1
reuses. Dites à nous-mêmes, d’abord ; à tous ceux
qui
voudront les entendre ; à ceux auxquels, peut-être mieux qu’à nous, i
2
en obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse
qui
s’épuise et se disqualifie dans ses efforts pour concilier la révélat
3
rer d’eux-mêmes ; en face d’une pensée religieuse
qui
, pour tout dire, trahit sa mission de scandale, et tente lâchement de
4
aux mains du Dieu vivant. En face de philosophes
qui
se moquent des hommes et ne voient même pas qu’ils n’ont plus de répo
5
s et urgentes questions ; en face de philosophies
qui
de Descartes à Kant, ou de Hegel à Marx, ont cru pouvoir nous sauver
6
ieu imbécile qu’elle honore sur les « places » et
qui
s’appelle Production, il y a lieu et ordre d’attester qu’« une seule
7
dans ces idées mêmes, mais bien dans une réalité
qui
les domine et qui les juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout,
8
mes, mais bien dans une réalité qui les domine et
qui
les juge, en même temps que nous-mêmes. Avant tout, après tout, il ne
9
ser. Vérité donc essentiellement concrète, vérité
qui
ne peut s’accomplir dans une synthèse satisfaisante en soi, mais qui
10
plir dans une synthèse satisfaisante en soi, mais
qui
se manifeste au contraire comme un ordre, personnellement adressé à c
11
de nous. Vérité actuelle aux deux sens de ce mot,
qui
sont acte et présence. Et certes notre activité serait injustifiable
12
a réalité même. Car la réalité est précisément ce
qui
nous met en relation personnelle et immédiate avec Dieu : et que la r
13
d du désespoir et de la nuit, par la foi seule, —
qui
ne vient pas de nous. Telle est la démarche paradoxale, « dialectique
14
, de la vie chrétienne : elle rejette tout espoir
qui
ne serait pas le seul espoir ; toute promesse qui ne serait pas la se
15
qui ne serait pas le seul espoir ; toute promesse
qui
ne serait pas la seule promesse : espoir et promesse de la foi, — et
16
la dialectique chrétienne rejette tout désespoir
qui
ne serait pas le seul désespoir réel : celui qui dévaste la nature hu
17
qui ne serait pas le seul désespoir réel : celui
qui
dévaste la nature humaine jusqu’à ces profondeurs dernières où l’atte
18
sommes pas du monde. Toute construction politique
qui
ne prend pas au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de l’antinom
19
qu’impliquent les deux termes de l’antinomie, ou
qui
cherche à la supprimer, est antichrétienne en son principe. Ainsi se
20
’hérésie pessimiste abandonne à lui-même un monde
qui
ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la fo
21
de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en la foi,
qui
transcende le monde. Principe de l’individualisme anarchique ; point
22
ipe de l’individualisme anarchique ; point de vue
qui
rend absurde le fait même d’être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis a
23
nfermer les antinomies dans un cadre hiérarchique
qui
préserve l’homme du désespoir et lui fournisse un équilibre durable,
24
e vouloir fonder dans ce monde un Royaume de Dieu
qui
pour capitale, plutôt que Genève, choisirait Détroit. Il s’agirait de
25
eront tout au plus d’être eux-mêmes pardonnés. Ce
qui
nous assure le Pardon, c’est la foi. Agissez donc, mais votre action
26
le des partisans de la synthèse. Comment des gens
qui
se réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absol
27
l n’est pas de réponse à cette question pour ceux
qui
ne savent pas ce que c’est que la foi. Si l’on entend par vie non seu
28
l’ensemble des relations humaines, la foi est ce
qui
rend la vie impossible (par ses exigences absolues), tandis qu’au con
29
ent, et c’est alors un ordre que nous recevons et
qui
nous meut parmi les hommes tels qu’ils sont, — des hommes qui ont bes
30
t parmi les hommes tels qu’ils sont, — des hommes
qui
ont besoin d’une politique pour suppléer à leur faiblesse, qui ont be
31
n d’une politique pour suppléer à leur faiblesse,
qui
ont besoin tout autant qu’on leur montre la vanité d’une chose si néc
32
i (corruptio optimi pessima) que ceux d’entre eux
qui
perdaient la foi — c’est-à-dire le principe animateur — n’en continua
33
transcendantes, de l’action optimiste. Ceux donc
qui
rendent le calvinisme responsable du capitalisme commettent une erreu
34
capitalisme commettent une erreur pire que celle
qui
consisterait à reprocher à Euclide d’avoir permis le développement de
35
nous certifier dans le fond de nos âmes un salut
qui
se rit des ultimes efforts et des ultimes défaites de notre volonté d
36
attitude cynique — faussement appelée esthétique,
qui
consistait à dire : comme elles sont bien peintes ! (ou mal). — Pauvr
37
isme, tous les nationalismes, et toute révolution
qui
prétendrait fonder notre salut sur une organisation terrestre quelle
38
a foi sont absolus — ni réformistes, n’ayant rien
qui
