1 1932, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Hic et nunc [éditorial] (novembre 1932)
1 b Il existe — hic et nunc — un certain nombre de choses à dire, un certain ordre de vérités qu’il n’est plus possible
2 certain nombre de choses à dire, un certain ordre de vérités qu’il n’est plus possible de taire. Mais c’est en vain que no
3 ertain ordre de vérités qu’il n’est plus possible de taire. Mais c’est en vain que nous cherchons autour de nous leur lien
4 Pareille constatation ne peut nous signifier rien d’ autre qu’une invitation pressante à créer ce lien et ce lieu : ce lieu
5 on pressante à créer ce lien et ce lieu : ce lieu de témoignage où puissent être dites avec tout le sérieux, toute l’ironi
6 eu de témoignage où puissent être dites avec tout le sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles
7 ù puissent être dites avec tout le sérieux, toute l’ ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles imposent, des vér
8 dites avec tout le sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles imposent, des vérités actuelles,
9 sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute la violence qu’elles imposent, des vérités actuelles, personnelles, dang
10 à nous-mêmes, d’abord ; à tous ceux qui voudront les entendre ; à ceux auxquels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné
11 uxquels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance.
12 uels, peut-être mieux qu’à nous, il sera donné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance. ⁂ E
13 a donné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse qui s’é
14 onné de les comprendre en vérité, c’est-à-dire de les réaliser en obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse qui s’épuis
15 et se disqualifie dans ses efforts pour concilier la révélation et la psychologie, pour réfuter par des raisons humaines c
16 dans ses efforts pour concilier la révélation et la psychologie, pour réfuter par des raisons humaines ces démons que seu
17 ter par des raisons humaines ces démons que seule la prière peut délivrer d’eux-mêmes ; en face d’une pensée religieuse qu
18 ines ces démons que seule la prière peut délivrer d’ eux-mêmes ; en face d’une pensée religieuse qui, pour tout dire, trahi
19 religieuse qui, pour tout dire, trahit sa mission de scandale, et tente lâchement de réduire le divin au « surhumain » (c’
20 trahit sa mission de scandale, et tente lâchement de réduire le divin au « surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »),
21 ission de scandale, et tente lâchement de réduire le divin au « surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »), le transcen
22 « surhumain » (c’est-à-dire au « trop humain »), le transcendant au temporel, il y a lieu et ordre d’attester que nous n’
23 le transcendant au temporel, il y a lieu et ordre d’ attester que nous n’avons rien mérité, sinon la colère de Dieu. En fac
24 re d’attester que nous n’avons rien mérité, sinon la colère de Dieu. En face de morales de plus en plus débilitantes, asse
25 ter que nous n’avons rien mérité, sinon la colère de Dieu. En face de morales de plus en plus débilitantes, asservies à la
26 morales de plus en plus débilitantes, asservies à la classe, à la race, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’a
27 us en plus débilitantes, asservies à la classe, à la race, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester la sc
28 ilitantes, asservies à la classe, à la race, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester la scandaleuse doct
29 e, et à la lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’ attester la scandaleuse doctrine du « salut de grâce et bonté pure »,
30 lâcheté publique, il y a lieu et ordre d’attester la scandaleuse doctrine du « salut de grâce et bonté pure », du salut pa
31 dre d’attester la scandaleuse doctrine du « salut de grâce et bonté pure », du salut par la foi, par l’abandon aux mains d
32 du « salut de grâce et bonté pure », du salut par la foi, par l’abandon aux mains du Dieu vivant. En face de philosophes q
33 e grâce et bonté pure », du salut par la foi, par l’ abandon aux mains du Dieu vivant. En face de philosophes qui se moquen
34 es hommes et ne voient même pas qu’ils n’ont plus de réponses à offrir à leurs perpétuelles et urgentes questions ; en fac
35 urgentes questions ; en face de philosophies qui de Descartes à Kant, ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de
36 face de philosophies qui de Descartes à Kant, ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant l’
37 , ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence
38 u de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver de l’ angoisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence et
39 cru pouvoir nous sauver de l’angoisse en fondant l’ être humain sur soi-même, sur l’intelligence et la volonté supposées n
40 goisse en fondant l’être humain sur soi-même, sur l’ intelligence et la volonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre
41 l’être humain sur soi-même, sur l’intelligence et la volonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre d’attester avec l
42 lonté supposées non déchues, il y a lieu et ordre d’ attester avec l’un des prophètes de ce temps, que la raison d’un homme
43 lieu et ordre d’attester avec l’un des prophètes de ce temps, que la raison d’un homme n’est pas sa raison d’être : « Cog
44 attester avec l’un des prophètes de ce temps, que la raison d’un homme n’est pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. »
45 vec l’un des prophètes de ce temps, que la raison d’ un homme n’est pas sa raison d’être : « Cogitor, ergo sum. » (Je suis
46 mps, que la raison d’un homme n’est pas sa raison d’ être : « Cogitor, ergo sum. » (Je suis pensé…). En face d’une civilisa
47 lus soumise à ce dieu imbécile qu’elle honore sur les « places » et qui s’appelle Production, il y a lieu et ordre d’attest
48 et qui s’appelle Production, il y a lieu et ordre d’ attester qu’« une seule chose est nécessaire ». Et qu’heureux sont les
49 seule chose est nécessaire ». Et qu’heureux sont les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’est pas d’imposer des idées, un syst
50 sont les pauvres en esprit. ⁂ Notre but n’est pas d’ imposer des idées, un système nouveau, plus ou moins cohérent. Ce sera
51 veau, plus ou moins cohérent. Ce serait alimenter de nouvelles discussions, exciter des oppositions stériles, purement int
52 s positions que, peut-être, ils étaient bien près d’ abandonner. Il nous est indifférent, en principe, de nous opposer à te
53 abandonner. Il nous est indifférent, en principe, de nous opposer à telles idées courantes, ou de confirmer telles autres.
54 ipe, de nous opposer à telles idées courantes, ou de confirmer telles autres. Car notre opposition ne prendra jamais son p
55 Car notre opposition ne prendra jamais son point de départ dans ces idées mêmes, mais bien dans une réalité qui les domin
56 s ces idées mêmes, mais bien dans une réalité qui les domine et qui les juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout, apr
57 mais bien dans une réalité qui les domine et qui les juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout, après tout, il ne peu
58 es. Avant tout, après tout, il ne peut s’agir que d’ une chose : témoigner, aussi fortement que possible, d’une vérité dont
59 chose : témoigner, aussi fortement que possible, d’ une vérité dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence mê
60 ue possible, d’une vérité dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence même implique notre effort pour la réali
61 té dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’ essence même implique notre effort pour la réaliser. Vérité donc essen
62 is dont l’essence même implique notre effort pour la réaliser. Vérité donc essentiellement concrète, vérité qui ne peut s’
63 comme un ordre, personnellement adressé à chacun de nous. Vérité actuelle aux deux sens de ce mot, qui sont acte et prése
64 é à chacun de nous. Vérité actuelle aux deux sens de ce mot, qui sont acte et présence. Et certes notre activité serait i
65 re activité serait injustifiable si nous tentions de la justifier par des arguments, au lieu d’entrer sans plus tarder en
66 activité serait injustifiable si nous tentions de la justifier par des arguments, au lieu d’entrer sans plus tarder en obé
67 es hommes. Ceci n’est rien, en vérité, qu’un acte de soumission et d’espérance, car ce n’est pas aux hommes que nous dison
68 ’est rien, en vérité, qu’un acte de soumission et d’ espérance, car ce n’est pas aux hommes que nous disons : nous voici.
69 e nous disons : nous voici. a. Rougemont Denis de , « Hic et nunc », Hic et Nunc, Paris, novembre 1932, p. 1-3. b. Text
2 1932, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Principe d’une politique du pessimisme actif (novembre 1932)
70 Principe d’ une politique du pessimisme actif (novembre 1932)c …que nous faison
71 isons du paradoxe ? Non. Dieu nous est paradoxal. Le paradoxe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque
72 e ? Non. Dieu nous est paradoxal. Le paradoxe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve de
73 l. Le paradoxe est la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve de toute réalité en tant que sais
74 st la réalité, ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue, c’e
75 , ou plus exactement le paradoxe est la marque et la preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue, c’est-à-dire ass
76 exactement le paradoxe est la marque et la preuve de toute réalité en tant que saisie et vécue, c’est-à-dire assumée par l
77 ant que saisie et vécue, c’est-à-dire assumée par l’ homme. Sortir du paradoxe pour s’évader dans une synthèse quelconque,
78 tionaliste, catholique, ou marxiste, c’est sortir de la réalité même. Car la réalité est précisément ce qui nous met en re
79 naliste, catholique, ou marxiste, c’est sortir de la réalité même. Car la réalité est précisément ce qui nous met en relat
80 ou marxiste, c’est sortir de la réalité même. Car la réalité est précisément ce qui nous met en relation personnelle et im
81 ation personnelle et immédiate avec Dieu : et que la relation d’un être déchu avec son Créateur ne puisse être que paradox
82 nelle et immédiate avec Dieu : et que la relation d’ un être déchu avec son Créateur ne puisse être que paradoxale, cela es
83 ur ne puisse être que paradoxale, cela est clair, d’ une clarté proprement aveuglante et même insupportable, si nous n’avio
84 veuglante et même insupportable, si nous n’avions le Christ, seul médiateur et seul espoir, seulement accessible au plus p
85 lement accessible au plus profond du désespoir et de la nuit, par la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la d
86 ent accessible au plus profond du désespoir et de la nuit, par la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la déma
87 e au plus profond du désespoir et de la nuit, par la foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la démarche paradoxa
88 foi seule, — qui ne vient pas de nous. Telle est la démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne : elle rej
89 elle est la démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seu
90 e est la démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul e
91 enne : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas la seule promesse : es
92 le seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas la seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naît au cœ
93 serait pas la seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en
94 ait pas la seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en ve
95 ule promesse : espoir et promesse de la foi, — et la foi naît au cœur du désespoir. Mais, d’autre part, en vertu du même o
96 d’autre part, en vertu du même ordre des choses, la dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le se
97 rétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : celui qui dévaste la nature humaine jusqu’à ces
98 it pas le seul désespoir réel : celui qui dévaste la nature humaine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’attend l’espoir
99 ture humaine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’ attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de
100 ine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’attend l’ espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contra
101 ofondeurs dernières où l’attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« 
102 ndeurs dernières où l’attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« ago
103 s où l’attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au c
104 ù l’attend l’espoir éclatant de la révélation. La Croix , signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au centre
105 clatant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien,
106 tant de la révélation. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien, pa
107 n. La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le s
108 La Croix, signe éternel de la contradiction et de l’ « agonie », est au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le sign
109 st au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-chré
110 u monde chrétien, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-chrétien », nous e
111 e même de notre condition. Et lorsque nous disons le « monde-chrétien », nous exprimons par ces deux mots l’antinomie hors
112 onde-chrétien », nous exprimons par ces deux mots l’ antinomie hors de laquelle toute méditation constructive reste vaine,
113 ique qui ne prend pas au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antich
114 d pas au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antichrétienne en son
115 as au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de l’ antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antichrétienne en son pr
116 les deux termes de l’antinomie, ou qui cherche à la supprimer, est antichrétienne en son principe. Ainsi se trouvent défi
117 ienne en son principe. Ainsi se trouvent définies les trois hérésies politiques que nous avons à dénoncer. 1° L’hérésie pes
118 hérésies politiques que nous avons à dénoncer. 1° L’ hérésie pessimiste abandonne à lui-même un monde qui ne saurait nous o
119 ne à lui-même un monde qui ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde
120 ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individual
121 s offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individualisme anarchique
122 qu’il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individualisme anarchique ; point de vue qui ren
123 t qu’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’individualisme anarchique ; point de vue qui rend absurde le fait m
124 u’en la foi, qui transcende le monde. Principe de l’ individualisme anarchique ; point de vue qui rend absurde le fait même
125 alisme anarchique ; point de vue qui rend absurde le fait même d’être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’
126 ique ; point de vue qui rend absurde le fait même d’ être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’hérésie optim
127 rend absurde le fait même d’être né, c’est-à-dire d’ avoir été « mis au monde ». 2° L’hérésie optimiste constate au contrai
128 né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde ». 2° L’ hérésie optimiste constate au contraire que « nous sommes au monde pou
129 se souvient que nous devons travailler à établir le Royaume sur la terre, mais elle oublie que cela nous est à jamais imp
130 e nous devons travailler à établir le Royaume sur la terre, mais elle oublie que cela nous est à jamais impossible. C’est
131 blie que cela nous est à jamais impossible. C’est le principe de cet activisme que les Européens trouvent commode de nomme
132 a nous est à jamais impossible. C’est le principe de cet activisme que les Européens trouvent commode de nommer « américai
133 mpossible. C’est le principe de cet activisme que les Européens trouvent commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de l
134 cet activisme que les Européens trouvent commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de la synthèse est inhérente à tou
135 éens trouvent commode de nommer « américain ». 3° L’ hérésie de la synthèse est inhérente à tout système rationaliste du mo
136 ent commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de la synthèse est inhérente à tout système rationaliste du monde, soit
137 commode de nommer « américain ». 3° L’hérésie de la synthèse est inhérente à tout système rationaliste du monde, soit qu’
138 rationaliste du monde, soit qu’il prétende, comme le système romain, enfermer les antinomies dans un cadre hiérarchique qu
139 qu’il prétende, comme le système romain, enfermer les antinomies dans un cadre hiérarchique qui préserve l’homme du désespo
140 ntinomies dans un cadre hiérarchique qui préserve l’ homme du désespoir et lui fournisse un équilibre durable, dont le péch
141 spoir et lui fournisse un équilibre durable, dont le péché forme sans doute l’une des composantes ; soit qu’il refuse comm
142 e l’une des composantes ; soit qu’il refuse comme le marxisme l’antinomie centrale de notre condition, et que, enfermant l
143 composantes ; soit qu’il refuse comme le marxisme l’ antinomie centrale de notre condition, et que, enfermant les conflits
144 ’il refuse comme le marxisme l’antinomie centrale de notre condition, et que, enfermant les conflits purement humains dans
145 ie centrale de notre condition, et que, enfermant les conflits purement humains dans le jeu de synthèses successives, il ac
146 que, enfermant les conflits purement humains dans le jeu de synthèses successives, il achemine l’espèce vers un équilibre
147 fermant les conflits purement humains dans le jeu de synthèses successives, il achemine l’espèce vers un équilibre final,
148 dans le jeu de synthèses successives, il achemine l’ espèce vers un équilibre final, réplique morne et désespérée du millen
149 tantiel » qu’il nous rende à leur tour intenables les dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « pr
150 rende à leur tour intenables les dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « protestantisme ». Les
151 nde à leur tour intenables les dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « protestantisme ». Les un
152 les les dernières ruses de la sécurité. ⁂ Il faut les entendre parler du « protestantisme ». Les uns l’accusent de fomenter
153 l faut les entendre parler du « protestantisme ». Les uns l’accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres —
154 es entendre parler du « protestantisme ». Les uns l’ accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres — ou parf
155 parler du « protestantisme ». Les uns l’accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres — ou parfois les mêm
156 accusent de fomenter une anarchie individualiste, les autres — ou parfois les mêmes — d’avoir sécrété la mystique du capita
157 anarchie individualiste, les autres — ou parfois les mêmes — d’avoir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns
158 dividualiste, les autres — ou parfois les mêmes — d’ avoir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns l’accusent
159 s autres — ou parfois les mêmes — d’avoir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer le mo
160 oir sécrété la mystique du capitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois l
161 été la mystique du capitalisme américain. Les uns l’ accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les même
162 ique du capitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de voul
163 pitalisme américain. Les uns l’accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder
164 . Les uns l’accusent de livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder dans ce monde un Ro
165 livrer le monde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu qui pour c
166 nde au Malin, les autres — ou parfois les mêmes — de vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu qui pour capitale, pl
167 êmes — de vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu qui pour capitale, plutôt que Genève, choisirait Détroit. Il s’a
168 utôt que Genève, choisirait Détroit. Il s’agirait de s’entendre ; mais pour cela il faudrait tout d’abord connaître la pos
169 mais pour cela il faudrait tout d’abord connaître la position du calvinisme dialectique en face de l’action humaine. Posit
170 la position du calvinisme dialectique en face de l’ action humaine. Position, marquons-le tout de suite, intenable in abst
171 e en face de l’action humaine. Position, marquons- le tout de suite, intenable in abstracto, intenable en logique rationali
172 , intenable en logique rationaliste, comme toutes les positions existentielles, qu’ici nous défendrons ; intenable comme le
173 tielles, qu’ici nous défendrons ; intenable comme le fait chrétien lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la fo
174 chrétien lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’ acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon
175 en lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’exerc
176 lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’exercice
177 s l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet, que l’ effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire de l’âme, son actualisatio
178 st-ce donc, en effet, que l’effort humain ? Sinon l’ exercice nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’être de s
179 que l’effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mai
180 l’effort humain ? Sinon l’exercice nécessaire de l’ âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mais l
181 ’exercice nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de
182 nécessaire de l’âme, son actualisation, la raison d’ être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effor
183 ire de l’âme, son actualisation, la raison d’être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effort ne no
184 ion, la raison d’être de son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effort ne nous mériteront jamais le Pardo
185 son incorporation ; mais les résultats terrestres de cet effort ne nous mériteront jamais le Pardon ; ils mériteront tout
186 errestres de cet effort ne nous mériteront jamais le Pardon ; ils mériteront tout au plus d’être eux-mêmes pardonnés. Ce q
187 nt jamais le Pardon ; ils mériteront tout au plus d’ être eux-mêmes pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est la foi.
188 us d’être eux-mêmes pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est la foi. Agissez donc, mais votre action ne sert de rien
189 es pardonnés. Ce qui nous assure le Pardon, c’est la foi. Agissez donc, mais votre action ne sert de rien. L’hérésie pessi
190 t la foi. Agissez donc, mais votre action ne sert de rien. L’hérésie pessimiste et l’hérésie optimiste ainsi renvoyées dos
191 Agissez donc, mais votre action ne sert de rien. L’ hérésie pessimiste et l’hérésie optimiste ainsi renvoyées dos à dos, n
192 e action ne sert de rien. L’hérésie pessimiste et l’ hérésie optimiste ainsi renvoyées dos à dos, nous voici maintenant en
193 s dos à dos, nous voici maintenant en présence de l’ accusation plus subtile des partisans de la synthèse. Comment des gens
194 ésence de l’accusation plus subtile des partisans de la synthèse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther,
195 nce de l’accusation plus subtile des partisans de la synthèse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther, c’e
196 de la synthèse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus des mérites h
197 èse. Comment des gens qui se réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus des mérites humains, pou
198 i se réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus des mérites humains, pourraient-ils, s’ils prenn
199 rticiper à un effort politique quelconque ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour
200 un effort politique quelconque ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour ceux qui n
201 effort politique quelconque ? Ayons le courage de l’ affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour ceux qui ne s
202 e ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’est pas de réponse à cette question pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que
203 tion pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que la foi. Si l’on entend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’en
204 eux qui ne savent pas ce que c’est que la foi. Si l’ on entend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’ensemble des
205 que la foi. Si l’on entend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’ensemble des relations humaines, la foi est ce
206 tend par vie non seulement la vie naturelle, mais l’ ensemble des relations humaines, la foi est ce qui rend la vie impossi
207 aturelle, mais l’ensemble des relations humaines, la foi est ce qui rend la vie impossible (par ses exigences absolues), t
208 le des relations humaines, la foi est ce qui rend la vie impossible (par ses exigences absolues), tandis qu’au contraire l
209 r ses exigences absolues), tandis qu’au contraire la politique est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plu
210 bsolues), tandis qu’au contraire la politique est l’ art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité
211 s), tandis qu’au contraire la politique est l’art d’ accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de ré
212 ’au contraire la politique est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La
213 litique est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un a
214 est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de sy
215 l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de synth
216 relations dans le sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de synthèses pratiques ; son off
217 e sens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de synthèses pratiques ; son office est de résou
218 facilité de réalisation. La politique est un art de synthèses pratiques ; son office est de résoudre dans la mesure de l’
219 st un art de synthèses pratiques ; son office est de résoudre dans la mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mais l
220 hèses pratiques ; son office est de résoudre dans la mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souve
221 iques ; son office est de résoudre dans la mesure de l’utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souvent, ne peu
222 es ; son office est de résoudre dans la mesure de l’ utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souvent, ne peut q
223 esure de l’utile des difficultés naturelles. Mais la foi, bien souvent, ne peut qu’aiguiser ces oppositions naturelles ; b
224 urelles ; bien plus, elle crée des conflits là où l’ homme naturel n’en pouvait distinguer ; et surtout elle impose un choi
225 un choix d’ailleurs humainement impossible, là où l’ homme naturel s’abandonnait en paix à ses déterminations physiques et
226 s physiques et morales. Doit-on conclure au refus de toute activité politique ? Ce serait admettre que les deux termes de
227 toute activité politique ? Ce serait admettre que les deux termes de l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logi
228 olitique ? Ce serait admettre que les deux termes de l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droi
229 tique ? Ce serait admettre que les deux termes de l’ antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit d
230 de l’antinomie s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit de conclure qu’à partir de concepts réduits au m
231 s’équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit de conclure qu’à partir de concepts réduits au même ordre, mais
232 ent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit de conclure qu’à partir de concepts réduits au même ordre, mais ce n’est
233 s au même ordre, mais ce n’est pas ici du concept de la foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul
234 u même ordre, mais ce n’est pas ici du concept de la foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul hom
235 ici du concept de la foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder
236 i du concept de la foi que nous parlons. C’est de la foi vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder da
237 i vivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouv
238 ivante. Or, cette foi, nul homme n’est capable de la posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouvons
239 foi, nul homme n’est capable de la posséder dans la durée ; elle « survient », et jamais nous ne pouvons en tirer argumen
240 t jamais nous ne pouvons en tirer argument, comme d’ une force à notre disposition ; elle survient, et c’est alors un ordre
241 un ordre que nous recevons et qui nous meut parmi les hommes tels qu’ils sont, — des hommes qui ont besoin d’une politique
242 mes tels qu’ils sont, — des hommes qui ont besoin d’ une politique pour suppléer à leur faiblesse, qui ont besoin tout auta
243 sse, qui ont besoin tout autant qu’on leur montre la vanité d’une chose si nécessaire. Telle est, dans son principe, la se
244 nt besoin tout autant qu’on leur montre la vanité d’ une chose si nécessaire. Telle est, dans son principe, la seule attitu
245 hose si nécessaire. Telle est, dans son principe, la seule attitude politique que puisse adopter le protestant : la politi
246 e, la seule attitude politique que puisse adopter le protestant : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l
247 tude politique que puisse adopter le protestant : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme sans
248 stant : la politique du pessimisme actif, — ou si l’ on veut de l’activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la
249 politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la maxime so
250 litique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’ activisme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la maxime souve
251 isme sans illusions. Et sa devise n’est autre que la maxime souveraine du Taciturne, la maxime calviniste par excellence :
252 ’est autre que la maxime souveraine du Taciturne, la maxime calviniste par excellence : « Point n’est besoin d’espérer pou
253 calviniste par excellence : « Point n’est besoin d’ espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Cette abse
254 oint n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Cette absence d’illusions quant à la valeu
255 e, ni de réussir pour persévérer. » Cette absence d’ illusions quant à la valeur absolue du résultat sinon de l’acte, est e
256 r persévérer. » Cette absence d’illusions quant à la valeur absolue du résultat sinon de l’acte, est en même temps le meil
257 sions quant à la valeur absolue du résultat sinon de l’acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve
258 ns quant à la valeur absolue du résultat sinon de l’ acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est
259 ue du résultat sinon de l’acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est dans tous les livres d’hi
260 de l’acte, est en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples
261 l’acte, est en même temps le meilleur ressort de l’ action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples cal
262 st en même temps le meilleur ressort de l’action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples calvinistes o
263 leur ressort de l’action. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs 
264 t de l’action. La preuve est dans tous les livres d’ histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs » des temp
265 n. La preuve est dans tous les livres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs » des temps modernes. I
266 ivres d’histoire. Les peuples calvinistes ont été les plus « actifs » des temps modernes. Il s’est même produit ceci (corru
267 ptimi pessima) que ceux d’entre eux qui perdaient la foi — c’est-à-dire le principe animateur — n’en continuaient pas moin
268 x d’entre eux qui perdaient la foi — c’est-à-dire le principe animateur — n’en continuaient pas moins d’agir en vertu du p
269 principe animateur — n’en continuaient pas moins d’ agir en vertu du principe d’inertie (tout corps en mouvement tend à co
270 ontinuaient pas moins d’agir en vertu du principe d’ inertie (tout corps en mouvement tend à conserver son mouvement). C’es
271 insi que ces activistes désorientés ont développé le capitalisme, symbole même de l’action dépourvue de fins transcendante
272 ientés ont développé le capitalisme, symbole même de l’action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceu
273 tés ont développé le capitalisme, symbole même de l’ action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceux d
274 e capitalisme, symbole même de l’action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceux donc qui rendent le
275 ême de l’action dépourvue de fins transcendantes, de l’action optimiste. Ceux donc qui rendent le calvinisme responsable d
276 de l’action dépourvue de fins transcendantes, de l’ action optimiste. Ceux donc qui rendent le calvinisme responsable du c
277 tes, de l’action optimiste. Ceux donc qui rendent le calvinisme responsable du capitalisme commettent une erreur pire que
278 que celle qui consisterait à reprocher à Euclide d’ avoir permis le développement de l’artillerie moderne et son utilisati
279 consisterait à reprocher à Euclide d’avoir permis le développement de l’artillerie moderne et son utilisation criminelle.
280 procher à Euclide d’avoir permis le développement de l’artillerie moderne et son utilisation criminelle. ⁂ Mais il existe
281 cher à Euclide d’avoir permis le développement de l’ artillerie moderne et son utilisation criminelle. ⁂ Mais il existe de
282 ation criminelle. ⁂ Mais il existe des êtres que l’ attitude du pessimisme actif condamne sans discussion et sans appel. E
283 ssion et sans appel. Et c’est peut-être vis-à-vis d’ eux seulement que notre politique pourra se fixer un programme : la de
284 ue notre politique pourra se fixer un programme : la devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt de mort des idoles. Elle sup
285 olitique pourra se fixer un programme : la devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Di
286 n programme : la devise de Guillaume d’Orange est l’ arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu
287 mme : la devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt de mort des idoles. Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu fait de
288 Elle suppose un Dieu transcendant. Quel dieu fait de nos désirs d’hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes
289 n Dieu transcendant. Quel dieu fait de nos désirs d’ hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes un salut qui s
290 nos désirs d’hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes un salut qui se rit des ultimes efforts et des ultim
291 irs d’hommes pourrait nous certifier dans le fond de nos âmes un salut qui se rit des ultimes efforts et des ultimes défai
292 e rit des ultimes efforts et des ultimes défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des divide
293 efforts et des ultimes défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des dividendes ; ils réclam
294 des ultimes défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi de
295 es défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de l’Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi des sacrifi
296 défaites de notre volonté de vivre ? Les dieux de l’ Occident réclament des dividendes ; ils réclament aussi des sacrifices
297 des ; ils réclament aussi des sacrifices humains. Le dieu-nation respire la bonne odeur d’onze millions de morts sacrifiés
298 si des sacrifices humains. Le dieu-nation respire la bonne odeur d’onze millions de morts sacrifiés en quatre ans à sa glo
299 es humains. Le dieu-nation respire la bonne odeur d’ onze millions de morts sacrifiés en quatre ans à sa gloire. Moins redo
300 ieu-nation respire la bonne odeur d’onze millions de morts sacrifiés en quatre ans à sa gloire. Moins redoutable, en appar
301 ans à sa gloire. Moins redoutable, en apparence, le dieu-production se contente des macérations de 70 millions de chômeur
302 e, le dieu-production se contente des macérations de 70 millions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de c
303 uction se contente des macérations de 70 millions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus.
304 te des macérations de 70 millions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus. En face des ido
305 ions de chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitu
306 chômeurs, et de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitudes poss
307 de super-holocaustes annuels de blé, de coton et d’ obus. En face des idoles, il n’y a que deux attitudes possibles : les
308 s idoles, il n’y a que deux attitudes possibles : les adorer ou les fracasser. (Il y avait aussi l’attitude cynique — fauss
309 ’y a que deux attitudes possibles : les adorer ou les fracasser. (Il y avait aussi l’attitude cynique — faussement appelée
310  : les adorer ou les fracasser. (Il y avait aussi l’ attitude cynique — faussement appelée esthétique, qui consistait à dir
311 mal). — Pauvre type ! Peut-être aurai-je pourtant la force d’avoir pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le geno
312 auvre type ! Peut-être aurai-je pourtant la force d’ avoir pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces
313 eut-être aurai-je pourtant la force d’avoir pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu
314 r pitié de toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu veux ignorer hic et nunc. Peut-être.) Je n
315 e toi, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu veux ignorer hic et nunc. Peut-être.) Je ne veux pa
316 Peut-être.) Je ne veux parler ici que du principe de notre politique ; il est bien clair qu’elle condamne, dans la mesure
317 itique ; il est bien clair qu’elle condamne, dans la mesure où ces idolâtries sont suspendues à la réussite matérielle ou
318 ans la mesure où ces idolâtries sont suspendues à la réussite matérielle ou à des systèmes d’assurances, le capitalisme co
319 endues à la réussite matérielle ou à des systèmes d’ assurances, le capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes
320 ussite matérielle ou à des systèmes d’assurances, le capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes, et toute rév
321 à des systèmes d’assurances, le capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes, et toute révolution qui prétendra
322 urances, le capitalisme comme le stalinisme, tous les nationalismes, et toute révolution qui prétendrait fonder notre salut
323 ion terrestre quelle qu’elle soit. Il ne suit pas de là, bien au contraire, que nous ne puissions collaborer à aucune révo
324 nous ne puissions collaborer à aucune révolution. L’ iconoclaste est un type assez pur de révolutionnaire. Nous ne pouvons
325 e révolution. L’iconoclaste est un type assez pur de révolutionnaire. Nous ne pouvons être ni conformistes — les ordres de
326 tionnaire. Nous ne pouvons être ni conformistes — les ordres de la foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous
327 Nous ne pouvons être ni conformistes — les ordres de la foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de
328 s ne pouvons être ni conformistes — les ordres de la foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de l’
329 us — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de l’action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qu
330 — ni réformistes, n’ayant rien qui nous assure de l’ action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui c
331 n’ayant rien qui nous assure de l’action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui condamne cette Égli
332 yant rien qui nous assure de l’action continue de la foi. Je songe ici à l’armature catholique, qui condamne cette Église
333 re de l’action continue de la foi. Je songe ici à l’ armature catholique, qui condamne cette Église au réformisme modéré, c
334 effort pour durer par des moyens humains, comme à l’ abri des touches fulgurantes du Saint-Esprit. La politique romaine est
335 à l’abri des touches fulgurantes du Saint-Esprit. La politique romaine est la recherche d’une harmonie statique des relati
336 urantes du Saint-Esprit. La politique romaine est la recherche d’une harmonie statique des relations humaines, d’un visibl
337 int-Esprit. La politique romaine est la recherche d’ une harmonie statique des relations humaines, d’un visible « principe
338 e d’une harmonie statique des relations humaines, d’ un visible « principe d’union » (terme de l’encyclique Quadragesimo an
339 e des relations humaines, d’un visible « principe d’ union » (terme de l’encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étrange
340 umaines, d’un visible « principe d’union » (terme de l’encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étranger au réalisme « t
341 ines, d’un visible « principe d’union » (terme de l’ encyclique Quadragesimo anno), tout à fait étranger au réalisme « trag
342 o), tout à fait étranger au réalisme « tragique » de l’Évangile, et qui même, dans certains cas extrêmes, nous tient quitt
343 tout à fait étranger au réalisme « tragique » de l’ Évangile, et qui même, dans certains cas extrêmes, nous tient quitte d
344 me, dans certains cas extrêmes, nous tient quitte de la foi. Il ne s’agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, m
345 dans certains cas extrêmes, nous tient quitte de la foi. Il ne s’agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, mais
346 t quitte de la foi. Il ne s’agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, mais tout au plus d’abattre les obstacles
347 s de rendre cette vie possible, mais tout au plus d’ abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquel
348 e cette vie possible, mais tout au plus d’abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme
349 ible, mais tout au plus d’abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa séc
350 is tout au plus d’abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa sécurité, et
351 lus d’abattre les obstacles à la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’homme cherche sa sécurité, et qui n’ont p
352 la foi, les idoles, les synthèses dans lesquelles l’ homme cherche sa sécurité, et qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grand
353 les l’homme cherche sa sécurité, et qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et de révolution est promis
354 herche sa sécurité, et qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et de révolution est promise à celui que
355 qui n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’ action et de révolution est promise à celui que n’empêtre aucun respec
356 s de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et de révolution est promise à celui que n’empêtre aucun respect du résulta
357 isme rétablissant sur un plan supérieur une sorte de jeu, ou mieux d’humour, qui se mêle au tragique quotidien comme un ra
358 sur un plan supérieur une sorte de jeu, ou mieux d’ humour, qui se mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule
359 qui se mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule grandeur transcendante. Nous ne sommes pas condamnés au succ
360 se mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule grandeur transcendante. Nous ne sommes pas condamnés au succès,
361 e. Nous ne sommes pas condamnés au succès, mais à l’ obéissance jusqu’à l’absurde et au martyre, à l’« agonie » entre la Pr
362 condamnés au succès, mais à l’obéissance jusqu’à l’ absurde et au martyre, à l’« agonie » entre la Promesse et le péché, e
363 à l’obéissance jusqu’à l’absurde et au martyre, à l’ « agonie » entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous
364 u’à l’absurde et au martyre, à l’« agonie » entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier 
365 t au martyre, à l’« agonie » entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier ». Que faire do
366 l’« agonie » entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’ab
367 e et le péché, entre la foi et ce qui nous paraît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’abord les idoles, menaçantes. E
368 ît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’abord les idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres de l’esprit. Nous n’avo
369 les idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres de l’esprit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur l’avenir. Nous
370 idoles, menaçantes. Et puis rester aux ordres de l’ esprit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur l’avenir. Nous n’a
371 ux ordres de l’esprit. Nous n’avons pas à prendre d’ assurances sur l’avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à l’avance p
372 prit. Nous n’avons pas à prendre d’assurances sur l’ avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à l’avance par un programme,
373 sur l’avenir. Nous n’avons pas à nous garantir à l’ avance par un programme, si « chrétien » qu’on le veuille. Un certain
374 l’avance par un programme, si « chrétien » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à jamais impos
375 « chrétien » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à jamais impossibles : et tout le reste est
376 missions nous sont à jamais impossibles : et tout le reste est affaire d’obéissance aux ordres imprévisibles et concrets d
377 jamais impossibles : et tout le reste est affaire d’ obéissance aux ordres imprévisibles et concrets de la Parole. Point de
378 d’obéissance aux ordres imprévisibles et concrets de la Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs q
379 béissance aux ordres imprévisibles et concrets de la Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs qu’e
380 res imprévisibles et concrets de la Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs qu’en Dieu : notre ac
381 ncrets de la Parole. Point de « synthèse », point de « consolation » ailleurs qu’en Dieu : notre action baigne dans l’« an
382  » ailleurs qu’en Dieu : notre action baigne dans l’ « angoisse de l’espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposa
383 u’en Dieu : notre action baigne dans l’« angoisse de l’espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposait dans un in
384 n Dieu : notre action baigne dans l’« angoisse de l’ espérance »1. 1. Expression qu’Arnaud Dandieu opposait dans un intér
385 naud Dandieu opposait dans un intéressant article de la Revue d’Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du
386 d Dandieu opposait dans un intéressant article de la Revue d’Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du dé
387 opposait dans un intéressant article de la Revue d’ Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du désespoir.
