1
continuer, sans modification, ce qui se fait. Il
serait
vain d’essayer d’extrapoler l’an 2000 de l’état de la conjoncture de
2
confort, j’ai les plus grands doutes. Le confort
est
une conception qui est née d’une manière tout à fait obscure — à part
3
grands doutes. Le confort est une conception qui
est
née d’une manière tout à fait obscure — à partir de ce qu’on en dit d
4
blicité. Les Américains ont fini par croire qu’il
était
le fondement même, le but de la vie. La constitution américaine affir
5
lage d’énergie et je ne puis dire à quel point je
suis
contre la climatisation. Il y a beaucoup d’autres moyens de se débarr
6
barrasser de cet inconvénient peu considérable qu’
est
l’excès de chaleur, dans nos pays. II. Voici les grandes question
7
nomies d’énergie, en particulier par l’isolation,
est
une des tâches immédiates et à moyen terme les plus importantes pour
8
e d’approvisionnement. Mais il me semble que nous
sommes
déjà en plein problème d’approvisionnement d’énergie, non pas que nou
9
pas que nous en manquions actuellement, mais nous
sommes
tout près d’en manquer par épuisement des ressources naturelles, non
10
des ressources naturelles, non renouvelables, qui
sont
le pétrole et l’uranium. Pour le pétrole, je me suis laissé dire par
11
t le pétrole et l’uranium. Pour le pétrole, je me
suis
laissé dire par des membres de la Commission du droit de la mer (ils
12
it de la mer (ils représentent des gouvernements,
sont
donc responsables) qu’il y a du pétrole offshore pour 500 ans, la que
13
y a du pétrole offshore pour 500 ans, la question
étant
une question d’écologie, à savoir : s’il est prudent de l’extraire et
14
on étant une question d’écologie, à savoir : s’il
est
prudent de l’extraire et de s’exposer à des accidents comme Ixtoc 2.
15
, c’est de la publicité pour le nucléaire. Cela a
été
presque avoué par un certain nombre de grands dirigeants des industri
16
nous avons l’énergie nucléaire ». Les vingt ans
sont
passés, et il y a encore du pétrole, on en a même découvert encore pl
17
ors, je me gratte la tête et je me demande : « Qu’
est
-ce qu’on nous a raconté ? » « Est-ce qu’on y croyait vraiment et qu’o
18
demande : « Qu’est-ce qu’on nous a raconté ? » «
Est
-ce qu’on y croyait vraiment et qu’on se trompait ? » Mais alors c’est
19
s c’est grave pour les appréciations futures ; ou
est
-ce qu’on n’y croyait pas du tout, et c’est encore plus grave, parce q
20
? Le manque d’approvisionnement en électricité n’
est
pas évident dans un pays comme la Suisse. Nous en avons à revendre, l
21
c’est qu’on a en tête une certaine politique qui
est
celle du nucléaire. Là, il me semble que des industries comme la vôtr
22
il y a 10-12 ans à Bruxelles au Marché commun) se
sont
révélées fausses. Quelques années plus tard, on a passé à « tous les
23
qui a suivi la soi-disant crise du pétrole — ce n’
était
qu’une menace de crise du pétrole — , le conseiller fédéral Brugger a
24
nfirmant que le peuple suisse avait fait — sans y
être
forcé — 20 % d’économies de consommation d’électricité, par exemple e
25
e degré de température dans les appartements, qui
était
beaucoup trop élevé. On chauffait jusqu’à 25℃, on est descendu à 20℃,
26
beaucoup trop élevé. On chauffait jusqu’à 25℃, on
est
descendu à 20℃, ce qui est suffisant. Ainsi on donnait tort à toutes
27
uffait jusqu’à 25℃, on est descendu à 20℃, ce qui
est
suffisant. Ainsi on donnait tort à toutes les prévisions sur l’augmen
28
. Au haut de la page 4 de votre questionnaire, il
est
dit qu’il faut économiser l’énergie pour faire des économies de devis
29
des ressorts profonds de l’activité humaine, qui
sont
tout ce que l’homme peut sortir d’énergie de lui-même. Il y a là un p
30
mental. On nous dit : la population mondiale (qui
est
de quatre milliards) va doubler dans les 30 ans qui viennent ; il fau
31
ela représente beaucoup d’énergie ! Mais, on n’en
tient
aucun compte dans les prévisions ; on fait comme si toute l’énergie d
32
l’extérieur. Eh bien, une attitude de ce genre-là
est
extrêmement grave pour l’avenir de la race humaine. C’est peut-être e
33
nt ». Il me semble qu’il s’agit d’un terminal qui
serait
dans chaque ménage, comme on a aujourd’hui la télévision. Mais le tra
34
l’informatique sans qu’on en ajoute encore un qui
serait
de faire bricoler les émissions — je ne sais comment — par des gens q
35
soi, mais par l’usage que les hommes, tels qu’ils
sont
, seront amenés nécessairement à en faire par inertie, en position pas
36
ais par l’usage que les hommes, tels qu’ils sont,
seront
amenés nécessairement à en faire par inertie, en position passive — c
37
énergie de l’extérieur. Le « traitement » dont il
est
question ici par erreur (au lieu de réception) doit se faire dans not
38
qui devons retraiter tout ce que nous avons reçu.
Sommes
-nous en état de retraiter, de digérer toutes ces informations ? Voilà
39
rer toutes ces informations ? Voilà la question !
Est
-ce que ce n’est pas pour le moment une pollution d’en avoir trop, com
40
nformations ? Voilà la question ! Est-ce que ce n’
est
pas pour le moment une pollution d’en avoir trop, comme si on était o
41
moment une pollution d’en avoir trop, comme si on
était
obligé tout d’un coup de manger une tonne de viande en une semaine ?
42
temps d’accès à l’information : car notre cerveau
est
beaucoup plus lent que beaucoup de machines. Alors, à quoi cela sert-
43
le toucher et sans agir sur lui, ou bien qu’elle
est
de trop, qu’elle le brouille, qu’elle ajoute à l’obscurité ou à la di
44
ncore très peu traités. Quelques psychologues se
sont
mis à faire des mesures sur ces choses, mais le gros de l’effort se p
45
tres domaines comme celui de la guerre où il peut
être
très important de gagner par-ci par-là quelques millionièmes de secon
46
malheureusement ; ce qu’on appelle les « tours »
est
ce qu’il y a de plus énergivore au monde. On n’a jamais imaginé des m
47
ne me paraît pas la solution, de même que cela n’
est
pas une solution de dire qu’à la fin du siècle — comme beaucoup de so
48
s cartes de géographies d’aujourd’hui, les villes
sont
des points noirs entourés de campagnes, ce sera l’inverse à ce moment
49
s sont des points noirs entourés de campagnes, ce
sera
l’inverse à ce moment-là. Il n’y aura presque que du noir et de temps
50
’est impossible. C’est vraiment de l’utopie. Nous
serons
arrêtés par la force des choses, des résistances matérielles et de la
51
ir » : cela fait partie de ce grand système qui a
été
instauré par Ford à partir du début du siècle avec sa première usine
52
rs plus loin. On a créé à plaisir ce problème qui
est
devenu maintenant à peu près insoluble, qui se résume socialement par
53
homme avec la nature, des questions d’emploi, qui
sont
jugées à peu près de la même manière. Voyez les votes sur l’énergie n
54
l y a une très grande ressemblance entre ce qui s’
est
passé en Suède et en Suisse. En revanche, le Danemark et les Pays-Bas
55
Bas ont banni le nucléaire, alors que leur régime
est
au fond très voisin de celui de la Suède et de la Suisse. Il me sembl
56
c’est une bonne direction en général ; mais ce n’
est
pas du tout suffisant parce qu’il n’y a pas de prise de position sur
57
les pays européens et américains — que le chômage
sera
résorbé d’ici peu, on ne fait que du bruit avec la bouche, et on le s
58
évidemment énorme, le problème que cela pose. Qu’
est
-ce qu’on va faire du temps libéré ? Comment va-t-on donner aux gens l
59
ent sentir ? Je peux vous donner un exemple qui n’
est
pas suisse. J’habite le pays de Gex ; c’est un pays où, de Divonne à
60
e vous réparer une serrure. Il y en avait un, qui
est
en train de travailler chez moi. Il va s’en aller et prend du travail
61
e le remplacer. C’est un problème gigantesque qui
sera
le grand problème du xxi e siècle s’il n’y a pas une guerre avant qui
62
stèmes mi-socialistes, mi-libéraux que nous avons
sont
des moyens de retarder l’heure de vérité, l’heure de l’explication.
63
formes ? D’après les chiffres que je connais, il
est
tout à fait évident que le travail pour le maintien de l’environnemen
64
ou la lutte contre les pollutions déjà installées
est
un des moyens de répondre vraiment à la question de la suppression de
65
lié à l’environnement. Le recyclage des matériaux
est
à prendre très au sérieux. C’est une action du même ordre, dans mon i
66
en écologique qui maintient les équilibres et qui
est
réaliste, c’est-à-dire qui se modèle sur les réalités naturelles et p
67
ail technique, des techniques dures comme on dit,
est
un travail utopique, au sens étymologique du terme utopie : le u priv
68
topie : le u privatif et topos, le lieu. Utopique
est
ce qui se fait indépendamment du lieu, n’importe où. C’est une chose
69
ure, le respect des lois de l’écologie, tout cela
est
du réalisme, tout cela consiste à ordonner l’action de l’homme aux ré
70
probablement à un besoin profond de l’homme, qui
est
le besoin de durer, de ne pas être soumis à la mort. Tout ce qui est
71
de l’homme, qui est le besoin de durer, de ne pas
être
soumis à la mort. Tout ce qui est vivant et naturel est soumis à la m
72
rer, de ne pas être soumis à la mort. Tout ce qui
est
vivant et naturel est soumis à la mort, la mort étant une des conditi
73
umis à la mort. Tout ce qui est vivant et naturel
est
soumis à la mort, la mort étant une des conditions du renouveau de la
74
t vivant et naturel est soumis à la mort, la mort
étant
une des conditions du renouveau de la vie. L’homme a peur de la mort
75
arrivait à faire un homme presque robotisé, cela
serait
très bien parce qu’on vivrait toujours. C’est le comble de l’utopie.
