1 , Messieurs les Doyens, Il m’est un peu difficile de m’adresser à vous au nom des deux autres collègues que vous honorez a

2 ement à votre choix, on ne saurait en dire autant de mon apport à la science juridique, dont je ne crains pas d’avouer qu’

3 ort à la science juridique, dont je ne crains pas d’ avouer qu’il est pratiquement nul. Il m’est arrivé de jouer avec l’idé

4 vouer qu’il est pratiquement nul. Il m’est arrivé de jouer avec l’idée qu’il pourrait être bien agréable, et littéralement

5 gréable, et littéralement merveilleux qu’un titre de docteur honoris causa confère d’un seul coup à celui qui le reçoit to

6 roduit, paraît-il, lorsqu’on injecte des cellules d’ animaux bien dressés à des individus de la même espèce tout à fait ign

7 s cellules d’animaux bien dressés à des individus de la même espèce tout à fait ignorants, et qui se réveillent savants ap

8 ui se réveillent savants après l’opération, dotés de la mémoire d’un autre ! Cela viendra pour l’homme aussi, dans une ou

9 nt savants après l’opération, dotés de la mémoire d’ un autre ! Cela viendra pour l’homme aussi, dans une ou deux génératio

10 générations, mais je pense qu’il y aura tout lieu de le regretter. Un savoir reçu sans effort et passivement représenterai

11 eprésenterait une sérieuse atteinte à l’intégrité de la personne. Car, après tout, un homme ne se définit-il pas autant pa

12 connaissances méthodiquement acquises ? La nature de ses ignorances ne fait-elle point partie de sa personne, de son mode

13 ature de ses ignorances ne fait-elle point partie de sa personne, de son mode d’appréhension du réel, et finalement, de ce

14 orances ne fait-elle point partie de sa personne, de son mode d’appréhension du réel, et finalement, de ce qu’il apporte d

15 ait-elle point partie de sa personne, de son mode d’ appréhension du réel, et finalement, de ce qu’il apporte d’unique au m

16 e son mode d’appréhension du réel, et finalement, de ce qu’il apporte d’unique au monde ? Par bonheur, je me trouve honoré

17 nsion du réel, et finalement, de ce qu’il apporte d’ unique au monde ? Par bonheur, je me trouve honoré par une faculté qui

18 honoré par une faculté qui n’est pas seulement «  de droit » mais qui est aussi une Staatswissenschaftliche Fakultät, et b

19 ssure, je commence à mieux voir… Vu sous l’aspect de la science politique, votre geste revêt d’abord une portée confédéral

20 circonstances historiques, depuis une quarantaine d’ années, m’ont amené à beaucoup réfléchir sur nos types suisses de comm

21 amené à beaucoup réfléchir sur nos types suisses de communauté, à partir des Gemeinden ou universitates primitives qui co

22 mbardes dans un milieu rural encore tout imprégné de droit germanique, communautaire et pluraliste. J’ai beaucoup écrit et

23 r ses formules politiques m’avaient mené à l’idée d’ union du continent — et que mon utopie de l’Europe n’était rien d’autr

24 à l’idée d’union du continent — et que mon utopie de l’Europe n’était rien d’autre, en dernière analyse, que la réalité de

25 nent — et que mon utopie de l’Europe n’était rien d’ autre, en dernière analyse, que la réalité de la Suisse ! Ainsi votre

26 rien d’autre, en dernière analyse, que la réalité de la Suisse ! Ainsi votre geste, Messieurs, se trouve revêtir également

27 particulièrement émouvant, c’est qu’il provienne de l’université qui, en 1946, offrit à Winston Churchill la tribune d’où

28 i, en 1946, offrit à Winston Churchill la tribune d’ où il allait lancer son appel aussitôt célèbre à l’union des Européens

29 célèbre à l’union des Européens « dans les ruines de leurs villes et leurs foyers », appel qui joua un si grand rôle à la

30 re par la main, la Grande-Bretagne jouant le rôle d’ une marraine bienveillante mais pas dupe. Son discours eut l’effet par

31 mais pas dupe. Son discours eut l’effet paradoxal d’ accélérer la formation de l’Europe tout en retardant jusqu’à ce jour l

32 rs eut l’effet paradoxal d’accélérer la formation de l’Europe tout en retardant jusqu’à ce jour l’adhésion britannique aux

33 nique aux Six. Entre l’Europe unie qu’il appelait de ses vœux et l’avenir de son propre pays, Churchill ne voyait pas de c

34 urope unie qu’il appelait de ses vœux et l’avenir de son propre pays, Churchill ne voyait pas de continuité logique. Qu’en

35 venir de son propre pays, Churchill ne voyait pas de continuité logique. Qu’en est-il aujourd’hui de la Suisse et de l’Eur

36 s de continuité logique. Qu’en est-il aujourd’hui de la Suisse et de l’Europe, et de la continuité logique de l’une à l’au

37 logique. Qu’en est-il aujourd’hui de la Suisse et de l’Europe, et de la continuité logique de l’une à l’autre ? J’entends

38 st-il aujourd’hui de la Suisse et de l’Europe, et de la continuité logique de l’une à l’autre ? J’entends dire bien souven

39 uisse et de l’Europe, et de la continuité logique de l’une à l’autre ? J’entends dire bien souvent, et plus souvent encore

40 cette question, qui est bien plutôt l’expression d’ une angoisse réelle qu’une objection de nature politique, je voudrais

41 expression d’une angoisse réelle qu’une objection de nature politique, je voudrais répondre deux choses : — Je ne crois pa

42 pas que l’Europe se fera jamais par la coalition de nos États-nations, formule désastreuse pour la Suisse ; mais je crois

43 is je crois que la seule Europe qui a des chances de se réaliser sera l’Europe fédéraliste, helvétisée. Je ne crois pas à

44 raliste, helvétisée. Je ne crois pas à l’alliance de nos États-nations, parce qu’on ne peut pas fonder l’union sur l’obsta

45 souveraineté absolue, mythe hérité des monarchies de droit divin. Je ne crois pas aux promesses des ministres qui nous ann

46 sses des ministres qui nous annoncent depuis plus de vingt ans leur intention de faire l’Europe sans sacrifier leurs souve

47 annoncent depuis plus de vingt ans leur intention de faire l’Europe sans sacrifier leurs souverainetés. Je ne crois pas à

48 e est exclue. Je ne souhaite nullement l’adhésion de la Suisse à quelque Europe des États unifiés par des ministres ou par

49 rates. Le vrai problème me paraît être l’adhésion de l’Europe à la Suisse, l’adhésion des Européens à la formule fédéralis

50 ste qui a fait la Suisse et qui demeure sa raison d’ être. En d’autres termes : je ne crains rien pour l’avenir de la Suiss

51 d’autres termes : je ne crains rien pour l’avenir de la Suisse en Europe, étant bien convaincu que l’avenir de l’Europe ne

52 isse en Europe, étant bien convaincu que l’avenir de l’Europe ne saurait être qu’helvétique ! Si ces paroles vous semblent

53 ent trop hardies, voire téméraires, permettez-moi de les appuyer sur l’autorité, on ne peut plus opportune en l’occurrence

54 orité, on ne peut plus opportune en l’occurrence, d’ un homme qui fut à la fois un grand juriste, un grand Européen, et un

55 d Européen, et un grand Zurichois, je veux parler de Johann Caspar Bluntschli. Décrivant ce qu’il appelait le « caractère

56 nt ce qu’il appelait le « caractère international de la nationalité politique des Suisses », il écrivait en 1875 : Dadurc

57 ebt haben. Sur quoi Bluntschli propose un modèle d’ union européenne dirigée par un conseil fédéral et un sénat représenta

58 se, c’est peut-être dans la mesure où ces phrases de Bluntschli me touchent. Sobriété, efficacité, réalisme, au service de

59 chent. Sobriété, efficacité, réalisme, au service de solidarités plus vastes, qui nous unissent, mais nous incitent aussi

60 goïsme inhérent à toute union : voilà le meilleur de la tradition suisse, nulle part plus sensible à Zurich que dans votre

61 ollègues comme du mien, c’est un honneur pour moi de vous exprimer notre profonde reconnaissance. a. Édition réalisée su

62 reconnaissance. a. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

63 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 707.

64 De la « culture nationale » (mars 1973)b Le véritable sens du mot nat

65 ’était donc proprement respecter les nationalités de la Bretagne et de l’Écosse, du Pays basque et du Pays de Galles, de l

66 ment respecter les nationalités de la Bretagne et de l’Écosse, du Pays basque et du Pays de Galles, de la Catalogne, de l’

67 de l’Écosse, du Pays basque et du Pays de Galles, de la Catalogne, de l’Alsace, etc. Or, les États-nations français, espag

68 ays basque et du Pays de Galles, de la Catalogne, de l’Alsace, etc. Or, les États-nations français, espagnol et anglais, q

69 officielle, se sont formés précisément au mépris de la personnalité authentique des petites nations qu’ils ont unifiées p

70 des petites nations qu’ils ont unifiées par coups de force. Ils n’ont guère d’existence qu’administrative dans les faits,

71 ont unifiées par coups de force. Ils n’ont guère d’ existence qu’administrative dans les faits, que scolaire dans les espr

72 États-nations en tant que tels n’ont rien apporté de valable à la culture qui a fait la force et la grandeur de l’Europe.

73 e à la culture qui a fait la force et la grandeur de l’Europe. Au xix e siècle qui les a vus naître et s’imposer à tout le

74 s naître et s’imposer à tout le continent — avant d’ être imités de nos jours par le tiers-monde — , tout ce qui compte pou

75 imposer à tout le continent — avant d’être imités de nos jours par le tiers-monde — , tout ce qui compte pour l’esprit ref

76 monde — , tout ce qui compte pour l’esprit refuse de compter avec aucun d’eux. Ce n’est pas le Danemark qui compte pour Ki

77 compte pour l’esprit refuse de compter avec aucun d’ eux. Ce n’est pas le Danemark qui compte pour Kierkegaard ou qui nous

78 à lui. Nietzsche maudit le « nationalisme bovin » de nos pays, il n’y voit qu’une maladie d’esprits fatigués, il refuse de

79 e bovin » de nos pays, il n’y voit qu’une maladie d’ esprits fatigués, il refuse de vivre en Allemagne, exalte les moralist

80 voit qu’une maladie d’esprits fatigués, il refuse de vivre en Allemagne, exalte les moralistes français et la musique de C

81 gne, exalte les moralistes français et la musique de Carmen contre les pangermanistes et Wagner. Rimbaud ne veut rien devo

82 vrai que les diversités, voire les contradictions de notre culture, ont été le ressort de notre histoire, elles ne doivent

83 ntradictions de notre culture, ont été le ressort de notre histoire, elles ne doivent rien à nos États-nations modernes. L

84 à nos États-nations modernes. La « personnalité » de nos États-nations, qu’elle soit hexagonale ou insulaire, en forme de

85 oit hexagonale ou insulaire, en forme de botte ou de peau de taureau, est finalement la moins sociable de toutes celles qu

86 gonale ou insulaire, en forme de botte ou de peau de taureau, est finalement la moins sociable de toutes celles qui préten

87 peau de taureau, est finalement la moins sociable de toutes celles qui prétendent à notre respect. À vouloir l’invoquer po

88 nvoquer pour retarder l’union, on court le risque de la faire apparaître aux yeux des peuples comme un facteur, non de div

89 raître aux yeux des peuples comme un facteur, non de diversité féconde, mais de division anarchique du continent au seul p

90 comme un facteur, non de diversité féconde, mais de division anarchique du continent au seul profit de l’unification impé

91 e division anarchique du continent au seul profit de l’unification impérialiste des régions. Qu’en est-il de nos vraies di

92 nification impérialiste des régions. Qu’en est-il de nos vraies diversités ? Je proposerai là-dessus deux observations fac

93 s deux observations faciles à vérifier. 1. Chacun de nos pays a un nord et un midi, dans chacun l’on trouvera des croyants

94 ouvera des croyants et des incroyants, des hommes de gauche et des hommes de droite, des romantiques-surréalistes et des c

95 es incroyants, des hommes de gauche et des hommes de droite, des romantiques-surréalistes et des classiques plus ou moins

96 en fait que, dans la plupart des cas, les hommes de gauche (ou de droite) de pays différents se ressembleront davantage e

97 dans la plupart des cas, les hommes de gauche (ou de droite) de pays différents se ressembleront davantage et s’entendront

98 part des cas, les hommes de gauche (ou de droite) de pays différents se ressembleront davantage et s’entendront mieux entr

99 x entre eux qu’ils ne s’entendent avec les hommes de droite (ou de gauche) de leur propre nation ; que les surréalistes d’

100 ’ils ne s’entendent avec les hommes de droite (ou de gauche) de leur propre nation ; que les surréalistes d’un pays s’acco

101 ntendent avec les hommes de droite (ou de gauche) de leur propre nation ; que les surréalistes d’un pays s’accorderont mie

102 che) de leur propre nation ; que les surréalistes d’ un pays s’accorderont mieux avec les surréalistes de l’étranger qu’ave

103 un pays s’accorderont mieux avec les surréalistes de l’étranger qu’avec les conformistes de leur propre nation ; et ainsi

104 rréalistes de l’étranger qu’avec les conformistes de leur propre nation ; et ainsi de suite. Ce ne sont pas nos appartenan

105 les conformistes de leur propre nation ; et ainsi de suite. Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui nous diversifi

106 ersifient vraiment, c’est la pluralité des écoles de pensée et des styles de vie qu’on retrouve à divers degrés dans toute

107 t la pluralité des écoles de pensée et des styles de vie qu’on retrouve à divers degrés dans toutes nos nations. Supprimez

108 diverse. 2. La création culturelle en Europe est d’ autant plus riche et intense qu’elle est moins centralisée et que ses

109 yers sont plus nombreux. Au Moyen Âge, ces foyers de création sont les universités — de Bologne à Oxford, de Coimbra à Cra

110 ge, ces foyers de création sont les universités —  de Bologne à Oxford, de Coimbra à Cracovie et de Tolède à Prague ; à la

111 ation sont les universités — de Bologne à Oxford, de Coimbra à Cracovie et de Tolède à Prague ; à la Renaissance, les cité

112 s — de Bologne à Oxford, de Coimbra à Cracovie et de Tolède à Prague ; à la Renaissance, les cités du nord de l’Italie, de

113 de à Prague ; à la Renaissance, les cités du nord de l’Italie, des Flandres, de la Bourgogne et de la Rhénanie. On sait le

114 nce, les cités du nord de l’Italie, des Flandres, de la Bourgogne et de la Rhénanie. On sait le rôle merveilleusement féco

115 ord de l’Italie, des Flandres, de la Bourgogne et de la Rhénanie. On sait le rôle merveilleusement fécondant de petites vi

116 nanie. On sait le rôle merveilleusement fécondant de petites villes comme Tübingen, Iéna, Weimar ou Dresde dans l’Allemagn

117 des Humboldt, au moment même où Napoléon faisait de la France un désert culturel en mobilisant à Paris tous les esprits d

118 tingués qu’il n’avait pas bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture européenne, il est dans cette i

119 s bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture européenne, il est dans cette interaction perpétuelle d

120 unité vivante et dynamique, et des foyers locaux de création, qui sans cesse remettent en question et renouvellent les do

121 ement omis, inexistant. Ce qui s’oppose à l’union de l’Europe et à la formation d’une conscience commune — condition préal

122 s’oppose à l’union de l’Europe et à la formation d’ une conscience commune — condition préalable de tout civisme européen

123 on d’une conscience commune — condition préalable de tout civisme européen — c’est le nationalisme, sous-produit de la cul

124 me européen — c’est le nationalisme, sous-produit de la culture, puisqu’il a été propagé par l’école et ses manuels depuis

125 xix e siècle, présentant l’Europe comme un puzzle de nations et sa culture comme l’addition d’une vingtaine de « cultures

126 puzzle de nations et sa culture comme l’addition d’ une vingtaine de « cultures nationales » bien distinctes, autonomes et

127 ns et sa culture comme l’addition d’une vingtaine de « cultures nationales » bien distinctes, autonomes et rivales. Cette

128 masses par le chauvinisme culturel — les Français de 1914 croyaient défendre la Civilisation contre les Allemands qui croy

129 l à la lumière de l’Histoire, et particulièrement de l’histoire des arts, de la peinture et de la musique. b. Publié en

130 oire, et particulièrement de l’histoire des arts, de la peinture et de la musique. b. Publié en italien dans le Dizionar

131 èrement de l’histoire des arts, de la peinture et de la musique. b. Publié en italien dans le Dizionario enciclopedico,

132 uraille, Lausanne, mars 1994, p. 1-2, sur la base d’ un tapuscrit dont nous n’avons pas retrouvé la trace dans les archives

133 ne éducation européenne (13 mai 1973)c Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles, pour autant qu’il n’est pas déjà c

134 is par les conséquences, peut-être irréversibles, d’ une croissance urbaine incontrôlée, de la pollution de notre planète,

135 éversibles, d’une croissance urbaine incontrôlée, de la pollution de notre planète, et du bétonnage systématique du sol sa

136 e croissance urbaine incontrôlée, de la pollution de notre planète, et du bétonnage systématique du sol sacré de nos patri

137 lanète, et du bétonnage systématique du sol sacré de nos patries, que, par une incroyable étourderie, nous ne défendons qu

138 ne ferons jamais l’Europe sans un immense effort d’ éducation des futurs citoyens européens. Dans cet esprit, j’ai accepté

139 uropéens. Dans cet esprit, j’ai accepté la charge de provoquer et d’animer les débats de la commission sur « une éducation

140 et esprit, j’ai accepté la charge de provoquer et d’ animer les débats de la commission sur « une éducation européenne ». I

141 pté la charge de provoquer et d’animer les débats de la commission sur « une éducation européenne ». Il m’a paru que ce ti

142 e : l’éducation européenne (en tant que telle) va de l’initiation à l’initiative. Alors que dans les civilisations traditi

143 cation européenne comporte aussi un apprentissage de la mise en question des règles elles-mêmes, un entraînement de l’espr

144 question des règles elles-mêmes, un entraînement de l’esprit critique. Son rôle est donc double : d’une part initier l’en

145 iatives personnelles. Or, du fait que le passage de l’initiation à l’initiative s’opère par l’esprit critique, il résulte

146 ésulte que les chances d’accord sur un type idéal d’ éducation sont très faibles, et c’est bien ce qui s’est amplement véri

147 notre commission ! Cela ne facilite pas la tâche d’ un président, mais c’est normal et somme toute réjouissant : car si no

148 ype idéal, exclusif et par conséquent obligatoire d’ éducation, il ne s’agirait plus d’une éducation européenne, mais d’un

149 ent obligatoire d’éducation, il ne s’agirait plus d’ une éducation européenne, mais d’un endoctrinement totalitaire ! Mais

150 e s’agirait plus d’une éducation européenne, mais d’ un endoctrinement totalitaire ! Mais « éducation européenne » peut sig

151 : éducation pour quelle Europe ? On peut imaginer de nombreux types d’union, allant des États-Unis centralisés à la fédéra

152 uelle Europe ? On peut imaginer de nombreux types d’ union, allant des États-Unis centralisés à la fédération la plus soupl

153 e monde entier, avec des bonheurs variables, plus de cent-vingt États, ce qui est beaucoup, depuis un siècle et demi, ce q

154 is un siècle. Et pour demander que l’enseignement de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de l’instruction civiq

155 t pour demander que l’enseignement de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de l’instruction civique ne soit plus

156 e l’enseignement de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de l’instruction civique ne soit plus enfermé dans le c

157 de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de l’instruction civique ne soit plus enfermé dans le cadre national et

158 s, mais parte des réalités quotidiennes, qui vont de la commune et de la région à la communauté continentale — du local à

159 réalités quotidiennes, qui vont de la commune et de la région à la communauté continentale — du local à l’universel. Mais

160 ns été d’accord, aussi, pour récuser toute espèce de nationalisme européen, et pour demander au contraire que les Européen

161 u contraire que les Européens prennent conscience de leurs responsabilités à l’égard du monde, et de la nécessité de s’uni

162 e de leurs responsabilités à l’égard du monde, et de la nécessité de s’unir précisément pour faire face à ces responsabili

163 nsabilités à l’égard du monde, et de la nécessité de s’unir précisément pour faire face à ces responsabilités. Nous avons

164 éducation écologique, et commence par le respect de l’environnement. Enfin, il a été suggéré — et approuvé — que la meill

165 r les communes, c’est-à-dire sur le cadre naturel de toute participation civique. Pour certains, c’est une pure utopie : l

166 reste un mythe formidable, et la tâche politique de cette fin de siècle, et de toute l’éducation européenne, est de nous

167 he formidable, et la tâche politique de cette fin de siècle, et de toute l’éducation européenne, est de nous préparer à le

168 et la tâche politique de cette fin de siècle, et de toute l’éducation européenne, est de nous préparer à le dépasser. Oui

169 e siècle, et de toute l’éducation européenne, est de nous préparer à le dépasser. Oui, les obstacles sont réels, mais le v

170 ls, mais le vrai « réalisme » est dans la volonté de les surmonter. c. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit conse

171 les surmonter. c. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

172 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 730. Selon une note manuscrite et la sig

173 te manuscrite et la signature du texte, il s’agit d’ un discours prononcé le 13 mai 1973 lors de la séance de clôture du Co

174 iscours prononcé le 13 mai 1973 lors de la séance de clôture du Congrès de l’Europe organisé à Londres du 11 au 13 mai 197

175 mai 1973 lors de la séance de clôture du Congrès de l’Europe organisé à Londres du 11 au 13 mai 1973, sur le thème : « La

176 mai 1973, sur le thème : « La société européenne de l’avenir ».

