1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)
1 ste. Je vois bien quelles erreurs politiques l’on peut reprocher à Luther, avec 400 ans de recul. Je vois bien que, sur le p
2 ns de recul. Je vois bien que, sur le papier l’on peut déduire de ces erreurs que Luther conduit à Hitler : il suffit, pour
3 conduit à des conclusions fort différentes. J’ai pu constater que les bourgeois allemands considéraient le nouveau régime
2 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « À cette heure où Paris… » (17 juin 1940)
4 que chose d’irremplaçable, de quelque chose qu’on peut tuer, mais qu’on ne peut conquérir par la force, et qui vaut plus, in
5 , de quelque chose qu’on peut tuer, mais qu’on ne peut conquérir par la force, et qui vaut plus, insondablement plus que tou
6 ui vaut plus, insondablement plus que tout ce que peuvent rafler dans le monde entier les servants des Panzerdivisionen. Quelqu
7 lépreuse. N’importe quel badaud d’un soir de juin pouvait s’annexer pour toujours le bonheur d’un couchant sur Saint-Germain-de
3 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
8 ls eussent rejoint les terres du Pacifique. On ne pouvait plus rien ajouter aux plus hauts gratte-ciel de New York, à ces grand
4 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Souvenir de la paix française (15 mars 1941)
9 st une de ces voitures branlantes qui semblent ne pouvoir rouler que sur les routes écartées, d’une ferme au marché le plus pro
5 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
10 succès. C’est le seul ouvrage que les Américains peuvent consulter, pour se renseigner sur notre pays, et il s’en vend encore
11 tuel en chômage… Au contraire, je vais maintenant pouvoir me consacrer entièrement à mes livres. Quelques-unes de vos lettres s
12 ons enthousiastes. Savez-vous si les Soviets ont, pu s’emparer du secret de la bombe atomique ? Non, et nul ne le sait, je
13 tion que la nôtre, mais qui a ses valeurs à elle. Peut -on employer ce mot de civilisation pour un peuple si neuf ? Disons qu
14 nt d’avoir l’air impérialiste. Et cette politique pourrait avoir d’assez graves conséquences pour l’Europe…1 1. L’entretien s
6 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
15 la face. 2. Mais où est l’homme sain d’esprit qui peut admettre que j’aie vraiment agi comme Oltramare ? Nous avons tous les
16 t se prononcent de même, mais par ce procédé l’on pourrait accuser la ville de Lyon des méfaits d’un lion du désert, et Malherbe
7 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
17 des camps pour croire au sursaut de l’humain qui pourrait seul sauver l’Europe. Les autres dorment. Ils n’ont pas encore vu qu’
18 Europe n’existait plus, si c’était vrai, vous ne pourriez plus même le dire, et cela pour des raisons que vous avez bien connue
19 ensemble à distinguer les signes. Les Mages aussi pouvaient penser que l’Étoile était illusion. Elle les conduisait dans la nuit
8 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
20 es, mais « bien de chez nous », aux avantages que pourrait procurer une coopération sans réserve avec d’autres cantons ou pays.
