1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)
1 me que tout en détestant les chefs nazis, « il se ferait tuer pour Hitler », car l’ambition réelle du Führer, croyait-il, étai
2 ais bien les nôtres. Surtout s’il se trouve qu’en fait , ce sont exactement les mêmes erreurs. 4. Si d’aucuns remontent à Lut
2 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « À cette heure où Paris… » (17 juin 1940)
3 vant l’esprit, devant le sentiment, devant ce qui fait la valeur de la vie. Je songe au chef de guerre qui traverse aujourd’
4 et de cette Ville était peut-être nécessaire pour faire comprendre au monde entier qu’il est des victoires impossibles. On ne
5 me et les raisons de vivre dont on manque. Qu’ils fassent dix fois le tour du monde ! Ils ne rencontreront partout que le fraca
6 qu’ils ont tuées. « …car ils ne savent ce qu’ils font . » Le 15 juin 1940. b. Rougemont Denis de, « À cette heure où Pari
3 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
7 s pionniers, l’ère des défricheurs de savanes qui firent reculer la frontière de décade en décade, à travers le Far West, jusq
8 tes à 100 yards… Ferry-boat du Delaware en grève… Faites un détour par Philadelphie… Et arrêtez-vous à l’Hôtel Franklin… Ralen
4 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Souvenir de la paix française (15 mars 1941)
9 oule entre des saules et des peupliers blancs. Il faisait lourd et doux, le goudron de la route sentait plus fort que les champ
10 rgers. J’ai su, plus tard, que ce jour-là j’avais fait mes adieux à la France. e. Rougemont Denis de, « Souvenir de la pa
5 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
11 rt les quatre mois que j’ai passés en Argentine à faire les conférences qu’impliquait ma mission. Je pensais alors regagner l
12 rançais », retransmise par Londres. Il me fallait faire chaque jour 20 à 30 pages, soit un quart d’heure de nouvelles et auta
13 ains et L’Amour et l’Occident . Vous allez donc faire une rentrée massive sur le marché du livre ? Oui, peut-être même un p
14 e ? Oui, peut-être même un peu trop : tout compte fait , j’aurai 18 publications cette année ! C’est beaucoup à la fois. Vous
15 exemple la meilleure façon de s’alimenter, et la font enseigner aux écoliers. C’est d’ailleurs une très belle race qui est
16 c’est un genre d’humour qui leur plaît, et ils ne font que s’en amuser. Si on les compare aux Français, il est indéniable qu
17 t où l’Amérique semble copier l’image qu’elle s’y fait d’elle-même ; par la baisse du niveau intellectuel auquel les éditeur
18 ntellectuel auquel les éditeurs contribuent en ne faisant de gros tirages que pour les ouvrages médiocres. Quand un livre a du
6 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
19 a plaidoirie devient un réquisitoire, et l’avocat fait une drôle de figure. Ou bien il faut acquitter Oltramare, mais alors
20 pour la Suisse. Il en résulte à l’évidence que je faisais en Amérique exactement le contraire d’Oltramare à Paris. Si Me Duperr
21 nne escorte. Le Gauleiter, un nommé Oltramare, me fait emprisonner, puis juger sommairement, et Me Duperrier se voit chargé
22 va-t-il dire ? Il n’hésite pas : il dit que j’ai fait comme Oltramare, notre infaillible führer suisse. On lui répond que ç
23 isse. On lui répond que ça ne prend pas, que j’ai fait exactement le contraire. On me fusille et on le pend d’office. Fin de
7 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
24 aussi. Pourquoi s’insurger, nous seuls, contre ce fait  ? Imagine-t-on Chateaubriand se demandant s’il existe pour lui « une
25 tuation des écrivains romands comme un cas tout à fait singulier. Je suis prêt à le croire. Mais enfin, cela ne va pas de so
8 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
