1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)
1 es jugements plus massifs sur l’hitlérisme et sur ses causes. On voudrait rappeler qu’en telle matière, tout jugement massi
2 hien n’est pas né luthérien mais catholique ; que son mouvement s’est développé d’abord en Bavière, pays catholique ; que l
3 s le peuple allemand : la masse a été trompée par ses chefs. Un séjour d’une année en Allemagne, de 1935 à 1936, m’a condui
4 était Mme Jeanne Vandervelde, femme du précédent. Son journal refusa d’insérer ma réplique. Six mois plus tard, le pacte hi
2 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « À cette heure où Paris… » (17 juin 1940)
5 n 1940)b À cette heure où Paris exsangue voile sa face d’un nuage, et se tait, que son deuil soit le deuil du monde ! N
6 xsangue voile sa face d’un nuage, et se tait, que son deuil soit le deuil du monde ! Nous sentons bien que nous sommes tous
7 en effet, mais ce n’est plus Paris. Et telle est sa défaite irrémédiable devant l’esprit, devant le sentiment, devant ce
8 ictorieux : Tout ce qu’il veut saisir se change à son approche — Midas de l’ère prolétarienne — en fer tordu, en pierraille
3 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). New York alpestre (14 février 1941)
9 il y a plus. Il y a le sol qui est alpestre dans sa profondeur. À Central Park, au milieu des prairies, vous voyez affleu
4 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
10 (18 février 1941)d L’Européen parle parfois de sa conception de la vie. Aux États-Unis, on parle tous les jours de l’am
5 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Souvenir de la paix française (15 mars 1941)
11 déboires : il entre, il ne trouve personne. Mais ses outils sont là, contre le mur. Il reprend le chemin de son champ. En
12 s sont là, contre le mur. Il reprend le chemin de son champ. En passant au carrefour, il s’est dit : Peut-être est-elle à M
6 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
13 on de la capitale française ? J’ai été frappé par son extraordinaire beauté, contrastant brutalement avec la foule qui la p
14 es études, université française en exil dirigée à ses débuts par Maritain et feu Focillon, aujourd’hui par le Belge H. Grég
15 t une autre civilisation que la nôtre, mais qui a ses valeurs à elle. Peut-on employer ce mot de civilisation pour un peupl
16 ricanisme ? Pour ce qui est du matérialisme, avec son culte du confort et de la machine, son admiration pour le progrès tec
17 isme, avec son culte du confort et de la machine, son admiration pour le progrès technique, les Américains n’ont en somme p
18 ’ailleurs que provisoire, l’écrivain ayant laissé sa famille en Amérique où il la retrouvera cet automne. Il a bien voulu
7 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
19 admet avec cet avocat que j’ai vraiment agi comme son client, l’alternative est la suivante : ou bien je suis coupable, mai
20 rbe d’avoir consolé Duperrier — celui qui a perdu son procès. La seule question sérieuse qui se posait, notre avocat s’est
21 illé Oltramare, on s’est borné à le punir un peu. Son avocat garde le droit de me dénoncer pour avoir combattu l’hitlérisme
22 tin de la Guilde du livre. Voici la conclusion de ses réflexions narquoises ; elles intéresseront tous ceux, fort nombreux,
8 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
23 trouve que la France est un pays centralisé, dans sa vie littéraire aussi. Pourquoi s’insurger, nous seuls, contre ce fait
24 e écrivain, « un public, des appuis », etc., dans sa chère Bretagne natale ? Peut-être avez-vous raison de considérer la s
25 ’est pas précisément de vivre et de créer loin de son milieu et de sa province natale. Même et surtout si l’on doit tirer d
26 ent de vivre et de créer loin de son milieu et de sa province natale. Même et surtout si l’on doit tirer de ce milieu, de
27 r de ce milieu, de cette province, le meilleur de son inspiration. j. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Les
28 ussi bien un romancier qu’un dramaturge) a-t-il à sa disposition dans la réalité romande ou même helvétique des éléments d
29 cale » ? 2. A-t-il des chances d’être compris par ses compatriotes ? Trouvera-t-il un public ? Des appuis ? Un milieu ? 3.
