1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 Le Dépaysement oriental ( 16 juillet 1926)a Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’
2 Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926 )a Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’Orient » dont
3 vre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’Orient. Tandis que s’accum
4 que pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’une importance moins actuelle, mais d’une
5 y trouver les seuls motifs réels d’exaltation. 1. Le Dépaysement oriental, chez Grasset, Paris. a. Rougemont Denis d
6 paysement oriental  », Journal de Genève, Genève, 16 juillet 1926, p. 1.
7 riental  », Journal de Genève, Genève, 16 juillet 1926, p. 1.
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
8 Panorama de Budapest ( 23 mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’exp
9 Panorama de Budapest (23 mai 1929 )b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’express, cha
10 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’express, changer totalement d’atmosphère, passer de la lassi
11 es, qui passent des après-midi entiers devant les deux verres d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire des po
12 , la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause d
13 prétentions munichoises. Puis un palais gothique 1880, qui est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement a
14 uée du Danube, Bude solidement amarrée à Pest par quatre énormes ponts de fer. Contre leurs piles, en hiver, viennent se brise
15 anorama de Budapest », Journal de Genève, Genève, 23 mai 1929, p. 1-2.
16 de Budapest », Journal de Genève, Genève, 23 mai 1929, p. 1-2.
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
17 Sara Alelia ( 25 mai 1934)c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’u
18 Sara Alelia (25 mai 1934 )c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’un beau ro
19 de l’enjeu de l’existence, vous lirez Sara Alelia 2. La puissante mélancolie, le réalisme total qui éclatent dans ce chef-
20 u de toutes incroyances », comme disait Péguy. Et dix fois, en me le rendant, « Je ne vous dirai pas à quelle heure je l’ai
21 me n’est pas de celles qui se résument. Il y a là vingt figures qui mériteraient d’être citées, et qui vivent dans la mémoire
22 es années à tant de traductions qui ne valent pas dix pages de ce roman ! La mode passe, le public se fatigue, paraît-il. «
23 plus durable, réservée aux vrais chefs-d’œuvre. 2. Hildur Dixelius von Aster : Sara Alelia, roman traduit du suédois par
24 elius, Sara Alelia  », Journal de Genève, Genève, 25 mai 1934, p. 1-2.
25 Sara Alelia  », Journal de Genève, Genève, 25 mai 1934, p. 1-2.
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
26 Condition de l’écrivain ( I ) (15 février 1937)d On n’ignore pas que les partis de gauche, en F
27 Condition de l’écrivain (I) ( 15 février 1937)d On n’ignore pas que les partis de gauche, en France
28 Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937 )d On n’ignore pas que les partis de gauche, en France, et spéciale
29 écialement le parti communiste, ont adopté depuis deux ans le mot d’ordre Défense de la culture. Ce qui n’a pas manqué de le
30 îné au bureau de son journal où il écrit au moins deux articles par jour, un troisième « fait les théâtres », besogne sans g
31 de maigre profit, un quatrième enfin, malgré ses quatre-vingts ans, en est encore à placer de la copie dans les journaux de province
32 ticable : l’écrivain ne touche sur les livres que dix pour cent du produit de la vente. Supposez une vente normale de trois
33  l’écrivain ne touche sur les livres que dix pour cent du produit de la vente. Supposez une vente normale de trois à six-mil
34 roduit de la vente. Supposez une vente normale de trois à six-mille exemplaires pour son volume annuel, cela fait un revenu d
35 es pour son volume annuel, cela fait un revenu de 1000 à 2000 fr. suisses. De quoi payer un petit loyer, les cigarettes et l
36 son volume annuel, cela fait un revenu de 1000 à 2000 fr. suisses. De quoi payer un petit loyer, les cigarettes et les jour
37 En vérité, il est grand temps de mettre un ordre neuf dans tout cela. Mais il faudrait d’abord que cela se sache ! d. Ro
38 d. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain  I  », Journal de Genève, Genève, 15 février 1937, p. 1.
39 ion de l’écrivain I », Journal de Genève, Genève, 15 février 1937, p. 1.
40 rivain I », Journal de Genève, Genève, 15 février 1937, p. 1.
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
41 Condition de l’écrivain ( II ) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)e La situation d
42 l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition ( 22 février 1937)e La situation de l’écrivain moderne, telle que je la
43  (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937 )e La situation de l’écrivain moderne, telle que je la décrivais da
44 ros, ni trop mince, ni trop difficile. Tolstoï en 1937 ne trouverait pas un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un ro
45 ur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman en 10 volumes ! Et l’Adolphe de Constant, ce serait bien court… Et Nietzsch
46 ce Zarathoustra dont on vendit, lorsqu’il parut, 15 exemplaires ? Nul ne peut plus se payer de telles fantaisies. Ainsi l
47 , on lui fait signer un contrat qui l’engage pour cinq ou dix volumes à venir. La propriété de ces ouvrages se trouve par ai
48 fait signer un contrat qui l’engage pour cinq ou dix volumes à venir. La propriété de ces ouvrages se trouve par ailleurs
49 e trouve par ailleurs assurée à l’éditeur jusqu’à 50 ans après la mort de l’écrivain. L’éditeur se réserve en outre le dro
50 end mettre une fin à ces pratiques, en limitant à 10 années l’effet des contrats d’édition. Tous les écrivains applaudisse
51 e. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain  II  : La grande misère de l’édition », Journal de Genève, Genève, 22 févr
52 misère de l’édition », Journal de Genève, Genève, 22 février 1937, p. 1.
53 ’édition », Journal de Genève, Genève, 22 février 1937, p. 1.
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
54 Condition de l’écrivain ( III ) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)f Si les livres se
55 l’écrivain (III) : Mission civique de la culture ( 1er mars 1937)f Si les livres se vendent si mal, et si le public ne se
56 n (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937 )f Si les livres se vendent si mal, et si le public ne se rend pas
57 ntisme, avec la théorie de l’art pour l’art. Pour mille raisons diverses, il n’a fait qu’empirer depuis. Les grands auteurs d
58 du tout ce qu’elle était au siècle passé pour des millions de personnes de toutes conditions : une nourriture, un exercice de l’
59 ercialement sur la paresse des lecteurs. Dans les deux cas, ce sont d’abord les écrivains qui ont manqué à leur fonction de
60 f. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain  III  : Mission civique de la culture », Journal de Genève, Genève, 1 mars
61 vique de la culture », Journal de Genève, Genève, 1 mars 1937, p. 1.
62 e la culture », Journal de Genève, Genève, 1 mars 1937, p. 1.
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
63 L’Âme romantique et le rêve ( 23 mars 1937)g Le rêve, le romantisme ? Et traités en deux gros volum
64 L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937 )g Le rêve, le romantisme ? Et traités en deux gros volumes qui, au
65 1937)g Le rêve, le romantisme ? Et traités en deux gros volumes qui, au surplus, sont une thèse de doctorat ?3 Quoi de m
66 ursuivie M. Albert Béguin, viennent s’ajouter, en 1937, des opportunités plus précises d’ordre culturel et littéraire. « Tout
67 des Suisses français dans l’ordre de l’esprit. 3. Éditions des Cahiers du Sud, Marseille. g. Rougemont Denis de, « [C
68 antique et le rêve  », Journal de Genève, Genève, 23 mars 1937, p. 1.
69 et le rêve  », Journal de Genève, Genève, 23 mars 1937, p. 1.