388 nt article de la Revue d’Allemagne (oct. 1932), à la conception kierkegaardienne du désespoir. Elle ne désigne en réalité
389 oir. Elle ne désigne en réalité qu’un des moments de la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de
390 . Elle ne désigne en réalité qu’un des moments de la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de sen
391 u’un des moments de la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il
392 la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’ acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a la foi. c. Ro
393 u désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a la foi. c. Rougemont Denis de,
394 Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a la foi. c. Rougemont Denis de, « Principe d’une politique du pessimism
395 que parce qu’il y a la foi. c. Rougemont Denis de , « Principe d’une politique du pessimisme actif », Hic et Nunc, Paris
396 l y a la foi. c. Rougemont Denis de, « Principe d’ une politique du pessimisme actif », Hic et Nunc, Paris, novembre 1932
3 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Solutions pratiques ? (mars 1933)
397 atiques apportez-vous ? On voudrait quelque chose de positif… » Nous avons accueilli cette question de la façon dont nous
398 de positif… » Nous avons accueilli cette question de la façon dont nous voudrions que toutes les questions que nous posero
399 positif… » Nous avons accueilli cette question de la façon dont nous voudrions que toutes les questions que nous poserons
400 estion de la façon dont nous voudrions que toutes les questions que nous poserons ici soient accueillies : avec un sérieux
401 respect si peu feints qu’ils n’excluent nullement la bonne humeur. Le sérieux ne consistera jamais, pour nous, dans une at
402 ints qu’ils n’excluent nullement la bonne humeur. Le sérieux ne consistera jamais, pour nous, dans une attitude d’humilité
403 e consistera jamais, pour nous, dans une attitude d’ humilité lugubre. Le sérieux et le respect, en présence d’une question
404 pour nous, dans une attitude d’humilité lugubre. Le sérieux et le respect, en présence d’une question, c’est tout simplem
405 ns une attitude d’humilité lugubre. Le sérieux et le respect, en présence d’une question, c’est tout simplement de se dire
406 en présence d’une question, c’est tout simplement de se dire : cette question est justifiée par le fait même qu’elle a sur
407 ent de se dire : cette question est justifiée par le fait même qu’elle a surgi à l’occasion de ce que j’écris ; il s’agit,
408 est justifiée par le fait même qu’elle a surgi à l’ occasion de ce que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de se
409 iée par le fait même qu’elle a surgi à l’occasion de ce que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de se rendre comp
410 occasion de ce que j’écris ; il s’agit, avant que d’ y répondre, de se rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui
411 que j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de se rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Ré
412 agit, avant que d’y répondre, de se rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Répondre du tac au tac
413 e compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c’est u
414 r celui qui me la pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c’est un procédé électoral qui peut être u
415 la pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c’est un procédé électoral qui peut être utile à son heu
416 pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c’est un procédé électoral qui peut être utile à son heure,
417 e cherchons pas à avoir raison contre quelqu’un : l’ esprit de vérité n’est à personne. Bien souvent, parmi nous, on répond
418 ns pas à avoir raison contre quelqu’un : l’esprit de vérité n’est à personne. Bien souvent, parmi nous, on répond mal aux
419 tesse sur nos intentions et nos buts, à seule fin de « causer un peu ». Qu’on les reconnaisse à ce signe : dès qu’ils comm
420 nos buts, à seule fin de « causer un peu ». Qu’on les reconnaisse à ce signe : dès qu’ils commencent à comprendre de quoi i
421 e à ce signe : dès qu’ils commencent à comprendre de quoi il s’agit, ils s’écrient : « Je ne comprends plus ! » En réalité
422 lus ! » En réalité, ils nous demandent des thèmes de discussion, c’est-à-dire des prétextes à différer toute action « prat
423 roient à leur question, j’entends à ceux qui nous la posent parce qu’elle se pose à eux-mêmes. Il n’y a pas de solutions
424 parce qu’elle se pose à eux-mêmes. Il n’y a pas de solutions, — il y a des ordres 1. Celui qui veut vraiment agir ne
425 d’abord une force. On peut affirmer sans crainte d’ erreur une telle maxime : tout l’Évangile la confirme et l’illustre. O
426 mer sans crainte d’erreur une telle maxime : tout l’ Évangile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, qu
427 ainte d’erreur une telle maxime : tout l’Évangile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-el
428 une telle maxime : tout l’Évangile la confirme et l’ illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-elle ? Il se trou
429  : tout l’Évangile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme
430 ile la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesur
431 elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de la donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvons-nous, par
432 e ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de la donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvons-nous, par des
433 n’est en mesure de la donner à son frère : c’est la foi. Tout au plus pouvons-nous, par des affirmations qui troublent no
434 nt nos habitudes, par des exigences qui révoltent le bon sens, faire naître le besoin et la soif d’une telle force. Et voi
435 exigences qui révoltent le bon sens, faire naître le besoin et la soif d’une telle force. Et voilà bien la seule acception
436 révoltent le bon sens, faire naître le besoin et la soif d’une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne d
437 nt le bon sens, faire naître le besoin et la soif d’ une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne du mot « 
438 esoin et la soif d’une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne du mot « positif ». Pour les uns, « positi
439 ule acception chrétienne du mot « positif ». Pour les uns, « positif », c’est ce qui rapporte. Pour les autres, ce qui rass
440 les uns, « positif », c’est ce qui rapporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour le chrétien, ce sera tout ce qui trouble
441 i rapporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour le chrétien, ce sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les dél
442 e chrétien, ce sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les délivre de leurs tourments mesquins et dégradants ; tou
443 sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les délivre de leurs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui les l
444 e qui trouble en vérité les hommes et les délivre de leurs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui les libère de le
445 rs tourments mesquins et dégradants ; tout ce qui les libère de leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend e
446 s mesquins et dégradants ; tout ce qui les libère de leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend enfin respo
447 ants ; tout ce qui les libère de leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend enfin responsables dans l’obéis
448 leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les rend enfin responsables dans l’obéissance à la seule force nécessaire
449 e naturelles, et les rend enfin responsables dans l’ obéissance à la seule force nécessaire ; tout ce qui leur fiche un dés
450 t les rend enfin responsables dans l’obéissance à la seule force nécessaire ; tout ce qui leur fiche un désespoir pour une
451 che un désespoir pour une fois réel ; tout ce qui les désarme devant Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est
452 ois réel ; tout ce qui les désarme devant Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est dans la foi sait bien qu’i
453 qui les désarme devant Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à dema
454 s jette nus dans la foi. 2. Un homme qui est dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à demander de « solutions pratiques »,
455 dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à demander de « solutions pratiques », car la foi est précisément une force qui se
456 a pas à demander de « solutions pratiques », car la foi est précisément une force qui se manifeste par des ordres personn
457 dirait, à entendre parler certains chrétiens, que la foi est une espèce d’inspiration flottante, difficile à localiser et
458 ler certains chrétiens, que la foi est une espèce d’ inspiration flottante, difficile à localiser et beaucoup trop imprécis
459 e à localiser et beaucoup trop imprécise pour que l’ homme, faible créature, puisse s’y « fier » et se passer de recettes m
460 faible créature, puisse s’y « fier » et se passer de recettes morales inventées par les anciens juifs, Kant, Joseph Prudho
461  » et se passer de recettes morales inventées par les anciens juifs, Kant, Joseph Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. T
462 par les anciens juifs, Kant, Joseph Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. Tel est l’aspect décourageant du paganisme co
463 h Prudhomme ou le pasteur Charles Wagner. Tel est l’ aspect décourageant du paganisme contemporain. Il sévit dans nos églis
464 s nos églises, avec une virulence sourde, attisée de temps à autre par un sermon courageusement moralisateur2, ou résolume
465 antibolchévique, ou tout simplement pacifiste. Et les fidèles de se congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin
466 que, ou tout simplement pacifiste. Et les fidèles de se congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur don
467 ent pacifiste. Et les fidèles de se congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur donner des directives p
468 atuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur donner des directives pratiques et des solutions positives, « di
469 nous avions écrit, dans notre premier numéro, que la solution des problèmes sociaux réside, par exemple, dans un embrassem
470 trouvé, qu’enfin ! nous apportions quelque chose de « positif » ! Comme si le christianisme n’était qu’une politique poss
471 pportions quelque chose de « positif » ! Comme si le christianisme n’était qu’une politique possible, entre autres ! Comme
472 u’une politique possible, entre autres ! Comme si les situations humaines comportaient, en général, une solution chrétienne
473 tions humaines, également prévisibles et classées d’ avance ! Comme si la foi était une espèce de puissance continuellement
474 ement prévisibles et classées d’avance ! Comme si la foi était une espèce de puissance continuellement disponible entre no
475 ssées d’avance ! Comme si la foi était une espèce de puissance continuellement disponible entre nos mains incertaines, et
476 té et quelles précautions oratoires ! — dans tous les cas dûment prévus, selon certaines règles et certaines directives « p
477 ectives venaient à nous manquer, que ferions-nous de cette « foi » que nous prétendions posséder ? Aurions-nous l’honnêtet
478 oi » que nous prétendions posséder ? Aurions-nous l’ honnêteté de reconnaître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque l
479 s prétendions posséder ? Aurions-nous l’honnêteté de reconnaître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque la foi, préci
480 aître qu’en réalité nous n’avions rien, — puisque la foi, précisément, c’est cette force qui me dit : « Tu dois, ici et ma
481 ait cent-mille fois s’écrier : « Non, je n’ai pas la foi ! » et alors vraiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que de d
482 n, je n’ai pas la foi ! » et alors vraiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que de dire, comme certains : « J’ai la foi
483 s vraiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que de dire, comme certains : « J’ai la foi, mais dites-moi ce qu’il faut qu
484 reté, plutôt que de dire, comme certains : « J’ai la foi, mais dites-moi ce qu’il faut que j’en fasse ? » Car, où la foi e
485 ites-moi ce qu’il faut que j’en fasse ? » Car, où la foi existe, existe le savoir. Entendons maintenant cette phrase capit
486 que j’en fasse ? » Car, où la foi existe, existe le savoir. Entendons maintenant cette phrase capitale de Kierkegaard : «
487 avoir. Entendons maintenant cette phrase capitale de Kierkegaard : « L’Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il fa
488 intenant cette phrase capitale de Kierkegaard : «  L’ Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait muer en savo
489 ture du « savoir » chrétien Nous marchons dans la nuit, ne connaissant, de par notre nature, ni le pourquoi, ni le « ve
490 la nuit, ne connaissant, de par notre nature, ni le pourquoi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’
491 naissant, de par notre nature, ni le pourquoi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la
492 notre nature, ni le pourquoi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agi
493 oi, ni le « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence per
494 e « vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle
495  vers quoi » de notre vie, ayant perdu la clef de l’ Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou
496 de notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou du cours de
497 notre vie, ayant perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou du cours de l’h
498 la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il s’agisse de notre existence personnelle ou du cours de l’histoire terrestre. Voic
499 agisse de notre existence personnelle ou du cours de l’histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous par
500 sse de notre existence personnelle ou du cours de l’ histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous parler
501 ou du cours de l’histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous parler d’une Révélation. Est-ce donc qu’u
502 oici alors les chrétiens qui viennent nous parler d’ une Révélation. Est-ce donc qu’une grande lumière leur est venue dans
503 t venue dans cette nuit ? Est-ce qu’ils ont, eux, la clef du mystère ou du scandale ? Non, je ne le crois pas. Je dirai qu
504 x, la clef du mystère ou du scandale ? Non, je ne le crois pas. Je dirai qu’ils ont mieux que cela. Ils savent simplement
505 cette nuit pour en sortir un jour. Ils savent que le Christ leur promet la lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’o
506 tir un jour. Ils savent que le Christ leur promet la lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une r
507 Ils savent que le Christ leur promet la lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une révélation éso
508 que le Christ leur promet la lumière à la mesure de leur obéissance. Ils n’ont donc pas reçu une révélation ésotérique, q
509 ’ont donc pas reçu une révélation ésotérique, que l’ homme d’aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable de supporter, d
510 c pas reçu une révélation ésotérique, que l’homme d’ aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable de supporter, d’interpr
511 d’aujourd’hui, sans doute, ne serait pas capable de supporter, d’interpréter. Ils n’ont pas davantage reçu une révélation
512 , sans doute, ne serait pas capable de supporter, d’ interpréter. Ils n’ont pas davantage reçu une révélation éthique, un é
513 vélation éthique, un étalon universel fournissant la mesure exacte du bien et du mal en toute chose. La révélation qu’ils
514 a mesure exacte du bien et du mal en toute chose. La révélation qu’ils ont reçue et qu’ils reçoivent est purement « pratiq
515 atique », c’est-à-dire immédiate à chacun des cas de l’existence, inconcevable pour celui qui se place en dehors du cas. C
516 que », c’est-à-dire immédiate à chacun des cas de l’ existence, inconcevable pour celui qui se place en dehors du cas. Cett
517 rdre qui me dit, à tel endroit précis du temps et de l’espace : voici ce que tu dois faire. À celui qui demande : que doi
518 e qui me dit, à tel endroit précis du temps et de l’ espace : voici ce que tu dois faire. À celui qui demande : que dois-j
519 faire. À celui qui demande : que dois-je faire ? le chrétien n’a donc rien à répondre, en principe. Il ne peut que renvoy
520 répondre, en principe. Il ne peut que renvoyer à la seule force d’où provient l’ordre véritable. La décision éthique est
521 rincipe. Il ne peut que renvoyer à la seule force d’ où provient l’ordre véritable. La décision éthique est toujours choix 
522 peut que renvoyer à la seule force d’où provient l’ ordre véritable. La décision éthique est toujours choix : on ne peut c
523 à la seule force d’où provient l’ordre véritable. La décision éthique est toujours choix : on ne peut choisir pour un autr
524 ne peut choisir pour un autre. Mais on peut, dans le cas, et pour soi-même, prouver la foi par l’acte qu’elle ordonne.
525 s on peut, dans le cas, et pour soi-même, prouver la foi par l’acte qu’elle ordonne. Nous ne sommes pas des guérisseurs
526 dans le cas, et pour soi-même, prouver la foi par l’ acte qu’elle ordonne. Nous ne sommes pas des guérisseurs, mais des
527 ante, dites-vous. Oui, et plus encore que vous ne l’ imaginez peut-être, car si vous demandez des solutions pratiques, vous
528 des solutions pratiques, vous n’avez pas compris la gravité du cas humain. Nous n’avons à guérir personne, mais à montrer
529 ous n’avons à guérir personne, mais à montrer que la maladie est sérieuse, si sérieuse qu’il serait ridicule d’attendre de
530 e est sérieuse, si sérieuse qu’il serait ridicule d’ attendre de nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine désespérant
531 use, si sérieuse qu’il serait ridicule d’attendre de nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine désespérante ? Oui, po
532 ieuse qu’il serait ridicule d’attendre de nous ou de qui que ce soit un remède. Doctrine désespérante ? Oui, pour ceux qui
533 x qui cherchent des espoirs à bon compte, hors de la réalité certainement désespérante. Mais il y a la Promesse, mais il y
534 la réalité certainement désespérante. Mais il y a la Promesse, mais il y a la foi qui vient nous prendre au point où tout
535 ésespérante. Mais il y a la Promesse, mais il y a la foi qui vient nous prendre au point où tout espoir apparaît vain, — e
536 eux votre mal. Nous ne pouvons rien vous apporter d’ autre que l’injonction de prendre vous-mêmes au sérieux vos questions.
537 l. Nous ne pouvons rien vous apporter d’autre que l’ injonction de prendre vous-mêmes au sérieux vos questions. Car alors,
538 uvons rien vous apporter d’autre que l’injonction de prendre vous-mêmes au sérieux vos questions. Car alors, vous approche
539 rieux vos questions. Car alors, vous approcheriez de la réponse, vous y offrant sans défenses humaines. Nous avons aussi,
540 ux vos questions. Car alors, vous approcheriez de la réponse, vous y offrant sans défenses humaines. Nous avons aussi, à c
541 nes. Nous avons aussi, à ce moment, à montrer que les rôles se renversent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective chr
542 rer que les rôles se renversent dès qu’on regarde l’ homme dans la perspective chrétienne. Ce n’est plus l’homme qui pose d
543 ôles se renversent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective chrétienne. Ce n’est plus l’homme qui pose des questions,
544 mme dans la perspective chrétienne. Ce n’est plus l’ homme qui pose des questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et alors l’
545 questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et alors l’ homme, enfin, devient responsable3 devant Dieu et devant son prochain,
546 nt que ce prochain lui apparaît précisément comme la question que Dieu lui adresse. À la faveur de cette « conversion », l
547 isément comme la question que Dieu lui adresse. À la faveur de cette « conversion », la notion même de positif est bouleve
548 mme la question que Dieu lui adresse. À la faveur de cette « conversion », la notion même de positif est bouleversée. Crit
549 lui adresse. À la faveur de cette « conversion », la notion même de positif est bouleversée. Critiquer les doctrines qui p
550 la faveur de cette « conversion », la notion même de positif est bouleversée. Critiquer les doctrines qui prétendent résou
551 notion même de positif est bouleversée. Critiquer les doctrines qui prétendent résoudre humainement les conflits essentiels
552 les doctrines qui prétendent résoudre humainement les conflits essentiels ; rejeter toutes les solutions fabriquées par la
553 ainement les conflits essentiels ; rejeter toutes les solutions fabriquées par la « pensée chrétienne », et qui voudraient
554 els ; rejeter toutes les solutions fabriquées par la « pensée chrétienne », et qui voudraient donner aux hommes une bonne
555 nscience tout à fait inconcevable ; dénoncer tous les codes existants de morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent la qu
556 inconcevable ; dénoncer tous les codes existants de morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent la question, en lui four
557 s de morale, parce qu’ils dénaturent ou refoulent la question, en lui fournissant des réponses tantôt prématurées, tantôt
558 imagine être debout quand il n’a fait que truquer les repères ; désespérer les optimistes en leur montrant de quel prix dér
559 il n’a fait que truquer les repères ; désespérer les optimistes en leur montrant de quel prix dérisoire ils ont cru payer
560 ères ; désespérer les optimistes en leur montrant de quel prix dérisoire ils ont cru payer leur salut, — telle est la seul
561 risoire ils ont cru payer leur salut, — telle est la seule tâche véritablement positive que notre effort, ici, peut s’assi
562 ce qui rapproche du Réel. Cela prend bien souvent l’ aspect d’une destruction. Il peut paraître étrange que l’on doive rapp
563 pproche du Réel. Cela prend bien souvent l’aspect d’ une destruction. Il peut paraître étrange que l’on doive rappeler de t
564 t d’une destruction. Il peut paraître étrange que l’ on doive rappeler de telles choses, mais la raison en est pourtant bie
565 Il peut paraître étrange que l’on doive rappeler de telles choses, mais la raison en est pourtant bien claire. Nous préfé
566 ge que l’on doive rappeler de telles choses, mais la raison en est pourtant bien claire. Nous préférons demander aux homme
567 Nous préférons demander aux hommes ces ordres que l’ on ne peut attendre que de Dieu : parce qu’avec les hommes, nous pourr
568 x hommes ces ordres que l’on ne peut attendre que de Dieu : parce qu’avec les hommes, nous pourrons discuter… 2. « Mais
569 l’on ne peut attendre que de Dieu : parce qu’avec les hommes, nous pourrons discuter… 2. « Mais oui ! malgré l’impopular
570 nous pourrons discuter… 2. « Mais oui ! malgré l’ impopularité du terme ! » 3. Capable de réponse, c’est-à-dire capable
571  ! malgré l’impopularité du terme ! » 3. Capable de réponse, c’est-à-dire capable de prière. d. Rougemont Denis de, « S
572  ! » 3. Capable de réponse, c’est-à-dire capable de prière. d. Rougemont Denis de, « Solutions pratiques ? », Hic et Nu
573 st-à-dire capable de prière. d. Rougemont Denis de , « Solutions pratiques ? », Hic et Nunc, Paris, mars 1933, p. 37-42.
4 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Dialectique des fins dernières (juillet 1933)
574 Dialectique des fins dernières (juillet 1933)e L’ honnêteté la plus élémentaire oblige à reconnaître que nos vies compor
575 des fins dernières (juillet 1933)e L’honnêteté la plus élémentaire oblige à reconnaître que nos vies comportent d’autan
576 aire oblige à reconnaître que nos vies comportent d’ autant moins de solutions que nous sommes plus exigeants. Tout idéal a
577 econnaître que nos vies comportent d’autant moins de solutions que nous sommes plus exigeants. Tout idéal atteint se retou
578 se retourne aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’ auteur de l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littéra
579 ne aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’auteur de l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature univ
580 aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’auteur de l’ Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature univers
581 puis l’auteur de l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature universelle semble n’avoir voulu mettre
582 l’Ecclésiaste jusqu’au romancier le plus moderne, la littérature universelle semble n’avoir voulu mettre en figures nos dé
583 s et nos ambitions que pour mieux nous en révéler l’ essentielle inanité. Sénèque nous apprend que l’on n’échappe point à s
584 r l’essentielle inanité. Sénèque nous apprend que l’ on n’échappe point à soi-même. Inutilité des voyages. Mais Proust nous
585 roust nous persuade qu’on ne s’atteint jamais. Et les philosophies de l’Occident mettent le comble à cette gigantesque paga
586 de qu’on ne s’atteint jamais. Et les philosophies de l’Occident mettent le comble à cette gigantesque pagaille dont naquit
587 qu’on ne s’atteint jamais. Et les philosophies de l’ Occident mettent le comble à cette gigantesque pagaille dont naquit bi
588 jamais. Et les philosophies de l’Occident mettent le comble à cette gigantesque pagaille dont naquit bizarrement au xviiie
589 agaille dont naquit bizarrement au xviiie siècle l’ idée de Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur o
590 dont naquit bizarrement au xviiie siècle l’idée de Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime,
591 bizarrement au xviiie siècle l’idée de Progrès. L’ extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pu
592 ie siècle l’idée de Progrès. L’extérieur déçoit, l’ intérieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les mora
593 Progrès. L’extérieur déçoit, l’intérieur égare ; l’ objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’immo
594 déçoit, l’intérieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’immoralisme n’est qu’une
595 are ; l’objet pur opprime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’immoralisme n’est qu’une morale de plus ; l’athéi
596 ime, le sujet pur s’évade ; les morales échouent, l’ immoralisme n’est qu’une morale de plus ; l’athéisme conserve l’orguei
597 uent, l’immoralisme n’est qu’une morale de plus ; l’ athéisme conserve l’orgueil bourgeois, les religions conservent l’orgu
598 n’est qu’une morale de plus ; l’athéisme conserve l’ orgueil bourgeois, les religions conservent l’orgueil bigot ; « tout n
599 e plus ; l’athéisme conserve l’orgueil bourgeois, les religions conservent l’orgueil bigot ; « tout n’est que vanité et pou
600 rve l’orgueil bourgeois, les religions conservent l’ orgueil bigot ; « tout n’est que vanité et poursuite du vent », y comp
601 ’est que vanité et poursuite du vent », y compris la sagesse de celui qui croit trouver dans cette sentence la justificati
602 nité et poursuite du vent », y compris la sagesse de celui qui croit trouver dans cette sentence la justification de son r
603 se de celui qui croit trouver dans cette sentence la justification de son refus de vivre. Mais il existe une sagesse qui s
604 roit trouver dans cette sentence la justification de son refus de vivre. Mais il existe une sagesse qui semble bien n’être
605 dans cette sentence la justification de son refus de vivre. Mais il existe une sagesse qui semble bien n’être pas affectée
606 e une sagesse qui semble bien n’être pas affectée de la dégradation immanente à toute solution humaine. Cette sagesse dit
607 ne sagesse qui semble bien n’être pas affectée de la dégradation immanente à toute solution humaine. Cette sagesse dit oui
608 solution humaine. Cette sagesse dit oui à toutes les contradictions du monde. Elle les assume dans une vue sobre et courag
609 it oui à toutes les contradictions du monde. Elle les assume dans une vue sobre et courageuse et cherche en elles la tensio
610 s une vue sobre et courageuse et cherche en elles la tension, le ressort nécessaires à l’acte créateur. Loin de tenter leu
611 bre et courageuse et cherche en elles la tension, le ressort nécessaires à l’acte créateur. Loin de tenter leur réduction
612 che en elles la tension, le ressort nécessaires à l’ acte créateur. Loin de tenter leur réduction à quelque idéale synthèse
613 e des conflits sans cesse renaissants que suscite l’ exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du
614 its sans cesse renaissants que suscite l’exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du monde ambia
615 sans cesse renaissants que suscite l’exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du monde ambiant.
616 exigence de la personne lorsqu’elle s’insère dans le donné hostile du monde ambiant. Elle ne veut ni la thèse seule, ni l’
617 e donné hostile du monde ambiant. Elle ne veut ni la thèse seule, ni l’antithèse seule, et bien moins encore la synthèse.
618 monde ambiant. Elle ne veut ni la thèse seule, ni l’ antithèse seule, et bien moins encore la synthèse. Elle veut le risque
619 seule, ni l’antithèse seule, et bien moins encore la synthèse. Elle veut le risque permanent, l’actualité permanente. Elle
620 eule, et bien moins encore la synthèse. Elle veut le risque permanent, l’actualité permanente. Elle provoque sans répit ce
621 ncore la synthèse. Elle veut le risque permanent, l’ actualité permanente. Elle provoque sans répit cette mise en question
622 t cette mise en question personnelle que signifie la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec Kierke
623 nnelle que signifie la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute
624 lle que signifie la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute pr
625 ifie la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute prétention à u
626 e la coefficience en nous-mêmes de la thèse et de l’ antithèse. Avec Kierkegaard, elle répète que « toute prétention à une
627 étention à une unité supérieure qui harmoniserait les contradictions absolues n’est qu’un attentat métaphysique contre l’ét
628 absolues n’est qu’un attentat métaphysique contre l’ éthique ». Il s’agit donc ici d’une dialectique à deux termes simultan
629 taphysique contre l’éthique ». Il s’agit donc ici d’ une dialectique à deux termes simultanés, et dont la tension n’est pas
630 une dialectique à deux termes simultanés, et dont la tension n’est pas orientée vers quelque troisième terme dans lequel e
631 ’annulerait, non sans soulagement, mais bien vers l’ acte créateur par où la personne accède à une plus dangereuse réalité.
632 oulagement, mais bien vers l’acte créateur par où la personne accède à une plus dangereuse réalité. Ceci peut rappeler le
633 à une plus dangereuse réalité. Ceci peut rappeler le jeune Hegel, mais s’oppose nettement au Hegel des hégéliens. Hegel su
634 nettement au Hegel des hégéliens. Hegel supprima le conflit lorsqu’il voulut en étaler les éléments dans le temps et l’Hi
635 el supprima le conflit lorsqu’il voulut en étaler les éléments dans le temps et l’Histoire. Sa dialectique est devenue une
636 flit lorsqu’il voulut en étaler les éléments dans le temps et l’Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce de bascule
637 il voulut en étaler les éléments dans le temps et l’ Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce de bascule automatique
638 l’Histoire. Sa dialectique est devenue une espèce de bascule automatique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude, la per
639 ue est devenue une espèce de bascule automatique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude, la personne se dissout dans un
640 e de bascule automatique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude, la personne se dissout dans un processus qui nie l’act
641 atique. Le tragique s’évanouit, le choix s’élude, la personne se dissout dans un processus qui nie l’acte et le risque. Il
642 la personne se dissout dans un processus qui nie l’ acte et le risque. Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme l
643 ne se dissout dans un processus qui nie l’acte et le risque. Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme le dit Kier
644 Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme le dit Kierkegaard dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acce
645 er un, deux, trois, comme le dit Kierkegaard dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acceptation volontaire du co
646 rd dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’ acceptation volontaire du conflit permanent ; qu’il y ait au contraire
647 permanent ; qu’il y ait au contraire un principe de dégradation éthique dans toute recherche de la synthèse et plus sûrem
648 ncipe de dégradation éthique dans toute recherche de la synthèse et plus sûrement dans la croyance en une synthèse possibl
649 pe de dégradation éthique dans toute recherche de la synthèse et plus sûrement dans la croyance en une synthèse possible,
650 te recherche de la synthèse et plus sûrement dans la croyance en une synthèse possible, voilà qui ne paraît point faire de
651 ynthèse possible, voilà qui ne paraît point faire de doute. Ailleurs4, j’ai pu marquer mon choix et quelles conséquences i
652 on choix et quelles conséquences il entraîne dans l’ ordre politique, par exemple, que notre temps croit devoir considérer
653 temps croit devoir considérer comme plus réel que le spirituel. Il me paraît certain qu’une dialectique fondée sur l’actua
654 l me paraît certain qu’une dialectique fondée sur l’ actualité permanente de la personne nous oppose d’une part à l’idéal b
655 une dialectique fondée sur l’actualité permanente de la personne nous oppose d’une part à l’idéal bourgeois, synthèse eudé
656 dialectique fondée sur l’actualité permanente de la personne nous oppose d’une part à l’idéal bourgeois, synthèse eudémon
657 ermanente de la personne nous oppose d’une part à l’ idéal bourgeois, synthèse eudémonique à l’usage des individus égoïstes
658 part à l’idéal bourgeois, synthèse eudémonique à l’ usage des individus égoïstes, d’autre part à l’idéal marxiste, synthès
659 à l’usage des individus égoïstes, d’autre part à l’ idéal marxiste, synthèse eudémonique à l’usage d’une masse non respons
660 e part à l’idéal marxiste, synthèse eudémonique à l’ usage d’une masse non responsable. Une dialectique sans « médiation »
661 l’idéal marxiste, synthèse eudémonique à l’usage d’ une masse non responsable. Une dialectique sans « médiation » et compo
662 ctique sans « médiation » et comportant par suite le risque personnel, le choix et l’acte, une sorte de « contre-Hegel » r
663 on » et comportant par suite le risque personnel, le choix et l’acte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà qui ne
664 ortant par suite le risque personnel, le choix et l’ acte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer
665 e risque personnel, le choix et l’acte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer d’évoquer l’attit
666 contre-Hegel » radical, voilà qui ne peut manquer d’ évoquer l’attitude d’un Kierkegaard et par là même de ses descendants
667 el » radical, voilà qui ne peut manquer d’évoquer l’ attitude d’un Kierkegaard et par là même de ses descendants directs, l
668 l, voilà qui ne peut manquer d’évoquer l’attitude d’ un Kierkegaard et par là même de ses descendants directs, les théologi
669 voquer l’attitude d’un Kierkegaard et par là même de ses descendants directs, les théologiens dialectiques. Je ne me serai
670 egaard et par là même de ses descendants directs, les théologiens dialectiques. Je ne me serais pas attardé à développer ic
671 à première vue, une similitude si troublante avec les thèses barthiennes, et si pour cette raison précisément elles ne cons
672 aison précisément elles ne constituaient un terme de comparaison tout à fait privilégié. Peut-être le point de vue dialect
673 de comparaison tout à fait privilégié. Peut-être le point de vue dialectique de Barth se laissera-t-il d’autant plus clai
674 privilégié. Peut-être le point de vue dialectique de Barth se laissera-t-il d’autant plus clairement définir qu’on le défi
675 oint de vue dialectique de Barth se laissera-t-il d’ autant plus clairement définir qu’on le définira par son opposition gl
676 ssera-t-il d’autant plus clairement définir qu’on le définira par son opposition globale à la dialectique humaniste qui pa
677 ir qu’on le définira par son opposition globale à la dialectique humaniste qui paraît à nos yeux s’en rapprocher le plus.
678 e humaniste qui paraît à nos yeux s’en rapprocher le plus. ⁂ Cet acte dont nous parlions, à quoi se suspend-il en dernière
679 nalyse ? Vers quelles fins dernières nous conduit le dépassement qu’il permet ? Et le rendement créateur de cette éthique
680 res nous conduit le dépassement qu’il permet ? Et le rendement créateur de cette éthique de la personne, par quoi, au bout
681 passement qu’il permet ? Et le rendement créateur de cette éthique de la personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t
682 ermet ? Et le rendement créateur de cette éthique de la personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t-il à son tour ju
683 et ? Et le rendement créateur de cette éthique de la personne, par quoi, au bout du temps, se trouve-t-il à son tour jugé 
684 out du temps, se trouve-t-il à son tour jugé ? Si l’ on récusait ces questions, on affirmerait par là même que l’acte créat
685 ait ces questions, on affirmerait par là même que l’ acte créateur se crée soi-même et se suffit en soi. Si l’on refusait d
686 créateur se crée soi-même et se suffit en soi. Si l’ on refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on suppose
687 ée soi-même et se suffit en soi. Si l’on refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on supposerait par là mê
688 fit en soi. Si l’on refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de
689 en soi. Si l’on refusait de poser la question de l’ Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’
690 ’on refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un
691 refusait de poser la question de l’Origine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un com
692 gine et de la Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. C
693 a Fin, on supposerait par là même que la doctrine de l’acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait dir
694 in, on supposerait par là même que la doctrine de l’ acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait dire q
695 ue la doctrine de l’acte rend un compte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement la s
696 la doctrine de l’acte rend un compte suffisant de l’ ensemble du monde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement la solu
697 onde. Ce serait dire qu’elle constitue finalement la solution au nom de quoi l’on refuse toutes les autres solutions. À ce
698 e constitue finalement la solution au nom de quoi l’ on refuse toutes les autres solutions. À ce moment précis, intervient
699 ent la solution au nom de quoi l’on refuse toutes les autres solutions. À ce moment précis, intervient la critique barthien
700 autres solutions. À ce moment précis, intervient la critique barthienne. Nous disons « la critique » au sens le plus litt
701 intervient la critique barthienne. Nous disons «  la critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation qui met
702 e barthienne. Nous disons « la critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ens
703 s disons « la critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affi
704 a critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’ accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affirmations et
705 littéral de ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthiq
706 de ce mot : l’accusation qui met en état de crise l’ ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthique et cet
707 l’accusation qui met en état de crise l’ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthique et cette actualit
708 n état de crise l’ensemble de ces affirmations et de ces négations, cette éthique et cette actualité, ce refus de toutes l
709 tions, cette éthique et cette actualité, ce refus de toutes les synthèses et ce principe de synthèse qu’il contient. Accus
710 te éthique et cette actualité, ce refus de toutes les synthèses et ce principe de synthèse qu’il contient. Accusation qui n
711 , ce refus de toutes les synthèses et ce principe de synthèse qu’il contient. Accusation qui ne porte pas sur le détail ni
712 e qu’il contient. Accusation qui ne porte pas sur le détail ni sur la valeur morale de cette méthode, mais qui tombe perpe
713 Accusation qui ne porte pas sur le détail ni sur la valeur morale de cette méthode, mais qui tombe perpendiculairement su
714 e porte pas sur le détail ni sur la valeur morale de cette méthode, mais qui tombe perpendiculairement sur le plan humain
715 ent sur le plan humain et rien qu’humain où opère la méthode. Accusation qui consiste simplement à rapporter tous ces prob
716 siste simplement à rapporter tous ces problèmes à la réalité de Dieu telle qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème
717 ement à rapporter tous ces problèmes à la réalité de Dieu telle qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème de tous no
718 e qu’elle nous apparaît, c’est-à-dire au problème de tous nos problèmes, au problème absolument insoluble, puisque notre r
719 t insoluble, puisque notre rapport à Dieu, depuis la chute, est paradoxe par définition. Tel est l’aspect humain de la dia
720 is la chute, est paradoxe par définition. Tel est l’ aspect humain de la dialectique dont il est question chez Barth ; et q
721 paradoxe par définition. Tel est l’aspect humain de la dialectique dont il est question chez Barth ; et que cela suffise
722 radoxe par définition. Tel est l’aspect humain de la dialectique dont il est question chez Barth ; et que cela suffise à f
723 faire voir que Barth ne saurait en être tenu pour l’ inventeur, pas plus que Kierkegaard, pas plus que Luther et Calvin, pa
724 Paul ou Jérémie. Que cela suffise aussi à écarter les toutes superficielles appréciations portées ici ou là contre la théol
725 rficielles appréciations portées ici ou là contre la théologie dialectique incriminée de pessimisme romantique, de recours
726 ou là contre la théologie dialectique incriminée de pessimisme romantique, de recours abusif au langage pathétique5 et au
727 dialectique incriminée de pessimisme romantique, de recours abusif au langage pathétique5 et au « concept d’angoisse ». C
728 urs abusif au langage pathétique5 et au « concept d’ angoisse ». Car enfin si le paradoxe n’est pas dans la situation même
729 tique5 et au « concept d’angoisse ». Car enfin si le paradoxe n’est pas dans la situation même de l’homme devant Dieu, not
730 goisse ». Car enfin si le paradoxe n’est pas dans la situation même de l’homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est p
731 n si le paradoxe n’est pas dans la situation même de l’homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est perdre son temps qu
732 i le paradoxe n’est pas dans la situation même de l’ homme devant Dieu, notre foi est vaine et c’est perdre son temps que d
733 notre foi est vaine et c’est perdre son temps que d’ en apprécier humainement l’expression la plus directe ; si au contrair
734 t perdre son temps que d’en apprécier humainement l’ expression la plus directe ; si au contraire le paradoxe est bien réel
735 temps que d’en apprécier humainement l’expression la plus directe ; si au contraire le paradoxe est bien réel, s’il est bi
736 nt l’expression la plus directe ; si au contraire le paradoxe est bien réel, s’il est bien tel que l’ont formulé un Paul,
737 le paradoxe est bien réel, s’il est bien tel que l’ ont formulé un Paul, un Luther, un Calvin, ce sont alors ces appréciat
738 ons toutes humaines qui trahissent une vanité, et la vraie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent de la « tristesse » d
739 a vraie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent de la « tristesse » du message barthien, puisqu’ils entendent désigner p
740 raie joie n’est pas avec ceux qui nous parlent de la « tristesse » du message barthien, puisqu’ils entendent désigner par
741 ge barthien, puisqu’ils entendent désigner par là l’ acceptation de la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en t
742 uisqu’ils entendent désigner par là l’acceptation de la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en tant que tels,
743 qu’ils entendent désigner par là l’acceptation de la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en tant que tels, l’a
744 igner par là l’acceptation de la mort et du rien, de l’insondable et du scandale en tant que tels, l’acceptation du salut
745 er par là l’acceptation de la mort et du rien, de l’ insondable et du scandale en tant que tels, l’acceptation du salut imp
746 de l’insondable et du scandale en tant que tels, l’ acceptation du salut impossible, paradoxe dont la formule est le nom m
747 l’acceptation du salut impossible, paradoxe dont la formule est le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une te
748 du salut impossible, paradoxe dont la formule est le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialectique
749 ossible, paradoxe dont la formule est le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialectique est formulé
750 dont la formule est le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’une telle dialectique est formulée dans ce passage
751 le nom même de Jésus-Christ. La réalité centrale d’ une telle dialectique est formulée dans ce passage de Barth : « Que Di
752 ne telle dialectique est formulée dans ce passage de Barth : « Que Dieu (mais vraiment Dieu) devienne homme (mais vraiment
753 ) c’est ce qui est affirmé ici et qui ici devient la vérité vivante, le contenu décisif d’un vrai discours sur Dieu. Mais
754 affirmé ici et qui ici devient la vérité vivante, le contenu décisif d’un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir le
755 ici devient la vérité vivante, le contenu décisif d’ un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir le rapport nécessaire
756 d’un vrai discours sur Dieu. Mais comment établir le rapport nécessaire de ces deux aspects de la vérité à leur centre viv
757 Dieu. Mais comment établir le rapport nécessaire de ces deux aspects de la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecti
758 établir le rapport nécessaire de ces deux aspects de la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecticien sait que ce cen
759 blir le rapport nécessaire de ces deux aspects de la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecticien sait que ce centre
760 deux aspects de la vérité à leur centre vivant ? Le vrai dialecticien sait que ce centre ne peut être ni appréhendé, ni c
761 née. Mais alors, si nous voulons parler en vérité d’ une telle incarnation du oui dans le non, nous ne pouvons que recourir
762 ler en vérité d’une telle incarnation du oui dans le non, nous ne pouvons que recourir au langage du paradoxe. Car tout au
763 ge du paradoxe. Car tout autre langage traduirait l’ impossible en termes de synthèse, l’objectiverait, le ferait tomber da
764 ge traduirait l’impossible en termes de synthèse, l’ objectiverait, le ferait tomber dans l’histoire. « Ainsi donc, il ne n
765 mpossible en termes de synthèse, l’objectiverait, le ferait tomber dans l’histoire. « Ainsi donc, il ne nous reste — émouv
766 synthèse, l’objectiverait, le ferait tomber dans l’ histoire. « Ainsi donc, il ne nous reste — émouvant spectacle pour ceu
767 este — émouvant spectacle pour ceux qui n’ont pas le vertige — qu’à rapporter constamment ces deux attitudes l’une à l’aut
768 r constamment ces deux attitudes l’une à l’autre, la positive et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par
769 es deux attitudes l’une à l’autre, la positive et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans j
770 l’autre, la positive et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un ins
771 a positive et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le
772 et la négative, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur
773 ive, à expliquer le oui par le non, et le non par le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur le non. »
774 r le oui, sans jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur le non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le n
775 jamais nous arrêter un instant sur le oui ou sur le non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que,
776 rrêter un instant sur le oui ou sur le non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que, de leur simul
777 u sur le non. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons être en
778 on. » Car la réalité dépassera toujours le oui et le non, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons être en droit de
779 é dépassera toujours le oui et le non, et ce que, de leur simultanéité, nous croirons être en droit de déduire par la voie
780 de leur simultanéité, nous croirons être en droit de déduire par la voie logique. C’est pourtant cette inconcevable réalit
781 néité, nous croirons être en droit de déduire par la voie logique. C’est pourtant cette inconcevable réalité qui donne un
782 ave à ce oui et à ce non qui, au travers de toute l’ œuvre de Barth, nous entraînent dans une oscillation gigantesque, entr
783 oui et à ce non qui, au travers de toute l’œuvre de Barth, nous entraînent dans une oscillation gigantesque, entre deux i
784 ntre deux infinis contradictoires. On conçoit que le fidèle habitué à venir chaque dimanche chercher dans un sermon consol
785 aque dimanche chercher dans un sermon consolateur le droit de ne pas trop prendre au sérieux les questions étranges et cru
786 nche chercher dans un sermon consolateur le droit de ne pas trop prendre au sérieux les questions étranges et cruelles que
787 lateur le droit de ne pas trop prendre au sérieux les questions étranges et cruelles que poserait sinon la vie de tous les
788 questions étranges et cruelles que poserait sinon la vie de tous les jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et v
789 ns étranges et cruelles que poserait sinon la vie de tous les jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et vitupère
790 ges et cruelles que poserait sinon la vie de tous les jours, — on conçoit que ce brave homme s’effare, et vitupère une « th
791 ortable, dont, au surplus, il n’est plus possible de se défaire au nom de l’« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’
792 s, il n’est plus possible de se défaire au nom de l’ « action » ou de la « piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément
793 possible de se défaire au nom de l’« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément les mettre en c
794 ssible de se défaire au nom de l’« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément les mettre en caus
795  piété du cœur », puisqu’elle prétend précisément les mettre en cause. C’est qu’aussi bien ce oui, c’est la Vie en Dieu, et
796 ettre en cause. C’est qu’aussi bien ce oui, c’est la Vie en Dieu, et ce non c’est la mort où nous sommes. Ce oui, c’est l’
797 ien ce oui, c’est la Vie en Dieu, et ce non c’est la mort où nous sommes. Ce oui, c’est l’éternité, et ce non, c’est notre
798 e non c’est la mort où nous sommes. Ce oui, c’est l’ éternité, et ce non, c’est notre durée. Car notre durée n’est sans dou
799 durée n’est sans doute que notre perpétuel refus de l’éternité. Dieu dit oui : l’homme comprend non, se découvrant soudai
800 rée n’est sans doute que notre perpétuel refus de l’ éternité. Dieu dit oui : l’homme comprend non, se découvrant soudain p
801 tre perpétuel refus de l’éternité. Dieu dit oui : l’ homme comprend non, se découvrant soudain plongé dans la négation radi
802 e comprend non, se découvrant soudain plongé dans la négation radicale. Mais aussitôt, s’il accepte ce non, l’affirmation
803 ion radicale. Mais aussitôt, s’il accepte ce non, l’ affirmation de son salut paraît : il reconnaît la Vie au travers de sa
804 Mais aussitôt, s’il accepte ce non, l’affirmation de son salut paraît : il reconnaît la Vie au travers de sa mort. Si, par
805 l’affirmation de son salut paraît : il reconnaît la Vie au travers de sa mort. Si, par un souci peut-être vain, en tous c
806 r un souci peut-être vain, en tous cas dangereux, de simplification formelle, nous revenions au schéma hégélien, il faudra
807 nions au schéma hégélien, il faudrait dire qu’ici la synthèse précède et seule provoque l’antithèse, dont le sens n’est po
808 dire qu’ici la synthèse précède et seule provoque l’ antithèse, dont le sens n’est pourtant donné que par la thèse simultan
809 thèse précède et seule provoque l’antithèse, dont le sens n’est pourtant donné que par la thèse simultanée. Chronologie d’
810 ithèse, dont le sens n’est pourtant donné que par la thèse simultanée. Chronologie d’ailleurs bien équivoque, puisque tout
811 d’ailleurs bien équivoque, puisque tout cela n’a de réalité que dans l’instant éternel, dans le contact mortel du temps e
812 ivoque, puisque tout cela n’a de réalité que dans l’ instant éternel, dans le contact mortel du temps et de l’éternité ; pu
813 a n’a de réalité que dans l’instant éternel, dans le contact mortel du temps et de l’éternité ; puisque tout cela, encore
814 stant éternel, dans le contact mortel du temps et de l’éternité ; puisque tout cela, encore une fois, ne concerne que l’or
815 nt éternel, dans le contact mortel du temps et de l’ éternité ; puisque tout cela, encore une fois, ne concerne que l’origi
816 isque tout cela, encore une fois, ne concerne que l’ origine et la fin, ou, pour employer une expression chère à Karl Barth
817 la, encore une fois, ne concerne que l’origine et la fin, ou, pour employer une expression chère à Karl Barth, se rapporte
818 y a-t-il entre cette condamnation globale et tous les jugements quotidiens que nous pouvons porter sur nos actions, nos doc
819 os doctrines et notre « vie religieuse » ? Il y a la mort, et notre acceptation de cette mort. Et qu’y a-t-il entre ce oui
820 ligieuse » ? Il y a la mort, et notre acceptation de cette mort. Et qu’y a-t-il entre ce oui dernier et tous nos sic et no
821 a-t-il entre cette justification totale et toutes les affirmations orgueilleuses ou modestes de notre vie mortelle ? Il y a
822 toutes les affirmations orgueilleuses ou modestes de notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie qui n’est pas nôt
823 leuses ou modestes de notre vie mortelle ? Il y a l’ acceptation de la Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymét
824 stes de notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineu
825 s de notre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie qui n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse 
826 re, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse : la place qui nous est assignée dans ce monde « nous situe plus profondém
827 dans ce monde « nous situe plus profondément dans le non que dans le oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’in
828 nous situe plus profondément dans le non que dans le oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi,
829 profondément dans le non que dans le oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promes
830 oui » ; mais la promesse qui nous est faite dans l’ instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin
831 ais la promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la
832 la promesse qui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la pré
833 ui nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoi
834 faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoir, par ces q
835 te dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoir, par ces quel
836 promesse de la victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’avoir, par ces quelques traits schématiques, voulu décri
837 a victoire éternelle. ⁂ Loin de moi la prétention d’ avoir, par ces quelques traits schématiques, voulu décrire une dialect
838 lement en avoir dit assez pour qu’il soit inutile d’ insister davantage sur ce fait : nos dialectiques humaines et la diale
839 antage sur ce fait : nos dialectiques humaines et la dialectique chrétienne sont séparées par la mort éternelle. Qu’un phi
840 es et la dialectique chrétienne sont séparées par la mort éternelle. Qu’un philosophe, qu’un moraliste, parle de choix, de
841 ernelle. Qu’un philosophe, qu’un moraliste, parle de choix, de risque et d’acte, ces mots désignent des réalités éthiques
842 u’un philosophe, qu’un moraliste, parle de choix, de risque et d’acte, ces mots désignent des réalités éthiques qui n’ont
843 he, qu’un moraliste, parle de choix, de risque et d’ acte, ces mots désignent des réalités éthiques qui n’ont rien de commu
844 ts désignent des réalités éthiques qui n’ont rien de commun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la théologie dan
845 s réalités éthiques qui n’ont rien de commun avec l’ acte, le risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectiqu
846 és éthiques qui n’ont rien de commun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectique absolu
847 ui n’ont rien de commun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectique absolue. Il n’y a p
848 mun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la théologie dans sa dialectique absolue. Il n’y a plus ici d’opération
849 ie dans sa dialectique absolue. Il n’y a plus ici d’ opération réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’
850 lue. Il n’y a plus ici d’opération réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que da
851 y a plus ici d’opération réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi 
852 opération réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’él
853 ration réelle que par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élect
854 ue par la Parole de Dieu : acte de la Parole, que l’ homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-di
855 de la Parole, que l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est p
856 ue l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le
857 l’homme ne peut saisir que dans la foi ; choix de l’ élection, c’est-à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le ri
858 e dans la foi ; choix de l’élection, c’est-à-dire d’ une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le risque permanent, c’est alo
859 -à-dire d’une possibilité qui n’est pas nôtre. Et le risque permanent, c’est alors celui qu’encourt l’homme jeté par la ré
860 le risque permanent, c’est alors celui qu’encourt l’ homme jeté par la révélation de la Parole dans une situation absolumen
861 nt, c’est alors celui qu’encourt l’homme jeté par la révélation de la Parole dans une situation absolument nouvelle, dans
862 s celui qu’encourt l’homme jeté par la révélation de la Parole dans une situation absolument nouvelle, dans un instant don
863 elui qu’encourt l’homme jeté par la révélation de la Parole dans une situation absolument nouvelle, dans un instant dont n
864 dans un instant dont nulle morale ne peut prévoir le sens dernier. ⁂ Une synthèse qui précède et dépasse à la fois l’antit
865 . ⁂ Une synthèse qui précède et dépasse à la fois l’ antithèse et la thèse, et dont toutes les deux procèdent ? Langage aff
866 e qui précède et dépasse à la fois l’antithèse et la thèse, et dont toutes les deux procèdent ? Langage affreux, dira-t-on
867 à la fois l’antithèse et la thèse, et dont toutes les deux procèdent ? Langage affreux, dira-t-on non sans raison. Traduise
868 ais pas si tu ne m’avais déjà trouvé. » 4. Dans les travaux du groupe politique et philosophique de L’Ordre nouveau. 5.
