1
obéissance. ⁂ En face d’une pensée religieuse qui
s’
épuise et se disqualifie dans ses efforts pour concilier la révélation
2
⁂ En face d’une pensée religieuse qui s’épuise et
se
disqualifie dans ses efforts pour concilier la révélation et la psych
3
mains du Dieu vivant. En face de philosophes qui
se
moquent des hommes et ne voient même pas qu’ils n’ont plus de réponse
4
imbécile qu’elle honore sur les « places » et qui
s’
appelle Production, il y a lieu et ordre d’attester qu’« une seule cho
5
iles, purement intellectuelles, forcer certains à
se
retrancher dans des positions que, peut-être, ils étaient bien près d
6
ue nous-mêmes. Avant tout, après tout, il ne peut
s’
agir que d’une chose : témoigner, aussi fortement que possible, d’une
7
donc essentiellement concrète, vérité qui ne peut
s’
accomplir dans une synthèse satisfaisante en soi, mais qui se manifest
8
dans une synthèse satisfaisante en soi, mais qui
se
manifeste au contraire comme un ordre, personnellement adressé à chac
9
dire assumée par l’homme. Sortir du paradoxe pour
s’
évader dans une synthèse quelconque, rationaliste, catholique, ou marx
10
tre activité, ne vaut rien pour notre salut. Elle
se
souvient que nous devons travailler à établir le Royaume sur la terre
11
pitale, plutôt que Genève, choisirait Détroit. Il
s’
agirait de s’entendre ; mais pour cela il faudrait tout d’abord connaî
12
t que Genève, choisirait Détroit. Il s’agirait de
s’
entendre ; mais pour cela il faudrait tout d’abord connaître la positi
13
ns ; intenable comme le fait chrétien lui-même, —
s’
il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce donc, en effet,
14
es partisans de la synthèse. Comment des gens qui
se
réclament de Calvin, de Luther, c’est-à-dire de contempteurs absolus
15
eurs absolus des mérites humains, pourraient-ils,
s’
ils prennent au sérieux leur foi, participer à un effort politique que
16
urs humainement impossible, là où l’homme naturel
s’
abandonnait en paix à ses déterminations physiques et morales. Doit-on
17
erait admettre que les deux termes de l’antinomie
s’
équivalent et peuvent s’annuler. La logique n’a le droit de conclure q
18
eux termes de l’antinomie s’équivalent et peuvent
s’
annuler. La logique n’a le droit de conclure qu’à partir de concepts r
19
nt été les plus « actifs » des temps modernes. Il
s’
est même produit ceci (corruptio optimi pessima) que ceux d’entre eux
20
-à-vis d’eux seulement que notre politique pourra
se
fixer un programme : la devise de Guillaume d’Orange est l’arrêt de m
21
s certifier dans le fond de nos âmes un salut qui
se
rit des ultimes efforts et des ultimes défaites de notre volonté de v
22
oins redoutable, en apparence, le dieu-production
se
contente des macérations de 70 millions de chômeurs, et de super-holo
23
cas extrêmes, nous tient quitte de la foi. Il ne
s’
agit jamais pour nous de rendre cette vie possible, mais tout au plus
24
upérieur une sorte de jeu, ou mieux d’humour, qui
se
mêle au tragique quotidien comme un rappel de la seule grandeur trans
25
présence d’une question, c’est tout simplement de
se
dire : cette question est justifiée par le fait même qu’elle a surgi
26
’elle a surgi à l’occasion de ce que j’écris ; il
s’
agit, avant que d’y répondre, de se rendre compte de ce qu’elle signif
27
e j’écris ; il s’agit, avant que d’y répondre, de
se
rendre compte de ce qu’elle signifie pour celui qui me la pose. Répon
28
rmi nous, on répond mal aux questions parce qu’on
se
borne à répondre à leurs mots, alors qu’il eût fallu répondre à un to
29
e : dès qu’ils commencent à comprendre de quoi il
s’
agit, ils s’écrient : « Je ne comprends plus ! » En réalité, ils nous
30
ls commencent à comprendre de quoi il s’agit, ils
s’
écrient : « Je ne comprends plus ! » En réalité, ils nous demandent de
31
j’entends à ceux qui nous la posent parce qu’elle
se
pose à eux-mêmes. Il n’y a pas de solutions, — il y a des ordres
32
iques », car la foi est précisément une force qui
se
manifeste par des ordres personnels, et ces ordres sont pratiques, ou
33
précise pour que l’homme, faible créature, puisse
s’
y « fier » et se passer de recettes morales inventées par les anciens
34
l’homme, faible créature, puisse s’y « fier » et
se
passer de recettes morales inventées par les anciens juifs, Kant, Jos
35
, ou tout simplement pacifiste. Et les fidèles de
se
congratuler à la sortie, se figurant qu’on vient enfin de leur donner
36
te. Et les fidèles de se congratuler à la sortie,
se
figurant qu’on vient enfin de leur donner des directives pratiques et
37
et maintenant. » — Mieux vaudrait cent-mille fois
s’
écrier : « Non, je n’ai pas la foi ! » et alors vraiment prier de tout
38
nt perdu la clef de l’Origine et de la Fin, qu’il
s’
agisse de notre existence personnelle ou du cours de l’histoire terres
39
s cas de l’existence, inconcevable pour celui qui
se
place en dehors du cas. Cette révélation ne peut pas être formulée en
40
avons aussi, à ce moment, à montrer que les rôles
se
renversent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective chrétienne.
