1
acifisme et au désarmement (sauf en Finlande), ce
qui
est peut-être déplorable, mais ce qui n’est pas absolument pareil ; q
2
nlande), ce qui est peut-être déplorable, mais ce
qui
n’est pas absolument pareil ; que l’Autriche catholique, bien qu’armé
3
rthodoxe, et dans une Italie toute catholique. Ce
qui
n’est pas sans compliquer l’affaire… Qu’on recherche la coloration pa
4
bien réfuté l’erreur que je viens de relever, et
qui
consiste à voir dans l’hitlérisme une tyrannie « de droite », détesté
5
eur accuse d’aveuglement les socialistes français
qui
, eux, s’y trompent encore. Mais que penser alors de l’aveuglement des
6
s que penser alors de l’aveuglement des bourgeois
qui
s’obstinèrent jusqu’en septembre 1939 à voir dans l’hitlérisme « un r
7
avril), dans le romantisme et le goût de la mort
qui
caractérisent les vieux poèmes germaniques. À quoi s’oppose, selon lu
8
e de la politique franco-anglaise jusqu’à Munich,
qui
ménageait Hitler à titre de « rempart » contre Staline… Tout cela est
9
s, si l’axe Berlin-Rome passe justement par Rome,
qui
n’est pourtant pas luthérienne. Je m’excuse de tant d’évidences, et d
10
e devant l’esprit, devant le sentiment, devant ce
qui
fait la valeur de la vie. Je songe au chef de guerre qui traverse auj
11
t la valeur de la vie. Je songe au chef de guerre
qui
traverse aujourd’hui ces rues les plus émouvantes du monde : Il ne le
12
er, mais qu’on ne peut conquérir par la force, et
qui
vaut plus, insondablement plus que tout ce que peuvent rafler dans le
13
avenues parallèles, dans le sens de la longueur,
qui
est d’une vingtaine de kilomètres, et deux-cent-cinquante rues de qua
14
es faubourgs, au-delà du fleuve et du bras de mer
qui
entourent l’île, s’étendent sur des espaces bien plus vastes, îles et
15
nos Alpes quand nous en contemplons la chaîne, et
qui
leur servent de repères pour se diriger dans la ville. Le vent fou, l
16
t que je connais. Mais il y a plus. Il y a le sol
qui
est alpestre dans sa profondeur. À Central Park, au milieu des prairi
17
téralement : de la route américaine de la vie. Ce
qui
est pour nous concept, forme arrêtée, devient chez eux chemin, mouvem
18
e des pionniers, l’ère des défricheurs de savanes
qui
firent reculer la frontière de décade en décade, à travers le Far Wes
19
de la vitalité inépuisable d’un peuple libre, et
qui
voit grand sans se forcer. Voici enfin un spectacle émouvant qui n’ef
20
sans se forcer. Voici enfin un spectacle émouvant
qui
n’effraye pas, mais au contraire atteste une force paisible et utile.
21
lques minutes l’illusion d’une puissance immobile
qui
vaincrait la distance par le charme, attirant les villes à soi et dép
22
es yeux et j’écoute le grondement sourd des pneus
qui
mordent le béton. En cinq heures, nous aurons couvert les 400 kilomèt
23
nq heures, nous aurons couvert les 400 kilomètres
qui
séparent le centre de New York de Washington, en traversant deux vill
24
se une auto, c’est une de ces voitures branlantes
qui
semblent ne pouvoir rouler que sur les routes écartées, d’une ferme a
25
x volets clos. Imaginant une idylle muette. Celui
qui
revient au pays après une longue absence et des déboires : il entre,
26
it. Je suis redescendu vers la vallée de l’Yerre,
qui
coule entre des saules et des peupliers blancs. Il faisait lourd et d
27
ire beauté, contrastant brutalement avec la foule
qui
la peuple et que je ne reconnaissais plus : des visages sans gaieté,
28
Suisse, en collaboration avec Mme Maurice Muret,
qui
s’intitule Le Cœur de l’Europe et qui eut un grand succès. C’est le
29
ce Muret, qui s’intitule Le Cœur de l’Europe et
qui
eut un grand succès. C’est le seul ouvrage que les Américains peuvent
30
atigant et j’ai abandonné au bout de deux ans. Ce
qui
fut sans doute tout bénéfice pour les lettres ? Je rapporte quatre ma
31
mérique ; et 18 Lettres sur la bombe atomique (
qui
seront traduites en anglais, en danois, en hollandais, en espagnol),
32
ains ? J’ai un contrat avec une maison américaine
qui
a commencé par éditer en anglais La Part du diable et Les Personne
33
; c’est une autre civilisation que la nôtre, mais
qui
a ses valeurs à elle. Peut-on employer ce mot de civilisation pour un
34
ux écoliers. C’est d’ailleurs une très belle race
qui
est en train de se former, et de gens extrêmement gentils. Y a-t-il b
35
er sur les histoires d’un pittoresque extravagant
qui
nous viennent de là-bas ? Puérils, ils le sont à nos yeux sur certain
36
les prennent au sérieux : c’est un genre d’humour
qui
leur plaît, et ils ne font que s’en amuser. Si on les compare aux Fra
37
donc rien à craindre de l’américanisme ? Pour ce
qui
est du matérialisme, avec son culte du confort et de la machine, son
38
matérielle, c’est la standardisation de la pensée
qui
me paraît très dangereuse. De la pensée et des jugements moraux : par
39
presse ; par le prestige incroyable d’Hollywood,
qui
donne le ton, et où l’Amérique semble copier l’image qu’elle s’y fait
40
beaucoup plus connus en Europe qu’en Amérique. Ce
qui
est tout à notre honneur ! L’Europe reste le continent de la création
41
erd la face. 2. Mais où est l’homme sain d’esprit
qui
peut admettre que j’aie vraiment agi comme Oltramare ? Nous avons tou
42
de Suisse, sur la politique. Soit. Mais un avocat
qui
veut s’en tenir à la seule ressemblance des mots tombe dans le calemb
43
rt, et Malherbe d’avoir consolé Duperrier — celui
qui
a perdu son procès. La seule question sérieuse qui se posait, notre a
44
ui a perdu son procès. La seule question sérieuse
qui
se posait, notre avocat s’est bien gardé de la formuler, c’est celle
45
s ; elles intéresseront tous ceux, fort nombreux,
qui
ont jugé… surprenant le procédé du défenseur d’Oltramare. »
46
s… » Il n’y a pas que Paris, mais c’est le départ
qui
importe. Combien de grandes œuvres ont-elles été écrites, et publiées
47
ciation suffisants pour alimenter une littérature
qui
ne soit pas uniquement et strictement « locale » ? 2. A-t-il des chan
48
prochaine. […] Ce sont la concision et la vigueur
qui
distinguent la réponse de M. Denis de Rougemont. Si ce Suisse très co
49
econnaît, à son tour, que notre pays manque de ce
qui
est indispensable au succès d’une œuvre littéraire, il ne se répand p
50
tard. D’autres nous disent : trop tôt… Entre ceux
qui
parlent comme vous, et ceux qui nous reprochent une hâte « imprudente
51
p tôt… Entre ceux qui parlent comme vous, et ceux
qui
nous reprochent une hâte « imprudente », la différence n’est pas de j
52
reur des camps pour croire au sursaut de l’humain
qui
pourrait seul sauver l’Europe. Les autres dorment. Ils n’ont pas enco
53
s vous montrer que ce presque est une réalité, et
qui
change tout. Mon argument sera simple, le voici : Si notre Europe n’e
54
illions de satellites, quatre-vingt-dix pour cent
qui
ne sont pas communistes. Une Europe en partie ruinée ? Mais elle relè
55
cède au vertige, à l’illusion d’urne impuissance
qui
alors seulement deviendra vraie. Cher ami, vous avez quelques raisons
56
ns d’être plus pessimiste que d’autres. Tous ceux
qui
ont lu votre livre l’ont senti, et même s’ils ignoraient que c’était
57
seront les savants, les poètes et les philosophes
qui
prendront enfin la parole. (Ils auraient dû la prendre les premiers.)
