1
Dépaysement oriental (16 juillet 1926)a Il y a
dans
le monde intellectuel une « Question d’Orient » dont on ne peut plus
2
aux. L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus
dans
l’opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’Orie
3
ci est plus dans l’opposition des deux mondes que
dans
la peinture elle-même de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits
4
ral de l’Oriental, celui de l’Européen se précise
dans
la même mesure, — et aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère
5
pour le vrai ». Ce qui lui permet de voir profond
dans
cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « pro
6
nt », tandis que « l’attrait du christianisme est
dans
l’inquiétude qu’il nous inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleus
7
re », assez « fidèle » à ses origines pour garder
dans
ses dépaysements un point de vue fixe, d’où comparer et, parfois, jug
8
excitation agressive. La simple visite des cafés
dans
l’une et l’autre de ces capitales suffit à vous en donner la sensatio
9
erre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises
dans
le Danube, froide et nue, mais dans son flanc une grotte s’illumine,
10
utes falaises dans le Danube, froide et nue, mais
dans
son flanc une grotte s’illumine, et la Vierge y sourit. Le château ro
11
. Et des crémeries aux idylles démodées… Rentrons
dans
la ville un soir qu’elle s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des
12
tend le retour d’un roi. Et vous voici transporté
dans
un bal costumé, parmi des gens qui parlent une langue totalement inco
13
de coussins Rothermere et Grande Hongrie… Ivresse
dans
le malheur, passion et pauvreté, espoirs presque puérils et nostalgie
14
arrément mal ? Non, car le christianisme se passe
dans
cette vie ou bien n’est pas du christianisme. Et l’on serait en droit
15
ssante mélancolie, le réalisme total qui éclatent
dans
ce chef-d’œuvre vous consoleront des réalités artificielles qui énerv
16
» Tout le charme profond de Selma Lagerlöf revit
dans
ces peintures d’une Laponie lointaine, où des gens simples mènent des
17
’elle au temps de sa misère. Puis une grâce vient
dans
sa vie et désormais l’accompagne en secret tout au long de cette chro
18
regard « réaliste » de Hildur Dixelius a su voir
dans
la « vie courante » de ses héros des drames singuliers, de bizarres e
19
mince visage de belette » qui enterre son enfant
dans
la neige avec une sorte d’innocence animale. La superstition rôde dan
20
e sorte d’innocence animale. La superstition rôde
dans
ces campagnes désertiques : il y a des fous, des femmes possédées ; d
21
croient plus mauvais que tous ; surtout et jusque
dans
les choses, un mystère inquiétant se révèle aux yeux de celui qui sai
22
res qui mériteraient d’être citées, et qui vivent
dans
la mémoire avec leurs gestes lents et leurs passions étranges. Aussi,
23
mporté d’outre-Manche). Mais s’il est une justice
dans
le domaine littéraire, il faut prédire à Sara Alelia non pas un succè
24
e disent les étrangers qui ont appris le français
dans
leur dictionnaire) « anguille sous roche » ? Que signifie, notamment
25
une idée romantique : le poète pauvre et méconnu,
dans
sa soupente, vit de son orgueil et de l’amour de sa Muse. C’est l’ima
26
fortunes et bonnes fortunes, et traversant la vie
dans
un murmure flatteur, comme on peut le voir au cinéma. C’est agréable,
27
re-vingts ans, en est encore à placer de la copie
dans
les journaux de province pour pouvoir payer son loyer ! Et ainsi de s
28
es personnes fortunées aient quelque chose à dire
dans
le domaine de la culture, il ne reste qu’une solution : que l’écrivai
29
ntrent assez inhabiles. On retombe d’ailleurs ici
dans
le cas du second métier, aggravé sans doute du fait qu’il s’agit enco
30
doute du fait qu’il s’agit encore d’écrire, mais
dans
un style qui ne saurait être celui du poète ou du philosophe, par exe
31
étiquement que c’est la société qui est mal faite
dans
son ensemble, étant faite de telle sorte qu’il n’y trouve pas sa plac
32
érité, il est grand temps de mettre un ordre neuf
dans
tout cela. Mais il faudrait d’abord que cela se sache ! d. Rougemo
33
de l’écrivain moderne, telle que je la décrivais
dans
mon premier article, a notablement empiré du fait de la crise général
34
de la culture et de la nation, qui se pose enfin
dans
son urgence et son ampleur. Pourquoi lit-on si peu ? Pourquoi, en tem
35
s donner des soins jaloux au statut de la culture
dans
leur pays. Pourquoi donc nos démocraties se laisseraient-elles battre
36
nsable, c’est la paresse intellectuelle qui sévit
dans
toutes les classes et qu’entretiennent le cinéma, la TSF, les illustr
37
man policier ou de quelques pornographies situées
dans
un grand monde de cinéma. Comment veut-on qu’il en soit autrement, qu
38
ient commercialement sur la paresse des lecteurs.
Dans
les deux cas, ce sont d’abord les écrivains qui ont manqué à leur fon
39
euple. Mais cela suppose une véritable révolution
dans
les valeurs qu’ils ont cultivées jusqu’ici ! Car pour guider un peupl
40
as pour prêcher les écrivains qui le lisent, mais
dans
l’espoir d’attirer l’attention de ceux qui sont du côté du public sur
41
a raison d’être des petites démocraties n’est pas
dans
le domaine matériel, mais dans le principe communautaire qui anime la
42
ocraties n’est pas dans le domaine matériel, mais
dans
le principe communautaire qui anime la fédération. Or, la force d’un
43
commerce », mais c’est aussi faire acte civique,
dans
une cité dont l’idéal est encore la plus sûre garantie. f. Rougemo
44
ion triomphale des philistins enfin vengés, perdu
dans
la foule exaltée je me disais : Qu’est-ce que tout cela, ce discours,
45
n’hésite pas à affirmer que cette thèse fera date
dans
l’évolution naturelle du « domaine français » : d’une part en nous re
46
it l’occasion de réviser bien des préjugés ancrés
dans
nos esprits, notamment le préjugé qui veut que les romantiques allema
47
borde les limites assignées à la personne humaine
dans
sa réalité. Il y fallait toutes les ressources d’un esprit bien armé
48
prime la vocation européenne des Suisses français
dans
l’ordre de l’esprit. 3. Éditions des Cahiers du Sud, Marseille. g.
