1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)
1 Erreurs sur l’Allemagne (1er mai 1940)a Les journaux, les revues et les livres
2 apportent chaque jour des jugements plus massifs sur l’hitlérisme et sur ses causes. On voudrait rappeler qu’en telle mati
3 ur des jugements plus massifs sur l’hitlérisme et sur ses causes. On voudrait rappeler qu’en telle matière, tout jugement m
4 Luther, avec 400 ans de recul. Je vois bien que, sur le papier l’on peut déduire de ces erreurs que Luther conduit à Hitle
5 socialistes allemands ne s’y sont pas trompés. » Sur quoi l’auteur accuse d’aveuglement les socialistes français qui, eux,
6 i distingués. a. Rougemont Denis de, « Erreurs sur l’Allemagne », Gazette de Lausanne, Lausanne, 1 mai 1940, p. 1.
2 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « À cette heure où Paris… » (17 juin 1940)
7 s’annexer pour toujours le bonheur d’un couchant sur Saint-Germain-des-Prés, le grisant glissement de la foule de l’Arc au
3 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). New York alpestre (14 février 1941)
8 et du bras de mer qui entourent l’île, s’étendent sur des espaces bien plus vastes, îles et plaines reliées par un immense
9 ne, et la lumière éclatant très haut dans le ciel sur des parois violemment découpées, c’est un climat que je connais. Mais
10 olis et luisants comme du marbre, ont été plaqués sur les façades et dans les vestibules des plus riches buildings, relique
4 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La route américaine (18 février 1941)
11 oudain le regard est pris par un panneau rutilant sur la droite, puis mitraillé à bout portant par cent, par mille panneaux
5 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Souvenir de la paix française (15 mars 1941)
12 res branlantes qui semblent ne pouvoir rouler que sur les routes écartées, d’une ferme au marché le plus proche. Nulle part
13 ergers. Je m’étais arrêté à cet endroit, hésitant sur la route à prendre. Et soudain je vis à mes pieds, tracé à la craie s
14 . Et soudain je vis à mes pieds, tracé à la craie sur le sol, un grand cercle entourant une inscription en lettres capitale
15 Paix du village, silence des rues vides, ouvertes sur le ciel et sur les blés. J’étais là fasciné comme par la découverte d
16 , silence des rues vides, ouvertes sur le ciel et sur les blés. J’étais là fasciné comme par la découverte d’un secret de p
17 s champs de roses, et des nuages noirs traînaient sur les vergers. J’ai su, plus tard, que ce jour-là j’avais fait mes adie
6 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
18 quand l’entrée en guerre des États-Unis me bloqua sur place. J’avais constaté que les conférences n’étaient pas un très bon
19 s oublient le lendemain. J’ai donc écrit un livre sur la Suisse, en collaboration avec Mme Maurice Muret, qui s’intitule L
20 Américains peuvent consulter, pour se renseigner sur notre pays, et il s’en vend encore régulièrement. J’ai été professeur
21 et vont être publiés à Paris. Ce sont des essais sur les mythes grecs : Doctrine fabuleuse  ; un recueil d’articles intit
22 fabuleuse  ; un recueil d’articles intitulé Vues sur l’Amérique  ; et 18 Lettres sur la bombe atomique (qui seront tradu
23 s intitulé Vues sur l’Amérique  ; et 18 Lettres sur la bombe atomique (qui seront traduites en anglais, en danois, en ho
24 ident . Vous allez donc faire une rentrée massive sur le marché du livre ? Oui, peut-être même un peu trop : tout compte fa
25 rement à mes livres. Quelques-unes de vos lettres sur la bombe atomique ont paru dans Le Figaro  ? Oui, elles ont causé du
26 e crois, en Amérique. Mais une polémique ardente, sur l’opportunité de le livrer, alimente encore quotidiennement la chroni
27 ne puérilité américaine ? Et quel jugement porter sur les histoires d’un pittoresque extravagant qui nous viennent de là-ba
28 nnent de là-bas ? Puérils, ils le sont à nos yeux sur certains points, et nous le sommes à leurs yeux sur certains autres (
29 r certains points, et nous le sommes à leurs yeux sur certains autres (par exemple, la manie de nous battre). À côté d’eux,
7 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
30 Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)h i Voici le raisonnement qu’a te
31 ous les deux écrit pour la radio, hors de Suisse, sur la politique. Soit. Mais un avocat qui veut s’en tenir à la seule res
32 Rougemont Denis de, « Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu », Gazette de Lausanne, Lausanne, 5 décembre 1947, p.