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
70 Veille d’élection présidentielle ( 14 novembre 1940)h i New York, 25 octobre. La campagne électorale q
71 Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940 )h i New York, 25 octobre. La campagne électorale qui prendra fin
72 résidentielle (14 novembre 1940)h i New York, 25 octobre. La campagne électorale qui prendra fin au moment où cet art
73 ement à la politique extérieure, l’opposition des deux candidats n’est guère plus claire. Roosevelt a pris position contre l
74 pour un « third term » — une troisième période de quatre ans —, sape les bases de la démocratie américaine et crée le véritabl
75 -il de même lorsque cet article paraîtra ? Il y a huit jours, les experts presque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2
76 presque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2 à 1. Aujourd’hui, les chances de Willkie paraissent augmenter rapidem
77 sque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2 à 1. Aujourd’hui, les chances de Willkie paraissent augmenter rapidement :
78 nt augmenter rapidement : les journaux parlent de 48  % des voix à Willkie contre 50 % à Roosevelt, le résidu allant aux ca
79 ournaux parlent de 48 % des voix à Willkie contre 50  % à Roosevelt, le résidu allant aux candidats socialiste et communist
80 tienne Willkie — comme elle soutint Landon il y a quatre ans — l’information reste impartiale et le ton des critiques objectif
81 ectif. Un grand magazine publiait l’autre semaine deux articles en regard : l’un contre Roosevelt, par son ancien secrétaire
82 ntre Willkie, par un de ses amis de jeunesse. Les deux auteurs insistaient longuement sur la sympathie personnelle qui les l
83 ébat démocratique. Toute la polémique se ramène à deux séries d’arguments : arguments de techniciens et arguments personnels
84 e manière encore imprévisible — de la décision du 5 novembre. Ce jour-là, les Américains sauront ce qu’ils pensent en tan
85 rogramme nationaliste. En somme, l’opposition des deux candidats peut être assez bien résumée par cette formule : C’est l’op
86 me paraît être la suivante : Quoi qu’il arrive le 5 novembre, l’unanimité des Américains se reformera toujours sur le mot
87 tion présidentielle », Journal de Genève, Genève, 14 novembre 1940, p. 1-2. i. Le journal précise : « De notre envoyé spé
88 ntielle », Journal de Genève, Genève, 14 novembre 1940, p. 1-2. i. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
89 Santé de la démocratie américaine ( 17 janvier 1941)j k New York, décembre J’étais à Times Square, au c
90 Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941 )j k New York, décembre J’étais à Times Square, au cœur de Manhat
91 anhattan, le soir de l’élection présidentielle. À neuf heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un demi-million. Le to
92 ntielle. À neuf heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un demi-million. Le tout dans un ordre parfait, sous l’œil am
93 heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un demi-million . Le tout dans un ordre parfait, sous l’œil amical de trois-cents poli
94 en rubans lumineux les résultats de la journée. À neuf heures, Willkie semblait mener. On vendait à la criée les derniers st
95 erniers stocks de boutons au nom des candidats. À dix heures, les chapeaux commencèrent à s’orner de bandes de papier porta
96 d’immenses serpentins blancs, bleus et rouges. À onze heures, la foule épela ces mots courant sur les murailles du Times :
97 du Times : « Roosevelt entraîne New York City par 270  000 voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur qui monta lentem
98 imes : « Roosevelt entraîne New York City par 270  000 voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur qui monta lentement
99 la ferveur d’une évangéliste de l’Armée du salut. Trois jours plus tôt, une dame milliardaire me déclarait pathétiquement : «
100 on que la réélection de Roosevelt a été l’une des trois « Kraftprobe » de la démocratie au xxe siècle. La première a été per
101 eurs imprévisible. Cette division des citoyens en deux masses à peu près égales, — je serais tenté de dire : en deux teams —
102 à peu près égales, — je serais tenté de dire : en deux teams — symbolise simplement le principe de la discussion, indispensa
103 à toute vie démocratique. Le fait qu’il n’y a que deux partis, et que ces deux partis ne représentent nullement deux classes
104 . Le fait qu’il n’y a que deux partis, et que ces deux partis ne représentent nullement deux classes, à peine deux tendances
105 et que ces deux partis ne représentent nullement deux classes, à peine deux tendances générales, signifie pratiquement que
106 s ne représentent nullement deux classes, à peine deux tendances générales, signifie pratiquement que les États-Unis sont un
107 rte : « Ici Radio municipale de New York, cité de 7 millions et demi d’habitants, bénéficiant de la liberté démocratique.
108 e : « Ici Radio municipale de New York, cité de 7 millions et demi d’habitants, bénéficiant de la liberté démocratique. » Cela n
109 mocratie américaine », Journal de Genève, Genève, 17 janvier 1941, p. 1. k. Le journal précise : « De notre envoyé spécia
110 éricaine », Journal de Genève, Genève, 17 janvier 1941, p. 1. k. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
111 Religion et vie publique aux États-Unis ( 18 février 1941)l m New York, février J’ai fait une découverte sur le
112 ligion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941 )l m New York, février J’ai fait une découverte sur les États-Unis 
113 le New York Times : vous y trouverez, le samedi, deux grandes pages consacrées aux choses religieuses : sujets des sermons
114 élébreront les principales paroisses de la cité. ( Trois cultes chaque dimanche dans beaucoup d’églises.) Le lundi, copieux ré
115 us en vogue. Tournez le bouton de votre radio : à 14 h chaque jour, vous entendrez un choix « d’hymnes de toutes les Églis
116 es annonces. J’en trouve plusieurs de ce type : «  Six pièces, confort, métro, Églises à proximité. » J’achète un guide de q
117 services de communion auxquels ont participé les deux candidats, ce même jour. Wallace, le vice-président, surnommé le « ti
118 été harangué par des pasteurs et des prêtres des trois grandes religions. Le matin, la radio diffusa les prières de « confes
119 ne élevée sur les marches du Capitole, devant des centaines de milliers de spectateurs. Après une prière dite par le chapelain du
120 les marches du Capitole, devant des centaines de milliers de spectateurs. Après une prière dite par le chapelain du Sénat, le p
121 landaise, qu’il avait choisi d’ouvrir au chapitre 13 de la première Épître aux Corinthiens : « Et maintenant ces trois cho
122 ière Épître aux Corinthiens : « Et maintenant ces trois choses demeurent : la Foi, l’Espérance et la Charité… » Le discours i
123 u’aux éternelles collines de la paix. » Plusieurs dizaines de millions d’hommes entendaient cette prière, pouvaient s’y joindre.