177 du territoire national » (soutien à l’initiative de Franz Weber contre les autoroutes) (4 mars 1974)d 1. Je ne suis pa

178 as un spécialiste des autoroutes, ni un ingénieur de la circulation, ni un technicien. Alors ? Alors, j’ai tout de même ac

179 ? Alors, j’ai tout de même accepté, sans hésiter, de venir soutenir l’action de Franz Weber. J’y ai même vu un devoir civi

180 accepté, sans hésiter, de venir soutenir l’action de Franz Weber. J’y ai même vu un devoir civique. Car les autoroutes, qu

181 nérer, dès l’école primaire, comme « le sol sacré de la patrie ». Depuis longtemps je suis frappé par une situation tragi-

182 éfendre jusqu’à la mort « le sol sacré » qu’aucun de nos voisins n’a la moindre intention de violer, pendant ce temps, l’i

183 qu’aucun de nos voisins n’a la moindre intention de violer, pendant ce temps, l’intérieur du pays, c’est-à-dire le pays t

184 écaniques et bulldozers, défoncé, déboisé, saigné de tranchées béantes, bétonné jusqu’à l’os. Ce « visage aimé de la patri

185 s béantes, bétonné jusqu’à l’os. Ce « visage aimé de la patrie », qui va le défendre contre ses vrais ennemis, contre ceux

186 , contre ceux qui le défigurent et qui le strient de grandes balafres inguérissables ? Les citoyens ? Ils ont encore le dr

187 issables ? Les citoyens ? Ils ont encore le droit de se plaindre, mais on ne les écoute même plus. Les communes ? Les cons

188 les écoute même plus. Les communes ? Les conseils d’ État les écoutent parfois avec une attention apitoyée, puis leur expli

189 nd, comme autoroutes, centrales nucléaires, achat de Mirages ; et derrière le Conseil fédéral il y a les experts fédéraux,

190 uite inamovibles quoiqu’ils fassent. Voilà l’état de notre démocratie. Les grands objets de la vie publique lui échappent

191 ilà l’état de notre démocratie. Les grands objets de la vie publique lui échappent des yeux, et dans ce domaine, nous vivo

192 s fonctionnaires fédéraux.   2. Mais gardons-nous de protester contre ces fonctionnaires comme si c’étaient de mauvaises g

193 ster contre ces fonctionnaires comme si c’étaient de mauvaises gens animés d’intentions perverses. Ce serait méconnaître a

194 aires comme si c’étaient de mauvaises gens animés d’ intentions perverses. Ce serait méconnaître absolument le sérieux de n

195 rses. Ce serait méconnaître absolument le sérieux de notre situation. Car leur force est le produit de nos inerties civiqu

196 de notre situation. Car leur force est le produit de nos inerties civiques, leur pouvoir naît de nos démissions, et celles

197 oduit de nos inerties civiques, leur pouvoir naît de nos démissions, et celles-ci de nos trop longues complaisances, et de

198 leur pouvoir naît de nos démissions, et celles-ci de nos trop longues complaisances, et des superstitions que nous avons t

199 partagées à l’égard du « progrès industriel » et de sa publicité, des « miracles de la technologie » et du « dogme de la

200 s industriel » et de sa publicité, des « miracles de la technologie » et du « dogme de la croissance ». Idoles et faux die

201 des « miracles de la technologie » et du « dogme de la croissance ». Idoles et faux dieux que tout cela, à quoi nous somm

202 que tout cela, à quoi nous sommes tous coupables d’ avoir cru, par routine et facilité. Depuis des années, on a tout fait

203 ait aux « nécessités économiques », aux « besoins de la défense nationale », au rythme irréversible du progrès qu’on n’arr

204 e du progrès qu’on n’arrête pas, aux « impératifs de la technique », et autres « fatalités » inventées de toutes pièces po

205 la technique », et autres « fatalités » inventées de toutes pièces pour les besoins du profit industriel, et pour nous con

206 dire, pas osé voir, même, que c’étaient là autant de mensonges ! On nous a dit par exemple : « La consommation d’électrici

207 s ! On nous a dit par exemple : « La consommation d’ électricité double tous les dix ans (on me disait même sept ans, à Bru

208 t ans, à Bruxelles !). Le déficit en énergie sera de 20 % dans dix ans, donc, il est absolument nécessaire de faire des ce

209 dans dix ans, donc, il est absolument nécessaire de faire des centrales nucléaires. » Mais il est faux que la consommatio

210 ucléaires. » Mais il est faux que la consommation d’ électricité puisse encore doubler tous les dix ans ; les producteurs e

211 ubler tous les dix ans ; les producteurs essaient de nous faire prendre leurs désirs pour des réalités. Ils parlent de pro

212 endre leurs désirs pour des réalités. Ils parlent de prospective et ne font que du marketing. Il suffirait que nous décidi

213 que du marketing. Il suffirait que nous décidions de nous éclairer aux bougies pour que toutes leurs prévisions et « néces

214 s prévisions et « nécessités techniques » tombent d’ un coup. Ou simplement, si nous cessions de gaspiller. Impossible, dis

215 ombent d’un coup. Ou simplement, si nous cessions de gaspiller. Impossible, disent nos journaux : le public refuse de s’im

216 mpossible, disent nos journaux : le public refuse de s’imposer la moindre discipline contre le gaspillage. Or, le conseill

217 s l’automne dernier, le peuple suisse a fait 20 % d’ économie sur l’énergie. Tiens ! c’est justement ce 20 % qu’on nous aff

218 te populaire. Si on avait dû voter sur des objets de cette importance et complexité, au cours des vingt dernières années,

219 réalité, il faut bien voir que plus les problèmes de la vie publique sont importants — plus leur objet est grand, cher, et

220 , et dangereux — plus ils échappent aux décisions de l’ensemble des citoyens qu’ils concernent pourtant vitalement ! Mais

221 ise pour nous impressionner et pour nous empêcher d’ intervenir à temps, sur le caractère hautement technique de ces problè

222 nir à temps, sur le caractère hautement technique de ces problèmes, il s’agit-là de notre affaire à tous, en tant que cito

223 autement technique de ces problèmes, il s’agit-là de notre affaire à tous, en tant que citoyens et en tant qu’hommes. Il s

224 n tant qu’hommes. Il s’agit pour nous aujourd’hui d’ opérer un choix décisif entre le dogme de la croissance à tout prix (a

225 ourd’hui d’opérer un choix décisif entre le dogme de la croissance à tout prix (au nom duquel on voudrait paralyser le peu

226 vraies libertés, nos vraies finalités. Il s’agit d’ échapper, pendant qu’il en est temps, au cercle vicieux de la croissan

227 er, pendant qu’il en est temps, au cercle vicieux de la croissance illimitée, qui explique toute l’affaire des autoroutes.

228 hines nouvelles, les automobiles, que Ford essaie de vendre au public, et il reconnaît que « personne ne semble en avoir b

229 À mesure que la population augmente, il faut plus d’ autos. Quand il y en a trop pour les routes ordinaires, il faut constr

230 es autoroutes font encore augmenter la production d’ automobiles — 13 millions par an, aux USA seulement, en 1972. Il faut

231 SA seulement, en 1972. Il faut donc toujours plus de pétrole, toujours plus cher, qui enrichit toujours plus les États (pa

232 press qui obligera à anéantir les célèbres berges de la Seine : « Il est temps que Paris s’adapte à l’automobile ! » Hélas

233 is nos vies qui devraient, nous dit-on, s’adapter de la sorte aux prétendus « impératifs de l’industrie automobile ». Au n

234 s’adapter de la sorte aux prétendus « impératifs de l’industrie automobile ». Au nom desquels on veut nous imposer toujou

235 u nom desquels on veut nous imposer toujours plus d’ autoroutes, qui vont durer des siècles, alors que chacun sait aujourd’

236 lors que chacun sait aujourd’hui qu’il n’y a plus de pétrole que pour trente ans, donc que d’ici trente ans il n’y aura pl

237 e ans, donc que d’ici trente ans il n’y aura plus d’ autos du type pour lequel on construit nos autoroutes, qui n’en seront

238 s, et qui auront détruit sous elles des centaines de milliers d’hectares d’humus qu’il faudra des centaines de milliers d’

239 ront détruit sous elles des centaines de milliers d’ hectares d’humus qu’il faudra des centaines de milliers d’années pour

240 t sous elles des centaines de milliers d’hectares d’ humus qu’il faudra des centaines de milliers d’années pour refaire… (M

241 ers d’hectares d’humus qu’il faudra des centaines de milliers d’années pour refaire… (Même jeu pour les centrales nucléair

242 es d’humus qu’il faudra des centaines de milliers d’ années pour refaire… (Même jeu pour les centrales nucléaires : on nous

243 s : on nous dit qu’elles donneront dans vingt ans de quoi combler 20 % de nos besoins, après quoi on passera à d’autres pr

244 les donneront dans vingt ans de quoi combler 20 % de nos besoins, après quoi on passera à d’autres procédés, mais on aura

245 n aura fabriqué pendant ce temps plusieurs tonnes de plutonium, dont la période mortelle est de 24 000 ans !) Telles sont

246 tonnes de plutonium, dont la période mortelle est de 24 000 ans !) Telles sont les vraies dimensions du problème. Qu’on ne

247 ne nous dise plus que ce n’est pas notre affaire d’ en juger ! Exigeons, pendant qu’il en est temps, les moyens politiques

248 pendant qu’il en est temps, les moyens politiques d’ intervenir dans un débat qui ne concerne pas seulement notre existence

249 ique, écologique, énergétique, mais notre dignité d’ hommes libres et responsables. Ce qui dépend de cette initiative, ce n

250 té d’hommes libres et responsables. Ce qui dépend de cette initiative, ce n’est rien de moins que l’avenir de la démocrati

251 Ce qui dépend de cette initiative, ce n’est rien de moins que l’avenir de la démocratie dans notre Suisse, j’entends la p

252 e initiative, ce n’est rien de moins que l’avenir de la démocratie dans notre Suisse, j’entends la participation des citoy

253 à la vie publique, — et avant tout : une volonté de reprendre en main leur destin, et d’affirmer que l’avenir est notre a

254 une volonté de reprendre en main leur destin, et d’ affirmer que l’avenir est notre affaire, — non pas celle des ordinateu

255 — non pas celle des ordinateurs, ces ventriloques de la technocratie. d. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit con

256 a technocratie. d. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

257 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 741. Selon un document annexé, il s’agit

258 ntifiant 741. Selon un document annexé, il s’agit d’ un discours prononcé lors d’une conférence-débat organisée le 4 mars 1

259 ent annexé, il s’agit d’un discours prononcé lors d’ une conférence-débat organisée le 4 mars 1974 à la salle communale de

260 bat organisée le 4 mars 1974 à la salle communale de Plainpalais, à l’initiative du Groupement genevois d’action Franz Web

261 lainpalais, à l’initiative du Groupement genevois d’ action Franz Weber. Franz Weber et Denis de Rougemont y étaient les de

262 indique le 12 mars 1974, date à laquelle le texte de la conférence a probablement été mis au propre, sans être publié à no

263  La paix entre les hommes dépend aussi du respect de la vie sauvage » (message à Franz Weber) (11 décembre 1974)e Cher

264 1974)e Cher Franz Weber, Une grippe m’empêche d’ être parmi vous, mais non pas avec vous, cela va sans dire, et cela va

265 fense de ce qu’on appelait naguère « le sol sacré de la patrie » mais qu’on livre aujourd’hui, lâchement, au plus inexorab

266 serais-je pas avec vous, encore, quand il s’agit de voler au secours non seulement des gazelles mais des lions ? Car notr

267 urgent, c’est l’inflation. Mais il ne s’agit pas de l’Afrique, en vérité : il s’agit de la vie sur la Terre. Si nous ne r

268 ne s’agit pas de l’Afrique, en vérité : il s’agit de la vie sur la Terre. Si nous ne retrouvons pas le secret perdu du res

269 nous ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vie sous toutes ses formes, nous ne trouverons pas non plus de sol

270 outes ses formes, nous ne trouverons pas non plus de solutions à la crise mondiale qui s’annonce : car elle est née, cette

271 le qui s’annonce : car elle est née, cette crise, d’ une mauvaise attitude de l’homme vis-à-vis de la nature, résultant d’u

272 lle est née, cette crise, d’une mauvaise attitude de l’homme vis-à-vis de la nature, résultant d’un mauvais régime des rel

273 tude de l’homme vis-à-vis de la nature, résultant d’ un mauvais régime des relations entre les hommes dans la cité. Tout ce

274 la paix entre les hommes dépend aussi du respect de la vie sauvage et de la grande liberté des lions. e. Édition réalis

275 mmes dépend aussi du respect de la vie sauvage et de la grande liberté des lions. e. Édition réalisée sur la base d’un t

276 erté des lions. e. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

277 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 746. Une note tapuscrite indique : « Ori

278 Contrairement à ce que croient les jeunes gens d’ aujourd’hui, victime d’une sorte de provincialisme dans le temps, l’ér

279 ue croient les jeunes gens d’aujourd’hui, victime d’ une sorte de provincialisme dans le temps, l’érotisme n’est pas une in

280 es jeunes gens d’aujourd’hui, victime d’une sorte de provincialisme dans le temps, l’érotisme n’est pas une invention ni u

281 on ni une « conquête » du xxe siècle : il a l’âge de l’humanité lorsqu’elle s’éveille à la conscience et s’interroge sur s

282 mille ans au témoignage des textes et des œuvres d’ art. Pour Sumer et l’Égypte pharaonique, pour toute l’Antiquité gréco-

283 lle va de soi, et qui est l’usage non procréateur de la sexualité ; son usage pour le plaisir seul, indépendant de ce que

284 ité ; son usage pour le plaisir seul, indépendant de ce que l’Europe, plus tard, nommera « l’Amour », indépendant aussi de

285 plus tard, nommera « l’Amour », indépendant aussi de la fonction générique, socialement réglée par un jeu de tabous. C’est

286 fonction générique, socialement réglée par un jeu de tabous. C’est une pulsion détournée de sa fin naturelle. L’érotisme r

287 par un jeu de tabous. C’est une pulsion détournée de sa fin naturelle. L’érotisme restant néanmoins lié à la fonction (pro

288 sacré, comme cela se voit par les textes et rites de presque toutes les religions de l’humanité : qu’il s’agisse du Kamasu

289 s textes et rites de presque toutes les religions de l’humanité : qu’il s’agisse du Kamasutra des Hindous, des traités tan

290 du Kamasutra des Hindous, des traités tantriques de l’Inde et de la Chine, des rituels africains ou mayas, ou des promess

291 des Hindous, des traités tantriques de l’Inde et de la Chine, des rituels africains ou mayas, ou des promesses coraniques

292 lien entre érotisme et civilisation, par le moyen de la culture, c’est-à-dire du système de règles et de disciplines répre

293 r le moyen de la culture, c’est-à-dire du système de règles et de disciplines répressives imposées par toute la société à

294 la culture, c’est-à-dire du système de règles et de disciplines répressives imposées par toute la société à l’expression

295 des pulsions instinctives, se vérifie dès l’aube de notre tradition occidentale, dans les lois et les mythes de l’Égypte,

296 radition occidentale, dans les lois et les mythes de l’Égypte, dans l’Ancien Testament, dans la mythologie grecque. C’est

297 giles. On appelle fréquemment l’homme et la femme d’ aujourd’hui à se libérer de toute espèce de discipline sexuelle, et d’

298 nt l’homme et la femme d’aujourd’hui à se libérer de toute espèce de discipline sexuelle, et d’abord des « tabous judéo-ch

299 femme d’aujourd’hui à se libérer de toute espèce de discipline sexuelle, et d’abord des « tabous judéo-chrétiens ». L’enn

300 st que les Évangiles ne connaissent justement pas de tabous, alors que tout érotisme en suppose — pour les violer : sans g

301 pose — pour les violer : sans gênes, il n’est pas de plaisir. Le christianisme, religion de l’Amour de Dieu et du prochain

302 n’est pas de plaisir. Le christianisme, religion de l’Amour de Dieu et du prochain comme de soi-même, n’a pas de textes s

303 de plaisir. Le christianisme, religion de l’Amour de Dieu et du prochain comme de soi-même, n’a pas de textes sacrés sur l

304 religion de l’Amour de Dieu et du prochain comme de soi-même, n’a pas de textes sacrés sur l’amour sexuel. Les Évangiles

305 de Dieu et du prochain comme de soi-même, n’a pas de textes sacrés sur l’amour sexuel. Les Évangiles n’apportent aucun cod

306 . Les Évangiles n’apportent aucun code ou système d’ interdiction rituelle, pas une recette de fécondité ni de plaisir. Ils

307 système d’interdiction rituelle, pas une recette de fécondité ni de plaisir. Ils admettent les rites judaïques, la circon

308 diction rituelle, pas une recette de fécondité ni de plaisir. Ils admettent les rites judaïques, la circoncision notamment

309 ue, à peu près invisible, et sans drame. (Paroles de Jésus à une prostituée, ou à la femme de cinq maris : paix et pardon

310 (Paroles de Jésus à une prostituée, ou à la femme de cinq maris : paix et pardon à cause de l’amour.) S’agirait-il d’un re

311 paix et pardon à cause de l’amour.) S’agirait-il d’ un refoulement ? Non, car la tentation correspondante n’est pas sensib

312 ance que l’on accorde à la désinvolture des papes de la Renaissance, ou des évêques du xviii e siècle construisant des pal

313 uisant des palais pour leur maîtresse, agrémentés de farces et attrapes, comme à Salzbourg, contraste avec l’extrême sévér

314 me à Salzbourg, contraste avec l’extrême sévérité de l’Église envers les hérésies. Les traités des Pères de l’Église sur l

315 personnels y font totalement défaut. Le phénomène de l’amour, qui se distingue radicalement à la fois du phénomène physiol

316 radicalement à la fois du phénomène physiologique de la satisfaction sexuelle et du phénomène social de la vie de l’espèce

317 e la satisfaction sexuelle et du phénomène social de la vie de l’espèce, n’est mentionné par personne. » Nous sommes ici a

318 faction sexuelle et du phénomène social de la vie de l’espèce, n’est mentionné par personne. » Nous sommes ici au degré zé

319 nné par personne. » Nous sommes ici au degré zéro de l’érotisme, nullement au comble de sa répression. Mais justement : en

320 au degré zéro de l’érotisme, nullement au comble de sa répression. Mais justement : en restant quasi-muet sur la vie sexu

321 ue noire, aux îles Trobriand ou dans les contrées de l’Asie où se pratiquent, par exemple, l’excision rituelle du clitoris

322 ’excision rituelle du clitoris, ou les cérémonies d’ initiation des jeunes garçons. 3. L’érotisme comme problème C’es

323 ns. 3. L’érotisme comme problème C’est donc de l’absence, non de l’excès de rigueur d’un code de la sexualité dans l

324 me comme problème C’est donc de l’absence, non de l’excès de rigueur d’un code de la sexualité dans le christianisme, q

325 oblème C’est donc de l’absence, non de l’excès de rigueur d’un code de la sexualité dans le christianisme, qu’est né en

326 ’est donc de l’absence, non de l’excès de rigueur d’ un code de la sexualité dans le christianisme, qu’est né en Occident,

327 de l’absence, non de l’excès de rigueur d’un code de la sexualité dans le christianisme, qu’est né en Occident, et là seul

328 ique occidentale, et qui lui ont donné ses moyens d’ expression, cependant que les mythes et les tabous « païens » — égypti

329  égyptiens, syriaques, helléniques — ne cessaient d’ animer le rêve médiéval. Même si l’on exclut la possibilité d’un lien

330 rêve médiéval. Même si l’on exclut la possibilité d’ un lien profond entre la cortezia des troubadours et l’hérésie cathare

331 ons sur l’amour sexuel et le divin, constitutives de l’érotisme littéraire, sont le fait des gnostiques et non des scolast

332 le dans les romans anglo-normands et les chansons de troubadours, comme dans le cœur d’Héloïse et l’esprit d’Abélard, s’ad

333 t les chansons de troubadours, comme dans le cœur d’ Héloïse et l’esprit d’Abélard, s’adresse à l’ange dans l’âme, et à l’â

334 badours, comme dans le cœur d’Héloïse et l’esprit d’ Abélard, s’adresse à l’ange dans l’âme, et à l’âme dans le corps. Il r

335 ont mariées, sont des « Dames », deviennent objet d’ adoration et reçoivent le serment d’allégeance dû au seigneur féodal.

336 iennent objet d’adoration et reçoivent le serment d’ allégeance dû au seigneur féodal. Dans le même temps, la Vierge devien

337 al. Dans le même temps, la Vierge devient l’objet d’ un culte (première fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame à Lyon

338 Vierge devient l’objet d’un culte (première fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame à Lyon en 1140) et reçoit le tit

339 un culte (première fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame à Lyon en 1140) et reçoit le titre de Regina Coeli. Cepend

340 de Notre-Dame à Lyon en 1140) et reçoit le titre de Regina Coeli. Cependant que la Dame ou Reine devient la pièce maîtres

341 a Dame ou Reine devient la pièce maîtresse du jeu d’ échecs, et que le premier troubadour, Guillaume de Poitiers, ose écrir

342 ier troubadour, Guillaume de Poitiers, ose écrire de la Dame de ses pensées : « Par elle seule je serai sauvé ». Tout cela

343 our, Guillaume de Poitiers, ose écrire de la Dame de ses pensées : « Par elle seule je serai sauvé ». Tout cela, qui est d

344 n de Troyes, puis Gottfried de Strasbourg (source de Wagner) le modèle du roman d’amour mortel, mystico-poétique, thème pr

345 Strasbourg (source de Wagner) le modèle du roman d’ amour mortel, mystico-poétique, thème principal de la littérature euro

346 d’amour mortel, mystico-poétique, thème principal de la littérature européenne, roman, théâtre, poésie, mais aussi de l’op

347 re européenne, roman, théâtre, poésie, mais aussi de l’opéra, jusqu’à nos jours. C’est en réaction à cet « angélisme » de

348 nos jours. C’est en réaction à cet « angélisme » de l’amour-passion que se constituera la littérature libertine et délibé

349 lus « saine » sans doute, aux yeux du psychologue d’ aujourd’hui, mais bien plus pauvre aux yeux de l’historien de la cultu

350 ui, mais bien plus pauvre aux yeux de l’historien de la culture. Qu’il suffise de rappeler ici les forts plaisants récits

351 yeux de l’historien de la culture. Qu’il suffise de rappeler ici les forts plaisants récits de prouesses athlétiques qui

352 uffise de rappeler ici les forts plaisants récits de prouesses athlétiques qui forment le vrai sujet des récits de l’Aréti

353 athlétiques qui forment le vrai sujet des récits de l’Arétin, de Nicolas Chorier ou de la Fanny Hill de John Cleland, des

354 qui forment le vrai sujet des récits de l’Arétin, de Nicolas Chorier ou de la Fanny Hill de John Cleland, des Mémoires de

355 jet des récits de l’Arétin, de Nicolas Chorier ou de la Fanny Hill de John Cleland, des Mémoires de Casanova ou de Frank H

356 ou de la Fanny Hill de John Cleland, des Mémoires de Casanova ou de Frank Harris, des Tropiques et du Sexus de Henry Mille

357 Hill de John Cleland, des Mémoires de Casanova ou de Frank Harris, des Tropiques et du Sexus de Henry Miller, Ces deux tra

358 et du Sexus de Henry Miller, Ces deux traditions de l’érotisme occidental sont littéraires, il est vrai, mais elles reflè

359 nt littéraires, il est vrai, mais elles reflètent d’ autant mieux les mœurs réelles qu’elles contribuent à les former du se

360 elles nomment et décrivent la passion : « Combien d’ hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’amour

361 nt amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’ amour ? » se demande La Rochefoucauld au xvii e siècle. L’érotisme est

362 isme est peut-être simplement la forme littéraire de la sexualité… 4. Don Juan contre Tristan Le xviii e dissocie l’

363 ul dans les Liaisons dangereuses ou les aventures de Faublas. Tout est sexe et le sentiment nul chez Sade, qui traduit cyn

364 uit cyniquement le système des valeurs des nobles de son temps : hédonisme arrogant, arbitraire absolu, mépris de la femme

365 s : hédonisme arrogant, arbitraire absolu, mépris de la femme « objet » de plaisir, droit du prestige et de la richesse au

366 , arbitraire absolu, mépris de la femme « objet » de plaisir, droit du prestige et de la richesse autant que de l’épée. Do

367 femme « objet » de plaisir, droit du prestige et de la richesse autant que de l’épée. Don Juan a remplacé Tristan. Seul R

368 r, droit du prestige et de la richesse autant que de l’épée. Don Juan a remplacé Tristan. Seul Rousseau s’inspire encore d

369 remplacé Tristan. Seul Rousseau s’inspire encore de la cortezia des troubadours, de Pétrarque, du roman vécu d’Héloïse, e

370 s’inspire encore de la cortezia des troubadours, de Pétrarque, du roman vécu d’Héloïse, et rend au sentiment, donc à la f

371 ezia des troubadours, de Pétrarque, du roman vécu d’ Héloïse, et rend au sentiment, donc à la femme, la primauté dans les r

372 té dans les rapports entre les sexes, mais il est de Genève et démocrate. Sur lui se fondent les romantiques allemands et

373 laises du xix e siècle, qui nourrissent les rêves de la bourgeoisie européenne, mais entrent en conflit avec ses réalités.