869 les travaux du groupe politique et philosophique de L’Ordre nouveau. 5. Qu’on nomme en France « pathos » alors que ce mo
870 lors que ce mot désigne en Allemagne, à peu près, la terminologie propre à un auteur. e. Rougemont Denis de, « Dialectiq
871 inologie propre à un auteur. e. Rougemont Denis de , « Dialectique des fins dernières », Hic et Nunc, Paris, juillet 1933
5 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Poésie dialectique (juillet 1933)
872 Poésie dialectique (juillet 1933)f Au cours d’ un article paru en Suisse allemande, le professeur O.-E. Strasser décl
873 Au cours d’un article paru en Suisse allemande, le professeur O.-E. Strasser déclare que le sonnet publié par Albert-Mar
874 lemande, le professeur O.-E. Strasser déclare que le sonnet publié par Albert-Marie Schmidt dans notre premier numéro « es
875 mière poésie dialectique qui lui soit tombée sous les yeux » ! Petite erreur de fait, voulons-nous croire, mais aggravée pa
876 i lui soit tombée sous les yeux » ! Petite erreur de fait, voulons-nous croire, mais aggravée par l’ironie dont le profess
877 r de fait, voulons-nous croire, mais aggravée par l’ ironie dont le professeur nous accable à cette occasion. Erreur qui lè
878 lons-nous croire, mais aggravée par l’ironie dont le professeur nous accable à cette occasion. Erreur qui lèse à la fois l
879 cable à cette occasion. Erreur qui lèse à la fois l’ histoire littéraire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la po
880 Erreur qui lèse à la fois l’histoire littéraire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusq
881 la fois l’histoire littéraire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle
882 aire, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de di
883 ialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectique 
884 ectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectique : c
885 éforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de la Renais
886 siècle peut être qualifiée de dialectique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de la Renaissance anglaise, John Do
887 ique : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de la Renaissance anglaise, John Donne, Crashaw, Marvell, Herbert, Vaugh
888 e : c’est le « wit » des poètes métaphysiciens de la Renaissance anglaise, John Donne, Crashaw, Marvell, Herbert, Vaughan
889 s, la plupart convertis au protestantisme ; c’est le style antithétique des huguenots contemporains de la Pléiade, si méch
890 le style antithétique des huguenots contemporains de la Pléiade, si méchamment enterrés par les jésuites dans leurs Histoi
891 style antithétique des huguenots contemporains de la Pléiade, si méchamment enterrés par les jésuites dans leurs Histoires
892 porains de la Pléiade, si méchamment enterrés par les jésuites dans leurs Histoires de la littérature française (pour ne ri
893 nt enterrés par les jésuites dans leurs Histoires de la littérature française (pour ne rien dire des lamentables dédains d
894 enterrés par les jésuites dans leurs Histoires de la littérature française (pour ne rien dire des lamentables dédains de M
895 nçaise (pour ne rien dire des lamentables dédains de M. Lanson parlant de Du Bartas, ce géant — mais nous y reviendrons) ;
896 dire des lamentables dédains de M. Lanson parlant de Du Bartas, ce géant — mais nous y reviendrons) ; ce sont les sonnets
897 as, ce géant — mais nous y reviendrons) ; ce sont les sonnets de Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute une
898 — mais nous y reviendrons) ; ce sont les sonnets de Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute une école de p
899 nt les sonnets de Goulard, admirable commentateur de Du Bartas, et toute une école de poètes calvinistes imbus des théorie
900 ble commentateur de Du Bartas, et toute une école de poètes calvinistes imbus des théories cosmologiques de Paracelse ; ce
901 ètes calvinistes imbus des théories cosmologiques de Paracelse ; ce sont encore en plein xviie siècle, les Sonnets spirit
902 aracelse ; ce sont encore en plein xviie siècle, les Sonnets spirituels d’un Gombaud. Et je cite au hasard d’une mémoire m
903 re en plein xviie siècle, les Sonnets spirituels d’ un Gombaud. Et je cite au hasard d’une mémoire mal informée. Et je ne
904 ets spirituels d’un Gombaud. Et je cite au hasard d’ une mémoire mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique de Polye
905 ard d’une mémoire mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme
906 d’une mémoire mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme dan
907 mal informée. Et je ne dis rien de la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme dans une situation
908 je ne dis rien de la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’homme dans une situation dramatique ; lui
909 que de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant l’ homme dans une situation dramatique ; lui révélant le néant de ses ido
910 omme dans une situation dramatique ; lui révélant le néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Pa
911 une situation dramatique ; lui révélant le néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui
912 amatique ; lui révélant le néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui est adressée ; en
913 e néant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’es
914 éant de ses idoles et la nouveauté inénarrable de l’ instant où la Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’espoi
915 doles et la nouveauté inénarrable de l’instant où la Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’espoir infini au s
916 Parole lui est adressée ; enfin, excitant en lui l’ espoir infini au sein du désespoir et la joie de la Promesse invisible
917 nt en lui l’espoir infini au sein du désespoir et la joie de la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est l
918 i l’espoir infini au sein du désespoir et la joie de la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est la plus p
919 ’espoir infini au sein du désespoir et la joie de la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’homme, est la plus prop
920 de la Promesse invisible, — cette vision donnée à l’ homme, est la plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie.
921 e invisible, — cette vision donnée à l’homme, est la plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie. 3° Enfin tou
922 nnée à l’homme, est la plus propre à créer en lui l’ organe d’une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas,
923 homme, est la plus propre à créer en lui l’organe d’ une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas, dans son
924 serait-elle pas, dans son essence, dialectique ? La métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance de la nouveauté paradoxale
925 ue ? La métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance de la nouveauté paradoxale des rapprochements qu’elle opère ? Ne jaillit
926 ? La métaphore ne tire-t-elle pas sa puissance de la nouveauté paradoxale des rapprochements qu’elle opère ? Ne jaillit-el
927 approchements qu’elle opère ? Ne jaillit-elle pas de la tension des contradictoires qu’elle saisit en une seule image, ind
928 rochements qu’elle opère ? Ne jaillit-elle pas de la tension des contradictoires qu’elle saisit en une seule image, indiqu
929 image beaucoup plus que ce qu’il y a dans chacun de ses termes, désignant au-delà d’elle-même une réalité d’un autre ordr
930 y a dans chacun de ses termes, désignant au-delà d’ elle-même une réalité d’un autre ordre et que les mots n’atteignent ja
931 termes, désignant au-delà d’elle-même une réalité d’ un autre ordre et que les mots n’atteignent jamais directement ?… Nous
932 à d’elle-même une réalité d’un autre ordre et que les mots n’atteignent jamais directement ?… Nous développerons un jour ce
933 ue je me borne ici à suggérer. Voici en attendant la traduction d’un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des « 
934 ici à suggérer. Voici en attendant la traduction d’ un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des « poètes métaphy
935 érer. Voici en attendant la traduction d’un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des « poètes métaphysiciens » d
936 traduction d’un hymne de John Donne (1573-1661), le plus grand des « poètes métaphysiciens » de l’école anglaise. Une pre
937 661), le plus grand des « poètes métaphysiciens » de l’école anglaise. Une première traduction de cet hymne, dont nous nou
938 ), le plus grand des « poètes métaphysiciens » de l’ école anglaise. Une première traduction de cet hymne, dont nous nous s
939 ns » de l’école anglaise. Une première traduction de cet hymne, dont nous nous sommes inspirés, a paru dans la Nouvelle Re
940 ymne, dont nous nous sommes inspirés, a paru dans la Nouvelle Revue française du 1er avril 1923 (trad. Jean de Menasce).  
941 er avril 1923 (trad. Jean de Menasce).   N. B. —  Le poème contient deux jeux de mots intraduisibles : « When thou hast do
942 Menasce).   N. B. — Le poème contient deux jeux de mots intraduisibles : « When thou hast done, thou hast not done » (ve
943 n’auras pas encore Donne. » Et au troisième vers de la dernière strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de l’époque
944 e la dernière strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonnera
945 ère strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-tu ce pé
946 strophe, Sonne peut signifier, dans la langue de l’ époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-tu ce péché
947 langue de l’époque, Soleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-tu ce péché où j’ai pris naissance, Ce péché mien,
948 i commis ? Pardonneras-tu ces péchés dont je suis le cours Et suis encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu aur
949 u ces péchés dont je suis le cours Et suis encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu auras fini, tu n’auras rien
950 uis le cours Et suis encore le cours, bien que je les déplore ? Quand tu auras fini, tu n’auras rien fini Car il y a plus.
951 par lequel j’entraînai D’autres pécheurs, faisant de mon péché leur porte ? Pardonneras-tu ce péché que j’ai fui Un an ou
952 auras rien fini, Car il y a plus. J’ai un péché de peur : mourrai-je sur la rive Lorsque mon dernier fil aura été filé ?
953 a plus. J’ai un péché de peur : mourrai-je sur la rive Lorsque mon dernier fil aura été filé ? Oh ! Jure par toi-même q
954 ai plus peur. John Donne f. Rougemont Denis de , « Poésie dialectique », Hic et Nunc, Paris, juillet 1933, p. 116-117
6 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Grammaire de la personne (janvier 1934)
955 Grammaire de la personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que les libéraux — e
956 Grammaire de la personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que les libéraux — en p
957 Grammaire de la personne (janvier 1934)g h L’ individu, tel que les libéraux — en politique — et les idéalistes — en
958 personne (janvier 1934)g h L’individu, tel que les libéraux — en politique — et les idéalistes — en philosophie — nous l
959 ndividu, tel que les libéraux — en politique — et les idéalistes — en philosophie — nous l’ont légué, c’est l’homme qui n’a
960 tique — et les idéalistes — en philosophie — nous l’ ont légué, c’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le proch
961 listes — en philosophie — nous l’ont légué, c’est l’ homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou
962 hie — nous l’ont légué, c’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le di
963 ’est l’homme qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’hom
964 qui n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’homme pour lequ
965 i n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’homme pour lequel le prochain est devenu tout
966 rsonne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’est l’ homme pour lequel le prochain est devenu tout simplement « le voisin i
967 omme le dit Keyserling, c’est l’homme pour lequel le prochain est devenu tout simplement « le voisin inévitable », celui q
968 r lequel le prochain est devenu tout simplement «  le voisin inévitable », celui que définit, d’ailleurs, le Droit romain.
969 isin inévitable », celui que définit, d’ailleurs, le Droit romain. Nous voudrions montrer ici d’une part l’identité de la
970 oit romain. Nous voudrions montrer ici d’une part l’ identité de la personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et
971 Nous voudrions montrer ici d’une part l’identité de la personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et du prochai
972 us voudrions montrer ici d’une part l’identité de la personne, telle qu’on peut l’opposer à cet individu, et du prochain,
973 part l’identité de la personne, telle qu’on peut l’ opposer à cet individu, et du prochain, tel que le définit l’Évangile 
974 l’opposer à cet individu, et du prochain, tel que le définit l’Évangile ; d’autre part, certaines conséquences politiques
975 cet individu, et du prochain, tel que le définit l’ Évangile ; d’autre part, certaines conséquences politiques de l’erreur
976 ; d’autre part, certaines conséquences politiques de l’erreur individualiste, et surtout, de ses plus récents succédanés.
977 ’autre part, certaines conséquences politiques de l’ erreur individualiste, et surtout, de ses plus récents succédanés.   L
978 olitiques de l’erreur individualiste, et surtout, de ses plus récents succédanés.   Le lieu de toute décision qui crée, c’
979 te, et surtout, de ses plus récents succédanés.   Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’agitation
980 urtout, de ses plus récents succédanés.   Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’agitation du mond
981 anés.   Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’agitation du monde n’est rien de plus qu’une certai
982 toute décision qui crée, c’est la personne. Toute l’ agitation du monde n’est rien de plus qu’une certaine question qui m’e
983 récise en moi qu’à l’instant où elle me contraint d’ agir. Peut-être qu’il est inutile de rien savoir du monde et de son tr
984 me contraint d’agir. Peut-être qu’il est inutile de rien savoir du monde et de son train, des sciences, des faits et gest
985 être qu’il est inutile de rien savoir du monde et de son train, des sciences, des faits et gestes, des batailles, des acci
986 , un ordre ou une tentation. Quand cesserons-nous d’ agiter des problèmes qui n’ont jamais été notre problème ? Car un prob
987 roblème n’est jamais réel que pour celui qui peut l’ incarner dans sa vie, le résoudre au concret, ou bien périr par lui. I
988 l que pour celui qui peut l’incarner dans sa vie, le résoudre au concret, ou bien périr par lui. Il n’y a pas au monde un
989 lui. Il n’y a pas au monde un seul problème dont la réalité dernière, dont l’existence déborde les limites de l’incarnati
990 e un seul problème dont la réalité dernière, dont l’ existence déborde les limites de l’incarnation personnelle. On songe i
991 ont la réalité dernière, dont l’existence déborde les limites de l’incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la
992 té dernière, dont l’existence déborde les limites de l’incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la question s
993 dernière, dont l’existence déborde les limites de l’ incarnation personnelle. On songe ici tout de suite à la question soci
994 rnation personnelle. On songe ici tout de suite à la question sociale. On se souvient peut-être aussi des libéraux spiritu
995 s libéraux spiritualistes qui aimaient à dire : «  La solution des grands problèmes sociaux est une question de morale indi
996 ion des grands problèmes sociaux est une question de morale individuelle. » L’originalité d’une morale individuelle apte à
997 ociaux est une question de morale individuelle. » L’ originalité d’une morale individuelle apte à résoudre les conflits soc
998 question de morale individuelle. » L’originalité d’ une morale individuelle apte à résoudre les conflits sociaux se réduir
999 inalité d’une morale individuelle apte à résoudre les conflits sociaux se réduirait probablement aux vertus de surdité, de
1000 lits sociaux se réduirait probablement aux vertus de surdité, de cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être au
1001 se réduirait probablement aux vertus de surdité, de cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être aussi laïque o
1002 probablement aux vertus de surdité, de cécité et de mutisme. Par ailleurs, elle pourrait être aussi laïque ou religieuse
1003 e aussi laïque ou religieuse qu’on voudrait. Mais l’ individu a vécu, nous dit-on… Il faut craindre la mort des mythes : el
1004 l’individu a vécu, nous dit-on… Il faut craindre la mort des mythes : elle n’est jamais qu’une métamorphose. L’individu n
1005 s mythes : elle n’est jamais qu’une métamorphose. L’ individu n’est mort que pour renaître dans le collectif. La mystique d
1006 ose. L’individu n’est mort que pour renaître dans le collectif. La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié
1007 u n’est mort que pour renaître dans le collectif. La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n
1008 que pour renaître dans le collectif. La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’ori
1009 e pour renaître dans le collectif. La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’origin
1010 . La mystique de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renverseme
1011 que de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renversement de l’in
1012 de la masse ou du groupe qui domine la moitié de l’ Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce renversement de l’indiv
1013 groupe qui domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’ origine plus certaine que ce renversement de l’individualisme. Ramener
1014 a pas d’origine plus certaine que ce renversement de l’individualisme. Ramener la question sociale aux limites de la perso
1015 as d’origine plus certaine que ce renversement de l’ individualisme. Ramener la question sociale aux limites de la personne
1016 que ce renversement de l’individualisme. Ramener la question sociale aux limites de la personne, c’est constater que la q
1017 dualisme. Ramener la question sociale aux limites de la personne, c’est constater que la question sociale, en tant qu’elle
1018 lisme. Ramener la question sociale aux limites de la personne, c’est constater que la question sociale, en tant qu’elle es
1019 e aux limites de la personne, c’est constater que la question sociale, en tant qu’elle est question exigeant une réponse n
1020 eant une réponse ne se pose pas ailleurs que dans le je aux prises avec le tu. Ses données me sont extérieures, certes. Ma
1021 pose pas ailleurs que dans le je aux prises avec le tu. Ses données me sont extérieures, certes. Mais je n’ai pas à les c
1022 s me sont extérieures, certes. Mais je n’ai pas à les connaître autrement que par la question concrète qu’elles m’adressent
1023 ais je n’ai pas à les connaître autrement que par la question concrète qu’elles m’adressent ; et cette question ne peut êt
1024 e si c’est un autre homme, en face de moi, qui me la pose. Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma main, à porté
1025 pose. Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma main, à portée de mes yeux, à portée d’imagination, peu importe, p
1026 proche ou lointain, à portée de ma main, à portée de mes yeux, à portée d’imagination, peu importe, pourvu que cette prise
1027 portée de ma main, à portée de mes yeux, à portée d’ imagination, peu importe, pourvu que cette prise, cette vue, cette ima
1028 t pour moi une « deuxième personne », un tu sujet d’ une parole qui m’advient6. On voudrait nous faire croire aujourd’hui q
1029 t6. On voudrait nous faire croire aujourd’hui que le conflit fécond, la communion du tu et du je se résout pratiquement da
1030 s faire croire aujourd’hui que le conflit fécond, la communion du tu et du je se résout pratiquement dans un nous, qu’on o
1031 ation magistrale porte un nom en politique. C’est le fascisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la mas
1032 ale porte un nom en politique. C’est le fascisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, t
1033 m en politique. C’est le fascisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à
1034 que. C’est le fascisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’individu
1035 scisme. Le nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’ oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique. Le vœ
1036 nous, c’est le groupe, le faisceau. On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique. Le vœu humain pa
1037 On l’oppose à la masse anonyme, tout autant qu’à l’ individu atomique. Le vœu humain paraît comblé… Mais ce nous est-il au
1038 se anonyme, tout autant qu’à l’individu atomique. Le vœu humain paraît comblé… Mais ce nous est-il autre chose qu’une moye
1039 s ce nous est-il autre chose qu’une moyenne entre le je des libéraux et le ils des collectivistes ? N’est-il pas, lui auss
1040 chose qu’une moyenne entre le je des libéraux et le ils des collectivistes ? N’est-il pas, lui aussi, inactuel et abstrai
1041 l et abstrait, et par là même, ne laisse-t-il pas le champ libre à la tyrannie, c’est-à-dire à la mécanique étatiste et di
1042 par là même, ne laisse-t-il pas le champ libre à la tyrannie, c’est-à-dire à la mécanique étatiste et dictatoriale qui ti
1043 pas le champ libre à la tyrannie, c’est-à-dire à la mécanique étatiste et dictatoriale qui tient lieu d’ordre dès que l’h
1044 mécanique étatiste et dictatoriale qui tient lieu d’ ordre dès que l’homme renonce à assumer personnellement son risque et
1045 te et dictatoriale qui tient lieu d’ordre dès que l’ homme renonce à assumer personnellement son risque et celui du « proch
1046 onnellement son risque et celui du « prochain » ? L’ erreur fasciste est peut-être plus grave que les erreurs qu’elle comba
1047  ? L’erreur fasciste est peut-être plus grave que les erreurs qu’elle combat, parce qu’elle figure l’image du rapport vérit
1048 les erreurs qu’elle combat, parce qu’elle figure l’ image du rapport véritable entre les hommes, mais qu’elle la figure da
1049 qu’elle figure l’image du rapport véritable entre les hommes, mais qu’elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même de
1050 rapport véritable entre les hommes, mais qu’elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit méprise
1051 ble entre les hommes, mais qu’elle la figure dans l’ abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport v
1052 mes, mais qu’elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre le
1053 elle la figure dans l’abstrait, dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre les hommes, c’e
1054 , dans le plan même de ce qu’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre les hommes, c’est la communauté des personnes
1055 u’elle croit mépriser. Le rapport véritable entre les hommes, c’est la communauté des personnes responsables. Mais la commu
1056 ser. Le rapport véritable entre les hommes, c’est la communauté des personnes responsables. Mais la communauté n’est rien
1057 st la communauté des personnes responsables. Mais la communauté n’est rien de plus que les personnes : elle n’est que l’ex
1058 sables. Mais la communauté n’est rien de plus que les personnes : elle n’est que l’expression de leurs rapports spécifiques
1059 t rien de plus que les personnes : elle n’est que l’ expression de leurs rapports spécifiques. Elle a son centre en chacune
1060 s que les personnes : elle n’est que l’expression de leurs rapports spécifiques. Elle a son centre en chacune des personne
1061 s. Elle a son centre en chacune des personnes qui la composent, et n’est pas définie par autre chose que par ce centre. El
1062 finie par autre chose que par ce centre. Elle est le rayonnement dans la durée de l’acte instantané qui unit un je et un t
1063 e que par ce centre. Elle est le rayonnement dans la durée de l’acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de res
1064 ce centre. Elle est le rayonnement dans la durée de l’acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de responsabili
1065 centre. Elle est le rayonnement dans la durée de l’ acte instantané qui unit un je et un tu par un lien de responsabilité7
1066 te instantané qui unit un je et un tu par un lien de responsabilité7. En son principe, l’erreur fasciste consiste à consid
1067 par un lien de responsabilité7. En son principe, l’ erreur fasciste consiste à considérer cette communion non plus comme u
1068 comme un état. C’est faire simplement abstraction de la responsabilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, c
1069 me un état. C’est faire simplement abstraction de la responsabilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, cons
1070 e la responsabilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, considérés d’un point de vue qui n’est plus ni celui
1071 bilité réciproque. Il en résulte que le je et que le tu, considérés d’un point de vue qui n’est plus ni celui du je ni cel
1072 Il en résulte que le je et que le tu, considérés d’ un point de vue qui n’est plus ni celui du je ni celui du tu, c’est-à-
1073 trouvent du même coup objectivés, et prisonniers de ce rapport, le nous. Le groupe ainsi formé est défini par sa circonfé
1074 me coup objectivés, et prisonniers de ce rapport, le nous. Le groupe ainsi formé est défini par sa circonférence. Et comme
1075 bjectivés, et prisonniers de ce rapport, le nous. Le groupe ainsi formé est défini par sa circonférence. Et comme le veut
1076 i formé est défini par sa circonférence. Et comme le veut la géométrie euclidienne, il est plus grand que chacun des éléme
1077 est défini par sa circonférence. Et comme le veut la géométrie euclidienne, il est plus grand que chacun des éléments qui
1078 ne, il est plus grand que chacun des éléments qui le composent. Il s’arroge des droits sur eux, bien qu’à la vérité il ne
1079 posent. Il s’arroge des droits sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes
1080 ts sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe n
1081 sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe ne s
1082 bien qu’à la vérité il ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe ne sont plus
1083 ne résulte que de la somme de leurs altérations. Les hommes qui constituent ce groupe ne sont plus des hommes véritablemen
1084 mes véritablement humains, puisque l’un des pôles de leur être n’est plus visible ni concret, échappe aux prises de leurs
1085 n’est plus visible ni concret, échappe aux prises de leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire
1086 t, échappe aux prises de leurs mains. Pour chacun d’ eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis
1087 ppe aux prises de leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui po
1088 e leurs mains. Pour chacun d’eux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui pose une question
1089 ux, le tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’ être le vis-à-vis qui pose une question directe, — le prochain. Il a c
1090 tu es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui pose une question directe, — le prochain. Il a cessé d’
1091 tre le vis-à-vis qui pose une question directe, —  le prochain. Il a cessé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’es
1092 e une question directe, — le prochain. Il a cessé d’ être un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’es
1093 te, — le prochain. Il a cessé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage
1094 — le prochain. Il a cessé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et
1095 n. Il a cessé d’être un des pôles de la personne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et qui vient se
1096 vient se confondre avec un je désormais incertain de ses limites agrandies. Perte de tension, en chaque point du cercle. I
1097 sormais incertain de ses limites agrandies. Perte de tension, en chaque point du cercle. Il faudra bien la compenser par u
1098 ension, en chaque point du cercle. Il faudra bien la compenser par une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est l’his
1099 faudra bien la compenser par une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est l’histoire de toute association humaine :
1100 udra bien la compenser par une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est l’histoire de toute association humaine : on
1101 une rigidité accrue de la circonférence. Et c’est l’ histoire de toute association humaine : on s’unit par la force d’un pr
1102 é accrue de la circonférence. Et c’est l’histoire de toute association humaine : on s’unit par la force d’un principe tran
1103 oire de toute association humaine : on s’unit par la force d’un principe transcendant, — et tant qu’il règne on peut mépri
1104 oute association humaine : on s’unit par la force d’ un principe transcendant, — et tant qu’il règne on peut mépriser la po
1105 nscendant, — et tant qu’il règne on peut mépriser la police ; puis vient un temps où l’on se lasse d’obéir à la force viva
1106 peut mépriser la police ; puis vient un temps où l’ on se lasse d’obéir à la force vivante, — et l’on institue la police p
1107 la police ; puis vient un temps où l’on se lasse d’ obéir à la force vivante, — et l’on institue la police pour soutenir u
1108  ; puis vient un temps où l’on se lasse d’obéir à la force vivante, — et l’on institue la police pour soutenir un corps so
1109 où l’on se lasse d’obéir à la force vivante, — et l’ on institue la police pour soutenir un corps social qui s’abandonne ;
1110 se d’obéir à la force vivante, — et l’on institue la police pour soutenir un corps social qui s’abandonne ; enfin la polic
1111 soutenir un corps social qui s’abandonne ; enfin la police décrète qu’elle est elle-même la force véritable. Mais elle ne
1112 e ; enfin la police décrète qu’elle est elle-même la force véritable. Mais elle ne règne plus que sur des automates. ⁂ Les
1113 Mais elle ne règne plus que sur des automates. ⁂ Les partisans du nous, en vérité, ont fait erreur sur la personne. Si la
1114 partisans du nous, en vérité, ont fait erreur sur la personne. Si la personne est la mise en question d’un je par un tu, d
1115 s, en vérité, ont fait erreur sur la personne. Si la personne est la mise en question d’un je par un tu, donc une rencontr
1116 t fait erreur sur la personne. Si la personne est la mise en question d’un je par un tu, donc une rencontre, cette rencont
1117 personne. Si la personne est la mise en question d’ un je par un tu, donc une rencontre, cette rencontre n’a lieu que dans
1118 une rencontre, cette rencontre n’a lieu que dans le je et dans le tu. Deux hommes ne se rencontrent pas, spirituellement,
1119 , cette rencontre n’a lieu que dans le je et dans le tu. Deux hommes ne se rencontrent pas, spirituellement, à mi-distance
1120 contrent pas, spirituellement, à mi-distance l’un de l’autre — dans le nous 8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun t
1121 ituellement, à mi-distance l’un de l’autre — dans le nous 8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun tout le chemin qui
1122 8. Pour nous aimer, nous devons faire chacun tout le chemin qui nous sépare l’un de l’autre. Et c’est au seul moment où je
1123 faire chacun tout le chemin qui nous sépare l’un de l’autre. Et c’est au seul moment où je t’atteins en toi, où tu m’atte
1124 ous devenons deux personnes, et l’un pour l’autre le prochain. Ainsi le phénomène personnel demeure situé dans l’individu
1125 rsonnes, et l’un pour l’autre le prochain. Ainsi le phénomène personnel demeure situé dans l’individu, mais dans un indiv
1126 Ainsi le phénomène personnel demeure situé dans l’ individu, mais dans un individu transformé, orienté, animé par une pré
1127 imé par une présence extérieure. Face à face avec le prochain que j’aime, je ne suis plus un isolé9, mais je reste un soli
1128 cée » que viennent en fin de compte retentir tous les problèmes sociaux et spirituels. C’est en elle, et c’est en elle seul
1129 t un écho humain. C’est en elle enfin que s’opère l’ acte d’une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsme, et ce
1130 ho humain. C’est en elle enfin que s’opère l’acte d’ une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsme, et cela sign
1131 enfin que s’opère l’acte d’une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu
1132 e d’une communion réelle. La personne est un lieu d’ héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin de
1133 un lieu d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de
1134 d’héroïsme, et cela signifie qu’elle est le lieu, l’ origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de tout ris
1135 t cela signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de tout risque. La perso
1136 signifie qu’elle est le lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de tout risque. La personne est
1137 e lieu, l’origine et la fin de toute incarnation, de toute création, de tout risque. La personne est aussi, par conséquent
1138 t la fin de toute incarnation, de toute création, de tout risque. La personne est aussi, par conséquent, l’individu moral,
1139 e incarnation, de toute création, de tout risque. La personne est aussi, par conséquent, l’individu moral, l’individu soci
1140 ut risque. La personne est aussi, par conséquent, l’ individu moral, l’individu social par excellence. Mais dans son acte s
1141 onne est aussi, par conséquent, l’individu moral, l’ individu social par excellence. Mais dans son acte seulement, c’est-à-
1142 . Mais dans son acte seulement, c’est-à-dire dans l’ instant présent, non point dans la durée psychologique et descriptible
1143 est-à-dire dans l’instant présent, non point dans la durée psychologique et descriptible ; c’est pourquoi des généralités
1144 s telles que morale ou socialisme 10, entités que l’ on peut considérer en soi comme des systèmes, indépendamment du rappor
1145 me des systèmes, indépendamment du rapport actuel d’ un je et d’un tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucu
1146 èmes, indépendamment du rapport actuel d’un je et d’ un tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucune réalité
1147 actuel d’un je et d’un tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations p
1148 tuel d’un je et d’un tu, ne rendent pas compte de l’ être personnel, ni d’aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations peuv
1149 tu, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’ aucune réalité humaine. ⁂ Ces considérations peuvent paraître assez ar
1150 du concret par excellence. J’espère toutefois que le lecteur les aura transposées dans une actualité dont le moins qu’on p
1151 par excellence. J’espère toutefois que le lecteur les aura transposées dans une actualité dont le moins qu’on puisse dire e
1152 teur les aura transposées dans une actualité dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle nous assaille de toutes parts ave
1153 ses grands panneaux hauts en couleur promenés par les rues allemandes et italiennes, et jusque dans les pages illustrées de
1154 les rues allemandes et italiennes, et jusque dans les pages illustrées de nos quotidiens. Il me reste à marquer la dépendan
1155 t italiennes, et jusque dans les pages illustrées de nos quotidiens. Il me reste à marquer la dépendance théologique d’une
1156 lustrées de nos quotidiens. Il me reste à marquer la dépendance théologique d’une analyse qui peut paraître strictement hu
1157 . Il me reste à marquer la dépendance théologique d’ une analyse qui peut paraître strictement humaine. On peut parler en t
1158 n peut parler en termes de philosophie du rapport d’ un je à un tu. Mais on ne peut le comprendre et le vivre, dans son par
1159 ophie du rapport d’un je à un tu. Mais on ne peut le comprendre et le vivre, dans son paradoxe profond, que si l’on se réf
1160 d’un je à un tu. Mais on ne peut le comprendre et le vivre, dans son paradoxe profond, que si l’on se réfère au rapport pr
1161 re et le vivre, dans son paradoxe profond, que si l’ on se réfère au rapport primitif qui fonde la personne humaine : le ra
1162 e si l’on se réfère au rapport primitif qui fonde la personne humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit rom
1163 rapport primitif qui fonde la personne humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison
1164 imitif qui fonde la personne humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser
1165 tif qui fonde la personne humaine : le rapport de l’ homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser à
1166 e humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir de
1167 son Créateur. Le Droit romain a peut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir de me questionner, puisque ce pouvoir
1168 romain a peut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir de me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondeme
1169 ut-être raison de refuser à mon voisin le pouvoir de me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondement que l’or
1170 oir de me questionner, puisque ce pouvoir n’a pas d’ autre fondement que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le dro
1171 puisque ce pouvoir n’a pas d’autre fondement que l’ ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit de venir troubler m
1172 fondement que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définit
1173 t que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définitive, par
1174 rdre révélé par Jésus-Christ. Si le tu a le droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définitive, parce qu’il
1175 initive, parce qu’il est pour moi, à tel instant, le symbole réel de Celui qui nous a dit : « En vérité, toutes les fois q
1176 u’il est pour moi, à tel instant, le symbole réel de Celui qui nous a dit : « En vérité, toutes les fois que vous avez fai
1177 parmi mes frères que voici, c’est à moi que vous l’ avez fait. » Et si ce tu, non seulement possède le droit d’être reçu p
1178 l’avez fait. » Et si ce tu, non seulement possède le droit d’être reçu par moi, mais encore d’être reçu quoi qu’il me dema
1179 it. » Et si ce tu, non seulement possède le droit d’ être reçu par moi, mais encore d’être reçu quoi qu’il me demande, fût-
1180 possède le droit d’être reçu par moi, mais encore d’ être reçu quoi qu’il me demande, fût-ce ma mort, n’est-ce pas pour cet
1181 ort, n’est-ce pas pour cette seule raison, où bat le cœur du paradoxe le plus fou, que l’Évangile nous dit : « Aimez vos e
1182 ur cette seule raison, où bat le cœur du paradoxe le plus fou, que l’Évangile nous dit : « Aimez vos ennemis » ? 6. Je p
1183 ison, où bat le cœur du paradoxe le plus fou, que l’ Évangile nous dit : « Aimez vos ennemis » ? 6. Je préfère employer l
1184 « Aimez vos ennemis » ? 6. Je préfère employer le pronom tu, sujet de son action — plutôt que le toi, plus couramment e
1185  » ? 6. Je préfère employer le pronom tu, sujet de son action — plutôt que le toi, plus couramment employé par certains
1186 er le pronom tu, sujet de son action — plutôt que le toi, plus couramment employé par certains philosophes français. (Cf.
1187 français. (Cf. G. Marcel, Journal métaphysique). Le toi est mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chr
1188 i est mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’ Église : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fond
1189 bjet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritable
1190 autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’ acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église univ
1191 me. 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église universelle
1192 7. Ainsi l’Église : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église universelle. L
1193 e : le chrétien, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Église universelle. L’Église est univer
1194 la communion avec le Christ, fonde véritablement l’ Église universelle. L’Église est universelle parce qu’elle s’enracine
1195 Christ, fonde véritablement l’Église universelle. L’ Église est universelle parce qu’elle s’enracine dans l’acte qui confèr
1196 ise est universelle parce qu’elle s’enracine dans l’ acte qui confère à tout homme son être véritable, devant Dieu. 8. Le
1197 à tout homme son être véritable, devant Dieu. 8. Le groupe fasciste n’est que le lieu des points équidistants de tous les
1198 le, devant Dieu. 8. Le groupe fasciste n’est que le lieu des points équidistants de tous les individus qui composent le g
1199 asciste n’est que le lieu des points équidistants de tous les individus qui composent le groupe. Un lieu parfaitement abst
1200 n’est que le lieu des points équidistants de tous les individus qui composent le groupe. Un lieu parfaitement abstrait. 9.
1201 équidistants de tous les individus qui composent le groupe. Un lieu parfaitement abstrait. 9. Aux individualistes ration
1202 listes rationalistes, on peut faire remarquer que le nom d’idiot désigne étymologiquement le « particulier » qui s’enferme
1203 rationalistes, on peut faire remarquer que le nom d’ idiot désigne étymologiquement le « particulier » qui s’enferme dans s
1204 rquer que le nom d’idiot désigne étymologiquement le « particulier » qui s’enferme dans sa particularité, — qui refuse don
1205 ’enferme dans sa particularité, — qui refuse donc d’ être le prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudr
1206 e dans sa particularité, — qui refuse donc d’être le prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudra. g.