124 lles collines de la paix. » Plusieurs dizaines de millions d’hommes entendaient cette prière, pouvaient s’y joindre. l. Rouge
125 ique aux États-Unis », Journal de Genève, Genève, 18 février 1941, p. 1. m. Le journal précise : « De notre envoyé spécia
126 ats-Unis », Journal de Genève, Genève, 18 février 1941, p. 1. m. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
127 Journal d’un retour ( 11-12 mai 1946)n Le voyage immobile Vers le milieu du xxe siècle,
128 Journal d’un retour (11-12 mai 1946 )n Le voyage immobile Vers le milieu du xxe siècle, les homme
129 Les avions, par exemple, permettaient de voyager vingt fois plus vite qu’en bateau. L’on décida en conséquence de rendre vin
130 u’en bateau. L’on décida en conséquence de rendre vingt fois plus pénible et longue la préparation des voyages. Passer d’Amér
131 eurs du ciel arctique, nous montâmes en spirale à 5000 mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élance pour franchir l’Océan d’
132 bilité comme ce vol sans repères en plein ciel, à 130 mètres à la seconde, sans vibrations ni courant d’air, et sans nul si
133 me journée du trajet que nous ferons à rebours en quatre heures. Nous sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’
134 r, nous volons contre le soleil et le temps coule deux fois plus vite. La stratosphère se dore. Des cumulus élèvent des tour
135 t, rejoint la mer, ferme le monde devant nous. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a
136 s un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris. Sept ans bientôt, depuis que je l’ai quitté… Par quelle Porte allons-nous
137 es grandes mesures de Paris. Dans quel silence, à quatre heures du matin. Nous donnera-t-on des chambres pour le reste de la n
138 nera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains du convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu
139 en souvent désespéré, après cet au revoir en juin 40, qui sonnait malgré moi comme un adieu… Le jour point derrière les rid
140 édiéval. Et voici qu’une cloche très fine a sonné cinq coups délicats. Puis une autre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne
141 n, et plusieurs en écho. Je ne savais plus, après six ans de New York, qu’il y a des cloches qui sonnent les heures, et qui
142 Journal d’un retour », Journal de Genève, Genève, 11 –12 mai 1946, p. 3.
143 rnal d’un retour », Journal de Genève, Genève, 11– 12 mai 1946, p. 3.
144 un retour », Journal de Genève, Genève, 11–12 mai 1946, p. 3.
12 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
145 Journal d’un retour (fin) ( 18-19 mai 1946)o Plus Suisse que nature Que la Suisse soit restée a
146 Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946 )o Plus Suisse que nature Que la Suisse soit restée aussi suis
147 , et si parfaites dans le propret-coquet scolaire 1910, que l’imagination se rend sans condition après la plus rapide reconna
148 reste et que l’on est autorisé à voir : l’un des deux grands et le Tout Petit, qui est la dernière paroisse intacte du Cont
149 à ne point faire partie de la Ligue nouvelle. Les deux grands qui, là-bas, occupent la scène ne sont pas représentés dans ce
150 remier appareil arrivant de New York. Il repartit trente minutes plus tard, emportant un espoir raisonnable : celui de voir le
151 l d’un retour (fin) », Journal de Genève, Genève, 18 –19 mai 1946, p. 3.
152 ’un retour (fin) », Journal de Genève, Genève, 18– 19 mai 1946, p. 3.
153 our (fin) », Journal de Genève, Genève, 18–19 mai 1946, p. 3.
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
154 Lettre aux députés européens ( 15 août 1950)p Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour fa
155 Lettre aux députés européens (15 août 1950 )p Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Euro
156 ion fédérale. Tout le monde se trompe. Il a fallu neuf mois. En voici le récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’é
157 u neuf mois. En voici le récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre vingt-cinq État
158 onfédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre vingt-cinq États absolument souverains. Point de citoyenneté suisse, point de li
159 t prenant leurs rares décisions à la majorité des trois quarts. Pratiquement : le veto paralysant un corps consultatif aux co
160 le principe d’une révision profonde du Pacte. En 1847, notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (N
161 e » aux yeux des réalistes. (Nous en sommes là en 1950. ) La décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la Commiss
162 n 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la Commission de révision — nommée par la Diète dans so
163 décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la Commission de révision — nommée par la Diète dans son sein et au-d
164 première fois. Elle décide de siéger à huis clos cinq fois par semaine. Le 8 avril, elle termine ses travaux, dont elle sou
165 e de siéger à huis clos cinq fois par semaine. Le 8 avril, elle termine ses travaux, dont elle soumet les résultats aux v
166 e ses travaux, dont elle soumet les résultats aux vingt-cinq États souverains. Le 15 mai, la Diète est saisie du projet, qu’elle a
167 les résultats aux vingt-cinq États souverains. Le 15 mai, la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendan
168 la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant le mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le 12
169 mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le 12 septembre, la Diète proclame que la Constitution est acceptée par prè
170 lame que la Constitution est acceptée par près de 2 /3 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le p
171 me que la Constitution est acceptée par près de 2/ 3 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le pre
172 est acceptée par près de 2/3 des États et plus de 2 /3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédéral, o
173 t acceptée par près de 2/3 des États et plus de 2/ 3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédéral, org
174 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédéral, organe exécutif, entre en fonct
175 s fléchi durant un siècle. Messieurs les députés, neuf mois avaient suffi pour fédérer vingt-cinq États souverains… Pensez-v
176 les députés, neuf mois avaient suffi pour fédérer vingt-cinq États souverains… Pensez-vous que l’Histoire vous en laisse beaucoup
177 ra — en moins de temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne. Pour la guerre entr
178 isons à Berne. Pour la guerre entre vos pays, les deux dont vous sortez suffisent. Vos Nations vivent ensemble depuis autant
179 fléchir quelques minutes. La Suisse s’est unie en neuf mois. Il vaut la peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux se per
180 x députés européens », Journal de Genève, Genève, 15 août 1950, p. 1.
181 s européens », Journal de Genève, Genève, 15 août 1950, p. 1.
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
182 Deuxième lettre aux députés européens ( 16 août 1950)q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont pas un cahi
183 Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950 )q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont pas un cahier de dolé
184 ls à vous donner. Mais je vous écris au nom d’une centaine de milliers de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions
185 nner. Mais je vous écris au nom d’une centaine de milliers de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions que le temp
186 de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions que le temps presse, et que les lenteurs de l’Assemblée, ramenées par
187 puissance — si l’on peut dire ! — répondent après six mois que c’est prématuré, mais qu’il ne faut rien faire en attendant.
188 ient tous raison à la fois, quand il n’en est pas deux qui tombent d’accord sur autre chose que ne rien faire. Parlons un pe
189 mmencer. Au reste, l’Europe existe depuis plus de 2000 ans. Ce qui lui manque est justement un toit. Pour tout dire en style
190 tive (au second degré) de quoi faire un collier à trois rangs de perles du genre de Festina lente. Paris ne s’est pas bâti en
191 Petit à petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par deux ou trois décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup de cra
192 petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par deux ou trois décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup de crayon par N
193 p, sauf sauter un obstacle. On peut tout faire en deux pas, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est de longue haleine, il
194 x députés européens », Journal de Genève, Genève, 16 août 1950, p. 1.
195 s européens », Journal de Genève, Genève, 16 août 1950, p. 1.
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
196 re aux députés européens : L’orgueil de l’Europe ( 17 août 1950)r Messieurs les députés européens, J’ai tenté de traduir
197 éputés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950 )r Messieurs les députés européens, J’ai tenté de traduire le senti
198 peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de
199 os fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de quinze villes capitales, et de cent-vingt provinces, et de la génération qui
200 s grande que la Corée, quoique ne dépassant guère 4 % de la superficie du globe, mais bien de cela qui a fait au cours de
201 qu’avons-nous inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas inventé ? Je cite pêle-mêle
202 ourner contre nous. Que sont en fin de compte les deux empires qui prétendent partager notre monde ? L’Amérique, la Russie m
203 Dites au moins votre but ! Nous sommes plusieurs millions qui n’attendons qu’un signe. r. Rougemont Denis de, « Troisième le
204 orgueil de l’Europe », Journal de Genève, Genève, 17 août 1950, p. 1.
