1
hoses à dire, un certain ordre de vérités qu’il n’
est
plus possible de taire. Mais c’est en vain que nous cherchons autour
2
en et ce lieu : ce lieu de témoignage où puissent
être
dites avec tout le sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute l
3
; à ceux auxquels, peut-être mieux qu’à nous, il
sera
donné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en ob
4
ru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant l’
être
humain sur soi-même, sur l’intelligence et la volonté supposées non d
5
prophètes de ce temps, que la raison d’un homme n’
est
pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. » (Je suis pensé…). En fa
6
s, que la raison d’un homme n’est pas sa raison d’
être
: « Cogitor, ergo sum. » (Je suis pensé…). En face d’une civilisation
7
pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. » (Je
suis
pensé…). En face d’une civilisation de plus en plus soumise à ce dieu
8
y a lieu et ordre d’attester qu’« une seule chose
est
nécessaire ». Et qu’heureux sont les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n
9
« une seule chose est nécessaire ». Et qu’heureux
sont
les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’est pas d’imposer des idées, un
10
heureux sont les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’
est
pas d’imposer des idées, un système nouveau, plus ou moins cohérent.
11
s, un système nouveau, plus ou moins cohérent. Ce
serait
alimenter de nouvelles discussions, exciter des oppositions stériles,
12
retrancher dans des positions que, peut-être, ils
étaient
bien près d’abandonner. Il nous est indifférent, en principe, de nous
13
être, ils étaient bien près d’abandonner. Il nous
est
indifférent, en principe, de nous opposer à telles idées courantes, o
14
fortement que possible, d’une vérité dont nous ne
sommes
pas les auteurs, mais dont l’essence même implique notre effort pour
15
ous. Vérité actuelle aux deux sens de ce mot, qui
sont
acte et présence. Et certes notre activité serait injustifiable si n
16
sont acte et présence. Et certes notre activité
serait
injustifiable si nous tentions de la justifier par des arguments, au
17
tre orgueil et vanité aux yeux des hommes. Ceci n’
est
rien, en vérité, qu’un acte de soumission et d’espérance, car ce n’es
18
qu’un acte de soumission et d’espérance, car ce n’
est
pas aux hommes que nous disons : nous voici. a. Rougemont Denis de
19
…que nous faisons du paradoxe ? Non. Dieu nous
est
paradoxal. Le paradoxe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe
20
adoxe ? Non. Dieu nous est paradoxal. Le paradoxe
est
la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve
21
xe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe
est
la marque et la preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue,
22
, c’est sortir de la réalité même. Car la réalité
est
précisément ce qui nous met en relation personnelle et immédiate avec
23
et immédiate avec Dieu : et que la relation d’un
être
déchu avec son Créateur ne puisse être que paradoxale, cela est clair
24
ation d’un être déchu avec son Créateur ne puisse
être
que paradoxale, cela est clair, d’une clarté proprement aveuglante et
25
son Créateur ne puisse être que paradoxale, cela
est
clair, d’une clarté proprement aveuglante et même insupportable, si n
26
r la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle
est
la démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne : elle
27
vie chrétienne : elle rejette tout espoir qui ne
serait
pas le seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas la seule promes
28
serait pas le seul espoir ; toute promesse qui ne
serait
pas la seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naî
29
lectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne
serait
pas le seul désespoir réel : celui qui dévaste la nature humaine jusq
30
e éternel de la contradiction et de l’« agonie »,
est
au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le signe même de notre
31
», est au centre du monde chrétien, parce qu’elle
est
le signe même de notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-c
32
nstructive reste vaine, évasive et mortelle. Nous
sommes
au monde, nous ne sommes pas du monde. Toute construction politique q
33
vasive et mortelle. Nous sommes au monde, nous ne
sommes
pas du monde. Toute construction politique qui ne prend pas au sérieu
34
es de l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer,
est
antichrétienne en son principe. Ainsi se trouvent définies les trois
35
qui ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’
est
de salut qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individ
36
ue ; point de vue qui rend absurde le fait même d’
être
né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’hérésie optimiste
37
urde le fait même d’être né, c’est-à-dire d’avoir
été
« mis au monde ». 2° L’hérésie optimiste constate au contraire que «
38
érésie optimiste constate au contraire que « nous
sommes
au monde pour quelque chose », mais elle oublie que ce quelque chose,
39
aume sur la terre, mais elle oublie que cela nous
est
à jamais impossible. C’est le principe de cet activisme que les Europ
40
nommer « américain ». 3° L’hérésie de la synthèse
est
inhérente à tout système rationaliste du monde, soit qu’il prétende,
41
t inhérente à tout système rationaliste du monde,
soit
qu’il prétende, comme le système romain, enfermer les antinomies dans
42
le péché forme sans doute l’une des composantes ;
soit
qu’il refuse comme le marxisme l’antinomie centrale de notre conditio
43
ne et désespérée du millenium chrétien. Nous n’en
sommes
pas là : Hic et nunc, nous voici, protestants, en face de deux soluti
44
u’aurions-nous à leur opposer ? Tout notre espoir
est
dans un désespoir tellement « substantiel » qu’il nous rende à leur t
45
tenable comme le fait chrétien lui-même, — s’il n’
est
pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’ef
46
s’il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’
est
-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire
47
cessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’
être
de son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effort ne
48
jamais le Pardon ; ils mériteront tout au plus d’
être
eux-mêmes pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est la foi. Agis
49
uelconque ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’
est
pas de réponse à cette question pour ceux qui ne savent pas ce que c’
50
e, mais l’ensemble des relations humaines, la foi
est
ce qui rend la vie impossible (par ses exigences absolues), tandis qu
51
es absolues), tandis qu’au contraire la politique
est
l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facil
52
plus grande facilité de réalisation. La politique
est
un art de synthèses pratiques ; son office est de résoudre dans la me
53
ue est un art de synthèses pratiques ; son office
est
de résoudre dans la mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mai
54
onclure au refus de toute activité politique ? Ce
serait
admettre que les deux termes de l’antinomie s’équivalent et peuvent s
55
rtir de concepts réduits au même ordre, mais ce n’
est
pas ici du concept de la foi que nous parlons. C’est de la foi vivant
56
est de la foi vivante. Or, cette foi, nul homme n’
est
capable de la posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais n
57
ons et qui nous meut parmi les hommes tels qu’ils
sont
, — des hommes qui ont besoin d’une politique pour suppléer à leur fai
58
montre la vanité d’une chose si nécessaire. Telle
est
, dans son principe, la seule attitude politique que puisse adopter le
59
eut de l’activisme sans illusions. Et sa devise n’
est
autre que la maxime souveraine du Taciturne, la maxime calviniste par
60
, la maxime calviniste par excellence : « Point n’
est
besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. »
61
à la valeur absolue du résultat sinon de l’acte,
est
en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est dans tou
62
temps le meilleur ressort de l’action. La preuve
est
dans tous les livres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été les
63
es livres d’histoire. Les peuples calvinistes ont
été
les plus « actifs » des temps modernes. Il s’est même produit ceci (c
64
été les plus « actifs » des temps modernes. Il s’
est
même produit ceci (corruptio optimi pessima) que ceux d’entre eux qui
65
son utilisation criminelle. ⁂ Mais il existe des
êtres
que l’attitude du pessimisme actif condamne sans discussion et sans a
66
er un programme : la devise de Guillaume d’Orange
est
l’arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Dieu transcendant. Quel d
67
e esthétique, qui consistait à dire : comme elles
sont
bien peintes ! (ou mal). — Pauvre type ! Peut-être aurai-je pourtant
68
arler ici que du principe de notre politique ; il
est
bien clair qu’elle condamne, dans la mesure où ces idolâtries sont su
69
u’elle condamne, dans la mesure où ces idolâtries
sont
suspendues à la réussite matérielle ou à des systèmes d’assurances, l
70
lut sur une organisation terrestre quelle qu’elle
soit
. Il ne suit pas de là, bien au contraire, que nous ne puissions colla
71
ons collaborer à aucune révolution. L’iconoclaste
est
un type assez pur de révolutionnaire. Nous ne pouvons être ni conform
72
ype assez pur de révolutionnaire. Nous ne pouvons
être
ni conformistes — les ordres de la foi sont absolus — ni réformistes,
73
uvons être ni conformistes — les ordres de la foi
sont
absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de l’action co
74
fulgurantes du Saint-Esprit. La politique romaine
est
la recherche d’une harmonie statique des relations humaines, d’un vis
75
La plus grande liberté d’action et de révolution
est
promise à celui que n’empêtre aucun respect du résultat en soi. Pessi
76
appel de la seule grandeur transcendante. Nous ne
sommes
pas condamnés au succès, mais à l’obéissance jusqu’à l’absurde et au
77
veuille. Un certain nombre de compromissions nous
sont
à jamais impossibles : et tout le reste est affaire d’obéissance aux
78
nous sont à jamais impossibles : et tout le reste
est
affaire d’obéissance aux ordres imprévisibles et concrets de la Parol
79
ns que toutes les questions que nous poserons ici
soient
accueillies : avec un sérieux et un respect si peu feints qu’ils n’ex
80
c’est tout simplement de se dire : cette question
est
justifiée par le fait même qu’elle a surgi à l’occasion de ce que j’é
81
la question, c’est un procédé électoral qui peut
être
utile à son heure, mais nous avons tout autre chose à faire. Nous ne
82
ir raison contre quelqu’un : l’esprit de vérité n’
est
à personne. Bien souvent, parmi nous, on répond mal aux questions par
83
’illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle
est
-elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de la donner à son
84
n, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme n’
est
en mesure de la donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvo
85
les autres, ce qui rassure. Pour le chrétien, ce
sera
tout ce qui trouble en vérité les hommes et les délivre de leurs tour
86
ieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui
est
dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à demander de « solutions prati
87
à demander de « solutions pratiques », car la foi
est
précisément une force qui se manifeste par des ordres personnels, et
88
anifeste par des ordres personnels, et ces ordres
sont
pratiques, ou ils ne sont rien. On dirait, à entendre parler certains
89
rsonnels, et ces ordres sont pratiques, ou ils ne
sont
rien. On dirait, à entendre parler certains chrétiens, que la foi est
90
à entendre parler certains chrétiens, que la foi
est
une espèce d’inspiration flottante, difficile à localiser et beaucoup
91
oseph Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. Tel
est
l’aspect décourageant du paganisme contemporain. Il sévit dans nos ég
92
hose de « positif » ! Comme si le christianisme n’
était
qu’une politique possible, entre autres ! Comme si les situations hum
93
révisibles et classées d’avance ! Comme si la foi
était
une espèce de puissance continuellement disponible entre nos mains in
94
étiens qui viennent nous parler d’une Révélation.
