1
s désillusionnés — nous annoncent le « crépuscule
du
monde occidental », et, au-dessus des ruines prochaines de nos cités
2
ants, ses tombeaux et son passé, en curieux avide
du
secret dernier des choses, lucide, avec une sorte d’acharnement, comm
3
ofond dans cet islam qu’il qualifie de « religion
du
fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attra
4
« prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attrait
du
christianisme est dans l’inquiétude qu’il nous inflige ». « Ils mette
5
sme, partout c’est une démission qu’ils désirent.
Du
difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont
6
e comprendre, et si c’est impossible, pourra-t-on
du
moins éviter le conflit que certains prétendent menaçant ? Malgré l’«
7
e j’aurais voulu le faire des deux autres parties
du
volume, d’une importance moins actuelle, mais d’une qualité d’art peu
8
hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné
du
sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout romantisme pour édi
9
tir partout aux lieux mêmes où naquit la religion
du
« Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’attitude
10
un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le type
du
voyageur intelligent, qui n’accepte d’être séduit que pour « mieux co
11
ue 1880, qui est le Parlement. Et voici la trouée
du
Danube, Bude solidement amarrée à Pest par quatre énormes ponts de fe
12
stoire dont le personnage principal est « la main
du
Seigneur », ou encore « l’insondable Providence » mise en action au g
13
it bien, comme le croyaient les écrivains anglais
du
xixe — en conséquence de quoi les romans des « païens », d’un Thomas
14
ianisme se passe dans cette vie ou bien n’est pas
du
christianisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pessi
15
es, si l’on veut être à même d’y voir les touches
du
surnaturel. Si les scandales du temps vous laissent quelque loisir po
16
voir les touches du surnaturel. Si les scandales
du
temps vous laissent quelque loisir pour vous occuper de vous-mêmes et
17
xistences bien plus proches de la nôtre que celle
du
passant qu’on coudoie. Moins d’art peut-être, je veux dire moins d’ap
18
ion. (C’est un des grands pouvoirs des romanciers
du
Nord, que d’introduire la durée d’une vie comme protagoniste du drame
19
’introduire la durée d’une vie comme protagoniste
du
drame.) Des fragments émouvants du journal de Sara commentent et ryth
20
e protagoniste du drame.) Des fragments émouvants
du
journal de Sara commentent et rythment le déroulement de cette légend
21
tidienne. Il y eut une école littéraire, à la fin
du
siècle dernier, pour soutenir que la réalité c’est le terne train-tra
22
jouterons-nous. À chacun sa réalité : elle dépend
du
regard qu’on porte sur les choses. Le regard « réaliste » de Hildur D
23
r Dixelius von Aster : Sara Alelia, roman traduit
du
suédois par Anne-Marie des Courtis. Éditions « Je sers », Paris. c.
24
arxistes, qui soutinrent si longtemps la primauté
du
matériel cette subite conversion à la cause de l’esprit ? N’allons pa
25
imagine un auteur à succès choyé par les « femmes
du
monde », hommes de toutes les fortunes et bonnes fortunes, et travers
26
ues faits qui peuvent donner une idée assez juste
du
sort réel de l’écrivain. Parmi ses confrères académiciens, disait-il,
27
rivain ne touche sur les livres que dix pour cent
du
produit de la vente. Supposez une vente normale de trois à six-mille
28
faste : les livres ne payant pas, il faudra faire
du
journalisme et courir les rédactions, improviser… Or les nécessités d
29
rir les rédactions, improviser… Or les nécessités
du
journalisme ne sont pas celles de la littérature pure, et nombre d’éc
30
inhabiles. On retombe d’ailleurs ici dans le cas
du
second métier, aggravé sans doute du fait qu’il s’agit encore d’écrir
31
dans le cas du second métier, aggravé sans doute
du
fait qu’il s’agit encore d’écrire, mais dans un style qui ne saurait
32
ire, mais dans un style qui ne saurait être celui
du
poète ou du philosophe, par exemple. Ce qui ne va pas sans risques gr
33
ns un style qui ne saurait être celui du poète ou
du