30 retrouver ailleurs ce que l’on ne trouve pas dans son pays, une fuite, loin de ce que Ramuz appelle “le train-train d’une v
31 emont. Si ce Suisse très cosmopolite reconnaît, à son tour, que notre pays manque de ce qui est indispensable au succès d’u
9 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
32 s ». Les Russes et les Américains vont lui régler son compte, si ce n’est pas déjà fait. Et vous avez presque raison. Mais
33 plus que l’Amérique, autant que la Russie et tous ses satellites. Sur ces 300 millions, dix pour cent de communistes ? Mais
34 e Europe en partie ruinée ? Mais elle relève déjà ses industries ; et l’URSS n’a pas été traitée mieux qu’elle, qu’on s’en
10 1954, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rejet de la CED : l’avis de Denis de Rougemont (20 septembre 1954)
35 rope » à la sauvette, sans poser la question dans son ampleur, à tous. Il faut vouloir maintenant la vraie fédération, dans
36 faut vouloir maintenant la vraie fédération, dans sa totalité, non par pièces détachées. Il faut enfin se décider à expliq
11 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
37 culture, et c’est aussi tout cela qui menace dans ses sources notre vitalité fédéraliste. On parle beaucoup, ces jours-ci d
38 mêmes réalités spirituelles et morales, et prend ses sources dans les mêmes attitudes de pensée que la culture créatrice.
12 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
39 raies dimensions du problème, et en insistant sur ses aspects culturels et mondiaux. Je pars d’un raisonnement assez simple
40 l’Europe » qu’en conformité avec le génie même de sa culture, qui est celui de l’union dans la diversité. On va voir que c
41 ’Europe est d’abord une entité culturelle, ou que son unité la moins contestable réside dans sa culture, je songe à deux fa
42 ou que son unité la moins contestable réside dans sa culture, je songe à deux faits majeurs que chacun connaît. Un fait de
43 du ciel ni sortie du sol, et qu’elle ne tire pas son origine et sa vitalité de notre nature, mais bien de nos cerveaux, do
44 tie du sol, et qu’elle ne tire pas son origine et sa vitalité de notre nature, mais bien de nos cerveaux, donc de notre cu
45 enues d’Athènes et de Jérusalem à travers Rome et son empire, englobant avec les Méditerranéens des Germains, des Celtes et
46 et des Slaves. De cette culture commune, mais de ses sources variées, voire souvent contradictoires, proviennent à la fois
47 les bases de l’Europe, mais y puise au contraire ses meilleures énergies ; qu’elle respecte nos diversités traditionnelles
48 d’or. La technique, inventée par l’Europe, puise ses forces inventives dans le fonds commun spirituel et moral, théologiqu
49 gionales serait antieuropéen. Notre culture puise son pouvoir de rayonnement universel dans la pluralité de ses foyers créa
50 oir de rayonnement universel dans la pluralité de ses foyers créateurs, et dans les tensions qui en naissent. D’autant plus
51 technique. L’Europe ayant cent ans d’avance dans son effort d’adaptation à la révolution industrielle, se doit donc de fai
52 lle, se doit donc de faire part aux pays neufs de ses expériences durement acquises. Elle a inventé bien des maux, mais aus
53 solidarité universelle, qui relèvent de l’esprit. Sa fonction dans le monde, transformé par ses œuvres, s’en trouve désorm
54 esprit. Sa fonction dans le monde, transformé par ses œuvres, s’en trouve désormais définie. L’Europe se doit et doit au mo
55 omies et diversités qui ont fait notre culture et sa vitalité. ⁂ Le problème européen étant ainsi posé ou reposé à partir
56 avantages d’une union de type fédéral, conforme à son essence, comme à celle de l’Europe. Ces motifs d’entrer dans le jeu d
57 retiennent encore. Quand elle se borne à invoquer sa neutralité perpétuelle, la Suisse se trouve défendre en fait une poli
58 ement, entend éliminer. En invoquant au contraire son expérience fédéraliste, dans les conseils de Strasbourg et de Bruxell
59 ment européen. Si elle s’y refuse, qui va plaider sa cause ? Une union faite sans nous ne sera pas faite pour nous, c’est
13 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
60 ux fronts gouverne l’Amérique, mais il faut faire son choix entre l’ennui qui paie et l’imprévu révélateur, quitte à corrig
61 ent de musique. (Il a dirigé le Roi David lors de sa création à Mézière, puis Nicolas de Flüe pendant la guerre à New York
62 leur donnant une efficacité particulière, semble son thème favori. Ici comme ailleurs, la technique tend à devenir la préo
63 ompose des « mobiles » à temps perdu et en décore son cubicle, et Sidney Hook, le philosophe et sociologue. « Je n’ai jamai
14 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
64 rovocateur ! Il aurait sans nul doute échoué dans son « projet » s’il avait emprunté ses « instruments » à une philosophie,
65 te échoué dans son « projet » s’il avait emprunté ses « instruments » à une philosophie, même existentialiste. Il s’est fai
66 , le Suisse romand qui veut écrire n’a qu’à jouer ses atouts et bien savoir sa langue. Cela donne Rousseau, Staël ou Consta
67 t écrire n’a qu’à jouer ses atouts et bien savoir sa langue. Cela donne Rousseau, Staël ou Constant. Et cela n’empêche nul
68 , l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent à ses risques, cela existe aussi, qui vous retient ? Écoutez Nietzsche : « 
15 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
69 t en Amérique, il lui arriva un jour de décrocher son téléphone, et d’entendre à l’autre bout du fil une voix annoncer : “I
70 la part instinctive de l’homme, ce que j’appelle son animisme. Les musiciens (comme le dit Ansermet), les peintres, les éc
71 gion… Moi, je crois que le christianisme a repris sa marche en avant. … de la morale et de la hiérarchie mondaine. Il n’y
72 . Moralité : l’homme tourne à l’automate, il perd sa liberté, son épaisseur de vie, il ressemble à ces montres extraplates
73 l’homme tourne à l’automate, il perd sa liberté, son épaisseur de vie, il ressemble à ces montres extraplates… Justement !
