1
b Il existe — hic et nunc — un certain nombre
de
choses à dire, un certain ordre de vérités qu’il n’est plus possible
2
certain nombre de choses à dire, un certain ordre
de
vérités qu’il n’est plus possible de taire. Mais c’est en vain que no
3
ertain ordre de vérités qu’il n’est plus possible
de
taire. Mais c’est en vain que nous cherchons autour de nous leur lien
4
Pareille constatation ne peut nous signifier rien
d’
autre qu’une invitation pressante à créer ce lien et ce lieu : ce lieu
5
on pressante à créer ce lien et ce lieu : ce lieu
de
témoignage où puissent être dites avec tout le sérieux, toute l’ironi
6
eu de témoignage où puissent être dites avec tout
le
sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles
7
ù puissent être dites avec tout le sérieux, toute
l’
ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles imposent, des vér
8
dites avec tout le sérieux, toute l’ironie, toute
la
décence, toute la violence qu’elles imposent, des vérités actuelles,
9
sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute
la
violence qu’elles imposent, des vérités actuelles, personnelles, dang
10
à nous-mêmes, d’abord ; à tous ceux qui voudront
les
entendre ; à ceux auxquels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné
11
uxquels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné
de
les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance.
12
uels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné de
les
comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance. ⁂ E
13
a donné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire
de
les réaliser en obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse qui s’é
14
onné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de
les
réaliser en obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse qui s’épuis
15
et se disqualifie dans ses efforts pour concilier
la
révélation et la psychologie, pour réfuter par des raisons humaines c
16
dans ses efforts pour concilier la révélation et
la
psychologie, pour réfuter par des raisons humaines ces démons que seu
17
ter par des raisons humaines ces démons que seule
la
prière peut délivrer d’eux-mêmes ; en face d’une pensée religieuse qu
18
ines ces démons que seule la prière peut délivrer
d’
eux-mêmes ; en face d’une pensée religieuse qui, pour tout dire, trahi
19
religieuse qui, pour tout dire, trahit sa mission
de
scandale, et tente lâchement de réduire le divin au « surhumain » (c’
20
trahit sa mission de scandale, et tente lâchement
de
réduire le divin au « surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »),
21
ission de scandale, et tente lâchement de réduire
le
divin au « surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »), le transcen
22
« surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »),
le
transcendant au temporel, il y a lieu et ordre d’attester que nous n’
23
le transcendant au temporel, il y a lieu et ordre
d’
attester que nous n’avons rien mérité, sinon la colère de Dieu. En fac
24
re d’attester que nous n’avons rien mérité, sinon
la
colère de Dieu. En face de morales de plus en plus débilitantes, asse
25
ter que nous n’avons rien mérité, sinon la colère
de
Dieu. En face de morales de plus en plus débilitantes, asservies à la
26
morales de plus en plus débilitantes, asservies à
la
classe, à la race, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’a
27
us en plus débilitantes, asservies à la classe, à
la
race, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester la sc
28
ilitantes, asservies à la classe, à la race, et à
la
lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester la scandaleuse doct
29
e, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre
d’
attester la scandaleuse doctrine du « salut de grâce et bonté pure »,
30
lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester
la
scandaleuse doctrine du « salut de grâce et bonté pure », du salut pa
31
dre d’attester la scandaleuse doctrine du « salut
de
grâce et bonté pure », du salut par la foi, par l’abandon aux mains d
32
du « salut de grâce et bonté pure », du salut par
la
foi, par l’abandon aux mains du Dieu vivant. En face de philosophes q
33
e grâce et bonté pure », du salut par la foi, par
l’
abandon aux mains du Dieu vivant. En face de philosophes qui se moquen
34
es hommes et ne voient même pas qu’ils n’ont plus
de
réponses à offrir à leurs perpétuelles et urgentes questions ; en fac
35
urgentes questions ; en face de philosophies qui
de
Descartes à Kant, ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de
36
face de philosophies qui de Descartes à Kant, ou
de
Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant l’
37
, ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver
de
l’angoisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence
38
u de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de
l’
angoisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence et
39
cru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant
l’
être humain sur soi-même, sur l’intelligence et la volonté supposées n
40
goisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur
l’
intelligence et la volonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre
41
l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence et
la
volonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre d’attester avec l
42
lonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre
d’
attester avec l’un des prophètes de ce temps, que la raison d’un homme
43
lieu et ordre d’attester avec l’un des prophètes
de
ce temps, que la raison d’un homme n’est pas sa raison d’être : « Cog
44
attester avec l’un des prophètes de ce temps, que
la
raison d’un homme n’est pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. »
45
vec l’un des prophètes de ce temps, que la raison
d’
un homme n’est pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. » (Je suis
46
mps, que la raison d’un homme n’est pas sa raison
d’
être : « Cogitor, ergo sum. » (Je suis pensé…). En face d’une civilisa
47
lus soumise à ce dieu imbécile qu’elle honore sur
les
« places » et qui s’appelle Production, il y a lieu et ordre d’attest
48
et qui s’appelle Production, il y a lieu et ordre
d’
attester qu’« une seule chose est nécessaire ». Et qu’heureux sont les
49
seule chose est nécessaire ». Et qu’heureux sont
les
pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’est pas d’imposer des idées, un syst
50
sont les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’est pas
d’
imposer des idées, un système nouveau, plus ou moins cohérent. Ce sera
51
veau, plus ou moins cohérent. Ce serait alimenter
de
nouvelles discussions, exciter des oppositions stériles, purement int
52
s positions que, peut-être, ils étaient bien près
d’
abandonner. Il nous est indifférent, en principe, de nous opposer à te
53
abandonner. Il nous est indifférent, en principe,
de
nous opposer à telles idées courantes, ou de confirmer telles autres.
54
ipe, de nous opposer à telles idées courantes, ou
de
confirmer telles autres. Car notre opposition ne prendra jamais son p
55
Car notre opposition ne prendra jamais son point
de
départ dans ces idées mêmes, mais bien dans une réalité qui les domin
56
s ces idées mêmes, mais bien dans une réalité qui
les
domine et qui les juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout, apr
57
mais bien dans une réalité qui les domine et qui
les
juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout, après tout, il ne peu
58
es. Avant tout, après tout, il ne peut s’agir que
d’
une chose : témoigner, aussi fortement que possible, d’une vérité dont
59
chose : témoigner, aussi fortement que possible,
d’
une vérité dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence mê
60
ue possible, d’une vérité dont nous ne sommes pas
les
auteurs, mais dont l’essence même implique notre effort pour la réali
61
té dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont
l’
essence même implique notre effort pour la réaliser. Vérité donc essen
62
is dont l’essence même implique notre effort pour
la
réaliser. Vérité donc essentiellement concrète, vérité qui ne peut s’
63
comme un ordre, personnellement adressé à chacun
de
nous. Vérité actuelle aux deux sens de ce mot, qui sont acte et prése
64
é à chacun de nous. Vérité actuelle aux deux sens
de
ce mot, qui sont acte et présence. Et certes notre activité serait i
65
re activité serait injustifiable si nous tentions
de
la justifier par des arguments, au lieu d’entrer sans plus tarder en
66
activité serait injustifiable si nous tentions de
la
justifier par des arguments, au lieu d’entrer sans plus tarder en obé
67
es hommes. Ceci n’est rien, en vérité, qu’un acte
de
soumission et d’espérance, car ce n’est pas aux hommes que nous dison
68
’est rien, en vérité, qu’un acte de soumission et
d’
espérance, car ce n’est pas aux hommes que nous disons : nous voici.
69
e nous disons : nous voici. a. Rougemont Denis
de
, « Hic et nunc », Hic et Nunc, Paris, novembre 1932, p. 1-3. b. Text
70
Principe
d’
une politique du pessimisme actif (novembre 1932)c …que nous faison
71
isons du paradoxe ? Non. Dieu nous est paradoxal.
Le
paradoxe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque
72
e ? Non. Dieu nous est paradoxal. Le paradoxe est
la
réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve de
73
l. Le paradoxe est la réalité, ou plus exactement
le
paradoxe est la marque et la preuve de toute réalité en tant que sais
74
st la réalité, ou plus exactement le paradoxe est
la
marque et la preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue, c’e
75
, ou plus exactement le paradoxe est la marque et
la
preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue, c’est-à-dire ass
76
exactement le paradoxe est la marque et la preuve
de
toute réalité en tant que saisie et vécue, c’est-à-dire assumée par l
77
ant que saisie et vécue, c’est-à-dire assumée par
l’
homme. Sortir du paradoxe pour s’évader dans une synthèse quelconque,
78
tionaliste, catholique, ou marxiste, c’est sortir
de
la réalité même. Car la réalité est précisément ce qui nous met en re
79
naliste, catholique, ou marxiste, c’est sortir de
la
réalité même. Car la réalité est précisément ce qui nous met en relat
80
ou marxiste, c’est sortir de la réalité même. Car
la
réalité est précisément ce qui nous met en relation personnelle et im
81
ation personnelle et immédiate avec Dieu : et que
la
relation d’un être déchu avec son Créateur ne puisse être que paradox
82
nelle et immédiate avec Dieu : et que la relation
d’
un être déchu avec son Créateur ne puisse être que paradoxale, cela es
83
ur ne puisse être que paradoxale, cela est clair,
d’
une clarté proprement aveuglante et même insupportable, si nous n’avio
84
veuglante et même insupportable, si nous n’avions
le
Christ, seul médiateur et seul espoir, seulement accessible au plus p
85
lement accessible au plus profond du désespoir et
de
la nuit, par la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la d
86
ent accessible au plus profond du désespoir et de
la
nuit, par la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la déma
87
e au plus profond du désespoir et de la nuit, par
la
foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la démarche paradoxa
88
foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est
la
démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne : elle rej
89
elle est la démarche paradoxale, « dialectique »,
de
la vie chrétienne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seu
90
e est la démarche paradoxale, « dialectique », de
la
vie chrétienne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul e
91
enne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas
le
seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas la seule promesse : es
92
le seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas
la
seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naît au cœ
93
serait pas la seule promesse : espoir et promesse
de
la foi, — et la foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en
94
ait pas la seule promesse : espoir et promesse de
la
foi, — et la foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en ve
95
ule promesse : espoir et promesse de la foi, — et
la
foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en vertu du même o
96
d’autre part, en vertu du même ordre des choses,
la
dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le se
97
rétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas
le
seul désespoir réel : celui qui dévaste la nature humaine jusqu’à ces
98
it pas le seul désespoir réel : celui qui dévaste
la
nature humaine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’attend l’espoir
99
ture humaine jusqu’à ces profondeurs dernières où
l’
attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de
100
ine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’attend
l’
espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contra
101
ofondeurs dernières où l’attend l’espoir éclatant
de
la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’«
102
ndeurs dernières où l’attend l’espoir éclatant de
la
révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« ago
103
s où l’attend l’espoir éclatant de la révélation.
La
Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au c
104
ù l’attend l’espoir éclatant de la révélation. La
Croix
, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au centre
105
clatant de la révélation. La Croix, signe éternel
de
la contradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien,
106
tant de la révélation. La Croix, signe éternel de
la
contradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien, pa
107
n. La Croix, signe éternel de la contradiction et
de
l’« agonie », est au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le s
108
La Croix, signe éternel de la contradiction et de
l’
« agonie », est au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le sign
109
st au centre du monde chrétien, parce qu’elle est
le
signe même de notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-chré
110
u monde chrétien, parce qu’elle est le signe même
de
notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-chrétien », nous e
111
e même de notre condition. Et lorsque nous disons
le
« monde-chrétien », nous exprimons par ces deux mots l’antinomie hors
112
onde-chrétien », nous exprimons par ces deux mots
l’
antinomie hors de laquelle toute méditation constructive reste vaine,
113
ique qui ne prend pas au sérieux ce qu’impliquent
les
deux termes de l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antich
114
d pas au sérieux ce qu’impliquent les deux termes
de
l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antichrétienne en son
115
as au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de
l’
antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antichrétienne en son pr
116
les deux termes de l’antinomie, ou qui cherche à
la
supprimer, est antichrétienne en son principe. Ainsi se trouvent défi
117
ienne en son principe. Ainsi se trouvent définies
les
trois hérésies politiques que nous avons à dénoncer. 1° L’hérésie pes
118
hérésies politiques que nous avons à dénoncer. 1°
L’
hérésie pessimiste abandonne à lui-même un monde qui ne saurait nous o
119
ne à lui-même un monde qui ne saurait nous offrir
de
salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde
120
ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’est
de
salut qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individual
121
s offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en
la
foi, qui transcende le monde. Principe de l’individualisme anarchique
122
qu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende
le
monde. Principe de l’individualisme anarchique ; point de vue qui ren
123
t qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe
de
l’individualisme anarchique ; point de vue qui rend absurde le fait m
124
u’en la foi, qui transcende le monde. Principe de
l’
individualisme anarchique ; point de vue qui rend absurde le fait même
125
alisme anarchique ; point de vue qui rend absurde
le
fait même d’être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’
126
ique ; point de vue qui rend absurde le fait même
d’
être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’hérésie optim
127
rend absurde le fait même d’être né, c’est-à-dire
d’
avoir été « mis au monde ». 2° L’hérésie optimiste constate au contrai
128
né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2°
L’
hérésie optimiste constate au contraire que « nous sommes au monde pou
129
se souvient que nous devons travailler à établir
le
Royaume sur la terre, mais elle oublie que cela nous est à jamais imp
130
e nous devons travailler à établir le Royaume sur
la
terre, mais elle oublie que cela nous est à jamais impossible. C’est
131
blie que cela nous est à jamais impossible. C’est
le
principe de cet activisme que les Européens trouvent commode de nomme
132
a nous est à jamais impossible. C’est le principe
de
cet activisme que les Européens trouvent commode de nommer « américai
133
mpossible. C’est le principe de cet activisme que
les
Européens trouvent commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de l
134
cet activisme que les Européens trouvent commode
de
nommer « américain ». 3° L’hérésie de la synthèse est inhérente à tou
135
éens trouvent commode de nommer « américain ». 3°
L’
hérésie de la synthèse est inhérente à tout système rationaliste du mo
136
ent commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie
de
la synthèse est inhérente à tout système rationaliste du monde, soit
137
commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de
la
synthèse est inhérente à tout système rationaliste du monde, soit qu’
138
rationaliste du monde, soit qu’il prétende, comme
le
système romain, enfermer les antinomies dans un cadre hiérarchique qu
139
qu’il prétende, comme le système romain, enfermer
les
antinomies dans un cadre hiérarchique qui préserve l’homme du désespo
140
ntinomies dans un cadre hiérarchique qui préserve
l’
homme du désespoir et lui fournisse un équilibre durable, dont le péch
141
spoir et lui fournisse un équilibre durable, dont
le
péché forme sans doute l’une des composantes ; soit qu’il refuse comm
142
e l’une des composantes ; soit qu’il refuse comme
le
marxisme l’antinomie centrale de notre condition, et que, enfermant l
143
composantes ; soit qu’il refuse comme le marxisme
l’
antinomie centrale de notre condition, et que, enfermant les conflits
144
’il refuse comme le marxisme l’antinomie centrale
de
notre condition, et que, enfermant les conflits purement humains dans
145
ie centrale de notre condition, et que, enfermant
les
conflits purement humains dans le jeu de synthèses successives, il ac
146
que, enfermant les conflits purement humains dans
le
jeu de synthèses successives, il achemine l’espèce vers un équilibre
147
fermant les conflits purement humains dans le jeu
de
synthèses successives, il achemine l’espèce vers un équilibre final,
148
dans le jeu de synthèses successives, il achemine
l’
espèce vers un équilibre final, réplique morne et désespérée du millen
149
tantiel » qu’il nous rende à leur tour intenables
les
dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « pr
150
rende à leur tour intenables les dernières ruses
de
la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « protestantisme ». Les
151
nde à leur tour intenables les dernières ruses de
la
sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « protestantisme ». Les un
152
les les dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut
les
entendre parler du « protestantisme ». Les uns l’accusent de fomenter
153
l faut les entendre parler du « protestantisme ».
Les
uns l’accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres —
154
es entendre parler du « protestantisme ». Les uns
l’
accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres — ou parf
155
parler du « protestantisme ». Les uns l’accusent
de
fomenter une anarchie individualiste, les autres — ou parfois les mêm
156
accusent de fomenter une anarchie individualiste,
les
autres — ou parfois les mêmes — d’avoir sécrété la mystique du capita
157
anarchie individualiste, les autres — ou parfois
les
mêmes — d’avoir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns
158
dividualiste, les autres — ou parfois les mêmes —
d’
avoir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns l’accusent
159
s autres — ou parfois les mêmes — d’avoir sécrété
la
mystique du capitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer le mo
160
oir sécrété la mystique du capitalisme américain.
Les
uns l’accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois l
161
été la mystique du capitalisme américain. Les uns
l’
accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les même
162
ique du capitalisme américain. Les uns l’accusent
de
livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de voul
163
pitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer
le
monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder
164
. Les uns l’accusent de livrer le monde au Malin,
les
autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder dans ce monde un Ro
165
livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois
les
mêmes — de vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu qui pour c
166
nde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes —
de
vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu qui pour capitale, pl
167
êmes — de vouloir fonder dans ce monde un Royaume
de
Dieu qui pour capitale, plutôt que Genève, choisirait Détroit. Il s’a
168
utôt que Genève, choisirait Détroit. Il s’agirait
de
s’entendre ; mais pour cela il faudrait tout d’abord connaître la pos
169
mais pour cela il faudrait tout d’abord connaître
la
position du calvinisme dialectique en face de l’action humaine. Posit
170
la position du calvinisme dialectique en face de
l’
action humaine. Position, marquons-le tout de suite, intenable in abst
171
e en face de l’action humaine. Position, marquons-
le
tout de suite, intenable in abstracto, intenable en logique rationali
172
, intenable en logique rationaliste, comme toutes
les
positions existentielles, qu’ici nous défendrons ; intenable comme le
173
tielles, qu’ici nous défendrons ; intenable comme
le
fait chrétien lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la fo
174
chrétien lui-même, — s’il n’est pas attesté dans
l’
acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon
175
en lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte
de
la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’exerc
176
lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de
la
foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’exercice
177
s l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que
l’
effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire de l’âme, son actualisatio
178
st-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon
l’
exercice nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’être de s
179
que l’effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire
de
l’âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mai
180
l’effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire de
l’
âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mais l
181
’exercice nécessaire de l’âme, son actualisation,
la
raison d’être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de
182
nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison
d’
être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effor
183
ire de l’âme, son actualisation, la raison d’être
de
son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effort ne no
184
ion, la raison d’être de son incorporation ; mais
les
résultats terrestres de cet effort ne nous mériteront jamais le Pardo
185
son incorporation ; mais les résultats terrestres
de
cet effort ne nous mériteront jamais le Pardon ; ils mériteront tout
186
errestres de cet effort ne nous mériteront jamais
le
Pardon ; ils mériteront tout au plus d’être eux-mêmes pardonnés. Ce q
187
nt jamais le Pardon ; ils mériteront tout au plus
d’
être eux-mêmes pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est la foi.
188
us d’être eux-mêmes pardonnés. Ce qui nous assure
le
Pardon, c’est la foi. Agissez donc, mais votre action ne sert de rien
189
es pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est
la
foi. Agissez donc, mais votre action ne sert de rien. L’hérésie pessi
190
t la foi. Agissez donc, mais votre action ne sert
de
rien. L’hérésie pessimiste et l’hérésie optimiste ainsi renvoyées dos
191
Agissez donc, mais votre action ne sert de rien.
L’
hérésie pessimiste et l’hérésie optimiste ainsi renvoyées dos à dos, n
192
e action ne sert de rien. L’hérésie pessimiste et
l’
hérésie optimiste ainsi renvoyées dos à dos, nous voici maintenant en
193
s dos à dos, nous voici maintenant en présence de
l’
accusation plus subtile des partisans de la synthèse. Comment des gens
194
ésence de l’accusation plus subtile des partisans
de
la synthèse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther,
195
nce de l’accusation plus subtile des partisans de
la
synthèse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther, c’e
196
de la synthèse. Comment des gens qui se réclament
de
Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus des mérites h
197
èse. Comment des gens qui se réclament de Calvin,
de
Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus des mérites humains, pou
198
i se réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire
de
contempteurs absolus des mérites humains, pourraient-ils, s’ils prenn
199
rticiper à un effort politique quelconque ? Ayons
le
courage de l’affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour
200
un effort politique quelconque ? Ayons le courage
de
l’affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour ceux qui n
201
effort politique quelconque ? Ayons le courage de
l’
affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour ceux qui ne s
202
e ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’est pas
de
réponse à cette question pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que
203
tion pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que
la
foi. Si l’on entend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’en
204
eux qui ne savent pas ce que c’est que la foi. Si
l’
on entend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’ensemble des
205
que la foi. Si l’on entend par vie non seulement
la
vie naturelle, mais l’ensemble des relations humaines, la foi est ce
206
tend par vie non seulement la vie naturelle, mais
l’
ensemble des relations humaines, la foi est ce qui rend la vie impossi
207
aturelle, mais l’ensemble des relations humaines,
la
foi est ce qui rend la vie impossible (par ses exigences absolues), t
208
le des relations humaines, la foi est ce qui rend
la
vie impossible (par ses exigences absolues), tandis qu’au contraire l
209
r ses exigences absolues), tandis qu’au contraire
la
politique est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plu
210
bsolues), tandis qu’au contraire la politique est
l’
art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité
211
s), tandis qu’au contraire la politique est l’art
d’
accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de ré
212
’au contraire la politique est l’art d’accommoder
les
relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La
213
litique est l’art d’accommoder les relations dans
le
sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un a
214
est l’art d’accommoder les relations dans le sens
de
la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de sy
215
l’art d’accommoder les relations dans le sens de
la
plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de synth
216
relations dans le sens de la plus grande facilité
de
réalisation. La politique est un art de synthèses pratiques ; son off
217
e sens de la plus grande facilité de réalisation.
La
politique est un art de synthèses pratiques ; son office est de résou
218
facilité de réalisation. La politique est un art
de
synthèses pratiques ; son office est de résoudre dans la mesure de l’
219
st un art de synthèses pratiques ; son office est
de
résoudre dans la mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mais l
220
hèses pratiques ; son office est de résoudre dans
la
mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souve
221
iques ; son office est de résoudre dans la mesure
de
l’utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souvent, ne peu
222
es ; son office est de résoudre dans la mesure de
l’
utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souvent, ne peut q
223
esure de l’utile des difficultés naturelles. Mais
la
foi, bien souvent, ne peut qu’aiguiser ces oppositions naturelles ; b
224
urelles ; bien plus, elle crée des conflits là où
l’
homme naturel n’en pouvait distinguer ; et surtout elle impose un choi
225
un choix d’ailleurs humainement impossible, là où
l’
homme naturel s’abandonnait en paix à ses déterminations physiques et
226
s physiques et morales. Doit-on conclure au refus
de
toute activité politique ? Ce serait admettre que les deux termes de
227
toute activité politique ? Ce serait admettre que
les
deux termes de l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logi
228
olitique ? Ce serait admettre que les deux termes
de
l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droi
229
tique ? Ce serait admettre que les deux termes de
l’
antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit d
230
de l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler.
La
logique n’a le droit de conclure qu’à partir de concepts réduits au m
231
s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a
le
droit de conclure qu’à partir de concepts réduits au même ordre, mais
232
ent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit
de
conclure qu’à partir de concepts réduits au même ordre, mais ce n’est
233
s au même ordre, mais ce n’est pas ici du concept
de
la foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul
234
u même ordre, mais ce n’est pas ici du concept de
la
foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul hom
235
ici du concept de la foi que nous parlons. C’est
de
la foi vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder
236
i du concept de la foi que nous parlons. C’est de
la
foi vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder da
237
i vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable
de
la posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouv
238
ivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de
la
posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouvons
239
foi, nul homme n’est capable de la posséder dans
la
durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouvons en tirer argumen
240
t jamais nous ne pouvons en tirer argument, comme
d’
une force à notre disposition ; elle survient, et c’est alors un ordre
241
un ordre que nous recevons et qui nous meut parmi
les
hommes tels qu’ils sont, — des hommes qui ont besoin d’une politique
242
mes tels qu’ils sont, — des hommes qui ont besoin
d’
une politique pour suppléer à leur faiblesse, qui ont besoin tout auta
243
sse, qui ont besoin tout autant qu’on leur montre
la
vanité d’une chose si nécessaire. Telle est, dans son principe, la se
244
nt besoin tout autant qu’on leur montre la vanité
d’
une chose si nécessaire. Telle est, dans son principe, la seule attitu
245
hose si nécessaire. Telle est, dans son principe,
la
seule attitude politique que puisse adopter le protestant : la politi
246
e, la seule attitude politique que puisse adopter
le
protestant : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l
247
tude politique que puisse adopter le protestant :
la
politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme sans
248
stant : la politique du pessimisme actif, — ou si
l’
on veut de l’activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la
249
politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut
de
l’activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la maxime so
250
litique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de
l’
activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la maxime souve
251
isme sans illusions. Et sa devise n’est autre que
la
maxime souveraine du Taciturne, la maxime calviniste par excellence :
252
’est autre que la maxime souveraine du Taciturne,
la
maxime calviniste par excellence : « Point n’est besoin d’espérer pou
253
calviniste par excellence : « Point n’est besoin
d’
espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Cette abse
254
oint n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni
de
réussir pour persévérer. » Cette absence d’illusions quant à la valeu
255
e, ni de réussir pour persévérer. » Cette absence
d’
illusions quant à la valeur absolue du résultat sinon de l’acte, est e
256
r persévérer. » Cette absence d’illusions quant à
la
valeur absolue du résultat sinon de l’acte, est en même temps le meil
257
sions quant à la valeur absolue du résultat sinon
de
l’acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve
258
ns quant à la valeur absolue du résultat sinon de
l’
acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est
259
ue du résultat sinon de l’acte, est en même temps
le
meilleur ressort de l’action. La preuve est dans tous les livres d’hi
260
de l’acte, est en même temps le meilleur ressort
de
l’action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples
261
l’acte, est en même temps le meilleur ressort de
l’
action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples cal
262
st en même temps le meilleur ressort de l’action.
La
preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples calvinistes o
263
leur ressort de l’action. La preuve est dans tous
les
livres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs
264
t de l’action. La preuve est dans tous les livres
d’
histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs » des temp
265
n. La preuve est dans tous les livres d’histoire.
Les
peuples calvinistes ont été les plus « actifs » des temps modernes. I
266
ivres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été
les
plus « actifs » des temps modernes. Il s’est même produit ceci (corru
267
ptimi pessima) que ceux d’entre eux qui perdaient
la
foi — c’est-à-dire le principe animateur — n’en continuaient pas moin
268
x d’entre eux qui perdaient la foi — c’est-à-dire
le
principe animateur — n’en continuaient pas moins d’agir en vertu du p
269
principe animateur — n’en continuaient pas moins
d’
agir en vertu du principe d’inertie (tout corps en mouvement tend à co
270
ontinuaient pas moins d’agir en vertu du principe
d’
inertie (tout corps en mouvement tend à conserver son mouvement). C’es
271
insi que ces activistes désorientés ont développé
le
capitalisme, symbole même de l’action dépourvue de fins transcendante
272
ientés ont développé le capitalisme, symbole même
de
l’action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceu
273
tés ont développé le capitalisme, symbole même de
l’
action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceux d
274
e capitalisme, symbole même de l’action dépourvue
de
fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceux donc qui rendent le
275
ême de l’action dépourvue de fins transcendantes,
de
l’action optimiste. Ceux donc qui rendent le calvinisme responsable d
276
de l’action dépourvue de fins transcendantes, de
l’
action optimiste. Ceux donc qui rendent le calvinisme responsable du c
277
tes, de l’action optimiste. Ceux donc qui rendent
le
calvinisme responsable du capitalisme commettent une erreur pire que
278
que celle qui consisterait à reprocher à Euclide
d’
avoir permis le développement de l’artillerie moderne et son utilisati
279
consisterait à reprocher à Euclide d’avoir permis
le
développement de l’artillerie moderne et son utilisation criminelle.
280
procher à Euclide d’avoir permis le développement
de
l’artillerie moderne et son utilisation criminelle. ⁂ Mais il existe
281
cher à Euclide d’avoir permis le développement de
l’
artillerie moderne et son utilisation criminelle. ⁂ Mais il existe de
282
ation criminelle. ⁂ Mais il existe des êtres que
l’
attitude du pessimisme actif condamne sans discussion et sans appel. E
283
ssion et sans appel. Et c’est peut-être vis-à-vis
d’
eux seulement que notre politique pourra se fixer un programme : la de
284
ue notre politique pourra se fixer un programme :
la
devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt de mort des idoles. Elle sup
285
olitique pourra se fixer un programme : la devise
de
Guillaume d’Orange est l’arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Di
286
n programme : la devise de Guillaume d’Orange est
l’
arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu
287
mme : la devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt
de
mort des idoles. Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu fait de
288
Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu fait
de
nos désirs d’hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes
289
n Dieu transcendant. Quel dieu fait de nos désirs
d’
hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes un salut qui s
290
nos désirs d’hommes pourrait nous certifier dans
le
fond de nos âmes un salut qui se rit des ultimes efforts et des ultim
291
irs d’hommes pourrait nous certifier dans le fond
de
nos âmes un salut qui se rit des ultimes efforts et des ultimes défai
292
e rit des ultimes efforts et des ultimes défaites
de
notre volonté de vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des divide
293
efforts et des ultimes défaites de notre volonté
de
vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des dividendes ; ils réclam
294
des ultimes défaites de notre volonté de vivre ?
Les
dieux de l’Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi de
295
es défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux
de
l’Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi des sacrifi
296
défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de
l’
Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi des sacrifices
297
des ; ils réclament aussi des sacrifices humains.
Le
dieu-nation respire la bonne odeur d’onze millions de morts sacrifiés
298
si des sacrifices humains. Le dieu-nation respire
la
bonne odeur d’onze millions de morts sacrifiés en quatre ans à sa glo
299
es humains. Le dieu-nation respire la bonne odeur
d’
onze millions de morts sacrifiés en quatre ans à sa gloire. Moins redo
300
ieu-nation respire la bonne odeur d’onze millions
de
morts sacrifiés en quatre ans à sa gloire. Moins redoutable, en appar
301
ans à sa gloire. Moins redoutable, en apparence,
le
dieu-production se contente des macérations de 70 millions de chômeur
302
e, le dieu-production se contente des macérations
de
70 millions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de c
303
uction se contente des macérations de 70 millions
de
chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus.
304
te des macérations de 70 millions de chômeurs, et
de
super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus. En face des ido
305
ions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels
de
blé, de coton et d’obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitu
306
chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé,
de
coton et d’obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitudes poss
307
de super-holocaustes annuels de blé, de coton et
d’
obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitudes possibles : les
308
s idoles, il n’y a que deux attitudes possibles :
les
adorer ou les fracasser. (Il y avait aussi l’attitude cynique — fauss
309
’y a que deux attitudes possibles : les adorer ou
les
fracasser. (Il y avait aussi l’attitude cynique — faussement appelée
310
: les adorer ou les fracasser. (Il y avait aussi
l’
attitude cynique — faussement appelée esthétique, qui consistait à dir
311
mal). — Pauvre type ! Peut-être aurai-je pourtant
la
force d’avoir pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le geno
312
auvre type ! Peut-être aurai-je pourtant la force
d’
avoir pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces
313
eut-être aurai-je pourtant la force d’avoir pitié
de
toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu
314
r pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous
le
genou de ces démons que tu veux ignorer hic et nunc. Peut-être.) Je n
315
e toi, quand tu grinceras des dents sous le genou
de
ces démons que tu veux ignorer hic et nunc. Peut-être.) Je ne veux pa
316
Peut-être.) Je ne veux parler ici que du principe
de
notre politique ; il est bien clair qu’elle condamne, dans la mesure
317
itique ; il est bien clair qu’elle condamne, dans
la
mesure où ces idolâtries sont suspendues à la réussite matérielle ou
318
ans la mesure où ces idolâtries sont suspendues à
la
réussite matérielle ou à des systèmes d’assurances, le capitalisme co
319
endues à la réussite matérielle ou à des systèmes
d’
assurances, le capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes
320
ussite matérielle ou à des systèmes d’assurances,
le
capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes, et toute rév
321
à des systèmes d’assurances, le capitalisme comme
le
stalinisme, tous les nationalismes, et toute révolution qui prétendra
322
urances, le capitalisme comme le stalinisme, tous
les
nationalismes, et toute révolution qui prétendrait fonder notre salut
323
ion terrestre quelle qu’elle soit. Il ne suit pas
de
là, bien au contraire, que nous ne puissions collaborer à aucune révo
324
nous ne puissions collaborer à aucune révolution.
L’
iconoclaste est un type assez pur de révolutionnaire. Nous ne pouvons
325
e révolution. L’iconoclaste est un type assez pur
de
révolutionnaire. Nous ne pouvons être ni conformistes — les ordres de
326
tionnaire. Nous ne pouvons être ni conformistes —
les
ordres de la foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous
327
Nous ne pouvons être ni conformistes — les ordres
de
la foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de
328
s ne pouvons être ni conformistes — les ordres de
la
foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de l’
329
us — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure
de
l’action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qu
330
— ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de
l’
action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui c
331
n’ayant rien qui nous assure de l’action continue
de
la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui condamne cette Égli
332
yant rien qui nous assure de l’action continue de
la
foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui condamne cette Église
333
re de l’action continue de la foi. Je songe ici à
l’
armature catholique, qui condamne cette Église au réformisme modéré, c
334
effort pour durer par des moyens humains, comme à
l’
abri des touches fulgurantes du Saint-Esprit. La politique romaine est
335
à l’abri des touches fulgurantes du Saint-Esprit.
La
politique romaine est la recherche d’une harmonie statique des relati
336
urantes du Saint-Esprit. La politique romaine est
la
recherche d’une harmonie statique des relations humaines, d’un visibl
337
int-Esprit. La politique romaine est la recherche
d’
une harmonie statique des relations humaines, d’un visible « principe
338
e d’une harmonie statique des relations humaines,
d’
un visible « principe d’union » (terme de l’encyclique Quadragesimo an
339
e des relations humaines, d’un visible « principe
d’
union » (terme de l’encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étrange
340
umaines, d’un visible « principe d’union » (terme
de
l’encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étranger au réalisme « t
341
ines, d’un visible « principe d’union » (terme de
l’
encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étranger au réalisme « trag
342
o), tout à fait étranger au réalisme « tragique »
de
l’Évangile, et qui même, dans certains cas extrêmes, nous tient quitt
343
tout à fait étranger au réalisme « tragique » de
l’
Évangile, et qui même, dans certains cas extrêmes, nous tient quitte d
344
me, dans certains cas extrêmes, nous tient quitte
de
la foi. Il ne s’agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, m
345
dans certains cas extrêmes, nous tient quitte de
la
foi. Il ne s’agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, mais
346
t quitte de la foi. Il ne s’agit jamais pour nous
de
rendre cette vie possible, mais tout au plus d’abattre les obstacles
347
s de rendre cette vie possible, mais tout au plus
d’
abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquel
348
e cette vie possible, mais tout au plus d’abattre
les
obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme
349
ible, mais tout au plus d’abattre les obstacles à
la
foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa séc
350
is tout au plus d’abattre les obstacles à la foi,
les
idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa sécurité, et
351
lus d’abattre les obstacles à la foi, les idoles,
les
synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa sécurité, et qui n’ont p
352
la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles
l’
homme cherche sa sécurité, et qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grand
353
les l’homme cherche sa sécurité, et qui n’ont pas
de
vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et de révolution est promis
354
herche sa sécurité, et qui n’ont pas de vérité. ⁂
La
plus grande liberté d’action et de révolution est promise à celui que
355
qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grande liberté
d’
action et de révolution est promise à celui que n’empêtre aucun respec
356
s de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et
de
révolution est promise à celui que n’empêtre aucun respect du résulta
357
isme rétablissant sur un plan supérieur une sorte
de
jeu, ou mieux d’humour, qui se mêle au tragique quotidien comme un ra
358
sur un plan supérieur une sorte de jeu, ou mieux
d’
humour, qui se mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule
359
qui se mêle au tragique quotidien comme un rappel
de
la seule grandeur transcendante. Nous ne sommes pas condamnés au succ
360
se mêle au tragique quotidien comme un rappel de
la
seule grandeur transcendante. Nous ne sommes pas condamnés au succès,
361
e. Nous ne sommes pas condamnés au succès, mais à
l’
obéissance jusqu’à l’absurde et au martyre, à l’« agonie » entre la Pr
362
condamnés au succès, mais à l’obéissance jusqu’à
l’
absurde et au martyre, à l’« agonie » entre la Promesse et le péché, e
363
à l’obéissance jusqu’à l’absurde et au martyre, à
l’
« agonie » entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous
364
u’à l’absurde et au martyre, à l’« agonie » entre
la
Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier
365
t au martyre, à l’« agonie » entre la Promesse et
le
péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier ». Que faire do
366
l’« agonie » entre la Promesse et le péché, entre
la
foi et ce qui nous paraît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’ab
367
e et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît
la
« défier ». Que faire donc ? Briser d’abord les idoles, menaçantes. E
368
ît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’abord
les
idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres de l’esprit. Nous n’avo
369
les idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres
de
l’esprit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur l’avenir. Nous
370
idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres de
l’
esprit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur l’avenir. Nous n’a
371
ux ordres de l’esprit. Nous n’avons pas à prendre
d’
assurances sur l’avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à l’avance p
372
prit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur
l’
avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à l’avance par un programme,
373
sur l’avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à
l’
avance par un programme, si « chrétien » qu’on le veuille. Un certain
374
l’avance par un programme, si « chrétien » qu’on
le
veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à jamais impos
375
« chrétien » qu’on le veuille. Un certain nombre
de
compromissions nous sont à jamais impossibles : et tout le reste est
376
missions nous sont à jamais impossibles : et tout
le
reste est affaire d’obéissance aux ordres imprévisibles et concrets d
377
jamais impossibles : et tout le reste est affaire
d’
obéissance aux ordres imprévisibles et concrets de la Parole. Point de
378
d’obéissance aux ordres imprévisibles et concrets
de
la Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs q
379
béissance aux ordres imprévisibles et concrets de
la
Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs qu’e
380
res imprévisibles et concrets de la Parole. Point
de
« synthèse », point de « consolation » ailleurs qu’en Dieu : notre ac
381
ncrets de la Parole. Point de « synthèse », point
de
« consolation » ailleurs qu’en Dieu : notre action baigne dans l’« an
382
» ailleurs qu’en Dieu : notre action baigne dans
l’
« angoisse de l’espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposa
383
u’en Dieu : notre action baigne dans l’« angoisse
de
l’espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposait dans un in
384
n Dieu : notre action baigne dans l’« angoisse de
l’
espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposait dans un intér
385
naud Dandieu opposait dans un intéressant article
de
la Revue d’Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du
386
d Dandieu opposait dans un intéressant article de
la
Revue d’Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du dé
387
opposait dans un intéressant article de la Revue
d’
Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du désespoir.
388
nt article de la Revue d’Allemagne (oct. 1932), à
la
conception kierkegaardienne du désespoir. Elle ne désigne en réalité
389
oir. Elle ne désigne en réalité qu’un des moments
de
la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de
390
. Elle ne désigne en réalité qu’un des moments de
la
dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de sen
391
u’un des moments de la dialectique du désespoir :
le
moment décisif, l’acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il
392
la dialectique du désespoir : le moment décisif,
l’
acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a la foi. c. Ro
393
u désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a
de
sens, pour nous, que parce qu’il y a la foi. c. Rougemont Denis de,
394
Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a
la
foi. c. Rougemont Denis de, « Principe d’une politique du pessimism
395
que parce qu’il y a la foi. c. Rougemont Denis
de
, « Principe d’une politique du pessimisme actif », Hic et Nunc, Paris
396
l y a la foi. c. Rougemont Denis de, « Principe
d’
une politique du pessimisme actif », Hic et Nunc, Paris, novembre 1932
397
atiques apportez-vous ? On voudrait quelque chose
de
positif… » Nous avons accueilli cette question de la façon dont nous
398
de positif… » Nous avons accueilli cette question
de
la façon dont nous voudrions que toutes les questions que nous posero
399
positif… » Nous avons accueilli cette question de
la
façon dont nous voudrions que toutes les questions que nous poserons
400
estion de la façon dont nous voudrions que toutes
les
questions que nous poserons ici soient accueillies : avec un sérieux
401
respect si peu feints qu’ils n’excluent nullement
la
bonne humeur. Le sérieux ne consistera jamais, pour nous, dans une at
402
ints qu’ils n’excluent nullement la bonne humeur.
Le
sérieux ne consistera jamais, pour nous, dans une attitude d’humilité
403
e consistera jamais, pour nous, dans une attitude
d’
humilité lugubre. Le sérieux et le respect, en présence d’une question
404
pour nous, dans une attitude d’humilité lugubre.
