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ste — hic et nunc — un certain nombre de choses à
dire
, un certain ordre de vérités qu’il n’est plus possible de taire. Mais
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ce lieu : ce lieu de témoignage où puissent être
dites
avec tout le sérieux, toute l’ironie, toute la décence, toute la viol
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des vérités actuelles, personnelles, dangereuses.
Dites
à nous-mêmes, d’abord ; à tous ceux qui voudront les entendre ; à ceu
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; en face d’une pensée religieuse qui, pour tout
dire
, trahit sa mission de scandale, et tente lâchement de réduire le divi
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d’espérance, car ce n’est pas aux hommes que nous
disons
: nous voici. a. Rougemont Denis de, « Hic et nunc », Hic et Nunc,
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le signe même de notre condition. Et lorsque nous
disons
le « monde-chrétien », nous exprimons par ces deux mots l’antinomie h
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— faussement appelée esthétique, qui consistait à
dire
: comme elles sont bien peintes ! (ou mal). — Pauvre type ! Peut-être
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sence d’une question, c’est tout simplement de se
dire
: cette question est justifiée par le fait même qu’elle a surgi à l’o
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es ordres sont pratiques, ou ils ne sont rien. On
dirait
, à entendre parler certains chrétiens, que la foi est une espèce d’in
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que la foi, précisément, c’est cette force qui me
dit
: « Tu dois, ici et maintenant. » — Mieux vaudrait cent-mille fois s’
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raiment prier de toute sa pauvreté, plutôt que de
dire
, comme certains : « J’ai la foi, mais dites-moi ce qu’il faut que j’e
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que de dire, comme certains : « J’ai la foi, mais
dites
-moi ce qu’il faut que j’en fasse ? » Car, où la foi existe, existe le
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tère ou du scandale ? Non, je ne le crois pas. Je
dirai
qu’ils ont mieux que cela. Ils savent simplement ce qu’il faut faire
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éraux, n’étant pas autre chose qu’un ordre qui me
dit
, à tel endroit précis du temps et de l’espace : voici ce que tu dois
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seurs, mais des malades Doctrine désespérante,
dites
-vous. Oui, et plus encore que vous ne l’imaginez peut-être, car si vo
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immanente à toute solution humaine. Cette sagesse
dit
oui à toutes les contradictions du monde. Elle les assume dans une vu
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n’y a plus qu’à compter un, deux, trois, comme le
dit
Kierkegaard dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acceptat
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ompte suffisant de l’ensemble du monde. Ce serait
dire
qu’elle constitue finalement la solution au nom de quoi l’on refuse t
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t précis, intervient la critique barthienne. Nous
disons
« la critique » au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation qui
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ute que notre perpétuel refus de l’éternité. Dieu
dit
oui : l’homme comprend non, se découvrant soudain plongé dans la néga
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e, nous revenions au schéma hégélien, il faudrait
dire
qu’ici la synthèse précède et seule provoque l’antithèse, dont le sen
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ge tous nos mots. Je voudrais simplement en avoir
dit
assez pour qu’il soit inutile d’insister davantage sur ce fait : nos
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dont toutes les deux procèdent ? Langage affreux,
dira-t
-on non sans raison. Traduisez-nous un peu tout cela dans notre parler
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n peu tout cela dans notre parler quotidien. Nous
dirons
donc : Dieu premier et dernier, et ensuite seulement notre recherche,
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stoires de la littérature française (pour ne rien
dire
des lamentables dédains de M. Lanson parlant de Du Bartas, ce géant —
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te au hasard d’une mémoire mal informée. Et je ne
dis
rien de la dialectique de Polyeucte… 2° La vision dialectique jetant
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’est le prochain de personne. Ou encore, comme le
dit
Keyserling, c’est l’homme pour lequel le prochain est devenu tout sim
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aussi des libéraux spiritualistes qui aimaient à
dire
: « La solution des grands problèmes sociaux est une question de mora
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euse qu’on voudrait. Mais l’individu a vécu, nous
dit
-on… Il faut craindre la mort des mythes : elle n’est jamais qu’une mé
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ées dans une actualité dont le moins qu’on puisse
dire
est qu’elle nous assaille de toutes parts avec ses grands panneaux ha
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tel instant, le symbole réel de Celui qui nous a
dit
: « En vérité, toutes les fois que vous avez fait cela à un seul des
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cœur du paradoxe le plus fou, que l’Évangile nous
dit
: « Aimez vos ennemis » ? 6. Je préfère employer le pronom tu, suje
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entations et des menaces qui surgissent dès qu’il
dit
je, n’a pas d’autre mouvement que la peur ou l’amour. Non qu’il ait à
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nulle conscience effective. Seul, le désir qu’il
dit
avoir de « communier » avec la Nature, révèlerait encore qu’il presse
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i d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme »,
disait
Amiel au comble du délire d’isolement idéaliste. À l’autre extrême, c