41
s, et toujours équivoques ; désorienter celui qui
s’
imagine être debout quand il n’a fait que truquer les repères ; désesp
42
éritablement positive que notre effort, ici, peut
s’
assigner sans fol orgueil. « Positif » est ce qui rapproche du Réel. C
43
ue nous sommes plus exigeants. Tout idéal atteint
se
retourne aussitôt contre notre bonheur. Depuis l’auteur de l’Ecclésia
44
é des voyages. Mais Proust nous persuade qu’on ne
s’
atteint jamais. Et les philosophies de l’Occident mettent le comble à
45
térieur égare ; l’objet pur opprime, le sujet pur
s’
évade ; les morales échouent, l’immoralisme n’est qu’une morale de plu
46
er leur réduction à quelque idéale synthèse, elle
s’
exalte des conflits sans cesse renaissants que suscite l’exigence de l
47
que suscite l’exigence de la personne lorsqu’elle
s’
insère dans le donné hostile du monde ambiant. Elle ne veut ni la thès
48
u’un attentat métaphysique contre l’éthique ». Il
s’
agit donc ici d’une dialectique à deux termes simultanés, et dont la t
49
tée vers quelque troisième terme dans lequel elle
s’
annulerait, non sans soulagement, mais bien vers l’acte créateur par o
50
réalité. Ceci peut rappeler le jeune Hegel, mais
s’
oppose nettement au Hegel des hégéliens. Hegel supprima le conflit lor
51
ue une espèce de bascule automatique. Le tragique
s’
évanouit, le choix s’élude, la personne se dissout dans un processus q
52
ule automatique. Le tragique s’évanouit, le choix
s’
élude, la personne se dissout dans un processus qui nie l’acte et le r
53
ragique s’évanouit, le choix s’élude, la personne
se
dissout dans un processus qui nie l’acte et le risque. Il n’y a plus
54
é. Peut-être le point de vue dialectique de Barth
se
laissera-t-il d’autant plus clairement définir qu’on le définira par
55
à la dialectique humaniste qui paraît à nos yeux
s’
en rapprocher le plus. ⁂ Cet acte dont nous parlions, à quoi se suspen
56
er le plus. ⁂ Cet acte dont nous parlions, à quoi
se
suspend-il en dernière analyse ? Vers quelles fins dernières nous con
57
s, on affirmerait par là même que l’acte créateur
se
crée soi-même et se suffit en soi. Si l’on refusait de poser la quest
58
r là même que l’acte créateur se crée soi-même et
se
suffit en soi. Si l’on refusait de poser la question de l’Origine et
59
ecte ; si au contraire le paradoxe est bien réel,
s’
il est bien tel que l’ont formulé un Paul, un Luther, un Calvin, ce so
60
mplé. » Et pourtant, cette impossibilité radicale
s’
est incarnée. Mais alors, si nous voulons parler en vérité d’une telle
61
e tous les jours, — on conçoit que ce brave homme
s’
effare, et vitupère une « théologie » pareillement inconfortable, dont
62
able, dont, au surplus, il n’est plus possible de
se
défaire au nom de l’« action » ou de la « piété du cœur », puisqu’ell
63
l’éternité. Dieu dit oui : l’homme comprend non,
se
