1
u’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’
Europe
, me paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces confusio
2
osent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’
Européen
se précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’auteur : ca
3
able qu’entre individus, et comme type d’individu
européen
Robert de Traz ne pouvait trouver mieux que lui-même. S’il dit des Ég
4
sme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’
Europe
? Il y a là des pages d’un accent très noble et courageux mêlé, parfo
5
entrée d’un des archiducs. Car ce peuple, seul en
Europe
, attend le retour d’un roi. Et vous voici transporté dans un bal cost
6
compréhensible, rient et s’enivrent comme plus un
Européen
ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles « czardas » qui
7
est permis de croire qu’elle exprime la vocation
européenne
des Suisses français dans l’ordre de l’esprit. 3. Éditions des Cahi
8
Cette épithète demande quelques explications. En
Europe
, la violence politique s’exprime par des bagarres et des injures, par
9
nt de voter. Fair play ! Ce qui frappe le plus un
Européen
fraîchement débarqué, c’est l’absence quasi totale d’arguments idéolo
10
oses et les vieilles rancunes de la vie politique
européenne
: ce secret réside peut-être dans le fait très simple que voici : en
11
plus importante et plus visible. Il faut être un
Européen
pour s’en étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain qui connaît
12
négligé par la presque totalité des observateurs
européens
de l’Amérique. Ouvrez le New York Times : vous y trouverez, le samedi
13
la préparation des voyages. Passer d’Amérique en
Europe
ne demandait plus que quelques heures ? On y ajouta plusieurs semaine
14
es fourrures et se récrie : « Quel goût ! Voilà l’
Europe
enfin ! Et des fleurs vraies ! Ah mon cher, ici, tout est beau !… » —
15
» — « Taisez-vous, me crie-t-elle, je retrouve l’
Europe
! Ce n’est pas le moment d’être objectif ! » Elle adore ces rideaux t
16
atement à ressembler à ce que l’on pense d’eux en
Europe
!) Il y a des chambres, et même des salles de bain. Mais comment dorm
17
dre de mon voyage, voici comment il m’apparaît. L’
Europe
ancienne s’est rétrécie à la mesure de nos frontières. Je viens de vo
18
Lettre aux députés
européens
(15 août 1950)p Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pou
19
uropéens (15 août 1950)p Messieurs les députés
européens
, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la
20
les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’
Europe
, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la f
21
, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’
Europe
signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose. Comment féd
22
t pour trait, un état comparable à celui de notre
Europe
, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de celui qu
23
ts dans un plus grand péril ? Vous me direz que l’
Europe
est plus grande que la Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour br
24
ons contemporaines. Mais il n’est pas exact que l’
Europe
d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alors : vous êtes venu
25
sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’
Europe
dans l’ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nom
26
e tous les arguments qu’on oppose aujourd’hui à l’
Europe
. Son exemple vivant tend à nous démontrer que la solution fédéraliste
27
e. p. Rougemont Denis de, « Lettre aux députés
européens
», Journal de Genève, Genève, 15 août 1950, p. 1.
28
Deuxième lettre aux députés
européens
(16 août 1950)q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont pas un
29
ession très nette que vous êtes décidés à faire l’
Europe
envers et contre toutes ses routines décadentes, à la sauver de la ru
30
e vous tenez en réserve un projet de timbre-poste
européen
). Certes, il convient de saluer bien bas les intérêts et les Pouvoirs
31
Bevin. On aurait tort, à son avis, de commencer l’
Europe
par le toit. Je ne sais pourquoi, ni ce qu’il veut dire exactement, m
32
evin n’a jamais voulu rien commencer. Au reste, l’
Europe
existe depuis plus de 2000 ans. Ce qui lui manque est justement un to
33
ez-vous faire ? » Si vous ne voulez pas fédérer l’
Europe
, vous ne voulez rien qui l’intéresse. Si vous ne faites rien cet été,
34
sérieux, vous pouvez encore rendre un service à l’
Europe
; allez-vous-en. Laissez la place à ceux qui ont décidé d’agir. Avoue
35
Rougemont Denis de, « Deuxième lettre aux députés
européens
», Journal de Genève, Genève, 16 août 1950, p. 1.