49
enjeu en est plus confus, comme il arrive souvent
dans
les luttes politiques. Roosevelt représente le New Deal, c’est-à-dire
50
en le dire, ou qu’on ne veut bien se l’avouer ici
dans
le choix qu’est en train de faire le corps électoral américain. Qu’on
51
jeu et l’instabilité caractéristique des passions
dans
ce pays. Je parlais tout à l’heure d’une campagne violente. Cette épi
52
h. On peut applaudir ou huer, mais non pas entrer
dans
le terrain. Et l’on se doit d’applaudir également les points marqués
53
t l’absence quasi totale d’arguments idéologiques
dans
ce grand débat démocratique. Toute la polémique se ramène à deux séri
54
niciens et arguments personnels. C’est ainsi que,
dans
chaque journal américain, vous pourrez lire quelques articles sérieus
55
u Roosevelt) comme président. » Tout cela paraît,
dans
l’ensemble, gentil, un peu puéril, mi-publicitaire mi-sportif, et l’o
56
le mot d’ordre : démocratie. Car « démocratie »,
dans
ce pays, n’est pas un terme usé comme il l’était en France, mais un s
57
nt-mille, à onze heures, un demi-million. Le tout
dans
un ordre parfait, sous l’œil amical de trois-cents policemen montés.
58
elle faisait le tour du bâtiment, se transmettait
dans
la profondeur des rues environnantes et revenait submerger le square
59
e de joie. Je n’oublierai pas le bonheur brillant
dans
tous ces yeux levés, la fraternisation générale des classes et des ra
60
u destin en faveur de la démocratie. Et plus tard
dans
la nuit, traversant le square presque déserté, cette femme du peuple
61
des partis, l’oubli des polémiques, la confiance
dans
le gouvernement et la nécessité d’augmenter l’aide à l’Angleterre. Wi
62
circulation d’idées et d’hommes qui s’est établie
dans
ce pays entre le gouvernement et la population. L’opinion questionne,
63
s. Il en est résulté parfois certains flottements
dans
la politique du New Deal, mais ces défauts techniques sont compensés
64
ntrôle davantage. Contrairement à ce qui se passe
dans
d’autres républiques, l’opinion américaine discute réellement les pro
65
mes posés. Elle cherche réellement à les résoudre
dans
l’intérêt commun, — et non pas à répéter à tout propos le credo trop
66
politique européenne : ce secret réside peut-être
dans
le fait très simple que voici : en réalité, il n’y a pas de partis au
67
al définie… Elle se cristallise, et encore est-ce
dans
les courtes périodes d’élection, d’une manière d’ailleurs imprévisibl
68
ar des agences spécialisées, chaque jour exprimée
dans
toutes ses nuances par des lettres aux journaux, des articles de maga
69
l n’est pas de pays moderne où la religion tienne
dans
la vie publique une place plus importante et plus visible. Il faut êt
70
nnante multiplicité des dénominations religieuses
dans
ce pays ; d’autre part, l’importance sociale que chacune d’entre elle
71
n de la vie ecclésiastique et de la vie publique (
dans
un pays, remarquons-le, où les Églises ont toujours été séparées de l
72
roisses de la cité. (Trois cultes chaque dimanche
dans
beaucoup d’églises.) Le lundi, copieux résumés des sermons de la veil
73
copale à quelque réunion de Réveil ultradynamique
dans
un quartier miséreux, de là à une neuvaine dans un couvent, à un chœu
74
e dans un quartier miséreux, de là à une neuvaine
dans
un couvent, à un chœur luthérien, à un prêche baptiste pour les nègre
75
loto le mardi soir et de la danse le samedi, même
dans
les églises catholiques. On peut déplorer la concurrence que se font
76
oncurrence que se font les diverses dénominations
dans
un même village. Mais ces traits extérieurs s’expliquent lorsqu’on dé
77
qu’on découvre la réalité de la vie communautaire
dans
les paroisses. Devenir membre d’une Église, en Amérique, c’est aussi
78
ial, des amis, des appuis matériels s’il le faut.
Dans
ce pays énorme, qui manque de cadres traditionnels, et dont la popula
79
bilité d’action spirituelle constamment maintenue
dans
la cité. Il faut connaître cet arrière-plan pour donner tout leur sen
80
es à haute voix avec tous les membres du Congrès,
dans
une église de la capitale. Cela s’intitulait : « La nation prie avec
81
tes que les cérémonies totalitaires, se déroulent
dans
un cadre chrétien, immédiatement significatif pour la grande majorité
82
des dons les plus saints du chef, et permets que
dans
ces sombres jours, il puisse conduire un peuple pieux et uni de cette
83
ristophe Colomb. Et pourtant, me voici bien assis
dans
une Constellation qui vient de décoller d’un champ neigeux de Terre-N
84
crise radio-poétique s’étant heureusement dénouée
dans
les hauteurs du ciel arctique, nous montâmes en spirale à 5000 mètres
85
, c’est attendre. Non seulement attendre son tour
dans
la queue devant les guichets, mais encore, une fois installé dans le
86
vant les guichets, mais encore, une fois installé
dans
le fauteuil profond de l’avion, attendre que la Boule au-dessous de n
87
ennent. ⁂ Les oiseaux de Paris Nous roulons
dans
un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris. Sept ans bientôt, dep
88
uième arrondissement — quand je me croyais encore
dans
la banlieue… Déjà nous descendons une rue déserte et provinciale. C’é
89
pose, j’ai retrouvé les grandes mesures de Paris.
Dans
quel silence, à quatre heures du matin. Nous donnera-t-on des chambre
90
gouttes d’une averse, ce sont bien des oiseaux !