découvrant soudain plongé dans la négation radicale. Mais aussitôt, s
64
plongé dans la négation radicale. Mais aussitôt,
s’
il accepte ce non, l’affirmation de son salut paraît : il reconnaît la
65
pour employer une expression chère à Karl Barth,
se
rapporte aux réalités dernières. Qu’y a-t-il donc entre ce non dernie
66
e certaine question qui m’est adressée, et qui ne
se
précise en moi qu’à l’instant où elle me contraint d’agir. Peut-être
67
songe ici tout de suite à la question sociale. On
se
souvient peut-être aussi des libéraux spiritualistes qui aimaient à d
68
individuelle apte à résoudre les conflits sociaux
se
réduirait probablement aux vertus de surdité, de cécité et de mutisme
69
tant qu’elle est question exigeant une réponse ne
se
pose pas ailleurs que dans le je aux prises avec le tu. Ses données m
70
ue le conflit fécond, la communion du tu et du je
se
résout pratiquement dans un nous, qu’on oppose alors fièrement aux il
71
rand que chacun des éléments qui le composent. Il
s’
arroge des droits sur eux, bien qu’à la vérité il ne résulte que de la
72
qu’un biais, c’est un tu sans visage et qui vient
se
confondre avec un je désormais incertain de ses limites agrandies. Pe
73
’est l’histoire de toute association humaine : on
s’
unit par la force d’un principe transcendant, — et tant qu’il règne on
74
mépriser la police ; puis vient un temps où l’on
se
lasse d’obéir à la force vivante, — et l’on institue la police pour s
75
titue la police pour soutenir un corps social qui
s’
abandonne ; enfin la police décrète qu’elle est elle-même la force vér
76
lieu que dans le je et dans le tu. Deux hommes ne
se
rencontrent pas, spirituellement, à mi-distance l’un de l’autre — dan
77
rovoquent un écho humain. C’est en elle enfin que
s’
opère l’acte d’une communion réelle. La personne est un lieu d’héroïsm
78
araître assez arides, et curieusement abstraites,
s’
agissant du concret par excellence. J’espère toutefois que le lecteur
79
le vivre, dans son paradoxe profond, que si l’on
se
réfère au rapport primitif qui fonde la personne humaine : le rapport
80
iverselle. L’Église est universelle parce qu’elle
s’
enracine dans l’acte qui confère à tout homme son être véritable, deva
81
t désigne étymologiquement le « particulier » qui
s’
enferme dans sa particularité, — qui refuse donc d’être le prochain de
82
. Non qu’il ait à choisir : déjà il fuit, déjà il
s’
offre. C’est le je qui est choix. L’acte qui me distingue du monde n’e
83
ègne naturel. L’indifférence d’un « esprit », qui
s’
imagine dégagé d’un tel choix, et qui le considère comme une alternati
84
érieure à son être, un vis-à-vis dont il pourrait
se
détourner, cette indifférence n’est rien que le rêve d’un atome aband
85
e n’est rien que le rêve d’un atome abandonné qui
se
croit je. Ce rêve peut remplir nos journées : il n’est pas notre vie.