21 ce sens du mécénat, nul comité de coordination ne pourra jamais remédier. Les comités ne peuvent faire, au mieux, que des chos
22 ination ne pourra jamais remédier. Les comités ne peuvent faire, au mieux, que des choses raisonnables, mais la culture est fai
9 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
23 3. Il en résulte que l’on ne doit et que l’on ne peut « faire l’Europe » qu’en conformité avec le génie même de sa culture,
24 ⁂ Même en admettant que l’unification économique puisse suffire à « faire l’Europe », il faudrait respecter dans cette hypoth
25 donne à une grande politique commune, laquelle ne peut se développer qu’à l’échelle mondiale. Commentons brièvement ces cond
26 ales serait antieuropéen. Notre culture puise son pouvoir de rayonnement universel dans la pluralité de ses foyers créateurs, e
27 imat religieux ou idéologique, d’autant plus nous pouvons devenir de bons Européens. « D’autant plus nous connaissons les chose
28 économique appelle une union politique, qu’on ne peut souhaiter que fédérale. L’intégration totale et uniformisante détruir
29 conseils de Strasbourg et de Bruxelles, la Suisse pourrait montrer la voie d’un avenir authentiquement européen. Si elle s’y ref
10 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
30 l’Amérique. C’est qu’il prône une théologie qu’on pourrait nommer culturelle, et qui tient compte des arts et des religions de l
31 « Nous devons incarner nos valeurs. Mais comment peut -on faire cela, compte tenu des tensions politiques actuelles ? » « Co
32 » « Comment la nécessité de l’action individuelle peut -elle être présentée de telle manière qu’elle ne soit pas méprisée com
33 e, et que la tendance à créer des marchés communs peut conduire à la formation de communautés internationales permettant le
34 , les luttes internes du régime soviétique, ou le pouvoir des dictateurs. Les économistes appliquent les dernières théories mat
11 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
35 dée m’est tellement étrangère que je crains de ne pouvoir rendre justice à la problématique de M. Tauxe. Je sais bien que ce so
12 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
36 ondaine. Il n’y a plus d’obstacles que les mythes puissent tenter de vaincre. Pardon ! Il s’en crée maintenant d’énormes et d’in
37 istique aboutit à l’absurde (en 2500, personne ne pourrait s’asseoir sans écraser les pieds d’un autre), mais comment ne pas voi
38 it des éléments d’appréciation pour le xxie  ? On peut tracer des perspectives. On ne peut pas prophétiser. Il y a un auteu
39 le xxie  ? On peut tracer des perspectives. On ne peut pas prophétiser. Il y a un auteur d’anticipation qui a longuement pa
40 er leurs faux problèmes… Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant
13 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
41 grande richesse de statistiques. Un seul exemple peut suffire ici : le nombre des étudiants en France était de 42 000 en 19
42 0 000 dans une dizaine d’années. (Seules n’auront pu varier les dimensions des salles de la Sorbonne, où déjà les étudiant
43 rminologies incomparables. L’université, que l’on pourrait considérer comme un grand appareil distributeur d’informations, au se
44 fonctionner normalement quand les informations ne peuvent plus être échangées entre les branches du savoir, ou entre les rameau
45 le de conception, soit originelle soit finale, ne peuvent dès lors plus s’exercer. Un exemple précis illustrera ce point : Supp
46 point : Supposons que la théologie ait gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de nos croyances : un théologien d’aujourd’
47 humain, et particulièrement l’esprit européen, ne peut se résoudre à ce que les routines et l’utilité immédiate suffisent à
48 rès grande majorité des Européens trouve que cela peut fort bien continuer ainsi, sans nul danger sérieux de catastrophe. Ap
49 t tributaire de disciplines forcément partielles, pouvant à tout instant être mises en question, radicalement, par d’autres dis
50 radicalement, par d’autres disciplines, et qui ne peuvent défendre leur « vérité » qu’en se fermant méthodiquement sur elles-mê
51 cherches particulières à l’aventure, advienne que pourra , et qu’on trouve ce que l’on trouvera, que cela soit compatible ou no
52 ar cet exemple, c’est que l’Europe de l’esprit ne peut plus se présenter devant le monde qu’elle a réveillé, dans le désordr
53 ralité n’est pas une matière enseignable. Elle ne peut vraiment consister que dans une attention en éveil permanent aux impl
54 Je la tiens également pour illusoire. Certes, on peut soutenir que la spécialisation du savoir, loin de représenter un prog