Dans
une ville ! Point d’autres sons… Si ! je ne rêve pas : un coq qui cri
91
t venir les larmes aux yeux. Premier bruit de pas
dans
la rue. Semelles de bois. Une femme de ménage sort ses clés, ouvre un
92
es quartiers extérieurs intactes, et si parfaites
dans
le propret-coquet scolaire 1910, que l’imagination se rend sans condi
93
és par MM. Hitler et consorts. ⁂ Je m’en tiens là
dans
mes jugements, j’arrive à peine. Mais si j’essaie de situer ce pays d
94
rrive à peine. Mais si j’essaie de situer ce pays
dans
le cadre de mon voyage, voici comment il m’apparaît. L’Europe ancienn
95
entielle, allègre et intacte. Et j’ai revu la SDN
dans
son palais sans patine, sans fantômes. Pourtant, cette grande figure
96
otre admiration. Elle tient ses dernières assises
dans
le pays qui lui offrait son modèle, mais qui est le seul, ou presque,
97
là-bas, occupent la scène ne sont pas représentés
dans
cette enceinte. Nous laissons à la Suisse minuscule un gigantesque pa
98
ux que Moïse, nous nous sentons certains d’entrer
dans
l’ère de la Terre unifiée, qui était le but de nos travaux diserts. N
99
me, je me visse entraîné à Cointrin, où se posait
dans
une gloire de lumière le premier appareil arrivant de New York. Il re
100
ais la Diète, les États et leurs experts voyaient
dans
le mot souveraineté la réponse décisive à cette « chimère ». Le bon s
101
, la Commission de révision — nommée par la Diète
dans
son sein et au-dehors — se réunit pour la première fois. Elle décide
102
e 27 juin. Pendant le mois d’août, le peuple vote
dans
les cantons. Le 12 septembre, la Diète proclame que la Constitution e
103
vous en laisse beaucoup plus, pour unir vos États
dans
un plus grand péril ? Vous me direz que l’Europe est plus grande que
104
ne sont pas moins liés, si vous regardez l’Europe
dans
l’ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nombreux
105
ée, mais pas une seule non plus qui ne reparaisse
dans
la bouche même de ceux qui affirment que nos réalités sont tellement
106
é une fois pour toutes qu’il faut aller lentement
dans
tous les cas. Mais nous ne voyons aucun motif de croire qu’on leur la
107
épétez qu’il faut être prudents quand on s’engage
dans
une entreprise aussi vaste. Ah ! pour le coup, je trouve cela « préma
108
istre). Car vous ne vous êtes, jusqu’ici, engagés
dans
rien que l’on sache. Quand vous y serez, il sera temps de voir si la
109
s prudences nous cassent les pieds. On trouverait
dans
les procès-verbaux de votre première session consultative (au second
110
résume. L’opinion vous regarde. Elle n’entre pas
dans
les subtilités. Elle vous demande « Que voulez-vous faire ? » Si vous
111
n progrès sur l’entretien d’une illusion coûteuse
dans
un édifice inachevé. Mais si quelques-uns d’entre vous, comme je le c
112
ent, qu’ils proclament leur but, et tout changera
dans
un instant. Il s’agit d’une révolution, qui est le passage des vœux a
113
droit d’être étrangers sur aucune de nos terres,
dans
aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fo
114
d’une aventure humaine qui tente à travers vous,
dans
l’angoisse et l’espoir, le risque et la grandeur d’une liberté nouvel
115
n sont pas ont appris leur métier de nos maîtres,
dans
nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien
116
auve la paix du monde, et qui maintienne l’Europe
dans
une fonction qu’aucun Empire nouveau n’ose lui disputer sérieusement.
117
, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté
dans
la vie, l’intelligence, les secrets d’un bonheur conquis sur le desti
118
é, tout cela qui vous délègue en ce lieu décisif,
dans
l’histoire concrète de ce temps, tout cela peut disparaître à tout ja
119
une unité de civilisation, un foyer d’inventions
dans
tous les ordres, un trésor de diversités souvent irréductibles mais s
120
e là-dessus. Bref, une seule chose paraît claire,
dans
tout cela : les habitants de la Grande-Bretagne et leurs « parents de
121
jorité travailliste ne saurait être tolérable que
dans
la mesure où elle reste impuissante — d’où le refus d’un Parlement eu
122
nt de veto, les Tories disent non d’un seul cœur,
dans
la même langue que le chancelier du Lancaster. Opposés en tout, sauf
123
moyen d’agir sans démasquer sa vraie nature. Car
dans
le fait, où sont nos souverainetés ? Qui les a vues depuis quelques d
124
ous êtes là pour qu’elle soit, pour qu’elle dure,
dans
ses diversités de tous les ordres, que l’on ne peut préserver que par
125
avant cela, bien sûr, mais elle n’a pu parler que
dans
le secret des urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est l’Eur
126
ssera les sceptiques parler « au nom des masses »
dans
l’indifférence générale. Elle laissera le Conseil de l’Europe murmure
127
cs : le Conseil de l’Europe, solidement retranché
dans
le domaine des principes, a fait jusqu’ici pratiquement plus de mal q
128
syndicats patronaux et ouvriers. Il en résultera
dans
nos provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique eur
129
ceptez cela, vous aurez avec vous l’opinion vraie
dans
sa majorité, les militants de l’Europe, la logique de l’Histoire, le
130
est plus difficile que je n’ai l’air de le penser
dans
ma candeur naïve, je vous demanderai si quelque chose au monde est pl
131
vous m’approuve, et qu’une autre ne dit pas non.
Dans
un mouvement de passion, je m’écriais l’autre jour : si vous ne voule
132
’Europe unie n’est pas un grand espoir renaissant
dans
le cœur des masses, aucune armée du monde ne pourra la défendre. Pers
133
e anime toute la région ; il ne vit pas seulement
dans
les mémoires : ces maisons, ces fabriques, ces allées de peupliers, c
134
plus vrai. Il a bien sa statue, grandeur nature,
dans
mon village. Mais ce n’est pas ce petit corps maigre, et ce rire éden
135
alait cent vertus. « Marchez toujours en ricanant
dans
le chemin de la vérité », écrivait-il à Madame du Deffand. Avec ou sa
136
res de Ferney, ou des bas de soie que l’on filait
dans
sa fabrique. La première paire parvint à la duchesse de Choiseul avec
137
otre zone : ah ! que ne pouvait un seul individu,
dans
ces temps que l’on nous a décrits comme adversaires des libertés réel
138
imagination, que bien d’autres images entraînent,
dans
ce pays de « marches » entre Alpes et Jura, entre le xviiie et notre
139
indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci
dans
la pleine conviction qu’il n’est pas un des responsables de la politi
140
re en main le sort de débiteurs chroniques. Déjà,
dans
plusieurs de nos pays, nationalistes et communistes s’unissent pour d
141
condition nécessaire de toute existence autonome
dans
notre monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 178
142
faire ratifier. L’opposition se montra violente.