58
. Elle les conduisait dans la nuit vers un Enfant
qui
a sauvé le monde. l. Rougemont Denis de, « L’Europe est encore un
59
erture de la Conférence européenne de la culture,
qui
se tint à Lausanne du 8 au 12 décembre 1949.
60
ient, et de la méfiance et de la peur réciproques
qui
président aux rapports des nations, et de l’antisémitisme et de l’ant
61
quand elles le nient. Dans la confusion générale
qui
a suivi la journée des dupes du 30 août, les fédéralistes européens g
62
i de l’idée fédérale, mais celui d’une diplomatie
qui
tentait de « faire l’Europe » à la sauvette, sans poser la question d
63
rès, comme fut le Congrès européen de la culture,
qui
se tint à Lausanne en décembre 1949. Mon ami Duncan Sandys y prit par
64
s c’est une autre erreur, inverse de la première,
qui
ne cessera de vous tenter : celle de l’organisation rationnelle d’act
65
: celle de l’organisation rationnelle d’activités
qui
par essence, ne le sont pas. Tout le secret du fédéralisme réside dan
66
éside dans l’art de distinguer, de cas en cas, ce
qui
marcherait mieux en étant centralisé et ce qui marcherait mieux en re
67
ce qui marcherait mieux en étant centralisé et ce
qui
marcherait mieux en restant libre et dispersé, voire anarchique. Il e
68
des groupes d’écrivains, voire des petites revues
qui
expriment ces groupes avec l’intransigeance nécessaire. N’oublions pa
69
sigeance nécessaire. N’oublions pas que les cités
qui
ont fait la Renaissance en Italie, en Flandres ou en Bourgogne, étaie
70
la passion créatrice un peu folle de jeunes gens
qui
se groupaient en écoles, autour d’un maître du métier ; secondement l
71
nifique, le goût de la nouveauté et du somptueux,
qui
caractérisent tant de princes et de grands marchands de l’époque. Il
72
passions individuelles et par des petits groupes
qui
ne craignent pas de passer pour extravagants ou excessifs. Les comité
73
étexte de répartition géographique équitable — ce
qui
n’est, soit dit en passant, qu’une parodie du vrai fédéralisme — c’es
74
une parodie du vrai fédéralisme — c’est tout cela
qui
mérite aujourd’hui d’inquiéter les amis de la culture, et c’est aussi
75
les amis de la culture, et c’est aussi tout cela
qui
menace dans ses sources notre vitalité fédéraliste. On parle beaucoup
76
ais ce n’est pas le fait de supprimer nos douanes
qui
mettrait en danger nos « raisons d’être » ! C’est bien plutôt le fait
77
fédéralisme » réside dans l’art de distinguer ce
qui
marcherait mieux en restant… anarchique, c’est donc me faire dire une
78
éside dans l’art de distinguer, de cas en cas, ce
qui
marcherait mieux en étant centralisé, et ce qui marcherait mieux en r
79
e qui marcherait mieux en étant centralisé, et ce
qui
marcherait mieux en restant libre et dispersé, voire anarchique ».
80
ne culture (30 juin 1962)t À suivre les débats
qui
se multiplient sur nos relations futures avec le Marché commun, on cr
81
u’en conformité avec le génie même de sa culture,
qui
est celui de l’union dans la diversité. On va voir que cette thèse «
82
isation dont elle est l’origine et le cœur. Voilà
qui
ne saurait s’expliquer que par la culture des Européens, entendant pa
83
paraît le besoin d’union. Les forces de division
qui
ont miné l’Europe depuis un siècle, et qui ont risqué de la faire pér
84
vision qui ont miné l’Europe depuis un siècle, et
qui
ont risqué de la faire périr à deux reprises en 1914 et en 1939, se r
85
j’accepte de prendre au sérieux les « utopistes »
qui
me parlaient depuis longtemps de mesures d’union supranationales. Et
86
dans le contexte de notre évolution, la question
qui
se pose est de savoir s’il faut et s’il suffit, pour « faire l’Europe
87
ans cette hypothèse quelques conditions de succès
qui
me paraissent absolument vitales. Il faudrait notamment exiger que ce
88
ologiques. Tout système centralisé ou institution
qui
aurait pour effet de déprimer les autonomies locales et d’uniformiser
89
ité de ses foyers créateurs, et dans les tensions
qui
en naissent. D’autant plus nous sommes d’un canton, d’un pays, d’un c
90
re, M. Debré, ne pensait qu’à l’Europe des États,
qui
est tout à fait autre chose.) Les modes d’emploi Enfin, l’Europe
91
de justice sociale et de solidarité universelle,
qui
relèvent de l’esprit. Sa fonction dans le monde, transformé par ses œ
92
tout en sauvegardant les autonomies et diversités
qui
ont fait notre culture et sa vitalité. ⁂ Le problème européen étant a
93
Le Marché commun doit englober toutes les nations
qui
participent à l’unité de culture nommée Europe. 2. Cette organisation
94
a civilisation occidentale et les responsabilités
qui
en résultent pour les Européens. La Suisse est aussi bien placée que
95
me semblent avoir plus de poids que les scrupules
qui
nous retiennent encore. Quand elle se borne à invoquer sa neutralité
96
nir authentiquement européen. Si elle s’y refuse,
qui
va plaider sa cause ? Une union faite sans nous ne sera pas faite pou
97
ts-Unis sans l’ombre d’une obligation — je verrai
qui
je veux ou personne s’il me plaît, ce que j’ai envie de voir ou rien,
98
rique, mais il faut faire son choix entre l’ennui
qui
paie et l’imprévu révélateur, quitte à corriger le sort par quelques
99
z notre ami commun Reinhold Niebuhr. Cet Allemand
qui
a fui les nazis est devenu le penseur religieux le plus influent de l
100
ne théologie qu’on pourrait nommer culturelle, et
qui
tient compte des arts et des religions de l’Orient, et de la gnose (d
101
ois noms européens. Les Européens goguenards pour
qui
l’Amérique signifie Coca-Cola, twist et voitures géantes, sont en ret
102
re de Francfort. L’Allemagne enfin le redécouvre.