374 rent en conflit avec ses réalités. La bourgeoisie de l’ère industrielle choisit de fonder le mariage, en principe, sur le

375 tés. La bourgeoisie de l’ère industrielle choisit de fonder le mariage, en principe, sur le sentiment (ce qui est absurde)

376 tendu qu’on ne doit parler à table ou au salon ni de l’argent ni de ces choses auxquelles on craint que pensent parfois le

377 doit parler à table ou au salon ni de l’argent ni de ces choses auxquelles on craint que pensent parfois les jeunes gens,

378 n donnent l’illusion) puisqu’elles rendent compte d’ un certain nombre de faits importants de nos vies, en se fondant préci

379 ) puisqu’elles rendent compte d’un certain nombre de faits importants de nos vies, en se fondant précisément sur ce que l’

380 nt compte d’un certain nombre de faits importants de nos vies, en se fondant précisément sur ce que l’on taisait ou censur

381 sure intervienne, on en parle sans se voir accusé de pornographie, et les Églises elles-mêmes révisent leur position sur c

382 ur ce sujet. a) L’escalade du nu donne une mesure de la « libération » en cause. Vers 1950, les publications érotiques lai

383 t dans un magazine américain les premières photos de sexes féminins ; en 1973, de sexes masculins ; leur conjonction ne sa

384 les premières photos de sexes féminins ; en 1973, de sexes masculins ; leur conjonction ne saurait tarder, déjà réalisée a

385 t tarder, déjà réalisée au cinéma et sur la scène d’ un théâtre parisien. Dès 1974, le nudisme intégral conquiert les plage

386 sme intégral conquiert les plages. Mais il s’agit de mode, c’est-à-dire d’éphémère : quand nous serons tous nus, il n’y au

387 les plages. Mais il s’agit de mode, c’est-à-dire d’ éphémère : quand nous serons tous nus, il n’y aura plus qu’une chose à

388 e chose à faire : se rhabiller. Déjà la mode dite de la Belle Époque ramène les traînes et les corsets. Qui dit mode dit c

389 de et donc sensible. L’érotisme en dépend. Il vit de surprises et de contrastes, de transgression des interdits et de viol

390 ble. L’érotisme en dépend. Il vit de surprises et de contrastes, de transgression des interdits et de viol des tabous, en

391 en dépend. Il vit de surprises et de contrastes, de transgression des interdits et de viol des tabous, en succession de p

392 de contrastes, de transgression des interdits et de viol des tabous, en succession de plus en plus rapide, après quoi tou

393 ournant du siècle à Paris, le gouvernement décida de fermer une dizaine de « théâtres de nu intégral ». b) Le freudisme a

394 ris, le gouvernement décida de fermer une dizaine de « théâtres de nu intégral ». b) Le freudisme a autorisé une manière n

395 nement décida de fermer une dizaine de « théâtres de nu intégral ». b) Le freudisme a autorisé une manière nouvelle de par

396 . b) Le freudisme a autorisé une manière nouvelle de parler des choses sexuelles. Et il a montré les relations profondes d

397 sexuelles. Et il a montré les relations profondes de l’érotisme avec le rêve, — ce rêve dont l’épanchement dans notre vie

398 ie consciente est peut-être une obscure tentative de compenser la rationalisation de nos existences. Du même coup, la psyc

399 obscure tentative de compenser la rationalisation de nos existences. Du même coup, la psychanalyse a rendu beaucoup mieux

400 geoisie du xix e pratiquait certes, mais traitait de perversions : masturbation, homosexualité, sexualité de groupe. Du mo

401 versions : masturbation, homosexualité, sexualité de groupe. Du moins est-ce le cas en Occident. Car les pays qui se récla

402 joutent que cette pratique provoque « une érosion de l’énergie révolutionnaire », et que « l’étude approfondie des œuvres

403 nnaire », et que « l’étude approfondie des œuvres de Marx, Lénine et Mao doit permettre de prévenir les tendances à l’onan

404 des œuvres de Marx, Lénine et Mao doit permettre de prévenir les tendances à l’onanisme » (manuel chinois traitant des qu

405 e les discussions sur la contraception au concile de Vatican II, et sur les nouvelles définitions du mariage chrétien, qui

406 éfini plus haut comme l’érotisme. d) L’excitation de la nouveauté (« ce tyran de notre âme » selon Casanova), qui est le r

407 isme. d) L’excitation de la nouveauté (« ce tyran de notre âme » selon Casanova), qui est le ressort secret de l’érotisme,

408 âme » selon Casanova), qui est le ressort secret de l’érotisme, a plus de chances aujourd’hui de se réaliser dans les méd

409 , qui est le ressort secret de l’érotisme, a plus de chances aujourd’hui de se réaliser dans les médias audiovisuels que d

410 cret de l’érotisme, a plus de chances aujourd’hui de se réaliser dans les médias audiovisuels que dans l’écrit, et de se p

411 dans les médias audiovisuels que dans l’écrit, et de se populariser de la sorte. Mais les facilités données à l’érotisme s

412 diovisuels que dans l’écrit, et de se populariser de la sorte. Mais les facilités données à l’érotisme sont de nature à pr

413 rte. Mais les facilités données à l’érotisme sont de nature à préparer une sorte d’anorexie sexuelle dans les nouvelles gé

414 à l’érotisme sont de nature à préparer une sorte d’ anorexie sexuelle dans les nouvelles générations. (Certains voient là

415 les générations. (Certains voient là une réaction de l’espèce à la menace de surpopulation.) Ainsi se succéderont longtemp

416 ns voient là une réaction de l’espèce à la menace de surpopulation.) Ainsi se succéderont longtemps encore sans doute les

417 uccéderont longtemps encore sans doute les vagues de libération et de puritanisme. Jusqu’au jour où peut-être se constitue

418 mps encore sans doute les vagues de libération et de puritanisme. Jusqu’au jour où peut-être se constituera une érotique f

419 our même dans le couple, c’est-à-dire sur le sens de la personne et du mystère ultime de l’autre, du prochain dans son aut

420 e sur le sens de la personne et du mystère ultime de l’autre, du prochain dans son autonomie. Ce serait enfin une érotique

421 ue chrétienne. f. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

422 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 767. Une note manuscrite indique : « Env

423 ommandé. Proposé qu’ils acceptent les 4000 signes de trop, ou me soumettre propositions de coupes. » Une tierce main ajout

424 4000 signes de trop, ou me soumettre propositions de coupes. » Une tierce main ajoute en rouge : « Août 1975. Pour antholo

425 La Suisse et l’Europe : projet de résolution (septembre 1975)g La Suisse n’a plus le choix La

426 La Suisse n’a plus le choix La participation de la Suisse à l’Europe communautaire ne relève déjà plus d’un choix. Qu

427 isse à l’Europe communautaire ne relève déjà plus d’ un choix. Qu’on la souhaite ou qu’on s’en méfie, elle est inscrite dan

428 ontinent. Il lui reste en revanche la possibilité d’ infléchir l’organisation politique de l’Europe dans le sens qui lui pa

429 possibilité d’infléchir l’organisation politique de l’Europe dans le sens qui lui paraîtra convenir le mieux à l’ensemble

430 îtra convenir le mieux à l’ensemble des objectifs de l’intégration. Pour elle comme pour les autres membres de cette commu

431 égration. Pour elle comme pour les autres membres de cette communauté, le choix n’est plus entre l’intégration ou la non-i

432 entre l’intégration ou la non-intégration. Il est de subir l’Europe que d’autres auront voulue ou de mettre tout en œuvre,

433 t de subir l’Europe que d’autres auront voulue ou de mettre tout en œuvre, et dès maintenant, pour que prévalent certaines

434 ôt que d’autres. Le temps imparti à cette faculté d’ intervention est court ; il l’est de par les décisions déjà prises dan

435 st de par les décisions déjà prises dans le cadre de la CEE ; il l’est surtout à raison de l’urgence de problèmes dont la

436 e la CEE ; il l’est surtout à raison de l’urgence de problèmes dont la solution requiert la création rapide d’institutions

437 èmes dont la solution requiert la création rapide d’ institutions politiques et administratives communes, requérant elles-m

438 dures juridiques communs. La conférence au sommet de Paris a tout récemment décidé de demander « aux institutions de la Co

439 érence au sommet de Paris a tout récemment décidé de demander « aux institutions de la Communauté d’élaborer un rapport de

440 t récemment décidé de demander « aux institutions de la Communauté d’élaborer un rapport destiné à être soumis à une confé

441 é de demander « aux institutions de la Communauté d’ élaborer un rapport destiné à être soumis à une conférence au sommet u

442 ltérieure ». Ce rapport devra proposer les moyens de transformer les relations des États membres en une union européenne.

443 ion européenne. Il devra être déposé avant la fin de 1975, cependant que les chefs d’État et de gouvernement qui l’ont dem

444 la fin de 1975, cependant que les chefs d’État et de gouvernement qui l’ont demandé se sont eux-mêmes donnés « comme objec

445 se sont eux-mêmes donnés « comme objectif majeur de transformer, avant la fin de l’actuelle décennie et dans le respect a

446 omme objectif majeur de transformer, avant la fin de l’actuelle décennie et dans le respect absolu des traités déjà souscr

447 mbres en une union européenne ». Des institutions de la Communauté sont déjà en place, d’autres vont être créées en vue d’

448 ont être créées en vue d’autres domaines que ceux de l’économie et de la monnaie ; le mouvement de coopération est amorcé,

449 n vue d’autres domaines que ceux de l’économie et de la monnaie ; le mouvement de coopération est amorcé, qui va très rapi

450 eux de l’économie et de la monnaie ; le mouvement de coopération est amorcé, qui va très rapidement déboucher sur l’appari

451 qui va très rapidement déboucher sur l’apparition de nouvelles autorités et de nouveaux centres de décision, auxquels les

452 oucher sur l’apparition de nouvelles autorités et de nouveaux centres de décision, auxquels les récalcitrants seront infai

453 ion de nouvelles autorités et de nouveaux centres de décision, auxquels les récalcitrants seront infailliblement voués à f

454 ement voués à faire allégeance. L’avenir européen de la Suisse fait partie du présent. Cet avenir dépend de nos autorités

455 Suisse fait partie du présent. Cet avenir dépend de nos autorités et de tous ceux qui voudront bien s’en préoccuper à un

456 du présent. Cet avenir dépend de nos autorités et de tous ceux qui voudront bien s’en préoccuper à un titre ou à un autre 

457 décisions pour ne pas être membre à part entière de la Communauté, ne résiste pas à l’examen. Elle dispose d’autres moyen

458 moyens non moins efficaces, entre autres l’action de la parole et de l’écrit sur les opinions publiques, l’organisation de

459 efficaces, entre autres l’action de la parole et de l’écrit sur les opinions publiques, l’organisation de congrès où elle

460 ’écrit sur les opinions publiques, l’organisation de congrès où elle inviterait les parlementaires, les journalistes, les

461 les, les représentants des milieux sociaux, etc., de l’Europe entière. Ce serait là des dépenses judicieuses infiniment mo

462 ns lourdes que n’importe laquelle des subventions de la Confédération. La distribution des marchandises, la diffusion de l

463 n. La distribution des marchandises, la diffusion de la publicité, la main-d’œuvre, la lutte des syndicats et des patrons,

464 routière, la solidarité monétaire, la protection de l’environnement naturel, l’établissement d’équilibres écologiques, au

465 ction de l’environnement naturel, l’établissement d’ équilibres écologiques, autant de réalités, heureuses ou malheureuses

466 l’établissement d’équilibres écologiques, autant de réalités, heureuses ou malheureuses révélant l’osmose européenne. Si

467 t garde ses distances, la Suisse perdra le mérite d’ avoir contribué à la maîtrise politique des évènements, ce qui laisser

468 nements, ce qui laisserait aux Suisses l’amertume de l’impuissance. Si elle s’ouvre délibérément à l’Europe et coopère à s

469 nnes en leur propre avenir. Le pouvoir souverain d’ un État ne saurait être une fin en soi, même lorsqu’il s’agit de proté

470 aurait être une fin en soi, même lorsqu’il s’agit de protéger un domaine national : il n’est que l’instrument des moyens p

471 utés pour protéger leur identité et l’autogestion de leurs intérêts. Sa justification présente sera d’ouvrir la Suisse au

472 de leurs intérêts. Sa justification présente sera d’ ouvrir la Suisse au monde, sans qu’elle ait à aliéner ce qui lui est p

473 e peut intervenir dans le débat et dans le projet d’ une Europe unie. L’expérience du fédéralisme comme conception de la vi

474 nie. L’expérience du fédéralisme comme conception de la vie en commun et méthode de gouvernement lui fait un devoir de l’e

475 e comme conception de la vie en commun et méthode de gouvernement lui fait un devoir de l’exprimer et d’en informer l’opin

476 mun et méthode de gouvernement lui fait un devoir de l’exprimer et d’en informer l’opinion publique européenne. Non pour s

477 gouvernement lui fait un devoir de l’exprimer et d’ en informer l’opinion publique européenne. Non pour se prévaloir d’une

478 pinion publique européenne. Non pour se prévaloir d’ une réussite ou d’une quelconque vérité politique, mais pour dire que

479 ropéenne. Non pour se prévaloir d’une réussite ou d’ une quelconque vérité politique, mais pour dire que cette conception e

480 que la Suisse en a fait, répondent aux exigences de l’Europe économique autant qu’aux exigences de la « qualité de vie »,

481 es de l’Europe économique autant qu’aux exigences de la « qualité de vie », de la culture et de son renouvellement. Le féd

482 conomique autant qu’aux exigences de la « qualité de vie », de la culture et de son renouvellement. Le fédéralisme europée

483 autant qu’aux exigences de la « qualité de vie », de la culture et de son renouvellement. Le fédéralisme européen ne sera

484 gences de la « qualité de vie », de la culture et de son renouvellement. Le fédéralisme européen ne sera pas la copie du f

485 s qui ont déterminé les institutions fédéralistes de la Suisse. C’est un autre monde qui les inventera et c’est pour un au

486 t les Suisses sont à même, s’ils le veulent bien, de proposer à l’Europe le projet d’une organisation fédéraliste à partir

487 le veulent bien, de proposer à l’Europe le projet d’ une organisation fédéraliste à partir de l’expérience qu’ils en ont fa

488 e à partir de l’expérience qu’ils en ont faite et de la preuve qu’ils peuvent administrer de l’efficacité de ce système. L

489 faite et de la preuve qu’ils peuvent administrer de l’efficacité de ce système. La Suisse commettrait une faute historiqu

490 preuve qu’ils peuvent administrer de l’efficacité de ce système. La Suisse commettrait une faute historique si elle ne che

491 elle ne cherchait pas à promouvoir les avantages d’ une méthode de gouvernement et d’un type de structures politiques dont

492 hait pas à promouvoir les avantages d’une méthode de gouvernement et d’un type de structures politiques dont elle a largem

493 ir les avantages d’une méthode de gouvernement et d’ un type de structures politiques dont elle a largement profité. Les S

494 ntages d’une méthode de gouvernement et d’un type de structures politiques dont elle a largement profité. Les Suisses ont

495 ’est le seul système politique connu qui permette de surmonter les conflits et les tensions sans réduire l’un des protagon

496 l’autorité intérieures à partir de la pluralité, de la diversité et de l’autonomie des groupes sociaux, des communes et d

497 ures à partir de la pluralité, de la diversité et de l’autonomie des groupes sociaux, des communes et des régions (ou actu

498 le monde, si le fédéralisme n’avait été le levier de l’esprit d’entreprise, de l’émulation au travail et à l’expansion. Il

499 le fédéralisme n’avait été le levier de l’esprit d’ entreprise, de l’émulation au travail et à l’expansion. Il faut qu’ils

500 e n’avait été le levier de l’esprit d’entreprise, de l’émulation au travail et à l’expansion. Il faut qu’ils le sachent af

501 fin qu’ils sachent aussi qu’un tel système a plus d’ avenir que de passé. C’est sur une imbrication de conflits, de tension

502 chent aussi qu’un tel système a plus d’avenir que de passé. C’est sur une imbrication de conflits, de tensions, de conserv

503 d’avenir que de passé. C’est sur une imbrication de conflits, de tensions, de conservatisme et d’exigences révolutionnair

504 de passé. C’est sur une imbrication de conflits, de tensions, de conservatisme et d’exigences révolutionnaires, de contra

505 est sur une imbrication de conflits, de tensions, de conservatisme et d’exigences révolutionnaires, de contrastes ethnique

506 ion de conflits, de tensions, de conservatisme et d’ exigences révolutionnaires, de contrastes ethniques et d’affrontements

507 de conservatisme et d’exigences révolutionnaires, de contrastes ethniques et d’affrontements idéologiques que l’Europe est

508 nces révolutionnaires, de contrastes ethniques et d’ affrontements idéologiques que l’Europe est à édifier. Il lui faut une

509 pe est à édifier. Il lui faut une méthode capable de surmonter sans éliminer, de concilier sans détruire ; il lui faut des

510 t une méthode capable de surmonter sans éliminer, de concilier sans détruire ; il lui faut des stratégies, du gouvernement

511  ; il lui faut des stratégies, du gouvernement et de l’autorité, s’inspirant, comme n’a cessé de le faire le fédéralisme a

512 nt et de l’autorité, s’inspirant, comme n’a cessé de le faire le fédéralisme authentique, d’une philosophie de l’ouverture

513 n’a cessé de le faire le fédéralisme authentique, d’ une philosophie de l’ouverture à l’expérience. Ouverture à l’expérienc

514 ire le fédéralisme authentique, d’une philosophie de l’ouverture à l’expérience. Ouverture à l’expérience des autres, à l’

515 verture à l’expérience des autres, à l’expérience de la communauté, à l’expérience de la liberté et de ses limites. g.

516 , à l’expérience de la communauté, à l’expérience de la liberté et de ses limites. g. Édition réalisée sur la base d’un

517 de la communauté, à l’expérience de la liberté et de ses limites. g. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit conser

518 e ses limites. g. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

519 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 967.

520 mbien parmi leurs aînés — croient naïvement, donc d’ une croyance à l’abri de toute critique, qu’il y a la Révolution ; et

521 — croient naïvement, donc d’une croyance à l’abri de toute critique, qu’il y a la Révolution ; et qu’ils soient pour ou co

522 utes raisons. Le mythe est né en 1789 et à Paris, de la première révolution qui soit devenue modèle universel. Auparavant,

523 llions locales, révoltes communales, voire prises de pouvoir à l’échelle d’une nation, comme furent celles de Cromwell ou

524 s communales, voire prises de pouvoir à l’échelle d’ une nation, comme furent celles de Cromwell ou de George Washington, n

525 oir à l’échelle d’une nation, comme furent celles de Cromwell ou de George Washington, naissaient, évoluaient, se passaien

526 d’une nation, comme furent celles de Cromwell ou de George Washington, naissaient, évoluaient, se passaient en vase clos,

527 (comme furent successivement les régimes français de 1793 à 1804) ont résulté de la mainmise d’un appareil étatique sur l’

528 les régimes français de 1793 à 1804) ont résulté de la mainmise d’un appareil étatique sur l’existence réelle et quotidie

529 ançais de 1793 à 1804) ont résulté de la mainmise d’ un appareil étatique sur l’existence réelle et quotidienne d’une natio

530 il étatique sur l’existence réelle et quotidienne d’ une nation ou d’un groupe de nationalités soumises à l’une d’entre ell

531 l’existence réelle et quotidienne d’une nation ou d’ un groupe de nationalités soumises à l’une d’entre elles. Ils se parta

532 réelle et quotidienne d’une nation ou d’un groupe de nationalités soumises à l’une d’entre elles. Ils se partagent aujourd

533 ns nul reste — sauf au pôle Sud — les territoires de la planète. Mais la Révolution de 1789 n’a été qu’une première étape

534 es territoires de la planète. Mais la Révolution de 1789 n’a été qu’une première étape. Elle a marqué, ou plutôt confirmé

535 e. Elle a marqué, ou plutôt confirmé, l’avènement de la bourgeoisie mercantile. Préface inévitable et nécessaire à la civi

536 on industrielle. Bonaparte, puis Napoléon, a fait de la Première République, devenue Empire, le modèle même de l’État cent

537 emière République, devenue Empire, le modèle même de l’État centralisé en vue de la guerre, de la préparation à la guerre,

538 le même de l’État centralisé en vue de la guerre, de la préparation à la guerre, et de tout ce qui la continue par d’autre

539 e de la guerre, de la préparation à la guerre, et de tout ce qui la continue par d’autres moyens : politique de prestige,

540 e qui la continue par d’autres moyens : politique de prestige, d’égoïsme sacré, et de « défense nationale » toujours desti

541 inue par d’autres moyens : politique de prestige, d’ égoïsme sacré, et de « défense nationale » toujours destinée à surpass

542 yens : politique de prestige, d’égoïsme sacré, et de « défense nationale » toujours destinée à surpasser les « forces agre

543 geois, parlementaire ou militaire, fut le produit de la Révolution, mis au point par le Premier consul puis par l’Empereur

544 adopté au xx e siècle par l’ensemble des peuples de la terre, naguère colonisés, matériellement pillés et culturellement

545 le tiers-monde1 puis lui ont laissé, au lendemain de la décolonisation, les structures administratives et les frontières t

546 ives et les frontières tirées au cordeau, imitées de celles de leur propre régimei. En ce qui concerne la forme de l’État

547 s frontières tirées au cordeau, imitées de celles de leur propre régimei. En ce qui concerne la forme de l’État, la Franc

548 leur propre régimei. En ce qui concerne la forme de l’État, la France révolutionnaire a donc gagné : son modèle s’est ven

549 ndu partout au xx e siècle. Mais son triple idéal de Liberté, Égalité, Fraternité, va se révéler contradictoire terme à te

550 e toute fraternité. La Grande Révolution aboutira de la sorte à la dictature morale et financière de la bourgeoisie, au ré

551 a de la sorte à la dictature morale et financière de la bourgeoisie, au régime de la répression armée contre les régions à

552 morale et financière de la bourgeoisie, au régime de la répression armée contre les régions à l’intérieur et à la « diplom

553 entier, au centralisme étatique. Dans les cadres de l’État-nation ont prospéré l’industrie, l’affairisme, le gigantisme u

554 erselle, la grande presse nourrie par les agences d’ État, finalement le nationalisme, affectant même les partis socialiste

555 ionalisme, affectant même les partis socialistes. D’ où la première Grande Guerre européenne, bientôt « mondiale », de 1914

556 e Grande Guerre européenne, bientôt « mondiale », de 1914 à 1918. Et voici qu’en plein milieu de cette guerre des démocrat

557 le », de 1914 à 1918. Et voici qu’en plein milieu de cette guerre des démocraties, née des œuvres de la révolution bourgeo

558 u de cette guerre des démocraties, née des œuvres de la révolution bourgeoise, surgit la révolution prolétarienne dirigée

559 t d’abord contre la guerre : à Moscou, en octobre de 1917. Cette deuxième révolution prend le contrepied des résultats de

560 ième révolution prend le contrepied des résultats de la première : non seulement elle refuse de poursuivre la guerre et co

561 ultats de la première : non seulement elle refuse de poursuivre la guerre et condamne le capitalisme, la centralisation ét

562 uple et dessaisir l’État. Lénine, dans ses thèses d’ avril 1917, puis dans sa brochure sur L’État et la révolution écrite e

563 État et la révolution écrite en août et septembre de la même année, a démontré que les révolutions bourgeoises, jusqu’alor

564 u sens originel du terme, et pour le renforcement de l’État et de sa police. C’est qu’il se sent assiégé par la guerre :

565 el du terme, et pour le renforcement de l’État et de sa police. C’est qu’il se sent assiégé par la guerre : or, la guerre

566 ’État-nation (nécessairement dictatorial en temps de crise) naissent d’un seul et même mouvement et ne sauraient subsister

567 sairement dictatorial en temps de crise) naissent d’ un seul et même mouvement et ne sauraient subsister l’un sans l’autre.

568 u congrès du parti communiste, Boukharine propose d’ ajouter au programme et dans l’esprit de la brochure une clause sur le

569 e propose d’ajouter au programme et dans l’esprit de la brochure une clause sur le « dépérissement de l’État », Lénine le

570 de la brochure une clause sur le « dépérissement de l’État », Lénine le dictateur se dresse pour réfuter Lénine le révolu

571 ue. » Par malheur, aux yeux du pouvoir centralisé de l’État-nation, nous serons toujours « en ce moment » où la guerre, le

572 oujours « en ce moment » où la guerre, les suites de la guerre, ou menace d’une prochaine guerre nous contraindront à être

573 où la guerre, les suites de la guerre, ou menace d’ une prochaine guerre nous contraindront à être provisoirement mais « a

574 proclamé les droits de l’homme, puis elle a fait de son homme un contribuable au service de l’État (ce que les rois n’ava

575 le a fait de son homme un contribuable au service de l’État (ce que les rois n’avaient pu faire) et un soldat qui a le dev

576 n’avaient pu faire) et un soldat qui a le devoir de tuer ceux que l’État lui désigne, mais n’a plus le droit (qu’il avait

577 ais n’a plus le droit (qu’il avait sous les rois) de s’y refuser. La grande Révolution russe, qui voulait donner tout le p

578 rs jusqu’au droit de grève, et fusillé les marins de Cronstadt coupables d’avoir demandé de « participer aux décisions ».