nous assure de l’action continue de la foi. Je songe ici à l’armature
39
de la foi. Je songe ici à l’armature catholique,
qui
condamne cette Église au réformisme modéré, c’est-à-dire à un effort
40
ranger au réalisme « tragique » de l’Évangile, et
qui
même, dans certains cas extrêmes, nous tient quitte de la foi. Il ne
41
s dans lesquelles l’homme cherche sa sécurité, et
qui
n’ont pas de vérité. ⁂ La plus grande liberté d’action et de révoluti
42
an supérieur une sorte de jeu, ou mieux d’humour,
qui
se mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule grandeur tr
43
entre la Promesse et le péché, entre la foi et ce
qui
nous paraît la « défier ». Que faire donc ? Briser d’abord les idoles
44
e rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui
qui
me la pose. Répondre du tac au tac, à la « lettre » de la question, c
45
ttre » de la question, c’est un procédé électoral
qui
peut être utile à son heure, mais nous avons tout autre chose à faire
46
es fumistes. Nous appelons fumistes ces messieurs
qui
nous interrogent avec politesse sur nos intentions et nos buts, à seu
47
ué, nous pourrons répondre plus clairement à ceux
qui
croient à leur question, j’entends à ceux qui nous la posent parce qu
48
eux qui croient à leur question, j’entends à ceux
qui
nous la posent parce qu’elle se pose à eux-mêmes. Il n’y a pas de s
49
pas de solutions, — il y a des ordres 1. Celui
qui
veut vraiment agir ne demande pas d’abord un programme, mais d’abord
50
. Tout au plus pouvons-nous, par des affirmations
qui
troublent notre sécurité, par des questions qui gênent nos habitudes,
51
s qui troublent notre sécurité, par des questions
qui
gênent nos habitudes, par des exigences qui révoltent le bon sens, fa
52
tions qui gênent nos habitudes, par des exigences
qui
révoltent le bon sens, faire naître le besoin et la soif d’une telle
53
« positif ». Pour les uns, « positif », c’est ce
qui
rapporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour le chrétien, ce sera
54
tif », c’est ce qui rapporte. Pour les autres, ce
qui
rassure. Pour le chrétien, ce sera tout ce qui trouble en vérité les
55
ce qui rassure. Pour le chrétien, ce sera tout ce
qui
trouble en vérité les hommes et les délivre de leurs tourments mesqui
56
leurs tourments mesquins et dégradants ; tout ce
qui
les libère de leur férocité ou de leur quiétude naturelles, et les re
57
’obéissance à la seule force nécessaire ; tout ce
qui
leur fiche un désespoir pour une fois réel ; tout ce qui les désarme
58
r fiche un désespoir pour une fois réel ; tout ce
qui
les désarme devant Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme qui
59
nt Dieu et les jette nus dans la foi. 2. Un homme
qui
est dans la foi sait bien qu’il n’y a pas à demander de « solutions p
60
pratiques », car la foi est précisément une force
qui
se manifeste par des ordres personnels, et ces ordres sont pratiques,
61
— puisque la foi, précisément, c’est cette force
qui
me dit : « Tu dois, ici et maintenant. » — Mieux vaudrait cent-mille
62
u’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir
qui
exige sa réalisation. » Nature du « savoir » chrétien Nous marc
63
e l’histoire terrestre. Voici alors les chrétiens
qui
viennent nous parler d’une Révélation. Est-ce donc qu’une grande lumi
64
n des cas de l’existence, inconcevable pour celui
qui
se place en dehors du cas. Cette révélation ne peut pas être formulée
65
mes généraux, n’étant pas autre chose qu’un ordre
qui
me dit, à tel endroit précis du temps et de l’espace : voici ce que t
66
e l’espace : voici ce que tu dois faire. À celui
qui
demande : que dois-je faire ? le chrétien n’a donc rien à répondre, e
67
un remède. Doctrine désespérante ? Oui, pour ceux
qui
cherchent des espoirs à bon compte, hors de la réalité certainement d
68
ante. Mais il y a la Promesse, mais il y a la foi
qui
vient nous prendre au point où tout espoir apparaît vain, — en ce poi
69
la perspective chrétienne. Ce n’est plus l’homme
qui
pose des questions, mais c’est Dieu, seul Sujet. Et alors l’homme, en
70
positif est bouleversée. Critiquer les doctrines
qui
prétendent résoudre humainement les conflits essentiels ; rejeter tou
71
tions fabriquées par la « pensée chrétienne », et
qui
voudraient donner aux hommes une bonne conscience tout à fait inconce
72
antes, et toujours équivoques ; désorienter celui
qui
s’imagine être debout quand il n’a fait que truquer les repères ; dés
73
t s’assigner sans fol orgueil. « Positif » est ce
qui
rapproche du Réel. Cela prend bien souvent l’aspect d’une destruction
74
oursuite du vent », y compris la sagesse de celui
qui
croit trouver dans cette sentence la justification de son refus de vi
75
de son refus de vivre. Mais il existe une sagesse
qui
semble bien n’être pas affectée de la dégradation immanente à toute s
76