Est
-ce donc qu’une grande lumière leur est venue dans cette nuit ? Est-ce
95
évélation. Est-ce donc qu’une grande lumière leur
est
venue dans cette nuit ? Est-ce qu’ils ont, eux, la clef du mystère ou
96
e grande lumière leur est venue dans cette nuit ?
Est
-ce qu’ils ont, eux, la clef du mystère ou du scandale ? Non, je ne le
97
érique, que l’homme d’aujourd’hui, sans doute, ne
serait
pas capable de supporter, d’interpréter. Ils n’ont pas davantage reçu
98
a révélation qu’ils ont reçue et qu’ils reçoivent
est
purement « pratique », c’est-à-dire immédiate à chacun des cas de l’e
99
ce en dehors du cas. Cette révélation ne peut pas
être
formulée en termes généraux, n’étant pas autre chose qu’un ordre qui
100
n ne peut pas être formulée en termes généraux, n’
étant
pas autre chose qu’un ordre qui me dit, à tel endroit précis du temps
101
ù provient l’ordre véritable. La décision éthique
est
toujours choix : on ne peut choisir pour un autre. Mais on peut, dans
102
ver la foi par l’acte qu’elle ordonne. Nous ne
sommes
pas des guérisseurs, mais des malades Doctrine désespérante, dites
103
à guérir personne, mais à montrer que la maladie
est
sérieuse, si sérieuse qu’il serait ridicule d’attendre de nous ou de
104
er que la maladie est sérieuse, si sérieuse qu’il
serait
ridicule d’attendre de nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine
105
rait ridicule d’attendre de nous ou de qui que ce
soit
un remède. Doctrine désespérante ? Oui, pour ceux qui cherchent des e
106
arde l’homme dans la perspective chrétienne. Ce n’
est
plus l’homme qui pose des questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et
107
e cette « conversion », la notion même de positif
est
bouleversée. Critiquer les doctrines qui prétendent résoudre humainem
108
ours équivoques ; désorienter celui qui s’imagine
être
debout quand il n’a fait que truquer les repères ; désespérer les opt
109
x dérisoire ils ont cru payer leur salut, — telle
est
la seule tâche véritablement positive que notre effort, ici, peut s’a
110
ci, peut s’assigner sans fol orgueil. « Positif »
est
ce qui rapproche du Réel. Cela prend bien souvent l’aspect d’une dest
111
oive rappeler de telles choses, mais la raison en
est
pourtant bien claire. Nous préférons demander aux hommes ces ordres q
112
s comportent d’autant moins de solutions que nous
sommes
plus exigeants. Tout idéal atteint se retourne aussitôt contre notre
113
r s’évade ; les morales échouent, l’immoralisme n’
est
qu’une morale de plus ; l’athéisme conserve l’orgueil bourgeois, les
114
s religions conservent l’orgueil bigot ; « tout n’
est
que vanité et poursuite du vent », y compris la sagesse de celui qui
115
vre. Mais il existe une sagesse qui semble bien n’
être
pas affectée de la dégradation immanente à toute solution humaine. Ce
116
e qui harmoniserait les contradictions absolues n’
est
qu’un attentat métaphysique contre l’éthique ». Il s’agit donc ici d’
117
ue à deux termes simultanés, et dont la tension n’
est
pas orientée vers quelque troisième terme dans lequel elle s’annulera
118
ments dans le temps et l’Histoire. Sa dialectique
est
devenue une espèce de bascule automatique. Le tragique s’évanouit, le
119
s directs, les théologiens dialectiques. Je ne me
serais
pas attardé à développer ici ces thèses, si dans leur expression elle
120
nd un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce
serait
dire qu’elle constitue finalement la solution au nom de quoi l’on ref
121
e, puisque notre rapport à Dieu, depuis la chute,
est
paradoxe par définition. Tel est l’aspect humain de la dialectique do
122
depuis la chute, est paradoxe par définition. Tel
est
l’aspect humain de la dialectique dont il est question chez Barth ; e
123
Tel est l’aspect humain de la dialectique dont il
est
question chez Barth ; et que cela suffise à faire voir que Barth ne s
124
cela suffise à faire voir que Barth ne saurait en
être
tenu pour l’inventeur, pas plus que Kierkegaard, pas plus que Luther
125
concept d’angoisse ». Car enfin si le paradoxe n’
est
pas dans la situation même de l’homme devant Dieu, notre foi est vain
126
situation même de l’homme devant Dieu, notre foi
est
vaine et c’est perdre son temps que d’en apprécier humainement l’expr
127
ion la plus directe ; si au contraire le paradoxe
est
bien réel, s’il est bien tel que l’ont formulé un Paul, un Luther, un
128
; si au contraire le paradoxe est bien réel, s’il
est
bien tel que l’ont formulé un Paul, un Luther, un Calvin, ce sont alo
129
e l’ont formulé un Paul, un Luther, un Calvin, ce
sont
alors ces appréciations toutes humaines qui trahissent une vanité, et
130
nes qui trahissent une vanité, et la vraie joie n’
est
pas avec ceux qui nous parlent de la « tristesse » du message barthie
131
ion du salut impossible, paradoxe dont la formule
est
le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialecti
132
rist. La réalité centrale d’une telle dialectique
est
formulée dans ce passage de Barth : « Que Dieu (mais vraiment Dieu) d
133
vienne homme (mais vraiment homme !) c’est ce qui
est
affirmé ici et qui ici devient la vérité vivante, le contenu décisif
134
? Le vrai dialecticien sait que ce centre ne peut
être
ni appréhendé, ni contemplé. » Et pourtant, cette impossibilité radic
135
lé. » Et pourtant, cette impossibilité radicale s’
est
incarnée. Mais alors, si nous voulons parler en vérité d’une telle in
136
n, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons
être
en droit de déduire par la voie logique. C’est pourtant cette inconce
137
areillement inconfortable, dont, au surplus, il n’
est
plus possible de se défaire au nom de l’« action » ou de la « piété d
138
t la Vie en Dieu, et ce non c’est la mort où nous
sommes
. Ce oui, c’est l’éternité, et ce non, c’est notre durée. Car notre du
139
, et ce non, c’est notre durée. Car notre durée n’
est
sans doute que notre perpétuel refus de l’éternité. Dieu dit oui : l’
140
ède et seule provoque l’antithèse, dont le sens n’
est
pourtant donné que par la thèse simultanée. Chronologie d’ailleurs bi
141
e mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie qui n’
est
pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse : la place qui
142
ire. Dissymétrie vertigineuse : la place qui nous
est
assignée dans ce monde « nous situe plus profondément dans le non que
143
non que dans le oui » ; mais la promesse qui nous
est
faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éter
144
voudrais simplement en avoir dit assez pour qu’il
soit
inutile d’insister davantage sur ce fait : nos dialectiques humaines
145
ialectiques humaines et la dialectique chrétienne
sont
séparées par la mort éternelle. Qu’un philosophe, qu’un moraliste, pa
146
l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’
est
pas nôtre. Et le risque permanent, c’est alors celui qu’encourt l’hom
147
ment notre recherche, mais en même temps, si elle
est
vraie, notre salut. Et c’est Pascal, traduisant Augustin : « Tu ne Me
148
Albert-Marie Schmidt dans notre premier numéro «
est
bien la première poésie dialectique qui lui soit tombée sous les yeux
149
« est bien la première poésie dialectique qui lui
soit
tombée sous les yeux » ! Petite erreur de fait, voulons-nous croire,
150
poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut
être
qualifiée de dialectique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens
151
Bartas, ce géant — mais nous y reviendrons) ; ce
sont
les sonnets de Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute
152
mbus des théories cosmologiques de Paracelse ; ce
sont
encore en plein xviie siècle, les Sonnets spirituels d’un Gombaud. E
153
uveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui
est
adressée ; enfin, excitant en lui l’espoir infini au sein du désespoi
154
messe invisible, — cette vision donnée à l’homme,
est
la plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie. 3° Enfin
155
