telle était
notre
attente et sa folle exigence ; en ce temps-là. Elle s’adressait à cel
343
le s’adressait à cela dans la littérature dont il
nous
paraissait tout à fait évident que Paulhan détenait les clefs et les
344
(Mais c’était justement ce qu’il cherchait, comme
nous
l’apprirent beaucoup plus tard les Fleurs de Tarbes !) Il n’avait enc
345
it pas le sien, bien entendu, il ne récrivait pas
nos
textes, mais le style de chacun des auteurs de la revue n’eût pas été
346
ésence et sans son attention. Il était à lui seul
notre
air de parenté, si différents ou opposés que nous fussions. C’est le
347
otre air de parenté, si différents ou opposés que
nous
fussions. C’est le seul directeur de revue littéraire qui ait jamais
348
t ans, s’obstine à le traiter d’éminence grise de
nos
lettres. Il était tout le contraire : un maître socratique, indemne d
349
secrète volonté de puissance, attentif à ne rien
nous
imposer qui ne fût ce qu’il avait senti, bien avant nous, qui pourrai
350
poser qui ne fût ce qu’il avait senti, bien avant
nous
, qui pourrait être nous. Bien trop curieux pour être autoritaire, il
351
l avait senti, bien avant nous, qui pourrait être
nous
. Bien trop curieux pour être autoritaire, il n’avait de goût que pour
352
our être autoritaire, il n’avait de goût que pour
nos
singularités (que d’autres nommeraient vocations) et il les respectai
353
e semble que depuis des années je vous supplie de
nous
donner des textes ! » Me voici mis à l’aise, et mal à l’aise aussi. U
354
du moins, il n’a jamais songé.) Je l’ai surpris,
notre
dialogue s’est noué, et il se poursuivra dans plusieurs de mes livres
355
, c’est qu’ils sont personnels… à combien d’entre
nous
, jeunes auteurs de l’entre-deux-guerres ! Que dirai-je de plus aujour
356
(Ils le disaient du moins.) Les plus modestes de
nous
attendent une religion, une morale, et le sens de la vie enfin révélé
357
pas une joie de l’esprit que les Lettres ne leur
doivent
. Et qui pourrait tolérer, se demande un jeune homme, de n’être pas éc
358
n’être pas écrivain ? Cet état « singulier » de
notre
littérature n’autorise pas trop d’optimisme. Il se peut que les homm
359
de libre, de joyeux et peut-être d’insensé, dont
nous
aurions perdu jusqu’au souvenir et à l’idée. Mais non pas perdu tout
360
’insensé », c’est toute son œuvre, justement, qui
nous
en restitue mieux que l’idée : la présence fraîche et vivace. 6. Le
361
sé obsédant, d’une trop plaisante jeunesse.7 On
devrait
bien republier ces deux romans très courts, dont l’écho se prolonge d
362
ès amicale et délicate insistance de Berne que je
dois
d’avoir écrit mes deux livres sur la Suisseap. « Romancier aux succès
363
l’Académie. Mais là n’était pas son souci ! Et il
nous
suffisait, nous ses amis (mais avons-nous su le lui dire assez…) de p
364
là n’était pas son souci ! Et il nous suffisait,
nous
ses amis (mais avons-nous su le lui dire assez…) de pouvoir admirer,
365
! Et il nous suffisait, nous ses amis (mais avons-
nous
su le lui dire assez…) de pouvoir admirer, en lui, la parfaite élégan
366
e, avec Robert Schuman, qu’il est possible d’unir
nos
pays pour cette raison littéralement fondamentale qu’une unité de bas
367
cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils
doivent
, en fait, à la culture. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas
368
es continents découverts tour à tour, conquis par
nos
aventuriers puis libérés au nom de nos principes, molestés, réveillés
369
onquis par nos aventuriers puis libérés au nom de
nos
principes, molestés, réveillés, mis en mouvement, fût-ce contre nous,
370
estés, réveillés, mis en mouvement, fût-ce contre
nous
, pour le meilleur et pour le pire. Et de là viennent aussi nos divisi
371
meilleur et pour le pire. Et de là viennent aussi
nos
divisions mortelles, nos efforts pour les surmonter par le recours à
372
Et de là viennent aussi nos divisions mortelles,
nos
efforts pour les surmonter par le recours à des instances universelle
373
cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de
notre
histoire, Héraclite écrivait cette phrase décisive, qu’il faut tenir
374
la plus belle harmonie. » ⁂ De ce temps jusqu’au
