1 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). New York alpestre (14 février 1941)
1 ofondeur. À Central Park, au milieu des prairies, vous voyez affleurer de larges dalles de granit. Autrefois les glaciers so
2 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
2 ante continuité du déferlement général, tout cela vous donne après quelques minutes l’illusion d’une puissance immobile qui
3 . « Perdez une minute, épargnez une vie !… Gardez votre droite… Dépassez à gauche… Avez-vous pensé à l’anniversaire de votre
4 e !… Gardez votre droite… Dépassez à gauche… Avez- vous pensé à l’anniversaire de votre femme ?… Donnez-lui un aspirateur Smi
5 sez à gauche… Avez-vous pensé à l’anniversaire de votre femme ?… Donnez-lui un aspirateur Smith… Des bonbons Johnson… Ici, tr
6 ve… Faites un détour par Philadelphie… Et arrêtez- vous à l’Hôtel Franklin… Ralentissez, légion de daims… Les partis se récon
7 t… autour d’un verre de Champagne Renault !… Avez- vous vérifié votre niveau d’huile ?… L’État de Pennsylvanie vous souhaite
8 n verre de Champagne Renault !… Avez-vous vérifié votre niveau d’huile ?… L’État de Pennsylvanie vous souhaite la bienvenue…
9 ié votre niveau d’huile ?… L’État de Pennsylvanie vous souhaite la bienvenue… Et limite votre vitesse à cinquante miles… 500
10 ennsylvanie vous souhaite la bienvenue… Et limite votre vitesse à cinquante miles… 500 dollars d’amende ou un an de prison… o
3 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
11 etien] (4 mai 1946)f g Monsieur, quel bon vent vous amène ? J’avais besoin de me retrouver dans une atmosphère française 
12 jà si les circonstances s’y étaient prêtées. Êtes- vous venu en Suisse directement ? Oui, à part un arrêt de quelques jours à
13 ? Oui, à part un arrêt de quelques jours à Paris. Votre impression de la capitale française ? J’ai été frappé par son extraor
14 t véritablement oppressant… Remontons le cours de votre voyage. Puis-je vous demander où vous aviez vos assises en Amérique e
15 sant… Remontons le cours de votre voyage. Puis-je vous demander où vous aviez vos assises en Amérique et quelles furent vos
16 e cours de votre voyage. Puis-je vous demander où vous aviez vos assises en Amérique et quelles furent vos occupations duran
17 votre voyage. Puis-je vous demander où vous aviez vos assises en Amérique et quelles furent vos occupations durant le temps
18 s aviez vos assises en Amérique et quelles furent vos occupations durant le temps où la Suisse vous avait en quelque sorte
19 rent vos occupations durant le temps où la Suisse vous avait en quelque sorte perdu de vue ? J’ai surtout habité New York, à
20 a peu parlé en Suisse ? En effet. Qu’y enseigniez- vous  ? J’avais une chaire de philosophie-sociologie. Mes collègues, de Str
21 e, mais doit émaner des peuples et non des États. Vos derniers ouvrages ont-ils été traduits à l’usage des Américains ? J’a
22 enser avec les mains et L’Amour et l’Occident . Vous allez donc faire une rentrée massive sur le marché du livre ? Oui, pe
23 lications cette année ! C’est beaucoup à la fois. Vous n’êtes plus l’intellectuel en chômage… Au contraire, je vais maintena
24 sacrer entièrement à mes livres. Quelques-unes de vos lettres sur la bombe atomique ont paru dans Le Figaro  ? Oui, elles
25 ussi beaucoup d’approbations enthousiastes. Savez- vous si les Soviets ont, pu s’emparer du secret de la bombe atomique ? Non
26 encore quotidiennement la chronique, là-bas. Avez- vous été séduit par l’Amérique ? Je l’aime énormément ; c’est une autre ci
27 et de gens extrêmement gentils. Y a-t-il bien, à votre avis, une puérilité américaine ? Et quel jugement porter sur les hist
4 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
28 mner Rougemont, mais il faut acquitter Oltramare. Vous n’y comprenez rien ? Ni moi non plus. C’est que ce raisonnement n’en
29 e garde le droit de répondre, et même de rire. Et vous , lecteurs, vous gardez le droit de juger toute cette affaire, mon liv