ète que « toute prétention à une unité supérieure
qui
harmoniserait les contradictions absolues n’est qu’un attentat métaph
77
s’élude, la personne se dissout dans un processus
qui
nie l’acte et le risque. Il n’y a plus qu’à compter un, deux, trois,
78
dans la croyance en une synthèse possible, voilà
qui
ne paraît point faire de doute. Ailleurs4, j’ai pu marquer mon choix
79
cte, une sorte de « contre-Hegel » radical, voilà
qui
ne peut manquer d’évoquer l’attitude d’un Kierkegaard et par là même
80
son opposition globale à la dialectique humaniste
qui
paraît à nos yeux s’en rapprocher le plus. ⁂ Cet acte dont nous parli
81
au sens le plus littéral de ce mot : l’accusation
qui
met en état de crise l’ensemble de ces affirmations et de ces négatio
82
e principe de synthèse qu’il contient. Accusation
qui
ne porte pas sur le détail ni sur la valeur morale de cette méthode,
83
il ni sur la valeur morale de cette méthode, mais
qui
tombe perpendiculairement sur le plan humain et rien qu’humain où opè
84
et rien qu’humain où opère la méthode. Accusation
qui
consiste simplement à rapporter tous ces problèmes à la réalité de Di
85
, ce sont alors ces appréciations toutes humaines
qui
trahissent une vanité, et la vraie joie n’est pas avec ceux qui nous
86
une vanité, et la vraie joie n’est pas avec ceux
qui
nous parlent de la « tristesse » du message barthien, puisqu’ils ente
87
) devienne homme (mais vraiment homme !) c’est ce
qui
est affirmé ici et qui ici devient la vérité vivante, le contenu déci
88
vraiment homme !) c’est ce qui est affirmé ici et
qui
ici devient la vérité vivante, le contenu décisif d’un vrai discours
89
, il ne nous reste — émouvant spectacle pour ceux
qui
n’ont pas le vertige — qu’à rapporter constamment ces deux attitudes
90
ogique. C’est pourtant cette inconcevable réalité
qui
donne un sens si grave à ce oui et à ce non qui, au travers de toute
91
é qui donne un sens si grave à ce oui et à ce non
qui
, au travers de toute l’œuvre de Barth, nous entraînent dans une oscil
92
tre vie mortelle ? Il y a l’acceptation de la Vie
qui
n’est pas nôtre, qu’il faut croire. Dissymétrie vertigineuse : la pla
93
faut croire. Dissymétrie vertigineuse : la place
qui
nous est assignée dans ce monde « nous situe plus profondément dans l
94
dans le non que dans le oui » ; mais la promesse
qui
nous est faite dans l’instant de la foi, c’est la promesse de la vict
95
raits schématiques, voulu décrire une dialectique
qui
juge tous nos mots. Je voudrais simplement en avoir dit assez pour qu
96
d’acte, ces mots désignent des réalités éthiques
qui
n’ont rien de commun avec l’acte, le risque et le choix dont parle la
97
oix de l’élection, c’est-à-dire d’une possibilité
qui
n’est pas nôtre. Et le risque permanent, c’est alors celui qu’encourt
98
e ne peut prévoir le sens dernier. ⁂ Une synthèse
qui
précède et dépasse à la fois l’antithèse et la thèse, et dont toutes
99
numéro « est bien la première poésie dialectique
qui
lui soit tombée sous les yeux » ! Petite erreur de fait, voulons-nous
100
professeur nous accable à cette occasion. Erreur
qui
lèse à la fois l’histoire littéraire, la dialectique et la poésie. Ca
101
en philosophie — nous l’ont légué, c’est l’homme
qui
n’a pas de prochain et qui n’est le prochain de personne. Ou encore,
102
t légué, c’est l’homme qui n’a pas de prochain et
qui
n’est le prochain de personne. Ou encore, comme le dit Keyserling, c’
103
s récents succédanés. Le lieu de toute décision
qui
crée, c’est la personne. Toute l’agitation du monde n’est rien de plu
104
monde n’est rien de plus qu’une certaine question
qui
m’est adressée, et qui ne se précise en moi qu’à l’instant où elle me
105
s qu’une certaine question qui m’est adressée, et
qui
ne se précise en moi qu’à l’instant où elle me contraint d’agir. Peut
106
tion. Quand cesserons-nous d’agiter des problèmes
qui
n’ont jamais été notre problème ? Car un problème n’est jamais réel q
107
Car un problème n’est jamais réel que pour celui
qui
peut l’incarner dans sa vie, le résoudre au concret, ou bien périr pa
108
vient peut-être aussi des libéraux spiritualistes
qui
aimaient à dire : « La solution des grands problèmes sociaux est une
109
e collectif. La mystique de la masse ou du groupe
qui
domine la moitié de l’Europe, n’a pas d’origine plus certaine que ce
110
le — que si c’est un autre homme, en face de moi,
qui
me la pose. Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma main, à
111
e « deuxième personne », un tu sujet d’une parole
qui
m’advient6. On voudrait nous faire croire aujourd’hui que le conflit
112
st-à-dire à la mécanique étatiste et dictatoriale
qui
tient lieu d’ordre dès que l’homme renonce à assumer personnellement
113
iques. Elle a son centre en chacune des personnes
qui
la composent, et n’est pas définie par autre chose que par ce centre.