nôtre
, tout concourt à nourrir ce paradoxe qui paraît bien être la loi cons
375
adoxe qui paraît bien être la loi constitutive de
notre
histoire et le ressort de notre pensée : l’antinomie de l’un et du di
376
i constitutive de notre histoire et le ressort de
notre
pensée : l’antinomie de l’un et du divers, l’unité dans la diversité,
377
ur autant : entre leurs triomphes alternés, elles
durent
dans l’ombre de l’histoire, dans la tradition, dans les livres, et da
378
au xxe siècle ? ⁂ Tout cela dure, agit et vit en
nous
de mille manières. Tout cela se combine en figures et en structures v
379
este et les rénove. Tout cela préforme, dès avant
notre
naissance, nos sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes soc
380
e. Tout cela préforme, dès avant notre naissance,
nos
sensibilités et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos bes
381
e, dès avant notre naissance, nos sensibilités et
nos
jugements moraux, nos réflexes sociaux et nos besoins économiques. To
382
ssance, nos sensibilités et nos jugements moraux,
nos
réflexes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela nous incite au
383
et nos jugements moraux, nos réflexes sociaux et
nos
besoins économiques. Tout cela nous incite aussi à remettre en questi
384
xes sociaux et nos besoins économiques. Tout cela
nous
incite aussi à remettre en question ces déterminations, et nous en fo
385
ssi à remettre en question ces déterminations, et
nous
en fournit les moyens. Enfin tout cela dénote l’Europe comme patrie d
386
l’Europe. Le goût furieux de différer, par lequel
nous
nous ressemblons tous, c’est notre mal et notre bien, il faut en pren
387
ope. Le goût furieux de différer, par lequel nous
nous
ressemblons tous, c’est notre mal et notre bien, il faut en prendre s
388
rer, par lequel nous nous ressemblons tous, c’est
notre
mal et notre bien, il faut en prendre son parti, et c’est là-dessus q
389
el nous nous ressemblons tous, c’est notre mal et
notre
bien, il faut en prendre son parti, et c’est là-dessus qu’il faut bât
390
re son parti, et c’est là-dessus qu’il faut bâtir
notre
union, si l’on veut qu’elle mérite le nom d’Europe. Si l’on me demand
391
d’autre réponse imaginable au défi que l’Histoire
nous
pose dans les termes les plus précis et sans échappatoire possible dé
392
appatoire possible désormais : s’unir, au-delà de
nos
fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités — créer u
393
delà de nos fausses souverainetés, pour préserver
nos
vraies diversités — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de no
394
— créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de
nos
autonomies. Car ces autonomies seront perdues une à une, si nous refu
395
. Car ces autonomies seront perdues une à une, si
nous
refusons l’union qui ferait leur force ; mais en retour, cette union
396
fait toute ma thèse : étant donné que la base de
notre
unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une u
397
dans ce sens, depuis près de vingt-cinq ans qu’on
nous
déclare, avec Churchill — dans son fameux discours de Zurich — qu’il
398
s l’autre tout au long du xixe siècle, suivis de
nos
jours par le reste du monde, notamment par le tiers-monde, mal décolo
399
incapable de répondre aux exigences concrètes de
notre
temps, puisqu’il est à la fois trop petit pour agir à l’échelle mondi
400
n projet rationnel. Or voici l’ironie tragique de
notre
histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union qu
401
on n’a pas avancé d’un centimètre en direction de
notre
union politique. Entre l’union de l’Europe et les États-nations sacra
402
ituation de choisir librement son avenir. Jusqu’à
nous
, point de choix économiques ni même peut-être politiques longuement d
403
somme du superflu. Mais dès lors que ce choix de
notre
avenir est libre, nous voici contraints de le faire, à nos risques et
404
dès lors que ce choix de notre avenir est libre,
nous
voici contraints de le faire, à nos risques et périls ! Nous voici co
405
r est libre, nous voici contraints de le faire, à
nos
risques et périls ! Nous voici contraints de nous demander ce que nou
406
contraints de le faire, à nos risques et périls !