205 de l’Europe », Journal de Genève, Genève, 17 août 1950, p. 1.
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
206 uropéens : En lisant le pamphlet du Labour Party ( 18 août 1950)s Messieurs de l’Assemblée consultative, Quelqu’un qui n
207  : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950 )s Messieurs de l’Assemblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent
208 compromis, c’est-à-dire d’action positive. À ces deux conditions de l’union — les mieux faites pour la rendre impossible, l
209 s, et qu’elles sabotent. Le peuple suisse, il y a cent ans, n’a pas voté la suppression des souverainetés. Ses vingt-cinq Ét
210 ’a pas voté la suppression des souverainetés. Ses vingt-cinq États sont souverains sur le papier, mais fédérés en fait. Chacun d’e
211 let du Labour Party », Journal de Genève, Genève, 18 août 1950, p. 1.
212 abour Party », Journal de Genève, Genève, 18 août 1950, p. 1.
17 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
213 aux députés européens : « Méritez votre nom ! » ( 19-20 août 1950)t Messieurs les députés de l’Europe à sauver ! Ceux qui
214 s européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950 )t Messieurs les députés de l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que
215 es, dénonçant leur parti pris de scepticisme. Les deux tiers des Européens se déclarent pour l’union, lorsqu’on les interrog
216 eptique crée les obstacles insurmontables. Il y a deux sortes d’opinions, celle que l’on invoque, et la vraie. L’une qui ser
217 autre pouvoir que de vous adjurer de la part des millions qui se taisent mais qui ont peur ? Pardonnez mes violences et mes imp
218 éritez votre nom !” », Journal de Genève, Genève, 19 –20 août 1950, p. 1.
219 tez votre nom !” », Journal de Genève, Genève, 19– 20 août 1950, p. 1.
220 e nom !” », Journal de Genève, Genève, 19–20 août 1950, p. 1.
18 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
221 Au pays du Patriarche ( 29-30 novembre 1952)u Détaché vers l’est et la Suisse par un département
222 Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952 )u Détaché vers l’est et la Suisse par un département qui se tourne
223 couloir des vents européens et ces prairies entre deux bois de très vieux chênes, où persiste un tapis de brume. Aux bords d
224 teur de Ferney Voltaire fait construire plus de cent maisons Il donne à la ville une église, une école, un hôpital Il
225 Il nourrit les habitants pendant la disette de 1771 Face sud : Au poète philosophe Calas, Sirven, Montbailli, La Barr
226 lait une armée, et d’un mauvais esprit qui valait cent vertus. « Marchez toujours en ricanant dans le chemin de la vérité »,
227 qu’un champ et quand je n’aurais fait réussir que vingt arbres, c’est toujours un bien qui ne sera pas perdu. » Les cèdres du
228 in de son amour des lieux. Il fit venir de Genève cinquante familles d’artisans, d’horlogers, de céramistes, tous protestants, ma
229 n, l’on peut lire encore : Deo erexit Voltaire. «  Deux bien grands noms ! », disaient les voyageurs du temps. Il y faisait s
230 t de très mauvais vers quand il vous plaira. » En vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants q
231 vous plaira. » En vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants qui deviennent propriétaires, par un
232 s, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants qui deviennent propriétaires, par un système qu’on nommerai
233 s à un cordonnier », disent les Mémoires secrets. Mille tractations qu’il combine avec joie permettent de supprimer les douan
234 vient lui rendre hommage, à la Saint-François de 1777. M. de Voltaire le reçoit « avec sensibilité », sur le perron de son c
235 érique) qui fait rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou de Stockholm.
236 pays du Patriarche », Journal de Genève, Genève, 29 –30 novembre 1952, p. 3.
237 ys du Patriarche », Journal de Genève, Genève, 29– 30 novembre 1952, p. 3.
238 rche », Journal de Genève, Genève, 29–30 novembre 1952, p. 3.
19 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
239 Aller et retour ( 21 mai 1953)v Parmi toutes les raisons de faire l’Europe, économiques
240 Aller et retour (21 mai 1953 )v Parmi toutes les raisons de faire l’Europe, économiques, militai
241 xe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les treize États qui venaient de se libérer de la tutelle britannique
242 . On sait l’histoire de cette union. En 1787, les treize États qui venaient de se libérer de la tutelle britannique décidèrent
243 voté par leurs délégués, réunis à Philadelphie. ( Six nations de l’Europe viennent de voter un projet similaire, à Strasbou
244 ent de voter un projet similaire, à Strasbourg le 10 mars 1953.) Il restait à le faire ratifier. L’opposition se montra vi
245 oter un projet similaire, à Strasbourg le 10 mars 1953. ) Il restait à le faire ratifier. L’opposition se montra violente. Dan
246 t donc précisément dans la presse de New York que trois des rédacteurs de la Constitution, Hamilton, Jay et Madison, entrepri
247 ut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer en deux phrases le rôle et l’importance d’un tel écrit, je dirais que d’une p
248 divisé politiquement, comme géographiquement, en quatre parties dont chacune a des intérêts distincts. L’Europe, pour le malh
249 intérêts distincts. L’Europe, pour le malheur des trois autres, les a toutes, à des degrés divers, soumises à son empire par
250 s instruments de la grandeur européenne ! que les treize États, réunis dans une étroite et indissoluble union, concourent à la
251 , « Aller et retour », Journal de Genève, Genève, 21 mai 1953, p. 1.
252 er et retour », Journal de Genève, Genève, 21 mai 1953, p. 1.
20 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
253 Pour un désarmement moral ( 19 juillet 1955)w Comment ne pas voir que les thèses officielles, pré
254 Pour un désarmement moral (19 juillet 1955 )w Comment ne pas voir que les thèses officielles, présentées par l
255 lument les prendre au mot. Ils proposent en effet trois principes qui n’ont jamais cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’acc
256 ccidentale. On ne voit pas ce qui empêcherait les 435 millions d’Européens ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir du
257 entale. On ne voit pas ce qui empêcherait les 435 millions d’Européens ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir du moment o
258 commun. On a reconnu l’expression qui revient par deux fois, fortement soulignée, dans la déclaration que M. Boulganine fit
259 cent mis sur le langage commun. Il existe en fait deux moyens d’instaurer un langage commun. Le premier est la force brutale
260 n, c’est le dialogue. Or un dialogue réel suppose deux conditions. Il suppose tout d’abord, chez les deux partenaires, la co
261 eux conditions. Il suppose tout d’abord, chez les deux partenaires, la conviction et le désir de convaincre — sinon le dialo
262 l’on n’aurait qu’une suite de monologues. Or ces deux conditions du dialogue viennent d’être acceptées sans réserve par la
263 e Troie. Mais il s’agit d’échanges réels dans les deux sens, ou je n’ai rien dit. Si chacun mène chez l’autre un cheval de T
264 es est mort, qui tenait tout ensemble. Le chef du MVD l’a suivi dans la tombe. Et le Kremlin subit ce qu’on nomme la détent
265 n désarmement moral », Journal de Genève, Genève, 19 juillet 1955, p. 1.
266 nt moral », Journal de Genève, Genève, 19 juillet 1955, p. 1.