Dans
quelques villes, le projet fut brûlé par la population en place publi
143
ui devait assurer son essor et sa longue primauté
dans
l’Union. C’est donc précisément dans la presse de New York que trois
144
gue primauté dans l’Union. C’est donc précisément
dans
la presse de New York que trois des rédacteurs de la Constitution, Ha
145
culté d’aboyer, après avoir respiré quelque temps
dans
notre atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes
146
randeur européenne ! que les treize États, réunis
dans
une étroite et indissoluble union, concourent à la formation d’un gra
147
elle de notre Europe en formation. Regardons-nous
dans
ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais auss
148
aussi nos espoirs. (Et même les articles de Life,
dans
cette histoire de chiens qui n’aboient plus !) Dans la mesure où les
149
ns cette histoire de chiens qui n’aboient plus !)
Dans
la mesure où les mêmes causes sont susceptibles de reproduire les mêm
150
ine. En affirmant le principe de la non-ingérence
dans
les affaires intérieures des autres, Moscou désavoue implicitement le
151
plicitement les partis qui agissent à son service
dans
nos pays. En insistant enfin sur l’importance vitale d’une reprise de
152
cipe qui a fait la force principale du stalinisme
dans
l’intelligentsia européenne : l’autorité sans discussion. Telles étan
153
t la condition préalable à toute entente sérieuse
dans
les autres domaines, politiques ou économiques. Car ce sont elles seu
154
n qui revient par deux fois, fortement soulignée,
dans
la déclaration que M. Boulganine fit à Moscou la semaine dernière, au
155
e : quand un pilote passe le mur du son, il entre
dans
une zone de silence. Mais quand un homme d’État soviétique passe le R
156
tat soviétique passe le Rideau, c’est pour entrer
dans
la zone où l’on parle. Toute l’attitude des Russes à Genève peut se r
157
réfléchir. Le ministre russe s’exprimait en effet
dans
un langage tout naturel pour quiconque est imbu de la croyance marxis
158
i se traduisait alors par une ingérence qualifiée
dans
les affaires d’un autre pays — provenait ainsi d’une théorie, donc d’
159
force. Que chacun prouve la justesse de sa cause
dans
une compétition pacifique. Une compétition pacifique entre hommes ég
160
de nos peuples !) Parlons et dialoguons, non pas
dans
des congrès où s’affrontent les démagogies, mais par groupes de profe
161
cheval de Troie. Mais il s’agit d’échanges réels
dans
les deux sens, ou je n’ai rien dit. Si chacun mène chez l’autre un ch
162
ui tenait tout ensemble. Le chef du MVD l’a suivi
dans
la tombe. Et le Kremlin subit ce qu’on nomme la détente, mot qu’il fa
163
u’on nomme la détente, mot qu’il faut prendre ici
dans
son sens littéral : un ressort est détendu, la pression tombe. Les ef
164
eil changement peuvent être lents à se manifester
dans
l’énorme psyché collective soviétique. Celle-ci cherche avant tout no
165
, sans un geste — cela ? Ces voix rauques, jusque
dans
nos chambres, criant au secours dès qu’on tournait le bouton d’un pos
166
unisme sont comptés. Il a vu son Double effrayant
dans
les rues de Poznań et de Budapest. À la question : qu’est-ce que le c
167
e ans, la misère collective et le canon des chars
dans
la foule serrée chantant la liberté. Mais avant que l’Histoire et la
168
itaire ! » sachons qu’il s’agit moins de lâcheté,
dans
son cas, que de patriotisme au sens ancien du mot, d’attachement inst
169
devant une autre tragédie que l’esprit s’arrête,
dans
le cas de Boris Pasternak. Son refus le juge moins qu’il ne juge un r
170
r de la science procède d’une confiance intuitive
dans
l’accord de l’homme et du monde, et suppose une foi dans leur fondeme
171
accord de l’homme et du monde, et suppose une foi
dans
leur fondement commun, « fondement de l’être dans le monde, à savoir
172
dans leur fondement commun, « fondement de l’être
dans
le monde, à savoir Dieu ». Ces derniers mots sont d’Ernest Ansermet,
173
Dieu ». Ces derniers mots sont d’Ernest Ansermet,
dans
le grand livre où il démontre, en somme, qu’un athée ne peut pas fair
174
occupe une place centrale et dont l’écho s’entend
dans
tout l’ouvrage, est sans nul doute l’une des prouesses intellectuelle
175
e fondement commun du monde et de notre existence
dans
le monde », la question de savoir s’il existe, au sens courant et pla
176
suite : « Ne jugeons point de la fonction de Dieu
dans
la vie humaine par la croyance ou l’incroyance des hommes, mais par l
177
ce des hommes, mais par les signes de sa présence
dans
l’existence de l’homme en tant qu’être psychique. » Et la norme de l’
178
le et l’être. Et la prière, acte de recueillement
dans
ce qui fonde l’homme et le transcende. Et la foi, qui « se porte sur
179
Arbre de Vie de la Genèse — se voient interprétés
dans
la logique de cette phénoménologie. On se demande alors ce que l’aute
180
scendance tout extérieure de Dieu, tenant l’homme
dans
sa dépendance, donc dans une relation passive, tandis que le Christ d
181
de Dieu, tenant l’homme dans sa dépendance, donc
dans
une relation passive, tandis que le Christ des évangiles a été « le p
182
sourciller Ps-Pr-F — comme l’énergie s’écrit mc2
dans
la célèbre équation d’Einstein — voici qu’il est aussi, pour Ansermet
183
, précisément le « Dieu sensible au cœur », saisi
dans
la conscience par l’affectivité, et par elle seule ! La musique, phén
184
ition du péché, en termes de technique musicale ?
