1 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
1 s, et tout cela finira bien par s’arranger, comme au dernier acte d’une opérette. Ce peuple s’est résigné avec une facilit
2 ésigné avec une facilité incroyable à la défaite, au marxisme, au chômage, lequel semble d’ailleurs correspondre à son éta
3 ne facilité incroyable à la défaite, au marxisme, au chômage, lequel semble d’ailleurs correspondre à son état d’esprit le
4 inscriptions cascadantes, à l’orientale (on pense au mot bazar, qui sonne rouge et jaune aussi). Soudain se dresse une éno
5 lots de glace qui descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert.
6 la ville un soir qu’elle s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des gens qui vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’
7 singulièrement les rapports sociaux. On vous mène au Théâtre, vous n’y comprenez rien, mais le charme des voix hongroises
2 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
8 Sara Alelia (25 mai 1934)c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’un beau roman : c’est un roman chré
9 encore « l’insondable Providence » mise en action au gré d’un moraliste qui se donne l’air de l’avoir bel et bien sondée ?
10 s sa vie et désormais l’accompagne en secret tout au long de cette chronique. On voit naître et grandir un fils, puis les
11 se d’un grand évêque ou de cette fille de ferme «  au mince visage de belette » qui enterre son enfant dans la neige avec u
3 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
12 ait, tout récemment encore, le timbre-poste vendu au profit des « intellectuels en chômage ». Ou bien l’on s’imagine un au
13 e dans un murmure flatteur, comme on peut le voir au cinéma. C’est agréable, pour un écrivain, qu’on croie tout cela… Je d
14 e pour faire des reportages, l’autre est enchaîné au bureau de son journal où il écrit au moins deux articles par jour, un
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
15 er certains auteurs originaux, donc peu vendables au début. Aujourd’hui, ils se voient obligés de se soumettre aux goûts (
16 risonnier d’un contrat de débutant, précisément ! Au bénéfice de l’éditeur, cela va de soi. Le projet de loi Jean Zay ente
17 compris. Nous les voyons donner des soins jaloux au statut de la culture dans leur pays. Pourquoi donc nos démocraties se
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
18 le de cette crise, à qui la faute, disions-nous ? Au public ou aux écrivains ? On objectera sans doute que le vrai respons
19 paradis artificiels, des compensations illusoires au morne train-train de la vie. Ainsi le public perd l’habitude de deman
20 travail et avant le sommeil (bien plus semblable au second qu’au premier) la lecture, aujourd’hui, n’est plus du tout ce
21 vant le sommeil (bien plus semblable au second qu’ au premier) la lecture, aujourd’hui, n’est plus du tout ce qu’elle était
22 aujourd’hui, n’est plus du tout ce qu’elle était au siècle passé pour des millions de personnes de toutes conditions : un
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
23 romantisme ? Et traités en deux gros volumes qui, au surplus, sont une thèse de doctorat ?3 Quoi de moins actuel, sera-t-o
24 s le donner, avec une maîtrise qui le met du coup au premier rang des historiens modernes de la culture. C’est en effet au
25 historiens modernes de la culture. C’est en effet au romantisme allemand qu’il faut remonter si l’on veut étudier la sourc
26 que leurs œuvres sont pratiquement inaccessibles au public de langue française : en exposant leur contenu essentiel avec
7 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
27 e que c’est Roosevelt qui, en prétendant demeurer au pouvoir pour un « third term » — une troisième période de quatre ans
28 uement sur la sympathie personnelle qui les liait au candidat contre lequel ils proposaient cependant de voter. Fair play 
29 promotion trop rapide d’un des fils de Roosevelt au grade de capitaine aviateur. Cet acte de favoritisme a été exploité à
30 ’enjeu de cette compétition soit tout à fait pris au sérieux par les électeurs. Pourtant personne n’ignore que le sort du
8 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
31 k New York, décembre J’étais à Times Square, au cœur de Manhattan, le soir de l’élection présidentielle. À neuf heure
32 vendait à la criée les derniers stocks de boutons au nom des candidats. À dix heures, les chapeaux commencèrent à s’orner
33 terre. Willkie faisait une déclaration de loyauté au président et lui offrait l’appui d’une « opposition constructive ». O
34 é l’une des trois « Kraftprobe » de la démocratie au xxe siècle. La première a été perdue par la France. La seconde a été
35 s que le gouvernement Roosevelt a mis de la sorte au service de la nation, pour une période et pour une tâche déterminées.