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— réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne
dit
« oui » au monde avec une intrépide plénitude. Alors que la raison, d
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abilité vis-à-vis de la Nature. 12. Mais on peut
dire
que la bataille qu’imaginait ce capitaine était en somme son état d’â
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lui était impossible d’analyser ou de définir. On
dirait
que des voix descendent du haut des cieux…, il semble y avoir je ne s
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ce message ; que c’est là ce qu’ils ont toujours
dit
. Ainsi le sel perd sa saveur. Les ravages de cette indifférence théol
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ossible à l’homme, celui que Pierre fit lorsqu’il
dit
à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » L’Histoire, l
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-Christ. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire
dire
à Kierkegaard exactement le contraire de ce qu’il entendait. Car il e
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urs de traduction). Il y a trois sortes de temps,
dit
Barth : le temps de Jésus-Christ, — le temps de ses témoins bibliques
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, ni la chair, ni le sang n’auraient pu lui faire
dire
cette parole (Matt. 16, 17). C’est Dieu lui-même qui agit en lui à ce
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res, ou à ce temps de la Parole faite chair. ⁂ On
dira
qu’il ne s’agit là que d’un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser en
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moins sont apparus. Dans un certain sens, on peut
dire
que l’échec seul de ces efforts leur confère, s’il est déclaré expres
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ien mieux que nos meilleures raisons. 17. Barth
dit
simplement « un pas », soucieux sans doute de se distinguer des philo
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sens, a fait toute la célébrité. On se plaît à le
dire
: il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche et ses joues roses, son grand fr
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en ces matières ! —, un jugement si désobligeant,
dis
-je, pour l’un de mes collègues et amis les plus chers. Je serais fort
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M. Monod. Vous savez qu’il a 3000 pages. Mais que
dites
-vous de ces deux phrases qui me sont tombées sous les yeux tandis que
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sens, eh oui ! c’est bien cela ! Moi. — M. Monod
dit
même : « Le terrain concret de l’humble bon sens cartésien. » Étiez-v
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r Nicodème ? Ou bien l’êtes-vous devenu ? Peut-on
dire
que l’homme de la table rase se soit placé sur le « terrain concret d
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ar l’exagération de leurs formules téméraires) je
dirais
volontiers : un homme ne peut se dépouiller de son humanité ; un chré
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d’expérience… » Mme Nicodème. — Comme c’est bien
dit
! Ce M. Monod a vraiment le don de la formule. Et quelle charité dans
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nt suggestif ! Et c’est tellement juste, ce qu’il
dit
, ne trouvez-vous pas ? La seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’
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est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’osais pas le
dire
, mais c’est ce que je sens profondément. Quand on entend des évangéli
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le christianisme n’est pas une expérience, et je
dis
bien une expérience à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il de
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ette « clarté latine » me donne toujours envie de
dire
des grossièretés, — en allemand, par-dessus le marché. Or, le ton de
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, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui
dit
: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne
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sus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le
dis
, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu.
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il ne peut voir le Royaume de Dieu. Nicodème lui
dit
: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentre
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? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le
dis
, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Roy
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peut entrer dans le Royaume de Dieu… Nicodème lui
dit
: Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui répondit : Tu es docteur
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s pas ces choses ! En vérité, en vérité, je te le
dis
, ce que nous savons nous le disons ; ce que nous avons vu nous l’atte
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vérité, je te le dis, ce que nous savons nous le
disons
; ce que nous avons vu nous l’attestons ; et vous ne recevez pas notr
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voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous le
disons
. Ce que nous avons vu, nous l’attestons… » Mais que sais-je ? Et qu’a
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peut pas se dépouiller de son humanité, et je le
dis
, et je l’atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-gieu
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leurs arguments impitoyables, — écartez-vous, ne
dites
plus un mot, vous ne pouvez pas savoir ce que c’est que mon expérienc
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role, durement : « En vérité, en vérité, je te le
dis
! »… Ô mes amis, qui d’entre vous a fait une telle expérience ? N’est
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euses… « On ne doit pas prêcher l’expérience ! »,
disent
-ils. Que font-ils donc de Ses miracles, et des actions de ses apôtres
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roit ? J’ai fait une expérience de plus, j’ose le
dire
! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’expérience qu’on ne peut fa