579 ève, et fusillé les marins de Cronstadt coupables d’ avoir demandé de « participer aux décisions ». La première révolution,

580 les marins de Cronstadt coupables d’avoir demandé de « participer aux décisions ». La première révolution, bourgeoise, ind

581 iste et capitaliste, a donc provoqué, un peu plus d’ un siècle plus tard, une deuxième révolution, antibourgeoise, collecti

582 es les deux, soit par l’État-nation et ses armées de masses, soit par l’État totalitaire et ses fonctionnaires militarisés

583 iat, la dictature sur le prolétariat. Changer de cap On ne peut aller plus loin dans le sens des révolutions, parce

584 le sens des révolutions, parce que c’est le sens de la guerre, et que la guerre aujourd’hui, serait la guerre atomique, b

585 ologique et chimique — qui est autant dire la fin de l’humanité civilisée. Mais puisqu’on ne peut poursuivre et qu’on ne p

586 r le temps, il ne reste qu’une solution : changer de cap, aller ailleurs, naviguer vers d’autres étoiles. C’est ce que com

587 les. C’est ce que commencent à faire des millions d’ hommes et de femmes de tous nos continents mais surtout de l’Europe (d

588 e que commencent à faire des millions d’hommes et de femmes de tous nos continents mais surtout de l’Europe (d’où le mal e

589 encent à faire des millions d’hommes et de femmes de tous nos continents mais surtout de l’Europe (d’où le mal est venu) :

590 et de femmes de tous nos continents mais surtout de l’Europe (d’où le mal est venu) : ils se tournent vers une nouvelle é

591 de tous nos continents mais surtout de l’Europe ( d’ où le mal est venu) : ils se tournent vers une nouvelle évolution. Ent

592 étés capitalistes exactement les mêmes « idéaux » de production et de consommation illimitées, de PNB sans cesse accru aux

593 exactement les mêmes « idéaux » de production et de consommation illimitées, de PNB sans cesse accru aux dépens du bonheu

594 ux » de production et de consommation illimitées, de PNB sans cesse accru aux dépens du bonheur de vivre, et de gaspillage

595 es, de PNB sans cesse accru aux dépens du bonheur de vivre, et de gaspillage d’énergie payé au prix de nos libertés civiqu

596 ns cesse accru aux dépens du bonheur de vivre, et de gaspillage d’énergie payé au prix de nos libertés civiques. De tous c

597 aux dépens du bonheur de vivre, et de gaspillage d’ énergie payé au prix de nos libertés civiques. De tous côtés montent l

598 d’énergie payé au prix de nos libertés civiques. De tous côtés montent lentement, avec l’immense et sereine puissance d’u

599 nt lentement, avec l’immense et sereine puissance d’ une germination universelle qui peut faire éclater les rochers, l’espé

600 re éclater les rochers, l’espérance et la volonté de ceux qu’on nomme un peu trop facilement « écologistes ». Ce sont en f

601 itoyennes qui découvrent qu’ils sont responsables de leur avenir, et qu’ils ne seront libres, en fait, que dans la mesure

602 res, en fait, que dans la mesure où ils cesseront de refuser leurs responsabilités concrètes dans l’évolution de nos socié

603 leurs responsabilités concrètes dans l’évolution de nos sociétés. Qu’ils soient préoccupés de protection de l’environnem

604 lution de nos sociétés. Qu’ils soient préoccupés de protection de l’environnement naturel et urbain, de défense des minor

605 sociétés. Qu’ils soient préoccupés de protection de l’environnement naturel et urbain, de défense des minorités ethniques

606 protection de l’environnement naturel et urbain, de défense des minorités ethniques, raciales ou culturelles, de pouvoir

607 des minorités ethniques, raciales ou culturelles, de pouvoir régional, de droits de la femme, ou de la nécessité fondament

608 es, raciales ou culturelles, de pouvoir régional, de droits de la femme, ou de la nécessité fondamentale de recréer un sen

609 es ou culturelles, de pouvoir régional, de droits de la femme, ou de la nécessité fondamentale de recréer un sens communau

610 s, de pouvoir régional, de droits de la femme, ou de la nécessité fondamentale de recréer un sens communautaire dans notre

611 oits de la femme, ou de la nécessité fondamentale de recréer un sens communautaire dans notre époque de foules solitaires,

612 e recréer un sens communautaire dans notre époque de foules solitaires, — ils sont tous les porteurs d’un mouvement profon

613 e foules solitaires, — ils sont tous les porteurs d’ un mouvement profond qui peut, demain, balayer les oppositions de gauc

614 profond qui peut, demain, balayer les oppositions de gauche et de droite au profit d’une société plus humaine et plus libé

615 eut, demain, balayer les oppositions de gauche et de droite au profit d’une société plus humaine et plus libérale, parce q

616 les oppositions de gauche et de droite au profit d’ une société plus humaine et plus libérale, parce que chacun, en fait,

617 ble. D’ores et déjà l’on peut prévoir l’avènement d’ une révolution — ou d’une anti-révolution non violente et universelle,

618 on peut prévoir l’avènement d’une révolution — ou d’ une anti-révolution non violente et universelle, qui vaincra toutes le

619 me disaient Aron et Dandieu dans un texte célèbre de 1934. L’erreur fondamentale de Lénine a été la même que celle des jac

620 s un texte célèbre de 1934. L’erreur fondamentale de Lénine a été la même que celle des jacobins, « prendre le pouvoir » t

621 au lieu de favoriser la naissance et l’invention de pouvoirs tout nouveaux, locaux et régionaux, petits, et donc possible

622 nt démocratiques. Créer des pouvoirs régionaux et de dimensions très restreintes : là-dessus se joue le sort de la paix, p

623 ions très restreintes : là-dessus se joue le sort de la paix, puisque la guerre dépend des grands et que réduire les chanc

624 erre dépend des grands et que réduire les chances de guerre, c’est réduire l’étendue et le pouvoir des grands. 1. Espag

625 u droit, p. 324. h. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

626 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 755. i. La fin de la phrase est soulign

627 e de Neuchâtel sous l’identifiant 755. i. La fin de la phrase est soulignée en rouge et accompagnée de deux points d’inte

628 e la phrase est soulignée en rouge et accompagnée de deux points d’interrogation en marge.

629 soulignée en rouge et accompagnée de deux points d’ interrogation en marge.

630 e Conseiller d’État, M. le Recteur, Chers Cousins de Grandchamp et d’Areuse, Mesdames et Messieurs, C’est par Grandchamp q

631 at, M. le Recteur, Chers Cousins de Grandchamp et d’ Areuse, Mesdames et Messieurs, C’est par Grandchamp qu’il m’a semblé q

632 r l’œuvre et la personne du grand homme ou plutôt de « l’homme excellent » — ce qui vaut infiniment mieux selon les Grecs

633 s pour célébrer, ce soir. Il s’agit là, pour moi, d’ un acte de piété, — au sens antique, au sens latin du mot, pietas, dés

634 ébrer, ce soir. Il s’agit là, pour moi, d’un acte de piété, — au sens antique, au sens latin du mot, pietas, désignant la

635 ecette pour mourir centenaire ! C’est une manière de prolonger la signification de notre vie au-delà de notre mémoire indi

636 ! C’est une manière de prolonger la signification de notre vie au-delà de notre mémoire individuelle, vers ce passé qui sa

637 e prolonger la signification de notre vie au-delà de notre mémoire individuelle, vers ce passé qui sans relâche se passe e

638 e passe en nous et faute duquel il n’y aurait pas de plénitude du présent, ni de sens pour nous à l’avenir. Je voudrais, a

639 uel il n’y aurait pas de plénitude du présent, ni de sens pour nous à l’avenir. Je voudrais, au surplus, approcher mon suj

640 nir. Je voudrais, au surplus, approcher mon sujet d’ une manière totalement subjective, égotiste aurait dit Stendhal. Je vo

641 iste aurait dit Stendhal. Je voudrais vous parler d’ un pays où j’ai vécu les plus belles heures de mon enfance et de ma pr

642 ler d’un pays où j’ai vécu les plus belles heures de mon enfance et de ma prime adolescence — c’est le pays qu’on appelle

643 ’ai vécu les plus belles heures de mon enfance et de ma prime adolescence — c’est le pays qu’on appelle plaine d’Areuse, o

644 adolescence — c’est le pays qu’on appelle plaine d’ Areuse, ou de l’Areuse, mais que Félix Bovet baptisa simplement la Bov

645 — c’est le pays qu’on appelle plaine d’Areuse, ou de l’Areuse, mais que Félix Bovet baptisa simplement la Bovétie — à laqu

646 j’appartiens par ma mère et par tant de souvenirs d’ enfance et de jeunesse. Un tronc commun aux trois branches familiales 

647 par ma mère et par tant de souvenirs d’enfance et de jeunesse. Un tronc commun aux trois branches familiales : Jean-Jacque

648 anches familiales : Jean-Jacques Bovet, bourgeois de Fleurier, Val-de-Travers. Son fils Jean-Jacques et son petit-fils Jea

649 s le Bas » — comme on a toujours dit dans le pays de Neuchâtel — et ils y construiront successivement au milieu du xviii e

650 et au Bied, ils se mêlent aux premiers promoteurs de l’industrie des toiles peintes, ou indiennes, les Du Pasquier, les de

651 oiles peintes, ou indiennes, les Du Pasquier, les de Luze, les Verdan. Vers 1870, Jean-Jacques Bovet allié Paris, fonde la

652 n-Jacques Bovet allié Paris, fonde la manufacture de Boudry, et achète au lieu dit Areuse — deux, puis trois, puis cinq be

653 puis trois, puis cinq belles maisons qu’entourent d’ assez grands parcs. Dans chacune habiteront un peu plus tard ses fils

654 eu plus tard ses fils et filles. Les chroniqueurs de l’époque décrivent les habitants d’Areuse comme « aimant les chevaux

655 chroniqueurs de l’époque décrivent les habitants d’ Areuse comme « aimant les chevaux et les fêtes ». Vers 1820, sauf erre

656 ndchamp, lieu tout proche, au milieu de la plaine de l’Areuse. De la région de Bovétie, Areuse sera donc le premier pôle,

657 tout proche, au milieu de la plaine de l’Areuse. De la région de Bovétie, Areuse sera donc le premier pôle, Grandchamp, l

658 au milieu de la plaine de l’Areuse. De la région de Bovétie, Areuse sera donc le premier pôle, Grandchamp, le second. Dix

659 d’Areuse sont militaires et progressent en grades de génération en génération (capitaine, puis major, puis lieutenant-colo

660 t officiers tandis que Philippe Godet a pu écrire de Félix Bovet — qui appartient lui au monde de Grandchamp — « qu’il ne

661 rire de Félix Bovet — qui appartient lui au monde de Grandchamp — « qu’il ne parvint jamais à comprendre l’esprit militair

662 amais à comprendre l’esprit militaire, et en fait d’ armée, la seule qu’il ait goûtée fut, je crois, l’Armée du salut ». Ar

663 eur apporte. En revanche c’est à Grandchamp qu’un de leurs neveux, Arnold Bovet, fondera la Croix-Bleue. Mais ce ne sont l

664 estent proches, le contraste le plus profond sera de nature spirituelle. Je dirai simplement comment je l’ai ressenti, pen

665 uxe pur, calme et volupté dans les parcs ombragés de hêtres rouges, de marronniers autour du grand étang, ou de cèdres aux

666 volupté dans les parcs ombragés de hêtres rouges, de marronniers autour du grand étang, ou de cèdres aux immenses ailes no

667 rouges, de marronniers autour du grand étang, ou de cèdres aux immenses ailes noires. Mais quand il m’arrivait, à pied o

668 res. Mais quand il m’arrivait, à pied ou à vélo, de m’aventurer vers Grandchamp, pourtant si proche, il me semblait que j

669 urtant si proche, il me semblait que je changeais de monde, un sentiment de mystère s’emparait de moi. Le hameau de Grandc

670 semblait que je changeais de monde, un sentiment de mystère s’emparait de moi. Le hameau de Grandchamp, c’était d’abord u

671 eais de monde, un sentiment de mystère s’emparait de moi. Le hameau de Grandchamp, c’était d’abord une interminable maison

672 sentiment de mystère s’emparait de moi. Le hameau de Grandchamp, c’était d’abord une interminable maison à un seul étage,

673 rer la longueur — il faudra bien que j’y aille un de ces jours — , mais je suis à peu près certain que cette maison, qui f

674 ertain que cette maison, qui fut d’abord fabrique d’ indiennes, atteint quelque 150 m de longueur. C’était aussi une atmosp

675 abord fabrique d’indiennes, atteint quelque 150 m de longueur. C’était aussi une atmosphère et un climat totalement différ

676 une atmosphère et un climat totalement différent de celui des parcs d’Areuse. Je longeais le long bâtiment et les autres

677 un climat totalement différent de celui des parcs d’ Areuse. Je longeais le long bâtiment et les autres bâtisses groupées a

678 âtisses groupées autour de lui, qui avaient servi d’ hôpital et d’écoles, je sentais quelque chose et ne savais quoi… Plus

679 ées autour de lui, qui avaient servi d’hôpital et d’ écoles, je sentais quelque chose et ne savais quoi… Plus tard, dans de

680 e et ne savais quoi… Plus tard, dans des ouvrages d’ histoire intellectuelle et religieuse de la Suisse du xix e siècle, j’

681 ouvrages d’histoire intellectuelle et religieuse de la Suisse du xix e siècle, j’ai lentement, très lentement découvert q

682 découvert quelques raisons — si l’on peut dire —  de l’attrait mystérieux de Grandchamp. Le long bâtiment principal avait

683 ons — si l’on peut dire — de l’attrait mystérieux de Grandchamp. Le long bâtiment principal avait toujours été pour moi un

684 t principal avait toujours été pour moi une sorte d’ immense bibliothèque, dont je sais aujourd’hui qu’elle comprenait une

685 qu’elle comprenait une collection exceptionnelle de livres sur la Bible, en sept langues, mais aussi de textes sur Port-R

686 livres sur la Bible, en sept langues, mais aussi de textes sur Port-Royal des Champs ! Et ceci nous amène à nous demander

687 et ne fut pas, proportions gardées, un Port-Royal de notre Suisse romande au dernier siècle. Bien sûr, il faudrait remplac

688 : le rôle des femmes dans ces communautés laïques de foi vécue dans la vie quotidienne et de méditation guidant l’action s

689 s laïques de foi vécue dans la vie quotidienne et de méditation guidant l’action sociale, dès le début éducative. La premi

690 en jusqu’au bout, mais sur ses fils, par la femme de Jean-Jacques, Barbe Paris : elle a été élevée dans les principes des

691 ent, près de Saint-Blaise, le grand établissement de Montmirail. Vers la fin de sa vie, Pierre Bovet publiera pour ses pro

692 le grand établissement de Montmirail. Vers la fin de sa vie, Pierre Bovet publiera pour ses proches à tirage limité, un gr

693 imité, un gros ouvrage qu’il intitule : Un Siècle de l’histoire de Grandchamp : entre la fabrique d’indiennes et la commun

694 ouvrage qu’il intitule : Un Siècle de l’histoire de Grandchamp : entre la fabrique d’indiennes et la communauté spirituel

695 e de l’histoire de Grandchamp : entre la fabrique d’ indiennes et la communauté spirituelle. On trouve dans ce livre à tant

696 nauté spirituelle. On trouve dans ce livre à tant d’ égards passionnant, un portrait détaillé de sa grand-mère, Madame Phil

697 à tant d’égards passionnant, un portrait détaillé de sa grand-mère, Madame Philippe Bovet, née Bertha Mumm, qui fut la vér

698 née Bertha Mumm, qui fut la véritable fondatrice de la communauté spirituelle de Grandchamp, ainsi que de ses deux filles

699 véritable fondatrice de la communauté spirituelle de Grandchamp, ainsi que de ses deux filles Clara et Hélène (cette derni

700 a communauté spirituelle de Grandchamp, ainsi que de ses deux filles Clara et Hélène (cette dernière sera la femme de Féli

701 les Clara et Hélène (cette dernière sera la femme de Félix Bovet, père de Pierre). Toutes les trois ont été formées soit e

702 ans une charmante causerie consacrée aux « Femmes de Grandchamp », Pierre Bovet écrit de Bertha Mumm — fille des grands pr

703 aux « Femmes de Grandchamp », Pierre Bovet écrit de Bertha Mumm — fille des grands producteurs de champagne de Francfort

704 rit de Bertha Mumm — fille des grands producteurs de champagne de Francfort puis de Reims : Transportée par son mariage d

705 Mumm — fille des grands producteurs de champagne de Francfort puis de Reims : Transportée par son mariage de Francfort l

706 grands producteurs de champagne de Francfort puis de Reims : Transportée par son mariage de Francfort la grand’ville, à l

707 fort puis de Reims : Transportée par son mariage de Francfort la grand’ville, à la fabrique de Boudry, elle a fondé avec

708 ariage de Francfort la grand’ville, à la fabrique de Boudry, elle a fondé avec son mari Philippe Bovet et le frère de celu

709 a fondé avec son mari Philippe Bovet et le frère de celui-ci, Charles Bovet de Muralt, successivement un hôpital, un étab

710 ralt, successivement un hôpital, un établissement de jeunes filles, un établissement de jeunes garçons, et c’est pour donn

711 établissement de jeunes filles, un établissement de jeunes garçons, et c’est pour donner plus d’air et d’espace à ces éta

712 ment de jeunes garçons, et c’est pour donner plus d’ air et d’espace à ces établissements que l’ancienne fabrique d’indienn

713 eunes garçons, et c’est pour donner plus d’air et d’ espace à ces établissements que l’ancienne fabrique d’indiennes de Gra

714 pace à ces établissements que l’ancienne fabrique d’ indiennes de Grandchamp fut achetée en 1856. De Clara, fille aînée de

715 tablissements que l’ancienne fabrique d’indiennes de Grandchamp fut achetée en 1856. De Clara, fille aînée de Bertha, don

716 e d’indiennes de Grandchamp fut achetée en 1856. De Clara, fille aînée de Bertha, dont le caractère hautement original et

717 champ fut achetée en 1856. De Clara, fille aînée de Bertha, dont le caractère hautement original et le tempérament de che

718 le caractère hautement original et le tempérament de chef sont restés légendaires à Grandchamp, Félix Bovet, qui deviendra

719 sbeth, une Suisse allemande devenue la directrice de l’hôpital fondé par Bertha Bovet-Mumm. Elle possédait des « dons » co

720 es partageait avec les habitants et les visiteurs de Grandchamp. Charles Secrétan était de ceux-là. Quand il était en séjo

721 s visiteurs de Grandchamp. Charles Secrétan était de ceux-là. Quand il était en séjour chez son ami Félix Bovet, il le lai

722 heures dans sa chambre pour la prière ». (Lettres de Grandchamp, p. 350) C’est également à de jeunes femmes qu’est consacr

723 (Lettres de Grandchamp, p. 350) C’est également à de jeunes femmes qu’est consacrée la maison dite l’Andalouse : les Bovet

724 ées dans leur pays. Et puis, dans les années 1930 de ce siècle, c’est tout naturellement une communauté religieuse de femm

725 ’est tout naturellement une communauté religieuse de femmes, dirigée par Mlle de Beaumont, puis par Mme Micheli de Lacroix

726 tha Bovet-Mumm, et qui le transformera en un lieu de prières. De la chapelle de ce couvent protestant — le premier de sa s

727 mm, et qui le transformera en un lieu de prières. De la chapelle de ce couvent protestant — le premier de sa sorte sur le

728 ransformera en un lieu de prières. De la chapelle de ce couvent protestant — le premier de sa sorte sur le continent — , m

729 la chapelle de ce couvent protestant — le premier de sa sorte sur le continent — , mon père fut le premier chapelain. C’es

730 e premier chapelain. C’est au sujet de ces « âmes de prières » que furent les femmes de Grandchamp qu’on a pu écrire que,

731 de ces « âmes de prières » que furent les femmes de Grandchamp qu’on a pu écrire que, quelle que fut leur origine, leur c

732 re, elles étaient dans la communauté, « entourées d’ un respect égal à celui qu’inspiraient les princes de l’esprit ». On a

733 n respect égal à celui qu’inspiraient les princes de l’esprit ». On a même vu que certains de ces princes s’agenouillaient

734 princes de l’esprit ». On a même vu que certains de ces princes s’agenouillaient auprès des plus simples d’entre elles po

735 rès des plus simples d’entre elles pour une heure de prière. À ce sujet, le pasteur Jean-Jacques Bovet, fils de Pierre, m’

736 . À ce sujet, le pasteur Jean-Jacques Bovet, fils de Pierre, m’écrivait récemment : Ceci se passait dans une grande chamb

737 se passait dans une grande chambre, toute boisée de « l’hôpital » ; 30 ou 40 ans plus tard, quand Marguerite de Beaumont

738 Beaumont arrive à Grandchamp pour y créer le lieu de prière qui deviendra la communauté, elle passe en revue les locaux qu

739 era la chapelle. » « Le respect pour les princes de l’esprit ». C’est ici l’autre aspect de Grandchamp qui se révèle : le

740 s princes de l’esprit ». C’est ici l’autre aspect de Grandchamp qui se révèle : le centre de pensée, de recherches morales

741 re aspect de Grandchamp qui se révèle : le centre de pensée, de recherches morales, intellectuelles et pas seulement relig

742 e Grandchamp qui se révèle : le centre de pensée, de recherches morales, intellectuelles et pas seulement religieuses. Le

743 élix Bovet qui fut bibliothécaire puis professeur de littérature à l’Académie de Neuchâtel a peu écrit, mais le petit recu

744 caire puis professeur de littérature à l’Académie de Neuchâtel a peu écrit, mais le petit recueil de ses Pensées le met au

745 e de Neuchâtel a peu écrit, mais le petit recueil de ses Pensées le met au premier rang des moralistes qui ont donné à la

746 le plus original et le plus admiré par Nietzsche, de La Rochefoucauld à Valéry, en passant par Pascal et La Bruyère, Chamf

747 a Bruyère, Chamfort et Maine de Biran, Joubert et de nos jours Cioran. Mais plus encore qu’un écrivain de race, Félix Bove

748 nos jours Cioran. Mais plus encore qu’un écrivain de race, Félix Bovet fut l’âme discrète d’un large rayonnement intellect

749 écrivain de race, Félix Bovet fut l’âme discrète d’ un large rayonnement intellectuel. C’est lui que viennent visiter à Gr

750 rédéric Amiel (qui rappellera dans bien des pages de son Journal les impressions qui lui laissent ses séjours en « Bovétie

751 Loyson, le pédagogue français Ferdinand Buisson, d’ innombrables professeurs et pasteurs et, parmi les femmes célèbres du

752 le Booth, — qui avait été emprisonnée à Boudry ! De ces Pensées (qu’on voudrait toutes citer) et de ses Lettres de jeunes

753 De ces Pensées (qu’on voudrait toutes citer) et de ses Lettres de jeunesse puis de Grandchamp, je ne veux retenir ici qu

754 s (qu’on voudrait toutes citer) et de ses Lettres de jeunesse puis de Grandchamp, je ne veux retenir ici que les éléments

755 toutes citer) et de ses Lettres de jeunesse puis de Grandchamp, je ne veux retenir ici que les éléments qui me paraissent

756 éléments qui me paraissent concourir au portrait de ce fils de Félix et d’Hélène Bovet, mais aussi de l’esprit de Grandch

757 ui me paraissent concourir au portrait de ce fils de Félix et d’Hélène Bovet, mais aussi de l’esprit de Grandchamp, que se

758 sent concourir au portrait de ce fils de Félix et d’ Hélène Bovet, mais aussi de l’esprit de Grandchamp, que sera Pierre. E

759 de ce fils de Félix et d’Hélène Bovet, mais aussi de l’esprit de Grandchamp, que sera Pierre. Et tout d’abord un trait — s

760 e Félix et d’Hélène Bovet, mais aussi de l’esprit de Grandchamp, que sera Pierre. Et tout d’abord un trait — sans doute fo

761 z le fils autant que chez le père, je veux parler de ce sens de l’humour qui tempère les excès d’autres vertus comme la pi

762 utant que chez le père, je veux parler de ce sens de l’humour qui tempère les excès d’autres vertus comme la piété et le s

763 s excès d’autres vertus comme la piété et le sens de la justice, jusqu’à les rendre supportables aux incroyants comme aux

764 lix Bovet supportait mal l’étroitesse des Églises de son temps et ne s’est jamais privé de le dire avec une douce férocité

765 des Églises de son temps et ne s’est jamais privé de le dire avec une douce férocité que, précisément, l’humour sauve (sin

766 ’humour sauve (sinon sanctifie tout à fait…). Une de ses Lettres de jeunesse décrit ainsi un culte à la collégiale de Neuc

767 sinon sanctifie tout à fait…). Une de ses Lettres de jeunesse décrit ainsi un culte à la collégiale de Neuchâtel : Aux te

768 de jeunesse décrit ainsi un culte à la collégiale de Neuchâtel : Aux textes succéda le sermon comme une pluie tiède de l’

769 ux textes succéda le sermon comme une pluie tiède de l’été succède à l’éclair et au tonnerre… Je connais le procédé par le

770 ils aient converti en lieux communs les paradoxes de l’Écriture et accompli cette parole du prophète : Toute hauteur sera

771 é au reste du culte. C’était les sublimes psaumes de David — revus et corrigés par des pasteurs et professeurs de Genève,

772 revus et corrigés par des pasteurs et professeurs de Genève, qui ont su opérer ce beau tour d’adresse de les mettre en ver

773 esseurs de Genève, qui ont su opérer ce beau tour d’ adresse de les mettre en vers pour en faire de la prose… A-t-on remar

774 Genève, qui ont su opérer ce beau tour d’adresse de les mettre en vers pour en faire de la prose… A-t-on remarqué que da

775 our d’adresse de les mettre en vers pour en faire de la prose… A-t-on remarqué que dans bien des cas l’humour peut être a

776 s bien des cas l’humour peut être aussi une forme de l’esprit de tolérance en ceci qu’il tend à désamorcer la violence, à

777 as l’humour peut être aussi une forme de l’esprit de tolérance en ceci qu’il tend à désamorcer la violence, à ralentir les

778 la violence, à ralentir les réflexes instinctifs de rejet, à substituer le regard amusé au regard qui voudrait fusiller l

779 drait fusiller l’adversaire et qu’il permet ainsi de mieux pénétrer les motifs de l’erreur qu’on croit déceler chez l’autr

780 t qu’il permet ainsi de mieux pénétrer les motifs de l’erreur qu’on croit déceler chez l’autre ? Je ne puis guère imaginer

781 Je ne puis guère imaginer plus belle déclaration de tolérance intelligente que cette phrase tirée d’une de ses Lettres de

782 de tolérance intelligente que cette phrase tirée d’ une de ses Lettres de Grandchamp : « Je ne serai pleinement satisfait

783 lérance intelligente que cette phrase tirée d’une de ses Lettres de Grandchamp : « Je ne serai pleinement satisfait que qu

784 gente que cette phrase tirée d’une de ses Lettres de Grandchamp : « Je ne serai pleinement satisfait que quand j’aurai ple

785 it que quand j’aurai pleinement compris la raison d’ être de la tendance contraire. » Le principal reproche qu’il adresse a

786 quand j’aurai pleinement compris la raison d’être de la tendance contraire. » Le principal reproche qu’il adresse aux Égli

787 adresse aux Églises n’est-il pas justement celui de l’intolérance qu’elles ont montrée au cours des âges, persécutant les

788 hérétiques et en général, tout homme qui essayait de croire à sa manière, non à la leur ? En somme, ce qu’il refuse dans

789 iété dont ils font partie ne se croit pas obligée de se dissimuler ou de s’imposer des formes ; ils en assomment chacun en

790 artie ne se croit pas obligée de se dissimuler ou de s’imposer des formes ; ils en assomment chacun en toute bonne conscie

791 dans les Pensées et dans les Lettres sur le sujet de l’école et de l’enfant. Cette pensée par exemple que je citais déjà d

792 es et dans les Lettres sur le sujet de l’école et de l’enfant. Cette pensée par exemple que je citais déjà dans mon premie

793 ralement, ce qui sera l’idée centrale et le motto de l’Institut Rousseau, quand Pierre Bovet, dès 1912, en deviendra le di

794 ». Il me paraît aussi qu’en évoquant l’atmosphère de Grandchamp, les influences piétistes, le goût de la liberté dans le r

795 de Grandchamp, les influences piétistes, le goût de la liberté dans le respect de la liberté d’autrui, la tolérance comme

796 piétistes, le goût de la liberté dans le respect de la liberté d’autrui, la tolérance comme forme d’intelligence, de comp

797 goût de la liberté dans le respect de la liberté d’ autrui, la tolérance comme forme d’intelligence, de compréhension et d

798 de la liberté d’autrui, la tolérance comme forme d’ intelligence, de compréhension et d’humour, — sinon d’amour (Félix Bov

799 ’autrui, la tolérance comme forme d’intelligence, de compréhension et d’humour, — sinon d’amour (Félix Bovet aurait-il rec

800 e comme forme d’intelligence, de compréhension et d’ humour, — sinon d’amour (Félix Bovet aurait-il reculé devant le jeu de

801 telligence, de compréhension et d’humour, — sinon d’ amour (Félix Bovet aurait-il reculé devant le jeu de mot ? je n’en sui

802 amour (Félix Bovet aurait-il reculé devant le jeu de mot ? je n’en suis pas certain), nous avons maintenant réuni les élém

803 ertain), nous avons maintenant réuni les éléments d’ un portrait moral et spirituel de Pierre Bovet. D’autres ont dit et vo

804 uni les éléments d’un portrait moral et spirituel de Pierre Bovet. D’autres ont dit et vont nous dire encore ce que fut l’

805 e encore ce que fut l’œuvre écrite du psychologue de l’Instinct combatif et l’œuvre agie du directeur de l’Institut Rousse

806 l’Instinct combatif et l’œuvre agie du directeur de l’Institut Rousseau. Pour ma part je voudrais ajouter à cette figure

807 . Pour ma part je voudrais ajouter à cette figure de Pierre Bovet quelques traits qui lui furent d’autant plus particulier

808 re de Pierre Bovet quelques traits qui lui furent d’ autant plus particuliers et personnels qu’ils sont en fait paradoxaux.