ane d’une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne
serait
-elle pas, dans son essence, dialectique ? La métaphore ne tire-t-elle
156
première traduction de cet hymne, dont nous nous
sommes
inspirés, a paru dans la Nouvelle Revue française du 1er avril 1923 (
157
nt moi commis ? Pardonneras-tu ces péchés dont je
suis
le cours Et suis encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu
158
ardonneras-tu ces péchés dont je suis le cours Et
suis
encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu auras fini, tu n’
159
urrai-je sur la rive Lorsque mon dernier fil aura
été
filé ? Oh ! Jure par toi-même qu’à ma mort ton Soleil Resplendira com
160
é, c’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’
est
le prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’
161
Keyserling, c’est l’homme pour lequel le prochain
est
devenu tout simplement « le voisin inévitable », celui que définit, d
162
, c’est la personne. Toute l’agitation du monde n’
est
rien de plus qu’une certaine question qui m’est adressée, et qui ne s
163
n’est rien de plus qu’une certaine question qui m’
est
adressée, et qui ne se précise en moi qu’à l’instant où elle me contr
164
tant où elle me contraint d’agir. Peut-être qu’il
est
inutile de rien savoir du monde et de son train, des sciences, des fa
165
des accidents, des inventions, des religions, des
êtres
, si ce savoir n’est pas pour moi, à tel moment, un ordre ou une tenta
166
entions, des religions, des êtres, si ce savoir n’
est
pas pour moi, à tel moment, un ordre ou une tentation. Quand cesseron
167
rons-nous d’agiter des problèmes qui n’ont jamais
été
notre problème ? Car un problème n’est jamais réel que pour celui qui
168
ont jamais été notre problème ? Car un problème n’
est
jamais réel que pour celui qui peut l’incarner dans sa vie, le résoud
169
dire : « La solution des grands problèmes sociaux
est
une question de morale individuelle. » L’originalité d’une morale ind
170
cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait
être
aussi laïque ou religieuse qu’on voudrait. Mais l’individu a vécu, no
171
-on… Il faut craindre la mort des mythes : elle n’
est
jamais qu’une métamorphose. L’individu n’est mort que pour renaître d
172
le n’est jamais qu’une métamorphose. L’individu n’
est
mort que pour renaître dans le collectif. La mystique de la masse ou
173
onstater que la question sociale, en tant qu’elle
est
question exigeant une réponse ne se pose pas ailleurs que dans le je
174
dans le je aux prises avec le tu. Ses données me
sont
extérieures, certes. Mais je n’ai pas à les connaître autrement que p
175
qu’elles m’adressent ; et cette question ne peut
être
concrète — ne peut être un conflit véritable — que si c’est un autre
176
et cette question ne peut être concrète — ne peut
être
un conflit véritable — que si c’est un autre homme, en face de moi, q
177
utre homme, en face de moi, qui me la pose. Qu’il
soit
là, proche ou lointain, à portée de ma main, à portée de mes yeux, à
178
, pourvu que cette prise, cette vue, cette image,
soient
pour moi une « deuxième personne », un tu sujet d’une parole qui m’ad
179
omique. Le vœu humain paraît comblé… Mais ce nous
est
-il autre chose qu’une moyenne entre le je des libéraux et le ils des
180
je des libéraux et le ils des collectivistes ? N’
est
-il pas, lui aussi, inactuel et abstrait, et par là même, ne laisse-t-
181
sque et celui du « prochain » ? L’erreur fasciste
est
peut-être plus grave que les erreurs qu’elle combat, parce qu’elle fi
182
des personnes responsables. Mais la communauté n’
est
rien de plus que les personnes : elle n’est que l’expression de leurs
183
uté n’est rien de plus que les personnes : elle n’
est
que l’expression de leurs rapports spécifiques. Elle a son centre en
184
e en chacune des personnes qui la composent, et n’
est
pas définie par autre chose que par ce centre. Elle est le rayonnemen
185
s définie par autre chose que par ce centre. Elle
est
le rayonnement dans la durée de l’acte instantané qui unit un je et u
186
et que le tu, considérés d’un point de vue qui n’
est
plus ni celui du je ni celui du tu, c’est-à-dire considérés dans leur
187
ers de ce rapport, le nous. Le groupe ainsi formé
est
défini par sa circonférence. Et comme le veut la géométrie euclidienn
188
ce. Et comme le veut la géométrie euclidienne, il
est
plus grand que chacun des éléments qui le composent. Il s’arroge des
189
érations. Les hommes qui constituent ce groupe ne
sont
plus des hommes véritablement humains, puisque l’un des pôles de leur
190
tablement humains, puisque l’un des pôles de leur
être
n’est plus visible ni concret, échappe aux prises de leurs mains. Pou
191
nt humains, puisque l’un des pôles de leur être n’
est
plus visible ni concret, échappe aux prises de leurs mains. Pour chac
192
x prises de leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu
es
devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui pose une
193
, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’
être
le vis-à-vis qui pose une question directe, — le prochain. Il a cessé
194
une question directe, — le prochain. Il a cessé d’
être
un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un
195
ssé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’
est
rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et qui vient se confondre a
196
qui s’abandonne ; enfin la police décrète qu’elle
est
elle-même la force véritable. Mais elle ne règne plus que sur des aut
197
, ont fait erreur sur la personne. Si la personne
est
la mise en question d’un je par un tu, donc une rencontre, cette renc
198
e. Face à face avec le prochain que j’aime, je ne
suis
plus un isolé9, mais je reste un solitaire. C’est dans cette « solitu
199
’opère l’acte d’une communion réelle. La personne
est
un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine e
200
est un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle
est
le lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création,
201
n, de toute création, de tout risque. La personne
est
aussi, par conséquent, l’individu moral, l’individu social par excell
202
el d’un je et d’un tu, ne rendent pas compte de l’
être
personnel, ni d’aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations peuvent
203
ans une actualité dont le moins qu’on puisse dire
est
qu’elle nous assaille de toutes parts avec ses grands panneaux hauts
204
le tu a le droit de venir troubler ma quiétude, n’
est
-ce pas, en définitive, parce qu’il est pour moi, à tel instant, le sy
205
uiétude, n’est-ce pas, en définitive, parce qu’il
est
pour moi, à tel instant, le symbole réel de Celui qui nous a dit : «
206
. » Et si ce tu, non seulement possède le droit d’
être
reçu par moi, mais encore d’être reçu quoi qu’il me demande, fût-ce m
207
ssède le droit d’être reçu par moi, mais encore d’
être
reçu quoi qu’il me demande, fût-ce ma mort, n’est-ce pas pour cette s
208
i, mais encore d’être reçu quoi qu’il me demande,
fût
-ce ma mort, n’est-ce pas pour cette seule raison, où bat le cœur du p
209
tre reçu quoi qu’il me demande, fût-ce ma mort, n’
est
-ce pas pour cette seule raison, où bat le cœur du paradoxe le plus fo
210
is. (Cf. G. Marcel, Journal métaphysique). Le toi
est
mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, d
211
Journal métaphysique). Le toi est mon objet, il n’
est
pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte de la com
212
onde véritablement l’Église universelle. L’Église
est
universelle parce qu’elle s’enracine dans l’acte qui confère à tout h
213
enracine dans l’acte qui confère à tout homme son
être
véritable, devant Dieu. 8. Le groupe fasciste n’est que le lieu des
214
véritable, devant Dieu. 8. Le groupe fasciste n’
est
que le lieu des points équidistants de tous les individus qui compose
215
nferme dans sa particularité, — qui refuse donc d’
être
le prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudra.