55 ’un organe aux dépens de l’équilibre du corps. On peut l’évaluer à son prix réel et trouver celui-ci exorbitant : perdre de
56 moins que la spécialisation dans l’Université ne peut aller qu’en croissant, sous la double pression que j’ai dite : toujou
57 ’étudiants et de futurs enseignants. Puisqu’on ne peut chercher de solution en arrière, il faut donc la chercher en avant :
58 esquels et à partir desquels l’esprit de synthèse pourrait s’exercer. Le nombre optimum des participants de tels groupes me para
59 esprit, dans une personne, car là seulement elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens
60 ême qu’ils auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent se contenter d’être seulement des spécialistes. Favoriser ou fomenter
61 sans doute le genre de solution concrète que nous pourrions préconiser, si nous voulons tenter de faire face au problème posé par
62 tre part les dimensions des universités nouvelles pourraient librement s’accorder aux optima que votre Conférence se préoccupe d’é
63 qui exige la proximité — mais aussi au maximum du pouvoir créateur d’un milieu donné, cité, pays ou université. Ce n’est pas du
64 tites dimensions qu’exige leur rendement optimum, peut freiner l’accroissement de l’entropie au niveau de l’enseignement, ma
65 Les activités intellectuelles de cette communauté peuvent être définies à grands traits comme suit. Quant à la forme : point de
66 elle. Deux meneurs de jeu par colloque, et ils ne peuvent appartenir à la même spécialité. Faire le monde Et quant au con
67 es sujets que, pour ma part, je serais heureux de pouvoir étudier et discuter, si j’étais jugé digne de participer aux activité
68 es rajeunis… Comment baptiser l’entreprise ? Elle pourrait se réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Ac
69 erses à un très haut niveau de précision. Mais on peut craindre que le langage mathématique, même une fois maîtrisé par nos
14 1965, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)
70 Burckhardt est le type même de l’écrivain qui ne peut séparer la pensée de l’action, ni la passion de la lucidité. Son expé
71 servir avec force en toute indépendance d’esprit, peut -on dire que ces traits composent une personnalité typiquement suisse 
15 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Stampa, vieux village… (15-16 janvier 1966)
72 t été celui de son père. Il y est mort hier soir, puisse-t -il y reposer parmi les siens, « réuni à son peuple », comme dit la Bi
16 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
73 e que durant nos années parisiennes, nous n’ayons pu , ou cru pouvoir, nous rencontrer. « Ce sont de ces conneries ! Et que
74 t nos années parisiennes, nous n’ayons pu, ou cru pouvoir , nous rencontrer. « Ce sont de ces conneries ! Et que l’on expie ! »
75 e est devenu vrai : nous parlons certes de ce qui peut nous rapprocher, l’amour-passion, les troubadours, la psychanalyse, S
76 uelques jours de là, il me dit souhaiter que nous puissions désormais nous rencontrer « mécaniquement en quelque sorte ». L’OWI e
77 poètes, et plus encore de peintres, n’ont jamais pu vraiment s’approuver dans leur cœur, parce que Breton ne les avait pa
78 rocède chez eux de la griserie imaginative, on ne peut refuser d’accorder aux écrivains réformateurs de la première moitié d
79 r il n’a jamais cessé d’inventer un chemin qui ne pouvait exister que pour lui seul. De personne je ne suis à ce point sûr qu’i
17 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
80 6)ae La mémoire a ses caprices ; l’oubli même peut devenir, non sans mélancolie, une sagesse à peine voulue… Furtifs ret
81 issant à la seule logique des sentiments. D’où le pouvoir émouvant de tant de ces pages. À vrai dire, il y a là deux ou trois l
82 énergies aux dépens de l’œuvre personnelle, elle pourra tour à tour l’aliéner (comme on dit) ou le rassurer sur lui-même, mai
83 ici, mais beaucoup ne sont pas de celles que l’on peut désigner facilement, faites d’atmosphère, de sentiment, et d’un regar
84 étant bien passé, les délégués s’en vont. « Je ne pus me retenir de regarder, deux secondes par-dessus mon épaule : Mussoli
18 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
85 que les jeunes Français ne connaissaient pas. On peut d’ailleurs repérer un filon hölderlinien à travers plusieurs écrivain
19 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
86 s projets ne soient pas « sérieux », c’est-à-dire puissent paraître « nouveaux », et ne correspondent pas à un poste du budget c
87 chercher et de dire le Sens de la société. Il se pourrait qu’au nom du Sens, elle soit amenée à contester les finalités product