809 e sa vie, le défenseur le plus ardent et efficace de toutes les causes qui pouvaient appeler au cœur d’un homme pour qui l

810 e toutes les causes qui pouvaient appeler au cœur d’ un homme pour qui la foi était action autant qu’amour. Pierre Bovet fu

811 action autant qu’amour. Pierre Bovet fut l’apôtre de la Paix par l’école, de la Fédération abolitionniste, de l’École acti

812 Pierre Bovet fut l’apôtre de la Paix par l’école, de la Fédération abolitionniste, de l’École active, de la lutte contre l

813 aix par l’école, de la Fédération abolitionniste, de l’École active, de la lutte contre l’antisémitisme, du Foyer de la so

814 la Fédération abolitionniste, de l’École active, de la lutte contre l’antisémitisme, du Foyer de la solidarité, du scouti

815 ive, de la lutte contre l’antisémitisme, du Foyer de la solidarité, du scoutisme, de l’espéranto, de Pierre Ceresole et de

816 mitisme, du Foyer de la solidarité, du scoutisme, de l’espéranto, de Pierre Ceresole et des Amis de la nature — dont il fo

817 r de la solidarité, du scoutisme, de l’espéranto, de Pierre Ceresole et des Amis de la nature — dont il fonde à 15 ans à N

818 e, de l’espéranto, de Pierre Ceresole et des Amis de la nature — dont il fonde à 15 ans à Neuchâtel la première section. J

819 Neuchâtel la première section. Je ne risque guère de me tromper en disant qu’il eût été à ce titre là comme à tant d’autre

820 à ce titre là comme à tant d’autres un défenseur de l’environnement, dont on célèbre aujourd’hui, 5 juin, la journée euro

821 curiosité universelle et à l’accueil infatigable de toutes les diversités de l’humain était en même temps un timide ; ce

822 à l’accueil infatigable de toutes les diversités de l’humain était en même temps un timide ; ce pédagogue qui aidait les

823 cile et rassurant du candidat aux élections. Lors d’ une fête de Noël à l’Institut Rousseau, les élèves avaient imaginé des

824 surant du candidat aux élections. Lors d’une fête de Noël à l’Institut Rousseau, les élèves avaient imaginé des cadeaux hu

825 eut droit à un miroir « pour y apprendre les lois de la réflexion ». Quant à Pierre Bovet, on lui offrit « une fiche pour

826 e Pierre Bovet développa des dons si remarquables de linguiste ? Il parlait le grec et le latin, l’italien, l’allemand, l’

827 avait appris l’espéranto en huit jours, l’espace d’ une grippe qui l’avait retenu alité. Ce qui me paraît résumer au mieux

828 ît résumer au mieux les apparentes contradictions de son caractère, c’est l’attachement de ce grand universaliste pour la

829 tradictions de son caractère, c’est l’attachement de ce grand universaliste pour la petite patrie locale, presque tribale,

830 our ma part, au temps de ma jeunesse théologique, de cet éclatant théorème de Spinoza : « D’autant plus nous connaissons l

831 ma jeunesse théologique, de cet éclatant théorème de Spinoza : « D’autant plus nous connaissons les choses particulières,

832 ologique, de cet éclatant théorème de Spinoza : «  D’ autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus n

833 t plus nous connaissons les choses particulières, d’ autant plus nous connaissons Dieu. » Mais avant tout et après tout, p

834 tout, par-dessus tout, Pierre Bovet fut un apôtre de la paix. Ne reculons pas devant l’aveu qui eût gêné ses cousins d’Are

835 culons pas devant l’aveu qui eût gêné ses cousins d’ Areuse, mais qui était dans le droit fil des traditions de Grandchamp 

836 , mais qui était dans le droit fil des traditions de Grandchamp : Pierre Bovet fut un pacifiste, pour les mêmes raisons qu

837 ssivité est un instrument qu’il s’agit bien moins de réprimer que d’éduquer et de civiliser ou « sublimer » comme dira Fre

838 nstrument qu’il s’agit bien moins de réprimer que d’ éduquer et de civiliser ou « sublimer » comme dira Freud est un des ou

839 il s’agit bien moins de réprimer que d’éduquer et de civiliser ou « sublimer » comme dira Freud est un des ouvrages marqua

840  » comme dira Freud est un des ouvrages marquants de notre siècle, et qu’il peut faire davantage pour prévenir la guerre,

841 pour prévenir la guerre, que tous les pacifismes de congrès et de commissions parlementaires. Je crains qu’il n’y ait pas

842 la guerre, que tous les pacifismes de congrès et de commissions parlementaires. Je crains qu’il n’y ait pas aujourd’hui d

843 entaires. Je crains qu’il n’y ait pas aujourd’hui de sujet plus littéralement vital pour toute l’humanité. j. Discours p

844 e l’humanité. j. Discours prononcé l’Université de Neuchâtel pour le centenaire de Pierre Bovet. Édition réalisée sur la

845 oncé l’Université de Neuchâtel pour le centenaire de Pierre Bovet. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit conservé à

846 ire de Pierre Bovet. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

847 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 788.

848 1. L’Europe de l’Ouest est l’élément fondamental de la problématique considérée, car : — elle a découvert le Monde, tandi

849 nu la découvrir ; elle a donc créé la notion même d’ humanité, de genre humain, d’où la possibilité de concevoir une civili

850 rir ; elle a donc créé la notion même d’humanité, de genre humain, d’où la possibilité de concevoir une civilisation unive

851 créé la notion même d’humanité, de genre humain, d’ où la possibilité de concevoir une civilisation universelle ; — elle a

852 d’humanité, de genre humain, d’où la possibilité de concevoir une civilisation universelle ; — elle a créé la formule pol

853 universelle ; — elle a créé la formule politique de l’État-nation, jalousement souverain, d’où la nécessité mais aussi la

854 olitique de l’État-nation, jalousement souverain, d’ où la nécessité mais aussi la possibilité de parler d’un « ordre inter

855 rain, d’où la nécessité mais aussi la possibilité de parler d’un « ordre international » à instaurer ; — elle a colonisé,

856 la nécessité mais aussi la possibilité de parler d’ un « ordre international » à instaurer ; — elle a colonisé, exploité,

857 toutes ces créations ; — elle a créé les formules de société que tous les peuples de la Terre imitent aujourd’hui : la dém

858 créé les formules de société que tous les peuples de la Terre imitent aujourd’hui : la démocratie, le fédéralisme, le soci

859 par tout cela, causé la crise mondiale actuelle, d’ où les problèmes que le NOEI s’est donné pour tâche de résoudre. Telle

860 les problèmes que le NOEI s’est donné pour tâche de résoudre. Telles étant les responsabilités de l’Europe (positives et

861 che de résoudre. Telles étant les responsabilités de l’Europe (positives et négatives, créatrices et destructrices, libéra

862 é formés (même sans le savoir) par des traditions de pensée et des mentalités typiques auxquelles obéissent leurs coutumes

863 eurs qui en ont porté le souci depuis une dizaine d’ années, se définit comme un modèle occidental dont les caractères comm

864 ire des ressources naturelles. — le développement de banques mondiales. — l’assistance technique, l’abaissement des barriè

865 issement des barrières douanières, les transferts de technologie, la nationalisation des propriétés étrangères, la souvera

866 contre le gaspillage, la restitution des produits de l’exportation (coloniale), etc. — enfin, l’intégration à « un type de

867 loniale), etc. — enfin, l’intégration à « un type de société qui serait l’expression d’une conscience unifiée de l’humanit

868 on à « un type de société qui serait l’expression d’ une conscience unifiée de l’humanité » (Herrera).   4. De ces caractér

869 qui serait l’expression d’une conscience unifiée de l’humanité » (Herrera).   4. De ces caractéristiques communes à tous

870 onscience unifiée de l’humanité » (Herrera).   4. De ces caractéristiques communes à tous les projets d’organisation plané

871 ces caractéristiques communes à tous les projets d’ organisation planétaire de l’économie et de ses conséquences sociales,

872 unes à tous les projets d’organisation planétaire de l’économie et de ses conséquences sociales, résulte à l’évidence — co

873 rojets d’organisation planétaire de l’économie et de ses conséquences sociales, résulte à l’évidence — comme le soulignent

874 part des auteurs consultés — qu’il s’agit en fait de l’extension mondiale d’un modèle occidental. Or tout modèle occidenta

875 és — qu’il s’agit en fait de l’extension mondiale d’ un modèle occidental. Or tout modèle occidental, quelque assoupli, ada

876 par l’utopie si longtemps acceptée sans critiques de la croissance industrielle illimitée, servie par une production illim

877  Nous ferons mieux que l’Amérique ! ») a répandue de 1880 à 1970, sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Te

878 rique ! ») a répandue de 1880 à 1970, sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Terre ont adopté, comme les je

879 , sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Terre ont adopté, comme les jeunes Européens ont adopté le jazz, l

880 nt adopté le jazz, le rock, et les blue-jeans — à de rares exceptions près. Le seul fait, incontestable, que le « nouvel o

881 el ordre mondial » soit presque toujours qualifié d’ économique est parfaitement révélateur de son origine occidentale (eur

882 qualifié d’économique est parfaitement révélateur de son origine occidentale (européenne d’abord) et de ses buts réels : l

883 e son origine occidentale (européenne d’abord) et de ses buts réels : l’extension à tous les peuples du monde des croyance

884 es matérialistes (remplaçant en fait les valeurs) de l’Europe bourgeoise du xix e siècle.   5. Or, devant ce modèle scien

885 t que tels, acceptent les présupposés économistes d’ un ordre mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la produc

886 nomistes d’un ordre mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation à tout prix, fû

887 mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation à tout prix, fût-ce au prix des éq

888 pératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation à tout prix, fût-ce au prix des équilibres culturels et

889 y reconnaissent, qu’ils y retrouvent les recettes de leur comportement politique. Mais cette acceptation tacite, non criti

890 e acceptation tacite, non critique, des finalités de la société industrielle scentifico-technique en croissance illimitée

891 ique en croissance illimitée — ou plutôt ce refus de les mettre en question — n’implique pas que les moyens d’une politiqu

892 ettre en question — n’implique pas que les moyens d’ une politique d’organisation mondiale de l’économie vont être consenti

893 n — n’implique pas que les moyens d’une politique d’ organisation mondiale de l’économie vont être consentis par les États-

894 es moyens d’une politique d’organisation mondiale de l’économie vont être consentis par les États-nations occidentaux (cap

895 ommunistes, identiquement). Au contraire : chacun de nos États (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer,

896 ats (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer, devant chaque ensemble de mesures communes proposées, qu’il

897 t) s’empresse de déclarer, devant chaque ensemble de mesures communes proposées, qu’il n’acceptera : 1° que ce qui sert se

898 ue ce soit, sur ce qu’il considère comme relevant de sa souveraineté nationale absolue. Car nos États-nations ne regardent

899 nt jamais les réalités mondiales que sous l’angle de l’influence qu’ils y peuvent exercer, mesurée en termes de prestige e

900 peuvent exercer, mesurée en termes de prestige et de balance commerciale. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernis

901 prestige et de balance commerciale. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernisée par Lénine et Mussolini, ne prépar

902 balance commerciale. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernisée par Lénine et Mussolini, ne prépare pas les peuple

903 se qu’une utopie ridicule, quand il ne s’agit pas d’ une sournoise manœuvre de l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notr

904 , quand il ne s’agit pas d’une sournoise manœuvre de l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notre nation. (Exception : en

905 manœuvre de l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarit

906 l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarité » régionale peut servir de nom resp

907 ès grave, la « solidarité » régionale peut servir de nom respectable à une stratégie de mafia, bien entendu transnationale

908 le peut servir de nom respectable à une stratégie de mafia, bien entendu transnationale.) L’histoire des trois dernières d

909 dernières décennies en Europe de l’Ouest fournit d’ abondantes illustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’é

910 fournit d’abondantes illustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération

911 ustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération agricole, échec des conf

912 s remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération agricole, échec des conférences sur le droit de la mer

913 tion agricole, échec des conférences sur le droit de la mer, refus de mesures de protection de l’environnement au nom de l

914 hec des conférences sur le droit de la mer, refus de mesures de protection de l’environnement au nom de la Défense nationa

915 férences sur le droit de la mer, refus de mesures de protection de l’environnement au nom de la Défense nationale, etc., e

916 e droit de la mer, refus de mesures de protection de l’environnement au nom de la Défense nationale, etc., etc.) Les mêmes

917 nécessairement les obstacles à tout établissement d’ un « nouvel ordre économique international », en dépit de toutes les r

918 es finalités, ses conditions, ses voies et moyens de réalisation. Les États-nations, comme les peuples, on peut le craindr

919 . La pédagogie des catastrophes est seule capable de leur enseigner quoi que ce soit qui diffère tant soit peu des utopies

920 , dont on peut observer l’émergence dans les pays de l’Europe de l’Ouest, rejettent la plupart des présupposés du modèle o

921 t la plupart des présupposés du modèle occidental de NOEI, — mais en revanche, favorisent, cultivent et promeuvent les seu

922 aleurs qui permettraient l’éventuelle réalisation d’ un ordre planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopérati

923 tion d’un ordre planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, se

924 planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, selon leurs dimen

925 aleurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, selon leurs dimensions, aux différentes commu

926 lon leurs dimensions, aux différentes communautés de taille correspondante : locales, communales, régionales, nationales,

927 ux des écologistes, régionalistes et fédéralistes de l’Ouest européen, le NOEI apparaît comme une conception rationnelle v

928 mme une conception rationnelle visant à une sorte de péréquation à l’échelle mondiale, à une comparabilité des quantités,

929 abilité des quantités, pourcentages, prix, heures de travail, pouvoirs d’achat, calories, etc., toutes notions spécifiques

930 , pourcentages, prix, heures de travail, pouvoirs d’ achat, calories, etc., toutes notions spécifiques de l’Occident modern

931 achat, calories, etc., toutes notions spécifiques de l’Occident moderne (industriel). Autant dire que le NOEI cherche à re

932 itudes mentales qui empêchent (les États-nations) de réaliser ce « nouvel » « ordre » — ces deux derniers mots d’ailleurs

933 istiques du NOEI (voir les 33 thèmes) sont celles d’ une mise en ordre plutôt que d’un ordre véritable qui supposerait un p

934 hèmes) sont celles d’une mise en ordre plutôt que d’ un ordre véritable qui supposerait un principe interne (moral, spiritu

935 upposerait un principe interne (moral, spirituel) d’ harmonie, qui n’apparaît pas ; 4° l’ordre préconisé est conçu comme ca

936 me, faisant intervenir à tout instant des notions d’ égalité ou d’égalisation, de réduction à des quantités comparables, à

937 ntervenir à tout instant des notions d’égalité ou d’ égalisation, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène

938 t instant des notions d’égalité ou d’égalisation, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échang

939 tion, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échangeable ou interchangeable, ce qui va en sens

940 n à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échangeable ou interchangeable, ce qui va en sens contraire de la r

941 e ou interchangeable, ce qui va en sens contraire de la revendication générale des nouvelles générations : celle du droit

942 tes, les fédéralistes, rejettent tous les notions de productivité sans freins sociaux ni culturels, de rentabilité qui ign

943 de productivité sans freins sociaux ni culturels, de rentabilité qui ignore les coûts humains et naturels, de potentiel mi

944 abilité qui ignore les coûts humains et naturels, de potentiel militaire qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’explosifs,

945 el militaire qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’ explosifs, non pas en volonté d’autonomie des groupes, des communes, d

946 qu’en mégatonnes d’explosifs, non pas en volonté d’ autonomie des groupes, des communes, des régions. Ils rejettent les pr

947 munes, des régions. Ils rejettent les présupposés de tout modèle occidental impliquant la substitution de l’État-nation au

948 tout modèle occidental impliquant la substitution de l’État-nation aux responsabilités civiques, que seules gagent les lib

949 lles. Ils rejettent les présupposés du gaspillage d’ énergie (projection des années folles 1970-1973) et de la consommation

950 ergie (projection des années folles 1970-1973) et de la consommation d’énergie doublant tous les 10 ans, de la croissance

951 es années folles 1970-1973) et de la consommation d’ énergie doublant tous les 10 ans, de la croissance démographique et ur

952 consommation d’énergie doublant tous les 10 ans, de la croissance démographique et urbanistique exponentielle, et de l’un

953 e démographique et urbanistique exponentielle, et de l’uniformisation des caractères culturels et personnels. Ils ne veule

954 tères culturels et personnels. Ils ne veulent pas d’ un modèle occidental s’imposant au Monde par la logique inexorable de

955 tal s’imposant au Monde par la logique inexorable de la croissance industrielle illimitée. Ils veulent au contraire une so

956 sques des États-nations actuels. Ils veulent donc de petites unités sociales, économiques, civiques. Ils veulent des régio

957 iquement : des communautés mesurées par la portée de la voix d’un homme criant sur l’agora (Aristote), de telle manière qu

958 des communautés mesurées par la portée de la voix d’ un homme criant sur l’agora (Aristote), de telle manière que l’on puis

959 la voix d’un homme criant sur l’agora (Aristote), de telle manière que l’on puisse lui répondre, dialoguer ; ce que l’on n

960 peut pas faire avec les radios et les télévisions d’ État, qui parlent à sens unique à des gens passifs, incapables de répo

961 lent à sens unique à des gens passifs, incapables de répondre donc d’être responsables au sens étymologique du mot.   8. L

962 e à des gens passifs, incapables de répondre donc d’ être responsables au sens étymologique du mot.   8. L’avenir et la pos

963 mologique du mot.   8. L’avenir et la possibilité d’ un véritable ordre mondial et de ses implications économiques dépenden

964 et la possibilité d’un véritable ordre mondial et de ses implications économiques dépendent donc de l’attitude civique, po

965 et de ses implications économiques dépendent donc de l’attitude civique, politique et culturelle ou spirituelle de nos con

966 e civique, politique et culturelle ou spirituelle de nos contemporains en Occident, et d’abord en Europe. L’Europe unie, c

967 héritiers du xix e siècle. Ceux qui ont entrepris de la créer pensent que le modèle occidental qui règne aujourd’hui sur t

968 odèle qui vise à la Liberté. Seule la réalisation de ce second modèle par l’Europe de l’Ouest sera capable de libérer nos

969 econd modèle par l’Europe de l’Ouest sera capable de libérer nos contemporains de la fascination qu’exerce sur eux le prem

970 l’Ouest sera capable de libérer nos contemporains de la fascination qu’exerce sur eux le premier modèle, non seulement dan

971 iers-monde mais en Europe même. Rien ne servirait de proposer (ou pire : de chercher à imposer) le NOEI, s’il n’y a pas d’

972 pe même. Rien ne servirait de proposer (ou pire : de chercher à imposer) le NOEI, s’il n’y a pas d’exemple, dans les pays

973  : de chercher à imposer) le NOEI, s’il n’y a pas d’ exemple, dans les pays développés, d’un ordre social solidaire, coopér

974 il n’y a pas d’exemple, dans les pays développés, d’ un ordre social solidaire, coopératif et libertaire réalisé quelque pa

975 et libertaire réalisé quelque part sur la Terre, de nos jours, et de préférence là même où le mauvais modèle s’était cons

976 alisé quelque part sur la Terre, de nos jours, et de préférence là même où le mauvais modèle s’était constitué. Le Dr Albe

977 itué. Le Dr Albert Schweizer disait : « On a tort de dire que l’exemple vécu est le meilleur moyen d’influencer les hommes

978 de dire que l’exemple vécu est le meilleur moyen d’ influencer les hommes. Car c’est le seul. » L’avenir d’un ordre solida

979 luencer les hommes. Car c’est le seul. » L’avenir d’ un ordre solidaire global, qui est la seule alternative au désastre éc

980 a guerre nucléaire, se trouve donc lié à l’avenir d’ une fédération réussie de l’Europe occidentale. k. Édition réalisée

981 ouve donc lié à l’avenir d’une fédération réussie de l’Europe occidentale. k. Édition réalisée sur la base d’un tapuscri

982 pe occidentale. k. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

983 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 792. Une note sur la version manuscrite

984 te sur la version manuscrite indique qu’il s’agit d’ un « Rapport pour le congrès de Gorée (Dakar) ».

985 dique qu’il s’agit d’un « Rapport pour le congrès de Gorée (Dakar) ».

