1
Le Dépaysement oriental (
16
juillet 1926)a Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’
2
Le Dépaysement oriental (16 juillet
1926
)a Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’Orient » dont
3
vre comme celui-ci est plus dans l’opposition des
deux
mondes que dans la peinture elle-même de l’Orient. Tandis que s’accum
4
que pour parler comme j’aurais voulu le faire des
deux
autres parties du volume, d’une importance moins actuelle, mais d’une
5
y trouver les seuls motifs réels d’exaltation.
1.
Le Dépaysement oriental, chez Grasset, Paris. a. Rougemont Denis d
6
paysement oriental », Journal de Genève, Genève,
16
juillet 1926, p. 1.
7
riental », Journal de Genève, Genève, 16 juillet
1926,
p. 1.
8
Panorama de Budapest (
23
mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’exp
9
Panorama de Budapest (23 mai
1929
)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’express, cha
10
1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en
six
heures d’express, changer totalement d’atmosphère, passer de la lassi
11
es, qui passent des après-midi entiers devant les
deux
verres d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire des po
12
, la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les
deux
tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause d
13
prétentions munichoises. Puis un palais gothique
1880,
qui est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement a
14
uée du Danube, Bude solidement amarrée à Pest par
quatre
énormes ponts de fer. Contre leurs piles, en hiver, viennent se brise
15
anorama de Budapest », Journal de Genève, Genève,
23
mai 1929, p. 1-2.
16
de Budapest », Journal de Genève, Genève, 23 mai
1929,
p. 1-2.
17
Sara Alelia (
25
mai 1934)c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’u
18
Sara Alelia (25 mai
1934
)c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’un beau ro
19
de l’enjeu de l’existence, vous lirez Sara Alelia
2.
La puissante mélancolie, le réalisme total qui éclatent dans ce chef-
20
u de toutes incroyances », comme disait Péguy. Et
dix
fois, en me le rendant, « Je ne vous dirai pas à quelle heure je l’ai
21
me n’est pas de celles qui se résument. Il y a là
vingt
figures qui mériteraient d’être citées, et qui vivent dans la mémoire
22
es années à tant de traductions qui ne valent pas
dix
pages de ce roman ! La mode passe, le public se fatigue, paraît-il. «
23
plus durable, réservée aux vrais chefs-d’œuvre.
2.
Hildur Dixelius von Aster : Sara Alelia, roman traduit du suédois par
24
elius, Sara Alelia », Journal de Genève, Genève,
25
mai 1934, p. 1-2.
25
Sara Alelia », Journal de Genève, Genève, 25 mai
1934,
p. 1-2.
26
Condition de l’écrivain (
I
) (15 février 1937)d On n’ignore pas que les partis de gauche, en F
27
Condition de l’écrivain (I) (
15
février 1937)d On n’ignore pas que les partis de gauche, en France
28
Condition de l’écrivain (I) (15 février
1937
)d On n’ignore pas que les partis de gauche, en France, et spéciale
29
écialement le parti communiste, ont adopté depuis
deux
ans le mot d’ordre Défense de la culture. Ce qui n’a pas manqué de le
30
îné au bureau de son journal où il écrit au moins
deux
articles par jour, un troisième « fait les théâtres », besogne sans g
31
de maigre profit, un quatrième enfin, malgré ses
quatre-vingts
ans, en est encore à placer de la copie dans les journaux de province
32
ticable : l’écrivain ne touche sur les livres que
dix
pour cent du produit de la vente. Supposez une vente normale de trois
33
l’écrivain ne touche sur les livres que dix pour
cent
du produit de la vente. Supposez une vente normale de trois à six-mil
34
roduit de la vente. Supposez une vente normale de
trois
à six-mille exemplaires pour son volume annuel, cela fait un revenu d
35
es pour son volume annuel, cela fait un revenu de
1000
à 2000 fr. suisses. De quoi payer un petit loyer, les cigarettes et l
36
son volume annuel, cela fait un revenu de 1000 à
2000
fr. suisses. De quoi payer un petit loyer, les cigarettes et les jour
37
En vérité, il est grand temps de mettre un ordre
neuf
dans tout cela. Mais il faudrait d’abord que cela se sache ! d. Ro
38
d. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain
I
», Journal de Genève, Genève, 15 février 1937, p. 1.
39
ion de l’écrivain I », Journal de Genève, Genève,
15
février 1937, p. 1.
40
rivain I », Journal de Genève, Genève, 15 février
1937,
p. 1.
41
Condition de l’écrivain (
II
) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)e La situation d
42
l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (
22
février 1937)e La situation de l’écrivain moderne, telle que je la
43
(II) : La grande misère de l’édition (22 février
1937
)e La situation de l’écrivain moderne, telle que je la décrivais da
44
ros, ni trop mince, ni trop difficile. Tolstoï en
1937
ne trouverait pas un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un ro
45
ur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman en
10
volumes ! Et l’Adolphe de Constant, ce serait bien court… Et Nietzsch
46
ce Zarathoustra dont on vendit, lorsqu’il parut,
15
exemplaires ? Nul ne peut plus se payer de telles fantaisies. Ainsi l
47
, on lui fait signer un contrat qui l’engage pour
cinq
ou dix volumes à venir. La propriété de ces ouvrages se trouve par ai
48
fait signer un contrat qui l’engage pour cinq ou
dix
volumes à venir. La propriété de ces ouvrages se trouve par ailleurs
49
e trouve par ailleurs assurée à l’éditeur jusqu’à
50
ans après la mort de l’écrivain. L’éditeur se réserve en outre le dro
50
end mettre une fin à ces pratiques, en limitant à
10
années l’effet des contrats d’édition. Tous les écrivains applaudisse
51
e. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain
II
: La grande misère de l’édition », Journal de Genève, Genève, 22 févr
52
misère de l’édition », Journal de Genève, Genève,
22
février 1937, p. 1.
53
’édition », Journal de Genève, Genève, 22 février
1937,
p. 1.
54
Condition de l’écrivain (
III
) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)f Si les livres se
55
l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (
1er
mars 1937)f Si les livres se vendent si mal, et si le public ne se
56
n (III) : Mission civique de la culture (1er mars
1937
)f Si les livres se vendent si mal, et si le public ne se rend pas
57
ntisme, avec la théorie de l’art pour l’art. Pour
mille
raisons diverses, il n’a fait qu’empirer depuis. Les grands auteurs d
58
du tout ce qu’elle était au siècle passé pour des
millions
de personnes de toutes conditions : une nourriture, un exercice de l’
59
ercialement sur la paresse des lecteurs. Dans les
deux
cas, ce sont d’abord les écrivains qui ont manqué à leur fonction de
60
f. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain
III
: Mission civique de la culture », Journal de Genève, Genève, 1 mars
61
vique de la culture », Journal de Genève, Genève,
1
mars 1937, p. 1.
62
e la culture », Journal de Genève, Genève, 1 mars
1937,
p. 1.
63
L’Âme romantique et le rêve (
23
mars 1937)g Le rêve, le romantisme ? Et traités en deux gros volum
64
L’Âme romantique et le rêve (23 mars
1937
)g Le rêve, le romantisme ? Et traités en deux gros volumes qui, au
65
1937)g Le rêve, le romantisme ? Et traités en
deux
gros volumes qui, au surplus, sont une thèse de doctorat ?3 Quoi de m
66
ursuivie M. Albert Béguin, viennent s’ajouter, en
1937,
des opportunités plus précises d’ordre culturel et littéraire. « Tout
67
des Suisses français dans l’ordre de l’esprit.
3.
Éditions des Cahiers du Sud, Marseille. g. Rougemont Denis de, « [C
68
antique et le rêve », Journal de Genève, Genève,
23
mars 1937, p. 1.