philosophe, par exemple. Ce qui ne va pas sans risques graves, pour l
34
i suffirait à expliquer que les meilleures œuvres
du
temps soient des cris de protestation, souvent très maladroits, et pl
35
is dans mon premier article, a notablement empiré
du
fait de la crise générale. Et cela pour des raisons d’ordre technique
36
ient obligés de se soumettre aux goûts (supposés)
du
public. Ils renoncent à former ces goûts. Ils se contentent de les fl
37
démasquent un autre aspect de la question : celui
du
contrat d’édition. Depuis la crise, plusieurs éditeurs ont eu recours
38
n l’imagine.) On escompte ainsi les succès futurs
du
débutant, dont les premiers ouvrages seront sans doute déficitaires,
39
enue après bien des années, pour leurs sacrifices
du
début… Cette polémique fait apparaître assez clairement que la situat
40
st tout le problème des rapports de l’écrivain et
du
public, ou même de la culture et de la nation, qui se pose enfin dans
41
grandes masses pour la lecture ? Est-ce la faute
du
public, ou bien des écrivains ? Et avant d’y porter remède, ne convie
42
-il pas de s’interroger sur les raisons profondes
du
mal ? Je ne les crois pas seulement matérielles. Je crois au contrair
43
problème apparemment secondaire de l’édition, et
du
sort matériel des écrivains, ne peut laisser indifférente notre consc
44
u’un Zola atteignent rapidement la masse profonde
du
peuple, nous voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter du roman
45
us voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter
du
roman policier ou de quelques pornographies situées dans un grand mon
46
u’au premier) la lecture, aujourd’hui, n’est plus
du
tout ce qu’elle était au siècle passé pour des millions de personnes
47
iture, un exercice de l’âme, de l’intelligence et
du
cœur. Dès lors, les efforts très louables que tentent les éditeurs, o
48
pour eux, de retrouver ce qu’on appelle l’oreille
du
peuple. Mais cela suppose une véritable révolution dans les valeurs q
49
s l’espoir d’attirer l’attention de ceux qui sont
du
côté du public sur l’importance civique de ces problèmes. On ne manqu
50
ir d’attirer l’attention de ceux qui sont du côté
du
public sur l’importance civique de ces problèmes. On ne manquera pas
51
n vérité, rien n’est plus actuel que le phénomène
du
rêve, je dirais même en politique. Rien n’est plus important que de s
52
cette raison très générale d’approuver une étude
du
rêve et de l’inconscient telle que l’a poursuivie M. Albert Béguin, v
53
t temps qu’un ouvrage d’ensemble reprenne l’étude
du
phénomène à ses racines : M. Béguin vient de nous le donner, avec une
54
t de nous le donner, avec une maîtrise qui le met
du
coup au premier rang des historiens modernes de la culture. C’est en
55
s propose, sont infiniment plus larges que celles
du
savant viennois. Elles englobent tout le mystère de la création poéti
56
eurs consacré à l’examen des théories romantiques
du
rêve. Ce sera sans doute pour la plupart des lecteurs non spécialisés
57
cette thèse fera date dans l’évolution naturelle
du
« domaine français » : d’une part en nous rendant accessible et actue
58
stesse le point précis où l’entreprise titanesque
du
romantisme déborde les limites assignées à la personne humaine dans s
59
ns l’ordre de l’esprit. 3. Éditions des Cahiers
du
Sud, Marseille. g. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Albert Bégu
60
rieusement documentés sur les défauts économiques
du
New Deal, suivis de lettres d’abonnés discutant les opinions publiées
61
’Américain moyen des intentions « dictatoriales »
du
président. Les partisans de Willkie mirent en vente un bouton-insigne
62
électeurs. Pourtant personne n’ignore que le sort
du
pays dépendra certainement — quoique d’une manière encore imprévisibl
63
’une manière encore imprévisible — de la décision
du
5 novembre. Ce jour-là, les Américains sauront ce qu’ils pensent en t
64
emen montés. On circulait sans nulle peine autour
du
building du Times, sur lequel passaient en rubans lumineux les résult
65
On circulait sans nulle peine autour du building
du
Times, sur lequel passaient en rubans lumineux les résultats de la jo
66