36
Troisième lettre aux députés
européens
: L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)r Messieurs les députés euro
37
ème lettre aux députés européens : L’orgueil de l’
Europe
(17 août 1950)r Messieurs les députés européens, J’ai tenté de tra
38
l’Europe (17 août 1950)r Messieurs les députés
européens
, J’ai tenté de traduire le sentiment des peuples en face de l’inertie
39
je vous salue. Vous êtes, Messieurs, Députés de l’
Europe
. Essayons de mesurer la grandeur de ce titre. Députés de l’Europe ent
40
de mesurer la grandeur de ce titre. Députés de l’
Europe
entière, voilà qui signifie, Messieurs, que vous avez perdu le droit
41
t sens critique — qu’avons-nous inventé, nous les
Européens
, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas inventé ? Je c
42
presque tous leurs grands noms sont des noms de l’
Europe
, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos ma
43
moderne tout entier peut être appelé une création
européenne
. Pour le bien comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos m
44
n qui sauve la paix du monde, et qui maintienne l’
Europe
dans une fonction qu’aucun Empire nouveau n’ose lui disputer sérieuse
45
de Mozart retransmis de Salzbourg. Voilà ce que l’
Europe
a su faire. Toute la musique est née du contrepoint de l’Europe. Vous
46
ire. Toute la musique est née du contrepoint de l’
Europe
. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart, de l’opéra, des symphon
47
lement ceux de notre continent, pour qui le nom d’
Europe
a représenté la beauté dans la vie, l’intelligence, les secrets d’un
48
n faire la force du siècle. Messieurs les députés
européens
, saurez-vous mériter votre nom ? On attend de vous la grandeur. Les c
49
? On attend de vous la grandeur. Les chances de l’
Europe
, aujourd’hui, sont confondues avec les chances de l’homme. Personne n
50
ougemont Denis de, « Troisième lettre aux députés
européens
: L’orgueil de l’Europe », Journal de Genève, Genève, 17 août 1950, p
51
ème lettre aux députés européens : L’orgueil de l’
Europe
», Journal de Genève, Genève, 17 août 1950, p. 1.
52
Quatrième lettre aux députés
européens
: En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)s Messieurs
53
rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le nom d’
Europe
, c’est bien l’auteur du Manifeste publié par le Labour Party sur le p
54
ié par le Labour Party sur le problème de l’unité
européenne
. Quand il regarde notre vieux continent, il n’y voit, si j’ose dire,
55
Ce qu’il ne dit pas saute aux yeux. L’idée que l’
Europe
soit une culture, une unité de civilisation, un foyer d’inventions da
56
faire : la Grande-Bretagne ; et ce pays n’est pas
européen
. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais, nous sommes plus près d
57
ais, nous sommes plus près des Dominions que de l’
Europe
, « par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et
58
n’est pas celui de l’auteur sur la question de l’
Europe
, — voir les résolutions de Colombo ; et pas un seul de ces pays n’est
59
blons pour la famille ! Tous les adversaires de l’
Europe
méritent d’écrire comme M. Hugh Dalton. Je vois bien qu’il se dit par
60
fecte pas les intérêts anglais, et que si toute l’
Europe
se convertit à l’étatisme illimité. Ce qui n’offre aucune base de com
61
reste impuissante — d’où le refus d’un Parlement
européen
; secundo : que les champions d’un régime fédéral fondé sur la majori
62
s comme les ennemis les plus dangereux de l’unité
européenne
», — d’où le refus de toute autorité politique super-nationale. Cet a
63
uit aux mêmes conclusions négatives. Au Parlement
européen
, s’il est doté de pouvoirs législatifs, à l’Autorité politique, s’il
64
, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle de l’
Europe
! Il y va de notre indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles
65
ougemont Denis de, « Quatrième lettre aux députés
européens