21 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
267 « Oserons-nous encore… » ( 6 novembre 1956)x Oserons-nous encore nous présenter devant Dieu et
268 « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956 )x Oserons-nous encore nous présenter devant Dieu et demander pardo
269 t entre eux qu’ils se sont tous assassinés depuis trente ans, la misère collective et le canon des chars dans la foule serrée
270 serons-nous encore… », Journal de Genève, Genève, 6 novembre 1956, p. 1.
271 encore… », Journal de Genève, Genève, 6 novembre 1956, p. 1.
22 1958, Journal de Genève, articles (1926–1982). Hommage à Pasternak (31 octobre 1958)
272 Hommage à Pasternak ( 31 octobre 1958)y Qu’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline,
273 Hommage à Pasternak (31 octobre 1958 )y Qu’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline, nous pensons
274 Hommage à Pasternak », Journal de Genève, Genève, 31 octobre 1958, p. 1.
275 asternak », Journal de Genève, Genève, 31 octobre 1958, p. 1.
23 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
276 « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » ( 9-10 novembre 1963)z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait pas fai
277 anent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963 )z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait pas faire de physique
278 ique confessionnelle. Pour développer en moins de cent pages de ses Fondements de la musique ce qu’il nomme sa « phénoménolo
279 d’Ernest Ansermet) », Journal de Genève, Genève, 9 –10 novembre 1963, p. III.
280 ’Ernest Ansermet) », Journal de Genève, Genève, 9– 10 novembre 1963, p. III.
281 rmet) », Journal de Genève, Genève, 9–10 novembre 1963, p. III.
24 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
282 Denis de Rougemont nous écrit ( 6-7 juillet 1968)aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs ( Samedi li
283 Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968 )aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire, 22
284 alzer suggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire, 22 juin 1968) que pendant six ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter
285 ggère à vos lecteurs ( Samedi littéraire, 22 juin 1968 ) que pendant six ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter avec des m
286 rs ( Samedi littéraire, 22 juin 1968) que pendant six ans d’Amérique je n’ai fait que « papoter avec des milliardaires nyou
287 , qui m’eût valu un peu plus, croyez-moi, que les quinze jours de forteresse auxquels le Général m’avait condamné en juin pour
288 officier qui quitte la Suisse à la fin d’août de 1940 en mission et muni d’un passeport « de service », il est rigoureuseme
289 ougemont nous écrit », Journal de Genève, Genève, 6 –7 juillet 1968, p. 17.
290 gemont nous écrit », Journal de Genève, Genève, 6– 7 juillet 1968, p. 17.
291 s écrit », Journal de Genève, Genève, 6–7 juillet 1968, p. 17.
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
292 Denis de Rougemont et l’objection de conscience ( 30 juin 1969)ab ac Monsieur le président, Un étudiant en théologie, q
293 e Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969 )ab ac Monsieur le président, Un étudiant en théologie, qui suit de
294 sident, Un étudiant en théologie, qui suit depuis deux ans mes cours, René Bugnot, comparaîtra le 27 juin devant le tribunal
295 s deux ans mes cours, René Bugnot, comparaîtra le 27 juin devant le tribunal militaire que vous présidez. J’ai beaucoup d’
296 ction de conscience », Journal de Genève, Genève, 30 juin 1969, p. 9. ac. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Ven
297 conscience », Journal de Genève, Genève, 30 juin 1969, p. 9. ac. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Vendredi derni
298 : « Vendredi dernier, le tribunal militaire de la 1re Division a condamné le jeune René Bugnot, pour avoir refusé, pour la
299 s, de se présenter au recrutement, à une peine de quatre mois d’emprisonnement à subir sous la forme des arrêts répressifs. Ce
300 e, au courant de la vie intellectuelle suisse des trente dernières années, n’osera nier [de] Denis de Rougemont les titres don
26 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
301 ection de conscience : Denis de Rougemont répond ( 4 juillet 1969)ae af Monsieur le rédacteur en chef, J’ai été surpris
302 conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969 )ae af Monsieur le rédacteur en chef, J’ai été surpris de vous voir
303 de Rougemont répond », Journal de Genève, Genève, 4 juillet 1969, p. 11. af. Le texte est précédé du chapeau suivant : «
304 nt répond », Journal de Genève, Genève, 4 juillet 1969, p. 11. af. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Nous avons pu
305 i précédent au président du tribunal militaire de 1re Division devant lequel comparaissait un jeune objecteur de conscience
306 sé et publié dans le Journal de Genève en octobre 1969  : « Entre Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, n° 231, 4-5 oc
307 e Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, n°  231, 4-5 octobre 1969, p. 14‑15.
308 u et l’État », Journal de Genève, Genève, n° 231, 4-5 octobre 1969, p. 14‑15.
309 », Journal de Genève, Genève, n° 231, 4-5 octobre 1969, p. 14‑15.
310 e Genève, Genève, n° 231, 4-5 octobre 1969, p. 14‑ 15.
27 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
311 « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » ( 30-31 août 1969)ag ah Pensez-vous qu’il existe une culture bourgeoise ?
312 e civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969 )ag ah Pensez-vous qu’il existe une culture bourgeoise ? Le terme d
313 été largement employé au cours des émeutes de mai 1968. Il n’y a pas de culture bourgeoise. Il n’y a pas de culture ouvrière.
314 consommateurs de cette culture. Bien sûr, depuis cent ans, ce sont essentiellement des bourgeois. Ce qui n’empêche pas les
315 mpier, parce qu’il est au pouvoir, là-bas, depuis cinquante ans officiellement, Le pompiérisme qui tranquillise les gouvernements
316 p de mitrailleuses. Il y a probablement alors des centaines de morts, quoiqu’on n’en parle guère. Je ne vois dans le maoïsme aucu
317 i à la tyrannie napoléonienne. Les révolutions de 1848 ont été écrasées ou bien ont abouti, par les nationalistes, à la guer
318 ont abouti, par les nationalistes, à la guerre de 1914. Un homme politique français a déclaré : « Le pouvoir personnel finit
319 qu’en est-il du pouvoir impersonnel ? Le cas des quatre Républiques françaises qui étaient des pouvoirs impersonnels nous ins
320 ar exemple. Dans un petit livre que j’ai écrit en 1946 sur la bombe atomique, je disais en post-scriptum à mes lettres : « U
321 ue l’art peut nous aider. Kafka nous a révélé dès 1930 le style et l’habitus des régimes policiers que la psyché moderne fom
322 ’est pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30 –31 août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christi
323 t pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30– 31 août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christian
324 rtelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–31 août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christian Roux-Pétel.