216
e seule que la Nature vit. Coleridge. Car nous
sommes
là pour deviner les choses dans leurs natures particulières : alors e
217
leurs natures particulières : alors elles nous en
sont
reconnaissantes. C. F. Ramuz (Adam et Ève). La plénitude du monde n
218
F. Ramuz (Adam et Ève). La plénitude du monde n’
est
pas dans la contemplation d’un esprit immobile. La plénitude du monde
219
ation d’un esprit immobile. La plénitude du monde
est
un événement. Elle a son lieu dans la question que nous adressent les
220
u’elle nous dresse pour une réponse. La plénitude
est
un combat d’amour. Mais aimer ? C’est d’abord répondre, — c’est en mê
221
: déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est le je qui
est
choix. L’acte qui me distingue du monde n’est pas autre que cet élan
222
qui est choix. L’acte qui me distingue du monde n’
est
pas autre que cet élan de refus ou de tendresse. En vérité, point de
223
eurtrier. Je n’existe que par cette tension. Elle
est
ma seule différence et je n’échappe point au règne naturel. L’indiffé
224
considère comme une alternative extérieure à son
être
, un vis-à-vis dont il pourrait se détourner, cette indifférence n’est
225
nt il pourrait se détourner, cette indifférence n’
est
rien que le rêve d’un atome abandonné qui se croit je. Ce rêve peut r
226
roit je. Ce rêve peut remplir nos journées : il n’
est
pas notre vie. Il n’est qu’un abandon aux lois de la poussière. ⁂ Cec
227
mplir nos journées : il n’est pas notre vie. Il n’
est
qu’un abandon aux lois de la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiqui
228
ations à son tour, fait entendre un langage qui n’
est
pas celui des humains, c’est à la raison seule qu’il se révèle, et ce
229
c’est à la raison seule qu’il se révèle, et ce n’
est
plus la peur du sang qui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêl
230
doration intellectuelle ou sophismes logiques, ce
sont
autant de formes d’une espèce de fuite en avant, autant de tentatives
231
nces dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’
est
pas le tout de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas
232
de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’
est
pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler l
233
erts ; sur le principe animateur des choses, elle
est
sans prise. Elle ne règne vraiment que sur ses propres créatures. Alo
234
est encore une illusion d’orgueil. Le grand Pan n’
est
pas mort pour si peu, et sa domination terrifie les provinces autour
235
nd la Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer logique
est
sans défaut. Le sens exact d’une question n’est donné que par la répo
236
e est sans défaut. Le sens exact d’une question n’
est
donné que par la réponse. Mais l’homme antique n’a pas en lui de quoi
237
n’a pas en lui de quoi répondre à la Nature : il
est
lui-même une question que Dieu ne semble pas entendre. L’homme antiqu
238
et du grand Pan s’ouvrirait-il à son amour ? Mais
serait
-ce amour ou défi ? Empédocle n’a rien sauvé. Je garde ma raison. Et,
239
ternelle à la perpétuelle question du monde, nous
est
donnée. C’est d’abord une réponse faite à l’homme. Mais c’est aussi,
240
ens de la question. Et dans l’élan désordonné des
êtres
et des choses, il découvre une « attente ardente ». Il sait qu’elle s
241
ant reçu et accepté la mort. Il peut aimer : ce n’
est
plus un défi, c’est une soumission à l’Éternel. « Christ est ressusci
242
défi, c’est une soumission à l’Éternel. « Christ
est
ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mor
243
: il ne vit que dans la promesse. Cette Promesse
est
certaine, mais son accomplissement est hors du temps, bien plus, il e
244
e Promesse est certaine, mais son accomplissement
est
hors du temps, bien plus, il est la fin du temps. Or, le temps suit s
245
accomplissement est hors du temps, bien plus, il
est
la fin du temps. Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans l’h
246
in du temps. Or, le temps suit son cours, et nous
sommes
dans l’histoire, et l’histoire temporelle est la succession de nos ch
247
sommes dans l’histoire, et l’histoire temporelle
est
la succession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Racheté
248
’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a
été
prononcé. ⁂ L’effort de l’homme pour imposer au monde — mais sans com
249
e « humain » — mais sans connaître l’Homme — peut
être
caractérisé dans ses effets bons et mauvais par le mot de séparation.
250
l’esprit et le corps qui, d’accidentelle qu’elle
était
à l’origine, allait être décrétée essentielle par les philosophes dès
251
d’accidentelle qu’elle était à l’origine, allait
être
décrétée essentielle par les philosophes dès qu’ils ne tiendraient pl
252
ndividu autonome. L’esprit contre le corps, telle
est
la dialectique moderne, et c’est encore la dialectique antique entre
253
mitif flamand. L’humanité pâtit à tous les coups,
soit
que triomphe un spiritualisme sans corps ou que s’installe un matéria
254
supprimé définitivement la question. La Nature n’
est
plus que matières premières, surfaces d’exploitations, richesses du s
255
cette forme grossière de la mutilation cosmique n’
est
pas plus dangereuse que la perversion spiritualiste qu’on lui oppose
256
re », telle que la chante un lyrique incroyant, n’
est
rien que l’abandon égoïste, et parfois voluptueux, d’un moi qui renon
257
usse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’
est
pas recommandable, sauf à l’infortuné qu’on a « retranché de la socié
258
e qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il
est
vrai que Rousseau ne s’en glorifie pas, et qu’il se voit à cette époq
259
’admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage
est
un état d’âme », disait Amiel au comble du délire d’isolement idéalis
260
égarement. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’
est
pas le fait des seuls païens de notre époque. Le recours aux émotions
261
que. Le recours aux émotions fortes que la Nature
est
censée dispenser à toute âme un peu cultivée, fournit à la prédicatio
262
liste, dont peu d’auditeurs soupçonnent qu’elle n’
est
, au mieux, que le dernier relent, l’écho infiniment amenuisé des bacc
263
nfiniment amenuisé des bacchanales antiques. ⁂ N’
est
-il pas significatif que le mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit
264
entiment mêlé d’amour et de terreur, que ces mots
soient
intraduisibles en notre langue13 ? Alors que toute l’Allemagne des No
265
corps ironique, esprit exact dont les erreurs ne
sont
jamais que défaillances de caractère, cet « inconstant », ce païen ca
266
ns l’intérieur de son âme, dans une partie de son
être
inconnue à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de la pensée.