69
et le rêve », Journal de Genève, Genève, 23 mars
1937,
p. 1.
70
Veille d’élection présidentielle (
14
novembre 1940)h i New York, 25 octobre. La campagne électorale q
71
Veille d’élection présidentielle (14 novembre
1940
)h i New York, 25 octobre. La campagne électorale qui prendra fin
72
résidentielle (14 novembre 1940)h i New York,
25
octobre. La campagne électorale qui prendra fin au moment où cet art
73
ement à la politique extérieure, l’opposition des
deux
candidats n’est guère plus claire. Roosevelt a pris position contre l
74
pour un « third term » — une troisième période de
quatre
ans —, sape les bases de la démocratie américaine et crée le véritabl
75
-il de même lorsque cet article paraîtra ? Il y a
huit
jours, les experts presque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2
76
presque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par
2
à 1. Aujourd’hui, les chances de Willkie paraissent augmenter rapidem
77
sque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2 à
1.
Aujourd’hui, les chances de Willkie paraissent augmenter rapidement :
78
nt augmenter rapidement : les journaux parlent de
48
% des voix à Willkie contre 50 % à Roosevelt, le résidu allant aux ca
79
ournaux parlent de 48 % des voix à Willkie contre
50
% à Roosevelt, le résidu allant aux candidats socialiste et communist
80
tienne Willkie — comme elle soutint Landon il y a
quatre
ans — l’information reste impartiale et le ton des critiques objectif
81
ectif. Un grand magazine publiait l’autre semaine
deux
articles en regard : l’un contre Roosevelt, par son ancien secrétaire
82
ntre Willkie, par un de ses amis de jeunesse. Les
deux
auteurs insistaient longuement sur la sympathie personnelle qui les l
83
ébat démocratique. Toute la polémique se ramène à
deux
séries d’arguments : arguments de techniciens et arguments personnels
84
e manière encore imprévisible — de la décision du
5
novembre. Ce jour-là, les Américains sauront ce qu’ils pensent en tan
85
rogramme nationaliste. En somme, l’opposition des
deux
candidats peut être assez bien résumée par cette formule : C’est l’op
86
me paraît être la suivante : Quoi qu’il arrive le
5
novembre, l’unanimité des Américains se reformera toujours sur le mot
87
tion présidentielle », Journal de Genève, Genève,
14
novembre 1940, p. 1-2. i. Le journal précise : « De notre envoyé spé
88
ntielle », Journal de Genève, Genève, 14 novembre
1940,
p. 1-2. i. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
89
Santé de la démocratie américaine (
17
janvier 1941)j k New York, décembre J’étais à Times Square, au c
90
Santé de la démocratie américaine (17 janvier
1941
)j k New York, décembre J’étais à Times Square, au cœur de Manhat
91
anhattan, le soir de l’élection présidentielle. À
neuf
heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un demi-million. Le to
92
ntielle. À neuf heures, nous étions cent-mille, à
onze
heures, un demi-million. Le tout dans un ordre parfait, sous l’œil am
93
heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un
demi-million
. Le tout dans un ordre parfait, sous l’œil amical de trois-cents poli
94
en rubans lumineux les résultats de la journée. À
neuf
heures, Willkie semblait mener. On vendait à la criée les derniers st
95
erniers stocks de boutons au nom des candidats. À
dix
heures, les chapeaux commencèrent à s’orner de bandes de papier porta
96
d’immenses serpentins blancs, bleus et rouges. À
onze
heures, la foule épela ces mots courant sur les murailles du Times :
97
du Times : « Roosevelt entraîne New York City par
270
000 voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur qui monta lentem
98
imes : « Roosevelt entraîne New York City par 270
000
voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur qui monta lentement
99
la ferveur d’une évangéliste de l’Armée du salut.
Trois
jours plus tôt, une dame milliardaire me déclarait pathétiquement : «
100
on que la réélection de Roosevelt a été l’une des
trois
« Kraftprobe » de la démocratie au xxe siècle. La première a été per
101
eurs imprévisible. Cette division des citoyens en
deux
masses à peu près égales, — je serais tenté de dire : en deux teams —
102
à peu près égales, — je serais tenté de dire : en
deux
teams — symbolise simplement le principe de la discussion, indispensa
103
à toute vie démocratique. Le fait qu’il n’y a que
deux
partis, et que ces deux partis ne représentent nullement deux classes
104
. Le fait qu’il n’y a que deux partis, et que ces
deux
partis ne représentent nullement deux classes, à peine deux tendances
105
et que ces deux partis ne représentent nullement
deux
classes, à peine deux tendances générales, signifie pratiquement que
106
s ne représentent nullement deux classes, à peine
deux
tendances générales, signifie pratiquement que les États-Unis sont un
107
rte : « Ici Radio municipale de New York, cité de
7
millions et demi d’habitants, bénéficiant de la liberté démocratique.
108
e : « Ici Radio municipale de New York, cité de 7
millions
et demi d’habitants, bénéficiant de la liberté démocratique. » Cela n
109
mocratie américaine », Journal de Genève, Genève,
17
janvier 1941, p. 1. k. Le journal précise : « De notre envoyé spécia
110
éricaine », Journal de Genève, Genève, 17 janvier
1941,
p. 1. k. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
111
Religion et vie publique aux États-Unis (
18
février 1941)l m New York, février J’ai fait une découverte sur le
112
ligion et vie publique aux États-Unis (18 février
1941
)l m New York, février J’ai fait une découverte sur les États-Unis
113
le New York Times : vous y trouverez, le samedi,
deux
grandes pages consacrées aux choses religieuses : sujets des sermons
114
élébreront les principales paroisses de la cité. (
Trois
cultes chaque dimanche dans beaucoup d’églises.) Le lundi, copieux ré
115
us en vogue. Tournez le bouton de votre radio : à
14
h chaque jour, vous entendrez un choix « d’hymnes de toutes les Églis
116
es annonces. J’en trouve plusieurs de ce type : «
Six
pièces, confort, métro, Églises à proximité. » J’achète un guide de q
117
services de communion auxquels ont participé les
deux
candidats, ce même jour. Wallace, le vice-président, surnommé le « ti
118
été harangué par des pasteurs et des prêtres des
trois
grandes religions. Le matin, la radio diffusa les prières de « confes
119
ne élevée sur les marches du Capitole, devant des
centaines
de milliers de spectateurs. Après une prière dite par le chapelain du
120
les marches du Capitole, devant des centaines de
milliers
de spectateurs. Après une prière dite par le chapelain du Sénat, le p
121
landaise, qu’il avait choisi d’ouvrir au chapitre
13
de la première Épître aux Corinthiens : « Et maintenant ces trois cho
122
ière Épître aux Corinthiens : « Et maintenant ces
trois
choses demeurent : la Foi, l’Espérance et la Charité… » Le discours i
123
u’aux éternelles collines de la paix. » Plusieurs
dizaines
de millions d’hommes entendaient cette prière, pouvaient s’y joindre.
124
lles collines de la paix. » Plusieurs dizaines de
millions
d’hommes entendaient cette prière, pouvaient s’y joindre. l. Rouge
125
ique aux États-Unis », Journal de Genève, Genève,
18
février 1941, p. 1. m. Le journal précise : « De notre envoyé spécia
126
ats-Unis », Journal de Genève, Genève, 18 février
1941,
p. 1. m. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
127
Journal d’un retour (
11-12
mai 1946)n Le voyage immobile Vers le milieu du xxe siècle,
128
Journal d’un retour (11-12 mai
1946
)n Le voyage immobile Vers le milieu du xxe siècle, les homme
129
Les avions, par exemple, permettaient de voyager
vingt
fois plus vite qu’en bateau. L’on décida en conséquence de rendre vin
130
u’en bateau. L’on décida en conséquence de rendre
vingt
fois plus pénible et longue la préparation des voyages. Passer d’Amér
131
eurs du ciel arctique, nous montâmes en spirale à
5000
mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élance pour franchir l’Océan d’
132
bilité comme ce vol sans repères en plein ciel, à
130
mètres à la seconde, sans vibrations ni courant d’air, et sans nul si
133
me journée du trajet que nous ferons à rebours en
quatre
heures. Nous sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’
134
r, nous volons contre le soleil et le temps coule
deux
fois plus vite. La stratosphère se dore. Des cumulus élèvent des tour
135
t, rejoint la mer, ferme le monde devant nous. En
deux
minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a
136
s un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris.