Le
sérieux et le respect, en présence d’une question, c’est tout simplem
405
ns une attitude d’humilité lugubre. Le sérieux et
le
respect, en présence d’une question, c’est tout simplement de se dire
406
en présence d’une question, c’est tout simplement
de
se dire : cette question est justifiée par le fait même qu’elle a sur
407
ent de se dire : cette question est justifiée par
le
fait même qu’elle a surgi à l’occasion de ce que j’écris ; il s’agit,
408
est justifiée par le fait même qu’elle a surgi à
l’
occasion de ce que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de se
409
iée par le fait même qu’elle a surgi à l’occasion
de
ce que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de se rendre comp
410
occasion de ce que j’écris ; il s’agit, avant que
d’
y répondre, de se rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui
411
que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre,
de
se rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Ré
412
agit, avant que d’y répondre, de se rendre compte
de
ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Répondre du tac au tac
413
e compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me
la
pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c’est u
414
r celui qui me la pose. Répondre du tac au tac, à
la
« lettre » de la question, c’est un procédé électoral qui peut être u
415
la pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre »
de
la question, c’est un procédé électoral qui peut être utile à son heu
416
pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de
la
question, c’est un procédé électoral qui peut être utile à son heure,
417
e cherchons pas à avoir raison contre quelqu’un :
l’
esprit de vérité n’est à personne. Bien souvent, parmi nous, on répond
418
ns pas à avoir raison contre quelqu’un : l’esprit
de
vérité n’est à personne. Bien souvent, parmi nous, on répond mal aux
419
tesse sur nos intentions et nos buts, à seule fin
de
« causer un peu ». Qu’on les reconnaisse à ce signe : dès qu’ils comm
420
nos buts, à seule fin de « causer un peu ». Qu’on
les
reconnaisse à ce signe : dès qu’ils commencent à comprendre de quoi i
421
e à ce signe : dès qu’ils commencent à comprendre
de
quoi il s’agit, ils s’écrient : « Je ne comprends plus ! » En réalité
422
lus ! » En réalité, ils nous demandent des thèmes
de
discussion, c’est-à-dire des prétextes à différer toute action « prat
423
roient à leur question, j’entends à ceux qui nous
la
posent parce qu’elle se pose à eux-mêmes. Il n’y a pas de solutions
424
parce qu’elle se pose à eux-mêmes. Il n’y a pas
de
solutions, — il y a des ordres 1. Celui qui veut vraiment agir ne
425
d’abord une force. On peut affirmer sans crainte
d’
erreur une telle maxime : tout l’Évangile la confirme et l’illustre. O
426
mer sans crainte d’erreur une telle maxime : tout
l’
Évangile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, qu
427
ainte d’erreur une telle maxime : tout l’Évangile
la
confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-el
428
une telle maxime : tout l’Évangile la confirme et
l’
illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-elle ? Il se trou
429
: tout l’Évangile la confirme et l’illustre. Or,
la
force, pour le chrétien, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme
430
ile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour
le
chrétien, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesur
431
elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure
de
la donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvons-nous, par
432
e ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de
la
donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvons-nous, par des
433
n’est en mesure de la donner à son frère : c’est
la
foi. Tout au plus pouvons-nous, par des affirmations qui troublent no
434
nt nos habitudes, par des exigences qui révoltent
le
bon sens, faire naître le besoin et la soif d’une telle force. Et voi
435
exigences qui révoltent le bon sens, faire naître
le
besoin et la soif d’une telle force. Et voilà bien la seule acception
436
révoltent le bon sens, faire naître le besoin et
la
soif d’une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne d
437
nt le bon sens, faire naître le besoin et la soif
d’
une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne du mot «
438
esoin et la soif d’une telle force. Et voilà bien
la
seule acception chrétienne du mot « positif ». Pour les uns, « positi
439
ule acception chrétienne du mot « positif ». Pour
les
uns, « positif », c’est ce qui rapporte. Pour les autres, ce qui rass
440
les uns, « positif », c’est ce qui rapporte. Pour
les
autres, ce qui rassure. Pour le chrétien, ce sera tout ce qui trouble
441
i rapporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour
le
chrétien, ce sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les dél
442
e chrétien, ce sera tout ce qui trouble en vérité
les
hommes et les délivre de leurs tourments mesquins et dégradants ; tou
443
sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et
les
délivre de leurs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui les l
444
e qui trouble en vérité les hommes et les délivre
de
leurs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui les libère de le
445
rs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui
les
libère de leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend e
446
s mesquins et dégradants ; tout ce qui les libère
de
leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend enfin respo
447
ants ; tout ce qui les libère de leur férocité ou
de
leur quiétude naturelles, et les rend enfin responsables dans l’obéis
448
leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et
les
rend enfin responsables dans l’obéissance à la seule force nécessaire
449
e naturelles, et les rend enfin responsables dans
l’
obéissance à la seule force nécessaire ; tout ce qui leur fiche un dés
450
t les rend enfin responsables dans l’obéissance à
la
seule force nécessaire ; tout ce qui leur fiche un désespoir pour une
451
che un désespoir pour une fois réel ; tout ce qui
les
désarme devant Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est
452
ois réel ; tout ce qui les désarme devant Dieu et
les
jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est dans la foi sait bien qu’i
453
qui les désarme devant Dieu et les jette nus dans
la
foi. 2. Un homme qui est dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à dema
454
s jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est dans
la
foi sait bien qu’il n’y a pas à demander de « solutions pratiques »,
455
dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à demander
de
« solutions pratiques », car la foi est précisément une force qui se
456
a pas à demander de « solutions pratiques », car
la
foi est précisément une force qui se manifeste par des ordres personn
457
dirait, à entendre parler certains chrétiens, que
la
foi est une espèce d’inspiration flottante, difficile à localiser et
458
ler certains chrétiens, que la foi est une espèce
d’
inspiration flottante, difficile à localiser et beaucoup trop imprécis
459
e à localiser et beaucoup trop imprécise pour que
l’
homme, faible créature, puisse s’y « fier » et se passer de recettes m
460
faible créature, puisse s’y « fier » et se passer
de
recettes morales inventées par les anciens juifs, Kant, Joseph Prudho
461
» et se passer de recettes morales inventées par
les
anciens juifs, Kant, Joseph Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. T
462
par les anciens juifs, Kant, Joseph Prudhomme ou
le
pasteur Charles Wagner. Tel est l’aspect décourageant du paganisme co
463
h Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. Tel est
l’
aspect décourageant du paganisme contemporain. Il sévit dans nos églis
464
s nos églises, avec une virulence sourde, attisée
de
temps à autre par un sermon courageusement moralisateur2, ou résolume
465
antibolchévique, ou tout simplement pacifiste. Et
les
fidèles de se congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin
466
que, ou tout simplement pacifiste. Et les fidèles
de
se congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur don
467
ent pacifiste. Et les fidèles de se congratuler à
la
sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur donner des directives p
468
atuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin
de
leur donner des directives pratiques et des solutions positives, « di
469
nous avions écrit, dans notre premier numéro, que
la
solution des problèmes sociaux réside, par exemple, dans un embrassem
470
trouvé, qu’enfin ! nous apportions quelque chose
de
« positif » ! Comme si le christianisme n’était qu’une politique poss
471
pportions quelque chose de « positif » ! Comme si
le
christianisme n’était qu’une politique possible, entre autres ! Comme
472
u’une politique possible, entre autres ! Comme si
les
situations humaines comportaient, en général, une solution chrétienne
473
tions humaines, également prévisibles et classées
d’
avance ! Comme si la foi était une espèce de puissance continuellement
474
ement prévisibles et classées d’avance ! Comme si
la
foi était une espèce de puissance continuellement disponible entre no
475
ssées d’avance ! Comme si la foi était une espèce
de
puissance continuellement disponible entre nos mains incertaines, et
476
té et quelles précautions oratoires ! — dans tous
les
cas dûment prévus, selon certaines règles et certaines directives « p
477
ectives venaient à nous manquer, que ferions-nous
de
cette « foi » que nous prétendions posséder ? Aurions-nous l’honnêtet
478
oi » que nous prétendions posséder ? Aurions-nous
l’
honnêteté de reconnaître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque l
479
s prétendions posséder ? Aurions-nous l’honnêteté
de
reconnaître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque la foi, préci
480
aître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque
la
foi, précisément, c’est cette force qui me dit : « Tu dois, ici et ma
481
ait cent-mille fois s’écrier : « Non, je n’ai pas
la
foi ! » et alors vraiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que de d
482
n, je n’ai pas la foi ! » et alors vraiment prier
de
toute sa pauvreté, plutôt que de dire, comme certains : « J’ai la foi
483
s vraiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que
de
dire, comme certains : « J’ai la foi, mais dites-moi ce qu’il faut qu
484
reté, plutôt que de dire, comme certains : « J’ai
la
foi, mais dites-moi ce qu’il faut que j’en fasse ? » Car, où la foi e
485
ites-moi ce qu’il faut que j’en fasse ? » Car, où
la
foi existe, existe le savoir. Entendons maintenant cette phrase capit
486
que j’en fasse ? » Car, où la foi existe, existe
le
savoir. Entendons maintenant cette phrase capitale de Kierkegaard : «
487
avoir. Entendons maintenant cette phrase capitale
de
Kierkegaard : « L’Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il fa
488
intenant cette phrase capitale de Kierkegaard : «
L’
Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait muer en savo
489
ture du « savoir » chrétien Nous marchons dans
la
nuit, ne connaissant, de par notre nature, ni le pourquoi, ni le « ve
490
la nuit, ne connaissant, de par notre nature, ni
le
pourquoi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’
491
naissant, de par notre nature, ni le pourquoi, ni
le
« vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la
492
notre nature, ni le pourquoi, ni le « vers quoi »
de
notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agi
493
oi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu
la
clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence per
494
e « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef
de
l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle
495
vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de
l’
Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou
496
de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et
de
la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou du cours de
497
notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de
la
Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou du cours de l’h
498
la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse
de
notre existence personnelle ou du cours de l’histoire terrestre. Voic
499
agisse de notre existence personnelle ou du cours
de
l’histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous par
500
sse de notre existence personnelle ou du cours de
l’
histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous parler
501
ou du cours de l’histoire terrestre. Voici alors
les
chrétiens qui viennent nous parler d’une Révélation. Est-ce donc qu’u
502
oici alors les chrétiens qui viennent nous parler
d’
une Révélation. Est-ce donc qu’une grande lumière leur est venue dans
503
t venue dans cette nuit ? Est-ce qu’ils ont, eux,
la
clef du mystère ou du scandale ? Non, je ne le crois pas. Je dirai qu
504
x, la clef du mystère ou du scandale ? Non, je ne
le
crois pas. Je dirai qu’ils ont mieux que cela. Ils savent simplement
505
cette nuit pour en sortir un jour. Ils savent que
le
Christ leur promet la lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’o
506
tir un jour. Ils savent que le Christ leur promet
la
lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une r
507
Ils savent que le Christ leur promet la lumière à
la
mesure de leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une révélation éso
508
que le Christ leur promet la lumière à la mesure
de
leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une révélation ésotérique, q
509
’ont donc pas reçu une révélation ésotérique, que
l’
homme d’aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable de supporter, d
510
c pas reçu une révélation ésotérique, que l’homme
d’
aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable de supporter, d’interpr
511
d’aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable
de
supporter, d’interpréter. Ils n’ont pas davantage reçu une révélation
512
, sans doute, ne serait pas capable de supporter,
d’
interpréter. Ils n’ont pas davantage reçu une révélation éthique, un é
513
vélation éthique, un étalon universel fournissant
la
mesure exacte du bien et du mal en toute chose. La révélation qu’ils
514
a mesure exacte du bien et du mal en toute chose.
La
révélation qu’ils ont reçue et qu’ils reçoivent est purement « pratiq
515
atique », c’est-à-dire immédiate à chacun des cas
de
l’existence, inconcevable pour celui qui se place en dehors du cas. C
516
que », c’est-à-dire immédiate à chacun des cas de
l’
existence, inconcevable pour celui qui se place en dehors du cas. Cett
517
rdre qui me dit, à tel endroit précis du temps et
de
l’espace : voici ce que tu dois faire. À celui qui demande : que doi
518
e qui me dit, à tel endroit précis du temps et de
l’
espace : voici ce que tu dois faire. À celui qui demande : que dois-j
519
faire. À celui qui demande : que dois-je faire ?
le
chrétien n’a donc rien à répondre, en principe. Il ne peut que renvoy
520
répondre, en principe. Il ne peut que renvoyer à
la
seule force d’où provient l’ordre véritable. La décision éthique est
521
rincipe. Il ne peut que renvoyer à la seule force
d’
où provient l’ordre véritable. La décision éthique est toujours choix
522
peut que renvoyer à la seule force d’où provient
l’
ordre véritable. La décision éthique est toujours choix : on ne peut c
523
à la seule force d’où provient l’ordre véritable.
La
décision éthique est toujours choix : on ne peut choisir pour un autr
524
ne peut choisir pour un autre. Mais on peut, dans
le
cas, et pour soi-même, prouver la foi par l’acte qu’elle ordonne.
525
s on peut, dans le cas, et pour soi-même, prouver
la
foi par l’acte qu’elle ordonne. Nous ne sommes pas des guérisseurs
526
dans le cas, et pour soi-même, prouver la foi par
l’
acte qu’elle ordonne. Nous ne sommes pas des guérisseurs, mais des
527
ante, dites-vous. Oui, et plus encore que vous ne
l’
imaginez peut-être, car si vous demandez des solutions pratiques, vous
528
des solutions pratiques, vous n’avez pas compris
la
gravité du cas humain. Nous n’avons à guérir personne, mais à montrer
529
ous n’avons à guérir personne, mais à montrer que
la
maladie est sérieuse, si sérieuse qu’il serait ridicule d’attendre de
530
e est sérieuse, si sérieuse qu’il serait ridicule
d’
attendre de nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine désespérant
531
use, si sérieuse qu’il serait ridicule d’attendre
de
nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine désespérante ? Oui, po
532
ieuse qu’il serait ridicule d’attendre de nous ou
de
qui que ce soit un remède. Doctrine désespérante ? Oui, pour ceux qui
533
x qui cherchent des espoirs à bon compte, hors de
la
réalité certainement désespérante. Mais il y a la Promesse, mais il y
534
la réalité certainement désespérante. Mais il y a
la
Promesse, mais il y a la foi qui vient nous prendre au point où tout
535
ésespérante. Mais il y a la Promesse, mais il y a
la
foi qui vient nous prendre au point où tout espoir apparaît vain, — e
536
eux votre mal. Nous ne pouvons rien vous apporter
d’
autre que l’injonction de prendre vous-mêmes au sérieux vos questions.
537
l. Nous ne pouvons rien vous apporter d’autre que
l’
injonction de prendre vous-mêmes au sérieux vos questions. Car alors,
538
uvons rien vous apporter d’autre que l’injonction
de
prendre vous-mêmes au sérieux vos questions. Car alors, vous approche
539
rieux vos questions. Car alors, vous approcheriez
de
la réponse, vous y offrant sans défenses humaines. Nous avons aussi,
540
ux vos questions. Car alors, vous approcheriez de
la
réponse, vous y offrant sans défenses humaines. Nous avons aussi, à c
541
nes. Nous avons aussi, à ce moment, à montrer que
les
rôles se renversent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective chr
542
rer que les rôles se renversent dès qu’on regarde
l’
homme dans la perspective chrétienne. Ce n’est plus l’homme qui pose d
543
ôles se renversent dès qu’on regarde l’homme dans
la
perspective chrétienne. Ce n’est plus l’homme qui pose des questions,
544
mme dans la perspective chrétienne. Ce n’est plus
l’
homme qui pose des questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et alors l’
545
questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et alors
l’
homme, enfin, devient responsable3 devant Dieu et devant son prochain,
546
nt que ce prochain lui apparaît précisément comme
la
question que Dieu lui adresse. À la faveur de cette « conversion », l
547
isément comme la question que Dieu lui adresse. À
la
faveur de cette « conversion », la notion même de positif est bouleve
548
mme la question que Dieu lui adresse. À la faveur
de
cette « conversion », la notion même de positif est bouleversée. Crit
549
lui adresse. À la faveur de cette « conversion »,
la
notion même de positif est bouleversée. Critiquer les doctrines qui p
550
la faveur de cette « conversion », la notion même
de
positif est bouleversée. Critiquer les doctrines qui prétendent résou
551
notion même de positif est bouleversée. Critiquer
les
doctrines qui prétendent résoudre humainement les conflits essentiels
552
les doctrines qui prétendent résoudre humainement
les
conflits essentiels ; rejeter toutes les solutions fabriquées par la
553
ainement les conflits essentiels ; rejeter toutes
les
solutions fabriquées par la « pensée chrétienne », et qui voudraient
554
els ; rejeter toutes les solutions fabriquées par
la
« pensée chrétienne », et qui voudraient donner aux hommes une bonne
555
nscience tout à fait inconcevable ; dénoncer tous
les
codes existants de morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent la qu
556
inconcevable ; dénoncer tous les codes existants
de
morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent la question, en lui four
557
s de morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent
la
question, en lui fournissant des réponses tantôt prématurées, tantôt
558
imagine être debout quand il n’a fait que truquer
les
repères ; désespérer les optimistes en leur montrant de quel prix dér
559
il n’a fait que truquer les repères ; désespérer
les
optimistes en leur montrant de quel prix dérisoire ils ont cru payer
560
ères ; désespérer les optimistes en leur montrant
de
quel prix dérisoire ils ont cru payer leur salut, — telle est la seul
561
risoire ils ont cru payer leur salut, — telle est
la
seule tâche véritablement positive que notre effort, ici, peut s’assi
562
ce qui rapproche du Réel. Cela prend bien souvent
l’
aspect d’une destruction. Il peut paraître étrange que l’on doive rapp
563
pproche du Réel. Cela prend bien souvent l’aspect
d’
une destruction. Il peut paraître étrange que l’on doive rappeler de t
564
t d’une destruction. Il peut paraître étrange que
l’
on doive rappeler de telles choses, mais la raison en est pourtant bie
565
Il peut paraître étrange que l’on doive rappeler
de
telles choses, mais la raison en est pourtant bien claire. Nous préfé
566
ge que l’on doive rappeler de telles choses, mais
la
raison en est pourtant bien claire. Nous préférons demander aux homme
567
Nous préférons demander aux hommes ces ordres que
l’
on ne peut attendre que de Dieu : parce qu’avec les hommes, nous pourr
568
x hommes ces ordres que l’on ne peut attendre que
de
Dieu : parce qu’avec les hommes, nous pourrons discuter… 2. « Mais
569
l’on ne peut attendre que de Dieu : parce qu’avec
les
hommes, nous pourrons discuter… 2. « Mais oui ! malgré l’impopular
570
nous pourrons discuter… 2. « Mais oui ! malgré
l’
impopularité du terme ! » 3. Capable de réponse, c’est-à-dire capable
571
! malgré l’impopularité du terme ! » 3. Capable
de
réponse, c’est-à-dire capable de prière. d. Rougemont Denis de, « S
572
! » 3. Capable de réponse, c’est-à-dire capable
de
prière. d. Rougemont Denis de, « Solutions pratiques ? », Hic et Nu
573
st-à-dire capable de prière. d. Rougemont Denis
de
, « Solutions pratiques ? », Hic et Nunc, Paris, mars 1933, p. 37-42.
574
Dialectique des fins dernières (juillet 1933)e
L’
honnêteté la plus élémentaire oblige à reconnaître que nos vies compor
575
des fins dernières (juillet 1933)e L’honnêteté
la
plus élémentaire oblige à reconnaître que nos vies comportent d’autan
576
aire oblige à reconnaître que nos vies comportent
d’
autant moins de solutions que nous sommes plus exigeants. Tout idéal a
577
econnaître que nos vies comportent d’autant moins
de
solutions que nous sommes plus exigeants. Tout idéal atteint se retou
578
se retourne aussitôt contre notre bonheur. Depuis
l’
auteur de l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littéra
579
ne aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’auteur
de
l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature univ
580
aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’auteur de
l’
Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature univers
581
puis l’auteur de l’Ecclésiaste jusqu’au romancier
le
plus moderne, la littérature universelle semble n’avoir voulu mettre
582
l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne,
la
littérature universelle semble n’avoir voulu mettre en figures nos dé
583
s et nos ambitions que pour mieux nous en révéler
l’
essentielle inanité. Sénèque nous apprend que l’on n’échappe point à s
584
r l’essentielle inanité. Sénèque nous apprend que
l’
on n’échappe point à soi-même. Inutilité des voyages. Mais Proust nous
585
roust nous persuade qu’on ne s’atteint jamais. Et
les
philosophies de l’Occident mettent le comble à cette gigantesque paga
586
de qu’on ne s’atteint jamais. Et les philosophies
de
l’Occident mettent le comble à cette gigantesque pagaille dont naquit
587
qu’on ne s’atteint jamais. Et les philosophies de
l’
Occident mettent le comble à cette gigantesque pagaille dont naquit bi
588
jamais. Et les philosophies de l’Occident mettent
le
comble à cette gigantesque pagaille dont naquit bizarrement au xviiie
589
agaille dont naquit bizarrement au xviiie siècle
l’
idée de Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur o
590
dont naquit bizarrement au xviiie siècle l’idée
de
Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime,
591
bizarrement au xviiie siècle l’idée de Progrès.
L’
extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pu
592
ie siècle l’idée de Progrès. L’extérieur déçoit,
l’
intérieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les mora
593
Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ;
l’
objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’immo
594
déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime,
le
sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’immoralisme n’est qu’une
595
are ; l’objet pur opprime, le sujet pur s’évade ;
les
morales échouent, l’immoralisme n’est qu’une morale de plus ; l’athéi
596
ime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent,
l’
immoralisme n’est qu’une morale de plus ; l’athéisme conserve l’orguei
597
uent, l’immoralisme n’est qu’une morale de plus ;
l’
athéisme conserve l’orgueil bourgeois, les religions conservent l’orgu
598
n’est qu’une morale de plus ; l’athéisme conserve
l’
orgueil bourgeois, les religions conservent l’orgueil bigot ; « tout n
599
e plus ; l’athéisme conserve l’orgueil bourgeois,
les
religions conservent l’orgueil bigot ; « tout n’est que vanité et pou
600
rve l’orgueil bourgeois, les religions conservent
l’
orgueil bigot ; « tout n’est que vanité et poursuite du vent », y comp
601
’est que vanité et poursuite du vent », y compris
la
sagesse de celui qui croit trouver dans cette sentence la justificati
602
nité et poursuite du vent », y compris la sagesse
de
celui qui croit trouver dans cette sentence la justification de son r
603
se de celui qui croit trouver dans cette sentence
la
justification de son refus de vivre. Mais il existe une sagesse qui s
604
roit trouver dans cette sentence la justification
de
son refus de vivre. Mais il existe une sagesse qui semble bien n’être
605
dans cette sentence la justification de son refus
de
vivre. Mais il existe une sagesse qui semble bien n’être pas affectée
606
e une sagesse qui semble bien n’être pas affectée
de
la dégradation immanente à toute solution humaine. Cette sagesse dit
607
ne sagesse qui semble bien n’être pas affectée de
la
dégradation immanente à toute solution humaine. Cette sagesse dit oui
608
solution humaine. Cette sagesse dit oui à toutes
les
contradictions du monde. Elle les assume dans une vue sobre et courag
609
it oui à toutes les contradictions du monde. Elle
les
assume dans une vue sobre et courageuse et cherche en elles la tensio
610
s une vue sobre et courageuse et cherche en elles
la
tension, le ressort nécessaires à l’acte créateur. Loin de tenter leu
611
bre et courageuse et cherche en elles la tension,
le
ressort nécessaires à l’acte créateur. Loin de tenter leur réduction
612
che en elles la tension, le ressort nécessaires à
l’
acte créateur. Loin de tenter leur réduction à quelque idéale synthèse
613
e des conflits sans cesse renaissants que suscite
l’
exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du
614
its sans cesse renaissants que suscite l’exigence
de
la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du monde ambia
615
sans cesse renaissants que suscite l’exigence de
la
personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du monde ambiant.
616
exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans
le
donné hostile du monde ambiant. Elle ne veut ni la thèse seule, ni l’
617
e donné hostile du monde ambiant. Elle ne veut ni
la
thèse seule, ni l’antithèse seule, et bien moins encore la synthèse.
618
monde ambiant. Elle ne veut ni la thèse seule, ni
l’
antithèse seule, et bien moins encore la synthèse. Elle veut le risque
619
seule, ni l’antithèse seule, et bien moins encore
la
synthèse. Elle veut le risque permanent, l’actualité permanente. Elle
620
eule, et bien moins encore la synthèse. Elle veut
le
risque permanent, l’actualité permanente. Elle provoque sans répit ce
621
ncore la synthèse. Elle veut le risque permanent,
l’
actualité permanente. Elle provoque sans répit cette mise en question
622
t cette mise en question personnelle que signifie
la
coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec Kierke
623
nnelle que signifie la coefficience en nous-mêmes
de
la thèse et de l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute
624
lle que signifie la coefficience en nous-mêmes de
la
thèse et de l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute pr
625
ifie la coefficience en nous-mêmes de la thèse et
de
l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute prétention à u
626
e la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de
l’
antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute prétention à une
627
étention à une unité supérieure qui harmoniserait
les
contradictions absolues n’est qu’un attentat métaphysique contre l’ét
628
absolues n’est qu’un attentat métaphysique contre
l’
éthique ». Il s’agit donc ici d’une dialectique à deux termes simultan
629
taphysique contre l’éthique ». Il s’agit donc ici
d’
une dialectique à deux termes simultanés, et dont la tension n’est pas
630
une dialectique à deux termes simultanés, et dont
la
tension n’est pas orientée vers quelque troisième terme dans lequel e
631
’annulerait, non sans soulagement, mais bien vers
l’
acte créateur par où la personne accède à une plus dangereuse réalité.
632
oulagement, mais bien vers l’acte créateur par où
la
personne accède à une plus dangereuse réalité. Ceci peut rappeler le
633
à une plus dangereuse réalité. Ceci peut rappeler
le
jeune Hegel, mais s’oppose nettement au Hegel des hégéliens. Hegel su
634
nettement au Hegel des hégéliens. Hegel supprima
le
conflit lorsqu’il voulut en étaler les éléments dans le temps et l’Hi
635
el supprima le conflit lorsqu’il voulut en étaler
les
éléments dans le temps et l’Histoire. Sa dialectique est devenue une
636
flit lorsqu’il voulut en étaler les éléments dans
le
temps et l’Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce de bascule
637
il voulut en étaler les éléments dans le temps et
l’
Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce de bascule automatique
638
l’Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce
de
bascule automatique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude, la per
639
ue est devenue une espèce de bascule automatique.
Le
tragique s’évanouit, le choix s’élude, la personne se dissout dans un
640
e de bascule automatique. Le tragique s’évanouit,
le
choix s’élude, la personne se dissout dans un processus qui nie l’act
641
atique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude,
la
personne se dissout dans un processus qui nie l’acte et le risque. Il
642
la personne se dissout dans un processus qui nie
l’
acte et le risque. Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme l
643
ne se dissout dans un processus qui nie l’acte et
le
risque. Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme le dit Kier
644
Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme
le
dit Kierkegaard dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acce
645
er un, deux, trois, comme le dit Kierkegaard dans
La
Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acceptation volontaire du co
646
rd dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans
l’
acceptation volontaire du conflit permanent ; qu’il y ait au contraire
647
permanent ; qu’il y ait au contraire un principe
de
dégradation éthique dans toute recherche de la synthèse et plus sûrem
648
ncipe de dégradation éthique dans toute recherche
de
la synthèse et plus sûrement dans la croyance en une synthèse possibl
649
pe de dégradation éthique dans toute recherche de
la
synthèse et plus sûrement dans la croyance en une synthèse possible,
650
te recherche de la synthèse et plus sûrement dans
la
croyance en une synthèse possible, voilà qui ne paraît point faire de
651
ynthèse possible, voilà qui ne paraît point faire
de
doute. Ailleurs4, j’ai pu marquer mon choix et quelles conséquences i
652
on choix et quelles conséquences il entraîne dans
l’
ordre politique, par exemple, que notre temps croit devoir considérer
653
temps croit devoir considérer comme plus réel que
le
spirituel. Il me paraît certain qu’une dialectique fondée sur l’actua
654
l me paraît certain qu’une dialectique fondée sur
l’
actualité permanente de la personne nous oppose d’une part à l’idéal b
655
une dialectique fondée sur l’actualité permanente
de
la personne nous oppose d’une part à l’idéal bourgeois, synthèse eudé
656
dialectique fondée sur l’actualité permanente de
la
personne nous oppose d’une part à l’idéal bourgeois, synthèse eudémon
657
ermanente de la personne nous oppose d’une part à
l’
idéal bourgeois, synthèse eudémonique à l’usage des individus égoïstes
658
part à l’idéal bourgeois, synthèse eudémonique à
l’
usage des individus égoïstes, d’autre part à l’idéal marxiste, synthès
659
à l’usage des individus égoïstes, d’autre part à
l’
idéal marxiste, synthèse eudémonique à l’usage d’une masse non respons
660
e part à l’idéal marxiste, synthèse eudémonique à
l’
usage d’une masse non responsable. Une dialectique sans « médiation »
661
l’idéal marxiste, synthèse eudémonique à l’usage
d’
une masse non responsable. Une dialectique sans « médiation » et compo
662
ctique sans « médiation » et comportant par suite
le
risque personnel, le choix et l’acte, une sorte de « contre-Hegel » r
663
on » et comportant par suite le risque personnel,
le
choix et l’acte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà qui ne
664
ortant par suite le risque personnel, le choix et
l’
acte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer
665
e risque personnel, le choix et l’acte, une sorte
de
« contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer d’évoquer l’attit
666
contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer
d’
évoquer l’attitude d’un Kierkegaard et par là même de ses descendants
667
el » radical, voilà qui ne peut manquer d’évoquer
l’
attitude d’un Kierkegaard et par là même de ses descendants directs, l
668
l, voilà qui ne peut manquer d’évoquer l’attitude
d’
un Kierkegaard et par là même de ses descendants directs, les théologi
669
voquer l’attitude d’un Kierkegaard et par là même
de
ses descendants directs, les théologiens dialectiques. Je ne me serai
670
egaard et par là même de ses descendants directs,
les
théologiens dialectiques. Je ne me serais pas attardé à développer ic
671
à première vue, une similitude si troublante avec
les
thèses barthiennes, et si pour cette raison précisément elles ne cons
672
aison précisément elles ne constituaient un terme
de
comparaison tout à fait privilégié. Peut-être le point de vue dialect
673
de comparaison tout à fait privilégié. Peut-être
le
point de vue dialectique de Barth se laissera-t-il d’autant plus clai
674
privilégié. Peut-être le point de vue dialectique
de
Barth se laissera-t-il d’autant plus clairement définir qu’on le défi
675
oint de vue dialectique de Barth se laissera-t-il
d’
autant plus clairement définir qu’on le définira par son opposition gl
676
ssera-t-il d’autant plus clairement définir qu’on
le
définira par son opposition globale à la dialectique humaniste qui pa
677
ir qu’on le définira par son opposition globale à
la
dialectique humaniste qui paraît à nos yeux s’en rapprocher le plus.
678
e humaniste qui paraît à nos yeux s’en rapprocher
le
plus. ⁂ Cet acte dont nous parlions, à quoi se suspend-il en dernière
679
nalyse ? Vers quelles fins dernières nous conduit
le
dépassement qu’il permet ? Et le rendement créateur de cette éthique
680
res nous conduit le dépassement qu’il permet ? Et
le
rendement créateur de cette éthique de la personne, par quoi, au bout
681
passement qu’il permet ? Et le rendement créateur
de
cette éthique de la personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t
682
ermet ? Et le rendement créateur de cette éthique
de
la personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t-il à son tour ju
683
et ? Et le rendement créateur de cette éthique de
la
personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t-il à son tour jugé
684
out du temps, se trouve-t-il à son tour jugé ? Si
l’
on récusait ces questions, on affirmerait par là même que l’acte créat
685
ait ces questions, on affirmerait par là même que
l’
acte créateur se crée soi-même et se suffit en soi. Si l’on refusait d
686
créateur se crée soi-même et se suffit en soi. Si
l’
on refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on suppose
687
ée soi-même et se suffit en soi. Si l’on refusait
de
poser la question de l’Origine et de la Fin, on supposerait par là mê
688
fit en soi. Si l’on refusait de poser la question
de
l’Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de
689
en soi. Si l’on refusait de poser la question de
l’
Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’
690
’on refusait de poser la question de l’Origine et
de
la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un
691
refusait de poser la question de l’Origine et de
la
Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un com
692
gine et de la Fin, on supposerait par là même que
la
doctrine de l’acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. C
693
a Fin, on supposerait par là même que la doctrine
de
l’acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait dir
694
in, on supposerait par là même que la doctrine de
l’
acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait dire q
695
ue la doctrine de l’acte rend un compte suffisant
de
l’ensemble du monde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement la s
696
la doctrine de l’acte rend un compte suffisant de
l’
ensemble du monde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement la solu
697
onde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement
la
solution au nom de quoi l’on refuse toutes les autres solutions. À ce
698
e constitue finalement la solution au nom de quoi
l’
on refuse toutes les autres solutions. À ce moment précis, intervient
699
ent la solution au nom de quoi l’on refuse toutes
les
autres solutions. À ce moment précis, intervient la critique barthien
700
autres solutions. À ce moment précis, intervient
la
critique barthienne. Nous disons « la critique » au sens le plus litt
701
intervient la critique barthienne. Nous disons «
la
critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation qui met
702
e barthienne. Nous disons « la critique » au sens
le
plus littéral de ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ens
703
s disons « la critique » au sens le plus littéral
de
ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affi
704
a critique » au sens le plus littéral de ce mot :
l’
accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affirmations et
705
littéral de ce mot : l’accusation qui met en état
de
crise l’ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthiq
706
de ce mot : l’accusation qui met en état de crise
l’
ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthique et cet
707
l’accusation qui met en état de crise l’ensemble
de
ces affirmations et de ces négations, cette éthique et cette actualit
708
n état de crise l’ensemble de ces affirmations et
de
ces négations, cette éthique et cette actualité, ce refus de toutes l
709
tions, cette éthique et cette actualité, ce refus
de
toutes les synthèses et ce principe de synthèse qu’il contient. Accus
710
te éthique et cette actualité, ce refus de toutes
les
synthèses et ce principe de synthèse qu’il contient. Accusation qui n
711
, ce refus de toutes les synthèses et ce principe
de
synthèse qu’il contient. Accusation qui ne porte pas sur le détail ni
712
e qu’il contient. Accusation qui ne porte pas sur
le
détail ni sur la valeur morale de cette méthode, mais qui tombe perpe
713
Accusation qui ne porte pas sur le détail ni sur
la
valeur morale de cette méthode, mais qui tombe perpendiculairement su
714
e porte pas sur le détail ni sur la valeur morale
de
cette méthode, mais qui tombe perpendiculairement sur le plan humain
715
ent sur le plan humain et rien qu’humain où opère
la
méthode. Accusation qui consiste simplement à rapporter tous ces prob
716
siste simplement à rapporter tous ces problèmes à
la
réalité de Dieu telle qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème
717
ement à rapporter tous ces problèmes à la réalité
de
Dieu telle qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème de tous no
718
e qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème
de
tous nos problèmes, au problème absolument insoluble, puisque notre r
719
t insoluble, puisque notre rapport à Dieu, depuis
la
chute, est paradoxe par définition. Tel est l’aspect humain de la dia
720
is la chute, est paradoxe par définition. Tel est
l’
aspect humain de la dialectique dont il est question chez Barth ; et q
721
paradoxe par définition. Tel est l’aspect humain
de
la dialectique dont il est question chez Barth ; et que cela suffise
722
radoxe par définition. Tel est l’aspect humain de
la
dialectique dont il est question chez Barth ; et que cela suffise à f
723
faire voir que Barth ne saurait en être tenu pour
l’
inventeur, pas plus que Kierkegaard, pas plus que Luther et Calvin, pa
724
Paul ou Jérémie. Que cela suffise aussi à écarter
les
toutes superficielles appréciations portées ici ou là contre la théol
725
rficielles appréciations portées ici ou là contre
la
théologie dialectique incriminée de pessimisme romantique, de recours
726
ou là contre la théologie dialectique incriminée
de
pessimisme romantique, de recours abusif au langage pathétique5 et au
727
dialectique incriminée de pessimisme romantique,
de
recours abusif au langage pathétique5 et au « concept d’angoisse ». C
728
urs abusif au langage pathétique5 et au « concept
d’
angoisse ». Car enfin si le paradoxe n’est pas dans la situation même
729
tique5 et au « concept d’angoisse ». Car enfin si
le
paradoxe n’est pas dans la situation même de l’homme devant Dieu, not
730
goisse ». Car enfin si le paradoxe n’est pas dans
la
situation même de l’homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est p
731
n si le paradoxe n’est pas dans la situation même
de
l’homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est perdre son temps qu
732
i le paradoxe n’est pas dans la situation même de
l’
homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est perdre son temps que d
733
notre foi est vaine et c’est perdre son temps que
d’
en apprécier humainement l’expression la plus directe ; si au contrair
734
t perdre son temps que d’en apprécier humainement
l’
expression la plus directe ; si au contraire le paradoxe est bien réel
735
temps que d’en apprécier humainement l’expression
la
plus directe ; si au contraire le paradoxe est bien réel, s’il est bi
736
nt l’expression la plus directe ; si au contraire
le
paradoxe est bien réel, s’il est bien tel que l’ont formulé un Paul,
737
le paradoxe est bien réel, s’il est bien tel que
l’
ont formulé un Paul, un Luther, un Calvin, ce sont alors ces appréciat
738
ons toutes humaines qui trahissent une vanité, et
la
vraie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent de la « tristesse » d
739
a vraie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent
de
la « tristesse » du message barthien, puisqu’ils entendent désigner p
740
raie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent de
la
« tristesse » du message barthien, puisqu’ils entendent désigner par
741
ge barthien, puisqu’ils entendent désigner par là
l’
acceptation de la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en t
742
uisqu’ils entendent désigner par là l’acceptation
de
la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en tant que tels,
743
qu’ils entendent désigner par là l’acceptation de
la
mort et du rien, de l’insondable et du scandale en tant que tels, l’a
744
igner par là l’acceptation de la mort et du rien,
de
l’insondable et du scandale en tant que tels, l’acceptation du salut
745
er par là l’acceptation de la mort et du rien, de
l’
insondable et du scandale en tant que tels, l’acceptation du salut imp
746
de l’insondable et du scandale en tant que tels,
l’
acceptation du salut impossible, paradoxe dont la formule est le nom m
747
l’acceptation du salut impossible, paradoxe dont
la
formule est le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une te
748
du salut impossible, paradoxe dont la formule est
le
nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialectique
749
ossible, paradoxe dont la formule est le nom même
de
Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialectique est formulé
750
dont la formule est le nom même de Jésus-Christ.
La
réalité centrale d’une telle dialectique est formulée dans ce passage
751
le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale
d’
une telle dialectique est formulée dans ce passage de Barth : « Que Di
752
ne telle dialectique est formulée dans ce passage
de
Barth : « Que Dieu (mais vraiment Dieu) devienne homme (mais vraiment
753
) c’est ce qui est affirmé ici et qui ici devient
la
vérité vivante, le contenu décisif d’un vrai discours sur Dieu. Mais
754
affirmé ici et qui ici devient la vérité vivante,
le
contenu décisif d’un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir le
755
ici devient la vérité vivante, le contenu décisif
d’
un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir le rapport nécessaire
756
d’un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir
le
rapport nécessaire de ces deux aspects de la vérité à leur centre viv
757
Dieu. Mais comment établir le rapport nécessaire
de
ces deux aspects de la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecti
758
établir le rapport nécessaire de ces deux aspects
de
la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecticien sait que ce cen
759
blir le rapport nécessaire de ces deux aspects de
la
vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecticien sait que ce centre
760
deux aspects de la vérité à leur centre vivant ?