26 vont lui régler son compte, si ce n’est pas déjà fait . Et vous avez presque raison. Mais dans ce presque il y a tout notre
9 1953, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « Ce qu’ils pensent de Noël… » [Réponse] (24 décembre 1953)
27 e volonté ? La plupart sont involontaires, ils ne font que subir leur condition. n. Rougemont Denis de, « [Réponse à une
10 1954, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rejet de la CED : l’avis de Denis de Rougemont (20 septembre 1954)
28 s, que les nations de l’Europe sont solidaires en fait , pour le meilleur quand elles le reconnaissent, et pour le pire quand
29 ale, mais celui d’une diplomatie qui tentait de «  faire l’Europe » à la sauvette, sans poser la question dans son ampleur, à
11 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
30 nécessaire. N’oublions pas que les cités qui ont fait la Renaissance en Italie, en Flandres ou en Bourgogne, étaient alors
31 ne pourra jamais remédier. Les comités ne peuvent faire , au mieux, que des choses raisonnables, mais la culture est faite par
32 que des choses raisonnables, mais la culture est faite par des passions individuelles et par des petits groupes qui ne craig
33 ur notre Suisse fédéraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer nos douanes qui mettrait en danger nos « raisons d’être 
34 ger nos « raisons d’être » ! C’est bien plutôt le fait de ne plus s’intéresser qu’au niveau de notre vie matérielle, de trai
35 traiter la culture en mendiante, de refuser de la faire participer à une prospérité économique sans précédent. Nos raisons d’
12 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rectification (9 mars 1962)
36 ise, surtout lorsqu’il s’agit de fédéralisme ! Me faire dire que « tout le secret du fédéralisme » réside dans l’art de disti
37 erait mieux en restant… anarchique, c’est donc me faire dire une sottise, dont je suis heureux de ne pas être l’auteur. Voici
13 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
38 ints : 1. L’union entre des peuples ne saurait se faire en général que sur la base de quelque unité préexistante ; 2. Or, l’E
39 en résulte que l’on ne doit et que l’on ne peut «  faire l’Europe » qu’en conformité avec le génie même de sa culture, qui est
40 songe à deux faits majeurs que chacun connaît. Un fait de nature : l’Europe est le plus petit de tous les continents (4 % de
41 ), et le plus pauvre en matières premières. Et un fait d’histoire : cette minuscule Europe a dominé successivement sur tous
42 ’Europe depuis un siècle, et qui ont risqué de la faire périr à deux reprises en 1914 et en 1939, se résument dans le terme n
43 se est de savoir s’il faut et s’il suffit, pour «  faire l’Europe », que toutes les nations du continent s’intègrent dans le M
44 t que l’unification économique puisse suffire à «  faire l’Europe », il faudrait respecter dans cette hypothèse quelques condi
45 e l’éducation générale ou humaniste. C’est ce que fait l’URSS. Mais ce serait tuer la poule aux œufs d’or. La technique, inv
46 part, le dynamisme unique dont les Européens ont fait preuve depuis des siècles, résulte de nos diversités locales, régiona
47 e pensait qu’à l’Europe des États, qui est tout à fait autre chose.) Les modes d’emploi Enfin, l’Europe unie ne saurait
48 ion à la révolution industrielle, se doit donc de faire part aux pays neufs de ses expériences durement acquises. Elle a inve
49 sauvegardant les autonomies et diversités qui ont fait notre culture et sa vitalité. ⁂ Le problème européen étant ainsi posé
50 si bien placée que n’importe quel autre pays pour faire valoir ces vues mondiales : on ne l’accusera jamais de néo-colonialis