Sept
ans bientôt, depuis que je l’ai quitté… Par quelle Porte allons-nous
137
es grandes mesures de Paris. Dans quel silence, à
quatre
heures du matin. Nous donnera-t-on des chambres pour le reste de la n
138
nera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ?
Deux
jeunes Américains du convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu
139
en souvent désespéré, après cet au revoir en juin
40,
qui sonnait malgré moi comme un adieu… Le jour point derrière les rid
140
édiéval. Et voici qu’une cloche très fine a sonné
cinq
coups délicats. Puis une autre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne
141
n, et plusieurs en écho. Je ne savais plus, après
six
ans de New York, qu’il y a des cloches qui sonnent les heures, et qui
142
Journal d’un retour », Journal de Genève, Genève,
11
–12 mai 1946, p. 3.
143
rnal d’un retour », Journal de Genève, Genève, 11–
12
mai 1946, p. 3.
144
un retour », Journal de Genève, Genève, 11–12 mai
1946,
p. 3.
145
Journal d’un retour (fin) (
18-19
mai 1946)o Plus Suisse que nature Que la Suisse soit restée a
146
Journal d’un retour (fin) (18-19 mai
1946
)o Plus Suisse que nature Que la Suisse soit restée aussi suis
147
, et si parfaites dans le propret-coquet scolaire
1910,
que l’imagination se rend sans condition après la plus rapide reconna
148
reste et que l’on est autorisé à voir : l’un des
deux
grands et le Tout Petit, qui est la dernière paroisse intacte du Cont
149
à ne point faire partie de la Ligue nouvelle. Les
deux
grands qui, là-bas, occupent la scène ne sont pas représentés dans ce
150
remier appareil arrivant de New York. Il repartit
trente
minutes plus tard, emportant un espoir raisonnable : celui de voir le
151
l d’un retour (fin) », Journal de Genève, Genève,
18
–19 mai 1946, p. 3.
152
’un retour (fin) », Journal de Genève, Genève, 18–
19
mai 1946, p. 3.
153
our (fin) », Journal de Genève, Genève, 18–19 mai
1946,
p. 3.
154
Lettre aux députés européens (
15
août 1950)p Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour fa
155
Lettre aux députés européens (15 août
1950
)p Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Euro
156
ion fédérale. Tout le monde se trompe. Il a fallu
neuf
mois. En voici le récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’é
157
u neuf mois. En voici le récit exact. Au début de
1848,
la Confédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre vingt-cinq État
158
onfédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre
vingt-cinq
États absolument souverains. Point de citoyenneté suisse, point de li
159
t prenant leurs rares décisions à la majorité des
trois
quarts. Pratiquement : le veto paralysant un corps consultatif aux co
160
le principe d’une révision profonde du Pacte. En
1847,
notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (N
161
e » aux yeux des réalistes. (Nous en sommes là en
1950.
) La décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la Commiss
162
n 1950.) La décision survint l’année suivante. Le
17
février 1848, la Commission de révision — nommée par la Diète dans so
163
décision survint l’année suivante. Le 17 février
1848,
la Commission de révision — nommée par la Diète dans son sein et au-d
164
première fois. Elle décide de siéger à huis clos
cinq
fois par semaine. Le 8 avril, elle termine ses travaux, dont elle sou
165
e de siéger à huis clos cinq fois par semaine. Le
8
avril, elle termine ses travaux, dont elle soumet les résultats aux v
166
e ses travaux, dont elle soumet les résultats aux
vingt-cinq
États souverains. Le 15 mai, la Diète est saisie du projet, qu’elle a
167
les résultats aux vingt-cinq États souverains. Le
15
mai, la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendan
168
la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le
27
juin. Pendant le mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le 12
169
mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le
12
septembre, la Diète proclame que la Constitution est acceptée par prè
170
lame que la Constitution est acceptée par près de
2
/3 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le p
171
me que la Constitution est acceptée par près de 2/
3
des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le pre
172
est acceptée par près de 2/3 des États et plus de
2
/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédéral, o
173
t acceptée par près de 2/3 des États et plus de 2/
3
des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédéral, org
174
des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le
16
novembre, le premier Conseil fédéral, organe exécutif, entre en fonct
175
s fléchi durant un siècle. Messieurs les députés,
neuf
mois avaient suffi pour fédérer vingt-cinq États souverains… Pensez-v
176
les députés, neuf mois avaient suffi pour fédérer
vingt-cinq
États souverains… Pensez-vous que l’Histoire vous en laisse beaucoup
177
ra — en moins de temps qu’il n’en fallait, il y a
cent
ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne. Pour la guerre entr
178
isons à Berne. Pour la guerre entre vos pays, les
deux
dont vous sortez suffisent. Vos Nations vivent ensemble depuis autant
179
fléchir quelques minutes. La Suisse s’est unie en
neuf
mois. Il vaut la peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux se per
180
x députés européens », Journal de Genève, Genève,
15
août 1950, p. 1.
181
s européens », Journal de Genève, Genève, 15 août
1950,
p. 1.
182
Deuxième lettre aux députés européens (
16
août 1950)q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont pas un cahi
183
Deuxième lettre aux députés européens (16 août
1950
)q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont pas un cahier de dolé
184
ls à vous donner. Mais je vous écris au nom d’une
centaine
de milliers de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions
185
nner. Mais je vous écris au nom d’une centaine de
milliers
de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions que le temp
186
de militants fédéralistes, qui pensent comme des
millions
que le temps presse, et que les lenteurs de l’Assemblée, ramenées par
187
puissance — si l’on peut dire ! — répondent après
six
mois que c’est prématuré, mais qu’il ne faut rien faire en attendant.
188
ient tous raison à la fois, quand il n’en est pas
deux
qui tombent d’accord sur autre chose que ne rien faire. Parlons un pe
189
mmencer. Au reste, l’Europe existe depuis plus de
2000
ans. Ce qui lui manque est justement un toit. Pour tout dire en style
190
tive (au second degré) de quoi faire un collier à
trois
rangs de perles du genre de Festina lente. Paris ne s’est pas bâti en
191
Petit à petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par
deux
ou trois décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup de cra
192
petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par deux ou
trois
décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup de crayon par N
193
p, sauf sauter un obstacle. On peut tout faire en
deux
pas, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est de longue haleine, il
194
x députés européens », Journal de Genève, Genève,
16
août 1950, p. 1.
195
s européens », Journal de Genève, Genève, 16 août
1950,
p. 1.
196
re aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (
17
août 1950)r Messieurs les députés européens, J’ai tenté de traduir
197
éputés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août
1950
)r Messieurs les députés européens, J’ai tenté de traduire le senti
198
peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage
deux
fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de
199
os fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de
quinze
villes capitales, et de cent-vingt provinces, et de la génération qui
200
s grande que la Corée, quoique ne dépassant guère
4
% de la superficie du globe, mais bien de cela qui a fait au cours de
201
qu’avons-nous inventé, nous les Européens, depuis
cent
ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas inventé ? Je cite pêle-mêle
202
ourner contre nous. Que sont en fin de compte les
deux
empires qui prétendent partager notre monde ? L’Amérique, la Russie m
203
Dites au moins votre but ! Nous sommes plusieurs
millions
qui n’attendons qu’un signe. r. Rougemont Denis de, « Troisième le
204
orgueil de l’Europe », Journal de Genève, Genève,
17
août 1950, p. 1.