eige de papiers multicolores descendait lentement
du
haut des gratte-ciel, dansant à travers les faisceaux des projecteurs
67
la foule épela ces mots courant sur les murailles
du
Times : « Roosevelt entraîne New York City par 270 000 voix de majori
68
masses, à mesure que la nouvelle faisait le tour
du
bâtiment, se transmettait dans la profondeur des rues environnantes e
69
iment, cette sensation physique d’un renversement
du
destin en faveur de la démocratie. Et plus tard dans la nuit, travers
70
traversant le square presque déserté, cette femme
du
peuple qui chantait à pleine voix le Star-Spangled Banner, avec la fe
71
ner, avec la ferveur d’une évangéliste de l’Armée
du
salut. Trois jours plus tôt, une dame milliardaire me déclarait pathé
72
té parfois certains flottements dans la politique
du
New Deal, mais ces défauts techniques sont compensés par un avantage
73
s pathétiques. Et ce souci constant de l’humanité
du
citoyen, qu’il s’agisse des nationaux ou des étrangers… Ainsi informé
74
Seceders (séparatistes) de l’Église anglicane ou
du
luthérianisme allemand, huguenots ou puritains, méthodistes, presbyté
75
crées aux choses religieuses : sujets des sermons
du
lendemain, nouvelles des missions et de nombreuses activités sociales
76
s tard, un quart d’heure de nouvelles religieuses
du
monde entier. Le samedi, les synagogues. Le dimanche, du matin au soi
77
e entier. Le samedi, les synagogues. Le dimanche,
du
matin au soir, une douzaine de cultes relayés par différentes station
78
s nègres… Je vais à une soirée chez un professeur
du
Séminaire de théologie protestante de New York : j’y trouve d’autres
79
ques à gros tirages qui forment l’opinion moyenne
du
pays. Ce qui est étonnant, c’est précisément que cela n’étonne person
80
it les phrases à haute voix avec tous les membres
du
Congrès, dans une église de la capitale. Cela s’intitulait : « La nat
81
n de serment, à la tribune élevée sur les marches
du
Capitole, devant des centaines de milliers de spectateurs. Après une
82
ectateurs. Après une prière dite par le chapelain
du
Sénat, le président jura, la main posée sur sa vieille Bible de famil
83
isés, une voix forte prononce : « Au nom du Père,
du
Fils et du Saint-Esprit », annonçant la bénédiction. Si je relève tou
84
oix forte prononce : « Au nom du Père, du Fils et
du
Saint-Esprit », annonçant la bénédiction. Si je relève tous ces trait
85
Dieu, priait le chapelain, revêts notre président
du
manteau de l’humilité…, couronne-le des dons les plus saints du chef,
86
l’humilité…, couronne-le des dons les plus saints
du
chef, et permets que dans ces sombres jours, il puisse conduire un pe
87
1946)n Le voyage immobile Vers le milieu
du
xxe siècle, les hommes firent en sorte de réduire à peu de chose les
88
t contrôles épuisants, ramenant ainsi la longueur
du
voyage, pratiquement, à ce qu’elle était au bon vieux temps de Christ
89
rre-Neuve, sous l’œil indifférent d’un seul chien
du
même nom. Une aurore boréale nous avait arrêtés toute une nuit, non p
90
ue s’étant heureusement dénouée dans les hauteurs
du
ciel arctique, nous montâmes en spirale à 5000 mètres. J’allais écrir
91
est un paquebot qui en est à la troisième journée
du
trajet que nous ferons à rebours en quatre heures. Nous sommes partis
92
x de Paris Nous roulons dans un petit autobus,
du
terrain d’Orly vers Paris. Sept ans bientôt, depuis que je l’ai quitt
93
ures de Paris. Dans quel silence, à quatre heures
du
matin. Nous donnera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ? Deux
94
pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains
du
convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu’à moitié. Je les déc
95
les heures, et qui s’accordent à la suavité aiguë
du
petit jour. Et cette rumeur soudaine de cris menus et de sifflets de
96
i crie, tout là-bas vers les Invalides. L’or pâle
du
Dôme s’avive au-dessus des toits bleus, des toits roux et des murs co
97
s toits bleus, des toits roux et des murs couleur
du
temps, où quelques taches de rosé clair ou de noir achèvent de compos
98
sort ses clés, ouvre une porte de service à côté
du