Le
vrai dialecticien sait que ce centre ne peut être ni appréhendé, ni c
761
née. Mais alors, si nous voulons parler en vérité
d’
une telle incarnation du oui dans le non, nous ne pouvons que recourir
762
ler en vérité d’une telle incarnation du oui dans
le
non, nous ne pouvons que recourir au langage du paradoxe. Car tout au
763
ge du paradoxe. Car tout autre langage traduirait
l’
impossible en termes de synthèse, l’objectiverait, le ferait tomber da
764
ge traduirait l’impossible en termes de synthèse,
l’
objectiverait, le ferait tomber dans l’histoire. « Ainsi donc, il ne n
765
mpossible en termes de synthèse, l’objectiverait,
le
ferait tomber dans l’histoire. « Ainsi donc, il ne nous reste — émouv
766
synthèse, l’objectiverait, le ferait tomber dans
l’
histoire. « Ainsi donc, il ne nous reste — émouvant spectacle pour ceu
767
este — émouvant spectacle pour ceux qui n’ont pas
le
vertige — qu’à rapporter constamment ces deux attitudes l’une à l’aut
768
r constamment ces deux attitudes l’une à l’autre,
la
positive et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par
769
es deux attitudes l’une à l’autre, la positive et
la
négative, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans j
770
l’autre, la positive et la négative, à expliquer
le
oui par le non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un ins
771
a positive et la négative, à expliquer le oui par
le
non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le
772
et la négative, à expliquer le oui par le non, et
le
non par le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur
773
ive, à expliquer le oui par le non, et le non par
le
oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur le non. »
774
r le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur
le
oui ou sur le non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le n
775
jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur
le
non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que,
776
rrêter un instant sur le oui ou sur le non. » Car
la
réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que, de leur simul
777
u sur le non. » Car la réalité dépassera toujours
le
oui et le non, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons être en
778
on. » Car la réalité dépassera toujours le oui et
le
non, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons être en droit de
779
é dépassera toujours le oui et le non, et ce que,
de
leur simultanéité, nous croirons être en droit de déduire par la voie
780
de leur simultanéité, nous croirons être en droit
de
déduire par la voie logique. C’est pourtant cette inconcevable réalit
781
néité, nous croirons être en droit de déduire par
la
voie logique. C’est pourtant cette inconcevable réalité qui donne un
782
ave à ce oui et à ce non qui, au travers de toute
l’
œuvre de Barth, nous entraînent dans une oscillation gigantesque, entr
783
oui et à ce non qui, au travers de toute l’œuvre
de
Barth, nous entraînent dans une oscillation gigantesque, entre deux i
784
ntre deux infinis contradictoires. On conçoit que
le
fidèle habitué à venir chaque dimanche chercher dans un sermon consol
785
aque dimanche chercher dans un sermon consolateur
le
droit de ne pas trop prendre au sérieux les questions étranges et cru
786
nche chercher dans un sermon consolateur le droit
de
ne pas trop prendre au sérieux les questions étranges et cruelles que
787
lateur le droit de ne pas trop prendre au sérieux
les
questions étranges et cruelles que poserait sinon la vie de tous les
788
questions étranges et cruelles que poserait sinon
la
vie de tous les jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et v
789
ns étranges et cruelles que poserait sinon la vie
de
tous les jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et vitupère
790
ges et cruelles que poserait sinon la vie de tous
les
jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et vitupère une « th
791
ortable, dont, au surplus, il n’est plus possible
de
se défaire au nom de l’« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’
792
s, il n’est plus possible de se défaire au nom de
l’
« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément
793
possible de se défaire au nom de l’« action » ou
de
la « piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément les mettre en c
794
ssible de se défaire au nom de l’« action » ou de
la
« piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément les mettre en caus
795
piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément
les
mettre en cause. C’est qu’aussi bien ce oui, c’est la Vie en Dieu, et
796
ettre en cause. C’est qu’aussi bien ce oui, c’est
la
Vie en Dieu, et ce non c’est la mort où nous sommes. Ce oui, c’est l’
797
ien ce oui, c’est la Vie en Dieu, et ce non c’est
la
mort où nous sommes. Ce oui, c’est l’éternité, et ce non, c’est notre
798
e non c’est la mort où nous sommes. Ce oui, c’est
l’
éternité, et ce non, c’est notre durée. Car notre durée n’est sans dou
799
durée n’est sans doute que notre perpétuel refus
de
l’éternité. Dieu dit oui : l’homme comprend non, se découvrant soudai
800
rée n’est sans doute que notre perpétuel refus de
l’
éternité. Dieu dit oui : l’homme comprend non, se découvrant soudain p
801
tre perpétuel refus de l’éternité. Dieu dit oui :
l’
homme comprend non, se découvrant soudain plongé dans la négation radi
802
e comprend non, se découvrant soudain plongé dans
la
négation radicale. Mais aussitôt, s’il accepte ce non, l’affirmation
803
ion radicale. Mais aussitôt, s’il accepte ce non,
l’
affirmation de son salut paraît : il reconnaît la Vie au travers de sa
804
Mais aussitôt, s’il accepte ce non, l’affirmation
de
son salut paraît : il reconnaît la Vie au travers de sa mort. Si, par
805
l’affirmation de son salut paraît : il reconnaît
la
Vie au travers de sa mort. Si, par un souci peut-être vain, en tous c
806
r un souci peut-être vain, en tous cas dangereux,
de
simplification formelle, nous revenions au schéma hégélien, il faudra
807
nions au schéma hégélien, il faudrait dire qu’ici
la
synthèse précède et seule provoque l’antithèse, dont le sens n’est po
808
dire qu’ici la synthèse précède et seule provoque
l’
antithèse, dont le sens n’est pourtant donné que par la thèse simultan
809
thèse précède et seule provoque l’antithèse, dont
le
sens n’est pourtant donné que par la thèse simultanée. Chronologie d’
810
ithèse, dont le sens n’est pourtant donné que par
la
thèse simultanée. Chronologie d’ailleurs bien équivoque, puisque tout
811
d’ailleurs bien équivoque, puisque tout cela n’a
de
réalité que dans l’instant éternel, dans le contact mortel du temps e
812
ivoque, puisque tout cela n’a de réalité que dans
l’
instant éternel, dans le contact mortel du temps et de l’éternité ; pu
813
a n’a de réalité que dans l’instant éternel, dans
le
contact mortel du temps et de l’éternité ; puisque tout cela, encore
814
stant éternel, dans le contact mortel du temps et
de
l’éternité ; puisque tout cela, encore une fois, ne concerne que l’or
815
nt éternel, dans le contact mortel du temps et de
l’
éternité ; puisque tout cela, encore une fois, ne concerne que l’origi
816
isque tout cela, encore une fois, ne concerne que
l’
origine et la fin, ou, pour employer une expression chère à Karl Barth
817
la, encore une fois, ne concerne que l’origine et
la
fin, ou, pour employer une expression chère à Karl Barth, se rapporte
818
y a-t-il entre cette condamnation globale et tous
les
jugements quotidiens que nous pouvons porter sur nos actions, nos doc
819
os doctrines et notre « vie religieuse » ? Il y a
la
mort, et notre acceptation de cette mort. Et qu’y a-t-il entre ce oui
820
ligieuse » ? Il y a la mort, et notre acceptation
de
cette mort. Et qu’y a-t-il entre ce oui dernier et tous nos sic et no
821
a-t-il entre cette justification totale et toutes
les
affirmations orgueilleuses ou modestes de notre vie mortelle ? Il y a
822
toutes les affirmations orgueilleuses ou modestes
de
notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie qui n’est pas nôt
823
leuses ou modestes de notre vie mortelle ? Il y a
l’
acceptation de la Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymét
824
stes de notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation
de
la Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineu
825
s de notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de
la
Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse
826
re, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse :
la
place qui nous est assignée dans ce monde « nous situe plus profondém
827
dans ce monde « nous situe plus profondément dans
le
non que dans le oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’in
828
nous situe plus profondément dans le non que dans
le
oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi,
829
profondément dans le non que dans le oui » ; mais
la
promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promes
830
oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans
l’
instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin
831
ais la promesse qui nous est faite dans l’instant
de
la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la
832
la promesse qui nous est faite dans l’instant de
la
foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la pré
833
ui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est
la
promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoi
834
faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse
de
la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoir, par ces q
835
te dans l’instant de la foi, c’est la promesse de
la
victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoir, par ces quel
836
promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi
la
prétention d’avoir, par ces quelques traits schématiques, voulu décri
837
a victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention
d’
avoir, par ces quelques traits schématiques, voulu décrire une dialect
838
lement en avoir dit assez pour qu’il soit inutile
d’
insister davantage sur ce fait : nos dialectiques humaines et la diale
839
antage sur ce fait : nos dialectiques humaines et
la
dialectique chrétienne sont séparées par la mort éternelle. Qu’un phi
840
es et la dialectique chrétienne sont séparées par
la
mort éternelle. Qu’un philosophe, qu’un moraliste, parle de choix, de
841
ernelle. Qu’un philosophe, qu’un moraliste, parle
de
choix, de risque et d’acte, ces mots désignent des réalités éthiques
842
u’un philosophe, qu’un moraliste, parle de choix,
de
risque et d’acte, ces mots désignent des réalités éthiques qui n’ont
843
he, qu’un moraliste, parle de choix, de risque et
d’
acte, ces mots désignent des réalités éthiques qui n’ont rien de commu
844
ts désignent des réalités éthiques qui n’ont rien
de
commun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la théologie dan
845
s réalités éthiques qui n’ont rien de commun avec
l’
acte, le risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectiqu
846
és éthiques qui n’ont rien de commun avec l’acte,
le
risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectique absolu
847
ui n’ont rien de commun avec l’acte, le risque et
le
choix dont parle la théologie dans sa dialectique absolue. Il n’y a p
848
mun avec l’acte, le risque et le choix dont parle
la
théologie dans sa dialectique absolue. Il n’y a plus ici d’opération
849
ie dans sa dialectique absolue. Il n’y a plus ici
d’
opération réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’
850
lue. Il n’y a plus ici d’opération réelle que par
la
Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que da
851
y a plus ici d’opération réelle que par la Parole
de
Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi
852
opération réelle que par la Parole de Dieu : acte
de
la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’él
853
ration réelle que par la Parole de Dieu : acte de
la
Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élect
854
ue par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que
l’
homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-di
855
de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans
la
foi ; choix de l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est p
856
ue l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix
de
l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le
857
l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de
l’
élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le ri
858
e dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-dire
d’
une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le risque permanent, c’est alo
859
-à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et
le
risque permanent, c’est alors celui qu’encourt l’homme jeté par la ré
860
le risque permanent, c’est alors celui qu’encourt
l’
homme jeté par la révélation de la Parole dans une situation absolumen
861
nt, c’est alors celui qu’encourt l’homme jeté par
la
révélation de la Parole dans une situation absolument nouvelle, dans
862
s celui qu’encourt l’homme jeté par la révélation
de
la Parole dans une situation absolument nouvelle, dans un instant don
863
elui qu’encourt l’homme jeté par la révélation de
la
Parole dans une situation absolument nouvelle, dans un instant dont n
864
dans un instant dont nulle morale ne peut prévoir
le
sens dernier. ⁂ Une synthèse qui précède et dépasse à la fois l’antit
865
. ⁂ Une synthèse qui précède et dépasse à la fois
l’
antithèse et la thèse, et dont toutes les deux procèdent ? Langage aff
866
e qui précède et dépasse à la fois l’antithèse et
la
thèse, et dont toutes les deux procèdent ? Langage affreux, dira-t-on
867
à la fois l’antithèse et la thèse, et dont toutes
les
deux procèdent ? Langage affreux, dira-t-on non sans raison. Traduise
868
ais pas si tu ne m’avais déjà trouvé. » 4. Dans
les
travaux du groupe politique et philosophique de L’Ordre nouveau. 5.
869
les travaux du groupe politique et philosophique
de
L’Ordre nouveau. 5. Qu’on nomme en France « pathos » alors que ce mo
870
lors que ce mot désigne en Allemagne, à peu près,
la
terminologie propre à un auteur. e. Rougemont Denis de, « Dialectiq
871
inologie propre à un auteur. e. Rougemont Denis
de
, « Dialectique des fins dernières », Hic et Nunc, Paris, juillet 1933
872
Poésie dialectique (juillet 1933)f Au cours
d’
un article paru en Suisse allemande, le professeur O.-E. Strasser décl
873
Au cours d’un article paru en Suisse allemande,
le
professeur O.-E. Strasser déclare que le sonnet publié par Albert-Mar
874
lemande, le professeur O.-E. Strasser déclare que
le
sonnet publié par Albert-Marie Schmidt dans notre premier numéro « es
875
mière poésie dialectique qui lui soit tombée sous
les
yeux » ! Petite erreur de fait, voulons-nous croire, mais aggravée pa
876
i lui soit tombée sous les yeux » ! Petite erreur
de
fait, voulons-nous croire, mais aggravée par l’ironie dont le profess
877
r de fait, voulons-nous croire, mais aggravée par
l’
ironie dont le professeur nous accable à cette occasion. Erreur qui lè
878
lons-nous croire, mais aggravée par l’ironie dont
le
professeur nous accable à cette occasion. Erreur qui lèse à la fois l
879
cable à cette occasion. Erreur qui lèse à la fois
l’
histoire littéraire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la po
880
Erreur qui lèse à la fois l’histoire littéraire,
la
dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusq
881
la fois l’histoire littéraire, la dialectique et
la
poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle
882
aire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute
la
poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de di
883
ialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie
de
la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectique
884
ectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de
la
Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectique : c
885
éforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée
de
dialectique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de la Renais
886
siècle peut être qualifiée de dialectique : c’est
le
« wit » des poètes métaphysiciens de la Renaissance anglaise, John Do
887
ique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens
de
la Renaissance anglaise, John Donne, Crashaw, Marvell, Herbert, Vaugh
888
e : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de
la
Renaissance anglaise, John Donne, Crashaw, Marvell, Herbert, Vaughan
889
s, la plupart convertis au protestantisme ; c’est
le
style antithétique des huguenots contemporains de la Pléiade, si méch
890
le style antithétique des huguenots contemporains
de
la Pléiade, si méchamment enterrés par les jésuites dans leurs Histoi
891
style antithétique des huguenots contemporains de
la
Pléiade, si méchamment enterrés par les jésuites dans leurs Histoires
892
porains de la Pléiade, si méchamment enterrés par
les
jésuites dans leurs Histoires de la littérature française (pour ne ri
893
nt enterrés par les jésuites dans leurs Histoires
de
la littérature française (pour ne rien dire des lamentables dédains d
894
enterrés par les jésuites dans leurs Histoires de
la
littérature française (pour ne rien dire des lamentables dédains de M
895
nçaise (pour ne rien dire des lamentables dédains
de
M. Lanson parlant de Du Bartas, ce géant — mais nous y reviendrons) ;
896
dire des lamentables dédains de M. Lanson parlant
de
Du Bartas, ce géant — mais nous y reviendrons) ; ce sont les sonnets
897
as, ce géant — mais nous y reviendrons) ; ce sont
les
sonnets de Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute une
898
— mais nous y reviendrons) ; ce sont les sonnets
de
Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute une école de p
899
nt les sonnets de Goulard, admirable commentateur
de
Du Bartas, et toute une école de poètes calvinistes imbus des théorie
900
ble commentateur de Du Bartas, et toute une école
de
poètes calvinistes imbus des théories cosmologiques de Paracelse ; ce
901
ètes calvinistes imbus des théories cosmologiques
de
Paracelse ; ce sont encore en plein xviie siècle, les Sonnets spirit
902
aracelse ; ce sont encore en plein xviie siècle,
les
Sonnets spirituels d’un Gombaud. Et je cite au hasard d’une mémoire m
903
re en plein xviie siècle, les Sonnets spirituels
d’
un Gombaud. Et je cite au hasard d’une mémoire mal informée. Et je ne
904
ets spirituels d’un Gombaud. Et je cite au hasard
d’
une mémoire mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique de Polye
905
ard d’une mémoire mal informée. Et je ne dis rien
de
la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme
906
d’une mémoire mal informée. Et je ne dis rien de
la
dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme dan
907
mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique
de
Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme dans une situation
908
je ne dis rien de la dialectique de Polyeucte… 2°
La
vision dialectique jetant l’homme dans une situation dramatique ; lui
909
que de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant
l’
homme dans une situation dramatique ; lui révélant le néant de ses ido
910
omme dans une situation dramatique ; lui révélant
le
néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Pa
911
une situation dramatique ; lui révélant le néant
de
ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui
912
amatique ; lui révélant le néant de ses idoles et
la
nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui est adressée ; en
913
e néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable
de
l’instant où la Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’es
914
éant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de
l’
instant où la Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’espoi
915
doles et la nouveauté inénarrable de l’instant où
la
Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’espoir infini au s
916
Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui
l’
espoir infini au sein du désespoir et la joie de la Promesse invisible
917
nt en lui l’espoir infini au sein du désespoir et
la
joie de la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est l
918
i l’espoir infini au sein du désespoir et la joie
de
la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est la plus p
919
’espoir infini au sein du désespoir et la joie de
la
Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est la plus prop
920
de la Promesse invisible, — cette vision donnée à
l’
homme, est la plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie.
921
e invisible, — cette vision donnée à l’homme, est
la
plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie. 3° Enfin tou
922
nnée à l’homme, est la plus propre à créer en lui
l’
organe d’une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas,
923
homme, est la plus propre à créer en lui l’organe
d’
une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas, dans son
924
serait-elle pas, dans son essence, dialectique ?
La
métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance de la nouveauté paradoxale
925
ue ? La métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance
de
la nouveauté paradoxale des rapprochements qu’elle opère ? Ne jaillit
926
? La métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance de
la
nouveauté paradoxale des rapprochements qu’elle opère ? Ne jaillit-el
927
approchements qu’elle opère ? Ne jaillit-elle pas
de
la tension des contradictoires qu’elle saisit en une seule image, ind
928
rochements qu’elle opère ? Ne jaillit-elle pas de
la
tension des contradictoires qu’elle saisit en une seule image, indiqu
929
image beaucoup plus que ce qu’il y a dans chacun
de
ses termes, désignant au-delà d’elle-même une réalité d’un autre ordr
930
y a dans chacun de ses termes, désignant au-delà
d’
elle-même une réalité d’un autre ordre et que les mots n’atteignent ja
931
termes, désignant au-delà d’elle-même une réalité
d’
un autre ordre et que les mots n’atteignent jamais directement ?… Nous
932
à d’elle-même une réalité d’un autre ordre et que
les
mots n’atteignent jamais directement ?… Nous développerons un jour ce
933
ue je me borne ici à suggérer. Voici en attendant
la
traduction d’un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des «
934
ici à suggérer. Voici en attendant la traduction
d’
un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des « poètes métaphy
935
érer. Voici en attendant la traduction d’un hymne
de
John Donne (1573-1661), le plus grand des « poètes métaphysiciens » d
936
traduction d’un hymne de John Donne (1573-1661),
le
plus grand des « poètes métaphysiciens » de l’école anglaise. Une pre
937
661), le plus grand des « poètes métaphysiciens »
de
l’école anglaise. Une première traduction de cet hymne, dont nous nou
938
), le plus grand des « poètes métaphysiciens » de
l’
école anglaise. Une première traduction de cet hymne, dont nous nous s
939
ns » de l’école anglaise. Une première traduction
de
cet hymne, dont nous nous sommes inspirés, a paru dans la Nouvelle Re
940
ymne, dont nous nous sommes inspirés, a paru dans
la
Nouvelle Revue française du 1er avril 1923 (trad. Jean de Menasce).
941
er avril 1923 (trad. Jean de Menasce). N. B. —
Le
poème contient deux jeux de mots intraduisibles : « When thou hast do
942
Menasce). N. B. — Le poème contient deux jeux
de
mots intraduisibles : « When thou hast done, thou hast not done » (ve
943
n’auras pas encore Donne. » Et au troisième vers
de
la dernière strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de l’époque
944
e la dernière strophe, Sonne peut signifier, dans
la
langue de l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonnera
945
ère strophe, Sonne peut signifier, dans la langue
de
l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-tu ce pé
946
strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de
l’
époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-tu ce péché
947
langue de l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu
le
père Pardonneras-tu ce péché où j’ai pris naissance, Ce péché mien,
948
i commis ? Pardonneras-tu ces péchés dont je suis
le
cours Et suis encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu aur
949
u ces péchés dont je suis le cours Et suis encore
le
cours, bien que je les déplore ? Quand tu auras fini, tu n’auras rien
950
uis le cours Et suis encore le cours, bien que je
les
déplore ? Quand tu auras fini, tu n’auras rien fini Car il y a plus.
951
par lequel j’entraînai D’autres pécheurs, faisant
de
mon péché leur porte ? Pardonneras-tu ce péché que j’ai fui Un an ou
952
auras rien fini, Car il y a plus. J’ai un péché
de
peur : mourrai-je sur la rive Lorsque mon dernier fil aura été filé ?
953
a plus. J’ai un péché de peur : mourrai-je sur
la
rive Lorsque mon dernier fil aura été filé ? Oh ! Jure par toi-même q
954
ai plus peur. John Donne f. Rougemont Denis
de
, « Poésie dialectique », Hic et Nunc, Paris, juillet 1933, p. 116-117
955
Grammaire
de
la personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que les libéraux — e
956
Grammaire de
la
personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que les libéraux — en p
957
Grammaire de la personne (janvier 1934)g h
L’
individu, tel que les libéraux — en politique — et les idéalistes — en
958
personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que
les
libéraux — en politique — et les idéalistes — en philosophie — nous l
959
ndividu, tel que les libéraux — en politique — et
les
idéalistes — en philosophie — nous l’ont légué, c’est l’homme qui n’a
960
tique — et les idéalistes — en philosophie — nous
l’
ont légué, c’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le proch
961
listes — en philosophie — nous l’ont légué, c’est
l’
homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou
962
hie — nous l’ont légué, c’est l’homme qui n’a pas
de
prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le di
963
’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’est
le
prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’hom
964
qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain
de
personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’homme pour lequ
965
i n’est le prochain de personne. Ou encore, comme
le
dit Keyserling, c’est l’homme pour lequel le prochain est devenu tout
966
rsonne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est
l’
homme pour lequel le prochain est devenu tout simplement « le voisin i
967
omme le dit Keyserling, c’est l’homme pour lequel
le
prochain est devenu tout simplement « le voisin inévitable », celui q
968
r lequel le prochain est devenu tout simplement «
le
voisin inévitable », celui que définit, d’ailleurs, le Droit romain.
969
isin inévitable », celui que définit, d’ailleurs,
le
Droit romain. Nous voudrions montrer ici d’une part l’identité de la
970
oit romain. Nous voudrions montrer ici d’une part
l’
identité de la personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et
971
Nous voudrions montrer ici d’une part l’identité
de
la personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et du prochai
972
us voudrions montrer ici d’une part l’identité de
la
personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et du prochain,
973
part l’identité de la personne, telle qu’on peut
l’
opposer à cet individu, et du prochain, tel que le définit l’Évangile
974
l’opposer à cet individu, et du prochain, tel que
le
définit l’Évangile ; d’autre part, certaines conséquences politiques
975
cet individu, et du prochain, tel que le définit
l’
Évangile ; d’autre part, certaines conséquences politiques de l’erreur
976
; d’autre part, certaines conséquences politiques
de
l’erreur individualiste, et surtout, de ses plus récents succédanés.
977
’autre part, certaines conséquences politiques de
l’
erreur individualiste, et surtout, de ses plus récents succédanés. L
978
olitiques de l’erreur individualiste, et surtout,
de
ses plus récents succédanés. Le lieu de toute décision qui crée, c’
979
te, et surtout, de ses plus récents succédanés.
Le
lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’agitation
980
urtout, de ses plus récents succédanés. Le lieu
de
toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’agitation du mond
981
anés. Le lieu de toute décision qui crée, c’est
la
personne. Toute l’agitation du monde n’est rien de plus qu’une certai
982
toute décision qui crée, c’est la personne. Toute
l’
agitation du monde n’est rien de plus qu’une certaine question qui m’e
983
récise en moi qu’à l’instant où elle me contraint
d’
agir. Peut-être qu’il est inutile de rien savoir du monde et de son tr
984
me contraint d’agir. Peut-être qu’il est inutile
de
rien savoir du monde et de son train, des sciences, des faits et gest
985
être qu’il est inutile de rien savoir du monde et
de
son train, des sciences, des faits et gestes, des batailles, des acci
986
, un ordre ou une tentation. Quand cesserons-nous
d’
agiter des problèmes qui n’ont jamais été notre problème ? Car un prob
987
roblème n’est jamais réel que pour celui qui peut
l’
incarner dans sa vie, le résoudre au concret, ou bien périr par lui. I
988
l que pour celui qui peut l’incarner dans sa vie,
le
résoudre au concret, ou bien périr par lui. Il n’y a pas au monde un
989
lui. Il n’y a pas au monde un seul problème dont
la
réalité dernière, dont l’existence déborde les limites de l’incarnati
990
e un seul problème dont la réalité dernière, dont
l’
existence déborde les limites de l’incarnation personnelle. On songe i
991
ont la réalité dernière, dont l’existence déborde
les
limites de l’incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la
992
té dernière, dont l’existence déborde les limites
de
l’incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la question s
993
dernière, dont l’existence déborde les limites de
l’
incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la question soci
994
rnation personnelle. On songe ici tout de suite à
la
question sociale. On se souvient peut-être aussi des libéraux spiritu
995
s libéraux spiritualistes qui aimaient à dire : «
La
solution des grands problèmes sociaux est une question de morale indi
996
ion des grands problèmes sociaux est une question
de
morale individuelle. » L’originalité d’une morale individuelle apte à
997
ociaux est une question de morale individuelle. »
L’
originalité d’une morale individuelle apte à résoudre les conflits soc
998
question de morale individuelle. » L’originalité
d’
une morale individuelle apte à résoudre les conflits sociaux se réduir
999
inalité d’une morale individuelle apte à résoudre
les
conflits sociaux se réduirait probablement aux vertus de surdité, de
1000
lits sociaux se réduirait probablement aux vertus
de
surdité, de cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être au
1001
se réduirait probablement aux vertus de surdité,
de
cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être aussi laïque o
1002
probablement aux vertus de surdité, de cécité et
de
mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être aussi laïque ou religieuse
1003
e aussi laïque ou religieuse qu’on voudrait. Mais
l’
individu a vécu, nous dit-on… Il faut craindre la mort des mythes : el
1004
l’individu a vécu, nous dit-on… Il faut craindre
la
mort des mythes : elle n’est jamais qu’une métamorphose. L’individu n
1005
s mythes : elle n’est jamais qu’une métamorphose.
L’
individu n’est mort que pour renaître dans le collectif. La mystique d
1006
ose. L’individu n’est mort que pour renaître dans
le
collectif. La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié
1007
u n’est mort que pour renaître dans le collectif.
La
mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n
1008
que pour renaître dans le collectif. La mystique
de
la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’ori
1009
e pour renaître dans le collectif. La mystique de
la
masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’origin
1010
. La mystique de la masse ou du groupe qui domine
la
moitié de l’Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renverseme
1011
que de la masse ou du groupe qui domine la moitié
de
l’Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renversement de l’in
1012
de la masse ou du groupe qui domine la moitié de
l’
Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renversement de l’indiv
1013
groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas
d’
origine plus certaine que ce renversement de l’individualisme. Ramener
1014
a pas d’origine plus certaine que ce renversement
de
l’individualisme. Ramener la question sociale aux limites de la perso
1015
as d’origine plus certaine que ce renversement de
l’
individualisme. Ramener la question sociale aux limites de la personne
1016
que ce renversement de l’individualisme. Ramener
la
question sociale aux limites de la personne, c’est constater que la q
1017
dualisme. Ramener la question sociale aux limites
de
la personne, c’est constater que la question sociale, en tant qu’elle
1018
lisme. Ramener la question sociale aux limites de
la
personne, c’est constater que la question sociale, en tant qu’elle es
1019
e aux limites de la personne, c’est constater que
la
question sociale, en tant qu’elle est question exigeant une réponse n
1020
eant une réponse ne se pose pas ailleurs que dans
le
je aux prises avec le tu. Ses données me sont extérieures, certes. Ma
1021
pose pas ailleurs que dans le je aux prises avec
le
tu. Ses données me sont extérieures, certes. Mais je n’ai pas à les c
1022
s me sont extérieures, certes. Mais je n’ai pas à
les
connaître autrement que par la question concrète qu’elles m’adressent
1023
ais je n’ai pas à les connaître autrement que par
la
question concrète qu’elles m’adressent ; et cette question ne peut êt
1024
e si c’est un autre homme, en face de moi, qui me
la
pose. Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma main, à porté
1025
pose. Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée
de
ma main, à portée de mes yeux, à portée d’imagination, peu importe, p
1026
proche ou lointain, à portée de ma main, à portée
de
mes yeux, à portée d’imagination, peu importe, pourvu que cette prise
1027
portée de ma main, à portée de mes yeux, à portée
d’
imagination, peu importe, pourvu que cette prise, cette vue, cette ima
1028
t pour moi une « deuxième personne », un tu sujet
d’
une parole qui m’advient6. On voudrait nous faire croire aujourd’hui q
1029
t6. On voudrait nous faire croire aujourd’hui que
le
conflit fécond, la communion du tu et du je se résout pratiquement da
1030
s faire croire aujourd’hui que le conflit fécond,
la
communion du tu et du je se résout pratiquement dans un nous, qu’on o
1031
ation magistrale porte un nom en politique. C’est
le
fascisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la mas
1032
ale porte un nom en politique. C’est le fascisme.
Le
nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, t
1033
m en politique. C’est le fascisme. Le nous, c’est
le
groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à
1034
que. C’est le fascisme. Le nous, c’est le groupe,
le
faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’individu
1035
scisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On
l’
oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique. Le vœ
1036
nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à
la
masse anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique. Le vœu humain pa
1037
On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à
l’
individu atomique. Le vœu humain paraît comblé… Mais ce nous est-il au
1038
se anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique.
Le
vœu humain paraît comblé… Mais ce nous est-il autre chose qu’une moye
1039
s ce nous est-il autre chose qu’une moyenne entre
le
je des libéraux et le ils des collectivistes ? N’est-il pas, lui auss
1040
chose qu’une moyenne entre le je des libéraux et
le
ils des collectivistes ? N’est-il pas, lui aussi, inactuel et abstrai
1041
l et abstrait, et par là même, ne laisse-t-il pas
le
champ libre à la tyrannie, c’est-à-dire à la mécanique étatiste et di
1042
par là même, ne laisse-t-il pas le champ libre à
la
tyrannie, c’est-à-dire à la mécanique étatiste et dictatoriale qui ti
1043
pas le champ libre à la tyrannie, c’est-à-dire à
la
mécanique étatiste et dictatoriale qui tient lieu d’ordre dès que l’h
1044
mécanique étatiste et dictatoriale qui tient lieu
d’
ordre dès que l’homme renonce à assumer personnellement son risque et
1045
te et dictatoriale qui tient lieu d’ordre dès que
l’
homme renonce à assumer personnellement son risque et celui du « proch
1046
onnellement son risque et celui du « prochain » ?
L’
erreur fasciste est peut-être plus grave que les erreurs qu’elle comba
1047
? L’erreur fasciste est peut-être plus grave que
les
erreurs qu’elle combat, parce qu’elle figure l’image du rapport vérit
1048
les erreurs qu’elle combat, parce qu’elle figure
l’
image du rapport véritable entre les hommes, mais qu’elle la figure da
1049
qu’elle figure l’image du rapport véritable entre
les
hommes, mais qu’elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même de
1050
rapport véritable entre les hommes, mais qu’elle
la
figure dans l’abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit méprise
1051
ble entre les hommes, mais qu’elle la figure dans
l’
abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport v
1052
mes, mais qu’elle la figure dans l’abstrait, dans
le
plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre le
1053
elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même
de
ce qu’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre les hommes, c’e
1054
, dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser.
Le
rapport véritable entre les hommes, c’est la communauté des personnes
1055
u’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre
les
hommes, c’est la communauté des personnes responsables. Mais la commu
1056
ser. Le rapport véritable entre les hommes, c’est
la
communauté des personnes responsables. Mais la communauté n’est rien
1057
st la communauté des personnes responsables. Mais
la
communauté n’est rien de plus que les personnes : elle n’est que l’ex
1058
sables. Mais la communauté n’est rien de plus que
les
personnes : elle n’est que l’expression de leurs rapports spécifiques
1059
t rien de plus que les personnes : elle n’est que
l’
expression de leurs rapports spécifiques. Elle a son centre en chacune
1060
s que les personnes : elle n’est que l’expression
de
leurs rapports spécifiques. Elle a son centre en chacune des personne
1061
s. Elle a son centre en chacune des personnes qui
la
composent, et n’est pas définie par autre chose que par ce centre. El
1062
finie par autre chose que par ce centre. Elle est
le
rayonnement dans la durée de l’acte instantané qui unit un je et un t
1063
e que par ce centre. Elle est le rayonnement dans
la
durée de l’acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de res
1064
ce centre. Elle est le rayonnement dans la durée
de
l’acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de responsabili
1065
centre. Elle est le rayonnement dans la durée de
l’
acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de responsabilité7
1066
te instantané qui unit un je et un tu par un lien
de
responsabilité7. En son principe, l’erreur fasciste consiste à consid
1067
par un lien de responsabilité7. En son principe,
l’
erreur fasciste consiste à considérer cette communion non plus comme u
1068
comme un état. C’est faire simplement abstraction
de
la responsabilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, c
1069
me un état. C’est faire simplement abstraction de
la
responsabilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, cons
1070
e la responsabilité réciproque. Il en résulte que
le
je et que le tu, considérés d’un point de vue qui n’est plus ni celui
1071
bilité réciproque. Il en résulte que le je et que
le
tu, considérés d’un point de vue qui n’est plus ni celui du je ni cel
1072
Il en résulte que le je et que le tu, considérés
d’
un point de vue qui n’est plus ni celui du je ni celui du tu, c’est-à-
1073
trouvent du même coup objectivés, et prisonniers
de
ce rapport, le nous. Le groupe ainsi formé est défini par sa circonfé
1074
me coup objectivés, et prisonniers de ce rapport,
le
nous. Le groupe ainsi formé est défini par sa circonférence. Et comme
1075
bjectivés, et prisonniers de ce rapport, le nous.
Le
groupe ainsi formé est défini par sa circonférence. Et comme le veut
1076
i formé est défini par sa circonférence. Et comme
le
veut la géométrie euclidienne, il est plus grand que chacun des éléme
1077
est défini par sa circonférence. Et comme le veut
la
géométrie euclidienne, il est plus grand que chacun des éléments qui
1078
ne, il est plus grand que chacun des éléments qui
le
composent. Il s’arroge des droits sur eux, bien qu’à la vérité il ne
1079
posent. Il s’arroge des droits sur eux, bien qu’à
la
vérité il ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes
1080
ts sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que
de
la somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe n
1081
sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que de
la
somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe ne s
1082
bien qu’à la vérité il ne résulte que de la somme
de
leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe ne sont plus
1083
ne résulte que de la somme de leurs altérations.
Les
hommes qui constituent ce groupe ne sont plus des hommes véritablemen
1084
mes véritablement humains, puisque l’un des pôles
de
leur être n’est plus visible ni concret, échappe aux prises de leurs
1085
n’est plus visible ni concret, échappe aux prises
de
leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire
1086
t, échappe aux prises de leurs mains. Pour chacun
d’
eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis
1087
ppe aux prises de leurs mains. Pour chacun d’eux,
le
tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui po
1088
e leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu es devenu
le
nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui pose une question
1089
ux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé
d’
être le vis-à-vis qui pose une question directe, — le prochain. Il a c
1090
tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être
le
vis-à-vis qui pose une question directe, — le prochain. Il a cessé d’
1091
tre le vis-à-vis qui pose une question directe, —
le
prochain. Il a cessé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’es
1092
e une question directe, — le prochain. Il a cessé
d’
être un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’es
1093
te, — le prochain. Il a cessé d’être un des pôles
de
la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage
1094
— le prochain. Il a cessé d’être un des pôles de
la
personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et
1095
n. Il a cessé d’être un des pôles de la personne.
Le
nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et qui vient se
1096
vient se confondre avec un je désormais incertain
de
ses limites agrandies. Perte de tension, en chaque point du cercle. I
1097
sormais incertain de ses limites agrandies. Perte
de
tension, en chaque point du cercle. Il faudra bien la compenser par u
1098
ension, en chaque point du cercle. Il faudra bien
la
compenser par une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est l’his
1099
faudra bien la compenser par une rigidité accrue
de
la circonférence. Et c’est l’histoire de toute association humaine :
1100
udra bien la compenser par une rigidité accrue de
la
circonférence. Et c’est l’histoire de toute association humaine : on
1101
une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est
l’
histoire de toute association humaine : on s’unit par la force d’un pr
1102
é accrue de la circonférence. Et c’est l’histoire
de
toute association humaine : on s’unit par la force d’un principe tran
1103
oire de toute association humaine : on s’unit par
la
force d’un principe transcendant, — et tant qu’il règne on peut mépri
1104
oute association humaine : on s’unit par la force
d’
un principe transcendant, — et tant qu’il règne on peut mépriser la po
1105
nscendant, — et tant qu’il règne on peut mépriser
la
police ; puis vient un temps où l’on se lasse d’obéir à la force viva
1106
peut mépriser la police ; puis vient un temps où
l’
on se lasse d’obéir à la force vivante, — et l’on institue la police p
1107
la police ; puis vient un temps où l’on se lasse
d’
obéir à la force vivante, — et l’on institue la police pour soutenir u
1108
; puis vient un temps où l’on se lasse d’obéir à
la
force vivante, — et l’on institue la police pour soutenir un corps so
1109
où l’on se lasse d’obéir à la force vivante, — et
l’
on institue la police pour soutenir un corps social qui s’abandonne ;
1110
se d’obéir à la force vivante, — et l’on institue
la
police pour soutenir un corps social qui s’abandonne ; enfin la polic
1111
soutenir un corps social qui s’abandonne ; enfin
la
police décrète qu’elle est elle-même la force véritable. Mais elle ne
1112
e ; enfin la police décrète qu’elle est elle-même
la
force véritable. Mais elle ne règne plus que sur des automates. ⁂ Les
1113
Mais elle ne règne plus que sur des automates. ⁂
Les
partisans du nous, en vérité, ont fait erreur sur la personne. Si la
1114
partisans du nous, en vérité, ont fait erreur sur
la
personne. Si la personne est la mise en question d’un je par un tu, d
1115
s, en vérité, ont fait erreur sur la personne. Si
la
personne est la mise en question d’un je par un tu, donc une rencontr
1116
t fait erreur sur la personne. Si la personne est
la
mise en question d’un je par un tu, donc une rencontre, cette rencont
1117
personne. Si la personne est la mise en question
d’
un je par un tu, donc une rencontre, cette rencontre n’a lieu que dans
1118
une rencontre, cette rencontre n’a lieu que dans
le
je et dans le tu. Deux hommes ne se rencontrent pas, spirituellement,
1119
, cette rencontre n’a lieu que dans le je et dans
le
tu. Deux hommes ne se rencontrent pas, spirituellement, à mi-distance
1120
contrent pas, spirituellement, à mi-distance l’un
de
l’autre — dans le nous 8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun t
1121
ituellement, à mi-distance l’un de l’autre — dans
le
nous 8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun tout le chemin qui
1122
8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun tout
le
chemin qui nous sépare l’un de l’autre. Et c’est au seul moment où je
1123
faire chacun tout le chemin qui nous sépare l’un
de
l’autre. Et c’est au seul moment où je t’atteins en toi, où tu m’atte
1124
ous devenons deux personnes, et l’un pour l’autre
le
prochain. Ainsi le phénomène personnel demeure situé dans l’individu
1125
rsonnes, et l’un pour l’autre le prochain. Ainsi
le
phénomène personnel demeure situé dans l’individu, mais dans un indiv
1126
Ainsi le phénomène personnel demeure situé dans
l’
individu, mais dans un individu transformé, orienté, animé par une pré
1127
imé par une présence extérieure. Face à face avec
le
prochain que j’aime, je ne suis plus un isolé9, mais je reste un soli
1128
cée » que viennent en fin de compte retentir tous
les
problèmes sociaux et spirituels. C’est en elle, et c’est en elle seul
1129
t un écho humain. C’est en elle enfin que s’opère
l’
acte d’une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsme, et ce
1130
ho humain. C’est en elle enfin que s’opère l’acte
d’
une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsme, et cela sign
1131
enfin que s’opère l’acte d’une communion réelle.
La
personne est un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu
1132
e d’une communion réelle. La personne est un lieu
d’
héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin de
1133
un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est
le
lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de
1134
d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu,
l’
origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de tout ris
1135
t cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine et
la
fin de toute incarnation, de toute création, de tout risque. La perso
1136
signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin
de
toute incarnation, de toute création, de tout risque. La personne est
1137
e lieu, l’origine et la fin de toute incarnation,
de
toute création, de tout risque. La personne est aussi, par conséquent
1138
t la fin de toute incarnation, de toute création,
de
tout risque. La personne est aussi, par conséquent, l’individu moral,
1139
e incarnation, de toute création, de tout risque.
La
personne est aussi, par conséquent, l’individu moral, l’individu soci
1140
ut risque. La personne est aussi, par conséquent,
l’
individu moral, l’individu social par excellence. Mais dans son acte s
1141
onne est aussi, par conséquent, l’individu moral,
l’
individu social par excellence. Mais dans son acte seulement, c’est-à-
1142
. Mais dans son acte seulement, c’est-à-dire dans
l’
instant présent, non point dans la durée psychologique et descriptible
1143
est-à-dire dans l’instant présent, non point dans
la
durée psychologique et descriptible ; c’est pourquoi des généralités
1144
s telles que morale ou socialisme 10, entités que
l’
on peut considérer en soi comme des systèmes, indépendamment du rappor
1145
me des systèmes, indépendamment du rapport actuel
d’
un je et d’un tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucu
1146
èmes, indépendamment du rapport actuel d’un je et
d’
un tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucune réalité
1147
actuel d’un je et d’un tu, ne rendent pas compte
de
l’être personnel, ni d’aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations p
1148
tuel d’un je et d’un tu, ne rendent pas compte de
l’
être personnel, ni d’aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations peuv
1149
tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni
d’
aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations peuvent paraître assez ar
1150
du concret par excellence. J’espère toutefois que
le
lecteur les aura transposées dans une actualité dont le moins qu’on p
1151
par excellence. J’espère toutefois que le lecteur
les
aura transposées dans une actualité dont le moins qu’on puisse dire e
1152
teur les aura transposées dans une actualité dont
le
moins qu’on puisse dire est qu’elle nous assaille de toutes parts ave
1153
ses grands panneaux hauts en couleur promenés par
les
rues allemandes et italiennes, et jusque dans les pages illustrées de
1154
les rues allemandes et italiennes, et jusque dans
les
pages illustrées de nos quotidiens. Il me reste à marquer la dépendan
1155
t italiennes, et jusque dans les pages illustrées
de
nos quotidiens. Il me reste à marquer la dépendance théologique d’une
1156
lustrées de nos quotidiens. Il me reste à marquer
la
dépendance théologique d’une analyse qui peut paraître strictement hu
1157
. Il me reste à marquer la dépendance théologique
d’
une analyse qui peut paraître strictement humaine. On peut parler en t
1158
n peut parler en termes de philosophie du rapport
d’
un je à un tu. Mais on ne peut le comprendre et le vivre, dans son par
1159
ophie du rapport d’un je à un tu. Mais on ne peut
le
comprendre et le vivre, dans son paradoxe profond, que si l’on se réf
1160
d’un je à un tu. Mais on ne peut le comprendre et
le
vivre, dans son paradoxe profond, que si l’on se réfère au rapport pr
1161
re et le vivre, dans son paradoxe profond, que si
l’
on se réfère au rapport primitif qui fonde la personne humaine : le ra
1162
e si l’on se réfère au rapport primitif qui fonde
la
personne humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit rom
1163
rapport primitif qui fonde la personne humaine :
le
rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison
1164
imitif qui fonde la personne humaine : le rapport
de
l’homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser
1165
tif qui fonde la personne humaine : le rapport de
l’
homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser à
1166
e humaine : le rapport de l’homme à son Créateur.
Le
Droit romain a peut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir de
1167
son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison
de
refuser à mon voisin le pouvoir de me questionner, puisque ce pouvoir
1168
romain a peut-être raison de refuser à mon voisin
le
pouvoir de me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondeme
1169
ut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir
de
me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondement que l’or
1170
oir de me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas
d’
autre fondement que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le dro
1171
puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondement que
l’
ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit de venir troubler m
1172
fondement que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si
le
tu a le droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définit
1173
t que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a
le
droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définitive, par
1174
rdre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit
de
venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définitive, parce qu’il
1175
initive, parce qu’il est pour moi, à tel instant,
le
symbole réel de Celui qui nous a dit : « En vérité, toutes les fois q
1176
u’il est pour moi, à tel instant, le symbole réel
de
Celui qui nous a dit : « En vérité, toutes les fois que vous avez fai
1177
parmi mes frères que voici, c’est à moi que vous
l’
avez fait. » Et si ce tu, non seulement possède le droit d’être reçu p
1178
l’avez fait. » Et si ce tu, non seulement possède
le
droit d’être reçu par moi, mais encore d’être reçu quoi qu’il me dema
1179
it. » Et si ce tu, non seulement possède le droit
d’
être reçu par moi, mais encore d’être reçu quoi qu’il me demande, fût-
1180
possède le droit d’être reçu par moi, mais encore
d’
être reçu quoi qu’il me demande, fût-ce ma mort, n’est-ce pas pour cet
1181
ort, n’est-ce pas pour cette seule raison, où bat
le
cœur du paradoxe le plus fou, que l’Évangile nous dit : « Aimez vos e
1182
ur cette seule raison, où bat le cœur du paradoxe
le
plus fou, que l’Évangile nous dit : « Aimez vos ennemis » ? 6. Je p
1183
ison, où bat le cœur du paradoxe le plus fou, que
l’
Évangile nous dit : « Aimez vos ennemis » ? 6. Je préfère employer l
1184
« Aimez vos ennemis » ? 6. Je préfère employer
le
pronom tu, sujet de son action — plutôt que le toi, plus couramment e
1185
» ? 6. Je préfère employer le pronom tu, sujet
de
son action — plutôt que le toi, plus couramment employé par certains
1186
er le pronom tu, sujet de son action — plutôt que
le
toi, plus couramment employé par certains philosophes français. (Cf.
1187
français. (Cf. G. Marcel, Journal métaphysique).
Le
toi est mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chr
1188
i est mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi
l’
Église : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fond
1189
bjet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église :
le
chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritable
1190
autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans
l’
acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église univ
1191
me. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte
de
la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église universelle
1192
7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte de
la
communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église universelle. L
1193
e : le chrétien, dans l’acte de la communion avec
le
Christ, fonde véritablement l’Église universelle. L’Église est univer
1194
la communion avec le Christ, fonde véritablement
l’
Église universelle. L’Église est universelle parce qu’elle s’enracine
1195
Christ, fonde véritablement l’Église universelle.
L’
Église est universelle parce qu’elle s’enracine dans l’acte qui confèr
1196
ise est universelle parce qu’elle s’enracine dans
l’
acte qui confère à tout homme son être véritable, devant Dieu. 8. Le
1197
à tout homme son être véritable, devant Dieu. 8.
Le
groupe fasciste n’est que le lieu des points équidistants de tous les
1198
le, devant Dieu. 8. Le groupe fasciste n’est que
le
lieu des points équidistants de tous les individus qui composent le g
1199
asciste n’est que le lieu des points équidistants
de
tous les individus qui composent le groupe. Un lieu parfaitement abst
1200
n’est que le lieu des points équidistants de tous
les
individus qui composent le groupe. Un lieu parfaitement abstrait. 9.