76
e place très importante. Qu’en pensez-vous ? J’en
suis
persuadé et je dis : hélas ! parce que les robots sont surtout indisp
77
persuadé et je dis : hélas ! parce que les robots
sont
surtout indispensables dans le cas où l’on doit manier des substances
78
igeront. Progrès technologique Le bâtiment
est
un secteur qui a encore très peu bénéficié des transferts technologiq
79
mble que là, les plus grandes évolutions ont déjà
été
faites, sauf — si je comprends bien — pour des questions comme l’isol
80
félicite que la préfabrication des maisons ne se
soit
pas développée en Suisse, car à parcourir nos villages on est frappé
81
loppée en Suisse, car à parcourir nos villages on
est
frappé par l’impression de bien-être et de beauté qu’ils donnent, com
82
rication. Je m’en félicite, parce que cet habitat
est
fait pour nos climats. On pourrait certainement faire encore de grand
83
n isolation. Les questions de chauffage devraient
être
revues. Exigences croissantes du consommateur 1° Confort N
84
vue du confort, l’habitat de qualité de l’an 2000
serait
sans commune mesure avec celui d’aujourd’hui. Qu’en pensez-vous ? Je
85
qu’on a inventée pour ne pas dire bonheur ou bien
être
qui serait beaucoup plus exigeante, mais non pas vérifiable. Le confo
86
nventée pour ne pas dire bonheur ou bien être qui
serait
beaucoup plus exigeante, mais non pas vérifiable. Le confort peut se
87
itesse de la voiture, choses mesurables, mais qui
sont
très loin de ce qu’évoque le terme de bien-être, ou de bonheur. Je co
88
ort, n’a jamais donné pour but à la vie humaine d’
être
« confortable ». C’est une création de la publicité. Cela a commencé
89
généralisée de l’artisanat, du travail manuel qui
est
au fond le travail créateur. Tous les créateurs sont des manuels, dep
90
t au fond le travail créateur. Tous les créateurs
sont
des manuels, depuis celui qui fait des statues ou du modelage, ou de
91
par les mains. C’est très curieux que les robots
soient
sans mains et que leurs pinces remplacent les mains. Ils ne sont pas
92
et que leurs pinces remplacent les mains. Ils ne
sont
pas créateurs, ils ne font que déplacer des choses. Toute création pa
93
s mains ce qui voulait dire que la pensée devait
être
responsable de ses créations. Je citais une phrase de saint Thomas :
94
ent pas peur des robots. J’ai peur du fait qu’ils
soient
multipliés dans une société qui n’aurait pas pu résoudre ce problème
95
ociété qui n’aurait pas pu résoudre ce problème !
Est
-ce qu’on crée du loisir avec les machines ou du chômage ? Il se trouv
96
à l’époque, et qui s’appelait L’Ordre nouveau ,
était
intitulé « Liberté ou chômage ». C’est donc une préoccupation très an
97
se, nous devrions faire beaucoup, car les Suisses
sont
un peuple d’artisans, même quand ils sont ouvriers, ils sont « qualif
98
Suisses sont un peuple d’artisans, même quand ils
sont
ouvriers, ils sont « qualifiés ». Il y a une qualification beaucoup p
99
ple d’artisans, même quand ils sont ouvriers, ils
sont
« qualifiés ». Il y a une qualification beaucoup plus grande du trava
100
étrangers avec un peu de condescendance, mais ils
étaient
évidemment moins préparés à bien finir les choses à la main. 3° Be
101
ue le besoin grandissant de sécurité provoquerait
soit
un regroupement en « villages », soit l’apparition d’un « marché de l
102
rovoquerait soit un regroupement en « villages »,
soit
l’apparition d’un « marché de la peur » (systèmes de sécurité, blinda
103
t, mais de leur bonheur. Le « marché de la peur »
est
une espèce de prime à la lâcheté civique et à l’inertie, à la paresse
104
ivique et à l’inertie, à la paresse sociale. Ce n’
est
pas en multipliant les gadgets autour des maisons et en tuant de temp
105
ps un membre de sa famille par erreur parce qu’il
est
rentré un soir tard, comme on peut le lire dans les journaux, ce n’es
106
rd, comme on peut le lire dans les journaux, ce n’
est
pas avec ces procédés qu’on remédiera à la vague énorme de délinquanc
107
de délinquance. La délinquance a des sources qui
sont
connues, et il faut réduire ces sources. On a fait des calculs par de
108
e. Un des moyens de diminuer la délinquance, ce n’
est
donc pas d’installer des sonneries partout, mais de diminuer le nombr
109
s le lui permettraient. Qu’en pensez-vous ? Je me
suis
aperçu que la Suisse est un des seuls pays où l’abri antiatomique est
110
’en pensez-vous ? Je me suis aperçu que la Suisse
est
un des seuls pays où l’abri antiatomique est obligatoire. Aux USA qui
111
isse est un des seuls pays où l’abri antiatomique
est
obligatoire. Aux USA qui ne croyaient qu’à cela — lors d’un voyage qu
112
ai eu l’occasion d’en parler, l’abri antiatomique
est
un leurre. Les bombes nucléaires produisent des incendies tels que ce
113
a quantité d’oxygène nécessaire pour les gens qui
sont
dans les abris. Il faudrait que dans ces abris on puisse fabriquer de
114
u’on puisse y vivre dix mois, ou des années. Ce n’
est
pas envisageable. Donc, je n’y crois pas et je ne conseillerais pas à
115
ait pas, mais que la maison continuerait à devoir
être
transmise aux enfants…). Qu’en pensez-vous ? Je suis entièrement d’ac
116
e transmise aux enfants…). Qu’en pensez-vous ? Je
suis
entièrement d’accord avec cette vision des choses conservatrice des r
117
des ressources, et je crois qu’il n’y a rien qui
soit
plus précieux pour l’homme qu’une certaine continuité. C’est représen
118
r la conservation des ressources naturelles, on y
est
contraint maintenant. Prenez la question du recyclage du verre, du pa
119
n du recyclage du verre, du papier, etc. : nous y
sommes
contraints ; si nous ne recyclons pas le papier, si nous continuons à
120
faisons, bientôt la moitié de la forêt d’Amazonie
sera
détruite, ce qui changera complètement le climat de l’Europe. Voilà l
121
Europe. Voilà le genre de problèmes auxquels nous
sommes
confrontés. Je suis donc entièrement en faveur de la conservation au
122
de problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je
suis
donc entièrement en faveur de la conservation au maximum des ressourc
123
aux d’aménagement du logement par le particulier,
serait
importante : pour utiliser le temps disponible ; pour économiser de l
124
ressort nettement de mes réponses précédentes. Il
est
tout à fait évident que l’homme a besoin de créer, d’exprimer ce qui
125
que l’homme a besoin de créer, d’exprimer ce qui
est
en lui et qu’il ne peut connaître autrement que par les créations qui
126
éponds en deux phrases : l’Europe s’unira ou elle
sera
colonisée. Il y a trente ans que je le dis. C’était sur la bande de m
127
mon premier livre sur l’Europe. L’Europe de l’Est
est
déjà plus que colonisée par les Russes. L’Europe de l’Ouest risque d’
128
isée par les Russes. L’Europe de l’Ouest risque d’
être
colonisée par les Américains, si nous ne faisons pas l’Europe unie, c
129
aisons pas l’Europe unie, car aucun de nos pays n’
est
capable à lui seul de se défendre ni contre l’un ni avec l’autre. Je
130
à choisir entre Europe ou région, parce que l’une
est
condition de l’autre. Ce qui s’y oppose ce sont nos États-nations de
131
ne est condition de l’autre. Ce qui s’y oppose ce
sont
nos États-nations de type napoléonien centralisé, qui prétendent à un
132
e ou autres balivernes de ce genre. Il ne saurait
être
question d’autosuffisance dans aucun de ces domaines. Dans le domaine
133
ntièrement de ses centrales nucléaires. Or, elles
sont
construites d’après un procédé américain, et avec des fonds qui provi
134
même pas une majorité de fonds français : Eurodif
était
contrôlée jusqu’à ces derniers mois par une société Sofidif où l’Iran
135
e soutenir une seconde, à l’indépendance absolue,
sont
en train de bloquer d’une part le développement des régions et, d’aut
136
l que celui des fédérations nationales. Celles-ci
sont
, d’ailleurs, presque en majorité déjà en Europe à l’Allemagne fédéral
137
iculté dans une fédération européenne ; ce qui ne
sera
pas le cas de la France, comme l’avait signalé le ministre Edgar Faur
138
ant le référendum sur la question régionale qui a
été
repoussé et qui a entraîné le départ du général de Gaulle. Edgar Faur
139
ure disait à la TV, à la veille du scrutin : « Il
est
essentiel que la France comprenne qu’elle doit se fédérer intérieurem
140
formule d’avenir. Les grandes affaires aussi ont
été
amenées à choisir des formules de décentralisation très poussées, d’a
141
it en réalité d’un seul et même mouvement. Quelle
sera
la taille dirigeable des entreprises ? Petite, pour la même raison q
142
er, donne des indications importantes sur ce qu’a
été
fait par lui dans le National Coal Board en Grande-Bretagne, soit sur
143
i dans le National Coal Board en Grande-Bretagne,
soit
sur les mesures de décentralisation adoptées par la General Motors. I
144
leur permette de réaliser ensemble des objets qui
sont
trop grands pour chacun d’eux. Les autoroutes par exemple : il est no
145
our chacun d’eux. Les autoroutes par exemple : il
est
normal que cela dépende essentiellement du pouvoir fédéral en Suisse.
146
maginables, il y a des choses petites qui doivent
être
réglées à leur niveau et des questions très vastes qui ne peuvent êtr
147
iveau et des questions très vastes qui ne peuvent
être
réglées qu’à un niveau supérieur — national, continental, voire mondi
148
dial. De même, pour les questions d’écologie, il
est
très clair que la plupart des problèmes écologiques sont à résoudre l
149
ès clair que la plupart des problèmes écologiques
sont
à résoudre localement ou régionalement, le problème du Léman par exem
150
i de stocker. Qu’en pensez-vous ? Je pense que ce
sera
une réaction normale, mais qui ne mènera pas très loin ; le stockage
151
is qui ne mènera pas très loin ; le stockage ce n’
est
pas une réponse durable et sûre. Il faut que les gens apprennent à pr
152
pas carrément à de nouvelles formes d’énergie qui
seraient
chères au début, mais ensuite beaucoup moins chères. Le solaire serai
153
t, mais ensuite beaucoup moins chères. Le solaire
serait
la moins chère des énergies si cela se généralisait. Évolution du
154
du consommateur Les exigences du consommateur
sont
créées en grande partie par la publicité. Il faudra que l’éducation,
155
eurs véritables besoins. Je crois que pour ce qui
est
du nombre de mètres carrés pour un logement, on pourrait arriver à de
156
ière significative depuis des millénaires. Elle s’
est
un peu accrue dans les pays occidentaux à cause de la manière de se n
157
ans les villes, mais depuis le xix e siècle, elle
est
en stagnation. Évolution du niveau de vie Le niveau de vie, pou
158
e vie très inférieur au nôtre, selon nos mesures,
sont
beaucoup plus heureux, se sentent bien dans leur peau, et sont plus à
159
plus heureux, se sentent bien dans leur peau, et
sont
plus à l’aise dans leurs mœurs, dans leurs croyances, dans leur liber
160
u degré d’intervention des pouvoirs publics Il
est
destiné à s’accroître à la mesure exacte de notre degré de passivité
161
s démissions des citoyens. Pour moi, l’État ce n’
est
pas seulement les bureaux des ministères de la capitale, les départem
162
, il y a de l’État au niveau de la fédération. Il
serait
très bon qu’il y ait de l’État au niveau de l’Europe, et pour certain
163
et en Amérique, dans l’Occident industriel, nous
sommes
en train de nous conduire comme des criminels à l’égard de beaucoup d
164
nat et la durabilité, la part d’industrialisation
sera
naturellement moindre ou elle consistera à produire des produits pour
165
rtainement oublié de poser des questions. Quelles
sont
celles qui, à la fin de cet entretien, vous viennent à l’esprit ?