28 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
325 l’objection de conscience : entre Dieu et l’État ( 4 octobre 1969)ai Le 27 juin dernier, le professeur Denis de Rougem
326 n de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969 )ai Le 27 juin dernier, le professeur Denis de Rougemont intervena
327  : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)ai Le 27 juin dernier, le professeur Denis de Rougemont intervenait dans le pr
328 militaire un témoignage que nous avons publié le 30 juin. Ce témoignage a suscité des controverses, auxquelles le débat q
329 ent un cas particulier, le « portrait-robot » des soixante-quinze objecteurs de conscience que les tribunaux militaires suisses ont con
330 les tribunaux militaires suisses ont condamnés en 1967 peut être rapidement esquissé : l’objecteur est généralement de confe
331 st généralement de confession protestante, âgé de 20 à 26 ans, célibataire ; il est proportionnellement plus nombreux en S
332 néralement de confession protestante, âgé de 20 à 26 ans, célibataire ; il est proportionnellement plus nombreux en Suisse
333 ar elles que la discussion doit commencer. Et là, deux religions se heurtent : la religion civique et la religion divine. La
334 t » ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’article 49 de la Constitution garantit la liberté religieuse et de conscience. M
335 é religieuse et de conscience. Mais le paragraphe 5 de cet article dit qu’« on ne peut, pour cause d’opinion religieuse,
336 t. — Je suis frappé par la lecture de cet article 49, paragraphe 5, qui dit que dans le cas d’un conflit entre les devoirs
337 appé par la lecture de cet article 49, paragraphe 5, qui dit que dans le cas d’un conflit entre les devoirs civiques et ce
338 oui. Dans le cas du conflit prévu par cet article 49, paragraphe 8, on tranche contre la religion chrétienne. Bernard Bégui
339 s du conflit prévu par cet article 49, paragraphe 8, on tranche contre la religion chrétienne. Bernard Béguin. — Contre l’
340 teur pour la première fois, quand il n’a même pas 20 ans, qu’il n’est même pas citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
341 onel divisionnaire Dénéréaz. — Nous avons quelque 35  000 conscrits qui se présentent au recrutement chaque année. Sur ce n
342 l divisionnaire Dénéréaz. — Nous avons quelque 35  000 conscrits qui se présentent au recrutement chaque année. Sur ce nombr
343 recrutement chaque année. Sur ce nombre, environ 300, pour l’ensemble de la Suisse, parlent d’objection de conscience. De c
344 Suisse, parlent d’objection de conscience. De ces 300, 200 ont une attitude positive à l’égard de l’armée et acceptent d’êtr
345 e, parlent d’objection de conscience. De ces 300, 200 ont une attitude positive à l’égard de l’armée et acceptent d’être in
346 ’être incorporés dans le service de santé. Sur la centaine d’irréductibles, une majorité sont des Témoins de Jéhovah. Vous conna
347 lonel divisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon de 18 ans peut obtenir un sursis… Michel Barde. — Il y en a qui se présente
348 is… Michel Barde. — Il y en a qui se présentent à 19 ans devant les tribunaux. Ils bénéficient de leur jeune âge, dans l’e
349 théorique : les arrêts répressifs sont limités à trois mois au maximum, tandis que l’emprisonnement peut être plus long. Ber
350 éguin. — Cela veut dire, en fait, qu’un garçon de 20 ans condamné pour objection de conscience — vous avez dit que c’est u
351 us avez dit que c’est un honnête homme — va loger trois mois à Saint-Antoine, qui est une prison de droit commun. Colonel Vau
352 her parle du sursis.   Colonel Vaucher. — Depuis 1950, le Code militaire n’autorise plus de prononcer comme peine accessoire
353 sposés à l’avenir à faire leur service. L’article 32 du Code pénal militaire, qui est absolument pareil au Code pénal suis
354 les conditions objectives d’une infraction (art. 81 du Code pénal militaire : refus de servir) sont réalisées. Mais avec
355 llement. Autrefois, il arrivait que l’on prononce trois condamnations. C’était trop. Maintenant à la deuxième condamnation au
356 que vous retrouvez les mêmes personnages dans les deux juridictions. Ce ne sont pas des officiers de carrière qui, en règle
357 parle beaucoup sans en connaître les effets. Par deux fois déjà, nous avons été maintenus à l’écart de la guerre. S’il y av
358 ons été attaqués. Pour citer le dernier exemple : 40 divisions massées à notre frontière avant l’affaire des Balkans… le g
359 ue notre jeunesse vit actuellement sont venues de deux guerres très conventionnelles : la guerre d’Algérie et la guerre au V
360 ire Dénéréaz, commandant de la division mécanisée 1. Colonel Vaucher, président du Tribunal fédéral des assurances, grand
361 ces, grand juge du Tribunal militaire de division 1. M. Christian Schaller, étudiant en médecine, co-auteur du Sens de not
362 ntre Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, 4 octobre 1969, p. 2-3.
363 et l’État », Journal de Genève, Genève, 4 octobre 1969, p. 2-3.
29 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
364 « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » ( 3-4 mars 1973)aj ak Pourquoi l’amour est-il devenu l’une des préoccupa
365 nis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973 )aj ak Pourquoi l’amour est-il devenu l’une des préoccupations maje
366 brève nouvelle dans Doctrine fabuleuse , sur les trente volumes que j’ai publiés, ce n’est guère envahissant. N’oubliez pas m
367 n livre comme Love Story ait été tiré à plusieurs millions montre une persistance très remarquable des mythes de l’amour. J’ai h
368 is le Nouvel Observateur, qui la cite, ajoute : «  Trente-cinq ans plus tard, il y a sûrement un changement. Les autres sources de m
369 Table ronde domine encore, dans la proportion de dix millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Re
370 le ronde domine encore, dans la proportion de dix millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Reich. Quan
371 oportion de dix millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Reich. Quant à l’érotisme, que je défini
372 s thèses sur l’Europe. Y a-t-il un lien entre ces deux pôles d’attraction que sont pour vous l’amour d’une part, l’Europe d’
373 z le faire à votre retour d’Amérique en Europe en 1946  ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que j’ai défini dan
374 défini dans mon premier livre, publié à Paris en 1934, Politique de la personne et qui est exactement le contraire du sens
375 que tel. Quand je suis rentré des États-Unis, en 1946, j’ai vu que l’engagement était devenu une théorie à la mode. Je n’en
376 l’amour et l’Europe », Journal de Genève, Genève, 3 –4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et
377 amour et l’Europe », Journal de Genève, Genève, 3– 4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et pr
378 t l’Europe », Journal de Genève, Genève, 3–4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et précédés du c
379 ve Armleder et précédés du chapeau suivant : « En 1972, Denis de Rougemont a réédité quatre ouvrages anciens, augmentés de pr
380 suivant : « En 1972, Denis de Rougemont a réédité quatre ouvrages anciens, augmentés de préfaces inédites et il a fait paraîtr
381 tugais, en japonais et en italien. C’est dire que 1972 a été pour lui “une année de mise au point d’une partie de son œuvre
30 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
382 Genève, exemple européen ? ( 10-11 novembre 1973)am On connaît le problème : Genève, ville internatio
383 Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973 )am On connaît le problème : Genève, ville internationale, manque d
384 Grenoble, Lyon et Genève au centre. Elle comprend seize établissements d’enseignement supérieur, densité tout à fait exceptio
385 exemple européen ? », Journal de Genève, Genève, 10 –11 novembre 1973, p. 17.
386 emple européen ? », Journal de Genève, Genève, 10– 11 novembre 1973, p. 17.
387 en ? », Journal de Genève, Genève, 10–11 novembre 1973, p. 17.