: En lisant le pamphlet du Labour Party », Journal de Genève, Genève,
66
Cinquième lettre aux députés
européens
: « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)t Messieurs les députés
67
(19-20 août 1950)t Messieurs les députés de l’
Europe
à sauver ! Ceux qui disent que « l’Europe sera socialiste ou ne sera
68
és de l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que « l’
Europe
sera socialiste ou ne sera pas », savent très bien qu’à ce prix elle
69
vaut pour tous ceux qui pourraient déclarer que l’
Europe
sera toute catholique, ou protestante, ou française, ou allemande, ou
70
. Quant à ceux qui n’ont point cette passion de l’
Europe
, ceux dont le regard s’attarde aux obstacles à l’union, perdant de vu
71
eur parti pris de scepticisme. Les deux tiers des
Européens
se déclarent pour l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pa
72
nes. L’opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est l’
Europe
. Mais elle ne bougera pas, si vous ne faites presque rien. Elle laiss
73
personne. Mais cela en fait aux principes. Or une
Europe
qui se moque des principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique qui le
74
fois plus vains que les paroles. Lancer un timbre
européen
, ce serait un acte enfin, quelque chose de concret… Et je me garde de
75
simple appuie cette suggestion. On ne fera pas l’
Europe
sans informer ses peuples, et du danger qu’ils courent, et de la para
76
de nommer leurs députés au premier Parlement de l’
Europe
. Les partis présenteront leurs candidats. Et les mouvements fédéralis
77
e campagne d’agitation, d’émulation, de polémique
européenne
, que nulle autre méthode ne saurait provoquer. La condition à la fois
78
projet bien précis de Constitution fédérale de l’
Europe
. Ce projet, c’est à vous de l’élaborer. Cet été, en septembre, à Stra
79
pinion vraie dans sa majorité, les militants de l’
Europe
, la logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’ac
80
e vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car en
Europe
, il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que j
81
ntien du statu quo, que la vie, la durée de notre
Europe
divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime social
82
e l’espoir, à ne point risquer la dernière chance
européenne
. Voilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-nous la Constitu
83
t agir, et je les supplie maintenant, au nom de l’
Europe
, de rester au contraire, de ne point se séparer avant d’avoir dressé,
84
des peuples libres, ni des peuples muets de l’Est
européen
. Mais vous pouvez le devenir et sonner le ralliement, cet été, en sep
85
à cela, tout tient à votre sage audace. Car si l’
Europe
unie n’est pas un grand espoir renaissant dans le cœur des masses, au
86
eraine au-dessus des États. Messieurs les députés
européens
, je vous salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous nos peuple
87
éritez votre nom, faites-vous élire, et fédérez l’
Europe
pendant qu’il en est temps. Cet été, en septembre, à Strasbourg. t.
88
ougemont Denis de, « Cinquième lettre aux députés
européens
: “Méritez votre nom !” », Journal de Genève, Genève, 19–20 août 1950
89
ublime et le familier, le grand couloir des vents
européens
et ces prairies entre deux bois de très vieux chênes, où persiste un
90
ettre aux princes intellectuels et temporels de l’
Europe
sans y ajouter un prospectus vantant la qualité des montres de Ferney
91
de Candide et cette Bourse des valeurs de toute l’
Europe
(et déjà de l’Amérique) qui fait rumeur à Genève. Le tout survolé tre
92
mai 1953)v Parmi toutes les raisons de faire l’
Europe
, économiques, militaires, culturelles, il y a celle-ci, qui n’est pas
93
de larges masses, latines surtout —, les nations
européennes
seraient déjà réduites au rôle de simples « instruments de la grandeu
94
élégués, réunis à Philadelphie. (Six nations de l’
Europe
viennent de voter un projet similaire, à Strasbourg le 10 mars 1953.)
