1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)
1 s ne sont pas les traductions de chants islandais ou scandinaves, sont des imitations de légendes languedociennes et breto
2 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
2 e gazonnée où l’on s’est ingénié à conserver, ici ou là, un grand arbre isolé, témoin de la Prairie. Trois pistes blanches
3 e vitesse à cinquante miles… 500 dollars d’amende ou un an de prison… ou les deux ensemble… Dieu bénisse l’Amérique… » Je
4 e miles… 500 dollars d’amende ou un an de prison… ou les deux ensemble… Dieu bénisse l’Amérique… » Je ferme les yeux et j’
3 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
5 e a du succès, on le refait cent fois. À part une ou deux exceptions, les bons auteurs américains sont beaucoup plus connu
4 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
6 eux que leur « ordre » où nous serions des morts, ou je ne sais quels esclaves honteux de vivre. h. Rougemont Denis de,
5 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
7 ne œuvre : publicité, mouvement autour d’un livre ou d’un auteur, appuis sociaux, politiques ou financiers. Je ne sais tro
8 livre ou d’un auteur, appuis sociaux, politiques ou financiers. Je ne sais trop s’il faut s’en plaindre. Tout cela se cré
9 ienfaits littéraires de l’exil, — d’Ovide à Rilke ou à T. S. Eliot, de Dante à Paul Claudel ou à James Joyce — que j’en vi
10 à Rilke ou à T. S. Eliot, de Dante à Paul Claudel ou à James Joyce — que j’en viens à me demander si la condition normale
11 ) a-t-il à sa disposition dans la réalité romande ou même helvétique des éléments d’appréciation suffisants pour alimenter
6 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
12 ri des hommes n’est pas étouffé dans leur bouche, ou dans les sources mêmes de leur révolte. Vous allez me dire : « Ce n’e
13 Américains seront forcés de nous forcer à l’union ou de nous abandonner, si nous n’arrivons pas, d’ici deux ans, à nous fé
7 1954, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rejet de la CED : l’avis de Denis de Rougemont (20 septembre 1954)
14 a compris qu’il s’agit de se sauver tous ensemble ou de périr isolément. o. Rougemont Denis de, « Rejet de la CED : l’a
8 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
15 ne coopération sans réserve avec d’autres cantons ou pays. Votre congrès ayant pour premier objectif de surmonter cette te
16 ui ont fait la Renaissance en Italie, en Flandres ou en Bourgogne, étaient alors plus petites que nos villes romandes actu
17 qui ne craignent pas de passer pour extravagants ou excessifs. Les comités sont par définition prudents et économes : leu
18 ils s’occupent, pour les rendre plus économiques ou plus rentables. Mais la culture vivante vit d’imprudence, et prospère
9 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rectification (9 mars 1962)
19  » l’esprit de clocher, dont j’ai très peu parlé, ou le matérialisme, mentionné dans une seule phrase, mais bien à insiste
10 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
20 essentiels : leur union consiste donc à restaurer ou à consolider par des institutions communes leur unité de base, lorsqu
21 ouve menacée par des forces de division, internes ou externes. La seconde proposition n’est pas aussi évidente pour chacun
22 s que l’Europe est d’abord une entité culturelle, ou que son unité la moins contestable réside dans sa culture, je songe à
23 a nation, que je sois industriel, ouvrier, paysan ou politicien, je me dis que quelque chose ne marche pas. C’est alors qu
24 abriquer en série au prix de l’éducation générale ou humaniste. C’est ce que fait l’URSS. Mais ce serait tuer la poule aux
25 que, favoriser le matérialisme plat, américaniser ou russifier l’Europe au pire sens de ces expressions, et finalement dét