1207 rticularité, — qui refuse donc d’être le prochain de son frère. 10. ou tout autre « isme » qu’on voudra. g. Rougemont D
1208 autre « isme » qu’on voudra. g. Rougemont Denis de , « Grammaire de la personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 1
1209 u’on voudra. g. Rougemont Denis de, « Grammaire de la personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 18-23. h. Une no
1210 n voudra. g. Rougemont Denis de, « Grammaire de la personne », Hic et Nunc, Paris, janvier 1934, p. 18-23. h. Une note
1211 r 1934, p. 18-23. h. Une note ajoute : « Extrait d’ un volume à paraître, intitulé Penser avec les mains . »
7 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Précisions sur la mort du Grand Pan (avril 1934)
1212 Précisions sur la mort du Grand Pan (avril 1934)i C’est en notre vie seule que la N
1213 an (avril 1934)i C’est en notre vie seule que la Nature vit. Coleridge. Car nous sommes là pour deviner les choses
1214 it. Coleridge. Car nous sommes là pour deviner les choses dans leurs natures particulières : alors elles nous en sont re
1215 ont reconnaissantes. C. F. Ramuz (Adam et Ève). La plénitude du monde n’est pas dans la contemplation d’un esprit immobi
1216 am et Ève). La plénitude du monde n’est pas dans la contemplation d’un esprit immobile. La plénitude du monde est un évén
1217 lénitude du monde n’est pas dans la contemplation d’ un esprit immobile. La plénitude du monde est un événement. Elle a son
1218 t pas dans la contemplation d’un esprit immobile. La plénitude du monde est un événement. Elle a son lieu dans la question
1219 e du monde est un événement. Elle a son lieu dans la question que nous adressent les créatures, lorsque nous distinguons l
1220 le a son lieu dans la question que nous adressent les créatures, lorsque nous distinguons leur véritable angoisse, et qu’el
1221 ngoisse, et qu’elle nous dresse pour une réponse. La plénitude est un combat d’amour. Mais aimer ? C’est d’abord répondre,
1222 esse pour une réponse. La plénitude est un combat d’ amour. Mais aimer ? C’est d’abord répondre, — c’est en même temps et c
1223 t en même temps et c’est surtout répondre au-delà de la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguet
1224 n même temps et c’est surtout répondre au-delà de la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets d
1225 c’est surtout répondre au-delà de la question. ⁂ L’ homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets des tentations e
1226 ondre au-delà de la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets des tentations et des menaces qui
1227 de la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’univers, aux aguets des tentations et des menaces qui surgissent dè
1228 la question. ⁂ L’homme jeté dans la diversité de l’ univers, aux aguets des tentations et des menaces qui surgissent dès q
1229 menaces qui surgissent dès qu’il dit je, n’a pas d’ autre mouvement que la peur ou l’amour. Non qu’il ait à choisir : déjà
1230 t dès qu’il dit je, n’a pas d’autre mouvement que la peur ou l’amour. Non qu’il ait à choisir : déjà il fuit, déjà il s’of
1231 dit je, n’a pas d’autre mouvement que la peur ou l’ amour. Non qu’il ait à choisir : déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est
1232 à choisir : déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est le je qui est choix. L’acte qui me distingue du monde n’est pas autre qu
1233 fuit, déjà il s’offre. C’est le je qui est choix. L’ acte qui me distingue du monde n’est pas autre que cet élan de refus o
1234 e distingue du monde n’est pas autre que cet élan de refus ou de tendresse. En vérité, point de séparation réelle, jamais
1235 du monde n’est pas autre que cet élan de refus ou de tendresse. En vérité, point de séparation réelle, jamais de vide entr
1236 t élan de refus ou de tendresse. En vérité, point de séparation réelle, jamais de vide entre moi et le monde, non, rien qu
1237 se. En vérité, point de séparation réelle, jamais de vide entre moi et le monde, non, rien que la tension d’un corps à cor
1238 de séparation réelle, jamais de vide entre moi et le monde, non, rien que la tension d’un corps à corps amoureux ou meurtr
1239 mais de vide entre moi et le monde, non, rien que la tension d’un corps à corps amoureux ou meurtrier. Je n’existe que par
1240 e entre moi et le monde, non, rien que la tension d’ un corps à corps amoureux ou meurtrier. Je n’existe que par cette tens
1241 ifférence et je n’échappe point au règne naturel. L’ indifférence d’un « esprit », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et
1242 n’échappe point au règne naturel. L’indifférence d’ un « esprit », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et qui le considèr
1243 ndifférence d’un « esprit », qui s’imagine dégagé d’ un tel choix, et qui le considère comme une alternative extérieure à s
1244 it », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et qui le considère comme une alternative extérieure à son être, un vis-à-vis d
1245 t se détourner, cette indifférence n’est rien que le rêve d’un atome abandonné qui se croit je. Ce rêve peut remplir nos j
1246 ourner, cette indifférence n’est rien que le rêve d’ un atome abandonné qui se croit je. Ce rêve peut remplir nos journées 
1247 st pas notre vie. Il n’est qu’un abandon aux lois de la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme
1248 pas notre vie. Il n’est qu’un abandon aux lois de la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme en
1249 don aux lois de la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’ Antiquité : la panique de l’homme environné par les voix innombrables
1250 e la poussière. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme environné par les voix innombrables de l’univers,
1251 ère. ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son reco
1252 . ⁂ Ceci peut définir l’Antiquité : la panique de l’ homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son recours
1253 l’Antiquité : la panique de l’homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son recours à la raison pour leur
1254 ue de l’homme environné par les voix innombrables de l’univers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. O
1255 de l’homme environné par les voix innombrables de l’ univers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. Ordr
1256 voix innombrables de l’univers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. Ordre géométrique, loi des chose
1257 ers, et son recours à la raison pour leur imposer le silence. Ordre géométrique, loi des choses muettes, mesure des appare
1258 oses muettes, mesure des apparences permanentes : le cours des astres et les arêtes du cristal. Ou, du moins, si l’archite
1259 s apparences permanentes : le cours des astres et les arêtes du cristal. Ou, du moins, si l’architecture des pierres et des
1260 astres et les arêtes du cristal. Ou, du moins, si l’ architecture des pierres et des constellations à son tour, fait entend
1261 langage qui n’est pas celui des humains, c’est à la raison seule qu’il se révèle, et ce n’est plus la peur du sang qui lu
1262 la raison seule qu’il se révèle, et ce n’est plus la peur du sang qui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée d’org
1263 e n’est plus la peur du sang qui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’esprit qui connaît son pou
1264 ui lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée d’ orgueil, de l’esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la gr
1265 nd, mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du d
1266 mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’ esprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du dang
1267 sprit qui connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du danger, sait qu’il s’y offre armé, et connaît ses retrait
1268 ellectuelle ou sophismes logiques, ce sont autant de formes d’une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissée
1269 e ou sophismes logiques, ce sont autant de formes d’ une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissées pour opp
1270 s logiques, ce sont autant de formes d’une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissées pour opposer à la ter
1271 de formes d’une espèce de fuite en avant, autant de tentatives angoissées pour opposer à la terreur de Pan les ordonnance
1272 t, autant de tentatives angoissées pour opposer à la terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet es
1273 e tentatives angoissées pour opposer à la terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est
1274 tives angoissées pour opposer à la terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le t
1275 à la terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le
1276 a terreur de Pan les ordonnances dictatoriales de l’ esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le sai
1277 tatoriales de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre
1278 es de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle p
1279 de l’esprit. Mais cet esprit n’est pas le tout de l’ homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut
1280 . Mais cet esprit n’est pas le tout de l’homme, —  l’ homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer les b
1281 et esprit n’est pas le tout de l’homme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, co
1282 mme, — l’homme le sait. Et sa dictature n’est pas l’ ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler les dése
1283 Et sa dictature n’est pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler les déserts ; sur le principe ani
1284 est pas l’ordre. Elle peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler les déserts ; sur le principe animateur des choses,
1285 peut tuer les bêtes, couper les arbres et peupler les déserts ; sur le principe animateur des choses, elle est sans prise.
1286 s, couper les arbres et peupler les déserts ; sur le principe animateur des choses, elle est sans prise. Elle ne règne vra
1287 ropres créatures. Alors il faut refaire un monde. L’ arbre devient colonne et ne pose plus de question. Enfermé maintenant
1288 un monde. L’arbre devient colonne et ne pose plus de question. Enfermé maintenant dans ses architectures, l’homme se retro
1289 stion. Enfermé maintenant dans ses architectures, l’ homme se retrouve seul aux prises avec lui-même. Autarchie rationnelle
1290 tarchie rationnelle. Il a mauvaise conscience. «  De la raison considérée comme un assassinat », écrit un jour un philosop
1291 chie rationnelle. Il a mauvaise conscience. « De la raison considérée comme un assassinat », écrit un jour un philosophe.
1292 our un philosophe. Mais c’est encore une illusion d’ orgueil. Le grand Pan n’est pas mort pour si peu, et sa domination ter
1293 osophe. Mais c’est encore une illusion d’orgueil. Le grand Pan n’est pas mort pour si peu, et sa domination terrifie les p
1294 t pas mort pour si peu, et sa domination terrifie les provinces autour de la cité. ⁂ Comment répondre sans quelque injustic
1295 et sa domination terrifie les provinces autour de la cité. ⁂ Comment répondre sans quelque injustice à une question dont o
1296 e injustice à une question dont on ne peut saisir le sens exact ? Ainsi se défend la Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer l
1297 on ne peut saisir le sens exact ? Ainsi se défend la Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer logique est sans défaut. Le sens
1298  ? Ainsi se défend la Logique. Elle n’a pas tort. L’ enfer logique est sans défaut. Le sens exact d’une question n’est donn
1299 le n’a pas tort. L’enfer logique est sans défaut. Le sens exact d’une question n’est donné que par la réponse. Mais l’homm
1300 t. L’enfer logique est sans défaut. Le sens exact d’ une question n’est donné que par la réponse. Mais l’homme antique n’a
1301 Le sens exact d’une question n’est donné que par la réponse. Mais l’homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Na
1302 une question n’est donné que par la réponse. Mais l’ homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Nature : il est lui
1303 r la réponse. Mais l’homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Nature : il est lui-même une question que Dieu ne
1304 l’homme antique n’a pas en lui de quoi répondre à la Nature : il est lui-même une question que Dieu ne semble pas entendre
1305 ême une question que Dieu ne semble pas entendre. L’ homme antique, c’est Adam dessaisi de sa royauté ; et l’univers antiqu
1306 as entendre. L’homme antique, c’est Adam dessaisi de sa royauté ; et l’univers antique, c’est son royaume abandonné à l’an
1307 e antique, c’est Adam dessaisi de sa royauté ; et l’ univers antique, c’est son royaume abandonné à l’anarchie. Comment Ada
1308 l’univers antique, c’est son royaume abandonné à l’ anarchie. Comment Adam ne s’effraierait-il pas d’une plainte qui s’adr
1309 l’anarchie. Comment Adam ne s’effraierait-il pas d’ une plainte qui s’adresse, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu
1310 se, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu ? La Nature se révolte en désordre. Elle veut la mort de l’homme parce qu’
1311 rdu ? La Nature se révolte en désordre. Elle veut la mort de l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se d
1312 Nature se révolte en désordre. Elle veut la mort de l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se défend br
1313 ture se révolte en désordre. Elle veut la mort de l’ homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se défend bruta
1314 veut la mort de l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme se défend brutalement, et plus il se défend, plu
1315 l’homme parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’ homme se défend brutalement, et plus il se défend, plus il impose à la
1316 utalement, et plus il se défend, plus il impose à la Nature sa tyrannie, moins il comprend le sens de sa haine anxieuse. P
1317 impose à la Nature sa tyrannie, moins il comprend le sens de sa haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant de ces vo
1318 la Nature sa tyrannie, moins il comprend le sens de sa haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant de ces voix, sans
1319 haine anxieuse. Peut-être, s’il allait au-devant de ces voix, sans armes, les mains nues, au risque de sa vie, peut-être
1320 e, s’il allait au-devant de ces voix, sans armes, les mains nues, au risque de sa vie, peut-être alors le secret du grand P
1321 mains nues, au risque de sa vie, peut-être alors le secret du grand Pan s’ouvrirait-il à son amour ? Mais serait-ce amour
1322 ocle n’a rien sauvé. Je garde ma raison. Et, pour le reste, sacrifions aux dieux. ⁂ Un panthéisme angoissé, ressort d’une
1323 ions aux dieux. ⁂ Un panthéisme angoissé, ressort d’ une révolte rationnelle contre la Nature, — cette dialectique fondamen
1324 ngoissé, ressort d’une révolte rationnelle contre la Nature, — cette dialectique fondamentale de l’univers antique, ne pou
1325 ontre la Nature, — cette dialectique fondamentale de l’univers antique, ne pouvait se résoudre sur le plan humain et rien
1326 re la Nature, — cette dialectique fondamentale de l’ univers antique, ne pouvait se résoudre sur le plan humain et rien qu’
1327 an humain et rien qu’humain. Elle devait conduire l’ humanité à des impasses mortelles, celles-là mêmes où se désespère le
1328 passes mortelles, celles-là mêmes où se désespère le xxe siècle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ordre d’une Histo
1329 es où se désespère le xxe siècle. Mais avant que d’ y venir, et suivant l’ordre d’une Histoire dont la loi peut paraître s
1330 xxe siècle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ ordre d’une Histoire dont la loi peut paraître souverainement illogiqu
1331 cle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ordre d’ une Histoire dont la loi peut paraître souverainement illogique, nous
1332 d’y venir, et suivant l’ordre d’une Histoire dont la loi peut paraître souverainement illogique, nous voici contraints de
1333 e souverainement illogique, nous voici contraints de nous arrêter : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpét
1334 llogique, nous voici contraints de nous arrêter : l’ an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du
1335 , nous voici contraints de nous arrêter : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du monde, n
1336 ontraints de nous arrêter : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du monde, nous est donnée
1337 er : l’an 33 de notre ère, la réponse éternelle à la perpétuelle question du monde, nous est donnée. C’est d’abord une rép
1338 ous est donnée. C’est d’abord une réponse faite à l’ homme. Mais c’est aussi, à travers l’homme désormais restauré dans sa
1339 onse faite à l’homme. Mais c’est aussi, à travers l’ homme désormais restauré dans sa condition éternelle, une réponse à to
1340 dans sa condition éternelle, une réponse à toute la création, désormais replacée dans l’ordre originel. À cet instant, pa
1341 onse à toute la création, désormais replacée dans l’ ordre originel. À cet instant, parce qu’il possède cette réponse, l’ho
1342 À cet instant, parce qu’il possède cette réponse, l’ homme comprend le sens de la question. Et dans l’élan désordonné des ê
1343 rce qu’il possède cette réponse, l’homme comprend le sens de la question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des chose
1344 l possède cette réponse, l’homme comprend le sens de la question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des choses, il dé
1345 ossède cette réponse, l’homme comprend le sens de la question. Et dans l’élan désordonné des êtres et des choses, il décou
1346 l’homme comprend le sens de la question. Et dans l’ élan désordonné des êtres et des choses, il découvre une « attente ard
1347 ente ». Il sait qu’elle s’adresse en lui à ce qui de lui ressuscite, ayant reçu et accepté la mort. Il peut aimer : ce n’e
1348 à ce qui de lui ressuscite, ayant reçu et accepté la mort. Il peut aimer : ce n’est plus un défi, c’est une soumission à l
1349 r : ce n’est plus un défi, c’est une soumission à l’ Éternel. « Christ est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de
1350 umission à l’Éternel. « Christ est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11.
1351 . « Christ est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit
1352 est ressuscité ! » Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vi
1353 » Le Nouvel Adam vit. Le message de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vit que dans la pro
1354 essage de Pâques, c’est la mort du Grand Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vit que dans la promesse. Cette Promesse est
1355 Pan11. ⁂ Le Nouvel Adam vit : il ne vit que dans la promesse. Cette Promesse est certaine, mais son accomplissement est h
1356 omplissement est hors du temps, bien plus, il est la fin du temps. Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans l’hist
1357 du temps, bien plus, il est la fin du temps. Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans l’histoire, et l’histoire t
1358 Or, le temps suit son cours, et nous sommes dans l’ histoire, et l’histoire temporelle est la succession de nos chutes, se
1359 uit son cours, et nous sommes dans l’histoire, et l’ histoire temporelle est la succession de nos chutes, selon la Loi, à c
1360 mes dans l’histoire, et l’histoire temporelle est la succession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés,
1361 toire, et l’histoire temporelle est la succession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés, mais non pas p
1362 temporelle est la succession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés, mais non pas pour ce temps. Restaur
1363 uccession de nos chutes, selon la Loi, à cause de la Loi. Rachetés, mais non pas pour ce temps. Restaurés, mais non pas da
1364 n pas pour ce temps. Restaurés, mais non pas dans la forme visible de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fata
1365 ps. Restaurés, mais non pas dans la forme visible de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fatalités qui régisse
1366 non pas dans la forme visible de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fatalités qui régissent le monde, séparé
1367 le de ce monde. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fatalités qui régissent le monde, séparé de l’homme, et l’homme, sépa
1368 te se poursuit, entre les fatalités qui régissent le monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le der
1369 ntre les fatalités qui régissent le monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été pr
1370 e les fatalités qui régissent le monde, séparé de l’ homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été prono
1371 tés qui régissent le monde, séparé de l’homme, et l’ homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’eff
1372 t le monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort de l’homme p
1373 e Dieu. Pourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’ effort de l’homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa ques
1374 ourtant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort de l’homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa question — un
1375 tant le dernier mot a été prononcé. ⁂ L’effort de l’ homme pour imposer au monde — mais sans comprendre sa question — un or
1376 stion — un ordre « humain » — mais sans connaître l’ Homme — peut être caractérisé dans ses effets bons et mauvais par le m
1377 e caractérisé dans ses effets bons et mauvais par le mot de séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute inven
1378 térisé dans ses effets bons et mauvais par le mot de séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute invention ;
1379 ar le mot de séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est l
1380 e séparation. D’une part, il constitue le ressort de toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est la machine.
1381 , il constitue le ressort de toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est la machine. D’autre part, il devait
1382 tue le ressort de toute invention ; et le symbole de cette activité, c’est la machine. D’autre part, il devait aboutir à u
1383 nvention ; et le symbole de cette activité, c’est la machine. D’autre part, il devait aboutir à une distinction entre l’es
1384 e part, il devait aboutir à une distinction entre l’ esprit et le corps qui, d’accidentelle qu’elle était à l’origine, alla
1385 evait aboutir à une distinction entre l’esprit et le corps qui, d’accidentelle qu’elle était à l’origine, allait être décr
1386 à une distinction entre l’esprit et le corps qui, d’ accidentelle qu’elle était à l’origine, allait être décrétée essentiel
1387 t et le corps qui, d’accidentelle qu’elle était à l’ origine, allait être décrétée essentielle par les philosophes dès qu’i
1388 à l’origine, allait être décrétée essentielle par les philosophes dès qu’ils ne tiendraient plus réellement compte du péché
1389 ne tiendraient plus réellement compte du péché ni de la grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissan
1390 tiendraient plus réellement compte du péché ni de la grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance,
1391 lus réellement compte du péché ni de la grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’indi
1392 ent compte du péché ni de la grâce. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’individu autono
1393 e. Et le symbole de cette passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’individu autonome. L’esprit contre le corps, tel
1394 tte passivité, proclamé par la Renaissance, c’est l’ individu autonome. L’esprit contre le corps, telle est la dialectique
1395 mé par la Renaissance, c’est l’individu autonome. L’ esprit contre le corps, telle est la dialectique moderne, et c’est enc
1396 sance, c’est l’individu autonome. L’esprit contre le corps, telle est la dialectique moderne, et c’est encore la dialectiq
1397 idu autonome. L’esprit contre le corps, telle est la dialectique moderne, et c’est encore la dialectique antique entre l’h
1398 telle est la dialectique moderne, et c’est encore la dialectique antique entre l’homme et la nature, mais transposée dans
1399 rne, et c’est encore la dialectique antique entre l’ homme et la nature, mais transposée dans le déchirement personnel. Lut
1400 st encore la dialectique antique entre l’homme et la nature, mais transposée dans le déchirement personnel. Lutte stérile,
1401 entre l’homme et la nature, mais transposée dans le déchirement personnel. Lutte stérile, et dont l’absurdité tragique év
1402 le déchirement personnel. Lutte stérile, et dont l’ absurdité tragique évoque ce combat d’aveugles peint par un primitif f
1403 le, et dont l’absurdité tragique évoque ce combat d’ aveugles peint par un primitif flamand. L’humanité pâtit à tous les co
1404 combat d’aveugles peint par un primitif flamand. L’ humanité pâtit à tous les coups, soit que triomphe un spiritualisme sa
1405 par un primitif flamand. L’humanité pâtit à tous les coups, soit que triomphe un spiritualisme sans corps ou que s’install
1406 s’installe un matérialisme sans âme. ⁂ À ce degré d’ évolution du mal, la conscience du danger s’obscurcit. Une espèce d’in
1407 alisme sans âme. ⁂ À ce degré d’évolution du mal, la conscience du danger s’obscurcit. Une espèce d’indifférence monstrueu
1408 , la conscience du danger s’obscurcit. Une espèce d’ indifférence monstrueuse se répand chez les civilisés. Formulée d’abor
1409 espèce d’indifférence monstrueuse se répand chez les civilisés. Formulée d’abord par les élites citadines, elle revêt l’ap
1410 e répand chez les civilisés. Formulée d’abord par les élites citadines, elle revêt l’apparence victorieuse du rationalisme
1411 ulée d’abord par les élites citadines, elle revêt l’ apparence victorieuse du rationalisme scientifique. Les progrès de la
1412 parence victorieuse du rationalisme scientifique. Les progrès de la technique ont supprimé définitivement la question. La N
1413 orieuse du rationalisme scientifique. Les progrès de la technique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est
1414 euse du rationalisme scientifique. Les progrès de la technique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est pl
1415 ogrès de la technique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est plus que matières premières, surfaces d’exp
1416 echnique ont supprimé définitivement la question. La Nature n’est plus que matières premières, surfaces d’exploitations, r
1417 ature n’est plus que matières premières, surfaces d’ exploitations, richesses du sous-sol ; par une charité dernière, jardi
1418 rnière, jardin public. Mais cette forme grossière de la mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que la perversion sp
1419 ère, jardin public. Mais cette forme grossière de la mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que la perversion spiri
1420 mutilation cosmique n’est pas plus dangereuse que la perversion spiritualiste qu’on lui oppose depuis le xviiie siècle, s
1421 perversion spiritualiste qu’on lui oppose depuis le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental r
1422 e qu’on lui oppose depuis le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans un
1423 lui oppose depuis le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambia
1424 epuis le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienn
1425 is le xviiie siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienne q
1426 e siècle, sous le nom de Sentiment de la Nature. L’ Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienne qui le rassu
1427 ationaliste naît dans une ambiance chrétienne qui le rassure d’une manière vague et suffisante quant aux intentions cachée
1428 naît dans une ambiance chrétienne qui le rassure d’ une manière vague et suffisante quant aux intentions cachées de la Nat
1429 vague et suffisante quant aux intentions cachées de la Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant la mission dont
1430 gue et suffisante quant aux intentions cachées de la Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant la mission dont la
1431 Nature. Il arrive alors que cet homme, trahissant la mission dont la foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en
1432 e alors que cet homme, trahissant la mission dont la foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en aille lui demand
1433 que cet homme, trahissant la mission dont la foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en aille lui demander préc
1434 ission dont la foi le chargeait, se retourne vers la Nature et s’en aille lui demander précisément ce qu’il lui doit : la
1435 ille lui demander précisément ce qu’il lui doit : la révélation salutaire. Il faut voir que ce mouvement suppose encore un
1436 uvement suppose encore une indifférence morbide à l’ endroit des réalités naturelles et de l’« attente ardente » des créatu
1437 ce morbide à l’endroit des réalités naturelles et de l’« attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maint
1438 morbide à l’endroit des réalités naturelles et de l’ « attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maintena
1439 relles et de l’« attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en l’hom
1440 les et de l’« attente ardente » des créatures. De la séparation tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en l’homme
1441 tragique, maintenant consommée, il ne subsiste en l’ homme nulle conscience effective. Seul, le désir qu’il dit avoir de « 
1442 iste en l’homme nulle conscience effective. Seul, le désir qu’il dit avoir de « communier » avec la Nature, révèlerait enc
1443 science effective. Seul, le désir qu’il dit avoir de « communier » avec la Nature, révèlerait encore qu’il pressent une sé
1444 l, le désir qu’il dit avoir de « communier » avec la Nature, révèlerait encore qu’il pressent une séparation dont, par ail
1445 aration dont, par ailleurs, son optimisme, hérité d’ une foi morte, lui dissimule l’irréparable gravité. La « communion ave
1446 optimisme, hérité d’une foi morte, lui dissimule l’ irréparable gravité. La « communion avec la Nature », telle que la cha
1447 e foi morte, lui dissimule l’irréparable gravité. La « communion avec la Nature », telle que la chante un lyrique incroyan
1448 simule l’irréparable gravité. La « communion avec la Nature », telle que la chante un lyrique incroyant, n’est rien que l’
1449 avité. La « communion avec la Nature », telle que la chante un lyrique incroyant, n’est rien que l’abandon égoïste, et par
1450 ue la chante un lyrique incroyant, n’est rien que l’ abandon égoïste, et parfois voluptueux, d’un moi qui renonce à créer,
1451 ien que l’abandon égoïste, et parfois voluptueux, d’ un moi qui renonce à créer, qui renonce à souffrir, qui se rend sourd
1452 réer, qui renonce à souffrir, qui se rend sourd à la question des choses en même temps qu’à la question de Dieu. Baptiser
1453 sourd à la question des choses en même temps qu’à la question de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’isolement, c’est
1454 uestion des choses en même temps qu’à la question de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’isolement, c’est un des tour
1455 a question de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’isolement, c’est un des tours communs de l’orgueil romantique. On a
1456 uestion de Dieu. Baptiser communion ce lyrisme de l’ isolement, c’est un des tours communs de l’orgueil romantique. On a co
1457 yrisme de l’isolement, c’est un des tours communs de l’orgueil romantique. On a coutume d’en rendre Rousseau responsable.
1458 sme de l’isolement, c’est un des tours communs de l’ orgueil romantique. On a coutume d’en rendre Rousseau responsable. Mai
1459 urs communs de l’orgueil romantique. On a coutume d’ en rendre Rousseau responsable. Mais c’est à ses disciples qu’il faudr
1460 en prendre. Rousseau n’a pas trompé sur son état. Le sentiment extatique de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment
1461 a pas trompé sur son état. Le sentiment extatique de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment le décrit-il, sinon, pr
1462 as trompé sur son état. Le sentiment extatique de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment le décrit-il, sinon, préci
1463 de la nature, dans la Cinquième Rêverie, comment le décrit-il, sinon, précisément, comme « le sentiment de l’existence dé
1464 comment le décrit-il, sinon, précisément, comme «  le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection » (entend
1465 crit-il, sinon, précisément, comme « le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection » (entendons : dégagé
1466 t-il, sinon, précisément, comme « le sentiment de l’ existence dépouillé de toute autre affection » (entendons : dégagé de
1467 nt, comme « le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection » (entendons : dégagé de toute passion, comme a
1468 lé de toute autre affection » (entendons : dégagé de toute passion, comme aussi de toute responsabilité !) ; il note bien
1469 (entendons : dégagé de toute passion, comme aussi de toute responsabilité !) ; il note bien que ce sentiment permet l’écon
1470 abilité !) ; il note bien que ce sentiment permet l’ économie de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité j
1471 ; il note bien que ce sentiment permet l’économie de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marq
1472 timent permet l’économie de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est
1473 ent permet l’économie de tout « concours actif de l’ âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est pas
1474 e de tout « concours actif de l’âme » ; il pousse la lucidité jusqu’à marquer qu’un tel état n’est pas recommandable, sauf
1475 er qu’un tel état n’est pas recommandable, sauf à l’ infortuné qu’on a « retranché de la société humaine, et qui ne peut pl
1476 mmandable, sauf à l’infortuné qu’on a « retranché de la société humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et
1477 ndable, sauf à l’infortuné qu’on a « retranché de la société humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et de
1478 é humaine, et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’ utile et de bon pour autrui ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y a
1479 et qui ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et de bon pour autrui ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y atteint le m
1480 ni pour soi ». Enfin, il précise qu’on y atteint le mieux couché dans un bateau « qui dérive au gré de l’eau ». Image ass
1481 e mieux couché dans un bateau « qui dérive au gré de l’eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde u
1482 ieux couché dans un bateau « qui dérive au gré de l’ eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde une
1483 i dérive au gré de l’eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que
1484 érive au gré de l’eau ». Image assez frappante de l’ homme qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que Rou
1485 Image assez frappante de l’homme qui conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que Rousseau ne s’en glorifie pa
1486 rifie pas, et qu’il se voit à cette époque « dans la plus étrange position, où se puisse jamais trouver un mortel ». Mais
1487 s trouver un mortel ». Mais depuis ! À mesure que le sort se faisait plus clément, qui conduisait un homme aux solitudes n
1488 qui conduisait un homme aux solitudes naturelles, la conscience de l’« étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bien
1489 un homme aux solitudes naturelles, la conscience de l’« étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la
1490 homme aux solitudes naturelles, la conscience de l’ « étrangeté » d’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la sa
1491 udes naturelles, la conscience de l’« étrangeté » d’ un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la satisfaction pauvr
1492 ’un tel cas se voilait et faisait bientôt place à la satisfaction pauvrette d’une âme flattée de s’admirer dans l’infini d
1493 faisait bientôt place à la satisfaction pauvrette d’ une âme flattée de s’admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage
1494 ace à la satisfaction pauvrette d’une âme flattée de s’admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme 
1495 ion pauvrette d’une âme flattée de s’admirer dans l’ infini d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme », disait Amiel au
1496 ette d’une âme flattée de s’admirer dans l’infini d’ un paysage. « Un paysage est un état d’âme », disait Amiel au comble d
1497 un état d’âme », disait Amiel au comble du délire d’ isolement idéaliste. À l’autre extrême, celui du délire objectif ou te
1498 apitaine qui ne voyait jamais dans un paysage que le plan d’une possible stratégie12 : nous aurons deux images d’un sembla
1499 qui ne voyait jamais dans un paysage que le plan d’ une possible stratégie12 : nous aurons deux images d’un semblable égar
1500 ne possible stratégie12 : nous aurons deux images d’ un semblable égarement. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’est pas
1501 images d’un semblable égarement. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’est pas le fait des seuls païens de notre époque.
1502 t. Cette espèce-là de paganisme rassuré n’est pas le fait des seuls païens de notre époque. Le recours aux émotions fortes
1503 anisme rassuré n’est pas le fait des seuls païens de notre époque. Le recours aux émotions fortes que la Nature est censée
1504 est pas le fait des seuls païens de notre époque. Le recours aux émotions fortes que la Nature est censée dispenser à tout
1505 notre époque. Le recours aux émotions fortes que la Nature est censée dispenser à toute âme un peu cultivée, fournit à la
1506 dispenser à toute âme un peu cultivée, fournit à la prédication chrétienne un lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher
1507 lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher dans l’ invective prophétique ou dans la joie de la doctrine du salut. Songez
1508 ler chercher dans l’invective prophétique ou dans la joie de la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque print
1509 cher dans l’invective prophétique ou dans la joie de la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque printemps, sa
1510 r dans l’invective prophétique ou dans la joie de la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs qui, chaque printemps, saisi
1511 ui, chaque printemps, saisissent le premier rayon de soleil venu et s’envolent dans une apologétique naturaliste, dont peu
1512 olent dans une apologétique naturaliste, dont peu d’ auditeurs soupçonnent qu’elle n’est, au mieux, que le dernier relent,
1513 t qu’elle n’est, au mieux, que le dernier relent, l’ écho infiniment amenuisé des bacchanales antiques. ⁂ N’est-il pas sig
1514 anales antiques. ⁂ N’est-il pas significatif que le mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme e
1515 antiques. ⁂ N’est-il pas significatif que le mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme en prése
1516 que le mot de Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, q
1517 Ehrfurcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime che
1518 furcht qui, chez Goethe, traduit la vénération de l’ homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez l
1519 , traduit la vénération de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sen
1520 ération de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’am
1521 de l’homme en présence de la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et
1522 e la Nature ; que le mot de awe, qui exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et de terreur, que ces mots s
1523 exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’ amour et de terreur, que ces mots soient intraduisibles en notre langu
1524 ez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et de terreur, que ces mots soient intraduisibles en notre langue13 ? Alors
1525 ntraduisibles en notre langue13 ? Alors que toute l’ Allemagne des Novalis, des Schelling et des Schlegel philosophe ardemm
1526 autour de cette « question » du monde, alors que les lyriques anglais nourrissent leur flamme d’une connaissance voluptueu
1527 que les lyriques anglais nourrissent leur flamme d’ une connaissance voluptueuse de l’antagonisme cosmique, la France rati
1528 issent leur flamme d’une connaissance voluptueuse de l’antagonisme cosmique, la France rationaliste, catholique et citadin
1529 ent leur flamme d’une connaissance voluptueuse de l’ antagonisme cosmique, la France rationaliste, catholique et citadine,
1530 nnaissance voluptueuse de l’antagonisme cosmique, la France rationaliste, catholique et citadine, théorise sur le sentimen
1531 ationaliste, catholique et citadine, théorise sur le sentiment de la Nature, sans jamais atteindre au pathétique existenti
1532 catholique et citadine, théorise sur le sentiment de la Nature, sans jamais atteindre au pathétique existentiel de la ques
1533 holique et citadine, théorise sur le sentiment de la Nature, sans jamais atteindre au pathétique existentiel de la questio
1534 , sans jamais atteindre au pathétique existentiel de la question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la N
1535 ans jamais atteindre au pathétique existentiel de la question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Natu
1536 l de la question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de
1537 Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Const
1538 seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Constant
1539 rétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’ accusa de panthéisme. Constant, drôle de corps ironique, esprit exact
1540 la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Constant, drôle de corps ironique, esprit exact dont les
1541 tant : on l’accusa de panthéisme. Constant, drôle de corps ironique, esprit exact dont les erreurs ne sont jamais que défa
1542 stant, drôle de corps ironique, esprit exact dont les erreurs ne sont jamais que défaillances de caractère, cet « inconstan
1543 dont les erreurs ne sont jamais que défaillances de caractère, cet « inconstant », ce païen calviniste, bien moins romain
1544 en calviniste, bien moins romain que grec — hélas d’ un hellénisme style Empire — voilà peut-être le seul auteur qui situe
1545 as d’un hellénisme style Empire — voilà peut-être le seul auteur qui situe le problème dans sa réalité. Lisons ses Réflexi
1546 Empire — voilà peut-être le seul auteur qui situe le problème dans sa réalité. Lisons ses Réflexions sur le Théâtre allema
1547 oblème dans sa réalité. Lisons ses Réflexions sur le Théâtre allemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin de la « paniq
1548 e allemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin de la « panique » antique14, mais qui, dans cet esprit nourri des Écritu
1549 llemand. Il y décrit un état d’âme tout voisin de la « panique » antique14, mais qui, dans cet esprit nourri des Écritures
1550 cet esprit nourri des Écritures, ne peut manquer d’ évoquer aussitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers
1551 des Écritures, ne peut manquer d’évoquer aussitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homm
1552 es, ne peut manquer d’évoquer aussitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homme dans un l
1553 ne peut manquer d’évoquer aussitôt la réponse de l’ Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’homme dans un lang
1554 sitôt la réponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’ univers s’adresse à l’homme dans un langage ineffable qui se fait ente
1555 Épître aux Romains : « Tout l’univers s’adresse à l’ homme dans un langage ineffable qui se fait entendre dans l’intérieur
1556 ns un langage ineffable qui se fait entendre dans l’ intérieur de son âme, dans une partie de son être inconnue à lui-même,
1557 e ineffable qui se fait entendre dans l’intérieur de son âme, dans une partie de son être inconnue à lui-même, et qui tien
1558 ndre dans l’intérieur de son âme, dans une partie de son être inconnue à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de l
1559 ue à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de la pensée. Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort de la na
1560 à lui-même, et qui tient à la fois des sens et de la pensée. Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort de la natur
1561 des sens et de la pensée. Quoi de plus simple que d’ imaginer que cet effort de la nature pour pénétrer en nous n’est pas s
1562 Quoi de plus simple que d’imaginer que cet effort de la nature pour pénétrer en nous n’est pas sans une mystérieuse signif
1563 i de plus simple que d’imaginer que cet effort de la nature pour pénétrer en nous n’est pas sans une mystérieuse significa
1564 n’est pas sans une mystérieuse signification ? » L’ allusion à saint Paul est évidente. Mais Constant, comme les romantiqu
1565 n à saint Paul est évidente. Mais Constant, comme les romantiques allemands, s’il voit bien la question ne va pas jusqu’à l
1566 , comme les romantiques allemands, s’il voit bien la question ne va pas jusqu’à l’accepter, et sa réponse n’est encore qu’
1567 nds, s’il voit bien la question ne va pas jusqu’à l’ accepter, et sa réponse n’est encore qu’une évasion. Cette « partie de
1568 ponse n’est encore qu’une évasion. Cette « partie de son être inconnue à lui-même », il en fait aussitôt une réalité psych
1569 ychologique, « et qui tient à la fois des sens et de la pensée ». Il en conclut qu’elle est « essentiellement du domaine d
1570 ologique, « et qui tient à la fois des sens et de la pensée ». Il en conclut qu’elle est « essentiellement du domaine de l
1571 conclut qu’elle est « essentiellement du domaine de la poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne sera
1572 nclut qu’elle est « essentiellement du domaine de la poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-
1573 est « essentiellement du domaine de la poésie ». L’ origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-elle pas, ell
1574 e de la poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire
1575 e la poésie ». L’origine du mythe contemporain de l’ inconscient ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à
1576 ent ne serait-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à la réalité tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité d
1577 t-elle pas, elle aussi, dans ce refus de croire à la réalité tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Se
1578 ns ce refus de croire à la réalité tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne
1579 refus de croire à la réalité tout invisible de «  l’ homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne dit
1580 é tout invisible de « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne dit « oui » au monde avec une in
1581 e « l’homme nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’ attitude chrétienne dit « oui » au monde avec une intrépide plénitude.
1582 au monde avec une intrépide plénitude. Alors que la raison, dans son orgueil haineux, renie le monde et trompe son attent
1583 rs que la raison, dans son orgueil haineux, renie le monde et trompe son attente ; et que le panthéisme, par un paradoxe d
1584 ux, renie le monde et trompe son attente ; et que le panthéisme, par un paradoxe dont nous avons tenté de suivre la logiqu
1585 panthéisme, par un paradoxe dont nous avons tenté de suivre la logique fatale, isole l’individu dans un monde désert ; alo
1586 , par un paradoxe dont nous avons tenté de suivre la logique fatale, isole l’individu dans un monde désert ; alors que l’u
1587 us avons tenté de suivre la logique fatale, isole l’ individu dans un monde désert ; alors que l’un et l’autre divisent l’h
1588 monde désert ; alors que l’un et l’autre divisent l’ homme en esprit et en corps, seul l’amour d’espérance, charité de la f
1589 utre divisent l’homme en esprit et en corps, seul l’ amour d’espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Natu
1590 isent l’homme en esprit et en corps, seul l’amour d’ espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Nature une r
1591 it et en corps, seul l’amour d’espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa
1592 et en corps, seul l’amour d’espérance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa qu
1593 amour d’espérance, charité de la foi, nous permet d’ apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa question et qui attein
1594 ance, charité de la foi, nous permet d’apporter à la Nature une réponse qui dépasse sa question et qui atteint et qui embr
1595 épasse sa question et qui atteint et qui embrasse l’ être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les chose
1596 ion et qui atteint et qui embrasse l’être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses accèdent au c
1597 et qui atteint et qui embrasse l’être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses accèdent au conc
1598 être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’ homme et les choses accèdent au concret de leur existence, assumant le
1599 x de la créature. En cet amour, enfin, l’homme et les choses accèdent au concret de leur existence, assumant leur rapport d
1600 enfin, l’homme et les choses accèdent au concret de leur existence, assumant leur rapport de mutuelle responsabilité. Et
1601 concret de leur existence, assumant leur rapport de mutuelle responsabilité. Et ce rapport est orienté vers l’homme. Mais
1602 le responsabilité. Et ce rapport est orienté vers l’ homme. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de
1603 t ce rapport est orienté vers l’homme. Mais, dans l’ homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu
1604 st orienté vers l’homme. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie
1605 e. Mais, dans l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et proph
1606 l’homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’h
1607 homme, vers le nouvel homme, vers les prémices de l’ Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’homm
1608 mme, vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’homme, environné par le déso
1609 lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’ homme, environné par le désordre ardent des choses, des plantes éphémè
1610 nt prière et prophétie, où l’homme, environné par le désordre ardent des choses, des plantes éphémères et des animaux rugi
1611 animaux rugissants, se tient debout en plein midi de la vision, vêtu de sa royale charité.   P.-S. — Nul écrivain contemp
1612 maux rugissants, se tient debout en plein midi de la vision, vêtu de sa royale charité.   P.-S. — Nul écrivain contempora
1613 se tient debout en plein midi de la vision, vêtu de sa royale charité.   P.-S. — Nul écrivain contemporain mieux que C.