95
parties dont chacune a des intérêts distincts. L’
Europe
, pour le malheur des trois autres, les a toutes, à des degrés divers,
96
tombées sous sa domination. La supériorité que l’
Europe
a depuis si longtemps conservée l’a disposée à se regarder comme la m
97
p longtemps appuyé ces arrogantes prétentions des
Européens
. C’est à nous de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner
98
isent enfin d’être les instruments de la grandeur
européenne
! que les treize États, réunis dans une étroite et indissoluble union
99
du contrôle de toute force ou de toute influence
européenne
, et qui leur permette de dicter les termes des relations entre l’Anci
100
tuation de départ de l’Amérique et celle de notre
Europe
en formation. Regardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons no
101
reproduire les mêmes effets, cette page dicte à l’
Europe
une politique. v. Rougemont Denis de, « Aller et retour », Journal
102
les suivent ? En proposant un système de sécurité
européenne
, Moscou reconnaît implicitement la nécessité de notre union, dénoncée
103
ce principale du stalinisme dans l’intelligentsia
européenne
: l’autorité sans discussion. Telles étant les implications de l’offr
104
ne voit pas ce qui empêcherait les 435 millions d’
Européens
ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir du moment où ils dispos
105
rien à y perdre, la Russie se verrait rassurée, l’
Europe
serait faite et la paix avec elle. Prendre au sérieux le principe de
106
nom de la grande majorité des intellectuels de l’
Europe
, et des plus attachés à la cause de l’union fédérale de nos peuples !
107
vers Eisenhower. Et ils viendront demain vers une
Europe
unie, parce qu’une Europe unie sera forte et rassurante. w. Rougem
108
endront demain vers une Europe unie, parce qu’une
Europe
unie sera forte et rassurante. w. Rougemont Denis de, « Pour un dé
109
n d’un poste de radio, à nos oreilles, appelant l’
Europe
, qui ne pouvait pas répondre, appelant l’Europe sans chefs et sans ar
110
l’Europe, qui ne pouvait pas répondre, appelant l’
Europe
sans chefs et sans armée, et sans même un porte-parole pour nous dire
111
russe peut encore écraser d’autres capitales de l’
Europe
, massacrer d’autres foules révoltées, et liquider d’autres élites san
112
pentance active. Nous devons tout d’abord faire l’
Europe
, pour qu’il y ait à l’appel de tous nos frères de l’Est une réponse q
113
u’il a servie. Et jurons en même temps de faire l’
Europe
. Cette Europe qui aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui
114
Et jurons en même temps de faire l’Europe. Cette
Europe
qui aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en r
115
rope qui aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette
Europe
qui pouvait, en rassemblant ses forces à l’appel angoissé de la liber
116
assacrée sous les yeux de l’Occident, hurlant : l’
Europe
à l’aide ! et mourant sans réponse. x. Rougemont Denis de, « Osero
117
xte, une autre thèse me frappe : la musique est d’
Europe
, essentiellement, parce qu’elle est née, comme tous nos arts, science
118
’intelligentsia plus ou moins masochiste de notre
Europe
. Mais surtout, condamner radicalement presque toute la musique contem
119
n’y a pas de culture ouvrière. Il y a une culture
européenne
. C’est la plus petite unité que l’on puisse trouver. Je suis tout à f
120
littérature par exemple, sont communes à tous les
Européens
. Vous trouvez dans toute l’Europe des romans, des sonnets, des tablea
121
s à tous les Européens. Vous trouvez dans toute l’
Europe
des romans, des sonnets, des tableaux de chevalet, le concerto, la sy
122
symphonie, que vous ne trouvez pas en dehors de l’
Europe
. Les grandes écoles d’art ont été communes à tous nos pays, l’art rom
123
mais fausse. Aujourd’hui, la civilisation née en
Europe
recouvre la terre entière ; elle n’est pas à la merci des forces exté
124
. Demain ? Nous avons l’armée la plus nombreuse d’
Europe
. Ce qui est déjà un signe de puissance. Je vous fais sourire peut-êtr
125