166
industries qui appliquent cette technologie, nous
sommes
arrivés à une sorte de gigantisme dans beaucoup de domaines, à des ac
167
e situation sans précédent dans l’humanité, qui a
été
créée par les sciences d’abord, et dont l’ampleur ne se manifeste pas
168
ont on ne peut pas raccourcir la « période », qui
est
de 24 000 ans, de semi-activité radioactive. Cela pose des problèmes
169
inez, si on avait demandé à Ford en 1900 : — « Qu’
est
-ce qui se passera et de quoi auront l’air les États-Unis, si vous arr
170
rte quoi sans envisager les conséquences, et nous
sommes
maintenant condamnés à avoir une politique d’ensemble de l’industrie
171
atteler immédiatement. Avant de faire quoi que ce
soit
, il faut nous poser la question des finalités et des résultats. La qu
172
ité et en plus grand nombre, mieux cela ira. Ce n’
est
pas sûr du tout, étant donné les dimensions que cela prend. Et l’imme
173
nombre, mieux cela ira. Ce n’est pas sûr du tout,
étant
donné les dimensions que cela prend. Et l’immense répercussion latéra
174
hes scientifiques même dites « fondamentales » ne
sont
pas faites tout à fait au hasard. L’argument du libéralisme dans ce d
175
sard. L’argument du libéralisme dans ce domaine n’
est
pas tout à fait honnête ; il y a certains ordres de recherche scienti
176
y a certains ordres de recherche scientifique qui
sont
fortement favorisés. Il y a d’énormes inégalités. L’exemple des reche
177
indirect avec la préparation à la guerre, car il
est
absolument exclu de nier l’interdépendance des recherches sur le nucl
178
ur les limites de la technologie et de la science
sont
des choses très importantes et qui pourraient apporter des réponses à
179
ou désastre global. Et chaque industrie me paraît
être
responsable de réévaluer — dans cette conjoncture qui devient dramati
180
tique — ses finalités et ses moyens. Ces derniers
sont
-ils vraiment au service de l’humanité, ou sont-ils les moyens au serv
181
rs sont-ils vraiment au service de l’humanité, ou
sont
-ils les moyens au service du profit à court terme d’une demi-générati
182
là, c’est le principal de ce qui me semble devoir
être
dit. a. Édition réalisée sur la base d’un tapuscrit conservé à la
183
(« car alors ce ») sinon la syntaxe de la phrase
est
fautive. c. La numérotation a été modifié, car la
184
e de la phrase est fautive. c. La numérotation a
été
modifié, car la
185
ciété occidentale (18 septembre 1980)d I. Nous
sommes
ici, une fois de plus ensemble, pour essayer de formuler les principe
186
s mass médias, des finances et de la police. Nous
sommes
ici pour formuler une fois de plus les relations inévitables entre va
187
ements énergétiques, etc. ; c’est-à-dire que nous
sommes
ici pour affirmer une fois de plus l’irréductible opposition entre le
188
mpatiente méditation sur ces deux thèmes, et ce n’
est
qu’avec mon dernier livre, sur l’Avenir , que je suis arrivé à une fo
189
qu’avec mon dernier livre, sur l’Avenir , que je
suis
arrivé à une formule assez simple pour me convaincre, et que voici :
190
mmuns. Les conférences que vous allez entendre en
seront
témoins, j’en suis sûr : qu’il s’agisse de celle de mon collaborateur
191
s que vous allez entendre en seront témoins, j’en
suis
sûr : qu’il s’agisse de celle de mon collaborateur et ami Orio Giarin
192
’Ivan Illich, toutes convergent : l’économie doit
être
faite pour l’homme et non l’homme pour l’économie. Or l’homme vient d
193
gé depuis vingt siècles. Les membres d’Ecoropa ne
sont
pas les seuls à en tirer des conséquences à bien des égards révolutio
194
mesures concrètes dans nos sociétés actuelles, où
sont
en train de s’organiser des désastres très exactement calculables… Ma
195
ts politiques et économiques de nos États-nations
sont
encore extrêmement et comme naïvement prisonniers des valeurs du xix
196
ré tout ce qui les nie, d’Hiroshima à Téhéran. Il
est
tard en Europe. Il est très tard ! Je propose que notre prochaine ren
197
d’Hiroshima à Téhéran. Il est tard en Europe. Il
est
très tard ! Je propose que notre prochaine rencontre, aussi prochaine
198
rochaine rencontre, aussi prochaine que possible,
soit
consacrée à l’examen des mesures tactiques et stratégiques, susceptib
199
catastrophes prochaines — à condition qu’elles ne
soient
pas totales, évidemment — pourront secouer l’inertie générale, change
200
Permettez-moi de corriger d’abord l’erreur qui s’
est
glissée dans le titre de mon intervention de ce soirf : ce n’est pas
201
s le titre de mon intervention de ce soirf : ce n’
est
pas d’un enjeu moral, mais d’un enjeu global que je vais vous parler.
202
suite pourquoi. Autrefois, les enjeux des guerres
étaient
limités : on avait décidé de s’emparer d’une province ou d’une ville,
203
it au roi, de défendre la liberté d’un pays. Ce n’
est
guère qu’à partir de la Révolution française que les enjeux deviennen
204
guerre « aux rois d’Europe »). Au xx e siècle ce
sera
pour l’idéal fasciste ou raciste contre les démocraties décadentes, p
205
socialisme contre le capitalisme, etc. Ces enjeux
étant
mal définis, mal vérifiables, mal limités, ils tendent vers l’illimit
206
ne voit pas le terme, l’enjeu d’une guerre demain
sera
nécessairement la domination globale, totale et définitive de l’human
207
ettant fin à l’histoire, pour autant que celle-ci
est
l’histoire des conflits entre les peuples ou leurs États, et y mettan
208
peuples. Il se peut que cette vision d’apocalypse
soit
le fruit d’une évaluation exagérée de la puissance des armes nouvelle
209
agérée de la puissance des armes nouvelles. Ce ne
serait
pas la première fois que l’on commettrait une erreur de cet ordre. He
210
Paris un philosophe marxiste soutenir que Hegel s’
était
trompé : c’était en vérité Staline qui allait mettre un terme à l’his
211
and nombre de mitrailleuses. Aujourd’hui, ce qui
est
invoqué, ce sont bien sûr les armes nucléaires, avec beaucoup moins d
212
trailleuses. Aujourd’hui, ce qui est invoqué, ce
sont
bien sûr les armes nucléaires, avec beaucoup moins de chances d’erreu
213
beaucoup moins de chances d’erreur, car elles ne
sont
pas simplement deux fois ou dix fois plus puissantes, mais 100 000 fo
214
fois plus puissantes que tout ce qui avait jamais
été
connu avant la bombe d’Hiroshima. J’ai demandé un soir à Einstein (l
215
e de la puissance des armes utilisées, alors nous
sommes
en pleine aberration, nous entrons en démence pure, car un enjeu tota
216
ns en démence pure, car un enjeu total ne peut qu’
être
perdu : la « victoire » de l’un des camps — peu importe lequel — ou u
217
manité civilisée. Même si de telles extrémités ne
sont
pas atteintes, il est certain que tout y prépare aujourd’hui, et que
218
si de telles extrémités ne sont pas atteintes, il
est
certain que tout y prépare aujourd’hui, et que l’idée d’un cataclysme
219
urd’hui, et que l’idée d’un cataclysme terminal n’
est
plus jamais absente de notre esprit, quand nous imaginons l’avenir, c
220
ement. Avant le 6 août 1945, face à la guerre, on
était
militariste ou antimilitariste, mais dans la guerre demain, où seront
221
u antimilitariste, mais dans la guerre demain, où
seront
les militaires ? Tout se jouera sans eux et par-dessus leur tête, au
222
ra sans eux et par-dessus leur tête, au mieux ils
seront
enterrés avec la tourbe des civils, dans des abris d’ailleurs ineffic
223
itz, ce contemporain de Napoléon, que « la guerre
est
un conflit de grands intérêts réglé par le sang ». Mais en lisant dan
224
rêts », réglés non par le sang, mais par le fric,
sont
les seuls aujourd’hui à utiliser et à prendre au sérieux les règles d
225
abnégation patriotique et surtout de virilité qui
étaient
l’apanage de l’armée, c’est-à-dire des militaires ; ou au contraire o
226
point ». Depuis le 6 août 1945, cette opposition
est
devenue sans objet, puisque la guerre, désormais, se fera sans milita
227
bataille « atomique », le nombre des combattants
est
réduit à un strict minimum. Ce principe deviendra absolu quand la bom
228
viendra absolu quand la bombe-fusée atomique aura
été
mise au point. Alors le soldat ne sera plus que le spectateur effrayé
229
omique aura été mise au point. Alors le soldat ne
sera
plus que le spectateur effrayé d’une guerre menée par des robots. La
230
e encore des vivants sur la terre, une conférence
sera
très certainement organisée pour décider qui est le vainqueur et qui
231
sera très certainement organisée pour décider qui
est
le vainqueur et qui est le vaincu". Un an avant dans mes Lettres su
232
rganisée pour décider qui est le vainqueur et qui
est
le vaincu". Un an avant dans mes Lettres sur la bombe atomique , j’
233
t : La principale victime de la bombe atomique a
été
la guerre, qui en est morte en trois jours. Sous sa forme militaire —
234
time de la bombe atomique a été la guerre, qui en
est
morte en trois jours. Sous sa forme militaire — c’était la guerre tou
235
lus qu’à se consacrer aux sports. Que la guerre n’
est
plus leur métier. Et que par conséquent il n’y aura plus de guerre au
236
rres », nous disaient-ils. Sans doute. Mais ce ne
seront
plus les leurs, les « vraies », les héroïques, costumées et casquées,
237
e aux musées, depuis le 6 août. La guerre demain
sera
purement subie, n’appellera ni ne permettra aucun courage, aucune att
238
ion des vertus militaires par les armes nouvelles
est
une des conséquences inévitables de nos budgets de défense nationale
239
t-ils songé ? Et nos antimilitaristes ? Le danger
est
le même pour les uns et les autres. Tous ensemble, il nous faut aujo
240
onomiste américain John Kenneth Galbraith avouait
être
l’auteur pseudonyme d’une préface au Rapport plus ou moins apocryphe
241
er et contrôler » les économies nationales ; elle
est
la source de l’autorité politique qui assure la stabilité des gouvern
242
qui assure la stabilité des gouvernements ; elle
est