Qui
va le traduire en français ?) Mohawk trail La route américaine,
103
et l’on est ami du patron et de la fille superbe
qui
nous sert le café après quelques échanges de phrases banales. Vivre i
104
es rondes, comme des pièces d’or. Je ne sais rien
qui
égale en Europe la splendeur de l’indian summer aux villages de Nouve
105
ing. Salle meublée comme un salon. Le professeur (
qui
est un poète) s’assied sur un canapé, les étudiantes sur un long diva
106
pour 3 à 4000 dollars par an. Et ce seront elles
qui
domineront la société américaine de demain, avec une infaillible comp
107
re Sidney Hook, C. P. Snow et Hans Morgenthau, et
qui
semble avoir fait du bruit, d’une côte à l’autre, mais c’est vraiment
108
rès peu des valeurs occidentales. Je vois donc ce
qui
me reste à faire. Improvisation d’une demi-heure. Sachant que mon aud
109
du monde uni, je leur rappelle que c’est l’Europe
qui
a fait le monde, en créant les moyens de relier les continents et en
110
es, à les en croire, est de rattraper l’Amérique,
qui
est une invention de l’Europe. Croyons à nos valeurs et prouvons-le,
111
nommée cubicles sont réservées aux moines laïques
qui
viennent y passer une année d’études personnelles et de conversations
112
site la colline avec Abe Lerner, économiste barbu
qui
compose des « mobiles » à temps perdu et en décore son cubicle, et Si
113
ne. » Je me demande où l’on trouve en Europe rien
qui
ressemble à ce concours des meilleurs esprits d’avant-garde. D’un ins
114
mer, c’est aussi la jeunesse curieuse, imprévue,
qui
assaille l’écrivain de questions sur Marx et l’Europe, dans des unive
115
L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux
qui
s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)w x Le problème « d’expr
116
« rationalité adéquate », le jeune Suisse romand
qui
veut écrire n’aurait-il pas besoin, tout simplement, de ce qu’on appe
117
gieuse, exemplairement fédéraliste et pluraliste,
qui
lui permet de participer à tout un jeu de dimensions spirituelles et
118
ntonales, locales ou familiales, le Suisse romand
qui
veut écrire n’a qu’à jouer ses atouts et bien savoir sa langue. Cela
119
L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux
qui
s’ouvrent à ses risques, cela existe aussi, qui vous retient ? Écoute
120
x qui s’ouvrent à ses risques, cela existe aussi,
qui
vous retient ? Écoutez Nietzsche : « Je veux que tu me dises ta pensé
121
L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux
qui
s’ouvrent, cela existe… », Gazette de Lausanne (supplément littéraire
122
r j’enregistrais une voix, un visage, une stature
qui
revendiquaient la légitime propriété du nom. Un œil clair, un menton
123
donc, parmi les innombrables chasseurs de mythes
qui
écrivent aujourd’hui des livres, un de ceux qui a fait, avec simplici
124
s qui écrivent aujourd’hui des livres, un de ceux
qui
a fait, avec simplicité, les prises les plus sensationnelles. Quelque
125
and j’écrivais mon livre, je dénonçais les mythes
qui
corrodent l’institution du mariage, qui défient la morale et la raiso
126
es mythes qui corrodent l’institution du mariage,
qui
défient la morale et la raison. Aujourd’hui, les mythes s’évanouissen
127
purement intellectuelle de nouveaux langages… Ce
qui
nous donne une impression de sécheresse, d’épuisement. Ne croyez-vous
128
ée ? Absolument pas. D’ailleurs, si elle l’était,
qui
reprendrait le flambeau ? Les autres civilisations, oui, sont épuisée
129
hme, en 2260 il y aura 700 milliards d’hommes, ce
qui
fera un homme tous les dix mètres. En 2400, nous aurons un mètre carr
130
ces montres extraplates… Justement ! Et c’est ce
qui
prépare le réveil de très vieux instincts, de très vieux mythes. Vous
131
pas prophétiser. Il y a un auteur d’anticipation
qui
a longuement parlé, lui aussi, du surpeuplement, du resserrement de l
132
’en parle à Lausanne. Voyez ce passage : le Père (
qui
d’ailleurs a eu dans sa vie un grand amour) parle de la Chasteté comm
133
et pratiquées ; de morales jadis exclusives, mais
qui
se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élém
134
ifices non seulement la Nature, mais le Naturant,
qui
est Dieu, et il entreprit d’édifier une tour à Sennaar, qui fut ensui
135
eu, et il entreprit d’édifier une tour à Sennaar,
qui
fut ensuite appelée Babel, ce qui veut dire confusion. Grâce à cette
136
tour à Sennaar, qui fut ensuite appelée Babel, ce
qui
veut dire confusion. Grâce à cette tour, il espérait escalader le Cie
137
l et jetés dans une confusion telle que tous ceux
qui
étaient venus à l’œuvre parlant une seule et même langue, dussent la
138
me langue, p. ex. les architectes entre eux, ceux
qui
roulaient les pierres, entre eux, et ceux qui les taillaient, et ains
139
eux qui roulaient les pierres, entre eux, et ceux
qui
les taillaient, et ainsi de chaque groupe spécialisé (et sic de singu
140
nc et barbarius loquuntur). Si bien que les seuls
qui
s’en tinrent à la langue sacrée furent ceux qui avaient refusé de pre
141
s qui s’en tinrent à la langue sacrée furent ceux
qui
avaient refusé de prendre part à l’œuvre et s’étaient tenus à l’écart
142
ation exigée par les dimensions mêmes d’un projet
qui
consistait à dépasser la mesure naturelle par l’artifice humain. L’
143
péens se sont jetés dans une aventure prodigieuse
qui
consiste à modifier les données initiales « naturelles » de la vie, n
144
es d’œuvre et ouvriers en équipes spécialisées et
qui
bientôt ne se comprendront plus, je veux dire l’Université et ses div
145
e ces facultés, et tous les instituts spécialisés
qui
, autour d’elles ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens d
146
icitement le problème beaucoup plus général de ce
qui
divise les hommes depuis l’aube des temps : les langues certes, mais
147
xxe siècle, à deux mouvements de sens contraire,
qui
affectent ces facteurs traditionnels de division du genre humain. Mou
148
, par continents, et d’abord en Europe. Les races
qui
s’ignoraient jadis au point qu’un homme de couleur différente ne semb
149
es décennies encore, c’est la culture occidentale
qui
domine tout, unifie tout, uniformise les apparences de la vie quotidi
150
araît évidente. C’est l’Europe, c’est elle seule,
qui
a déclenché cette évolution planétaire. L’Europe a découvert la terre
151
répugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et
qui
devait aboutir à la condamnation puis à la suppression — mais après c
152
formes de vie — disons d’un mot : par sa culture,
qui
a fait littéralement le tour du monde. Mais en même temps que cette c
153
et se prononce, précisément au cœur de sa culture
qui
fut l’agent de la convergence mondiale, un mouvement radicalement con
154
nt de dissociation, de division et de séparation,
qui
est proprement babélique, ne me paraît nulle part plus visible et plu
155
s d’enseignement supérieur : explosion du savoir,
qui
se traduit par un accroissement continuel à la fois du nombre et de l
156
ent entre les facultés mais entre les spécialités
qui
prolifèrent dans une même faculté tendent à devenir infranchissables.
