1 1971, Tapuscrits divers (1980-1985). Réception du doctorat honoris causa à Zurich (29 avril 1971)
1 ne d’années, m’ont amené à beaucoup réfléchir sur nos types suisses de communauté, à partir des Gemeinden ou universitates
2 encore j’entends que l’on pense sans le dire : —  notre petite Suisse ne va-t-elle pas se perdre dans l’Europe unifiée des te
3 s que l’Europe se fera jamais par la coalition de nos États-nations, formule désastreuse pour la Suisse ; mais je crois que
4 iste, helvétisée. Je ne crois pas à l’alliance de nos États-nations, parce qu’on ne peut pas fonder l’union sur l’obstacle
5 . Je ne crois pas aux promesses des ministres qui nous annoncent depuis plus de vingt ans leur intention de faire l’Europe s
6 lisme, au service de solidarités plus vastes, qui nous unissent, mais nous incitent aussi à dépasser l’égoïsme inhérent à to
7 solidarités plus vastes, qui nous unissent, mais nous incitent aussi à dépasser l’égoïsme inhérent à toute union : voilà le
8 tout son prix aux distinctions que vous venez de nous conférer, et pour lesquelles, au nom de mes deux collègues comme du m
9 mien, c’est un honneur pour moi de vous exprimer notre profonde reconnaissance. a. Édition réalisée sur la base d’un tapus
2 1973, Tapuscrits divers (1980-1985). De la « culture nationale » (mars 1973)
10 oser à tout le continent — avant d’être imités de nos jours par le tiers-monde — , tout ce qui compte pour l’esprit refuse
11 as le Danemark qui compte pour Kierkegaard ou qui nous intéresse à lui. Nietzsche maudit le « nationalisme bovin » de nos pa
12 ui. Nietzsche maudit le « nationalisme bovin » de nos pays, il n’y voit qu’une maladie d’esprits fatigués, il refuse de viv
13 es pangermanistes et Wagner. Rimbaud ne veut rien devoir à la France, souhaite que son Ardenne natale soit occupée par les Pru
14 s parapets ». Ceux qui, au contraire, disent tout devoir à leur État-nation, ne sont jamais ceux qui l’illustrent, ce sont les
15 i que les diversités, voire les contradictions de notre culture, ont été le ressort de notre histoire, elles ne doivent rien
16 adictions de notre culture, ont été le ressort de notre histoire, elles ne doivent rien à nos États-nations modernes. La « pe
17 e, ont été le ressort de notre histoire, elles ne doivent rien à nos États-nations modernes. La « personnalité » de nos États-n
18 essort de notre histoire, elles ne doivent rien à nos États-nations modernes. La « personnalité » de nos États-nations, qu’
19 os États-nations modernes. La « personnalité » de nos États-nations, qu’elle soit hexagonale ou insulaire, en forme de bott
20 moins sociable de toutes celles qui prétendent à notre respect. À vouloir l’invoquer pour retarder l’union, on court le risq
21 ication impérialiste des régions. Qu’en est-il de nos vraies diversités ? Je proposerai là-dessus deux observations faciles
22 eux observations faciles à vérifier. 1. Chacun de nos pays a un nord et un midi, dans chacun l’on trouvera des croyants et
23 propre nation ; et ainsi de suite. Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, c’est la plu
24 . Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, c’est la pluralité des écoles de pensée et des
25 de vie qu’on retrouve à divers degrés dans toutes nos nations. Supprimez les frontières nationales, vous n’appauvrirez en r
26 annis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des gra
27 ars 1994, p. 1-2, sur la base d’un tapuscrit dont nous n’avons pas retrouvé la trace dans les archives.