30 de répondre, et même de rire. Et vous, lecteurs, vous gardez le droit de juger toute cette affaire, mon livre en main, selo
31 ger toute cette affaire, mon livre en main, selon votre conscience de citoyens de la plus vieille démocratie du monde. Jugez
5 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
32 ., dans sa chère Bretagne natale ? Peut-être avez- vous raison de considérer la situation des écrivains romands comme un cas
6 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
33 rope est encore un espoir (8 décembre 1949)l m Votre lettre est la meilleure preuve de l’urgence de notre congrès. Elle di
34 s disent : trop tôt… Entre ceux qui parlent comme vous , et ceux qui nous reprochent une hâte « imprudente », la différence n
35 s d’expérience humaine, et surtout de souffrance. Vous avez trop souffert la longue horreur des camps pour croire au sursaut
36 a plus le temps d’être prudents. Trop tard, dites- vous . « L’Europe n’existe plus ». Les Russes et les Américains vont lui ré
37 régler son compte, si ce n’est pas déjà fait. Et vous avez presque raison. Mais dans ce presque il y a tout notre espoir, b
38 s, il y a le ressort de notre action. Je voudrais vous montrer que ce presque est une réalité, et qui change tout. Mon argum
39 Si notre Europe n’existait plus, si c’était vrai, vous ne pourriez plus même le dire, et cela pour des raisons que vous avez
40 z plus même le dire, et cela pour des raisons que vous avez bien connues… Or non seulement vous le dites, vous l’écrivez, ma
41 sons que vous avez bien connues… Or non seulement vous le dites, vous l’écrivez, mais encore on va l’imprimer, puisque votre
42 vez bien connues… Or non seulement vous le dites, vous l’écrivez, mais encore on va l’imprimer, puisque votre lettre est « o
43 l’écrivez, mais encore on va l’imprimer, puisque votre lettre est « ouverte ». C’est qu’il y a donc encore un peu d’Europe v
44 ouche, ou dans les sources mêmes de leur révolte. Vous allez me dire : « Ce n’est qu’une survivance. En réalité, les jeux so
45 ’Europe existe encore, là où le dialogue existe.) Vous parlez de la « dernière illusion de l’Europe ». J’en vois une autre,
46 e illusion de l’Europe ». J’en vois une autre, et votre lettre la traduit d’une manière émouvante. C’est l’illusion causée pa
47 ce qui alors seulement deviendra vraie. Cher ami, vous avez quelques raisons d’être plus pessimiste que d’autres. Tous ceux
48 lus pessimiste que d’autres. Tous ceux qui ont lu votre livre l’ont senti, et même s’ils ignoraient que c’était votre histoir
49 l’ont senti, et même s’ils ignoraient que c’était votre histoire. Je vous invite à Lausanne en tant que pessimiste. Je voudra
50 e s’ils ignoraient que c’était votre histoire. Je vous invite à Lausanne en tant que pessimiste. Je voudrais que vous adhéri
51 Lausanne en tant que pessimiste. Je voudrais que vous adhériez à ma doctrine du pessimisme actif. Un dernier mot sur les ho
52 conférence, est indemne du reproche d’avoir vendu vos peuples. Mais je pense que vous avez tort de proposer qu’on choisisse
53 oche d’avoir vendu vos peuples. Mais je pense que vous avez tort de proposer qu’on choisisse un Grand Homme. Vous n’y croyez
54 tort de proposer qu’on choisisse un Grand Homme. Vous n’y croyez sans doute pas plus que moi. Et vous dites : « Ou bien un
55 . Vous n’y croyez sans doute pas plus que moi. Et vous dites : « Ou bien un enfant… » Nous voici dans le temps de l’Avent, d
7 1957, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une lettre de Denis de Rougemont (16-17 février 1957)
56 vrier 1957)p Monsieur le rédacteur en chef, Je vous serais obligé de rassurer vos lecteurs : la photo jointe à l’article
57 acteur en chef, Je vous serais obligé de rassurer vos lecteurs : la photo jointe à l’article « Au Pentagone : Duncan Sandys
58 rai, en tant que président du Mouvement européen. Votre photo me rappelle que je m’y trouvais aussi… Veuillez croire, Monsieu
8 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