986 des premières manières qu’ont les groupes humains de se distinguer les uns des autres et de s’individualiser, c’est d’épro

987 es humains de se distinguer les uns des autres et de s’individualiser, c’est d’éprouver et d’exprimer à l’égard de leurs v

988 les uns des autres et de s’individualiser, c’est d’ éprouver et d’exprimer à l’égard de leurs voisins certaines méfiances

989 utres et de s’individualiser, c’est d’éprouver et d’ exprimer à l’égard de leurs voisins certaines méfiances et certains dé

990 ésigne encore dans une université que les groupes d’ étudiants parlant la même langue, l’historien Jacques de Vitry donne u

991 « nations » dans ce qu’elles lui paraissent avoir de spécifique ; et toutes les épithètes qui lui viennent à l’esprit se t

992 nationales au sens moderne sont les descriptions de Moreri dans son grand dictionnaire historique de la fin du xvii e siè

993 de Moreri dans son grand dictionnaire historique de la fin du xvii e siècle ; elles vont fixer pour très longtemps (prati

994 emps (pratiquement jusqu’à nos jours) les clichés de base de la psychologie des peuples : « On dit que les Français sont p

995 atiquement jusqu’à nos jours) les clichés de base de la psychologie des peuples : « On dit que les Français sont polis, ad

996 si elle est la plus ancienne et la plus continue de nos traditions politiques, n’est pas encore la plus explicative des a

997 licative des attitudes politiques traditionnelles de nos États. Celles-ci ne peuvent être comparées que sur le fond des gr

998 e sont détachées, ou dont elles sont les produits de décomposition. Une première grande division de l’Europe en Est et Ou

999 s de décomposition. Une première grande division de l’Europe en Est et Ouest remonte à l’Empire romain : les pays à l’oue

1000 s et trouvent dans l’héritage romain le fondement de leur continuité. Les autres seront conquis par Charlemagne, ou ne se

1001 dent que plus tard, à travers le très long détour de l’héritage chrétien de Byzance. Deuxième étape : l’Empire carolingien

1002 ravers le très long détour de l’héritage chrétien de Byzance. Deuxième étape : l’Empire carolingien (de 800 à 814) corresp

1003 e Byzance. Deuxième étape : l’Empire carolingien ( de 800 à 814) correspondra assez exactement aux Six du traité de Rome. N

1004 ) correspondra assez exactement aux Six du traité de Rome. Ni la Grande-Bretagne, ni l’Ibérie, ni la Scandinavie n’en font

1005 nt partie3. Il y eut enfin le Saint-Empire romain de nation germanique, héritier de la Carolingie diminuée de la France, d

1006 aint-Empire romain de nation germanique, héritier de la Carolingie diminuée de la France, de l’Aquitaine et de l’Occitanie

1007 on germanique, héritier de la Carolingie diminuée de la France, de l’Aquitaine et de l’Occitanie. France, Angleterre, Espa

1008 héritier de la Carolingie diminuée de la France, de l’Aquitaine et de l’Occitanie. France, Angleterre, Espagne se constit

1009 rolingie diminuée de la France, de l’Aquitaine et de l’Occitanie. France, Angleterre, Espagne se constituent hors de l’Emp

1010 ans « l’Hexagone », les Castillans dans « la Peau de Vache », ou les Anglais dans « l’Île » par excellence4. Ce sont les r

1011 ui me paraissent déterminer la politique actuelle de chacun d’eux à l’égard des projets européens. Les plus constamment fi

1012 issent déterminer la politique actuelle de chacun d’ eux à l’égard des projets européens. Les plus constamment fidèles aux

1013 contre le troisième : c’est elle sous la pression de ses nationalistes — gaullistes et communistes complices — qui remet e

1014 remet en question, périodiquement, soit le traité de Rome, soit les mesures de défense commune (CED), soit l’élection du P

1015 quement, soit le traité de Rome, soit les mesures de défense commune (CED), soit l’élection du Parlement européen. Enfin,

1016 n’ont appartenu ni au Saint-Empire, ni à l’Empire de Charlemagne5. S’agissant de la continuité des politiques nationales,

1017 Empire, ni à l’Empire de Charlemagne5. S’agissant de la continuité des politiques nationales, la question se ramène d’abor

1018 tion se ramène d’abord à la continuité des sujets de cette politique, donc des nations. La France demeure à cet égard l’ex

1019 ’est-à-dire que la France, au nom de son unité et de sa souveraineté absolue ne cessera de s’opposer aux puissances supran

1020 on unité et de sa souveraineté absolue ne cessera de s’opposer aux puissances supranationales, et cela, de Philippe August

1021 ’opposer aux puissances supranationales, et cela, de Philippe Auguste à Charles de Gaulle. En même temps, elle tentera de

1022 à Charles de Gaulle. En même temps, elle tentera de s’emparer de ces puissances supranationales pour établir son hégémoni

1023 Gaulle. En même temps, elle tentera de s’emparer de ces puissances supranationales pour établir son hégémonie continental

1024 hilippe le Bel, François Ier, Louis XIV déploient de grands efforts, mais en vain, pour se faire élire empereurs, Napoléon

1025 lle ne s’oppose au Marché commun que pour essayer de lui substituer une Europe des États « où la France occuperait la plac

1026 même temps, ce sont des Français qui proposeront de siècle en siècle les plans d’union les plus hardis au-delà des États-

1027 ais qui proposeront de siècle en siècle les plans d’ union les plus hardis au-delà des États-nations, de Pierre Dubois juri

1028 ’union les plus hardis au-delà des États-nations, de Pierre Dubois juriste de Philippe le Bel au début du xiv e siècle jus

1029 -delà des États-nations, de Pierre Dubois juriste de Philippe le Bel au début du xiv e siècle jusqu’aux initiateurs de la

1030 el au début du xiv e siècle jusqu’aux initiateurs de la CED en 1953, en passant par Émeric Crucé, Sully, l’abbé de Saint-P

1031 a la France officielle qui les désavouera. Le cas de l’Allemagne et celui de l’Italie sont radicalement différents. Si la

1032 ui les désavouera. Le cas de l’Allemagne et celui de l’Italie sont radicalement différents. Si la France, l’Espagne et la

1033 e siècle par les entreprises du Domaine parisien, de la Castille, et des royaumes réunis par Egbert, les Allemagnes et les

1034 dernier tiers du xix e siècle par les entreprises de la Prusse et du Piémont. Elles ne peuvent se référer dans le passé qu

1035 et supranationales. Ainsi leurs brèves tentatives d’ expansion nationale en Europe et outremer sous Guillaume II, puis sous

1036 ançaises et britanniques sur le continent et hors d’ Europe. En somme, les politiques traditionnelles de nos pays ont l’âge

1037 ’Europe. En somme, les politiques traditionnelles de nos pays ont l’âge de leur État-nation : cinq ou six siècles pour la

1038 politiques traditionnelles de nos pays ont l’âge de leur État-nation : cinq ou six siècles pour la France, quatre ou cinq

1039 agne et l’Italie, et un demi-siècle pour les pays de l’Est créés ou réformés par les traités de 1919-1920. C’est en foncti

1040 s pays de l’Est créés ou réformés par les traités de 1919-1920. C’est en fonction de l’âge de ces traditions que varient l

1041 traités de 1919-1920. C’est en fonction de l’âge de ces traditions que varient les attitudes des États-nations face au pr

1042 nt les attitudes des États-nations face au projet d’ union européenne — plus qu’en fonction des réalités présentes. Ou pour

1043 és présentes. Ou pour mieux dire : l’adaptabilité d’ un État moderne aux réalités modernes est en raison inverse de l’ancie

1044 derne aux réalités modernes est en raison inverse de l’ancienneté de ses traditions nationales. La France comme telle, c’e

1045 és modernes est en raison inverse de l’ancienneté de ses traditions nationales. La France comme telle, c’est-à-dire comme

1046 le (au sens du terme dans les sciences actuelles) de l’État-nation, cherche bien moins à s’adapter aux conditions nouvelle

1047 e bien moins à s’adapter aux conditions nouvelles de l’Europe dans le monde (réseaux d’interdépendances régionales) qu’à r

1048 ions nouvelles de l’Europe dans le monde (réseaux d’ interdépendances régionales) qu’à réduire les autres pays européens à

1049 s autres pays européens à son idée traditionnelle de l’indépendance nationale. La Grande-Bretagne des années cinquante ref

1050 La Grande-Bretagne des années cinquante refusait de participer au Marché commun à cause de ses traditions « impériales »

1051 à cause de ses traditions « impériales » (au sens d’ Empire colonial) périmées en fait plus encore qu’en droit. La Suisse i

1052 dant à l’échelle du Continent. La Russie ne cesse d’ être asiatique et despotique que lorsqu’elle peut retourner contre l’E

1053 il est vrai que celui-ci est d’abord une capacité d’ inventer de quoi faire face aux situations nouvelles, ou de les créer.

1054 que celui-ci est d’abord une capacité d’inventer de quoi faire face aux situations nouvelles, ou de les créer. Mais si to

1055 r de quoi faire face aux situations nouvelles, ou de les créer. Mais si toute politique traditionnelle a par là même les p

1056 itionnelle a par là même les plus grandes chances d’ être en fait une anti-politique dans notre monde en mutation, quelles

1057 tant à nous libérer des attitudes traditionnelles de nos États ? Je les suppose à peu près nulles, tant que l’on reste au

1058 se à peu près nulles, tant que l’on reste au plan de l’État-nation défini par sa capitale et ses frontières sacralisées. C

1059 ons sont dirigés par un personnel politique formé de fonctionnaires permanents, de députés et de ministres semi- professio

1060 nel politique formé de fonctionnaires permanents, de députés et de ministres semi- professionnels, que je crois être plus

1061 formé de fonctionnaires permanents, de députés et de ministres semi- professionnels, que je crois être plus que tout autre

1062 stématique du voisin) qui inspirent les décisions de ce personnel politique est impropre à tout esprit de coopération et h

1063 ce personnel politique est impropre à tout esprit de coopération et hostile à tout projet d’union. Ce sont les restes de s

1064 ut esprit de coopération et hostile à tout projet d’ union. Ce sont les restes de situations et d’accidents dépassés depuis

1065 hostile à tout projet d’union. Ce sont les restes de situations et d’accidents dépassés depuis longtemps et qui dorment ou

1066 ojet d’union. Ce sont les restes de situations et d’ accidents dépassés depuis longtemps et qui dorment oubliés sous les ma

1067 ou « faire sauter » les États-nations (ce serait de l’utopie au pire sens du mot), mais les laisser dépérir comme ils com

1068 ps, il faudra promouvoir les régions et les pôles de développement qui correspondent aux nécessités, mais aussi aux possib

1069 nécessités, mais aussi aux possibilités nouvelles de la technique dans notre ère post-industrielle. Contre l’Europe des p

1070 chés nationalistes, il nous faut édifier l’Europe de la politique véritable, celle qui prend ses repères aux trois niveaux

1071 tinental et planétaire qui déterminent la société de demain. Car au niveau local se posent — et peuvent être résolus en pa

1072 être résolus en partie — les problèmes immédiats de l’environnement, de l’emploi, et de la participation civique, laquell

1073 tie — les problèmes immédiats de l’environnement, de l’emploi, et de la participation civique, laquelle ne peut être réell

1074 mes immédiats de l’environnement, de l’emploi, et de la participation civique, laquelle ne peut être réelle que dans de pe

1075 on civique, laquelle ne peut être réelle que dans de petites unités. Au niveau continental se forme le tissu toujours plus

1076 le devenir organisable la régulation des climats, de l’alimentation, des ressources non renouvelables, de la défense des o

1077 l’alimentation, des ressources non renouvelables, de la défense des océans… Contre l’Europe des mythes stato-nationalistes

1078 petite Autriche (que leur neutralité a détournées de leur tradition triplement impériale) l’Association européenne de libr

1079 on triplement impériale) l’Association européenne de libre-échange (ou AELE), et ne rejoindront les Six qu’en ordre disper

1080 terre des Édouard, un peu plus tard pour les rois de Castille-Aragon. 5. Toujours à l’exception de la Suisse, séparée du

1081 is de Castille-Aragon. 5. Toujours à l’exception de la Suisse, séparée du Saint-Empire dès le traité de Versailles, 1648,

1082 la Suisse, séparée du Saint-Empire dès le traité de Versailles, 1648, et de la République d’Autriche, à laquelle l’URSS d

1083 aint-Empire dès le traité de Versailles, 1648, et de la République d’Autriche, à laquelle l’URSS dénie le droit de rejoind

1084 ique d’Autriche, à laquelle l’URSS dénie le droit de rejoindre les Neuf. l. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit c

1085 oindre les Neuf. l. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

1086 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 792. Publié également dans Écrits sur l’

1087 alement dans Écrits sur l’Europe, Paris, Éditions de la Différence, 1994, tome ii, p. 596-599. Édition établie et présenté

1088 Conférence de presse Ecoropa (7 mai 1979)m Dans notre nom, il n’y a pas seulemen

1089 à l’Est) que l’Europe ne serait qu’une invention de technocrates, de financiers, d’industriels, ou d’états-majors de mult

1090 urope ne serait qu’une invention de technocrates, de financiers, d’industriels, ou d’états-majors de multinationales. C’es

1091 qu’une invention de technocrates, de financiers, d’ industriels, ou d’états-majors de multinationales. C’est vrai, hélas,

1092 de technocrates, de financiers, d’industriels, ou d’ états-majors de multinationales. C’est vrai, hélas, pour ces technocra

1093 , de financiers, d’industriels, ou d’états-majors de multinationales. C’est vrai, hélas, pour ces technocrates, financiers

1094 nécessité qui s’inscrit dans l’histoire mondiale de cette fin du xx e siècle ; si l’Europe ne se fait pas, ne s’unit pas,

1095 strielle elle a convaincu tous les autres peuples de la Terre qu’ils devaient l’imiter à tout prix. Or ce modèle occidenta

1096 ent l’imiter à tout prix. Or ce modèle occidental de civilisation industrielle fondé sur le développement matériel indéfin

1097 us avaient prévenus : « Le fini n’est pas capable d’ infini. » Mais nous avons perdu de vue cette vérité fondamentale. Nous

1098 est pas capable d’infini. » Mais nous avons perdu de vue cette vérité fondamentale. Nous nous sommes imaginé que la Terre,

1099 tale. Nous nous sommes imaginé que la Terre, loin d’ être une sphère finie et que rien au monde ne pourra rendre plus grand

1100 ons tous : d’ici 20, 30, 50 ans, il n’y aura plus de pétrole, plus d’uranium pour le remplacer, plus de cuivre pour les fi

1101 20, 30, 50 ans, il n’y aura plus de pétrole, plus d’ uranium pour le remplacer, plus de cuivre pour les fils électriques, p

1102 e pétrole, plus d’uranium pour le remplacer, plus de cuivre pour les fils électriques, plus de manganèse pour l’acier. Si

1103 r, plus de cuivre pour les fils électriques, plus de manganèse pour l’acier. Si le tiers-monde se mettait à consommer auta

1104 er aussi pressant, nous ne pouvons nous contenter de « faire confiance » à l’ingéniosité infinie de l’esprit humain. Devan

1105 er de « faire confiance » à l’ingéniosité infinie de l’esprit humain. Devant les risques à peu près infinis du nucléaire p

1106 que se pose la question européenne : un contexte de civilisation devenu commun à toute l’humanité. Puisque le modèle indu

1107 se absolue, l’Europe se doit — et doit au Monde —  d’ élaborer un autre modèle de civilisation, qui ne soit plus axé sur la

1108 t — et doit au Monde — d’élaborer un autre modèle de civilisation, qui ne soit plus axé sur la perspective d’un développem

1109 lisation, qui ne soit plus axé sur la perspective d’ un développement matériel indéfini ; elle se doit de proposer un autre

1110 un développement matériel indéfini ; elle se doit de proposer un autre idéal de Progrès, non vers la Puissance, mais vers

1111 ndéfini ; elle se doit de proposer un autre idéal de Progrès, non vers la Puissance, mais vers la Liberté des personnes. I

1112 is vers la Liberté des personnes. Il faut changer de cap, et il faut que l’Europe donne l’exemple. Il ne suffit pas qu’ell

1113 weitzer : « L’exemple n’est PAS le meilleur moyen d’ agir sur autrui : c’est le seul. » Mais passer à la réalisation du mod

1114 écessairement à la guerre nucléaire donc à la fin de l’histoire de notre civilisation dans un monde où vingt-cinq à trente

1115 à la guerre nucléaire donc à la fin de l’histoire de notre civilisation dans un monde où vingt-cinq à trente États seront

1116 n monde où vingt-cinq à trente États seront armés de la Bombe d’ici quelques années. Dogme déjà dépassé parce qu’en fait

1117 rains ne fonctionnent plus. Aucun n’est en mesure de faire face correctement aux tâches que le gouvernement d’une nation e

1118 face correctement aux tâches que le gouvernement d’ une nation est censé assurer. Nos souverainetés nationales, en effet,

1119 ans augmenter l’inflation… Ni maintenir la valeur de la monnaie… Ni faire face à leurs besoins allégués en énergie sans me

1120 onde dans sa lutte contre la famine et sa passion de copier et de s’approprier les causes mêmes de notre propre crise… Je

1121 lutte contre la famine et sa passion de copier et de s’approprier les causes mêmes de notre propre crise… Je le répète, le

1122 ion de copier et de s’approprier les causes mêmes de notre propre crise… Je le répète, les États-nations sont condamnés pu

1123 Je veux bien que les hommes politiques continuent d’ aller, répétant que l’État-nation est la seule réalité avec laquelle i

1124 l’Europe des régions et, en même temps, l’Europe de la fédération continentale. L’écologie, ou comme je préfère dire : le

1125 comme je préfère dire : le souci écologique, loin d’ être une mode, est une nécessité vitale face à l’agression industriell

1126 ace à l’agression industrielle. Or, l’application de ses remèdes ne peut être que locale, régionale, ou continentale, mond

1127 orent les frontières politiques, ces « cicatrices de l’histoire ». Les pollutions et les agressions qui les désorganisent

1128 les sont en interaction créatrice. La fédération de l’Europe, ce vieux rêve séculaire, qui a hanté toutes nos meilleures

1129 eures têtes politiques et nos plus grands poètes, de Dante à Victor Hugo, est devenu de nos jours une urgence matérielle,

1130 grands poètes, de Dante à Victor Hugo, est devenu de nos jours une urgence matérielle, économique d’abord aux yeux des gou

1131 d-Tyrol ; non seulement les régions économiques «  de développement », comme le Mezzogiorno, mais plus généralement ce que

1132 plus généralement ce que j’ai baptisé des espaces de participation civique, des territoires dont la taille permette encore

1133 itoires dont la taille permette encore au citoyen de prendre en main ses destins et de faire entendre sa voix. Pendant lon

1134 core au citoyen de prendre en main ses destins et de faire entendre sa voix. Pendant longtemps, on a traité les régionalis

1135 Pendant longtemps, on a traité les régionalistes de rêveurs du passé, puis d’utopistes. Mais l’utopie (du u privatif et t

1136 raité les régionalistes de rêveurs du passé, puis d’ utopistes. Mais l’utopie (du u privatif et topos, lieu, donc non-pays,

1137 du u privatif et topos, lieu, donc non-pays, lieu de nulle part) est exactement ce qui doit désigner l’État-nation, ce mod

1138 ait plaqué indifféremment sur n’importe quel pays de la Terre, sans tenir compte de ses résultats spécifiques géo-historic

1139 ’importe quel pays de la Terre, sans tenir compte de ses résultats spécifiques géo-historico-culturels et économiques. La

1140 et économiques. La région est le contraire absolu de l’u-topie ! C’est ce que les Européens ont senti et compris de mieux

1141 ! C’est ce que les Européens ont senti et compris de mieux en mieux depuis une vingtaine d’années, et les progrès de l’idé

1142 et compris de mieux en mieux depuis une vingtaine d’ années, et les progrès de l’idée régionaliste par leur ampleur et leur

1143 eux depuis une vingtaine d’années, et les progrès de l’idée régionaliste par leur ampleur et leur rapidité sont bien faits

1144 lement l’Allemagne de l’Ouest est déjà constituée de länder et la Suisse de cantons qui à certains égards présentent les a

1145 ’Ouest est déjà constituée de länder et la Suisse de cantons qui à certains égards présentent les avantages de mes « espac

1146 ns qui à certains égards présentent les avantages de mes « espaces de participation civique », mais l’Italie a mis en vigu

1147 égards présentent les avantages de mes « espaces de participation civique », mais l’Italie a mis en vigueur en 1970 sa co

1148 de-Bretagne est aux prises avec le grave problème de la devolution, la France même connaît un profond renouveau des mouvem

1149 onalistes, tandis que l’Espagne vient de se doter d’ une constitution qui définit l’État comme l’ensemble des « communidade

1150 ! Et tandis qu’en Belgique, vous vivez les affres de la gestation combien difficile, des régions et des sous-régions qu’on

1151 régions et des sous-régions qu’on a même proposé de nommer des « fédérations de pays ». Je le répète : cette évolution ve

1152 qu’on a même proposé de nommer des « fédérations de pays ». Je le répète : cette évolution vers les régions est issue des

1153 ution vers les régions est issue des possibilités de dépassement par en haut de nos souverainetés stato-nationales, possib

1154 issue des possibilités de dépassement par en haut de nos souverainetés stato-nationales, possibilités ouvertes par la créa

1155 ertes par la création du Conseil de l’Europe puis de la CECA et enfin de la CEE. En retour, la formation de régions autono

1156 n du Conseil de l’Europe puis de la CECA et enfin de la CEE. En retour, la formation de régions autonomes — dépassement pa

1157 CECA et enfin de la CEE. En retour, la formation de régions autonomes — dépassement par en bas des cadres étatiques centr

1158 a seule base vivante à une fédération des peuples de l’Europe. D’où la devise que j’ai proposée aux mouvements dont provie

1159 vivante à une fédération des peuples de l’Europe. D’ où la devise que j’ai proposée aux mouvements dont proviennent la plup

1160 ouvements dont proviennent la plupart des membres d’ Ecoropa : Écologie — Régions — Europe fédérée : même Avenir. Bien sûr,

1161 landais et allemand) et qui est sorti des travaux d’ un groupe Cadmos, dont plusieurs des membres les plus éminents sont pa

1162 mbres les plus éminents sont parmi les fondateurs d’ Ecoropa. Il s’agit d’un Rapport au peuple européen sur l’état de l’un

1163 ts sont parmi les fondateurs d’Ecoropa. Il s’agit d’ un Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe . J’

1164 ’agit d’un Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe . J’ai l’honneur de le présenter ici pour la pre

1165 Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe . J’ai l’honneur de le présenter ici pour la première fois

1166 r l’état de l’union de l’Europe . J’ai l’honneur de le présenter ici pour la première fois en public. Je le remets solenn

1167 en public. Je le remets solennellement à mes amis d’ Ecoropa : ils y trouveront le développement anticipé des thèses de not

1168 y trouveront le développement anticipé des thèses de notre Manifeste et de notre Déclaration. m. Édition réalisée sur la

1169 ppement anticipé des thèses de notre Manifeste et de notre Déclaration. m. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit c

1170 re Déclaration. m. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

1171 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 805. Le tapuscrit indique que la confére

1172 juillet 1979)n I. L’idée générale : formule d’ une Europe parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire6 Parmi

1173 érale : formule d’une Europe parallèle ou rêverie d’ un fédéraliste libertaire6 Parmi les droits fondamentaux de l’homm

1174 ste libertaire6 Parmi les droits fondamentaux de l’homme, le droit au rêve est l’un des plus souvent négligés… par ses

1175 igés… par ses ayants droit. Saisissant l’occasion d’ un jubilé qui peut porter à l’indulgence, je viens soumettre au jugeme

1176 d juriste qu’est Fernand Dehousse un cas pendable d’ utopie fédéraliste, dont je ne conteste pas être l’auteur.   L’évoluti

1177 t je ne conteste pas être l’auteur.   L’évolution de l’idée européenne, du congrès de La Haye, 1948, aux derniers marathon

1178 r.   L’évolution de l’idée européenne, du congrès de La Haye, 1948, aux derniers marathons agricoles de Bruxelles, illustr

1179 e La Haye, 1948, aux derniers marathons agricoles de Bruxelles, illustre la croissance zéro. Depuis trente ans que nos che

1180 s d’État la disent urgente, notre union n’a cessé de ne pas avancer. J’y vois la preuve qu’on ne peut la faire sur la base

1181 vois la preuve qu’on ne peut la faire sur la base de ces États-nations qui partagent aujourd’hui la planète en un peu plus

1182 i partagent aujourd’hui la planète en un peu plus de 160 « souverainetés absolues ». Mais si l’on ne peut pas la faire ave

1183 ux siècles par la méfiance ou la haine vigilantes de l’administration centralisée, elles reprennent leur relief sitôt qu’i

1184 s reprennent leur relief sitôt qu’il est question de dévaloriser si peu que ce soit les frontières que décrètent, sur notr

1185 t », écrivait Vidal de la Blache. Une quarantaine de ces « reconnaissances » sont en train de s’opérer dans l’Ouest europé

1186 États-nations à tout coup bloquent les solutions de bon sens. Il s’agit, pour la capitale, de sauver l’idée de souveraine

1187 lutions de bon sens. Il s’agit, pour la capitale, de sauver l’idée de souveraineté, et non pas de résoudre telle ou telle

1188 ns. Il s’agit, pour la capitale, de sauver l’idée de souveraineté, et non pas de résoudre telle ou telle crise concrète. M

1189 ale, de sauver l’idée de souveraineté, et non pas de résoudre telle ou telle crise concrète. Mais à cause de cela même, ce

1190 a même, ces régions prennent conscience à la fois de leur identité particulière, et de leur problématique commune. Elles d

1191 ience à la fois de leur identité particulière, et de leur problématique commune. Elles demandent à s’autogérer, et voient

1192 se fédérer à cette fin. Qui pourrait les retenir de le faire ? Les États-nations seuls. Mais ils devraient alors s’avouer