1614 ontemporain mieux que C. F. Ramuz n’a su replacer l’ homme dans la perspective biblique de la Création. Il faut lire ce che
1615 ieux que C. F. Ramuz n’a su replacer l’homme dans la perspective biblique de la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’
1616 su replacer l’homme dans la perspective biblique de la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier roman, A
1617 replacer l’homme dans la perspective biblique de la Création. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier roman, Adam
1618 u’est son dernier roman, Adam et Ève. C’est toute la simple grandeur calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi de la Ge
1619 deur calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi de la Genève moderne ! Il faudrait parler longuement du « barthisme » d’
1620 r calvinienne retrouvée, — par ce vieil ennemi de la Genève moderne ! Il faudrait parler longuement du « barthisme » d’une
1621  ! Il faudrait parler longuement du « barthisme » d’ une telle œuvre, — plus réel sans doute, parce qu’il est plus inconsci
1622 oute, parce qu’il est plus inconscient, que celui de nos essais critiques. Mais Ramuz, comme ses héros, s’arrête encore au
1623 u Nouveau Testament… 11. On confond communément le Grand Pan avec la Nature. Erreur moderne. Le Grand Pan, c’est notre a
1624 t… 11. On confond communément le Grand Pan avec la Nature. Erreur moderne. Le Grand Pan, c’est notre angoisse devant la
1625 ment le Grand Pan avec la Nature. Erreur moderne. Le Grand Pan, c’est notre angoisse devant la Nature. La Résurrection nou
1626 oderne. Le Grand Pan, c’est notre angoisse devant la Nature. La Résurrection nous délivre de cette angoisse en nous révéla
1627 Grand Pan, c’est notre angoisse devant la Nature. La Résurrection nous délivre de cette angoisse en nous révélant l’éterni
1628 se devant la Nature. La Résurrection nous délivre de cette angoisse en nous révélant l’éternité perdue de notre être. Mais
1629 n nous délivre de cette angoisse en nous révélant l’ éternité perdue de notre être. Mais par là même, elle nous charge d’un
1630 cette angoisse en nous révélant l’éternité perdue de notre être. Mais par là même, elle nous charge d’une nouvelle respons
1631 de notre être. Mais par là même, elle nous charge d’ une nouvelle responsabilité vis-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut
1632 charge d’une nouvelle responsabilité vis-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut dire que la bataille qu’imaginait ce capita
1633 is-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut dire que la bataille qu’imaginait ce capitaine était en somme son état d’âme, et
1634 ique n’est rien de plus qu’un état d’âme ; et que le rêve des ingénieurs occupés à supprimer ou à domestiquer les « facteu
1635 s ingénieurs occupés à supprimer ou à domestiquer les « facteurs naturels » n’est rien de plus qu’un rêve, idéalisme meurtr
1636 u’un rêve, idéalisme meurtrier et qui fuit devant la question. 13. Cf. la remarquable étude de Charles Du Bos sur Wordswo
1637 eurtrier et qui fuit devant la question. 13. Cf. la remarquable étude de Charles Du Bos sur Wordsworth, dans Vigile, IV,
1638 devant la question. 13. Cf. la remarquable étude de Charles Du Bos sur Wordsworth, dans Vigile, IV, 1931. Elle est riche
1639 t à l’appui de notre point de vue. Mais là encore la funeste doctrine de l’analogia entis empêche l’auteur de conclure dan
1640 point de vue. Mais là encore la funeste doctrine de l’analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien,
1641 int de vue. Mais là encore la funeste doctrine de l’ analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien, et
1642 e la funeste doctrine de l’analogia entis empêche l’ auteur de conclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réali
1643 ste doctrine de l’analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réalités escha
1644 ’analogia entis empêche l’auteur de conclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réalités eschatologiques. 14.
1645 onclure dans le sens paulinien, et « naturalise » les réalités eschatologiques. 14. « La nature n’a point fait de l’homme
1646 naturalise » les réalités eschatologiques. 14. «  La nature n’a point fait de l’homme un être isolé, destiné seulement à c
1647 eschatologiques. 14. « La nature n’a point fait de l’homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la
1648 chatologiques. 14. « La nature n’a point fait de l’ homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peu
1649 homme un être isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas de son e
1650 isolé, destiné seulement à cultiver la terre et à la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas de son espèce que les
1651 la peupler, et n’ayant avec tout ce qui n’est pas de son espèce que les rapports arides et fixes que l’utilité l’invite à
1652 yant avec tout ce qui n’est pas de son espèce que les rapports arides et fixes que l’utilité l’invite à établir entre eux e
1653 e son espèce que les rapports arides et fixes que l’ utilité l’invite à établir entre eux et lui. Une grande correspondance
1654 ce que les rapports arides et fixes que l’utilité l’ invite à établir entre eux et lui. Une grande correspondance existe en
1655 lui. Une grande correspondance existe entre tous les êtres moraux et physiques. Il n’y a personne, je le pense, qui, laiss
1656 êtres moraux et physiques. Il n’y a personne, je le pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou
1657 s sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux ve
1658 orizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le fir
1659 zon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmam
1660 enant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait
1661 la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’é
1662 ennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il
1663 ues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’ étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible
1664 mament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’ émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir. On dirait
1665 vé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible d’ analyser ou de définir. On dirait que des voix descendent du haut des
1666 ’émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir. On dirait que des voix descendent du haut des cieux…, il sem
1667 aut des cieux…, il semble y avoir je ne sais quoi de prophétique dans le vol pesant du corbeau, dans les cris funèbres des
1668 emble y avoir je ne sais quoi de prophétique dans le vol pesant du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de la nuit,
1669 e prophétique dans le vol pesant du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans les rugissements éloignés
1670 nt du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans les rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjam
1671 du corbeau, dans les cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans les rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjamin
1672 ns les cris funèbres des oiseaux de la nuit, dans les rugissements éloignés des bêtes sauvages. » (Benjamin Constant : Réfl
1673 s sauvages. » (Benjamin Constant : Réflexions sur le Théâtre allemand). i. Rougemont Denis de, « Précisions sur la mort
1674 ns sur le Théâtre allemand). i. Rougemont Denis de , « Précisions sur la mort du grand Pan », Hic et Nunc, Paris, avril 1
1675 emand). i. Rougemont Denis de, « Précisions sur la mort du grand Pan », Hic et Nunc, Paris, avril 1934, p. 41-50.
8 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Éditorial (juillet 1934)
1676 lez à respondre à chascun qui vont demande rayson de l’espérance qui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le pro
1677 à respondre à chascun qui vont demande rayson de l’ espérance qui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le protes
1678 ui est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le protestant d’aujourd’hui, dans la moyenne, soit trop bien appareillé.
1679 .15 » On n’oserait pas affirmer que le protestant d’ aujourd’hui, dans la moyenne, soit trop bien appareillé. Il advient mê
1680 as affirmer que le protestant d’aujourd’hui, dans la moyenne, soit trop bien appareillé. Il advient même que l’argutie pap
1681 e, soit trop bien appareillé. Il advient même que l’ argutie papiste le jette dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que
1682 appareillé. Il advient même que l’argutie papiste le jette dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’un an
1683 advient même que l’argutie papiste le jette dans l’ incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’un antidogmatisme c
1684 tte dans l’incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’un antidogmatisme cordial, sous le couvert duquel renaissent
1685 ’incertitude. Il ne lui reste alors que le refuge d’ un antidogmatisme cordial, sous le couvert duquel renaissent bien des
1686 s que le refuge d’un antidogmatisme cordial, sous le couvert duquel renaissent bien des hérésies, et celles-là mêmes que l
1687 aissent bien des hérésies, et celles-là mêmes que les réformateurs combattirent le plus âprement. Le « protestant moyen » a
1688 celles-là mêmes que les réformateurs combattirent le plus âprement. Le « protestant moyen » affirme son attachement au lib
1689 e les réformateurs combattirent le plus âprement. Le « protestant moyen » affirme son attachement au libre examen dans la
1690 en » affirme son attachement au libre examen dans la mesure où cela le dispense de répondre d’une façon précise et autoris
1691 ttachement au libre examen dans la mesure où cela le dispense de répondre d’une façon précise et autorisée aux questions d
1692 u libre examen dans la mesure où cela le dispense de répondre d’une façon précise et autorisée aux questions des incroyant
1693 en dans la mesure où cela le dispense de répondre d’ une façon précise et autorisée aux questions des incroyants ou des cat
1694 oyants ou des catholiques ; mais il se soucie peu d’ examiner « librement », comme le veut la formule rationaliste, ou fidè
1695 il se soucie peu d’examiner « librement », comme le veut la formule rationaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin,
1696 oucie peu d’examiner « librement », comme le veut la formule rationaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin, le cont
1697 eut la formule rationaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église chrétienne. Cette i
1698 onaliste, ou fidèlement, comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église chrétienne. Cette indifférence est si
1699 t, comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église chrétienne. Cette indifférence est si profonde qu’elle rend
1700 comme le voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’ Église chrétienne. Cette indifférence est si profonde qu’elle rend par
1701 es affirmations renouvelées du dogme, mais encore les critiques les plus vives des hérésies qui se sont introduites dans la
1702 s renouvelées du dogme, mais encore les critiques les plus vives des hérésies qui se sont introduites dans la piété de nos
1703 s vives des hérésies qui se sont introduites dans la piété de nos églises au cours des deux derniers siècles. Non seulemen
1704 es hérésies qui se sont introduites dans la piété de nos églises au cours des deux derniers siècles. Non seulement on voit
1705 ècles. Non seulement on voit des pasteurs prêcher l’ équivalent de la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit
1706 ulement on voit des pasteurs prêcher l’équivalent de la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit ces mêmes pa
1707 ment on voit des pasteurs prêcher l’équivalent de la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit ces mêmes paste
1708 prêcher l’équivalent de la doctrine du salut par les œuvres, mais encore on voit ces mêmes pasteurs lire sans sourciller l
1709 e on voit ces mêmes pasteurs lire sans sourciller la confession de nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bi
1710 mêmes pasteurs lire sans sourciller la confession de nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bien plus, quand
1711 ciller la confession de nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bien plus, quand un théologien fidèle vient r
1712 fession de nos églises, qui proclame le salut par la foi seule. Bien plus, quand un théologien fidèle vient rappeler avec
1713 nd un théologien fidèle vient rappeler avec force l’ exigence évangélique de la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’
1714 vient rappeler avec force l’exigence évangélique de la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme
1715 ent rappeler avec force l’exigence évangélique de la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme le
1716 ue de la mort à soi-même, vient définir à nouveau l’ Église chrétienne comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des
1717 vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, chaque diman
1718 ir à nouveau l’Église chrétienne comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, chaque dimanche pourtan
1719 pasteurs qui, chaque dimanche pourtant, prêchent l’ exaltation de « l’âme humaine » par la religion, et qui définissent vo
1720 , chaque dimanche pourtant, prêchent l’exaltation de « l’âme humaine » par la religion, et qui définissent volontiers l’Ég
1721 que dimanche pourtant, prêchent l’exaltation de «  l’ âme humaine » par la religion, et qui définissent volontiers l’Église
1722 t, prêchent l’exaltation de « l’âme humaine » par la religion, et qui définissent volontiers l’Église comme une force au s
1723  » par la religion, et qui définissent volontiers l’ Église comme une force au service de la civilisation, s’étonner des ru
1724 nt volontiers l’Église comme une force au service de la civilisation, s’étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer
1725 volontiers l’Église comme une force au service de la civilisation, s’étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer in
1726 ervice de la civilisation, s’étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer innocemment qu’il n’y a rien de bien nouve
1727 ologien, et affirmer innocemment qu’il n’y a rien de bien nouveau dans ce message ; que c’est là ce qu’ils ont toujours di
1728  ; que c’est là ce qu’ils ont toujours dit. Ainsi le sel perd sa saveur. Les ravages de cette indifférence théologique son
1729 ls ont toujours dit. Ainsi le sel perd sa saveur. Les ravages de cette indifférence théologique sont tels qu’on se demande
1730 urs dit. Ainsi le sel perd sa saveur. Les ravages de cette indifférence théologique sont tels qu’on se demande parfois si
1731 sont encore fréquentés par des protestants, et si la prédication de Calvin ressuscité y provoquerait autre chose qu’une cu
1732 quentés par des protestants, et si la prédication de Calvin ressuscité y provoquerait autre chose qu’une curiosité passagè
1733 ors qu’en toute honnêteté, elle devrait provoquer le scandale chez la très grande majorité des auditeurs. Nous ne lapidons
1734 onnêteté, elle devrait provoquer le scandale chez la très grande majorité des auditeurs. Nous ne lapidons plus les prophèt
1735 nde majorité des auditeurs. Nous ne lapidons plus les prophètes : nous savons respecter leur talent ! Nous déplorons polime
1736 laient un peu moins fort, ce serait bien édifiant de les entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a qu
1737 ent un peu moins fort, ce serait bien édifiant de les entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a quelqu
1738 ns fort, ce serait bien édifiant de les entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a quelque peu immunis
1739 t bien édifiant de les entendre… Le seul avantage de cette situation, c’est qu’elle a quelque peu immunisé les fidèles con
1740 e situation, c’est qu’elle a quelque peu immunisé les fidèles contre les fausses doctrines modernistes. Malgré ce que certa
1741 qu’elle a quelque peu immunisé les fidèles contre les fausses doctrines modernistes. Malgré ce que certains leur ont prêché
1742 uve encore des protestants pour ne pas croire que la Cène est une simple commémoration symbolique. Mais combien s’en trouv
1743 Mais combien s’en trouve-t-il qui soient capables d’ expliquer ce qu’ils croient ? Combien qui puissent donner raison de ce
1744 ’ils croient ? Combien qui puissent donner raison de ce que dans la communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a l
1745 Combien qui puissent donner raison de ce que dans la communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a la présence réel
1746 ison de ce que dans la communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a la présence réelle du Seigneur mort pour nous,
1747 que dans la communion, et non pas dans le pain et le vin, il y a la présence réelle du Seigneur mort pour nous, impies ? P
1748 munion, et non pas dans le pain et le vin, il y a la présence réelle du Seigneur mort pour nous, impies ? Peut-être le fid
1749 le du Seigneur mort pour nous, impies ? Peut-être le fidèle d’aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païen
1750 neur mort pour nous, impies ? Peut-être le fidèle d’ aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne de se p
1751 èle d’aujourd’hui n’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne de se présenter à la table sainte dans un état « mora
1752 ’a-t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne de se présenter à la table sainte dans un état « moral » insuffisant ; m
1753 e ses pères, la crainte païenne de se présenter à la table sainte dans un état « moral » insuffisant ; mais sait-il bien q
1754  moral » insuffisant ; mais sait-il bien que seul l’ aveu de sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le
1755 » insuffisant ; mais sait-il bien que seul l’aveu de sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le salut d
1756 l’aveu de sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est
1757 sa totale insuffisance morale lui donne le droit de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins ex
1758 insuffisance morale lui donne le droit de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins exigeant env
1759 morale lui donne le droit de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins exigeant envers soi-même :
1760 it de saisir le salut dont les signes sacrés sont le gage ? On est moins exigeant envers soi-même : il faudrait être autre
1761 eant. Nous renoncerons, dans cette nouvelle série de Hic et Nunc , à polémiser directement contre les hérésies qui fourmi
1762 de Hic et Nunc , à polémiser directement contre les hérésies qui fourmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu le t
1763 ectement contre les hérésies qui fourmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent, d’attaquer des erre
1764 urmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent, d’attaquer des erreurs auxquelles bien des fidèles tie
1765 croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent, d’ attaquer des erreurs auxquelles bien des fidèles tiennent aussi peu qu
1766 des fidèles tiennent aussi peu qu’aux vérités qui les réfutent. D’autres fois, nous avons parlé trop haut, à cause de quelq
1767 cause de quelques sourds, indisposant ceux qui ne le sont point. Nous tenterons simplement, désormais, de « donner raison
1768 sont point. Nous tenterons simplement, désormais, de « donner raison de l’espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comm
1769 nterons simplement, désormais, de « donner raison de l’espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nou
1770 rons simplement, désormais, de « donner raison de l’ espérance qui est en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous d
1771 nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous demanderons le simple effort de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons
1772 e à nous-mêmes, nous demanderons le simple effort de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la R
1773 , nous demanderons le simple effort de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’
1774 rt de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague
1775 a doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire
1776 octrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire d’
1777 ne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’ enseignent, avec l’ensemble vague et contradictoire d’idées, de sentim
1778 ns docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’ ensemble vague et contradictoire d’idées, de sentiments, d’habitudes p
1779 seignent, avec l’ensemble vague et contradictoire d’ idées, de sentiments, d’habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins
1780 avec l’ensemble vague et contradictoire d’idées, de sentiments, d’habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins autorisée
1781 e vague et contradictoire d’idées, de sentiments, d’ habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins autorisées, de préjugés,
1782 oire d’idées, de sentiments, d’habitudes pieuses, de doctrines plus ou moins autorisées, de préjugés, que tout fidèle port
1783 s pieuses, de doctrines plus ou moins autorisées, de préjugés, que tout fidèle porte en soi. Nous essaierons de reconstitu
1784 és, que tout fidèle porte en soi. Nous essaierons de reconstituer l’« appareil » dogmatique dont une théologie ou une abse
1785 èle porte en soi. Nous essaierons de reconstituer l’ « appareil » dogmatique dont une théologie ou une absence de théologie
1786 il » dogmatique dont une théologie ou une absence de théologie également orgueilleuses ont cruellement privé tant de chrét
1787 eilleuses ont cruellement privé tant de chrétiens de bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait de gros volumes. Mais
1788 de bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait de gros volumes. Mais il suffit parfois de quelques phrases, d’un mot re
1789 faudrait de gros volumes. Mais il suffit parfois de quelques phrases, d’un mot rendu à son vrai sens, pour orienter le dé
1790 umes. Mais il suffit parfois de quelques phrases, d’ un mot rendu à son vrai sens, pour orienter le débat intérieur, pour d
1791 es, d’un mot rendu à son vrai sens, pour orienter le débat intérieur, pour donner à telle problématique l’expression qui l
1792 ébat intérieur, pour donner à telle problématique l’ expression qui lui manquait, et dont le défaut empêchait que la questi
1793 blématique l’expression qui lui manquait, et dont le défaut empêchait que la question fût posée utilement. Il suffit parfo
1794 qui lui manquait, et dont le défaut empêchait que la question fût posée utilement. Il suffit parfois d’indiquer, de rappel
1795 a question fût posée utilement. Il suffit parfois d’ indiquer, de rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs tra
1796 ût posée utilement. Il suffit parfois d’indiquer, de rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans l
1797 fois d’indiquer, de rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans le petit espace dont nous disposon
1798 s d’indiquer, de rappeler certains arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans le petit espace dont nous disposons po
1799 arguments ; de les grouper en brefs traités. Dans le petit espace dont nous disposons pour aborder de si grands sujets, fo
1800 le petit espace dont nous disposons pour aborder de si grands sujets, force nous est de condenser, de couper court à des
1801 pour aborder de si grands sujets, force nous est de condenser, de couper court à des développements qui parfois mettraien
1802 de si grands sujets, force nous est de condenser, de couper court à des développements qui parfois mettraient de l’aise da
1803 court à des développements qui parfois mettraient de l’aise dans nos pages. Notre ambition serait d’être relus. Nous aimon
1804 rt à des développements qui parfois mettraient de l’ aise dans nos pages. Notre ambition serait d’être relus. Nous aimons c
1805 t de l’aise dans nos pages. Notre ambition serait d’ être relus. Nous aimons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire d
1806 ion serait d’être relus. Nous aimons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l
1807 mons cette maxime de Nietzsche : « Ne rien écrire d’ autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’hommes qui “se hâte”. 
1808 ien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’ espèce d’hommes qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calv
1809 e d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’ hommes qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calvin. 16.
1810 es qui “se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calvin. 16. Et malgré certains catéchismes. Nous y reviendrons au n°
1811 Nous y reviendrons au n° 8. j. Rougemont Denis de , « Éditorial », Hic et Nunc, Paris, juillet 1934, p. 65-67.
9 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Les trois temps de la Parole (mai 1935)
1812 Les trois temps de la Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistanc
1813 Les trois temps de la Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistance Kierkegaard r
1814 Les trois temps de la Parole (mai 1935)k On sait avec quelle insistance Kierkegaard revi
1815 ans toutes ses œuvres proprement religieuses, sur la notion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de K
1816 ses œuvres proprement religieuses, sur la notion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard
1817 ieuses, sur la notion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard est dirigée contre un certa
1818 tion de « contemporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard est dirigée contre un certain esprit histori
1819 temporanéité » avec le Christ. Toute la polémique de Kierkegaard est dirigée contre un certain esprit historique ou histor
1820 qui tend à nous faire croire qu’après 19 siècles de christianisme, le « scandale » du Christ s’est atténué. Cette longue
1821 aire croire qu’après 19 siècles de christianisme, le « scandale » du Christ s’est atténué. Cette longue tradition nous aur
1822 gue tradition nous aurait habitués à admettre que l’ homme Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dog
1823 habitués à admettre que l’homme Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenser
1824 re que l’homme Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’ histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenseraient progressive
1825 me Jésus était aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenseraient progressivement de fair
1826 tait aussi le Christ. Ainsi l’histoire, la durée, les dogmes appris, nous dispenseraient progressivement de faire en présen
1827 ogmes appris, nous dispenseraient progressivement de faire en présence du Verbe divin incarné dans un homme juif, l’acte d
1828 ésence du Verbe divin incarné dans un homme juif, l’ acte de foi impossible à l’homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à
1829 du Verbe divin incarné dans un homme juif, l’acte de foi impossible à l’homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus 
1830 né dans un homme juif, l’acte de foi impossible à l’ homme, celui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es le Christ,
1831 ui que Pierre fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la
1832 re fit lorsqu’il dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la tradition,
1833 s : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’ Histoire, le développement de la tradition, l’accoutumance religieuse
1834 le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la tradition, l’accoutumance religieuse nous facilit
1835 s du Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la tradition, l’accoutumance religieuse nous faciliteraient cette rec
1836 u Dieu vivant ! » L’Histoire, le développement de la tradition, l’accoutumance religieuse nous faciliteraient cette reconn
1837 ! » L’Histoire, le développement de la tradition, l’ accoutumance religieuse nous faciliteraient cette reconnaissance, et s
1838 ueraient ainsi, sans que nous nous en doutions, à l’ acte de l’Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une ad
1839 t ainsi, sans que nous nous en doutions, à l’acte de l’Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion
1840 insi, sans que nous nous en doutions, à l’acte de l’ Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion rai
1841 que nous nous en doutions, à l’acte de l’Esprit. Le scandale s’évanouirait, pour faire place à une adhésion raisonnable e
1842 n raisonnable et éclairée. Mais en même temps que le scandale, la foi s’évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à
1843 et éclairée. Mais en même temps que le scandale, la foi s’évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à croire ce qu
1844 que le scandale, la foi s’évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à croire ce qu’on ne peut ni voir, ni toucher,
1845 i toucher, ni comprendre humainement. Cette thèse de Kierkegaard, sous la forme polémique et non systématique qu’il lui a
1846 dre humainement. Cette thèse de Kierkegaard, sous la forme polémique et non systématique qu’il lui a donnée, peut prêter à
1847 on systématique qu’il lui a donnée, peut prêter à de graves malentendus. À celui-ci en particulier : certains seront tenté
1848 celui-ci en particulier : certains seront tentés de croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonte
1849 ulier : certains seront tentés de croire que tout l’ effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se
1850 ertains seront tentés de croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transpor
1851 ains seront tentés de croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transporter
1852 e tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transporter en imagination aux premières a
1853 ort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’ Histoire, de se transporter en imagination aux premières années de not
1854 nsée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transporter en imagination aux premières années de notre ère, en J
1855 e transporter en imagination aux premières années de notre ère, en Judée, de nous remettre tant bien que mal dans la situa
1856 tion aux premières années de notre ère, en Judée, de nous remettre tant bien que mal dans la situation de Pierre devant Jé
1857 en Judée, de nous remettre tant bien que mal dans la situation de Pierre devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains
1858 nous remettre tant bien que mal dans la situation de Pierre devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains de Jésus-Chri
1859 l dans la situation de Pierre devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains de Jésus-Christ en faisant abstraction du t
1860 devant Jésus, bref, de nous rendre contemporains de Jésus-Christ en faisant abstraction du temps qui nous sépare de son a
1861 t en faisant abstraction du temps qui nous sépare de son apparition terrestre. Notre formation historique et psychologique
1862 orique et psychologique nous y invite. Bien plus, la pente naturelle de notre esprit nous y pousse. D’une part, nous ne po
1863 ique nous y invite. Bien plus, la pente naturelle de notre esprit nous y pousse. D’une part, nous ne pouvons nous empêcher
1864 pousse. D’une part, nous ne pouvons nous empêcher de nous « transporter par la pensée » à l’époque et aux lieux historique
1865 e pouvons nous empêcher de nous « transporter par la pensée » à l’époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est
1866 empêcher de nous « transporter par la pensée » à l’ époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est écoulée. D’au
1867 a pensée » à l’époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêch
1868 e » à l’époque et aux lieux historiques où la vie de Jésus s’est écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêcher, apr
1869 e part, nous ne pouvons nous empêcher, après tant d’ auteurs religieux — qui ne sont pas tous américains — de nous représen
1870 urs religieux — qui ne sont pas tous américains — de nous représenter un « Jésus-homme », un « ami suprême », présent parm
1871 vement pourrait être confondu, par certains, avec l’ exigence de la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour obje
1872 rait être confondu, par certains, avec l’exigence de la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous r
1873 t être confondu, par certains, avec l’exigence de la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rend
1874 rtains, avec l’exigence de la « contemporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou d’un
1875 mporanéité » de Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’appar
1876 Kierkegaard. Il a bien pour objet de nous rendre, d’ une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-C
1877 a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou d’ une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-Christ. Mais ne
1878 re, d’une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour fair
1879 d’une façon ou d’une autre, « contemporains » de l’ apparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire d
1880 ou d’une autre, « contemporains » de l’apparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire dire à Kierkeg
1881 pparition de Jésus-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire dire à Kierkegaard exactement le contraire de ce qu’il
1882 r le mot pour faire dire à Kierkegaard exactement le contraire de ce qu’il entendait. Car il est évident que notre double
1883 faire dire à Kierkegaard exactement le contraire de ce qu’il entendait. Car il est évident que notre double effort pour n
1884 , soit en nous transportant à son époque, soit en le transportant dans la nôtre, tend tout naturellement à ramener ce Jésu
1885 ortant à son époque, soit en le transportant dans la nôtre, tend tout naturellement à ramener ce Jésus sur notre plan, à n
1886 ner ce Jésus sur notre plan, à nous « faciliter » la foi, c’est-à-dire à nous en dispenser. Lorsque nous nous laissons all
1887 Lorsque nous nous laissons aller à cette tendance de notre esprit — car c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans l
1888 à cette tendance de notre esprit — car c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’
1889 ette tendance de notre esprit — car c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’aux
1890 c’est bien de la même tendance qu’il s’agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’aux 19 siècles qui nous séparent de Jés
1891 us ne pensons qu’aux 19 siècles qui nous séparent de Jésus-homme, et que nous parvenons plus ou moins aisément à survoler,
1892 itte à retomber soudain, profondément déçus, dans la réalité profane d’aujourd’hui. Nous oublions tout simplement ce fait 
1893 dain, profondément déçus, dans la réalité profane d’ aujourd’hui. Nous oublions tout simplement ce fait : c’est qu’entre le
1894 oublions tout simplement ce fait : c’est qu’entre le Christ et nous, il n’y a pas 19 siècles, mais une éternité ; il n’y a
1895 une éternité ; il n’y a pas une certaine quantité de temps et d’histoire, mais l’abîme absolu d’une différence de qualité 
1896  ; il n’y a pas une certaine quantité de temps et d’ histoire, mais l’abîme absolu d’une différence de qualité ; il n’y a p
1897 ne certaine quantité de temps et d’histoire, mais l’ abîme absolu d’une différence de qualité ; il n’y a pas une distance,
1898 ntité de temps et d’histoire, mais l’abîme absolu d’ une différence de qualité ; il n’y a pas une distance, mais une ruptur
1899 d’histoire, mais l’abîme absolu d’une différence de qualité ; il n’y a pas une distance, mais une rupture — notre péché.
1900 une distance, mais une rupture — notre péché. Or, le péché, c’est notre pente naturelle. Et c’est elle, précisément, qui n
1901 oir établir cette contemporanéité illusoire, dans le temps, à travers et par-dessus le temps, avec ce Jésus-homme si cher
1902 illusoire, dans le temps, à travers et par-dessus le temps, avec ce Jésus-homme si cher à la théologie moderniste (de Less
1903 ar-dessus le temps, avec ce Jésus-homme si cher à la théologie moderniste (de Lessing à Fosdick), si cher aux historiens,
1904 ce Jésus-homme si cher à la théologie moderniste ( de Lessing à Fosdick), si cher aux historiens, aux psychologues, aux par
1905 r aux historiens, aux psychologues, aux partisans de l’expérience religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché q
1906 ux historiens, aux psychologues, aux partisans de l’ expérience religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché qui
1907 nce religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché qui nous sépare de Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ
1908 t vécue ». Mais si c’est le péché qui nous sépare de Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ par les artifices d’une p
1909 e Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ par les artifices d’une pensée justement soumise au péché ? D’autre part, il
1910 ons-nous rejoindre Jésus-Christ par les artifices d’ une pensée justement soumise au péché ? D’autre part, il nous est impo
1911 e au péché ? D’autre part, il nous est impossible de nous arrêter de penser… Telle est l’impasse où nous conduisent non se
1912 utre part, il nous est impossible de nous arrêter de penser… Telle est l’impasse où nous conduisent non seulement la pensé
1913 t impossible de nous arrêter de penser… Telle est l’ impasse où nous conduisent non seulement la pensée « libérale », mais
1914 le est l’impasse où nous conduisent non seulement la pensée « libérale », mais aussi, je le répète, notre nature humaine i
1915 seulement la pensée « libérale », mais aussi, je le répète, notre nature humaine irrépressible, dès que la vigilance crit
1916 pète, notre nature humaine irrépressible, dès que la vigilance critique d’une sobre théologie se relâche. ⁂ Nous ne sortir
1917 aine irrépressible, dès que la vigilance critique d’ une sobre théologie se relâche. ⁂ Nous ne sortirons jamais une fois po
1918 . ⁂ Nous ne sortirons jamais une fois pour toutes d’ une telle impasse. Au contraire, toutes nos théories nous y ramènent.
1919 ambition doit donc se limiter à poser clairement le problème, et à formuler, si possible, le principe critique qui nous r
1920 airement le problème, et à formuler, si possible, le principe critique qui nous rappellera constamment la vraie nature, le
1921 principe critique qui nous rappellera constamment la vraie nature, le caractère absolu de cette difficulté. La question pr
1922 qui nous rappellera constamment la vraie nature, le caractère absolu de cette difficulté. La question précise que nous no
1923 constamment la vraie nature, le caractère absolu de cette difficulté. La question précise que nous nous poserons sera don
1924 nature, le caractère absolu de cette difficulté. La question précise que nous nous poserons sera donc simplement celle-ci
1925 ment celle-ci : comment se mettre en garde contre l’ illusion historico-psychologique, lorsque nous essayons de prendre au
1926 on historico-psychologique, lorsque nous essayons de prendre au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec le Christ de
1927 ique, lorsque nous essayons de prendre au sérieux l’ exigence de la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogma
1928 ue nous essayons de prendre au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Ba
1929 nous essayons de prendre au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth
1930 au sérieux l’exigence de la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth nous offre maints exemp
1931 la contemporanéité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth nous offre maints exemples de mise au point théol
1932 éité avec le Christ des évangiles ? La Dogmatique de Barth nous offre maints exemples de mise au point théologique des thè
1933 La Dogmatique de Barth nous offre maints exemples de mise au point théologique des thèses parfois fort équivoques de Kierk
1934 nt théologique des thèses parfois fort équivoques de Kierkegaard. Le plus frappant est peut-être fourni par le passage où
1935 es thèses parfois fort équivoques de Kierkegaard. Le plus frappant est peut-être fourni par le passage où Barth traite pré
1936 egaard. Le plus frappant est peut-être fourni par le passage où Barth traite précisément de la notion de contemporanéité a
1937 fourni par le passage où Barth traite précisément de la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résu
1938 rni par le passage où Barth traite précisément de la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer
1939 passage où Barth traite précisément de la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer sa descri
1940 précisément de la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer sa description extrêmement précis
1941 nt de la notion de contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer sa description extrêmement précise et vigou
1942 contemporanéité avec la Parole de Dieu. Essayons de résumer sa description extrêmement précise et vigoureuse des trois te
1943 extrêmement précise et vigoureuse des trois temps de la Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier to
1944 rêmement précise et vigoureuse des trois temps de la Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome
1945 récise et vigoureuse des trois temps de la Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours
1946 ureuse des trois temps de la Parole de Dieu. Nous la trouvons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours de traduction)
1947 ons aux pages 148 à 155 du premier tome (en cours de traduction). Il y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps de Jé
1948 ome (en cours de traduction). Il y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoin
1949 ction). Il y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, — le temp
1950 l y a trois sortes de temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Ég
1951 de temps, dit Barth : le temps de Jésus-Christ, —  le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Église (notre temps).
1952 dit Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Église (notre temps). Ce sont
1953 us-Christ, — le temps de ses témoins bibliques, —  le temps de l’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Par
1954 , — le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésu
1955  le temps de ses témoins bibliques, — le temps de l’ Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésus-C
1956 — le temps de l’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i)
1957 ’Église (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits de
1958 lise (notre temps). Ce sont là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des p
1959 là les trois temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’
1960 is temps de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et
1961 de la Parole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu ( Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et le Nouveau
1962 ole. Jésus-Christ est la Parole de Dieu (Jean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testamen
1963 ean i). Les écrits des prophètes et des apôtres — l’ Ancien et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. En
1964 écrits des prophètes et des apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la préd
1965 apôtres — l’Ancien et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède d
1966 en et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignag
1967 et le Nouveau Testament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignages
1968 ament — sont les témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignages et renvoie, au-del
1969 s témoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même,
1970 émoignages de la Parole. Enfin, la prédication de l’ Église procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même, à t
1971 Parole. Enfin, la prédication de l’Église procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’elle-même, à travers eux, à la
1972 se procède de ces témoignages et renvoie, au-delà d’ elle-même, à travers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est le tem
1973 et renvoie, au-delà d’elle-même, à travers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est le temps du parler direct et origine
1974 delà d’elle-même, à travers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est le temps du parler direct et originel de Dieu lui-m
1975 ravers eux, à la Parole même de Dieu. « Autre est le temps du parler direct et originel de Dieu lui-même dans sa Révélatio
1976 « Autre est le temps du parler direct et originel de Dieu lui-même dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps
1977 et originel de Dieu lui-même dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophè
1978 nel de Dieu lui-même dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophètes et au
1979 ême dans sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu
1980 sa Révélation, le temps de Jésus-Christ, le temps de celui qui a été annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu’ils en t
1981 es pour qu’ils en témoignent ensuite, — autre est le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, l
1982 u’ils en témoignent ensuite, — autre est le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps d
1983 t ensuite, — autre est le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur leque
1984 , — autre est le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ
1985  autre est le temps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bât
1986 mps de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…,
1987 de ce témoignage, le temps de la prophétie et de l’ apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — a
1988 nage, le temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — autre encore e
1989 temps de la prophétie et de l’apostolat, le temps de Pierre sur lequel Christ bâtit son Église…, — autre encore est le tem
1990 quel Christ bâtit son Église…, — autre encore est le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la
1991 st bâtit son Église…, — autre encore est le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole de
1992 — autre encore est le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apô
1993 ncore est le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, ori
1994 re est le temps de cette Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, orient
1995 e Église même, le temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, orientée vers cette parole et
1996 glise même, le temps de la prédication dérivée de la parole des prophètes et des apôtres, orientée vers cette parole et re
1997 s apôtres, orientée vers cette parole et recevant d’ elle sa norme. » Or, ces temps différents ne sont pas différenciés seu
1998 différents ne sont pas différenciés seulement par l’ éloignement des siècles et l’évolution historique de l’humanité. Ils r
1999 enciés seulement par l’éloignement des siècles et l’ évolution historique de l’humanité. Ils résultent d’attitudes différen
2000 éloignement des siècles et l’évolution historique de l’humanité. Ils résultent d’attitudes différentes que Dieu adopte en
2001 ignement des siècles et l’évolution historique de l’ humanité. Ils résultent d’attitudes différentes que Dieu adopte en fac
2002 évolution historique de l’humanité. Ils résultent d’ attitudes différentes que Dieu adopte en face de l’homme. Ils représen
2003 ’attitudes différentes que Dieu adopte en face de l’ homme. Ils représentent trois activités de Dieu bien distinctes. « Cet
2004 face de l’homme. Ils représentent trois activités de Dieu bien distinctes. « Cette position différente dans la hiérarchie
2005 bien distinctes. « Cette position différente dans la hiérarchie de Dieu distingue les trois temps d’une manière tout à fai
2006 s. « Cette position différente dans la hiérarchie de Dieu distingue les trois temps d’une manière tout à fait particulière
2007 n différente dans la hiérarchie de Dieu distingue les trois temps d’une manière tout à fait particulière, qui n’est pas cel
2008 s la hiérarchie de Dieu distingue les trois temps d’ une manière tout à fait particulière, qui n’est pas celle dont se dist
2009 iculière, qui n’est pas celle dont se distinguent les temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de
2010 qui n’est pas celle dont se distinguent les temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la disti
2011 n’est pas celle dont se distinguent les temps de l’ homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinct
2012 se distinguent les temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps
2013 guent les temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps de la Paro
2014 en dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces tr
2015 dehors de la Parole de Dieu, et qui dépend ici de la distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces trois
2016 qui dépend ici de la distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans le prolo
2017 dépend ici de la distinction propre aux temps de la Parole. » Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans le prolonge
2018 » Autrement dit, ces trois temps ne sont pas dans le prolongement historique l’un de l’autre ; ce ne sont pas trois portio
2019 ne sont pas dans le prolongement historique l’un de l’autre ; ce ne sont pas trois portions successives du même temps dan
2020 dans lequel nous vivons, mais bien trois espèces de temps distinctes. D’où il résulte que l’on ne peut pas passer de l’un
2021 ons, mais bien trois espèces de temps distinctes. D’ où il résulte que l’on ne peut pas passer de l’un à l’autre par un mou
2022 espèces de temps distinctes. D’où il résulte que l’ on ne peut pas passer de l’un à l’autre par un mouvement continu, de p
2023 ctes. D’où il résulte que l’on ne peut pas passer de l’un à l’autre par un mouvement continu, de proche en proche. Il faut
2024 asser de l’un à l’autre par un mouvement continu, de proche en proche. Il faut un saut17. Prenons un exemple fameux : celu
2025 faut un saut17. Prenons un exemple fameux : celui de Pierre à Césarée de Philippe. Certes, Pierre vit dans le même temps q
2026 re à Césarée de Philippe. Certes, Pierre vit dans le même temps que Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « c
2027 Certes, Pierre vit dans le même temps que Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de
2028 Pierre vit dans le même temps que Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de Dieu qu’à
2029 e Jésus, le rabbi de Nazareth, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de Dieu qu’à l’instant où, par la foi, il pr
2030 h, mais il ne devient le « contemporain » du Fils de Dieu qu’à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ,
2031 emporain » du Fils de Dieu qu’à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, n
2032 à l’instant où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’aurai
2033 où, par la foi, il prononce : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’auraient pu lui
2034 Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’auraient pu lui faire dire cette parole (Matt. 16
2035 st, le Fils du Dieu vivant. » Or, ni la chair, ni le sang n’auraient pu lui faire dire cette parole (Matt. 16, 17). C’est
2036 e qui agit en lui à ce moment, qui lui fait faire le « pas », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou
2037 n lui à ce moment, qui lui fait faire le « pas », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’
2038 , qui lui fait faire le « pas », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui
2039 ui lui fait faire le « pas », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui pe
2040 s », le saut du temps de la prophétie au temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul qui peut faire passer l’homme d
2041 Ou encore : c’est Dieu seul qui peut faire passer l’ homme d’un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul
2042 e : c’est Dieu seul qui peut faire passer l’homme d’ un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul que nous
2043 re passer l’homme d’un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains d
2044 ’un temps à l’autre, c’est par le « bon plaisir » de Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains de sa Parole. Nicodè
2045 Dieu seul que nous pouvons devenir contemporains de sa Parole. Nicodème a beau vivre en même temps que le Christ : il ne
2046 a Parole. Nicodème a beau vivre en même temps que le Christ : il ne le reconnaît pas, il ne voit en lui qu’un prophète, il
2047 a beau vivre en même temps que le Christ : il ne le reconnaît pas, il ne voit en lui qu’un prophète, il n’est pas son con
2048 ui qu’un prophète, il n’est pas son contemporain. Les disciples d’Emmaüs ont beau cheminer aux côtés du Christ : ils ne dev
2049 ète, il n’est pas son contemporain. Les disciples d’ Emmaüs ont beau cheminer aux côtés du Christ : ils ne deviennent ses c
2050 deux brigands du Calvaire, l’un seulement devient le contemporain de son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec f
2051 Calvaire, l’un seulement devient le contemporain de son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec final de toute mé
2052 in de son Sauveur. Ce dernier exemple fait sentir l’ échec final de toute méthode historique qui voudrait nous rendre « con
2053 eur. Ce dernier exemple fait sentir l’échec final de toute méthode historique qui voudrait nous rendre « contemporains » d
2054 orique qui voudrait nous rendre « contemporains » de Christ. Car cette méthode, par elle-même, ne peut nous conduire qu’à
2055 par elle-même, ne peut nous conduire qu’à revivre la situation du brigand qui refuse. Christ, dans son temps, est le vis-à
2056 u brigand qui refuse. Christ, dans son temps, est le vis-à-vis absolu des apôtres dans leur temps. Et de même, le témoigna
2057 s absolu des apôtres dans leur temps. Et de même, le témoignage des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église
2058 eur temps. Et de même, le témoignage des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépen
2059 de même, le témoignage des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul
2060 ge des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de no
2061 des apôtres, la Bible, est le vis-à-vis absolu de l’ Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de nos e
2062 is absolu de l’Église dans notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de nos efforts, que nous passions de notre te
2063 notre temps. Il dépend de Dieu seul, et nullement de nos efforts, que nous passions de notre temps à ce temps des apôtres,
2064 l, et nullement de nos efforts, que nous passions de notre temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps de la Parole faite
2065 notre temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps de la Parole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que d’un schéma.