Dans
ce contexte, une autre thèse me frappe : la musique est d’Europe, ess
185
voir les résistances que ce point de vue provoque
dans
l’intelligentsia plus ou moins masochiste de notre Europe. Mais surto
186
oilà de quoi faire à notre ami beaucoup d’ennemis
dans
tous les camps ! La question se pose, à la mode de naguère dans les r
187
camps ! La question se pose, à la mode de naguère
dans
les revues d’avant-garde parisiennes : faut-il brûler Ernest Ansermet
188
ette tentative s’inscrit d’une manière exemplaire
dans
l’aggiornamento, ou mise à jour, des vérités traditionnelles, dont Je
189
illiardaires nyouorkaises » et me « perfectionner
dans
les parlers locaux » (?). Bien entendu, mon livre parle d’autre chose
190
c (militaire) aux orties » avant de « disparaître
dans
les Amériques ». Car c’est là m’accuser d’un acte bien défini, qui m’
191
e mettre en accord leur foi intime et leur action
dans
la communauté, comment ne pas voir qu’ils sont au moins d’aussi bons
192
je sais bien que vous n’avez pas le droit formel.
Dans
ces conditions, pourquoi ne pas condamner « pour la forme », en saisi
193
e hâter le temps où de tels exercices rejoindront
dans
l’Histoire les procès de sorcières. J’espère, Monsieur le président,
194
it étudié. En revanche, nous ne pouvons le suivre
dans
ce “tout ou rien” qui voudrait qu’à défaut d’un statut des objecteurs
195
blement des hommes qui acceptent leur service non
dans
l’indifférence ou l’ignorance, mais dans la connaissance lucide des c
196
vice non dans l’indifférence ou l’ignorance, mais
dans
la connaissance lucide des choix que poserait un conflit armé. La sta
197
’eût fallu peser le pour et le contre, et surtout
dans
le cas de la Suisse, pays où il est le plus difficile de défendre l’a
198
exte, et vous avez raison de refuser de me suivre
dans
une direction où jamais je n’ai songé à entraîner personne. Non, je n
199
importe seul, et qu’il faut prendre soin de poser
dans
ses termes les plus authentiques. Veuillez croire, Monsieur le rédact
200
de Bugnot. Bernard Béguin y ajouta un commentaire
dans
lequel il nuançait les termes de ce qu’il considérait comme une alter
201
e Rougemont prendra part, sera organisé et publié
dans
le Journal de Genève en octobre 1969 : « Entre Dieu et l’État », Jour
202
sont communes à tous les Européens. Vous trouvez
dans
toute l’Europe des romans, des sonnets, des tableaux de chevalet, le
203
. C’est uniquement l’avant-garde que vous trouvez
dans
les prisons russes. Vous n’y trouverez pas un seul représentant de l’
204
s bourgeois, mais il est toujours gouvernemental,
dans
tous les pays. La bourgeoisie est une classe qui a été et qui est enc
205
une classe qui a été et qui est encore au pouvoir
dans
la plupart des pays, mais ce n’est pas elle qui donne ce ton-là, puis
206
qui donne ce ton-là, puisque vous le retrouverez
dans
toutes les dictatures communistes. Pensez-vous que nous sommes entrés
207
s communistes. Pensez-vous que nous sommes entrés
dans
une ère de révolutions ? Il y a une nécessité révolutionnaire qui vie
208
laissées à chaque individu. Le progrès n’est pas
dans
le fait (absolument invérifiable et très peu probable) d’un monde ren
209
très peu probable) d’un monde rendu meilleur mais
dans
l’augmentation des possibilités de choix. Pensez-vous que nous assist
210
de morts, quoiqu’on n’en parle guère. Je ne vois
dans
le maoïsme aucun germe de civilisation nouvelle. Croyez-vous plus au
211
l’Homme, indépendamment de la nature, a développé
dans
cette civilisation. Je ne crois pas que l’homme devient esclave des m
212
il est esclave de sa vanité sociale par exemple.
Dans
un petit livre que j’ai écrit en 1946 sur la bombe atomique, je disai
213
ut. C’est un objet. Si vous la laissez tranquille
dans
sa caisse, elle ne va pas en sortir toute seule. On nomme des comités
214
u’une Rolls-Royce ou même une VW vienne m’envahir
dans
la cour de ma maison. Mais cela ne s’est jamais vu. » Quelle est la r
215
s vu. » Quelle est la responsabilité de l’artiste
dans
un monde en transformation ? Dans une société qui s’agrandit follemen
216
té de l’artiste dans un monde en transformation ?
Dans
une société qui s’agrandit follement, qui perd ses mesures, la foncti
217
raliste imaginatif, de tenter d’agir sur l’époque
dans
la mesure où elle est guidée par des idées, des concepts, des angles
218
régimes policiers que la psyché moderne fomentait
dans
sa démence la plus secrète. Par quoi cette période anarchique que tra
219
’une manière réaliste, pour essayer de le changer
dans
le bon sens. Une des formules que j’ai lancées dans ma jeunesse (outr
220
ns le bon sens. Une des formules que j’ai lancées
dans
ma jeunesse (outre celle de l’engagement de l’écrivain), c’était la p
221
ier, le professeur Denis de Rougemont intervenait
dans
le procès d’un objecteur de conscience en adressant au président du T
222
xalement, est un problème de temps de paix. C’est
dans
ce cadre-là, d’abord, qu’elle doit être envisagée et discutée. Car ce
223
doit être envisagée et discutée. Car ce n’est que
dans
la paix que l’on s’interroge sur la guerre. Si l’on met à part les Té
224
losophique, elle n’en puise pas moins ses racines
dans
des motivations chrétiennes. C’est donc par elles que la discussion d
225
ence religieuse. N’y a-t-il pas une contradiction
dans
le fait que la Constitution fédérale stipule que tout Suisse est astr
226
ller. — Je ne pense pas qu’il y ait de différence
dans
les aboutissants entre une objection pour des motifs religieux et pou
227
ture de cet article 49, paragraphe 5, qui dit que
dans
le cas d’un conflit entre les devoirs civiques et ce que l’on considè
228
onter d’histoires, c’est la religion qui aboutit,
dans
certains régimes, à ce qu’on sait : au régime totalitaire. Colonel Vo
229
ez nous. Denis de Rougemont. — Non. Mais j’ai dit
dans
certains régimes, et très logiquement. Car là il n’y a plus aucun rec
230
e ? Denis de Rougemont. — En cas de conflit, oui.