1201
équidistants de tous les individus qui composent
le
groupe. Un lieu parfaitement abstrait. 9. Aux individualistes ration
1202
listes rationalistes, on peut faire remarquer que
le
nom d’idiot désigne étymologiquement le « particulier » qui s’enferme
1203
rationalistes, on peut faire remarquer que le nom
d’
idiot désigne étymologiquement le « particulier » qui s’enferme dans s
1204
rquer que le nom d’idiot désigne étymologiquement
le
« particulier » qui s’enferme dans sa particularité, — qui refuse don
1205
’enferme dans sa particularité, — qui refuse donc
d’
être le prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudr
1206
e dans sa particularité, — qui refuse donc d’être
le
prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudra. g.
1207
rticularité, — qui refuse donc d’être le prochain
de
son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudra. g. Rougemont D
1208
autre « isme » qu’on voudra. g. Rougemont Denis
de
, « Grammaire de la personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 1
1209
u’on voudra. g. Rougemont Denis de, « Grammaire
de
la personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 18-23. h. Une no
1210
n voudra. g. Rougemont Denis de, « Grammaire de
la
personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 18-23. h. Une note
1211
r 1934, p. 18-23. h. Une note ajoute : « Extrait
d’
un volume à paraître, intitulé Penser avec les mains . »
1212
Précisions sur
la
mort du Grand Pan (avril 1934)i C’est en notre vie seule que la N
1213
an (avril 1934)i C’est en notre vie seule que
la
Nature vit. Coleridge. Car nous sommes là pour deviner les choses
1214
it. Coleridge. Car nous sommes là pour deviner
les
choses dans leurs natures particulières : alors elles nous en sont re
1215
ont reconnaissantes. C. F. Ramuz (Adam et Ève).
La
plénitude du monde n’est pas dans la contemplation d’un esprit immobi
1216
am et Ève). La plénitude du monde n’est pas dans
la
contemplation d’un esprit immobile. La plénitude du monde est un évén
1217
lénitude du monde n’est pas dans la contemplation
d’
un esprit immobile. La plénitude du monde est un événement. Elle a son
1218
t pas dans la contemplation d’un esprit immobile.
La
plénitude du monde est un événement. Elle a son lieu dans la question
1219
e du monde est un événement. Elle a son lieu dans
la
question que nous adressent les créatures, lorsque nous distinguons l
1220
le a son lieu dans la question que nous adressent
les
créatures, lorsque nous distinguons leur véritable angoisse, et qu’el
1221
ngoisse, et qu’elle nous dresse pour une réponse.
La
plénitude est un combat d’amour. Mais aimer ? C’est d’abord répondre,
1222
esse pour une réponse. La plénitude est un combat
d’
amour. Mais aimer ? C’est d’abord répondre, — c’est en même temps et c
1223
t en même temps et c’est surtout répondre au-delà
de
la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguet
1224
n même temps et c’est surtout répondre au-delà de
la
question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets d
1225
c’est surtout répondre au-delà de la question. ⁂
L’
homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets des tentations e
1226
ondre au-delà de la question. ⁂ L’homme jeté dans
la
diversité de l’univers, aux aguets des tentations et des menaces qui
1227
de la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité
de
l’univers, aux aguets des tentations et des menaces qui surgissent dè
1228
la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de
l’
univers, aux aguets des tentations et des menaces qui surgissent dès q
1229
menaces qui surgissent dès qu’il dit je, n’a pas
d’
autre mouvement que la peur ou l’amour. Non qu’il ait à choisir : déjà
1230
t dès qu’il dit je, n’a pas d’autre mouvement que
la
peur ou l’amour. Non qu’il ait à choisir : déjà il fuit, déjà il s’of
1231
dit je, n’a pas d’autre mouvement que la peur ou
l’
amour. Non qu’il ait à choisir : déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est
1232
à choisir : déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est
le
je qui est choix. L’acte qui me distingue du monde n’est pas autre qu
1233
fuit, déjà il s’offre. C’est le je qui est choix.
L’
acte qui me distingue du monde n’est pas autre que cet élan de refus o
1234
e distingue du monde n’est pas autre que cet élan
de
refus ou de tendresse. En vérité, point de séparation réelle, jamais
1235
du monde n’est pas autre que cet élan de refus ou
de
tendresse. En vérité, point de séparation réelle, jamais de vide entr
1236
t élan de refus ou de tendresse. En vérité, point
de
séparation réelle, jamais de vide entre moi et le monde, non, rien qu
1237
se. En vérité, point de séparation réelle, jamais
de
vide entre moi et le monde, non, rien que la tension d’un corps à cor
1238
de séparation réelle, jamais de vide entre moi et
le
monde, non, rien que la tension d’un corps à corps amoureux ou meurtr
1239
mais de vide entre moi et le monde, non, rien que
la
tension d’un corps à corps amoureux ou meurtrier. Je n’existe que par
1240
e entre moi et le monde, non, rien que la tension
d’
un corps à corps amoureux ou meurtrier. Je n’existe que par cette tens
1241
ifférence et je n’échappe point au règne naturel.
L’
indifférence d’un « esprit », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et
1242
n’échappe point au règne naturel. L’indifférence
d’
un « esprit », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et qui le considèr
1243
ndifférence d’un « esprit », qui s’imagine dégagé
d’
un tel choix, et qui le considère comme une alternative extérieure à s
1244
it », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et qui
le
considère comme une alternative extérieure à son être, un vis-à-vis d
1245
t se détourner, cette indifférence n’est rien que
le
rêve d’un atome abandonné qui se croit je. Ce rêve peut remplir nos j
1246
ourner, cette indifférence n’est rien que le rêve
d’
un atome abandonné qui se croit je. Ce rêve peut remplir nos journées
1247
st pas notre vie. Il n’est qu’un abandon aux lois
de
la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme
1248
pas notre vie. Il n’est qu’un abandon aux lois de
la
poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme en
1249
don aux lois de la poussière. ⁂ Ceci peut définir
l’
Antiquité : la panique de l’homme environné par les voix innombrables
1250
e la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité :
la
panique de l’homme environné par les voix innombrables de l’univers,
1251
ère. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique
de
l’homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son reco
1252
. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de
l’
homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son recours
1253
l’Antiquité : la panique de l’homme environné par
les
voix innombrables de l’univers, et son recours à la raison pour leur
1254
ue de l’homme environné par les voix innombrables
de
l’univers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. O
1255
de l’homme environné par les voix innombrables de
l’
univers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. Ordr
1256
voix innombrables de l’univers, et son recours à
la
raison pour leur imposer le silence. Ordre géométrique, loi des chose
1257
ers, et son recours à la raison pour leur imposer
le
silence. Ordre géométrique, loi des choses muettes, mesure des appare
1258
oses muettes, mesure des apparences permanentes :
le
cours des astres et les arêtes du cristal. Ou, du moins, si l’archite
1259
s apparences permanentes : le cours des astres et
les
arêtes du cristal. Ou, du moins, si l’architecture des pierres et des
1260
astres et les arêtes du cristal. Ou, du moins, si
l’
architecture des pierres et des constellations à son tour, fait entend
1261
langage qui n’est pas celui des humains, c’est à
la
raison seule qu’il se révèle, et ce n’est plus la peur du sang qui lu
1262
la raison seule qu’il se révèle, et ce n’est plus
la
peur du sang qui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée d’org
1263
e n’est plus la peur du sang qui lui répond, mais
la
crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’esprit qui connaît son pou
1264
ui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée
d’
orgueil, de l’esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la gr
1265
nd, mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil,
de
l’esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du d
1266
mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de
l’
esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du dang
1267
sprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure
la
grandeur du danger, sait qu’il s’y offre armé, et connaît ses retrait
1268
ellectuelle ou sophismes logiques, ce sont autant
de
formes d’une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissée
1269
e ou sophismes logiques, ce sont autant de formes
d’
une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissées pour opp
1270
s logiques, ce sont autant de formes d’une espèce
de
fuite en avant, autant de tentatives angoissées pour opposer à la ter
1271
de formes d’une espèce de fuite en avant, autant
de
tentatives angoissées pour opposer à la terreur de Pan les ordonnance
1272
t, autant de tentatives angoissées pour opposer à
la
terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet es
1273
e tentatives angoissées pour opposer à la terreur
de
Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est
1274
tives angoissées pour opposer à la terreur de Pan
les
ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le t
1275
à la terreur de Pan les ordonnances dictatoriales
de
l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le
1276
a terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de
l’
esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le sai
1277
tatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas
le
tout de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre
1278
es de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout
de
l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle p
1279
de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de
l’
homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut
1280
. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, —
l’
homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer les b
1281
et esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme
le
sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, co
1282
mme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas
l’
ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler les dése
1283
Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer
les
bêtes, couper les arbres et peupler les déserts ; sur le principe ani
1284
est pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper
les
arbres et peupler les déserts ; sur le principe animateur des choses,
1285
peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler
les
déserts ; sur le principe animateur des choses, elle est sans prise.
1286
s, couper les arbres et peupler les déserts ; sur
le
principe animateur des choses, elle est sans prise. Elle ne règne vra
1287
ropres créatures. Alors il faut refaire un monde.
L’
arbre devient colonne et ne pose plus de question. Enfermé maintenant
1288
un monde. L’arbre devient colonne et ne pose plus
de
question. Enfermé maintenant dans ses architectures, l’homme se retro
1289
stion. Enfermé maintenant dans ses architectures,
l’
homme se retrouve seul aux prises avec lui-même. Autarchie rationnelle
1290
tarchie rationnelle. Il a mauvaise conscience. «
De
la raison considérée comme un assassinat », écrit un jour un philosop
1291
chie rationnelle. Il a mauvaise conscience. « De
la
raison considérée comme un assassinat », écrit un jour un philosophe.
1292
our un philosophe. Mais c’est encore une illusion
d’
orgueil. Le grand Pan n’est pas mort pour si peu, et sa domination ter
1293
osophe. Mais c’est encore une illusion d’orgueil.
Le
grand Pan n’est pas mort pour si peu, et sa domination terrifie les p
1294
t pas mort pour si peu, et sa domination terrifie
les
provinces autour de la cité. ⁂ Comment répondre sans quelque injustic
1295
et sa domination terrifie les provinces autour de
la
cité. ⁂ Comment répondre sans quelque injustice à une question dont o
1296
e injustice à une question dont on ne peut saisir
le
sens exact ? Ainsi se défend la Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer l
1297
on ne peut saisir le sens exact ? Ainsi se défend
la
Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer logique est sans défaut. Le sens
1298
? Ainsi se défend la Logique. Elle n’a pas tort.
L’
enfer logique est sans défaut. Le sens exact d’une question n’est donn
1299
le n’a pas tort. L’enfer logique est sans défaut.
Le
sens exact d’une question n’est donné que par la réponse. Mais l’homm
1300
t. L’enfer logique est sans défaut. Le sens exact
d’
une question n’est donné que par la réponse. Mais l’homme antique n’a
1301
Le sens exact d’une question n’est donné que par
la
réponse. Mais l’homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Na
1302
une question n’est donné que par la réponse. Mais
l’
homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Nature : il est lui
1303
r la réponse. Mais l’homme antique n’a pas en lui
de
quoi répondre à la Nature : il est lui-même une question que Dieu ne
1304
l’homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à
la
Nature : il est lui-même une question que Dieu ne semble pas entendre
1305
ême une question que Dieu ne semble pas entendre.
L’
homme antique, c’est Adam dessaisi de sa royauté ; et l’univers antiqu
1306
as entendre. L’homme antique, c’est Adam dessaisi
de
sa royauté ; et l’univers antique, c’est son royaume abandonné à l’an
1307
e antique, c’est Adam dessaisi de sa royauté ; et
l’
univers antique, c’est son royaume abandonné à l’anarchie. Comment Ada
1308
l’univers antique, c’est son royaume abandonné à
l’
anarchie. Comment Adam ne s’effraierait-il pas d’une plainte qui s’adr
1309
l’anarchie. Comment Adam ne s’effraierait-il pas
d’
une plainte qui s’adresse, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu
1310
se, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu ?
La
Nature se révolte en désordre. Elle veut la mort de l’homme parce qu’
1311
rdu ? La Nature se révolte en désordre. Elle veut
la
mort de l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se d
1312
Nature se révolte en désordre. Elle veut la mort
de
l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se défend br
1313
ture se révolte en désordre. Elle veut la mort de
l’
homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se défend bruta
1314
veut la mort de l’homme parce qu’il ne sait plus
la
faire vivre. L’homme se défend brutalement, et plus il se défend, plu
1315
l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre.
L’
homme se défend brutalement, et plus il se défend, plus il impose à la
1316
utalement, et plus il se défend, plus il impose à
la
Nature sa tyrannie, moins il comprend le sens de sa haine anxieuse. P
1317
impose à la Nature sa tyrannie, moins il comprend
le
sens de sa haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant de ces vo
1318
la Nature sa tyrannie, moins il comprend le sens
de
sa haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant de ces voix, sans
1319
haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant
de
ces voix, sans armes, les mains nues, au risque de sa vie, peut-être
1320
e, s’il allait au-devant de ces voix, sans armes,
les
mains nues, au risque de sa vie, peut-être alors le secret du grand P
1321
mains nues, au risque de sa vie, peut-être alors
le
secret du grand Pan s’ouvrirait-il à son amour ? Mais serait-ce amour
1322
ocle n’a rien sauvé. Je garde ma raison. Et, pour
le
reste, sacrifions aux dieux. ⁂ Un panthéisme angoissé, ressort d’une
1323
ions aux dieux. ⁂ Un panthéisme angoissé, ressort
d’
une révolte rationnelle contre la Nature, — cette dialectique fondamen
1324
ngoissé, ressort d’une révolte rationnelle contre
la
Nature, — cette dialectique fondamentale de l’univers antique, ne pou
1325
ontre la Nature, — cette dialectique fondamentale
de
l’univers antique, ne pouvait se résoudre sur le plan humain et rien
1326
re la Nature, — cette dialectique fondamentale de
l’
univers antique, ne pouvait se résoudre sur le plan humain et rien qu’
1327
an humain et rien qu’humain. Elle devait conduire
l’
humanité à des impasses mortelles, celles-là mêmes où se désespère le
1328
passes mortelles, celles-là mêmes où se désespère
le
xxe siècle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ordre d’une Histo
1329
es où se désespère le xxe siècle. Mais avant que
d’
y venir, et suivant l’ordre d’une Histoire dont la loi peut paraître s
1330
xxe siècle. Mais avant que d’y venir, et suivant
l’
ordre d’une Histoire dont la loi peut paraître souverainement illogiqu
1331
cle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ordre
d’
une Histoire dont la loi peut paraître souverainement illogique, nous
1332
d’y venir, et suivant l’ordre d’une Histoire dont
la
loi peut paraître souverainement illogique, nous voici contraints de
1333
e souverainement illogique, nous voici contraints
de
nous arrêter : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpét
1334
llogique, nous voici contraints de nous arrêter :
l’
an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du
1335
, nous voici contraints de nous arrêter : l’an 33
de
notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du monde, n
1336
ontraints de nous arrêter : l’an 33 de notre ère,
la
réponse éternelle à la perpétuelle question du monde, nous est donnée
1337
er : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à
la
perpétuelle question du monde, nous est donnée. C’est d’abord une rép
1338
ous est donnée. C’est d’abord une réponse faite à
l’
homme. Mais c’est aussi, à travers l’homme désormais restauré dans sa
1339
onse faite à l’homme. Mais c’est aussi, à travers
l’
homme désormais restauré dans sa condition éternelle, une réponse à to
1340
dans sa condition éternelle, une réponse à toute
la
création, désormais replacée dans l’ordre originel. À cet instant, pa
1341
onse à toute la création, désormais replacée dans
l’
ordre originel. À cet instant, parce qu’il possède cette réponse, l’ho
1342
À cet instant, parce qu’il possède cette réponse,
l’
homme comprend le sens de la question. Et dans l’élan désordonné des ê
1343
rce qu’il possède cette réponse, l’homme comprend
le
sens de la question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des chose
1344
l possède cette réponse, l’homme comprend le sens
de
la question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des choses, il dé
1345
ossède cette réponse, l’homme comprend le sens de
la
question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des choses, il décou
1346
l’homme comprend le sens de la question. Et dans
l’
élan désordonné des êtres et des choses, il découvre une « attente ard
1347
ente ». Il sait qu’elle s’adresse en lui à ce qui
de
lui ressuscite, ayant reçu et accepté la mort. Il peut aimer : ce n’e
1348
à ce qui de lui ressuscite, ayant reçu et accepté
la
mort. Il peut aimer : ce n’est plus un défi, c’est une soumission à l
1349
r : ce n’est plus un défi, c’est une soumission à
l’
Éternel. « Christ est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de
1350
umission à l’Éternel. « Christ est ressuscité ! »
Le
Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11.
1351
. « Christ est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit.
Le
message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit
1352
est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message
de
Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vi
1353
» Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est
la
mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vit que dans la pro
1354
essage de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂
Le
Nouvel Adam vit : il ne vit que dans la promesse. Cette Promesse est
1355
Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vit que dans
la
promesse. Cette Promesse est certaine, mais son accomplissement est h
1356
omplissement est hors du temps, bien plus, il est
la
fin du temps. Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans l’hist
1357
du temps, bien plus, il est la fin du temps. Or,
le
temps suit son cours, et nous sommes dans l’histoire, et l’histoire t
1358
Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans
l’
histoire, et l’histoire temporelle est la succession de nos chutes, se
1359
uit son cours, et nous sommes dans l’histoire, et
l’
histoire temporelle est la succession de nos chutes, selon la Loi, à c
1360
mes dans l’histoire, et l’histoire temporelle est
la
succession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés,
1361
toire, et l’histoire temporelle est la succession
de
nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés, mais non pas p
1362
temporelle est la succession de nos chutes, selon
la
Loi, à cause de la Loi. Rachetés, mais non pas pour ce temps. Restaur
1363
uccession de nos chutes, selon la Loi, à cause de
la
Loi. Rachetés, mais non pas pour ce temps. Restaurés, mais non pas da
1364
n pas pour ce temps. Restaurés, mais non pas dans
la
forme visible de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fata
1365
ps. Restaurés, mais non pas dans la forme visible
de
ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fatalités qui régisse
1366
non pas dans la forme visible de ce monde. Ainsi
la
lutte se poursuit, entre les fatalités qui régissent le monde, séparé
1367
le de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre
les
fatalités qui régissent le monde, séparé de l’homme, et l’homme, sépa
1368
te se poursuit, entre les fatalités qui régissent
le
monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le der
1369
ntre les fatalités qui régissent le monde, séparé
de
l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été pr
1370
e les fatalités qui régissent le monde, séparé de
l’
homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été prono
1371
tés qui régissent le monde, séparé de l’homme, et
l’
homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’eff
1372
t le monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé
de
Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort de l’homme p
1373
e Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂
L’
effort de l’homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa ques
1374
ourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort
de
l’homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa question — un
1375
tant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort de
l’
homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa question — un or
1376
stion — un ordre « humain » — mais sans connaître
l’
Homme — peut être caractérisé dans ses effets bons et mauvais par le m
1377
e caractérisé dans ses effets bons et mauvais par
le
mot de séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute inven
1378
térisé dans ses effets bons et mauvais par le mot
de
séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute invention ;
1379
ar le mot de séparation. D’une part, il constitue
le
ressort de toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est l
1380
e séparation. D’une part, il constitue le ressort
de
toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est la machine.
1381
, il constitue le ressort de toute invention ; et
le
symbole de cette activité, c’est la machine. D’autre part, il devait
1382
tue le ressort de toute invention ; et le symbole
de
cette activité, c’est la machine. D’autre part, il devait aboutir à u
1383
nvention ; et le symbole de cette activité, c’est
la
machine. D’autre part, il devait aboutir à une distinction entre l’es
1384
e part, il devait aboutir à une distinction entre
l’
esprit et le corps qui, d’accidentelle qu’elle était à l’origine, alla
1385
evait aboutir à une distinction entre l’esprit et
le
corps qui, d’accidentelle qu’elle était à l’origine, allait être décr
1386
à une distinction entre l’esprit et le corps qui,
d’
accidentelle qu’elle était à l’origine, allait être décrétée essentiel
1387
t et le corps qui, d’accidentelle qu’elle était à
l’
origine, allait être décrétée essentielle par les philosophes dès qu’i
1388
à l’origine, allait être décrétée essentielle par
les
philosophes dès qu’ils ne tiendraient plus réellement compte du péché
1389
ne tiendraient plus réellement compte du péché ni
de
la grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissan
1390
tiendraient plus réellement compte du péché ni de
la
grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance,
1391
lus réellement compte du péché ni de la grâce. Et
le
symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’indi
1392
ent compte du péché ni de la grâce. Et le symbole
de
cette passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’individu autono
1393
e. Et le symbole de cette passivité, proclamé par
la
Renaissance, c’est l’individu autonome. L’esprit contre le corps, tel
1394
tte passivité, proclamé par la Renaissance, c’est
l’
individu autonome. L’esprit contre le corps, telle est la dialectique
1395
mé par la Renaissance, c’est l’individu autonome.
L’
esprit contre le corps, telle est la dialectique moderne, et c’est enc
1396
sance, c’est l’individu autonome. L’esprit contre
le
corps, telle est la dialectique moderne, et c’est encore la dialectiq
1397
idu autonome. L’esprit contre le corps, telle est
la
dialectique moderne, et c’est encore la dialectique antique entre l’h
1398
telle est la dialectique moderne, et c’est encore
la
dialectique antique entre l’homme et la nature, mais transposée dans
1399
rne, et c’est encore la dialectique antique entre
l’
homme et la nature, mais transposée dans le déchirement personnel. Lut
1400
st encore la dialectique antique entre l’homme et
la
nature, mais transposée dans le déchirement personnel. Lutte stérile,
1401
entre l’homme et la nature, mais transposée dans
le
déchirement personnel. Lutte stérile, et dont l’absurdité tragique év
1402
le déchirement personnel. Lutte stérile, et dont
l’
absurdité tragique évoque ce combat d’aveugles peint par un primitif f
1403
le, et dont l’absurdité tragique évoque ce combat
d’
aveugles peint par un primitif flamand. L’humanité pâtit à tous les co
1404
combat d’aveugles peint par un primitif flamand.
L’
humanité pâtit à tous les coups, soit que triomphe un spiritualisme sa
1405
par un primitif flamand. L’humanité pâtit à tous
les
coups, soit que triomphe un spiritualisme sans corps ou que s’install
1406
s’installe un matérialisme sans âme. ⁂ À ce degré
d’
évolution du mal, la conscience du danger s’obscurcit. Une espèce d’in
1407
alisme sans âme. ⁂ À ce degré d’évolution du mal,
la
conscience du danger s’obscurcit. Une espèce d’indifférence monstrueu
1408
, la conscience du danger s’obscurcit. Une espèce
d’
indifférence monstrueuse se répand chez les civilisés. Formulée d’abor
1409
espèce d’indifférence monstrueuse se répand chez
les
civilisés. Formulée d’abord par les élites citadines, elle revêt l’ap
1410
e répand chez les civilisés. Formulée d’abord par
les
élites citadines, elle revêt l’apparence victorieuse du rationalisme
1411
ulée d’abord par les élites citadines, elle revêt
l’
apparence victorieuse du rationalisme scientifique. Les progrès de la
1412
parence victorieuse du rationalisme scientifique.
Les
progrès de la technique ont supprimé définitivement la question. La N
1413
orieuse du rationalisme scientifique. Les progrès
de
la technique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est
1414
euse du rationalisme scientifique. Les progrès de
la
technique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est pl
1415
ogrès de la technique ont supprimé définitivement
la
question. La Nature n’est plus que matières premières, surfaces d’exp
1416
echnique ont supprimé définitivement la question.
La
Nature n’est plus que matières premières, surfaces d’exploitations, r
1417
ature n’est plus que matières premières, surfaces
d’
exploitations, richesses du sous-sol ; par une charité dernière, jardi
1418
rnière, jardin public. Mais cette forme grossière
de
la mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que la perversion sp
1419
ère, jardin public. Mais cette forme grossière de
la
mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que la perversion spiri
1420
mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que
la
perversion spiritualiste qu’on lui oppose depuis le xviiie siècle, s
1421
perversion spiritualiste qu’on lui oppose depuis
le
xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental r
1422
e qu’on lui oppose depuis le xviiie siècle, sous
le
nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans un
1423
lui oppose depuis le xviiie siècle, sous le nom
de
Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambia
1424
epuis le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment
de
la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienn
1425
is le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de
la
Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienne q
1426
e siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature.
L’
Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienne qui le rassu
1427
ationaliste naît dans une ambiance chrétienne qui
le
rassure d’une manière vague et suffisante quant aux intentions cachée
1428
naît dans une ambiance chrétienne qui le rassure
d’
une manière vague et suffisante quant aux intentions cachées de la Nat
1429
vague et suffisante quant aux intentions cachées
de
la Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant la mission dont
1430
gue et suffisante quant aux intentions cachées de
la
Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant la mission dont la
1431
Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant
la
mission dont la foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en
1432
e alors que cet homme, trahissant la mission dont
la
foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en aille lui demand
1433
que cet homme, trahissant la mission dont la foi
le
chargeait, se retourne vers la Nature et s’en aille lui demander préc
1434
ission dont la foi le chargeait, se retourne vers
la
Nature et s’en aille lui demander précisément ce qu’il lui doit : la
1435
ille lui demander précisément ce qu’il lui doit :
la
révélation salutaire. Il faut voir que ce mouvement suppose encore un
1436
uvement suppose encore une indifférence morbide à
l’
endroit des réalités naturelles et de l’« attente ardente » des créatu
1437
ce morbide à l’endroit des réalités naturelles et
de
l’« attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maint
1438
morbide à l’endroit des réalités naturelles et de
l’
« attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maintena
1439
relles et de l’« attente ardente » des créatures.
De
la séparation tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en l’hom
1440
les et de l’« attente ardente » des créatures. De
la
séparation tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en l’homme
1441
tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en
l’
homme nulle conscience effective. Seul, le désir qu’il dit avoir de «
1442
iste en l’homme nulle conscience effective. Seul,
le
désir qu’il dit avoir de « communier » avec la Nature, révèlerait enc
1443
science effective. Seul, le désir qu’il dit avoir
de
« communier » avec la Nature, révèlerait encore qu’il pressent une sé
1444
l, le désir qu’il dit avoir de « communier » avec
la
Nature, révèlerait encore qu’il pressent une séparation dont, par ail
1445
aration dont, par ailleurs, son optimisme, hérité
d’
une foi morte, lui dissimule l’irréparable gravité. La « communion ave
1446
optimisme, hérité d’une foi morte, lui dissimule
l’
irréparable gravité. La « communion avec la Nature », telle que la cha
1447
e foi morte, lui dissimule l’irréparable gravité.
La
« communion avec la Nature », telle que la chante un lyrique incroyan
1448
simule l’irréparable gravité. La « communion avec
la
Nature », telle que la chante un lyrique incroyant, n’est rien que l’
1449
avité. La « communion avec la Nature », telle que
la
chante un lyrique incroyant, n’est rien que l’abandon égoïste, et par
1450
ue la chante un lyrique incroyant, n’est rien que
l’
abandon égoïste, et parfois voluptueux, d’un moi qui renonce à créer,
1451
ien que l’abandon égoïste, et parfois voluptueux,
d’
un moi qui renonce à créer, qui renonce à souffrir, qui se rend sourd
1452
réer, qui renonce à souffrir, qui se rend sourd à
la
question des choses en même temps qu’à la question de Dieu. Baptiser
1453
sourd à la question des choses en même temps qu’à
la
question de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’isolement, c’est
1454
uestion des choses en même temps qu’à la question
de
Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’isolement, c’est un des tour
1455
a question de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme
de
l’isolement, c’est un des tours communs de l’orgueil romantique. On a
1456
uestion de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de
l’
isolement, c’est un des tours communs de l’orgueil romantique. On a co
1457
yrisme de l’isolement, c’est un des tours communs
de
l’orgueil romantique. On a coutume d’en rendre Rousseau responsable.
1458
sme de l’isolement, c’est un des tours communs de
l’
orgueil romantique. On a coutume d’en rendre Rousseau responsable. Mai
1459
urs communs de l’orgueil romantique. On a coutume
d’
en rendre Rousseau responsable. Mais c’est à ses disciples qu’il faudr
1460
en prendre. Rousseau n’a pas trompé sur son état.
Le
sentiment extatique de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment
1461
a pas trompé sur son état. Le sentiment extatique
de
la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment le décrit-il, sinon, pr
1462
as trompé sur son état. Le sentiment extatique de
la
nature, dans la Cinquième Rêverie, comment le décrit-il, sinon, préci
1463
de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment
le
décrit-il, sinon, précisément, comme « le sentiment de l’existence dé
1464
comment le décrit-il, sinon, précisément, comme «
le
sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection » (entend
1465
crit-il, sinon, précisément, comme « le sentiment
de
l’existence dépouillé de toute autre affection » (entendons : dégagé
1466
t-il, sinon, précisément, comme « le sentiment de
l’
existence dépouillé de toute autre affection » (entendons : dégagé de
1467
nt, comme « le sentiment de l’existence dépouillé
de
toute autre affection » (entendons : dégagé de toute passion, comme a
1468
lé de toute autre affection » (entendons : dégagé
de
toute passion, comme aussi de toute responsabilité !) ; il note bien
1469
(entendons : dégagé de toute passion, comme aussi
de
toute responsabilité !) ; il note bien que ce sentiment permet l’écon
1470
abilité !) ; il note bien que ce sentiment permet
l’
économie de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité j
1471
; il note bien que ce sentiment permet l’économie
de
tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marq
1472
timent permet l’économie de tout « concours actif
de
l’âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est
1473
ent permet l’économie de tout « concours actif de
l’
âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est pas
1474
e de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse
la
lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est pas recommandable, sauf
1475
er qu’un tel état n’est pas recommandable, sauf à
l’
infortuné qu’on a « retranché de la société humaine, et qui ne peut pl
1476
mmandable, sauf à l’infortuné qu’on a « retranché
de
la société humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et
1477
ndable, sauf à l’infortuné qu’on a « retranché de
la
société humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et de
1478
é humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas
d’
utile et de bon pour autrui ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y a
1479
et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et
de
bon pour autrui ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y atteint le m
1480
ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y atteint
le
mieux couché dans un bateau « qui dérive au gré de l’eau ». Image ass
1481
e mieux couché dans un bateau « qui dérive au gré
de
l’eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde u
1482
ieux couché dans un bateau « qui dérive au gré de
l’
eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde une
1483
i dérive au gré de l’eau ». Image assez frappante
de
l’homme qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que
1484
érive au gré de l’eau ». Image assez frappante de
l’
homme qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que Rou
1485
Image assez frappante de l’homme qui conclut avec
le
monde une paix honteuse. Il est vrai que Rousseau ne s’en glorifie pa
1486
rifie pas, et qu’il se voit à cette époque « dans
la
plus étrange position, où se puisse jamais trouver un mortel ». Mais
1487
s trouver un mortel ». Mais depuis ! À mesure que
le
sort se faisait plus clément, qui conduisait un homme aux solitudes n
1488
qui conduisait un homme aux solitudes naturelles,
la
conscience de l’« étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bien
1489
un homme aux solitudes naturelles, la conscience
de
l’« étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la
1490
homme aux solitudes naturelles, la conscience de
l’
« étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la sa
1491
udes naturelles, la conscience de l’« étrangeté »
d’
un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la satisfaction pauvr
1492
’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à
la
satisfaction pauvrette d’une âme flattée de s’admirer dans l’infini d
1493
faisait bientôt place à la satisfaction pauvrette
d’
une âme flattée de s’admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage
1494
ace à la satisfaction pauvrette d’une âme flattée
de
s’admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme
1495
ion pauvrette d’une âme flattée de s’admirer dans
l’
infini d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme », disait Amiel au
1496
ette d’une âme flattée de s’admirer dans l’infini
d’
un paysage. « Un paysage est un état d’âme », disait Amiel au comble d
1497
un état d’âme », disait Amiel au comble du délire
d’
isolement idéaliste. À l’autre extrême, celui du délire objectif ou te
1498
apitaine qui ne voyait jamais dans un paysage que
le
plan d’une possible stratégie12 : nous aurons deux images d’un sembla
1499
qui ne voyait jamais dans un paysage que le plan
d’
une possible stratégie12 : nous aurons deux images d’un semblable égar
1500
ne possible stratégie12 : nous aurons deux images
d’
un semblable égarement. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’est pas
1501
images d’un semblable égarement. Cette espèce-là
de
paganisme rassuré n’est pas le fait des seuls païens de notre époque.
1502
t. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’est pas
le
fait des seuls païens de notre époque. Le recours aux émotions fortes
1503
anisme rassuré n’est pas le fait des seuls païens
de
notre époque. Le recours aux émotions fortes que la Nature est censée
1504
est pas le fait des seuls païens de notre époque.
Le
recours aux émotions fortes que la Nature est censée dispenser à tout
1505
notre époque. Le recours aux émotions fortes que
la
Nature est censée dispenser à toute âme un peu cultivée, fournit à la
1506
dispenser à toute âme un peu cultivée, fournit à
la
prédication chrétienne un lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher
1507
lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher dans
l’
invective prophétique ou dans la joie de la doctrine du salut. Songez
1508
ler chercher dans l’invective prophétique ou dans
la
joie de la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque print
1509
cher dans l’invective prophétique ou dans la joie
de
la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque printemps, sa
1510
r dans l’invective prophétique ou dans la joie de
la
doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque printemps, saisi
1511
ui, chaque printemps, saisissent le premier rayon
de
soleil venu et s’envolent dans une apologétique naturaliste, dont peu
1512
olent dans une apologétique naturaliste, dont peu
d’
auditeurs soupçonnent qu’elle n’est, au mieux, que le dernier relent,
1513
t qu’elle n’est, au mieux, que le dernier relent,
l’
écho infiniment amenuisé des bacchanales antiques. ⁂ N’est-il pas sig
1514
anales antiques. ⁂ N’est-il pas significatif que
le
mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme e
1515
antiques. ⁂ N’est-il pas significatif que le mot
de
Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme en prése
1516
que le mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit
la
vénération de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, q
1517
Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération
de
l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime che
1518
furcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de
l’
homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez l
1519
, traduit la vénération de l’homme en présence de
la
Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sen
1520
ération de l’homme en présence de la Nature ; que
le
mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’am
1521
de l’homme en présence de la Nature ; que le mot
de
awe, qui exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et
1522
e la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez
les
lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et de terreur, que ces mots s
1523
exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé
d’
amour et de terreur, que ces mots soient intraduisibles en notre langu
1524
ez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et
de
terreur, que ces mots soient intraduisibles en notre langue13 ? Alors
1525
ntraduisibles en notre langue13 ? Alors que toute
l’
Allemagne des Novalis, des Schelling et des Schlegel philosophe ardemm
1526
autour de cette « question » du monde, alors que
les
lyriques anglais nourrissent leur flamme d’une connaissance voluptueu
1527
que les lyriques anglais nourrissent leur flamme
d’
une connaissance voluptueuse de l’antagonisme cosmique, la France rati
1528
issent leur flamme d’une connaissance voluptueuse
de
l’antagonisme cosmique, la France rationaliste, catholique et citadin
1529
ent leur flamme d’une connaissance voluptueuse de
l’
antagonisme cosmique, la France rationaliste, catholique et citadine,
1530
nnaissance voluptueuse de l’antagonisme cosmique,
la
France rationaliste, catholique et citadine, théorise sur le sentimen
1531
ationaliste, catholique et citadine, théorise sur
le
sentiment de la Nature, sans jamais atteindre au pathétique existenti
1532
catholique et citadine, théorise sur le sentiment
de
la Nature, sans jamais atteindre au pathétique existentiel de la ques
1533
holique et citadine, théorise sur le sentiment de
la
Nature, sans jamais atteindre au pathétique existentiel de la questio
1534
, sans jamais atteindre au pathétique existentiel
de
la question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la N
1535
ans jamais atteindre au pathétique existentiel de
la
question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Natu
1536
l de la question. Un seul, peut-être, a pressenti
le
sens chrétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de
1537
Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien
de
la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Const
1538
seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de
la
Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Constant
1539
rétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on
l’
accusa de panthéisme. Constant, drôle de corps ironique, esprit exact
1540
la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa
de
panthéisme. Constant, drôle de corps ironique, esprit exact dont les
1541
tant : on l’accusa de panthéisme. Constant, drôle
de
corps ironique, esprit exact dont les erreurs ne sont jamais que défa
1542
stant, drôle de corps ironique, esprit exact dont
les
erreurs ne sont jamais que défaillances de caractère, cet « inconstan
1543
dont les erreurs ne sont jamais que défaillances
de
caractère, cet « inconstant », ce païen calviniste, bien moins romain
1544
en calviniste, bien moins romain que grec — hélas
d’
un hellénisme style Empire — voilà peut-être le seul auteur qui situe
1545
as d’un hellénisme style Empire — voilà peut-être
le
seul auteur qui situe le problème dans sa réalité. Lisons ses Réflexi
1546
Empire — voilà peut-être le seul auteur qui situe
le
problème dans sa réalité. Lisons ses Réflexions sur le Théâtre allema
1547
oblème dans sa réalité. Lisons ses Réflexions sur
le
Théâtre allemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin de la « paniq
1548
e allemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin
de
la « panique » antique14, mais qui, dans cet esprit nourri des Écritu
1549
llemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin de
la
« panique » antique14, mais qui, dans cet esprit nourri des Écritures
1550
cet esprit nourri des Écritures, ne peut manquer
d’
évoquer aussitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers
1551
des Écritures, ne peut manquer d’évoquer aussitôt
la
réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homm
1552
es, ne peut manquer d’évoquer aussitôt la réponse
de
l’Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homme dans un l
1553
ne peut manquer d’évoquer aussitôt la réponse de
l’
Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homme dans un lang
1554
sitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout
l’
univers s’adresse à l’homme dans un langage ineffable qui se fait ente
1555
Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à
l’
homme dans un langage ineffable qui se fait entendre dans l’intérieur
1556
ns un langage ineffable qui se fait entendre dans
l’
intérieur de son âme, dans une partie de son être inconnue à lui-même,
1557
e ineffable qui se fait entendre dans l’intérieur
de
son âme, dans une partie de son être inconnue à lui-même, et qui tien
1558
ndre dans l’intérieur de son âme, dans une partie
de
son être inconnue à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de l
1559
ue à lui-même, et qui tient à la fois des sens et
de
la pensée. Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort de la na
1560
à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de
la
pensée. Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort de la natur
1561
des sens et de la pensée. Quoi de plus simple que
d’
imaginer que cet effort de la nature pour pénétrer en nous n’est pas s
1562
Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort
de
la nature pour pénétrer en nous n’est pas sans une mystérieuse signif
1563
i de plus simple que d’imaginer que cet effort de
la
nature pour pénétrer en nous n’est pas sans une mystérieuse significa
1564
n’est pas sans une mystérieuse signification ? »
L’
allusion à saint Paul est évidente. Mais Constant, comme les romantiqu
1565
n à saint Paul est évidente. Mais Constant, comme
les
romantiques allemands, s’il voit bien la question ne va pas jusqu’à l
1566
, comme les romantiques allemands, s’il voit bien
la
question ne va pas jusqu’à l’accepter, et sa réponse n’est encore qu’
1567
nds, s’il voit bien la question ne va pas jusqu’à
l’
accepter, et sa réponse n’est encore qu’une évasion. Cette « partie de
1568
ponse n’est encore qu’une évasion. Cette « partie
de
son être inconnue à lui-même », il en fait aussitôt une réalité psych
1569
ychologique, « et qui tient à la fois des sens et
de
la pensée ». Il en conclut qu’elle est « essentiellement du domaine d
1570
ologique, « et qui tient à la fois des sens et de
la
pensée ». Il en conclut qu’elle est « essentiellement du domaine de l
1571
conclut qu’elle est « essentiellement du domaine
de
la poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne sera
1572
nclut qu’elle est « essentiellement du domaine de
la
poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-
1573
est « essentiellement du domaine de la poésie ».
L’
origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-elle pas, ell
1574
e de la poésie ». L’origine du mythe contemporain
de
l’inconscient ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire
1575
e la poésie ». L’origine du mythe contemporain de
l’
inconscient ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à
1576
ent ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus
de
croire à la réalité tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité d
1577
t-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à
la
réalité tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Se
1578
ns ce refus de croire à la réalité tout invisible
de
« l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne
1579
refus de croire à la réalité tout invisible de «
l’
homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne dit
1580
é tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité
de
foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne dit « oui » au monde avec une in
1581
e « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule,
l’
attitude chrétienne dit « oui » au monde avec une intrépide plénitude.
1582
au monde avec une intrépide plénitude. Alors que
la
raison, dans son orgueil haineux, renie le monde et trompe son attent
1583
rs que la raison, dans son orgueil haineux, renie
le
monde et trompe son attente ; et que le panthéisme, par un paradoxe d
1584
ux, renie le monde et trompe son attente ; et que
le
panthéisme, par un paradoxe dont nous avons tenté de suivre la logiqu
1585
panthéisme, par un paradoxe dont nous avons tenté
de
suivre la logique fatale, isole l’individu dans un monde désert ; alo
1586
, par un paradoxe dont nous avons tenté de suivre
la
logique fatale, isole l’individu dans un monde désert ; alors que l’u
1587
us avons tenté de suivre la logique fatale, isole
l’
individu dans un monde désert ; alors que l’un et l’autre divisent l’h
1588
monde désert ; alors que l’un et l’autre divisent
l’
homme en esprit et en corps, seul l’amour d’espérance, charité de la f
1589
utre divisent l’homme en esprit et en corps, seul
l’
amour d’espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Natu
1590
isent l’homme en esprit et en corps, seul l’amour
d’
espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Nature une r
1591
it et en corps, seul l’amour d’espérance, charité
de
la foi, nous permet d’apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa
1592
et en corps, seul l’amour d’espérance, charité de
la
foi, nous permet d’apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa qu
1593
amour d’espérance, charité de la foi, nous permet
d’
apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa question et qui attein
1594
ance, charité de la foi, nous permet d’apporter à
la
Nature une réponse qui dépasse sa question et qui atteint et qui embr
1595
épasse sa question et qui atteint et qui embrasse
l’
être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les chose
1596
ion et qui atteint et qui embrasse l’être anxieux
de
la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses accèdent au c
1597
et qui atteint et qui embrasse l’être anxieux de
la
créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses accèdent au conc
1598
être anxieux de la créature. En cet amour, enfin,
l’
homme et les choses accèdent au concret de leur existence, assumant le
1599
x de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et
les
choses accèdent au concret de leur existence, assumant leur rapport d
1600
enfin, l’homme et les choses accèdent au concret
de
leur existence, assumant leur rapport de mutuelle responsabilité. Et
1601
concret de leur existence, assumant leur rapport
de
mutuelle responsabilité. Et ce rapport est orienté vers l’homme. Mais
1602
le responsabilité. Et ce rapport est orienté vers
l’
homme. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de
1603
t ce rapport est orienté vers l’homme. Mais, dans
l’
homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu
1604
st orienté vers l’homme. Mais, dans l’homme, vers
le
nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie
1605
e. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers
les
prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et proph
1606
l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices
de
l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’h
1607
homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de
l’
Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’homm
1608
mme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où
la
Poésie devient prière et prophétie, où l’homme, environné par le déso
1609
lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où
l’
homme, environné par le désordre ardent des choses, des plantes éphémè
1610
nt prière et prophétie, où l’homme, environné par
le
désordre ardent des choses, des plantes éphémères et des animaux rugi
1611
animaux rugissants, se tient debout en plein midi
de
la vision, vêtu de sa royale charité. P.-S. — Nul écrivain contemp
1612
maux rugissants, se tient debout en plein midi de
la
vision, vêtu de sa royale charité. P.-S. — Nul écrivain contempora
1613
se tient debout en plein midi de la vision, vêtu
de
sa royale charité. P.-S. — Nul écrivain contemporain mieux que C.