86
celui des humains, c’est à la raison seule qu’il
se
révèle, et ce n’est plus la peur du sang qui lui répond, mais la crai
87
on acte, mesure la grandeur du danger, sait qu’il
s’
y offre armé, et connaît ses retraites. Raison géométrique, adoration
88
nfermé maintenant dans ses architectures, l’homme
se
retrouve seul aux prises avec lui-même. Autarchie rationnelle. Il a
89
tion dont on ne peut saisir le sens exact ? Ainsi
se
défend la Logique. Elle n’a pas tort. L’enfer logique est sans défaut
90
n royaume abandonné à l’anarchie. Comment Adam ne
s’
effraierait-il pas d’une plainte qui s’adresse, en lui, à ce pouvoir q
91
nt Adam ne s’effraierait-il pas d’une plainte qui
s’
adresse, en lui, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu ? La Nature se ré
92
, à ce pouvoir qu’il sait avoir perdu ? La Nature
se
révolte en désordre. Elle veut la mort de l’homme parce qu’il ne sait
93
parce qu’il ne sait plus la faire vivre. L’homme
se
défend brutalement, et plus il se défend, plus il impose à la Nature
94
vivre. L’homme se défend brutalement, et plus il
se
défend, plus il impose à la Nature sa tyrannie, moins il comprend le
95
comprend le sens de sa haine anxieuse. Peut-être,
s’
il allait au-devant de ces voix, sans armes, les mains nues, au risque
96
de sa vie, peut-être alors le secret du grand Pan
s’
ouvrirait-il à son amour ? Mais serait-ce amour ou défi ? Empédocle n’
97
que fondamentale de l’univers antique, ne pouvait
se
résoudre sur le plan humain et rien qu’humain. Elle devait conduire l
98
nité à des impasses mortelles, celles-là mêmes où
se
désespère le xxe siècle. Mais avant que d’y venir, et suivant l’ordr
99
découvre une « attente ardente ». Il sait qu’elle
s’
adresse en lui à ce qui de lui ressuscite, ayant reçu et accepté la mo
100
dans la forme visible de ce monde. Ainsi la lutte
se
poursuit, entre les fatalités qui régissent le monde, séparé de l’hom
101
t que triomphe un spiritualisme sans corps ou que
s’
installe un matérialisme sans âme. ⁂ À ce degré d’évolution du mal, la
102
degré d’évolution du mal, la conscience du danger
s’
obscurcit. Une espèce d’indifférence monstrueuse se répand chez les ci
103
’obscurcit. Une espèce d’indifférence monstrueuse
se
répand chez les civilisés. Formulée d’abord par les élites citadines,
104
, trahissant la mission dont la foi le chargeait,
se
retourne vers la Nature et s’en aille lui demander précisément ce qu’
105
a foi le chargeait, se retourne vers la Nature et
s’
en aille lui demander précisément ce qu’il lui doit : la révélation sa
106
qui renonce à créer, qui renonce à souffrir, qui
se
rend sourd à la question des choses en même temps qu’à la question de
107
nsable. Mais c’est à ses disciples qu’il faudrait
s’
en prendre. Rousseau n’a pas trompé sur son état. Le sentiment extatiq
108
de une paix honteuse. Il est vrai que Rousseau ne
s’
en glorifie pas, et qu’il se voit à cette époque « dans la plus étrang
109
vrai que Rousseau ne s’en glorifie pas, et qu’il
se
voit à cette époque « dans la plus étrange position, où se puisse jam
110
cette époque « dans la plus étrange position, où
se
puisse jamais trouver un mortel ». Mais depuis ! À mesure que le sort
111
r un mortel ». Mais depuis ! À mesure que le sort
se
faisait plus clément, qui conduisait un homme aux solitudes naturelle
112
es, la conscience de l’« étrangeté » d’un tel cas
se
voilait et faisait bientôt place à la satisfaction pauvrette d’une âm
113
à la satisfaction pauvrette d’une âme flattée de
s’
admirer dans l’infini d’un paysage. « Un paysage est un état d’âme »,
114
ps, saisissent le premier rayon de soleil venu et
s’
envolent dans une apologétique naturaliste, dont peu d’auditeurs soupç
115
éponse de l’Épître aux Romains : « Tout l’univers
s’
adresse à l’homme dans un langage ineffable qui se fait entendre dans
116
s’adresse à l’homme dans un langage ineffable qui
se
fait entendre dans l’intérieur de son âme, dans une partie de son êtr
117
. Mais Constant, comme les romantiques allemands,
s’
il voit bien la question ne va pas jusqu’à l’accepter, et sa réponse n
118
des plantes éphémères et des animaux rugissants,
se
tient debout en plein midi de la vision, vêtu de sa royale charité.