3 1973, Tapuscrits divers (1980-1985). Une éducation européenne (13 mai 1973)
28 3 mai 1973)c Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles, pour autant qu’il n’est pas déjà compromis par les conséquenc
29 roissance urbaine incontrôlée, de la pollution de notre planète, et du bétonnage systématique du sol sacré de nos patries, qu
30 ète, et du bétonnage systématique du sol sacré de nos patries, que, par une incroyable étourderie, nous ne défendons qu’aux
31 nos patries, que, par une incroyable étourderie, nous ne défendons qu’aux frontières, — là justement où personne ne les att
32 , — là justement où personne ne les attaque plus. Nous ne ferons jamais l’Europe sans un immense effort d’éducation des futu
33 et c’est bien ce qui s’est amplement vérifié dans notre commission ! Cela ne facilite pas la tâche d’un président, mais c’est
34 c’est normal et somme toute réjouissant : car si nous tombions tous d’accord sur le type idéal, exclusif et par conséquent
35 au regard de l’histoire humaine. À partir de là, nos débats se sont orientés vers des conclusions positives. Nous nous som
36 se sont orientés vers des conclusions positives. Nous nous sommes tous trouvés d’accord pour condamner le nationalisme, don
37 ont orientés vers des conclusions positives. Nous nous sommes tous trouvés d’accord pour condamner le nationalisme, dont l’é
38 nauté continentale — du local à l’universel. Mais nous avons été d’accord, aussi, pour récuser toute espèce de nationalisme
39 récisément pour faire face à ces responsabilités. Nous avons tous été d’accord pour déclarer que l’éducation civique comport
40 iècle, et de toute l’éducation européenne, est de nous préparer à le dépasser. Oui, les obstacles sont réels, mais le vrai «
4 1974, Tapuscrits divers (1980-1985). « La vraie défense du territoire national » (soutien à l’initiative de Franz Weber contre les autoroutes) (4 mars 1974)
41 utenir l’action de Franz Weber. J’y ai même vu un devoir civique. Car les autoroutes, quoi qu’on vous en dise, ce n’est pas un
42 roblème technique, c’est un problème civique, qui nous concerne tous : pas seulement nos impôts, mais nos droits civiques, e
43 e civique, qui nous concerne tous : pas seulement nos impôts, mais nos droits civiques, et pas seulement l’environnement ma
44 us concerne tous : pas seulement nos impôts, mais nos droits civiques, et pas seulement l’environnement mais ce qu’on nous
45 s, et pas seulement l’environnement mais ce qu’on nous a toujours appris à vénérer, dès l’école primaire, comme « le sol sac
46 suis frappé par une situation tragi-comique où je nous vois plongés en toute inconscience : pendant que notre armée se tient
47 vois plongés en toute inconscience : pendant que notre armée se tient fin prête à garder la Suisse aux frontières et à défen
48 ndre jusqu’à la mort « le sol sacré » qu’aucun de nos voisins n’a la moindre intention de violer, pendant ce temps, l’intér
49 arrêts sont en fait tout-puissants, sur lesquels nous , citoyens, ne pouvons rien, — puisqu’ils sont nommés et non pas élus,
50 e inamovibles quoiqu’ils fassent. Voilà l’état de notre démocratie. Les grands objets de la vie publique lui échappent des ye
51 lique lui échappent des yeux, et dans ce domaine, nous vivons pratiquement sous la dictature des fonctionnaires fédéraux.  
52 re des fonctionnaires fédéraux.   2. Mais gardons- nous de protester contre ces fonctionnaires comme si c’étaient de mauvaise
53 s. Ce serait méconnaître absolument le sérieux de notre situation. Car leur force est le produit de nos inerties civiques, le
54 notre situation. Car leur force est le produit de nos inerties civiques, leur pouvoir naît de nos démissions, et celles-ci
55 it de nos inerties civiques, leur pouvoir naît de nos démissions, et celles-ci de nos trop longues complaisances, et des su
56 r pouvoir naît de nos démissions, et celles-ci de nos trop longues complaisances, et des superstitions que nous avons trop
57 p longues complaisances, et des superstitions que nous avons trop longtemps partagées à l’égard du « progrès industriel » et
58 nce ». Idoles et faux dieux que tout cela, à quoi nous sommes tous coupables d’avoir cru, par routine et facilité. Depuis de
59 facilité. Depuis des années, on a tout fait pour nous persuader que tout cela était inévitable, nécessaire, vital, que cela
60 es pour les besoins du profit industriel, et pour nous convaincre que nous, simples citoyens, étions totalement impuissants
61 du profit industriel, et pour nous convaincre que nous , simples citoyens, étions totalement impuissants devant cette évoluti
62 ent impuissants devant cette évolution fatale. Et nous n’avons pas osé dire, pas osé voir, même, que c’étaient là autant de
63 , même, que c’étaient là autant de mensonges ! On nous a dit par exemple : « La consommation d’électricité double tous les d
64 er tous les dix ans ; les producteurs essaient de nous faire prendre leurs désirs pour des réalités. Ils parlent de prospect
65 ive et ne font que du marketing. Il suffirait que nous décidions de nous éclairer aux bougies pour que toutes leurs prévisio
66 du marketing. Il suffirait que nous décidions de nous éclairer aux bougies pour que toutes leurs prévisions et « nécessités