205
de l’Europe », Journal de Genève, Genève, 17 août
1950,
p. 1.
206
uropéens : En lisant le pamphlet du Labour Party (
18
août 1950)s Messieurs de l’Assemblée consultative, Quelqu’un qui n
207
: En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août
1950
)s Messieurs de l’Assemblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent
208
compromis, c’est-à-dire d’action positive. À ces
deux
conditions de l’union — les mieux faites pour la rendre impossible, l
209
s, et qu’elles sabotent. Le peuple suisse, il y a
cent
ans, n’a pas voté la suppression des souverainetés. Ses vingt-cinq Ét
210
’a pas voté la suppression des souverainetés. Ses
vingt-cinq
États sont souverains sur le papier, mais fédérés en fait. Chacun d’e
211
let du Labour Party », Journal de Genève, Genève,
18
août 1950, p. 1.
212
abour Party », Journal de Genève, Genève, 18 août
1950,
p. 1.
213
aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (
19-20
août 1950)t Messieurs les députés de l’Europe à sauver ! Ceux qui
214
s européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août
1950
)t Messieurs les députés de l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que
215
es, dénonçant leur parti pris de scepticisme. Les
deux
tiers des Européens se déclarent pour l’union, lorsqu’on les interrog
216
eptique crée les obstacles insurmontables. Il y a
deux
sortes d’opinions, celle que l’on invoque, et la vraie. L’une qui ser
217
autre pouvoir que de vous adjurer de la part des
millions
qui se taisent mais qui ont peur ? Pardonnez mes violences et mes imp
218
éritez votre nom !” », Journal de Genève, Genève,
19
–20 août 1950, p. 1.
219
tez votre nom !” », Journal de Genève, Genève, 19–
20
août 1950, p. 1.
220
e nom !” », Journal de Genève, Genève, 19–20 août
1950,
p. 1.
221
Au pays du Patriarche (
29-30
novembre 1952)u Détaché vers l’est et la Suisse par un département
222
Au pays du Patriarche (29-30 novembre
1952
)u Détaché vers l’est et la Suisse par un département qui se tourne
223
couloir des vents européens et ces prairies entre
deux
bois de très vieux chênes, où persiste un tapis de brume. Aux bords d
224
teur de Ferney Voltaire fait construire plus de
cent
maisons Il donne à la ville une église, une école, un hôpital Il
225
Il nourrit les habitants pendant la disette de
1771
Face sud : Au poète philosophe Calas, Sirven, Montbailli, La Barr
226
lait une armée, et d’un mauvais esprit qui valait
cent
vertus. « Marchez toujours en ricanant dans le chemin de la vérité »,
227
qu’un champ et quand je n’aurais fait réussir que
vingt
arbres, c’est toujours un bien qui ne sera pas perdu. » Les cèdres du
228
in de son amour des lieux. Il fit venir de Genève
cinquante
familles d’artisans, d’horlogers, de céramistes, tous protestants, ma
229
n, l’on peut lire encore : Deo erexit Voltaire. «
Deux
bien grands noms ! », disaient les voyageurs du temps. Il y faisait s
230
t de très mauvais vers quand il vous plaira. » En
vingt
ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants q
231
vous plaira. » En vingt ans, le village passe de
cinquante
foyers à plus de mille habitants qui deviennent propriétaires, par un
232
s, le village passe de cinquante foyers à plus de
mille
habitants qui deviennent propriétaires, par un système qu’on nommerai
233
s à un cordonnier », disent les Mémoires secrets.
Mille
tractations qu’il combine avec joie permettent de supprimer les douan
234
vient lui rendre hommage, à la Saint-François de
1777.
M. de Voltaire le reçoit « avec sensibilité », sur le perron de son c
235
érique) qui fait rumeur à Genève. Le tout survolé
trente
fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou de Stockholm.
236
pays du Patriarche », Journal de Genève, Genève,
29
–30 novembre 1952, p. 3.
237
ys du Patriarche », Journal de Genève, Genève, 29–
30
novembre 1952, p. 3.
238
rche », Journal de Genève, Genève, 29–30 novembre
1952,
p. 3.
239
Aller et retour (
21
mai 1953)v Parmi toutes les raisons de faire l’Europe, économiques
240
Aller et retour (21 mai
1953
)v Parmi toutes les raisons de faire l’Europe, économiques, militai
241
xe siècle. On sait l’histoire de cette union. En
1787,
les treize États qui venaient de se libérer de la tutelle britannique
242
. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les
treize
États qui venaient de se libérer de la tutelle britannique décidèrent
243
voté par leurs délégués, réunis à Philadelphie. (
Six
nations de l’Europe viennent de voter un projet similaire, à Strasbou
244
ent de voter un projet similaire, à Strasbourg le
10
mars 1953.) Il restait à le faire ratifier. L’opposition se montra vi
245
oter un projet similaire, à Strasbourg le 10 mars
1953.
) Il restait à le faire ratifier. L’opposition se montra violente. Dan
246
t donc précisément dans la presse de New York que
trois
des rédacteurs de la Constitution, Hamilton, Jay et Madison, entrepri
247
ut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer en
deux
phrases le rôle et l’importance d’un tel écrit, je dirais que d’une p
248
divisé politiquement, comme géographiquement, en
quatre
parties dont chacune a des intérêts distincts. L’Europe, pour le malh
249
intérêts distincts. L’Europe, pour le malheur des
trois
autres, les a toutes, à des degrés divers, soumises à son empire par
250
s instruments de la grandeur européenne ! que les
treize
États, réunis dans une étroite et indissoluble union, concourent à la
251
, « Aller et retour », Journal de Genève, Genève,
21
mai 1953, p. 1.
252
er et retour », Journal de Genève, Genève, 21 mai
1953,
p. 1.
253
Pour un désarmement moral (
19
juillet 1955)w Comment ne pas voir que les thèses officielles, pré
254
Pour un désarmement moral (19 juillet
1955
)w Comment ne pas voir que les thèses officielles, présentées par l
255
lument les prendre au mot. Ils proposent en effet
trois
principes qui n’ont jamais cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’acc
256
ccidentale. On ne voit pas ce qui empêcherait les
435
millions d’Européens ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir du
257
entale. On ne voit pas ce qui empêcherait les 435
millions
d’Européens ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir du moment o
258
commun. On a reconnu l’expression qui revient par
deux
fois, fortement soulignée, dans la déclaration que M. Boulganine fit
259
cent mis sur le langage commun. Il existe en fait
deux
moyens d’instaurer un langage commun. Le premier est la force brutale
260
n, c’est le dialogue. Or un dialogue réel suppose
deux
conditions. Il suppose tout d’abord, chez les deux partenaires, la co
261
eux conditions. Il suppose tout d’abord, chez les
deux
partenaires, la conviction et le désir de convaincre — sinon le dialo
262
l’on n’aurait qu’une suite de monologues. Or ces
deux
conditions du dialogue viennent d’être acceptées sans réserve par la
263
e Troie. Mais il s’agit d’échanges réels dans les
deux
sens, ou je n’ai rien dit. Si chacun mène chez l’autre un cheval de T
264
es est mort, qui tenait tout ensemble. Le chef du
MVD
l’a suivi dans la tombe. Et le Kremlin subit ce qu’on nomme la détent
265
n désarmement moral », Journal de Genève, Genève,
19
juillet 1955, p. 1.