119
os essais critiques. Mais Ramuz, comme ses héros,
s’
arrête encore au seuil du Nouveau Testament… 11. On confond communém
120
errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou
se
promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou
121
tions des incroyants ou des catholiques ; mais il
se
soucie peu d’examiner « librement », comme le veut la formule rationa
122
ore les critiques les plus vives des hérésies qui
se
sont introduites dans la piété de nos églises au cours des deux derni
123
se comme une force au service de la civilisation,
s’
étonner des rudesses de ce théologien, et affirmer innocemment qu’il n
124
de cette indifférence théologique sont tels qu’on
se
demande parfois si nos temples sont encore fréquentés par des protest
125
une simple commémoration symbolique. Mais combien
s’
en trouve-t-il qui soient capables d’expliquer ce qu’ils croient ? Com
126
t-il plus, comme ses pères, la crainte païenne de
se
présenter à la table sainte dans un état « moral » insuffisant ; mais
127
ce qui pourrait désespérer l’espèce d’hommes qui “
se
hâte”. » 15. I Pierre 3 :15. Version de Calvin. 16. Et malgré cert
128
ècles de christianisme, le « scandale » du Christ
s’
est atténué. Cette longue tradition nous aurait habitués à admettre qu
129
euse nous faciliteraient cette reconnaissance, et
se
substitueraient ainsi, sans que nous nous en doutions, à l’acte de l’
130
us en doutions, à l’acte de l’Esprit. Le scandale
s’
évanouirait, pour faire place à une adhésion raisonnable et éclairée.
131
airée. Mais en même temps que le scandale, la foi
s’
évanouirait aussi. Car la foi consiste justement à croire ce qu’on ne
132
e chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de
se
transporter en imagination aux premières années de notre ère, en Judé
133
poque et aux lieux historiques où la vie de Jésus
s’
est écoulée. D’autre part, nous ne pouvons nous empêcher, après tant d
134
esprit — car c’est bien de la même tendance qu’il
s’
agit dans les deux cas — nous ne pensons qu’aux 19 siècles qui nous sé
135
s que la vigilance critique d’une sobre théologie
se
relâche. ⁂ Nous ne sortirons jamais une fois pour toutes d’une telle
136
héories nous y ramènent. Notre ambition doit donc
se
limiter à poser clairement le problème, et à formuler, si possible, l
137
poserons sera donc simplement celle-ci : comment
se
mettre en garde contre l’illusion historico-psychologique, lorsque no
138
out à fait particulière, qui n’est pas celle dont
se
distinguent les temps de l’homme en dehors de la Parole de Dieu, et q
139
nent ses contemporains qu’à l’instant où lui-même
se
révèle à eux. Et des deux brigands du Calvaire, l’un seulement devien
140
emps de la Parole faite chair. ⁂ On dira qu’il ne
s’
agit là que d’un schéma. Certes, et j’ai dû schématiser encore les pag
141
: 1° que les efforts de notre imagination, qu’ils
s’
expriment sous une forme franchement littéraire18, ou sous la forme de
142
de sermons, sont par eux-mêmes absolument vains,
s’
ils prétendent, à force d’habileté, de science, de poésie ou d’éloquen
143
liques ; 2° qu’ils ne peuvent avoir d’utilité que
s’
ils concrétisent à nos yeux les limites de nos imaginations. Reconnaît
144
ire que l’échec seul de ces efforts leur confère,
s’
il est déclaré expressément, s’il est éprouvé par l’orateur et par l’a
145
orts leur confère, s’il est déclaré expressément,
s’
il est éprouvé par l’orateur et par l’auditeur comme une nécessité de
146
sur le chemin, mais non pas cet instant où Christ
se
révèle. C’est sous ce signe critique radical que nous plaçons les ess
147
les « problèmes » — le mot est bien faible — qui
se
posent au chrétien en tout temps : mort à soi-même, obéissance, atten
148
dit simplement « un pas », soucieux sans doute de
se
distinguer des philosophes « existentiels », qui ont mis à toutes les
149
il soit, le point faible d’un raisonnement, qu’il
se
borne à faire apparaître par une simple question de bon sens, a fait
150
estion de bon sens, a fait toute la célébrité. On
se
plaît à le dire : il n’a pas d’âge. Sa barbe blanche et ses joues ros
151
quelques-unes d’entre elles. La conversation qui
s’
était égarée vers la politique, au dessert, revint à la théologie avec
152
red Monod. « Un monument ! » prononça Nicodème en
s’
approchant de l’étudiant. Nous nous assîmes en cercle autour du patria
153
triarche. Et l’entretien que nous attendions tous
s’
amorça, je l’avoue, par une mauvaise boutade qui m’échappa : « Wilfred
154
i généreusement, chaque semaine, en son logis. Il
se
tourna vers moi en souriant, et le dialogue s’engagea sans aucune gên
155
Il se tourna vers moi en souriant, et le dialogue
s’
engagea sans aucune gêne. Nicodème. — Nous voici donc d’emblée ramené
156
l’impertinence à affirmer rien de « précis », en
se
rapportant à quelque affirmation choisie entre trente-six-mille autre
157
(Tome III, p. 287.) Et ceci : « Un homme ne peut
se
dépouiller de son humanité. » Par malheur, j’ai oublié la référence.