267
e cet effort de la nature pour pénétrer en nous n’
est
pas sans une mystérieuse signification ? » L’allusion à saint Paul es
268
érieuse signification ? » L’allusion à saint Paul
est
évidente. Mais Constant, comme les romantiques allemands, s’il voit b
269
ion ne va pas jusqu’à l’accepter, et sa réponse n’
est
encore qu’une évasion. Cette « partie de son être inconnue à lui-même
270
’est encore qu’une évasion. Cette « partie de son
être
inconnue à lui-même », il en fait aussitôt une réalité psychologique,
271
des sens et de la pensée ». Il en conclut qu’elle
est
« essentiellement du domaine de la poésie ». L’origine du mythe conte
272
origine du mythe contemporain de l’inconscient ne
serait
-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à la réalité tout invis
273
asse sa question et qui atteint et qui embrasse l’
être
anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses ac
274
rapport de mutuelle responsabilité. Et ce rapport
est
orienté vers l’homme. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers
275
e de la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’
est
son dernier roman, Adam et Ève. C’est toute la simple grandeur calvin
276
telle œuvre, — plus réel sans doute, parce qu’il
est
plus inconscient, que celui de nos essais critiques. Mais Ramuz, comm
277
oisse en nous révélant l’éternité perdue de notre
être
. Mais par là même, elle nous charge d’une nouvelle responsabilité vis
278
ut dire que la bataille qu’imaginait ce capitaine
était
en somme son état d’âme, et qu’un état d’âme technique n’est rien de
279
e son état d’âme, et qu’un état d’âme technique n’
est
rien de plus qu’un état d’âme ; et que le rêve des ingénieurs occupés
280
imer ou à domestiquer les « facteurs naturels » n’
est
rien de plus qu’un rêve, idéalisme meurtrier et qui fuit devant la qu
281
u Bos sur Wordsworth, dans Vigile, IV, 1931. Elle
est
riche en documents significatifs et qui viennent à l’appui de notre p
282
es. 14. « La nature n’a point fait de l’homme un
être
isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peupler, et n’ay
283
re et à la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’
est
pas de son espèce que les rapports arides et fixes que l’utilité l’in
284
. Une grande correspondance existe entre tous les
êtres
moraux et physiques. Il n’y a personne, je le pense, qui, laissant er
285
iles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui
était
impossible d’analyser ou de définir. On dirait que des voix descenden
286
Éditorial (juillet 1934)j «
Soyez
appareillez à respondre à chascun qui vont demande rayson de l’espéra
287
hascun qui vont demande rayson de l’espérance qui
est
en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le protestant d’aujourd’hu
288
que le protestant d’aujourd’hui, dans la moyenne,
soit
trop bien appareillé. Il advient même que l’argutie papiste le jette
289
dogmes de l’Église chrétienne. Cette indifférence
est
si profonde qu’elle rend parfois inefficaces non seulement des affirm
290
les critiques les plus vives des hérésies qui se
sont
introduites dans la piété de nos églises au cours des deux derniers s
291
au l’Église chrétienne comme le lieu où la Parole
est
prêchée, on voit des pasteurs qui, chaque dimanche pourtant, prêchent
292
ur. Les ravages de cette indifférence théologique
sont
tels qu’on se demande parfois si nos temples sont encore fréquentés p
293
sont tels qu’on se demande parfois si nos temples
sont
encore fréquentés par des protestants, et si la prédication de Calvin
294
si seulement ils parlaient un peu moins fort, ce
serait
bien édifiant de les entendre… Le seul avantage de cette situation, c
295
re des protestants pour ne pas croire que la Cène
est
une simple commémoration symbolique. Mais combien s’en trouve-t-il qu
296
ion symbolique. Mais combien s’en trouve-t-il qui
soient
capables d’expliquer ce qu’ils croient ? Combien qui puissent donner
297
e droit de saisir le salut dont les signes sacrés
sont
le gage ? On est moins exigeant envers soi-même : il faudrait être au
298
le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On
est
moins exigeant envers soi-même : il faudrait être autrement exigeant.
299
est moins exigeant envers soi-même : il faudrait
être
autrement exigeant. Nous renoncerons, dans cette nouvelle série de H
300
se de quelques sourds, indisposant ceux qui ne le
sont
point. Nous tenterons simplement, désormais, de « donner raison de l’
301
désormais, de « donner raison de l’espérance qui
est
en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous demanderons le sim
302
uait, et dont le défaut empêchait que la question
fût
posée utilement. Il suffit parfois d’indiquer, de rappeler certains a
303
sons pour aborder de si grands sujets, force nous
est
de condenser, de couper court à des développements qui parfois mettra
304
ttraient de l’aise dans nos pages. Notre ambition
serait
d’être relus. Nous aimons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrir
305
de l’aise dans nos pages. Notre ambition serait d’
être
relus. Nous aimons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire d’aut
306
avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard
est
dirigée contre un certain esprit historique ou historiciste, qui tend
307
les de christianisme, le « scandale » du Christ s’
est
atténué. Cette longue tradition nous aurait habitués à admettre que l
308
nous aurait habitués à admettre que l’homme Jésus
était
aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dogmes appris, nous
309
celui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu
es
le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de
310
malentendus. À celui-ci en particulier : certains
seront
tentés de croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être
311
re que tout l’effort de la pensée chrétienne doit
être
de remonter l’Histoire, de se transporter en imagination aux première
312
que et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’
est
écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêcher, après tant d’au
313
empêcher, après tant d’auteurs religieux — qui ne
sont
pas tous américains — de nous représenter un « Jésus-homme », un « am
314
portions idéalisées. Ce double mouvement pourrait
être
confondu, par certains, avec l’exigence de la « contemporanéité » de
315
tement le contraire de ce qu’il entendait. Car il
est
évident que notre double effort pour nous re-présenter Jésus, soit en
316
notre double effort pour nous re-présenter Jésus,
soit
en nous transportant à son époque, soit en le transportant dans la nô
317
er Jésus, soit en nous transportant à son époque,
soit
en le transportant dans la nôtre, tend tout naturellement à ramener c
318
ustement soumise au péché ? D’autre part, il nous
est
impossible de nous arrêter de penser… Telle est l’impasse où nous con
319
s est impossible de nous arrêter de penser… Telle
est
l’impasse où nous conduisent non seulement la pensée « libérale », ma
320
culté. La question précise que nous nous poserons
sera
donc simplement celle-ci : comment se mettre en garde contre l’illusi
321
fort équivoques de Kierkegaard. Le plus frappant
est
peut-être fourni par le passage où Barth traite précisément de la not
322
bliques, — le temps de l’Église (notre temps). Ce
sont
là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (
323
ont là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ
est
la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres —
324
des apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testament —
sont
les témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procè
325
à travers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre
est
le temps du parler direct et originel de Dieu lui-même dans sa Révéla
326
le temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a
été
annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu’ils en témoignent ensuit
327
pôtres pour qu’ils en témoignent ensuite, — autre
est
le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat
328
r lequel Christ bâtit son Église…, — autre encore
est
le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de
329
nt d’elle sa norme. » Or, ces temps différents ne
sont
pas différenciés seulement par l’éloignement des siècles et l’évoluti
330
mps d’une manière tout à fait particulière, qui n’
est
pas celle dont se distinguent les temps de l’homme en dehors de la Pa
331
de la Parole. » Autrement dit, ces trois temps ne
sont
pas dans le prolongement historique l’un de l’autre ; ce ne sont pas
332
e prolongement historique l’un de l’autre ; ce ne
sont
pas trois portions successives du même temps dans lequel nous vivons,
333
qu’à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu
es
le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’au
334
nnaît pas, il ne voit en lui qu’un prophète, il n’
est
pas son contemporain. Les disciples d’Emmaüs ont beau cheminer aux cô
335
on du brigand qui refuse. Christ, dans son temps,
est
le vis-à-vis absolu des apôtres dans leur temps. Et de même, le témoi
336
Et de même, le témoignage des apôtres, la Bible,
est
le vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu s
337
problème. Mais faut-il le redire ? La théologie n’
est
pas là pour résoudre concrètement nos problèmes. Elle a pour but de l
338
ais qui composent ce numéro de Hic et Nunc. Qu’il
soit
donc bien établi : 1° que les efforts de notre imagination, qu’ils s’
339
tions religieuses, ou même sous forme de sermons,
sont
par eux-mêmes absolument vains, s’ils prétendent, à force d’habileté,
340
es choses qu’il annonce. L’important, c’est qu’il
soit
bien entendu que tout cela n’exprime encore que notre réalité humaine
341
archéologique, etc. La plus grande fantaisie nous
est
permise dans nos efforts de représentation : puisqu’aussi bien, tous
342
an véritable et dans le temps réel où ces témoins
sont
apparus. Dans un certain sens, on peut dire que l’échec seul de ces e
343
ue l’échec seul de ces efforts leur confère, s’il
est
déclaré expressément, s’il est éprouvé par l’orateur et par l’auditeu
344
leur confère, s’il est déclaré expressément, s’il
est
éprouvé par l’orateur et par l’auditeur comme une nécessité de notre
345
s témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot
est
bien faible — qui se posent au chrétien en tout temps : mort à soi-mê
346
Et ces témoins, ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’
est
pas nous qui les jugeons. Leurs erreurs même nous enseigneront bien m
347
ns du tableau, et peu importe que les personnages
soient
vêtus comme jamais aucun juif ne l’a été. k. Rougemont Denis de, «
348
nages soient vêtus comme jamais aucun juif ne l’a
été
. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de la Parole », Hic et Nu
349
e à distinguer chez son interlocuteur, quel qu’il
soit
, le point faible d’un raisonnement, qu’il se borne à faire apparaître
350
autres, simplement, qualifient de patriarcal. Tel
est
donc Nicodème, et tel est son aspect vénérable. Pour ses qualités d’â
351
ient de patriarcal. Tel est donc Nicodème, et tel
est
son aspect vénérable. Pour ses qualités d’âme, j’espère que ce récit
352
uelques-unes d’entre elles. La conversation qui s’
était
égarée vers la politique, au dessert, revint à la théologie avec les
353
e qui m’échappa : « Wilfred Monod, m’écriai-je, n’
est
-ce pas celui qu’un de mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l
354
gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en
fusse
. Mais Nicodème, par bonheur, « sait vivre » mieux que la plupart des
355
ternel problème de la mort à soi-même et au monde
est
l’un de ceux qui préoccupent le plus, et à très juste titre, nos jeun
356
l’un de mes collègues et amis les plus chers. Je
serais
fort curieux de savoir sur quoi vous appuyez, précisément, ce jugemen
357
s. Mais que dites-vous de ces deux phrases qui me
sont
tombées sous les yeux tandis que je parcourais les chapitres sur Bart
358
terrain concret de l’humble bon sens cartésien. »
Étiez
-vous vraiment « cartésien » en ce temps-là, cher Monsieur Nicodème ?