sociologiquement indispensable pour assurer le contrôle « de dangereu
243
la rendre impossible. Une première condition : ce
sera
de l’imaginer. Et je voudrais vous lire ici quelques lignes du dernie
244
es du dernier livre publié juste avant sa mort, l’
été
dernier, par Maurice Genevois, cet auteur qui avait décrit mieux que
245
chair, les horreurs de la guerre à Verdun : S’il
est
vrai que « gouverner c’est prévoir », la vérité de la formule appelle
246
se souvient des coulpes battues alors qu’il n’en
était
plus temps, des « Je-n’ai-pas-voulu-cela » sur les millions de croix
247
ale voire globale ? Il y faut une information qui
soit
capable de nous réveiller et non pas d’endormir nos angoisses comme l
248
yser les mécanismes économiques et politiques que
sont
en train de mettre en place les technologues du désastre, c’est déjà
249
fuser puisqu’il apparaît aussitôt qu’elle ne peut
être
que perdue par tous. Il ne me paraît pas indifférent que le siège du
250
e me paraît pas indifférent que le siège du GIPRI
soit
à Genève, non seulement au cœur de l’Europe, mais dans un pays neutre
251
ays neutre, c’est-à-dire : un pays qui se doit de
tenir
son rôle dans le drame énorme qui déroule autour de nous ses circonvo
252
ar les armes les conflits entre peuples — car tel
est
le vrai contenu de la neutralité — , pourquoi ce refus est la seule s
253
ai contenu de la neutralité — , pourquoi ce refus
est
la seule solution, la seule alternative au défi planétaire d’une guer
254
millions de dollars, on se dit qu’un 10e de 1 %,
soit
1 millième ferait encore une jolie somme. Le malheur est que nous ne
255
illième ferait encore une jolie somme. Le malheur
est
que nous ne pouvons pas compter là-dessus. Et l’espoir des organisate
256
e Neuchâtel sous l’identifiant 847. Ce discours a
été
prononcé à l’auditoire Piaget (Uni II, Genève). f. Nous n’avons pas
257
Nicolas de Flue, le Solitaire par qui tous
sont
unis (19 mai 1981)g Dans le monde de l’esprit et de ses œuvres, il
258
Dans le monde de l’esprit et de ses œuvres, il n’
est
pas de chance imméritée : les choses ne viennent à point que pour qui
259
nt à point que pour qui s’y attendait, pour qui s’
était
obscurément disposé à les recevoir. Il importe au propos de ces pages
260
28 septembre 1938, au milieu de l’après-midi, je
suis
appelé au téléphone par un ami qui est à la Radio suisse. Est-ce la g
261
-midi, je suis appelé au téléphone par un ami qui
est
à la Radio suisse. Est-ce la guerre, qu’on attend d’une heure à l’aut
262
u téléphone par un ami qui est à la Radio suisse.
Est
-ce la guerre, qu’on attend d’une heure à l’autre ? C’est Munich, c’es
263
uchait plus qu’aucune de notre temps, si haut que
fût
à mes yeux Stravinsky, et je me disais qu’un jour je ferais quelque c
264
qui devait s’ouvrir à Zurich l’année suivante. J’
étais
en train de sortir mes uniformes d’une malle, je n’avais pas de sujet
265
défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse, qui
fût
de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu les plans : 36 m d
266
laire que je gardais de cet ermite du xv e siècle
était
bien pâle. Mais ce soir-là, je reprends le livre et je découvre un pe
267
nce ! Revenir au théâtre grec avec son chœur ? Ce
serait
la solution formelle ; encore faudrait-il l’adapter à la structure es
268
rée l’appel au musicien — et celui-ci qui ne peut
être
qu’Honegger. Je vais le voir à Paris. Je ne le connaissais pas. En pl
269
forme théâtrale à laquelle il croit pour l’avenir
est
« celle qui arrive à grouper toute une population ». C’est donc oui e
270
u travail dès novembre. C’est en janvier que tout
sera
terminé. J’écris d’abord le 2e acte, et le lui envoie, puis le 1er,
271
» sur les marches de son escalier, un jour qu’il
était
en retard.) Nos entretiens sont strictement techniques. Il me demande
272
r, un jour qu’il était en retard.) Nos entretiens
sont
strictement techniques. Il me demande combien il y a de cuivres durs
273
un air quelconque, comme Frère Jacques. Ce qui a
été
une fois chanté peut être remis en musique. À chaque visite dans son
274
Frère Jacques. Ce qui a été une fois chanté peut
être
remis en musique. À chaque visite dans son grand atelier, il me joue
275
première fois à une répétition des chœurs — et ce
sera
la dernière : la guerre est pour demain — je me sens littéralement tr
276
n des chœurs — et ce sera la dernière : la guerre
est
pour demain — je me sens littéralement transporté ! Voici chanté, cla
277
rière-plan religieux de ma « légende dramatique »
est
ici révélé, tantôt en majesté, comme dans la prière « Mon Dieu ton se
278
qui font une bonne moitié de sa production, doit
être
qualifié d’essentiellement chrétien, ce n’est pas à cause des sujets
279
it être qualifié d’essentiellement chrétien, ce n’
est
pas à cause des sujets ni des paroles et situations mises en musique,
280
i même des croyances de l’homme, quelles qu’elles
fussent
. Sa musique est chrétienne parce qu’elle est une prière, si la prière
281
de l’homme, quelles qu’elles fussent. Sa musique
est
chrétienne parce qu’elle est une prière, si la prière est l’acte de c
282
fussent. Sa musique est chrétienne parce qu’elle
est
une prière, si la prière est l’acte de celui qui s’ouvre et s’ordonne
283
tienne parce qu’elle est une prière, si la prière
est
l’acte de celui qui s’ouvre et s’ordonne à l’amour, donc à Dieu tel q
284
u’il s’annonce au « cœur » de l’homme. Sa musique
est
chrétienne en cela qu’elle signifie par son affectivité même « l’adéq
285
a propre existence, ou encore « le fondement de l’
être
dans le monde, à savoir Dieu »2. En ce point tout s’éclaire et s’ench
286
ui avaient retardé la canonisation du Bienheureux
était
sans doute la crainte de susciter un motif de discorde entre catholiq
287
âce à l’action de Nicolas de Flue. Notre oratorio
fut
joué en cette occasion solennelle non seulement à Soleure et à Fribou
288
eules armes de l’Esprit. 1. En réalité, Nicolas
était
lié au mouvement rhénan des Amis de Dieu, disciples de Suso, dont il
289
dward Hughes, Sélection, janvier 1982.) L’article
étant
intitulé : « D’où vient cette vague de pacifisme ? », on est en droit
290
é : « D’où vient cette vague de pacifisme ? », on
est
en droit de demander « D’où vient cette vague d’anti-pacifisme ? » qu
291
« D’où vient cette vague d’anti-pacifisme ? » qui
est
en train de déferler sur la presse occidentale, quotidiens et magazin
292
puéril inciterait à penser que cet anti-pacifisme
est
« manipulé » par les États-Unis et à demander qui est ce Mr. Ed. Hugh
293
« manipulé » par les États-Unis et à demander qui
est
ce Mr. Ed. Hughes : un agent américain ? Je pense qu’il s’agit simple
294
ace aux SS 20 et aux milliers de chars russes, il
est
temps de « rétablir l’équilibre des armements », et pour cela d’insta
295
00 missiles (qu’on venait de montrer sur l’écran)
sont
aberrantes : 50 missiles de la plus petite espèce suffiraient à détru
296
ons, derrière ces humeurs des deux camps, quelles
sont
les réalités de la guerre possible. 1. Réalités politiques. Les USA d
297
ités politiques. Les USA dominent. Leurs intérêts
sont
avant tout économiques. Ils ont dans le monde, à ce niveau, deux conc
298
Japon d’abord, puis l’Europe. En revanche, l’URSS
est
leur plus gros client (blé, technologie). Devant un dilemme Europe-UR
299
t un dilemme Europe-URSS, leur intérêt économique
est
de protéger l’URSS, non l’Europe ; le gros client, non le concurrent.
300
mpatibilités idéologiques : le marxisme-léninisme
est
mort en URSS et les intellectuels marxisants et résolus sont certaine
301
n URSS et les intellectuels marxisants et résolus
sont
certainement plus nombreux dans les universités des USA que dans tous
302
jeures confrontées à l’échelle mondiale : les USA
tiennent
à garder leur hégémonie économique, et pour cela ils utilisent l’idéo
303
s interventions en Afrique et en Amérique latine)
tient
à son empire européo-asiatique sous la domination russe, et pour cela
304
fghanistan). La lutte entre ces deux « causes » n’
est
pas idéologique dans ses motivations réelles. C’est la rivalité de de
305
2. Réalités économiques. Si pour les USA l’Europe
est
devenue un concurrent économique et un allié militaire rétif, pour le
306
industriel d’intérêt majeur, et dont il pourrait
être
intéressant de s’emparer sans risquer le désastre nucléaire par la ré
307
Reagan a déclaré que la guerre nucléaire pourrait
être
limitée à l’Europe. Ce qui signifierait : a) une attaque russe (« tac
308
is. (La force de frappe française terrestre ayant
été
détruite par les SS 20.) Les objectifs des Russes sont perdus à tout
309
détruite par les SS 20.) Les objectifs des Russes
sont
perdus à tout jamais, une partie de l’URSS est détruite, l’Europe ent
310
s sont perdus à tout jamais, une partie de l’URSS
est
détruite, l’Europe entière rayée de la carte industrielle, culturelle
311
à l’Oural. Seule la « possibilité » b) mérite d’
être
envisagée. Car a) ne saurait être prévenu ni par des milliers de miss
312
é » b) mérite d’être envisagée. Car a) ne saurait
être
prévenu ni par des milliers de missiles nucléaires en Europe, ni enco
313
es européennes. Ni, de fait, par les USA. Mais ce
serait
sans rime ni raison de la part des Russes, qui auraient tout à perdre
314
tement les chances d’une guerre non nucléaire. Il
est
probable que les chars russes déferleraient sans trop de difficultés
315
ais alors (ici, mon article de Construire ). Il n’
est
donc nullement exclu, il est même probable, que b) serait finalement
316
e Construire ). Il n’est donc nullement exclu, il
est
même probable, que b) serait finalement désastreux pour le régime rus
317
onc nullement exclu, il est même probable, que b)
serait
finalement désastreux pour le régime russe dit « communiste », et pou
318
ntifiant 861. Le tapuscrit indique que ce texte a
été
rédigé à Crans-sur-Sierre le 6 janvier 1982.