33 amare par Me Duperrier, Denis de Rougemont répond sur le ton de la plaisanterie dans le dernier Bulletin de la Guilde du li
8 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est encore un espoir (8 décembre 1949)
34 que, autant que la Russie et tous ses satellites. Sur ces 300 millions, dix pour cent de communistes ? Mais sur les 100 mil
35 300 millions, dix pour cent de communistes ? Mais sur les 100 millions de satellites, quatre-vingt-dix pour cent qui ne son
36 à ma doctrine du pessimisme actif. Un dernier mot sur les hommes politiques. Ils ont eu leur congrès ailleurs. À Lausanne,
9 1953, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « Ce qu’ils pensent de Noël… » [Réponse] (24 décembre 1953)
37 gile dans le texte original dit simplement : Paix sur la terre, bonne volonté (de Dieu) envers les hommes. Est-il besoin de
10 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
38 traditionnelle et autarcique, inutile d’insister sur ce point. Mais c’est une autre erreur, inverse de la première, qui ne
11 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Rectification (9 mars 1962)
39 ionné dans une seule phrase, mais bien à insister sur la nécessité de sauvegarder à la fois et en pratique les droits de l’
12 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
40 1962)t À suivre les débats qui se multiplient sur nos relations futures avec le Marché commun, on croirait que l’union
41 es vraies dimensions du problème, et en insistant sur ses aspects culturels et mondiaux. Je pars d’un raisonnement assez si
42 re des peuples ne saurait se faire en général que sur la base de quelque unité préexistante ; 2. Or, l’Europe que l’on tent
43  : cette minuscule Europe a dominé successivement sur tous les autres continents, et continue à rayonner sur toute la terre
44 ous les autres continents, et continue à rayonner sur toute la terre par la civilisation dont elle est l’origine et le cœur
45 les extraordinaires diversités qu’ils juxtaposent sur un très petit territoire. Quand ces diversités tournent en divisions,
46 n civique, démocratisation des études, insistance sur la culture générale en sont les trois maximes principales. D’autre pa
47 éfinir et à réaliser. 3. Cette politique, appuyée sur une organisation fédérative de nos pays, aura pour mission essentiell
13 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
48 ésert pendant des heures. Ciel de craie bleu rosé sur les forêts sauvages, mouchetées d’arbres rouges et rose pourpre d’une
49 dans les Alleghanys, les Appalaches, le Vermont, sur la mer, dans des lieux déserts où nous allons passer le week-end, du
50 ’église au clocher fin, toute blanche elle aussi, sur un tertre. Et subitement voici tomber de toutes parts, sans une brise
51 uatre mètres de haut, long paraphe blanc et rouge sur un fond noir, signée Georges Mathieu. Tout en haut, notre appartement
52 vide de sièges. Groupes de jeunes filles assises sur le parquet, vêtues de collants. Sur la scène, on répète un ballet ass
53 illes assises sur le parquet, vêtues de collants. Sur la scène, on répète un ballet assez acrobatique et symbolique. Cockta
54 salon. Le professeur (qui est un poète) s’assied sur un canapé, les étudiantes sur un long divan, dans des fauteuils en de
55 un poète) s’assied sur un canapé, les étudiantes sur un long divan, dans des fauteuils en demi-cercle, sur des chaises, ou
56 un long divan, dans des fauteuils en demi-cercle, sur des chaises, ou sur la moquette. La plupart sont en pantalon et blous
57 des fauteuils en demi-cercle, sur des chaises, ou sur la moquette. La plupart sont en pantalon et blouses de sport. Quelque
58 ttes, blouses, cahiers et livres, et leurs jambes sur des poufs ou le bras d’un fauteuil. Le professeur annonce que la leço
59 nts en additionnant les divers campuses dispersés sur tout l’État. Ici, à Berkeley, ils sont plus de 25 000. Je vais y renc
60 d’étudiants déambulent, se groupent au soleil ou sur des bancs, jonchent les marches des divers halls. Beaucoup sont de co
61 nnonces. Soudain, mon nom en très grosses lettres sur une affiche. « À 3 heures, dans la Salle de Bal, D. de R., président
62 de L’Amour et l’Occident donnera une conférence sur La guerre totale et les valeurs occidentales. Sous les auspices des A
63 discussion avec un groupe de professeurs, portant sur un débat récent organisé à Berkeley entre Sidney Hook, C. P. Snow et