51 me ! Et elle est mieux placée que tout autre pour faire valoir les avantages d’une union de type fédéral, conforme à son esse
52 lité perpétuelle, la Suisse se trouve défendre en fait une politique très légitime, mais liée au passé du continent, aux riv
53 e s’y refuse, qui va plaider sa cause ? Une union faite sans nous ne sera pas faite pour nous, c’est l’évidence. Mais nous au
54 sa cause ? Une union faite sans nous ne sera pas faite pour nous, c’est l’évidence. Mais nous aurons perdu le droit de nous
14 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
55 s heures. Le « station-vagon » roule à 100, comme font toutes les autres voitures, pas un problème de dépassement, pas une i
56 s à deux fronts gouverne l’Amérique, mais il faut faire son choix entre l’ennui qui paie et l’imprévu révélateur, quitte à co
57 n’ai jamais vue ailleurs. Arrêt dans une auberge faite d’un vieux wagon d’aluminium déposé au bord de la route, dans une cla
58 ques-unes ont gardé leurs bigoudis, comme cela se fait dans ce pays, la veille d’une fête ou le samedi. Elles s’installent l
59 lu de parler de sentiment, bien entendu, ça ne se fait plus, mais l’horizon de cet art poétique me paraît aussi sec et gris
60 . P. Snow et Hans Morgenthau, et qui semble avoir fait du bruit, d’une côte à l’autre, mais c’est vraiment tout ce que j’en
61 découvre subitement, et déjà elle croit que c’est fait … À 3 heures, la grande salle est pleine ; et l’on me conduit sur l’es
62 eurs occidentales. Je vois donc ce qui me reste à faire . Improvisation d’une demi-heure. Sachant que mon auditoire est compos
63 de uni, je leur rappelle que c’est l’Europe qui a fait le monde, en créant les moyens de relier les continents et en formula
64 l’Europe. (Marx, juif rhénan dont le père s’était fait , protestant, écrit au British Museum, des articles que publie le New
65 les que publie le New York Herald Tribune : on ne fait pas plus Européen.) Où sont les successeurs de l’Occident ? Je ne voi
66 devons incarner nos valeurs. Mais comment peut-on faire cela, compte tenu des tensions politiques actuelles ? » « Comment la
67 ok, le philosophe et sociologue. « Je n’ai jamais fait de ma vie autant de mathématiques, me dit ce dernier, c’est le langag
68 sprits d’avant-garde. D’un instrument pareil nous ferions sans nul doute un usage assez différent, plus philosophique au sens l
69 et l’on y découvre des institutions dont l’Europe ferait bien de s’inspirer. »
15 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
70 à une philosophie, même existentialiste. Il s’est fait un langage de peintre, en prose. Plutôt que d’une « rationalité adéqu
16 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
71 écrivent aujourd’hui des livres, un de ceux qui a fait , avec simplicité, les prises les plus sensationnelles. Quelque chose
72 utres civilisations, oui, sont épuisées. Elles ne font , pour l’essentiel, que prendre ce que nous leur donnons. Mais si nos
73 sommeillent. Ils attendent que nous soyons tout à fait sortis de cette période d’anarchie, que nous mettions en place de nou
74 en 2260 il y aura 700 milliards d’hommes, ce qui fera un homme tous les dix mètres. En 2400, nous aurons un mètre carré cha
75 alement superposées, entrelacées, notre moi s’est fait . Notre animisme est assez bien formé, assez puissant, assez rusé pour
76 é comme d’un moyen de parvenir à la vérité. Il le fait dans des termes extrêmement proches du xiie siècle. La Chasteté n’es
77 par quelques signes avant-coureurs ? C’est tout à fait possible. Ici s’est terminé notre entretien, ici commence la conféren
78 on proprement insensée de religions jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales
79 ons jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives, mais qui se su