266
nt moral », Journal de Genève, Genève, 19 juillet
1955,
p. 1.
267
« Oserons-nous encore… » (
6
novembre 1956)x Oserons-nous encore nous présenter devant Dieu et
268
« Oserons-nous encore… » (6 novembre
1956
)x Oserons-nous encore nous présenter devant Dieu et demander pardo
269
t entre eux qu’ils se sont tous assassinés depuis
trente
ans, la misère collective et le canon des chars dans la foule serrée
270
serons-nous encore… », Journal de Genève, Genève,
6
novembre 1956, p. 1.
271
encore… », Journal de Genève, Genève, 6 novembre
1956,
p. 1.
272
Hommage à Pasternak (
31
octobre 1958)y Qu’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline,
273
Hommage à Pasternak (31 octobre
1958
)y Qu’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline, nous pensons
274
Hommage à Pasternak », Journal de Genève, Genève,
31
octobre 1958, p. 1.
275
asternak », Journal de Genève, Genève, 31 octobre
1958,
p. 1.
276
« Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (
9-10
novembre 1963)z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait pas fai
277
anent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre
1963
)z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait pas faire de physique
278
ique confessionnelle. Pour développer en moins de
cent
pages de ses Fondements de la musique ce qu’il nomme sa « phénoménolo
279
d’Ernest Ansermet) », Journal de Genève, Genève,
9
–10 novembre 1963, p. III.
280
’Ernest Ansermet) », Journal de Genève, Genève, 9–
10
novembre 1963, p. III.
281
rmet) », Journal de Genève, Genève, 9–10 novembre
1963,
p. III.
282
Denis de Rougemont nous écrit (
6-7
juillet 1968)aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs ( Samedi li
283
Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet
1968
)aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire, 22
284
alzer suggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire,
22
juin 1968) que pendant six ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter
285
ggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire, 22 juin
1968
) que pendant six ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter avec des m
286
rs ( Samedi littéraire, 22 juin 1968) que pendant
six
ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter avec des milliardaires nyou
287
, qui m’eût valu un peu plus, croyez-moi, que les
quinze
jours de forteresse auxquels le Général m’avait condamné en juin pour
288
officier qui quitte la Suisse à la fin d’août de
1940
en mission et muni d’un passeport « de service », il est rigoureuseme
289
ougemont nous écrit », Journal de Genève, Genève,
6
–7 juillet 1968, p. 17.
290
gemont nous écrit », Journal de Genève, Genève, 6–
7
juillet 1968, p. 17.
291
s écrit », Journal de Genève, Genève, 6–7 juillet
1968,
p. 17.
292
Denis de Rougemont et l’objection de conscience (
30
juin 1969)ab ac Monsieur le président, Un étudiant en théologie, q
293
e Rougemont et l’objection de conscience (30 juin
1969
)ab ac Monsieur le président, Un étudiant en théologie, qui suit de
294
sident, Un étudiant en théologie, qui suit depuis
deux
ans mes cours, René Bugnot, comparaîtra le 27 juin devant le tribunal
295
s deux ans mes cours, René Bugnot, comparaîtra le
27
juin devant le tribunal militaire que vous présidez. J’ai beaucoup d’
296
ction de conscience », Journal de Genève, Genève,
30
juin 1969, p. 9. ac. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Ven
297
conscience », Journal de Genève, Genève, 30 juin
1969,
p. 9. ac. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Vendredi derni
298
: « Vendredi dernier, le tribunal militaire de la
1re
Division a condamné le jeune René Bugnot, pour avoir refusé, pour la
299
s, de se présenter au recrutement, à une peine de
quatre
mois d’emprisonnement à subir sous la forme des arrêts répressifs. Ce
300
e, au courant de la vie intellectuelle suisse des
trente
dernières années, n’osera nier [de] Denis de Rougemont les titres don
301
ection de conscience : Denis de Rougemont répond (
4
juillet 1969)ae af Monsieur le rédacteur en chef, J’ai été surpris
302
conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet
1969
)ae af Monsieur le rédacteur en chef, J’ai été surpris de vous voir
303
de Rougemont répond », Journal de Genève, Genève,
4
juillet 1969, p. 11. af. Le texte est précédé du chapeau suivant : «
304
nt répond », Journal de Genève, Genève, 4 juillet
1969,
p. 11. af. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Nous avons pu
305
i précédent au président du tribunal militaire de
1re
Division devant lequel comparaissait un jeune objecteur de conscience
306
sé et publié dans le Journal de Genève en octobre
1969
: « Entre Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, n° 231, 4-5 oc
307
e Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, n°
231,
4-5 octobre 1969, p. 14‑15.
308
u et l’État », Journal de Genève, Genève, n° 231,
4-5
octobre 1969, p. 14‑15.
309
», Journal de Genève, Genève, n° 231, 4-5 octobre
1969,
p. 14‑15.
310
e Genève, Genève, n° 231, 4-5 octobre 1969, p. 14‑
15.
311
« Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (
30-31
août 1969)ag ah Pensez-vous qu’il existe une culture bourgeoise ?
312
e civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août
1969
)ag ah Pensez-vous qu’il existe une culture bourgeoise ? Le terme d
313
été largement employé au cours des émeutes de mai
1968.
Il n’y a pas de culture bourgeoise. Il n’y a pas de culture ouvrière.
314
consommateurs de cette culture. Bien sûr, depuis
cent
ans, ce sont essentiellement des bourgeois. Ce qui n’empêche pas les
315
mpier, parce qu’il est au pouvoir, là-bas, depuis
cinquante
ans officiellement, Le pompiérisme qui tranquillise les gouvernements
316
p de mitrailleuses. Il y a probablement alors des
centaines
de morts, quoiqu’on n’en parle guère. Je ne vois dans le maoïsme aucu
317
i à la tyrannie napoléonienne. Les révolutions de
1848
ont été écrasées ou bien ont abouti, par les nationalistes, à la guer
318
ont abouti, par les nationalistes, à la guerre de
1914.
Un homme politique français a déclaré : « Le pouvoir personnel finit
319
qu’en est-il du pouvoir impersonnel ? Le cas des
quatre
Républiques françaises qui étaient des pouvoirs impersonnels nous ins
320
ar exemple. Dans un petit livre que j’ai écrit en
1946
sur la bombe atomique, je disais en post-scriptum à mes lettres : « U
321
ue l’art peut nous aider. Kafka nous a révélé dès
1930
le style et l’habitus des régimes policiers que la psyché moderne fom
322
’est pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève,
30
–31 août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christi
323
t pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–
31
août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christian
324
rtelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–31 août
1969,
p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christian Roux-Pétel.