64 n. Tout occupé à satisfaire d’ardentes curiosités sur l’union de l’Europe et le Marché commun que l’Amérique découvre subit
65 , la grande salle est pleine ; et l’on me conduit sur l’estrade. Fragments d’interventions des trois célèbres philosophes e
66 ne, en style champêtre ultramoderne. Tout autour, sur les pentes, des rangées de cabanes d’une seule pièce dénommée cubicle
67 aine sont venus discuter le plan d’une conférence sur l’Europe et le monde que je leur ai brièvement exposé. Critiques et s
68 relle. Les philosophes suivent un cours quotidien sur les matrices algébriques. Bref, c’est notre latin moderne. » Je me de
69 e, imprévue, qui assaille l’écrivain de questions sur Marx et l’Europe, dans des universités très différentes des nôtres. E
14 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
70 é à Tubingue, à Eboli, à Collombay ou à Stratford sur l’Avon, est-ce vraiment plus facile à expliquer ? A-t-on vraiment de
71 de langue assurée — et les remarques de M. Tauxe sur ce point sont aussi justes qu’opportunes. Quelles sont les chances pa
15 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
72 Un mythe avait pris corps… “J’ai lu votre bouquin sur la bombe atomique”, dit le père de la Relativité universelle. « Voule
73 phes. Les hypothèses que vous aviez lancées alors sur les cathares et sur l’amour courtois, après avoir ligué contre vous l
74 que vous aviez lancées alors sur les cathares et sur l’amour courtois, après avoir ligué contre vous les historiens, la So
16 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
75 e nous donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits, publiée vers 1920 : « Les Européens se sont j
76 olifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’origine de la pluralité des langues, Dante a posé implicitement le
77 t pas douteuse. Les cultures entrent en dialogue, sur un pied théorique d’égalité, au lendemain de l’ère coloniale. Pour le
78 , uniformise les apparences de la vie quotidienne sur toute la terre. Les langues elles-mêmes, ce plus ancien symbole des d
79 et qui a d’autres chats à fouetter que de méditer sur la synthèse des facultés de l’esprit humain. La juxtaposition de facu
80 corps vivant. Regardons cela d’un peu plus près. Sur l’explosion des effectifs, nous disposons d’une grande richesse de st
81 x d’un observateur non prévenu, jugeant seulement sur ce qu’il nous voit faire, il semblerait que la très grande majorité d
82 près tout, la tour de Babel ne s’est pas écroulée sur ses bâtisseurs, ils l’ont seulement abandonnée, ne sachant plus s’exp
83 e leur « vérité » qu’en se fermant méthodiquement sur elles-mêmes, acceptant ainsi de n’être peut-être plus tout à fait vra
84 enfin tout cela à la fois, sans choix bien motivé sur lequel on se soit accordé ? Il est vrai que ces questions débordent l
85 Pour répondre à l’hindou qui interroge l’Occident sur son obsession de l’Histoire, du Temps, de l’Évolution et du Progrès,
86 aux discussions qui durent déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius sur la dégradation de l’énergie, la
87 s un siècle sur le principe de Carnot et Clausius sur la dégradation de l’énergie, la « flèche du temps » et l’entropie, no
88 ent que la dialectique de leurs problèmes actuels sur le temps, la matière et sa constitution, est étrangement homologue à
89 geante d’une discipline particulière va déboucher sur des problèmes qui relèvent d’autres disciplines, parfois connexes mai
90 cessités internes de son cheminement, à déboucher sur des domaines que la vertueuse méthode, naguère, interdisait rigoureus
91 echerche au-delà des certitudes admises, débouche sur le domaine du rêve et des symboles et fonde la psychanalyse. Un ethno
92 eraient ces « carrefours de vérités hétérogènes » sur lesquels et à partir desquels l’esprit de synthèse pourrait s’exercer
93 tre, à l’expérience de nombreux colloques portant sur des sujets interdisciplinaires, d’une douzaine de personnes seulement
94 — et pas non plus qu’elle s’inscrive devant nous, sur quelque carte perforée, comme un résultat objectif ; ce qui importe,
95 élique de la spécialisation. Ces prix Nobel Sur le problème de l’explosion des effectifs universitaires, je n’aurais
96 in, sous le titre d’indice Nobel, et qui se fonde sur le nombre de prix Nobel de sciences par million d’habitants d’un pays