74 es. Vous savez, l’être humain n’a pas changé dans ses profondeurs, Jung a montré de quelles couches immémorialement superpo
75 t précisément que l’archétype de la Femme a gardé son rôle primordial. Mais oui. Les troubadours ne l’avaient pas inventé.
76 ilhard de Chardin. Et précisément la femme a dans son œuvre la place d’un symbole et d’une inspiratrice. La femme ? Parfait
77 ez ce passage : le Père (qui d’ailleurs a eu dans sa vie un grand amour) parle de la Chasteté comme d’un moyen de parvenir
78 e simplicité devenues rares, de quelle manière, à son avis, nous devons nous comprendre. y. Rougemont Denis de, « [Entre
16 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
79 ce mythe me paraît avoir été donnée par Dante en son Traité de l’éloquence vulgaire, au chapitre septième du 1er livre. Tr
80 re, au chapitre septième du 1er livre. Traduisons son latin savoureux, cela donne à peu près ceci : L’homme entreprit, dan
81 donne à peu près ceci : L’homme entreprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Nature
82 treprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Nature, mais le Naturant, qui est Dieu, et
83 nt ainsi non seulement d’égaler mais de surpasser son Créateur. Tant et si bien que presque tout le genre humain collabora
84 ion de l’Europe que nous donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits, publiée vers 1920 : « Les
85 e comprendront plus, je veux dire l’Université et ses diverses facultés, et les subdivisions de ces facultés, et tous les i
86 e spécialiste. Essayons de poser le problème dans son ensemble, à l’échelle planétaire. Nous assistons, me semble-t-il, au
87 époque colonialiste et tout d’abord en réaction à ses outrages : las Casas, Vitoria et Suárez, Grotius, Leibniz, Vattel et
88 et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’Europe, par sa technique, a mis en relations toutes les parties du monde, devenu dés
89 L’Europe et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa tech
90 rope seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résul
91 ar sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensemble
92 r ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensemble de principes fond
93 tions et de formes de vie — disons d’un mot : par sa culture, qui a fait littéralement le tour du monde. Mais en même temp
94 se mondialise, dans la mesure où partout on exige ses produits, on imite ses techniques et procédés, et l’on se réclame, fû
95 mesure où partout on exige ses produits, on imite ses techniques et procédés, et l’on se réclame, fût-ce pour les retourner
96 me, fût-ce pour les retourner contre l’Europe, de ses doctrines politiques et sociales, et de certaines de ses valeurs — en
97 trines politiques et sociales, et de certaines de ses valeurs — en même temps se manifeste et se prononce, précisément au c
98 manifeste et se prononce, précisément au cœur de sa culture qui fut l’agent de la convergence mondiale, un mouvement radi
99 on est en train de s’évanouir — j’entends par là, sa conception de l’homme universel, cet idéal capable d’inspirer et d’or
100 de tout l’effort de l’Université au plein sens de son nom (Univers, universitas, selon l’étymologie chère à Claudel, veut d
101 a ce point : Supposons que la théologie ait gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de nos croyances : un théologien d
102 oute que le physicien ne saurait pas davantage si sa démarche est conforme ou non à la théologie, et fort probablement ne
103 lement ne s’en soucierait pas. Ainsi chacun va de son côté, et les représentants des disciplines diverses n’ont souvent plu
104 tout, la tour de Babel ne s’est pas écroulée sur ses bâtisseurs, ils l’ont seulement abandonnée, ne sachant plus s’expliqu
105 soin d’elle. Si elle est devenue trop petite pour ses tâches immédiates, qu’on l’agrandisse ! Les crises de croissance n’on
106 s primitifs ou finaux, ou simplement opératifs de sa cohérence culturelle, sans cesse perdue de vue ou remise en question.