Nous
voici contraints de nous demander ce que nous attendons de notre vie
407
nos risques et périls ! Nous voici contraints de
nous
demander ce que nous attendons de notre vie et de la société, ce que
408
s ! Nous voici contraints de nous demander ce que
nous
attendons de notre vie et de la société, ce que nous voulons réelleme
409
traints de nous demander ce que nous attendons de
notre
vie et de la société, ce que nous voulons réellement, principalement,
410
s attendons de notre vie et de la société, ce que
nous
voulons réellement, principalement, et contraints de tirer des plans
411
raints de tirer des plans en conséquence. Voulons-
nous
par exemple à tout prix notre niveau de vie, quantitatif — ou plutôt
412
conséquence. Voulons-nous par exemple à tout prix
notre
niveau de vie, quantitatif — ou plutôt voulons-nous sauvegarder un ce
413
re niveau de vie, quantitatif — ou plutôt voulons-
nous
sauvegarder un certain mode de vie, qualitatif ? Voulons-nous contrib
414
rder un certain mode de vie, qualitatif ? Voulons-
nous
contribuer à tout prix à l’accroissement indéfini du PNB (produit nat
415
ent, une communauté vivante ? Et quel prix sommes-
nous
prêts à payer pour cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d
416
e la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il
nous
faut décider si notre union aura pour but la puissance collective ou
417
plus précise, en Europe, il nous faut décider si
notre
union aura pour but la puissance collective ou la liberté des personn
418
ssance collective ou la liberté des personnes. Il
nous
faut le décider, en toute conscience, et vite, car le choix de la fin
419
iez pas aller… Voici donc le dilemme présent : Si
nous
attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la puissance,
420
gressif, comme la France de Napoléon, et faire de
nos
États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois infle
421
super-État-nation ne pourrait être imposé à tous
nos
peuples qu’à la faveur d’une guerre générale — selon la loi de l’État
422
saurait être exclue pour autant. Au contraire, si
nous
donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire l
423
et je crois bien que toutes les civilisations que
nous
connaissons ont choisi la puissance comme seul but réaliste de la soc
424
misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire
nos
États-nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré,
425
ne servent absolument à rien pour arrêter ce qui
devrait
l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air et des
426
r sur lui. Je ne sais, n’étant pas économiste, si
nos
États-nations délimités pour la plupart au xixe et au xxe siècle, s
427
t de la culture européenne. Et les diversités que
nous
devons respecter ne sont pas celles de ces États-nations nés d’hier :
428
la culture européenne. Et les diversités que nous
devons
respecter ne sont pas celles de ces États-nations nés d’hier : elles
429
t, et ne coïncident jamais avec aucune frontière.