157
ntemporains. D’où résultent les deux conséquences
qui
définissent le phénomène de Babel : la disparition rapide de toute la
158
u but commun, des fins dernières de l’entreprise,
qui
se perdent dans les nuées de l’inconcevable. Mais dire que tout langa
159
sse européenne, mais aussi des hommes d’outre-mer
qui
viennent chez nous en pèlerinage aux sources vives de la nouvelle cul
160
versité aux deux sens primitifs de l’universitas,
qui
sont le sens corporatif, communautaire, et le sens synthétique ou uni
161
stration en outre accablée de soucis matériels et
qui
a d’autres chats à fouetter que de méditer sur la synthèse des facult
162
érimés3. Mais il y a le point de vue de l’esprit,
qui
est différent. L’esprit humain, et particulièrement l’esprit européen
163
stion, radicalement, par d’autres disciplines, et
qui
ne peuvent défendre leur « vérité » qu’en se fermant méthodiquement s
164
our y répondre. Le problème qu’on soulève ici, et
qui
est celui du principe de cohérence de notre civilisation, me paraît a
165
Seule en effet parmi toutes les grandes cultures
qui
ont fait l’histoire de l’humanité, l’Europe a osé l’aventure d’un dév
166
cularisation de la philosophie et de la recherche
qui
s’est manifestée bien avant la Renaissance, probablement au xiiie si
167
bablement au xiiie siècle — à l’époque justement
qui
a vu naître les premières universités européennes, en Italie puis à P
168
ure le marxisme-léninisme (ou, au moins, le parti
qui
l’interprète). L’Europe seule se voit obligée de rechercher sans cess
169
tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes
qui
aient osé relever, par exemple, la relation de continuité entre le do
170
christianisé — alors qu’il est clair qu’une Asie
qui
tenait la matière et le corps pour essentiellement illusoires n’allai
171
dre aux Asiatiques, aux Africains, ou aux Arabes,
qui
leur posent ces questions fondamentales, ils se verraient conduits à
172
surmonter leur ignorance méthodique des domaines
qui
ne sont pas de leur département. Je reprends ici mon exemple du physi
173
sicien et du théologien. Pour répondre à l’hindou
qui
interroge l’Occident sur son obsession de l’Histoire, du Temps, de l’
174
de la doctrine physique du Temps, aux discussions
qui
durent déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius su
175
flèche du temps » et l’entropie, notions de base
qui
ont une portée métaphysique indiscutable. Et il faudrait que les phys
176
e indiscutable. Et il faudrait que les physiciens
qui
en discutent sachent que la dialectique de leurs problèmes actuels su
177
r allusions rapides, peut-être obscures, un sujet
qui
demanderait de gros ouvrages pour être exposé sérieusement. Ce qu’il
178
rable. Comment résoudre ce problème dans le cadre
qui
nous intéresse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me parais
179
cès et l’éducation permanente qu’on nous propose,
qui
s’étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère le temps de vi
180
vulgarisateur scientifique et une spécialisation
qui
lui vaudrait sans doute le prix Nobel, mais au prix de son ambition m
181
pline particulière va déboucher sur des problèmes
qui
relèvent d’autres disciplines, parfois connexes mais souvent très dis
182
rde de la recherche la plus hautement spécialisée
qui
s’est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement, à
183
re, science des systèmes de signes, l’explication
qui
lui manquait de la prohibition de l’inceste ; cependant que des biolo
184
même théorie saussurienne les schèmes structuraux
qui
permettent aux uns d’interpréter la transmission du patrimoine hérédi
185
ont les meilleurs spécialistes, c’est-à-dire ceux
qui
vont le plus loin dans l’analyse de certains cas particuliers, qui no
186
loin dans l’analyse de certains cas particuliers,
qui
nous conduisent le plus sûrement au général ou tout au moins au seuil
187
e de discours. Ce détail a son importance. Car ce
qui
importe au bout du compte, dans une entreprise de ce genre, c’est la
188
ce genre, c’est la qualité personnelle des hommes
qui
s’y livrent : sinon une bonne machine électronique, convenablement in
189
informée, ferait beaucoup mieux notre affaire. Ce
qui
importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le vide, ou au cie
190
e carte perforée, comme un résultat objectif ; ce
qui
importe, c’est que la synthèse s’actualise, qu’elle s’opère donc dans
191
plus élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce
qui
nous manque, ce sont des hommes de synthèse, un type nouveau d’hommes
192
e synthèse, un type nouveau d’hommes de pensée en
qui
s’incarne une sorte de conscience conjoncturelle de l’évolution de no
193
s. Ces hommes seront d’abord des spécialistes, et
qui
prouveront leur excellence en tant que tels par le fait même qu’ils a
194
e sagesse, me semble-t-il, les rapports d’experts
qui
vous sont soumis. Si l’on garde à l’esprit la règle d’or de la cultur
195
l’esprit la règle d’or de la culture européenne,
qui
n’est rien d’autre que la mesure humaine, le module des relations per
196
ulement à l’optimum de l’efficacité pédagogique —
qui
exige la proximité — mais aussi au maximum du pouvoir créateur d’un m
197
elge Léo Moulin, sous le titre d’indice Nobel, et
qui
se fonde sur le nombre de prix Nobel de sciences par million d’habita
198
901 à 1960, ce sont les plus petits pays d’Europe
qui
occupent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse, le Dan
199
s conclusions plus personnelles et plus précises,
qui
vous apparaîtront peut-être comme un rêve, mais rien ne devient jamai
200
e comme un rêve, mais rien ne devient jamais réel
qui
n’ait été d’abord rêvé. La multiplication des universités, maintenues
201
x dire supranationale. J’en imagine le prototype,
qui
serait une tour d’anti-Babel. Dans un grand parc, près de la mer, ou
202
coordination de leurs politiques économiques. Ce
qui
nous manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractèr
203
réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes
qui
ont rêvé l’Académie européenne, comme Tommaso Campanella ou Amos Come
204
e plan de son Conseil de la Lumière ; ou d’hommes
qui
méditaient sur la nécessité d’un langage commun aux sciences exactes,
205
it pour fin de recréer l’union dans la diversité,
qui
est la formule de notre grand passé, et de notre avenir, intégré, le
206
t des terres du globe multipliées par une culture
qui
a fait le Monde, et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des
207
ltipliées par une culture qui a fait le Monde, et
qui
doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 3. Je n’ignor
208
des hommes. 3. Je n’ignore pas les tentatives
qui
se dessinent, aux États-Unis notamment, pour faire de la mathématique
209
un, semble interdire la possibilité d’un écrivain
qui
mériterait d’être appelé suisse, comme Hölderlin fut sans conteste al
210
ément, de cette pluralité des données culturelles
qui
, moins forts, moins doués, les eût neutralisés. Lointain cousin de l’
211
latinité, esprit de la cité et cosmopolitisme, et
qui
rend plus sensibles à l’oreille intérieure les arythmies annonciatric
212
prévus. Burckhardt est le type même de l’écrivain
qui
ne peut séparer la pensée de l’action, ni la passion de la lucidité.
