1 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Les trois temps de la Parole (mai 1935)
1 historiens, aux psychologues, aux partisans de l’ expérience religieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché qui nous sépar
2 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Soirée chez Nicodème (mai 1935)
2 e perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’ expérience  ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’expér
3 pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’ expérience que vous n’avez pas d’expérience ! W. Monod, Le Problème du Bien, I,
4 oi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’ expérience  ! W. Monod, Le Problème du Bien, I, p. 512. Nous avions dîné chez N
5 e “bon sens” (cartésien ?), et de la quotidienne “ expérience ” chrétienne. » (Tome III, p. 287.) Et ceci : « Un homme ne peut se dé
6 guère de faire table rase de ce qu’il appelle « l’ expérience chrétienne ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passage dont vo
7 ge 512 du premier tome : « … n’avoir pas fait une expérience est à la portée d’un quelconque. À ceux qui préconisent un pareil idé
8 e perde jamais ses droits. Vous ne croyez pas à l’ expérience  ! Au nom de quoi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’expér
9 pas à l’expérience ! Au nom de quoi ? Au nom de l’ expérience que vous n’avez pas d’expérience… » Mme Nicodème. — Comme c’est bien
10 oi ? Au nom de l’expérience que vous n’avez pas d’ expérience … » Mme Nicodème. — Comme c’est bien dit ! Ce M. Monod a vraiment le
11 ste, ce qu’il dit, ne trouvez-vous pas ? La seule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas d’expérience… Je n’osais pas le dire,
12 eule expérience qu’on fait, c’est qu’on n’a pas d’ expérience … Je n’osais pas le dire, mais c’est ce que je sens profondément. Quan
13 d on entend des évangélistes vous ressasser leurs expériences , on se croit toujours au-dessous des autres. On s’imagine qu’on est l
14 s’imagine qu’on est la seule qui n’a pas fait ces expériences . À la fin, c’est déprimant ! Nicodème. — Ma chère Poupette, M. Monod
15 comme moi d’ailleurs, un partisan impénitent de l’ expérience chrétienne, de sa piété vécue et chaque jour expérimentée tout à nouv
16 nu des évangélistes qui avaient fait d’admirables expériences , et leurs récits t’eussent fait le plus grand bien. Certes, il y a de
17 partout, mais de là à condamner la notion même d’ expérience  ! N’est-ce pas au récit de ses miracles que je l’ai reconnu ? Un mira
18 acles que je l’ai reconnu ? Un miracle, voilà une expérience , une sublime expérience ! Et combien édifiante ! (Se tournant vers un
19 u ? Un miracle, voilà une expérience, une sublime expérience  ! Et combien édifiante ! (Se tournant vers un groupe de jeunes barthi
20 mes chers amis, si le christianisme n’est pas une expérience , et je dis bien une expérience à la fois humaine et divine ! — que re
21 isme n’est pas une expérience, et je dis bien une expérience à la fois humaine et divine ! — que reste-t-il de la vie chrétienne ?
22 n jeune barthien (agressif). — Ôtez la soi-disant expérience chrétienne : eh bien, il reste simplement le message existentiel de l
23 que voulait établir le barthien entre la notion d’ expérience et le concept d’existentiel, Nicodème soutenait leur identité et alla
24 , au pédantisme près, exactement la même chose qu’ expérience . J’avoue que je fus tenté de lui donner raison. Et je l’eusse fait av
25 ité, et je le dis, et je l’atteste ! C’est là mon expérience , mon expérience re-li-gieuse ! N’étais-je pas en face de Celui… Oh no
26 s, et je l’atteste ! C’est là mon expérience, mon expérience re-li-gieuse ! N’étais-je pas en face de Celui… Oh non ! pas ces théo
27 t, vous ne pouvez pas savoir ce que c’est que mon expérience … Vous êtes devant Nicodème, suspect à toute la tradition, ah ! que c’
28  »… Ô mes amis, qui d’entre vous a fait une telle expérience  ? N’est-ce pas assez « existentiel », peut-être ? Ce que j’ai vu, ce
29 t ce qu’il a vécu, entendu et vu de ses yeux, son expérience la plus profonde, la seule chose dont il puisse parler… Mais si c’éta
30 ose dont justement on ne puisse pas parler ?… Des expériences . Oui, j’en ai fait bien d’autres. J’en parle aussi, j’ai le droit d’e
31 s resté. Je l’affirme solennellement ! Toutes les expériences sont possibles, et certaines sont merveilleuses… « On ne doit pas prê
32 es sont merveilleuses… « On ne doit pas prêcher l’ expérience  ! », disent-ils. Que font-ils donc de Ses miracles, et des actions de
33 oi seul, je n’aurais pas ce droit ? J’ai fait une expérience de plus, j’ose le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’expé
34 le dire ! Ah ! vous savez trop ce qu’elle est — l’ expérience qu’on ne peut faire cette expérience-là, celle-là justement — rentrer
35 elle est — l’expérience qu’on ne peut faire cette expérience -là, celle-là justement — rentrer dans le sein de sa mère ! Et tous ce
36 aut aussi que je les aime. Je n’ai pas fait cette expérience qu’ils exigent — oui vraiment on dirait que c’est eux qui l’exigent !
37 que c’est eux qui l’exigent ! — mais j’ai fait l’ expérience de l’amour, et c’est elle que je veux attester. Galopins ! voilà ce q
38 par le péché. Pourquoi donc Nicodème défend-il l’ expérience  ? Parce qu’il ne veut parler que de ce qu’il a vécu — et je vous fera
39 ferai remarquer qu’il a vécu, de fait, certaines expériences dont nous n’avons qu’une pâle idée. Il affirme qu’il est un homme rel
40 onc vécu, pendant cette fameuse nuit ?… Toute son expérience échouait devant l’apparition du souvenir terrible de cette seule expé
41 l’apparition du souvenir terrible de cette seule expérience impossible, humainement impossible, à jamais, religieusement impossib
42 là l’angoisse et la folie de ceux qui défendent l’ expérience , sachant bien, cependant, que la seule expérience décisive est justem
43 expérience, sachant bien, cependant, que la seule expérience décisive est justement la seule chose impossible et dont ils nient, e
44 pas de leurs efforts pour remplacer cette unique expérience par d’autres expériences qu’ils appellent « religieuses ». Vous voyez
45 ur remplacer cette unique expérience par d’autres expériences qu’ils appellent « religieuses ». Vous voyez bien qu’ils cherchent à
46 ait : On croirait que c’est vous qui exigez cette expérience unique, au nom d’une théologie… Je ne vous reproche pas d’être fous,
47 els miracles faisait Jésus. C’étaient bien là des expériences , n’est-ce pas ? Et l’expérience religieuse de ce grand docteur de l’É
48 ient bien là des expériences, n’est-ce pas ? Et l’ expérience religieuse de ce grand docteur de l’Église avait bien su les reconnaî
49 a pas tant de différence entre un homme qui nie l’ Expérience , l’Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme qui l’affirme un
50 éprouvée jusqu’aux moelles, et que c’est là notre expérience religieuse, proprement dite. Mais nous avons le devoir et la mission
51 tion de Jésus-Christ. Certes, ce n’est pas là une expérience  ! Ou plutôt, les sentiments que nous éprouvons lors du Baptême et de
52 a fois dans l’angoisse et dans la joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience-là nous reste à jamais impossible,
53 joie : la seule expérience nécessaire. Oui, cette expérience -là nous reste à jamais impossible, c’est pour cela qu’il faut la croi