319
la parole ici ce soir, je cours un risque dont je
suis
très conscient — très sereinement conscient, dirais-je — celui de déc
320
mon âme et conscience incapable encore de choisir
soit
le LEP avec ses dangers toujours possibles, quoiqu’on ait dit, soit l
321
es dangers toujours possibles, quoiqu’on ait dit,
soit
le repos du pays de Gex, mais pas de LEP, et peut-être, demain, plus
322
himie, de la génétique et les technologies qui en
sont
issues, car elles menacent l’intégrité du genre humain, voire sa surv
323
ntégrité du genre humain, voire sa survie. Je ne
suis
donc pas a priori contre le LEP en tant que projet lié à l’avenir du
324
N un préjugé très nettement favorable. Mais je ne
suis
pas non plus pour le LEP sans questions ; non point quant à la compat
325
découvertes qu’il permettra : personne au monde n’
est
en mesure de démontrer que le LEP ne pourra jamais servir à des fins
326
ourd’hui, à l’extinction du genre humain, si ce n’
est
de toute vie sur la Terre. Tout cela dit, j’ai accepté sans hésiter d
327
le débat sur le LEP un premier exercice, qui peut
être
exemplaire du débat, désormais inévitable, sur la recherche en généra
328
oute information dans des pays entiers qui auront
été
auparavant entièrement « informatisés », selon la formule à la mode.
329
r de le résoudre, ou tout au moins de l’atténuer,
est
née l’initiative conjointe de l’I.V. et du CERN. Ce soir — et très pr
330
discussion publique, à Genève, sur le LEP, il me
fut
répondu : — D’accord, mais à la condition que vous organisiez simulta
331
et permis l’économie des actuels débats. Et c’eût
été
dommage, car, je le répète, ces débats me paraissent inaugurer une pr
332
ivi, notre débat. Les autorisations de construire
sont
encore attendues de la France et de la Suisse. Tout n’est pas joué. I
333
re attendues de la France et de la Suisse. Tout n’
est
pas joué. Il est cependant probable que sauf aboutissement très négat
334
a France et de la Suisse. Tout n’est pas joué. Il
est
cependant probable que sauf aboutissement très négatif des études d’i
335
impact en cours, la décision de construire le LEP
sera
prise d’ici quelques mois. On ne peut donc pas affirmer que nos débat
336
ous les pièges de ce genre d’exercice. Le premier
est
de céder à l’animosité partisane ; j’ai entendu parler de « l’adversa
337
mais nous n’avons pas gagné ! » Trop de questions
sont
restées sans réponse. Et trop souvent, c’est l’assurance de certains
338
ls nous disaient en juin 1981 que le tracé choisi
était
« by far the most suitable » et même « the only possible one » et ils
339
é trois mois plus tard, sans expliquer comment il
est
devenu meilleur que celui qui était en juin « le seul possible ». De
340
quer comment il est devenu meilleur que celui qui
était
en juin « le seul possible ». De même, les nombreuses discussions aux
341
surance hautaine que « toutes les précautions ont
été
prises ». Je ne vois pas que dans le cas qui nous occupe, on ait pris
342
etarde les calendriers de la recherche. Mais ce n’
est
pas temps perdu que celui qui profite à une plus juste entente entre
343
dans la vie. Des initiatives très touchantes ont
été
prises par le CERN : journée « portes ouvertes » sur les bureaux et l
344
e visiter des cathédrales pour démontrer que Dieu
est
bon, ou bien ouvrir la Kaaba de la Mecque pour que tous voient qu’All
345
Kaaba de la Mecque pour que tous voient qu’Allah
est
grand. Enfin, le LEP pose d’une manière brûlante le problème nouveau
346
in, « ni l’État, ni l’industrie, ni le Capital ne
sont
guidés par l’esprit scientifique : ils utilisent les pouvoirs que leu
347
nces d’une telle ampleur qu’elles ne peuvent plus
être
soumises aux vérifications expérimentales. — Quand je pose la questio
348
e produire à Creys-Malville, on me répond qu’il n’
est
pas question de faire une expérience en vraie grandeur : ce serait dé
349
on de faire une expérience en vraie grandeur : ce
serait
déclencher cet accident majeur dont on conteste d’ailleurs la possibi
350
oir, un certain nombre de générations… — Quand il
est
question de la guerre atomique, et de la défense civile, c’est-à-dire
351
, c’est-à-dire des abris, toute expérience réelle
serait
de l’assassinat. Ce qui revient à dire qu’au xx e siècle, on a dépass
352
e ne sait ce qui pourrait résulter de quoi que ce
soit
, une fois passé ce seuil. Bel aboutissement du Progrès ! Le xix e siè
353
ce de la recherche : tout ce qu’on allait trouver
serait
bon, serait en principe meilleur que ce qu’on connaissait. Toute déco
354
herche : tout ce qu’on allait trouver serait bon,
serait
en principe meilleur que ce qu’on connaissait. Toute découverte était
355
illeur que ce qu’on connaissait. Toute découverte
était
progrès en soi et ne pouvait que contribuer au Progrès général du gen
356
en dépit du mythe de la boîte de Pandore, savoir
était
meilleur que non-savoir. Un vers très étonnant de Victor Hugo exprime
357
lus le droit d’aller nul ne sait où : ce pourrait
être
aller au désastre final. On me dira sans doute que dans le cas justem
358
es qu’une société donnée fomente et encourage, ce
sont
les valeurs et croyances les plus répandues, les plus actives et réel
359
es chercheurs, le plus souvent à leur insu. Or ce
sont
aujourd’hui en Occident, des valeurs de puissance matérielle collecti
360
es, de profit immédiat et de prestige certain. Ce
sont
ces valeurs-là qui incitent les États, les banques, les industries et
361
au détriment de nécessités humaines criantes. Ce
sont
les croyances réelles de notre société qui déterminent en fait (pas t
362
guerre qui a toutes les chances, cette fois-ci, d’
être
bien la dernière de notre histoire. Que devient, dans ces conditions,
363
conditions, la responsabilité du chercheur ? Elle
est
plus grande que jamais, mais il ne peut plus l’assumer. Ses découvert
364
tes risquent de déclencher des catastrophes qu’il
est
incapable de prévoir. En sera-t-il tenu pour « responsable » ? On sen
365
s catastrophes qu’il est incapable de prévoir. En
sera-t
-il tenu pour « responsable » ? On sent ici l’ambigüité du terme. Je d
366
phes qu’il est incapable de prévoir. En sera-t-il
tenu
pour « responsable » ? On sent ici l’ambigüité du terme. Je dirai non
367
sent ici l’ambigüité du terme. Je dirai non, il n’
est
pas responsable moralement de ce que nulle science ne peut prévoir ;
368
cherche, besoin vital de l’homme, ne devrait plus
être
confiée essentiellement aux scientifiques, ni dirigée essentiellement
369
ifiques, ni dirigée essentiellement, comme elle l’
est
en Europe depuis des siècles, vers la connaissance des lois de la mat
370
atière et des pouvoirs sur la matière, mais qu’il
serait
grand temps de l’orienter vers le domaine mal exploré par l’Occident,
371
existence qui se trouve posé, ou plutôt qui nous
est
imposé par le risque total que la science a créé, celui de l’holocaus
372
ogie, ethnographie, etc. Les fonctions du Conseil
seraient
essentiellement de rechercher un meilleur équilibre dans la promotion
373
projets tels que celui du LEP, précisément, qui a
été
l’occasion de nos débats. Je ne m’étendrai pas, ce soir, sur la descr
374
se la nature même de ce que l’homme d’aujourd’hui
tient
pour la vraie, la seule réalité, la réalité scientifique. Je l’ai dit
375
té, la réalité scientifique. Je l’ai dit : rien n’
est
plus innocent dans nos recherches. Ce qui nous manque désormais, c’es
376
manque désormais, c’est ce qui permet à tous les
êtres
vivants de durer : un organe ou un système de régulation. C’est l’off
377
e à l’article publié par Le Matin du 19 avril, il
est
indispensable de préciser les deux points suivants : 1. Le procès que
378
1. Le procès que j’ai fait à D. Grisoni, et qui a
été
plaidé le 20 avril, visait exclusivement la recension par D. Grisoni
379
se chevauchent, se répondent. Là, ceux de droite,
tenus
par leurs sombres thuriféraires, bien connus, les Drieu, de Rougemont
380
taque, sur cela seul : sur cette assimilation qui
est
faite expressément de moi et de mes idées à la personne et à l’action
381
mpte de faits rapportés dans le livre analysé, ou
étaient
simplement inventées par lui. Il ne lui restait plus qu’à parler d’au
382
élection de Pétain et l’Appel de Londres) j’avais
été
accusé par la Légation du IIIe Reich « d’insulte à chef d’État », et
383
Ie Reich « d’insulte à chef d’État », et j’allais
être
condamné à quinze jours de forteresse, au secret, pour avoir « mis en
384
nce organisée, la première en Europe sauf erreur,
était
dans le droit fil de tout ce que j’avais écrit depuis 1932 contre le
385
hir, encore moins interdire, des « mémoires » qui
seraient
, dans leur cas, de plusieurs années prénatales. Je ne puis opposer à
386
. L’union se fait, l’unité se constate. L’union
est
une opération. On la veut, on la réussit ou non. L’unité est une donn
387
ration. On la veut, on la réussit ou non. L’unité
est
une donnée de base. Elle existe ou non. Dans le cas de l’Europe, l’un
388
et spécifique à travers les siècles, même si elle
est
multiple dans ses sources. Cette unité de base est celle de la cultur
389
st multiple dans ses sources. Cette unité de base
est
celle de la culture commune à tous les Européens d’aujourd’hui. II
390
éraclite)m La culture commune des Européens a
été
définie par Paul Valéry comme celle, essentiellement, des héritiers d
391
22, il disait : « Toute race et toute terre qui a
été
successivement romanisée, christianisée et soumise quant à l’esprit,
392
mise quant à l’esprit, à la discipline des Grecs,
est
absolument européenne. » Voyons cela de plus près. Dès l’aube de la p
393
onde sur le paradoxe du citoyen libre parce qu’il
est
responsable, et réciproquement. Elle invente aussi l’analyse, et la p
394
sans confusion ni séparation ». Cette dialectique
est
passée dans nos mœurs, nos œuvres et nos institutions. Elle est donc
395
s nos mœurs, nos œuvres et nos institutions. Elle
est
donc constitutive de notre culture commune, et elle est restituée par
396
nc constitutive de notre culture commune, et elle
est
restituée par celle-ci à tous les Européens de tous les âges, s’il es
397
le-ci à tous les Européens de tous les âges, s’il
est
vrai que la culture représente « l’ensemble des informations non géné
398
éfinition de l’écologiste Paul Ehrlich. Mais ce n’
est
pas tout. Avec les trois sources classiques, Athènes, Rome, Jérusalem
399
if, l’Anglo-Normand Béroul, dans la mesure où ils
sont
de vrais romans. Et la forêt de Brocéliande, image de l’au-delà et de
400
onflits permanents qu’ils entretiennent. Beaucoup
sont
donc tentés d’en conclure à la nécessité d’une unification culturelle