Dans
le cas du conflit prévu par cet article 49, paragraphe 8, on tranche
231
ilà le dilemme. Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
Dans
les conseils de nos plus petites communes, chaque séance débute en pl
232
s dictateurs. Bernard Béguin. — C’est le désordre
dans
la démocratie qui appelle les dictateurs. Et quand le citoyen récuse
233
it de la dictature. C’est cela qui nous fait peur
dans
un militantisme qui attaque à sa base une constitution démocratique a
234
ution démocratique au lieu de chercher la réforme
dans
son cadre. Denis de Rougemont. — J’aimerais rappeler que le problème
235
re Dénéréaz a commandé la section du recrutement.
Dans
quel cadre agissent les colonels recruteurs qui font face à l’objecte
236
l’égard de l’armée et acceptent d’être incorporés
dans
le service de santé. Sur la centaine d’irréductibles, une majorité so
237
eu, et le royaume de Satan. On est soldat de Dieu
dans
le ciel, ou soldat de Satan sur la terre. Les directives ? Nous accep
238
rre. Les directives ? Nous acceptons d’incorporer
dans
le service de santé tous ceux qui le désirent. Nous avons besoin d’eu
239
nvaincre puis il les incorpore ; s’ils persistent
dans
leur refus de servir, ils arrivent devant les tribunaux militaires. B
240
divisionnaire Dénéréaz. — Jugez-vous des mineurs
dans
les tribunaux militaires ? Colonel Vaucher. — Si, nous pouvons les ju
241
les tribunaux. Ils bénéficient de leur jeune âge,
dans
l’examen des circonstances atténuantes. Colonel divisionnaire Dénéréa
242
épressifs des objecteurs de conscience sont subis
dans
des prisons, certainement, mais les objecteurs de conscience sont aut
243
ce sont autorisés à travailler pendant la journée
dans
des établissements hospitaliers. Bernard Béguin. — Mais sont-ils logé
244
spitaliers. Bernard Béguin. — Mais sont-ils logés
dans
des prisons militaires ? Colonel Vaucher. — Non. À Genève, ce sera Sa
245
malaise à juger des honnêtes gens et à les mettre
dans
une prison de droit commun. Colonel Vaucher. — Les tribunaux militair
246
our des fautes de discipline. J’ai peine à entrer
dans
une classification de tribunaux pour honnêtes gens et de tribunaux po
247
conscience moi-même. J’ai fait pas mal de service
dans
ma vie. Mais je suis intervenu à propos d’un de mes étudiants pour qu
248
ies. C’est ainsi que cela se passait au Moyen Âge
dans
les tribunaux de l’Inquisition. On ne cherchait pas du tout les circo
249
Et alors j’ai été un peu scandalisé à l’idée que,
dans
le cas de l’objecteur de conscience, on le condamne comme un hérétiqu
250
ale, pas de circonstance atténuante ou exculpante
dans
ce sens-là. Ils ne plaidaient eux-mêmes aucune circonstance pouvant c
251
emont que l’appréciation des mobiles joue un rôle
dans
la quotité de la peine. Nous donnons beaucoup d’importance à ce que l
252
x militaires et de tribunaux civils. Je crois que
dans
notre pays, l’armée et le peuple sont si intimement mêlés que vous re
253
nt mêlés que vous retrouvez les mêmes personnages
dans
les deux juridictions. Ce ne sont pas des officiers de carrière qui,
254
Vaucher. — Vous trouverez exactement le contraire
dans
nos jugements. Denis de Rougemont. — Effectivement, dans l’armée je n
255
s jugements. Denis de Rougemont. — Effectivement,
dans
l’armée je n’ai pas entendu ça. Colonel Vaucher. — Je tiens beaucoup
256
lème formidable qui est posé aujourd’hui, surtout
dans
la période atomique qui change tout à mon sens. Bernard Béguin. — Qua
257
on-violence, il faut aussi discuter l’efficacité,
dans
notre monde actuel, de notre système de défense. On ne peut plus rais
258
les objecteurs, est de savoir : que faisons-nous
dans
le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appliquer
259
l n’est pas dit que la bombe atomique intervienne
dans
les combats. Je ne veux pas faire ici de la tactique. Je suis persuad
260
é que l’État ne peut pas mettre en doute, surtout
dans
notre communauté helvétique, la justification morale du service milit
261
ne crée pas des devoirs particuliers aux Suisses
dans
la prise en considération et au sérieux, du problème de la guerre tel
262
pitre de La Part du diable et une brève nouvelle
dans
Doctrine fabuleuse , sur les trente volumes que j’ai publiés, ce n’es
263
l’Occident n’en est en somme qu’une illustration
dans
le domaine des relations individuelles, dont l’exemple privilégié res
264
me toi-même (ou Les Mythes de l’amour) s’inscrit
dans
le prolongement de L’Amour et l’Occident . Si le second ne renie pas
265
rectifie. Comment expliquez-vous cette mutation ?
Dans
L’Amour et l’Occident je soulignais les contrastes, dans Comme toi
266
mour et l’Occident je soulignais les contrastes,
dans
Comme toi-même , je cherche les complémentarités. Il n’y a pas mutat
267
on, exalté par l’obstacle qui le nie, se retrouve
dans
la vie du couple le plus « fidèle ». S’il est vrai que la passion che
268
jamais fascinante, « passionnante ». La jeunesse
dans
son ensemble vit actuellement ce que nous pourrions appeler l’éclatem
269
met votre œuvre à l’ordre du jour ? La jeunesse,
dans
son ensemble, ne me paraît vivre rien qui ressemble à un « l’éclateme
270
le des mythes de l’amour. J’ai hésité à maintenir
dans
ma dernière édition une phrase qui se termine ainsi : « … la moitié d
271
ainsi : « … la moitié du malheur humain se résume
dans
le mot d’adultère ». Je craignais que cette observation fût « dépassé
272
s’est largement accrue. » Me voici dépassé, mais
dans
mon sens ! Il reste que l’amour-passion est une maladie de l’amour co
273
rs et des romans de la Table ronde domine encore,
dans
la proportion de dix millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs s
274
me donner raison. Je suis revenu sur ce problème
dans
L’Aventure occidentale de l’homme . J’ai essayé de montrer que la no
275
ivain engagé au sens actif du mot que j’ai défini
dans
mon premier livre, publié à Paris en 1934, Politique de la personne
276
re du sens actuel, qui est passif : embrigadement
dans
un parti. Le premier chapitre était intitulé : « L’engagement politiq
277
être ai-je répondu à cette question, sur le fond,
dans
ma Lettre ouverte aux Européens : « La révolution que j’appelle, qu
278
nation vers l’Europe, mais encore vers l’humanité
dans
son ensemble et en même temps vers la personne. » Y’a-t-il un rapport
279
érités et ceux-là seuls. Vous avez donc confiance
dans
cet avenir ? Nous n’avons pas à prédire l’avenir mais à le faire. a
280
ts. Or, tous les problèmes concrets qui se posent
dans
cette région appellent des solutions transfrontalières. Et chaque pro
281
rentrent le soir en France. Cette région s’étend
dans
un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de la ville. Il y a,
282
Débat sur la voiture
dans
la société moderne (février 1978)an Dans moins de deux semaines l
283
ture dans la société moderne (février 1978)an
Dans
moins de deux semaines le Salon ! Genève avant le printemps redevient
284
é au départ. Pour faire le point sur la « voiture
dans
la société moderne », nous avons demandé à quatre personnalités de ve
285
plus de cinquante ans le phénomène de la voiture.