17 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
80 s « naturelles » de la vie, non plus (comme on le faisait il y a quelques siècles) pour répondre à des besoins certains et à de
81 tout entier. Et, à l’intérieur de l’Europe, elle fait songer irrésistiblement à cette institution dont le nom même semble i
82 tés intellectuelles, et donc artificielles — elle fait songer à cette Tour du Savoir, tellement démesurée qu’il faut, pour l
83 et déchiffré. Et des machines électroniques vont faire le reste. Convergences Contiguïté. Coexistence. Fédérations. In
84 relations pratiques. L’Europe et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sci
85 de vie — disons d’un mot : par sa culture, qui a fait littéralement le tour du monde. Mais en même temps que cette culture
86 it ici de quoi je veux parler : nous assistons en fait à une double explosion au sein des institutions d’enseignement supéri
87 ersalisée. Nos universités ne sont plus guère, en fait , que des agglomérats ou juxtapositions souvent fortuites d’écoles pro
88 humain. La juxtaposition de facultés étanches ne fait pas plus une université qu’une addition d’organes ne fait un corps vi
89 plus une université qu’une addition d’organes ne fait un corps vivant. Regardons cela d’un peu plus près. Sur l’explosion d
90 ulent les questions anxieuses dont je tente de me faire ici l’interprète. Faudrait-il donc nous résigner à que l’accroissemen
91 he ? Les lévites administrent les rites… En fait , et aux yeux d’un observateur non prévenu, jugeant seulement sur ce q
92 prévenu, jugeant seulement sur ce qu’il nous voit faire , il semblerait que la très grande majorité des Européens trouve que c
93 , acceptant ainsi de n’être peut-être plus tout à fait vraies — mais tant pis, cela ne se sait pas encore ! Cette espèce de
94 n effet parmi toutes les grandes cultures qui ont fait l’histoire de l’humanité, l’Europe a osé l’aventure d’un développemen
95 aïves et pénétrantes : pourquoi l’Europe a-t-elle fait les machines ? Pourquoi travaillez-vous autant ? Pourquoi cherchez-vo
96 d’hui d’explorer, elle me paraît rendre compte du fait que ce sont les meilleurs spécialistes, c’est-à-dire ceux qui vont le
97 ne machine électronique, convenablement informée, ferait beaucoup mieux notre affaire. Ce qui importe, ce n’est pas que la syn
98 rouveront leur excellence en tant que tels par le fait même qu’ils auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent se content
99 ls ne peuvent appartenir à la même spécialité. Faire le monde Et quant au contenu : seuls sont portés au programme les
100 lle s’interroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le sentez, ne demande
101 terres du globe multipliées par une culture qui a fait le Monde, et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes.
102 Monde, et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 3. Je n’ignore pas les tentatives qui se dessinent, au
103 qui se dessinent, aux États-Unis notamment, pour faire de la mathématique un substitut moderne au latin de jadis, la nouvell
18 1965, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)
104 prévision de l’avenir européen dont tous les deux firent preuve dans leur Correspondance (voir les lettres à von Preen de l’aî
19 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Stampa, vieux village… (15-16 janvier 1966)
105 s un jour en plein travail — on ne devrait jamais faire ça — pour découvrir qu’avant, ailleurs, au Flore, chez Lipp, depuis v
106 r une poussée irrésistible de bas en haut, rien à faire , c’est plus fort que moi… » Là-dessus des théories bien saugrenues, e
107 iés et insolites, de l’Appenzell où Alberto avait fait son service et gagné un galon de bon tireur — moi aussi, je l’ai eu !