213
té. Son expérience des hommes et de l’irrationnel
qui
conduit leurs affaires au pire a certes confirmé son pessimisme inné,
214
e inné, et sa profonde méfiance à l’endroit de ce
qui
vient, de notre monde moderne en général, mais son goût puissant de l
215
itions civiques et culturelles des Suisses. Voilà
qui
suffira peut-être à justifier l’existence autonome de ce pays, dans u
216
sa très vieille mère et travailler dans l’atelier
qui
avait été celui de son père. Il y est mort hier soir, puisse-t-il y r
217
dans sa réalité et nous n’avions presque rien dit
qui
vaille entre deux hommes. Mais ce jour-là, il triturait une mince col
218
libératrice, il a fallu tout cela pour que celui
qui
avait été l’un des « phares » baudelairiens de notre adolescence loin
219
nçais », et j’avais deux équipes d’« announcers »
qui
les lisaient en alternant les voix devant le micro : parmi eux, le pe
220
devant le micro : parmi eux, le peintre Ozenfant (
qui
vient de mourir), Lévi-Strauss, un des fils Pitoëff, et Breton. (Il a
221
telle femme dont tout me sépare en fait, ou avec
qui
j’ai rompu sans retour. Ce soir-là, au Village, mon rêve est devenu v
222
rêve est devenu vrai : nous parlons certes de ce
qui
peut nous rapprocher, l’amour-passion, les troubadours, la psychanaly
223
psychanalyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce
qui
doit nous opposer de front : nos options politiques, morales et relig
224
lui, bien entendu, une rigueur folle dans le défi
qui
rejoignait l’Inquisition… Il me dit ce soir-là qu’il avait découvert
225
doctrines hors le grand ton de rigueur fanatique
qui
était l’un des aspects de la poésie selon Breton, autrement dit, de s
226
gion ». Il en tirait une morale ombrageuse, celle
qui
réglait absolument sa vie, et des décrets d’excommunication peu prévi
227
à New York. Il avait pour noyau quelques peintres
qui
allaient changer là-bas le cours des arts, Max Ernst, Matta, Tanguy,
228
hie. Parfois, on arrangeait une fête (comme celle
qui
fut dédiée au Nombre 21) ou une exposition, ou une vitrine (Breton, S
229
ine (Breton, Seligmann et Duchamp signèrent celle
qui
annonçait ma Part du diable ). J’allais chez lui, il me lisait de la
230
poursuit : « À travers leurs outrances et tout ce
qui
procède chez eux de la griserie imaginative, on ne peut refuser d’acc
231
et à droite, je me trouve soudain devant Breton,
qui
marche lentement à pas de rêve. « Je pensais, me dit-il, à la religio
232
? » Changer la vie La grande contradiction
qui
a tendu l’arc d’une existence poétique si hautement exemplaire à tant
233
rigueur il n’a jamais cessé d’inventer un chemin
qui
ne pouvait exister que pour lui seul. De personne je ne suis à ce poi
234
tié souvent difficile. Des rires. Des jours aussi
qui
touchent à l’histoire. Et des adieux… Seules donc m’ont guidé — ou ég
235
re4 mais aussi comment il en parle. Et c’est cela
qui
nous intéresse : Jacques Chenevière, écrivain de race, ne donne pas i
236
i ses mémoires, c’est plutôt sa mémoire elle-même
qui
est le sujet du livre, et comme son véritable auteur. Ces souvenirs n
237
deux ou trois livres mêlés, peut-être quatre, et
qui
voudrait s’en plaindre ? (C’eût été bien mal vu des professeurs dans
238
Reines, Rois, Daphné, ou la Jeune Fille de Neige,
qui
n’ont rien de philanthropique. (Ils ravissaient Valéry Larbaud, et c’
239
e portraits-souvenirs, de rencontres et de récits
qui
mettent en scène tantôt l’auteur (surtout dans sa jeunesse, et jamais
240
iptions d’une mémoire ; et ce qu’elle a gardé, et
qui
revit en ce recueil, va devenir par la grâce d’un art très sûr un peu
241
ail préféreriez-vous, Monsieur ? — N’importe quoi
qui
soit utile. Et dès aujourd’hui si vous voulez. » C’était Romain Rolla
242
te prestesse. » Plusieurs chapitres ici ou là, et
qui
se multiplient vers la fin du recueil (mais souvent trop rapides à mo
243
talès et princesse Metternich — dames d’antan, et
qui
furent de ces grandes corolles posées sur la prairie auprès de l’Impé
244
poésie pure. Quels sont les secrets de l’écriture
qui
anime ainsi tant d’images, et si variées ? Allons les rechercher dans
245
es enfances et surtout les adolescences du poète,
qui
sont triples : l’élocution bien déliée du Parisien, la chaleur drôle
246
cents recueils de Jacques Chardonne, voici un art
qui
exprime son temps avec plus de tendresse, de scrupules et d’humour, e
247
c plus de tendresse, de scrupules et d’humour, et
qui
, pour moins griffer, d’autant mieux charme. Aux jeunes gens et jeunes
248
erais dire qu’un tel livre transmet quelque chose
qui
n’a pas de prix : les secrets de l’usage d’une civilisation. Je l’int
249
ment l’adjectif infaillible, comique ou émouvant,
qui
est avec le mouvement et l’allure de la phrase, le sérieux de la litt
250
bert Oppenheimer (25 février 1967)af Cet homme
qui
avait su mettre en œuvre avec vigueur dans un désert de rochers rouge
251
rsonne, tout en vous enveloppant d’un regard bleu
qui
allait interroger au-delà de vous-même. Il avait une aura, il le sava
252
ttéraire. Pour l’élaboration de ce dense recueil,
qui
groupe Le Paysan du Danube , Journal d’un intellectuel en chômage ,
253
s de Rougemont dans sa maison de Ferney-Voltaire,
qui
est comme le signe sensible de la situation que l’écrivain n’a cessé
254
ise Denis de Rougemont, est Sur l’Automne 1932 ,
qui
joint Paysan du Danube et Journal d’un intellectuel en chômage . C
255
fiait refaire un ordre, là où menaçait la guerre,
qui
résume toutes les injustices. Nous étions frappés par l’anarchie des
256
ons à une doctrine très rigoureuse de la personne
qui
débouchait sur l’idée de la fédération de l’Europe, liée à la notion
257
ascisme et de la démocratie, pour des jeunes gens
qui
voulaient faire la révolution, n’était pas nette. Nous refusions auss
258
ert-Marie Schmidt. Les théologiens et philosophes
qui
nourrissaient notre pensée étaient Karl Barth, Kierkegaard, et Heideg
259
Heidegger que Corbin commençait à traduire. En ce
qui
concerne L’Ordre nouveau où je retrouvais Arnaud Dandieu, Robert Aron
260
exemple, Barth et Heidegger à un public français
qui
ne les connaissait pas. Pour marquer une différence, je dirai que l’o
261
ce pour les réalités scientifiques et techniques,
qui
nous intéressaient, à Hic et Nunc ai, comme moyens de libération de
262
ion de l’Europe ? Je dirai que dans ces journaux,
qui
ne sont pas des mémoires et se tiennent à égale distance de la chroni
263
cottet. Il existe un filon de romantisme allemand
qui
nous est très proche et, chose curieuse, la langue ne constitue pas u
264
là un jeu complexe d’exclusions et d’inclusions,
qui
s’oppose d’une manière systématique à toute idée de nationalisme. Il
265
ut multiplier les communautés d’aires différentes
qui
n’ont pas les mêmes bornes territoriales. Cette indépendance par rapp
266
rire, en somme… » Cette tension entre la personne
qui
se crée et l’époque qu’elle vit n’est-elle pas la caractéristique fon
267
votre œuvre ? Certainement, et c’est un mouvement
qui
se retrouve à tous les niveaux. Je pense qu’il faut maintenir dans un
268
e, j’envisage une théorie générale du fédéralisme
qui
irait de la personne à la fédération mondiale. Je tiens aussi beaucou
269
n Suisse (comme en France, naguère encore), celui
qui
s’interroge sur le destin de l’Université commence par brider sévèrem
270
ent, après les nuits de mai du Quartier latin, ce
qui
était utopie devient nécessité, ce que l’on qualifiait avec un sourir
271
e et xiiie siècles, c’est une commune autonome,
qui
assure sa propre police et s’administre elle-même. Elle est formée pa
272
meilleurs débouchés sur la connaissance. 6. Celui
qui
veut apprendre un métier pour en vivre n’a que faire de la contestati
273
vivre n’a que faire de la contestation. Et celui
qui