1614
ontemporain mieux que C. F. Ramuz n’a su replacer
l’
homme dans la perspective biblique de la Création. Il faut lire ce che
1615
ieux que C. F. Ramuz n’a su replacer l’homme dans
la
perspective biblique de la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’
1616
su replacer l’homme dans la perspective biblique
de
la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier roman, A
1617
replacer l’homme dans la perspective biblique de
la
Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier roman, Adam
1618
u’est son dernier roman, Adam et Ève. C’est toute
la
simple grandeur calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi de la Ge
1619
deur calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi
de
la Genève moderne ! Il faudrait parler longuement du « barthisme » d’
1620
r calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi de
la
Genève moderne ! Il faudrait parler longuement du « barthisme » d’une
1621
! Il faudrait parler longuement du « barthisme »
d’
une telle œuvre, — plus réel sans doute, parce qu’il est plus inconsci
1622
oute, parce qu’il est plus inconscient, que celui
de
nos essais critiques. Mais Ramuz, comme ses héros, s’arrête encore au
1623
u Nouveau Testament… 11. On confond communément
le
Grand Pan avec la Nature. Erreur moderne. Le Grand Pan, c’est notre a
1624
t… 11. On confond communément le Grand Pan avec
la
Nature. Erreur moderne. Le Grand Pan, c’est notre angoisse devant la
1625
ment le Grand Pan avec la Nature. Erreur moderne.
Le
Grand Pan, c’est notre angoisse devant la Nature. La Résurrection nou
1626
oderne. Le Grand Pan, c’est notre angoisse devant
la
Nature. La Résurrection nous délivre de cette angoisse en nous révéla
1627
Grand Pan, c’est notre angoisse devant la Nature.
La
Résurrection nous délivre de cette angoisse en nous révélant l’éterni
1628
se devant la Nature. La Résurrection nous délivre
de
cette angoisse en nous révélant l’éternité perdue de notre être. Mais
1629
n nous délivre de cette angoisse en nous révélant
l’
éternité perdue de notre être. Mais par là même, elle nous charge d’un
1630
cette angoisse en nous révélant l’éternité perdue
de
notre être. Mais par là même, elle nous charge d’une nouvelle respons
1631
de notre être. Mais par là même, elle nous charge
d’
une nouvelle responsabilité vis-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut
1632
charge d’une nouvelle responsabilité vis-à-vis de
la
Nature. 12. Mais on peut dire que la bataille qu’imaginait ce capita
1633
is-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut dire que
la
bataille qu’imaginait ce capitaine était en somme son état d’âme, et
1634
ique n’est rien de plus qu’un état d’âme ; et que
le
rêve des ingénieurs occupés à supprimer ou à domestiquer les « facteu
1635
s ingénieurs occupés à supprimer ou à domestiquer
les
« facteurs naturels » n’est rien de plus qu’un rêve, idéalisme meurtr
1636
u’un rêve, idéalisme meurtrier et qui fuit devant
la
question. 13. Cf. la remarquable étude de Charles Du Bos sur Wordswo
1637
eurtrier et qui fuit devant la question. 13. Cf.
la
remarquable étude de Charles Du Bos sur Wordsworth, dans Vigile, IV,
1638
devant la question. 13. Cf. la remarquable étude
de
Charles Du Bos sur Wordsworth, dans Vigile, IV, 1931. Elle est riche
1639
t à l’appui de notre point de vue. Mais là encore
la
funeste doctrine de l’analogia entis empêche l’auteur de conclure dan
1640
point de vue. Mais là encore la funeste doctrine
de
l’analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien,
1641
int de vue. Mais là encore la funeste doctrine de
l’
analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien, et
1642
e la funeste doctrine de l’analogia entis empêche
l’
auteur de conclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réali
1643
ste doctrine de l’analogia entis empêche l’auteur
de
conclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réalités escha
1644
’analogia entis empêche l’auteur de conclure dans
le
sens paulinien, et « naturalise » les réalités eschatologiques. 14.
1645
onclure dans le sens paulinien, et « naturalise »
les
réalités eschatologiques. 14. « La nature n’a point fait de l’homme
1646
naturalise » les réalités eschatologiques. 14. «
La
nature n’a point fait de l’homme un être isolé, destiné seulement à c
1647
eschatologiques. 14. « La nature n’a point fait
de
l’homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la
1648
chatologiques. 14. « La nature n’a point fait de
l’
homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peu
1649
homme un être isolé, destiné seulement à cultiver
la
terre et à la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas de son e
1650
isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à
la
peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas de son espèce que les
1651
la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas
de
son espèce que les rapports arides et fixes que l’utilité l’invite à
1652
yant avec tout ce qui n’est pas de son espèce que
les
rapports arides et fixes que l’utilité l’invite à établir entre eux e
1653
e son espèce que les rapports arides et fixes que
l’
utilité l’invite à établir entre eux et lui. Une grande correspondance
1654
ce que les rapports arides et fixes que l’utilité
l’
invite à établir entre eux et lui. Une grande correspondance existe en
1655
lui. Une grande correspondance existe entre tous
les
êtres moraux et physiques. Il n’y a personne, je le pense, qui, laiss
1656
êtres moraux et physiques. Il n’y a personne, je
le
pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou
1657
s sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur
les
rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux ve
1658
orizon sans bornes, ou se promenant sur les rives
de
la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le fir
1659
zon sans bornes, ou se promenant sur les rives de
la
mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmam
1660
enant sur les rives de la mer que viennent battre
les
vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait
1661
la mer que viennent battre les vagues, ou levant
les
yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’é
1662
ennent battre les vagues, ou levant les yeux vers
le
firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il
1663
ues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé
d’
étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible
1664
mament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte
d’
émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir. On dirait
1665
vé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible
d’
analyser ou de définir. On dirait que des voix descendent du haut des
1666
’émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou
de
définir. On dirait que des voix descendent du haut des cieux…, il sem
1667
aut des cieux…, il semble y avoir je ne sais quoi
de
prophétique dans le vol pesant du corbeau, dans les cris funèbres des
1668
emble y avoir je ne sais quoi de prophétique dans
le
vol pesant du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de la nuit,
1669
e prophétique dans le vol pesant du corbeau, dans
les
cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans les rugissements éloignés
1670
nt du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux
de
la nuit, dans les rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjam
1671
du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de
la
nuit, dans les rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjamin
1672
ns les cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans
les
rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjamin Constant : Réfl
1673
s sauvages. » (Benjamin Constant : Réflexions sur
le
Théâtre allemand). i. Rougemont Denis de, « Précisions sur la mort
1674
ns sur le Théâtre allemand). i. Rougemont Denis
de
, « Précisions sur la mort du grand Pan », Hic et Nunc, Paris, avril 1
1675
emand). i. Rougemont Denis de, « Précisions sur
la
mort du grand Pan », Hic et Nunc, Paris, avril 1934, p. 41-50.
1676
lez à respondre à chascun qui vont demande rayson
de
l’espérance qui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le pro
1677
à respondre à chascun qui vont demande rayson de
l’
espérance qui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le protes
1678
ui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que
le
protestant d’aujourd’hui, dans la moyenne, soit trop bien appareillé.
1679
.15 » On n’oserait pas affirmer que le protestant
d’
aujourd’hui, dans la moyenne, soit trop bien appareillé. Il advient mê
1680
as affirmer que le protestant d’aujourd’hui, dans
la
moyenne, soit trop bien appareillé. Il advient même que l’argutie pap
1681
e, soit trop bien appareillé. Il advient même que
l’
argutie papiste le jette dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que
1682
appareillé. Il advient même que l’argutie papiste
le
jette dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’un an
1683
advient même que l’argutie papiste le jette dans
l’
incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’un antidogmatisme c
1684
tte dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que
le
refuge d’un antidogmatisme cordial, sous le couvert duquel renaissent
1685
’incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge
d’
un antidogmatisme cordial, sous le couvert duquel renaissent bien des
1686
s que le refuge d’un antidogmatisme cordial, sous
le
couvert duquel renaissent bien des hérésies, et celles-là mêmes que l
1687
aissent bien des hérésies, et celles-là mêmes que
les
réformateurs combattirent le plus âprement. Le « protestant moyen » a
1688
celles-là mêmes que les réformateurs combattirent
le
plus âprement. Le « protestant moyen » affirme son attachement au lib
1689
e les réformateurs combattirent le plus âprement.
Le
« protestant moyen » affirme son attachement au libre examen dans la
1690
en » affirme son attachement au libre examen dans
la
mesure où cela le dispense de répondre d’une façon précise et autoris
1691
ttachement au libre examen dans la mesure où cela
le
dispense de répondre d’une façon précise et autorisée aux questions d
1692
u libre examen dans la mesure où cela le dispense
de
répondre d’une façon précise et autorisée aux questions des incroyant
1693
en dans la mesure où cela le dispense de répondre
d’
une façon précise et autorisée aux questions des incroyants ou des cat
1694
oyants ou des catholiques ; mais il se soucie peu
d’
examiner « librement », comme le veut la formule rationaliste, ou fidè
1695
il se soucie peu d’examiner « librement », comme
le
veut la formule rationaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin,
1696
oucie peu d’examiner « librement », comme le veut
la
formule rationaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin, le cont
1697
eut la formule rationaliste, ou fidèlement, comme
le
voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église chrétienne. Cette i
1698
onaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin,
le
contenu des dogmes de l’Église chrétienne. Cette indifférence est si
1699
t, comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes
de
l’Église chrétienne. Cette indifférence est si profonde qu’elle rend
1700
comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes de
l’
Église chrétienne. Cette indifférence est si profonde qu’elle rend par
1701
es affirmations renouvelées du dogme, mais encore
les
critiques les plus vives des hérésies qui se sont introduites dans la
1702
s renouvelées du dogme, mais encore les critiques
les
plus vives des hérésies qui se sont introduites dans la piété de nos
1703
s vives des hérésies qui se sont introduites dans
la
piété de nos églises au cours des deux derniers siècles. Non seulemen
1704
es hérésies qui se sont introduites dans la piété
de
nos églises au cours des deux derniers siècles. Non seulement on voit
1705
ècles. Non seulement on voit des pasteurs prêcher
l’
équivalent de la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit
1706
ulement on voit des pasteurs prêcher l’équivalent
de
la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit ces mêmes pa
1707
ment on voit des pasteurs prêcher l’équivalent de
la
doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit ces mêmes paste
1708
prêcher l’équivalent de la doctrine du salut par
les
œuvres, mais encore on voit ces mêmes pasteurs lire sans sourciller l
1709
e on voit ces mêmes pasteurs lire sans sourciller
la
confession de nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bi
1710
mêmes pasteurs lire sans sourciller la confession
de
nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bien plus, quand
1711
ciller la confession de nos églises, qui proclame
le
salut par la foi seule. Bien plus, quand un théologien fidèle vient r
1712
fession de nos églises, qui proclame le salut par
la
foi seule. Bien plus, quand un théologien fidèle vient rappeler avec
1713
nd un théologien fidèle vient rappeler avec force
l’
exigence évangélique de la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’
1714
vient rappeler avec force l’exigence évangélique
de
la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme
1715
ent rappeler avec force l’exigence évangélique de
la
mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme le
1716
ue de la mort à soi-même, vient définir à nouveau
l’
Église chrétienne comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des
1717
vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme
le
lieu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, chaque diman
1718
ir à nouveau l’Église chrétienne comme le lieu où
la
Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, chaque dimanche pourtan
1719
pasteurs qui, chaque dimanche pourtant, prêchent
l’
exaltation de « l’âme humaine » par la religion, et qui définissent vo
1720
, chaque dimanche pourtant, prêchent l’exaltation
de
« l’âme humaine » par la religion, et qui définissent volontiers l’Ég
1721
que dimanche pourtant, prêchent l’exaltation de «
l’
âme humaine » par la religion, et qui définissent volontiers l’Église
1722
t, prêchent l’exaltation de « l’âme humaine » par
la
religion, et qui définissent volontiers l’Église comme une force au s
1723
» par la religion, et qui définissent volontiers
l’
Église comme une force au service de la civilisation, s’étonner des ru
1724
nt volontiers l’Église comme une force au service
de
la civilisation, s’étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer
1725
volontiers l’Église comme une force au service de
la
civilisation, s’étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer in
1726
ervice de la civilisation, s’étonner des rudesses
de
ce théologien, et affirmer innocemment qu’il n’y a rien de bien nouve
1727
ologien, et affirmer innocemment qu’il n’y a rien
de
bien nouveau dans ce message ; que c’est là ce qu’ils ont toujours di
1728
; que c’est là ce qu’ils ont toujours dit. Ainsi
le
sel perd sa saveur. Les ravages de cette indifférence théologique son
1729
ls ont toujours dit. Ainsi le sel perd sa saveur.
Les
ravages de cette indifférence théologique sont tels qu’on se demande
1730
urs dit. Ainsi le sel perd sa saveur. Les ravages
de
cette indifférence théologique sont tels qu’on se demande parfois si
1731
sont encore fréquentés par des protestants, et si
la
prédication de Calvin ressuscité y provoquerait autre chose qu’une cu
1732
quentés par des protestants, et si la prédication
de
Calvin ressuscité y provoquerait autre chose qu’une curiosité passagè
1733
ors qu’en toute honnêteté, elle devrait provoquer
le
scandale chez la très grande majorité des auditeurs. Nous ne lapidons
1734
onnêteté, elle devrait provoquer le scandale chez
la
très grande majorité des auditeurs. Nous ne lapidons plus les prophèt
1735
nde majorité des auditeurs. Nous ne lapidons plus
les
prophètes : nous savons respecter leur talent ! Nous déplorons polime
1736
laient un peu moins fort, ce serait bien édifiant
de
les entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a qu
1737
ent un peu moins fort, ce serait bien édifiant de
les
entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a quelqu
1738
ns fort, ce serait bien édifiant de les entendre…
Le
seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a quelque peu immunis
1739
t bien édifiant de les entendre… Le seul avantage
de
cette situation, c’est qu’elle a quelque peu immunisé les fidèles con
1740
e situation, c’est qu’elle a quelque peu immunisé
les
fidèles contre les fausses doctrines modernistes. Malgré ce que certa
1741
qu’elle a quelque peu immunisé les fidèles contre
les
fausses doctrines modernistes. Malgré ce que certains leur ont prêché
1742
uve encore des protestants pour ne pas croire que
la
Cène est une simple commémoration symbolique. Mais combien s’en trouv
1743
Mais combien s’en trouve-t-il qui soient capables
d’
expliquer ce qu’ils croient ? Combien qui puissent donner raison de ce
1744
’ils croient ? Combien qui puissent donner raison
de
ce que dans la communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a l
1745
Combien qui puissent donner raison de ce que dans
la
communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a la présence réel
1746
ison de ce que dans la communion, et non pas dans
le
pain et le vin, il y a la présence réelle du Seigneur mort pour nous,
1747
que dans la communion, et non pas dans le pain et
le
vin, il y a la présence réelle du Seigneur mort pour nous, impies ? P
1748
munion, et non pas dans le pain et le vin, il y a
la
présence réelle du Seigneur mort pour nous, impies ? Peut-être le fid
1749
le du Seigneur mort pour nous, impies ? Peut-être
le
fidèle d’aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païen
1750
neur mort pour nous, impies ? Peut-être le fidèle
d’
aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne de se p
1751
èle d’aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères,
la
crainte païenne de se présenter à la table sainte dans un état « mora
1752
’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne
de
se présenter à la table sainte dans un état « moral » insuffisant ; m
1753
e ses pères, la crainte païenne de se présenter à
la
table sainte dans un état « moral » insuffisant ; mais sait-il bien q
1754
moral » insuffisant ; mais sait-il bien que seul
l’
aveu de sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le
1755
» insuffisant ; mais sait-il bien que seul l’aveu
de
sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le salut d
1756
l’aveu de sa totale insuffisance morale lui donne
le
droit de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est
1757
sa totale insuffisance morale lui donne le droit
de
saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins ex
1758
insuffisance morale lui donne le droit de saisir
le
salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins exigeant env
1759
morale lui donne le droit de saisir le salut dont
les
signes sacrés sont le gage ? On est moins exigeant envers soi-même :
1760
it de saisir le salut dont les signes sacrés sont
le
gage ? On est moins exigeant envers soi-même : il faudrait être autre
1761
eant. Nous renoncerons, dans cette nouvelle série
de
Hic et Nunc , à polémiser directement contre les hérésies qui fourmi
1762
de Hic et Nunc , à polémiser directement contre
les
hérésies qui fourmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu le t
1763
ectement contre les hérésies qui fourmillent dans
la
croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent, d’attaquer des erre
1764
urmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu
le
tort, souvent, d’attaquer des erreurs auxquelles bien des fidèles tie
1765
croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent,
d’
attaquer des erreurs auxquelles bien des fidèles tiennent aussi peu qu
1766
des fidèles tiennent aussi peu qu’aux vérités qui
les
réfutent. D’autres fois, nous avons parlé trop haut, à cause de quelq
1767
cause de quelques sourds, indisposant ceux qui ne
le
sont point. Nous tenterons simplement, désormais, de « donner raison
1768
sont point. Nous tenterons simplement, désormais,
de
« donner raison de l’espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comm
1769
nterons simplement, désormais, de « donner raison
de
l’espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nou
1770
rons simplement, désormais, de « donner raison de
l’
espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous d
1771
nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous demanderons
le
simple effort de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons
1772
e à nous-mêmes, nous demanderons le simple effort
de
confronter la doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la R
1773
, nous demanderons le simple effort de confronter
la
doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’
1774
rt de confronter la doctrine chrétienne telle que
les
bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague
1775
a doctrine chrétienne telle que les bons docteurs
de
la Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire
1776
octrine chrétienne telle que les bons docteurs de
la
Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire d’
1777
ne telle que les bons docteurs de la Réforme nous
l’
enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire d’idées, de sentim
1778
ns docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec
l’
ensemble vague et contradictoire d’idées, de sentiments, d’habitudes p
1779
seignent, avec l’ensemble vague et contradictoire
d’
idées, de sentiments, d’habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins
1780
avec l’ensemble vague et contradictoire d’idées,
de
sentiments, d’habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins autorisée
1781
e vague et contradictoire d’idées, de sentiments,
d’
habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins autorisées, de préjugés,
1782
oire d’idées, de sentiments, d’habitudes pieuses,
de
doctrines plus ou moins autorisées, de préjugés, que tout fidèle port
1783
s pieuses, de doctrines plus ou moins autorisées,
de
préjugés, que tout fidèle porte en soi. Nous essaierons de reconstitu
1784
és, que tout fidèle porte en soi. Nous essaierons
de
reconstituer l’« appareil » dogmatique dont une théologie ou une abse
1785
èle porte en soi. Nous essaierons de reconstituer
l’
« appareil » dogmatique dont une théologie ou une absence de théologie
1786
il » dogmatique dont une théologie ou une absence
de
théologie également orgueilleuses ont cruellement privé tant de chrét
1787
eilleuses ont cruellement privé tant de chrétiens
de
bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait de gros volumes. Mais
1788
de bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait
de
gros volumes. Mais il suffit parfois de quelques phrases, d’un mot re
1789
faudrait de gros volumes. Mais il suffit parfois
de
quelques phrases, d’un mot rendu à son vrai sens, pour orienter le dé
1790
umes. Mais il suffit parfois de quelques phrases,
d’
un mot rendu à son vrai sens, pour orienter le débat intérieur, pour d
1791
es, d’un mot rendu à son vrai sens, pour orienter
le
débat intérieur, pour donner à telle problématique l’expression qui l
1792
ébat intérieur, pour donner à telle problématique
l’
expression qui lui manquait, et dont le défaut empêchait que la questi
1793
blématique l’expression qui lui manquait, et dont
le
défaut empêchait que la question fût posée utilement. Il suffit parfo
1794
qui lui manquait, et dont le défaut empêchait que
la
question fût posée utilement. Il suffit parfois d’indiquer, de rappel
1795
a question fût posée utilement. Il suffit parfois
d’
indiquer, de rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs tra
1796
ût posée utilement. Il suffit parfois d’indiquer,
de
rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans l
1797
fois d’indiquer, de rappeler certains arguments ;
de
les grouper en brefs traités. Dans le petit espace dont nous disposon
1798
s d’indiquer, de rappeler certains arguments ; de
les
grouper en brefs traités. Dans le petit espace dont nous disposons po
1799
arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans
le
petit espace dont nous disposons pour aborder de si grands sujets, fo
1800
le petit espace dont nous disposons pour aborder
de
si grands sujets, force nous est de condenser, de couper court à des
1801
pour aborder de si grands sujets, force nous est
de
condenser, de couper court à des développements qui parfois mettraien
1802
de si grands sujets, force nous est de condenser,
de
couper court à des développements qui parfois mettraient de l’aise da
1803
court à des développements qui parfois mettraient
de
l’aise dans nos pages. Notre ambition serait d’être relus. Nous aimon
1804
rt à des développements qui parfois mettraient de
l’
aise dans nos pages. Notre ambition serait d’être relus. Nous aimons c
1805
t de l’aise dans nos pages. Notre ambition serait
d’
être relus. Nous aimons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire d
1806
ion serait d’être relus. Nous aimons cette maxime
de
Nietzsche : « Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l
1807
mons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire
d’
autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’hommes qui “se hâte”.
1808
ien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer
l’
espèce d’hommes qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calv
1809
e d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce
d’
hommes qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calvin. 16.
1810
es qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version
de
Calvin. 16. Et malgré certains catéchismes. Nous y reviendrons au n°
1811
Nous y reviendrons au n° 8. j. Rougemont Denis
de
, « Éditorial », Hic et Nunc, Paris, juillet 1934, p. 65-67.
1812
Les
trois temps de la Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistanc
1813
Les trois temps
de
la Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistance Kierkegaard r
1814
Les trois temps de
la
Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistance Kierkegaard revi
1815
ans toutes ses œuvres proprement religieuses, sur
la
notion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de K
1816
ses œuvres proprement religieuses, sur la notion
de
« contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard
1817
ieuses, sur la notion de « contemporanéité » avec
le
Christ. Toute la polémique de Kierkegaard est dirigée contre un certa
1818
tion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute
la
polémique de Kierkegaard est dirigée contre un certain esprit histori
1819
temporanéité » avec le Christ. Toute la polémique
de
Kierkegaard est dirigée contre un certain esprit historique ou histor
1820
qui tend à nous faire croire qu’après 19 siècles
de
christianisme, le « scandale » du Christ s’est atténué. Cette longue
1821
aire croire qu’après 19 siècles de christianisme,
le
« scandale » du Christ s’est atténué. Cette longue tradition nous aur
1822
gue tradition nous aurait habitués à admettre que
l’
homme Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dog
1823
habitués à admettre que l’homme Jésus était aussi
le
Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenser
1824
re que l’homme Jésus était aussi le Christ. Ainsi
l’
histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenseraient progressive
1825
me Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’histoire,
la
durée, les dogmes appris, nous dispenseraient progressivement de fair
1826
tait aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée,
les
dogmes appris, nous dispenseraient progressivement de faire en présen
1827
ogmes appris, nous dispenseraient progressivement
de
faire en présence du Verbe divin incarné dans un homme juif, l’acte d
1828
ésence du Verbe divin incarné dans un homme juif,
l’
acte de foi impossible à l’homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à
1829
du Verbe divin incarné dans un homme juif, l’acte
de
foi impossible à l’homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus
1830
né dans un homme juif, l’acte de foi impossible à
l’
homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es le Christ,
1831
ui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es
le
Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la
1832
re fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es le Christ,
le
Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la tradition,
1833
s : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
L’
Histoire, le développement de la tradition, l’accoutumance religieuse
1834
le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire,
le
développement de la tradition, l’accoutumance religieuse nous facilit
1835
s du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement
de
la tradition, l’accoutumance religieuse nous faciliteraient cette rec
1836
u Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de
la
tradition, l’accoutumance religieuse nous faciliteraient cette reconn
1837
! » L’Histoire, le développement de la tradition,
l’
accoutumance religieuse nous faciliteraient cette reconnaissance, et s
1838
ueraient ainsi, sans que nous nous en doutions, à
l’
acte de l’Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une ad
1839
t ainsi, sans que nous nous en doutions, à l’acte
de
l’Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion
1840
insi, sans que nous nous en doutions, à l’acte de
l’
Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion rai
1841
que nous nous en doutions, à l’acte de l’Esprit.
Le
scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion raisonnable e
1842
n raisonnable et éclairée. Mais en même temps que
le
scandale, la foi s’évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à
1843
et éclairée. Mais en même temps que le scandale,
la
foi s’évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à croire ce qu
1844
que le scandale, la foi s’évanouirait aussi. Car
la
foi consiste justement à croire ce qu’on ne peut ni voir, ni toucher,
1845
i toucher, ni comprendre humainement. Cette thèse
de
Kierkegaard, sous la forme polémique et non systématique qu’il lui a
1846
dre humainement. Cette thèse de Kierkegaard, sous
la
forme polémique et non systématique qu’il lui a donnée, peut prêter à
1847
on systématique qu’il lui a donnée, peut prêter à
de
graves malentendus. À celui-ci en particulier : certains seront tenté
1848
celui-ci en particulier : certains seront tentés
de
croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonte
1849
ulier : certains seront tentés de croire que tout
l’
effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se
1850
ertains seront tentés de croire que tout l’effort
de
la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transpor
1851
ains seront tentés de croire que tout l’effort de
la
pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transporter
1852
e tout l’effort de la pensée chrétienne doit être
de
remonter l’Histoire, de se transporter en imagination aux premières a
1853
ort de la pensée chrétienne doit être de remonter
l’
Histoire, de se transporter en imagination aux premières années de not
1854
nsée chrétienne doit être de remonter l’Histoire,
de
se transporter en imagination aux premières années de notre ère, en J
1855
e transporter en imagination aux premières années
de
notre ère, en Judée, de nous remettre tant bien que mal dans la situa
1856
tion aux premières années de notre ère, en Judée,
de
nous remettre tant bien que mal dans la situation de Pierre devant Jé
1857
en Judée, de nous remettre tant bien que mal dans
la
situation de Pierre devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains
1858
nous remettre tant bien que mal dans la situation
de
Pierre devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains de Jésus-Chri
1859
l dans la situation de Pierre devant Jésus, bref,
de
nous rendre contemporains de Jésus-Christ en faisant abstraction du t
1860
devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains
de
Jésus-Christ en faisant abstraction du temps qui nous sépare de son a
1861
t en faisant abstraction du temps qui nous sépare
de
son apparition terrestre. Notre formation historique et psychologique
1862
orique et psychologique nous y invite. Bien plus,
la
pente naturelle de notre esprit nous y pousse. D’une part, nous ne po
1863
ique nous y invite. Bien plus, la pente naturelle
de
notre esprit nous y pousse. D’une part, nous ne pouvons nous empêcher
1864
pousse. D’une part, nous ne pouvons nous empêcher
de
nous « transporter par la pensée » à l’époque et aux lieux historique
1865
e pouvons nous empêcher de nous « transporter par
la
pensée » à l’époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est
1866
empêcher de nous « transporter par la pensée » à
l’
époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est écoulée. D’au
1867
a pensée » à l’époque et aux lieux historiques où
la
vie de Jésus s’est écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêch
1868
e » à l’époque et aux lieux historiques où la vie
de
Jésus s’est écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêcher, apr
1869
e part, nous ne pouvons nous empêcher, après tant
d’
auteurs religieux — qui ne sont pas tous américains — de nous représen
1870
urs religieux — qui ne sont pas tous américains —
de
nous représenter un « Jésus-homme », un « ami suprême », présent parm
1871
vement pourrait être confondu, par certains, avec
l’
exigence de la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour obje
1872
rait être confondu, par certains, avec l’exigence
de
la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous r
1873
t être confondu, par certains, avec l’exigence de
la
« contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rend
1874
rtains, avec l’exigence de la « contemporanéité »
de
Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou d’un
1875
mporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet
de
nous rendre, d’une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’appar
1876
Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rendre,
d’
une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-C
1877
a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou
d’
une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-Christ. Mais ne
1878
re, d’une façon ou d’une autre, « contemporains »
de
l’apparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour fair
1879
d’une façon ou d’une autre, « contemporains » de
l’
apparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire d
1880
ou d’une autre, « contemporains » de l’apparition
de
Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire dire à Kierkeg
1881
pparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur
le
mot pour faire dire à Kierkegaard exactement le contraire de ce qu’il
1882
r le mot pour faire dire à Kierkegaard exactement
le
contraire de ce qu’il entendait. Car il est évident que notre double
1883
faire dire à Kierkegaard exactement le contraire
de
ce qu’il entendait. Car il est évident que notre double effort pour n
1884
, soit en nous transportant à son époque, soit en
le
transportant dans la nôtre, tend tout naturellement à ramener ce Jésu
1885
ortant à son époque, soit en le transportant dans
la
nôtre, tend tout naturellement à ramener ce Jésus sur notre plan, à n
1886
ner ce Jésus sur notre plan, à nous « faciliter »
la
foi, c’est-à-dire à nous en dispenser. Lorsque nous nous laissons all
1887
Lorsque nous nous laissons aller à cette tendance
de
notre esprit — car c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans l
1888
à cette tendance de notre esprit — car c’est bien
de
la même tendance qu’il s’agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’
1889
ette tendance de notre esprit — car c’est bien de
la
même tendance qu’il s’agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’aux
1890
c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans
les
deux cas — nous ne pensons qu’aux 19 siècles qui nous séparent de Jés
1891
us ne pensons qu’aux 19 siècles qui nous séparent
de
Jésus-homme, et que nous parvenons plus ou moins aisément à survoler,
1892
itte à retomber soudain, profondément déçus, dans
la
réalité profane d’aujourd’hui. Nous oublions tout simplement ce fait
1893
dain, profondément déçus, dans la réalité profane
d’
aujourd’hui. Nous oublions tout simplement ce fait : c’est qu’entre le
1894
oublions tout simplement ce fait : c’est qu’entre
le
Christ et nous, il n’y a pas 19 siècles, mais une éternité ; il n’y a
1895
une éternité ; il n’y a pas une certaine quantité
de
temps et d’histoire, mais l’abîme absolu d’une différence de qualité
1896
; il n’y a pas une certaine quantité de temps et
d’
histoire, mais l’abîme absolu d’une différence de qualité ; il n’y a p
1897
ne certaine quantité de temps et d’histoire, mais
l’
abîme absolu d’une différence de qualité ; il n’y a pas une distance,
1898
ntité de temps et d’histoire, mais l’abîme absolu
d’
une différence de qualité ; il n’y a pas une distance, mais une ruptur
1899
d’histoire, mais l’abîme absolu d’une différence
de
qualité ; il n’y a pas une distance, mais une rupture — notre péché.
1900
une distance, mais une rupture — notre péché. Or,
le
péché, c’est notre pente naturelle. Et c’est elle, précisément, qui n
1901
oir établir cette contemporanéité illusoire, dans
le
temps, à travers et par-dessus le temps, avec ce Jésus-homme si cher
1902
illusoire, dans le temps, à travers et par-dessus
le
temps, avec ce Jésus-homme si cher à la théologie moderniste (de Less
1903
ar-dessus le temps, avec ce Jésus-homme si cher à
la
théologie moderniste (de Lessing à Fosdick), si cher aux historiens,
1904
ce Jésus-homme si cher à la théologie moderniste (
de
Lessing à Fosdick), si cher aux historiens, aux psychologues, aux par
1905
r aux historiens, aux psychologues, aux partisans
de
l’expérience religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché q
1906
ux historiens, aux psychologues, aux partisans de
l’
expérience religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché qui
1907
nce religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est
le
péché qui nous sépare de Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ
1908
t vécue ». Mais si c’est le péché qui nous sépare
de
Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ par les artifices d’une p
1909
e Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ par
les
artifices d’une pensée justement soumise au péché ? D’autre part, il
1910
ons-nous rejoindre Jésus-Christ par les artifices
d’
une pensée justement soumise au péché ? D’autre part, il nous est impo
1911
e au péché ? D’autre part, il nous est impossible
de
nous arrêter de penser… Telle est l’impasse où nous conduisent non se
1912
utre part, il nous est impossible de nous arrêter
de
penser… Telle est l’impasse où nous conduisent non seulement la pensé
1913
t impossible de nous arrêter de penser… Telle est
l’
impasse où nous conduisent non seulement la pensée « libérale », mais
1914
le est l’impasse où nous conduisent non seulement
la
pensée « libérale », mais aussi, je le répète, notre nature humaine i
1915
seulement la pensée « libérale », mais aussi, je
le
répète, notre nature humaine irrépressible, dès que la vigilance crit
1916
pète, notre nature humaine irrépressible, dès que
la
vigilance critique d’une sobre théologie se relâche. ⁂ Nous ne sortir
1917
aine irrépressible, dès que la vigilance critique
d’
une sobre théologie se relâche. ⁂ Nous ne sortirons jamais une fois po
1918
. ⁂ Nous ne sortirons jamais une fois pour toutes
d’
une telle impasse. Au contraire, toutes nos théories nous y ramènent.
1919
ambition doit donc se limiter à poser clairement
le
problème, et à formuler, si possible, le principe critique qui nous r
1920
airement le problème, et à formuler, si possible,
le
principe critique qui nous rappellera constamment la vraie nature, le
1921
principe critique qui nous rappellera constamment
la
vraie nature, le caractère absolu de cette difficulté. La question pr
1922
qui nous rappellera constamment la vraie nature,
le
caractère absolu de cette difficulté. La question précise que nous no
1923
constamment la vraie nature, le caractère absolu
de
cette difficulté. La question précise que nous nous poserons sera don
1924
nature, le caractère absolu de cette difficulté.
La
question précise que nous nous poserons sera donc simplement celle-ci
1925
ment celle-ci : comment se mettre en garde contre
l’
illusion historico-psychologique, lorsque nous essayons de prendre au
1926
on historico-psychologique, lorsque nous essayons
de
prendre au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec le Christ de
1927
ique, lorsque nous essayons de prendre au sérieux
l’
exigence de la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogma
1928
ue nous essayons de prendre au sérieux l’exigence
de
la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Ba
1929
nous essayons de prendre au sérieux l’exigence de
la
contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth
1930
au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec
le
Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth nous offre maints exemp
1931
la contemporanéité avec le Christ des évangiles ?
La
Dogmatique de Barth nous offre maints exemples de mise au point théol
1932
éité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique
de
Barth nous offre maints exemples de mise au point théologique des thè
1933
La Dogmatique de Barth nous offre maints exemples
de
mise au point théologique des thèses parfois fort équivoques de Kierk
1934
nt théologique des thèses parfois fort équivoques
de
Kierkegaard. Le plus frappant est peut-être fourni par le passage où
1935
es thèses parfois fort équivoques de Kierkegaard.
Le
plus frappant est peut-être fourni par le passage où Barth traite pré
1936
egaard. Le plus frappant est peut-être fourni par
le
passage où Barth traite précisément de la notion de contemporanéité a
1937
fourni par le passage où Barth traite précisément
de
la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résu
1938
rni par le passage où Barth traite précisément de
la
notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer
1939
passage où Barth traite précisément de la notion
de
contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer sa descri
1940
précisément de la notion de contemporanéité avec
la
Parole de Dieu. Essayons de résumer sa description extrêmement précis
1941
nt de la notion de contemporanéité avec la Parole
de
Dieu. Essayons de résumer sa description extrêmement précise et vigou
1942
contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons
de
résumer sa description extrêmement précise et vigoureuse des trois te
1943
extrêmement précise et vigoureuse des trois temps
de
la Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier to
1944
rêmement précise et vigoureuse des trois temps de
la
Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome
1945
récise et vigoureuse des trois temps de la Parole
de
Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours
1946
ureuse des trois temps de la Parole de Dieu. Nous
la
trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours de traduction)
1947
ons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours
de
traduction). Il y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps de Jé
1948
ome (en cours de traduction). Il y a trois sortes
de
temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoin
1949
ction). Il y a trois sortes de temps, dit Barth :
le
temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, — le temp
1950
l y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps
de
Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Ég
1951
de temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, —
le
temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Église (notre temps).
1952
dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps
de
ses témoins bibliques, — le temps de l’Église (notre temps). Ce sont
1953
us-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, —
le
temps de l’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Par
1954
, — le temps de ses témoins bibliques, — le temps
de
l’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésu
1955
le temps de ses témoins bibliques, — le temps de
l’
Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésus-C
1956
— le temps de l’Église (notre temps). Ce sont là
les
trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i)
1957
’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps
de
la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits de
1958
lise (notre temps). Ce sont là les trois temps de
la
Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des p
1959
là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est
la
Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’
1960
is temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole
de
Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et
1961
de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (
Jean
i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et le Nouveau
1962
ole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i).
Les
écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testamen
1963
ean i). Les écrits des prophètes et des apôtres —
l’
Ancien et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. En
1964
écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et
le
Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la préd
1965
apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testament — sont
les
témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède d
1966
en et le Nouveau Testament — sont les témoignages
de
la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignag
1967
et le Nouveau Testament — sont les témoignages de
la
Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignages
1968
ament — sont les témoignages de la Parole. Enfin,
la
prédication de l’Église procède de ces témoignages et renvoie, au-del
1969
s témoignages de la Parole. Enfin, la prédication
de
l’Église procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même,
1970
émoignages de la Parole. Enfin, la prédication de
l’
Église procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même, à t
1971
Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède
de
ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même, à travers eux, à la
1972
se procède de ces témoignages et renvoie, au-delà
d’
elle-même, à travers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est le tem
1973
et renvoie, au-delà d’elle-même, à travers eux, à
la
Parole même de Dieu. « Autre est le temps du parler direct et origine
1974
delà d’elle-même, à travers eux, à la Parole même
de
Dieu. « Autre est le temps du parler direct et originel de Dieu lui-m
1975
ravers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est
le
temps du parler direct et originel de Dieu lui-même dans sa Révélatio
1976
« Autre est le temps du parler direct et originel
de
Dieu lui-même dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps
1977
et originel de Dieu lui-même dans sa Révélation,
le
temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophè
1978
nel de Dieu lui-même dans sa Révélation, le temps
de
Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophètes et au
1979
ême dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ,
le
temps de celui qui a été annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu
1980
sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps
de
celui qui a été annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu’ils en t
1981
es pour qu’ils en témoignent ensuite, — autre est
le
temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, l
1982
u’ils en témoignent ensuite, — autre est le temps
de
ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps d
1983
t ensuite, — autre est le temps de ce témoignage,
le
temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur leque
1984
, — autre est le temps de ce témoignage, le temps
de
la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ
1985
autre est le temps de ce témoignage, le temps de
la
prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bât
1986
mps de ce témoignage, le temps de la prophétie et
de
l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…,
1987
de ce témoignage, le temps de la prophétie et de
l’
apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — a
1988
nage, le temps de la prophétie et de l’apostolat,
le
temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — autre encore e
1989
temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps
de
Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — autre encore est le tem
1990
quel Christ bâtit son Église…, — autre encore est
le
temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la
1991
st bâtit son Église…, — autre encore est le temps
de
cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole de
1992
— autre encore est le temps de cette Église même,
le
temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apô
1993
ncore est le temps de cette Église même, le temps
de
la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, ori
1994
re est le temps de cette Église même, le temps de
la
prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, orient
1995
e Église même, le temps de la prédication dérivée
de
la parole des prophètes et des apôtres, orientée vers cette parole et
1996
glise même, le temps de la prédication dérivée de
la
parole des prophètes et des apôtres, orientée vers cette parole et re
1997
s apôtres, orientée vers cette parole et recevant
d’
elle sa norme. » Or, ces temps différents ne sont pas différenciés seu
1998
différents ne sont pas différenciés seulement par
l’
éloignement des siècles et l’évolution historique de l’humanité. Ils r
1999
enciés seulement par l’éloignement des siècles et
l’
évolution historique de l’humanité. Ils résultent d’attitudes différen
2000
éloignement des siècles et l’évolution historique
de
l’humanité. Ils résultent d’attitudes différentes que Dieu adopte en
2001
ignement des siècles et l’évolution historique de
l’
humanité. Ils résultent d’attitudes différentes que Dieu adopte en fac
2002
évolution historique de l’humanité. Ils résultent
d’
attitudes différentes que Dieu adopte en face de l’homme. Ils représen
2003
’attitudes différentes que Dieu adopte en face de
l’
homme. Ils représentent trois activités de Dieu bien distinctes. « Cet
2004
face de l’homme. Ils représentent trois activités
de
Dieu bien distinctes. « Cette position différente dans la hiérarchie
2005
bien distinctes. « Cette position différente dans
la
hiérarchie de Dieu distingue les trois temps d’une manière tout à fai
2006
s. « Cette position différente dans la hiérarchie
de
Dieu distingue les trois temps d’une manière tout à fait particulière
2007
n différente dans la hiérarchie de Dieu distingue
les
trois temps d’une manière tout à fait particulière, qui n’est pas cel
2008
s la hiérarchie de Dieu distingue les trois temps
d’
une manière tout à fait particulière, qui n’est pas celle dont se dist
2009
iculière, qui n’est pas celle dont se distinguent
les
temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de
2010
qui n’est pas celle dont se distinguent les temps
de
l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la disti
2011
n’est pas celle dont se distinguent les temps de
l’
homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinct
2012
se distinguent les temps de l’homme en dehors de
la
Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps
2013
guent les temps de l’homme en dehors de la Parole
de
Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps de la Paro
2014
en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici
de
la distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces tr
2015
dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de
la
distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces trois
2016
qui dépend ici de la distinction propre aux temps
de
la Parole. » Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans le prolo
2017
dépend ici de la distinction propre aux temps de
la
Parole. » Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans le prolonge
2018
» Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans
le
prolongement historique l’un de l’autre ; ce ne sont pas trois portio
2019
ne sont pas dans le prolongement historique l’un
de
l’autre ; ce ne sont pas trois portions successives du même temps dan
2020
dans lequel nous vivons, mais bien trois espèces
de
temps distinctes. D’où il résulte que l’on ne peut pas passer de l’un
2021
ons, mais bien trois espèces de temps distinctes.