401
es et continentaux, Scandinaves et Méditerranéens
sont
tels, quant aux modes de vie, aux confessions religieuses, aux instit
402
ême les tribunaux, dans les pays centralisés, s’y
soient
efforcés depuis un siècle. 2° Que pour pittoresques et voyants que so
403
n siècle. 2° Que pour pittoresques et voyants que
soient
les contrastes entre Suédois et Grecs, par exemple, il n’en reste pas
404
fiques de l’Europe. 3° Et qu’enfin nos diversités
sont
si nombreuses et si jalousement entretenues qu’on peut y voir, précis
405
chacun sa singularité, jusqu’à y voir sa raison d’
être
. L’Européen ne serait-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme
406
é, jusqu’à y voir sa raison d’être. L’Européen ne
serait
-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Européen dans la mesu
407
opéen dans la mesure précise où il doute qu’il le
soit
, prétendant au contraire s’identifier soit avec l’homme universel, so
408
’il le soit, prétendant au contraire s’identifier
soit
avec l’homme universel, soit avec l’homme d’une seule nation du grand
409
ntraire s’identifier soit avec l’homme universel,
soit
avec l’homme d’une seule nation du grand complexe continental dont il
410
des peuples de ce continent n’a pris conscience d’
être
européenne et non plus universelle qu’à partir de la chute de Constan
411
ovinciales. Cet équilibre entre l’un et le divers
sera
brusquement rompu par la Révolution française. Voici les faits. Le 14
412
is comme langue administrative de l’Ancien Régime
est
une conséquence du despotisme, et que l’esprit révolutionnaire doit t
413
, le 27 janvier 1794 : « La langue française doit
être
le ciment de la nouvelle unité nationale. Elle doit être une, comme l
414
ciment de la nouvelle unité nationale. Elle doit
être
une, comme la République. » Quant aux 13 millions d’individus qui, se
415
mposition d’uniformité par la force — cette force
est
ici Bonaparte — ne tarderont pas à se manifester : tout ce qui porte
416
a réalité d’une culture nationale. La fédération
est
la forme d’union qui par définition respecte les diversités, garantit
417
Belgique. Quant aux « cultures nationales », il m’
est
arrivé plus d’une fois de nier purement et simplement leur existence,
418
es s’évaporent, rien de ce qui compte vraiment ne
sera
perdu. En revanche, la fédération continentale va libérer l’essor des
419
ntaux, foyers et grands courants qui ont toujours
été
les deux éléments dynamiques de la culture en Europe. V. Foyers lo
420
ulturelles de l’Europe, sans une seule exception,
sont
nées dans les foyers locaux, couvents, ateliers, conservatoires, univ
421
e, du Sud au Nord par l’axe rhénan, du Centre à l’
Est
, et à l’Ouest ibérique, comme l’on fait l’art roman, le gothique, le
422
ui animait l’Empire austro-hongrois, la culture y
est
demeurée à la fois régionale et cosmopolite. Il en a résulté dans la
423
e même de l’unité fondamentale des Européens, qui
est
leur culture une et diverse, appelle et rend possible l’union des peu
424
leurs diversités. Les autonomies fédérées : tel
est
le seul avenir concevable — mais il est grand ! — de ce « cap de l’As
425
ées : tel est le seul avenir concevable — mais il
est
grand ! — de ce « cap de l’Asie », notre Europe, dont dépend aujourd’
426
lités (6 mai 1983)p Au printemps de 1983, j’ai
été
invité à introduire la troisième rencontre d’Action sociale romande,
427
isième rencontre d’Action sociale romande, qui se
tenait
à Yverdon, sur le thème général de la régionalisation et de l’autonom
428
l’autonomie communale. Ma conception de la région
étant
celle d’un « espace de participation civique » constitué par une « gr
429
» constitué par une « grappe de communes », je me
suis
souvenu, une fois de plus, en rédigeant mes notes pour cette introduc
430
rédige aujourd’hui un texte plus complet, que je
suis
heureux de pouvoir dédier au professeur Adolf Gasser, en témoignage d
431
onheur pour moi, plus encore qu’un honneur, que d’
être
invité à introduire votre rencontre : elle se place en effet sous le
432
ble de la liberté et de la responsabilité. Or, ce
sont
là précisément les mots-clés de l’action que je mène, depuis des déce
433
ration des Européens. Les communes et les régions
sont
les organes vitaux de toute fédération, voyez la Suisse, et l’action
434
on que nous avons à mener pour une Europe fédérée
est
la première condition de la paix dans le monde d’aujourd’hui, c’est-à
435
distingue un toutefois — peut-être un seul — qui
serait
le réarrangement (et non pas « l’organisation ») de nos sociétés, non
436
égions. II. Pourquoi des régions ? Que ceci
soit
dit bien clairement d’entrée de jeu : par le terme de régions, je n’e
437
erme de régions, je n’entends pas des ethnies qui
seraient
tentées de devenir des mini États-nations (exemple basque) ; ni des e
438
ns. Première raison : éviter la guerre nucléaire
est
le devoir le plus urgent de tous les hommes et femmes d’aujourd’hui.
439
. Or qui décide, déclare et fait les guerres ? Ce
sont
nos États-nations absolument souverains, centralisés, bureaucratiques
440
de leurs frontières que leur seul mode de contact
est
le choc. Il me paraît donc évident que la première condition pour évi
441
la première condition pour éviter une guerre qui
serait
la fin des hommes civilisés, c’est d’empêcher de nuire ceux qui pourr
442
ux qui pourraient la déclencher et qui ne peuvent
être
que les États-nations. Je ne propose pas de les détruire, c’est impos
443
urope : les deux guerres mondiales du xx e siècle
sont
nées du choc des nationalismes absolutisés. La première condition d’u
444
utisés. La première condition d’une paix mondiale
serait
donc l’union de nos peuples européens en une fédération si possible n
445
i possible neutre, selon le modèle suisse. Or, il
est
aberrant d’imaginer et impossible de réaliser une fédération qui se f
446
els se trouve divisée l’Europe actuelle. Pourquoi
serait
-ce aberrant ? Parce qu’il n’est pas imaginable qu’une fédération se f
447
elle. Pourquoi serait-ce aberrant ? Parce qu’il n’
est
pas imaginable qu’une fédération se fonde sur la base d’entités absol
448
sur la base d’entités absolument souveraines : ce
serait
une contradictio in terminis. L’État-nation de modèle napoléonien ref
449
souveraineté à quelque entité plus globale que ce
soit
. Il constitue donc l’obstacle majeur, et même absolu, à toute union s
450
nos peuples. Croire qu’une « Europe des nations »
est
possible, comme on le fait à Strasbourg et à Bruxelles et dans tous l
451
ou dire, mais non pas réaliser. Car ou bien vous
êtes
misanthropes, et dans ce cas vous refuserez l’idée même d’une « amica
452
désirez fonder une amicale, et dans ce cas vous n’
êtes
plus misanthropes. Une fédération de l’Europe n’est donc pensable et
453
s plus misanthropes. Une fédération de l’Europe n’
est
donc pensable et ne peut se fonder en réalité que sur des communautés
454
uble besoin de former une union assez grande pour
tenir
en respect leurs grands voisins, mais assez limitée dans ses compéten
455
(nucléaire, chimique, économique ou terroriste) n’
est
pas assez. La paix n’est pas l’absence de guerre, on le sait. Il faut
456
nomique ou terroriste) n’est pas assez. La paix n’
est
pas l’absence de guerre, on le sait. Il faut créer la paix et l’anime
457
créer la paix et l’animer. Là encore, les régions
sont
la réponse. Non seulement parce qu’elles sont trop petites pour mener
458
ons sont la réponse. Non seulement parce qu’elles
sont
trop petites pour mener de grandes guerres, mais surtout parce qu’ell
459
importance décisive : c’est que nos États-nations
sont
presque tous à la fois trop petits et trop grands pour assumer le rôl
460
le rôle souverain qu’ils prétendent détenir. Ils
sont
trop petits pour jouer un rôle décisif à l’échelle mondiale ; et ils
461
uer un rôle décisif à l’échelle mondiale ; et ils
sont
trop grands pour animer et vivifier la vie de leurs communes et de le
462
usseau, n’ont cessé de préconiser : elles doivent
être
« à la taille de l’homme », « à hauteur d’homme », comme nous le disi
463
selon Jean-Jacques. Aristote, dans sa Politique,
tient
que les dimensions de la polis, c’est-à-dire de la cité, premier modè
464
t tous s’assembler sur une agora dont la grandeur
soit
définie par la portée de la voix d’un orateur « qui ne soit pas néces
465
ie par la portée de la voix d’un orateur « qui ne
soit
pas nécessairement Stentor ». Vingt-et-un siècles plus tard, Rousseau
466
ition première « un État très petit, où le peuple
soit
facile à rassembler ». (Il avait dans l’esprit, il l’a dit ailleurs,
467
e tous les États prospèrent par cela seul qu’ils
sont
petits, que tous les citoyens s’y connaissent mutuellement et s’entre
468
’objection qu’on va lui faire : « Mais si la cité
est
très petite, elle sera subjuguée ? » Non, répond-il, car si elle se f
469
i faire : « Mais si la cité est très petite, elle
sera
subjuguée ? » Non, répond-il, car si elle se fédère avec d’autres cit
470
ciable. Que la condition de la liberté des hommes
soit
leur responsabilité dans la communauté, c’est ce qu’ignorent les indi
471
Inversement, que la responsabilité d’un homme ne
soit
réelle que dans la seule mesure où il agit librement, c’est ce que ve
472
omme a tué sur ordre, « en service commandé », il
sera
peut-être décoré, et si son avocat peut démontrer qu’il a tué sous la
473
tué sous la contrainte d’une crise de démence, il
sera
sans doute acquitté4. Or seule une petite communauté peut permettre
474
ommunauté peut permettre à la voix d’un citoyen d’
être
écoutée, de faire valoir son opinion, et de le faire en connaissance
475
ue ses habitants ont à faire et peuvent faire. Ce
sont
les tâches dont les dimensions correspondent à celles de telle ou tel
476
telle communauté. Cela paraît compliqué, et ce l’
est
très souvent dans les applications pratiques, mais pas dans la concep
477
onfiez jamais à une plus grande unité ce qui peut
être
fait par la plus petite. Ce que la famille peut faire, la municipalit
478
s cantons suisses et deux départements français s’
est
constituée spontanément pour « sauver le Léman », ce lac le plus vast
479
n et chacune peuvent participer utilement, et qui
sont
créatrices de région. Commençons par ce qui est lié de plus près au t
480
sont créatrices de région. Commençons par ce qui
est
lié de plus près au territoire d’une région naturelle : l’environneme
481
depuis une ou deux décennies, les enjeux vitaux,
sont
pour la plupart d’abord et surtout régionaux : rendement des sols et
482
s. Deuxième exemple de problème dont la solution
est
surtout régionale : le chômage. Dans son livre Machinisme et chômage,