359
n ce temps-là, cher Monsieur Nicodème ? Ou bien l’
êtes
-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se soit placé
360
nu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se
soit
placé sur le « terrain concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi
361
remier tome : « … n’avoir pas fait une expérience
est
à la portée d’un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idéal (
362
oujours au-dessous des autres. On s’imagine qu’on
est
la seule qui n’a pas fait ces expériences. À la fin, c’est déprimant
363
M. Monod ne voulait pas dire ce que tu crois. Il
est
, comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent de l’expérience chrétie
364
de là à condamner la notion même d’expérience ! N’
est
-ce pas au récit de ses miracles que je l’ai reconnu ? Un miracle, voi
365
fs.) Enfin, mes chers amis, si le christianisme n’
est
pas une expérience, et je dis bien une expérience à la fois humaine e
366
Monod. » Selon Nicodème, le terme d’existentiel n’
était
qu’une locution philosophique « importée d’Allemagne », inassimilable
367
ement la même chose qu’expérience. J’avoue que je
fus
tenté de lui donner raison. Et je l’eusse fait avec plaisir si les ar
368
oqués à l’appui de sa thèse, assez juste, eussent
été
d’une autre nature que ceux de M. Dürrleman… Je ne sais si vous sente
369
essus le marché. Or, le ton de cette soirée avait
été
jusqu’à ce moment des plus polis, peut-être même trop poli. Je ne sai
370
utre parti, émue par tant de conviction, quel que
fut
par ailleurs l’objet de la conviction. Une belle soirée théologique !
371
uteur. Cette espèce de cacophonie, vous le savez,
est
assez habituelle dans les entretiens de l’élite. Soudain, j’eus une i
372
, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu
es
un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que
373
ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’
est
avec lui. Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si
374
ui dit : Comment un homme peut-il naître quand il
est
vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus rép
375
t cela peut-il se faire ? Jésus lui répondit : Tu
es
docteur d’Israël, et tu ne sais pas ces choses ! En vérité, en vérité
376
à mon expérience, mon expérience re-li-gieuse ! N’
étais
-je pas en face de Celui… Oh non ! pas ces théologiens avec leurs argu
377
pas savoir ce que c’est que mon expérience… Vous
êtes
devant Nicodème, suspect à toute la tradition, ah ! que c’est donc fa
378
de comprendre, et vous, vous comprenez si bien, n’
est
-ce pas, si facilement ! Vous n’êtes que devant Nicodème, et moi j’éta
379
nez si bien, n’est-ce pas, si facilement ! Vous n’
êtes
que devant Nicodème, et moi j’étais devant Celui… Celui qui m’a coupé
380
ement ! Vous n’êtes que devant Nicodème, et moi j’
étais
devant Celui… Celui qui m’a coupé la parole, durement : « En vérité,
381
qui d’entre vous a fait une telle expérience ? N’
est
-ce pas assez « existentiel », peut-être ? Ce que j’ai vu, ce que j’ai
382
ulez-vous donc qu’un professeur enseigne, si ce n’
est
ce qu’il a vécu, entendu et vu de ses yeux, son expérience la plus pr
383
i même le devoir, vis-à-vis de cette jeunesse ! J’
étais
un homme religieux, et c’est cela que je suis resté. Je l’affirme sol
384
J’étais un homme religieux, et c’est cela que je
suis
resté. Je l’affirme solennellement ! Toutes les expériences sont poss
385
l’affirme solennellement ! Toutes les expériences
sont
possibles, et certaines sont merveilleuses… « On ne doit pas prêcher
386
utes les expériences sont possibles, et certaines
sont
merveilleuses… « On ne doit pas prêcher l’expérience ! », disent-ils.
387
e plus, — et moi seul je puis en parler… Ou bien,
est
-ce que moi seul, je n’aurais pas ce droit ? J’ai fait une expérience
388
, j’ose le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle
est
— l’expérience qu’on ne peut faire cette expérience-là, celle-là just
389
ls font table rase de tout le reste ! Comme s’ils
étaient
… Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi que je les aime. Je n’ai pa
390
ue je veux attester. Galopins ! voilà ce que vous
êtes
, — et maintenant, je veux vous embrasser. Nicodème se leva, au milieu
391
ivement, affirmant d’un ton sans réplique qu’il n’
était
pas question de s’en aller. Et Poupette passa les petits fours, avec
392
porterai que le dernier de ces passages : — « Qui
est
vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Di
393
inqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus
est
le Fils de Dieu ? Nous sommes là en pleine et absolue certitude ; nou
394
ui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Nous
sommes
là en pleine et absolue certitude ; nous apercevons le sommet d’un gi
395
usquement le gros volume et s’exclama : « Si ce n’
est
pas là du catholicisme tout pur, je déclare ne plus rien comprendre à
396
que, la grâce infuse ! et si toute notre humanité
est
soumise à cette fécondation permanente par je ne sais quelle radio cé
397
il existe une cure moins radicale que la mort, on
serait
bien bête de ne pas y recourir. Mais saint Jean ne se doutait guère q
398
s saint Jean ne se doutait guère que son Évangile
serait
un jour transformé en pylône émetteur ! » — À quoi l’un des barthiens
399
barthiens s’empressa d’ajouter : « Quoi qu’il en
soit
, d’ailleurs, de toutes ces métaphores, le seul fait qui demeure, c’es
400
qu’il met, hélas, dans ses moindres propos… J’en
étais
donc à hésiter assez lâchement, lorsqu’un des étudiants lança, tourné
401
front, et j’éclatai : « Non ! non ! et non ! ce n’
est
pas excellent du tout, c’est même tout simplement odieux ! m’écriai-j
402
’avoir lâché cette méchante boutade, si elle vous
est
une occasion de triompher, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j
403
! Tenez, j’ai l’impression, depuis que nous nous
sommes
mis à discuter, qu’aucun de nous ne sait ce qu’il dit. J’entends exac
404
prouve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel
est
le problème que nous discutons ? C’est le problème inverse de celui d
405
? C’est le problème inverse de celui d’Hamlet. «
Être
ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous disons : mourir ou ne pas mo
406
blème inverse de celui d’Hamlet. « Être ou ne pas
être
», disait Hamlet. Et nous disons : mourir ou ne pas mourir. Mourir to
407
mourir tout à fait, c’est-à-dire revivre avant d’
être
tout à fait mort, — souffler sur la petite étincelle divine qui, selo
408
t nous n’avons qu’une pâle idée. Il affirme qu’il
est
un homme religieux. Il a raison ! La seule religion qui tienne, c’est
409
s l’avez entendu tout à l’heure. Il répétait : Qu’
est
-ce que j’ai vu ? Qu’est-ce que j’ai donc vécu, pendant cette fameuse
410
l’heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’ai vu ? Qu’
est
-ce que j’ai donc vécu, pendant cette fameuse nuit ?… Toute son expéri
411
bien, cependant, que la seule expérience décisive
est
justement la seule chose impossible et dont ils nient, en toute sincé
412
le et dont ils nient, en toute sincérité, qu’elle
soit
possible ! Ne riez pas de leurs efforts pour remplacer cette unique e
413
au nom d’une théologie… Je ne vous reproche pas d’
être
fous, je vous reproche de dire sans nulle angoisse des choses folles
414
e que disait et répétait sans cesse Kierkegaard ?