26 régionales, idéologiques. Tout système centralisé ou institution qui aurait pour effet de déprimer les autonomies locales
27 mes d’un canton, d’un pays, d’un climat religieux ou idéologique, d’autant plus nous pouvons devenir de bons Européens. « 
28 vitalité. ⁂ Le problème européen étant ainsi posé ou reposé à partir des réalités de notre culture une et diverse, les con
11 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
29 l’ombre d’une obligation — je verrai qui je veux ou personne s’il me plaît, ce que j’ai envie de voir ou rien, pendant de
30 personne s’il me plaît, ce que j’ai envie de voir ou rien, pendant deux mois — je me suis gardé d’établir un programme et
31 vous voulez, à deux heures de New York par avion, ou à quatre ou cinq heures par l’autoroute, dans les Alleghanys, les App
32 à deux heures de New York par avion, ou à quatre ou cinq heures par l’autoroute, dans les Alleghanys, les Appalaches, le
33 zons ; en retrait, des maisons de bois blanc d’un ou deux étages, régulièrement espacées et spacieuses. Au fond, l’église
34 nes compositeurs) vit ainsi, quelques mois par an ou en permanence, dans les petites universités les mieux dotées de la cô
35 tites universités les mieux dotées de la côte Est ou de la Californie. Ils y enseignent en général la substance même, ou l
36 e. Ils y enseignent en général la substance même, ou la technique, des œuvres qu’ils sont en train d’écrire. Combien d’écr
37 ns des fauteuils en demi-cercle, sur des chaises, ou sur la moquette. La plupart sont en pantalon et blouses de sport. Que
38 e cela se fait dans ce pays, la veille d’une fête ou le samedi. Elles s’installent longuement, disposant autour d’elles ce
39 cahiers et livres, et leurs jambes sur des poufs ou le bras d’un fauteuil. Le professeur annonce que la leçon sera consac
40 ntention de s’exprimer en levant un doigt discret ou un très long fume-cigarette. Elles parlent posément avec un sérieux e
41 ne bonne trentaine de professeurs, en tête-à-tête ou en groupe, déjeuner et dîner. J’arrive à 11 heures au campus, pour mo
42 nes d’étudiants déambulent, se groupent au soleil ou sur des bancs, jonchent les marches des divers halls. Beaucoup sont d
43 tiques, les luttes internes du régime soviétique, ou le pouvoir des dictateurs. Les économistes appliquent les dernières t
44 s de la vie américaine, très connus, très riches, ou puissants dans l’administration ou les affaires. u. Rougemont Denis
45 , très riches, ou puissants dans l’administration ou les affaires. u. Rougemont Denis de, « Universités américaines : no
12 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
46 . Si l’on est né à Tubingue, à Eboli, à Collombay ou à Stratford sur l’Avon, est-ce vraiment plus facile à expliquer ? A-t
47 fonction d’exprimer l’homme en tant que national ou régional — homo helveticus dans le cas particulier, valdensis serait
48 lture européenne — les autres cantonales, locales ou familiales, le Suisse romand qui veut écrire n’a qu’à jouer ses atout
49 bien savoir sa langue. Cela donne Rousseau, Staël ou Constant. Et cela n’empêche nullement Cendrars ou Cingria. On nous pa
50 ou Constant. Et cela n’empêche nullement Cendrars ou Cingria. On nous parle de révolte, de crise et d’analyse, d’inhibitio
13 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
51 n’a jamais été moins asservie par les impératifs ou par les interdits de la religion… Moi, je crois que le christianisme
52 morales jadis exclusives, mais qui se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de comp
14 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
53 is que d’autres convoyaient les matériaux par mer ou par terre ; et chaque groupe s’appliquait à une tâche particulière. J
54 ous les instituts spécialisés qui, autour d’elles ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’o