59 ation sans réserve avec d’autres cantons ou pays. Votre congrès ayant pour premier objectif de surmonter cette tendance défen
60 erreur, inverse de la première, qui ne cessera de vous tenter : celle de l’organisation rationnelle d’activités qui par esse
61 aisons économiques. Le fédéralisme, j’ai tenté de vous le montrer une fois de plus, vit des mêmes réalités spirituelles et m
9 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rectification (9 mars 1962)
62 n discours ne consistait nullement, comme l’écrit votre collaborateur, à « vitupérer » l’esprit de clocher, dont j’ai très pe
10 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
63 our avoir des maisons, cabanes, pavillons, ce que vous voulez, à deux heures de New York par avion, ou à quatre ou cinq heur
64 père. Je ne trouverais pas cela en Europe, toutes vos maisons se touchent, vous n’êtes plus jamais seuls. » Je lui ai dit q
65 s cela en Europe, toutes vos maisons se touchent, vous n’êtes plus jamais seuls. » Je lui ai dit qu’il exagérait, qu’il y av
66 ve à 11 heures au campus, pour mon premier rendez- vous . Labyrinthe d’allées entre des bâtiments de style mal défini, allant
67 ent tout ce que j’en sais. La série de mes rendez- vous commence quelques secondes après, je n’ai plus le temps de m’inquiéte
68 tales sont détruites de toute façon. » « Admettez- vous que l’État-nation est une conception archaïque, et que la tendance à
69 nales permettant le désarmement nucléaire ? » « À votre sens, serait-ce une bonne idée que tous les Américains intelligents s
70 ière question, j’ai répondu : « J’espère bien que vous n’attendez pas ma permission pour aimer les Russes ! » (la salle crou
11 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
71 i s’ouvrent à ses risques, cela existe aussi, qui vous retient ? Écoutez Nietzsche : « Je veux que tu me dises ta pensée maî
12 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
72 ours du choc. Un mythe avait pris corps… “J’ai lu votre bouquin sur la bombe atomique”, dit le père de la Relativité universe
73 it le père de la Relativité universelle. « Voulez- vous passer la soirée chez moi ? » Un feu pétillait dans le salon de Ferne
74 chose m’inquiète, dis-je. L’Amour et l’Occident vous a valu de beaux triomphes. Les hypothèses que vous aviez lancées alor
75 ous a valu de beaux triomphes. Les hypothèses que vous aviez lancées alors sur les cathares et sur l’amour courtois, après a
76 et sur l’amour courtois, après avoir ligué contre vous les historiens, la Sorbonne et Jean-Paul Sartre, ont été confirmées a
77 lat par de récents travaux d’érudition. Bon. Mais vous tentiez aussi d’expliquer l’homme contemporain. Et lui, depuis quelqu
78 impression de sécheresse, d’épuisement. Ne croyez- vous pas que l’Europe est épuisée ? Absolument pas. D’ailleurs, si elle l’
79 clencher des catastrophes. Tout de même, rappelez- vous les prévisions des démographes. Si l’humanité se développe au même ry
80 il de très vieux instincts, de très vieux mythes. Vous savez, l’être humain n’a pas changé dans ses profondeurs, Jung a mont
81 permis de prendre un envol extraordinaire. Croyez- vous que l’étude systématique du xie et du xiie siècle nous donnerait de
82 traire une approche de la Femme. Une sublimation. Vous pensez donc que le mythe, après s’être longuement abâtardi, commence
13 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
83 elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’origine de la pluralité des langues, Dante a posé implicit
84 jourd’hui. Et Louis Armand me disait un jour : si vous et moi, dans nos années d’études, il y a 30 à 35 ans, avions appris t
85 t un beau sujet d’études.) Pourquoi travaillez- vous autant ? Or rien de tel ne s’est produit, autant que l’on sache, d
86 a-t-elle fait les machines ? Pourquoi travaillez- vous autant ? Pourquoi cherchez-vous à accroître la productivité plutôt qu
87 urquoi travaillez-vous autant ? Pourquoi cherchez- vous à accroître la productivité plutôt que la sagesse ? et à contrôler la