67 techniques » tombent d’un coup. Ou simplement, si nous cessions de gaspiller. Impossible, disent nos journaux : le public re
68 si nous cessions de gaspiller. Impossible, disent nos journaux : le public refuse de s’imposer la moindre discipline contre
69 l’énergie. Tiens ! c’est justement ce 20 % qu’on nous affirmait qui devait manquer et qui justifiait la construction des ce
70 c’est justement ce 20 % qu’on nous affirmait qui devait manquer et qui justifiait la construction des centrales nucléaires… A
71 tion des centrales nucléaires… Autre exemple : On nous dit, et on va dire à Franz Weber : « Des problèmes tels que celui des
72 , pour être soumis au vote populaire. Si on avait voter sur des objets de cette importance et complexité, au cours des
73 rtant vitalement ! Mais je le répète : quoi qu’on nous dise pour nous impressionner et pour nous empêcher d’intervenir à tem
74 t ! Mais je le répète : quoi qu’on nous dise pour nous impressionner et pour nous empêcher d’intervenir à temps, sur le cara
75 i qu’on nous dise pour nous impressionner et pour nous empêcher d’intervenir à temps, sur le caractère hautement technique d
76 ement technique de ces problèmes, il s’agit-là de notre affaire à tous, en tant que citoyens et en tant qu’hommes. Il s’agit
77 que citoyens et en tant qu’hommes. Il s’agit pour nous aujourd’hui d’opérer un choix décisif entre le dogme de la croissance
78 au nom duquel on voudrait paralyser le peuple) et nos vraies libertés, nos vraies finalités. Il s’agit d’échapper, pendant
79 rait paralyser le peuple) et nos vraies libertés, nos vraies finalités. Il s’agit d’échapper, pendant qu’il en est temps, a
80 si grands, que désormais c’est à eux que l’homme doit s’adapter ! On en vient à cette phrase inoubliable du président Pompi
81 l’automobile ! » Hélas, ce ne sont pas seulement nos villes, mais nos vies qui devraient, nous dit-on, s’adapter de la sor
82 Hélas, ce ne sont pas seulement nos villes, mais nos vies qui devraient, nous dit-on, s’adapter de la sorte aux prétendus
83 sont pas seulement nos villes, mais nos vies qui devraient , nous dit-on, s’adapter de la sorte aux prétendus « impératifs de l’i
84 eulement nos villes, mais nos vies qui devraient, nous dit-on, s’adapter de la sorte aux prétendus « impératifs de l’industr
85 l’industrie automobile ». Au nom desquels on veut nous imposer toujours plus d’autoroutes, qui vont durer des siècles, alors
86 ura plus d’autos du type pour lequel on construit nos autoroutes, qui n’en seront pas moins indestructibles, et qui auront
87 ire… (Même jeu pour les centrales nucléaires : on nous dit qu’elles donneront dans vingt ans de quoi combler 20 % de nos bes
88 donneront dans vingt ans de quoi combler 20 % de nos besoins, après quoi on passera à d’autres procédés, mais on aura fabr
89 sont les vraies dimensions du problème. Qu’on ne nous dise plus que ce n’est pas notre affaire d’en juger ! Exigeons, penda
90 roblème. Qu’on ne nous dise plus que ce n’est pas notre affaire d’en juger ! Exigeons, pendant qu’il en est temps, les moyens
91 venir dans un débat qui ne concerne pas seulement notre existence économique, écologique, énergétique, mais notre dignité d’h
92 istence économique, écologique, énergétique, mais notre dignité d’hommes libres et responsables. Ce qui dépend de cette initi
93 rien de moins que l’avenir de la démocratie dans notre Suisse, j’entends la participation des citoyens à la vie publique, — 
94 main leur destin, et d’affirmer que l’avenir est notre affaire, — non pas celle des ordinateurs, ces ventriloques de la tech
95 robablement été mis au propre, sans être publié à notre connaissance.
5 1974, Tapuscrits divers (1980-1985). « La paix entre les hommes dépend aussi du respect de la vie sauvage » (message à Franz Weber) (11 décembre 1974)
96 s non seulement des gazelles mais des lions ? Car notre genre humain ne se sauvera pas sans eux. Nous avons à redécouvrir ce
97 ar notre genre humain ne se sauvera pas sans eux. Nous avons à redécouvrir ce grand mystère. On nous dira : l’Afrique, c’est
98 ux. Nous avons à redécouvrir ce grand mystère. On nous dira : l’Afrique, c’est loin, notre problème urgent, c’est l’inflatio
99 nd mystère. On nous dira : l’Afrique, c’est loin, notre problème urgent, c’est l’inflation. Mais il ne s’agit pas de l’Afriqu
100 en vérité : il s’agit de la vie sur la Terre. Si nous ne retrouvons pas le secret perdu du respect de la vie sous toutes se
101 erdu du respect de la vie sous toutes ses formes, nous ne trouverons pas non plus de solutions à la crise mondiale qui s’ann
6 1975, Tapuscrits divers (1980-1985). L’érotisme (août 1975)
102 s pulsions instinctives, se vérifie dès l’aube de notre tradition occidentale, dans les lois et les mythes de l’Égypte, dans
103 dent, mais que Freud et Jung ont redécouvert pour notre siècle. 2. Éros et chrétienté Si l’on désire comprendre le phén
104 vie de l’espèce, n’est mentionné par personne. » Nous sommes ici au degré zéro de l’érotisme, nullement au comble de sa rép
105 es autres religions réglaient par le sacré. Quand nos ethnographes veulent étudier les tabous, interdits et rites répressif
106 d’adoration et reçoivent le serment d’allégeance au seigneur féodal. Dans le même temps, la Vierge devient l’objet d’u