Nos
États-nations, obsédés par l’idée de « se faire respecter », oublient
430
n’est qu’un appareil plus ou moins efficace, qui
doit
être mis au service des citoyens et de leurs cités ; et non l’inverse
431
ons ou d’affaires étrangères : c’est un mot qu’il
nous
faut bannir du vocabulaire politique dans une Europe fédérale, au seu
432
r : on ne fera pas l’Europe sans casser des œufs,
nous
le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l’est moins parce qu’il dema
433
communiste à la mise en question du sens même de
nos
vies, et des vrais buts de nos activités communautaires et personnell
434
on du sens même de nos vies, et des vrais buts de
nos
activités communautaires et personnelles. Si sérieux que soient les p
435
e c’est au contraire la grande tâche politique de
notre
temps. Précisons : des vingt ans qui viennent. Car à ce prix seulemen
436
s vingt ans qui viennent. Car à ce prix seulement
nous
ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui de
437
Car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et
nous
la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela ! Une Europe qu
438
’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité,
nous
lui devons cela ! Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus p
439
et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui
devons
cela ! Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou
440
au. Le texte est précédé du chapeau suivant : «
Nous
publions la fin du discours que prononça Denis de Rougemont le 15 avr
441
s, convalescents, réfugiés politiques attirés par
nos
paysages, notre air, nos libertés. Mais le problème actuel se trouve
442
ts, réfugiés politiques attirés par nos paysages,
notre
air, nos libertés. Mais le problème actuel se trouve posé par la soud
443
s politiques attirés par nos paysages, notre air,
nos
libertés. Mais le problème actuel se trouve posé par la soudaineté d’
444
principal de cet afflux, qui n’est pas d’admirer
nos
lacs ni de fuir des dictatures, mais de faire du « fric ». Or ce moti
445
ux côtés : pour eux, gagner vite et rentrer, pour
nous
, produire plus grâce à eux et les renvoyer au plus vite. Il semblerai
446
u : l’industrie qui y trouve le moyen d’accroître
nos
exportations, le peuple suisse dont le niveau de vie matérielle dépen
447
e-t-elle ? Et si oui, dans le cas particulier qui
nous
préoccupe, cette « helvéticité » est-elle menacée par la présence d’u
448
plupart de ceux qui viennent de le découvrir. Ils
nous
disent : « À l’heure où il n’est question que de s’ouvrir à l’Europe,
449
est question que de s’ouvrir à l’Europe, pourquoi
nous
fermer devant les travailleurs étrangers ? » C’est confondre deux sen
450
supprimer les frontières économiques et intégrer
nos
entreprises dans une économie concertée à l’échelle continentale (com
451
de travailleurs étrangers qu’il en faut pour que
nos
exportations continuent à croître, cela revient, paradoxalement, à s’
452
nace ? II. Quant au danger que la présence sur
notre
sol d’un étranger contre cinq ou six Suisses représenterait pour notr
453
er contre cinq ou six Suisses représenterait pour
notre
mode de vie — notre « helvéticité », comme vous osez l’écrire ! — il
454
x Suisses représenterait pour notre mode de vie —
notre
« helvéticité », comme vous osez l’écrire ! — il est clair que ce n’e
455
tugais laissent peu de traces de leur passage sur
notre
sol, dans nos cités et dans nos mœurs. Je n’en dirais pas autant d’un
456
peu de traces de leur passage sur notre sol, dans
nos
cités et dans nos mœurs. Je n’en dirais pas autant d’une industrie do
457
eur passage sur notre sol, dans nos cités et dans
nos
mœurs. Je n’en dirais pas autant d’une industrie dont l’essor défigur
458
pas autant d’une industrie dont l’essor défigure
nos
paysages, détruit nos forêts et nos champs, pollue nos lacs et dévers
459
strie dont l’essor défigure nos paysages, détruit
nos
forêts et nos champs, pollue nos lacs et déverse un flot de ciment, d
460
ssor défigure nos paysages, détruit nos forêts et
nos
champs, pollue nos lacs et déverse un flot de ciment, d’agglomérés et
461
aysages, détruit nos forêts et nos champs, pollue
nos
lacs et déverse un flot de ciment, d’agglomérés et de plastique sur «
462
ourtant cela qui modifie radicalement le cadre de
nos
vies, l’air que nous respirons, et à la longue nos sensibilités. Si n
463
ifie radicalement le cadre de nos vies, l’air que
nous
respirons, et à la longue nos sensibilités. Si notre industrie suisse
464
os vies, l’air que nous respirons, et à la longue
nos
sensibilités. Si notre industrie suisse refuse de calculer le prix hu
465
us respirons, et à la longue nos sensibilités. Si
notre
industrie suisse refuse de calculer le prix humain de son essor, ses
466
nvoquée si la présence des travailleurs étrangers
nous
coûtait plus qu’elle ne rapporte ? — La pire menace contre notre mode
467
lus qu’elle ne rapporte ? — La pire menace contre
notre
mode de vie suisse vient-elle de la présence d’étrangers parmi nous,
468
uisse vient-elle de la présence d’étrangers parmi
nous
, ou de nous-mêmes, qui tolérons la destruction de notre environnement
469
ou de nous-mêmes, qui tolérons la destruction de
notre
environnement au nom de valeurs bien plus matérialistes que celles de
470
du chapeau suivant : « Invité à se prononcer sur
notre
double question — intégrité de l’État dans l’Europe fédérée et notion
471
’une “helvéticité” menacée ? — Denis de Rougemont
nous
suggère ses réflexions sous forme d’interrogations. »
472
figurait le Pays légal, la République. Puis il a
dû
s’éloigner d’elle et de la Cour, de nouveau, écœuré par l’intrigue de
473
sant travail. Je vous en remercie aussi parce que
nos
efforts actuels, en vue de bâtir une union des peuples européens, qui
474
caractère original de chacun et le génie propre à
notre
continent, y trouvent appuis et encouragements. On ne peut mieux déf
475
ral d’union dans la diversité qu’il admirait dans
notre
Suisse. Quant à la participation qu’il demandait, c’est le mot clé du
476
fin d’une certaine Europe, le début d’une autre ?