114
le rayonnement dans la durée de l’acte instantané
qui
unit un je et un tu par un lien de responsabilité7. En son principe,
115
le je et que le tu, considérés d’un point de vue
qui
n’est plus ni celui du je ni celui du tu, c’est-à-dire considérés dan
116
dienne, il est plus grand que chacun des éléments
qui
le composent. Il s’arroge des droits sur eux, bien qu’à la vérité il
117
que de la somme de leurs altérations. Les hommes
qui
constituent ce groupe ne sont plus des hommes véritablement humains,
118
le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis
qui
pose une question directe, — le prochain. Il a cessé d’être un des pô
119
’est rien qu’un biais, c’est un tu sans visage et
qui
vient se confondre avec un je désormais incertain de ses limites agra
120
institue la police pour soutenir un corps social
qui
s’abandonne ; enfin la police décrète qu’elle est elle-même la force
121
us aimer, nous devons faire chacun tout le chemin
qui
nous sépare l’un de l’autre. Et c’est au seul moment où je t’atteins
122
à marquer la dépendance théologique d’une analyse
qui
peut paraître strictement humaine. On peut parler en termes de philos
123
rofond, que si l’on se réfère au rapport primitif
qui
fonde la personne humaine : le rapport de l’homme à son Créateur. Le
124
pour moi, à tel instant, le symbole réel de Celui
qui
nous a dit : « En vérité, toutes les fois que vous avez fait cela à u
125
universelle parce qu’elle s’enracine dans l’acte
qui
confère à tout homme son être véritable, devant Dieu. 8. Le groupe f
126
ieu des points équidistants de tous les individus
qui
composent le groupe. Un lieu parfaitement abstrait. 9. Aux individua
127
idiot désigne étymologiquement le « particulier »
qui
s’enferme dans sa particularité, — qui refuse donc d’être le prochain
128
ticulier » qui s’enferme dans sa particularité, —
qui
refuse donc d’être le prochain de son frère. 10. ou tout autre « ism
129
univers, aux aguets des tentations et des menaces
qui
surgissent dès qu’il dit je, n’a pas d’autre mouvement que la peur ou
130
isir : déjà il fuit, déjà il s’offre. C’est le je
qui
est choix. L’acte qui me distingue du monde n’est pas autre que cet é
131
éjà il s’offre. C’est le je qui est choix. L’acte
qui
me distingue du monde n’est pas autre que cet élan de refus ou de ten
132
au règne naturel. L’indifférence d’un « esprit »,
qui
s’imagine dégagé d’un tel choix, et qui le considère comme une altern
133
esprit », qui s’imagine dégagé d’un tel choix, et
qui
le considère comme une alternative extérieure à son être, un vis-à-vi
134
rence n’est rien que le rêve d’un atome abandonné
qui
se croit je. Ce rêve peut remplir nos journées : il n’est pas notre v
135
nstellations à son tour, fait entendre un langage
qui
n’est pas celui des humains, c’est à la raison seule qu’il se révèle,
136
qu’il se révèle, et ce n’est plus la peur du sang
qui
lui répond, mais la crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’esprit
137
crainte majestueuse, mêlée d’orgueil, de l’esprit
qui
connaît son pouvoir et son acte, mesure la grandeur du danger, sait q
138
omment Adam ne s’effraierait-il pas d’une plainte
qui
s’adresse, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu ? La Nature se
139
ardente ». Il sait qu’elle s’adresse en lui à ce
qui
de lui ressuscite, ayant reçu et accepté la mort. Il peut aimer : ce
140
. Ainsi la lutte se poursuit, entre les fatalités
qui
régissent le monde, séparé de l’homme, et l’homme, séparé de Dieu. Po
141
utir à une distinction entre l’esprit et le corps
qui
, d’accidentelle qu’elle était à l’origine, allait être décrétée essen
142
al rationaliste naît dans une ambiance chrétienne
qui
le rassure d’une manière vague et suffisante quant aux intentions cac
143
’abandon égoïste, et parfois voluptueux, d’un moi
qui
renonce à créer, qui renonce à souffrir, qui se rend sourd à la quest
144
parfois voluptueux, d’un moi qui renonce à créer,
qui
renonce à souffrir, qui se rend sourd à la question des choses en mêm
145
moi qui renonce à créer, qui renonce à souffrir,
qui
se rend sourd à la question des choses en même temps qu’à la question
146
uné qu’on a « retranché de la société humaine, et
qui
ne peut plus rien faire ici-bas d’utile et de bon pour autrui ni pour
147
qu’on y atteint le mieux couché dans un bateau «
qui
dérive au gré de l’eau ». Image assez frappante de l’homme qui conclu
148
gré de l’eau ». Image assez frappante de l’homme
qui
conclut avec le monde une paix honteuse. Il est vrai que Rousseau ne
149
s ! À mesure que le sort se faisait plus clément,
qui
conduisait un homme aux solitudes naturelles, la conscience de l’« ét
150
élire objectif ou technique, plaçons ce capitaine
qui
ne voyait jamais dans un paysage que le plan d’une possible stratégie
151