107 , théâtre, poésie, mais aussi de l’opéra, jusqu’à nos jours. C’est en réaction à cet « angélisme » de l’amour-passion que s
108 tabous restaurés ! Comme il est entendu qu’on ne doit parler à table ou au salon ni de l’argent ni de ces choses auxquelles
109 compte d’un certain nombre de faits importants de nos vies, en se fondant précisément sur ce que l’on taisait ou censurait 
110 l s’agit de mode, c’est-à-dire d’éphémère : quand nous serons tous nus, il n’y aura plus qu’une chose à faire : se rhabiller
111 e avec le rêve, — ce rêve dont l’épanchement dans notre vie consciente est peut-être une obscure tentative de compenser la ra
112 cure tentative de compenser la rationalisation de nos existences. Du même coup, la psychanalyse a rendu beaucoup mieux acce
113 ude approfondie des œuvres de Marx, Lénine et Mao doit permettre de prévenir les tendances à l’onanisme » (manuel chinois tr
114 e. d) L’excitation de la nouveauté (« ce tyran de notre âme » selon Casanova), qui est le ressort secret de l’érotisme, a plu
7 1975, Tapuscrits divers (1980-1985). La Suisse et l’Europe : projet de résolution (septembre 1975)
115 une conférence au sommet ultérieure ». Ce rapport devra proposer les moyens de transformer les relations des États membres en
116 ons des États membres en une union européenne. Il devra être déposé avant la fin de 1975, cependant que les chefs d’État et d
117 isse fait partie du présent. Cet avenir dépend de nos autorités et de tous ceux qui voudront bien s’en préoccuper à un titr
118 en commun et méthode de gouvernement lui fait un devoir de l’exprimer et d’en informer l’opinion publique européenne. Non pou
119 e suisse. Les institutions politiques européennes devront être appropriées à d’autres dimensions, à d’autres tendances et à une
8 1977, Tapuscrits divers (1980-1985). Les trois révolutions (14 octobre 1977)
120 s illusion ni mensonge, mais structure gouvernant notre imagination à notre insu, donc plus forte que toutes raisons. Le myth
121 ge, mais structure gouvernant notre imagination à notre insu, donc plus forte que toutes raisons. Le mythe est né en 1789 et
122 es rois l’Europe qu’il avait attaqués. Finalement nous le voyons adopté au xx e siècle par l’ensemble des peuples de la terr
123 es soviets (c’est le mot russe pour conseils) qui doivent rendre le pouvoir au peuple et dessaisir l’État. Lénine, dans ses thè
124 e révolutionnaire, et lui répond : « En ce moment nous sommes absolument pour l’État. Proclamer à l’avance son extinction ce
125 aux yeux du pouvoir centralisé de l’État-nation, nous serons toujours « en ce moment » où la guerre, les suites de la guerr
126 es de la guerre, ou menace d’une prochaine guerre nous contraindront à être provisoirement mais « absolument pour l’État »…
127 rovisoirement mais « absolument pour l’État »… Et nous savons à quels gigantesques excès a porté, sous Staline et jusqu’à no
128 gantesques excès a porté, sous Staline et jusqu’à nous , dans l’archipel du Goulag, la fameuse « centralisation démocratique 
129 es rois n’avaient pu faire) et un soldat qui a le devoir de tuer ceux que l’État lui désigne, mais n’a plus le droit (qu’il av
130 faire des millions d’hommes et de femmes de tous nos continents mais surtout de l’Europe (d’où le mal est venu) : ils se t
131 vivre, et de gaspillage d’énergie payé au prix de nos libertés civiques. De tous côtés montent lentement, avec l’immense et
132 urs responsabilités concrètes dans l’évolution de nos sociétés. Qu’ils soient préoccupés de protection de l’environnement
133 ondamentale de recréer un sens communautaire dans notre époque de foules solitaires, — ils sont tous les porteurs d’un mouvem
9 1978, Tapuscrits divers (1980-1985). Le Grandchamp des Bovet (5 juin 1978)
134 e qui vaut infiniment mieux selon les Grecs — que nous sommes réunis pour célébrer, ce soir. Il s’agit là, pour moi, d’un ac
135 jours soient prolongés sur la Terre ». Prolonger nos jours sur la Terre, ce n’est pas une recette pour mourir centenaire !
136 ’est une manière de prolonger la signification de notre vie au-delà de notre mémoire individuelle, vers ce passé qui sans rel
137 rolonger la signification de notre vie au-delà de notre mémoire individuelle, vers ce passé qui sans relâche se passe en nous
138 uelle, vers ce passé qui sans relâche se passe en nous et faute duquel il n’y aurait pas de plénitude du présent, ni de sens
139 rait pas de plénitude du présent, ni de sens pour nous à l’avenir. Je voudrais, au surplus, approcher mon sujet d’une manièr
140 ssi de textes sur Port-Royal des Champs ! Et ceci nous amène à nous demander dans quelle mesure le Grandchamp des Bovet ne f
141 sur Port-Royal des Champs ! Et ceci nous amène à nous demander dans quelle mesure le Grandchamp des Bovet ne fut pas, propo
142 ne fut pas, proportions gardées, un Port-Royal de notre Suisse romande au dernier siècle. Bien sûr, il faudrait remplacer l’a
143 ruyère, Chamfort et Maine de Biran, Joubert et de nos jours Cioran. Mais plus encore qu’un écrivain de race, Félix Bovet fu
144 chose de plus insupportable que le Moi, c’est le Nous . Car le moi le plus éhonté garde encore quelque pudeur, mais l’admira
145 ère. Et cette pensée finale, qui va très loin : Nous dressons nos enfants, mais ce sont leurs enfants qui les élèveront.