entend contester la société n’a que faire d’une « étude des débouchés
274
us à l’aide de cette méthode, la seule à mon avis
qui
ait le droit de se réclamer du fédéralisme. 10. Pourquoi des universi
275
sités ? Question universitaire par excellence, et
qui
définit même la fonction spécifique de l’Université : une école, en e
276
es inédites qu’un maître est en train de faire et
qui
peuvent intéresser beaucoup d’étudiants. Une fois la recherche termin
277
r des universités. 18. Il ne faut pas détruire ce
qui
existe — les écoles professionnelles (ou facultés) — mais éliminer ce
278
professionnelles (ou facultés) — mais éliminer ce
qui
empêche d’exister bien (le micronationalisme cantonal, notamment) et
279
(le micronationalisme cantonal, notamment) et ce
qui
fait croire que l’Université existe encore (routines, vanités, ignora
280
on croit bonnement qu’un auteur engagé est celui
qui
s’en est remis une fois pour toutes à la politique d’un parti, quand
281
l’écrivain dans la cité ? ⁂ Responsable est celui
qui
peut dire, dans une situation donnée : j’en réponds ! Mais de quoi l’
282
ès la date que l’Histoire lui attribue — Histoire
qui
est le produit de l’écriture ! Nul écrivain digne du nom qui ne soit
283
produit de l’écriture ! Nul écrivain digne du nom
qui
ne soit par lui-même événement, et dont l’œuvre ne constitue une part
284
simplifier, je distinguerai trois types d’auteurs
qui
se définissent par leur rapport à l’événement : le ludion, le contest
285
, de concepts, et l’expression de modes de sentir
qui
donnent « un sens plus pur aux mots de la tribu », et instaurent ou r
286
victimes d’un régime et au nom d’un autre régime
qui
ferait pire s’il le pouvait. Cela comporte : donner réponse, dire la
287
son époque, la révolte contre elle de tout homme
qui
se veut tel, et l’annonce admirable d’un monde équilibré. ak. Rou
288
rès de vingt ans afin d’aider tous les mouvements
qui
se dessinent en faveur d’une coopération au niveau culturel. Nous avo
289
vons coordonné les instituts d’études européennes
qui
étaient en train de se constituer dans différentes universités. Nous
290
lancé une Campagne européenne d’éducation civique
qui
cherche à introduire l’angle de vision européen dans la leçon d’histo
291
aintenant se dessine en France un grand mouvement
qui
vient d’être appuyé par de Gaulle pour diviser le pays en un certain
292
a à ce sujet une importante littérature en France
qui
est le pays le plus concerné par la centralisation, grand nombre de j
293
ue, ethnique — tout cela mêlé à doses variables —
qui
seront de plus en plus les vrais centres de la production et de la vi
294
nvention des Européens. C’est l’Europe chrétienne
qui
a imaginé l’ensemble du genre humain en découvrant les possibilités d
295
von Heuer et Christian Roux-Petel. Cet entretien,
qui
prend ici la forme d’un long propos rapporté, non d’un échange de que
296
w. Denis de Rougemont sera l’un des conférenciers
qui
parleront cet hiver à Lausanne, invités par la Gazette littéraire. Le
297
oignis dans l’escalier de la NRF Henry Michaux,
qui
me dit en s’arrêtant sur le dernier palier : « Est-ce que vous sentez
298
ions. C’est le seul directeur de revue littéraire
qui
ait jamais montré dans cet emploi ce qu’il faut appeler du génie. Et
299
nté de puissance, attentif à ne rien nous imposer
qui
ne fût ce qu’il avait senti, bien avant nous, qui pourrait être nous.
300
qui ne fût ce qu’il avait senti, bien avant nous,
qui
pourrait être nous. Bien trop curieux pour être autoritaire, il n’ava
301
uper court aux confidences, plaintes et intrigues
qui
assiègent en permanence un directeur.) Chaque jour, d’un large bec de
302
llimard, faisaient seuls, à eux deux, cette NRF
qui
a marqué le siècle littéraire comme nulle autre revue, nulle autre éc
303
à 1940, à je ne sais quelles exceptions près, ce
qui
a compté dans la littérature en création, c’est ce qui avait mérité s
304
compté dans la littérature en création, c’est ce
qui
avait mérité son attention. Être accepté par lui, c’était la preuve,
305
égère et gaie, réchauffée par une pointe d’assent
qui
me lance, à peine passé la porte : « Mais il me semble que depuis des
306
doute les exigences, de l’interlocuteur invisible
qui
relit avec vous, par-dessus votre épaule. Mounier notera drôlement, à
307
l sur l’Éternel et l’autre sur Jean Paulhan ». Ce
qui
m’engage à rapporter ces petits souvenirs, c’est qu’ils sont personne
308
bien menée mais l’humour amusé (pas du tout noir)
qui
restent les vertus majeures de l’œuvre entière : Victor Hugo se pren
309
pendant exige le triomphe d’une éthique nouvelle,
qui
se fonde sur le crime et la merveille. « La poésie, dit-il, a pour ce
310
ntienne au-dessus de l’eau toute une civilisation
qui
sombre. Je ne dis rien d’Alerte : la poésie lui semble chose si grave
311
e de l’esprit que les Lettres ne leur doivent. Et
qui
pourrait tolérer, se demande un jeune homme, de n’être pas écrivain ?
312
re d’insensé », c’est toute son œuvre, justement,
qui
nous en restitue mieux que l’idée : la présence fraîche et vivace.
313
e à l’avenant. La presse est allergique à tout ce
qui
n’est pas « le petit fait faux » qui seul intéressera, croit-elle. a
314
ue à tout ce qui n’est pas « le petit fait faux »
qui
seul intéressera, croit-elle. an. Rougemont Denis de, « Jean Paulha
315
n’avais pas encore vingt ans et je lisais tout ce
qui
paraissait aux deux enseignes du plus sûr prestige, en cette haute ép
316
les paysages pluvieux de plateaux au pied du Jura
qui
avaient ému ma prime adolescence, et je me sentais touché, au double
317
s du mot, par la gloire naissante d’un jeune aîné
qui
venait de mon pays ou presque. Un peu plus tard, j’écrivais du second
318
suite de la carrière littéraire de Bernard Barbey
qui
explique leur éclipse injuste et provisoire, que les deux ou trois au
319
l a connues avec de si constants succès pour ceux
qui
savent — dans l’armée, la diplomatie, et la vie internationale L’écri
320
it le résumé proprement helvétique d’une carrière
qui
eût été, en changeant de passeport, celle d’un ambassadeur de France,
321
en fait, à la culture. Unité non pas homogène et
qui
ne résulte pas d’un processus forcé d’uniformisation, de nivellement
322
iformisation, de nivellement et d’exclusion de ce
qui
diffère, mais qui au contraire englobe, et compose largement, dans un
323
ivellement et d’exclusion de ce qui diffère, mais
qui
au contraire englobe, et compose largement, dans une communauté de pl
324
s répit. Et de là vient l’irrépressible dynamisme
qui
a porté la civilisation européenne sur tous les continents découverts
325
s instances universelles, et toutes les créations
qui
ne cessent de jaillir de cette discorde permanente. Dès l’aube de la
326
pour la formule même de l’unité européenne : « Ce
qui
s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle
327
squ’au nôtre, tout concourt à nourrir ce paradoxe
qui
paraît bien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort
328
d’où les excès de l’individualisme hellénistique
qui
ne manqueront pas d’appeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi d
329
ngereux ennui, jusqu’à ce vide de l’âme inoccupée
qui
appelle les tempêtes et les révolutions. Le christianisme apporte alo
330
Or, ces valeurs grecques, romaines et chrétiennes
qui
se contredisent avec passion ne se détruisent pas pour autant : entre
331
’existence quotidienne de 700 millions de Chinois
qui
se croyaient confucianistes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Ma
332
mystique. Faut-il enfin rappeler l’apport arabe,
qui
ne se limite pas au zéro précédant la suite des nombres, mais qui est
333
pas au zéro précédant la suite des nombres, mais
qui
est l’une des sources principales de la poésie amoureuse, donc de l’a
334
besoin de sécurité et goût du risque, conformité
qui