483
écente d’articles au Monde , Alfred Sauvy, qui n’
est
pas connu pour ses tendances « alternatives », en vient à affirmer qu
484
vient à affirmer que le problème du chômage, qui
est
pourtant à ses yeux « le mal impardonnable » de notre société industr
485
pardonnable » de notre société industrielle, n’en
est
pas moins un faux problème. Selon lui, « 30 à 40 milliards d’heures d
486
jours par semaine semblent un minimum, quelle que
soit
la conduite sociale. » ( Le Monde , 14 avril 1983.) Or toutes ces act
487
e Monde , 14 avril 1983.) Or toutes ces activités
sont
par nature communales, au mieux régionales, jamais nationales. Et j’a
488
nes de tous âges. Et enfin, mon troisième exemple
est
le plus évident, ici et aujourd’hui : c’est celui des activités diver
489
fiées qu’englobe le terme d’action sociale, qui n’
est
jamais aux dimensions d’un État national, toujours à celle d’une comm
490
’aujourd’hui Mais enfin, me dira-t-on, quelles
sont
les chances de réalisation en temps utile, de votre utopie des région
491
mplaire : les réalités communales et régionales s’
étaient
montrées beaucoup plus fortes dans le concret que les idéologies. J’a
492
se jaloux : l’art. 5 de la constitution italienne
est
ainsi conçu : « La République une et indivisible reconnaît et favoris
493
érale composée de provinces, la tendance générale
est
à la régionalisation de ses provinces. Suisse. Les cantons ne sont q
494
isation de ses provinces. Suisse. Les cantons ne
sont
qu’une première approximation de régions qui se dessinent aujourd’hui
495
les : les régions alpestres — de Nice à Trieste —
sont
en train de chercher des formules neuves répondant à leurs besoins sp
496
que » que l’on sait. Mais tous leurs problèmes ne
sont
pas encore résolus. Plusieurs länder, notamment, sont trop grands pou
497
pas encore résolus. Plusieurs länder, notamment,
sont
trop grands pour rendre justice aux besoins régionaux. Belgique. La
498
onaux. Belgique. La création de régions fédérées
est
la condition même de la survie d’une nation belge. Les projets propos
499
». Pays-Bas. Les 13 provinces traditionnelles se
sont
dotées d’organes de décentralisation administrative. Grande-Bretagne
500
ministrative. Grande-Bretagne. Le grand problème
est
celui de la « dévolution » progressive des pouvoirs centralisés par L
501
» : c’est ainsi que l’Andalousie et la Galice ont
été
dotées par un vote des Cortès, d’un statut de communauté autonome, co
502
aux plus anciennes traditions ibériques. Et ce n’
est
qu’un début. Enfin, la France. Dans la patrie même des jacobins, en 1
503
rgé de la régionalisation. Des conseils régionaux
sont
élus, leurs compétences définies, mais leur statut financier demeure
504
e problématique… VII. Pour conclure Rien n’
est
encore gagné, bien sûr ; mais on le voit : tout est en marche. Mainte
505
t encore gagné, bien sûr ; mais on le voit : tout
est
en marche. Maintenant, il dépend de chacun de nous que cette évolutio
506
nder si cela suffira, si cela réussira : car ce n’
est
pas la bonne question. « On suit ceux qui marchent ! » disait Charles
507
e de Neuchâtel sous l’identifiant 877. Ce texte a
été
publié en allemand : « Die Devise des Regionalismus : keine Freiheit
508
und Humblot, 1983, p. 519-528. q. Ce sous-titre
est
ajouté par nous.
509
D’où venons-nous ? Où
sommes
-nous ? Où allons-nous ? (à propos du CEC) (10 novembre 1983)r L
510
ons de la liberté personnelle qu’on nomme Europe,
est
aujourd’hui menacé dans ses raisons d’être et ses possibilités de per
511
Europe, est aujourd’hui menacé dans ses raisons d’
être
et ses possibilités de persévérer dans son être. La situation politiq
512
d’être et ses possibilités de persévérer dans son
être
. La situation politique mondiale est en train de faire des Européens,
513
er dans son être. La situation politique mondiale
est
en train de faire des Européens, jadis maîtres des trois-quarts des t
514
sation au milieu du xx e, ils courent le risque d’
être
occupés demain non seulement militairement, mais économiquement et mo
515
Troisième Guerre mondiale qui, cette fois-ci, ne
serait
pas déclenchée par eux. La crise mondiale actuelle est née des œuvres
516
as déclenchée par eux. La crise mondiale actuelle
est
née des œuvres de l’Europe, qui a répandu sur toute la Terre ce qu’el
517
« probables », au sens mathématique du terme, qui
sont
: a) l’aggravation universelle, plus ou moins rapide, des conflits lo
518
lle au plus bas niveau moral et matériel. Quelle
seraient
alors les issues souhaitables ? Il en est une au moins — la seule peu
519
le seraient alors les issues souhaitables ? Il en
est
une au moins — la seule peut-être — qui dépend de l’Europe et des Eur
520
de la souveraineté absolue des États-nations. Il
est
devenu parfaitement clair qu’on ne peut pas fonder l’union de l’Europ
521
ure commune des Européens. Tous les Européens ont
été
formés, en effet, qu’ils le sachent ou non, par une culture dont la c
522
t ou non, par une culture dont la caractéristique
est
la diversité des sources : mythes et philosophie des Grecs, Bible des
523
tres continents, dont les principes d’homogénéité
sont
connus : pour la plupart d’ordre religieux (brahmanisme, bouddhisme,
524
une union bâtie sur une unité pluraliste ne peut
être
que fédérale, c’est-à-dire garantissant les diversités et les autonom
525
nt conclue et jurée. L’Europe des nationalismes a
été
responsable de deux guerres mondialisées. Elle a été également — colo
526
responsable de deux guerres mondialisées. Elle a
été
également — colonisation puis développement du tiers-monde — l’agent
527
s mouvements européens des années 1945 à 1950, qu’
est
née l’idée du Centre européen de la culture. II. Création du CEC
528
Conception initiale Au début de mai 1948 se
tient
à La Haye le premier Congrès de l’Europe, dont le Rapport culturel pr
529
juste valeur des mots sans lesquels aucun pacte n’
est
possible ; Et de proclamer : a) le droit qu’a tout citoyen de connaît
530
ment de toute pression, de quelque nature qu’elle
soit
; 4. De favoriser la libre circulation des idées, des publications et
531
ye, la proposition d’établir le Centre à Genève a
été
formulée de tous côtés, spontanément et sans rencontrer d’opposition
532
ndemain de la guerre, en effet, Genève, qui avait
été
le siège de la SDN, devenait le siège européen des Nations unies et d
533
iodiffusion. La décision relative au siège du CEC
fut
prise par le Mouvement européen, qui ouvrit à Genève fin 1948, un org
534
un Centre européen de la culture. Le directeur en
était
Denis de Rougemont et le secrétaire général Raymond Silva. Le Bureau
535
49 une Conférence européenne de la culture qui se
tint
à Lausanne. Elle étudia et définit les tâches précises du CEC, et ado
536
ons, dont il vaut la peine de signaler que 21 ont
été
réalisées à ce jour. L’inauguration officielle du CEC eut lieu le 7
537
à cette époque, le CEC n’a cessé d’affirmer qu’il
était
là pour servir dans le domaine culturel la cause d’une union fédérale
538
our mettre la culture au service d’une politique,
fût
-elle « européiste » d’étiquette ou d’ambition. Le CEC a été créé : —
539
européiste » d’étiquette ou d’ambition. Le CEC a
été
créé : — pour aider les Européens à prendre conscience de leur cultur
540
sance, mais pour la liberté. En résumé : le CEC n’
est
pas là pour favoriser l’instauration d’un « troisième Grand », mais b
541
dans la paix. Les méthodes de travail du CEC ont
été
dictées dès le départ par les finalités qu’on vient de rappeler. Face
542
a construction de l’Europe, retenir ceux qui nous
sont
signalés de plusieurs côtés et dans plusieurs pays comme réellement r
543
ropéennes définies par le CEC. C’est ainsi qu’ont
été
entreprises, depuis 1950, les activités dont la liste suit, regroupée
544
pport général présenté au congrès, une résolution
est
adoptée, prévoyant la création d’un Laboratoire européen de recherche
545
s le départ, ce projet conçu et initié par le CEC
sera
réalisé via l’Unesco avec la participation de treize États européens
546
a opéré pendant deux ans au siège du CEC, puis a
été
transférée à Amsterdam sous la présidence de S. A. R. le prince Bernh
547
as (Manchester). Les autres entreprises du CEC
sont
restées pendant toute la durée de leurs activités attachées à l’insti
548
tivités attachées à l’institution mère dont elles
sont
encore membres. Elles peuvent être groupées sous les rubriques suivan
549
ère dont elles sont encore membres. Elles peuvent
être
groupées sous les rubriques suivantes : 3. Enseignement L’Assoc
550
ation des instituts d’études européennes, AIEE, a
été
fondée en 1951 pour regrouper les nombreux instituts dédiés à l’étude
551
es de professeurs. Sous les auspices de l’AIEE se
sont
tenus au CEC plusieurs colloques sur l’Europe des régions, et un coll
552
professeurs. Sous les auspices de l’AIEE se sont
tenus
au CEC plusieurs colloques sur l’Europe des régions, et un colloque p
553
préparatoire pour l’Université européenne, qui a
été
créée à Florence avec l’aide des Communautés économiques de Bruxelles
554
lans de causeries sur les problèmes européens ont
été
rédigés par le CEC et distribués à plus d’un million d’exemplaires en
555
unauté européenne des guildes et clubs du livre a
été
fondée au CEC en 1951, avec pour objectifs principaux : l’introductio
556
ve. Elle a créé un Prix littéraire européen qui a
été
donné entre autres à Czeslav Milosz (prix Nobel 1981) pour son premie
557
tés « pour cause de succès », ses objectifs ayant
été
pleinement atteints. Dans les années 1960, un groupe de grands éditeu
558
Europe à lancer simultanément dans nos pays. Il a
été
suivi par la création d’un Pool européen de l’édition, repris sous le
559
ériennes. Une assemblée générale annuelle, qui se
tient
successivement au siège de chacun des membres, favorise la coopératio
560
communs des festivals. Soulignons ici que l’AEFM
est
la seule association culturelle européenne qui réunisse des membres d
561
, 29 membres des pays de l’Ouest, 9 des pays de l’
Est
, plus Israël et Osaka, membres associés.) Elle préfigure peut-être un
562
le préfigure peut-être une réconciliation dont il
est
juste qu’elle commence dans le domaine d’une culture qui nous est com
563
e commence dans le domaine d’une culture qui nous
est
commune. 7. Colloques et séminaires À raison de trois à cinq pa
564
européenne et les problèmes de l’union, l’accent
étant
porté sur les solutions fédéralistes et sur les régions. Au nombre de
565
s venus de tous les pays d’Europe, y compris de l’
Est
, mais aussi des deux Amériques, de l’Afrique et du Proche-Orient.