146 pensée finale, qui va très loin : Nous dressons nos enfants, mais ce sont leurs enfants qui les élèveront. Il me paraît
147 s enfants qui les élèveront. Il me paraît qu’ici nous venons de rejoindre, presque littéralement, ce qui sera l’idée centra
148 devant le jeu de mot ? je n’en suis pas certain), nous avons maintenant réuni les éléments d’un portrait moral et spirituel
149 irituel de Pierre Bovet. D’autres ont dit et vont nous dire encore ce que fut l’œuvre écrite du psychologue de l’Instinct co
150 et éclatant théorème de Spinoza : « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
151 nnaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu. » Mais avant tout et après tout, par-dessus tout,
152 e tiens que son livre sur l’Instinct combatif, en nous montrant que l’agressivité est un instrument qu’il s’agit bien moins
153 comme dira Freud est un des ouvrages marquants de notre siècle, et qu’il peut faire davantage pour prévenir la guerre, que to
10 1978, Tapuscrits divers (1980-1985). Obstacles et chances du nouvel ordre économique international (NOEI) : l’Europe de l’Ouest (8 décembre 1978)
154 ératrices et oppressives), un fait trop peu connu doit être ici mis en lumière : — L’Europe est la seule partie du Monde rad
155 e xix e siècle, puis USA xx e siècle, plus URSS «  Nous ferons mieux que l’Amérique ! ») a répandue de 1880 à 1970, sous le n
156 unistes, identiquement). Au contraire : chacun de nos États (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer, deva
157 elevant de sa souveraineté nationale absolue. Car nos États-nations ne regardent jamais les réalités mondiales que sous l’a
158 nœuvre de l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarité » ré
159 ivique, politique et culturelle ou spirituelle de nos contemporains en Occident, et d’abord en Europe. L’Europe unie, c’est
160 la Puissance, ne peut conduire qu’au désastre. Il doit être remplacé par un modèle qui vise à la Liberté. Seule la réalisati
161 e par l’Europe de l’Ouest sera capable de libérer nos contemporains de la fascination qu’exerce sur eux le premier modèle,
162 libertaire réalisé quelque part sur la Terre, de nos jours, et de préférence là même où le mauvais modèle s’était constitu
11 1979, Tapuscrits divers (1980-1985). Continuité des politiques nationales en Europe (8 février 1979)
163 t fixer pour très longtemps (pratiquement jusqu’à nos jours) les clichés de base de la psychologie des peuples : « On dit q
164 elle est la plus ancienne et la plus continue de nos traditions politiques, n’est pas encore la plus explicative des attit
165 ative des attitudes politiques traditionnelles de nos États. Celles-ci ne peuvent être comparées que sur le fond des grands
166 es relations entretenues au cours des siècles par nos divers États avec les trois Empires successifs qui me paraissent déte
167 rope. En somme, les politiques traditionnelles de nos pays ont l’âge de leur État-nation : cinq ou six siècles pour la Fran
168 es chances d’être en fait une anti-politique dans notre monde en mutation, quelles sont les chances du contraire, consistant
169 elles sont les chances du contraire, consistant à nous libérer des attitudes traditionnelles de nos États ? Je les suppose à
170 t à nous libérer des attitudes traditionnelles de nos États ? Je les suppose à peu près nulles, tant que l’on reste au plan
171 ar sa capitale et ses frontières sacralisées. Car nos États-nations sont dirigés par un personnel politique formé de foncti
172 xix e siècle, par les mass medias au xx e siècle. Nous avons vu que le caractère le plus général des stéréotypes nationaux (
173 i aux possibilités nouvelles de la technique dans notre ère post-industrielle. Contre l’Europe des politiques traditionnelle
174 elles, c’est-à-dire des clichés nationalistes, il nous faut édifier l’Europe de la politique véritable, celle qui prend ses
175 s mythes stato-nationalistes, la seule Europe que nous pourrons bâtir sera celle des réalités en création : Écologie, Région
12 1979, Tapuscrits divers (1980-1985). Conférence de presse Ecoropa (7 mai 1979)
176 onférence de presse Ecoropa (7 mai 1979)m Dans notre nom, il n’y a pas seulement ECOlogie, mais EuROPA. C’est sur l’Europe
177 pas cette Europe-là — d’ailleurs condamnée — que nous voulons sauver à Ecoropa. Notre Europe est une nécessité qui s’inscri
178 rs condamnée — que nous voulons sauver à Ecoropa. Notre Europe est une nécessité qui s’inscrit dans l’histoire mondiale de ce
179 ne se fait pas, ne s’unit pas, ne se fédère pas, nous allons à la catastrophe non seulement européenne, mais mondiale. Pour
180 imple : que c’est l’Europe qui a créé le monde où nous vivons, en ce sens qu’en créant la première civilisation industrielle
181 vaincu tous les autres peuples de la Terre qu’ils devaient l’imiter à tout prix. Or ce modèle occidental de civilisation industr
182 opique. Saint Thomas et les scolastiques pourtant nous avaient prévenus : « Le fini n’est pas capable d’infini. » Mais nous