maintient les valeurs, originalité qui les conteste et les rénove. To
335
conformité qui maintient les valeurs, originalité
qui
les conteste et les rénove. Tout cela préforme, dès avant notre naiss
336
nière tout à fait extravagante l’importance de ce
qui
les distingue. C’est ainsi qu’ils en viennent à penser sincèrement qu
337
: L’Européen ne serait-il pas cet homme étrange
qui
se manifeste comme Européen dans la mesure précise où il doute qu’il
338
970)at au Je ne vois pas d’autre forme d’union
qui
réponde à la double exigence du respect des diversités et de l’instau
339
eront perdues une à une, si nous refusons l’union
qui
ferait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait être acqui
340
sée servir. Rien de plus limpide que la déduction
qui
fait toute ma thèse : étant donné que la base de notre unité est une
341
ne peut fonder sur elle qu’une union fédérale. Ce
qui
paraît beaucoup plus difficile à expliquer, c’est que rien n’ait enco
342
la patrie », des réalités absolument hétérogènes,
qui
n’ont aucune raison d’avoir les mêmes frontières, comme la langue et
343
soit peu sérieuse ou sincère, que cet État-nation
qui
, d’autre part, se révèle incapable de répondre aux exigences concrète
344
rce depuis vingt-cinq ans d’unir l’Europe ! Voilà
qui
explique suffisamment, je crois, pourquoi l’on n’a pas avancé d’un ce
345
oir le Vietnam) et l’on travaille pour le profit,
qui
est en somme du superflu. Mais dès lors que ce choix de notre avenir
346
ns nul doute de créer une Europe très forte, mais
qui
serait très peu européenne. Sans compter qu’un super-État-nation ne p
347
commun à l’échelle fédérale continentale, tout ce
qui
est nécessaire pour garantir les autonomies de tous ordres, régionale
348
fédération » qu’évoquait le général de Gaulle, et
qui
serait formée d’États-nations conservant jalousement leurs prétention
349
lles ne servent absolument à rien pour arrêter ce
qui
devrait l’être : les tempêtes et les épidémies, la pollution de l’air
350
blement déficient, est caractéristique de tout ce
qui
touche à l’État-nation : néfaste dans la mesure où il est encore réel
351
de la seule fiction d’économies dites nationales,
qui
ne correspondent à rien d’économique. Mais ce que je sais de science
352
, ce n’est qu’un appareil plus ou moins efficace,
qui
doit être mis au service des citoyens et de leurs cités ; et non l’in
353
ériels : ils sont presque comblés à cet égard. Ce
qui
leur manque le plus durement, c’est un but transcendant, c’est un sen
354
litique de notre temps. Précisons : des vingt ans
qui
viennent. Car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et nous la fe
355
ute l’humanité, nous lui devons cela ! Une Europe
qui
ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais b
356
tuel se trouve posé par la soudaineté d’un afflux
qui
prend l’allure d’un raz de marée, et par le motif principal de cet af
357
e marée, et par le motif principal de cet afflux,
qui
n’est pas d’admirer nos lacs ni de fuir des dictatures, mais de faire
358
ue tout le monde « gagne » à ce jeu : l’industrie
qui
y trouve le moyen d’accroître nos exportations, le peuple suisse dont
359
eurs étrangers, dont les salaires dépendent de ce
qui
précède. De quoi se plaint-on ? C’est ici qu’interviennent les deux q
360
xiste-t-elle ? Et si oui, dans le cas particulier
qui
nous préoccupe, cette « helvéticité » est-elle menacée par la présenc
361
ermettez-moi de confesser d’abord que le problème
qui
me préoccupe est beaucoup moins celui du oui ou du non, que celui de
362
tes qu’entraîneront les attitudes réelles de ceux
qui
les invoquent. C’est dans cet esprit que je vais esquisser une répons
363
de recouvrir un sophisme chez la plupart de ceux
qui
viennent de le découvrir. Ils nous disent : « À l’heure où il n’est q
364
nne semble y faire attention. C’est pourtant cela
qui
modifie radicalement le cadre de nos vies, l’air que nous respirons,
365
ames Schwarzenbach dépasse très largement tout ce
qui
peut résulter d’un refus ou d’une acceptation de l’initiative. Le fab
366
résence d’étrangers parmi nous, ou de nous-mêmes,
qui
tolérons la destruction de notre environnement au nom de valeurs bien
367
Gaulle aura été le dernier monarque d’une France
qui
n’a rien préféré à l’amour de son roi, sinon le plaisir de le décapit
368
délivrée de haute lutte en terrassant le monstre,
qui
la tenait captive. Il l’a ramené au mari légitime, à ce roi Marc que
369
ais ici le personnage prend ses vraies dimensions
qui
sont celles d’une glorieuse ambiguïté et d’un tragique malentendu ent
370
e « de Gaulle », comme il disait, et cette Europe
qui
l’eût plébiscité comme un second Charles le Grand. Ce Tristan de la n
371
en vue de bâtir une union des peuples européens,
qui
respecte le caractère original de chacun et le génie propre à notre c
372
liant son sort au symbole même de l’ère nouvelle,
qui
est la région. Mais dans la page si belle qui règle ses obsèques, c’e
373
le, qui est la région. Mais dans la page si belle
qui
règle ses obsèques, c’est Tristan qui revient dans sa pleine stature
374
ge si belle qui règle ses obsèques, c’est Tristan
qui
revient dans sa pleine stature : écartant les barons et le Pays légal
375
ains, c’était vers 1925, sur le ton d’un gangster
qui
demande la clé de la caisse. Nulle part peut-être mieux que dans ses
376
nts animent aussi, je le crains, certains de ceux
qui
prétendent n’écrire que pour le salut de leurs lecteurs. En fait, on
377
n ne peut mieux dans Aurore : « Toutes les choses
qui
vivent longtemps sont peu à peu tellement imbibées de raison que l’or
378
ement. C’est aussi un effet du besoin d’imiter ce
qui
, dans un poème ou une pensée, vient d’éveiller en vous une émotion :
379
prolonger, la faire vôtre, et rejoindre l’auteur
qui
vous l’a révélée — pour devenir aussi admirable aux yeux des autres q
380
à toute une nation par la TV. C’est le pour quoi
qui
devient alors le vrai pourquoi, la cause finale qui agit comme vraie
381
i devient alors le vrai pourquoi, la cause finale
qui
agit comme vraie motivation. Mais si je n’avais pas écrit d’abord san
382
i, pour tel objet tout extérieur à l’écriture, et
qui
ne dépend nullement du processus de la pensée en train de se former p
383
tinue de la pensée proprement poétique, l’horizon
qui
se définit par rapport à notre progrès. ⁂ Ce n’est qu’au début d’une
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quête obscure et fascinante, selon ce vers d’Hugo
qui
m’amusera sans fin : Vous dites : Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y v
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l’ignore et j’y vais ! J’y vais par l’écriture,
qui
est ma manière d’enregistrer la poésie dans l’existence. Un paysage m
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ne couleur tonale. Un événement me dicte une page
qui
change ma vie — cette page et non pas l’événement. Je cherche un sens
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pour chercher le sens au bout du compte. Un sens
qui
ne peut être défini que par le tout — que pas un scientifique n’appré
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que n’appréhende et par suite ne saurait nier, et
qui
est au-delà de tout — comme le corps transcendant aux organes. Je che
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de l’écriture, ou mieux, j’aurai rejoint ma fin,
qui
est de me former sur une pensée vécue dans l’écriture. Au terme de me
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t 1971)ba Nous souffrons des clichés ridicules
qui
composent l’image de la Suisse à l’étranger, pendules à coucou, trous
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ait faire l’Europe sur le modèle de la Suisse, et
qui
répondait : « Le fédéralisme est pour votre pays une bonne solution.