325
l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (
4
octobre 1969)ai Le 27 juin dernier, le professeur Denis de Rougem
326
n de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre
1969
)ai Le 27 juin dernier, le professeur Denis de Rougemont intervena
327
: entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)ai Le
27
juin dernier, le professeur Denis de Rougemont intervenait dans le pr
328
militaire un témoignage que nous avons publié le
30
juin. Ce témoignage a suscité des controverses, auxquelles le débat q
329
ent un cas particulier, le « portrait-robot » des
soixante-quinze
objecteurs de conscience que les tribunaux militaires suisses ont con
330
les tribunaux militaires suisses ont condamnés en
1967
peut être rapidement esquissé : l’objecteur est généralement de confe
331
st généralement de confession protestante, âgé de
20
à 26 ans, célibataire ; il est proportionnellement plus nombreux en S
332
néralement de confession protestante, âgé de 20 à
26
ans, célibataire ; il est proportionnellement plus nombreux en Suisse
333
ar elles que la discussion doit commencer. Et là,
deux
religions se heurtent : la religion civique et la religion divine. La
334
t » ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’article
49
de la Constitution garantit la liberté religieuse et de conscience. M
335
é religieuse et de conscience. Mais le paragraphe
5
de cet article dit qu’« on ne peut, pour cause d’opinion religieuse,
336
t. — Je suis frappé par la lecture de cet article
49,
paragraphe 5, qui dit que dans le cas d’un conflit entre les devoirs
337
appé par la lecture de cet article 49, paragraphe
5,
qui dit que dans le cas d’un conflit entre les devoirs civiques et ce
338
oui. Dans le cas du conflit prévu par cet article
49,
paragraphe 8, on tranche contre la religion chrétienne. Bernard Bégui
339
s du conflit prévu par cet article 49, paragraphe
8,
on tranche contre la religion chrétienne. Bernard Béguin. — Contre l’
340
teur pour la première fois, quand il n’a même pas
20
ans, qu’il n’est même pas citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
341
onel divisionnaire Dénéréaz. — Nous avons quelque
35
000 conscrits qui se présentent au recrutement chaque année. Sur ce n
342
l divisionnaire Dénéréaz. — Nous avons quelque 35
000
conscrits qui se présentent au recrutement chaque année. Sur ce nombr
343
recrutement chaque année. Sur ce nombre, environ
300,
pour l’ensemble de la Suisse, parlent d’objection de conscience. De c
344
Suisse, parlent d’objection de conscience. De ces
300,
200 ont une attitude positive à l’égard de l’armée et acceptent d’êtr
345
e, parlent d’objection de conscience. De ces 300,
200
ont une attitude positive à l’égard de l’armée et acceptent d’être in
346
’être incorporés dans le service de santé. Sur la
centaine
d’irréductibles, une majorité sont des Témoins de Jéhovah. Vous conna
347
lonel divisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon de
18
ans peut obtenir un sursis… Michel Barde. — Il y en a qui se présente
348
is… Michel Barde. — Il y en a qui se présentent à
19
ans devant les tribunaux. Ils bénéficient de leur jeune âge, dans l’e
349
théorique : les arrêts répressifs sont limités à
trois
mois au maximum, tandis que l’emprisonnement peut être plus long. Ber
350
éguin. — Cela veut dire, en fait, qu’un garçon de
20
ans condamné pour objection de conscience — vous avez dit que c’est u
351
us avez dit que c’est un honnête homme — va loger
trois
mois à Saint-Antoine, qui est une prison de droit commun. Colonel Vau
352
her parle du sursis. Colonel Vaucher. — Depuis
1950,
le Code militaire n’autorise plus de prononcer comme peine accessoire
353
sposés à l’avenir à faire leur service. L’article
32
du Code pénal militaire, qui est absolument pareil au Code pénal suis
354
les conditions objectives d’une infraction (art.
81
du Code pénal militaire : refus de servir) sont réalisées. Mais avec
355
llement. Autrefois, il arrivait que l’on prononce
trois
condamnations. C’était trop. Maintenant à la deuxième condamnation au
356
que vous retrouvez les mêmes personnages dans les
deux
juridictions. Ce ne sont pas des officiers de carrière qui, en règle
357
parle beaucoup sans en connaître les effets. Par
deux
fois déjà, nous avons été maintenus à l’écart de la guerre. S’il y av
358
ons été attaqués. Pour citer le dernier exemple :
40
divisions massées à notre frontière avant l’affaire des Balkans… le g
359
ue notre jeunesse vit actuellement sont venues de
deux
guerres très conventionnelles : la guerre d’Algérie et la guerre au V
360
ire Dénéréaz, commandant de la division mécanisée
1.
Colonel Vaucher, président du Tribunal fédéral des assurances, grand
361
ces, grand juge du Tribunal militaire de division
1.
M. Christian Schaller, étudiant en médecine, co-auteur du Sens de not
362
ntre Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève,
4
octobre 1969, p. 2-3.
363
et l’État », Journal de Genève, Genève, 4 octobre
1969,
p. 2-3.
364
« Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (
3-4
mars 1973)aj ak Pourquoi l’amour est-il devenu l’une des préoccupa
365
nis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars
1973
)aj ak Pourquoi l’amour est-il devenu l’une des préoccupations maje
366
brève nouvelle dans Doctrine fabuleuse , sur les
trente
volumes que j’ai publiés, ce n’est guère envahissant. N’oubliez pas m
367
n livre comme Love Story ait été tiré à plusieurs
millions
montre une persistance très remarquable des mythes de l’amour. J’ai h
368
is le Nouvel Observateur, qui la cite, ajoute : «
Trente-cinq
ans plus tard, il y a sûrement un changement. Les autres sources de m
369
Table ronde domine encore, dans la proportion de
dix
millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Re
370
le ronde domine encore, dans la proportion de dix
millions
d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Reich. Quan
371
oportion de dix millions d’adeptes fervents, pour
dix
lecteurs soucieux de William Reich. Quant à l’érotisme, que je défini
372
s thèses sur l’Europe. Y a-t-il un lien entre ces
deux
pôles d’attraction que sont pour vous l’amour d’une part, l’Europe d’
373
z le faire à votre retour d’Amérique en Europe en
1946
? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que j’ai défini dan
374
défini dans mon premier livre, publié à Paris en
1934,
Politique de la personne et qui est exactement le contraire du sens
375
que tel. Quand je suis rentré des États-Unis, en
1946,
j’ai vu que l’engagement était devenu une théorie à la mode. Je n’en
376
l’amour et l’Europe », Journal de Genève, Genève,
3
–4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et
377
amour et l’Europe », Journal de Genève, Genève, 3–
4
mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et pr
378
t l’Europe », Journal de Genève, Genève, 3–4 mars
1972,
p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et précédés du c
379
ve Armleder et précédés du chapeau suivant : « En
1972,
Denis de Rougemont a réédité quatre ouvrages anciens, augmentés de pr
380
suivant : « En 1972, Denis de Rougemont a réédité
quatre
ouvrages anciens, augmentés de préfaces inédites et il a fait paraîtr
381
tugais, en japonais et en italien. C’est dire que
1972
a été pour lui “une année de mise au point d’une partie de son œuvre
382
Genève, exemple européen ? (
10-11
novembre 1973)am On connaît le problème : Genève, ville internatio
383
Genève, exemple européen ? (10-11 novembre
1973
)am On connaît le problème : Genève, ville internationale, manque d
384
Grenoble, Lyon et Genève au centre. Elle comprend
seize
établissements d’enseignement supérieur, densité tout à fait exceptio
385
exemple européen ? », Journal de Genève, Genève,
10
–11 novembre 1973, p. 17.
386
emple européen ? », Journal de Genève, Genève, 10–
11
novembre 1973, p. 17.
387
en ? », Journal de Genève, Genève, 10–11 novembre
1973,
p. 17.
388
t sur la voiture dans la société moderne (février
1978
)an Dans moins de deux semaines le Salon ! Genève avant le printem
389
ociété moderne (février 1978)an Dans moins de
deux
semaines le Salon ! Genève avant le printemps redevient la capitale m
390
tale mondiale de l’automobile. Mais la voiture en
1978,
loin d’être un simple objet de consommation, figure au cœur de presqu
391
débats politiques. Rien que pour les votations du
26
février prochain, deux sujets sur six la concernent directement (amén
392
en que pour les votations du 26 février prochain,
deux
sujets sur six la concernent directement (aménagement de la place Cor
393
votations du 26 février prochain, deux sujets sur
six
la concernent directement (aménagement de la place Cornavin et initia
394
e dans la société moderne », nous avons demandé à
quatre
personnalités de venir à notre rédaction débattre du sujet, qu’elles
395
vre extrêmement importante, étudie depuis plus de
cinquante
ans le phénomène de la voiture. Dans son tout dernier livre, L’Aveni
396
onomique, parce qu’elle dispense un travail à des
millions
de gens. Jean Kräyenbühl est notre ingénieur de la circulation à Genè
397
cob Roffler, étudiant en médecine, a participé en
1976
à l’organisation de l’Anti-Salon. Il est un membre actif de la campag
398
de la pollution des voitures sur notre santé.