20 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
108 vec tel homme, telle femme dont tout me sépare en fait , ou avec qui j’ai rompu sans retour. Ce soir-là, au Village, mon rêve
109 ps d’aller regarder de plus près qu’on ne l’avait fait saint Augustin, qu’il tenait pour l’ancêtre des jansénistes. Nous lui
21 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
110 e politique et littéraire d’un passé proche, nous font passer et repasser sans transition de la prose à la poésie, d’un salo
111 ombien j’aime cet éclat, d’allégresse solaire que fait la première phrase du chapitre suivant : Le Tanébeau mais le Vanéfort
112 pas de celles que l’on peut désigner facilement, faites d’atmosphère, de sentiment, et d’un regard imaginant. Presque rien n’
113 Éthiopie. Visite au Duce, très cambré. Max Huber fait son exposé. Mussolini répond, Chenevière l’observe. « Il est dressé,
114 fois un peu rêveuse du Genevois, voilà de quoi se fait un style, unique dans nos lettres romandes. Entre le Paul Morand des
22 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
115 llait à des catastrophes, notamment à la guerre : faire la révolution, pour nous, signifiait refaire un ordre, là où menaçait
116 e principes de droit international ne servait, en fait , que les nationalismes. Dans le groupement l’Ordre nouveau, nous nous
117 la démocratie, pour des jeunes gens qui voulaient faire la révolution, n’était pas nette. Nous refusions aussi bien la dictat
118 ménager des intermédiaires entre les cultures, en faisant connaître, par exemple, Barth et Heidegger à un public français qui n
119 . En décembre 1932, la Nouvelle Revue française faisait paraître un Cahier de revendications , où s’exprimaient tous les mou
23 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
120 t toujours dit… Sans plus de précautions, et pour faire court, je condenserai en quelques thèses des réflexions parfois ancie
121 lles n’ont plus rien à se dire, ni au fond rien à faire ensemble. 3. L’Université au vrai sens du terme et les écoles profess
122 ui veut apprendre un métier pour en vivre n’a que faire de la contestation. Et celui qui entend contester la société n’a que
123 Et celui qui entend contester la société n’a que faire d’une « étude des débouchés ». Cependant, avant de contester la socié
124 à toute société de type européen, d’une part pour faire progresser le savoir (recherches au-delà de l’usage prévisible et san
125 recherches inédites qu’un maître est en train de faire et qui peuvent intéresser beaucoup d’étudiants. Une fois la recherche
126 micronationalisme cantonal, notamment) et ce qui fait croire que l’Université existe encore (routines, vanités, ignorance s
24 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’écrivain et l’événement (7-8 septembre 1968)
127 epuis ce temps lointain, la notion d’engagement a fait demi-tour dans l’esprit du public : on croit bonnement qu’un auteur e
128 Autrement dit : quelle peut être aujourd’hui, au fait et au prendre, la responsabilité de l’écrivain dans la cité ? ⁂ Respo
129 rique qu’un écrivain est engagé — ou non. Dans le fait , dans le concret vécu, il n’y a pas l’écrivain d’un côté et l’événeme
130 vain dans chaque catégorie peut se reconnaître au fait qu’il participe peu ou prou des deux autres : reprenez mes exemples.
131 times d’un régime et au nom d’un autre régime qui ferait pire s’il le pouvait. Cela comporte : donner réponse, dire la réalité
132 l faut attendre du meilleur écrivain, c’est qu’il fasse converger dans son œuvre le sentiment baudelairien de son époque, la
25 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Vers l’Europe des régions [Entretien]
133 opéens sur la base d’une unité déjà existante. Je fais une distinction entre unité et union. L’unité existe ou n’existe pas.
134 tivals de musique européens que je préside tout à fait par hasard. Nous avons coordonné les instituts d’études européennes q
135 e, l’Italie et même l’Allemagne fédérale, afin de faire repartir toute l’affaire européenne sur la base des régions, puisque
136 n sur le plan politique. Cette situation tient au fait que les États veulent garder leur souveraineté absolue, devenant ains
137 rope, c’est l’union. Si l’union de l’Europe ne se fait pas, nous serons colonisés par le dollar et peut-être par une certain
138 e marxiste — quoique cela soit moins sûr. Mais le fait de ne plus être maîtres de notre destinée économique entraînerait une
26 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
139 ? Le jour où moi, je ne sentirai plus cela, je me ferai honte. » Posons ces deux phrases en couronne sur le tombeau de notre