183 us : « Le fini n’est pas capable d’infini. » Mais nous avons perdu de vue cette vérité fondamentale. Nous nous sommes imagin
184 ous avons perdu de vue cette vérité fondamentale. Nous nous sommes imaginé que la Terre, loin d’être une sphère finie et que
185 vons perdu de vue cette vérité fondamentale. Nous nous sommes imaginé que la Terre, loin d’être une sphère finie et que rien
186 gression exponentielle : voilà l’utopie totale ! Nous le savons tous : d’ici 20, 30, 50 ans, il n’y aura plus de pétrole, p
187 le tiers-monde se mettait à consommer autant que nous , c’est dans 3 ans ou dans 5 ans seulement que toutes ces ressources s
188 raient épuisées. Devant un danger aussi pressant, nous ne pouvons nous contenter de « faire confiance » à l’ingéniosité infi
189 Devant un danger aussi pressant, nous ne pouvons nous contenter de « faire confiance » à l’ingéniosité infinie de l’esprit
190 e modèle industriel, imité par le reste du monde, nous a conduits à l’impasse absolue, l’Europe se doit — et doit au Monde —
191 nous a conduits à l’impasse absolue, l’Europe se doit — et doit au Monde — d’élaborer un autre modèle de civilisation, qui
192 nduits à l’impasse absolue, l’Europe se doit — et doit au Monde — d’élaborer un autre modèle de civilisation, qui ne soit pl
193 ve d’un développement matériel indéfini ; elle se doit de proposer un autre idéal de Progrès, non vers la Puissance, mais ve
194 a guerre nucléaire donc à la fin de l’histoire de notre civilisation dans un monde où vingt-cinq à trente États seront armés
195 ques années. Dogme déjà dépassé parce qu’en fait nos États souverains ne fonctionnent plus. Aucun n’est en mesure de faire
196 e le gouvernement d’une nation est censé assurer. Nos souverainetés nationales, en effet, ne peuvent résister ni à la colon
197 de copier et de s’approprier les causes mêmes de notre propre crise… Je le répète, les États-nations sont condamnés puisqu’i
198 État-nation est la seule réalité avec laquelle il nous faut compter. Alors, qu’ils nous démontrent que cet État-nation fonct
199 avec laquelle il nous faut compter. Alors, qu’ils nous démontrent que cet État-nation fonctionne ! En attendant, faisons l’E
200 spaces tantôt plus petits, tantôt plus grands que nos États-nations. Pratiquement, plus petit égale région, plus grand égal
201 rope, ce vieux rêve séculaire, qui a hanté toutes nos meilleures têtes politiques et nos plus grands poètes, de Dante à Vic
202 a hanté toutes nos meilleures têtes politiques et nos plus grands poètes, de Dante à Victor Hugo, est devenu de nos jours u
203 nds poètes, de Dante à Victor Hugo, est devenu de nos jours une urgence matérielle, économique d’abord aux yeux des gouvern
204 es choses en mouvement depuis quelques années. Et nous entendons ici par régions non seulement les minorités ethniques et li
205 n-pays, lieu de nulle part) est exactement ce qui doit désigner l’État-nation, ce modèle abstrait plaqué indifféremment sur
206 ue des possibilités de dépassement par en haut de nos souverainetés stato-nationales, possibilités ouvertes par la création
207 rouveront le développement anticipé des thèses de notre Manifeste et de notre Déclaration. m. Édition réalisée sur la base
208 ment anticipé des thèses de notre Manifeste et de notre Déclaration. m. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit conserv
13 1979, Tapuscrits divers (1980-1985). Rapport intérimaire pour Ecoropa (27 juillet 1979)
209 llustre la croissance zéro. Depuis trente ans que nos chefs d’État la disent urgente, notre union n’a cessé de ne pas avanc
210 rente ans que nos chefs d’État la disent urgente, notre union n’a cessé de ne pas avancer. J’y vois la preuve qu’on ne peut l
211 peu que ce soit les frontières que décrètent, sur notre péninsule, le hasard des guerres et le jeu des traités. « Une région
212 demandent à s’autogérer, et voient bien qu’elles devraient se fédérer à cette fin. Qui pourrait les retenir de le faire ? Les Ét
213 r de le faire ? Les États-nations seuls. Mais ils devraient alors s’avouer franchement totalitaires, comme aucun, jusqu’ici, ne l
214   Je voyais les quarante régions qui naissent sur notre continent : du Schleswig à Bâle par la Frise et la vallée du Rhin ; d
215 était leur droit et leur plaisir, et c’était leur devoir civique. Et dans l’euphorie qui émanait de cette vision d’un continen
216 Rien n’empêchera… selon les lois en vigueur dans nos États démocratiques, toutes ces régions, si elles le désirent, de se
217 ’homme, la cité, et la nature, dans l’ensemble de nos pays. Dans le cadre de cette politique générale, rien n’empêchera, bi
218 t-être les besoins de l’État, mais assurément pas les nôtres . Rien n’empêchera, enfin, que les assemblées annuelles ne fonctionne
219 bloqué. Faut-il s’asseoir et pleurer ? Demandons- nous plutôt où se situe non pas le pouvoir de décision, mais le pouvoir d’
220 oir d’application des solutions qui se dégagent ? Nous verrons que c’est au niveau de la commune, dans la plupart des cas .