55 . Tout se rapproche, tout interfère, tout coopère ou tout se mêle, pour le meilleur et pour le pire. Arrêtons-nous quelque
56 étrangère, voire répugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et qui devait aboutir à la condamnation puis à la suppressi
57 uvelle culture mondiale. Mais qu’il n’y ait plus, ou presque plus, de langage commun, et que les buts finaux s’obscurcisse
58 corporatif, communautaire, et le sens synthétique ou universalisée. Nos universités ne sont plus guère, en fait, que des a
59 ne sont plus guère, en fait, que des agglomérats ou juxtapositions souvent fortuites d’écoles professionnelles et d’insti
60 plus être échangées entre les branches du savoir, ou entre les rameaux d’une même branche. Les jugements d’ensemble, rappo
61 que de l’Église doit être estimé négatif, positif ou indifférent. J’ajoute que le physicien ne saurait pas davantage si sa
62 saurait pas davantage si sa démarche est conforme ou non à la théologie, et fort probablement ne s’en soucierait pas. Ains
63 s guère en commun que des platitudes quotidiennes ou des préjugés mutuels hérités de conflits dès longtemps périmés3. Mais
64 ent-ils encore ? À quelle idée de l’homme, divine ou idéale, correspond aujourd’hui l’entreprise de l’Université occidenta
65 aux que seuls les vêtements tiendraient ensemble, ou la force de l’habitude ! Nul principe de cohérence organique, point d
66 t-il à former des personnes réelles et complètes, ou seulement de futurs professionnels ? Des sages capables de penser, d’
67 pables de penser, d’agir et de créer en harmonie, ou seulement des producteurs plus efficaces, c’est-à-dire bien spécialis
68 s plus efficaces, c’est-à-dire bien spécialisés ? Ou enfin tout cela à la fois, sans choix bien motivé sur lequel on se so
69 ve ce que l’on trouvera, que cela soit compatible ou non avec l’image du monde communément admise. La pluralité des scienc
70 ltures sacrées et homogènes de l’Asie brahmanique ou bouddhiste, de l’Afrique noire ancienne, d’Israël sous la synagogue,
71 rique noire ancienne, d’Israël sous la synagogue, ou de l’Amérique précolombienne. Dans ces cultures tout est sacré. La di
72 n’est pas vertu, mais atteinte à l’ordre sacré — ou simple erreur d’exécution. Mutatis mutandis, il en va de même dans le
73 on universelles que figure le marxisme-léninisme ( ou , au moins, le parti qui l’interprète). L’Europe seule se voit obligée
74 sse, en d’infinis débats, les principes primitifs ou finaux, ou simplement opératifs de sa cohérence culturelle, sans cess
75 nfinis débats, les principes primitifs ou finaux, ou simplement opératifs de sa cohérence culturelle, sans cesse perdue de
76 sa cohérence culturelle, sans cesse perdue de vue ou remise en question. Et quand les hommes nourris de cultures différent
77 vraiment répondre aux Asiatiques, aux Africains, ou aux Arabes, qui leur posent ces questions fondamentales, ils se verra
78 es, parfois connexes mais souvent très distantes, ou plus vastes et plus englobantes. Dans bien des cas célèbres, c’est l’
79 , qui nous conduisent le plus sûrement au général ou tout au moins au seuil des synthèses nécessaires. c) Mais ces synthès
80 e n’est pas que la synthèse s’opère dans le vide, ou au ciel des Idées, — car là sans doute toutes les synthèses imaginabl
81 nter d’être seulement des spécialistes. Favoriser ou fomenter ce type humain, lui offrir les moyens matériels, l’ambiance
82 du pouvoir créateur d’un milieu donné, cité, pays ou université. Ce n’est pas du tout par hasard que dans le tableau qu’a
83 les États-Unis et l’URSS viennent loin derrière, ou même en queue de liste. Je n’en dis pas plus sur ce point : dans les
84 pondre, il faut envisager la création d’instituts ou de centres de synthèse, établis à l’échelle européenne, je veux dire
85 d’anti-Babel. Dans un grand parc, près de la mer, ou d’un lac, ou d’une large rivière, en pleine campagne, mais pas trop l