158
evenu ? Peut-on dire que l’homme de la table rase
se
soit placé sur le « terrain concret de l’humble bon sens » ? Pardonne
159
lait dire : il pense que les jeunes « réacteurs »
se
placent plus volontiers sur le « terrain abstrait de l’orgueilleux pa
160
méraires) je dirais volontiers : un homme ne peut
se
dépouiller de son humanité ; un chrétien ne peut se dégager de sa “di
161
dépouiller de son humanité ; un chrétien ne peut
se
dégager de sa “divinité” (au sens où saint Chrysostome prenait le ter
162
évangélistes vous ressasser leurs expériences, on
se
croit toujours au-dessous des autres. On s’imagine qu’on est la seule
163
s, on se croit toujours au-dessous des autres. On
s’
imagine qu’on est la seule qui n’a pas fait ces expériences. À la fin,
164
une sublime expérience ! Et combien édifiante ! (
Se
tournant vers un groupe de jeunes barthiens très excités qui échangen
165
de Dieu ! Il me semble que c’est assez ! — Ici
s’
engagea un débat extrêmement confus sur la distinction délicate que vo
166
toute réalité chrétienne. Cependant, les esprits
s’
échauffaient peu à peu. Les répliques se faisaient plus mordantes et p
167
s esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques
se
faisaient plus mordantes et plus sèches, du côté des jeunes barthiens
168
Bible qui se trouvait posée sur le bureau et qui
s’
ouvrit d’elle-même à la page que je cherchais. Je lus ceci : « Mais il
169
de Dieu… Nicodème lui dit : Comment cela peut-il
se
faire ? Jésus lui répondit : Tu es docteur d’Israël, et tu ne sais pa
170
fixes. Mais peu à peu une vivacité fébrile parut
s’
emparer de sa voix. Nicodème. — « …Ce que nous savons, nous le disons
171
’ai-je donc vu ?… J’ai vu que l’homme ne peut pas
se
dépouiller de son humanité, et je le dis, et je l’atteste ! C’est là
172
t qu’ils font table rase de tout le reste ! Comme
s’
ils étaient… Je ne veux pas blasphémer. Il faut aussi que je les aime.
173
— et maintenant, je veux vous embrasser. Nicodème
se
leva, au milieu d’un silence ému, et donna l’accolade à chacun. Puis
174
ques-uns ne crurent pouvoir secouer l’effet qu’en
s’
étonnant subitement de l’heure tardive. Mais Mme Nicodème les rassura
175
n ton sans réplique qu’il n’était pas question de
s’
en aller. Et Poupette passa les petits fours, avec un naturel parfait.
176
s en main le « monument » du professeur Monod, et
s’
amusait à lire à ses voisins certains passages qui éveillaient tantôt
177
qui lisait referma brusquement le gros volume et
s’
exclama : « Si ce n’est pas là du catholicisme tout pur, je déclare ne
178
e à rien. Ces “ondes radioactives du Salut”, cela
s’
appelle, en bonne scolastique, la grâce infuse ! et si toute notre hum
179
issons-nous donc radiographier, tout simplement !