2066 re temps à ce temps des apôtres, ou à ce temps de la Parole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que d’un schéma. Cer
2067 ole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne s’agit là que d’ un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser encore les pages que Barth c
2068 ’un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser encore les pages que Barth consacre à ce problème. Mais faut-il le redire ? La t
2069 es que Barth consacre à ce problème. Mais faut-il le redire ? La théologie n’est pas là pour résoudre concrètement nos pro
2070 consacre à ce problème. Mais faut-il le redire ? La théologie n’est pas là pour résoudre concrètement nos problèmes. Elle
2071 oudre concrètement nos problèmes. Elle a pour but de les poser, de nous donner un instrument critique qui nous renvoie san
2072 re concrètement nos problèmes. Elle a pour but de les poser, de nous donner un instrument critique qui nous renvoie sans ce
2073 ment nos problèmes. Elle a pour but de les poser, de nous donner un instrument critique qui nous renvoie sans cesse à la r
2074 instrument critique qui nous renvoie sans cesse à la réalité, qui nous inquiète, et qui corrige le mouvement naturel et pe
2075 e à la réalité, qui nous inquiète, et qui corrige le mouvement naturel et perverti de nos pensées. Cette position du prob
2076 , et qui corrige le mouvement naturel et perverti de nos pensées. Cette position du problème, que nous venons d’esquisser
2077 ées. Cette position du problème, que nous venons d’ esquisser, nous permettra de situer honnêtement les essais qui compose
2078 lème, que nous venons d’esquisser, nous permettra de situer honnêtement les essais qui composent ce numéro de Hic et Nunc.
2079 d’esquisser, nous permettra de situer honnêtement les essais qui composent ce numéro de Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien é
2080 er honnêtement les essais qui composent ce numéro de Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien établi : 1° que les efforts de notr
2081 Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien établi : 1° que les efforts de notre imagination, qu’ils s’expriment sous une forme franc
2082 Qu’il soit donc bien établi : 1° que les efforts de notre imagination, qu’ils s’expriment sous une forme franchement litt
2083 sous une forme franchement littéraire18, ou sous la forme de méditations religieuses, ou même sous forme de sermons, sont
2084 forme franchement littéraire18, ou sous la forme de méditations religieuses, ou même sous forme de sermons, sont par eux-
2085 mêmes absolument vains, s’ils prétendent, à force d’ habileté, de science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contempo
2086 ment vains, s’ils prétendent, à force d’habileté, de science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de l
2087 s’ils prétendent, à force d’habileté, de science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou
2088 ent, à force d’habileté, de science, de poésie ou d’ éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses témoin
2089 sie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’
2090 ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’uti
2091 ce, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’utilité que s’il
2092 es témoins bibliques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’ utilité que s’ils concrétisent à nos yeux les limites de nos imaginati
2093 avoir d’utilité que s’ils concrétisent à nos yeux les limites de nos imaginations. Reconnaître, éprouver péniblement ces li
2094 ité que s’ils concrétisent à nos yeux les limites de nos imaginations. Reconnaître, éprouver péniblement ces limites, voil
2095 onnaître, éprouver péniblement ces limites, voilà la vraie leçon de nos voyages en Palestine, réels ou figurés. Nous ne po
2096 ver péniblement ces limites, voilà la vraie leçon de nos voyages en Palestine, réels ou figurés. Nous ne pouvons nous empê
2097 , réels ou figurés. Nous ne pouvons nous empêcher d’ imaginer. Le sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, compo
2098 igurés. Nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer. Le sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, comportera toujou
2099 us ne pouvons nous empêcher d’imaginer. Le sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, comportera toujours une par
2100 nous empêcher d’imaginer. Le sermon le plus sec, le plus littéralement biblique, comportera toujours une part de « littér
2101 téralement biblique, comportera toujours une part de « littérature », une tentative de représenter aux yeux des fidèles le
2102 ujours une part de « littérature », une tentative de représenter aux yeux des fidèles les choses qu’il annonce. L’importan
2103 une tentative de représenter aux yeux des fidèles les choses qu’il annonce. L’important, c’est qu’il soit bien entendu que
2104 er aux yeux des fidèles les choses qu’il annonce. L’ important, c’est qu’il soit bien entendu que tout cela n’exprime encor
2105 cela n’exprime encore que notre réalité humaine. L’ important, c’est qu’une instance critique impitoyable domine sans cess
2106 e signification19. Quand nous parlons des témoins de la Bible, nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure d’exactitud
2107 ignification19. Quand nous parlons des témoins de la Bible, nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure d’exactitude h
2108 , nous n’avons pas à nous préoccuper outre mesure d’ exactitude historique, archéologique, etc. La plus grande fantaisie no
2109 sure d’exactitude historique, archéologique, etc. La plus grande fantaisie nous est permise dans nos efforts de représenta
2110 rande fantaisie nous est permise dans nos efforts de représentation : puisqu’aussi bien, tous ces efforts ne pourront jama
2111 amais nous conduire sur le plan véritable et dans le temps réel où ces témoins sont apparus. Dans un certain sens, on peut
2112 t apparus. Dans un certain sens, on peut dire que l’ échec seul de ces efforts leur confère, s’il est déclaré expressément,
2113 ns un certain sens, on peut dire que l’échec seul de ces efforts leur confère, s’il est déclaré expressément, s’il est épr
2114 il est déclaré expressément, s’il est éprouvé par l’ orateur et par l’auditeur comme une nécessité de notre nature, leur se
2115 pressément, s’il est éprouvé par l’orateur et par l’ auditeur comme une nécessité de notre nature, leur sens de prédication
2116 r l’orateur et par l’auditeur comme une nécessité de notre nature, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’histoire
2117 ur comme une nécessité de notre nature, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’histoire ou de notre imagination — 
2118 té de notre nature, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’histoire ou de notre imagination — machine à remonter l
2119 nature, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’histoire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, n
2120 ure, leur sens de prédication. Par le véhicule de l’ histoire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, nous
2121 de prédication. Par le véhicule de l’histoire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, nous ne rejoindron
2122 oire ou de notre imagination — machine à remonter le temps —, nous ne rejoindrons jamais que Nicodème, ou Salomon, le roi
2123 s ne rejoindrons jamais que Nicodème, ou Salomon, le roi savant, ou Pierre doutant, mais non pas Pierre croyant ; Abraham
2124 aham tergiversant, mais non pas Abraham partant ; les disciples sur le chemin, mais non pas cet instant où Christ se révèle
2125 mais non pas Abraham partant ; les disciples sur le chemin, mais non pas cet instant où Christ se révèle. C’est sous ce s
2126 t sous ce signe critique radical que nous plaçons les essais qui suivent. Nous avons voulu confronter avec les témoins de l
2127 ais qui suivent. Nous avons voulu confronter avec les témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui
2128 ent. Nous avons voulu confronter avec les témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent
2129 . Nous avons voulu confronter avec les témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent au
2130 ns voulu confronter avec les témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent au chrétien en
2131 avec les témoins de la Bible, les « problèmes » — le mot est bien faible — qui se posent au chrétien en tout temps : mort
2132 ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’est pas nous qui les jugeons. Leurs erreurs même nous enseigneront bien mieux que nos meil
2133 th dit simplement « un pas », soucieux sans doute de se distinguer des philosophes « existentiels », qui ont mis à toutes
2134 hilosophes « existentiels », qui ont mis à toutes les sauces humanistes et romantiques la notion, chère à Kierkegaard, de s
2135 mis à toutes les sauces humanistes et romantiques la notion, chère à Kierkegaard, de saut. 18. ou cinématographique ! Voi
2136 es et romantiques la notion, chère à Kierkegaard, de saut. 18. ou cinématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encore la
2137 egaard, de saut. 18. ou cinématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encore la Passion d’Oberammergau ! 19. C’est le rô
2138 ématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encore la Passion d’Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte
2139 que ! Voir le film Golgotha. Ou encore la Passion d’ Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte par Grünew
2140 Ou encore la Passion d’Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte par Grünewald à côté du Jean-Baptiste
2141 sion d’Oberammergau ! 19. C’est le rôle que joue la parole peinte par Grünewald à côté du Jean-Baptiste de la Crucifixion
2142  Il faut qu’il croisse et que je diminue. » Voilà le vrai sens du tableau, et peu importe que les personnages soient vêtus
2143 Voilà le vrai sens du tableau, et peu importe que les personnages soient vêtus comme jamais aucun juif ne l’a été. k. Rou
2144 rsonnages soient vêtus comme jamais aucun juif ne l’ a été. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de la Parole », Hic
2145 amais aucun juif ne l’a été. k. Rougemont Denis de , « Les trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 1
2146 aucun juif ne l’a été. k. Rougemont Denis de, «  Les trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
2147 a été. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
2148 té. k. Rougemont Denis de, « Les trois temps de la Parole », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 152-158.
10 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Soirée chez Nicodème (mai 1935)
2149 (mai 1935)l Et puis, je vous en supplie, que l’ humour ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’expérience !
2150 ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’ expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez p
2151 z pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’ expérience que vous n’avez pas d’expérience ! W. Monod, Le Problème d
2152 quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’ expérience ! W. Monod, Le Problème du Bien, I, p. 512. Nous avions d
2153 nce que vous n’avez pas d’expérience ! W. Monod, Le Problème du Bien, I, p. 512. Nous avions dîné chez Nicodème, et l’on
2154 n, I, p. 512. Nous avions dîné chez Nicodème, et l’ on apportait le café. Nicodème — vous ne l’ignorez pas — c’est cet ill
2155 Nous avions dîné chez Nicodème, et l’on apportait le café. Nicodème — vous ne l’ignorez pas — c’est cet illustre professeu
2156 me, et l’on apportait le café. Nicodème — vous ne l’ ignorez pas — c’est cet illustre professeur de théologie dogmatique do
2157 ne l’ignorez pas — c’est cet illustre professeur de théologie dogmatique dont l’esprit de répartie et la finesse à distin
2158 illustre professeur de théologie dogmatique dont l’ esprit de répartie et la finesse à distinguer chez son interlocuteur,
2159 professeur de théologie dogmatique dont l’esprit de répartie et la finesse à distinguer chez son interlocuteur, quel qu’i
2160 théologie dogmatique dont l’esprit de répartie et la finesse à distinguer chez son interlocuteur, quel qu’il soit, le poin
2161 stinguer chez son interlocuteur, quel qu’il soit, le point faible d’un raisonnement, qu’il se borne à faire apparaître par
2162 n interlocuteur, quel qu’il soit, le point faible d’ un raisonnement, qu’il se borne à faire apparaître par une simple ques
2163 borne à faire apparaître par une simple question de bon sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a p
2164 par une simple question de bon sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche
2165 on sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche et ses joues roses, son gra
2166 la célébrité. On se plaît à le dire : il n’a pas d’ âge. Sa barbe blanche et ses joues roses, son grand front d’humaniste
2167 barbe blanche et ses joues roses, son grand front d’ humaniste et ses yeux vifs de Méditerranéen lui composent un visage cl
2168 ses, son grand front d’humaniste et ses yeux vifs de Méditerranéen lui composent un visage classique, que d’aucuns n’hésit
2169 iterranéen lui composent un visage classique, que d’ aucuns n’hésitent pas à comparer à celui du Vinci, que d’autres, simpl
2170 ui du Vinci, que d’autres, simplement, qualifient de patriarcal. Tel est donc Nicodème, et tel est son aspect vénérable. P
2171 t tel est son aspect vénérable. Pour ses qualités d’ âme, j’espère que ce récit d’une soirée passée dans son salon pourra f
2172 e. Pour ses qualités d’âme, j’espère que ce récit d’ une soirée passée dans son salon pourra faire deviner quelques-unes d’
2173 pourra faire deviner quelques-unes d’entre elles. La conversation qui s’était égarée vers la politique, au dessert, revint
2174 re elles. La conversation qui s’était égarée vers la politique, au dessert, revint à la théologie avec les premières tasse
2175 it égarée vers la politique, au dessert, revint à la théologie avec les premières tasses de café. Un étudiant feuilletait
2176 , revint à la théologie avec les premières tasses de café. Un étudiant feuilletait un gros ouvrage posé en évidence sur le
2177 feuilletait un gros ouvrage posé en évidence sur le bureau du maître, — cet ouvrage, que vous connaissez sans aucun doute
2178 t ouvrage, que vous connaissez sans aucun doute : Le Problème du Bien, du professeur Wilfred Monod. « Un monument ! » pron
2179 Un monument ! » prononça Nicodème en s’approchant de l’étudiant. Nous nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et l’en
2180 monument ! » prononça Nicodème en s’approchant de l’ étudiant. Nous nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et l’entre
2181 s nous assîmes en cercle autour du patriarche. Et l’ entretien que nous attendions tous s’amorça, je l’avoue, par une mauva
2182 l’entretien que nous attendions tous s’amorça, je l’ avoue, par une mauvaise boutade qui m’échappa : « Wilfred Monod, m’écr
2183 fred Monod, m’écriai-je, n’est-ce pas celui qu’un de mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l’homme qui ne veut pas
2184 je, n’est-ce pas celui qu’un de mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l’homme qui ne veut pas mourir ? » — Il y a
2185 de mes amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l’ homme qui ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de
2186 ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. M
2187 pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nico
2188 s mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodèm
2189 — Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodème, par bonheu
2190 gens qui ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en fusse. Mais Nicodème, par bonheur, « sait vi
2191 son logis. Il se tourna vers moi en souriant, et le dialogue s’engagea sans aucune gêne. Nicodème. — Nous voici donc d’e
2192 ramenés à notre vieux débat. Je n’ignore pas que l’ éternel problème de la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qu
2193 eux débat. Je n’ignore pas que l’éternel problème de la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le pl
2194 débat. Je n’ignore pas que l’éternel problème de la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le plus,
2195 oblème de la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le plus, et à très juste titre, nos jeunes barth
2196 même et au monde est l’un de ceux qui préoccupent le plus, et à très juste titre, nos jeunes barthiens, kierkegaardiens et
2197 eunes barthiens, kierkegaardiens et « réacteurs » de diverses nuances. Je m’étonne seulement de vous voir prendre à votre
2198 eurs » de diverses nuances. Je m’étonne seulement de vous voir prendre à votre compte un jugement si désobligeant, — si !
2199 pas, j’ai surmonté depuis longtemps toute espèce d’ amour-propre en ces matières ! —, un jugement si désobligeant, dis-je,
2200 —, un jugement si désobligeant, dis-je, pour l’un de mes collègues et amis les plus chers. Je serais fort curieux de savoi
2201 geant, dis-je, pour l’un de mes collègues et amis les plus chers. Je serais fort curieux de savoir sur quoi vous appuyez, p
2202 es et amis les plus chers. Je serais fort curieux de savoir sur quoi vous appuyez, précisément, ce jugement-là : « L’homme
2203 uoi vous appuyez, précisément, ce jugement-là : «  L’ homme qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de l’impertinence
2204 mme qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de l’impertinence à affirmer rien de « précis », en se rapportant à quel
2205 qui ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de l’ impertinence à affirmer rien de « précis », en se rapportant à quelque
2206 . — Il y aurait de l’impertinence à affirmer rien de « précis », en se rapportant à quelque affirmation choisie entre tren
2207 mation choisie entre trente-six-mille autres dans l’ ouvrage de M. Monod. Vous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vou
2208 isie entre trente-six-mille autres dans l’ouvrage de M. Monod. Vous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vous de ces d
2209 ous savez qu’il a 3000 pages. Mais que dites-vous de ces deux phrases qui me sont tombées sous les yeux tandis que je parc
2210 vous de ces deux phrases qui me sont tombées sous les yeux tandis que je parcourais les chapitres sur Barth ? (Je tirai mon
2211 nt tombées sous les yeux tandis que je parcourais les chapitres sur Barth ? (Je tirai mon petit carnet) : « Je reste sur le
2212 th ? (Je tirai mon petit carnet) : « Je reste sur le terrain concret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotid
2213 petit carnet) : « Je reste sur le terrain concret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience”
2214 it carnet) : « Je reste sur le terrain concret de l’ humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience” chr
2215 concret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience” chrétienne. » (Tome III, p. 287.) Et ceci
2216 ncret de l’humble “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience” chrétienne. » (Tome III, p. 287.) Et ceci :
2217  287.) Et ceci : « Un homme ne peut se dépouiller de son humanité. » Par malheur, j’ai oublié la référence. Nicodème. — P
2218 iller de son humanité. » Par malheur, j’ai oublié la référence. Nicodème. — Peu importe. C’est en effet, très exactement,
2219 mon point de vue, que mon ami Monod exprime ici. Le terrain du bon sens, eh oui ! c’est bien cela ! Moi. — M. Monod dit
2220 ! c’est bien cela ! Moi. — M. Monod dit même : «  Le terrain concret de l’humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment
2221 Moi. — M. Monod dit même : « Le terrain concret de l’humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment « cartésien » en c
2222 oi. — M. Monod dit même : « Le terrain concret de l’ humble bon sens cartésien. » Étiez-vous vraiment « cartésien » en ce t
2223 en ce temps-là, cher Monsieur Nicodème ? Ou bien l’ êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se soit p
2224 e ? Ou bien l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’ homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’hum
2225 ien l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon
2226 l’êtes-vous devenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon sen
2227 re que l’homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… M
2228 table rase se soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… Mais je sais bien ce q
2229 le rase se soit placé sur le « terrain concret de l’ humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ergoter… Mais je sais bien ce que
2230 in concret de l’humble bon sens » ? Pardonnez-moi d’ ergoter… Mais je sais bien ce que M. Monod voulait dire : il pense que
2231 bien ce que M. Monod voulait dire : il pense que les jeunes « réacteurs » se placent plus volontiers sur le « terrain abst
2232 unes « réacteurs » se placent plus volontiers sur le « terrain abstrait de l’orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne g
2233 placent plus volontiers sur le « terrain abstrait de l’orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère de faire table ra
2234 cent plus volontiers sur le « terrain abstrait de l’ orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère de faire table rase
2235 orgueilleux paradoxe ». Il ne nous pardonne guère de faire table rase de ce qu’il appelle « l’expérience chrétienne ». U
2236  ». Il ne nous pardonne guère de faire table rase de ce qu’il appelle « l’expérience chrétienne ». Un étudiant. — Tenez,
2237 e guère de faire table rase de ce qu’il appelle «  l’ expérience chrétienne ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passa
2238 hrétienne ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passage dont vous aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous le
2239 ez, je tombe sur le passage dont vous aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à la page 512 du prem
2240 dont vous aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à la page 512 du premier tome : « … n’avoir pas f
2241 s aviez perdu la référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à la page 512 du premier tome : « … n’avoir pas fait une
2242 référence. Permettez-moi de vous le lire. C’est à la page 512 du premier tome : « … n’avoir pas fait une expérience est à
2243 tome : « … n’avoir pas fait une expérience est à la portée d’un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idéal (au mo
2244 … n’avoir pas fait une expérience est à la portée d’ un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idéal (au moins en app
2245 areil idéal (au moins en apparence, entraînés par l’ exagération de leurs formules téméraires) je dirais volontiers : un ho
2246 u moins en apparence, entraînés par l’exagération de leurs formules téméraires) je dirais volontiers : un homme ne peut se
2247 irais volontiers : un homme ne peut se dépouiller de son humanité ; un chrétien ne peut se dégager de sa “divinité” (au se
2248 de son humanité ; un chrétien ne peut se dégager de sa “divinité” (au sens où saint Chrysostome prenait le terme). Et pui
2249 “divinité” (au sens où saint Chrysostome prenait le terme). Et puis, je vous, en supplie, que l’humour ne perde jamais se
2250 nait le terme). Et puis, je vous, en supplie, que l’ humour ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’expérience !
2251 ne perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’ expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez p
2252 z pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’ expérience que vous n’avez pas d’expérience… » Mme Nicodème. — Comme
2253 quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’ expérience… » Mme Nicodème. — Comme c’est bien dit ! Ce M. Monod a vr
2254 . — Comme c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le don de la formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poup
2255 me c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le don de la formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (f
2256 c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le don de la formule. Et quelle charité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (fill
2257 arité dans tout ce qu’il écrit ! Poupette (fille de Nicodème, 20 ans). — C’est extrêmement suggestif ! Et c’est tellement
2258 lement juste, ce qu’il dit, ne trouvez-vous pas ? La seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’o
2259 seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas d’ expérience… Je n’osais pas le dire, mais c’est ce que je sens profondé
2260 c’est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’osais pas le dire, mais c’est ce que je sens profondément. Quand on entend des éva
2261 urs au-dessous des autres. On s’imagine qu’on est la seule qui n’a pas fait ces expériences. À la fin, c’est déprimant !
2262 est la seule qui n’a pas fait ces expériences. À la fin, c’est déprimant ! Nicodème. — Ma chère Poupette, M. Monod ne vo
2263 est, comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent de l’expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimenté
2264 , comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent de l’ expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimentée t
2265 n partisan impénitent de l’expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimentée tout à nouveau ! J’ai conn
2266 au ! J’ai connu des évangélistes qui avaient fait d’ admirables expériences, et leurs récits t’eussent fait le plus grand b
2267 ables expériences, et leurs récits t’eussent fait le plus grand bien. Certes, il y a des abus partout, mais de là à condam
2268 grand bien. Certes, il y a des abus partout, mais de là à condamner la notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit de
2269 , il y a des abus partout, mais de là à condamner la notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que
2270 us partout, mais de là à condamner la notion même d’ expérience ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je l’ai reconnu
2271 notion même d’expérience ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je l’ai reconnu ? Un miracle, voilà une expérience,
2272 ce ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je l’ ai reconnu ? Un miracle, voilà une expérience, une sublime expérience 
2273 t combien édifiante ! (Se tournant vers un groupe de jeunes barthiens très excités qui échangent dans un coin des coups de
2274 très excités qui échangent dans un coin des coups de coude significatifs.) Enfin, mes chers amis, si le christianisme n’es
2275 e coude significatifs.) Enfin, mes chers amis, si le christianisme n’est pas une expérience, et je dis bien une expérience
2276 ce à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il de la vie chrétienne ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). —
2277 à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il de la vie chrétienne ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’
2278 ! — que reste-t-il de la vie chrétienne ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’est exactement ce que je pen
2279 je pense. Un jeune barthien (agressif). — Ôtez la soi-disant expérience chrétienne : eh bien, il reste simplement le me
2280 érience chrétienne : eh bien, il reste simplement le message existentiel de la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est ass
2281 bien, il reste simplement le message existentiel de la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est assez !   — Ici s’engagea
2282 en, il reste simplement le message existentiel de la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est assez !   — Ici s’engagea un
2283 te simplement le message existentiel de la Parole de Dieu ! Il me semble que c’est assez !   — Ici s’engagea un débat extr
2284   — Ici s’engagea un débat extrêmement confus sur la distinction délicate que voulait établir le barthien entre la notion
2285 s sur la distinction délicate que voulait établir le barthien entre la notion d’expérience et le concept d’existentiel, Ni
2286 on délicate que voulait établir le barthien entre la notion d’expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait l
2287 e que voulait établir le barthien entre la notion d’ expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait leur identi
2288 ablir le barthien entre la notion d’expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait leur identité et alla même
2289 rthien entre la notion d’expérience et le concept d’ existentiel, Nicodème soutenait leur identité et alla même jusqu’à cit
2290 tité et alla même jusqu’à citer certaines paroles de Kierkegaard à l’appui de sa thèse : « Kierkegaard, ce prince du parad
2291 èse : « Kierkegaard, ce prince du paradoxe, comme l’ appelle si joliment mon ami Monod. » Selon Nicodème, le terme d’existe
2292 elle si joliment mon ami Monod. » Selon Nicodème, le terme d’existentiel n’était qu’une locution philosophique « importée
2293 oliment mon ami Monod. » Selon Nicodème, le terme d’ existentiel n’était qu’une locution philosophique « importée d’Allemag
2294 n’était qu’une locution philosophique « importée d’ Allemagne », inassimilable pour nos « clairs esprits latins », et qui,
2295 leurs, signifiait, au pédantisme près, exactement la même chose qu’expérience. J’avoue que je fus tenté de lui donner rais
2296 ême chose qu’expérience. J’avoue que je fus tenté de lui donner raison. Et je l’eusse fait avec plaisir si les arguments i
2297 voue que je fus tenté de lui donner raison. Et je l’ eusse fait avec plaisir si les arguments invoqués à l’appui de sa thès
2298 donner raison. Et je l’eusse fait avec plaisir si les arguments invoqués à l’appui de sa thèse, assez juste, eussent été d’
2299 s à l’appui de sa thèse, assez juste, eussent été d’ une autre nature que ceux de M. Dürrleman… Je ne sais si vous sentez c
2300 ez juste, eussent été d’une autre nature que ceux de M. Dürrleman… Je ne sais si vous sentez comme moi, mais cette « clart
2301 s cette « clarté latine » me donne toujours envie de dire des grossièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le to
2302 dire des grossièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le ton de cette soirée avait été jusqu’à ce moment des pl
2303 ièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le ton de cette soirée avait été jusqu’à ce moment des plus polis, peut-
2304 , — en allemand, par-dessus le marché. Or, le ton de cette soirée avait été jusqu’à ce moment des plus polis, peut-être mê
2305 trop poli. Je ne sais trop pourquoi j’ai toujours l’ impression qu’une certaine politesse bourgeoise stérilise toute réalit
2306 se stérilise toute réalité chrétienne. Cependant, les esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques se faisaient plus mor
2307 Cependant, les esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques se faisaient plus mordantes et plus sèches, du côté des jeu
2308 l et, par instant, grandiloquent : Poupette avait les joues en feu et approuvait à tout hasard tantôt l’un tantôt l’autre p
2309 par tant de conviction, quel que fut par ailleurs l’ objet de la conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait ta
2310 de conviction, quel que fut par ailleurs l’objet de la conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait tantôt Hei
2311 conviction, quel que fut par ailleurs l’objet de la conviction. Une belle soirée théologique ! On invoquait tantôt Heideg
2312 On invoquait tantôt Heidegger ou Brunner, tantôt l’ esprit français, tantôt Frommel et Vinet, — ces Helvètes — tantôt Calv
2313 que Barth a mieux comprises que Sabatier, tantôt l’ humble bon sens de M. Monod, tantôt la science universelle du même aut
2314 comprises que Sabatier, tantôt l’humble bon sens de M. Monod, tantôt la science universelle du même auteur. Cette espèce
2315 ier, tantôt l’humble bon sens de M. Monod, tantôt la science universelle du même auteur. Cette espèce de cacophonie, vous
2316 science universelle du même auteur. Cette espèce de cacophonie, vous le savez, est assez habituelle dans les entretiens d
2317 du même auteur. Cette espèce de cacophonie, vous le savez, est assez habituelle dans les entretiens de l’élite. Soudain,
2318 ophonie, vous le savez, est assez habituelle dans les entretiens de l’élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je propos
2319 e savez, est assez habituelle dans les entretiens de l’élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’É
2320 avez, est assez habituelle dans les entretiens de l’ élite. Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’Évan
2321 Soudain, j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’Évangile. Je m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur l
2322 , j’eus une idée paradoxale : je proposai de lire l’ Évangile. Je m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur le bureau
2323 le : je proposai de lire l’Évangile. Je m’emparai d’ une Bible qui se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-m
2324 e m’emparai d’une Bible qui se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-même à la page que je cherchais. Je lus
2325 i se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’ elle-même à la page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais il y eut un
2326 posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-même à la page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais il y eut un homme d’entre
2327 s. Je lus ceci : « Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des juifs, qui vint, lui, auprès
2328 n chef des juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Di
2329 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Di
2330 , si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître q
2331 me ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est
2332 naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je
2333 quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le d
2334 re ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le
2335 ité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’ eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème l
2336 érité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’ Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème lui dit :
2337 ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? J
2338 au et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui ré
2339 sais pas ces choses ! En vérité, en vérité, je te le dis, ce que nous savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous l’
2340 en vérité, je te le dis, ce que nous savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous l’attestons ; et vous ne recevez p
2341 savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous l’ attestons ; et vous ne recevez pas notre témoignage. » Un silence pesa
2342 ant. Il nous sembla qu’il murmurait machinalement les paroles que je venais de lire. Nous perçûmes enfin quelques mots : il
2343 us perçûmes enfin quelques mots : il monologuait, les yeux fixes. Mais peu à peu une vivacité fébrile parut s’emparer de sa
2344 is peu à peu une vivacité fébrile parut s’emparer de sa voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous le disons. Ce que n
2345 sa voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous le disons. Ce que nous avons vu, nous l’attestons… » Mais que sais-je ?
2346 avons, nous le disons. Ce que nous avons vu, nous l’ attestons… » Mais que sais-je ? Et qu’ai-je donc vu ?… C’était bien mo
2347 … Moi, Nicodème, docteur et professeur des choses de Dieu… Ce que j’ai vu et entendu c’est cela qu’il me faut attester… Et
2348 entendu c’est cela qu’il me faut attester… Et je l’ atteste ! Oui, je l’attesterai jusqu’à ma dernière heure… Car elle vie
2349 qu’il me faut attester… Et je l’atteste ! Oui, je l’ attesterai jusqu’à ma dernière heure… Car elle viendra, cette heure ab
2350 de. J’ai vu… Mais qu’ai-je donc vu ?… J’ai vu que l’ homme ne peut pas se dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l
2351  ?… J’ai vu que l’homme ne peut pas se dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l’atteste ! C’est là mon expérience
2352 ne peut pas se dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l’atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-
2353 e dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l’ atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-gieuse ! N’éta
2354 ience… Vous êtes devant Nicodème, suspect à toute la tradition, ah ! que c’est donc facile et rassurant de jeter la pierre
2355 radition, ah ! que c’est donc facile et rassurant de jeter la pierre à Nicodème ! Nicodème, l’orgueilleux Nicodème qui ref
2356 ah ! que c’est donc facile et rassurant de jeter la pierre à Nicodème ! Nicodème, l’orgueilleux Nicodème qui refusait si
2357 ssurant de jeter la pierre à Nicodème ! Nicodème, l’ orgueilleux Nicodème qui refusait si méchamment de comprendre, et vous
2358 l’orgueilleux Nicodème qui refusait si méchamment de comprendre, et vous, vous comprenez si bien, n’est-ce pas, si facilem
2359 et moi j’étais devant Celui… Celui qui m’a coupé la parole, durement : « En vérité, en vérité, je te le dis ! »… Ô mes am
2360 parole, durement : « En vérité, en vérité, je te le dis ! »… Ô mes amis, qui d’entre vous a fait une telle expérience ? N
2361 eigne, si ce n’est ce qu’il a vécu, entendu et vu de ses yeux, son expérience la plus profonde, la seule chose dont il pui
2362 a vécu, entendu et vu de ses yeux, son expérience la plus profonde, la seule chose dont il puisse parler… Mais si c’était
2363 vu de ses yeux, son expérience la plus profonde, la seule chose dont il puisse parler… Mais si c’était aussi la seule cho
2364 hose dont il puisse parler… Mais si c’était aussi la seule chose dont justement on ne puisse pas parler ?… Des expériences
2365 ’en ai fait bien d’autres. J’en parle aussi, j’ai le droit d’en parler… À mon âge, j’en ai même le devoir, vis-à-vis de ce
2366 it bien d’autres. J’en parle aussi, j’ai le droit d’ en parler… À mon âge, j’en ai même le devoir, vis-à-vis de cette jeune
2367 ’ai le droit d’en parler… À mon âge, j’en ai même le devoir, vis-à-vis de cette jeunesse ! J’étais un homme religieux, et
2368 me religieux, et c’est cela que je suis resté. Je l’ affirme solennellement ! Toutes les expériences sont possibles, et cer
2369 suis resté. Je l’affirme solennellement ! Toutes les expériences sont possibles, et certaines sont merveilleuses… « On ne
2370 ines sont merveilleuses… « On ne doit pas prêcher l’ expérience ! », disent-ils. Que font-ils donc de Ses miracles, et des
2371 r l’expérience ! », disent-ils. Que font-ils donc de Ses miracles, et des actions de ses apôtres, celles que j’ai vues et
2372 Que font-ils donc de Ses miracles, et des actions de ses apôtres, celles que j’ai vues et que j’atteste ! Mais voilà… il y
2373 e droit ? J’ai fait une expérience de plus, j’ose le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’expérience qu’on ne pe
2374 e le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’ expérience qu’on ne peut faire cette expérience-là, celle-là justement
2375 expérience-là, celle-là justement — rentrer dans le sein de sa mère ! Et tous ces galopins viennent aujourd’hui prétendre
2376 nce-là, celle-là justement — rentrer dans le sein de sa mère ! Et tous ces galopins viennent aujourd’hui prétendre que c’e
2377 t cela seul qui compte, et qu’ils font table rase de tout le reste ! Comme s’ils étaient… Je ne veux pas blasphémer. Il fa
2378 eul qui compte, et qu’ils font table rase de tout le reste ! Comme s’ils étaient… Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi
2379 … Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi que je les aime. Je n’ai pas fait cette expérience qu’ils exigent — oui vraiment
2380 xigent — oui vraiment on dirait que c’est eux qui l’ exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’amour, et c’est elle que
2381 it que c’est eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’ expérience de l’amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins !
2382 eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins ! voilà ce que
2383 qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’ amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins ! voilà ce que vou
2384 ème se leva, au milieu d’un silence ému, et donna l’ accolade à chacun. Puis il fit un grand geste de ses deux bras levés,
2385 a l’accolade à chacun. Puis il fit un grand geste de ses deux bras levés, — comme pour bénir les circonstants, — et soudai
2386 geste de ses deux bras levés, — comme pour bénir les circonstants, — et soudain, cachant sa figure vénérable, il sortit. ⁂
2387 ette scène, si imprévue pour la plupart des hôtes de ce soir-là, ne laissa pas de nous plonger dans la gêne, dont quelques
2388 la plupart des hôtes de ce soir-là, ne laissa pas de nous plonger dans la gêne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secou
2389 de ce soir-là, ne laissa pas de nous plonger dans la gêne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secouer l’effet qu’en s’ét
2390 êne, dont quelques-uns ne crurent pouvoir secouer l’ effet qu’en s’étonnant subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodèm
2391 uvoir secouer l’effet qu’en s’étonnant subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’
2392 ir secouer l’effet qu’en s’étonnant subitement de l’ heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’un
2393 subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’un ton sans réplique qu’il n’était pas
2394 Mais Mme Nicodème les rassura vivement, affirmant d’ un ton sans réplique qu’il n’était pas question de s’en aller. Et Poup
2395 d’un ton sans réplique qu’il n’était pas question de s’en aller. Et Poupette passa les petits fours, avec un naturel parfa
2396 ait pas question de s’en aller. Et Poupette passa les petits fours, avec un naturel parfait. Le monologue de Nicodème ne pa
2397 passa les petits fours, avec un naturel parfait. Le monologue de Nicodème ne paraissait pas avoir fait grande impression
2398 tits fours, avec un naturel parfait. Le monologue de Nicodème ne paraissait pas avoir fait grande impression sur cette enf
2399 sion sur cette enfant, trop habituée sans doute à la confession paternelle. Un des jeunes étudiants avait repris en main l
2400 lle. Un des jeunes étudiants avait repris en main le « monument » du professeur Monod, et s’amusait à lire à ses voisins c
2401 ui éveillaient tantôt des rires excessifs, tantôt de véhémentes protestations. Je ne vous rapporterai que le dernier de ce
2402 testations. Je ne vous rapporterai que le dernier de ces passages : — « Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit
2403 eur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Nous sommes là en pleine et absolue certitude ; nous a
2404 onde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Nous sommes là en pleine et absolue certitude ; nous apercevon
2405 en pleine et absolue certitude ; nous apercevons le sommet d’un gigantesque pylône, d’un poste émetteur d’où émanent depu
2406 et absolue certitude ; nous apercevons le sommet d’ un gigantesque pylône, d’un poste émetteur d’où émanent depuis quasi d
2407 ous apercevons le sommet d’un gigantesque pylône, d’ un poste émetteur d’où émanent depuis quasi deux-mille années, intaris
2408 mmet d’un gigantesque pylône, d’un poste émetteur d’ où émanent depuis quasi deux-mille années, intarissablement, à travers
2409 si deux-mille années, intarissablement, à travers l’ humanité, les ondes radioactives du Salut.20 » L’étudiant qui lisait r
2410 e années, intarissablement, à travers l’humanité, les ondes radioactives du Salut.20 » L’étudiant qui lisait referma brusqu
2411 l’humanité, les ondes radioactives du Salut.20 » L’ étudiant qui lisait referma brusquement le gros volume et s’exclama :
2412 ut.20 » L’étudiant qui lisait referma brusquement le gros volume et s’exclama : « Si ce n’est pas là du catholicisme tout
2413 du Salut”, cela s’appelle, en bonne scolastique, la grâce infuse ! et si toute notre humanité est soumise à cette féconda
2414 plement ! S’il existe une cure moins radicale que la mort, on serait bien bête de ne pas y recourir. Mais saint Jean ne se
2415 e moins radicale que la mort, on serait bien bête de ne pas y recourir. Mais saint Jean ne se doutait guère que son Évangi
2416 etteur ! » — À quoi l’un des barthiens s’empressa d’ ajouter : « Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de toutes ces métaphores,
2417 ssa d’ajouter : « Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de toutes ces métaphores, le seul fait qui demeure, c’est celui que Bart
2418 il en soit, d’ailleurs, de toutes ces métaphores, le seul fait qui demeure, c’est celui que Barth exprimait si magnifiquem
2419 ui que Barth exprimait si magnifiquement dans une de ses réponses aux objections des humanistes : “Christ n’a pas cru pouv
2420 s humanistes : “Christ n’a pas cru pouvoir sauver les hommes autrement qu’en mourant pour eux”. Que pourrions-nous donc fai
2421 . Que pourrions-nous donc faire de plus que lui ? L’ imitation du Christ, c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas de
2422 re de plus que lui ? L’imitation du Christ, c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas de s’emparer de son message comm
2423 st, c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas de s’emparer de son message comme d’un prétexte à ne plus mourir tout à
2424 mourir en lui et avec lui, — non pas de s’emparer de son message comme d’un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le di
2425 lui, — non pas de s’emparer de son message comme d’ un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le dirai-je ? Ce dialogue,
2426 mme d’un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le dirai-je ? Ce dialogue, ces rires et ces affirmations si délibérément
2427 délibérément tragiques ne firent qu’aviver en moi l’ espèce d’angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème
2428 ent tragiques ne firent qu’aviver en moi l’espèce d’ angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème. Au poin
2429 i l’espèce d’angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème. Au point que tout d’abord, je n’osai pas éleve
2430 angoisse sur laquelle m’avait laissé le monologue de Nicodème. Au point que tout d’abord, je n’osai pas élever la voix. Je
2431 . Au point que tout d’abord, je n’osai pas élever la voix. Je sentais cependant, que je devais dire certaines choses, trad
2432 re au moins, tant bien que mal, mon anxiété. Mais le lieu ne s’y prêtait guère, me semblait-il : entre ces jeunes barthien
2433 si convaincus et si merveilleusement inconscients de l’insondable gravité de leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part
2434 convaincus et si merveilleusement inconscients de l’ insondable gravité de leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part, d
2435 eilleusement inconscients de l’insondable gravité de leurs paroles, — et Mme Nicodème d’autre part, dont je craignais qu’e
2436 ment mes réserves, j’hésitais à parler, redoutant d’ introduire un nouvel élément de discorde, quand c’était justement l’ac
2437 parler, redoutant d’introduire un nouvel élément de discorde, quand c’était justement l’accent de controverse de mes amis
2438 uvel élément de discorde, quand c’était justement l’ accent de controverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de hont
2439 ent de discorde, quand c’était justement l’accent de controverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La con
2440 , quand c’était justement l’accent de controverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nico
2441 troverse de mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nicodème m’avait profondément ému, en dépit d
2442 e mes amis qui me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nicodème m’avait profondément ému, en dépit de cette lé
2443 me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nicodème m’avait profondément ému, en dépit de cette légère pointe de
2444 profondément ému, en dépit de cette légère pointe de cabotinage pieux qu’il met, hélas, dans ses moindres propos… J’en éta
2445 s moi : « Je retiens en tous cas votre définition de l’auteur du Problème du Bien ! “L’homme qui ne veut pas mourir”, c’es
2446 oi : « Je retiens en tous cas votre définition de l’ auteur du Problème du Bien ! “L’homme qui ne veut pas mourir”, c’est e
2447 tre définition de l’auteur du Problème du Bien ! “ L’ homme qui ne veut pas mourir”, c’est exactement ça ! Vraiment, c’est e
2448 raiment, c’est excellent ! » À ce coup, je sentis le rouge me monter au front, et j’éclatai : « Non ! non ! et non ! ce n’
2449 -je. Et je m’en voudrais plus que je ne puis dire d’ avoir lâché cette méchante boutade, si elle vous est une occasion de t
2450 e méchante boutade, si elle vous est une occasion de triompher, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression
2451 lle vous est une occasion de triompher, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression, depuis que nous nous s
2452 st une occasion de triompher, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’impression, depuis que nous nous sommes mis
2453 er, ici, dans la maison de Nicodème ! Tenez, j’ai l’ impression, depuis que nous nous sommes mis à discuter, qu’aucun de no
2454 uis que nous nous sommes mis à discuter, qu’aucun de nous ne sait ce qu’il dit. J’entends exactement : aucun de nous ! Nou
2455 e sait ce qu’il dit. J’entends exactement : aucun de nous ! Nous parlons tous avec beaucoup de conviction, mais je crois b
2456 lirons à qui mieux mieux. Voulez-vous que je vous le prouve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel est le problème que
2457 x. Voulez-vous que je vous le prouve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel est le problème que nous discutons ? C’est
2458 uve ? Il suffira de résumer notre débat. Quel est le problème que nous discutons ? C’est le problème inverse de celui d’Ha
2459 . Quel est le problème que nous discutons ? C’est le problème inverse de celui d’Hamlet. « Être ou ne pas être », disait H
2460 me que nous discutons ? C’est le problème inverse de celui d’Hamlet. « Être ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous dison
2461 us discutons ? C’est le problème inverse de celui d’ Hamlet. « Être ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous disons : mouri
2462 as mourir tout à fait, c’est-à-dire revivre avant d’ être tout à fait mort, — souffler sur la petite étincelle divine qui,
2463 vre avant d’être tout à fait mort, — souffler sur la petite étincelle divine qui, selon les uns, subsiste en nous et pourr
2464 ouffler sur la petite étincelle divine qui, selon les uns, subsiste en nous et pourrait rallumer d’un nouveau feu toute not
2465 on les uns, subsiste en nous et pourrait rallumer d’ un nouveau feu toute notre humanité, plus ou moins consumée par le péc
2466 toute notre humanité, plus ou moins consumée par le péché. Pourquoi donc Nicodème défend-il l’expérience ? Parce qu’il ne
2467 ée par le péché. Pourquoi donc Nicodème défend-il l’ expérience ? Parce qu’il ne veut parler que de ce qu’il a vécu — et je
2468 -il l’expérience ? Parce qu’il ne veut parler que de ce qu’il a vécu — et je vous ferai remarquer qu’il a vécu, de fait, c
2469 a vécu — et je vous ferai remarquer qu’il a vécu, de fait, certaines expériences dont nous n’avons qu’une pâle idée. Il af
2470 firme qu’il est un homme religieux. Il a raison ! La seule religion qui tienne, c’est la religion vécue, c’est-à-dire expé
2471 Il a raison ! La seule religion qui tienne, c’est la religion vécue, c’est-à-dire expérimentée. Mais tout d’un coup, voilà
2472 igion vécue, c’est-à-dire expérimentée. Mais tout d’ un coup, voilà qu’il ne sait plus ce qu’il dit ! Vous l’avez entendu t
2473 oup, voilà qu’il ne sait plus ce qu’il dit ! Vous l’ avez entendu tout à l’heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’ai vu ? Qu’
2474 it plus ce qu’il dit ! Vous l’avez entendu tout à l’ heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’ai vu ? Qu’est-ce que j’ai donc v
2475 euse nuit ?… Toute son expérience échouait devant l’ apparition du souvenir terrible de cette seule expérience impossible,
2476 échouait devant l’apparition du souvenir terrible de cette seule expérience impossible, humainement impossible, à jamais,
2477 ible, à jamais, religieusement impossible ! Voilà l’ angoisse et la folie de ceux qui défendent l’expérience, sachant bien,
2478 , religieusement impossible ! Voilà l’angoisse et la folie de ceux qui défendent l’expérience, sachant bien, cependant, qu
2479 usement impossible ! Voilà l’angoisse et la folie de ceux qui défendent l’expérience, sachant bien, cependant, que la seul
2480 oilà l’angoisse et la folie de ceux qui défendent l’ expérience, sachant bien, cependant, que la seule expérience décisive
2481 endent l’expérience, sachant bien, cependant, que la seule expérience décisive est justement la seule chose impossible et
2482 t, que la seule expérience décisive est justement la seule chose impossible et dont ils nient, en toute sincérité, qu’elle
2483 te sincérité, qu’elle soit possible ! Ne riez pas de leurs efforts pour remplacer cette unique expérience par d’autres exp
2484 n qu’ils cherchent à se rassurer, à grand renfort d’ images impressionnantes, de métaphores mystiques, d’influx spirituel d
2485 surer, à grand renfort d’images impressionnantes, de métaphores mystiques, d’influx spirituel dans le vieil homme, de grâc
2486 images impressionnantes, de métaphores mystiques, d’ influx spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et de radioactiv
2487 de métaphores mystiques, d’influx spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais
2488 ystiques, d’influx spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais vous, avez-vous
2489 spirituel dans le vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette
2490 vieil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraim
2491 eil homme, de grâce infuse et de radioactivité de l’ Évangile ! Mais vous, avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraiment
2492 avez-vous donc dépassé cette angoisse ? Vraiment, l’ avez-vous surmontée ? Quelquefois, lorsque je vous entends, il me semb
2493 ous entends, il me semble que vous essayez plutôt de la conjurer par des formules théologiques. Je ne nie pas un instant l
2494 entends, il me semble que vous essayez plutôt de la conjurer par des formules théologiques. Je ne nie pas un instant la v
2495 s formules théologiques. Je ne nie pas un instant la vérité, comme telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot d’une é
2496 Je ne nie pas un instant la vérité, comme telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot d’une énigme qui ne vous a pas l
2497 é, comme telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot d’une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’e
2498 e telles, de ces formules. Mais vous tenez le mot d’ une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’est en t
2499 d’une énigme qui ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’est en tous cas ce que le ton de vos affirmations pourrait
2500 mps empêchés de dormir ! C’est en tous cas ce que le ton de vos affirmations pourrait faire croire. Voilà votre folie à vo
2501 êchés de dormir ! C’est en tous cas ce que le ton de vos affirmations pourrait faire croire. Voilà votre folie à vous : vo
2502 proférez des vérités littéralement terrifiantes, l’ exigence de la mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là d
2503 es vérités littéralement terrifiantes, l’exigence de la mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là de thèses à
2504 vérités littéralement terrifiantes, l’exigence de la mort au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là de thèses à imp
2505 au monde et à soi-même, comme s’il s’agissait là de thèses à imposer ! Nicodème le disait : On croirait que c’est vous qu
2506 s’il s’agissait là de thèses à imposer ! Nicodème le disait : On croirait que c’est vous qui exigez cette expérience uniqu
2507 , au nom d’une théologie… Je ne vous reproche pas d’ être fous, je vous reproche de dire sans nulle angoisse des choses fol
2508 e vous reproche pas d’être fous, je vous reproche de dire sans nulle angoisse des choses folles et follement vraies. Je vo
2509 lement vraies. Je vous reproche tout simplement — de les dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-v
2510 ent vraies. Je vous reproche tout simplement — de les dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous
2511 proche tout simplement — de les dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et r
2512 che tout simplement — de les dire ! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et répét
2513 e les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et répétait sans cesse Kierkegaard ? Être chrétien, c’e
2514 gaard ? Être chrétien, c’est devenir contemporain de Jésus-Christ dans son abaissement. Contemporains ! Mais Nicodème auss
2515 temporains ! Mais Nicodème aussi fut contemporain de Jésus. Et même il sut reconnaître en ce Jésus un docteur envoyé par D
2516 ieu ! « Mais voyez-vous, nous sommes ici au nœud de ce mystère étourdissant. Nicodème a reconnu un prophète, il l’a forme
2517 étourdissant. Nicodème a reconnu un prophète, il l’ a formellement reconnu. Il est allé le voir, parce qu’il savait que ce
2518 rophète, il l’a formellement reconnu. Il est allé le voir, parce qu’il savait que ce prophète, Jésus, “était venu de la pa
2519 ’il savait que ce prophète, Jésus, “était venu de la part de Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels
2520 it que ce prophète, Jésus, “était venu de la part de Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels miracle
2521 , Jésus, “était venu de la part de Dieu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait dit quels miracles faisait Jésus. C
2522 taient bien là des expériences, n’est-ce pas ? Et l’ expérience religieuse de ce grand docteur de l’Église avait bien su le
2523 iences, n’est-ce pas ? Et l’expérience religieuse de ce grand docteur de l’Église avait bien su les reconnaître. C’était c
2524 use de ce grand docteur de l’Église avait bien su les reconnaître. C’était conforme à sa théologie, on pouvait se risquer à
2525 , on pouvait se risquer à discuter avec cet homme de nuit, quand il ne s’agit plus d’agir, mais seulement d’agiter des pen
2526 r avec cet homme de nuit, quand il ne s’agit plus d’ agir, mais seulement d’agiter des pensées… Eh bien, je vous demande si
2527 t, quand il ne s’agit plus d’agir, mais seulement d’ agiter des pensées… Eh bien, je vous demande si nous faisons autre cho
2528 s du Christ autrement ou plus réellement qu’il ne le fut, cette nuit-là ? Faisons-nous autre chose que de répéter formelle
2529 fut, cette nuit-là ? Faisons-nous autre chose que de répéter formellement des vérités que nous ne pouvons pas vivre ? Vivo
2530 y a pas tant de différence entre un homme qui nie l’ Expérience, l’Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’
2531 e différence entre un homme qui nie l’Expérience, l’ Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’affirme unique
2532 e entre un homme qui nie l’Expérience, l’Unique —  la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’affirme unique, sans cepe
2533 ue — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’ affirme unique, sans cependant pouvoir la vivre, et sachant qu’on ne p
2534 omme qui l’affirme unique, sans cependant pouvoir la vivre, et sachant qu’on ne peut la vivre. Entre celui qui affirme qu’
2535 endant pouvoir la vivre, et sachant qu’on ne peut la vivre. Entre celui qui affirme qu’on ne peut pas mourir, et celui qui
2536 me qu’on ne peut pas mourir, et celui qui affirme l’ exigence de la mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous l
2537 peut pas mourir, et celui qui affirme l’exigence de la mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous les deux son
2538 ut pas mourir, et celui qui affirme l’exigence de la mort, il n’y a peut-être aucune différence : car tous les deux sont d
2539 , il n’y a peut-être aucune différence : car tous les deux sont des vivants et non des morts. Et comment osez-vous affirmer
2540 ment osez-vous affirmer cette impossible exigence de la mort, si vous ne vivez pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas
2541 t osez-vous affirmer cette impossible exigence de la mort, si vous ne vivez pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas, j
2542 ossible exigence de la mort, si vous ne vivez pas de cette mort ! Or, vous n’en vivez pas, j’en suis trop sûr, quand vous
2543 t théologique ! Où donc est-il, celui qui accepte de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire la vérité : Nous sommes t
2544 te de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire la vérité : Nous sommes tous des Nicodèmes ! et jamais plus qu’en ce mom
2545 dème n’est pas mort : il demeure parmi nous comme le vivant symbole de l’homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que
2546 t : il demeure parmi nous comme le vivant symbole de l’homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse qui to
2547 il demeure parmi nous comme le vivant symbole de l’ homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse qui tourm
2548 homme qui ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’ angoisse qui tourmente cet homme depuis sa rencontre nocturne, devienn
2549 omme depuis sa rencontre nocturne, devienne aussi la nôtre, et nous ferme la bouche ! » J’avais parlé longtemps, et non sa
2550 nocturne, devienne aussi la nôtre, et nous ferme la bouche ! » J’avais parlé longtemps, et non sans fièvre. Je m’arrêtai
2551 sans fièvre. Je m’arrêtai soudain, plutôt confus de ma véhémence. Les jeunes barthiens se consultaient du regard. Était-c
2552 m’arrêtai soudain, plutôt confus de ma véhémence. Les jeunes barthiens se consultaient du regard. Était-ce de ma part une p
2553 nes barthiens se consultaient du regard. Était-ce de ma part une palinodie ? J’étais bien loin de considérer la chose ain
2554 une palinodie ? J’étais bien loin de considérer la chose ainsi. Mais nous vivons dans un monde troublé, où la parole n’a
2555 ainsi. Mais nous vivons dans un monde troublé, où la parole n’a plus le même sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplio
2556 vons dans un monde troublé, où la parole n’a plus le même sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplions les commentaires
2557 e sens pour tous. C’est pourquoi nous multiplions les commentaires, et par là même les malentendus. Et c’est aussi pourquoi
2558 nous multiplions les commentaires, et par là même les malentendus. Et c’est aussi pourquoi nos disputes sont si vaines… Min
2559 es… Minuit sonna, dans ce silence. Il était temps de prendre congé de nos hôtes. Mais un des étudiants, qui justement n’av
2560 dans ce silence. Il était temps de prendre congé de nos hôtes. Mais un des étudiants, qui justement n’avait presque rien
2561 justement n’avait presque rien dit, prit soudain la parole comme nous allions nous séparer ; et je ne suis pas loin de cr
2562  ; et je ne suis pas loin de croire qu’il exprima la vérité la plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit
2563 e suis pas loin de croire qu’il exprima la vérité la plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit point fac
2564 e croire qu’il exprima la vérité la plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit point facile à entendre. J
2565 roire qu’il exprima la vérité la plus certaine de la soirée, encore que cette vérité ne soit point facile à entendre. Je n
2566 -être pourquoi son langage me parut rendre un son d’ autorité, bien qu’il fût beaucoup moins péremptoire que celui dont les
2567 ’il fût beaucoup moins péremptoire que celui dont les autres avaient usé. — Vous avez dit — commença-t-il d’une voix très c
2568 tres avaient usé. — Vous avez dit — commença-t-il d’ une voix très calme — que l’angoisse de Nicodème devrait nous empêcher
2569 z dit — commença-t-il d’une voix très calme — que l’ angoisse de Nicodème devrait nous empêcher tous de parler, c’est-à-dir
2570 mença-t-il d’une voix très calme — que l’angoisse de Nicodème devrait nous empêcher tous de parler, c’est-à-dire, si je vo
2571 l’angoisse de Nicodème devrait nous empêcher tous de parler, c’est-à-dire, si je vous entends bien, devrait nous empêcher
2572 je vous entends bien, devrait nous empêcher tous de dire des choses complètement impossibles. Je ne pense pas comme vous,
2573 goisse, — justement, en son nom ! Et non pas pour la condamner ou la nier dès le principe ! Car je reconnais avec vous qu’
2574 ent, en son nom ! Et non pas pour la condamner ou la nier dès le principe ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord
2575 nom ! Et non pas pour la condamner ou la nier dès le principe ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord l’avoir épro
2576 e ! Car je reconnais avec vous qu’il faut d’abord l’ avoir éprouvée jusqu’aux moelles, et que c’est là notre expérience rel
2577 ence religieuse, proprement dite. Mais nous avons le devoir et la mission de proclamer que cette angoisse a été surmontée,
2578 se, proprement dite. Mais nous avons le devoir et la mission de proclamer que cette angoisse a été surmontée, une fois pou
2579 ent dite. Mais nous avons le devoir et la mission de proclamer que cette angoisse a été surmontée, une fois pour toutes, p
2580 goisse a été surmontée, une fois pour toutes, par la résurrection de Jésus-Christ. Pardonnez mon langage, peut-être trop e
2581 montée, une fois pour toutes, par la résurrection de Jésus-Christ. Pardonnez mon langage, peut-être trop ecclésiastique, m
2582 en peu de mots, ce que je crois, pour mon compte. L’ angoisse de Nicodème trouve sa résolution dans le Baptême. Et nous con
2583 ots, ce que je crois, pour mon compte. L’angoisse de Nicodème trouve sa résolution dans le Baptême. Et nous confirmons ce
2584 L’angoisse de Nicodème trouve sa résolution dans le Baptême. Et nous confirmons ce Baptême chaque fois que nous prenons l
2585 onfirmons ce Baptême chaque fois que nous prenons la Cène, communiant ainsi avec la mort et la résurrection de Jésus-Chris
2586 s que nous prenons la Cène, communiant ainsi avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une
2587 prenons la Cène, communiant ainsi avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une expérience 
2588 communiant ainsi avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une expérience ! Ou plutôt, les
2589 rtes, ce n’est pas là une expérience ! Ou plutôt, les sentiments que nous éprouvons lors du Baptême et de la Cène n’ont auc
2590 sentiments que nous éprouvons lors du Baptême et de la Cène n’ont aucune espèce d’importance. Dieu fait pour nous, à ce m
2591 ntiments que nous éprouvons lors du Baptême et de la Cène n’ont aucune espèce d’importance. Dieu fait pour nous, à ce mome
2592 lors du Baptême et de la Cène n’ont aucune espèce d’ importance. Dieu fait pour nous, à ce moment, ce que Nicodème et tous
2593 t pour nous, à ce moment, ce que Nicodème et tous les hommes reconnaissent qu’ils ne peuvent pas faire, — et c’est pourquoi
2594 as s’opposer au baptême des enfants, c’est-à-dire de ceux qui ne peuvent rien encore… Ainsi donc, deux choses demeurent :
2595 n encore… Ainsi donc, deux choses demeurent : Par le Baptême et la Communion dans la foi, tout est fait, — le salut est do
2596 i donc, deux choses demeurent : Par le Baptême et la Communion dans la foi, tout est fait, — le salut est donné. Mais nous
2597 s demeurent : Par le Baptême et la Communion dans la foi, tout est fait, — le salut est donné. Mais nous avons alors à dir
2598 ême et la Communion dans la foi, tout est fait, —  le salut est donné. Mais nous avons alors à dire et à prêcher ce que son
2599 te Cène. Certes, ces paroles nous condamnent dans la mesure où nous les prononçons sans foi, hors de toute « crainte et tr
2600 es paroles nous condamnent dans la mesure où nous les prononçons sans foi, hors de toute « crainte et tremblement ». Mais e
2601 mblement ». Mais elles n’en sont pas moins, comme le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événe
2602 es n’en sont pas moins, comme le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événement central de notr
2603 as moins, comme le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événement central de notre vie chrétien
2604 me le Baptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événement central de notre vie chrétienne. Elles son
2605 aptême et comme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’événement central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec
2606 omme la Cène, dans la mesure où la foi les anime, l’ événement central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrem
2607 a mesure où la foi les anime, l’événement central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de
2608 central de notre vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et
2609 vie chrétienne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient !
2610 nne. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient ! — de ce que
2611 . Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’ accomplissement en Christ — déjà venu et qui revient ! — de ce que nou
2612 issement en Christ — déjà venu et qui revient ! —  de ce que nous espérons présentement, à la fois dans l’angoisse et dans
2613 ce que nous espérons présentement, à la fois dans l’ angoisse et dans la joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette
2614 s présentement, à la fois dans l’angoisse et dans la joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience-là nous
2615 ment, à la fois dans l’angoisse et dans la joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience-là nous reste à ja
2616 e à jamais impossible, c’est pour cela qu’il faut la croire ! Et l’attester sans l’avoir vue. C’est pour cela qu’il faut p
2617 ssible, c’est pour cela qu’il faut la croire ! Et l’ attester sans l’avoir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans la
2618 ur cela qu’il faut la croire ! Et l’attester sans l’ avoir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans la crainte et le t
2619 oir vue. C’est pour cela qu’il faut prêcher, dans la crainte et le tremblement, son espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur c
2620 pour cela qu’il faut prêcher, dans la crainte et le tremblement, son espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur ces mots. Les «
2621 on espérance. ⁂ Nous nous séparâmes sur ces mots. Les « barthiens » qui avaient parlé regagnèrent leur lieu véritable : inv
2622 cit., I, p. 441. 21. Hegel. l. Rougemont Denis de , « Soirée chez Nicodème », Hic et Nunc, Paris, mai 1935, p. 159-170.
11 1936, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Sur une page de Bossuet (ou Tradition et Révélation) (janvier 1936)
2623 Sur une page de Bossuet (ou Tradition et Révélation) (janvier 1936)m Que nos amis
2624 936)m Que nos amis catholiques nous permettent de relever tout d’abord un défaut très courant de la controverse22 avec
2625 nt de relever tout d’abord un défaut très courant de la controverse22 avec la Réforme, en France : on oppose dix-neuf sièc
2626 de relever tout d’abord un défaut très courant de la controverse22 avec la Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles
2627 d un défaut très courant de la controverse22 avec la Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles de tradition universe
2628 a Réforme, en France : on oppose dix-neuf siècles de tradition universelle — dont quinze nous sont communs d’ailleurs avec
2629 e — dont quinze nous sont communs d’ailleurs avec l’ Église romaine — à quatre siècles d’une tradition que l’on réduit au s
2630 ailleurs avec l’Église romaine — à quatre siècles d’ une tradition que l’on réduit au seul domaine français, sans même comp
2631 se romaine — à quatre siècles d’une tradition que l’ on réduit au seul domaine français, sans même compter que nos églises
2632 nçais, sans même compter que nos églises ont subi de telles persécutions qu’elles ont été quasi anéanties durant la moitié
2633 sécutions qu’elles ont été quasi anéanties durant la moitié de ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à la probité histo
2634 qu’elles ont été quasi anéanties durant la moitié de ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à la probité historique et p
2635 tié de ce temps. Ne serait-il pas plus conforme à la probité historique et plus fécond pour la théologie de mettre en rega
2636 forme à la probité historique et plus fécond pour la théologie de mettre en regard du catholicisme romain le protestantism
2637 obité historique et plus fécond pour la théologie de mettre en regard du catholicisme romain le protestantisme tout entier
2638 ologie de mettre en regard du catholicisme romain le protestantisme tout entier, luthérien, calviniste et wesleyen, voire
2639 iste et wesleyen, voire anglican, dans ce qu’il a de spécifique et de commun au sein de sa diversité ? L’on verrait mieux
2640 voire anglican, dans ce qu’il a de spécifique et de commun au sein de sa diversité ? L’on verrait mieux alors, que l’oppo
2641 spécifique et de commun au sein de sa diversité ? L’ on verrait mieux alors, que l’opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on
2642 n de sa diversité ? L’on verrait mieux alors, que l’ opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’ent
2643 l’opposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du
2644 pposition réelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Ch
2645 éelle n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Christ » d’un
2646 le n’est pas, ainsi qu’on risque de le déduire de l’ entreprise des Pères de Juvisy, entre « l’héritage du Christ » d’une p
2647 uire de l’entreprise des Pères de Juvisy, entre «  l’ héritage du Christ » d’une part, et les dangers de déviations protesta
2648 sy, entre « l’héritage du Christ » d’une part, et les dangers de déviations protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux q
2649 l’héritage du Christ » d’une part, et les dangers de déviations protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux que l’opposi
2650 e part, et les dangers de déviations protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la co
2651 art, et les dangers de déviations protestantes de l’ autre23. L’on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la conce
2652 dangers de déviations protestantes de l’autre23. L’ on verrait mieux que l’opposition réelle est entre la conception « éva
2653 protestantes de l’autre23. L’on verrait mieux que l’ opposition réelle est entre la conception « évangélique » et la concep
2654 n verrait mieux que l’opposition réelle est entre la conception « évangélique » et la conception papale ; entre la foi à l
2655 réelle est entre la conception « évangélique » et la conception papale ; entre la foi à la Révélation parfaite et suffisan
2656 n « évangélique » et la conception papale ; entre la foi à la Révélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradit
2657 élique » et la conception papale ; entre la foi à la Révélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradition comme
2658 la foi à la Révélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradition comme critère des révélations évangéliques. Ce
2659 évélation parfaite et suffisante, et le recours à la Tradition comme critère des révélations évangéliques. Ce qui s’oppose
2660 ppose en réalité, c’est une doctrine du salut par la foi au sein d’une Église obéissant à la Révélation, et une doctrine d
2661 salut par la foi au sein d’une Église obéissant à la Révélation, et une doctrine du salut par l’Église, par une Église qui
2662 ant à la Révélation, et une doctrine du salut par l’ Église, par une Église qui prend barre sur l’Écriture. Précisons encor
2663 par l’Église, par une Église qui prend barre sur l’ Écriture. Précisons encore ce schéma, qui ne prétend qu’à indiquer le
2664 ns encore ce schéma, qui ne prétend qu’à indiquer le lieu précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le
2665 héma, qui ne prétend qu’à indiquer le lieu précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, s
2666 a, qui ne prétend qu’à indiquer le lieu précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souv
2667 d qu’à indiquer le lieu précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souverainement adora
2668 u précis de la divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui e
2669 divergence : la Réforme prêche que le Christ est le chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui est son corps ;
2670 rist est le chef absolu, souverainement adorable, de l’Église qui est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition
2671 t est le chef absolu, souverainement adorable, de l’ Église qui est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition et
2672 e qui est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition et le pape détiennent « le secret du Christ » lui-même. (L’
2673 rps ; tandis que Rome affirme que la tradition et le pape détiennent « le secret du Christ » lui-même. (L’expression est d
2674 affirme que la tradition et le pape détiennent «  le secret du Christ » lui-même. (L’expression est de Bossuet.) À la ques
2675 ape détiennent « le secret du Christ » lui-même. ( L’ expression est de Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra
2676 le secret du Christ » lui-même. (L’expression est de Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra probablement que
2677 rist » lui-même. (L’expression est de Bossuet.) À la question ainsi posée, on me répondra probablement que mon antithèse e
2678 e mon antithèse est forcée et que mes définitions de la position catholique ne sont pas formulées en termes catholiques. J
2679 on antithèse est forcée et que mes définitions de la position catholique ne sont pas formulées en termes catholiques. Je c
2680 comprends parfaitement à quel souci très légitime d’ honnêteté, à quelle crainte très légitime de me voir combattre une car
2681 itime d’honnêteté, à quelle crainte très légitime de me voir combattre une caricature peut correspondre une objection de c
2682 re une caricature peut correspondre une objection de ce genre. Et pourtant, pour peu qu’on adopte la position des catholiq
2683 n de ce genre. Et pourtant, pour peu qu’on adopte la position des catholiques eux-mêmes vis-à-vis de leurs grands docteurs
2684 vis-à-vis de leurs grands docteurs, on est obligé de constater que cette objection ne porte guère. En effet, « l’Église ne
2685 r que cette objection ne porte guère. En effet, «  l’ Église ne reconnaît une expression exacte de sa substance que dans la
2686 et, « l’Église ne reconnaît une expression exacte de sa substance que dans la personne de ses saints », écrit le père Cong
2687 ît une expression exacte de sa substance que dans la personne de ses saints », écrit le père Congar en une fort belle défi
2688 ssion exacte de sa substance que dans la personne de ses saints », écrit le père Congar en une fort belle définition24. Or
2689 tance que dans la personne de ses saints », écrit le père Congar en une fort belle définition24. Or, si je cite une formul
2690 rt belle définition24. Or, si je cite une formule d’ Augustin, qui est un grand saint, on me répond que cette formule lui e
2691 cette formule lui est tout à fait personnelle, et l’ on m’oppose une thèse thomiste ; laquelle est, à son tour, contestée p
2692 Laberthonnière, dans des livres pourtant revêtus de l’imprimatur. Finalement, faute du concile qui aurait seul qualité po
2693 berthonnière, dans des livres pourtant revêtus de l’ imprimatur. Finalement, faute du concile qui aurait seul qualité pour
2694 ou recueil des formules dogmatiques élaborées par les conciles et les bulles papales, donc simple catalogue de résultats, s
2695 ormules dogmatiques élaborées par les conciles et les bulles papales, donc simple catalogue de résultats, sans commentaires
2696 iles et les bulles papales, donc simple catalogue de résultats, sans commentaires ni justifications. Serait-ce là le langa
2697 sans commentaires ni justifications. Serait-ce là le langage orthodoxe que je cherche ? Il est souvent contraire aux écrit
2698 je cherche ? Il est souvent contraire aux écrits d’ Augustin ou de Thomas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de
2699 Il est souvent contraire aux écrits d’Augustin ou de Thomas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de la « personne
2700 mas d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de la « personne » de ces saints… On pourrait remarquer que tout cela,
2701 d’Aquin25, seuls témoignages qui nous restent de la « personne » de ces saints… On pourrait remarquer que tout cela, mêm
2702 s témoignages qui nous restent de la « personne » de ces saints… On pourrait remarquer que tout cela, même simplifié dans
2703 plexe, bien contradictoire, et sous une apparence de précision rigide, bien propice aux interprétations, aux distinguos in
2704 ux interprétations, aux distinguos infinis par où le pire subjectivisme, celui de la prudence opportuniste, s’insinue jusq
2705 nguos infinis par où le pire subjectivisme, celui de la prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique ro
2706 os infinis par où le pire subjectivisme, celui de la prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique romai
2707 la prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique romaine. On pourrait remarquer que le fidèle protestant
2708 prudence opportuniste, s’insinue jusqu’au cœur de la dogmatique romaine. On pourrait remarquer que le fidèle protestant a,
2709 la dogmatique romaine. On pourrait remarquer que le fidèle protestant a, sur le fidèle catholique, l’avantage sans prix d
2710 ourrait remarquer que le fidèle protestant a, sur le fidèle catholique, l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée de
2711 le fidèle protestant a, sur le fidèle catholique, l’ avantage sans prix d’avoir toujours à portée de la main le critère der
2712 a, sur le fidèle catholique, l’avantage sans prix d’ avoir toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formu
2713 e, l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les é
2714 l’avantage sans prix d’avoir toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les évan
2715 ge sans prix d’avoir toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les évangiles et
2716 r toujours à portée de la main le critère dernier de toute « formulation chrétienne », les évangiles et les écrits apostol
2717 tère dernier de toute « formulation chrétienne », les évangiles et les écrits apostoliques. Mais mon propos est ici simplem
2718 oute « formulation chrétienne », les évangiles et les écrits apostoliques. Mais mon propos est ici simplement de répondre à
2719 apostoliques. Mais mon propos est ici simplement de répondre à l’objection de nos frères romanisés. Si les formules par l
2720 Mais mon propos est ici simplement de répondre à l’ objection de nos frères romanisés. Si les formules par lesquelles je r
2721 opos est ici simplement de répondre à l’objection de nos frères romanisés. Si les formules par lesquelles je résume leurs
2722 épondre à l’objection de nos frères romanisés. Si les formules par lesquelles je résume leurs croyances ne sont pas « à la
2723 quelles je résume leurs croyances ne sont pas « à la lettre » catholiques, je dis : 1° que cela tient à ce que cette « let
2724 catholique, lequel, s’il ne veut pas se borner à la pure et simple copie des formules élaborées par les conciles, est bie
2725 a pure et simple copie des formules élaborées par les conciles, est bien forcé de parler un langage personnel, dont il sera
2726 rmules élaborées par les conciles, est bien forcé de parler un langage personnel, dont il sera toujours possible d’affirme
2727 langage personnel, dont il sera toujours possible d’ affirmer qu’il n’est pas littéralement « catholique » (même s’il a reç
2728 as littéralement « catholique » (même s’il a reçu l’ imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et la formulation des do
2729 s’il a reçu l’imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et la formulation des dogmes qui m’importent, mais la manière
2730 ’imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et la formulation des dogmes qui m’importent, mais la manière dont on en us
2731 t la formulation des dogmes qui m’importent, mais la manière dont on en use dans l’Église romaine, mais le degré de sérieu
2732 m’importent, mais la manière dont on en use dans l’ Église romaine, mais le degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, m
2733 anière dont on en use dans l’Église romaine, mais le degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, mais l’opinion commune q
2734 nt on en use dans l’Église romaine, mais le degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, mais l’opinion commune qu’elles s
2735 degré de sérieux qu’on leur accorde en fait, mais l’ opinion commune qu’elles sont censées enregistrer. Cette opinion commu
2736 registrer. Cette opinion commune, je suis certain de la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant q
2737 istrer. Cette opinion commune, je suis certain de la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant que
2738 nion commune, je suis certain de la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant que tel, croit que l’
2739 n de la traduire sans la fausser quand je dis que le catholique, en tant que tel, croit que l’Église est au-dessus de l’Év
2740 dis que le catholique, en tant que tel, croit que l’ Église est au-dessus de l’Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle d
2741 en tant que tel, croit que l’Église est au-dessus de l’Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui
2742 tant que tel, croit que l’Église est au-dessus de l’ Évangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui ne
2743 vangile, qu’elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères qui ne sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le
2744 qu’elle dispose de critères qui ne sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’interpréter, voire de l
2745 sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je sui
2746 tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain
2747 és de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’ interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain de
2748 desquels elle a le droit de l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moi
2749 squels elle a le droit de l’interpréter, voire de le contredire dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moins
2750 de le contredire dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moins du monde l’antithèse lorsque j’affirme que cet
2751 dans sa lettre. Je suis certain de ne pas forcer le moins du monde l’antithèse lorsque j’affirme que cette opinion commun
2752 e suis certain de ne pas forcer le moins du monde l’ antithèse lorsque j’affirme que cette opinion commune est un négatif a
2753 est un négatif absolu des positions fondamentales de la Réforme. Voilà l’opposition réelle, du noir au blanc, que nos frèr
2754 un négatif absolu des positions fondamentales de la Réforme. Voilà l’opposition réelle, du noir au blanc, que nos frères
2755 des positions fondamentales de la Réforme. Voilà l’ opposition réelle, du noir au blanc, que nos frères catholiques ont ta
2756 liques ont tant de peine à distinguer. Et comment la distingueraient-ils quand l’effort perpétuel et d’ailleurs émouvant d
2757 stinguer. Et comment la distingueraient-ils quand l’ effort perpétuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie est de combl
2758 s quand l’effort perpétuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie est de combler tant bien que mal tous les abîmes : ceu
2759 tuel et d’ailleurs émouvant de leur théologie est de combler tant bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent l’étern
2760 r théologie est de combler tant bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la
2761 bien que mal tous les abîmes : ceux qui séparent l’ éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Rév
2762 s : ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au
2763 ceux qui séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’ homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au po
2764 séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on
2765 l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arriv
2766 éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arrive à
2767 porel, Dieu de l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arrive à se demander p
2768 l’homme, la grâce de la nature, et la Révélation de notre raison ? Au point qu’on en arrive à se demander pourquoi le Chr
2769 ? Au point qu’on en arrive à se demander pourquoi le Christ a dû mourir pour triompher de notre péché, alors que la sagess
2770 der pourquoi le Christ a dû mourir pour triompher de notre péché, alors que la sagesse antique pouvait fournir l’amorce de
2771 û mourir pour triompher de notre péché, alors que la sagesse antique pouvait fournir l’amorce de si belles synthèses ! « B
2772 ché, alors que la sagesse antique pouvait fournir l’ amorce de si belles synthèses ! « Blasphème ! me dit alors un catholiq
2773 s que la sagesse antique pouvait fournir l’amorce de si belles synthèses ! « Blasphème ! me dit alors un catholique. Ces s
2774 catholique. Ces synthèses ne remplaceront jamais les mérites acquis, par les souffrances du Sauveur : elles seraient au co
2775 es ne remplaceront jamais les mérites acquis, par les souffrances du Sauveur : elles seraient au contraire tout imparfaites
2776 : elles seraient au contraire tout imparfaites si la raison des scolastiques, éclairée par la grâce, n’avait su les acheve
2777 aites si la raison des scolastiques, éclairée par la grâce, n’avait su les achever en les incorporant à la tradition de l’
2778 s scolastiques, éclairée par la grâce, n’avait su les achever en les incorporant à la tradition de l’Église, corps du Chris
2779 éclairée par la grâce, n’avait su les achever en les incorporant à la tradition de l’Église, corps du Christ ressuscité ! 