140 ans la littérature dont il nous paraissait tout à fait évident que Paulhan détenait les clefs et les mesures. (Mais c’était
141 acun des auteurs de la revue n’eût pas été tout à fait le même sans sa présence et sans son attention. Il était à lui seul n
142 ce petit bureau mansardé de la maison Gallimard, faisaient seuls, à eux deux, cette NRF qui a marqué le siècle littéraire comm
143 je suis seul à connaître. Je m’arrangerai pour y faire figurer les questions qu’il me soumettra (c’est sa manière de critiqu
144 composée pour prévenir les objections qu’il avait faites à la seconde, dont je croyais d’abord qu’elle pouvait se suffire. Lon
145 souvenir et à l’idée. Mais non pas perdu tout à fait ni pour toujours, puisque ce « je ne sais quoi de libre, de joyeux et
146 est allergique à tout ce qui n’est pas « le petit fait faux » qui seul intéressera, croit-elle. an. Rougemont Denis de, « 
27 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
147 ternationale L’écrivain suisse, presque toujours, fait presque toujours de la littérature, si bonne qu’elle soit. Mais l’ave
28 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
148 u non, conscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait , à la culture. Unité non pas homogène et qui ne résulte pas d’un proc
149 s qu’il les porte à exagérer d’une manière tout à fait extravagante l’importance de ce qui les distingue. C’est ainsi qu’ils
150 ne pourront jamais s’unir, même s’il le faut, du fait qu’ils n’ont en somme rien de commun ! Un jour, tandis que je présida
151 l’union, j’écrivis sur une page de bloc-notes « à faire circuler » autour du tapis vert l’essai de définition suivant : L’Eu
152 nt il révèle ainsi qu’il fait partie, par le seul fait qu’il le conteste ? On ne changera pas cela, ce ne serait plus l’Eur
29 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
153 t perdues une à une, si nous refusons l’union qui ferait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait être acquise au p
154 servir. Rien de plus limpide que la déduction qui fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre unité est une cultu
155 cile à expliquer, c’est que rien n’ait encore été fait dans ce sens, depuis près de vingt-cinq ans qu’on nous déclare, avec
156 ue tout exige, que tout le monde admet qu’il faut faire — et que pourtant personne ne fait ? Eh bien, chacun le sait, rien n’
157 et qu’il faut faire — et que pourtant personne ne fait  ? Eh bien, chacun le sait, rien n’est moins mystérieux : l’obstacle à
158 ion aux pouvoirs absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoire, défini par le sort des guerres et a
159 dables en droit qu’elles deviennent illusoires en fait au xxe siècle. Rien, donc, de plus hostile à toute espèce d’union ta
160 tre avenir est libre, nous voici contraints de le faire , à nos risques et périls ! Nous voici contraints de nous demander ce
161 lisé et agressif, comme la France de Napoléon, et faire de nos États autant de départements. Il faut tout unifier par des loi
162 pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’hui radicalement incompatible avec les fins de l’Europe et de
163 ans les airs, et de ne pas perdre une occasion de faire voir à quel point elles sont absurdes. Elles sont encore efficaces, i
164 re. Nos États-nations, obsédés par l’idée de « se faire respecter », oublient qu’ils n’y arriveraient qu’en se rendant utiles
165 est révolutionnaire ? Il l’est, bien sûr : on ne fera pas l’Europe sans casser des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq a
166 gt ans qui viennent. Car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons ce
167 e prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela ! Une Europe qui ne sera
30 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
168 mirer nos lacs ni de fuir des dictatures, mais de faire du « fric ». Or ce motif est le même des deux côtés : pour eux, gagne
169 certée à l’échelle continentale (comme peuvent le faire les cinquante États des USA), alors, l’argument de la concurrence étr
170 même temps une balance commerciale positive !) De fait , l’ouverture du Marché commun n’a nullement déclenché un raz de marée
171 foncent et stérilisent sans que personne semble y faire attention. C’est pourtant cela qui modifie radicalement le cadre de n
31 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
172 e a toujours distingué. Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France… vouée à une destinée éminente et exce
173 d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan
174 de l’ère des Nations a choisi délibérément de se faire écarter du pouvoir en liant son sort au symbole même de l’ère nouvell
32 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
175 e veut devenir institutrice, elle répond : « Pour faire chier les mômes ! » Ces mauvais sentiments animent aussi, je le crain
176 n’écrire que pour le salut de leurs lecteurs. En fait , on commence à écrire vers 16 ou 17 ans, sans savoir pourquoi ni pour
177 iller en vous une émotion : pour la prolonger, la faire vôtre, et rejoindre l’auteur qui vous l’a révélée — pour devenir auss
33 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
178 mandait dernièrement s’il pensait que l’on devait faire l’Europe sur le modèle de la Suisse, et qui répondait : « Le fédérali
179 mes de la Suisse, pour la simple raison qu’il l’a faite et que seul il la définit en tant que Suisse. Il n’y a pas eu la Suis
180 nous que de 1848. Ce que nous célébrons, c’est en fait une idée, qui est l’essence de la Suisse et qui a déterminé son exist
181 demander, au minimum une fois par an, ce que nous faisons là, et pourquoi nous restons ensemble. Personne ne peut prédire si, à
34 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une dimension nouvelle (11-12 septembre 1971)
182 rdais pour cet anniversaire un éloge dont tout me faisait craindre qu’il fût de nature — si plus tôt exprimé, sans précaution —
35 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
183 9 je parlais de mon expérience. Elle était tout à fait suisse, puisque j’ai fait l’école primaire, jusqu’à l’âge de 12 ans,
184 ence. Elle était tout à fait suisse, puisque j’ai fait l’école primaire, jusqu’à l’âge de 12 ans, à Couvet, dans le Val-de-T
185 te, par le biais européen, j’ai pu voir ce qui se faisait ailleurs. Et j’ai constaté qu’ailleurs, notamment en France, c’était
186 contre l’Église et contre la famille. Cet état de fait nous vient tout droit de Napoléon, qui a légué au monde entier, à peu
187 s, les marchandises, quelquefois les idées. On ne fera jamais l’Europe avec les ministres d’aujourd’hui, parce que toute leu
188 œuf… Il faut agir aux deux niveaux à la fois. Que faire au niveau des États ? Dans toutes les discussions que j’ai avec les o
189 ue vous n’avez pas affaire à la réalité. » Or que font -ils ? Ils expédient les affaires courantes. Étudier l’introduction de
190 au hasard des occasions… Aucune place ne lui est faite — et pour cause — dans nos programmes. Moi, j’ai appris à lire hors d
191 il faut interdire la phrase : « Ici, tous doivent faire la même chose ! » Ça, c’est la formule de base de l’école napoléonien
192 ts, du degré secondaire surtout : ce sont eux qui feront l’Europe de l’an 2000, comme le dit le titre de mon dernier article d
193 avait eu « une idée assez ingénieuse, celle de me faire inventer le grec pour l’apprendre. Il me proposa de nous faire à nous
194 r le grec pour l’apprendre. Il me proposa de nous faire à nous deux une langue qui ne serait connue que de nous ; je me passi
36 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
195 er l’éclat soudain, parfois vociférant (la TV l’a fait voir), de la haine la plus injuste — ou l’adhésion d’une ferveur déco
196 d’épuration. Les chemins de fer et l’autoroute y font déjà leurs longues blessures. Tout cela — nul n’y peut rien — aux dép
197 rée, la terre bâtie, d’utilité publique, que vont faire les hommes et les femmes et les enfants qui habitent ici ? « Lavaux a
198 r. Inaliénable, oui, inaltérable, non. Ensuite, «  faire son salut » suppose la foi, mais chacun sait que la foi sans les œuvr
199 ne le sauverez pas sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut, ce sera par la grâce de quelques fous associant leur foi p
200 pollution au nom de la rentabilité, mais ceux qui font passer avant le profit d’argent — cette chose abstraite — les désirs
37 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
201 suite de son compte rendu, deux citations de moi faites par M. Desmeules. À l’intention de vos lecteurs, il m’importe de déno
202 de vos lecteurs, il m’importe de dénoncer l’usage fait de ces deux citations, qui en falsifie le sens et la portée. 1. La pr
203 déchets) était pratiquement nulle en Suisse. J’ai fait cette mise au point le 26 janvier 1979, en prononçant au Palais de Be
204 varient sur la date, non sur la vraisemblance du fait … La situation de notre continent et de l’humanité entière serait appa
205 rations, si je les répétais aujourd’hui, comme le font la plupart des survivants de mon auditoire d’alors, devenus PDG pour