88 la sagesse ? et à contrôler la matière plutôt que vos passions et vos désirs ? Bien peu d’entre nous sont capables de donne
89 à contrôler la matière plutôt que vos passions et vos désirs ? Bien peu d’entre nous sont capables de donner une réponse sa
90 es pourraient librement s’accorder aux optima que votre Conférence se préoccupe d’établir et que proposent avec beaucoup de s
91 gesse, me semble-t-il, les rapports d’experts qui vous sont soumis. Si l’on garde à l’esprit la règle d’or de la culture eur
92 sur le problème de l’explosion du savoir, dont je vous ai plus longuement entretenu, il me tarde de vous proposer des conclu
93 vous ai plus longuement entretenu, il me tarde de vous proposer des conclusions plus personnelles et plus précises, qui vous
94 nclusions plus personnelles et plus précises, qui vous apparaîtront peut-être comme un rêve, mais rien ne devient jamais rée
95 lle. Là vivent ces « hommes de synthèse » dont je vous parlais tout à l’heure : professeurs de tous âges et de toutes spécia
96 is fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le sentez, ne demande qu’à s’allonger au gré de vos désirs. Quant aux
97 s le sentez, ne demande qu’à s’allonger au gré de vos désirs. Quant aux relations entre un tel Centre de synthèse et les un
98 rtout, et c’est la conclusion que je souhaite que vous tiriez de mes propos, cet institut de synthèse serait idéalement ce d
14 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
99 son studio : « L’Européen le plus moderne, c’est vous pape Pie X ! », criait-il en déclamant Zone. Ce pape-là ne le gênait
100 élicieuse du Père Enfantin… une grande réparation vous est due », écrira-t-il dans Arcane 17, deux ans plus tard, et il pour
15 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
101 rd ne me quittait pas. — Quel travail préféreriez- vous , Monsieur ? — N’importe quoi qui soit utile. Et dès aujourd’hui si vo
102 mporte quoi qui soit utile. Et dès aujourd’hui si vous voulez. » C’était Romain Rolland. Il venait de publier Au-dessus de l
103 le par-devers moi la précision des sentiments. Si vous croyez qu’un sentiment, c’est vague, lisez Jacques Chenevière, vous y
104 sentiment, c’est vague, lisez Jacques Chenevière, vous y découvrirez comment jouent notamment l’adjectif infaillible, comiqu
16 1967, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). J. Robert Oppenheimer (25 février 1967)
105 lus chrétien que quiconque… Il faudra bien que je vous l’explique quand nous serons seuls. » C’était il y a deux ans, je ne
106 s amis, et savait écouter comme personne, tout en vous enveloppant d’un regard bleu qui allait interroger au-delà de vous-mê
17 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
107 a campagne genevoise ; à cinq minutes, cependant, vous avez Cointrin, l’ouverture sur le monde. Pendant que j’écoutais la vo
108 e révolution. En reprenant une vue d’ensemble sur votre œuvre, avez-vous relevé une évolution quant à votre conception de l’E
109 eprenant une vue d’ensemble sur votre œuvre, avez- vous relevé une évolution quant à votre conception de l’Europe ? Je dirai
110 tre œuvre, avez-vous relevé une évolution quant à votre conception de l’Europe ? Je dirai que dans ces journaux, qui ne sont
111 . Maintenir les contraires Dans la préface à votre livre, vous écrivez ceci : « Ou bien l’on intériorise l’événement, ou
112 les contraires Dans la préface à votre livre, vous écrivez ceci : « Ou bien l’on intériorise l’événement, ou bien l’on s
113 n’est-elle pas la caractéristique fondamentale de votre vie et de votre œuvre ? Certainement, et c’est un mouvement qui se re
114 a caractéristique fondamentale de votre vie et de votre œuvre ? Certainement, et c’est un mouvement qui se retrouve à tous le
18 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
115 n s’arrêtant sur le dernier palier : « Est-ce que vous sentez toujours votre cœur battre au moment de passer cette porte ? L