107 e récuse méthodiquement et met dans ce refus tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes qui aient osé relever, par ex
108 s n’allait pas perdre à leur étude le meilleur de son temps de méditation. Si les Européens voulaient vraiment répondre aux
109 répondre à l’hindou qui interroge l’Occident sur son obsession de l’Histoire, du Temps, de l’Évolution et du Progrès, il f
110 urs problèmes actuels sur le temps, la matière et sa constitution, est étrangement homologue à celle des grandes querelles
111 rdre spirituel et dans l’incohérence babélique de ses spécialités sans communication, et de la pluralité de ses recherches
112 ialités sans communication, et de la pluralité de ses recherches sans références à un langage commun. Un savoir en progr
113 de notre politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non unitaire, que je tiens pour la seule possible
114 la tombe, ne laisserait guère le temps de vivre à ses bénéficiaires super-savants. Pic de la Mirandole, aujourd’hui, se ver
115 audrait sans doute le prix Nobel, mais au prix de son ambition maîtresse. b) Une deuxième solution concevable consisterait
116 pens de l’équilibre du corps. On peut l’évaluer à son prix réel et trouver celui-ci exorbitant : perdre de vue l’ensemble h
117 C’est gagner le monde par petits bouts au prix de son âme. Il n’en reste pas moins que la spécialisation dans l’Université
118 s’est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement, à déboucher sur des domaines que la vertueuse méthode, n
119 terdisait rigoureusement. Un neurologue, poussant sa recherche au-delà des certitudes admises, débouche sur le domaine du
120 n monologante sous forme de discours. Ce détail a son importance. Car ce qui importe au bout du compte, dans une entreprise
121 une personne, car là seulement elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus éle
122 nt elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il nous fa
123 trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce
124 les contacts personnels requis par l’exercice de sa vocation, voilà sans doute le genre de solution concrète que nous pou
125 rt. Condition générale d’admission : avoir prouvé son excellence dans une branche au moins du savoir, ou de la vie professi
126 bsolument donner une conférence, le soir, c’est à ses risques et périls : toute déclaration publique est obligatoirement su
127 rroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le sentez, ne demande qu’à s’al
128 o Campanella ou Amos Comenius, traçant le plan de son Conseil de la Lumière ; ou d’hommes qui méditaient sur la nécessité d
129 ologie, ainsi Descartes dès 1625, puis Leibniz et son Ars Combinatoria. Mais surtout, et c’est la conclusion que je souhait
17 1965, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)
130 pensée de l’action, ni la passion de la lucidité. Son expérience des hommes et de l’irrationnel qui conduit leurs affaires
131 conduit leurs affaires au pire a certes confirmé son pessimisme inné, et sa profonde méfiance à l’endroit de ce qui vient,
132 au pire a certes confirmé son pessimisme inné, et sa profonde méfiance à l’endroit de ce qui vient, de notre monde moderne
133 ui vient, de notre monde moderne en général, mais son goût puissant de la vie et son sens du service de la cité n’ont cessé
134 e en général, mais son goût puissant de la vie et son sens du service de la cité n’ont cessé de le ramener aux grands poste
18 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Stampa, vieux village… (15-16 janvier 1966)
135 n au milieu du val Bregaglia. Il y était né comme ses ancêtres, il y avait passé les 14 premières années de sa vie, il y re
136 tres, il y avait passé les 14 premières années de sa vie, il y revenait souvent, voir sa très vieille mère et travailler d
137 res années de sa vie, il y revenait souvent, voir sa très vieille mère et travailler dans l’atelier qui avait été celui de
138 travailler dans l’atelier qui avait été celui de son père. Il y est mort hier soir, puisse-t-il y reposer parmi les siens,
139 puisse-t-il y reposer parmi les siens, « réuni à son peuple », comme dit la Bible. C’est là que je l’avais surpris un jour
140 u’on se rencontrait, je ne l’avais jamais vu dans sa réalité et nous n’avions presque rien dit qui vaille entre deux homme
141 ’enfer ! », disait-il. De la matière fuyait entre ses doigts, s’effilait et refusait de remplir le volume normal d’un corps
142 notre pays, fraternisé dans un éloge immodéré de ses aspects variés et insolites, de l’Appenzell où Alberto avait fait son
143 t insolites, de l’Appenzell où Alberto avait fait son service et gagné un galon de bon tireur — moi aussi, je l’ai eu ! m’é
144 eu ! m’écriai-je — jusqu’à Soglio tout proche et ses palais alpestres. Et quel paysage autour de nous ! Le clocher aigu de
19 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