97 , ou même en queue de liste. Je n’en dis pas plus sur ce point : dans les petits pays, tout est petit, y compris les univer
98 , tout est petit, y compris les universités. Mais sur le problème de l’explosion du savoir, dont je vous ai plus longuement
99 s ? 4. Possibilités d’un langage universel, fondé sur la cybernétique et sur la sémiologie de Saussure. Recherche générale
100 n langage universel, fondé sur la cybernétique et sur la sémiologie de Saussure. Recherche générale de procédés de translat
101 ’heure où elle se répand d’une manière anarchique sur tous les continents de la planète, à l’heure où le tiers-monde l’inte
102 onseil de la Lumière ; ou d’hommes qui méditaient sur la nécessité d’un langage commun aux sciences exactes, aux arts et à
17 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Stampa, vieux village… (15-16 janvier 1966)
103 saugrenues, et nous sommes allés prendre un verre sur la terrasse du Café de la Poste, au grand soleil. J’écrivais à ce mom
104 au grand soleil. J’écrivais à ce moment un livre sur la Suisse, c’était la raison de mon passage, et nous avons parlé de n
105 er aigu de l’église ; de maigres peupliers noueux sur des pentes bosselées et semées de rochers, et tout en haut les futs t
106 en sûr, et le père d’Alberto aimait à le conduire sur ces pentes désertes, au pied démesuré des roches surgissantes qu’une
18 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). André Breton à New York (8-9 octobre 1966)
107 e ). J’allais chez lui, il me lisait de la poésie sur un ton d’emphase contenue, en marchant à grands pas dans son studio :
108 t absolument fonder, et pourquoi ne pas la fonder sur le culte d’une pierre bleue ? » Changer la vie La grande contra
19 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
109 ur à tour l’aliéner (comme on dit) ou le rassurer sur lui-même, mais finalement elle n’aura pas contaminé son art d’écrire
110 s… Finesse d’un visage presque sans couleur, posé sur un col haut, tout droit, empesé. Le regard ne me quittait pas. — Quel
111 tan, et qui furent de ces grandes corolles posées sur la prairie auprès de l’Impératrice, dans le tableau célèbre de Winter
20 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
112 nutes, cependant, vous avez Cointrin, l’ouverture sur le monde. Pendant que j’écoutais la voix calme et lucide de Denis de
113 morceau inédit, précise Denis de Rougemont, est Sur l’Automne 1932 , qui joint Paysan du Danube et Journal d’un intell
114 ine très rigoureuse de la personne qui débouchait sur l’idée de la fédération de l’Europe, liée à la notion d’une fédératio
115 d’une révolution. En reprenant une vue d’ensemble sur votre œuvre, avez-vous relevé une évolution quant à votre conception
21 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
116 en France, naguère encore), celui qui s’interroge sur le destin de l’Université commence par brider sévèrement son imaginat
117 quelques thèses des réflexions parfois anciennes5 sur le plus actuel des sujets. 1. Qu’est-ce que l’Université ? À sa naiss
118 on permanente et contestation méthodique, portant sur les fondements mêmes, théologiques, philosophiques et juridiques, de
119 ain Sens… 5. Une école doit normalement déboucher sur un job. Elle doit donc, comme le dit un de nos magistrats, « favorise
120 serait plutôt de favoriser de meilleurs débouchés sur la connaissance. 6. Celui qui veut apprendre un métier pour en vivre
121 remplacera le cours par des groupes de discussion sur le texte polycopié et plus tard, publié. 14. Un professeur ne devrait
122 seulement professeur. Il ne devrait pas être jugé sur ses seuls titres universitaires mais sur sa valeur comme praticien, s
123 tre jugé sur ses seuls titres universitaires mais sur sa valeur comme praticien, s’il enseigne dans une école, et comme cré
22 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’écrivain et l’événement (7-8 septembre 1968)
124 mier livre paru à Paris s’ouvrait par un chapitre sur « l’engagement du clerc », sa nécessité et sa vanité, voire son ridic
125 ou profonds et en formation, sans essayer d’agir sur eux, soit qu’il n’en ait aucune envie, soit qu’il désespère d’en avoi
126 n d’une communauté et d’une autorité heureuse : «  Sur trois grandes saisons m’établissant avec honneur, j’augure bien du so