ie de la doctrine du salut. Songez à ces pasteurs
qui
, chaque printemps, saisissent le premier rayon de soleil venu et s’en
152
N’est-il pas significatif que le mot de Ehrfurcht
qui
, chez Goethe, traduit la vénération de l’homme en présence de la Natu
153
mme en présence de la Nature ; que le mot de awe,
qui
exprime chez les lakistes ce même sentiment mêlé d’amour et de terreu
154
sme style Empire — voilà peut-être le seul auteur
qui
situe le problème dans sa réalité. Lisons ses Réflexions sur le Théât
155
âme tout voisin de la « panique » antique14, mais
qui
, dans cet esprit nourri des Écritures, ne peut manquer d’évoquer auss
156
ers s’adresse à l’homme dans un langage ineffable
qui
se fait entendre dans l’intérieur de son âme, dans une partie de son
157
ns une partie de son être inconnue à lui-même, et
qui
tient à la fois des sens et de la pensée. Quoi de plus simple que d’i
158
en fait aussitôt une réalité psychologique, « et
qui
tient à la fois des sens et de la pensée ». Il en conclut qu’elle est
159
i, nous permet d’apporter à la Nature une réponse
qui
dépasse sa question et qui atteint et qui embrasse l’être anxieux de
160
la Nature une réponse qui dépasse sa question et
qui
atteint et qui embrasse l’être anxieux de la créature. En cet amour,
161
réponse qui dépasse sa question et qui atteint et
qui
embrasse l’être anxieux de la créature. En cet amour, enfin, l’homme
162
t rien de plus qu’un rêve, idéalisme meurtrier et
qui
fuit devant la question. 13. Cf. la remarquable étude de Charles Du
163
931. Elle est riche en documents significatifs et
qui
viennent à l’appui de notre point de vue. Mais là encore la funeste d
164
la terre et à la peupler, et n’ayant avec tout ce
qui
n’est pas de son espèce que les rapports arides et fixes que l’utilit
165
aux et physiques. Il n’y a personne, je le pense,
qui
, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou se promena
166
34)j « Soyez appareillez à respondre à chascun
qui
vont demande rayson de l’espérance qui est en vous.15 » On n’oserait
167
à chascun qui vont demande rayson de l’espérance
qui
est en vous.15 » On n’oserait pas affirmer que le protestant d’aujour
168
encore les critiques les plus vives des hérésies
qui
se sont introduites dans la piété de nos églises au cours des deux de
169
ire sans sourciller la confession de nos églises,
qui
proclame le salut par la foi seule. Bien plus, quand un théologien fi
170
eu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs
qui
, chaque dimanche pourtant, prêchent l’exaltation de « l’âme humaine »
171
altation de « l’âme humaine » par la religion, et
qui
définissent volontiers l’Église comme une force au service de la civi
172
oration symbolique. Mais combien s’en trouve-t-il
qui
soient capables d’expliquer ce qu’ils croient ? Combien qui puissent
173
capables d’expliquer ce qu’ils croient ? Combien
qui
puissent donner raison de ce que dans la communion, et non pas dans l
174
unc , à polémiser directement contre les hérésies
qui
fourmillent dans la croyance moderne. Nous avons eu le tort, souvent,
175
ien des fidèles tiennent aussi peu qu’aux vérités
qui
les réfutent. D’autres fois, nous avons parlé trop haut, à cause de q
176
aut, à cause de quelques sourds, indisposant ceux
qui
ne le sont point. Nous tenterons simplement, désormais, de « donner r
177
ent, désormais, de « donner raison de l’espérance
qui
est en nous ». À nos lecteurs comme à nous-mêmes, nous demanderons le
178
r, pour donner à telle problématique l’expression
qui
lui manquait, et dont le défaut empêchait que la question fût posée u
179
e condenser, de couper court à des développements
qui
parfois mettraient de l’aise dans nos pages. Notre ambition serait d’
180
me de Nietzsche : « Ne rien écrire d’autre que ce
qui
pourrait désespérer l’espèce d’hommes qui “se hâte”. » 15. I Pierre
181
que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’hommes
qui
“se hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calvin. 16. Et malgré
182
tre un certain esprit historique ou historiciste,
qui
tend à nous faire croire qu’après 19 siècles de christianisme, le « s
183
s de Jésus-Christ en faisant abstraction du temps
qui
nous sépare de son apparition terrestre. Notre formation historique e
184
s nous empêcher, après tant d’auteurs religieux —
qui
ne sont pas tous américains — de nous représenter un « Jésus-homme »,
185
les deux cas — nous ne pensons qu’aux 19 siècles
qui
nous séparent de Jésus-homme, et que nous parvenons plus ou moins ais
186
otre pente naturelle. Et c’est elle, précisément,
qui
nous pousse à vouloir établir cette contemporanéité illusoire, dans l
187
ieuse « sentie et vécue ». Mais si c’est le péché
qui
nous sépare de Christ, pensons-nous rejoindre Jésus-Christ par les ar
188