Être
chrétien, c’est devenir contemporain de Jésus-Christ dans son abaisse
415
abaissement. Contemporains ! Mais Nicodème aussi
fut
contemporain de Jésus. Et même il sut reconnaître en ce Jésus un doct
416
octeur envoyé par Dieu ! « Mais voyez-vous, nous
sommes
ici au nœud de ce mystère étourdissant. Nicodème a reconnu un prophèt
417
onnu un prophète, il l’a formellement reconnu. Il
est
allé le voir, parce qu’il savait que ce prophète, Jésus, “était venu
418
voir, parce qu’il savait que ce prophète, Jésus, “
était
venu de la part de Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avai
419
isait Jésus. C’étaient bien là des expériences, n’
est
-ce pas ? Et l’expérience religieuse de ce grand docteur de l’Église a
420
ure théologie, faisons-nous autre chose que lui ?
Sommes
-nous contemporains du Christ autrement ou plus réellement qu’il ne le
421
u Christ autrement ou plus réellement qu’il ne le
fut
, cette nuit-là ? Faisons-nous autre chose que de répéter formellement
422
a peut-être aucune différence : car tous les deux
sont
des vivants et non des morts. Et comment osez-vous affirmer cette imp
423
pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas, j’en
suis
trop sûr, quand vous en faites un argument théologique ! Où donc est-
424
vous en faites un argument théologique ! Où donc
est
-il, celui qui accepte de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire
425
i, maintenant, je vais vous dire la vérité : Nous
sommes
tous des Nicodèmes ! et jamais plus qu’en ce moment où nous condamnon
426
us condamnons Nicodème… Voilà pourquoi Nicodème n’
est
pas mort : il demeure parmi nous comme le vivant symbole de l’homme q
427
. Les jeunes barthiens se consultaient du regard.
Était
-ce de ma part une palinodie ? J’étais bien loin de considérer la cho
428
du regard. Était-ce de ma part une palinodie ? J’
étais
bien loin de considérer la chose ainsi. Mais nous vivons dans un mond
429
malentendus. Et c’est aussi pourquoi nos disputes
sont
si vaines… Minuit sonna, dans ce silence. Il était temps de prendre c
430
sont si vaines… Minuit sonna, dans ce silence. Il
était
temps de prendre congé de nos hôtes. Mais un des étudiants, qui juste
431
parole comme nous allions nous séparer ; et je ne
suis
pas loin de croire qu’il exprima la vérité la plus certaine de la soi
432
certaine de la soirée, encore que cette vérité ne
soit
point facile à entendre. Je ne sais si c’est un « barthien », au sens
433
age me parut rendre un son d’autorité, bien qu’il
fût
beaucoup moins péremptoire que celui dont les autres avaient usé. — V
434
r et la mission de proclamer que cette angoisse a
été
surmontée, une fois pour toutes, par la résurrection de Jésus-Christ.
435
et la résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’
est
pas là une expérience ! Ou plutôt, les sentiments que nous éprouvons
436
Par le Baptême et la Communion dans la foi, tout
est
fait, — le salut est donné. Mais nous avons alors à dire et à prêcher
437
Communion dans la foi, tout est fait, — le salut
est
donné. Mais nous avons alors à dire et à prêcher ce que sont ce Baptê
438
Mais nous avons alors à dire et à prêcher ce que
sont
ce Baptême et cette Cène. Certes, ces paroles nous condamnent dans la
439
toute « crainte et tremblement ». Mais elles n’en
sont
pas moins, comme le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la fo
440
’événement central de notre vie chrétienne. Elles
sont
, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en Christ — dé
441
ècles de tradition universelle — dont quinze nous
sont
communs d’ailleurs avec l’Église romaine — à quatre siècles d’une tra
442
ises ont subi de telles persécutions qu’elles ont
été
quasi anéanties durant la moitié de ce temps. Ne serait-il pas plus c
443
quasi anéanties durant la moitié de ce temps. Ne
serait
-il pas plus conforme à la probité historique et plus fécond pour la t
444
on verrait mieux alors, que l’opposition réelle n’
est
pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’entreprise des Pères de Ju
445
tre23. L’on verrait mieux que l’opposition réelle
est
entre la conception « évangélique » et la conception papale ; entre l
446
e la divergence : la Réforme prêche que le Christ
est
le chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui est son corp
447
absolu, souverainement adorable, de l’Église qui
est
son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition et le pape détie
448
t « le secret du Christ » lui-même. (L’expression
est
de Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra probablement q
449
ée, on me répondra probablement que mon antithèse
est
forcée et que mes définitions de la position catholique ne sont pas f
450
que mes définitions de la position catholique ne
sont
pas formulées en termes catholiques. Je comprends parfaitement à quel
451
eux-mêmes vis-à-vis de leurs grands docteurs, on
est
obligé de constater que cette objection ne porte guère. En effet, « l
452
ion24. Or, si je cite une formule d’Augustin, qui
est
un grand saint, on me répond que cette formule lui est tout à fait pe
453
n grand saint, on me répond que cette formule lui
est
tout à fait personnelle, et l’on m’oppose une thèse thomiste ; laquel
454
e, et l’on m’oppose une thèse thomiste ; laquelle
est
, à son tour, contestée par un Newman ou un Laberthonnière, dans des l
455
e résultats, sans commentaires ni justifications.
Serait
-ce là le langage orthodoxe que je cherche ? Il est souvent contraire
456
it-ce là le langage orthodoxe que je cherche ? Il
est
souvent contraire aux écrits d’Augustin ou de Thomas d’Aquin25, seuls
457
r que tout cela, même simplifié dans mon exemple,
est
bien complexe, bien contradictoire, et sous une apparence de précisio
458
giles et les écrits apostoliques. Mais mon propos
est
ici simplement de répondre à l’objection de nos frères romanisés. Si
459
mules par lesquelles je résume leurs croyances ne
sont
pas « à la lettre » catholiques, je dis : 1° que cela tient à ce que
460
dis : 1° que cela tient à ce que cette « lettre »
est
, pour nous tout au moins, pratiquement insaisissable ; 2° que cette «
461
le copie des formules élaborées par les conciles,
est
bien forcé de parler un langage personnel, dont il sera toujours poss
462
ien forcé de parler un langage personnel, dont il
sera
toujours possible d’affirmer qu’il n’est pas littéralement « catholiq
463
dont il sera toujours possible d’affirmer qu’il n’
est
pas littéralement « catholique » (même s’il a reçu l’imprimatur !) ;
464
» (même s’il a reçu l’imprimatur !) ; 3° que ce n’
est
pas la lettre et la formulation des dogmes qui m’importent, mais la m
465
accorde en fait, mais l’opinion commune qu’elles
sont
censées enregistrer. Cette opinion commune, je suis certain de la tra
466
nt censées enregistrer. Cette opinion commune, je
suis
certain de la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique
467
e catholique, en tant que tel, croit que l’Église
est
au-dessus de l’Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de
468
barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui ne
sont
pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’interpréte
469
préter, voire de le contredire dans sa lettre. Je
suis
certain de ne pas forcer le moins du monde l’antithèse lorsque j’affi
470
thèse lorsque j’affirme que cette opinion commune
est
un négatif absolu des positions fondamentales de la Réforme. Voilà l’
471
erpétuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie
est
de combler tant bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent l’ét
472
es acquis, par les souffrances du Sauveur : elles
seraient
au contraire tout imparfaites si la raison des scolastiques, éclairée
473
méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’
est
, à vrai dire, qu’une transition, un terme transitif insinué entre des
474
’on croit sérieusement que le sacrifice du Christ
est
éternellement suffisant, on ne cherche pas d’autres moyens de surmont
475
lle. On craint au contraire que tout autre moyen,
fût
-il « déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne
476
aire, de cette foi au seul moyen de salut qui ait
été
donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire, de l’analogia entis
477
relier rationnellement ce que le péché a séparé.