116 ernier palier : « Est-ce que vous sentez toujours votre cœur battre au moment de passer cette porte ? Le jour où moi, je ne s
117 te : « Mais il me semble que depuis des années je vous supplie de nous donner des textes ! » Me voici mis à l’aise, et mal à
118 nces, de l’interlocuteur invisible qui relit avec vous , par-dessus votre épaule. Mounier notera drôlement, à propos de mes
119 ocuteur invisible qui relit avec vous, par-dessus votre épaule. Mounier notera drôlement, à propos de mes Lettres sur la bom
19 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
120 celui des moyens adéquats ; mais à l’inverse, si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne
121 i des moyens adéquats ; mais à l’inverse, si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne voul
122 vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme présent 
123 de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme présent : Si nous attribu
124 jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe
125 toucher aux droits sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre
126 sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre attachement aux caus
127 e vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire
128 ment ? Tous les sondages d’opinion montrent qu’on vous suivrait, si vous osiez marcher. Je propose la convocation d’une conf
129 ndages d’opinion montrent qu’on vous suivrait, si vous osiez marcher. Je propose la convocation d’une conférence du désarmem
130 bales avec d’autres fédérations continentales. Et vous noterez que je ne parle pas de relations ou d’affaires étrangères : c
20 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
131 C’est ici qu’interviennent les deux questions que vous avez bien voulu me poser : — Dans une Europe fédérée telle que vous
132 u me poser : — Dans une Europe fédérée telle que vous la concevez, chaque État peut-il conserver son intégrité spirituelle
133 notre mode de vie — notre « helvéticité », comme vous osez l’écrire ! — il est clair que ce n’est pas sérieux. L’argument n
134 dis : votez pour, votez contre, dans les deux cas vous aurez tort, car l’enjeu véritable est au-delà et ne peut être atteint
21 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
135 ments de la conscience européenne, elle-même, que vous mettez en lumière. Je vous félicite d’avoir entrepris et mené à bien
136 péenne, elle-même, que vous mettez en lumière. Je vous félicite d’avoir entrepris et mené à bien cet immense et intéressant
137 ené à bien cet immense et intéressant travail. Je vous en remercie aussi parce que nos efforts actuels, en vue de bâtir une
22 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
138 dans un poème ou une pensée, vient d’éveiller en vous une émotion : pour la prolonger, la faire vôtre, et rejoindre l’auteu
139 en vous une émotion : pour la prolonger, la faire vôtre , et rejoindre l’auteur qui vous l’a révélée — pour devenir aussi admi
140 longer, la faire vôtre, et rejoindre l’auteur qui vous l’a révélée — pour devenir aussi admirable aux yeux des autres qu’il
141 x yeux des autres qu’il est admiré par vous-même, vous essayez d’écrire comme lui des vers, un récit, des pensées, une confe
142 e, selon ce vers d’Hugo qui m’amusera sans fin : Vous dites : Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais ! J’y vais par l’écrit
143 ur la remorque, veuillez donc lire : J’écris pour vous . az. Rougemont Denis de, « Pourquoi j’écris », Gazette de Lausanne
23 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
144 sse, et qui répondait : « Le fédéralisme est pour votre pays une bonne solution. Ce qui ne veut pas dire qu’elle soit général
24 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
145 nce professionnelle, soit qu’ils jugent, eux, que votre texte a vieilli. Je le regrette infiniment, car j’ai beaucoup de resp
146 ns le système actuel, et qui me disent : « Merci, vous nous vengez. » Vos critiques semblent s’adresser surtout à un système