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alisme est pour votre pays une bonne solution. Ce
qui
ne veut pas dire qu’elle soit généralisable. » Réponse plutôt comique
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cantons n’a jamais adhéré au Pacte dit du Grütli,
qui
ne porte que trois signatures. Mais alors, si nous fêtons aujourd’hui
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8. Ce que nous célébrons, c’est en fait une idée,
qui
est l’essence de la Suisse et qui a déterminé son existence : l’idée
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fait une idée, qui est l’essence de la Suisse et
qui
a déterminé son existence : l’idée fédéraliste et la formule d’union
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proprement suisse : une idée, une formule d’union
qui
fut au xiiie siècle celle de trois communes du Gothard et qui se « g
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iie siècle celle de trois communes du Gothard et
qui
se « généralisa » par la suite aux XIII cantons ligués, puis à l’unio
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les traditions historiques — on voit très mal ce
qui
empêcherait de généraliser cette formule à toute l’Europe. Autant il
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au contraire la seule possible pour les Européens
qui
éprouvent le besoin de s’associer librement par-dessus les frontières
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le temps, au-delà de ce qu’elle est aujourd’hui,
qui
est tellement au-delà de ce qu’elle fut au Grütli, berceau mythique.
401
ondant des unions toujours plus nombreuses ? Ceux
qui
ont peur que la Suisse se perde dans une Europe fédéraliste montrent
402
ois du siècle passé, le juriste J.-C. Bluntschli,
qui
écrivait en 1875 : La Suisse a émis et réalisé des idées et des prin
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isse a émis et réalisé des idées et des principes
qui
seront un jour destinés à assurer la paix en Europe… Si cet idéal de
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le succès de notre idée et d’une formule d’union
qui
est notre raison d’être, ne serait-ce pas le sort le plus beau que no
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ulons. C’est ce qu’il reste à savoir, et c’est ce
qui
nous inquiète. S’il n’y a plus de frontières tangibles, plus de douan
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rité nous choisirons de continuer la Suisse. Ceux
qui
le voudront seront alors les vrais Suisses. « Et s’il n’en reste qu’u
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-J. Burckhardt ajoute à notre Suisse la dimension
qui
manquait le plus à ce pays, celle que j’aime à nommer la dimension pr
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i d’ailleurs reçu d’autres lettres d’instituteurs
qui
souffrent d’être paralysés dans le système actuel, et qui me disent :
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frent d’être paralysés dans le système actuel, et
qui
me disent : « Merci, vous nous vengez. » Vos critiques semblent s’adr
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. Ensuite, par le biais européen, j’ai pu voir ce
qui
se faisait ailleurs. Et j’ai constaté qu’ailleurs, notamment en Franc
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t état de fait nous vient tout droit de Napoléon,
qui
a légué au monde entier, à peu près, l’école militarisée au service d
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serait contre soi, par exemple, toutes les femmes
qui
travaillent à l’extérieur. Mais l’école doit changer. Il faut dénatio
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ropre vallée… La nation est un concept artificiel
qui
ne repose sur aucune réalité fondamentale. Il y a la région, réalité
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frontières nationales. En finir avec les fleuves
qui
s’arrêtent de couler à la frontière sur les croquis de géographie.
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eau polluée ; et elles empêchent le passage de ce
qui
devrait circuler : les hommes, les marchandises, quelquefois les idée
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llines, traversée par un affluent de la Volga, et
qui
est maintenant le cœur du bassin de l’industrie lourde de l’URSS. Exa
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e Gibraltar à l’Oural. L’école a rendu les hommes
qui
sont actuellement au pouvoir en Europe, incapables de saisir ce que p
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t-il en aller autrement ? Prenez le Petit Littré,
qui
est encore le dictionnaire de référence des Français cultivés, et che
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changer l’école, ou que l’école doit former ceux
qui
changeront l’État ? L’un et l’autre, et les deux à la fois. Il y a in
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la fois. Il y a interaction : l’État crée l’école
qui
lui convient, l’école produit des citoyens à la mesure de l’État. C’e
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: une mutation, un changement brusque et radical,
qui
permette de repartir sur des bases entièrement nouvelles… ce qui est
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repartir sur des bases entièrement nouvelles… ce
qui
est pratiquement impossible dans notre culture. Il faudrait, au minim
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ar quoi on a fabriqué des peuples militarisés, et
qui
nous a déjà valu deux guerres mondiales. Ce qu’Illich appelle en term
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i pour le premier terme de votre « alternative »…
qui
n’en est pas une. Car le second terme est également nécessaire. Je ne
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groupes, autour d’un chef, fanatiquement obéi, et
qui
peut ordonner aux membres de son groupe n’importe quoi… À l’autorité
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d’équilibre dynamique. Ainsi pour le fédéralisme,
qui
est si mal compris, même en Suisse. Il s’agit de mettre en relation d
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es éléments — dans le cas européen, des régions —
qui
aient chacun leur autonomie, leurs caractéristiques propres, différen
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gnants, du degré secondaire surtout : ce sont eux
qui
feront l’Europe de l’an 2000, comme le dit le titre de mon dernier ar
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l me proposa de nous faire à nous deux une langue
qui
ne serait connue que de nous ; je me passionnai pour cette idée. Nous
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venu, n’avez jamais existé dans ce lieu. Tout ce
qui
touche à un centre et tout ce qui respire dans la grâce de son rayonn
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e lieu. Tout ce qui touche à un centre et tout ce
qui
respire dans la grâce de son rayonnement revêt une importance rapidem
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de solitude. Mais la plupart n’osant aimer que ce
qui
par d’autres est aimé, ils détruisent à coup sûr les amours qu’ils pa
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ière divine — une lumière neutre comme les dieux,
qui
ne sont de gauche ni de droite, mais toujours d’en haut, rayonnants.
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ont faire les hommes et les femmes et les enfants
qui
habitent ici ? « Lavaux appartient à tout le monde », à tous ceux qui
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Lavaux appartient à tout le monde », à tous ceux
qui
aiment la beauté, et qui voudraient que Lavaux, à jamais, demeure tel
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le monde », à tous ceux qui aiment la beauté, et
qui
voudraient que Lavaux, à jamais, demeure tel qu’un beau jour ils l’on
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vrais réalistes — lesquels ne sont nullement ceux
qui
pensent court et bas et nous jettent dans la pollution au nom de la r
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la pollution au nom de la rentabilité, mais ceux
qui
font passer avant le profit d’argent — cette chose abstraite — les dé
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r de Dixence Cathédrale, que l’on doit un ouvrage
qui
vient à point nommé : Merveillleux Lavaux. Sauver cette unique contré
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ennent la parole. L’objectif de Michèle Duperrex,
qui
donne peut-être le reflet d’un Lavaux épuré, prouve néanmoins qu’un t
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n’ai pas à entrer en discussion avec un directeur
qui
n’a dit que ce qu’il devait dire pour défendre les intérêts de sa com
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e de dénoncer l’usage fait de ces deux citations,
qui
en falsifie le sens et la portée. 1. La première citation, pronucléai
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auditoire d’alors, devenus PDG pour la plupart et
qui
n’ont rien appris depuis vingt ans, alors oui, ces déclarations serai
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resse de cette ville. Et c’est cela, précisément,
qui
m’autorise à prendre la parole parmi vous. […] Quelques-uns de ceux q
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re la parole parmi vous. […] Quelques-uns de ceux
qui
sont ici ce matin, et non des moindres, partageaient à l’époque mes i
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Jean-Claude Leny, directeur général de Framatome,
qui
assure la maîtrise d’œuvre de tous les réacteurs français de type PWR
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ompris ? Ce n’est pas nous, mais ceux de son bord
qui
ont dit cela. Quant à prétendre que mon idéal serait l’État marxiste