et à formuler, si possible, le principe critique
qui
nous rappellera constamment la vraie nature, le caractère absolu de c
189
tion, le temps de Jésus-Christ, le temps de celui
qui
a été annoncé aux prophètes et aux apôtres pour qu’ils en témoignent
190
ois temps d’une manière tout à fait particulière,
qui
n’est pas celle dont se distinguent les temps de l’homme en dehors de
191
mps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et
qui
dépend ici de la distinction propre aux temps de la Parole. » Autreme
192
cette parole (Matt. 16, 17). C’est Dieu lui-même
qui
agit en lui à ce moment, qui lui fait faire le « pas », le saut du te
193
C’est Dieu lui-même qui agit en lui à ce moment,
qui
lui fait faire le « pas », le saut du temps de la prophétie au temps
194
temps de la présence. Ou encore : c’est Dieu seul
qui
peut faire passer l’homme d’un temps à l’autre, c’est par le « bon pl
195
sentir l’échec final de toute méthode historique
qui
voudrait nous rendre « contemporains » de Christ. Car cette méthode,
196
ous conduire qu’à revivre la situation du brigand
qui
refuse. Christ, dans son temps, est le vis-à-vis absolu des apôtres d
197
les poser, de nous donner un instrument critique
qui
nous renvoie sans cesse à la réalité, qui nous inquiète, et qui corri
198
ritique qui nous renvoie sans cesse à la réalité,
qui
nous inquiète, et qui corrige le mouvement naturel et perverti de nos
199
ie sans cesse à la réalité, qui nous inquiète, et
qui
corrige le mouvement naturel et perverti de nos pensées. Cette posit
200
, nous permettra de situer honnêtement les essais
qui
composent ce numéro de Hic et Nunc. Qu’il soit donc bien établi : 1°
201
igne critique radical que nous plaçons les essais
qui
suivent. Nous avons voulu confronter avec les témoins de la Bible, le
202
ble, les « problèmes » — le mot est bien faible —
qui
se posent au chrétien en tout temps : mort à soi-même, obéissance, at
203
ns, ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’est pas nous
qui
les jugeons. Leurs erreurs même nous enseigneront bien mieux que nos
204
e se distinguer des philosophes « existentiels »,
qui
ont mis à toutes les sauces humanistes et romantiques la notion, chèr
205
iner quelques-unes d’entre elles. La conversation
qui
s’était égarée vers la politique, au dessert, revint à la théologie a
206
us s’amorça, je l’avoue, par une mauvaise boutade
qui
m’échappa : « Wilfred Monod, m’écriai-je, n’est-ce pas celui qu’un de
207
amis, effrayé de son humanisme, a baptisé l’homme
qui
ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens qui ont le sens de la gaffe,
208
omme qui ne veut pas mourir ? » — Il y a des gens
qui
ont le sens de la gaffe, et le sort, je le crains, a voulu que j’en f
209
e la mort à soi-même et au monde est l’un de ceux
qui
préoccupent le plus, et à très juste titre, nos jeunes barthiens, kie
210
appuyez, précisément, ce jugement-là : « L’homme
qui
ne veut pas mourir. » Moi. — Il y aurait de l’impertinence à affirme
211
00 pages. Mais que dites-vous de ces deux phrases
qui
me sont tombées sous les yeux tandis que je parcourais les chapitres
212
xpérience est à la portée d’un quelconque. À ceux
qui
préconisent un pareil idéal (au moins en apparence, entraînés par l’e
213
ssous des autres. On s’imagine qu’on est la seule
qui
n’a pas fait ces expériences. À la fin, c’est déprimant ! Nicodème.
214
ntée tout à nouveau ! J’ai connu des évangélistes
qui
avaient fait d’admirables expériences, et leurs récits t’eussent fait
215
t vers un groupe de jeunes barthiens très excités
qui
échangent dans un coin des coups de coude significatifs.) Enfin, mes
216
ssimilable pour nos « clairs esprits latins », et
qui
, d’ailleurs, signifiait, au pédantisme près, exactement la même chose
217
Frommel et Vinet, — ces Helvètes — tantôt Calvin,
qui
écrivait en latin des choses que Barth a mieux comprises que Sabatier
218
osai de lire l’Évangile. Je m’emparai d’une Bible
qui
se trouvait posée sur le bureau et qui s’ouvrit d’elle-même à la page
219
’une Bible qui se trouvait posée sur le bureau et
qui
s’ouvrit d’elle-même à la page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais
220
es pharisiens, nommé Nicodème, un chef des juifs,
qui
vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons
221
rre à Nicodème ! Nicodème, l’orgueilleux Nicodème
qui
refusait si méchamment de comprendre, et vous, vous comprenez si bien
222
vant Nicodème, et moi j’étais devant Celui… Celui
qui
m’a coupé la parole, durement : « En vérité, en vérité, je te le dis
223
vérité, en vérité, je te le dis ! »… Ô mes amis,
qui
d’entre vous a fait une telle expérience ? N’est-ce pas assez « exist
224
iennent aujourd’hui prétendre que c’est cela seul
qui
compte, et qu’ils font table rase de tout le reste ! Comme s’ils étai
225