Nous
avons demandé à Denis de Rougemont ce qu’il pensait de l’homme d’État
477
r les équipes de la TV) de l’enquête méfiante sur
nos
motivations. Les écrivains ont développé contre elle une série de réa
478
poétique, l’horizon qui se définit par rapport à
notre
progrès. ⁂ Ce n’est qu’au début d’une carrière que l’on écrit par pur
479
ue, je me l’écrie, et je lui crie d’abord qu’elle
devrait
être une autre pour que je n’y sois plus seulement un moi contre elle
480
Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)ba
Nous
souffrons des clichés ridicules qui composent l’image de la Suisse à
481
éduits, paraît-il, à celui de ne pas se mouiller.
Nous
savons que la Suisse, c’est autre chose. Mais quoi ? Combien de nos c
482
Suisse, c’est autre chose. Mais quoi ? Combien de
nos
compatriotes interrogés au hasard dans la rue seraient capables de le
483
terviewer des étrangers : quelle est à leurs yeux
notre
image ? Ils nous renvoient le plus souvent celle de nos erreurs sur n
484
ngers : quelle est à leurs yeux notre image ? Ils
nous
renvoient le plus souvent celle de nos erreurs sur nous-mêmes. Tel ce
485
age ? Ils nous renvoient le plus souvent celle de
nos
erreurs sur nous-mêmes. Tel ce professeur au Collège de France8 auque
486
tte demandait dernièrement s’il pensait que l’on
devait
faire l’Europe sur le modèle de la Suisse, et qui répondait : « Le fé
487
qui ne porte que trois signatures. Mais alors, si
nous
fêtons aujourd’hui le 680e anniversaire de la Confédération helvétiqu
488
Constitution, car ces deux choses ne datent chez
nous
que de 1848. Ce que nous célébrons, c’est en fait une idée, qui est l
489
ux choses ne datent chez nous que de 1848. Ce que
nous
célébrons, c’est en fait une idée, qui est l’essence de la Suisse et
490
e l’Europe de Churchill ou de Gaulle était censée
devoir
naître de l’alliance impossible des quelque vingt-cinq États nationau
491
la nationalité suisse de caractère international
devra
s’incorporer à la communauté de la Grande Europe. De cette façon, ell
492
in, ni sans gloire. S’évanouir dans le succès de
notre
idée et d’une formule d’union qui est notre raison d’être, ne serait-
493
ès de notre idée et d’une formule d’union qui est
notre
raison d’être, ne serait-ce pas le sort le plus beau que nous puissio
494
d’être, ne serait-ce pas le sort le plus beau que
nous
puissions souhaiter en tant que Suisse ? Dans l’Europe des régions qu
495
pe des foyers rayonnants sans frontières, rien ne
nous
empêchera, Suisses de tous les cantons, de rester ensemble et de cont
496
ommunauté : celle des gardiens de l’idée mère. Si
nous
le désirons vraiment, si nous le voulons. C’est ce qu’il reste à savo
497
de l’idée mère. Si nous le désirons vraiment, si
nous
le voulons. C’est ce qu’il reste à savoir, et c’est ce qui nous inqui
498
s. C’est ce qu’il reste à savoir, et c’est ce qui
nous
inquiète. S’il n’y a plus de frontières tangibles, plus de douaniers,
499
, plus de douaniers, où sera la Suisse, gémissent
nos
« patriotes » désorientés. Or il est sain de se demander, au minimum
500
e se demander, au minimum une fois par an, ce que
nous
faisons là, et pourquoi nous restons ensemble. Personne ne peut prédi
501
fois par an, ce que nous faisons là, et pourquoi
nous
restons ensemble. Personne ne peut prédire si, à bulletin secret, en
502
n secret, en connaissance de cause et en majorité