n, directeur de l’Institut universitaire d’études
européennes
. Colonel divisionnaire Dénéréaz, commandant de la division mécanisée
126
« Denis de Rougemont, l’amour et l’
Europe
» (3-4 mars 1973)aj ak Pourquoi l’amour est-il devenu l’une des pr
127
e j’aurais pu ne pas le faire, étant écrivain, et
Européen
! Quand on constate qu’un écrivain véritable, et d’Europe, n’a jamais
128
Quand on constate qu’un écrivain véritable, et d’
Europe
, n’a jamais écrit sur l’amour, là, il y a lieu de se demander… Ceci d
129
parallèlement développé vos propres thèses sur l’
Europe
. Y a-t-il un lien entre ces deux pôles d’attraction que sont pour vou
130
traction que sont pour vous l’amour d’une part, l’
Europe
d’autre part ? Mon titre vous répond : L’Amour et l’Occident . On m’
131
u niveau collectif. Or, il n’y a de révolution qu’
européenne
, c’est-à-dire chrétienne à sa source : le socialiste Henri de Man l’a
132
ous vouliez le faire à votre retour d’Amérique en
Europe
en 1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que j’ai dé
133
is pratiquement je me suis engagé au service de l’
Europe
, d’une société nouvelle à créer pour l’Europe. Aujourd’hui tout espoi
134
e l’Europe, d’une société nouvelle à créer pour l’
Europe
. Aujourd’hui tout espoir est tourné vers la révolution à venir. Comme
135
uestion, sur le fond, dans ma Lettre ouverte aux
Européens
: « La révolution que j’appelle, qui fera seule l’Europe et qui ne p
136
: « La révolution que j’appelle, qui fera seule l’
Europe
et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, cons
137
eule l’Europe et qui ne peut être faite que par l’
Europe
en train de se faire, consiste à déplacer le centre du système politi
138
tème politique, non seulement de la nation vers l’
Europe
, mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en même temps vers
139
e, « [Entretien] Denis de Rougemont, l’amour et l’
Europe
», Journal de Genève, Genève, 3–4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recue
140
Genève, exemple
européen
? (10-11 novembre 1973)am On connaît le problème : Genève, ville i
141
ges. am. Rougemont Denis de, « Genève, exemple
européen
? », Journal de Genève, Genève, 10–11 novembre 1973, p. 17.
142
e, professeur à l’Institut universitaire d’études
européennes
, parallèlement à une œuvre extrêmement importante, étudie depuis plus
143
vements pour l’unité politique et culturelle de l’
Europe
. À travers ses nombreux livres parmi lesquels L’Amour et l’Occident d
144
. Dans son remerciement, avant de parler de cette
Europe
qui lui « tient au cœur, au corps et à l’âme » et de réaffirmer avec
145
d’outre-tombe, le Victor Hugo des discours sur l’
Europe
et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de no
146
ans, à l’action. Qu’est-ce à dire? Action pour l’
Europe
fédérée dès 1946, fondation et direction effective pendant trente ans
147
e, à Paris ; de l’Institut universitaire d’études
européennes
, à Genève encore ; sans parler de l’Association européenne des festiv
148
s, à Genève encore ; sans parler de l’Association
européenne
des festivals de musique, de l’Association des instituts d’études eur
149
musique, de l’Association des instituts d’études
européennes
, de la Campagne d’éducation civique et d’une dizaine d’autres actions
150
ien d’autres ont dit ou écrit que mes engagements
européens
étaient « au détriment de mon œuvre littéraire ». Je serais perdu pou
151
ent à mon sujet : — Pourquoi s’occupe-t-il tant d’
Europe
unie, de régions, d’écologie, ou même, horribile dictu, de pacifisme
152
oignante nostalgie, en Amérique, j’ai découvert l’
Europe
et la nécessité vitale de son union, si les Alliés gagnaient, la déli
153
jusqu’au niveau continental d’une fédération de l’
Europe
. L’idée générale n’étant pas de créer une puissance nouvelle — un « t
154
ouvelle — un « troisième Grand » dans le cas de l’
Europe
— mais seulement le minimum de pouvoir capable d’assurer l’autonomie
155
littérature » ? J’ose dire que non. De mon action
européenne
, j’ai tiré huit volumes, c’est près d’un quart de ce que j’ai publié