221 neté, peut-être sans lendemain, même obtenues. Si nous voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir — , c’est au niveau régio
222 ain, même obtenues. Si nous voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir — , c’est au niveau régional et local qu’il nous fau
223 avoir — , c’est au niveau régional et local qu’il nous faut exiger les moyens de la construire, qui sont très simples : le d
224 es raisons tout à fait claires : elle serait pour notre société une catastrophe sans précédent. Mais rien de pareil, bien au
225 ions voisines. Ceci suppose une enquête dans tous nos pays, un personnel compétent pour la conduire, un financement (même s
226 e, selon moi) les travaux des colloques prochains devaient aboutir à des réalisations concrètes (élection d’un Sénat des régions
227 emiers échanges par correspondance) 1. Voulons- nous cela ? Expliquer pourquoi. (Écologie-Régions) 2. Modifications éventu
228 été écrit en 1975 pour le recueil de mélanges qui devait être présenté au grand juriste belge Fernand Dehousse, décédé l’année
229 nand Dehousse, décédé l’année suivante. Le volume doit paraître à l’automne 1979. 7. Des agences fédérales pour l’économie
230 l’éducation (Paris) et de l’environnement (Bonn), dus à l’initiative de la Fondation européenne de la culture. 8. On peut
231 t le lire à peu près identique dans L’Avenir est notre affaire, p 352 à 355. n. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit
14 1979, Tapuscrits divers (1980-1985). Obstacles au nouvel ordre économique international (NOEI) en Europe du Centre (24 septembre 1979)
232 du monde, cela implique que ce qui fait obstacle devrait être écarté, supprimé, non pas considéré en soi, on its own merits, à
233 is une résistance morbide à éliminer. Son premier devoir est de se laisser surmonter, dit un proverbe italien. Or, en fait, je
234 oir des États-nations et sur son respect absolu —  dût cette condition le paralyser ou le réduire à néant — à quoi semble po
235 ou le réduire à néant — à quoi semble pouvoir ou devoir s’ajouter aujourd’hui une notion de système économique. Le tout relèv
236 tures et de leurs valeurs décisives. De cela seul doit dépendre l’économie, dans la mesure où elle sert l’homme, au lieu de
237 l’ordre des nations existe, qu’il est réel, qu’il doit et peut servir de fondement à tout « ordre » mondial imaginable. Or,
238 ie, les idéologies et la pharmacopée occidentale. Nous sommes tous colonisés. Européens et peuples du tiers-monde, par un ce
239 siècles. Quant au tiers-monde, à peine libéré de notre présence bouleversante (mais si brève aux yeux de l’Histoire) il s’es
240 l’Histoire) il s’est mis à revendiquer le pire de notre héritage et le moins assimilable par ses traditions : le modèle de l’
241 moins d’action, ensuite parce que beaucoup, dans nos pays, pensent autrement que je ne l’exprime ici : citons simplement l
242 ératrices et oppressives — un fait trop peu connu doit être ici mis en lumière : c’est que l’Europe est aujourd’hui la seule
243 battent à des degrés de violence divers dans tous nos peuples. Les Européens du xx e siècle ont été formés (sans le savoir)
244 u xix e siècle, les USA du xx e, puis l’URSS du «  Nous ferons mieux que l’Amérique » a répandu de 1848 à 1968, sous le nom d
245 ste ou marxiste) du xx e siècle. Il est clair que nous sommes ici en présence d’un schéma bien connu de l’histoire des idées
246 munistes identiquement). Au contraire : chacun de nos États (que ce soit à l’Est ou à l’Ouest) s’empresse de déclarer, deva
247 elevant de sa souveraineté nationale absolue. Car nos États-nations ne regardent jamais les réalités mondiales sous l’angle
248 citée par l’Étranger jaloux contre l’intégrité de notre nation. (Exception : en cas de crise très grave, la « solidarité » co
249 ront jamais qu’un seul langage : non pas celui de nos discours les plus persuasifs ni de nos livres les mieux documentés, m
250 s celui de nos discours les plus persuasifs ni de nos livres les mieux documentés, mais celui des désastres consommés, des
251 ordre mondial et de ses implications économiques nous paraissent donc dépendre largement de l’attitude civique, politique e