23 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Vers l’Europe des régions [Entretien]
127 rès de La Haye en 1948 je me suis beaucoup penché sur ce problème de l’union des Européens sur la base d’une unité déjà exi
128 p penché sur ce problème de l’union des Européens sur la base d’une unité déjà existante. Je fais une distinction entre uni
129 afin de faire repartir toute l’affaire européenne sur la base des régions, puisque vingt ans de tentatives de rapprochement
130 e d’union. On ne peut bâtir une union de l’Europe sur les obstacles à toute union ! Notre espoir réside dans une politique
131 par se mettre d’accord assez vite pour la France sur une dizaine de régions, plus Paris. Notre idée de fédéralistes europé
132 ciologues et économistes français s’étant penchés sur ce problème. L’union mondiale ne sera concevable que s’il existe une
133 inze ans serons-nous parvenus à créer des régions sur une base économique, historique, ethnique — tout cela mêlé à doses va
134 ilosophique ou religieux. Il s’agit de transposer sur les plans économique et politique les conséquences des options philos
24 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
135 la NRF Henry Michaux, qui me dit en s’arrêtant sur le dernier palier : « Est-ce que vous sentez toujours votre cœur batt
136 erai honte. » Posons ces deux phrases en couronne sur le tombeau de notre ami. Telle était notre attente et sa folle exigen
137 Chaque jour, d’un large bec de plume, il écrivait sur des petites feuilles de papier vert frappées du monogramme fameux des
138 ounier notera drôlement, à propos de mes Lettres sur la bombe atomique , que j’écris « un œil sur l’Éternel et l’autre sur
139 tres sur la bombe atomique , que j’écris « un œil sur l’Éternel et l’autre sur Jean Paulhan ». Ce qui m’engage à rapporter
140 e , que j’écris « un œil sur l’Éternel et l’autre sur Jean Paulhan ». Ce qui m’engage à rapporter ces petits souvenirs, c’e
141 ce qu’il est. Il suffirait à Claudel de reformer sur les débris d’une société laïque le monde sacral, tel que l’a connu le
142 le triomphe d’une éthique nouvelle, qui se fonde sur le crime et la merveille. « La poésie, dit-il, a pour cela ses moyens
25 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
143 Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)ao Je n’avais pas encore vingt an
144 rbre coupé découvrant le manoir perdu, des fumées sur un paysage d’hiver, et soudain, sous la lueur d’un incendie, deux vis
145 e Berne que je dois d’avoir écrit mes deux livres sur la Suisseap. « Romancier aux succès précoces, mémorialiste trop modes
146 , p. 265. ao. Rougemont Denis de, « Témoignage sur Bernard Barbey », Gazette de Lausanne (supplément littéraire), Lausan
26 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
147 alement fondamentale qu’une unité de base existe, sur laquelle fonder cette union. Il s’agit de l’unité d’une culture, de l
148 dynamisme qui a porté la civilisation européenne sur tous les continents découverts tour à tour, conquis par nos aventurie
149 contraires. La Grèce invente la cité et la fonde sur le paradoxe des citoyens à la fois libres et responsables, mais elle
150 té par ce genre d’objections à l’union, j’écrivis sur une page de bloc-notes « à faire circuler » autour du tapis vert l’es
27 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
151 ité est une culture pluraliste, on ne peut fonder sur elle qu’une union fédérale. Ce qui paraît beaucoup plus difficile à e
152 absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoire, défini par le sort des guerres et aussitôt baptis
153 idéologies et les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’
154 voici l’ironie tragique de notre histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union que l’on s’efforce depu
155 oser des questions difficiles, voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous
156 es comme des écumoires, de narguer ces frontières sur terre, sous terre et dans les airs, et de ne pas perdre une occasion
157 encore réel, inexistant quand on voudrait compter sur lui. Je ne sais, n’étant pas économiste, si nos États-nations délimit
158 la Cité européenne — Res publica europea — fondée sur les communes et les régions librement fédérées du continent peut en o
28 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