86 Dans un grand parc, près de la mer, ou d’un lac, ou d’une large rivière, en pleine campagne, mais pas trop loin d’une vil
87 ndeur et de vie culturelle et sociale animée, une ou deux-centaines de maisons familiales dispersées, et un centre de type
88 n excellence dans une branche au moins du savoir, ou de la vie professionnelle, et démontrer d’une manière convaincante qu
89 notamment de la culture européenne, et la logique ou les contradictions de leur développement dans la vie publique et priv
90 mesure et sous quelles conditions les inventions ou découvertes de la science et des arts sont-elles apparues ? Part de l
91 pe ni en Europe, de chaires d’études européennes, ou plus précisément d’européologie. Certes, l’on étudie un peu partout l
92 é l’Académie européenne, comme Tommaso Campanella ou Amos Comenius, traçant le plan de son Conseil de la Lumière ; ou d’ho
93 s, traçant le plan de son Conseil de la Lumière ; ou d’hommes qui méditaient sur la nécessité d’un langage commun aux scie
94 idéalement ce dont on parle un peu partout, plus ou moins bien, depuis 1957, date du traité de Rome instituant l’Euratom 
95 it spécifiquement du général, en vue d’entretenir ou de former une image cohérente du Tout. Vraiment européenne, puisqu’el
15 1965, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)
96 uisse, comme Hölderlin fut sans conteste allemand ou Leopardi italien, bien avant que l’Allemagne ou l’Italie n’aient réun
97 d ou Leopardi italien, bien avant que l’Allemagne ou l’Italie n’aient réuni dans une de ces super-provinces qu’on nomme na
98 s d’action et de médiation. Tantôt écrivain libre ou professeur ; historien des grandes têtes politiques du passé, ou mêlé
99 historien des grandes têtes politiques du passé, ou mêlé à l’histoire vivante comme dans le cyclone de Dantzig ; enfin mé
100 lier l’action à la pensée, concilier les cultures ou les grands intérêts, juger sans illusion mais servir avec force en to
16 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
101 e durant nos années parisiennes, nous n’ayons pu, ou cru pouvoir, nous rencontrer. « Ce sont de ces conneries ! Et que l’o
102 l homme, telle femme dont tout me sépare en fait, ou avec qui j’ai rompu sans retour. Ce soir-là, au Village, mon rêve est
103 squ’à l’âme. D’autres fois, il se contentait d’un ou deux coups d’épingle très courtois, ou d’une épithète gouailleuse, et
104 ntait d’un ou deux coups d’épingle très courtois, ou d’une épithète gouailleuse, et le disciple flatté hier encore au-delà
105 édies de Shakespeare. On se rencontrait chez l’un ou l’autre, faute de terrasses de café, une ou deux soirées par semaine,
106 l’un ou l’autre, faute de terrasses de café, une ou deux soirées par semaine, et l’on se livrait avec beaucoup de sérieux
107 it avec beaucoup de sérieux à des jeux d’écriture ou de télépathie. Parfois, on arrangeait une fête (comme celle qui fut d
108 ne fête (comme celle qui fut dédiée au Nombre 21) ou une exposition, ou une vitrine (Breton, Seligmann et Duchamp signèren
109 e qui fut dédiée au Nombre 21) ou une exposition, ou une vitrine (Breton, Seligmann et Duchamp signèrent celle qui annonça
110 édition passionnelle (« la beauté sera convulsive ou ne sera pas ») et la régler jusqu’au moindre soupir. Autoritaire et l
17 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
111 Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)ae La mémoire a s
112 istoire. Et des adieux… Seules donc m’ont guidé — ou égaré — les subtiles connivences du hasard et du souvenir. Je cite c
113 pement intérieur (non sans certains repentirs ici ou là, où l’art le dispute au scrupule), de visions « furtives » mais ai
114 de tant de ces pages. À vrai dire, il y a là deux ou trois livres mêlés, peut-être quatre, et qui voudrait s’en plaindre ?