ls exigent — oui vraiment on dirait que c’est eux
qui
l’exigent ! — mais j’ai fait l’expérience de l’amour, et c’est elle q
226
s’amusait à lire à ses voisins certains passages
qui
éveillaient tantôt des rires excessifs, tantôt de véhémentes protesta
227
rapporterai que le dernier de ces passages : — «
Qui
est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils d
228
ges : — « Qui est vainqueur du monde, sinon celui
qui
croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Nous sommes là en pleine et abs
229
, les ondes radioactives du Salut.20 » L’étudiant
qui
lisait referma brusquement le gros volume et s’exclama : « Si ce n’es
230
’ailleurs, de toutes ces métaphores, le seul fait
qui
demeure, c’est celui que Barth exprimait si magnifiquement dans une d
231
ait justement l’accent de controverse de mes amis
qui
me jetait dans une sorte de honte… La confession de Nicodème m’avait
232
nition de l’auteur du Problème du Bien ! “L’homme
qui
ne veut pas mourir”, c’est exactement ça ! Vraiment, c’est excellent
233
onviction, mais je crois bien que nous délirons à
qui
mieux mieux. Voulez-vous que je vous le prouve ? Il suffira de résume
234
t mort, — souffler sur la petite étincelle divine
qui
, selon les uns, subsiste en nous et pourrait rallumer d’un nouveau fe
235
homme religieux. Il a raison ! La seule religion
qui
tienne, c’est la religion vécue, c’est-à-dire expérimentée. Mais tout
236
impossible ! Voilà l’angoisse et la folie de ceux
qui
défendent l’expérience, sachant bien, cependant, que la seule expérie
237
ces formules. Mais vous tenez le mot d’une énigme
qui
ne vous a pas longtemps empêchés de dormir ! C’est en tous cas ce que
238
! Nicodème le disait : On croirait que c’est vous
qui
exigez cette expérience unique, au nom d’une théologie… Je ne vous re
239
? Il n’y a pas tant de différence entre un homme
qui
nie l’Expérience, l’Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme
240
Unique — la seule chose nécessaire —, et un homme
qui
l’affirme unique, sans cependant pouvoir la vivre, et sachant qu’on n
241
e, et sachant qu’on ne peut la vivre. Entre celui
qui
affirme qu’on ne peut pas mourir, et celui qui affirme l’exigence de
242
ui qui affirme qu’on ne peut pas mourir, et celui
qui
affirme l’exigence de la mort, il n’y a peut-être aucune différence :
243
s un argument théologique ! Où donc est-il, celui
qui
accepte de mourir ? Oui, maintenant, je vais vous dire la vérité : No
244
ure parmi nous comme le vivant symbole de l’homme
qui
ne peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse qui tourmente cet
245
e peut pas mourir !… Plaise à Dieu que l’angoisse
qui
tourmente cet homme depuis sa rencontre nocturne, devienne aussi la n
246
rendre congé de nos hôtes. Mais un des étudiants,
qui
justement n’avait presque rien dit, prit soudain la parole comme nous
247
oser au baptême des enfants, c’est-à-dire de ceux
qui
ne peuvent rien encore… Ainsi donc, deux choses demeurent : Par le Ba
248
sse de l’accomplissement en Christ — déjà venu et
qui
revient ! — de ce que nous espérons présentement, à la fois dans l’an
249
us nous séparâmes sur ces mots. Les « barthiens »
qui
avaient parlé regagnèrent leur lieu véritable : inventés par Wilfred
250
on comme critère des révélations évangéliques. Ce
qui
s’oppose en réalité, c’est une doctrine du salut par la foi au sein d
251
ne doctrine du salut par l’Église, par une Église
qui
prend barre sur l’Écriture. Précisons encore ce schéma, qui ne préten
252
barre sur l’Écriture. Précisons encore ce schéma,
qui
ne prétend qu’à indiquer le lieu précis de la divergence : la Réforme
253
chef absolu, souverainement adorable, de l’Église
qui
est son corps ; tandis que Rome affirme que la tradition et le pape d
254
inition24. Or, si je cite une formule d’Augustin,
qui
est un grand saint, on me répond que cette formule lui est tout à fai
255
tus de l’imprimatur. Finalement, faute du concile
qui
aurait seul qualité pour m’éclairer, et qu’on ne saurait convoquer po
256
ugustin ou de Thomas d’Aquin25, seuls témoignages
qui
nous restent de la « personne » de ces saints… On pourrait remarquer
257
n’est pas la lettre et la formulation des dogmes
qui
m’importent, mais la manière dont on en use dans l’Église romaine, ma
258
elle a barre sur lui, qu’elle dispose de critères
qui
ne sont pas tirés de lui26 et au nom desquels elle a le droit de l’in
259
combler tant bien que mal tous les abîmes : ceux
qui
séparent l’éternel du temporel, Dieu de l’homme, la grâce de la natur
260
l’Église, corps du Christ ressuscité ! » Réponse
qui
justement donne un exemple bien typique de la méthode romaine de médi
261
e nécessaire, de cette foi au seul moyen de salut
qui
ait été donné aux hommes. Il en va de même du purgatoire, de l’analog
262