145 9 octobre 1966)ad La guerre, l’exil américain, ses violentes dérives intimes, cette longue aliénation parfois libératric
146 toute la haine vigilante qu’il n’a cessé de vouer sa vie durant aux manifestations visibles et officielles du christianism
147 , une rébellion furieuse et permanente mais selon sa règle à lui, bien entendu, une rigueur folle dans le défi qui rejoign
148 ects de la poésie selon Breton, autrement dit, de sa « religion ». Il en tirait une morale ombrageuse, celle qui réglait a
149 e morale ombrageuse, celle qui réglait absolument sa vie, et des décrets d’excommunication peu prévisibles, à grands éclat
150 use, et le disciple flatté hier encore au-delà de ses plus folles espérances, s’en allait subitement dégonflé. (Combien de
151 peu fortuit qu’avait reconstitué André Breton dès son arrivée à New York. Il avait pour noyau quelques peintres qui allaien
152 d’emphase contenue, en marchant à grands pas dans son studio : « L’Européen le plus moderne, c’est vous pape Pie X ! », cri
153 fleurs au crayon de couleur. Fourier était alors son nouvel intercesseur : il insistait pour m’en lire des chapitres décri
154 il n’en crut rien, visiblement, et avec raison : son Augustin à lui était sans nul rapport avec celui qu’avait canonisé « 
155 pour moi la relation d’un homme au transcendant, sa vocation. ad. Rougemont Denis de, « André Breton à New York », Ga
20 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
156 entiments (22-23 octobre 1966)ae La mémoire a ses caprices ; l’oubli même peut devenir, non sans mélancolie, une sagess
157 vers l’école ; le travail, et au fil des années, sa longue amitié souvent difficile. Des rires. Des jours aussi qui touch
158 es Chenevière, écrivain de race, ne donne pas ici ses mémoires, c’est plutôt sa mémoire elle-même qui est le sujet du livre
159 race, ne donne pas ici ses mémoires, c’est plutôt sa mémoire elle-même qui est le sujet du livre, et comme son véritable a
160 ire elle-même qui est le sujet du livre, et comme son véritable auteur. Ces souvenirs ne seront donc pas faits de dates, d’
161 e l’âge d’homme ; elle menace souvent d’accaparer ses énergies aux dépens de l’œuvre personnelle, elle pourra tour à tour l
162 i-même, mais finalement elle n’aura pas contaminé son art d’écrire « pour le plaisir ». Je pense à des récits comme Valets,
163 ui mettent en scène tantôt l’auteur (surtout dans sa jeunesse, et jamais sans humour), tantôt des personnages de l’histoir
164 opie. Visite au Duce, très cambré. Max Huber fait son exposé. Mussolini répond, Chenevière l’observe. « Il est dressé, les
165 les amis disparus, un beau groupe d’écrivains de sa génération : Guy de Pourtalès parmi les pêcheurs du Léman, ou à Bayre
166 it Jacques, âgé de 13 ans, à Sarah Bernhardt dans sa loge, puis leurs rencontres à Genève et à Paris, sont décrites dans l
167 its cigares « qu’elle plantait juste au milieu de sa bouche grande, charnue et bien peinte », même s’il s’agit seulement d
168 ls de Jacques Chardonne, voici un art qui exprime son temps avec plus de tendresse, de scrupules et d’humour, et qui, pour
21 1967, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). J. Robert Oppenheimer (25 février 1967)
169 tait d’Europe par les mesures et les affinités de sa pensée, mais il me donnait l’impression de représenter parmi nous que
170 x, par bonté, il voyait tout, pensait à tout pour ses amis, et savait écouter comme personne, tout en vous enveloppant d’un
22 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
171 , l’auteur a entamé une manière de dialogue avec son œuvre, ajoutant aux textes déjà publiés un bon quart d’inédits. J’ai
172 d’inédits. J’ai rencontré Denis de Rougemont dans sa maison de Ferney-Voltaire, qui est comme le signe sensible de la situ
173 rx surtout). À l’opposé du système hégélien, avec sa triade thèse, antithèse, synthèse, nous voulions laisser les choses d
174 choses dans leur état de tension. Quant à Esprit, son premier numéro manifestait une tendance plutôt péguyste, à dominante
175 le masque d’une relation toujours prête à fournir ses preuves d’objectivité. Ou écrire ou décrire, en somme… » Cette tensio
176 , je définissais la personne comme l’individu que sa vocation distingue de la masse et relie à la communauté. Maintenir da
177 la masse et relie à la communauté. Maintenir dans sa pensée deux réalités antinomiques, valables l’une et l’autre, telle e
178 maître authentique. Mais la réalité reprend vite ses droits : avant d’emprunter l’autoroute, il me faut présenter ma carte
23 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
179 in de l’Université commence par brider sévèrement son imagination, obsédé qu’il est par la crainte que ses projets ne soien
180 imagination, obsédé qu’il est par la crainte que ses projets ne soient pas « sérieux », c’est-à-dire puissent paraître « n