115 elle pourra tour à tour l’aliéner (comme on dit) ou le rassurer sur lui-même, mais finalement elle n’aura pas contaminé s
116 à des récits comme Valets, Reines, Rois, Daphné, ou la Jeune Fille de Neige, qui n’ont rien de philanthropique. (Ils ravi
117 ût de silex » ; seul dans la nuit avec soi-même ; ou devant l’épreuve profonde, la mort du père. Ces dernières pages du li
118 surprenante prestesse. » Plusieurs chapitres ici ou là, et qui se multiplient vers la fin du recueil (mais souvent trop r
119 rapides à mon gré, par excès de pudeur peut-être, ou comme si l’auteur redoutait de s’exposer trop longtemps aux rayons du
120 n : Guy de Pourtalès parmi les pêcheurs du Léman, ou à Bayreuth, Robert de Traz à la Revue de Genève (dont Chenevière fu
121 ut codirecteur), Pierre Girard blotti dans un bar ou poussant du pied les feuilles mortes du Molard, Jean-Louis Vaudoyer,
122 le registre d’un comique assez vif, mais l’amitié ou l’émotion président seules aux évocations de Copeau, de Ludmilla Pito
123 jouent notamment l’adjectif infaillible, comique ou émouvant, qui est avec le mouvement et l’allure de la phrase, le séri
124 e. ae. Rougemont Denis de, « Jacques Chenevière ou la précision des sentiments », Gazette de Lausanne (supplément littér
18 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
125 d’une région, qu’il s’agisse du monde germanique ou de la France. Maintenir les contraires Dans la préface à votre l
126 ujours prête à fournir ses preuves d’objectivité. Ou écrire ou décrire, en somme… » Cette tension entre la personne qui se
127 te à fournir ses preuves d’objectivité. Ou écrire ou décrire, en somme… » Cette tension entre la personne qui se crée et l
128 pensée et de l’action ; « penser avec les mains » ou , comme je l’écris dans Journal d’un intellectuel en chômage  : « La
19 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
129 udget courant. Ce « réalisme » conduit au marasme ou à la révolution, selon le tempérament des peuples. Mais subitement, a
130 , des ingénieurs, des financiers, des professeurs ou des pasteurs. Ces écoles n’ont plus en commun que leur location dans
131 vrai sens du terme et les écoles professionnelles ou facultés ont des finalités différentes, presque contradictoires. Les
132 sont différentes, voire opposées. Pour les écoles ou facultés : acquisition, apprentissage, initiation correcte aux savoir
133 u moins de ses activités. L’école professionnelle ou faculté doit donc précéder l’Université, et l’une ne peut se désintér
134 lles exigent la coopération de plusieurs cantons, ou la dimension nationale. De même, les recherches nucléaires sont trop
135 c. Tous les problèmes des écoles professionnelles ou facultés devraient être revus à l’aide de cette méthode, la seule à m
136 11. L’Université doit donc comprendre deux genres ou ordres d’activité distincts mais reliés : les recherches et la contes
137 e fois la recherche terminée et « enseignée » une ou deux fois, on remplacera le cours par des groupes de discussion sur l
138 iser n’importe où, à la campagne, dans un village ou dans une ville. Cependant les unes ont besoin des autres : une certai
139 ndustrie. Car une société, de même qu’une science ou une technique, dont les principes ne seraient pas remis en question e
140 ion et « contestés » par l’Université, dépérirait ou serait balayée. Tandis qu’une Université subordonnée à la société, do
141 combrants conglomérats d’écoles professionnelles ( ou facultés) que l’on s’obstine encore à nommer des universités. 18. Il
142 uire ce qui existe — les écoles professionnelles ( ou facultés) — mais éliminer ce qui empêche d’exister bien (le micronati
20 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’écrivain et l’événement (7-8 septembre 1968)
143 . Mais on a glissé depuis lors à un sens partisan ou militaire du terme. Mon sens était plutôt poétique, si j’ose dire, mo