159 Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)av aw
160 Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)av aw Les Suisses sont sans doute le
161 e menace ? II. Quant au danger que la présence sur notre sol d’un étranger contre cinq ou six Suisses représenterait pou
162 Portugais laissent peu de traces de leur passage sur notre sol, dans nos cités et dans nos mœurs. Je n’en dirais pas autan
163 e un flot de ciment, d’agglomérés et de plastique sur « le visage aimé de la patrie ». Les soldats gardent aux frontières u
164 iés ? av. Rougemont Denis de, « Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie », Gazette de Lausanne
165 de, « Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie », Gazette de Lausanne, Lausanne, 2 juin 1970, p. 16
166 ce dans un numéro spécial annexé à cette édition, sur « Les travailleurs étrangers en Suisse ». Il est précédé du chapeau s
167 cédé du chapeau suivant : « Invité à se prononcer sur notre double question — intégrité de l’État dans l’Europe fédérée et
29 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
168 uestion à leurs contemporains, c’était vers 1925, sur le ton d’un gangster qui demande la clé de la caisse. Nulle part peut
169 s par les équipes de la TV) de l’enquête méfiante sur nos motivations. Les écrivains ont développé contre elle une série de
170 ité motive la main à la plume : j’écris désormais sur commande non seulement de mes émotions, mais d’un discours, d’un livr
171 eux, j’aurai rejoint ma fin, qui est de me former sur une pensée vécue dans l’écriture. Au terme de mes livres, où figure l
172 re le mot fin et juste au-dessous de ce feu rouge sur la remorque, veuillez donc lire : J’écris pour vous. az. Rougemont
30 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
173 us renvoient le plus souvent celle de nos erreurs sur nous-mêmes. Tel ce professeur au Collège de France8 auquel la Gazett
174 ement s’il pensait que l’on devait faire l’Europe sur le modèle de la Suisse, et qui répondait : « Le fédéralisme est pour
31 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
175 e celle de sa région ? À Couvet, j’ai tout appris sur les Waldstätten (y compris, beaucoup de choses fausses), rien de l’hi
176 La nation est un concept artificiel qui ne repose sur aucune réalité fondamentale. Il y a la région, réalité tangible, cadr
177 s fleuves qui s’arrêtent de couler à la frontière sur les croquis de géographie. Une bourde du général de Gaulle Pourq
178 ne comprend pas le monde actuel sans l’économie. Sur dix votations proposées au peuple suisse, huit au moins posent des pr
179 t si répandue, que j’ai mis deux de mes étudiants sur le problème. Ils ont trouvé que les manuels d’histoire et de géograph
180 ment brusque et radical, qui permette de repartir sur des bases entièrement nouvelles… ce qui est pratiquement impossible d
181 oper s’il le peut à travers les programmes, bride sur le cou ». Dans le second, il faudra bien que l’élève le plus rapide a
182 qu’on a dû enseigner. Je l’observe tous les jours sur moi-même à l’Université : je ne creuse jamais si bien un problème que
183 sso modo, qu’à gauche on aura tendance à insister sur le travail en groupe, à laisser les élèves rapides et les élèves lent
184 ux tortures équivalentes. Toute la vie est fondée sur une série de couples antinomiques : communication-solitude, action-re
32 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
185 de la vie et les conditions de vie quantitatives. Sur quoi règne une lumière divine — une lumière neutre comme les dieux, q
186 uver Venise ? Non pas offrir des étages de palais sur le Grand Canal à des riches. Il faut d’abord que Venise soit peuplée,
187 nance accordée par un peuple à la saveur de vivre sur le niveau de vie. Gens de Lavaux, vous habitez un pays ravissant et r
33 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
188 ole… seront un jour épuisées. Les experts varient sur la date, non sur la vraisemblance du fait… La situation de notre cont
189 ur épuisées. Les experts varient sur la date, non sur la vraisemblance du fait… La situation de notre continent et de l’hum
190 la rappelle : Selon que (notre) choix se portera sur le nucléaire ou sur le solaire, nous aurons soit une société centrali
191 que (notre) choix se portera sur le nucléaire ou sur le solaire, nous aurons soit une société centralisée, exploitée de fa