1193 ici, ne l’a osé à l’Ouest. Le problème reste donc de savoir à quel moment et sous quelle forme l’État-nation pourrait se v

1194 le forme l’État-nation pourrait se voir contraint de s’opposer par la force au scénario qui suit, et s’il en aurait les mo

1195 et s’il en aurait les moyens. J’en viens au récit de mon rêve.   Je voyais les quarante régions qui naissent sur notre con

1196 s divisées. Je les voyais en train de se compter, de se nommer, de se lier et jumeler, de découvrir leurs complémentarités

1197 les voyais en train de se compter, de se nommer, de se lier et jumeler, de découvrir leurs complémentarités. C’était leur

1198 se compter, de se nommer, de se lier et jumeler, de découvrir leurs complémentarités. C’était leur droit et leur plaisir,

1199 ur devoir civique. Et dans l’euphorie qui émanait de cette vision d’un continent renaissant, je me disais… Rien n’empêche

1200 e. Et dans l’euphorie qui émanait de cette vision d’ un continent renaissant, je me disais… Rien n’empêchera… selon les lo

1201 tiques, toutes ces régions, si elles le désirent, de se retrouver une fois par an au cours d’assises européennes réunissan

1202 ésirent, de se retrouver une fois par an au cours d’ assises européennes réunissant leurs délégués, comme le font après tou

1203 n’empêchera ces assemblées, si elles l’entendent, de faire appel à des compétences reconnues dans les domaines économique,

1204 ’empêchera que ces hommes compétents, avec l’aide de contributions financières fournies par les régions, ne créent, pour r

1205 , ne créent, pour remplir leur mission, une série d’ agences européennes — pour l’économie, l’énergie, les transports et l’

1206 tracontinentales… Rien n’empêchera que les chefs de ces agences dispersées sur le continent, dans des villes comme Bruxel

1207 , Barcelone, Zagreb ou Lisbonne — distantes l’une de l’autre en moyenne d’une heure d’avion — , ne tiennent des réunions h

1208 Lisbonne — distantes l’une de l’autre en moyenne d’ une heure d’avion — , ne tiennent des réunions hebdomadaires, afin de

1209 distantes l’une de l’autre en moyenne d’une heure d’ avion — , ne tiennent des réunions hebdomadaires, afin de concerter le

1210 e l’homme, la cité, et la nature, dans l’ensemble de nos pays. Dans le cadre de cette politique générale, rien n’empêchera

1211 ature, dans l’ensemble de nos pays. Dans le cadre de cette politique générale, rien n’empêchera, bien au contraire, que le

1212 empêchera, bien au contraire, que les conclusions de recherches, les expertises, les recommandations et les directives émi

1213 cune des agences ne soient reçues par les régions de la même manière que les ordonnances du médecin par celui qui l’a cons

1214 i l’a consulté, — contrairement à ce qui se passe d’ ordinaire avec les circulaires ministérielles, bien vite classées, par

1215 icitées et qu’elles servent peut-être les besoins de l’État, mais assurément pas les nôtres. Rien n’empêchera, enfin, que

1216 ôle de ministères fédéraux, certes non officiels, d’ autant plus efficaces ; et que leurs chefs responsables ne constituent

1217 responsables ne constituent ensemble, sous le nom de Conseil européen, un exécutif collégial au service des régions, et se

1218 peut-être pas, c’est qu’elle sera faite à l’image de la Suisse, avec ses départements fédéraux dont les chefs élus par les

1219 a virtuellement accomplie. Il n’y aura pas besoin de fortes secousses ni de mouvement séparatiste pour rompre ceux des lie

1220 ie. Il n’y aura pas besoin de fortes secousses ni de mouvement séparatiste pour rompre ceux des liens stato-nationaux peu

1221 ons comme des subsistances superflues et gênantes d’ un passé de chicanes, d’inefficacité et de guerres. En revanche, si pl

1222 es subsistances superflues et gênantes d’un passé de chicanes, d’inefficacité et de guerres. En revanche, si plusieurs rég

1223 es superflues et gênantes d’un passé de chicanes, d’ inefficacité et de guerres. En revanche, si plusieurs régions choisiss

1224 ênantes d’un passé de chicanes, d’inefficacité et de guerres. En revanche, si plusieurs régions choisissent de conserver e

1225 es. En revanche, si plusieurs régions choisissent de conserver et de renouveler entre elles des liens plus particuliers, d

1226 si plusieurs régions choisissent de conserver et de renouveler entre elles des liens plus particuliers, dans le cadre de

1227 elles des liens plus particuliers, dans le cadre de l’État-nation qui les avait jadis « réunies » de gré ou de force — et

1228 de l’État-nation qui les avait jadis « réunies » de gré ou de force — et je pense aux régions françaises, espagnoles ou b

1229 -nation qui les avait jadis « réunies » de gré ou de force — et je pense aux régions françaises, espagnoles ou britannique

1230 agnoles ou britanniques — , rien ne les empêchera de le faire, c’est l’évidence. Pourquoi détruire ce qui garde sa raison

1231 vidence. Pourquoi détruire ce qui garde sa raison d’ être, dès lors que cela ne bloque plus l’évolution fédérative et peut

1232 fédérative et peut même lui servir, cas échéant, de relais de planification écologique ou culturelle, ou d’instances d’ar

1233 e et peut même lui servir, cas échéant, de relais de planification écologique ou culturelle, ou d’instances d’arbitrage éc

1234 ais de planification écologique ou culturelle, ou d’ instances d’arbitrage économique ? Pour franchir la dernière étape ver

1235 fication écologique ou culturelle, ou d’instances d’ arbitrage économique ? Pour franchir la dernière étape vers la fédérat

1236 la fédération continentale, il suffira sans doute d’ élire alors un véritable Parlement européen et de se battre pour ses c

1237 d’élire alors un véritable Parlement européen et de se battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes quand il

1238 es : qu’elles soient très fortes quand il s’agira de régler des tâches de dimensions européennes — mais là seulement — , l

1239 très fortes quand il s’agira de régler des tâches de dimensions européennes — mais là seulement — , les régions restant au

1240 régions restant autonomes pour toutes les tâches de dimensions régionales ou communales, dans le cadre des plans continen

1241 sujet de l’énergie nucléaire, au sujet des moyens de lutte contre la pollution d’un lac, ou d’un fleuve, au sujet des tran

1242 au sujet des moyens de lutte contre la pollution d’ un lac, ou d’un fleuve, au sujet des transports publics transfrontalie

1243 moyens de lutte contre la pollution d’un lac, ou d’ un fleuve, au sujet des transports publics transfrontaliers, ou du bil

1244 d trois frontières politiques divisent une région de main-d’œuvre… Les directives paraissent raisonnables et justes, les p

1245 se disent prêts à les appliquer. Mais les préfets d’ un côté, les ministères de l’autre s’y opposent, pour des raisons maje

1246 iquer. Mais les préfets d’un côté, les ministères de l’autre s’y opposent, pour des raisons majeures, vitales, sacrées : l

1247 indépendance nationale et la souveraineté absolue de l’État. Tout est bloqué. Faut-il s’asseoir et pleurer ? Demandons-nou

1248 andons-nous plutôt où se situe non pas le pouvoir de décision, mais le pouvoir d’application des solutions qui se dégagent

1249 e non pas le pouvoir de décision, mais le pouvoir d’ application des solutions qui se dégagent ? Nous verrons que c’est au

1250 s la plupart des cas . C’est donc là qu’il s’agit de lutter : pour les autonomies municipales, sans lesquelles pas de régi

1251 r les autonomies municipales, sans lesquelles pas de régions ni de fédération, — mais qui sont beaucoup plus faciles à con

1252 es municipales, sans lesquelles pas de régions ni de fédération, — mais qui sont beaucoup plus faciles à conquérir que les

1253 lus faciles à conquérir que les grandes décisions d’ abandon de souveraineté, peut-être sans lendemain, même obtenues. Si n

1254 s à conquérir que les grandes décisions d’abandon de souveraineté, peut-être sans lendemain, même obtenues. Si nous voulon

1255 gional et local qu’il nous faut exiger les moyens de la construire, qui sont très simples : le droit de la commune à cotis

1256 e la construire, qui sont très simples : le droit de la commune à cotiser au syndicat régional de l’environnement, des tra

1257 roit de la commune à cotiser au syndicat régional de l’environnement, des transports ou de l’éducation, sur un budget auto

1258 at régional de l’environnement, des transports ou de l’éducation, sur un budget autonome et voté par son peuple.   La diff

1259 a réalité est chronologique. La plupart des rêves de l’homme se sont réalisés au cours des âges, — voler, aller au fond de

1260 n’est pas là, entendre Mozart ou Bach ou la voix de ses parents morts en touchant simplement un bouton. Seule, l’immortal

1261 société une catastrophe sans précédent. Mais rien de pareil, bien au contraire, ne menacerait, dans le cas qui me fascine…

1262 e du projet8 suggéré à Ecoropa lors de la réunion de Bruxelles, en mai 1979, sitôt qu’on pense à le réaliser, on voit se p

1263 ense à le réaliser, on voit se poser trois séries de problèmes. A. Identifier les régions. On sait à peu près où elles son

1264 r à l’échelle européenne, il serait indispensable de savoir : — Où sont celles qui méritent le titre de région ? C’est-à-d

1265 e savoir : — Où sont celles qui méritent le titre de région ? C’est-à-dire quels critères autorisent cette dénomination ?

1266 tituts déjà existants). B. Convaincre les régions de coopérer à l’échelle européenne, à la création d’une fédération conti

1267 de coopérer à l’échelle européenne, à la création d’ une fédération continentale inspirée par une politique écologique et e

1268 laré des régions s’exprimant par les responsables de leurs mouvements, de militants, ou de leurs autorités légales là où e

1269 primant par les responsables de leurs mouvements, de militants, ou de leurs autorités légales là où elles existent déjà.

1270 esponsables de leurs mouvements, de militants, ou de leurs autorités légales là où elles existent déjà. C. Convoquer l’As

1271 l’Assemblée européenne des régions. Le processus de nomination des délégués n’est pas très important dans les débuts, et

1272 st pas très important dans les débuts, et variera d’ une région à l’autre. Il y aura des années de tâtonnements et d’à peu

1273 iera d’une région à l’autre. Il y aura des années de tâtonnements et d’à peu près, mais à ce stade, n’importe quoi vaut mi

1274 l’autre. Il y aura des années de tâtonnements et d’ à peu près, mais à ce stade, n’importe quoi vaut mieux que rien : on p

1275 résoudre préalablement sera celui du financement de l’Assemblée, voyage et séjour des délégués régionaux, frais de staff

1276 e, voyage et séjour des délégués régionaux, frais de staff encourus par l’organisme invitant.) III. Rôle possible d’Eco

1277 par l’organisme invitant.) III. Rôle possible d’ Ecoropa Je le vois à priori comme celui d’un catalyseur de l’opérat

1278 ible d’Ecoropa Je le vois à priori comme celui d’ un catalyseur de l’opération régionaliste. Des tentatives d’organisati

1279 Je le vois à priori comme celui d’un catalyseur de l’opération régionaliste. Des tentatives d’organisation, ou plutôt de

1280 yseur de l’opération régionaliste. Des tentatives d’ organisation, ou plutôt de mise en réseau des régions frontalières ont

1281 naliste. Des tentatives d’organisation, ou plutôt de mise en réseau des régions frontalières ont été esquissées, avec des

1282 aires du CE qui en sont responsables, appuyés par de nombreux éléments des mouvements régionaux — à l’instauration d’un Sé

1283 ments des mouvements régionaux — à l’instauration d’ un Sénat européen des régions. Mais la nature intergouvemementale du C

1284 tergouvemementale du Conseil de l’Europe, et donc de la Conférence qui en dépend, ne laisse pas espérer de réalisations ré

1285 a Conférence qui en dépend, ne laisse pas espérer de réalisations réellement fédéralistes, c’est-à-dire inacceptables par

1286 es par le Comité des ministres du CE, qui tranche de tout en dernier ressort. Si, au mieux (ou au pire, selon moi) les tra

1287 nt aboutir à des réalisations concrètes (élection d’ un Sénat des régions sous les auspices des gouvernements stato-nationa

1288 mais aussi reprendre tout le problème sur la base d’ une organisation européenne des régions par elles-mêmes ; — trouver le

1289 trouver le moteur ou « principe motivant majeur » de la fédération des régions. C’est ici qu’Ecoropa me paraît susceptible

1290 gions. C’est ici qu’Ecoropa me paraît susceptible d’ intervenir. Les partis sont exclus, comme agents fédérateurs. Leurs mo

1291 ue fédératrices. (Voir les dénonciations criardes de la SPD par le PCF et même par la moitié des dirigeants du PS français

1292 ment équipée, actuellement, pour assumer la tâche de fédérer les régions européennes. Le problème est de savoir si, assuma

1293 fédérer les régions européennes. Le problème est de savoir si, assumant ce but, elle trouverait par cela même les moyens

1294 ce but, elle trouverait par cela même les moyens de l’atteindre. IV. À discuter à Strasbourg (après de premiers échan

1295 atteindre. IV. À discuter à Strasbourg (après de premiers échanges par correspondance) 1. Voulons-nous cela ? Expli

1296 s du schéma proposé ! 3. Ecoropa comme état-major de l’action proposée. 4. Ecoropa comme directeur d’enquête dans les dive

1297 de l’action proposée. 4. Ecoropa comme directeur d’ enquête dans les divers pays, sur les points II. A, B, C. 5. Ecoropa c

1298 te ci-dessous a été écrit en 1975 pour le recueil de mélanges qui devait être présenté au grand juriste belge Fernand Deho

1299 gouvemementales. Des agences privées sont en voie de formation : instituts européens de l’éducation (Paris) et de l’enviro

1300 s sont en voie de formation : instituts européens de l’éducation (Paris) et de l’environnement (Bonn), dus à l’initiative

1301 n : instituts européens de l’éducation (Paris) et de l’environnement (Bonn), dus à l’initiative de la Fondation européenne

1302 et de l’environnement (Bonn), dus à l’initiative de la Fondation européenne de la culture. 8. On peut le lire à peu près

1303 n), dus à l’initiative de la Fondation européenne de la culture. 8. On peut le lire à peu près identique dans L’Avenir e

1304 re, p 352 à 355. n. Édition réalisée sur la base d’ un tapuscrit conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de N

1305 servé à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel sous l’identifiant 817. Le tapuscrit indique que ce rapport

1306 t a été rédigé « en vue de la rencontre du groupe d’ animation du 25 au 27 septembre 1979 à Strasbourg ».

1307 s du vocabulaire Le titre que l’on m’a proposé de traiter, à savoir : Obstacles au nouvel ordre économique internationa

1308 économique international dans les pays du centre de l’Europe me pose d’abord autant de questions que de termes utilisés :

1309 pays du centre de l’Europe me pose d’abord autant de questions que de termes utilisés : nouvel, ordre, économique, interna

1310 l’Europe me pose d’abord autant de questions que de termes utilisés : nouvel, ordre, économique, international, toutes ex

1311 nternational, toutes expressions relevant en fait d’ une mentalité occidentale à la fois révolutionnaire, rationaliste, mat

1312 ns vont sans doute définir l’essentiel du contenu de mon travail. Je les formulerai donc d’entrée de jeu, sans précautions

1313 du contenu de mon travail. Je les formulerai donc d’ entrée de jeu, sans précautions diplomatiques, ou autres, en m’excusan

1314 u de mon travail. Je les formulerai donc d’entrée de jeu, sans précautions diplomatiques, ou autres, en m’excusant du cara

1315 ctère quelque peu agressif qu’elles risquent fort de prendre, malgré moi, dans un rapport où il n’est pas toujours possibl

1316 dans un rapport où il n’est pas toujours possible de nuancer suffisamment. Je prendrai donc d’abord l’énoncé proposé, term

1317 me à terme, pour le soumettre à l’examen critique d’ un Occidental très soucieux à la fois de la vraie vocation de sa cultu

1318 critique d’un Occidental très soucieux à la fois de la vraie vocation de sa culture et des intérêts supérieurs (écologiqu

1319 ntal très soucieux à la fois de la vraie vocation de sa culture et des intérêts supérieurs (écologiques, éducatifs, coutum

1320 uples concernés par le projet NOEI. Le titre même de l’enquête prête à une ambiguïté certaine : Les obstacles au NOEI dans

1321 en soi, on its own merits, à des fins éventuelles de meilleure formulation du projet, voire de sa remise en question, ou m

1322 tuelles de meilleure formulation du projet, voire de sa remise en question, ou même de son abandon éventuel. Le mot obstac

1323 u projet, voire de sa remise en question, ou même de son abandon éventuel. Le mot obstacle a généralement — en Occident — 

1324 ident — une valeur non seulement négative : celle d’ un accident, mais péjorative. Il n’est pas un signe à prendre au série

1325 stance morbide à éliminer. Son premier devoir est de se laisser surmonter, dit un proverbe italien. Or, en fait, je voudra

1326 « ordre » préalable quelconque ? 2° La nouveauté, d’ une manière générale et pour ainsi dire absolue (sans référence à un é

1327 USA, au cours du xviii e siècle. Avec la création d’ une centaine de New cités sur tous les continents — plus nombreuses mê

1328 u xviii e siècle. Avec la création d’une centaine de New cités sur tous les continents — plus nombreuses mêmes que les Ale

1329 ries héllénistiques — , l’Occident n’a pas manqué d’ assister à des rénovations d’allure politique dans les domaines les pl

1330 ident n’a pas manqué d’assister à des rénovations d’ allure politique dans les domaines les plus divers de la pensée et des

1331 llure politique dans les domaines les plus divers de la pensée et des beaux-arts : chaque école nouvelle se croyait autori

1332 « abus » ou à des « superstitions » pas seulement d’ ordre intellectuel ou artistique, mais en fait politique et social. La

1333 Lumières puis entre la Réaction et la Révolution. D’ où l’efficacité presque irrésistible de l’adjectif « nouveau » dès qu’

1334 évolution. D’où l’efficacité presque irrésistible de l’adjectif « nouveau » dès qu’une école, voire un auteur isolé, parve

1335 et bien plus encore au xx e, grâce à l’invention de la publicité puis de l’effet surpotentialisant des mass médias sur ce

1336 au xx e, grâce à l’invention de la publicité puis de l’effet surpotentialisant des mass médias sur celle-ci, la nouveauté

1337 s sur celle-ci, la nouveauté est devenue synonyme de produit à acheter d’urgence, et exclusivement, déclassant tous les au

1338 uveauté est devenue synonyme de produit à acheter d’ urgence, et exclusivement, déclassant tous les autres, les chassant du

1339 les chassant du marché, avant-garde plus jalouse de nettoyer, d’éliminer, d’exorciser toutes traces du passé — du dépassé

1340 du marché, avant-garde plus jalouse de nettoyer, d’ éliminer, d’exorciser toutes traces du passé — du dépassé — que d’amén

1341 avant-garde plus jalouse de nettoyer, d’éliminer, d’ exorciser toutes traces du passé — du dépassé — que d’aménager réellem

1342 orciser toutes traces du passé — du dépassé — que d’ aménager réellement un espace social plus libre, un mode de vie plus j

1343 en soi et par soi, absolument : il ne s’agit plus de discuter les mérites du nouveau, mais seulement de s’assurer le bénéf

1344 e discuter les mérites du nouveau, mais seulement de s’assurer le bénéfice incontesté du label, problème de publicité ou d

1345 assurer le bénéfice incontesté du label, problème de publicité ou de bluff, non pas du tout de valeur, de justesse, de coh

1346 ice incontesté du label, problème de publicité ou de bluff, non pas du tout de valeur, de justesse, de cohérence interne,

1347 roblème de publicité ou de bluff, non pas du tout de valeur, de justesse, de cohérence interne, ou simplement d’utilité. b

1348 publicité ou de bluff, non pas du tout de valeur, de justesse, de cohérence interne, ou simplement d’utilité. b) Ordre. Le

1349 de bluff, non pas du tout de valeur, de justesse, de cohérence interne, ou simplement d’utilité. b) Ordre. Le terme évoque

1350 de justesse, de cohérence interne, ou simplement d’ utilité. b) Ordre. Le terme évoque, surtout à l’échelle planétaire, un

1351 évoque, surtout à l’échelle planétaire, un réseau de structures juridiques et de contrats commerciaux, un système de référ

1352 planétaire, un réseau de structures juridiques et de contrats commerciaux, un système de référence monétaire, un appareil

1353 juridiques et de contrats commerciaux, un système de référence monétaire, un appareil décisionnel fondé sur le pouvoir des

1354 ouvoir ou devoir s’ajouter aujourd’hui une notion de système économique. Le tout relève à l’évidence d’une mentalité typiq

1355 e système économique. Le tout relève à l’évidence d’ une mentalité typiquement occidentale, réductrice des diversités ou di

1356 — voire toujours un peu plus que possible. Forme de pensée et d’organisation du réel spécifiquement occidentale. L’opport

1357 ours un peu plus que possible. Forme de pensée et d’ organisation du réel spécifiquement occidentale. L’opportunité de l’ét

1358 du réel spécifiquement occidentale. L’opportunité de l’étendre et de l’imposer (sans avertir) au monde entier n’est nullem

1359 uement occidentale. L’opportunité de l’étendre et de l’imposer (sans avertir) au monde entier n’est nullement évidente. El

1360 ui n’est pas le cas aux yeux de ceux que j’essaie de représenter ici. La notion d’un ordre planétaire s’appliquant à des p

1361 e ceux que j’essaie de représenter ici. La notion d’ un ordre planétaire s’appliquant à des phénomènes à la fois économique

1362 ant — qu’il soit ou non conscient chez les agents de son application — joue en faveur du modèle occidental. Peut-être est-

1363 du modèle occidental. Peut-être est-il plus sage de penser que l’humanité ne forme pas un système, mais plusieurs ensembl

1364 Cet adjectif est bien sûr le plus sûr indicateur de l’origine occidentale du projet, ou, à tout le moins, de sa première

1365 igine occidentale du projet, ou, à tout le moins, de sa première formulation (ce qui revient à peu près au même.) L’Asie n

1366 ute le penseur le plus irréductible à toute forme de pensée asiatique, africaine, amérindienne ou polynésienne. En dehors

1367 imaginé, projeté dans l’utopie — que sur la base d’ un dialogue des cultures et de leurs valeurs décisives. De cela seul d

1368 e — que sur la base d’un dialogue des cultures et de leurs valeurs décisives. De cela seul doit dépendre l’économie, dans

1369 logue des cultures et de leurs valeurs décisives. De cela seul doit dépendre l’économie, dans la mesure où elle sert l’hom

1370 existe, qu’il est réel, qu’il doit et peut servir de fondement à tout « ordre » mondial imaginable. Or, un « ordre » mond

1371 continental — ne saurait être imaginé sur la base d’ éléments par définition hostiles à toute composition (au double sens d

1372 ui rend impossible, par exemple, l’union fédérale de l’Europe. Il n’y aura jamais d’union continentale sur la base de cet

1373 l’union fédérale de l’Europe. Il n’y aura jamais d’ union continentale sur la base de cet obstacle à toute union (autre qu

1374 n’y aura jamais d’union continentale sur la base de cet obstacle à toute union (autre que militaire) qu’est l’État-nation

1375 é et uniformisant. La guerre étant l’ultima ratio de l’État-nation, on ne voit pas comment pourrait en sortir la paix, qui

1376 sortir la paix, qui est la seule preuve du règne d’ un ordre humain. Résumé des objections préalables La crise actuelle da

1377 lique le recours de toutes parts, à quelque forme de NOEI, a été provoquée au xx e siècle par les séquelles du colonialism

1378 eulement à la loi du vainqueur, mais à ses formes de pensée, à sa mentalité, à ses modes de travail. C’est ce que les rois

1379 ses formes de pensée, à sa mentalité, à ses modes de travail. C’est ce que les rois de l’Île-de-France, de Castille-Aragon

1380 té, à ses modes de travail. C’est ce que les rois de l’Île-de-France, de Castille-Aragon et d’Angleterre imposèrent aux na

1381 ravail. C’est ce que les rois de l’Île-de-France, de Castille-Aragon et d’Angleterre imposèrent aux nations conquises à l’

1382 es rois de l’Île-de-France, de Castille-Aragon et d’ Angleterre imposèrent aux nations conquises à l’intérieur de l’Hexagon

1383 ux nations conquises à l’intérieur de l’Hexagone, de la Peau de Vache ibérique ou des îles de la Grande-Bretagne — nations

1384 conquises à l’intérieur de l’Hexagone, de la Peau de Vache ibérique ou des îles de la Grande-Bretagne — nations bretonne,

1385 exagone, de la Peau de Vache ibérique ou des îles de la Grande-Bretagne — nations bretonne, basque, catalane et occitane,