144 ’événement historique qu’un écrivain est engagé — ou non. Dans le fait, dans le concret vécu, il n’y a pas l’écrivain d’un
145 autre, deux objets qu’on pourrait isoler, séparer ou rapprocher à volonté. Nul événement social ou politique n’existe en s
146 rer ou rapprocher à volonté. Nul événement social ou politique n’existe en soi sans qu’on l’ait exprimé, nommé, écrit, ava
147 soi sans qu’on l’ait exprimé, nommé, écrit, avant ou après la date que l’Histoire lui attribue — Histoire qui est le produ
148 il en révèle les courants locaux et superficiels ou profonds et en formation, sans essayer d’agir sur eux, soit qu’il n’e
149 nvie, soit qu’il désespère d’en avoir les moyens, ou nie que ces moyens puissent même exister. La plupart des conteurs et
150 astant, le lyrisme vengeur, la muflerie délibérée ou la dignité offensée, activités et attitudes dominées par une volonté
151 efus et de négation d’un certain type de société, ou de toute société humaine. On peut contester comme Érasme et Voltaire,
152 aine. On peut contester comme Érasme et Voltaire, ou comme d’Aubigné et Chesterton, mais aussi comme Kierkegaard ou Rozano
153 bigné et Chesterton, mais aussi comme Kierkegaard ou Rozanov, Unamuno ou Gombrowicz, Malraux ou Silone, ou encore comme Be
154 mais aussi comme Kierkegaard ou Rozanov, Unamuno ou Gombrowicz, Malraux ou Silone, ou encore comme Becket, Ionesco et Cio
155 egaard ou Rozanov, Unamuno ou Gombrowicz, Malraux ou Silone, ou encore comme Becket, Ionesco et Cioran, c’est-à-dire par l
156 ozanov, Unamuno ou Gombrowicz, Malraux ou Silone, ou encore comme Becket, Ionesco et Cioran, c’est-à-dire par le style de
157 par le style de pensée polémique, le style de foi ou d’athéisme, l’imprécation lyrique ou le masochisme transcendantal : t
158 style de foi ou d’athéisme, l’imprécation lyrique ou le masochisme transcendantal : tout cela, en tant qu’écrivain, par le
159 r comme Trotski, Romain Rolland, Koestler, Sartre ou Marcuse : non par le style lui-même, indifférent, mais par le contenu
160 deux autres : reprenez mes exemples. Instaurer ou restaurer une communauté Finalement, ce que la société peut attend
161 ns plus pur aux mots de la tribu », et instaurent ou restaurent une communauté. Cela comporte bien autre chose que de sign
162 uté. Cela comporte bien autre chose que de signer ou même d’écrire des manifestes en faveur des victimes d’un régime et au
21 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Vers l’Europe des régions [Entretien]
163 distinction entre unité et union. L’unité existe ou n’existe pas. L’union est ce que l’on peut bâtir. Non pas une uniform
164 ois par l’ethnie comme dans le cas de la Bretagne ou de la Catalogne. Le problème n° 1 de l’Europe, c’est l’union. Si l’un
165 aissait encore parfaitement utopique il y a un an ou deux, voire jusqu’au moment où de Gaulle a annoncé sa décision de dis
166 une organisation mondiale. Sans doute d’ici à dix ou quinze ans serons-nous parvenus à créer des régions sur une base écon
167 importants sont à la racine d’ordre philosophique ou religieux. Il s’agit de transposer sur les plans économique et politi
22 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
168 rs de Tarbes !) Il n’avait encore publié que deux ou trois petits livres un peu trop parfaits par l’écriture et la logique
169 it à lui seul notre air de parenté, si différents ou opposés que nous fussions. C’est le seul directeur de revue littérair
170 espectait scrupuleusement, quitte à les provoquer ou débusquer par des questions à l’improviste d’une mystifiante naïveté
23 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
171 naissante d’un jeune aîné qui venait de mon pays ou presque. Un peu plus tard, j’écrivais du second roman de Bernard Barb
172 leur éclipse injuste et provisoire, que les deux ou trois autres carrières qu’il a connues avec de si constants succès po