88 ulté doit donc précéder l’Université, et l’une ne peut se désintéresser des problèmes de l’autre. 7. Je propose que l’on tr
89 munautaires correspondants. Une école de médecine peut être trop grande pour tel canton, une école polytechnique pour tel au
90 aque discipline par les autres (et c’est ce qu’on peut nommer : recherche interdisciplinaire). 12. Les dimensions optimales
91 ix à quinze étudiants pour un maître. Ces groupes pouvant se combiner librement et de manières variables, en départements, selo
92 nédites qu’un maître est en train de faire et qui peuvent intéresser beaucoup d’étudiants. Une fois la recherche terminée et « 
93 s) sont peu coûteuses, demandent peu d’espace, et peuvent s’organiser n’importe où, à la campagne, dans un village ou dans une
94 de création et de rayonnement culturel. Ce que ne peuvent être, bien évidemment, ces encombrants conglomérats d’écoles professi
20 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’écrivain et l’événement (7-8 septembre 1968)
95 Est-il encore praticable ? Autrement dit : quelle peut être aujourd’hui, au fait et au prendre, la responsabilité de l’écriv
96 rivain dans la cité ? ⁂ Responsable est celui qui peut dire, dans une situation donnée : j’en réponds ! Mais de quoi l’écriv
97 j’en réponds ! Mais de quoi l’écrivain comme tel peut -il répondre, sinon de son œuvre elle-même, de sa pensée et de son sty
98 côté et l’événement de l’autre, deux objets qu’on pourrait isoler, séparer ou rapprocher à volonté. Nul événement social ou poli
99 ité qu’il croit décrire quand il l’écrit… ⁂ On ne peut donc parler que de différents modes de relations entre l’œuvre et l’é
100 père d’en avoir les moyens, ou nie que ces moyens puissent même exister. La plupart des conteurs et romanciers du xixe et du xx
101 conteurs et romanciers du xixe et du xxe siècle peuvent être rangés dans cette catégorie très vaste, dont la limite inférieur
102 type de société, ou de toute société humaine. On peut contester comme Érasme et Voltaire, ou comme d’Aubigné et Chesterton,
103 écrivain, par les moyens propres à l’écrivain. On peut aussi contester comme Trotski, Romain Rolland, Koestler, Sartre ou Ma
104 , mais le meilleur écrivain dans chaque catégorie peut se reconnaître au fait qu’il participe peu ou prou des deux autres :
105 r une communauté Finalement, ce que la société peut attendre de l’écrivain confronté à sa crise et à l’événement, c’est l
106 au nom d’un autre régime qui ferait pire s’il le pouvait . Cela comporte : donner réponse, dire la réalité du monde nouveau que
21 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Vers l’Europe des régions [Entretien]
107 é existe ou n’existe pas. L’union est ce que l’on peut bâtir. Non pas une uniformité mais un certain mode de contacts organi
108 ux-mêmes l’obstacle à toute espèce d’union. On ne peut bâtir une union de l’Europe sur les obstacles à toute union ! Notre e
22 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
109 l faut appeler du génie. Et le plus libéral qu’on puisse imaginer ! La presse, depuis vingt ans, s’obstine à le traiter d’émin
110 ne fût ce qu’il avait senti, bien avant nous, qui pourrait être nous. Bien trop curieux pour être autoritaire, il n’avait de goû
111 tes à la seconde, dont je croyais d’abord qu’elle pouvait se suffire. Longtemps, Jean P. (comme il signait ses brefs billets) a
112 Que dirai-je de plus aujourd’hui ? J’aurais aimé pouvoir parler de l’écrivain et pas seulement du grand patron en maïeutique d
113 érer de la philosophie : il veut connaître ce que peut l’homme. Et Gide, ce qu’il est. Il suffirait à Claudel de reformer su
114 l’esprit que les Lettres ne leur doivent. Et qui pourrait tolérer, se demande un jeune homme, de n’être pas écrivain ? Cet éta
115 ttérature n’autorise pas trop d’optimisme. Il se peut que les hommes soient devenus plus exigeants. Il se peut aussi que le
116 e les hommes soient devenus plus exigeants. Il se peut aussi que les Lettres soient devenues moins donnantes. Tout se passe
23 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
117 tion souriante et merveilleusement attentive. Que pouvait -on refuser à quelqu’un que l’on sentait si naturellement prêt à s’oub
118 s amis (mais avons-nous su le lui dire assez…) de pouvoir admirer, en lui, la parfaite élégance du courage secret, du talent et
24 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
119 suis comme tout le monde ? » À ses yeux — et cela peut servir à le définir — « se distinguer » ou « être distingué » est syn
120 qu’ils en viennent à penser sincèrement qu’ils ne pourront jamais s’unir, même s’il le faut, du fait qu’ils n’ont en somme rien