D’
où il résulte que l’on ne peut pas passer de l’un à l’autre par un mou
2022
espèces de temps distinctes. D’où il résulte que
l’
on ne peut pas passer de l’un à l’autre par un mouvement continu, de p
2023
ctes. D’où il résulte que l’on ne peut pas passer
de
l’un à l’autre par un mouvement continu, de proche en proche. Il faut
2024
asser de l’un à l’autre par un mouvement continu,
de
proche en proche. Il faut un saut17. Prenons un exemple fameux : celu
2025
faut un saut17. Prenons un exemple fameux : celui
de
Pierre à Césarée de Philippe. Certes, Pierre vit dans le même temps q
2026
re à Césarée de Philippe. Certes, Pierre vit dans
le
même temps que Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « c
2027
Certes, Pierre vit dans le même temps que Jésus,
le
rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de
2028
Pierre vit dans le même temps que Jésus, le rabbi
de
Nazareth, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de Dieu qu’à
2029
e Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient
le
« contemporain » du Fils de Dieu qu’à l’instant où, par la foi, il pr
2030
h, mais il ne devient le « contemporain » du Fils
de
Dieu qu’à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ,
2031
emporain » du Fils de Dieu qu’à l’instant où, par
la
foi, il prononce : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, n
2032
à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu es
le
Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’aurai
2033
où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ,
le
Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’auraient pu lui
2034
Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni
la
chair, ni le sang n’auraient pu lui faire dire cette parole (Matt. 16
2035
st, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni
le
sang n’auraient pu lui faire dire cette parole (Matt. 16, 17). C’est
2036
e qui agit en lui à ce moment, qui lui fait faire
le
« pas », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou
2037
n lui à ce moment, qui lui fait faire le « pas »,
le
saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’
2038
, qui lui fait faire le « pas », le saut du temps
de
la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui
2039
ui lui fait faire le « pas », le saut du temps de
la
prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui pe
2040
s », le saut du temps de la prophétie au temps de
la
présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui peut faire passer l’homme d
2041
Ou encore : c’est Dieu seul qui peut faire passer
l’
homme d’un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul
2042
e : c’est Dieu seul qui peut faire passer l’homme
d’
un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul que nous
2043
re passer l’homme d’un temps à l’autre, c’est par
le
« bon plaisir » de Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains d
2044
’un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir »
de
Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains de sa Parole. Nicodè
2045
Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains
de
sa Parole. Nicodème a beau vivre en même temps que le Christ : il ne
2046
a Parole. Nicodème a beau vivre en même temps que
le
Christ : il ne le reconnaît pas, il ne voit en lui qu’un prophète, il
2047
a beau vivre en même temps que le Christ : il ne
le
reconnaît pas, il ne voit en lui qu’un prophète, il n’est pas son con
2048
ui qu’un prophète, il n’est pas son contemporain.
Les
disciples d’Emmaüs ont beau cheminer aux côtés du Christ : ils ne dev
2049
ète, il n’est pas son contemporain. Les disciples
d’
Emmaüs ont beau cheminer aux côtés du Christ : ils ne deviennent ses c
2050
deux brigands du Calvaire, l’un seulement devient
le
contemporain de son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec f
2051
Calvaire, l’un seulement devient le contemporain
de
son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec final de toute mé
2052
in de son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir
l’
échec final de toute méthode historique qui voudrait nous rendre « con
2053
eur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec final
de
toute méthode historique qui voudrait nous rendre « contemporains » d
2054
orique qui voudrait nous rendre « contemporains »
de
Christ. Car cette méthode, par elle-même, ne peut nous conduire qu’à
2055
par elle-même, ne peut nous conduire qu’à revivre
la
situation du brigand qui refuse. Christ, dans son temps, est le vis-à
2056
u brigand qui refuse. Christ, dans son temps, est
le
vis-à-vis absolu des apôtres dans leur temps. Et de même, le témoigna
2057
s absolu des apôtres dans leur temps. Et de même,
le
témoignage des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église
2058
eur temps. Et de même, le témoignage des apôtres,
la
Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépen
2059
de même, le témoignage des apôtres, la Bible, est
le
vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul
2060
ge des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu
de
l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de no
2061
des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de
l’
Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de nos e
2062
is absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend
de
Dieu seul, et nullement de nos efforts, que nous passions de notre te
2063
notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement
de
nos efforts, que nous passions de notre temps à ce temps des apôtres,
2064
l, et nullement de nos efforts, que nous passions
de
notre temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps de la Parole faite
2065
notre temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps
de
la Parole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que d’un schéma.
2066
re temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps de
la
Parole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que d’un schéma. Cer
2067
ole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que
d’
un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser encore les pages que Barth c
2068
’un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser encore
les
pages que Barth consacre à ce problème. Mais faut-il le redire ? La t
2069
es que Barth consacre à ce problème. Mais faut-il
le
redire ? La théologie n’est pas là pour résoudre concrètement nos pro
2070
consacre à ce problème. Mais faut-il le redire ?
La
théologie n’est pas là pour résoudre concrètement nos problèmes. Elle
2071
oudre concrètement nos problèmes. Elle a pour but
de
les poser, de nous donner un instrument critique qui nous renvoie san
2072
re concrètement nos problèmes. Elle a pour but de
les
poser, de nous donner un instrument critique qui nous renvoie sans ce
2073
ment nos problèmes. Elle a pour but de les poser,
de
nous donner un instrument critique qui nous renvoie sans cesse à la r
2074
instrument critique qui nous renvoie sans cesse à
la
réalité, qui nous inquiète, et qui corrige le mouvement naturel et pe
2075
e à la réalité, qui nous inquiète, et qui corrige
le
mouvement naturel et perverti de nos pensées. Cette position du prob
2076
, et qui corrige le mouvement naturel et perverti
de
nos pensées. Cette position du problème, que nous venons d’esquisser
2077
ées. Cette position du problème, que nous venons
d’
esquisser, nous permettra de situer honnêtement les essais qui compose
2078
lème, que nous venons d’esquisser, nous permettra
de
situer honnêtement les essais qui composent ce numéro de Hic et Nunc.
2079
d’esquisser, nous permettra de situer honnêtement
les
essais qui composent ce numéro de Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien é
2080
er honnêtement les essais qui composent ce numéro
de
Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien établi : 1° que les efforts de notr
2081
Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien établi : 1° que
les
efforts de notre imagination, qu’ils s’expriment sous une forme franc
2082
Qu’il soit donc bien établi : 1° que les efforts
de
notre imagination, qu’ils s’expriment sous une forme franchement litt
2083
sous une forme franchement littéraire18, ou sous
la
forme de méditations religieuses, ou même sous forme de sermons, sont
2084
forme franchement littéraire18, ou sous la forme
de
méditations religieuses, ou même sous forme de sermons, sont par eux-
2085
mêmes absolument vains, s’ils prétendent, à force
d’
habileté, de science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contempo
2086
ment vains, s’ils prétendent, à force d’habileté,
de
science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de l
2087
s’ils prétendent, à force d’habileté, de science,
de
poésie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou
2088
ent, à force d’habileté, de science, de poésie ou
d’
éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses témoin
2089
sie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains »
de
la Parole ou de ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’
2090
ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de
la
Parole ou de ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’uti
2091
ce, nous rendre « contemporains » de la Parole ou
de
ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’utilité que s’il
2092
es témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir
d’
utilité que s’ils concrétisent à nos yeux les limites de nos imaginati
2093
avoir d’utilité que s’ils concrétisent à nos yeux
les
limites de nos imaginations. Reconnaître, éprouver péniblement ces li
2094
ité que s’ils concrétisent à nos yeux les limites
de
nos imaginations. Reconnaître, éprouver péniblement ces limites, voil
2095
onnaître, éprouver péniblement ces limites, voilà
la
vraie leçon de nos voyages en Palestine, réels ou figurés. Nous ne po
2096
ver péniblement ces limites, voilà la vraie leçon
de
nos voyages en Palestine, réels ou figurés. Nous ne pouvons nous empê
2097
, réels ou figurés. Nous ne pouvons nous empêcher
d’
imaginer. Le sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, compo
2098
igurés. Nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer.
Le
sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, comportera toujou
2099
us ne pouvons nous empêcher d’imaginer. Le sermon
le
plus sec, le plus littéralement biblique, comportera toujours une par
2100
nous empêcher d’imaginer. Le sermon le plus sec,
le
plus littéralement biblique, comportera toujours une part de « littér
2101
téralement biblique, comportera toujours une part
de
« littérature », une tentative de représenter aux yeux des fidèles le
2102
ujours une part de « littérature », une tentative
de
représenter aux yeux des fidèles les choses qu’il annonce. L’importan
2103
une tentative de représenter aux yeux des fidèles
les
choses qu’il annonce. L’important, c’est qu’il soit bien entendu que
2104
er aux yeux des fidèles les choses qu’il annonce.
L’
important, c’est qu’il soit bien entendu que tout cela n’exprime encor
2105
cela n’exprime encore que notre réalité humaine.
L’
important, c’est qu’une instance critique impitoyable domine sans cess
2106
e signification19. Quand nous parlons des témoins
de
la Bible, nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure d’exactitud
2107
ignification19. Quand nous parlons des témoins de
la
Bible, nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure d’exactitude h
2108
, nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure
d’
exactitude historique, archéologique, etc. La plus grande fantaisie no
2109
sure d’exactitude historique, archéologique, etc.
La
plus grande fantaisie nous est permise dans nos efforts de représenta
2110
rande fantaisie nous est permise dans nos efforts
de
représentation : puisqu’aussi bien, tous ces efforts ne pourront jama
2111
amais nous conduire sur le plan véritable et dans
le
temps réel où ces témoins sont apparus. Dans un certain sens, on peut
2112
t apparus. Dans un certain sens, on peut dire que
l’
échec seul de ces efforts leur confère, s’il est déclaré expressément,
2113
ns un certain sens, on peut dire que l’échec seul
de
ces efforts leur confère, s’il est déclaré expressément, s’il est épr
2114
il est déclaré expressément, s’il est éprouvé par
l’
orateur et par l’auditeur comme une nécessité de notre nature, leur se
2115
pressément, s’il est éprouvé par l’orateur et par
l’
auditeur comme une nécessité de notre nature, leur sens de prédication
2116
r l’orateur et par l’auditeur comme une nécessité
de
notre nature, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’histoire
2117
ur comme une nécessité de notre nature, leur sens
de
prédication. Par le véhicule de l’histoire ou de notre imagination —
2118
té de notre nature, leur sens de prédication. Par
le
véhicule de l’histoire ou de notre imagination — machine à remonter l
2119
nature, leur sens de prédication. Par le véhicule
de
l’histoire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, n
2120
ure, leur sens de prédication. Par le véhicule de
l’
histoire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, nous
2121
de prédication. Par le véhicule de l’histoire ou
de
notre imagination — machine à remonter le temps —, nous ne rejoindron
2122
oire ou de notre imagination — machine à remonter
le
temps —, nous ne rejoindrons jamais que Nicodème, ou Salomon, le roi
2123
s ne rejoindrons jamais que Nicodème, ou Salomon,
le
roi savant, ou Pierre doutant, mais non pas Pierre croyant ; Abraham
2124
aham tergiversant, mais non pas Abraham partant ;
les
disciples sur le chemin, mais non pas cet instant où Christ se révèle
2125
mais non pas Abraham partant ; les disciples sur
le
chemin, mais non pas cet instant où Christ se révèle. C’est sous ce s
2126
t sous ce signe critique radical que nous plaçons
les
essais qui suivent. Nous avons voulu confronter avec les témoins de l
2127
ais qui suivent. Nous avons voulu confronter avec
les
témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui
2128
ent. Nous avons voulu confronter avec les témoins
de
la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent
2129
. Nous avons voulu confronter avec les témoins de
la
Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent au
2130
ns voulu confronter avec les témoins de la Bible,
les
« problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent au chrétien en
2131
avec les témoins de la Bible, les « problèmes » —
le
mot est bien faible — qui se posent au chrétien en tout temps : mort
2132
ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’est pas nous qui
les
jugeons. Leurs erreurs même nous enseigneront bien mieux que nos meil
2133
th dit simplement « un pas », soucieux sans doute
de
se distinguer des philosophes « existentiels », qui ont mis à toutes
2134
hilosophes « existentiels », qui ont mis à toutes
les
sauces humanistes et romantiques la notion, chère à Kierkegaard, de s
2135
mis à toutes les sauces humanistes et romantiques
la
notion, chère à Kierkegaard, de saut. 18. ou cinématographique ! Voi
2136
es et romantiques la notion, chère à Kierkegaard,
de
saut. 18. ou cinématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encore la
2137
egaard, de saut. 18. ou cinématographique ! Voir
le
film Golgotha. Ou encore la Passion d’Oberammergau ! 19. C’est le rô
2138
ématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encore
la
Passion d’Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte
2139
que ! Voir le film Golgotha. Ou encore la Passion
d’
Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte par Grünew
2140
Ou encore la Passion d’Oberammergau ! 19. C’est
le
rôle que joue la parole peinte par Grünewald à côté du Jean-Baptiste
2141
sion d’Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue
la
parole peinte par Grünewald à côté du Jean-Baptiste de la Crucifixion
2142
Il faut qu’il croisse et que je diminue. » Voilà
le
vrai sens du tableau, et peu importe que les personnages soient vêtus
2143
Voilà le vrai sens du tableau, et peu importe que
les
personnages soient vêtus comme jamais aucun juif ne l’a été. k. Rou
2144
rsonnages soient vêtus comme jamais aucun juif ne
l’
a été. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de la Parole », Hic
2145
amais aucun juif ne l’a été. k. Rougemont Denis
de
, « Les trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 1
2146
aucun juif ne l’a été. k. Rougemont Denis de, «
Les
trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
2147
a été. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps
de
la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
2148
té. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de
la
Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
2149
(mai 1935)l Et puis, je vous en supplie, que
l’
humour ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’expérience !
2150
ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à
l’
expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez p
2151
z pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de
l’
expérience que vous n’avez pas d’expérience ! W. Monod, Le Problème d
2152
quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas
d’
expérience ! W. Monod, Le Problème du Bien, I, p. 512. Nous avions d
2153
nce que vous n’avez pas d’expérience ! W. Monod,
Le
Problème du Bien, I, p. 512. Nous avions dîné chez Nicodème, et l’on
2154
n, I, p. 512. Nous avions dîné chez Nicodème, et
l’
on apportait le café. Nicodème — vous ne l’ignorez pas — c’est cet ill
2155
Nous avions dîné chez Nicodème, et l’on apportait
le
café. Nicodème — vous ne l’ignorez pas — c’est cet illustre professeu
2156
me, et l’on apportait le café. Nicodème — vous ne
l’
ignorez pas — c’est cet illustre professeur de théologie dogmatique do
2157
ne l’ignorez pas — c’est cet illustre professeur
de
théologie dogmatique dont l’esprit de répartie et la finesse à distin
2158
illustre professeur de théologie dogmatique dont
l’
esprit de répartie et la finesse à distinguer chez son interlocuteur,
2159
professeur de théologie dogmatique dont l’esprit
de
répartie et la finesse à distinguer chez son interlocuteur, quel qu’i
2160
théologie dogmatique dont l’esprit de répartie et
la
finesse à distinguer chez son interlocuteur, quel qu’il soit, le poin
2161
stinguer chez son interlocuteur, quel qu’il soit,
le
point faible d’un raisonnement, qu’il se borne à faire apparaître par
2162
n interlocuteur, quel qu’il soit, le point faible
d’
un raisonnement, qu’il se borne à faire apparaître par une simple ques
2163
borne à faire apparaître par une simple question
de
bon sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a p
2164
par une simple question de bon sens, a fait toute
la
célébrité. On se plaît à le dire : il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche
2165
on sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à
le
dire : il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche et ses joues roses, son gra
2166
la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a pas
d’
âge. Sa barbe blanche et ses joues roses, son grand front d’humaniste
2167
barbe blanche et ses joues roses, son grand front
d’
humaniste et ses yeux vifs de Méditerranéen lui composent un visage cl
2168
ses, son grand front d’humaniste et ses yeux vifs
de
Méditerranéen lui composent un visage classique, que d’aucuns n’hésit
2169
iterranéen lui composent un visage classique, que
d’
aucuns n’hésitent pas à comparer à celui du Vinci, que d’autres, simpl
2170
ui du Vinci, que d’autres, simplement, qualifient
de
patriarcal. Tel est donc Nicodème, et tel est son aspect vénérable. P
2171
t tel est son aspect vénérable. Pour ses qualités
d’
âme, j’espère que ce récit d’une soirée passée dans son salon pourra f
2172
e. Pour ses qualités d’âme, j’espère que ce récit
d’
une soirée passée dans son salon pourra faire deviner quelques-unes d’
2173
pourra faire deviner quelques-unes d’entre elles.
La
conversation qui s’était égarée vers la politique, au dessert, revint
2174
re elles. La conversation qui s’était égarée vers
la
politique, au dessert, revint à la théologie avec les premières tasse
2175
it égarée vers la politique, au dessert, revint à
la
théologie avec les premières tasses de café. Un étudiant feuilletait
2176
, revint à la théologie avec les premières tasses
de
café. Un étudiant feuilletait un gros ouvrage posé en évidence sur le
2177
feuilletait un gros ouvrage posé en évidence sur
le
bureau du maître, — cet ouvrage, que vous connaissez sans aucun doute
2178
t ouvrage, que vous connaissez sans aucun doute :
Le
Problème du Bien, du professeur Wilfred Monod. « Un monument ! » pron
2179
Un monument ! » prononça Nicodème en s’approchant
de
l’étudiant. Nous nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et l’en
2180
monument ! » prononça Nicodème en s’approchant de
l’
étudiant. Nous nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et l’entre
2181
s nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et
l’
entretien que nous attendions tous s’amorça, je l’avoue, par une mauva
2182
l’entretien que nous attendions tous s’amorça, je
l’
avoue, par une mauvaise boutade qui m’échappa : « Wilfred Monod, m’écr
2183
fred Monod, m’écriai-je, n’est-ce pas celui qu’un
de
mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l’homme qui ne veut pas
2184
je, n’est-ce pas celui qu’un de mes amis, effrayé
de
son humanisme, a baptisé l’homme qui ne veut pas mourir ? » — Il y a
2185
de mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé
l’
homme qui ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de
2186
ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont
le
sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. M
2187
pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens
de
la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nico
2188
s mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de
la
gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodèm
2189
— Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe, et
le
sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodème, par bonheu
2190
gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je
le
crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodème, par bonheur, « sait vi
2191
son logis. Il se tourna vers moi en souriant, et
le
dialogue s’engagea sans aucune gêne. Nicodème. — Nous voici donc d’e
2192
ramenés à notre vieux débat. Je n’ignore pas que
l’
éternel problème de la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qu
2193
eux débat. Je n’ignore pas que l’éternel problème
de
la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le pl
2194
débat. Je n’ignore pas que l’éternel problème de
la
mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le plus,
2195
oblème de la mort à soi-même et au monde est l’un
de
ceux qui préoccupent le plus, et à très juste titre, nos jeunes barth
2196
même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent
le
plus, et à très juste titre, nos jeunes barthiens, kierkegaardiens et
2197
eunes barthiens, kierkegaardiens et « réacteurs »
de
diverses nuances. Je m’étonne seulement de vous voir prendre à votre
2198
eurs » de diverses nuances. Je m’étonne seulement
de
vous voir prendre à votre compte un jugement si désobligeant, — si !
2199
pas, j’ai surmonté depuis longtemps toute espèce
d’
amour-propre en ces matières ! —, un jugement si désobligeant, dis-je,
2200
—, un jugement si désobligeant, dis-je, pour l’un
de
mes collègues et amis les plus chers. Je serais fort curieux de savoi
2201
geant, dis-je, pour l’un de mes collègues et amis
les
plus chers. Je serais fort curieux de savoir sur quoi vous appuyez, p
2202
es et amis les plus chers. Je serais fort curieux
de
savoir sur quoi vous appuyez, précisément, ce jugement-là : « L’homme
2203
uoi vous appuyez, précisément, ce jugement-là : «
L’
homme qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de l’impertinence
2204
mme qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait
de
l’impertinence à affirmer rien de « précis », en se rapportant à quel
2205
qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de
l’
impertinence à affirmer rien de « précis », en se rapportant à quelque
2206
. — Il y aurait de l’impertinence à affirmer rien
de
« précis », en se rapportant à quelque affirmation choisie entre tren
2207
mation choisie entre trente-six-mille autres dans
l’
ouvrage de M. Monod. Vous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vou
2208
isie entre trente-six-mille autres dans l’ouvrage
de
M. Monod. Vous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vous de ces d
2209
ous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vous
de
ces deux phrases qui me sont tombées sous les yeux tandis que je parc
2210
vous de ces deux phrases qui me sont tombées sous
les
yeux tandis que je parcourais les chapitres sur Barth ? (Je tirai mon
2211
nt tombées sous les yeux tandis que je parcourais
les
chapitres sur Barth ? (Je tirai mon petit carnet) : « Je reste sur le
2212
th ? (Je tirai mon petit carnet) : « Je reste sur
le
terrain concret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotid
2213
petit carnet) : « Je reste sur le terrain concret
de
l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience”
2214
it carnet) : « Je reste sur le terrain concret de
l’
humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience” chr
2215
concret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et
de
la quotidienne “expérience” chrétienne. » (Tome III, p. 287.) Et ceci
2216
ncret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de
la
quotidienne “expérience” chrétienne. » (Tome III, p. 287.) Et ceci :
2217
287.) Et ceci : « Un homme ne peut se dépouiller
de
son humanité. » Par malheur, j’ai oublié la référence. Nicodème. — P
2218
iller de son humanité. » Par malheur, j’ai oublié
la
référence. Nicodème. — Peu importe. C’est en effet, très exactement,
2219
mon point de vue, que mon ami Monod exprime ici.
Le
terrain du bon sens, eh oui ! c’est bien cela ! Moi. — M. Monod dit
2220
! c’est bien cela ! Moi. — M. Monod dit même : «
Le
terrain concret de l’humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment
2221
Moi. — M. Monod dit même : « Le terrain concret
de
l’humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment « cartésien » en c
2222
oi. — M. Monod dit même : « Le terrain concret de
l’
humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment « cartésien » en ce t
2223
en ce temps-là, cher Monsieur Nicodème ? Ou bien
l’
êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se soit p
2224
e ? Ou bien l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que
l’
homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’hum
2225
ien l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme
de
la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon
2226
l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de
la
table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon sen
2227
re que l’homme de la table rase se soit placé sur
le
« terrain concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… M
2228
table rase se soit placé sur le « terrain concret
de
l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… Mais je sais bien ce q
2229
le rase se soit placé sur le « terrain concret de
l’
humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… Mais je sais bien ce que
2230
in concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi
d’
ergoter… Mais je sais bien ce que M. Monod voulait dire : il pense que
2231
bien ce que M. Monod voulait dire : il pense que
les
jeunes « réacteurs » se placent plus volontiers sur le « terrain abst
2232
unes « réacteurs » se placent plus volontiers sur
le
« terrain abstrait de l’orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne g
2233
placent plus volontiers sur le « terrain abstrait
de
l’orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère de faire table ra
2234
cent plus volontiers sur le « terrain abstrait de
l’
orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère de faire table rase
2235
orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère
de
faire table rase de ce qu’il appelle « l’expérience chrétienne ». U
2236
». Il ne nous pardonne guère de faire table rase
de
ce qu’il appelle « l’expérience chrétienne ». Un étudiant. — Tenez,
2237
e guère de faire table rase de ce qu’il appelle «
l’
expérience chrétienne ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passa
2238
hrétienne ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur
le
passage dont vous aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous le
2239
ez, je tombe sur le passage dont vous aviez perdu
la
référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à la page 512 du prem
2240
dont vous aviez perdu la référence. Permettez-moi
de
vous le lire. C’est à la page 512 du premier tome : « … n’avoir pas f
2241
s aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous
le
lire. C’est à la page 512 du premier tome : « … n’avoir pas fait une
2242
référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à
la
page 512 du premier tome : « … n’avoir pas fait une expérience est à
2243
tome : « … n’avoir pas fait une expérience est à
la
portée d’un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idéal (au mo
2244
… n’avoir pas fait une expérience est à la portée
d’
un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idéal (au moins en app
2245
areil idéal (au moins en apparence, entraînés par
l’
exagération de leurs formules téméraires) je dirais volontiers : un ho
2246
u moins en apparence, entraînés par l’exagération
de
leurs formules téméraires) je dirais volontiers : un homme ne peut se
2247
irais volontiers : un homme ne peut se dépouiller
de
son humanité ; un chrétien ne peut se dégager de sa “divinité” (au se
2248
de son humanité ; un chrétien ne peut se dégager
de
sa “divinité” (au sens où saint Chrysostome prenait le terme). Et pui
2249
“divinité” (au sens où saint Chrysostome prenait
le
terme). Et puis, je vous, en supplie, que l’humour ne perde jamais se
2250
nait le terme). Et puis, je vous, en supplie, que
l’
humour ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’expérience !
2251
ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à
l’
expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez p
2252
z pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de
l’
expérience que vous n’avez pas d’expérience… » Mme Nicodème. — Comme
2253
quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas
d’
expérience… » Mme Nicodème. — Comme c’est bien dit ! Ce M. Monod a vr
2254
. — Comme c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment
le
don de la formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poup
2255
me c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le don
de
la formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (f
2256
c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le don de
la
formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (fill
2257
arité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (fille
de
Nicodème, 20 ans). — C’est extrêmement suggestif ! Et c’est tellement
2258
lement juste, ce qu’il dit, ne trouvez-vous pas ?
La
seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’o
2259
seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas
d’
expérience… Je n’osais pas le dire, mais c’est ce que je sens profondé
2260
c’est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’osais pas
le
dire, mais c’est ce que je sens profondément. Quand on entend des éva
2261
urs au-dessous des autres. On s’imagine qu’on est
la
seule qui n’a pas fait ces expériences. À la fin, c’est déprimant !
2262
est la seule qui n’a pas fait ces expériences. À
la
fin, c’est déprimant ! Nicodème. — Ma chère Poupette, M. Monod ne vo
2263
est, comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent
de
l’expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimenté
2264
, comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent de
l’
expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimentée t
2265
n partisan impénitent de l’expérience chrétienne,
de
sa piété vécue et chaque jour expérimentée tout à nouveau ! J’ai conn
2266
au ! J’ai connu des évangélistes qui avaient fait
d’
admirables expériences, et leurs récits t’eussent fait le plus grand b
2267
ables expériences, et leurs récits t’eussent fait
le
plus grand bien. Certes, il y a des abus partout, mais de là à condam
2268
grand bien. Certes, il y a des abus partout, mais
de
là à condamner la notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit de
2269
, il y a des abus partout, mais de là à condamner
la
notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que
2270
us partout, mais de là à condamner la notion même
d’
expérience ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je l’ai reconnu
2271
notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit
de
ses miracles que je l’ai reconnu ? Un miracle, voilà une expérience,
2272
ce ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je
l’
ai reconnu ? Un miracle, voilà une expérience, une sublime expérience
2273
t combien édifiante ! (Se tournant vers un groupe
de
jeunes barthiens très excités qui échangent dans un coin des coups de
2274
très excités qui échangent dans un coin des coups
de
coude significatifs.) Enfin, mes chers amis, si le christianisme n’es
2275
e coude significatifs.) Enfin, mes chers amis, si
le
christianisme n’est pas une expérience, et je dis bien une expérience
2276
ce à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il
de
la vie chrétienne ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). —
2277
à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il de
la
vie chrétienne ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’
2278
! — que reste-t-il de la vie chrétienne ? Je vous
le
demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’est exactement ce que je pen
2279
je pense. Un jeune barthien (agressif). — Ôtez
la
soi-disant expérience chrétienne : eh bien, il reste simplement le me
2280
érience chrétienne : eh bien, il reste simplement
le
message existentiel de la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est ass
2281
bien, il reste simplement le message existentiel
de
la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est assez ! — Ici s’engagea
2282
en, il reste simplement le message existentiel de
la
Parole de Dieu ! Il me semble que c’est assez ! — Ici s’engagea un
2283
te simplement le message existentiel de la Parole
de
Dieu ! Il me semble que c’est assez ! — Ici s’engagea un débat extr
2284
— Ici s’engagea un débat extrêmement confus sur
la
distinction délicate que voulait établir le barthien entre la notion
2285
s sur la distinction délicate que voulait établir
le
barthien entre la notion d’expérience et le concept d’existentiel, Ni
2286
on délicate que voulait établir le barthien entre
la
notion d’expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait l
2287
e que voulait établir le barthien entre la notion
d’
expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait leur identi
2288
ablir le barthien entre la notion d’expérience et
le
concept d’existentiel, Nicodème soutenait leur identité et alla même
2289
rthien entre la notion d’expérience et le concept
d’
existentiel, Nicodème soutenait leur identité et alla même jusqu’à cit
2290
tité et alla même jusqu’à citer certaines paroles
de
Kierkegaard à l’appui de sa thèse : « Kierkegaard, ce prince du parad
2291
èse : « Kierkegaard, ce prince du paradoxe, comme
l’
appelle si joliment mon ami Monod. » Selon Nicodème, le terme d’existe
2292
elle si joliment mon ami Monod. » Selon Nicodème,
le
terme d’existentiel n’était qu’une locution philosophique « importée
2293
oliment mon ami Monod. » Selon Nicodème, le terme
d’
existentiel n’était qu’une locution philosophique « importée d’Allemag
2294
n’était qu’une locution philosophique « importée
d’
Allemagne », inassimilable pour nos « clairs esprits latins », et qui,
2295
leurs, signifiait, au pédantisme près, exactement
la
même chose qu’expérience. J’avoue que je fus tenté de lui donner rais
2296
ême chose qu’expérience. J’avoue que je fus tenté
de
lui donner raison. Et je l’eusse fait avec plaisir si les arguments i
2297
voue que je fus tenté de lui donner raison. Et je
l’
eusse fait avec plaisir si les arguments invoqués à l’appui de sa thès
2298
donner raison. Et je l’eusse fait avec plaisir si
les
arguments invoqués à l’appui de sa thèse, assez juste, eussent été d’
2299
s à l’appui de sa thèse, assez juste, eussent été
d’
une autre nature que ceux de M. Dürrleman… Je ne sais si vous sentez c
2300
ez juste, eussent été d’une autre nature que ceux
de
M. Dürrleman… Je ne sais si vous sentez comme moi, mais cette « clart
2301
s cette « clarté latine » me donne toujours envie
de
dire des grossièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le to
2302
dire des grossièretés, — en allemand, par-dessus
le
marché. Or, le ton de cette soirée avait été jusqu’à ce moment des pl
2303
ièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or,
le
ton de cette soirée avait été jusqu’à ce moment des plus polis, peut-
2304
, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le ton
de
cette soirée avait été jusqu’à ce moment des plus polis, peut-être mê
2305
trop poli. Je ne sais trop pourquoi j’ai toujours
l’
impression qu’une certaine politesse bourgeoise stérilise toute réalit
2306
se stérilise toute réalité chrétienne. Cependant,
les
esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques se faisaient plus mor
2307
Cependant, les esprits s’échauffaient peu à peu.
Les
répliques se faisaient plus mordantes et plus sèches, du côté des jeu
2308
l et, par instant, grandiloquent : Poupette avait
les
joues en feu et approuvait à tout hasard tantôt l’un tantôt l’autre p
2309
par tant de conviction, quel que fut par ailleurs
l’
objet de la conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait ta
2310
de conviction, quel que fut par ailleurs l’objet
de
la conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait tantôt Hei
2311
conviction, quel que fut par ailleurs l’objet de
la
conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait tantôt Heideg
2312
On invoquait tantôt Heidegger ou Brunner, tantôt
l’
esprit français, tantôt Frommel et Vinet, — ces Helvètes — tantôt Calv
2313
que Barth a mieux comprises que Sabatier, tantôt
l’
humble bon sens de M. Monod, tantôt la science universelle du même aut
2314
comprises que Sabatier, tantôt l’humble bon sens
de
M. Monod, tantôt la science universelle du même auteur. Cette espèce
2315
ier, tantôt l’humble bon sens de M. Monod, tantôt
la
science universelle du même auteur. Cette espèce de cacophonie, vous
2316
science universelle du même auteur. Cette espèce
de
cacophonie, vous le savez, est assez habituelle dans les entretiens d
2317
du même auteur. Cette espèce de cacophonie, vous
le
savez, est assez habituelle dans les entretiens de l’élite. Soudain,
2318
ophonie, vous le savez, est assez habituelle dans
les
entretiens de l’élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je propos
2319
e savez, est assez habituelle dans les entretiens
de
l’élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’É
2320
avez, est assez habituelle dans les entretiens de
l’
élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’Évan
2321
Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai
de
lire l’Évangile. Je m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur l
2322
, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire
l’
Évangile. Je m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur le bureau
2323
le : je proposai de lire l’Évangile. Je m’emparai
d’
une Bible qui se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-m
2324
e m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur
le
bureau et qui s’ouvrit d’elle-même à la page que je cherchais. Je lus
2325
i se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit
d’
elle-même à la page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais il y eut un
2326
posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-même à
la
page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais il y eut un homme d’entre
2327
s. Je lus ceci : « Mais il y eut un homme d’entre
les
pharisiens, nommé Nicodème, un chef des juifs, qui vint, lui, auprès
2328
n chef des juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus,
de
nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Di
2329
Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te
le
dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Di
2330
, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir
le
Royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître q
2331
me ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume
de
Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est
2332
naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans
le
sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je
2333
quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein
de
sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le d
2334
re ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te
le
dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le
2335
ité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît
d’
eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème l
2336
érité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et
d’
Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème lui dit :
2337
ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans
le
Royaume de Dieu… Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? J
2338
au et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume
de
Dieu… Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui ré
2339
sais pas ces choses ! En vérité, en vérité, je te
le
dis, ce que nous savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous l’
2340
en vérité, je te le dis, ce que nous savons nous
le
disons ; ce que nous avons vu nous l’attestons ; et vous ne recevez p
2341
savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous
l’
attestons ; et vous ne recevez pas notre témoignage. » Un silence pesa
2342
ant. Il nous sembla qu’il murmurait machinalement
les
paroles que je venais de lire. Nous perçûmes enfin quelques mots : il
2343
us perçûmes enfin quelques mots : il monologuait,
les
yeux fixes. Mais peu à peu une vivacité fébrile parut s’emparer de sa
2344
is peu à peu une vivacité fébrile parut s’emparer
de
sa voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous le disons. Ce que n
2345
sa voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous
le
disons. Ce que nous avons vu, nous l’attestons… » Mais que sais-je ?
2346
avons, nous le disons. Ce que nous avons vu, nous
l’
attestons… » Mais que sais-je ? Et qu’ai-je donc vu ?… C’était bien mo
2347
… Moi, Nicodème, docteur et professeur des choses
de
Dieu… Ce que j’ai vu et entendu c’est cela qu’il me faut attester… Et
2348
entendu c’est cela qu’il me faut attester… Et je
l’
atteste ! Oui, je l’attesterai jusqu’à ma dernière heure… Car elle vie
2349
qu’il me faut attester… Et je l’atteste ! Oui, je
l’
attesterai jusqu’à ma dernière heure… Car elle viendra, cette heure ab
2350
de. J’ai vu… Mais qu’ai-je donc vu ?… J’ai vu que
l’
homme ne peut pas se dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l
2351
?… J’ai vu que l’homme ne peut pas se dépouiller
de
son humanité, et je le dis, et je l’atteste ! C’est là mon expérience
2352
ne peut pas se dépouiller de son humanité, et je
le
dis, et je l’atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-
2353
e dépouiller de son humanité, et je le dis, et je
l’
atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-gieuse ! N’éta
2354
ience… Vous êtes devant Nicodème, suspect à toute
la
tradition, ah ! que c’est donc facile et rassurant de jeter la pierre
2355
radition, ah ! que c’est donc facile et rassurant
de
jeter la pierre à Nicodème ! Nicodème, l’orgueilleux Nicodème qui ref
2356
ah ! que c’est donc facile et rassurant de jeter
la
pierre à Nicodème ! Nicodème, l’orgueilleux Nicodème qui refusait si
2357
ssurant de jeter la pierre à Nicodème ! Nicodème,
l’
orgueilleux Nicodème qui refusait si méchamment de comprendre, et vous
2358
l’orgueilleux Nicodème qui refusait si méchamment
de
comprendre, et vous, vous comprenez si bien, n’est-ce pas, si facilem
2359
et moi j’étais devant Celui… Celui qui m’a coupé
la
parole, durement : « En vérité, en vérité, je te le dis ! »… Ô mes am
2360
parole, durement : « En vérité, en vérité, je te
le
dis ! »… Ô mes amis, qui d’entre vous a fait une telle expérience ? N
2361
eigne, si ce n’est ce qu’il a vécu, entendu et vu
de
ses yeux, son expérience la plus profonde, la seule chose dont il pui
2362
a vécu, entendu et vu de ses yeux, son expérience
la
plus profonde, la seule chose dont il puisse parler… Mais si c’était
2363
vu de ses yeux, son expérience la plus profonde,
la
seule chose dont il puisse parler… Mais si c’était aussi la seule cho
2364
hose dont il puisse parler… Mais si c’était aussi
la
seule chose dont justement on ne puisse pas parler ?… Des expériences
2365
’en ai fait bien d’autres. J’en parle aussi, j’ai
le
droit d’en parler… À mon âge, j’en ai même le devoir, vis-à-vis de ce
2366
it bien d’autres. J’en parle aussi, j’ai le droit
d’
en parler… À mon âge, j’en ai même le devoir, vis-à-vis de cette jeune
2367
’ai le droit d’en parler… À mon âge, j’en ai même
le
devoir, vis-à-vis de cette jeunesse ! J’étais un homme religieux, et
2368
me religieux, et c’est cela que je suis resté. Je
l’
affirme solennellement ! Toutes les expériences sont possibles, et cer
2369
suis resté. Je l’affirme solennellement ! Toutes
les
expériences sont possibles, et certaines sont merveilleuses… « On ne
2370
ines sont merveilleuses… « On ne doit pas prêcher
l’
expérience ! », disent-ils. Que font-ils donc de Ses miracles, et des
2371
r l’expérience ! », disent-ils. Que font-ils donc
de
Ses miracles, et des actions de ses apôtres, celles que j’ai vues et
2372
Que font-ils donc de Ses miracles, et des actions
de
ses apôtres, celles que j’ai vues et que j’atteste ! Mais voilà… il y
2373
e droit ? J’ai fait une expérience de plus, j’ose
le
dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’expérience qu’on ne pe
2374
e le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est —
l’
expérience qu’on ne peut faire cette expérience-là, celle-là justement
2375
expérience-là, celle-là justement — rentrer dans
le
sein de sa mère ! Et tous ces galopins viennent aujourd’hui prétendre
2376
nce-là, celle-là justement — rentrer dans le sein
de
sa mère ! Et tous ces galopins viennent aujourd’hui prétendre que c’e
2377
t cela seul qui compte, et qu’ils font table rase
de
tout le reste ! Comme s’ils étaient… Je ne veux pas blasphémer. Il fa
2378
eul qui compte, et qu’ils font table rase de tout
le
reste ! Comme s’ils étaient… Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi
2379
… Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi que je
les
aime. Je n’ai pas fait cette expérience qu’ils exigent — oui vraiment
2380
xigent — oui vraiment on dirait que c’est eux qui
l’
exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’amour, et c’est elle que
2381
it que c’est eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait
l’
expérience de l’amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins !
2382
eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience
de
l’amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins ! voilà ce que
2383
qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de
l’
amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins ! voilà ce que vou
2384
ème se leva, au milieu d’un silence ému, et donna
l’
accolade à chacun. Puis il fit un grand geste de ses deux bras levés,
2385
a l’accolade à chacun. Puis il fit un grand geste
de
ses deux bras levés, — comme pour bénir les circonstants, — et soudai
2386
geste de ses deux bras levés, — comme pour bénir
les
circonstants, — et soudain, cachant sa figure vénérable, il sortit. ⁂
2387
ette scène, si imprévue pour la plupart des hôtes
de
ce soir-là, ne laissa pas de nous plonger dans la gêne, dont quelques
2388
la plupart des hôtes de ce soir-là, ne laissa pas
de
nous plonger dans la gêne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secou
2389
de ce soir-là, ne laissa pas de nous plonger dans
la
gêne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secouer l’effet qu’en s’ét
2390
êne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secouer
l’
effet qu’en s’étonnant subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodèm
2391
uvoir secouer l’effet qu’en s’étonnant subitement
de
l’heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’
2392
ir secouer l’effet qu’en s’étonnant subitement de
l’
heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’un
2393
subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodème
les
rassura vivement, affirmant d’un ton sans réplique qu’il n’était pas
2394
Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant
d’
un ton sans réplique qu’il n’était pas question de s’en aller. Et Poup
2395
d’un ton sans réplique qu’il n’était pas question
de
s’en aller. Et Poupette passa les petits fours, avec un naturel parfa
2396
ait pas question de s’en aller. Et Poupette passa
les
petits fours, avec un naturel parfait. Le monologue de Nicodème ne pa
2397
passa les petits fours, avec un naturel parfait.
Le
monologue de Nicodème ne paraissait pas avoir fait grande impression
2398
tits fours, avec un naturel parfait. Le monologue
de
Nicodème ne paraissait pas avoir fait grande impression sur cette enf
2399
sion sur cette enfant, trop habituée sans doute à
la
confession paternelle. Un des jeunes étudiants avait repris en main l
2400
lle. Un des jeunes étudiants avait repris en main
le
« monument » du professeur Monod, et s’amusait à lire à ses voisins c
2401
ui éveillaient tantôt des rires excessifs, tantôt
de
véhémentes protestations. Je ne vous rapporterai que le dernier de ce
2402
testations. Je ne vous rapporterai que le dernier
de
ces passages : — « Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit
2403
eur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est
le
Fils de Dieu ? Nous sommes là en pleine et absolue certitude ; nous a
2404
onde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils
de
Dieu ? Nous sommes là en pleine et absolue certitude ; nous apercevon
2405
en pleine et absolue certitude ; nous apercevons
le
sommet d’un gigantesque pylône, d’un poste émetteur d’où émanent depu
2406
et absolue certitude ; nous apercevons le sommet
d’
un gigantesque pylône, d’un poste émetteur d’où émanent depuis quasi d
2407
ous apercevons le sommet d’un gigantesque pylône,
d’
un poste émetteur d’où émanent depuis quasi deux-mille années, intaris
2408
mmet d’un gigantesque pylône, d’un poste émetteur
d’
où émanent depuis quasi deux-mille années, intarissablement, à travers
2409
si deux-mille années, intarissablement, à travers
l’
humanité, les ondes radioactives du Salut.20 » L’étudiant qui lisait r
2410
e années, intarissablement, à travers l’humanité,
les
ondes radioactives du Salut.20 » L’étudiant qui lisait referma brusqu
2411
l’humanité, les ondes radioactives du Salut.20 »
L’
étudiant qui lisait referma brusquement le gros volume et s’exclama :
2412
ut.20 » L’étudiant qui lisait referma brusquement
le
gros volume et s’exclama : « Si ce n’est pas là du catholicisme tout
2413
du Salut”, cela s’appelle, en bonne scolastique,
la
grâce infuse ! et si toute notre humanité est soumise à cette féconda
2414
plement ! S’il existe une cure moins radicale que
la
mort, on serait bien bête de ne pas y recourir. Mais saint Jean ne se
2415
e moins radicale que la mort, on serait bien bête
de
ne pas y recourir. Mais saint Jean ne se doutait guère que son Évangi
2416
etteur ! » — À quoi l’un des barthiens s’empressa
d’
ajouter : « Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de toutes ces métaphores,
2417
ssa d’ajouter : « Quoi qu’il en soit, d’ailleurs,
de
toutes ces métaphores, le seul fait qui demeure, c’est celui que Bart
2418
il en soit, d’ailleurs, de toutes ces métaphores,
le
seul fait qui demeure, c’est celui que Barth exprimait si magnifiquem
2419
ui que Barth exprimait si magnifiquement dans une
de
ses réponses aux objections des humanistes : “Christ n’a pas cru pouv
2420
s humanistes : “Christ n’a pas cru pouvoir sauver
les
hommes autrement qu’en mourant pour eux”. Que pourrions-nous donc fai
2421
. Que pourrions-nous donc faire de plus que lui ?