173 Confédération helvétique (1953) et de La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux (1965)
24 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
174 Européens, qu’ils soient d’ailleurs « cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait, à la culture. U
175 soient d’ailleurs « cultivés » ou non, conscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait, à la culture. Unité non pas homogè
176 ois qui se croyaient confucianistes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Mais ce n’est pas tout. Avec les trois sources
177 cela peut servir à le définir — « se distinguer » ou « être distingué » est synonyme d’honneur mérité ou reçu, non pas d’i
178 « être distingué » est synonyme d’honneur mérité ou reçu, non pas d’impardonnable faute de goût, de tentative déviationni
179 nable faute de goût, de tentative déviationniste, ou de blasphème, comme ce serait le cas dans les sociétés primitives, da
180 sociétés primitives, dans les États totalitaires, ou dans l’Inde religieuse. Le goût de différer, si peu que ce soit, est
25 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
181 omie, l’état civil et l’exploitation du sous-sol, ou pire encore, les idéologies et les religions, sommées de s’arrêter su
182 ns à des entités plus petites (comme les régions) ou plus vastes (comme une fédération continentale). À l’intérieur de ses
183 ile à toute espèce d’union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet État-nation qui, d’autre part, se révèle incapable d
184 espace économique défini par la nature des choses ou par un projet rationnel. Or voici l’ironie tragique de notre histoire
185 le à tout prix notre niveau de vie, quantitatif — ou plutôt voulons-nous sauvegarder un certain mode de vie, qualitatif ?
186 ssement indéfini du PNB (produit national brut) — ou plutôt recréer un habitat décent, une communauté vivante ? Et quel pr
187 payer pour cela ? Le prix de certaines libertés, ou le prix d’un confort toujours accru ? Ces dilemmes se posent aujourd’
188 notre union aura pour but la puissance collective ou la liberté des personnes. Il nous faut le décider, en toute conscienc
189 ut appliquer la méthode du fédéralisme. Puissance ou liberté : ces deux finalités commandent deux politiques d’union, dont
190 paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou pure et simple captatio démagogique. Mais je vois au
191 — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou pure et simple captatio démagogique. Mais je vois aussi que seuls, de
192 nation / fédération, ramenée au dilemme puissance ou liberté comme finalités de l’union. Mais je ne crois pas qu’il y ait
193 rois à la nécessité de défaire nos États-nations. Ou plutôt, de les dépasser, de démystifier leur sacré, de percer leurs f
194 t n’est pas un dieu, ce n’est qu’un appareil plus ou moins efficace, qui doit être mis au service des citoyens et de leurs
195 ut servir une entité vivante, civique, économique ou culturelle, et être contrôlé par l’usager, distribuer et répartir l’É
196 Et vous noterez que je ne parle pas de relations ou d’affaires étrangères : c’est un mot qu’il nous faut bannir du vocabu
197 que soient les problèmes de prix du lait, du blé ou du vin, il est clair que l’Europe des marchandages entre économies ét
198 qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au monde
26 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
199 qui me préoccupe est beaucoup moins celui du oui ou du non, que celui de la qualité des arguments invoqués de part et d’a
200 présence sur notre sol d’un étranger contre cinq ou six Suisses représenterait pour notre mode de vie — notre « helvétici
201 ès largement tout ce qui peut résulter d’un refus ou d’une acceptation de l’initiative. Le fabuleux brain storming collect
202 st-elle une obligation sacrée, donc indiscutable, ou faut-il la subordonner à d’autres impératifs, écologiques notamment ?