Est
-ce que je me trompe grossièrement ? Est-ce que la question n’existe p
478
a séparé. Est-ce que je me trompe grossièrement ?
Est
-ce que la question n’existe pas, ou n’a pas d’importance aux yeux des
479
u n’a pas d’importance aux yeux des catholiques ?
Est
-ce qu’ils se la posent parfois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur a
480
atholiques ? Est-ce qu’ils se la posent parfois ?
Est
-ce qu’ils comprennent que leur attitude la pose ? Si mes reproches le
481
nt essentiellement à son institution, ce qui doit
être
dispensé diversement, selon les temps et les conjonctures différentes
482
Étonnez-vous donc aussi de ce que la Cène sacrée
est
séparée du souper commun ! Mais plutôt ne vous étonnez jamais de ce q
483
il me répondit simplement : « Bossuet ne saurait
être
tenu pour un Père de l’Église que par un académicien ! » Boutade, en
484
Et si Bossuet n’a pas déformé la vérité, pourquoi
serait
-on gêné par sa franchise ? Il ne dit rien dans ce que je cite que le
485
e pays de France dont on ne peut nier que Bossuet
soit
l’un des classiques préférés29. ⁂ Une fois définie la valeur de cette
486
ous rassurer sur un texte qui nous inquiète, nous
sommes
en droit de poursuivre l’examen des « réflexes catholiques » que ce t
487
x hommes à distinguer par leur propre sens ce qui
était
la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réf
488
la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’
était
pas ? » La Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Dieu seul con
489
et Calvin, répond : non, Dieu seul connaît ce qui
est
de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il
490
Saint-Esprit, grâce auquel l’Écriture nous parle.
Serions
-nous donc d’accord ? Lisons plus loin : « Le Sauveur n’a-t-il pas vou
491
[aux apôtres] qu’il leur laissait son Église pour
être
une fidèle interprète de ses volontés, et une sûre dispensatrice de s
492
pensatrice de ses sacrements ? » Décidément, nous
sommes
d’accord. L’Église véritable est bien cela pour nous aussi. Nous ajou
493
idément, nous sommes d’accord. L’Église véritable
est
bien cela pour nous aussi. Nous ajouterons une simple précision : ell
494
ussi. Nous ajouterons une simple précision : elle
est
la « sûre dispensatrice des sacrements » dans la mesure exacte où ell
495
sus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’
est
de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et pa
496
je l’écrivais, son grand pouvoir. » Les positions
sont
nettes maintenant. Examinons alors l’origine du secret que l’Église,
497
voulu faire le contraire de ce qu’il a fait.) Qu’
est
-ce donc que cette tradition de tous les siècles ? C’est, nous répond
498
tre source » de la Révélation, la première source
étant
la Bible (fons revelationis alter est traditio ecclesiastica). Nous l
499
re source étant la Bible (fons revelationis alter
est
traditio ecclesiastica). Nous la trouvons définie tout d’abord par le
500
tout d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme
étant
la fidem definitam a sanctis Patribus qui in Nicaea cum spiritu sanct
501
l. de Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà qui
est
clair et sans mystère : la tradition, ce sont des textes. On peut les
502
qui est clair et sans mystère : la tradition, ce
sont
des textes. On peut les lire, si l’on sait le latin, réunis et classé
503
ou le témoignage intérieur du Saint-Esprit, qu’il
sera
bien incapable de différencier de sa nature à lui, de son époque et d
504
formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’
être
abandonnés à la seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’accord
505
llaye à Notre-Dame — on oublie simplement qu’elle
est
notre critère, ce « vis-à-vis » de l’Église dont parle Barth, et auqu
506
dèle. Cette méconnaissance profonde de la Réforme
est
la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée co
507
ynodus a Spiritu sancto… edocta… declarat. » Cela
est
clair encore : l’autorité des conciles se fonde sur l’inspiration du
508
piration du Saint-Esprit. Comment ce Saint-Esprit
sera-t
-il contrôlé, si j’ose dire, et « différencié de la nature » des préla
509
Bible ? En principe, oui. Mais le principe a beau
être
affirmé en droit, il est en fait négligé, et à tel point négligé qu’i
510
Mais le principe a beau être affirmé en droit, il
est
en fait négligé, et à tel point négligé qu’il n’y aura pas grand-chos
511
. Scripturae) en déclarant que l’Écriture ne peut
être
interprétée que selon l’Église, et en particulier selon les décisions
512
les décisions du concile de Trente. La tradition
est
ainsi substituée à l’Écriture comme critère des inspirations de l’Esp
513
irations de l’Esprit saint. Mais la tradition, ce
sont
les conciles. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne sauraient être, en
514
es. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne sauraient
être
, en bonne logique, ses juges. Il faut donc admettre ou bien que les c
515
s. Il faut donc admettre ou bien que les conciles
sont
le seul critère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint est le seul
516
critère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint
est
le seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative
517
ité, la question que pose la page de Bossuet ce n’
est
pas seulement la question capitale de la Cène, c’est toute la questio
518
ion que Bossuet loue l’Église d’avoir exécutée, n’
est
donc pas contenue dans l’Écriture. Il faudra la chercher alors dans l
519
on. Nous avons vu que, pratiquement, la tradition
est
index sui et falsi. On se demande alors sur quelle base « objective »
520
e » ou « subjective » les docteurs catholiques se
sont
fondés pour opposer à la tradition de leur temps (qui était encore le
521
és pour opposer à la tradition de leur temps (qui
était
encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel (le prêtre seul peut e
522
adition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’
est
-il pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de tant d’autres
523
candale de cette innovation (et de tant d’autres)
serait
-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne l’était en 1569 ? La t
524
-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne l’
était
en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’ancie
525
le temps, qu’il ne l’était en 1569 ? La tradition
serait
-elle une sorte de promotion « à l’ancienneté » des erreurs les plus m
526
impliste. Elle manque certainement d’« onction ».
Est
-ce assez pour qu’on l’écarte ? Ne se pose-t-elle jamais aux catholiqu
527
: la Révélation évangélique éclairée par l’Esprit
est
-elle vraiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter, la garantir,
528
l danger que la Parole ne parle pas, que l’Esprit
soit
mal entendu, c’est-à-dire que la foi défaille. Mais quelle cohérence
529
nse, mais une réponse certaine, une réponse qui n’
est
pas nôtre : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il
530
eusement, si vous croyez à cette autre parole qui
est
comme un commentaire de la première : « Ma grâce te suffit »33, vous
531
ouvez le sens de la vraie tradition : celle qui n’
est
pas une « autre source », un vain renfort humain, mais la suite des t
532
endus par l’Église historique à son chef, qui lui
fut
révélé dans l’Écriture, et non ailleurs. Il reste à dire ceci : Et no
533
t que les catholiques un jour peuvent le croire ?
Sommes
-nous déjà prêts pour cette unité ? 22. Je ne veux envisager que la
534
appelassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète
est
l’auteur des plus monumentales âneries qui aient jamais été proférées
535
ur des plus monumentales âneries qui aient jamais
été
proférées sur la réforme luthérienne. Nous ne croyons pas, dans son c
536
rité » des dogmes ! Hegel, et Spinoza, et Marx ne
sont
-ils pas plus « cohérents » que toute dogmatique ? Comme cela ressembl
537
feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y
être
parvenu ne prouverait-il pas simplement qu’il ignore la nature du feu
538
pour interdire la communion sous les deux espèces
est
celle-ci : Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon s
539
ce anathème celui qui dirait que l’Église n’a pas
été
amenée par des raisons justes (iustis causis et rationibus) à cette d
540
icles récents de chroniqueurs catholiques, qui ne
sont
nullement de l’Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro cit., p. 4
541
s de Dieu... De même — personne ne connaît ce qui
est
en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit
542
— personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’
est
l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le
543
bien à ce trait : le « développement du dogme » n’
est
en fait qu’une stratification de refus, de défenses contre les hérési
544
ns Denzinger ce dogme : « brûler les hérétiques n’
est
pas contraire au Saint-Esprit ». C’est simplement la condamnation de
545
l’article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’
est
pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de la grâce, l’acte libr