Dans
son tout dernier livre, L’Avenir est notre affaire , il lui a consac
286
I Hubert de Senarclens : Denis de Rougemont,
dans
votre livre, L’Avenir est notre affaire, vous décrivez une voiture né
287
dites-vous, qui est parvenu à ses fins en créant
dans
ses usines des sortes de circuits fermés « producteur-consommateur »,
288
bien ou que je la trouve utile. Si j’ai consacré
dans
mon dernier livre une trentaine de pages à l’auto, c’est que je la co
289
ques et éthiques. L’autre histoire de fous étant,
dans
mon ouvrage, le développement du national-socialisme. Et j’espère qu’
290
t la création du jeune Henry Ford qui s’est lancé
dans
cette aventure contre laquelle tous ses amis le mettaient en garde. D
291
tre laquelle tous ses amis le mettaient en garde.
Dans
son livre Ma vie, qui fut un immense best-seller, je lis cette phrase
292
ue publicité, d’ailleurs avec beaucoup de talent.
Dans
une des premières brochures publicitaires de Ford, il est dit : « L’a
293
ent 12 millions de voitures par an. Ford est mort
dans
une petite auberge qu’il avait achetée pour jouer avec ses petits enf
294
l’automobile. Il aura donc fait cette déclaration
dans
un moment d’angoisse tel que d’autres chercheurs en ont connu dans d’
295
angoisse tel que d’autres chercheurs en ont connu
dans
d’autres domaines. Denis de Rougemont : Je m’inscris en faux contre c
296
pas de production possible. Mais c’est un dogme !
Dans
le cas de la voiture, Ford lui-même a assené la preuve contraire. Son
297
a été le pionnier de sa fabrication standardisée,
dans
la ligne de Taylor. Denis de Rougemont : Il y a eu avant Ford une cin
298
eut donner. Vous sortez de chez vous, vous entrez
dans
votre voiture, vous arrivez au point de destination. C’est un instrum
299
ontinuellement pressés, stoppés aux feux, bloqués
dans
des files. Et c’est finalement bien davantage un « stress » que vous
300
ullement — comme on voudrait nous le faire croire
dans
certains milieux — d’être pour ou contre, d’en avoir ou pas. Cela équ
301
pter ou promouvoir des innovations technologiques
dans
notre société, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien
302
a calculé que la vitesse moyenne des automobiles
dans
les villes des États-Unis était de 4 km à l’heure. Donc à partir de b
303
actement les mêmes critiques à d’autres produits,
dans
d’autres secteurs. Pourquoi ne retenir que le cas de la voiture ? Il
304
nir travailler. Jacob Roffler : Ce que je déplore
dans
l’évolution actuelle de l’urbanisme, c’est la place beaucoup trop gra
305
ire une bonne ou une mauvaise utilisation. On vit
dans
une civilisation où la voiture et très importante. Il faut faire faço
306
es PDG de l’industrie automobile française réunis
dans
une émission de midi à 14 heures n’ont trouvé que cela à me répondre
307
. Je suis contre la descente de tous les pouvoirs
dans
la masse, car c’est s’opposer à notre système démocratique. Prenez l’
308
ement ou à un parlement. Et, finalement, on entre
dans
un état de confusion. Jacob Roffler : Je considère comme essentielle
309
e l’automobile avait détruit les rapports humains
dans
les villes et finalement la véritable démocratie. Jean Kräyenbühl : L
310
er une préférence aux transports publics, surtout
dans
le périmètre situé à l’intérieur de la « petite ceinture » ; interdir
311
Il semble qu’il y ait une sorte de schizophrénie
dans
la population. Tout le monde semble d’accord sur le rôle que doivent
312
doivent jouer les transports en commun, notamment
dans
les zones densément peuplées où la voiture ne devrait plus être qu’un
313
ont : Vous me rappelez ce que disait Alfred Sauvy
dans
son petit livre sur l’auto : « Les accidents sont impopulaires mais l
314
ra de s’extraire de sa voiture qu’il aura laissée
dans
un de ces parkings, alors que vous avez de plus en plus aujourd’hui d
315
gard, est juste l’inverse de ce que l’on constate
dans
les pays en voie de développement. Là-bas vous assistez à un afflux d
316
, que la voiture avait tué les relations humaines
dans
la cité. Denis de Rougemont : Je citerai deux penseurs français actue
317
Bertrand de Jouvenel et Alfred Sauvy. Le premier
dans
plusieurs ouvrages nous a rendus attentifs à ce fait que la voiture,
318
le de manière beaucoup plus globale. Alfred Sauvy
dans
un petit livre qui date de 1968 — les choses se sont aggravées depuis
319
rançois Peyrot : On amène une circulation moderne
dans
des villes qui n’étaient pas faites pour la recevoir. Il en résulte,
320
de l’industrie automobile : 30 millions d’emplois
dans
les sept pays producteurs membres de l’OCDE. Alors toute réflexion ph
321
nt par l’aéronautique. L’industrie est un tout et
dans
le cas de l’automobile, elle débouche sur une quantité d’emplois. Rie
322
x siècles. Moi ce qui me frappe, M. de Rougemont,
dans
la critique que vous faites du système en général c’est que vous insi
323
provoquer des accidents car cela évite du chômage
dans
la carrosserie. Je pose le problème, je ne suis pas redevable de la r
324
sé chaque année sur nos routes et qui se retrouve
dans
l’air ou dans l’eau. L’effet du plomb sur le système vasculaire ou su
325
e sur nos routes et qui se retrouve dans l’air ou
dans
l’eau. L’effet du plomb sur le système vasculaire ou sur le comportem
326
e. Mais quels sont les méfaits et leur importance
dans
la vie courante ? C’est aux médecins à le déterminer. Et jusqu’à prés
327
an. Rougemont Denis de, « Débat sur la voiture
dans
la société moderne », Journal de Genève, Genève, 17–19 février 1978,
328
aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)ao ap
Dans
ma jeunesse, j’ai longtemps joué comme gardien de but dans les équipe
329
eunesse, j’ai longtemps joué comme gardien de but
dans
les équipes de football du gymnase puis de l’Université de Neuchâtel.