36 ses réactions. Lorsqu’on sait que l’on sera pris au sérieux, on dit moins de bêtises, on se contrôle davantage. Contraire
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
37 Le samedi, les synagogues. Le dimanche, du matin au soir, une douzaine de cultes relayés par différentes stations. Vous p
38 e : « Préservez votre privilège américain : allez au culte de votre paroisse. » Certes, l’on peut sourire de la publicité
39 n langue hollandaise, qu’il avait choisi d’ouvrir au chapitre 13 de la première Épître aux Corinthiens : « Et maintenant c
10 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
40 gueur du voyage, pratiquement, à ce qu’elle était au bon vieux temps de Christophe Colomb. Et pourtant, me voici bien assi
41 que la Boule au-dessous de nous ait tourné jusqu’ au point désiré, pour y descendre et s’y poser. Rien ne donne une idée d
42 rebours en quatre heures. Nous sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’après-midi, voici le soir, nous vol
43 lumière fait ses grands jeux, de tous les rouges au bleu de plomb. Aux approches de l’Irlande vient la nuit. Derrière nou
44 . Mais comment dormirais-je cette nuit ? J’arrive au rendez-vous après sept ans, furtivement, à la faveur d’une nuit déser
45 us dont j’avais bien souvent désespéré, après cet au revoir en juin 40, qui sonnait malgré moi comme un adieu… Le jour poi
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
46 revenir à leur naturel. (Et ce n’est pas toujours au galop.) Les maisons des quartiers extérieurs intactes, et si parfaite
47 e journée, comme disent les Anglo-Saxons, pensant au temps qu’il fait, tout simplement. Les délégués paraissaient regrette
48 rd, mais l’idée d’une Ligue des Nations a survécu au déchaînement nationaliste. En attendant une vraie Ligue des Peuples,
49 DN ressemble à l’ONU comme le négatif d’un cliché au positif de la photo que l’on va proposer à notre admiration. Elle tie
50 raisonnable : celui de voir les Suisses s’ouvrir au vaste monde, et le vaste monde, en retour, à l’idéal tenace des petit
12 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
51 e. Il a fallu neuf mois. En voici le récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre
52 ministres, composé de plénipotentiaires agissant au nom des États et prenant leurs rares décisions à la majorité des troi
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
53 oir que M. Bevin n’a jamais voulu rien commencer. Au reste, l’Europe existe depuis plus de 2000 ans. Ce qui lui manque est
54 s-verbaux de votre première session consultative ( au second degré) de quoi faire un collier à trois rangs de perles du gen
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
55 superficie du globe, mais bien de cela qui a fait au cours des âges, d’un cap médiocre en dimensions physiques, le cœur et
56 vain l’égal sur la Planète ? Sans remonter jusqu’ au déluge, ni même jusqu’aux Anciens qui manquent à l’Amérique, ou à la
57 l’homme. Personne n’est assez grand pour répondre au défi d’un tel destin. Groupez-vous. Dites au moins votre but ! Nous s
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
58 nion tout de même, pour faire face aux Soviets et au déficit en dollars. Si peu que rien, en fait, car selon sa brochure,
59 onde sur l’axiome que la démocratie est identique au socialisme anglais. Il en découle primo : qu’une Assemblée sans major
60 ente les conduit aux mêmes conclusions négatives. Au Parlement européen, s’il est doté de pouvoirs législatifs, à l’Autori
61 lles ? Toynbee, qui est un grand historien, écrit au Times qu’elles ne font point partie de la doctrine et des dogmes chré
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