203 vient-elle de la présence d’étrangers parmi nous, ou de nous-mêmes, qui tolérons la destruction de notre environnement au
204 s matérialistes que celles des marxistes redoutés ou des Américains enviés ? av. Rougemont Denis de, « Une réflexion s
27 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
205 our de son roi, sinon le plaisir de le décapiter, ou seulement de voter son exil. Mais j’ai tort de dire France : il s’agi
206 ue opportuniste et joueur, toujours prêt à saisir ou à brusquer l’occasion, relève du type donjuanesque. À l’autre extrême
207 où il l’a peinte « telles la princesse des contes ou la madone des fresques… créée pour des succès achevés ou des malheurs
208 adone des fresques… créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires ». Il l’a longtemps aimée de loin, dans son
28 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
209 e série de réactions de mauvaise foi protectrice, ou de « rationalisations » pour parler le jargon freudien. Ils ont trouv
210 s lecteurs. En fait, on commence à écrire vers 16 ou 17 ans, sans savoir pourquoi ni pour quoi. Et quand beaucoup plus tar
211 istible, aussi peu rationnel que l’élan du désir, ou de la prière, et cela tient des deux, probablement. C’est aussi un ef
212 un effet du besoin d’imiter ce qui, dans un poème ou une pensée, vient d’éveiller en vous une émotion : pour la prolonger,
213 uve donc cette série : émotion, allergie positive ou délectable irritation, esprit d’imitation naïve ou vaniteuse (selon q
214 u délectable irritation, esprit d’imitation naïve ou vaniteuse (selon que l’on sera bon ou mauvais auteur). Et c’est beauc
215 ation naïve ou vaniteuse (selon que l’on sera bon ou mauvais auteur). Et c’est beaucoup plus tard qu’on s’inventera de bel
216 es raisons d’écrire pour exposer, pour convaincre ou émouvoir, pour dire quelque chose à quelqu’un, au public d’une revue
217 ose à quelqu’un, au public d’une revue littéraire ou à toute une nation par la TV. C’est le pour quoi qui devient alors le
218 en train de se former par écrit : vote des femmes ou guerre du Vietnam, par exemple, mais pas l’Europe, puisque l’Europe e
219 en quête d’une mélodie, d’un contrepoint de mots ou d’une couleur tonale. Un événement me dicte une page qui change ma vi
220 éalement). J’aurai touché à la fin de l’écriture, ou mieux, j’aurai rejoint ma fin, qui est de me former sur une pensée vé
29 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
221 e, ethnique, linguistique, religieuse, économique ou culturelle, la Suisse n’est rien hors du fédéralisme. Elle n’est rien
222 rés — ni l’anniversaire de la fondation d’un État ou de la signature d’une Constitution, car ces deux choses ne datent che
223 inq États cantonaux — comme l’Europe de Churchill ou de Gaulle était censée devoir naître de l’alliance impossible des que
224 n yodleur des Rhodes-Intérieures, qu’un Tessinois ou qu’un Grison romantsch, avec lesquels je puis très bien n’avoir rien
30 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
225 ’est la Ruhr pour l’Allemagne. Côté « asiatique » ou côté « européen », c’est exactement le même paysage, les mêmes hommes
226  » Est-ce à dire que l’État doit changer l’école, ou que l’école doit former ceux qui changeront l’État ? L’un et l’autre,
227 modes successives diffusées par les mass médias, ou sous la coupe des chefs de gangs… J’en ai vu des exemples très proche
228 ême. Lui imposer la société permanente des autres ou le réduire à une totale solitude sont deux tortures équivalentes. Tou
229 omie, leurs caractéristiques propres, différentes ou opposées, dont résulteraient des tensions fécondes conduisant à la fo
230 rimer. On ne peut pas forcer les gens à être bons ou intelligents, mais on peut leur offrir un cadre où leur bonté et leur
231 r conflit, dans ce sens-là, par manque d’harmonie ou d’équilibre. Et c’est parfois inévitable. Mais c’est la condition mêm
31 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
232 ndre preuve : vous la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraiment venu, n’avez jamais existé dans
233 TV l’a fait voir), de la haine la plus injuste — ou l’adhésion d’une ferveur déconcertante. Je voudrais essayer, pour ma
234 bandonner à l’euphorie d’un lyrisme contemplatif, ou de céder à cette espèce de conscience que donne l’indignation active.
235 illes, François Debluë, Albert Loude, C. F. Ramuz ou Denis de Rougemont, tous y contribuent. Mais, parallèlement, les imag
32 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
236 lon que (notre) choix se portera sur le nucléaire ou sur le solaire, nous aurons soit une société centralisée, exploitée d