181 uel des sujets. 1. Qu’est-ce que l’Université ? À sa naissance, aux xiie et xiiie siècles, c’est une commune autonome, q
182 siècles, c’est une commune autonome, qui assure sa propre police et s’administre elle-même. Elle est formée par la total
183 serait bon de la connaître par l’une au moins de ses activités. L’école professionnelle ou faculté doit donc précéder l’Un
184 t pour orienter la société, c’est-à-dire formuler ses options fondamentales, évaluer et rénover sans cesse ses principes co
185 ions fondamentales, évaluer et rénover sans cesse ses principes communautaires et ses finalités. 11. L’Université doit donc
186 énover sans cesse ses principes communautaires et ses finalités. 11. L’Université doit donc comprendre deux genres ou ordre
187 ement professeur. Il ne devrait pas être jugé sur ses seuls titres universitaires mais sur sa valeur comme praticien, s’il
188 jugé sur ses seuls titres universitaires mais sur sa valeur comme praticien, s’il enseigne dans une école, et comme créate
189 cherche aux besoins de la société et notamment de son industrie. Car une société, de même qu’une science ou une technique,
24 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’écrivain et l’événement (7-8 septembre 1968)
190 it par un chapitre sur « l’engagement du clerc », sa nécessité et sa vanité, voire son ridicule toujours possible. Depuis
191 re sur « l’engagement du clerc », sa nécessité et sa vanité, voire son ridicule toujours possible. Depuis ce temps lointai
192 ment du clerc », sa nécessité et sa vanité, voire son ridicule toujours possible. Depuis ce temps lointain, la notion d’eng
193 à l’extrême, sacrificielle — d’une personne et de sa pensée en corps à corps avec l’époque. « Présence au monde et à soi-m
194 i l’écrivain comme tel peut-il répondre, sinon de son œuvre elle-même, de sa pensée et de son style ? C’est par son œuvre e
195 eut-il répondre, sinon de son œuvre elle-même, de sa pensée et de son style ? C’est par son œuvre et non par quelque prise
196 sinon de son œuvre elle-même, de sa pensée et de son style ? C’est par son œuvre et non par quelque prise de position occa
197 le-même, de sa pensée et de son style ? C’est par son œuvre et non par quelque prise de position occasionnelle face à l’évé
198 nage desquels la société de l’époque n’eût pas eu son portrait tiré, et n’eût assumé devant l’Histoire son visage et son st
199 portrait tiré, et n’eût assumé devant l’Histoire son visage et son style, conditions de l’événement. 2. Le contestateur ré
200 , et n’eût assumé devant l’Histoire son visage et son style, conditions de l’événement. 2. Le contestateur réagit contre l’
201 a société peut attendre de l’écrivain confronté à sa crise et à l’événement, c’est la donation d’une mesure, la création d
202 illeur écrivain, c’est qu’il fasse converger dans son œuvre le sentiment baudelairien de son époque, la révolte contre elle
203 erger dans son œuvre le sentiment baudelairien de son époque, la révolte contre elle de tout homme qui se veut tel, et l’an
25 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Vers l’Europe des régions [Entretien]
204 mple l’Italie est déjà divisée en dix régions par sa Constitution ; l’Allemagne en 11 Länder ; et maintenant se dessine en
205 eux, voire jusqu’au moment où de Gaulle a annoncé sa décision de dissoudre le Sénat pour le remplacer par une assemblée él
206 ctivité de Denis de Rougemont dans ce domaine, et son point de vue recueilli lors d’une interview. Denis de Rougemont sera
26 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
207 ombeau de notre ami. Telle était notre attente et sa folle exigence ; en ce temps-là. Elle s’adressait à cela dans la litt
208 eu trop parfaits par l’écriture et la logique, et son autorité se fondait ailleurs : dans le style de la NRF . Ce n’était
209 e la revue n’eût pas été tout à fait le même sans sa présence et sans son attention. Il était à lui seul notre air de pare
210 été tout à fait le même sans sa présence et sans son attention. Il était à lui seul notre air de parenté, si différents ou
211 eh bien, non, c’est décidément très ennuyeux… » ( Son humour bref était sans doute aussi une façon de couper court aux conf
212 interrompu par un coup de téléphone. Il dictait à sa femme les lettres moins intimes. Germaine et Jean, dans ce petit bure
213 ittérature en création, c’est ce qui avait mérité son attention. Être accepté par lui, c’était la preuve, pas toujours suff
214 il est difficile, n’est-ce pas, de se libérer de ses origines protestantes. » Je dis : « Pourquoi ne pas les assumer ? » (
215 e figurer les questions qu’il me soumettra (c’est sa manière de critiquer) après lecture du manuscrit, et je m’efforcerai
216 se suffire. Longtemps, Jean P. (comme il signait ses brefs billets) a joué pour moi le rôle du lecteur idéal dont on suppu
217 et la merveille. « La poésie, dit-il, a pour cela ses moyens, dont les hommes sous-estiment l’efficacité. » Il semble à Mau