147 , et qui me disent : « Merci, vous nous vengez. » Vos critiques semblent s’adresser surtout à un système scolaire très cent
148 en France, c’était comme en Suisse. Et même pire. Vous donnez à l’école un poids déterminant, presque totalitaire, dans la f
149 r est prisonnière des schémas nationaux. Souvenez- vous que le général de Gaulle aimait à répéter que l’Europe va de Gibralta
150 çais cultivés, et cherchez sous « fédéralisme » : vous trouverez que c’est un système de sauvages, ou bien une utopie attrib
151 rondins — c’est-à-dire un instrument de trahison. Vous écrivez, dans la Suite des Méfaits : « On ne changera pas l’école san
152 avec les officiels, on me répète : « Tout ce que vous dites là est bien beau, mais on voit que vous n’avez pas affaire à la
153 que vous dites là est bien beau, mais on voit que vous n’avez pas affaire à la réalité. » Or que font-ils ? Ils expédient le
154 invoque les « réalités », le critique répond : «  Vous ne voyez pas la vraie réalité parce que vous êtes aux prises avec l’a
155  : « Vous ne voyez pas la vraie réalité parce que vous êtes aux prises avec l’administration. La réalité, c’est tout le syst
156 lution. L’impossible révolution Qu’entendez- vous par « révolution » ? Mais… ce qu’on entend généralement par ce terme 
157 ropéennes donnera-t-elle lieu à la révolution que vous souhaitez. Mais on en distingue déjà deux développements possibles, e
158 lopper le sens social. Dans le premier cas, comme vous le dites, l’élève pourra « trotter à son pas, galoper s’il le peut à
159 droit de différer. Ceci pour le premier terme de votre « alternative »… qui n’en est pas une. Car le second terme est égalem
160 ts. « Illich est trop rousseauiste » Seriez- vous partisan d’une école comme celle des amish, dont vous parlez dans les
161 partisan d’une école comme celle des amish, dont vous parlez dans les Méfaits 10, et dont vous dites qu’elle ressemble à ce
162 sh, dont vous parlez dans les Méfaits 10, et dont vous dites qu’elle ressemble à ce que demande Illich ? Une école comme cel
163 lante du maître se substitue celle d’un camarade. Vous ne croyez pas à la « socialisation par le groupe » ?… Je crains la lo
164 le de tout fédéralisme. Tension entre deux pôles. Vous retrouvez cela à tous les échelons. C’est une réalité biologique : au
165 le : c’est la mort. Tout ce système est cohérent. Vous en trouverez les racines dans la théologie, dans l’image du Christ —
166 lors peut-être… Le principal, dans tout ce que je vous ai dit, c’est ceci, je le répète : il faut apprendre à penser par ant
25 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
167 exiger ni d’ailleurs endurer la moindre preuve : vous la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraime
168 vous la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraiment venu, n’avez jamais existé dans ce lieu. Tout
169 ur de vivre sur le niveau de vie. Gens de Lavaux, vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sa
170 , vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut, ce
26 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
171 aire : une mise au point (28 juin 1984)bg Dans votre numéro du 13 juin, M. Ph. Barraud rend compte, très largement, d’une
172 pour défendre les intérêts de sa compagnie ; mais votre rédacteur a jugé bon de mettre en exergue, à la suite de son compte r
173 de moi faites par M. Desmeules. À l’intention de vos lecteurs, il m’importe de dénoncer l’usage fait de ces deux citations
174 e remonte en effet à 1958 — et non pas 1964 comme vous le dites — date à laquelle l’expérience des centrales nucléaires et d
175 tains penseront que cela me préparait mal à venir vous parler ce matin. J’irai plus loin qu’eux. Je pense que ces déclaratio
176 isément, qui m’autorise à prendre la parole parmi vous . […] Quelques-uns de ceux qui sont ici ce matin, et non des moindres,
177 . (« Une philosophie à géométrie variable » titre votre rédacteur.) Or il est clair qu’elle ne contredit en réalité que les i