566
oir plus haut p. 4). Lors de cette conférence ont
été
décidées les créations du CEC, celle du Collège d’Europe à Bruges, du
567
s irréguliers, des Dossiers d’environ 200 pages
sont
publiés sur des sujets tels que la coopération régionale transfrontal
568
égionale (Aix-Marseille-Étang de Berre). Colloque
tenu
à Aix-en-Provence, 136 p. , 1963. Le Dialogue des cultures , colloq
569
p. , 1963. Le Dialogue des cultures , colloque
tenu
à Genève. Interventions de 14 auteurs, 156 p. , 1962. Les Chances d
570
es accords entre États. Les militants européistes
sont
parfois tentés de baisser les bras, après trente à quarante ans d’eff
571
ces sur la paix du monde et la survie de l’Europe
sont
à court terme — quelques années, selon les plus réalistes. Plusieurs
572
les plus réalistes. Plusieurs signes, cependant,
sont
de nature à entretenir l’espoir. L’influence de notre action de fédér
573
e des progrès, parfois inespérés. Déjà, la guerre
est
devenue impensable entre deux peuples de l’Europe : fait capital, don
574
Or les solutions aux grands problèmes écologiques
sont
de nature tantôt locales tantôt continentales, jamais nationales7 : e
575
erspectives du CEC pour les années 1980 Telles
étant
les conditions actuelles, comment se présente la vocation du CEC ? Le
576
e la vocation du CEC ? Les tâches immédiates nous
sont
dictées par les considérations suivantes : 1. On n’attend pas du CEC
577
s. 2. Les obstacles à la fédération européenne ne
sont
pas dans les choses, mais dans les esprits. C’est donc là qu’il s’agi
578
de les réduire en premier lieu, et cette tâche n’
est
pas économique d’abord, ni politique d’abord, mais d’abord culturelle
579
CEC, de sa fondation à nos jours — certaines ont
été
confiées à d’autres institutions, comme prévu par le Centre lui-même
580
me prévu par le Centre lui-même : — certaines ont
été
suspendues « pour cause de succès » : — certaines ont été interrompue
581
endues « pour cause de succès » : — certaines ont
été
interrompues avant terme par suite de circonstances accidentelles, in
582
u sous le coup de pressions extérieures, comme ce
fut
le cas de la Campagne d’éducation civique européenne et du Dialogue d
583
us nécessaires aujourd’hui que naguère et doivent
être
maintenues et développées. 1. Colloques et séminaires. Leurs sujets
584
ppées. 1. Colloques et séminaires. Leurs sujets
seront
déterminés par les grands thèmes de nos activités : — La méthode fédé
585
) la Campagne d’éducation civique européenne peut
être
reprise au point où elle fut interrompue en 1978. 5. Archives europée
586
que européenne peut être reprise au point où elle
fut
interrompue en 1978. 5. Archives européennes. Ce nouveau département
587
. 5. Archives européennes. Ce nouveau département
est
en train de naître d’une offre faite par la Fondation Coudenhove-Kale
588
morandum Briand présenté à la SDN, Paneuropa peut
être
considérée comme la première manifestation historique de la volonté d
589
union des Européens au xx e siècle. Cette offre a
été
pour le CEC l’occasion de réaliser son projet de constituer des Archi
590
Archives européennes, dont les statuts viennent d’
être
signés. Il est souhaitable qu’elles se fédèrent par la suite avec d’a
591
nnes, dont les statuts viennent d’être signés. Il
est
souhaitable qu’elles se fédèrent par la suite avec d’autres fonds eur
592
ec d’autres fonds européens, de telle manière que
soit
créé à Genève un centre ouvert à la recherche sur l’union européenne,
593
s les pays occidentaux. 6. Enfin, le CEC doit se
tenir
prêt à intervenir dans des domaines nouveaux qui peuvent se révéler d
594
onséquences financières et sociales (si sérieuses
soient
-elles). Il devient en effet de plus en plus évident que le problème
595
non pas seulement techniques du phénomène, telle
sera
l’ambition du CEC au cours de la prochaine décennie. De ces recherche
596
le mondiale. Ce « dialogue multilatéral » devrait
être
, dans notre esprit, beaucoup moins comparatiste que prospectif ; beau
597
pécifiques que chaque culture, désormais, devrait
être
en mesure de donner aux mêmes défis de la civilisation technico-indus
598
te Richard Coudenhove-Kalergi, date de 1926. Il a
été
à l’origine du projet d’union européenne, présenté à la Société des N
599
scrits, dont on a édité le plus récent. s. Ici s’
est
glissée une erreur : l’Assemblée ad hoc est une émanation de la CECA
600
Ici s’est glissée une erreur : l’Assemblée ad hoc
est
une émanation de la CECA et non du Conseil de l’Europe.
601
mais il y aura bientôt quarante ans de cela, ce n’
est
pas rien, c’est la moitié de notre vie pour l’un et l’autre, et cette
602
l’autre, et cette moitié, précisément, dont nous
sommes
le plus responsables… Qu’avons-nous réussi, de nos projets d’alors ?
603
de l’Europe ! Pourtant, ne pleurons pas : rien n’
est
encore joué ! Essayons plutôt d’évoquer en quelques touches l’état d’
604
d’évoquer en quelques touches l’état d’esprit qui
était
alors le nôtre, ce mélange d’enthousiasme et de naïveté, ont dit cert
605
usiasme et de naïveté, ont dit certains ? Non, ce
fut
en réalité un mélange beaucoup plus complexe de lucidité quant aux da
606
e aux inerties de l’Histoire. L’Europe, certes, n’
est
pas encore « faite », c’est-à-dire fédérée comme nous le voulions, ma
607
ons, mais quelques-uns des moyens de la faire ont
été
mis en place par nous : parmi eux, le Centre européen de la culture e
608
omiques ont eu pour fondateur Jean Monnet, lequel
est
très souvent cité pour avoir dit, dans les dernières années de sa vie
609
l’Europe le soir même de mes 40 ans. Mon approche
est
purement philosophique, morale et culturelle, ce soir-là. Un an plus
610
1947, rentrant définitivement des États-Unis, je
suis
invité par l’Union européenne des fédéralistes que préside Henri Brug
611
ompagnon de combat personnaliste, Alexandre Marc,
est
le délégué général, à prononcer le « keynote speech » du premier cong
612
fédéraliste ». À peine descendu de la tribune, je
suis
abordé par Retinger, appuyé sur sa canne légendaire, qui me dit : « V
613
l’eau au Montreux Palace. » Dès cet instant, j’ai
été
engagé au service de l’Europe fédérée, gage de paix pour cette fin du
614
me donniez la preuve que la culture, pour vous, n’
est
pas seulement l’ornement rhétorique d’un discours de fin de banquet.
615
fin de banquet. Je demande donc que ma commission
soit
chargée de rédiger le Message final du congrès. Condition aussitôt ac
616
10 mai, la résolution de la commission culturelle
est
adoptée : elle propose la création d’un Centre européen de la culture
617
de dollars pour l’Europe, dont une large partie a
été
promise au Centre. Au jour annoncé pour la décision, j’attends chez m
618
t que nous nous occupons de trop de choses !… » J’
étais
en train de fermer mes grands rideaux jaunes. Pris de colère, je les
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onnera de l’argent que lorsqu’on pensera que nous
sommes
en mesure d’en distribuer nous-même… ! » Et Silva de conclure ma phra
620
rase : « Et cela signifie : fondation ! » Telle a
été
, Madame, l’occasion de la naissance de la Fondation européenne de la
621
cela, les choses vont se précipiter. L’année 1953
est
occupée par des contacts — pour beaucoup organisés par Retinger — ave
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ientôt le nom de « Club européen ». La réunion se
tient
les 14 et 15 novembre 1953 au Pavillon Henry IV, à Saint-Germain-en-L
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ne à Bruxelles, où l’on craint un moment que tout
soit
compromis, comme il arrive, une autre à Bâle, qui prépare les statuts
624
llande. Le notaire nous demande de signer : « Qui
est
le président ? » Stupeur : nous avons oublié, tout simplement, d’en n
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emplaciez à la première occasion ! Cette occasion
sera
aménagée, une fois de plus, par Retinger : ce sera S. A. R. le prince
626
era aménagée, une fois de plus, par Retinger : ce
sera
S. A. R. le prince Bernhard des Pays-Bas qui acceptera la présidence
627
us l’avez dit très justement, Madame, le Centre a
été
, dès 1948, « the main focus of my struggle », et les circonstances mê
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Centre. Mais, depuis lors, les deux institutions
sont
toujours restées inséparables dans mon esprit, et ne cesseront pas de
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arables dans mon esprit, et ne cesseront pas de l’
être
tant qu’il me restera assez d’énergie pour poursuivre mon grand desse
630
olitique et l’éducation (médias compris), quelles
sont
les vraies fins à poursuivre et quels critères éthiques doivent être
631
s à poursuivre et quels critères éthiques doivent
être
respectés si l’on veut aller vraiment vers ces fins, comme la paix, l
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buts réels de notre société, analyse qui devrait
être
conduite par les meilleures têtes dans chaque domaine, et qui pourrai
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ui l’humanité et même toute vie sur la Terre. Tel
serait
le Programme culturel que l’Europe pourrait instituer en modèle pour
634
pte près de 70 — qui, chose étrange, n’ont jamais
été
réunies jusqu’ici, alors qu’ensemble elles peuvent créer demain une f
635
hes à entreprendre, et s’ils le font ensemble, je
serai
le plus heureux des militants de cette fédération européenne, « suprê
636
uchâtel sous l’identifiant 890. Le titre original
est
: « Remerciement de Denis de Rougemont après le discours de S. A. R.