31 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
388 t sur la voiture dans la société moderne (février 1978 )an Dans moins de deux semaines le Salon ! Genève avant le printem
389 ociété moderne (février 1978)an Dans moins de deux semaines le Salon ! Genève avant le printemps redevient la capitale m
390 tale mondiale de l’automobile. Mais la voiture en 1978, loin d’être un simple objet de consommation, figure au cœur de presqu
391 débats politiques. Rien que pour les votations du 26 février prochain, deux sujets sur six la concernent directement (amén
392 en que pour les votations du 26 février prochain, deux sujets sur six la concernent directement (aménagement de la place Cor
393 votations du 26 février prochain, deux sujets sur six la concernent directement (aménagement de la place Cornavin et initia
394 e dans la société moderne », nous avons demandé à quatre personnalités de venir à notre rédaction débattre du sujet, qu’elles
395 vre extrêmement importante, étudie depuis plus de cinquante ans le phénomène de la voiture. Dans son tout dernier livre, L’Aveni
396 onomique, parce qu’elle dispense un travail à des millions de gens. Jean Kräyenbühl est notre ingénieur de la circulation à Genè
397 cob Roffler, étudiant en médecine, a participé en 1976 à l’organisation de l’Anti-Salon. Il est un membre actif de la campag
398 de la pollution des voitures sur notre santé. I Hubert de Senarclens : Denis de Rougemont, dans votre livre, L’Ave
399 onnu l’expansion qui est la sienne depuis bientôt 100 ans ? Denis de Rougemont : d’entrée de jeu, je souhaite affirmer que
400 entreprise de construction d’automobiles date de 1899 à Detroit : c’est la création du jeune Henry Ford qui s’est lancé dan
401 s avant. Les premières années, Ford n’a vendu que cent ou deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1
402 Les premières années, Ford n’a vendu que cent ou deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million
403 premières années, Ford n’a vendu que cent ou deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en
404 ord n’a vendu que cent ou deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour
405 u deux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18  000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les Ét
406 eux cents voitures. En 1909, il en avait vendu 18  000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-U
407 s voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produ
408 ures. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produis
409 es. En 1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 m
410 l en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de
411 avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de voitu
412 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de voitures par an. Ford est mort dans une petite auberge qu
413 r jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de voitures par an. Ford est mort dans une petite auberge qu’il avait
414 bsolue pour les voitures de s’approcher à plus de 5 miles de chez lui. Il avait en fait complètement changé d’avis. Huber
415 le plan des loisirs. Regardez l’affiche du Salon 78  : « La voiture vous rend indépendant. » Mais rien n’est plus faux. En
416 cinquantaine d’inventeurs qui ont fait à peu près soixante voitures en tout… Il n’y avait presque pas plus de voitures que d’inv
417 vidence le créateur de l’industrie automobile. II Hubert de Senarclens : On parle de la voiture qui rapproche, qui
418 ujourd’hui accès à l’automobile. Une personne sur trois ou quatre en Suisse, ce qui est considérable. Mais bien entendu cela
419 i accès à l’automobile. Une personne sur trois ou quatre en Suisse, ce qui est considérable. Mais bien entendu cela comporte a
420 nion soviétique, il n’y a aucune commune mesure : 0,5  % de la population en URSS, 50 % aux USA. Dès que vous créez la voitu
421 commune mesure : 0,5 % de la population en URSS, 50  % aux USA. Dès que vous créez la voiture, vous appelez la liberté. Le
422 z la voiture, vous appelez la liberté. Le jour où 50  % des Soviétiques pourront aussi se déplacer en voiture, ils n’accept
423 voiture, ils n’accepteront plus d’être bloqués à 30 kilomètres de leur lieu d’habitation. Jacob Roffler : Vous avez énumé
424 demandé ce qu’il adviendrait si au lieu de vendre cent ou deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’
425 ce qu’il adviendrait si au lieu de vendre cent ou deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’est jama
426 ’il adviendrait si au lieu de vendre cent ou deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’est jamais int
427 u deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions . Il ne s’est jamais interrogé sur les conséquences au niveau social,
428 ai omis de vous dire à propos de Ford qu’il avait douze ans, lorsqu’il a rencontré sa première locomotive routière à vapeur.
429 cains ont calculé que leurs voitures rejettent le 87  % de l’énergie qu’elles consomment. Illich a calculé que la vitesse m
430 tomobiles dans les villes des États-Unis était de 4 km à l’heure. Donc à partir de buts qui étaient au départ parfaitemen
431 rands ensembles, tout est bétonné en fonction des quatre roues. François Peyrot : M. Kräyenbühl a parfaitement raison de mettr
432 oudrais reprendre mon propos initial. En moins de cinquante ans la voiture est devenue le numéro un de l’industrie mondiale. L’in
433 d qui sont depuis fort longtemps les numéro un et deux de toutes les grandes industries. C’est personnellement un phénomène
434 bile française réunis dans une émission de midi à 14 heures n’ont trouvé que cela à me répondre : « Mais Monsieur de Rouge
435 ? ». C’est grotesque, c’est de l’enfantillage. III Hubert de Senarclens : Entraver le développement de la voiture ou
436 s compte des intérêts régionaux. Alors, entre les deux libertés, laquelle choisir ? François Peyrot : La vérité n’est ni d’u
437 fédéralisme suisse et fondé sur les communes. Les trois communes autour du Gothard. Il s’agissait de communes et non pas de c
438 e référendum. Si le peuple suisse donne raison le 26 février à M. Weber, il aura obtenu son changement et plus personne ne
439 autoroute de l’autre côté du lac qui fera gagner 3,5 kilomètres aux automobilistes… Alors face à de telles choses, on est
440 it une utilisation abusive de la voiture. Déjà en 1968, rappelez-vous, la notion de « petite ceinture » a été introduite. Le
441 onseil d’État et le conseil municipal ont proposé quatre objectifs : enlever du centre tous les courants de transit ; accorder
442 nes dans la cité. Denis de Rougemont : Je citerai deux penseurs français actuels : Bertrand de Jouvenel et Alfred Sauvy. Le
443 ale. Alfred Sauvy dans un petit livre qui date de 1968 — les choses se sont aggravées depuis — dit que le 40 % des frais d’a
444  les choses se sont aggravées depuis — dit que le 40  % des frais d’administration de la ville de Paris sont consacrés à la
445 thentique et qui doit absolument être préservé IV Hubert de Senarclens : Il existe un chiffre assez « intimidant »
446 intimidant » à propos de l’industrie automobile : 30 millions d’emplois dans les sept pays producteurs membres de l’OCDE.
447 imidant » à propos de l’industrie automobile : 30 millions d’emplois dans les sept pays producteurs membres de l’OCDE. Alors tou
448 pas directement d’automobiles — , cela représente 80  000 emplois. C’est considérable ! Vous ne pouvez aujourd’hui brancher
449 directement d’automobiles — , cela représente 80  000 emplois. C’est considérable ! Vous ne pouvez aujourd’hui brancher vot
450 Occident, vit aujourd’hui mieux qu’il n’y a un ou deux siècles. Moi ce qui me frappe, M. de Rougemont, dans la critique que
451 stez beaucoup moins sur le sujet. Jacob Roffler : Quatre mille personnes travaillent à l’hôpital cantonal de Genève. Non seule
452 aucoup moins sur le sujet. Jacob Roffler : Quatre mille personnes travaillent à l’hôpital cantonal de Genève. Non seulement p
453 ’elle risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200  000 personnes qui meurent chaque année sur les routes, sans compter d
454 e risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200  000 personnes qui meurent chaque année sur les routes, sans compter des m
455 ent chaque année sur les routes, sans compter des millions de gens qui sont blessés. À cela s’ajoute le coût social. Je reconnai
456 ettre au point des véhicules qui au lieu de durer cinq ans, si tout va bien, durent vingt ou trente ans ? Je trouve personne
457 u lieu de durer cinq ans, si tout va bien, durent vingt ou trente ans ? Je trouve personnellement scandaleux — c’est un pur g
458 durer cinq ans, si tout va bien, durent vingt ou trente ans ? Je trouve personnellement scandaleux — c’est un pur gaspillage
459 sur les poumons. Les recherches ont débuté il y a cinq ou dix ans. Je vous signale qu’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a c
460 poumons. Les recherches ont débuté il y a cinq ou dix ans. Je vous signale qu’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a calculé
461 ’un groupe d’ingénieurs de Lausanne a calculé que 900 tonnes d’hydrocarbures sont déposées chaque année sur un kilomètre de
462 erté, on paie celle-ci horriblement cher. Par des milliers de morts, des millions de blessés et des milliards de dépenses social
463 horriblement cher. Par des milliers de morts, des millions de blessés et des milliards de dépenses sociales. Denis de Rougemont 
464 milliers de morts, des millions de blessés et des milliards de dépenses sociales. Denis de Rougemont : Une adjonction s’impose. C
465 pas de mal avec ». Ils le jurent tous. Ils paient 6 milliards pour une usine de retraitement, mais ils ne vont jamais l’u
466 s de mal avec ». Ils le jurent tous. Ils paient 6 milliards pour une usine de retraitement, mais ils ne vont jamais l’utiliser… F
467 la société moderne », Journal de Genève, Genève, 17 –19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
468 société moderne », Journal de Genève, Genève, 17– 19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
469 derne », Journal de Genève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
470 nal de Genève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
471 de Genève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
472 enève, Genève, 17–19 février 1978, p. 19, 22, 21, 16.