L’
imitation du Christ, c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas de
2422
re de plus que lui ? L’imitation du Christ, c’est
de
mourir en lui et avec lui, — non pas de s’emparer de son message comm
2423
st, c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas
de
s’emparer de son message comme d’un prétexte à ne plus mourir tout à
2424
mourir en lui et avec lui, — non pas de s’emparer
de
son message comme d’un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le di
2425
lui, — non pas de s’emparer de son message comme
d’
un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le dirai-je ? Ce dialogue,
2426
mme d’un prétexte à ne plus mourir tout à fait. »
Le
dirai-je ? Ce dialogue, ces rires et ces affirmations si délibérément
2427
délibérément tragiques ne firent qu’aviver en moi
l’
espèce d’angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème
2428
ent tragiques ne firent qu’aviver en moi l’espèce
d’
angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème. Au poin
2429
i l’espèce d’angoisse sur laquelle m’avait laissé
le
monologue de Nicodème. Au point que tout d’abord, je n’osai pas éleve
2430
angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue
de
Nicodème. Au point que tout d’abord, je n’osai pas élever la voix. Je
2431
. Au point que tout d’abord, je n’osai pas élever
la
voix. Je sentais cependant, que je devais dire certaines choses, trad
2432
re au moins, tant bien que mal, mon anxiété. Mais
le
lieu ne s’y prêtait guère, me semblait-il : entre ces jeunes barthien
2433
si convaincus et si merveilleusement inconscients
de
l’insondable gravité de leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part
2434
convaincus et si merveilleusement inconscients de
l’
insondable gravité de leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part, d
2435
eilleusement inconscients de l’insondable gravité
de
leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part, dont je craignais qu’e
2436
ment mes réserves, j’hésitais à parler, redoutant
d’
introduire un nouvel élément de discorde, quand c’était justement l’ac
2437
parler, redoutant d’introduire un nouvel élément
de
discorde, quand c’était justement l’accent de controverse de mes amis
2438
uvel élément de discorde, quand c’était justement
l’
accent de controverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de hont
2439
ent de discorde, quand c’était justement l’accent
de
controverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La con
2440
, quand c’était justement l’accent de controverse
de
mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nico
2441
troverse de mes amis qui me jetait dans une sorte
de
honte… La confession de Nicodème m’avait profondément ému, en dépit d
2442
e mes amis qui me jetait dans une sorte de honte…
La
confession de Nicodème m’avait profondément ému, en dépit de cette lé
2443
me jetait dans une sorte de honte… La confession
de
Nicodème m’avait profondément ému, en dépit de cette légère pointe de
2444
profondément ému, en dépit de cette légère pointe
de
cabotinage pieux qu’il met, hélas, dans ses moindres propos… J’en éta
2445
s moi : « Je retiens en tous cas votre définition
de
l’auteur du Problème du Bien ! “L’homme qui ne veut pas mourir”, c’es
2446
oi : « Je retiens en tous cas votre définition de
l’
auteur du Problème du Bien ! “L’homme qui ne veut pas mourir”, c’est e
2447
tre définition de l’auteur du Problème du Bien ! “
L’
homme qui ne veut pas mourir”, c’est exactement ça ! Vraiment, c’est e
2448
raiment, c’est excellent ! » À ce coup, je sentis
le
rouge me monter au front, et j’éclatai : « Non ! non ! et non ! ce n’
2449
-je. Et je m’en voudrais plus que je ne puis dire
d’
avoir lâché cette méchante boutade, si elle vous est une occasion de t
2450
e méchante boutade, si elle vous est une occasion
de
triompher, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression
2451
lle vous est une occasion de triompher, ici, dans
la
maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression, depuis que nous nous s
2452
st une occasion de triompher, ici, dans la maison
de
Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression, depuis que nous nous sommes mis
2453
er, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai
l’
impression, depuis que nous nous sommes mis à discuter, qu’aucun de no
2454
uis que nous nous sommes mis à discuter, qu’aucun
de
nous ne sait ce qu’il dit. J’entends exactement : aucun de nous ! Nou
2455
e sait ce qu’il dit. J’entends exactement : aucun
de
nous ! Nous parlons tous avec beaucoup de conviction, mais je crois b
2456
lirons à qui mieux mieux. Voulez-vous que je vous
le
prouve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel est le problème que
2457
x. Voulez-vous que je vous le prouve ? Il suffira
de
résumer notre débat. Quel est le problème que nous discutons ? C’est
2458
uve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel est
le
problème que nous discutons ? C’est le problème inverse de celui d’Ha
2459
. Quel est le problème que nous discutons ? C’est
le
problème inverse de celui d’Hamlet. « Être ou ne pas être », disait H
2460
me que nous discutons ? C’est le problème inverse
de
celui d’Hamlet. « Être ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous dison
2461
us discutons ? C’est le problème inverse de celui
d’
Hamlet. « Être ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous disons : mouri
2462
as mourir tout à fait, c’est-à-dire revivre avant
d’
être tout à fait mort, — souffler sur la petite étincelle divine qui,
2463
vre avant d’être tout à fait mort, — souffler sur
la
petite étincelle divine qui, selon les uns, subsiste en nous et pourr
2464
ouffler sur la petite étincelle divine qui, selon
les
uns, subsiste en nous et pourrait rallumer d’un nouveau feu toute not
2465
on les uns, subsiste en nous et pourrait rallumer
d’
un nouveau feu toute notre humanité, plus ou moins consumée par le péc
2466
toute notre humanité, plus ou moins consumée par
le
péché. Pourquoi donc Nicodème défend-il l’expérience ? Parce qu’il ne
2467
ée par le péché. Pourquoi donc Nicodème défend-il
l’
expérience ? Parce qu’il ne veut parler que de ce qu’il a vécu — et je
2468
-il l’expérience ? Parce qu’il ne veut parler que
de
ce qu’il a vécu — et je vous ferai remarquer qu’il a vécu, de fait, c
2469
a vécu — et je vous ferai remarquer qu’il a vécu,
de
fait, certaines expériences dont nous n’avons qu’une pâle idée. Il af
2470
firme qu’il est un homme religieux. Il a raison !
La
seule religion qui tienne, c’est la religion vécue, c’est-à-dire expé
2471
Il a raison ! La seule religion qui tienne, c’est
la
religion vécue, c’est-à-dire expérimentée. Mais tout d’un coup, voilà
2472
igion vécue, c’est-à-dire expérimentée. Mais tout
d’
un coup, voilà qu’il ne sait plus ce qu’il dit ! Vous l’avez entendu t
2473
oup, voilà qu’il ne sait plus ce qu’il dit ! Vous
l’
avez entendu tout à l’heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’ai vu ? Qu’
2474
it plus ce qu’il dit ! Vous l’avez entendu tout à
l’
heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’ai vu ? Qu’est-ce que j’ai donc v
2475
euse nuit ?… Toute son expérience échouait devant
l’
apparition du souvenir terrible de cette seule expérience impossible,
2476
échouait devant l’apparition du souvenir terrible
de
cette seule expérience impossible, humainement impossible, à jamais,
2477
ible, à jamais, religieusement impossible ! Voilà
l’
angoisse et la folie de ceux qui défendent l’expérience, sachant bien,
2478
, religieusement impossible ! Voilà l’angoisse et
la
folie de ceux qui défendent l’expérience, sachant bien, cependant, qu
2479
usement impossible ! Voilà l’angoisse et la folie
de
ceux qui défendent l’expérience, sachant bien, cependant, que la seul
2480
oilà l’angoisse et la folie de ceux qui défendent
l’
expérience, sachant bien, cependant, que la seule expérience décisive
2481
endent l’expérience, sachant bien, cependant, que
la
seule expérience décisive est justement la seule chose impossible et
2482
t, que la seule expérience décisive est justement
la
seule chose impossible et dont ils nient, en toute sincérité, qu’elle
2483
te sincérité, qu’elle soit possible ! Ne riez pas
de
leurs efforts pour remplacer cette unique expérience par d’autres exp
2484
n qu’ils cherchent à se rassurer, à grand renfort
d’
images impressionnantes, de métaphores mystiques, d’influx spirituel d
2485
surer, à grand renfort d’images impressionnantes,
de
métaphores mystiques, d’influx spirituel dans le vieil homme, de grâc
2486
images impressionnantes, de métaphores mystiques,
d’
influx spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et de radioactiv
2487
de métaphores mystiques, d’influx spirituel dans
le
vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais
2488
ystiques, d’influx spirituel dans le vieil homme,
de
grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais vous, avez-vous
2489
spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et
de
radioactivité de l’Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette
2490
vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité
de
l’Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraim
2491
eil homme, de grâce infuse et de radioactivité de
l’
Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraiment
2492
avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraiment,
l’
avez-vous surmontée ? Quelquefois, lorsque je vous entends, il me semb
2493
ous entends, il me semble que vous essayez plutôt
de
la conjurer par des formules théologiques. Je ne nie pas un instant l
2494
entends, il me semble que vous essayez plutôt de
la
conjurer par des formules théologiques. Je ne nie pas un instant la v
2495
s formules théologiques. Je ne nie pas un instant
la
vérité, comme telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot d’une é
2496
Je ne nie pas un instant la vérité, comme telles,
de
ces formules. Mais vous tenez le mot d’une énigme qui ne vous a pas l
2497
é, comme telles, de ces formules. Mais vous tenez
le
mot d’une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’e
2498
e telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot
d’
une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’est en t
2499
d’une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés
de
dormir ! C’est en tous cas ce que le ton de vos affirmations pourrait
2500
mps empêchés de dormir ! C’est en tous cas ce que
le
ton de vos affirmations pourrait faire croire. Voilà votre folie à vo
2501
êchés de dormir ! C’est en tous cas ce que le ton
de
vos affirmations pourrait faire croire. Voilà votre folie à vous : vo
2502
proférez des vérités littéralement terrifiantes,
l’
exigence de la mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là d
2503
es vérités littéralement terrifiantes, l’exigence
de
la mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là de thèses à
2504
vérités littéralement terrifiantes, l’exigence de
la
mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là de thèses à imp
2505
au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là
de
thèses à imposer ! Nicodème le disait : On croirait que c’est vous qu
2506
s’il s’agissait là de thèses à imposer ! Nicodème
le
disait : On croirait que c’est vous qui exigez cette expérience uniqu
2507
, au nom d’une théologie… Je ne vous reproche pas
d’
être fous, je vous reproche de dire sans nulle angoisse des choses fol
2508
e vous reproche pas d’être fous, je vous reproche
de
dire sans nulle angoisse des choses folles et follement vraies. Je vo
2509
lement vraies. Je vous reproche tout simplement —
de
les dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-v
2510
ent vraies. Je vous reproche tout simplement — de
les
dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous
2511
proche tout simplement — de les dire ! et surtout
de
les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et r
2512
che tout simplement — de les dire ! et surtout de
les
dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et répét
2513
e les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous
de
ce que disait et répétait sans cesse Kierkegaard ? Être chrétien, c’e
2514
gaard ? Être chrétien, c’est devenir contemporain
de
Jésus-Christ dans son abaissement. Contemporains ! Mais Nicodème auss
2515
temporains ! Mais Nicodème aussi fut contemporain
de
Jésus. Et même il sut reconnaître en ce Jésus un docteur envoyé par D
2516
ieu ! « Mais voyez-vous, nous sommes ici au nœud
de
ce mystère étourdissant. Nicodème a reconnu un prophète, il l’a forme
2517
étourdissant. Nicodème a reconnu un prophète, il
l’
a formellement reconnu. Il est allé le voir, parce qu’il savait que ce
2518
rophète, il l’a formellement reconnu. Il est allé
le
voir, parce qu’il savait que ce prophète, Jésus, “était venu de la pa
2519
’il savait que ce prophète, Jésus, “était venu de
la
part de Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels
2520
it que ce prophète, Jésus, “était venu de la part
de
Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels miracle
2521
, Jésus, “était venu de la part de Dieu”. Comment
le
savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels miracles faisait Jésus. C
2522
taient bien là des expériences, n’est-ce pas ? Et
l’
expérience religieuse de ce grand docteur de l’Église avait bien su le
2523
iences, n’est-ce pas ? Et l’expérience religieuse
de
ce grand docteur de l’Église avait bien su les reconnaître. C’était c
2524
use de ce grand docteur de l’Église avait bien su
les
reconnaître. C’était conforme à sa théologie, on pouvait se risquer à
2525
, on pouvait se risquer à discuter avec cet homme
de
nuit, quand il ne s’agit plus d’agir, mais seulement d’agiter des pen
2526
r avec cet homme de nuit, quand il ne s’agit plus
d’
agir, mais seulement d’agiter des pensées… Eh bien, je vous demande si
2527
t, quand il ne s’agit plus d’agir, mais seulement
d’
agiter des pensées… Eh bien, je vous demande si nous faisons autre cho
2528
s du Christ autrement ou plus réellement qu’il ne
le
fut, cette nuit-là ? Faisons-nous autre chose que de répéter formelle
2529
fut, cette nuit-là ? Faisons-nous autre chose que
de
répéter formellement des vérités que nous ne pouvons pas vivre ? Vivo
2530
y a pas tant de différence entre un homme qui nie
l’
Expérience, l’Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’
2531
e différence entre un homme qui nie l’Expérience,
l’
Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’affirme unique
2532
e entre un homme qui nie l’Expérience, l’Unique —
la
seule chose nécessaire —, et un homme qui l’affirme unique, sans cepe
2533
ue — la seule chose nécessaire —, et un homme qui
l’
affirme unique, sans cependant pouvoir la vivre, et sachant qu’on ne p
2534
omme qui l’affirme unique, sans cependant pouvoir
la
vivre, et sachant qu’on ne peut la vivre. Entre celui qui affirme qu’
2535
endant pouvoir la vivre, et sachant qu’on ne peut
la
vivre. Entre celui qui affirme qu’on ne peut pas mourir, et celui qui
2536
me qu’on ne peut pas mourir, et celui qui affirme
l’
exigence de la mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous l
2537
peut pas mourir, et celui qui affirme l’exigence
de
la mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous les deux son
2538
ut pas mourir, et celui qui affirme l’exigence de
la
mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous les deux sont d
2539
, il n’y a peut-être aucune différence : car tous
les
deux sont des vivants et non des morts. Et comment osez-vous affirmer
2540
ment osez-vous affirmer cette impossible exigence
de
la mort, si vous ne vivez pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas
2541
t osez-vous affirmer cette impossible exigence de
la
mort, si vous ne vivez pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas, j
2542
ossible exigence de la mort, si vous ne vivez pas
de
cette mort ! Or, vous n’en vivez pas, j’en suis trop sûr, quand vous
2543
t théologique ! Où donc est-il, celui qui accepte
de
mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire la vérité : Nous sommes t
2544
te de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire
la
vérité : Nous sommes tous des Nicodèmes ! et jamais plus qu’en ce mom
2545
dème n’est pas mort : il demeure parmi nous comme
le
vivant symbole de l’homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que
2546
t : il demeure parmi nous comme le vivant symbole
de
l’homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse qui to
2547
il demeure parmi nous comme le vivant symbole de
l’
homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse qui tourm
2548
homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que
l’
angoisse qui tourmente cet homme depuis sa rencontre nocturne, devienn
2549
omme depuis sa rencontre nocturne, devienne aussi
la
nôtre, et nous ferme la bouche ! » J’avais parlé longtemps, et non sa
2550
nocturne, devienne aussi la nôtre, et nous ferme
la
bouche ! » J’avais parlé longtemps, et non sans fièvre. Je m’arrêtai
2551
sans fièvre. Je m’arrêtai soudain, plutôt confus
de
ma véhémence. Les jeunes barthiens se consultaient du regard. Était-c
2552
m’arrêtai soudain, plutôt confus de ma véhémence.
Les
jeunes barthiens se consultaient du regard. Était-ce de ma part une p
2553
nes barthiens se consultaient du regard. Était-ce
de
ma part une palinodie ? J’étais bien loin de considérer la chose ain
2554
une palinodie ? J’étais bien loin de considérer
la
chose ainsi. Mais nous vivons dans un monde troublé, où la parole n’a
2555
ainsi. Mais nous vivons dans un monde troublé, où
la
parole n’a plus le même sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplio
2556
vons dans un monde troublé, où la parole n’a plus
le
même sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplions les commentaires
2557
e sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplions
les
commentaires, et par là même les malentendus. Et c’est aussi pourquoi
2558
nous multiplions les commentaires, et par là même
les
malentendus. Et c’est aussi pourquoi nos disputes sont si vaines… Min
2559
es… Minuit sonna, dans ce silence. Il était temps
de
prendre congé de nos hôtes. Mais un des étudiants, qui justement n’av
2560
dans ce silence. Il était temps de prendre congé
de
nos hôtes. Mais un des étudiants, qui justement n’avait presque rien
2561
justement n’avait presque rien dit, prit soudain
la
parole comme nous allions nous séparer ; et je ne suis pas loin de cr
2562
; et je ne suis pas loin de croire qu’il exprima
la
vérité la plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit
2563
e suis pas loin de croire qu’il exprima la vérité
la
plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit point fac
2564
e croire qu’il exprima la vérité la plus certaine
de
la soirée, encore que cette vérité ne soit point facile à entendre. J
2565
roire qu’il exprima la vérité la plus certaine de
la
soirée, encore que cette vérité ne soit point facile à entendre. Je n
2566
-être pourquoi son langage me parut rendre un son
d’
autorité, bien qu’il fût beaucoup moins péremptoire que celui dont les
2567
’il fût beaucoup moins péremptoire que celui dont
les
autres avaient usé. — Vous avez dit — commença-t-il d’une voix très c
2568
tres avaient usé. — Vous avez dit — commença-t-il
d’
une voix très calme — que l’angoisse de Nicodème devrait nous empêcher
2569
z dit — commença-t-il d’une voix très calme — que
l’
angoisse de Nicodème devrait nous empêcher tous de parler, c’est-à-dir
2570
mença-t-il d’une voix très calme — que l’angoisse
de
Nicodème devrait nous empêcher tous de parler, c’est-à-dire, si je vo
2571
l’angoisse de Nicodème devrait nous empêcher tous
de
parler, c’est-à-dire, si je vous entends bien, devrait nous empêcher
2572
je vous entends bien, devrait nous empêcher tous
de
dire des choses complètement impossibles. Je ne pense pas comme vous,
2573
goisse, — justement, en son nom ! Et non pas pour
la
condamner ou la nier dès le principe ! Car je reconnais avec vous qu’
2574
ent, en son nom ! Et non pas pour la condamner ou
la
nier dès le principe ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord
2575
nom ! Et non pas pour la condamner ou la nier dès
le
principe ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord l’avoir épro
2576
e ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord
l’
avoir éprouvée jusqu’aux moelles, et que c’est là notre expérience rel
2577
ence religieuse, proprement dite. Mais nous avons
le
devoir et la mission de proclamer que cette angoisse a été surmontée,
2578
se, proprement dite. Mais nous avons le devoir et
la
mission de proclamer que cette angoisse a été surmontée, une fois pou
2579
ent dite. Mais nous avons le devoir et la mission
de
proclamer que cette angoisse a été surmontée, une fois pour toutes, p
2580
goisse a été surmontée, une fois pour toutes, par
la
résurrection de Jésus-Christ. Pardonnez mon langage, peut-être trop e
2581
montée, une fois pour toutes, par la résurrection
de
Jésus-Christ. Pardonnez mon langage, peut-être trop ecclésiastique, m
2582
en peu de mots, ce que je crois, pour mon compte.
L’
angoisse de Nicodème trouve sa résolution dans le Baptême. Et nous con
2583
ots, ce que je crois, pour mon compte. L’angoisse
de
Nicodème trouve sa résolution dans le Baptême. Et nous confirmons ce
2584
L’angoisse de Nicodème trouve sa résolution dans
le
Baptême. Et nous confirmons ce Baptême chaque fois que nous prenons l
2585
onfirmons ce Baptême chaque fois que nous prenons
la
Cène, communiant ainsi avec la mort et la résurrection de Jésus-Chris
2586
s que nous prenons la Cène, communiant ainsi avec
la
mort et la résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une
2587
prenons la Cène, communiant ainsi avec la mort et
la
résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une expérience
2588
communiant ainsi avec la mort et la résurrection
de
Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une expérience ! Ou plutôt, les
2589
rtes, ce n’est pas là une expérience ! Ou plutôt,
les
sentiments que nous éprouvons lors du Baptême et de la Cène n’ont auc
2590
sentiments que nous éprouvons lors du Baptême et
de
la Cène n’ont aucune espèce d’importance. Dieu fait pour nous, à ce m
2591
ntiments que nous éprouvons lors du Baptême et de
la
Cène n’ont aucune espèce d’importance. Dieu fait pour nous, à ce mome
2592
lors du Baptême et de la Cène n’ont aucune espèce
d’
importance. Dieu fait pour nous, à ce moment, ce que Nicodème et tous
2593
t pour nous, à ce moment, ce que Nicodème et tous
les
hommes reconnaissent qu’ils ne peuvent pas faire, — et c’est pourquoi
2594
as s’opposer au baptême des enfants, c’est-à-dire
de
ceux qui ne peuvent rien encore… Ainsi donc, deux choses demeurent :
2595
n encore… Ainsi donc, deux choses demeurent : Par
le
Baptême et la Communion dans la foi, tout est fait, — le salut est do
2596
i donc, deux choses demeurent : Par le Baptême et
la
Communion dans la foi, tout est fait, — le salut est donné. Mais nous
2597
s demeurent : Par le Baptême et la Communion dans
la
foi, tout est fait, — le salut est donné. Mais nous avons alors à dir
2598
ême et la Communion dans la foi, tout est fait, —
le
salut est donné. Mais nous avons alors à dire et à prêcher ce que son
2599
te Cène. Certes, ces paroles nous condamnent dans
la
mesure où nous les prononçons sans foi, hors de toute « crainte et tr
2600
es paroles nous condamnent dans la mesure où nous
les
prononçons sans foi, hors de toute « crainte et tremblement ». Mais e
2601
mblement ». Mais elles n’en sont pas moins, comme
le
Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événe
2602
es n’en sont pas moins, comme le Baptême et comme
la
Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événement central de notr
2603
as moins, comme le Baptême et comme la Cène, dans
la
mesure où la foi les anime, l’événement central de notre vie chrétien
2604
me le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où
la
foi les anime, l’événement central de notre vie chrétienne. Elles son
2605
aptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi
les
anime, l’événement central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec
2606
omme la Cène, dans la mesure où la foi les anime,
l’
événement central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrem
2607
a mesure où la foi les anime, l’événement central
de
notre vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de
2608
central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec
les
sacrements, la promesse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et
2609
vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrements,
la
promesse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient !
2610
nne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse
de
l’accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient ! — de ce que
2611
. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de
l’
accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient ! — de ce que nou
2612
issement en Christ — déjà venu et qui revient ! —
de
ce que nous espérons présentement, à la fois dans l’angoisse et dans
2613
ce que nous espérons présentement, à la fois dans
l’
angoisse et dans la joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette
2614
s présentement, à la fois dans l’angoisse et dans
la
joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience-là nous
2615
ment, à la fois dans l’angoisse et dans la joie :
la
seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience-là nous reste à ja
2616
e à jamais impossible, c’est pour cela qu’il faut
la
croire ! Et l’attester sans l’avoir vue. C’est pour cela qu’il faut p
2617
ssible, c’est pour cela qu’il faut la croire ! Et
l’
attester sans l’avoir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans la
2618
ur cela qu’il faut la croire ! Et l’attester sans
l’
avoir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans la crainte et le t
2619
oir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans
la
crainte et le tremblement, son espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur c
2620
pour cela qu’il faut prêcher, dans la crainte et
le
tremblement, son espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur ces mots. Les «
2621
on espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur ces mots.
Les
« barthiens » qui avaient parlé regagnèrent leur lieu véritable : inv
2622
cit., I, p. 441. 21. Hegel. l. Rougemont Denis
de
, « Soirée chez Nicodème », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 159-170.
2623
Sur une page
de
Bossuet (ou Tradition et Révélation) (janvier 1936)m Que nos amis
2624
936)m Que nos amis catholiques nous permettent
de
relever tout d’abord un défaut très courant de la controverse22 avec
2625
nt de relever tout d’abord un défaut très courant
de
la controverse22 avec la Réforme, en France : on oppose dix-neuf sièc
2626
de relever tout d’abord un défaut très courant de
la
controverse22 avec la Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles
2627
d un défaut très courant de la controverse22 avec
la
Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles de tradition universe
2628
a Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles
de
tradition universelle — dont quinze nous sont communs d’ailleurs avec
2629
e — dont quinze nous sont communs d’ailleurs avec
l’
Église romaine — à quatre siècles d’une tradition que l’on réduit au s
2630
ailleurs avec l’Église romaine — à quatre siècles
d’
une tradition que l’on réduit au seul domaine français, sans même comp
2631
se romaine — à quatre siècles d’une tradition que
l’
on réduit au seul domaine français, sans même compter que nos églises
2632
nçais, sans même compter que nos églises ont subi
de
telles persécutions qu’elles ont été quasi anéanties durant la moitié
2633
sécutions qu’elles ont été quasi anéanties durant
la
moitié de ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à la probité histo
2634
qu’elles ont été quasi anéanties durant la moitié
de
ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à la probité historique et p
2635
tié de ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à
la
probité historique et plus fécond pour la théologie de mettre en rega
2636
forme à la probité historique et plus fécond pour
la
théologie de mettre en regard du catholicisme romain le protestantism
2637
obité historique et plus fécond pour la théologie
de
mettre en regard du catholicisme romain le protestantisme tout entier
2638
ologie de mettre en regard du catholicisme romain
le
protestantisme tout entier, luthérien, calviniste et wesleyen, voire
2639
iste et wesleyen, voire anglican, dans ce qu’il a
de
spécifique et de commun au sein de sa diversité ? L’on verrait mieux
2640
voire anglican, dans ce qu’il a de spécifique et
de
commun au sein de sa diversité ? L’on verrait mieux alors, que l’oppo
2641
spécifique et de commun au sein de sa diversité ?
L’
on verrait mieux alors, que l’opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on
2642
n de sa diversité ? L’on verrait mieux alors, que
l’
opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’ent
2643
l’opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque
de
le déduire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du
2644
pposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque de
le
déduire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Ch
2645
éelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire
de
l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Christ » d’un
2646
le n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de
l’
entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Christ » d’une p
2647
uire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre «
l’
héritage du Christ » d’une part, et les dangers de déviations protesta
2648
sy, entre « l’héritage du Christ » d’une part, et
les
dangers de déviations protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux q
2649
l’héritage du Christ » d’une part, et les dangers
de
déviations protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux que l’opposi
2650
e part, et les dangers de déviations protestantes
de
l’autre23. L’on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la co
2651
art, et les dangers de déviations protestantes de
l’
autre23. L’on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la conce
2652
dangers de déviations protestantes de l’autre23.
L’
on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la conception « éva
2653
protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux que
l’
opposition réelle est entre la conception « évangélique » et la concep
2654
n verrait mieux que l’opposition réelle est entre
la
conception « évangélique » et la conception papale ; entre la foi à l
2655
réelle est entre la conception « évangélique » et
la
conception papale ; entre la foi à la Révélation parfaite et suffisan
2656
n « évangélique » et la conception papale ; entre
la
foi à la Révélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradit
2657
élique » et la conception papale ; entre la foi à
la
Révélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradition comme
2658
la foi à la Révélation parfaite et suffisante, et
le
recours à la Tradition comme critère des révélations évangéliques. Ce
2659
évélation parfaite et suffisante, et le recours à
la
Tradition comme critère des révélations évangéliques. Ce qui s’oppose
2660
ppose en réalité, c’est une doctrine du salut par
la
foi au sein d’une Église obéissant à la Révélation, et une doctrine d
2661
salut par la foi au sein d’une Église obéissant à
la
Révélation, et une doctrine du salut par l’Église, par une Église qui
2662
ant à la Révélation, et une doctrine du salut par
l’
Église, par une Église qui prend barre sur l’Écriture. Précisons encor
2663
par l’Église, par une Église qui prend barre sur
l’
Écriture. Précisons encore ce schéma, qui ne prétend qu’à indiquer le
2664
ns encore ce schéma, qui ne prétend qu’à indiquer
le
lieu précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le
2665
héma, qui ne prétend qu’à indiquer le lieu précis
de
la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, s
2666
a, qui ne prétend qu’à indiquer le lieu précis de
la
divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souv
2667
d qu’à indiquer le lieu précis de la divergence :
la
Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souverainement adora
2668
u précis de la divergence : la Réforme prêche que
le
Christ est le chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui e
2669
divergence : la Réforme prêche que le Christ est
le
chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui est son corps ;
2670
rist est le chef absolu, souverainement adorable,
de
l’Église qui est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition
2671
t est le chef absolu, souverainement adorable, de
l’
Église qui est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition et
2672
e qui est son corps ; tandis que Rome affirme que
la
tradition et le pape détiennent « le secret du Christ » lui-même. (L’
2673
rps ; tandis que Rome affirme que la tradition et
le
pape détiennent « le secret du Christ » lui-même. (L’expression est d
2674
affirme que la tradition et le pape détiennent «
le
secret du Christ » lui-même. (L’expression est de Bossuet.) À la ques
2675
ape détiennent « le secret du Christ » lui-même. (
L’
expression est de Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra
2676
le secret du Christ » lui-même. (L’expression est
de
Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra probablement que
2677
rist » lui-même. (L’expression est de Bossuet.) À
la
question ainsi posée, on me répondra probablement que mon antithèse e
2678
e mon antithèse est forcée et que mes définitions
de
la position catholique ne sont pas formulées en termes catholiques. J
2679
on antithèse est forcée et que mes définitions de
la
position catholique ne sont pas formulées en termes catholiques. Je c
2680
comprends parfaitement à quel souci très légitime
d’
honnêteté, à quelle crainte très légitime de me voir combattre une car
2681
itime d’honnêteté, à quelle crainte très légitime
de
me voir combattre une caricature peut correspondre une objection de c
2682
re une caricature peut correspondre une objection
de
ce genre. Et pourtant, pour peu qu’on adopte la position des catholiq
2683
n de ce genre. Et pourtant, pour peu qu’on adopte
la
position des catholiques eux-mêmes vis-à-vis de leurs grands docteurs
2684
vis-à-vis de leurs grands docteurs, on est obligé
de
constater que cette objection ne porte guère. En effet, « l’Église ne
2685
r que cette objection ne porte guère. En effet, «
l’
Église ne reconnaît une expression exacte de sa substance que dans la
2686
et, « l’Église ne reconnaît une expression exacte
de
sa substance que dans la personne de ses saints », écrit le père Cong
2687
ît une expression exacte de sa substance que dans
la
personne de ses saints », écrit le père Congar en une fort belle défi
2688
ssion exacte de sa substance que dans la personne
de
ses saints », écrit le père Congar en une fort belle définition24. Or
2689
tance que dans la personne de ses saints », écrit
le
père Congar en une fort belle définition24. Or, si je cite une formul
2690
rt belle définition24. Or, si je cite une formule
d’
Augustin, qui est un grand saint, on me répond que cette formule lui e
2691
cette formule lui est tout à fait personnelle, et
l’
on m’oppose une thèse thomiste ; laquelle est, à son tour, contestée p
2692
Laberthonnière, dans des livres pourtant revêtus
de
l’imprimatur. Finalement, faute du concile qui aurait seul qualité po
2693
berthonnière, dans des livres pourtant revêtus de
l’
imprimatur. Finalement, faute du concile qui aurait seul qualité pour
2694
ou recueil des formules dogmatiques élaborées par
les
conciles et les bulles papales, donc simple catalogue de résultats, s
2695
ormules dogmatiques élaborées par les conciles et
les
bulles papales, donc simple catalogue de résultats, sans commentaires
2696
iles et les bulles papales, donc simple catalogue
de
résultats, sans commentaires ni justifications. Serait-ce là le langa
2697
sans commentaires ni justifications. Serait-ce là
le
langage orthodoxe que je cherche ? Il est souvent contraire aux écrit
2698
je cherche ? Il est souvent contraire aux écrits
d’
Augustin ou de Thomas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de
2699
Il est souvent contraire aux écrits d’Augustin ou
de
Thomas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de la « personne
2700
mas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent
de
la « personne » de ces saints… On pourrait remarquer que tout cela,
2701
d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de
la
« personne » de ces saints… On pourrait remarquer que tout cela, mêm
2702
s témoignages qui nous restent de la « personne »
de
ces saints… On pourrait remarquer que tout cela, même simplifié dans
2703
plexe, bien contradictoire, et sous une apparence
de
précision rigide, bien propice aux interprétations, aux distinguos in
2704
ux interprétations, aux distinguos infinis par où
le
pire subjectivisme, celui de la prudence opportuniste, s’insinue jusq
2705
nguos infinis par où le pire subjectivisme, celui
de
la prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique ro
2706
os infinis par où le pire subjectivisme, celui de
la
prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique romai
2707
la prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur
de
la dogmatique romaine. On pourrait remarquer que le fidèle protestant
2708
prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de
la
dogmatique romaine. On pourrait remarquer que le fidèle protestant a,
2709
la dogmatique romaine. On pourrait remarquer que
le
fidèle protestant a, sur le fidèle catholique, l’avantage sans prix d
2710
ourrait remarquer que le fidèle protestant a, sur
le
fidèle catholique, l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée de
2711
le fidèle protestant a, sur le fidèle catholique,
l’
avantage sans prix d’avoir toujours à portée de la main le critère der
2712
a, sur le fidèle catholique, l’avantage sans prix
d’
avoir toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formu
2713
e, l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée
de
la main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les é
2714
l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée de
la
main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les évan
2715
ge sans prix d’avoir toujours à portée de la main
le
critère dernier de toute « formulation chrétienne », les évangiles et
2716
r toujours à portée de la main le critère dernier
de
toute « formulation chrétienne », les évangiles et les écrits apostol
2717
tère dernier de toute « formulation chrétienne »,
les
évangiles et les écrits apostoliques. Mais mon propos est ici simplem
2718
oute « formulation chrétienne », les évangiles et
les
écrits apostoliques. Mais mon propos est ici simplement de répondre à
2719
apostoliques. Mais mon propos est ici simplement
de
répondre à l’objection de nos frères romanisés. Si les formules par l
2720
Mais mon propos est ici simplement de répondre à
l’
objection de nos frères romanisés. Si les formules par lesquelles je r
2721
opos est ici simplement de répondre à l’objection
de
nos frères romanisés. Si les formules par lesquelles je résume leurs
2722
épondre à l’objection de nos frères romanisés. Si
les
formules par lesquelles je résume leurs croyances ne sont pas « à la
2723
quelles je résume leurs croyances ne sont pas « à
la
lettre » catholiques, je dis : 1° que cela tient à ce que cette « let
2724
catholique, lequel, s’il ne veut pas se borner à
la
pure et simple copie des formules élaborées par les conciles, est bie
2725
a pure et simple copie des formules élaborées par
les
conciles, est bien forcé de parler un langage personnel, dont il sera
2726
rmules élaborées par les conciles, est bien forcé
de
parler un langage personnel, dont il sera toujours possible d’affirme
2727
langage personnel, dont il sera toujours possible
d’
affirmer qu’il n’est pas littéralement « catholique » (même s’il a reç
2728
as littéralement « catholique » (même s’il a reçu
l’
imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et la formulation des do
2729
s’il a reçu l’imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas
la
lettre et la formulation des dogmes qui m’importent, mais la manière
2730
’imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et
la
formulation des dogmes qui m’importent, mais la manière dont on en us
2731
t la formulation des dogmes qui m’importent, mais
la
manière dont on en use dans l’Église romaine, mais le degré de sérieu
2732
m’importent, mais la manière dont on en use dans
l’
Église romaine, mais le degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, m
2733
anière dont on en use dans l’Église romaine, mais
le
degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, mais l’opinion commune q
2734
nt on en use dans l’Église romaine, mais le degré
de
sérieux qu’on leur accorde en fait, mais l’opinion commune qu’elles s
2735
degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, mais
l’
opinion commune qu’elles sont censées enregistrer. Cette opinion commu
2736
registrer. Cette opinion commune, je suis certain
de
la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant q
2737
istrer. Cette opinion commune, je suis certain de
la
traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant que
2738
nion commune, je suis certain de la traduire sans
la
fausser quand je dis que le catholique, en tant que tel, croit que l’
2739
n de la traduire sans la fausser quand je dis que
le
catholique, en tant que tel, croit que l’Église est au-dessus de l’Év
2740
dis que le catholique, en tant que tel, croit que
l’
Église est au-dessus de l’Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle d
2741
en tant que tel, croit que l’Église est au-dessus
de
l’Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui
2742
tant que tel, croit que l’Église est au-dessus de
l’
Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui ne
2743
vangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose
de
critères qui ne sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le
2744
qu’elle dispose de critères qui ne sont pas tirés
de
lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’interpréter, voire de l
2745
sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a
le
droit de l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je sui
2746
tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit
de
l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain
2747
és de lui26 et au nom desquels elle a le droit de
l’
interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain de
2748
desquels elle a le droit de l’interpréter, voire
de
le contredire dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moi
2749
squels elle a le droit de l’interpréter, voire de
le
contredire dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moins
2750
de le contredire dans sa lettre. Je suis certain
de
ne pas forcer le moins du monde l’antithèse lorsque j’affirme que cet
2751
dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer
le
moins du monde l’antithèse lorsque j’affirme que cette opinion commun
2752
e suis certain de ne pas forcer le moins du monde
l’
antithèse lorsque j’affirme que cette opinion commune est un négatif a
2753
est un négatif absolu des positions fondamentales
de
la Réforme. Voilà l’opposition réelle, du noir au blanc, que nos frèr
2754
un négatif absolu des positions fondamentales de
la
Réforme. Voilà l’opposition réelle, du noir au blanc, que nos frères
2755
des positions fondamentales de la Réforme. Voilà
l’
opposition réelle, du noir au blanc, que nos frères catholiques ont ta
2756
liques ont tant de peine à distinguer. Et comment
la
distingueraient-ils quand l’effort perpétuel et d’ailleurs émouvant d
2757
stinguer. Et comment la distingueraient-ils quand
l’
effort perpétuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie est de combl
2758
s quand l’effort perpétuel et d’ailleurs émouvant
de
leur théologie est de combler tant bien que mal tous les abîmes : ceu
2759
tuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie est
de
combler tant bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent l’étern
2760
r théologie est de combler tant bien que mal tous
les
abîmes : ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la
2761
bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent
l’
éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Rév
2762
s : ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu
de
l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au
2763
ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu de
l’
homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au po
2764
séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme,
la
grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on
2765
l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce
de
la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arriv
2766
éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de
la
nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arrive à
2767
porel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et
la
Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arrive à se demander p
2768
l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation
de
notre raison ? Au point qu’on en arrive à se demander pourquoi le Chr
2769
? Au point qu’on en arrive à se demander pourquoi
le
Christ a dû mourir pour triompher de notre péché, alors que la sagess
2770
der pourquoi le Christ a dû mourir pour triompher
de
notre péché, alors que la sagesse antique pouvait fournir l’amorce de
2771
û mourir pour triompher de notre péché, alors que
la
sagesse antique pouvait fournir l’amorce de si belles synthèses ! « B
2772
ché, alors que la sagesse antique pouvait fournir
l’
amorce de si belles synthèses ! « Blasphème ! me dit alors un catholiq
2773
s que la sagesse antique pouvait fournir l’amorce
de
si belles synthèses ! « Blasphème ! me dit alors un catholique. Ces s
2774
catholique. Ces synthèses ne remplaceront jamais
les
mérites acquis, par les souffrances du Sauveur : elles seraient au co
2775
es ne remplaceront jamais les mérites acquis, par
les
souffrances du Sauveur : elles seraient au contraire tout imparfaites
2776
: elles seraient au contraire tout imparfaites si
la
raison des scolastiques, éclairée par la grâce, n’avait su les acheve
2777
aites si la raison des scolastiques, éclairée par
la
grâce, n’avait su les achever en les incorporant à la tradition de l’
2778
s scolastiques, éclairée par la grâce, n’avait su
les
achever en les incorporant à la tradition de l’Église, corps du Chris
2779
éclairée par la grâce, n’avait su les achever en
les
incorporant à la tradition de l’Église, corps du Christ ressuscité !