I
Hubert de Senarclens : Denis de Rougemont, dans votre livre, L’Ave
399
onnu l’expansion qui est la sienne depuis bientôt
100
ans ? Denis de Rougemont : d’entrée de jeu, je souhaite affirmer que
400
entreprise de construction d’automobiles date de
1899
à Detroit : c’est la création du jeune Henry Ford qui s’est lancé dan
401
s avant. Les premières années, Ford n’a vendu que
cent
ou deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1
402
Les premières années, Ford n’a vendu que cent ou
deux
cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million
403
premières années, Ford n’a vendu que cent ou deux
cents
voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en
404
ord n’a vendu que cent ou deux cents voitures. En
1909,
il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour
405
u deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu
18
000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les Ét
406
eux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18
000,
en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-U
407
s voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en
1919,
1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produ
408
ures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919,
1
million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produis
409
es. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1
million
et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 m
410
l en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en
1924
7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de
411
avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924
7000
par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de voitu
412
par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent
12
millions de voitures par an. Ford est mort dans une petite auberge qu
413
r jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12
millions
de voitures par an. Ford est mort dans une petite auberge qu’il avait
414
bsolue pour les voitures de s’approcher à plus de
5
miles de chez lui. Il avait en fait complètement changé d’avis. Huber
415
le plan des loisirs. Regardez l’affiche du Salon
78
: « La voiture vous rend indépendant. » Mais rien n’est plus faux. En
416
cinquantaine d’inventeurs qui ont fait à peu près
soixante
voitures en tout… Il n’y avait presque pas plus de voitures que d’inv
417
vidence le créateur de l’industrie automobile.
II
Hubert de Senarclens : On parle de la voiture qui rapproche, qui
418
ujourd’hui accès à l’automobile. Une personne sur
trois
ou quatre en Suisse, ce qui est considérable. Mais bien entendu cela
419
i accès à l’automobile. Une personne sur trois ou
quatre
en Suisse, ce qui est considérable. Mais bien entendu cela comporte a
420
nion soviétique, il n’y a aucune commune mesure :
0,5
% de la population en URSS, 50 % aux USA. Dès que vous créez la voitu
421
commune mesure : 0,5 % de la population en URSS,
50
% aux USA. Dès que vous créez la voiture, vous appelez la liberté. Le
422
z la voiture, vous appelez la liberté. Le jour où
50
% des Soviétiques pourront aussi se déplacer en voiture, ils n’accept
423
voiture, ils n’accepteront plus d’être bloqués à
30
kilomètres de leur lieu d’habitation. Jacob Roffler : Vous avez énumé
424
demandé ce qu’il adviendrait si au lieu de vendre
cent
ou deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’
425
ce qu’il adviendrait si au lieu de vendre cent ou
deux
cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’est jama
426
’il adviendrait si au lieu de vendre cent ou deux
cents
véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’est jamais int
427
u deux cents véhicules par an, il en vendrait des
millions
. Il ne s’est jamais interrogé sur les conséquences au niveau social,
428
ai omis de vous dire à propos de Ford qu’il avait
douze
ans, lorsqu’il a rencontré sa première locomotive routière à vapeur.
429
cains ont calculé que leurs voitures rejettent le
87
% de l’énergie qu’elles consomment. Illich a calculé que la vitesse m
430
tomobiles dans les villes des États-Unis était de
4
km à l’heure. Donc à partir de buts qui étaient au départ parfaitemen
431
rands ensembles, tout est bétonné en fonction des
quatre
roues. François Peyrot : M. Kräyenbühl a parfaitement raison de mettr
432
oudrais reprendre mon propos initial. En moins de
cinquante
ans la voiture est devenue le numéro un de l’industrie mondiale. L’in
433
d qui sont depuis fort longtemps les numéro un et
deux
de toutes les grandes industries. C’est personnellement un phénomène
434
bile française réunis dans une émission de midi à
14
heures n’ont trouvé que cela à me répondre : « Mais Monsieur de Rouge
435
? ». C’est grotesque, c’est de l’enfantillage.
III
Hubert de Senarclens : Entraver le développement de la voiture ou
436
s compte des intérêts régionaux. Alors, entre les
deux
libertés, laquelle choisir ? François Peyrot : La vérité n’est ni d’u
437
fédéralisme suisse et fondé sur les communes. Les
trois
communes autour du Gothard. Il s’agissait de communes et non pas de c
438
e référendum. Si le peuple suisse donne raison le
26
février à M. Weber, il aura obtenu son changement et plus personne ne
439
autoroute de l’autre côté du lac qui fera gagner
3,5
kilomètres aux automobilistes… Alors face à de telles choses, on est
440
it une utilisation abusive de la voiture. Déjà en
1968,
rappelez-vous, la notion de « petite ceinture » a été introduite. Le
441
onseil d’État et le conseil municipal ont proposé
quatre
objectifs : enlever du centre tous les courants de transit ; accorder
442
nes dans la cité. Denis de Rougemont : Je citerai
deux
penseurs français actuels : Bertrand de Jouvenel et Alfred Sauvy. Le
443
ale. Alfred Sauvy dans un petit livre qui date de
1968
— les choses se sont aggravées depuis — dit que le 40 % des frais d’a
444
les choses se sont aggravées depuis — dit que le
40
% des frais d’administration de la ville de Paris sont consacrés à la
445
thentique et qui doit absolument être préservé
IV
Hubert de Senarclens : Il existe un chiffre assez « intimidant »
446
intimidant » à propos de l’industrie automobile :
30
millions d’emplois dans les sept pays producteurs membres de l’OCDE.
447
imidant » à propos de l’industrie automobile : 30
millions
d’emplois dans les sept pays producteurs membres de l’OCDE. Alors tou
448
pas directement d’automobiles — , cela représente
80
000 emplois. C’est considérable ! Vous ne pouvez aujourd’hui brancher
449
directement d’automobiles — , cela représente 80
000
emplois. C’est considérable ! Vous ne pouvez aujourd’hui brancher vot
450
Occident, vit aujourd’hui mieux qu’il n’y a un ou
deux
siècles. Moi ce qui me frappe, M. de Rougemont, dans la critique que
451
stez beaucoup moins sur le sujet. Jacob Roffler :
Quatre
mille personnes travaillent à l’hôpital cantonal de Genève. Non seule
452
aucoup moins sur le sujet. Jacob Roffler : Quatre
mille
personnes travaillent à l’hôpital cantonal de Genève. Non seulement p
453
’elle risque de tuer. Il y a par le monde plus de
200
000 personnes qui meurent chaque année sur les routes, sans compter d
454
e risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200
000
personnes qui meurent chaque année sur les routes, sans compter des m
455
ent chaque année sur les routes, sans compter des
millions
de gens qui sont blessés. À cela s’ajoute le coût social. Je reconnai
456
ettre au point des véhicules qui au lieu de durer
cinq
ans, si tout va bien, durent vingt ou trente ans ? Je trouve personne
457
u lieu de durer cinq ans, si tout va bien, durent
vingt
ou trente ans ? Je trouve personnellement scandaleux — c’est un pur g
458
durer cinq ans, si tout va bien, durent vingt ou
trente
ans ? Je trouve personnellement scandaleux — c’est un pur gaspillage
459
sur les poumons. Les recherches ont débuté il y a
cinq
ou dix ans. Je vous signale qu’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a c
460
poumons. Les recherches ont débuté il y a cinq ou
dix
ans. Je vous signale qu’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a calculé
461
’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a calculé que
900
tonnes d’hydrocarbures sont déposées chaque année sur un kilomètre de
462
erté, on paie celle-ci horriblement cher. Par des
milliers
de morts, des millions de blessés et des milliards de dépenses social
463
horriblement cher. Par des milliers de morts, des
millions
de blessés et des milliards de dépenses sociales. Denis de Rougemont
464
milliers de morts, des millions de blessés et des
milliards
de dépenses sociales. Denis de Rougemont : Une adjonction s’impose. C
465
pas de mal avec ». Ils le jurent tous. Ils paient
6
milliards pour une usine de retraitement, mais ils ne vont jamais l’u
466
s de mal avec ». Ils le jurent tous. Ils paient 6
milliards
pour une usine de retraitement, mais ils ne vont jamais l’utiliser… F
467
la société moderne », Journal de Genève, Genève,
17
–19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
468
société moderne », Journal de Genève, Genève, 17–
19
février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
469
derne », Journal de Genève, Genève, 17–19 février
1978,
p. 19, 22, 21, 16.