1386 tane, écossaise, irlandaise et galloise — , avant d’ appliquer les mêmes procédés aux peuples des trois Amériques, de l’Asi

1387 s mêmes procédés aux peuples des trois Amériques, de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique. Les conflits qui opposent aujourd’

1388 ples des trois Amériques, de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique. Les conflits qui opposent aujourd’hui Occident et tiers-mo

1389 ’hui Occident et tiers-monde ou Nord et Sud, sont de structures homologues aux conflits qui opposaient naguère colonisateu

1390 isation et quantification, c’est-à-dire réduction de tout, hommes et choses, à du calculable et manipulable à partir d’un

1391 t choses, à du calculable et manipulable à partir d’ un centre ; espace géométrisé à exploiter ; États-nations centralisés 

1392 des siècles. Quant au tiers-monde, à peine libéré de notre présence bouleversante (mais si brève aux yeux de l’Histoire) i

1393 de l’Histoire) il s’est mis à revendiquer le pire de notre héritage et le moins assimilable par ses traditions : le modèle

1394 moins assimilable par ses traditions : le modèle de l’État-nation, le modèle de la productivité de l’industrie lourde. Vo

1395 raditions : le modèle de l’État-nation, le modèle de la productivité de l’industrie lourde. Voilà qui explique mes objecti

1396 le de l’État-nation, le modèle de la productivité de l’industrie lourde. Voilà qui explique mes objections au vocabulaire

1397 ire dans lequel s’expriment, depuis une vingtaine d’ années, les auteurs de plans de NOEI : la plupart ont recours — généra

1398 iment, depuis une vingtaine d’années, les auteurs de plans de NOEI : la plupart ont recours — généralement à leur insu — a

1399 puis une vingtaine d’années, les auteurs de plans de NOEI : la plupart ont recours — généralement à leur insu — au vocabul

1400 transporte des valeurs, des structures, des modes d’ évaluation et des mentalités qui, une fois acceptées, rendent inopéran

1401 e fois acceptées, rendent inopérante la recherche de solutions « différentes ». Si vous parlez ce langage, les jeux sont f

1402 rope du Centre n’est pas une entité juridique, ni de pensée et encore moins d’action, ensuite parce que beaucoup, dans nos

1403 ne entité juridique, ni de pensée et encore moins d’ action, ensuite parce que beaucoup, dans nos pays, pensent autrement q

1404 Les obstacles que, pour leur part, il leur arrive d’ opposer en fait au NOEI sont d’un tout autre ordre : ils ne relèvent p

1405 rt, il leur arrive d’opposer en fait au NOEI sont d’ un tout autre ordre : ils ne relèvent pas de la nature même du projet,

1406 sont d’un tout autre ordre : ils ne relèvent pas de la nature même du projet, dont ils acceptent tacitement les prémisses

1407 té qu’au nom d’intérêts économiques nationaux, ou de la politique d’un État, ou des plans de l’agrobusiness. Il s’agit là

1408 ntérêts économiques nationaux, ou de la politique d’ un État, ou des plans de l’agrobusiness. Il s’agit là de problèmes rel

1409 onaux, ou de la politique d’un État, ou des plans de l’agrobusiness. Il s’agit là de problèmes relevant uniquement des cat

1410 tat, ou des plans de l’agrobusiness. Il s’agit là de problèmes relevant uniquement des catégories ou des mentalités corres

1411 s je sais que je parle ici au nom d’une multitude de mouvements écologistes, régionalistes et fédéralistes européens, auxq

1412 édéralistes européens, auxquels s’ajoutent nombre d’ économistes d’avant-garde et les chercheurs de la plupart des institut

1413 ropéens, auxquels s’ajoutent nombre d’économistes d’ avant-garde et les chercheurs de la plupart des instituts universitair

1414 bre d’économistes d’avant-garde et les chercheurs de la plupart des instituts universitaires d’études du « développement »

1415 cheurs de la plupart des instituts universitaires d’ études du « développement », des relations intercontinentales, et du «

1416 les, et du « dialogue des cultures ». II. Rôle de l’Europe de l’Ouest dans la problématique du NOEI L’Europe du Cent

1417 n tenant compte du fait que le terme traditionnel de Mitteleuropa englobe aujourd’hui la majeure partie de l’Europe de l’E

1418 itteleuropa englobe aujourd’hui la majeure partie de l’Europe de l’Est, est l’élément fondamental de la problématique cons

1419 e de l’Europe de l’Est, est l’élément fondamental de la problématique considérée, car : — c’est elle, par le Portugal et l

1420 pagé sur les cinq continents la formule politique de l’État-nation. C’est elle, plus tard, qui a créé, cette fois-ci avec

1421 cette fois-ci avec les pays du Nord, du Centre et de l’Est, la science, la technologie, le commerce intercontinental, qui

1422 par tout cela, causé la crise mondiale actuelle —  d’ où les problèmes que le NOEI se donne pour tâche de résoudre ! Repreno

1423 ’où les problèmes que le NOEI se donne pour tâche de résoudre ! Reprenons cela avec quelques degrés supplémentaires de pré

1424 prenons cela avec quelques degrés supplémentaires de précision. 1. « C’est l’Europe qui a découvert la Terre entière, et p

1425 qui figure dans mon livre L’Aventure occidentale de l’homme 9, et qu’André Malraux, quinze ans plus tard, mettra dans la

1426 che du général de Gaulle10, n’est pas un jugement de valeur, mais la constatation d’un fait, qui a fondé la possibilité de

1427 t pas un jugement de valeur, mais la constatation d’ un fait, qui a fondé la possibilité de concevoir une civilisation univ

1428 onstatation d’un fait, qui a fondé la possibilité de concevoir une civilisation universelle. Il n’est pas inutile de rappe

1429 ne civilisation universelle. Il n’est pas inutile de rappeler qu’une culture comme celle de l’Inde brahamanique, interdisa

1430 as inutile de rappeler qu’une culture comme celle de l’Inde brahamanique, interdisant aux membres de la caste supérieure d

1431 e de l’Inde brahamanique, interdisant aux membres de la caste supérieure de quitter le territoire de l’Inde, tout le reste

1432 e, interdisant aux membres de la caste supérieure de quitter le territoire de l’Inde, tout le reste étant impur, et une ci

1433 s de la caste supérieure de quitter le territoire de l’Inde, tout le reste étant impur, et une civilisation comme celle de

1434 este étant impur, et une civilisation comme celle de la Chine qui tenait tous les non-Chinois pour des sous-hommes, ne pou

1435 ur des sous-hommes, ne pouvaient concevoir l’idée de « genre humain ». C’est l’Europe qui a colonisé, exploité, civilisé à

1436 ples des quatre autres continents. Il serait faux de condamner, voire de nier purement et simplement, l’action civilisatri

1437 es continents. Il serait faux de condamner, voire de nier purement et simplement, l’action civilisatrice, c’est-à-dire pac

1438 érigés en procédés sacrés ou simplement réalistes de gouvernement. C’est l’Europe qui a propagé au xx e siècle la formule

1439 l’Europe qui a propagé au xx e siècle la formule de l’État-nation jalousement souverain, toujours dressé sur ses ergots q

1440 ujours dressé sur ses ergots quand on lui propose de négocier un contrat de coopération ou de solidarité, et subordonnant

1441 rgots quand on lui propose de négocier un contrat de coopération ou de solidarité, et subordonnant tout, en dernier ressor

1442 propose de négocier un contrat de coopération ou de solidarité, et subordonnant tout, en dernier ressort, à son « prestig

1443 », dont la composante principale est la puissance de l’armement dont il dispose. L’État-nation de modèle jacobin-napoléoni

1444 ance de l’armement dont il dispose. L’État-nation de modèle jacobin-napoléonien, imité sans question par plus de 150 autre

1445 jacobin-napoléonien, imité sans question par plus de 150 autres pays au cours des xix e et xx e siècles, est la forme la p

1446 forme la plus facilement transférable et imitable d’ organisation sociale et politique d’une collectivité ; mais c’est auss

1447 e et imitable d’organisation sociale et politique d’ une collectivité ; mais c’est aussi à cause de ses liens originels et

1448 ec la guerre, celle qu’il était le plus dangereux d’ imiter au siècle où les moyens de la guerre (armements nucléaires, chi

1449 e plus dangereux d’imiter au siècle où les moyens de la guerre (armements nucléaires, chimiques, biologiques) ont dépassé

1450 iques, biologiques) ont dépassé le seuil critique de tolérance pour l’espèce humaine et son environnement. Certes, l’Europ

1451 l’Europe a inventé au cours des dix-sept siècles de sa christianisation progressive (et encore très incomplète) la féodal

1452 ade ultime est l’État totalitaire, qui est l’État de guerre en permanence, — et, à partir du xvi e siècle, la science, la

1453 ngé ces créations. Mais si ces modèles continuent d’ être copiés par le reste du Monde, sans critique fondamental et sans i

1454 ation, voire sans rupture créatrice, ils risquent d’ aboutir très vite au déclenchement d’un phénomène de rejet de l’espèce

1455 ils risquent d’aboutir très vite au déclenchement d’ un phénomène de rejet de l’espèce humaine par la nature trop longuemen

1456 aboutir très vite au déclenchement d’un phénomène de rejet de l’espèce humaine par la nature trop longuement provoquée, em

1457 rès vite au déclenchement d’un phénomène de rejet de l’espèce humaine par la nature trop longuement provoquée, empoisonnée

1458 me est en train d’y détruire les conditions mêmes de la vie, et en tout cas de la vie de son espèce. Telles étant les resp

1459 re les conditions mêmes de la vie, et en tout cas de la vie de son espèce. Telles étant les responsabilités de l’Europe — 

1460 ditions mêmes de la vie, et en tout cas de la vie de son espèce. Telles étant les responsabilités de l’Europe — positives

1461 e de son espèce. Telles étant les responsabilités de l’Europe — positives et négatives, créatrices et destructrices, libér

1462 à la nécessité, la possibilité et la désirabilité d’ un ordre économique mondial, unique, cohérent, rationnel, c’est-à-dire

1463 ondial, unique, cohérent, rationnel, c’est-à-dire de modèle occidental moderne. 2. Mais une question se pose alors : si le

1464 opposées même ? — Bien sûr ! et c’est là le trait d’ histoire fondamental que le tiers-monde ignore le plus généralement, e

1465 ans leur immense majorité, refusent passionnément de reconnaître. Il y a deux traditions européennes, qui se combattent à

1466 tions européennes, qui se combattent à des degrés de violence divers dans tous nos peuples. Les Européens du xx e siècle o

1467 nt été formés (sans le savoir) par des structures de pensée et des mentalités typiques auxquelles obéissent leurs coutumes

1468 pposant la Foi à la Loi, la « liberté des enfants de Dieu » au légalisme) et solidariste, qui aboutit à la démocratie fédé

1469 0 ; Espagne, sept royaumes aboutissant à Portugal d’ un côté et de l’autre, Navarre, Aragon, Castille, réunis en 1512 ; Gra

1470 sept royaumes aboutissant à Portugal d’un côté et de l’autre, Navarre, Aragon, Castille, réunis en 1512 ; Grande-Bretagne

1471 is à partir de Hastings 1066). Machiavel, guerres de religion, Jean Bodin et la théorie du Prince, monarchies absolues, Ho

1472 eurs qui en ont porté le souci depuis une dizaine d’ années comporte peu de variantes importantes, mais en revanche de nomb

1473 te peu de variantes importantes, mais en revanche de nombreux caractères communs dont les principaux sont les suivants : —

1474 ournis par la nature ou produits par l’industrie ( de type occidental). — l’égalisation (ou la péréquation) recherchée dans

1475 ire des ressources naturelles. — le développement de banques mondiales. — l’abaissement des barrières douanières. — les tr

1476 sement des barrières douanières. — les transferts de technologie. — la souveraineté sur les ressources du sol et la restit

1477 ressources du sol et la restitution des produits de l’exploitation (coloniale), etc. — et enfin, l’intégration à un « typ

1478 iale), etc. — et enfin, l’intégration à un « type de société qui serait l’expression d’une conscience unifiée de l’humanit

1479 on à un « type de société qui serait l’expression d’ une conscience unifiée de l’humanité » (Herrera). 4. De ces caractéris

1480 qui serait l’expression d’une conscience unifiée de l’humanité » (Herrera). 4. De ces caractéristiques communes à tous le

1481 conscience unifiée de l’humanité » (Herrera). 4. De ces caractéristiques communes à tous les projets d’organisation plané

1482 ces caractéristiques communes à tous les projets d’ organisation planétaire de l’économie résulte à l’évidence — comme le

1483 unes à tous les projets d’organisation planétaire de l’économie résulte à l’évidence — comme le soulignent la plupart des

1484 part des auteurs consultés — qu’il s’agit en fait de l’extension mondiale d’un modèle occidental. Or, tout modèle occident

1485 és — qu’il s’agit en fait de l’extension mondiale d’ un modèle occidental. Or, tout modèle occidental, quelque assoupli, ad

1486  si longtemps acceptée sans nul esprit critique —  de la croissance industrielle illimitée servie par une production illimi

1487 du « Nous ferons mieux que l’Amérique » a répandu de 1848 à 1968, sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Te

1488 ’Amérique » a répandu de 1848 à 1968, sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Terre ont adopté, comme les je

1489 , sous le nom de Progrès, et que tous les peuples de la Terre ont adopté, comme les jeunes Européens ont adopté le jazz, l

1490 international » soit presque toujours qualifié «  d’ économique » est parfaitement révélateur de son origine et de ses buts

1491 ifié « d’économique » est parfaitement révélateur de son origine et de ses buts réels : l’extension à tous les peuples du

1492 e » est parfaitement révélateur de son origine et de ses buts réels : l’extension à tous les peuples du monde des croyance

1493 valeurs » morales, philosophiques ou religieuses) de l’Europe bourgeoise du xix e siècle et de l’Europe stato-nationale (c

1494 ieuses) de l’Europe bourgeoise du xix e siècle et de l’Europe stato-nationale (capitaliste ou marxiste) du xx e siècle. Il

1495 ous sommes ici en présence d’un schéma bien connu de l’histoire des idées politiques européennes : c’est celui que l’on qu

1496 rinaires du PC et chez les marxologues distingués de « marxisme vulgaire ». Il consiste à poser que l’infrastructure écono

1497 que (sans aller beaucoup plus loin dans l’analyse de ces termes) « détermine » la superstructure politico-culturelle. (Une

1498 o-culturelle. (Une des victimes les plus célèbres de cette illusion aura été Jean Monnet, dont toute l’action pour l’union

1499 été Jean Monnet, dont toute l’action pour l’union de l’Europe a reposé sur ce postulat fondamental : celui qui commande le

1500 t fondamental : celui qui commande les mécanismes de la production industrielle — charbon et acier dans le cas de la premi

1501 ction industrielle — charbon et acier dans le cas de la première Communauté instituée grâce à J. Monnet, la CECA — tient d

1502 t pour un temps du Marché commun, non par raisons d’ intérêt, mais au contraire par raisons de prestige, pour que « l’illus

1503 raisons d’intérêt, mais au contraire par raisons de prestige, pour que « l’illusion de Jean Monnet » soit publiquement et

1504 re par raisons de prestige, pour que « l’illusion de Jean Monnet » soit publiquement et concrètement réfutée, au grand dam

1505 sincères pour unir les pays européens sur la base de leurs intérêts les mieux compris.) Devant ce modèle scientiste, matér

1506 ope à partir de la Révolution française (1792) et de Napoléon (1805-1815), et dont la formule s’est propagée sur toute la

1507 ennes — écologistes, régionalistes, fédéralistes. De quel autre idéal s’agit-il ? D’un modèle de société qui, sans imagine

1508 es, fédéralistes. De quel autre idéal s’agit-il ? D’ un modèle de société qui, sans imaginer la suppression définitive de t

1509 stes. De quel autre idéal s’agit-il ? D’un modèle de société qui, sans imaginer la suppression définitive de tous les conf

1510 iété qui, sans imaginer la suppression définitive de tous les conflits, dispose et distribue les pouvoirs de telle manière

1511 s les conflits, dispose et distribue les pouvoirs de telle manière que même si l’un ou l’autre se trompe gravement, il ne

1512 se trompe gravement, il ne puisse pas en résulter de catastrophe majeure pour l’ensemble continental ou mondial. Question

1513 pour l’ensemble continental ou mondial. Question de taille : régions substituées à États-nations ; défense locale à l’éch

1514 t que tels, acceptent les présupposés économistes d’ un « ordre » mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la pr

1515 stes d’un « ordre » mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation technologique à

1516 mondial soumis aux impératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation technologique à tout prix, fût-ce

1517 pératifs de la rentabilité, de la productivité et de l’innovation technologique à tout prix, fût-ce au prix des équilibres

1518 y reconnaissent, qu’ils y retrouvent les recettes de leur comportement politique vis-à-vis de leurs minorités ethniques ou

1519 litique vis-à-vis de leurs minorités ethniques ou de leur propre peuple considéré en tant que « consommateurs » ou/et « de

1520 en tant que « consommateurs » ou/et « demandeurs d’ emploi ». Mais cette acceptation tacite, non critique, des finalités d

1521 e acceptation tacite, non critique, des finalités de la société industrielle scientifico-technique en croissance illimitée

1522 ique en croissance illimitée — ou plutôt ce refus de les mettre en question — n’implique pas que les moyens d’une politiqu

1523 ettre en question — n’implique pas que les moyens d’ une politique d’organisation mondiale de l’économie vont être consenti

1524 n — n’implique pas que les moyens d’une politique d’ organisation mondiale de l’économie vont être consentis par les États-

1525 es moyens d’une politique d’organisation mondiale de l’économie vont être consentis par les États-nations occidentaux (cap

1526 communistes identiquement). Au contraire : chacun de nos États (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer,

1527 ats (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer, devant chaque ensemble de mesures communes proposées, qu’il

1528 t) s’empresse de déclarer, devant chaque ensemble de mesures communes proposées, qu’il n’acceptera : 1° que ce qui sert se

1529 ue ce soit, sur ce qu’il considère comme relevant de sa souveraineté nationale absolue. Car nos États-nations ne regardent

1530 pour le salut commun, mais seulement sous l’angle de l’influence qu’ils peuvent exercer dans tels continent ou subcontinen

1531 ntinent, influence évaluée en termes de prestige, de balance commerciale, et en dernier ressort (mais c’est rarement avoué

1532 et en dernier ressort (mais c’est rarement avoué) de potentiel militaire. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernis

1533 ement avoué) de potentiel militaire. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernisée par Lénine et Mussolini, ne prépar

1534 potentiel militaire. La tradition de Machiavel et de Hobbes, modernisée par Lénine et Mussolini, ne prépare pas les peuple

1535 énéreuse », donc ridicule, quand il ne s’agit pas d’ une sournoise manœuvre suscitée par l’Étranger jaloux contre l’intégri

1536 suscitée par l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarit

1537 l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarité » continentale peut servir de nom r

1538 grave, la « solidarité » continentale peut servir de nom respectable à une stratégie de mafia, bien entendu transnationale

1539 le peut servir de nom respectable à une stratégie de mafia, bien entendu transnationale.) L’histoire des trois dernières d

1540 dernières décennies en Europe de l’Ouest fournit d’ abondantes illustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’é

1541 fournit d’abondantes illustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération

1542 ustrations à la sévérité de ces remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération agricole, échec des conf

1543 s remarques. (Mafia de l’énergie nucléaire, échec de la coopération agricole, échec des conférences sur le droit de la mer

1544 tion agricole, échec des conférences sur le droit de la mer, refus au nom de la souveraineté nationale de mesures de prote

1545 la mer, refus au nom de la souveraineté nationale de mesures de protection de l’environnement, rejet au nom de la défense

1546 us au nom de la souveraineté nationale de mesures de protection de l’environnement, rejet au nom de la défense nationale d

1547 a souveraineté nationale de mesures de protection de l’environnement, rejet au nom de la défense nationale de toute limita

1548 vironnement, rejet au nom de la défense nationale de toute limitation des armes nucléaires ou de leur dissémination.) Les

1549 onale de toute limitation des armes nucléaires ou de leur dissémination.) Les mêmes réflexes stato-nationalistes qui bloq

1550 nécessairement les obstacles à tout établissement d’ un « nouvel ordre économique international », en dépit de toutes les r

1551 es finalités, ses conditions, ses voies et moyens de réalisation. Les États-nations — comme les peuples, on peut le craind

1552 endront jamais qu’un seul langage : non pas celui de nos discours les plus persuasifs ni de nos livres les mieux documenté

1553 pas celui de nos discours les plus persuasifs ni de nos livres les mieux documentés, mais celui des désastres consommés,

1554 ule, la pédagogie des catastrophes 11 est capable de leur enseigner quoi que ce soit qui diffère tant soit peu des utopies

1555 , dont on peut observer l’émergence dans les pays de l’Europe de l’Ouest, rejettent la plupart des présupposés du modèle o

1556 t la plupart des présupposés du modèle occidental de NOEI, — mais en revanche, favorisent, cultivent et promeuvent les seu

1557 aleurs qui permettraient l’éventuelle réalisation d’ un ordre planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopérati

1558 tion d’un ordre planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, se

1559 planétaire digne du nom ; valeurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, selon leurs dimen

1560 aleurs de solidarité, de coopération concrète, et de répartition des tâches, selon leurs dimensions, aux différentes commu

1561 lon leurs dimensions, aux différentes communautés de taille correspondante : locales, communales, régionales (au sens de s

1562 ndante : locales, communales, régionales (au sens de sub- ou transnationales), nationales, continentales, mondiales. Aux y

1563 ux des écologistes, régionalistes et fédéralistes de l’Ouest européen, le NOEI apparaît comme une conception rationnelle v

1564 mme une conception rationnelle visant à une sorte de péréquation à l’échelle mondiale, à une comparabilité des quantités,

1565 abilité des quantités, pourcentages, prix, heures de travail, pouvoirs d’achat, calories, etc., toutes notions spécifiques

1566 , pourcentages, prix, heures de travail, pouvoirs d’ achat, calories, etc., toutes notions spécifiques de l’Occident modern

1567 achat, calories, etc., toutes notions spécifiques de l’Occident moderne (industriel). Autant dire que le NOEI (officiel, a

1568 ttitudes mentales qui empêchent les États-nations de réaliser ce « nouvel ordre ». Ces deux derniers mots d’ailleurs font

1569 non seulement pour les raisons exposées au début de ce papier, mais parce que les caractéristiques du NOEI (voir les 33 t

1570 u NOEI (voir les 33 thèmes proposés par le papier de présentation d’UNITAR) sont celles d’une mise en ordre plutôt que d’u

1571 33 thèmes proposés par le papier de présentation d’ UNITAR) sont celles d’une mise en ordre plutôt que d’un ordre véritabl

1572 r le papier de présentation d’UNITAR) sont celles d’ une mise en ordre plutôt que d’un ordre véritable, lequel supposerait

1573 NITAR) sont celles d’une mise en ordre plutôt que d’ un ordre véritable, lequel supposerait un principe d’harmonie interne

1574 n ordre véritable, lequel supposerait un principe d’ harmonie interne (moral, spirituel) qui n’apparaît pas. L’ordre précon

1575 me, faisant intervenir à tout instant des notions d’ égalité et d’égalisation, de réduction à des quantités comparables, à

1576 ntervenir à tout instant des notions d’égalité et d’ égalisation, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène

1577 t instant des notions d’égalité et d’égalisation, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échang

1578 tion, de réduction à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échangeable ou interchangeable, ce qui va en sens

1579 n à des quantités comparables, à de l’homogène, à de l’échangeable ou interchangeable, ce qui va en sens contraire de la r

1580 e ou interchangeable, ce qui va en sens contraire de la revendication générale des nouvelles générations, telles que le dr

1581 tes, les fédéralistes, rejettent tous les notions de productivité sans freins sociaux ni culturels, de rentabilité qui ign

1582 de productivité sans freins sociaux ni culturels, de rentabilité qui ignore les coûts humains et naturels, de potentiel mi

1583 abilité qui ignore les coûts humains et naturels, de potentiel militaire qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’explosifs

1584 el militaire qui ne veut compter qu’en mégatonnes d’ explosifs non pas en volonté d’autonomie des groupes, des communes, de

1585 r qu’en mégatonnes d’explosifs non pas en volonté d’ autonomie des groupes, des communes, des régions, c’est-à-dire d’une p

1586 groupes, des communes, des régions, c’est-à-dire d’ une population de citoyens libres et responsables. Ils rejettent les p

1587 munes, des régions, c’est-à-dire d’une population de citoyens libres et responsables. Ils rejettent les présupposés de tou

1588 es et responsables. Ils rejettent les présupposés de tout modèle occidental impliquant la substitution de l’État-nation au

1589 tout modèle occidental impliquant la substitution de l’État-nation aux responsabilités civiques, seuls gages des libertés