ue je sache, condamné Bossuet pour avoir écrit ce
qui
suit. (C’est au sujet de la Messe, pour expliquer que les catholiques
263
ites, c’est qu’on n’entend pas que c’est l’Église
qui
sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce qui appartient essentiell
264
’est l’Église qui sait le secret de Jésus-Christ,
qui
sait ce qui appartient essentiellement à son institution, ce qui doit
265
e qui sait le secret de Jésus-Christ, qui sait ce
qui
appartient essentiellement à son institution, ce qui doit être dispen
266
appartient essentiellement à son institution, ce
qui
doit être dispensé diversement, selon les temps et les conjonctures d
267
à récuser l’une après l’autre toutes les formules
qui
pourraient amener à poser la question d’une manière claire et nette,
268
, il le faut déclarer hérétique, de même que ceux
qui
lui donnèrent l’imprimatur. Et si Bossuet n’a pas déformé la vérité,
269
nous les pressions de nous rassurer sur un texte
qui
nous inquiète, nous sommes en droit de poursuivre l’examen des « réfl
270
r aux hommes à distinguer par leur propre sens ce
qui
était la substance de l’institution d’avec ce qui ne l’était pas ? »
271
qui était la substance de l’institution d’avec ce
qui
ne l’était pas ? » La Réforme, par Luther et Calvin, répond : non, Di
272
her et Calvin, répond : non, Dieu seul connaît ce
qui
est de Dieu. Pour nous, ne connaissons de la volonté de Dieu que ce q
273
que c’est l’Église, et non pas la seule Écriture,
qui
sait le secret de Jésus-Christ ! — Et d’où l’a-t-elle appris, si ce n
274
si bien qu’elle a sur lui ce jus uti et abutendi
qui
, selon le vieux droit romain, caractérise la propriété. Si l’Église a
275
comme étant la fidem definitam a sanctis Patribus
qui
in Nicaea cum spiritu sancto congregati fuerunt. Aux formules de ce p
276
ncycl. de Benoît XV, en 1923, seulement !). Voilà
qui
est clair et sans mystère : la tradition, ce sont des textes. On peut
277
la Révélation. En réalité, c’est l’Église de Rome
qui
nous paraît à cet égard abandonnée à un subjectivisme redoutable. C’e
278
re le plus absolu. Pratiquement : un opportunisme
qui
nous apparaîtra toujours excessivement « politique »… Le second terme
279
tivisme absolu dès qu’on le sépare de l’Écriture,
qui
nous fournit son critère objectif. Pourquoi nos frères catholiques no
280
s nous reprochent-ils notre subjectivisme, à nous
qui
reconnaissons un critère objectif, la Bible, alors qu’ils ont tout fa
281
fondés pour opposer à la tradition de leur temps (
qui
était encore le « Buvez-en tous ») un démenti formel (le prêtre seul
282
ue des conciles se fonde dans cette inquiétude32,
qui
a conduit l’Église de Rome à statuer qu’il existe, à côté de la Bible
283
ssurances contre tous les « dangers », possibles,
qui
se ramènent au seul danger que la Parole ne parle pas, que l’Esprit s
284
e réponse, mais une réponse certaine, une réponse
qui
n’est pas nôtre : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui
285
sérieusement, si vous croyez à cette autre parole
qui
est comme un commentaire de la première : « Ma grâce te suffit »33, v
286
s retrouvez le sens de la vraie tradition : celle
qui
n’est pas une « autre source », un vain renfort humain, mais la suite
287
gnages rendus par l’Église historique à son chef,
qui
lui fut révélé dans l’Écriture, et non ailleurs. Il reste à dire ceci
288
isse de côté les banales invectives contre Luther
qui
traînent dans les hebdomadaires, et dont la recrudescence actuelle ne
289
poète est l’auteur des plus monumentales âneries
qui
aient jamais été proférées sur la réforme luthérienne. Nous ne croyon
290
me ou au psychologisme ou à l’historisme libéral,
qui
ont trouvé, eux aussi, des critères tout à fait intéressants pour int
291
as incorporer impunément Aristote à une tradition
qui
se fonde dans la Révélation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthè
292
se de l’eau et du feu sans éteindre le feu. Celui
qui
affirmerait y être parvenu ne prouverait-il pas simplement qu’il igno
293
deux espèces est celle-ci : Jésus a dit : « Celui
qui
mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle », mais il a d
294
-ci : Jésus a dit : « Celui qui mange ma chair et
qui
boit mon sang a la vie éternelle », mais il a dit néanmoins (dixit ni
295
il a dit néanmoins (dixit nihilominus) : « Celui
qui
mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6:55 et 6:59). On n’ose pas
296
a pris soin de déclarer par avance anathème celui
qui
dirait que l’Église n’a pas été amenée par des raisons justes (iustis
297
des articles récents de chroniqueurs catholiques,
qui
ne sont nullement de l’Académie ! 30. Vie intellectuelle, numéro ci
298
deurs de Dieu... De même — personne ne connaît ce
qui
est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » I Cor. 2:10. 32. On le