62 esque rien. Elle laissera les sceptiques parler «  au nom des masses » dans l’indifférence générale. Elle laissera le Conse
63 sée par les États, en vue de nommer leurs députés au premier Parlement de l’Europe. Les partis présenteront leurs candidat
64 andeur naïve, je vous demanderai si quelque chose au monde est plus difficile à concevoir que le maintien du statu quo, qu
65 s de l’armée rouge. D’une part, on peut penser qu’ au point où nous en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que ris
66 et parfois légitimes, qui se révèlent contraires au salut de l’ensemble ? Je veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelq
17 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
67 Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)u Détaché vers l’est et la
68 vancé de la France ? Il vit sa vie locale, adossé au Jura, s’approche assez de Genève pour lui vendre ses bœufs, mais s’ar
69 agnés sur les marais, voilà l’œuvre du Patriarche au pays de Gex, et son monument le plus vrai. Il a bien sa statue, grand
70 iptions, que je copie sur le socle : Face nord : Au bienfaiteur de Ferney Voltaire fait construire plus de cent maisons
71 habitants pendant la disette de 1771 Face sud : Au poète philosophe Calas, Sirven, Montbailli, La Barre, Lally-Tollend
72 En même temps, il faisait bâtir une église neuve. Au fronton, l’on peut lire encore : Deo erexit Voltaire. « Deux bien gra
73 d’un lieu qu’on aime. u. Rougemont Denis de, «  Au pays du Patriarche », Journal de Genève, Genève, 29–30 novembre 1952,
18 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
74 —, les nations européennes seraient déjà réduites au rôle de simples « instruments de la grandeur américaine ». Mais quel
75 le plus réticent. Il fut le dernier à se rallier au régime qui devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Unio
76 stitution, Hamilton, Jay et Madison, entreprirent au lendemain de Philadelphie de publier une longue série d’articles disc
77 s que d’autre part il figurait le pendant libéral au Prince de Machiavel. Depuis un siècle et demi, les hommes d’État amér
78 dence des problèmes institutionnels. Or, voici qu’ au onzième chapitre de ce fameux texte de base de la grandeur américaine
19 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
79 serait bien vain : il faut absolument les prendre au mot. Ils proposent en effet trois principes qui n’ont jamais cessé d’
80 véritable agresseur, « les événements ayant donné au terme d’agression un contenu historique nouveau ». La franchise même
81 l pour quiconque est imbu de la croyance marxiste au mouvement fatal de l’Histoire. Le malentendu avec l’Occident — qui se
20 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
82 es voix rauques, jusque dans nos chambres, criant au secours dès qu’on tournait le bouton d’un poste de radio, à nos oreil
83 nne que pourra. Nous devons mettre le communisme au ban de l’humanité civilisée. Et cela signifie pratiquement : rompre t
21 1958, Journal de Genève, articles (1926–1982). Hommage à Pasternak (31 octobre 1958)
84 s le savent aussi — et le font bien voir… Hommage au prix Nobel. Et pitié pour les Russes. Et respect à Boris Pasternak. S
85 oins de lâcheté, dans son cas, que de patriotisme au sens ancien du mot, d’attachement instinctif à sa terre infinie, à so
86 Pascal et Kierkegaard devant leur Dieu. Nietzsche au seuil du délire mental, Dostoïevski devant la potence, au petit matin
87 du délire mental, Dostoïevski devant la potence, au petit matin sibérien. C’est devant une autre tragédie que l’esprit s’
88 à l’homme le courage d’être lui-même, et le rabat au mutisme sans espoir, seule communion possible encore avec son peuple.