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cette expérience qu’ils exigent — oui vraiment on
dirait
que c’est eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’amou
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d’un prétexte à ne plus mourir tout à fait. » Le
dirai
-je ? Ce dialogue, ces rires et ces affirmations si délibérément tragi
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criai-je. Et je m’en voudrais plus que je ne puis
dire
d’avoir lâché cette méchante boutade, si elle vous est une occasion d
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mis à discuter, qu’aucun de nous ne sait ce qu’il
dit
. J’entends exactement : aucun de nous ! Nous parlons tous avec beauco
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verse de celui d’Hamlet. « Être ou ne pas être »,
disait
Hamlet. Et nous disons : mourir ou ne pas mourir. Mourir totalement,
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. « Être ou ne pas être », disait Hamlet. Et nous
disons
: mourir ou ne pas mourir. Mourir totalement, ou ne pas mourir tout à
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tout d’un coup, voilà qu’il ne sait plus ce qu’il
dit
! Vous l’avez entendu tout à l’heure. Il répétait : Qu’est-ce que j’a
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l s’agissait là de thèses à imposer ! Nicodème le
disait
: On croirait que c’est vous qui exigez cette expérience unique, au n
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ous reproche pas d’être fous, je vous reproche de
dire
sans nulle angoisse des choses folles et follement vraies. Je vous re
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vraies. Je vous reproche tout simplement — de les
dire
! et surtout de les dire contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce
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tout simplement — de les dire ! et surtout de les
dire
contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que disait et répétait s
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contre quelqu’un. « Vous souvenez-vous de ce que
disait
et répétait sans cesse Kierkegaard ? Être chrétien, c’est devenir con
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eu”. Comment le savait-il ? Parce qu’on lui avait
dit
quels miracles faisait Jésus. C’étaient bien là des expériences, n’es
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accepte de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous
dire
la vérité : Nous sommes tous des Nicodèmes ! et jamais plus qu’en ce
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des étudiants, qui justement n’avait presque rien
dit
, prit soudain la parole comme nous allions nous séparer ; et je ne su
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ue celui dont les autres avaient usé. — Vous avez
dit
— commença-t-il d’une voix très calme — que l’angoisse de Nicodème de
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vous entends bien, devrait nous empêcher tous de
dire
des choses complètement impossibles. Je ne pense pas comme vous, bien
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c’est là notre expérience religieuse, proprement
dite
. Mais nous avons le devoir et la mission de proclamer que cette angoi
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it, — le salut est donné. Mais nous avons alors à
dire
et à prêcher ce que sont ce Baptême et cette Cène. Certes, ces parole
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ances ne sont pas « à la lettre » catholiques, je
dis
: 1° que cela tient à ce que cette « lettre » est, pour nous tout au
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s certain de la traduire sans la fausser quand je
dis
que le catholique, en tant que tel, croit que l’Église est au-dessus
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’amorce de si belles synthèses ! « Blasphème ! me
dit
alors un catholique. Ces synthèses ne remplaceront jamais les mérites
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pourquoi serait-on gêné par sa franchise ? Il ne
dit
rien dans ce que je cite que le concile de Trente n’ait dit ou n’ait
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ans ce que je cite que le concile de Trente n’ait
dit
ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le dit en français. Or, c’es
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t dit ou n’ait permis de dire28. Seulement, il le
dit
en français. Or, c’est précisément ce que je cherche : l’écho des for
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ue Bossuet nous arrête : « Qu’entendez-vous, nous
dit
-il, par “fidèle” ? — Nous entendons : fidèle à la Révélation donnée u
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rdonnant de faire tout le contraire de ce qu’il a
dit
? — Exactement, et c’est là sa grandeur, ou, comme je l’écrivais, son
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ant la Bible pour mémoire — « ces pâles écrits »,
dira
le père Pinard de la Boullaye à Notre-Dame — on oublie simplement qu’
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ment ce Saint-Esprit sera-t-il contrôlé, si j’ose
dire
, et « différencié de la nature » des prélats, de leur époque et de le
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Résumons brièvement ce développement : L’Écriture
dit
, à propos de la coupe de la Sainte-Cène : « Buvez-en tous ! » L’inten
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vélé dans l’Écriture, et non ailleurs. Il reste à
dire
ceci : Et nous, croyons-nous assez « sérieusement » cela ? Croyons-no
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ut-être le critère de cohérence dont un prêtre me
disait
récemment qu’il atteste la « vérité » des dogmes ! Hegel, et Spinoza,
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nion sous les deux espèces est celle-ci : Jésus a
dit
: « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle
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qui boit mon sang a la vie éternelle », mais il a
dit
néanmoins (dixit nihilominus) : « Celui qui mange ce pain vivra étern
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is soin de déclarer par avance anathème celui qui
dirait
que l’Église n’a pas été amenée par des raisons justes (iustis causis