nous
choisirons de continuer la Suisse. Ceux qui le voudront seront alors
503
s précaution — à desservir la bonne réputation de
notre
ami dans un pays égalitaire. Aujourd’hui je ne reculerai plus, les je
504
fois prophétiques : — Carl-J. Burckhardt ajoute à
notre
Suisse la dimension qui manquait le plus à ce pays, celle que j’aime
505
système actuel, et qui me disent : « Merci, vous
nous
vengez. » Vos critiques semblent s’adresser surtout à un système scol
506
e l’Église et contre la famille. Cet état de fait
nous
vient tout droit de Napoléon, qui a légué au monde entier, à peu près
507
emmes qui travaillent à l’extérieur. Mais l’école
doit
changer. Il faut dénationaliser l’enseignement. Quel sens peut avoir
508
a géographie, l’écologie, l’économie — l’économie
doit
être une des branches principales des programmes — dans ces dimension
509
polluée ; et elles empêchent le passage de ce qui
devrait
circuler : les hommes, les marchandises, quelquefois les idées. On ne
510
e sans changer l’État. » Est-ce à dire que l’État
doit
changer l’école, ou que l’école doit former ceux qui changeront l’Éta
511
e que l’État doit changer l’école, ou que l’école
doit
former ceux qui changeront l’État ? L’un et l’autre, et les deux à la
512
tat. C’est un cercle vicieux : chercher l’origine
nous
ramène au problème de la poule et de l’œuf… Il faut agir aux deux niv
513
ouvelles… ce qui est pratiquement impossible dans
notre
culture. Il faudrait, au minimum, une volonté générale de sortir du c
514
volonté générale de sortir du cercle vicieux dont
nous
parlions tout à l’heure. Une école nouvelle pourrait exploiter des po
515
une place ne lui est faite — et pour cause — dans
nos
programmes. Moi, j’ai appris à lire hors de l’école, avec ma sœur. En
516
tante — il faut interdire la phrase : « Ici, tous
doivent
faire la même chose ! » Ça, c’est la formule de base de l’école napol
517
uoi on a fabriqué des peuples militarisés, et qui
nous
a déjà valu deux guerres mondiales. Ce qu’Illich appelle en termes ma
518
’autant mieux. On ne sait vraiment que ce qu’on a
dû
enseigner. Je l’observe tous les jours sur moi-même à l’Université :
519
ne creuse jamais si bien un problème que quand je
dois
le présenter à mes étudiants. « Illich est trop rousseauiste »
520
à l’évolution de l’école, et aux deux pôles dont
nous
avons parlé : individualisation et travail collectif. À supposer que
521
n l’originalité des génies locaux. Le fédéralisme
doit
commencer à la base. Prenez le couple : la femme et l’homme doivent e
522
à la base. Prenez le couple : la femme et l’homme
doivent
exister à la fois pour soi et pour l’autre, sans qu’il y ait confusio
523
ifficile, voire impossible à concevoir. Mais cela
nous
éloigne un peu de l’école… Comment changer l’école ? Pour y rev
524
éenne que je préside depuis une dizaine d’années,
nous
essayons de toucher le plus grand nombre possible d’enseignants, du d
525
venter le grec pour l’apprendre. Il me proposa de
nous
faire à nous deux une langue qui ne serait connue que de nous ; je me
526
c pour l’apprendre. Il me proposa de nous faire à
nous
deux une langue qui ne serait connue que de nous ; je me passionnai p
527
nous deux une langue qui ne serait connue que de
nous
; je me passionnai pour cette idée. Nous formâmes d’abord un alphabet
528
e que de nous ; je me passionnai pour cette idée.