252 ivique, politique et culturelle ou spirituelle de nos contemporains en Occident, et d’abord en Europe. III. Pour un modè
253 e de l’Ouest leur paraît seule capable de libérer nos contemporains de la fascination qu’exerce sur eux le modèle industrie
254 t depuis peu en Chine, mais en Europe même. 1. Il nous paraît dangereux de confondre d’une part les effets d’une interdépend
255 nations.) 2. Les moyens d’une telle politique ? À notre sens, rien ne servirait de proposer (ou pire : d’essayer d’imposer) u
256 ment. 4. L’« ordre » souhaitable de la solidarité devrait se fonder dans une élaboration concertée (entre les Occidentaux et le
257 ndre cette souveraineté. Par quoi les remplacer ? Nous l’avons dit plus haut : les petites unités territoriales, urbaines, r
258 égionales ou « espaces de participation civique » doit et peut se construire un « ordre » acceptable par l’ensemble des popu
259 , prend parti pour le modèle de développement que nous avons ici préconisé, et que défendent par leurs livres et leur milita
260 dmettre par les responsables de la World Bank que nos technocrates ne peuvent qu’aggraver les problèmes des pays en dévelop
261 oblèmes des pays en développement. Le tiers-monde devrait prêter la plus vive attention à des déclarations d’une telle portée.
262 océanique (c’est-à-dire de l’oxygène nécessaire à notre vie), des famines ; de la désertification, de l’alimentation ici plét
263 ion communautaire, régionaliste et fédéraliste de nos sociétés. Or on ne peut imaginer qu’un seul moyen non catastrophique
264 11. Théorie exposée dans mon livre L’Avenir est notre affaire , Paris, Stock, 1977. o. Édition réalisée sur la base d’un t
15 1979, Tapuscrits divers (1980-1985). Manès Sperber ou « l’homme qui rappelle » (22 novembre 1979)
265 e militant de la liberté de l’esprit, engagés que nous étions tous les deux, dès 1950, dans une lutte commune et quotidienne
266 s droits de l’homme ou la recherche scientifique. Nous fûmes des camarades d’action intellectuelle, politique au sens fort d
267 confiance immédiate et jamais discutée, avant de nous être lus mutuellement, j’entends d’avoir lu l’un de l’autre autre cho
268 re personnes réelles, entre personnes du drame de notre temps, saisies dans leur réalité psychologique autant qu’historique.
269 ofondes contradictions, comme celle qui oppose en nous la volonté de puissance et la passion de la liberté, ou en d’autres t
270 pisode lui aurait laissé un souvenir très amer de notre pays, n’eût été l’intervention du pasteur Maurer et de sa femme, qui
271 mon sur la montagne. J’avais toujours pensé qu’il devait exister des chrétiens de cette sorte, et voilà que j’en avais découve
272 on seulement leur propre existence, mais celle de nous tous sur cette terre ; c’est grâce à eux que la lumière brille même d
273 irait-on, entre le monde germanique et la France. Nous voici bien loin, semble-t-il, des origines ukrainiennes et du bourg j
274 ine, en Galicie. Tradition « intégriste » dirions- nous aujourd’hui, hassidim signifiant fidèle et pur. Tradition à la fois r
275 C’était désormais l’activité révolutionnaire qui nous tenait lieu de messianisme. L’idée que ce monde ne peut pas durer, qu
276 sme. L’idée que ce monde ne peut pas durer, qu’il doit changer radicalement, qu’il peut devenir et deviendra meilleur, ne de
277 ent, qu’il peut devenir et deviendra meilleur, ne devait plus m’abandonner ; elle n’a jamais cessé de me guider. D’où son eng
278 uvre est pour moi un appel toujours renouvelé qui doit éveiller le lecteur et m’éveiller moi-même. (Vous confierai-je qu’en
279 ’il le faut) et l’amertume de l’autobiographe qui nous donne ses erreurs pour telles. Mais surtout, à la grande différence d
280 lle de l’un des esprits les plus pénétrants parmi nos contemporains, mais qui est aussi la biographie de notre époque, votr
281 ontemporains, mais qui est aussi la biographie de notre époque, votre académie a voulu attirer l’attention sur l’une des œuvr
282 ’attention sur l’une des œuvres qui peut le mieux nous guérir de tant d’illusions flatteuses pour notre bonne conscience de
283 x nous guérir de tant d’illusions flatteuses pour notre bonne conscience de libéraux, de démocrates, de libertaires, voire d’