2780 râce, n’avait su les achever en les incorporant à la tradition de l’Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui jus
2781 su les achever en les incorporant à la tradition de l’Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui justement donne
2782 les achever en les incorporant à la tradition de l’ Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse qui justement donne un
2783 ponse qui justement donne un exemple bien typique de la méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire
2784 se qui justement donne un exemple bien typique de la méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire, q
2785 nne un exemple bien typique de la méthode romaine de médiation27. Cette tradition n’est, à vrai dire, qu’une transition, u
2786 é entre des réalités radicalement hétérogènes. Si l’ on croit sérieusement que le sacrifice du Christ est éternellement suf
2787 ement hétérogènes. Si l’on croit sérieusement que le sacrifice du Christ est éternellement suffisant, on ne cherche pas d’
2788 ment suffisant, on ne cherche pas d’autres moyens de surmonter la séparation originelle. On craint au contraire que tout a
2789 t, on ne cherche pas d’autres moyens de surmonter la séparation originelle. On craint au contraire que tout autre moyen, f
2790 contraire que tout autre moyen, fût-il « déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fid
2791 traire que tout autre moyen, fût-il « déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèle
2792 yen, fût-il « déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose n
2793 « déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire,
2794 déduit » de la Révélation, ne voile la réalité de l’ abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire, de
2795 n, ne voile la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen d
2796 la réalité de l’abîme, et ne détourne les fidèles de cette seule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen de salut qui
2797 urne les fidèles de cette seule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen de salut qui ait été donné aux hommes. Il en
2798 eule chose nécessaire, de cette foi au seul moyen de salut qui ait été donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire, d
2799 donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive :
2800 né aux hommes. Il en va de même du purgatoire, de l’ analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : ter
2801 en va de même du purgatoire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs int
2802 va de même du purgatoire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs introd
2803 gatoire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs introduits pour voiler,
2804 oire, de l’analogia entis, de la grâce infuse, de la révélation progressive : termes transitifs introduits pour voiler, po
2805 transitifs introduits pour voiler, pour atténuer les scandales réels, et pour relier rationnellement ce que le péché a sép
2806 ales réels, et pour relier rationnellement ce que le péché a séparé. Est-ce que je me trompe grossièrement ? Est-ce que la
2807 st-ce que je me trompe grossièrement ? Est-ce que la question n’existe pas, ou n’a pas d’importance aux yeux des catholiqu
2808 ? Est-ce que la question n’existe pas, ou n’a pas d’ importance aux yeux des catholiques ? Est-ce qu’ils se la posent parfo
2809 tance aux yeux des catholiques ? Est-ce qu’ils se la posent parfois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur attitude la pose 
2810 ois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur attitude la pose ? Si mes reproches leur paraissent porter à faux et révéler une
2811 e simple méconnaissance des possibilités infinies d’ interprétation dont dispose leur apologétique, s’ils me convainquent e
2812 se leur apologétique, s’ils me convainquent enfin de mon erreur, je m’en réjouirai hautement. Et je me sentirai d’autant p
2813 r, je m’en réjouirai hautement. Et je me sentirai d’ autant plus libre de leur demander sérieusement, c’est-à-dire sans auc
2814 hautement. Et je me sentirai d’autant plus libre de leur demander sérieusement, c’est-à-dire sans aucune intention polémi
2815 ans aucune intention polémique, ce qu’ils pensent d’ un texte précis, et comment il se fait que le pape n’ait jamais, que j
2816 sent d’un texte précis, et comment il se fait que le pape n’ait jamais, que je sache, condamné Bossuet pour avoir écrit ce
2817 pour avoir écrit ce qui suit. (C’est au sujet de la Messe, pour expliquer que les catholiques la célèbrent tout autrement
2818 . (C’est au sujet de la Messe, pour expliquer que les catholiques la célèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la
2819 t de la Messe, pour expliquer que les catholiques la célèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la Cène) : Que J
2820 e les catholiques la célèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la Cène) : Que Jésus-Christ a donné un grand pou
2821 lèbrent tout autrement que le Christ n’a institué la Cène) : Que Jésus-Christ a donné un grand pouvoir à son Église dans
2822 Christ a donné un grand pouvoir à son Église dans la dispensation de ses mystères !… Il a permis à son Église de séparer c
2823 n grand pouvoir à son Église dans la dispensation de ses mystères !… Il a permis à son Église de séparer ce qu’il avait mi
2824 ation de ses mystères !… Il a permis à son Église de séparer ce qu’il avait mis ensemble… Et non seulement l’Église a cess
2825 rer ce qu’il avait mis ensemble… Et non seulement l’ Église a cessé de faire ce que Jésus-Christ avait fait, et les apôtres
2826 t mis ensemble… Et non seulement l’Église a cessé de faire ce que Jésus-Christ avait fait, et les apôtres suivi ; mais enc
2827 cessé de faire ce que Jésus-Christ avait fait, et les apôtres suivi ; mais encore elle a pris la liberté d’interdire sévère
2828 t, et les apôtres suivi ; mais encore elle a pris la liberté d’interdire sévèrement cette pratique… Quand donc on veut s’i
2829 pôtres suivi ; mais encore elle a pris la liberté d’ interdire sévèrement cette pratique… Quand donc on veut s’imaginer qu’
2830 n imparfaites, c’est qu’on n’entend pas que c’est l’ Église qui sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient
2831 st qu’on n’entend pas que c’est l’Église qui sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient essentiellement à
2832 ’entend pas que c’est l’Église qui sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient essentiellement à son instit
2833 ion, ce qui doit être dispensé diversement, selon les temps et les conjonctures différentes. (Méditations sur l’Évangile, l
2834 oit être dispensé diversement, selon les temps et les conjonctures différentes. (Méditations sur l’Évangile, lve jour.) B
2835 et les conjonctures différentes. (Méditations sur l’ Évangile, lve jour.) Bossuet ajoute : Vous vous étonnez de ce qu’on
2836 lve jour.) Bossuet ajoute : Vous vous étonnez de ce qu’on sépare ce que Jésus-Christ a mis ensemble, et qu’on donne le
2837 e que Jésus-Christ a mis ensemble, et qu’on donne le corps à manger sans donner en même temps le sang à boire. Étonnez-vou
2838 donne le corps à manger sans donner en même temps le sang à boire. Étonnez-vous donc aussi de ce que la Cène sacrée est sé
2839 me temps le sang à boire. Étonnez-vous donc aussi de ce que la Cène sacrée est séparée du souper commun ! Mais plutôt ne v
2840 e sang à boire. Étonnez-vous donc aussi de ce que la Cène sacrée est séparée du souper commun ! Mais plutôt ne vous étonne
2841 ouper commun ! Mais plutôt ne vous étonnez jamais de ce que l’Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la traditi
2842 un ! Mais plutôt ne vous étonnez jamais de ce que l’ Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous
2843 nez jamais de ce que l’Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2844 Église fait. Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2845 Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire… Comme
2846 e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire… Comme je citai
2847 je citais cette page à un abbé fort écouté, dont les travaux marient avec aisance théologie et humanisme, il me répondit s
2848 » Boutade, en vérité, mais très « catholique » je le crains, si la « prudence » catholique consiste, comme je le montrais
2849 vérité, mais très « catholique » je le crains, si la « prudence » catholique consiste, comme je le montrais plus haut, à r
2850 si la « prudence » catholique consiste, comme je le montrais plus haut, à récuser l’une après l’autre toutes les formules
2851 s plus haut, à récuser l’une après l’autre toutes les formules qui pourraient amener à poser la question d’une manière clai
2852 ormules qui pourraient amener à poser la question d’ une manière claire et nette, et à choisir. Car, enfin, si Bossuet, en
2853 in, si Bossuet, en écrivant cette page, a déformé la vérité, il le faut déclarer hérétique, de même que ceux qui lui donnè
2854 , en écrivant cette page, a déformé la vérité, il le faut déclarer hérétique, de même que ceux qui lui donnèrent l’imprima
2855 rer hérétique, de même que ceux qui lui donnèrent l’ imprimatur. Et si Bossuet n’a pas déformé la vérité, pourquoi serait-o
2856 èrent l’imprimatur. Et si Bossuet n’a pas déformé la vérité, pourquoi serait-on gêné par sa franchise ? Il ne dit rien dan
2857 ranchise ? Il ne dit rien dans ce que je cite que le concile de Trente n’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il
2858 Il ne dit rien dans ce que je cite que le concile de Trente n’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le dit en f
2859 ue le concile de Trente n’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le dit en français. Or, c’est précisément ce qu
2860 ’ait dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le dit en français. Or, c’est précisément ce que je cherche : l’écho des
2861 ançais. Or, c’est précisément ce que je cherche : l’ écho des formules orthodoxes dans la conscience des fidèles, et des fi
2862 je cherche : l’écho des formules orthodoxes dans la conscience des fidèles, et des fidèles de ce pays de France dont on n
2863 es dans la conscience des fidèles, et des fidèles de ce pays de France dont on ne peut nier que Bossuet soit l’un des clas
2864 conscience des fidèles, et des fidèles de ce pays de France dont on ne peut nier que Bossuet soit l’un des classiques préf
2865 ’un des classiques préférés29. ⁂ Une fois définie la valeur de cette objection préalable, que pourraient nous opposer les
2866 assiques préférés29. ⁂ Une fois définie la valeur de cette objection préalable, que pourraient nous opposer les catholique
2867 objection préalable, que pourraient nous opposer les catholiques, si nous les pressions de nous rassurer sur un texte qui
2868 pourraient nous opposer les catholiques, si nous les pressions de nous rassurer sur un texte qui nous inquiète, nous somme
2869 us opposer les catholiques, si nous les pressions de nous rassurer sur un texte qui nous inquiète, nous sommes en droit de
2870 un texte qui nous inquiète, nous sommes en droit de poursuivre l’examen des « réflexes catholiques » que ce texte trahit.
2871 nous inquiète, nous sommes en droit de poursuivre l’ examen des « réflexes catholiques » que ce texte trahit. Reprenons don
2872 catholiques » que ce texte trahit. Reprenons donc la page de Bossuet : « … Le Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à di
2873 ues » que ce texte trahit. Reprenons donc la page de Bossuet : « … Le Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à distinguer
2874 e trahit. Reprenons donc la page de Bossuet : « … Le Sauveur a-t-il voulu laisser aux hommes à distinguer par leur propre
2875 es à distinguer par leur propre sens ce qui était la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réform
2876 er par leur propre sens ce qui était la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther
2877 par leur propre sens ce qui était la substance de l’ institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther et
2878 it la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’ était pas ? » La Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Dieu seu
2879 de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Dieu seul connaît ce qui
2880 alvin, répond : non, Dieu seul connaît ce qui est de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il lu
2881 aît ce qui est de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’É
2882 ce qui est de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’Écri
2883 de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’Écriture, et pa
2884 sons de la volonté de Dieu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’Écriture, et par l’action du Saint-Esprit, grâ
2885 eu que ce qu’il lui a plu de nous en révéler dans l’ Écriture, et par l’action du Saint-Esprit, grâce auquel l’Écriture nou
2886 a plu de nous en révéler dans l’Écriture, et par l’ action du Saint-Esprit, grâce auquel l’Écriture nous parle. Serions-no
2887 re, et par l’action du Saint-Esprit, grâce auquel l’ Écriture nous parle. Serions-nous donc d’accord ? Lisons plus loin : «
2888 Serions-nous donc d’accord ? Lisons plus loin : «  Le Sauveur n’a-t-il pas voulu au contraire leur faire voir [aux apôtres]
2889 issait son Église pour être une fidèle interprète de ses volontés, et une sûre dispensatrice de ses sacrements ? » Décidém
2890 rprète de ses volontés, et une sûre dispensatrice de ses sacrements ? » Décidément, nous sommes d’accord. L’Église véritab
2891 sacrements ? » Décidément, nous sommes d’accord. L’ Église véritable est bien cela pour nous aussi. Nous ajouterons une si
2892 . Nous ajouterons une simple précision : elle est la « sûre dispensatrice des sacrements » dans la mesure exacte où elle d
2893 est la « sûre dispensatrice des sacrements » dans la mesure exacte où elle demeure la « fidèle interprète » des volontés d
2894 acrements » dans la mesure exacte où elle demeure la « fidèle interprète » des volontés de Dieu. Mais c’est ici que Bossue
2895 lle demeure la « fidèle interprète » des volontés de Dieu. Mais c’est ici que Bossuet nous arrête : « Qu’entendez-vous, no
2896 it-il, par “fidèle” ? — Nous entendons : fidèle à la Révélation donnée une fois pour toutes par Dieu lui-même dans son inc
2897 r Dieu lui-même dans son incarnation unique, dont l’ Écriture témoigne. — C’est, rétorque Bossuet, que vous n’entendez pas
2898 torque Bossuet, que vous n’entendez pas que c’est l’ Église, et non pas la seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Chri
2899 ous n’entendez pas que c’est l’Église, et non pas la seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-
2900 l’Église, et non pas la seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de
2901 et non pas la seule Écriture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture
2902 riture, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’ où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture ? — Relisez-moi : « In
2903 e, qui sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’ a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instrui
2904 Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par l
2905 ist ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n’est de l’ Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par la t
2906 t de l’Écriture ? — Relisez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2907 isez-moi : « Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2908 Instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a
2909 e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a donc le
2910 it ce que Jésus-Christ a voulu faire. Elle a donc le pouvoir de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce
2911 ésus-Christ a voulu faire. Elle a donc le pouvoir de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce qu’il avai
2912 e pouvoir de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de
2913 de séparer ce qu’il avait mis ensemble, de cesser de faire ce qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de condamner
2914 emble, de cesser de faire ce qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de condamner sévèrement cette pratique. » — Si
2915 e qu’il avait fait, et les apôtres suivi, et même de condamner sévèrement cette pratique. » — Si nous comprenons bien, l’É
2916 ment cette pratique. » — Si nous comprenons bien, l’ Église prouve qu’elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant de
2917 ous comprenons bien, l’Église prouve qu’elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce
2918 nons bien, l’Église prouve qu’elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a d
2919 elle sait le secret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là
2920 ecret de Jésus-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là sa grandeur,
2921 s-Christ, en ordonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a dit ? — Exactement, et c’est là sa grandeur, ou, comme je
2922 Exactement, et c’est là sa grandeur, ou, comme je l’ écrivais, son grand pouvoir. » Les positions sont nettes maintenant. E
2923 ur, ou, comme je l’écrivais, son grand pouvoir. » Les positions sont nettes maintenant. Examinons alors l’origine du secret
2924 positions sont nettes maintenant. Examinons alors l’ origine du secret que l’Église, selon Bossuet et les conciles, détient
2925 intenant. Examinons alors l’origine du secret que l’ Église, selon Bossuet et les conciles, détient et possède si bien qu’e
2926 ’origine du secret que l’Église, selon Bossuet et les conciles, détient et possède si bien qu’elle a sur lui ce jus uti et
2927 ’elle a sur lui ce jus uti et abutendi qui, selon le vieux droit romain, caractérise la propriété. Si l’Église a le secret
2928 ndi qui, selon le vieux droit romain, caractérise la propriété. Si l’Église a le secret du Christ, c’est « qu’instruite pa
2929 vieux droit romain, caractérise la propriété. Si l’ Église a le secret du Christ, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit
2930 t romain, caractérise la propriété. Si l’Église a le secret du Christ, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit et par la
2931 e a le secret du Christ, c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce qu
2932 , c’est « qu’instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu
2933 instruite par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire ». (Ell
2934 e par le Saint-Esprit et par la tradition de tous les siècles, elle sait ce que Jésus-Christ a voulu faire ». (Elle sait mê
2935 oulu faire ». (Elle sait même qu’il a voulu faire le contraire de ce qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de
2936 (Elle sait même qu’il a voulu faire le contraire de ce qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de tous les sièc
2937 qu’il a fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de tous les siècles ? C’est, nous répond l’Enchiridion symbolorum et def
2938 fait.) Qu’est-ce donc que cette tradition de tous les siècles ? C’est, nous répond l’Enchiridion symbolorum et definitionum
2939 radition de tous les siècles ? C’est, nous répond l’ Enchiridion symbolorum et definitionum de Denzinger, « l’autre source 
2940 s répond l’Enchiridion symbolorum et definitionum de Denzinger, « l’autre source » de la Révélation, la première source ét
2941 et definitionum de Denzinger, « l’autre source » de la Révélation, la première source étant la Bible (fons revelationis a
2942 definitionum de Denzinger, « l’autre source » de la Révélation, la première source étant la Bible (fons revelationis alte
2943 urce » de la Révélation, la première source étant la Bible (fons revelationis alter est traditio ecclesiastica). Nous la t
2944 elationis alter est traditio ecclesiastica). Nous la trouvons définie tout d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme éta
2945 stica). Nous la trouvons définie tout d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme étant la fidem definitam a sanctis Patri
2946 s la trouvons définie tout d’abord par le concile d’ Éphèse (431) comme étant la fidem definitam a sanctis Patribus qui in
2947 d’abord par le concile d’Éphèse (431) comme étant la fidem definitam a sanctis Patribus qui in Nicaea cum spiritu sancto c
2948 m spiritu sancto congregati fuerunt. Aux formules de ce premier concile de Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles d
2949 egati fuerunt. Aux formules de ce premier concile de Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles d’Éphèse, de Chalcédoin
2950 de Nicée, s’ajoutent ensuite celles des conciles d’ Éphèse, de Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’Augusti
2951 s’ajoutent ensuite celles des conciles d’Éphèse, de Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’Augustin. (Import
2952 Éphèse, de Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’Augustin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de la co
2953 Chalcédoine, etc., etc. Puis, dès 514, les écrits d’ Augustin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de la condamnation
2954 tin. (Importante réserve indiquée en 1689 lors de la condamnation des jansénistes.) Puis les doctrines des théologiens, et
2955 89 lors de la condamnation des jansénistes.) Puis les doctrines des théologiens, et surtout de Thomas d’Aquin (Encycl. de B
2956 .) Puis les doctrines des théologiens, et surtout de Thomas d’Aquin (Encycl. de Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà qu
2957 héologiens, et surtout de Thomas d’Aquin (Encycl. de Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà qui est clair et sans mystère
2958 ulement !). Voilà qui est clair et sans mystère : la tradition, ce sont des textes. On peut les lire, si l’on sait le lati
2959 stère : la tradition, ce sont des textes. On peut les lire, si l’on sait le latin, réunis et classés dans n’importe quel En
2960 adition, ce sont des textes. On peut les lire, si l’ on sait le latin, réunis et classés dans n’importe quel Enchiridion. L
2961 e sont des textes. On peut les lire, si l’on sait le latin, réunis et classés dans n’importe quel Enchiridion. Le catholiq
2962 éunis et classés dans n’importe quel Enchiridion. Le catholique se tourne alors vers nous et nous exprime une sorte de pit
2963 tourne alors vers nous et nous exprime une sorte de pitié : « À quoi s’appuiera le protestant, avec, pour tout guide, une
2964 exprime une sorte de pitié : « À quoi s’appuiera le protestant, avec, pour tout guide, une Bible… ou le témoignage intéri
2965 protestant, avec, pour tout guide, une Bible… ou le témoignage intérieur du Saint-Esprit, qu’il sera bien incapable de di
2966 érieur du Saint-Esprit, qu’il sera bien incapable de différencier de sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »
2967 Esprit, qu’il sera bien incapable de différencier de sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »30. Autrement di
2968 ien incapable de différencier de sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’
2969 différencier de sa nature à lui, de son époque et de sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’être abandonnés à
2970 sa formation ? »30. Autrement dit, on nous plaint d’ être abandonnés à la seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’ac
2971 Autrement dit, on nous plaint d’être abandonnés à la seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir
2972 s plaint d’être abandonnés à la seule inspiration de l’Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer, de f
2973 laint d’être abandonnés à la seule inspiration de l’ Esprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer, de fair
2974 sprit, à laquelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’ éclairer, de faire taire la nature, d’enseigner « objectivement » la v
2975 uelle on n’accorde aucun pouvoir réel d’éclairer, de faire taire la nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’ho
2976 rde aucun pouvoir réel d’éclairer, de faire taire la nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’homme « subjectif
2977 ouvoir réel d’éclairer, de faire taire la nature, d’ enseigner « objectivement » la vérité à l’homme « subjectif ». Et tout
2978 re taire la nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’homme « subjectif ». Et tout en mentionnant la Bible pour
2979 nature, d’enseigner « objectivement » la vérité à l’ homme « subjectif ». Et tout en mentionnant la Bible pour mémoire — « 
2980 é à l’homme « subjectif ». Et tout en mentionnant la Bible pour mémoire — « ces pâles écrits », dira le père Pinard de la
2981 a Bible pour mémoire — « ces pâles écrits », dira le père Pinard de la Boullaye à Notre-Dame — on oublie simplement qu’ell
2982 ement qu’elle est notre critère, ce « vis-à-vis » de l’Église dont parle Barth, et auquel doit se rapporter sans cesse tou
2983 nt qu’elle est notre critère, ce « vis-à-vis » de l’ Église dont parle Barth, et auquel doit se rapporter sans cesse toute
2984 on vraiment fidèle. Cette méconnaissance profonde de la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la traditio
2985 vraiment fidèle. Cette méconnaissance profonde de la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition c
2986 . Cette méconnaissance profonde de la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée comme
2987 sance profonde de la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée comme « l’autre source
2988 ce profonde de la Réforme est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée comme « l’autre source »
2989 me est la rançon fatale de la croyance romaine en la tradition considérée comme « l’autre source » de la Révélation. En ré
2990 la tradition considérée comme « l’autre source » de la Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome qui nous paraît à c
2991 tradition considérée comme « l’autre source » de la Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome qui nous paraît à cet
2992 utre source » de la Révélation. En réalité, c’est l’ Église de Rome qui nous paraît à cet égard abandonnée à un subjectivis
2993 ce » de la Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome qui nous paraît à cet égard abandonnée à un subjectivisme redout
2994 onnée à un subjectivisme redoutable. C’est ce que l’ on peut voir aisément par l’examen du critère infaillible de discernem
2995 outable. C’est ce que l’on peut voir aisément par l’ examen du critère infaillible de discernement que représenterait la « 
2996 voir aisément par l’examen du critère infaillible de discernement que représenterait la « tradition ». En effet, sur quel
2997 re infaillible de discernement que représenterait la « tradition ». En effet, sur quelle autorité se fonde-t-elle ? Sur l
2998 effet, sur quelle autorité se fonde-t-elle ? Sur les conciles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le concile de Trente : « S
2999 ur les conciles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le concile de Trente : « Sacrosancta œcumenica et generalis Tridentina S
3000 iles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le concile de Trente : « Sacrosancta œcumenica et generalis Tridentina Synodus in S
3001 ncto… edocta… declarat. » Cela est clair encore : l’ autorité des conciles se fonde sur l’inspiration du Saint-Esprit. Comm
3002 air encore : l’autorité des conciles se fonde sur l’ inspiration du Saint-Esprit. Comment ce Saint-Esprit sera-t-il contrôl
3003 ra-t-il contrôlé, si j’ose dire, et « différencié de la nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la
3004 t-il contrôlé, si j’ose dire, et « différencié de la nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la Bi
3005 ire, et « différencié de la nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la Bible ? En principe, oui. M
3006 cié de la nature » des prélats, de leur époque et de leur formation ? Par la Bible ? En principe, oui. Mais le principe a
3007 rélats, de leur époque et de leur formation ? Par la Bible ? En principe, oui. Mais le principe a beau être affirmé en dro
3008 formation ? Par la Bible ? En principe, oui. Mais le principe a beau être affirmé en droit, il est en fait négligé, et à t
3009 gligé qu’il n’y aura pas grand-chose à faire pour le ruiner plus tard en droit. C’est ce que fit le concile du Vatican (18
3010 ur le ruiner plus tard en droit. C’est ce que fit le concile du Vatican (1869-1870. Cap. 2 : de revelatione, de interpreta
3011 ue fit le concile du Vatican (1869-1870. Cap. 2 : de revelatione, de interpretatione S. Scripturae) en déclarant que l’Écr
3012 e du Vatican (1869-1870. Cap. 2 : de revelatione, de interpretatione S. Scripturae) en déclarant que l’Écriture ne peut êt
3013 e interpretatione S. Scripturae) en déclarant que l’ Écriture ne peut être interprétée que selon l’Église, et en particulie
3014 que l’Écriture ne peut être interprétée que selon l’ Église, et en particulier selon les décisions du concile de Trente. La
3015 rétée que selon l’Église, et en particulier selon les décisions du concile de Trente. La tradition est ainsi substituée à l
3016 et en particulier selon les décisions du concile de Trente. La tradition est ainsi substituée à l’Écriture comme critère
3017 iculier selon les décisions du concile de Trente. La tradition est ainsi substituée à l’Écriture comme critère des inspira
3018 le de Trente. La tradition est ainsi substituée à l’ Écriture comme critère des inspirations de l’Esprit saint. Mais la tra
3019 ituée à l’Écriture comme critère des inspirations de l’Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par
3020 ée à l’Écriture comme critère des inspirations de l’ Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’
3021 critère des inspirations de l’Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne
3022 ons de l’Esprit saint. Mais la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’Esprit saint, ils ne sauraient être, en bonn
3023 la tradition, ce sont les conciles. Inspirés par l’ Esprit saint, ils ne sauraient être, en bonne logique, ses juges. Il f
3024 que, ses juges. Il faut donc admettre ou bien que les conciles sont le seul critère des conciles ; ou bien que l’Esprit sai
3025 faut donc admettre ou bien que les conciles sont le seul critère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint est le seul cr
3026 s sont le seul critère des conciles ; ou bien que l’ Esprit saint est le seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme d
3027 ère des conciles ; ou bien que l’Esprit saint est le seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative rev
3028  ; ou bien que l’Esprit saint est le seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative revient à consacrer
3029 ou bien que l’Esprit saint est le seul critère de l’ Esprit saint. Le premier terme de l’alternative revient à consacrer en
3030 seul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’alternative revient à consacrer en droit l’arbitraire le plus absol
3031 ul critère de l’Esprit saint. Le premier terme de l’ alternative revient à consacrer en droit l’arbitraire le plus absolu.
3032 rme de l’alternative revient à consacrer en droit l’ arbitraire le plus absolu. Pratiquement : un opportunisme qui nous app
3033 rnative revient à consacrer en droit l’arbitraire le plus absolu. Pratiquement : un opportunisme qui nous apparaîtra toujo
3034 Le second terme, vrai en soi, et que nous croyons de toute notre foi31, devient faux et ne traduit qu’un subjectivisme abs
3035 t ne traduit qu’un subjectivisme absolu dès qu’on le sépare de l’Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi
3036 it qu’un subjectivisme absolu dès qu’on le sépare de l’Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi nos frère
3037 qu’un subjectivisme absolu dès qu’on le sépare de l’ Écriture, qui nous fournit son critère objectif. Pourquoi nos frères c
3038 me, à nous qui reconnaissons un critère objectif, la Bible, alors qu’ils ont tout fait de leur côté pour évincer ou, en to
3039 re objectif, la Bible, alors qu’ils ont tout fait de leur côté pour évincer ou, en tout cas, pour relativiser ce seul crit
3040 lativiser ce seul critère ? Comprennent-ils toute la gravité de la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de
3041 e seul critère ? Comprennent-ils toute la gravité de la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce
3042 eul critère ? Comprennent-ils toute la gravité de la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce n’
3043 ls toute la gravité de la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement la questi
3044 e la question ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cèn
3045 stion ? ⁂ En vérité, la question que pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cène, c’est
3046 ue pose la page de Bossuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition
3047 ssuet ce n’est pas seulement la question capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la
3048 et ce n’est pas seulement la question capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la Ré
3049 ment la question capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons br
3050 tion capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce
3051 n capitale de la Cène, c’est toute la question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce dév
3052 toute la question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce développement : L’Écriture dit,
3053 ute la question de la tradition et par là même de la Révélation. Résumons brièvement ce développement : L’Écriture dit, à
3054 évélation. Résumons brièvement ce développement : L’ Écriture dit, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous
3055 nt ce développement : L’Écriture dit, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète »
3056 eloppement : L’Écriture dit, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète » du Chris
3057 ppement : L’Écriture dit, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’intention « secrète » du Christ,
3058 la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’ intention « secrète » du Christ, intention que Bossuet loue l’Église d
3059 « secrète » du Christ, intention que Bossuet loue l’ Église d’avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il f
3060  » du Christ, intention que Bossuet loue l’Église d’ avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il faudra la
3061 se d’avoir exécutée, n’est donc pas contenue dans l’ Écriture. Il faudra la chercher alors dans l’autre source de la Révéla
3062 ’est donc pas contenue dans l’Écriture. Il faudra la chercher alors dans l’autre source de la Révélation : la tradition. N
3063 . Il faudra la chercher alors dans l’autre source de la Révélation : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tra
3064 l faudra la chercher alors dans l’autre source de la Révélation : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tradit
3065 cher alors dans l’autre source de la Révélation : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tradition est index su
3066  : la tradition. Nous avons vu que, pratiquement, la tradition est index sui et falsi. On se demande alors sur quelle base
3067 s sur quelle base « objective » ou « subjective » les docteurs catholiques se sont fondés pour opposer à la tradition de le
3068 octeurs catholiques se sont fondés pour opposer à la tradition de leur temps (qui était encore le « Buvez-en tous ») un dé
3069 liques se sont fondés pour opposer à la tradition de leur temps (qui était encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel
3070 er à la tradition de leur temps (qui était encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel (le prêtre seul peut en boire),
3071 t encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel ( le prêtre seul peut en boire), devenu par la suite partie intégrante de
3072 formel (le prêtre seul peut en boire), devenu par la suite partie intégrante de la nouvelle tradition, contradictoire à l’
3073 en boire), devenu par la suite partie intégrante de la nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’est-i
3074 boire), devenu par la suite partie intégrante de la nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’est-il p
3075 grante de la nouvelle tradition, contradictoire à l’ Écriture. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innova
3076 nouvelle tradition, contradictoire à l’Écriture. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de
3077 re à l’Écriture. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de tant d’autres) serait-il devenu m
3078 ure. Le cercle n’est-il pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de tant d’autres) serait-il devenu moins grand,
3079 pas vicieux ? Le scandale de cette innovation (et de tant d’autres) serait-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne
3080 tant d’autres) serait-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne l’était en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte
3081 it-il devenu moins grand, avec le temps, qu’il ne l’ était en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’
3082 grand, avec le temps, qu’il ne l’était en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’ancienneté » des e
3083 tait en 1569 ? La tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’ancienneté » des erreurs les plus manifestes des conc
3084 tradition serait-elle une sorte de promotion « à l’ ancienneté » des erreurs les plus manifestes des conciles ? La questio
3085 sorte de promotion « à l’ancienneté » des erreurs les plus manifestes des conciles ? La question peut paraître brutale, sim
3086  » des erreurs les plus manifestes des conciles ? La question peut paraître brutale, simpliste. Elle manque certainement d
3087 ître brutale, simpliste. Elle manque certainement d’ « onction ». Est-ce assez pour qu’on l’écarte ? Ne se pose-t-elle jama
3088 rtainement d’« onction ». Est-ce assez pour qu’on l’ écarte ? Ne se pose-t-elle jamais aux catholiques ? Pourtant, je les s
3089 pose-t-elle jamais aux catholiques ? Pourtant, je les sens inquiets, et c’est pourquoi j’espère. ⁂ L’inquiétude catholique
3090 les sens inquiets, et c’est pourquoi j’espère. ⁂ L’ inquiétude catholique procède de ce doute profond : la Révélation évan
3091 rquoi j’espère. ⁂ L’inquiétude catholique procède de ce doute profond : la Révélation évangélique éclairée par l’Esprit es
3092 quiétude catholique procède de ce doute profond : la Révélation évangélique éclairée par l’Esprit est-elle vraiment suffis
3093 profond : la Révélation évangélique éclairée par l’ Esprit est-elle vraiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter, la
3094 rit est-elle vraiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter, la garantir, contre nos faiblesses humaines par une assura
3095 raiment suffisante ? Ne faut-il pas la compléter, la garantir, contre nos faiblesses humaines par une assurance humaine, l
3096 os faiblesses humaines par une assurance humaine, la tradition ? Tout l’effort dogmatique des conciles se fonde dans cette
3097 es par une assurance humaine, la tradition ? Tout l’ effort dogmatique des conciles se fonde dans cette inquiétude32, qui a
3098 s se fonde dans cette inquiétude32, qui a conduit l’ Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible, une autre s
3099 e dans cette inquiétude32, qui a conduit l’Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible, une autre source. To
3100 ’Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible, une autre source. Tout l’effort dogmatique des conciles consis
3101 xiste, à côté de la Bible, une autre source. Tout l’ effort dogmatique des conciles consiste à accumuler des assurances con
3102 s consiste à accumuler des assurances contre tous les « dangers », possibles, qui se ramènent au seul danger que la Parole
3103  », possibles, qui se ramènent au seul danger que la Parole ne parle pas, que l’Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que
3104 nt au seul danger que la Parole ne parle pas, que l’ Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que la foi défaille. Mais quelle
3105 , que l’Esprit soit mal entendu, c’est-à-dire que la foi défaille. Mais quelle cohérence logique, quelle continuité, quell
3106 es pourront jamais nous garantir ce miracle : que l’ Écriture parle, qu’elle parle clairement, ici et maintenant, que je la
3107 ’elle parle clairement, ici et maintenant, que je la croie, que je lui obéisse et qu’elle me sauve ? Frères catholiques, à
3108 éisse et qu’elle me sauve ? Frères catholiques, à la question que vous adressez à la Réforme, du haut d’une grandeur tradi
3109 es catholiques, à la question que vous adressez à la Réforme, du haut d’une grandeur traditionnelle mal assurée, — trop cr
3110 question que vous adressez à la Réforme, du haut d’ une grandeur traditionnelle mal assurée, — trop craintivement, trop mé
3111 nse certaine, une réponse qui n’est pas nôtre : «  L’ œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jean
3112 aine, une réponse qui n’est pas nôtre : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jean 6:29) S
3113 ’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » ( Jean 6:29) Si vous croyez cela sérieusement, si vous croyez à cette autre
3114 à cette autre parole qui est comme un commentaire de la première : « Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de la
3115 emière : « Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de la vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source »
3116 « Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de la vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source », un vai
3117 Ma grâce te suffit »33, vous retrouvez le sens de la vraie tradition : celle qui n’est pas une « autre source », un vain r
3118 ne « autre source », un vain renfort humain, mais la suite des témoignages rendus par l’Église historique à son chef, qui
3119 humain, mais la suite des témoignages rendus par l’ Église historique à son chef, qui lui fut révélé dans l’Écriture, et n
3120 se historique à son chef, qui lui fut révélé dans l’ Écriture, et non ailleurs. Il reste à dire ceci : Et nous, croyons-nou
3121 ment » cela ? Croyons-nous assez sérieusement que les catholiques un jour peuvent le croire ? Sommes-nous déjà prêts pour c
3122 sérieusement que les catholiques un jour peuvent le croire ? Sommes-nous déjà prêts pour cette unité ? 22. Je ne veux e
3123 pour cette unité ? 22. Je ne veux envisager que la controverse sérieuse. Je laisse de côté les banales invectives contre
3124 envisager que la controverse sérieuse. Je laisse de côté les banales invectives contre Luther qui traînent dans les hebdo
3125 er que la controverse sérieuse. Je laisse de côté les banales invectives contre Luther qui traînent dans les hebdomadaires,
3126 anales invectives contre Luther qui traînent dans les hebdomadaires, et dont la recrudescence actuelle ne fait honneur ni à
3127 ther qui traînent dans les hebdomadaires, et dont la recrudescence actuelle ne fait honneur ni à l’information, ni à la bo
3128 nt la recrudescence actuelle ne fait honneur ni à l’ information, ni à la bonne foi de nos écrivains, s’appelassent-ils Pau
3129 actuelle ne fait honneur ni à l’information, ni à la bonne foi de nos écrivains, s’appelassent-ils Paul Claudel. Ce très g
3130 ait honneur ni à l’information, ni à la bonne foi de nos écrivains, s’appelassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète es
3131 lassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète est l’ auteur des plus monumentales âneries qui aient jamais été proférées su
3132 ntales âneries qui aient jamais été proférées sur la réforme luthérienne. Nous ne croyons pas, dans son cas, à la mauvaise
3133 luthérienne. Nous ne croyons pas, dans son cas, à la mauvaise foi, mais à une ignorance totale de ce qu’il croit devoir at
3134 s, à la mauvaise foi, mais à une ignorance totale de ce qu’il croit devoir attaquer périodiquement. Le diable sait pourquo
3135 de ce qu’il croit devoir attaquer périodiquement. Le diable sait pourquoi. 23. Vie intellectuelle, numéro du 10 février
3136 intell., numéro cit., p. 363. 25. Sur des points de dogme aussi importants que la prédestination (pour Augustin) ou l’Imm
3137 25. Sur des points de dogme aussi importants que la prédestination (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception de la Vierge
3138 portants que la prédestination (pour Augustin) ou l’ Immaculée Conception de la Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple.
3139 ination (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception de la Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26. Le plus étonnant,
3140 tion (pour Augustin) ou l’Immaculée Conception de la Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26. Le plus étonnant, aux
3141 a Vierge (pour Thomas d’Aquin), par exemple. 26. Le plus étonnant, aux yeux d’un protestant, c’est peut-être le critère d
3142 in), par exemple. 26. Le plus étonnant, aux yeux d’ un protestant, c’est peut-être le critère de cohérence dont un prêtre
3143 onnant, aux yeux d’un protestant, c’est peut-être le critère de cohérence dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste
3144 yeux d’un protestant, c’est peut-être le critère de cohérence dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste la « vérit
3145 dont un prêtre me disait récemment qu’il atteste la « vérité » des dogmes ! Hegel, et Spinoza, et Marx ne sont-ils pas pl
3146 essemble au rationalisme ou au psychologisme ou à l’ historisme libéral, qui ont trouvé, eux aussi, des critères tout à fai
3147 ritères tout à fait intéressants pour interpréter les évangiles… 27. Méthode dont je crains bien qu’elle ne repose toujour
3148 qu’elle ne repose toujours, en fin de compte, sur la méconnaissance de l’un des termes qu’on entend concilier. On ne peut
3149 toujours, en fin de compte, sur la méconnaissance de l’un des termes qu’on entend concilier. On ne peut pas incorporer imp
3150 nément Aristote à une tradition qui se fonde dans la Révélation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse de l’eau et du
3151 ation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse de l’eau et du feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y être pa
3152 on ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse de l’ eau et du feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y être parve
3153 ire une synthèse de l’eau et du feu sans éteindre le feu. Celui qui affirmerait y être parvenu ne prouverait-il pas simple
3154 venu ne prouverait-il pas simplement qu’il ignore la nature du feu ? 28. Concilia Trid. Conclusio, Sessio XXI (16 juli 1
3155 XI (16 juli 1562) Cap. 1 et 2, et Canones 1 et 2. La seule raison alléguée par ce concile pour interdire la communion sous
3156 ule raison alléguée par ce concile pour interdire la communion sous les deux espèces est celle-ci : Jésus a dit : « Celui
3157 e par ce concile pour interdire la communion sous les deux espèces est celle-ci : Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair
3158 « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle », mais il a dit néanmoins (dixit nihilominus) : « Celu
3159 « Celui qui mange ce pain vivra éternellement » ( Jean 6:55 et 6:59). On n’ose pas demander aux catholiques ce qu’ils pensen
3160 nder aux catholiques ce qu’ils pensent réellement de cette… raison, car le concile a pris soin de déclarer par avance anat
3161 e qu’ils pensent réellement de cette… raison, car le concile a pris soin de déclarer par avance anathème celui qui dirait
3162 ment de cette… raison, car le concile a pris soin de déclarer par avance anathème celui qui dirait que l’Église n’a pas ét
3163 déclarer par avance anathème celui qui dirait que l’ Église n’a pas été amenée par des raisons justes (iustis causis et rat
3164 (Canon 2). 29. « Ce grand Docteur », — « ce père de la spiritualité française » : je relève, au hasard, ces deux qualific
3165 non 2). 29. « Ce grand Docteur », — « ce père de la spiritualité française » : je relève, au hasard, ces deux qualificati
3166 » : je relève, au hasard, ces deux qualifications de Bossuet dans des articles récents de chroniqueurs catholiques, qui ne
3167 alifications de Bossuet dans des articles récents de chroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement de l’Académie ! 30.
3168 e chroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement de l’Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Ca
3169 hroniqueurs catholiques, qui ne sont nullement de l’ Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Car l
3170 e intellectuelle, numéro cit., p. 413. 31. « Car l’ Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu... De même — personn
3171 ., p. 413. 31. « Car l’Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu... De même — personne ne connaît ce qui est en Di
3172 « Car l’Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu... De même — personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est
3173 rsonne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’ Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le « 
3174 connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le « développe
3175 ce n’est l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le « développement du dogme » n’est en fait qu
3176  » I Cor. 2:10. 32. On le voit bien à ce trait : le « développement du dogme » n’est en fait qu’une stratification de ref
3177 nt du dogme » n’est en fait qu’une stratification de refus, de défenses contre les hérésies. Cela produit des effets étran
3178 e » n’est en fait qu’une stratification de refus, de défenses contre les hérésies. Cela produit des effets étranges. Ainsi
3179 u’une stratification de refus, de défenses contre les hérésies. Cela produit des effets étranges. Ainsi je trouve dans Denz
3180 insi je trouve dans Denzinger ce dogme : « brûler les hérétiques n’est pas contraire au Saint-Esprit ». C’est simplement la
3181 pas contraire au Saint-Esprit ». C’est simplement la condamnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivan
3182 Saint-Esprit ». C’est simplement la condamnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la g
3183 int-Esprit ». C’est simplement la condamnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la guer
3184 st simplement la condamnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’es
3185 damnation de la thèse inverse de Luther ! De même l’ article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’est pas contraire au S
3186 e de Luther ! De même l’article suivant : « Faire la guerre aux Turcs n’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte d
3187 Turcs n’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’ acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu n
3188 ’est pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fai
3189 t pas contraire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ;
3190 raire au Saint-Esprit. » 33. L’acte de la grâce, l’ acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ; et non po
3191 33. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ; et non point cette infusio, ce pr
3192 3. L’acte de la grâce, l’acte libre et parfait de la libre grâce que Dieu nous fait ; et non point cette infusio, ce princ
3193 e principium divinum que Rome appelle grâce. Voir l’ article de R. de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page de Boss
3194 um divinum que Rome appelle grâce. Voir l’article de R. de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page de Bossuet (ou Tr
3195 oir l’article de R. de Pury. m. Rougemont Denis de , « Sur une page de Bossuet (ou Tradition et Révélation) », Hic et Nun
3196 de Pury. m. Rougemont Denis de, « Sur une page de Bossuet (ou Tradition et Révélation) », Hic et Nunc, Paris, janvier 1