2780
râce, n’avait su les achever en les incorporant à
la
tradition de l’Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui jus
2781
su les achever en les incorporant à la tradition
de
l’Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui justement donne
2782
les achever en les incorporant à la tradition de
l’
Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui justement donne un
2783
ponse qui justement donne un exemple bien typique
de
la méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire
2784
se qui justement donne un exemple bien typique de
la
méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire, q
2785
nne un exemple bien typique de la méthode romaine
de
médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire, qu’une transition, u
2786
é entre des réalités radicalement hétérogènes. Si
l’
on croit sérieusement que le sacrifice du Christ est éternellement suf
2787
ement hétérogènes. Si l’on croit sérieusement que
le
sacrifice du Christ est éternellement suffisant, on ne cherche pas d’
2788
ment suffisant, on ne cherche pas d’autres moyens
de
surmonter la séparation originelle. On craint au contraire que tout a
2789
t, on ne cherche pas d’autres moyens de surmonter
la
séparation originelle. On craint au contraire que tout autre moyen, f
2790
contraire que tout autre moyen, fût-il « déduit »
de
la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fid
2791
traire que tout autre moyen, fût-il « déduit » de
la
Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèle
2792
yen, fût-il « déduit » de la Révélation, ne voile
la
réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose n
2793
« déduit » de la Révélation, ne voile la réalité
de
l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire,
2794
déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de
l’
abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire, de
2795
n, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne
les
fidèles de cette seule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen d
2796
la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles
de
cette seule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen de salut qui
2797
urne les fidèles de cette seule chose nécessaire,
de
cette foi au seul moyen de salut qui ait été donné aux hommes. Il en
2798
eule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen
de
salut qui ait été donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire, d
2799
donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire,
de
l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive :
2800
né aux hommes. Il en va de même du purgatoire, de
l’
analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : ter
2801
en va de même du purgatoire, de l’analogia entis,
de
la grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs int
2802
va de même du purgatoire, de l’analogia entis, de
la
grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs introd
2803
gatoire, de l’analogia entis, de la grâce infuse,
de
la révélation progressive : termes transitifs introduits pour voiler,
2804
oire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de
la
révélation progressive : termes transitifs introduits pour voiler, po
2805
transitifs introduits pour voiler, pour atténuer
les
scandales réels, et pour relier rationnellement ce que le péché a sép
2806
ales réels, et pour relier rationnellement ce que
le
péché a séparé. Est-ce que je me trompe grossièrement ? Est-ce que la
2807
st-ce que je me trompe grossièrement ? Est-ce que
la
question n’existe pas, ou n’a pas d’importance aux yeux des catholiqu
2808
? Est-ce que la question n’existe pas, ou n’a pas
d’
importance aux yeux des catholiques ? Est-ce qu’ils se la posent parfo
2809
tance aux yeux des catholiques ? Est-ce qu’ils se
la
posent parfois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur attitude la pose
2810
ois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur attitude
la
pose ? Si mes reproches leur paraissent porter à faux et révéler une
2811
e simple méconnaissance des possibilités infinies
d’
interprétation dont dispose leur apologétique, s’ils me convainquent e
2812
se leur apologétique, s’ils me convainquent enfin
de
mon erreur, je m’en réjouirai hautement. Et je me sentirai d’autant p
2813
r, je m’en réjouirai hautement. Et je me sentirai
d’
autant plus libre de leur demander sérieusement, c’est-à-dire sans auc
2814
hautement. Et je me sentirai d’autant plus libre
de
leur demander sérieusement, c’est-à-dire sans aucune intention polémi
2815
ans aucune intention polémique, ce qu’ils pensent
d’
un texte précis, et comment il se fait que le pape n’ait jamais, que j
2816
sent d’un texte précis, et comment il se fait que
le
pape n’ait jamais, que je sache, condamné Bossuet pour avoir écrit ce
2817
pour avoir écrit ce qui suit. (C’est au sujet de
la
Messe, pour expliquer que les catholiques la célèbrent tout autrement
2818
. (C’est au sujet de la Messe, pour expliquer que
les
catholiques la célèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la
2819
t de la Messe, pour expliquer que les catholiques
la
célèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la Cène) : Que J
2820
e les catholiques la célèbrent tout autrement que
le
Christ n’a institué la Cène) : Que Jésus-Christ a donné un grand pou
2821
lèbrent tout autrement que le Christ n’a institué
la
Cène) : Que Jésus-Christ a donné un grand pouvoir à son Église dans
2822
Christ a donné un grand pouvoir à son Église dans
la
dispensation de ses mystères !… Il a permis à son Église de séparer c
2823
n grand pouvoir à son Église dans la dispensation
de
ses mystères !… Il a permis à son Église de séparer ce qu’il avait mi
2824
ation de ses mystères !… Il a permis à son Église
de
séparer ce qu’il avait mis ensemble… Et non seulement l’Église a cess
2825
rer ce qu’il avait mis ensemble… Et non seulement
l’
Église a cessé de faire ce que Jésus-Christ avait fait, et les apôtres
2826
t mis ensemble… Et non seulement l’Église a cessé
de
faire ce que Jésus-Christ avait fait, et les apôtres suivi ; mais enc
2827
cessé de faire ce que Jésus-Christ avait fait, et
les
apôtres suivi ; mais encore elle a pris la liberté d’interdire sévère
2828
t, et les apôtres suivi ; mais encore elle a pris
la
liberté d’interdire sévèrement cette pratique… Quand donc on veut s’i
2829
pôtres suivi ; mais encore elle a pris la liberté
d’
interdire sévèrement cette pratique… Quand donc on veut s’imaginer qu’
2830
n imparfaites, c’est qu’on n’entend pas que c’est
l’
Église qui sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient
2831
st qu’on n’entend pas que c’est l’Église qui sait
le
secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient essentiellement à
2832
’entend pas que c’est l’Église qui sait le secret
de
Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient essentiellement à son instit
2833
ion, ce qui doit être dispensé diversement, selon
les
temps et les conjonctures différentes. (Méditations sur l’Évangile, l
2834
oit être dispensé diversement, selon les temps et
les
conjonctures différentes. (Méditations sur l’Évangile, lve jour.) B
2835
et les conjonctures différentes. (Méditations sur
l’
Évangile, lve jour.) Bossuet ajoute : Vous vous étonnez de ce qu’on
2836
lve jour.) Bossuet ajoute : Vous vous étonnez
de
ce qu’on sépare ce que Jésus-Christ a mis ensemble, et qu’on donne le
2837
e que Jésus-Christ a mis ensemble, et qu’on donne
le
corps à manger sans donner en même temps le sang à boire. Étonnez-vou
2838
donne le corps à manger sans donner en même temps
le
sang à boire. Étonnez-vous donc aussi de ce que la Cène sacrée est sé
2839
me temps le sang à boire. Étonnez-vous donc aussi
de
ce que la Cène sacrée est séparée du souper commun ! Mais plutôt ne v
2840
e sang à boire. Étonnez-vous donc aussi de ce que
la
Cène sacrée est séparée du souper commun ! Mais plutôt ne vous étonne
2841
ouper commun ! Mais plutôt ne vous étonnez jamais
de
ce que l’Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la traditi
2842
un ! Mais plutôt ne vous étonnez jamais de ce que
l’
Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous
2843
nez jamais de ce que l’Église fait. Instruite par
le
Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2844
Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par
la
tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2845
Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition
de
tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire… Comme
2846
e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous
les
siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire… Comme je citai
2847
je citais cette page à un abbé fort écouté, dont
les
travaux marient avec aisance théologie et humanisme, il me répondit s
2848
» Boutade, en vérité, mais très « catholique » je
le
crains, si la « prudence » catholique consiste, comme je le montrais
2849
vérité, mais très « catholique » je le crains, si
la
« prudence » catholique consiste, comme je le montrais plus haut, à r
2850
si la « prudence » catholique consiste, comme je
le
montrais plus haut, à récuser l’une après l’autre toutes les formules
2851
s plus haut, à récuser l’une après l’autre toutes
les
formules qui pourraient amener à poser la question d’une manière clai
2852
ormules qui pourraient amener à poser la question
d’
une manière claire et nette, et à choisir. Car, enfin, si Bossuet, en
2853
in, si Bossuet, en écrivant cette page, a déformé
la
vérité, il le faut déclarer hérétique, de même que ceux qui lui donnè
2854
, en écrivant cette page, a déformé la vérité, il
le
faut déclarer hérétique, de même que ceux qui lui donnèrent l’imprima
2855
rer hérétique, de même que ceux qui lui donnèrent
l’
imprimatur. Et si Bossuet n’a pas déformé la vérité, pourquoi serait-o
2856
èrent l’imprimatur. Et si Bossuet n’a pas déformé
la
vérité, pourquoi serait-on gêné par sa franchise ? Il ne dit rien dan
2857
ranchise ? Il ne dit rien dans ce que je cite que
le
concile de Trente n’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il
2858
Il ne dit rien dans ce que je cite que le concile
de
Trente n’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le dit en f
2859
ue le concile de Trente n’ait dit ou n’ait permis
de
dire28. Seulement, il le dit en français. Or, c’est précisément ce qu
2860
’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il
le
dit en français. Or, c’est précisément ce que je cherche : l’écho des
2861
ançais. Or, c’est précisément ce que je cherche :
l’
écho des formules orthodoxes dans la conscience des fidèles, et des fi
2862
je cherche : l’écho des formules orthodoxes dans
la
conscience des fidèles, et des fidèles de ce pays de France dont on n
2863
es dans la conscience des fidèles, et des fidèles
de
ce pays de France dont on ne peut nier que Bossuet soit l’un des clas
2864
conscience des fidèles, et des fidèles de ce pays
de
France dont on ne peut nier que Bossuet soit l’un des classiques préf
2865
’un des classiques préférés29. ⁂ Une fois définie
la
valeur de cette objection préalable, que pourraient nous opposer les
2866
assiques préférés29. ⁂ Une fois définie la valeur
de
cette objection préalable, que pourraient nous opposer les catholique
2867
objection préalable, que pourraient nous opposer
les
catholiques, si nous les pressions de nous rassurer sur un texte qui
2868
pourraient nous opposer les catholiques, si nous
les
pressions de nous rassurer sur un texte qui nous inquiète, nous somme
2869
us opposer les catholiques, si nous les pressions
de
nous rassurer sur un texte qui nous inquiète, nous sommes en droit de
2870
un texte qui nous inquiète, nous sommes en droit
de
poursuivre l’examen des « réflexes catholiques » que ce texte trahit.
2871
nous inquiète, nous sommes en droit de poursuivre
l’
examen des « réflexes catholiques » que ce texte trahit. Reprenons don
2872
catholiques » que ce texte trahit. Reprenons donc
la
page de Bossuet : « … Le Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à di
2873
ues » que ce texte trahit. Reprenons donc la page
de
Bossuet : « … Le Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à distinguer
2874
e trahit. Reprenons donc la page de Bossuet : « …
Le
Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à distinguer par leur propre
2875
es à distinguer par leur propre sens ce qui était
la
substance de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réform
2876
er par leur propre sens ce qui était la substance
de
l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther
2877
par leur propre sens ce qui était la substance de
l’
institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther et
2878
it la substance de l’institution d’avec ce qui ne
l’
était pas ? » La Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Dieu seu
2879
de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? »
La
Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Dieu seul connaît ce qui
2880
alvin, répond : non, Dieu seul connaît ce qui est
de
Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il lu
2881
aît ce qui est de Dieu. Pour nous, ne connaissons
de
la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’É
2882
ce qui est de Dieu. Pour nous, ne connaissons de
la
volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’Écri
2883
de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté
de
Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’Écriture, et pa
2884
sons de la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu
de
nous en révéler dans l’Écriture, et par l’action du Saint-Esprit, grâ
2885
eu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans
l’
Écriture, et par l’action du Saint-Esprit, grâce auquel l’Écriture nou
2886
a plu de nous en révéler dans l’Écriture, et par
l’
action du Saint-Esprit, grâce auquel l’Écriture nous parle. Serions-no
2887
re, et par l’action du Saint-Esprit, grâce auquel
l’
Écriture nous parle. Serions-nous donc d’accord ? Lisons plus loin : «
2888
Serions-nous donc d’accord ? Lisons plus loin : «
Le
Sauveur n’a-t-il pas voulu au contraire leur faire voir [aux apôtres]
2889
issait son Église pour être une fidèle interprète
de
ses volontés, et une sûre dispensatrice de ses sacrements ? » Décidém
2890
rprète de ses volontés, et une sûre dispensatrice
de
ses sacrements ? » Décidément, nous sommes d’accord. L’Église véritab
2891
sacrements ? » Décidément, nous sommes d’accord.
L’
Église véritable est bien cela pour nous aussi. Nous ajouterons une si
2892
. Nous ajouterons une simple précision : elle est
la
« sûre dispensatrice des sacrements » dans la mesure exacte où elle d
2893
est la « sûre dispensatrice des sacrements » dans
la
mesure exacte où elle demeure la « fidèle interprète » des volontés d
2894
acrements » dans la mesure exacte où elle demeure
la
« fidèle interprète » des volontés de Dieu. Mais c’est ici que Bossue
2895
lle demeure la « fidèle interprète » des volontés
de
Dieu. Mais c’est ici que Bossuet nous arrête : « Qu’entendez-vous, no
2896
it-il, par “fidèle” ? — Nous entendons : fidèle à
la
Révélation donnée une fois pour toutes par Dieu lui-même dans son inc
2897
r Dieu lui-même dans son incarnation unique, dont
l’
Écriture témoigne. — C’est, rétorque Bossuet, que vous n’entendez pas
2898
torque Bossuet, que vous n’entendez pas que c’est
l’
Église, et non pas la seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Chri
2899
ous n’entendez pas que c’est l’Église, et non pas
la
seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-
2900
l’Église, et non pas la seule Écriture, qui sait
le
secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de
2901
et non pas la seule Écriture, qui sait le secret
de
Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture
2902
riture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et
d’
où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture ? — Relisez-moi : « In
2903
e, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où
l’
a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instrui
2904
Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est
de
l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par l
2905
ist ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de
l’
Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par la t
2906
t de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par
le
Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2907
isez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par
la
tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2908
Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition
de
tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a
2909
e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous
les
siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a donc le
2910
it ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a donc
le
pouvoir de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce
2911
ésus-Christ a voulu faire. Elle a donc le pouvoir
de
séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce qu’il avai
2912
e pouvoir de séparer ce qu’il avait mis ensemble,
de
cesser de faire ce qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de
2913
de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser
de
faire ce qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de condamner
2914
emble, de cesser de faire ce qu’il avait fait, et
les
apôtres suivi, et même de condamner sévèrement cette pratique. » — Si
2915
e qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même
de
condamner sévèrement cette pratique. » — Si nous comprenons bien, l’É
2916
ment cette pratique. » — Si nous comprenons bien,
l’
Église prouve qu’elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant de
2917
ous comprenons bien, l’Église prouve qu’elle sait
le
secret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce
2918
nons bien, l’Église prouve qu’elle sait le secret
de
Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a d
2919
elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant
de
faire tout le contraire de ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là
2920
ecret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout
le
contraire de ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là sa grandeur,
2921
s-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire
de
ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là sa grandeur, ou, comme je
2922
Exactement, et c’est là sa grandeur, ou, comme je
l’
écrivais, son grand pouvoir. » Les positions sont nettes maintenant. E
2923
ur, ou, comme je l’écrivais, son grand pouvoir. »
Les
positions sont nettes maintenant. Examinons alors l’origine du secret
2924
positions sont nettes maintenant. Examinons alors
l’
origine du secret que l’Église, selon Bossuet et les conciles, détient
2925
intenant. Examinons alors l’origine du secret que
l’
Église, selon Bossuet et les conciles, détient et possède si bien qu’e
2926
’origine du secret que l’Église, selon Bossuet et
les
conciles, détient et possède si bien qu’elle a sur lui ce jus uti et
2927
’elle a sur lui ce jus uti et abutendi qui, selon
le
vieux droit romain, caractérise la propriété. Si l’Église a le secret
2928
ndi qui, selon le vieux droit romain, caractérise
la
propriété. Si l’Église a le secret du Christ, c’est « qu’instruite pa
2929
vieux droit romain, caractérise la propriété. Si
l’
Église a le secret du Christ, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit
2930
t romain, caractérise la propriété. Si l’Église a
le
secret du Christ, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit et par la
2931
e a le secret du Christ, c’est « qu’instruite par
le
Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2932
, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit et par
la
tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2933
instruite par le Saint-Esprit et par la tradition
de
tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire ». (Ell
2934
e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous
les
siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire ». (Elle sait mê
2935
oulu faire ». (Elle sait même qu’il a voulu faire
le
contraire de ce qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de
2936
(Elle sait même qu’il a voulu faire le contraire
de
ce qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de tous les sièc
2937
qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition
de
tous les siècles ? C’est, nous répond l’Enchiridion symbolorum et def
2938
fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de tous
les
siècles ? C’est, nous répond l’Enchiridion symbolorum et definitionum
2939
radition de tous les siècles ? C’est, nous répond
l’
Enchiridion symbolorum et definitionum de Denzinger, « l’autre source
2940
s répond l’Enchiridion symbolorum et definitionum
de
Denzinger, « l’autre source » de la Révélation, la première source ét
2941
et definitionum de Denzinger, « l’autre source »
de
la Révélation, la première source étant la Bible (fons revelationis a
2942
definitionum de Denzinger, « l’autre source » de
la
Révélation, la première source étant la Bible (fons revelationis alte
2943
urce » de la Révélation, la première source étant
la
Bible (fons revelationis alter est traditio ecclesiastica). Nous la t
2944
elationis alter est traditio ecclesiastica). Nous
la
trouvons définie tout d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme éta
2945
stica). Nous la trouvons définie tout d’abord par
le
concile d’Éphèse (431) comme étant la fidem definitam a sanctis Patri
2946
s la trouvons définie tout d’abord par le concile
d’
Éphèse (431) comme étant la fidem definitam a sanctis Patribus qui in
2947
d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme étant
la
fidem definitam a sanctis Patribus qui in Nicaea cum spiritu sancto c
2948
m spiritu sancto congregati fuerunt. Aux formules
de
ce premier concile de Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles d
2949
egati fuerunt. Aux formules de ce premier concile
de
Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles d’Éphèse, de Chalcédoin
2950
de Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles
d’
Éphèse, de Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’Augusti
2951
s’ajoutent ensuite celles des conciles d’Éphèse,
de
Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’Augustin. (Import
2952
Éphèse, de Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514,
les
écrits d’Augustin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de la co
2953
Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits
d’
Augustin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de la condamnation
2954
tin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de
la
condamnation des jansénistes.) Puis les doctrines des théologiens, et
2955
89 lors de la condamnation des jansénistes.) Puis
les
doctrines des théologiens, et surtout de Thomas d’Aquin (Encycl. de B
2956
.) Puis les doctrines des théologiens, et surtout
de
Thomas d’Aquin (Encycl. de Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà qu
2957
héologiens, et surtout de Thomas d’Aquin (Encycl.
de
Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà qui est clair et sans mystère
2958
ulement !). Voilà qui est clair et sans mystère :
la
tradition, ce sont des textes. On peut les lire, si l’on sait le lati
2959
stère : la tradition, ce sont des textes. On peut
les
lire, si l’on sait le latin, réunis et classés dans n’importe quel En
2960
adition, ce sont des textes. On peut les lire, si
l’
on sait le latin, réunis et classés dans n’importe quel Enchiridion. L
2961
e sont des textes. On peut les lire, si l’on sait
le
latin, réunis et classés dans n’importe quel Enchiridion. Le catholiq
2962
éunis et classés dans n’importe quel Enchiridion.
Le
catholique se tourne alors vers nous et nous exprime une sorte de pit
2963
tourne alors vers nous et nous exprime une sorte
de
pitié : « À quoi s’appuiera le protestant, avec, pour tout guide, une
2964
exprime une sorte de pitié : « À quoi s’appuiera
le
protestant, avec, pour tout guide, une Bible… ou le témoignage intéri
2965
protestant, avec, pour tout guide, une Bible… ou
le
témoignage intérieur du Saint-Esprit, qu’il sera bien incapable de di
2966
érieur du Saint-Esprit, qu’il sera bien incapable
de
différencier de sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »
2967
Esprit, qu’il sera bien incapable de différencier
de
sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »30. Autrement di
2968
ien incapable de différencier de sa nature à lui,
de
son époque et de sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’
2969
différencier de sa nature à lui, de son époque et
de
sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’être abandonnés à
2970
sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint
d’
être abandonnés à la seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’ac
2971
Autrement dit, on nous plaint d’être abandonnés à
la
seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir
2972
s plaint d’être abandonnés à la seule inspiration
de
l’Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer, de f
2973
laint d’être abandonnés à la seule inspiration de
l’
Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer, de fair
2974
sprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel
d’
éclairer, de faire taire la nature, d’enseigner « objectivement » la v
2975
uelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer,
de
faire taire la nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’ho
2976
rde aucun pouvoir réel d’éclairer, de faire taire
la
nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’homme « subjectif
2977
ouvoir réel d’éclairer, de faire taire la nature,
d’
enseigner « objectivement » la vérité à l’homme « subjectif ». Et tout
2978
re taire la nature, d’enseigner « objectivement »
la
vérité à l’homme « subjectif ». Et tout en mentionnant la Bible pour
2979
nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à
l’
homme « subjectif ». Et tout en mentionnant la Bible pour mémoire — «
2980
é à l’homme « subjectif ». Et tout en mentionnant
la
Bible pour mémoire — « ces pâles écrits », dira le père Pinard de la
2981
a Bible pour mémoire — « ces pâles écrits », dira
le
père Pinard de la Boullaye à Notre-Dame — on oublie simplement qu’ell
2982
ement qu’elle est notre critère, ce « vis-à-vis »
de
l’Église dont parle Barth, et auquel doit se rapporter sans cesse tou
2983
nt qu’elle est notre critère, ce « vis-à-vis » de
l’
Église dont parle Barth, et auquel doit se rapporter sans cesse toute
2984
on vraiment fidèle. Cette méconnaissance profonde
de
la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la traditio
2985
vraiment fidèle. Cette méconnaissance profonde de
la
Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition c
2986
. Cette méconnaissance profonde de la Réforme est
la
rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée comme
2987
sance profonde de la Réforme est la rançon fatale
de
la croyance romaine en la tradition considérée comme « l’autre source
2988
ce profonde de la Réforme est la rançon fatale de
la
croyance romaine en la tradition considérée comme « l’autre source »
2989
me est la rançon fatale de la croyance romaine en
la
tradition considérée comme « l’autre source » de la Révélation. En ré
2990
la tradition considérée comme « l’autre source »
de
la Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome qui nous paraît à c
2991
tradition considérée comme « l’autre source » de
la
Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome qui nous paraît à cet
2992
utre source » de la Révélation. En réalité, c’est
l’
Église de Rome qui nous paraît à cet égard abandonnée à un subjectivis
2993
ce » de la Révélation. En réalité, c’est l’Église
de
Rome qui nous paraît à cet égard abandonnée à un subjectivisme redout
2994
onnée à un subjectivisme redoutable. C’est ce que
l’
on peut voir aisément par l’examen du critère infaillible de discernem
2995
outable. C’est ce que l’on peut voir aisément par
l’
examen du critère infaillible de discernement que représenterait la «
2996
voir aisément par l’examen du critère infaillible
de
discernement que représenterait la « tradition ». En effet, sur quel
2997
re infaillible de discernement que représenterait
la
« tradition ». En effet, sur quelle autorité se fonde-t-elle ? Sur l
2998
effet, sur quelle autorité se fonde-t-elle ? Sur
les
conciles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le concile de Trente : « S
2999
ur les conciles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons
le
concile de Trente : « Sacrosancta œcumenica et generalis Tridentina S
3000
iles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le concile
de
Trente : « Sacrosancta œcumenica et generalis Tridentina Synodus in S
3001
ncto… edocta… declarat. » Cela est clair encore :
l’
autorité des conciles se fonde sur l’inspiration du Saint-Esprit. Comm
3002
air encore : l’autorité des conciles se fonde sur
l’
inspiration du Saint-Esprit. Comment ce Saint-Esprit sera-t-il contrôl
3003
ra-t-il contrôlé, si j’ose dire, et « différencié
de
la nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la
3004
t-il contrôlé, si j’ose dire, et « différencié de
la
nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la Bi
3005
ire, et « différencié de la nature » des prélats,
de
leur époque et de leur formation ? Par la Bible ? En principe, oui. M
3006
cié de la nature » des prélats, de leur époque et
de
leur formation ? Par la Bible ? En principe, oui. Mais le principe a
3007
rélats, de leur époque et de leur formation ? Par
la
Bible ? En principe, oui. Mais le principe a beau être affirmé en dro
3008
formation ? Par la Bible ? En principe, oui. Mais
le
principe a beau être affirmé en droit, il est en fait négligé, et à t
3009
gligé qu’il n’y aura pas grand-chose à faire pour
le
ruiner plus tard en droit. C’est ce que fit le concile du Vatican (18
3010
ur le ruiner plus tard en droit. C’est ce que fit
le
concile du Vatican (1869-1870. Cap. 2 : de revelatione, de interpreta
3011
ue fit le concile du Vatican (1869-1870. Cap. 2 :
de
revelatione, de interpretatione S. Scripturae) en déclarant que l’Écr
3012
e du Vatican (1869-1870. Cap. 2 : de revelatione,
de
interpretatione S. Scripturae) en déclarant que l’Écriture ne peut êt
3013
e interpretatione S. Scripturae) en déclarant que
l’
Écriture ne peut être interprétée que selon l’Église, et en particulie
3014
que l’Écriture ne peut être interprétée que selon
l’
Église, et en particulier selon les décisions du concile de Trente. La
3015
rétée que selon l’Église, et en particulier selon
les
décisions du concile de Trente. La tradition est ainsi substituée à l
3016
et en particulier selon les décisions du concile
de
Trente. La tradition est ainsi substituée à l’Écriture comme critère
3017
iculier selon les décisions du concile de Trente.
La
tradition est ainsi substituée à l’Écriture comme critère des inspira
3018
le de Trente. La tradition est ainsi substituée à
l’
Écriture comme critère des inspirations de l’Esprit saint. Mais la tra
3019
ituée à l’Écriture comme critère des inspirations
de
l’Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par
3020
ée à l’Écriture comme critère des inspirations de
l’
Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’
3021
critère des inspirations de l’Esprit saint. Mais
la
tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne
3022
ons de l’Esprit saint. Mais la tradition, ce sont
les
conciles. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne sauraient être, en bonn
3023
la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par
l’
Esprit saint, ils ne sauraient être, en bonne logique, ses juges. Il f
3024
que, ses juges. Il faut donc admettre ou bien que
les
conciles sont le seul critère des conciles ; ou bien que l’Esprit sai
3025
faut donc admettre ou bien que les conciles sont
le
seul critère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint est le seul cr
3026
s sont le seul critère des conciles ; ou bien que
l’
Esprit saint est le seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme d
3027
ère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint est
le
seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative rev
3028
; ou bien que l’Esprit saint est le seul critère
de
l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative revient à consacrer
3029
ou bien que l’Esprit saint est le seul critère de
l’
Esprit saint. Le premier terme de l’alternative revient à consacrer en
3030
seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme
de
l’alternative revient à consacrer en droit l’arbitraire le plus absol
3031
ul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de
l’
alternative revient à consacrer en droit l’arbitraire le plus absolu.
3032
rme de l’alternative revient à consacrer en droit
l’
arbitraire le plus absolu. Pratiquement : un opportunisme qui nous app
3033
rnative revient à consacrer en droit l’arbitraire
le
plus absolu. Pratiquement : un opportunisme qui nous apparaîtra toujo
3034
Le second terme, vrai en soi, et que nous croyons
de
toute notre foi31, devient faux et ne traduit qu’un subjectivisme abs
3035
t ne traduit qu’un subjectivisme absolu dès qu’on
le
sépare de l’Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi
3036
it qu’un subjectivisme absolu dès qu’on le sépare
de
l’Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi nos frère
3037
qu’un subjectivisme absolu dès qu’on le sépare de
l’
Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi nos frères c
3038
me, à nous qui reconnaissons un critère objectif,
la
Bible, alors qu’ils ont tout fait de leur côté pour évincer ou, en to
3039
re objectif, la Bible, alors qu’ils ont tout fait
de
leur côté pour évincer ou, en tout cas, pour relativiser ce seul crit
3040
lativiser ce seul critère ? Comprennent-ils toute
la
gravité de la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de
3041
e seul critère ? Comprennent-ils toute la gravité
de
la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce
3042
eul critère ? Comprennent-ils toute la gravité de
la
question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce n’
3043
ls toute la gravité de la question ? ⁂ En vérité,
la
question que pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement la questi
3044
e la question ? ⁂ En vérité, la question que pose
la
page de Bossuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cèn
3045
stion ? ⁂ En vérité, la question que pose la page
de
Bossuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cène, c’est
3046
ue pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement
la
question capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition
3047
ssuet ce n’est pas seulement la question capitale
de
la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la
3048
et ce n’est pas seulement la question capitale de
la
Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la Ré
3049
ment la question capitale de la Cène, c’est toute
la
question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons br
3050
tion capitale de la Cène, c’est toute la question
de
la tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce
3051
n capitale de la Cène, c’est toute la question de
la
tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce dév
3052
toute la question de la tradition et par là même
de
la Révélation. Résumons brièvement ce développement : L’Écriture dit,
3053
ute la question de la tradition et par là même de
la
Révélation. Résumons brièvement ce développement : L’Écriture dit, à
3054
évélation. Résumons brièvement ce développement :
L’
Écriture dit, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous
3055
nt ce développement : L’Écriture dit, à propos de
la
coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète »
3056
eloppement : L’Écriture dit, à propos de la coupe
de
la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète » du Chris
3057
ppement : L’Écriture dit, à propos de la coupe de
la
Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète » du Christ,
3058
la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! »
L’
intention « secrète » du Christ, intention que Bossuet loue l’Église d
3059
« secrète » du Christ, intention que Bossuet loue
l’
Église d’avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il f
3060
» du Christ, intention que Bossuet loue l’Église
d’
avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il faudra la
3061
se d’avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans
l’
Écriture. Il faudra la chercher alors dans l’autre source de la Révéla
3062
’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il faudra
la
chercher alors dans l’autre source de la Révélation : la tradition. N
3063
. Il faudra la chercher alors dans l’autre source
de
la Révélation : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tra
3064
l faudra la chercher alors dans l’autre source de
la
Révélation : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tradit
3065
cher alors dans l’autre source de la Révélation :
la
tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tradition est index su
3066
: la tradition. Nous avons vu que, pratiquement,
la
tradition est index sui et falsi. On se demande alors sur quelle base
3067
s sur quelle base « objective » ou « subjective »
les
docteurs catholiques se sont fondés pour opposer à la tradition de le
3068
octeurs catholiques se sont fondés pour opposer à
la
tradition de leur temps (qui était encore le « Buvez-en tous ») un dé
3069
liques se sont fondés pour opposer à la tradition
de
leur temps (qui était encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel
3070
er à la tradition de leur temps (qui était encore
le
« Buvez-en tous ») un démenti formel (le prêtre seul peut en boire),
3071
t encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel (
le
prêtre seul peut en boire), devenu par la suite partie intégrante de
3072
formel (le prêtre seul peut en boire), devenu par
la
suite partie intégrante de la nouvelle tradition, contradictoire à l’
3073
en boire), devenu par la suite partie intégrante
de
la nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’est-i
3074
boire), devenu par la suite partie intégrante de
la
nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’est-il p
3075
grante de la nouvelle tradition, contradictoire à
l’
Écriture. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innova
3076
nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture.
Le
cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de
3077
re à l’Écriture. Le cercle n’est-il pas vicieux ?
Le
scandale de cette innovation (et de tant d’autres) serait-il devenu m
3078
ure. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale
de
cette innovation (et de tant d’autres) serait-il devenu moins grand,
3079
pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et
de
tant d’autres) serait-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne
3080
tant d’autres) serait-il devenu moins grand, avec
le
temps, qu’il ne l’était en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte
3081
it-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne
l’
était en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’
3082
grand, avec le temps, qu’il ne l’était en 1569 ?
La
tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’ancienneté » des e
3083
tait en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte
de
promotion « à l’ancienneté » des erreurs les plus manifestes des conc
3084
tradition serait-elle une sorte de promotion « à
l’
ancienneté » des erreurs les plus manifestes des conciles ? La questio
3085
sorte de promotion « à l’ancienneté » des erreurs
les
plus manifestes des conciles ? La question peut paraître brutale, sim
3086
» des erreurs les plus manifestes des conciles ?
La
question peut paraître brutale, simpliste. Elle manque certainement d
3087
ître brutale, simpliste. Elle manque certainement
d’
« onction ». Est-ce assez pour qu’on l’écarte ? Ne se pose-t-elle jama
3088
rtainement d’« onction ». Est-ce assez pour qu’on
l’
écarte ? Ne se pose-t-elle jamais aux catholiques ? Pourtant, je les s
3089
pose-t-elle jamais aux catholiques ? Pourtant, je
les
sens inquiets, et c’est pourquoi j’espère. ⁂ L’inquiétude catholique
3090
les sens inquiets, et c’est pourquoi j’espère. ⁂
L’
inquiétude catholique procède de ce doute profond : la Révélation évan
3091
rquoi j’espère. ⁂ L’inquiétude catholique procède
de
ce doute profond : la Révélation évangélique éclairée par l’Esprit es
3092
quiétude catholique procède de ce doute profond :
la
Révélation évangélique éclairée par l’Esprit est-elle vraiment suffis
3093
profond : la Révélation évangélique éclairée par
l’
Esprit est-elle vraiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter, la
3094
rit est-elle vraiment suffisante ? Ne faut-il pas
la
compléter, la garantir, contre nos faiblesses humaines par une assura
3095
raiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter,
la
garantir, contre nos faiblesses humaines par une assurance humaine, l
3096
os faiblesses humaines par une assurance humaine,
la
tradition ? Tout l’effort dogmatique des conciles se fonde dans cette
3097
es par une assurance humaine, la tradition ? Tout
l’
effort dogmatique des conciles se fonde dans cette inquiétude32, qui a
3098
s se fonde dans cette inquiétude32, qui a conduit
l’
Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible, une autre s
3099
e dans cette inquiétude32, qui a conduit l’Église
de
Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible, une autre source. To
3100
’Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de
la
Bible, une autre source. Tout l’effort dogmatique des conciles consis
3101
xiste, à côté de la Bible, une autre source. Tout
l’
effort dogmatique des conciles consiste à accumuler des assurances con
3102
s consiste à accumuler des assurances contre tous
les
« dangers », possibles, qui se ramènent au seul danger que la Parole
3103
», possibles, qui se ramènent au seul danger que
la
Parole ne parle pas, que l’Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que
3104
nt au seul danger que la Parole ne parle pas, que
l’
Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que la foi défaille. Mais quelle
3105
, que l’Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que
la
foi défaille. Mais quelle cohérence logique, quelle continuité, quell
3106
es pourront jamais nous garantir ce miracle : que
l’
Écriture parle, qu’elle parle clairement, ici et maintenant, que je la
3107
’elle parle clairement, ici et maintenant, que je
la
croie, que je lui obéisse et qu’elle me sauve ? Frères catholiques, à
3108
éisse et qu’elle me sauve ? Frères catholiques, à
la
question que vous adressez à la Réforme, du haut d’une grandeur tradi
3109
es catholiques, à la question que vous adressez à
la
Réforme, du haut d’une grandeur traditionnelle mal assurée, — trop cr
3110
question que vous adressez à la Réforme, du haut
d’
une grandeur traditionnelle mal assurée, — trop craintivement, trop mé
3111
nse certaine, une réponse qui n’est pas nôtre : «
L’
œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jean
3112
aine, une réponse qui n’est pas nôtre : « L’œuvre
de
Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jean 6:29) S
3113
’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (
Jean
6:29) Si vous croyez cela sérieusement, si vous croyez à cette autre
3114
à cette autre parole qui est comme un commentaire
de
la première : « Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de la
3115
emière : « Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez
le
sens de la vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source »
3116
« Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens
de
la vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source », un vai
3117
Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de
la
vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source », un vain r
3118
ne « autre source », un vain renfort humain, mais
la
suite des témoignages rendus par l’Église historique à son chef, qui
3119
humain, mais la suite des témoignages rendus par
l’
Église historique à son chef, qui lui fut révélé dans l’Écriture, et n
3120
se historique à son chef, qui lui fut révélé dans
l’
Écriture, et non ailleurs. Il reste à dire ceci : Et nous, croyons-nou
3121
ment » cela ? Croyons-nous assez sérieusement que
les
catholiques un jour peuvent le croire ? Sommes-nous déjà prêts pour c
3122
sérieusement que les catholiques un jour peuvent
le
croire ? Sommes-nous déjà prêts pour cette unité ? 22. Je ne veux e
3123
pour cette unité ? 22. Je ne veux envisager que
la
controverse sérieuse. Je laisse de côté les banales invectives contre
3124
envisager que la controverse sérieuse. Je laisse
de
côté les banales invectives contre Luther qui traînent dans les hebdo
3125
er que la controverse sérieuse. Je laisse de côté
les
banales invectives contre Luther qui traînent dans les hebdomadaires,
3126
anales invectives contre Luther qui traînent dans
les
hebdomadaires, et dont la recrudescence actuelle ne fait honneur ni à
3127
ther qui traînent dans les hebdomadaires, et dont
la
recrudescence actuelle ne fait honneur ni à l’information, ni à la bo
3128
nt la recrudescence actuelle ne fait honneur ni à
l’
information, ni à la bonne foi de nos écrivains, s’appelassent-ils Pau
3129
actuelle ne fait honneur ni à l’information, ni à
la
bonne foi de nos écrivains, s’appelassent-ils Paul Claudel. Ce très g
3130
ait honneur ni à l’information, ni à la bonne foi
de
nos écrivains, s’appelassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète es
3131
lassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète est
l’
auteur des plus monumentales âneries qui aient jamais été proférées su
3132
ntales âneries qui aient jamais été proférées sur
la
réforme luthérienne. Nous ne croyons pas, dans son cas, à la mauvaise
3133
luthérienne. Nous ne croyons pas, dans son cas, à
la
mauvaise foi, mais à une ignorance totale de ce qu’il croit devoir at
3134
s, à la mauvaise foi, mais à une ignorance totale
de
ce qu’il croit devoir attaquer périodiquement. Le diable sait pourquo
3135
de ce qu’il croit devoir attaquer périodiquement.
Le
diable sait pourquoi. 23. Vie intellectuelle, numéro du 10 février
3136
intell., numéro cit., p. 363. 25. Sur des points
de
dogme aussi importants que la prédestination (pour Augustin) ou l’Imm
3137
25. Sur des points de dogme aussi importants que
la
prédestination (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception de la Vierge
3138
portants que la prédestination (pour Augustin) ou
l’
Immaculée Conception de la Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple.
3139
ination (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception
de
la Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26. Le plus étonnant,
3140
tion (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception de
la
Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26. Le plus étonnant, aux
3141
a Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26.
Le
plus étonnant, aux yeux d’un protestant, c’est peut-être le critère d
3142
in), par exemple. 26. Le plus étonnant, aux yeux
d’
un protestant, c’est peut-être le critère de cohérence dont un prêtre
3143
onnant, aux yeux d’un protestant, c’est peut-être
le
critère de cohérence dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste
3144
yeux d’un protestant, c’est peut-être le critère
de
cohérence dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste la « vérit
3145
dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste
la
« vérité » des dogmes ! Hegel, et Spinoza, et Marx ne sont-ils pas pl
3146
essemble au rationalisme ou au psychologisme ou à
l’
historisme libéral, qui ont trouvé, eux aussi, des critères tout à fai
3147
ritères tout à fait intéressants pour interpréter
les
évangiles… 27. Méthode dont je crains bien qu’elle ne repose toujour
3148
qu’elle ne repose toujours, en fin de compte, sur
la
méconnaissance de l’un des termes qu’on entend concilier. On ne peut
3149
toujours, en fin de compte, sur la méconnaissance
de
l’un des termes qu’on entend concilier. On ne peut pas incorporer imp
3150
nément Aristote à une tradition qui se fonde dans
la
Révélation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse de l’eau et du
3151
ation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse
de
l’eau et du feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y être pa
3152
on ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse de
l’
eau et du feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y être parve
3153
ire une synthèse de l’eau et du feu sans éteindre
le
feu. Celui qui affirmerait y être parvenu ne prouverait-il pas simple
3154
venu ne prouverait-il pas simplement qu’il ignore
la
nature du feu ? 28. Concilia Trid. Conclusio, Sessio XXI (16 juli 1
3155
XI (16 juli 1562) Cap. 1 et 2, et Canones 1 et 2.
La
seule raison alléguée par ce concile pour interdire la communion sous
3156
ule raison alléguée par ce concile pour interdire
la
communion sous les deux espèces est celle-ci : Jésus a dit : « Celui
3157
e par ce concile pour interdire la communion sous
les
deux espèces est celle-ci : Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair
3158
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a
la
vie éternelle », mais il a dit néanmoins (dixit nihilominus) : « Celu
3159
« Celui qui mange ce pain vivra éternellement » (
Jean
6:55 et 6:59). On n’ose pas demander aux catholiques ce qu’ils pensen
3160
nder aux catholiques ce qu’ils pensent réellement
de
cette… raison, car le concile a pris soin de déclarer par avance anat
3161
e qu’ils pensent réellement de cette… raison, car
le
concile a pris soin de déclarer par avance anathème celui qui dirait
3162
ment de cette… raison, car le concile a pris soin
de
déclarer par avance anathème celui qui dirait que l’Église n’a pas ét
3163
déclarer par avance anathème celui qui dirait que
l’
Église n’a pas été amenée par des raisons justes (iustis causis et rat
3164
(Canon 2). 29. « Ce grand Docteur », — « ce père
de
la spiritualité française » : je relève, au hasard, ces deux qualific
3165
non 2). 29. « Ce grand Docteur », — « ce père de
la
spiritualité française » : je relève, au hasard, ces deux qualificati
3166
» : je relève, au hasard, ces deux qualifications
de
Bossuet dans des articles récents de chroniqueurs catholiques, qui ne
3167
alifications de Bossuet dans des articles récents
de
chroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement de l’Académie ! 30.
3168
e chroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement
de
l’Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Ca
3169
hroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement de
l’
Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Car l
3170
e intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Car
l’
Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu... De même — personn
3171
., p. 413. 31. « Car l’Esprit pénètre tout, même
les
profondeurs de Dieu... De même — personne ne connaît ce qui est en Di
3172
« Car l’Esprit pénètre tout, même les profondeurs
de
Dieu... De même — personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est
3173
rsonne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est
l’
Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le «
3174
connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit
de
Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le « développe
3175
ce n’est l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On
le
voit bien à ce trait : le « développement du dogme » n’est en fait qu
3176
» I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait :
le
« développement du dogme » n’est en fait qu’une stratification de ref
3177
nt du dogme » n’est en fait qu’une stratification
de
refus, de défenses contre les hérésies. Cela produit des effets étran
3178
e » n’est en fait qu’une stratification de refus,
de
défenses contre les hérésies. Cela produit des effets étranges. Ainsi
3179
u’une stratification de refus, de défenses contre
les
hérésies. Cela produit des effets étranges. Ainsi je trouve dans Denz
3180
insi je trouve dans Denzinger ce dogme : « brûler
les
hérétiques n’est pas contraire au Saint-Esprit ». C’est simplement la
3181
pas contraire au Saint-Esprit ». C’est simplement
la
condamnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivan
3182
Saint-Esprit ». C’est simplement la condamnation
de
la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la g
3183
int-Esprit ». C’est simplement la condamnation de
la
thèse inverse de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la guer
3184
st simplement la condamnation de la thèse inverse
de
Luther ! De même l’article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’es
3185
damnation de la thèse inverse de Luther ! De même
l’
article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’est pas contraire au S
3186
e de Luther ! De même l’article suivant : « Faire
la
guerre aux Turcs n’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte d
3187
Turcs n’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33.
L’
acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu n
3188
’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte
de
la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fai
3189
t pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de
la
grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ;
3190
raire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de la grâce,
l’
acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ; et non po
3191
33. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait
de
la libre grâce que Dieu nous fait ; et non point cette infusio, ce pr
3192
3. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait de
la
libre grâce que Dieu nous fait ; et non point cette infusio, ce princ
3193
e principium divinum que Rome appelle grâce. Voir
l’
article de R. de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page de Boss
3194
um divinum que Rome appelle grâce. Voir l’article
de
R. de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page de Bossuet (ou Tr
3195
oir l’article de R. de Pury. m. Rougemont Denis
de
, « Sur une page de Bossuet (ou Tradition et Révélation) », Hic et Nun
3196
de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page
de
Bossuet (ou Tradition et Révélation) », Hic et Nunc, Paris, janvier 1