470
nal de Genève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19,
22,
21, 16.
471
de Genève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22,
21,
16.
472
enève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22, 21,
16.
473
es sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (
31
mai-1er juin 1980)ao ap Dans ma jeunesse, j’ai longtemps joué comm
474
dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin
1980
)ao ap Dans ma jeunesse, j’ai longtemps joué comme gardien de but d
475
lié dans une revue — j’avais alors un peu plus de
17
ans — était une critique d’un livre de Montherlant intitulé Le Paradi
476
gardien de but dans une équipe. Nous étions donc
trois
écrivains de la même génération, passionnés de football et jouant, to
477
énération, passionnés de football et jouant, tous
trois
, en qualité de gardiens de but. C’est tout de même étonnant. Si vous
478
de fortement se dégrader en raison, selon moi, de
deux
facteurs particulièrement néfastes : la commercialisation à outrance
479
s tirent des parallèles entre les JO de Berlin de
1936
et ceux qui vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’en 1936, les démoc
480
eux qui vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’en
1936,
les démocraties occidentales ont eu le plus grand tort de participer
481
s aiment les tyrans », Journal de Genève, Genève,
31
mai–1 juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard.
482
t les tyrans », Journal de Genève, Genève, 31 mai–
1
juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard. L’entr
483
yrans », Journal de Genève, Genève, 31 mai–1 juin
1980,
p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard. L’entretien est p
484
précédé du chapeau suivant : « Né à Neuchâtel en
1906,
Denis de Rougemont est l’écrivain suisse le plus engagé dans les dive
485
Mes amis et Nerval (
9
octobre 1982)aq ar Comme chaque année, je suis parti en vacances a
486
Mes amis et Nerval (9 octobre
1982
)aq ar Comme chaque année, je suis parti en vacances avec une plein
487
, je n’ai pu que relire, et de très près, sept ou
huit
de mes propres livres, en vue de traductions nouvelles en anglais, ro
488
Mes amis et Nerval », Journal de Genève, Genève,
9
octobre 1982, p. V. ar. Réponse à l’enquête « Que lisent les écrivai
489
et Nerval », Journal de Genève, Genève, 9 octobre
1982,
p. V. ar. Réponse à l’enquête « Que lisent les écrivains romands ? »
490
Suis-je perdu pour la littérature ? (
30
octobre 1982)as Mardi dernier, au Conservatoire de musique de Gen
491
Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre
1982
)as Mardi dernier, au Conservatoire de musique de Genève, Denis de
492
ns littéraires de notre pays, doté cette année de
25
000 francs. Après l’introduction d’Yvette Z’Graggen et de Fritz Leutw
493
littéraires de notre pays, doté cette année de 25
000
francs. Après l’introduction d’Yvette Z’Graggen et de Fritz Leutwiler
494
déclare, pour notre Suisse romande, que tous les
vingt
ans en moyenne — je vous dirai qu’il me rassure au moins autant qu’il
495
nne le plus clair de mes journées, depuis plus de
trente
ans, à l’action. Qu’est-ce à dire? Action pour l’Europe fédérée dès 1
496
u’est-ce à dire? Action pour l’Europe fédérée dès
1946,
fondation et direction effective pendant trente ans du Centre europée
497
ès 1946, fondation et direction effective pendant
trente
ans du Centre européen de la culture à Genève ; présidence pendant se
498
opéen de la culture à Genève ; présidence pendant
seize
ans du Congrès pour la liberté de la culture, à Paris ; de l’Institut
499
nnes, de la Campagne d’éducation civique et d’une
dizaine
d’autres actions… Avec tout ce que cela nécessite de tâches quotidien
500
e comités : je n’ose pas vous dire combien depuis
trente
ans, plusieurs centaines, je le crains. D’où le propos d’André Malrau
501
as vous dire combien depuis trente ans, plusieurs
centaines
, je le crains. D’où le propos d’André Malraux, à moi transmis par l’u
502
ême peut-être un devoir. Tout s’est joué entre
1930
et 1940 J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question q
503
-être un devoir. Tout s’est joué entre 1930 et
1940
J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question que beauc
504
ront pas complets, faute de temps, mais candides.
Deux
séries de motifs pourraient être évoquées ici : d’une part, les défis
505
dans le même temps, je veux dire dans les années
1930
à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la fois hors de moi
506
e même temps, je veux dire dans les années 1930 à
1940.
Durant cette décennie tout s’est joué, à la fois hors de moi et en mo
507
’est de vous faire entrevoir l’interaction de ces
deux
séries de motifs dans mon travail d’écrivain et dans mon action d’hom
508
ge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les
trois
régimes totalitaires et les régimes dits libéraux, adultérés par le c
509
lexandre Marc, j’entrai en relation avec quelques
dizaines
de jeunes intellectuels, avec ce que l’on nomme aujourd’hui, d’après
510
thèse célèbre, « les non-conformistes des années
trente
», bientôt reliés à d’autres groupes anglais, belges, hollandais et s
511
la vie desquelles je fus étroitement associé dès
1931
jusqu’à la guerre. Au pain et à l’eau Car la guerre arriva, com
512
or général, à Berne. C’est de là que j’envoyai le
15
juin à la Gazette de Lausanne un article sur l’entrée d’Hitler à Pari
513
ticle sur l’entrée d’Hitler à Paris, qui parut le
17
juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veille de l’appe
514
Londres. Cet article me valut une condamnation à
quinze
jours de forteresse « au pain et à l’eau, sans visites ni courrier »,
515
sans doute en haut lieu. Qu’ai-je fait durant mes
six
années américaines ? J’ai écrit quelques livres, sur la Suisse, sur l
516
, j’ai dit que j’étais prêt à donner à leur cause
deux
ans de ma vie, et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en 1947
517
et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en
1947.
J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et pourta
518
littéraire. C’était en 1947. J’y suis encore, les
deux
ans sont devenus trente-cinq ans, et pourtant je ne regrette rien, po
519
1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus
trente-cinq
ans, et pourtant je ne regrette rien, pour les raisons tout intérieur
520
Vers ma vingt-quatrième année, j’avais découvert
deux
auteurs qui furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth.
521
dire que non. De mon action européenne, j’ai tiré
huit
volumes, c’est près d’un quart de ce que j’ai publié jusqu’ici. as
522
ur la littérature ? », Journal de Genève, Genève,
30
octobre 1982, p. I, IV.
523
rature ? », Journal de Genève, Genève, 30 octobre
1982,
p. I, IV.
524
Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1982, p. I,
IV
.