22 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
89 lui se sont dit athées, mais cela ne change rien au fait que le mouvement créateur de la science procède d’une confiance
90 ns le monde », la question de savoir s’il existe, au sens courant et plat du terme, se trouve d’emblée vidée de sens. « Di
91 e sur Dieu » comme sur le fondement de notre lien au monde. Et la Grâce, « réponse du monde à notre ouverture à lui ». Et
92 xplicite à Calvin). Tout cela, sans aucun recours au vocabulaire consacré de la piété, ni aux symboles de la mythologie bi
93 endant que seul ils s’étaient révélé jusqu’alors, au Dieu immanent qui s’annonce en leur cœur ». Sur une telle phrase, on
94 u d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » fait place ici au « Dieu des philosophes et des savants », encore qu’Ansermet dise très
95 si, pour Ansermet, précisément le « Dieu sensible au cœur », saisi dans la conscience par l’affectivité, et par elle seule
96 t une tentative unique d’adéquation de l’affectif au spirituel, et d’appropriation des vérités religieuses. Quelles que so
23 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
97  manière de parler » pour faire drôle. Cette mise au point, tout à fait superflue pour les lecteurs de mon livre, m’a paru
24 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
98 a fidélité à l’idéal chrétien. Ils sont une prise au sérieux des principes au nom desquels notre Confédération s’est formé
99 tien. Ils sont une prise au sérieux des principes au nom desquels notre Confédération s’est formée et qu’elle prétend défe
100 oir refusé, pour la seconde fois, de se présenter au recrutement, à une peine de quatre mois d’emprisonnement à subir sous
101 uin, intitulé « Le “tout ou rien” » : « Personne, au courant de la vie intellectuelle suisse des trente dernières années,
102 n un problème, et Rougemont a raison de demander, au nom des valeurs qui étayent son patriotisme, que ce problème soit étu
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
103 s voir répondre à une lettre que j’avais adressée au président d’un tribunal militaire et que vous publiez à mon insu, sou
104 le décore, mais simplement qu’on ne le mette pas au ban de notre société et que l’on s’interdise de répéter que l’objecte
105 de Rougemont avait adressée le vendredi précédent au président du tribunal militaire de 1re Division devant lequel compara
26 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
106 de « culture bourgeoise » a été largement employé au cours des émeutes de mai 1968. Il n’y a pas de culture bourgeoise. Il
107 toire et la presse. On a fabriqué le nationalisme au xixe siècle. En peinture, voyez comme l’École de Paris est peu franç
108 la théologie chrétienne, transmise par des moines au Moyen Âge. On ne peut parler de culture bourgeoise qu’en pensant aux
109 ul représentant de l’art pompier, parce qu’il est au pouvoir, là-bas, depuis cinquante ans officiellement, Le pompiérisme
110 eoisie est une classe qui a été et qui est encore au pouvoir dans la plupart des pays, mais ce n’est pas elle qui donne ce
111 germe de civilisation nouvelle. Croyez-vous plus au succès des révolutions que des évolutions ? Je ne crois pas du tout a
112 ions que des évolutions ? Je ne crois pas du tout au succès des révolutions. Il n’y en a jamais eu une seule qui ait réuss
113 ais n’agissent plus sur eux. C’est à l’essayiste, au philosophe lyrique, au moraliste imaginatif, de tenter d’agir sur l’é
114 eux. C’est à l’essayiste, au philosophe lyrique, au moraliste imaginatif, de tenter d’agir sur l’époque dans la mesure où
27 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
115 procès d’un objecteur de conscience en adressant au président du Tribunal militaire un témoignage que nous avons publié l
116 ons qu’elle pose et qu’elle nous pose. Confrontée au phénomène de la guerre, l’objection de conscience, paradoxalement, es
117 ion fédérale stipule que tout Suisse est astreint au service militaire, alors que l’objecteur de conscience religieux se r
118 puyer sur le fait que la Constitution se réfère «  Au Dieu Tout-Puissant ». Christian Schaller, vous avez objecté pour des