330
Neuchâtel. Ce que j’aimais tout particulièrement
dans
ce rôle, c’était le moment de crise où je devais intervenir ; cet ins
331
, d’ailleurs, mon premier article, qui fut publié
dans
une revue — j’avais alors un peu plus de 17 ans — était une critique
332
l que pour son style. Mon article fut donc publié
dans
La semaine littéraire, seule revue paraissant alors en Suisse romande
333
Il jouait, lui aussi, au poste de gardien de but
dans
une équipe. Nous étions donc trois écrivains de la même génération, p
334
évitée certes, mais se serait sans doute engagée
dans
des conditions bien différentes. Le peuple allemand aurait en effet c
335
ais de délire nationaliste. Et la presse sportive
dans
tout cela… Je pense que les mass médias, dans leur ensemble, sont en
336
ive dans tout cela… Je pense que les mass médias,
dans
leur ensemble, sont en grande partie responsables de la dégradation d
337
du sport telle que je l’admirais comme adolescent
dans
les premiers livres de Montherlant ? ao. Rougemont Denis de, « [En
338
de Rougemont est l’écrivain suisse le plus engagé
dans
les divers mouvements pour l’unité politique et culturelle de l’Europ
339
a seule exception d’une plongée de quelques jours
dans
Nerval : je m’étais aperçu à ma honte que je ne savais plus par cœur
340
e, l’un de l’écrivain, l’autre du citoyen engagé.
Dans
son remerciement, avant de parler de cette Europe qui lui « tient au
341
espèce d’écrivain qui ne se définit aujourd’hui,
dans
le domaine littéraire, que d’une manière négative : c’est quelqu’un q
342
de la littérature. Mais il y a plus grave encore
dans
mon cas, puisque c’est le cas d’un essayiste qui n’écrit même pas sur
343
çais, à part Baudelaire et Saint-John Perse. Mais
dans
Calvin, l’initiateur de la langue des idées en France, et dans Montai
344
l’initiateur de la langue des idées en France, et
dans
Montaigne, inventeur des Essais précisément ; puis dans le Pascal des
345
ontaigne, inventeur des Essais précisément ; puis
dans
le Pascal des Pensées, le Descartes du Discours, le Montesquieu des L
346
s… Voilà ce qui compte à mes yeux, plus que tout,
dans
ma bibliothèque française. Seul Benjamin Constant est meilleur dans A
347
ue française. Seul Benjamin Constant est meilleur
dans
Adolphe que dans ses écrits politiques. Paul Valéry me paraît en reva
348
l Benjamin Constant est meilleur dans Adolphe que
dans
ses écrits politiques. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateu
349
. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateur
dans
sa prose que dans ses vers. On m’opposera sans doute Racine. Mais tou
350
araît en revanche plus créateur dans sa prose que
dans
ses vers. On m’opposera sans doute Racine. Mais toute loi souffre exc
351
u’on le jugera. Rendons leur place aux essayistes
dans
toute littérature digne du nom, et surtout d’expression française.
352
st un de nos meilleurs écrivains, mais il se perd
dans
les comités »… Combien d’autres ont dit ou écrit que mes engagements
353
tre part l’évolution intérieure qui fut la mienne
dans
le même temps, je veux dire dans les années 1930 à 1940. Durant cette
354
ui fut la mienne dans le même temps, je veux dire
dans
les années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la f
355
revoir l’interaction de ces deux séries de motifs
dans
mon travail d’écrivain et dans mon action d’homme, de citoyen. Je rap
356
x séries de motifs dans mon travail d’écrivain et
dans
mon action d’homme, de citoyen. Je rappellerai d’abord la nature du d
357
usait le choix. Nous étions condamnés à inventer,
dans
un temps ridiculement bref, une troisième voie. Ce fut celle du perso
358
nous sommes personnalistes ». Un trait de lumière
dans
mon esprit : cette formule se trouvait répondre aux questions les plu
359
s aussi d’une manière clandestine, on s’en doute,
dans
l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Ils allaient lancer des revue
360
ar la guerre arriva, comme prévu, nous dispersant
dans
nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord da
361
armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord
dans
le Jura, puis attaché au service Armée et foyer de l’état-major génér
362
me suis trouvé, sans trop savoir comment, engagé
dans
la lutte militante pour la fédération de nos peuples. À mes amis fédé
363
tes, dont beaucoup avaient milité avant la guerre
dans
nos groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit
364
Nous retrouvions l’idéal d’Aristote qu’il décrit
dans
sa Politique, l’idéal de Calvin du même coup, et le modèle de cité id
365
dre en l’appliquant aux citoyens de Genève réunis
dans
la cathédrale. Le modèle suisse D’où l’idée, dérivée de Proudho
366
r une puissance nouvelle — un « troisième Grand »
dans
le cas de l’Europe — mais seulement le minimum de pouvoir capable d’a
367
re par sa vocation, mais responsable de l’exercer
dans
la cité, par là même relié à la communauté, et même plus : créateur d
368
e. J’ai dit les conséquences qu’elle a entraînées
dans
ma vie. M’ont-elles « perdu pour la littérature » ? J’ose dire que no