218 , de joyeux et peut-être d’insensé », c’est toute son œuvre, justement, qui nous en restitue mieux que l’idée : la présence
219 et vivace. 6. Le communiqué de l’AFP annonçant sa mort, décrit Paulhan comme « ce petit homme sec et ridé ». Tout le re
27 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
220 rs trop polis. Une fois fermé le livre, on oublie son intrigue et la justesse de l’analyse pour ne plus évoquer que des vis
221 n mondial à l’Unesco. Tous ces services, rendus à son pays, aux dépens de son œuvre personnelle, avec une discrétion souria
222 us ces services, rendus à son pays, aux dépens de son œuvre personnelle, avec une discrétion souriante et merveilleusement
223 us jeunes élus de l’Académie. Mais là n’était pas son souci ! Et il nous suffisait, nous ses amis (mais avons-nous su le lu
224 ’était pas son souci ! Et il nous suffisait, nous ses amis (mais avons-nous su le lui dire assez…) de pouvoir admirer, en l
28 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
225 vente aussi l’analyse critique, elle la conduit à ses dernières conséquences, découvre ainsi l’idée de l’atome et celle de
226 au cœur de l’être, et la traduit dans l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte en Dieu lui-même le parad
227 ison d’être, si je suis comme tout le monde ? » À ses yeux — et cela peut servir à le définir — « se distinguer » ou « être
228 c’est notre mal et notre bien, il faut en prendre son parti, et c’est là-dessus qu’il faut bâtir notre union, si l’on veut
29 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
229 inq ans qu’on nous déclare, avec Churchill — dans son fameux discours de Zurich — qu’il n’y a pas une minute à perdre ! Que
230 me une fédération continentale). À l’intérieur de ses frontières, qu’il déclare naturelles contre toute évidence, l’État-na
231 ythe, il faut choisir. Pour la première fois dans son histoire, l’homme se voit aujourd’hui en situation de choisir libreme
232 oit aujourd’hui en situation de choisir librement son avenir. Jusqu’à nous, point de choix économiques ni même peut-être po
233 erre générale — selon la loi de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont la réal
234 proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire ouvertement ? Tous les sondages d’
235 ement étatique des nations. À l’aspect négatif de ses travaux, elle ajouterait l’étude on ne peut plus positive de la renai
236 enne : la complexité des régions rendra justice à ses fécondes diversités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’unité
237 de la fédération exprimera l’unité millénaire de sa culture. Dira-t-on que ce programme est révolutionnaire ? Il l’est, b
30 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
238 e vous la concevez, chaque État peut-il conserver son intégrité spirituelle et culturelle malgré la libre circulation des t
239 strie suisse refuse de calculer le prix humain de son essor, ses contrecoups sociologiques et hygiéniques, écologiques et p
240 e refuse de calculer le prix humain de son essor, ses contrecoups sociologiques et hygiéniques, écologiques et politiques,
241 écologiques et politiques, si elle n’établit pas ses plans en conséquence et ne s’engage pas à les réaliser, alors je dis 
242 s amène à se poser — bien au-delà du 7 juin et de ses résultats — les questions suivantes : — La croissance indéfinie du PN
243 cité” menacée ? — Denis de Rougemont nous suggère ses réflexions sous forme d’interrogations. »
31 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
244 -15 novembre 1970)ax ay Il a choisi le pays de son nom contre le continent de son prénom ; et jusqu’à près de la fin de
245 choisi le pays de son nom contre le continent de son prénom ; et jusqu’à près de la fin de son règne, les prestiges du myt
246 nent de son prénom ; et jusqu’à près de la fin de son règne, les prestiges du mythe national contre les réalités du monde n
247 ue d’une France qui n’a rien préféré à l’amour de son roi, sinon le plaisir de le décapiter, ou seulement de voter son exil
248 le plaisir de le décapiter, ou seulement de voter son exil. Mais j’ai tort de dire France : il s’agit des Français, et de G
249 S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, [c’est] imputable aux fautes des Français, non au gé
250 de Gaulle fut le Tristan de la passion nationale. Son Iseut, c’est la France, et il est près de le dire dans plus d’une pag
251 et il est près de le dire dans plus d’une page de ses Mémoires, et pas seulement dans ces célèbres premières phrases où il
252 emplaires ». Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a délivrée de haute lutte en terrassant le monstre, qui la
253 eau, écœuré par l’intrigue des « barons félons » ( son premier départ volontaire, en 1946). Certes, il est revenu à son appe
254 art volontaire, en 1946). Certes, il est revenu à son appel, et c’est en 1958. « Mais la vraie passion tristanienne se nour