121 ’Europe. Si l’on me demande maintenant comment on peut traduire en termes de structures politiques cette unité de culture no
25 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
122 , pour préserver nos vraies diversités — créer un pouvoir fédéral pour la sauvegarde de nos autonomies. Car ces autonomies sero
123 de notre unité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une union fédérale. Ce qui paraît beaucoup plus di
124 tat-nation ? C’est soumettre toute une nation aux pouvoirs absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoi
125 ropéenne. Sans compter qu’un super-État-nation ne pourrait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’une guerre générale —
126 on à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux différents niveaux de décision — le communal, le région
127 politiques d’union, dont je crains bien qu’on ne puisse pas impunément continuer à mêler les moyens. On ne manquera pas de m’
128 e vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre attachement aux causes mêmes de
129 tif de ses travaux, elle ajouterait l’étude on ne peut plus positive de la renaissance des régions. Il faut défaire et dépas
130 r l’État aux différents niveaux de décision où il peut servir une entité vivante, civique, économique ou culturelle, et être
131 ope des marchandages entre économies étatiques ne peut pas entraîner d’adhésions enthousiastes. Les jeunes gens d’aujourd’hu
132 es et les régions librement fédérées du continent peut en offrir le modèle. Si l’on me dit maintenant que c’est une utopie q
133 au monde de demain, où les hommes de toutes races pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut-être, mais le plus de saveur
134 bert Schuman. Pour l’orateur, seul le fédéralisme peut structurer l’Europe. »
26 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
135 e fédérée telle que vous la concevez, chaque État peut -il conserver son intégrité spirituelle et culturelle malgré la libre
136 conomie concertée à l’échelle continentale (comme peuvent le faire les cinquante États des USA), alors, l’argument de la concur
137 nce étrangère à laquelle « l’économie suisse » ne pourrait « résister » que grâce à l’appoint des travailleurs étrangers, cet ar
138 « nationale », par définition non intégrée. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut pas invoquer à
139 pas avoir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut pas invoquer à la fois l’intégration de l’Europe et les lois de la co
140 ions. (Sans compter que tous les États-nations ne peuvent pas avoir en même temps une balance commerciale positive !) De fait,
141 rez tort, car l’enjeu véritable est au-delà et ne peut être atteint par ce choix. La question qu’a soulevée M. James Schwarz
142 Schwarzenbach dépasse très largement tout ce qui peut résulter d’un refus ou d’une acceptation de l’initiative. Le fabuleux
143 te titre les adversaires de l’initiative (« on ne peut pas chasser des frères humains ») serait-elle encore invoquée si la p
27 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
144 était en réalité un fédéraliste ! (Mais le mot ne peut passer le gosier d’un Français héritier de Louis XIV, des jacobins et
145 nent, y trouvent appuis et encouragements. On ne peut mieux définir le régime général d’union dans la diversité qu’il admir
146 ions a choisi délibérément de se faire écarter du pouvoir en liant son sort au symbole même de l’ère nouvelle, qui est la régio
28 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
147 tère brut, la réalité. Nietzsche a dit cela on ne peut mieux dans Aurore : « Toutes les choses qui vivent longtemps sont peu
148 hercher le sens au bout du compte. Un sens qui ne peut être défini que par le tout — que pas un scientifique n’appréhende et
29 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
149 l’on s’avise que le fédéralisme n’a jamais été ni pu être une « solution » aux problèmes de la Suisse, pour la simple rais
150 e, ne serait-ce pas le sort le plus beau que nous puissions souhaiter en tant que Suisse ? Dans l’Europe des régions que j’appell
151 à, et pourquoi nous restons ensemble. Personne ne peut prédire si, à bulletin secret, en connaissance de cause et en majorit
30 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
152 à Neuchâtel. Ensuite, par le biais européen, j’ai pu voir ce qui se faisait ailleurs. Et j’ai constaté qu’ailleurs, notamm
153 Il faut dénationaliser l’enseignement. Quel sens peut avoir pour un enfant l’histoire suisse, s’il ignore celle de sa régio
154 école a rendu les hommes qui sont actuellement au pouvoir en Europe, incapables de saisir ce que pourrait être une fédération.