119 une loi et de préconiser quelque chose de nouveau au moyen d’une opposition au système actuel. Il choisit le moyen de la r
120 uelque chose de nouveau au moyen d’une opposition au système actuel. Il choisit le moyen de la refuser d’une certaine mani
121 e alors « Au nom du Dieu Tout-Puissant », inscrit au portique de cette Constitution ? Cela ne veut absolument rien dire. C
122 aboutit, dans certains régimes, à ce qu’on sait : au régime totalitaire. Colonel Voucher. — Pas chez nous. Denis de Rougem
123 béissance inconditionnelle… Denis de Rougemont. —  Au point de vue des citoyens, c’est beaucoup plus grave. Le conformisme
124 effet c’est l’armée qui accueille les objecteurs au moment du recrutement, et c’est l’armée qui les juge. Le colonel divi
125 avons quelque 35 000 conscrits qui se présentent au recrutement chaque année. Sur ce nombre, environ 300, pour l’ensemble
126 : les arrêts répressifs sont limités à trois mois au maximum, tandis que l’emprisonnement peut être plus long. Bernard Bég
127 à l’encontre des objecteurs de conscience. Quant au sursis, ils ne peuvent en bénéficier, sauf s’ils déclarent être dispo
128 u Code pénal militaire, qui est absolument pareil au Code pénal suisse sur ce point, précise que le sursis ne peut être ac
129 jeune homme réfléchirait et qu’il se présenterait au service militaire. Ces jugements ont été cassés par le tribunal milit
130 Vaucher. — L’intention subjective de faire défaut au service doit être aussi réalisée. Denis de Rougemont. — Je ne suis pa
131 étaient réunies. C’est ainsi que cela se passait au Moyen Âge dans les tribunaux de l’Inquisition. On ne cherchait pas du
132 istian Schaller. — Je voudrais répondre également au grand juge Vaucher que le tribunal apprécie les motifs de conscience
133 était trop. Maintenant à la deuxième condamnation au plus tard, nous excluons de l’armée et c’est fini. Colonel divisionna
134 coup à le dire : nous ne représentons pas l’armée au tribunal militaire. Nous représentons le peuple, et si le peuple suis
135 ce civil ? Est-ce que ça a un sens de contraindre au service militaire des hommes qui ont l’objection chevillée à l’âme ?
136 en France un objecteur doit se déclarer comme tel au recrutement, et qu’il ne peut assumer par la suite aucune charge d’Ét
137 re Dénéréaz. — L’armée n’a jamais contesté l’aide au tiers-monde. Au contraire. Denis de Rougemont. — La défense suisse no
138 nventionnelles : la guerre d’Algérie et la guerre au Vietnam. Et les destructions de la bombe atomique sont très comparabl
139 mer cette solidarité. Christian Schaller. — C’est au nom des valeurs de ce système que nous appelons, en tant qu’objecteur
140 ers aux Suisses dans la prise en considération et au sérieux, du problème de la guerre tel qu’il se présente aujourd’hui.
28 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
141 pourraient-ils pas nouer une alliance paradoxale, au sein même du mariage accepté ? L’étrangeté essentielle de la personne
142 tion n’est rien d’autre que la passion transposée au niveau collectif. Or, il n’y a de révolution qu’européenne, c’est-à-d
143 ue en Europe en 1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que j’ai défini dans mon premier livre, publié à Pa
144 i plus parlé, mais pratiquement je me suis engagé au service de l’Europe, d’une société nouvelle à créer pour l’Europe. Au
145 t dire que 1972 a été pour lui “une année de mise au point d’une partie de son œuvre ancienne, mais aussi d’ouverture sur
29 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
146 ar Fribourg et Lausanne, Grenoble, Lyon et Genève au centre. Elle comprend seize établissements d’enseignement supérieur,
30 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
147 in d’être un simple objet de consommation, figure au cœur de presque tous les grands débats politiques. Rien que pour les
148 l, économique et politique qui lui avait été fixé au départ. Pour faire le point sur la « voiture dans la société moderne 
149 r, je lis cette phrase absolument stupéfiante : «  Au début du siècle, tout le monde me mettait en garde, car il n’y avait
150 vous reposer le cerveau par de longues promenades au grand air et vous rafraîchir les poumons grâce à ce tonique des toniq