S’
il existe une cure moins radicale que la mort, on serait bien bête de
180
ien bête de ne pas y recourir. Mais saint Jean ne
se
doutait guère que son Évangile serait un jour transformé en pylône ém
181
n pylône émetteur ! » — À quoi l’un des barthiens
s’
empressa d’ajouter : « Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de toutes ces m
182
c’est de mourir en lui et avec lui, — non pas de
s’
emparer de son message comme d’un prétexte à ne plus mourir tout à fai
183
, tant bien que mal, mon anxiété. Mais le lieu ne
s’
y prêtait guère, me semblait-il : entre ces jeunes barthiens d’une par
184
religieuses ». Vous voyez bien qu’ils cherchent à
se
rassurer, à grand renfort d’images impressionnantes, de métaphores my
185
exigence de la mort au monde et à soi-même, comme
s’
il s’agissait là de thèses à imposer ! Nicodème le disait : On croirai
186
nce de la mort au monde et à soi-même, comme s’il
s’
agissait là de thèses à imposer ! Nicodème le disait : On croirait que
187
ître. C’était conforme à sa théologie, on pouvait
se
risquer à discuter avec cet homme de nuit, quand il ne s’agit plus d’
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er à discuter avec cet homme de nuit, quand il ne
s’
agit plus d’agir, mais seulement d’agiter des pensées… Eh bien, je vou
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utôt confus de ma véhémence. Les jeunes barthiens
se
consultaient du regard. Était-ce de ma part une palinodie ? J’étais
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e, — et c’est pourquoi je pense qu’on ne doit pas
s’
opposer au baptême des enfants, c’est-à-dire de ceux qui ne peuvent ri
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omme critère des révélations évangéliques. Ce qui
s’
oppose en réalité, c’est une doctrine du salut par la foi au sein d’un
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subjectivisme, celui de la prudence opportuniste,
s’
insinue jusqu’au cœur de la dogmatique romaine. On pourrait remarquer
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er davantage qu’au théologien catholique, lequel,
s’
il ne veut pas se borner à la pure et simple copie des formules élabor
194
u théologien catholique, lequel, s’il ne veut pas
se
borner à la pure et simple copie des formules élaborées par les conci
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u’il n’est pas littéralement « catholique » (même
s’
il a reçu l’imprimatur !) ; 3° que ce n’est pas la lettre et la formul
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tion de notre raison ? Au point qu’on en arrive à
se
demander pourquoi le Christ a dû mourir pour triompher de notre péché
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portance aux yeux des catholiques ? Est-ce qu’ils
se
la posent parfois ? Est-ce qu’ils comprennent que leur attitude la po
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d’interprétation dont dispose leur apologétique,
s’
ils me convainquent enfin de mon erreur, je m’en réjouirai hautement.
199
e qu’ils pensent d’un texte précis, et comment il
se
fait que le pape n’ait jamais, que je sache, condamné Bossuet pour av
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ire sévèrement cette pratique… Quand donc on veut
s’
imaginer qu’en ne recevant qu’une espèce, on ne reçoit qu’une cène et
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unt. Aux formules de ce premier concile de Nicée,
s’
ajoutent ensuite celles des conciles d’Éphèse, de Chalcédoine, etc., e
202
és dans n’importe quel Enchiridion. Le catholique
se
tourne alors vers nous et nous exprime une sorte de pitié : « À quoi
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ous et nous exprime une sorte de pitié : « À quoi
s’
appuiera le protestant, avec, pour tout guide, une Bible… ou le témoig
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is » de l’Église dont parle Barth, et auquel doit
se
rapporter sans cesse toute prédication vraiment fidèle. Cette méconna
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la « tradition ». En effet, sur quelle autorité
se
fonde-t-elle ? Sur les conciles. Et ceux-ci à leur tour ? Prenons le
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» Cela est clair encore : l’autorité des conciles
se
fonde sur l’inspiration du Saint-Esprit. Comment ce Saint-Esprit sera
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iquement, la tradition est index sui et falsi. On
se
demande alors sur quelle base « objective » ou « subjective » les doc
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tive » ou « subjective » les docteurs catholiques
se
sont fondés pour opposer à la tradition de leur temps (qui était enco
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onction ». Est-ce assez pour qu’on l’écarte ? Ne
se
pose-t-elle jamais aux catholiques ? Pourtant, je les sens inquiets,
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tradition ? Tout l’effort dogmatique des conciles
se
fonde dans cette inquiétude32, qui a conduit l’Église de Rome à statu
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ances contre tous les « dangers », possibles, qui
se
ramènent au seul danger que la Parole ne parle pas, que l’Esprit soit
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’information, ni à la bonne foi de nos écrivains,
s’
appelassent-ils Paul Claudel. Ce très grand poète est l’auteur des plu
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ncorporer impunément Aristote à une tradition qui
se
fonde dans la Révélation ; pas plus qu’on ne peut faire une synthèse