255 posa solennellement, et à quoi il choisit de lier son sort. Un suicide politique, dirent les observateurs. Mais ici le pers
256 nt les observateurs. Mais ici le personnage prend ses vraies dimensions qui sont celles d’une glorieuse ambiguïté et d’un t
257 ibérément de se faire écarter du pouvoir en liant son sort au symbole même de l’ère nouvelle, qui est la région. Mais dans
258 t la région. Mais dans la page si belle qui règle ses obsèques, c’est Tristan qui revient dans sa pleine stature : écartant
259 ègle ses obsèques, c’est Tristan qui revient dans sa pleine stature : écartant les barons et le Pays légal, il ne veut dev
260 nt les barons et le Pays légal, il ne veut devant sa tombe que la France seule, une fois de plus symbolisée par son armée…
261 la France seule, une fois de plus symbolisée par son armée… ax. Rougemont Denis de, « Le testament de Tristan », Gazett
32 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
262 de la caisse. Nulle part peut-être mieux que dans ses « jeux » n’a régné l’essentiel terrorisme qu’entretenait le surréalis
33 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
263 qui est l’essence de la Suisse et qui a déterminé son existence : l’idée fédéraliste et la formule d’union qu’illustre le p
264 se radicalement à toute union de l’Europe, et que sa généralisation ne conduirait qu’à la guerre, autant il apparaît que l
34 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une dimension nouvelle (11-12 septembre 1971)
265 ’hui je ne reculerai plus, les jeux sont faits et sa gloire établie. Du prince en soi, archétypal, avant tous titres décer
266 aux idées et aux situations qu’aux systèmes, d’où son sens politique intuitif et ses vues parfois prophétiques : — Carl-J.
267 aux systèmes, d’où son sens politique intuitif et ses vues parfois prophétiques : — Carl-J. Burckhardt ajoute à notre Suiss
35 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
268 un enfant l’histoire suisse, s’il ignore celle de sa région ? À Couvet, j’ai tout appris sur les Waldstätten (y compris, b
269 , de manière que chaque élève puisse travailler à son rythme propre, d’autre part on cherche à institutionnaliser le travai
270 , comme vous le dites, l’élève pourra « trotter à son pas, galoper s’il le peut à travers les programmes, bride sur le cou 
271 ’élève le plus rapide attende que le plus lent de son groupe le rejoigne. Comment résoudre cette alternative ? D’abord — et
272 ui. Quant à Illich, bien que je partage largement ses idées, il est trop rousseauiste : il suppose chez tous les enfants un
273 quement obéi, et qui peut ordonner aux membres de son groupe n’importe quoi… À l’autorité défaillante du maître se substitu
274 i besoin d’être seul ; besoin de communiquer avec ses semblables, mais aussi de se retrouver face à lui-même. Lui imposer l
275 onfondre le Christ avec Dieu, soit à le limiter à son essence humaine. Il faut reconnaître que l’existence simultanée du di
276 jamin Constant, dans le Cahier Rouge, raconte que son premier précepteur, un Allemand, avait eu « une idée assez ingénieuse
277 ns une série d’écrits tout récents l’essentiel de ses critiques quadragénaires. Il cite Ivan Illich, un professeur français
36 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
278 un centre et tout ce qui respire dans la grâce de son rayonnement revêt une importance rapidement fabuleuse, et passionnell
279 sionnelle. Il est difficile d’en parler, fût-ce à sa louange éperdue, sans provoquer l’éclat soudain, parfois vociférant (
280 , demeure tel qu’un beau jour ils l’ont aimé. Or, ses habitants l’aiment aussi, mais ils en usent, c’est-à-dire le transfor
281 pas figé. Et vivant, c’est-à-dire changeant selon sa loi. Il est d’autres centres du monde où les problèmes de la survie d
282 liénable, oui, inaltérable, non. Ensuite, « faire son salut » suppose la foi, mais chacun sait que la foi sans les œuvres e
283 sauverez pas sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut, ce sera par la grâce de quelques fous associant leur foi poéti
37 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
284 d’électricité, au cours de laquelle M. Desmeules, son directeur, aurait affirmé que les promoteurs des initiatives antinucl
285 e qu’il devait dire pour défendre les intérêts de sa compagnie ; mais votre rédacteur a jugé bon de mettre en exergue, à l
286 ur a jugé bon de mettre en exergue, à la suite de son compte rendu, deux citations de moi faites par M. Desmeules. À l’inte
287 e citation, pronucléaire, doit être replacée dans son contexte historique : elle remonte en effet à 1958 — et non pas 1964
288 r traiter le sujet de l’énergie en général, et de ses rapports avec l’autonomie en particulier. Mais j’ai changé, qu’on se
289 -il mal compris ? Ce n’est pas nous, mais ceux de son bord qui ont dit cela. Quant à prétendre que mon idéal serait l’État