151 vive. François Peyrot : Il n’y a pas d’invention au monde qui n’ait été faite sans un besoin et sans des années et des an
152 ont on dispose. On peut parfaitement aujourd’hui, au niveau social, créer le besoin d’utiliser la voiture, notamment lorsq
153 faux. En auto, vous devez respecter des horaires au même titre que si vous preniez le train. Vous partez en vacance non p
154 ous, vous entrez dans votre voiture, vous arrivez au point de destination. C’est un instrument de travail qui permet de vo
155 nologiques dans notre société, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous mener. Mais voilà, Henry Ford ne
156 Il ne s’est jamais interrogé sur les conséquences au niveau social, économique, sur la vie morale des gens. La voiture est
157 fantasme préféré est de s’enfuir sur les routes, au hasard. Le fugueur. Tous les adolescents ont passé par là. L’envie de
158 connaître aucune entrave. Il opposait la voiture au chemin de fer qui lui est réglé et n’offre aucune possibilité de déto
159 4 km à l’heure. Donc à partir de buts qui étaient au départ parfaitement acceptables, même à la limite romantiques, on con
160 conséquences de son comportement sur l’urbanisme. Au niveau du comportement, il faut reconnaître qu’il y a trop de gens qu
161 de verdure continuent chaque année de disparaître au détriment des besoins fondamentaux des familles. Regardez les structu
162 a « chevalerie du nucléaire ». Les expropriations au nom des autoroutes, ou le seul fait que la Confédération puisse impos
163 ffrent des nuisances bien moindres, alors on crie au massacre de notre environnement, il y a là une énorme contradiction.
164 s ! Denis de Rougemont : Vous savez bien pourquoi au départ il avait demandé cela. C’est pour obliger les gens à faire att
165 ratie. Jean Kräyenbühl : L’urbanisme est en effet au cœur du problème de la circulation et des transports. On l’a dit : de
166 einture » ; interdire la construction de parkings au centre en favorisant leur implantation autour de cette petite ceintur
167 et cela depuis la cité grecque. De l’agora jusqu’ au forum romain et aux places des communes au Moyen Âge qui ont joué un
168 jusqu’au forum romain et aux places des communes au Moyen Âge qui ont joué un rôle si important. Voilà encore un certain
169 l’on sait que Sauvy est non seulement professeur au Collège de France mais qu’il s’occupe chaque année du budget de la na
170 ne pourrait-on pas, au moins, envisager de mettre au point des véhicules qui au lieu de durer cinq ans, si tout va bien, d
171 la circulation plus fluide mais on s’aperçoit qu’ au moindre départ en vacances les voitures y sont bloquées. Hubert de Se
172 par les hydrocarbures, trouble du comportement dû au plomb, danger de l’oxyde d’azote pour les poumons, hausse des maladie
31 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
173 un gardien de but, en train de bloquer un ballon. Au dos de celle-ci, il avait écrit de sa grande écriture, impériale. « À
174 ai beaucoup parlé football. Il jouait, lui aussi, au poste de gardien de but dans une équipe. Nous étions donc trois écriv
32 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
175 térature ? (30 octobre 1982)as Mardi dernier, au Conservatoire de musique de Genève, Denis de Rougemont a reçu le Gran
176 , avant de parler de cette Europe qui lui « tient au cœur, au corps et à l’âme » et de réaffirmer avec force sa foi en un
177 e parler de cette Europe qui lui « tient au cœur, au corps et à l’âme » et de réaffirmer avec force sa foi en un avenir qu
178 troitement associé dès 1931 jusqu’à la guerre. Au pain et à l’eau Car la guerre arriva, comme prévu, nous dispersant
179 e fus mobilisé d’abord dans le Jura, puis attaché au service Armée et foyer de l’état-major général, à Berne. C’est de là
180 ris, qui parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veille de l’appel lancé par de Gaulle à Londres.
181 t une condamnation à quinze jours de forteresse «  au pain et à l’eau, sans visites ni courrier », pour « insultes à chef d
182 à leur tour se fédérant, et ainsi de suite jusqu’ au niveau continental d’une fédération de l’Europe. L’idée générale n’ét