155 au pouvoir en Europe, incapables de saisir ce que pourrait être une fédération. Or c’est la seule formule possible. En France, l
156 Rocard, Mitterrand. Des exceptions. Mais comment pourrait -il en aller autrement ? Prenez le Petit Littré, qui est encore le dic
157 lité, c’est tout le système scolaire. Mais ils ne peuvent jamais faire face à ce problème. Il faudrait qu’ils puissent s’arrête
158 mais faire face à ce problème. Il faudrait qu’ils puissent s’arrêter, sortir de l’urgent et du quotidien, pour pouvoir tout reco
159 arrêter, sortir de l’urgent et du quotidien, pour pouvoir tout reconsidérer. Pour en sortir, il faut une véritable révolution.
160 nous parlions tout à l’heure. Une école nouvelle pourrait exploiter des possibilités d’apprentissage totalement négligées aujou
161 eignement au maximum, de manière que chaque élève puisse travailler à son rythme propre, d’autre part on cherche à institution
162 Dans le premier cas, comme vous le dites, l’élève pourra « trotter à son pas, galoper s’il le peut à travers les programmes, b
163 élève pourra « trotter à son pas, galoper s’il le peut à travers les programmes, bride sur le cou ». Dans le second, il faud
164 lémentarité. Je ne crois pas que des élèves doués puissent avoir à souffrir de travailler avec des camarades plus faibles. Au co
165 pes, autour d’un chef, fanatiquement obéi, et qui peut ordonner aux membres de son groupe n’importe quoi… À l’autorité défai
166 admette que l’un et l’autre sont nécessaires, on peut imaginer, grosso modo, qu’à gauche on aura tendance à insister sur le
167 nte d’une tension dynamique entre les deux. On ne peut nier que l’homme a besoin de compagnie, mais aussi besoin d’être seul
168 pas automatiquement une meilleure pédagogie mais pourront permettre à des talents paralysés par les structures actuelles de s’e
169 par les structures actuelles de s’exprimer. On ne peut pas forcer les gens à être bons ou intelligents, mais on peut leur of
170 cer les gens à être bons ou intelligents, mais on peut leur offrir un cadre où leur bonté et leur intelligence aient au moin
171 re meurtrière. Parfois, effectivement, la tension peut devenir conflit, dans ce sens-là, par manque d’harmonie ou d’équilibr
172 , que d’aligner les esprits pour la commodité des pouvoirs établis. »
31 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
173 déjà leurs longues blessures. Tout cela — nul n’y peut rien — aux dépens du paysage. Les « nécessités » de la vie tendent à
32 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
174 qu’on se rassure, et même à 180°, comme on a cru pouvoir me le reprocher dans la presse de cette ville. Et c’est cela, précisé
175 au premier rang de l’opposition au nucléaire. Ils pourront confirmer ma description de l’état d’innocence générale où nous étion