Nous
formâmes d’abord un alphabet, où il introduisait les lettres grecques
529
et, où il introduisait les lettres grecques. Puis
nous
commençâmes un dictionnaire dans lequel chaque mot français était tra
530
’auto. » 11. « Le sort de l’an 2000 se joue dans
nos
écoles », Civisme européen, Genève, mars 1972, publié par le Centre e
531
une homme en colère, aussi injuste qu’un pamphlet
doit
l’être, j’ai le triste plaisir de constater que mon texte n’a pas vie
532
et même un collégien lausannois, bien connu chez
nous
pour avoir prononcé un discours inconvenant lors d’une cérémonie de p
533
es autos figurent l’emblème du paradoxe majeur de
notre
civilisation. Grâce à elles, l’homme des villes a retrouvé le contact
534
re et patine à la fois. Pour garder le Lavaux que
nous
aimons, faudrait-il qu’ils renoncent à le vivre, à en vivre ? Sauver
535
vous ne le sauverez pas sans héroïsme. Si Lavaux
doit
faire son salut, ce sera par la grâce de quelques fous associant leur
536
e sont nullement ceux qui pensent court et bas et
nous
jettent dans la pollution au nom de la rentabilité, mais ceux qui fon
537
Laubscher, auteur de Dixence Cathédrale, que l’on
doit
un ouvrage qui vient à point nommé : Merveillleux Lavaux. Sauver cett
538
ux épuré, prouve néanmoins qu’un tel coin de pays
doit
être sauvegardé au prix de l’intelligence et de sacrifices, comme le
539
préparent l’avènement du dirigisme marxiste dans
notre
pays » et préconisent en réalité « une société policière … centralisé
540
ec « intervention de la Confédération jusque dans
nos
cuisines et salles de bains. » Je n’ai pas à entrer en discussion ave
541
la portée. 1. La première citation, pronucléaire,
doit
être replacée dans son contexte historique : elle remonte en effet à
542
non sur la vraisemblance du fait… La situation de
notre
continent et de l’humanité entière serait apparemment sans espoir, si
543
paremment sans espoir, si la culture élaborée par
notre
Europe n’avait pas découvert une fois de plus, et vraiment au dernier
544
L’énergie nucléaire est la réponse, inventée par
notre
génie, par nos savants européens, au défi d’une humanité dont notre s
545
ire est la réponse, inventée par notre génie, par
nos
savants européens, au défi d’une humanité dont notre science, notre h
546
os savants européens, au défi d’une humanité dont
notre
science, notre hygiène, et nos techniques étaient en train d’accroîtr
547
péens, au défi d’une humanité dont notre science,
notre
hygiène, et nos techniques étaient en train d’accroître au-delà du po
548
ne humanité dont notre science, notre hygiène, et
nos
techniques étaient en train d’accroître au-delà du possible les besoi
549
ma description de l’état d’innocence générale où
nous
étions à peu près tous. […] Je ne pense pas avoir à m’excuser d’avoir
550
, est datée de 1984. Je la rappelle : Selon que (
notre
) choix se portera sur le nucléaire ou sur le solaire, nous aurons soi
551
ix se portera sur le nucléaire ou sur le solaire,
nous
aurons soit une société centralisée, exploitée de façon quasi militai
552
it en réalité que les intentions que M. Desmeules
nous
attribue d’une manière arbitraire et calomnieuse. Il embrouille tout,
553
seulement n’est pas de moi et ne traduit en rien
notre
idéal, mais formule l’exigence « essentielle » du grand patron des ce
554
M. Desmeules aurait-il mal compris ? Ce n’est pas
nous
, mais ceux de son bord qui ont dit cela. Quant à prétendre que mon id