32 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
473 es sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans ( 31 mai-1er juin 1980)ao ap Dans ma jeunesse, j’ai longtemps joué comm
474 dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980 )ao ap Dans ma jeunesse, j’ai longtemps joué comme gardien de but d
475 lié dans une revue — j’avais alors un peu plus de 17 ans — était une critique d’un livre de Montherlant intitulé Le Paradi
476 gardien de but dans une équipe. Nous étions donc trois écrivains de la même génération, passionnés de football et jouant, to
477 énération, passionnés de football et jouant, tous trois , en qualité de gardiens de but. C’est tout de même étonnant. Si vous
478 de fortement se dégrader en raison, selon moi, de deux facteurs particulièrement néfastes : la commercialisation à outrance
479 s tirent des parallèles entre les JO de Berlin de 1936 et ceux qui vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’en 1936, les démoc
480 eux qui vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’en 1936, les démocraties occidentales ont eu le plus grand tort de participer
481 s aiment les tyrans », Journal de Genève, Genève, 31 mai–1 juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard.
482 t les tyrans », Journal de Genève, Genève, 31 mai– 1 juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard. L’entr
483 yrans », Journal de Genève, Genève, 31 mai–1 juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard. L’entretien est p
484 précédé du chapeau suivant : « Né à Neuchâtel en 1906, Denis de Rougemont est l’écrivain suisse le plus engagé dans les dive
33 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Mes amis et Nerval (9 octobre 1982)
485 Mes amis et Nerval ( 9 octobre 1982)aq ar Comme chaque année, je suis parti en vacances a
486 Mes amis et Nerval (9 octobre 1982 )aq ar Comme chaque année, je suis parti en vacances avec une plein
487 , je n’ai pu que relire, et de très près, sept ou huit de mes propres livres, en vue de traductions nouvelles en anglais, ro
488 Mes amis et Nerval », Journal de Genève, Genève, 9 octobre 1982, p. V. ar. Réponse à l’enquête « Que lisent les écrivai
489 et Nerval », Journal de Genève, Genève, 9 octobre 1982, p. V. ar. Réponse à l’enquête « Que lisent les écrivains romands ? »
34 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
490 Suis-je perdu pour la littérature ? ( 30 octobre 1982)as Mardi dernier, au Conservatoire de musique de Gen
491 Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982 )as Mardi dernier, au Conservatoire de musique de Genève, Denis de
492 ns littéraires de notre pays, doté cette année de 25  000 francs. Après l’introduction d’Yvette Z’Graggen et de Fritz Leutw
493 littéraires de notre pays, doté cette année de 25  000 francs. Après l’introduction d’Yvette Z’Graggen et de Fritz Leutwiler
494 déclare, pour notre Suisse romande, que tous les vingt ans en moyenne — je vous dirai qu’il me rassure au moins autant qu’il
495 nne le plus clair de mes journées, depuis plus de trente ans, à l’action. Qu’est-ce à dire? Action pour l’Europe fédérée dès 1
496 u’est-ce à dire? Action pour l’Europe fédérée dès 1946, fondation et direction effective pendant trente ans du Centre europée
497 ès 1946, fondation et direction effective pendant trente ans du Centre européen de la culture à Genève ; présidence pendant se
498 opéen de la culture à Genève ; présidence pendant seize ans du Congrès pour la liberté de la culture, à Paris ; de l’Institut
499 nnes, de la Campagne d’éducation civique et d’une dizaine d’autres actions… Avec tout ce que cela nécessite de tâches quotidien
500 e comités : je n’ose pas vous dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines, je le crains. D’où le propos d’André Malrau
501 as vous dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines , je le crains. D’où le propos d’André Malraux, à moi transmis par l’u
502 ême peut-être un devoir. Tout s’est joué entre 1930 et 1940 J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question q
503 -être un devoir. Tout s’est joué entre 1930 et 1940 J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question que beauc
504 ront pas complets, faute de temps, mais candides. Deux séries de motifs pourraient être évoquées ici : d’une part, les défis
505 dans le même temps, je veux dire dans les années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la fois hors de moi
506 e même temps, je veux dire dans les années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la fois hors de moi et en mo
507 ’est de vous faire entrevoir l’interaction de ces deux séries de motifs dans mon travail d’écrivain et dans mon action d’hom
508 ge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les trois régimes totalitaires et les régimes dits libéraux, adultérés par le c
509 lexandre Marc, j’entrai en relation avec quelques dizaines de jeunes intellectuels, avec ce que l’on nomme aujourd’hui, d’après
510 thèse célèbre, « les non-conformistes des années trente  », bientôt reliés à d’autres groupes anglais, belges, hollandais et s
511 la vie desquelles je fus étroitement associé dès 1931 jusqu’à la guerre. Au pain et à l’eau Car la guerre arriva, com
512 or général, à Berne. C’est de là que j’envoyai le 15 juin à la Gazette de Lausanne un article sur l’entrée d’Hitler à Pari
513 ticle sur l’entrée d’Hitler à Paris, qui parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veille de l’appe
514 Londres. Cet article me valut une condamnation à quinze jours de forteresse « au pain et à l’eau, sans visites ni courrier »,
515 sans doute en haut lieu. Qu’ai-je fait durant mes six années américaines ? J’ai écrit quelques livres, sur la Suisse, sur l
516 , j’ai dit que j’étais prêt à donner à leur cause deux ans de ma vie, et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en 1947
517 et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en 1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et pourta
518 littéraire. C’était en 1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et pourtant je ne regrette rien, po
519 1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et pourtant je ne regrette rien, pour les raisons tout intérieur
520 Vers ma vingt-quatrième année, j’avais découvert deux auteurs qui furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth.
521 dire que non. De mon action européenne, j’ai tiré huit volumes, c’est près d’un quart de ce que j’ai publié jusqu’ici. as
522 ur la littérature ? », Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1982, p. I, IV.
523 rature ? », Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1982, p. I, IV.
524 Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1982, p. I, IV .