portail d’un ministère. Un vieux monsieur très grand, vêtu de noir, a
99
qu’on exagère un peu, à cet égard. Mais le reste
du
monde se charge de rétablir un équilibre « humain », sur les modèles
100
à la mesure de nos frontières. Je viens de voir,
du
monde, ce qu’il en reste et que l’on est autorisé à voir : l’un des d
101
Tout Petit, qui est la dernière paroisse intacte
du
Continent. Un peu plus loin, j’irais buter contre le fameux « rideau
102
tre le fameux « rideau de fer » marquant l’entrée
du
règne de l’Autre Grand. Entre l’Amérique et la Suisse — je simplifie
103
tre, en vérité, ne pouvait assurer l’indépendance
du
pays. Mais la Diète, les États et leurs experts voyaient dans le mot
104
civile entre cantons, qui fit voir l’impuissance
du
Pacte. Il y eut un long branle-bas de sociétés, de mouvements, de pro
105
par la Diète le principe d’une révision profonde
du
Pacte. En 1847, notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux d
106
États souverains. Le 15 mai, la Diète est saisie
du
projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant le mois d’août, le peuple
107
s liés, si vous regardez l’Europe dans l’ensemble
du
monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nombreux, ni moins str
108
ministres à l’immobilité, sont la pire imprudence
du
siècle. Nous ne sommes pas impatients, mais angoissés. Nous ne voulon
109
allez, paraît-il, réviser prudemment les statuts
du
Conseil de l’Europe, ainsi que vos rapports internes avec le comité m
110
ent, l’absence d’idée maîtresse, de grande vision
du
but, de volonté. J’entends bien que l’opinion se trompe et méconnaît
111
le où vous glissez, plus utopique que le maintien
du
statu quo, plus follement imprudent que vos prudences ? Je ne trouve
112
de quoi faire un collier à trois rangs de perles
du
genre de Festina lente. Paris ne s’est pas bâti en un jour, petit à p
113
, quoique ne dépassant guère 4 % de la superficie
du
globe, mais bien de cela qui a fait au cours des âges, d’un cap médio
114
sinon d’un pouvoir d’invention et de dépassement
du
destin dont nous cherchons en vain l’égal sur la Planète ? Sans remon
115
trole synthétique et le radar, la rationalisation
du
travail industriel, la construction métallique, l’école active, le sy
116
. On attend de vous l’invention qui sauve la paix
du
monde, et qui maintienne l’Europe dans une fonction qu’aucun Empire n
117
que l’Europe a su faire. Toute la musique est née
du
contrepoint de l’Europe. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart,
118
aussi des auteurs anonymes de la Magna Charta et
du
Pacte du Grütli, de l’esprit des communes, des états généraux, et du
119
s auteurs anonymes de la Magna Charta et du Pacte
du
Grütli, de l’esprit des communes, des états généraux, et du Serment d
120
de l’esprit des communes, des états généraux, et
du
Serment du Jeu de Paume… Ce grand passé, Messieurs, vous charge de l’
121
t des communes, des états généraux, et du Serment
du
Jeu de Paume… Ce grand passé, Messieurs, vous charge de l’avenir. Par
122
de fédérer nos faiblesses pour en faire la force
du
siècle. Messieurs les députés européens, saurez-vous mériter votre no
123
tre aux députés européens : En lisant le pamphlet
du
Labour Party (18 août 1950)s Messieurs de l’Assemblée consultative
124
pu signifier le nom d’Europe, c’est bien l’auteur
du
Manifeste publié par le Labour Party sur le problème de l’unité europ
125
ays peu sûrs, qui d’une part ne font point partie
du
Commonwealth, d’autre part ne sont pas socialistes, ou ne le sont pas
126
n’y a pour lui qu’un seul problème : la politique
du
plein emploi ; une seule méthode : étatiser les industries ; un seul
127
restent unis par une même langue. Si c’est celle
du
pamphlet, tremblons pour la famille ! Tous les adversaires de l’Europ
128
bizarres. Votre Assemblée, selon lui, peut faire
du
bon travail, pourvu qu’elle n’ait aucun pouvoir. Mais le Comité minis
129
i de la majorité. Cette logique fait la nouveauté
du
daltonisme, encore qu’elle ne soit pas tout inconnue des Russes. Elle
130
seul cœur, dans la même langue que le chancelier
du
Lancaster. Opposés en tout, sauf en cela, conservateurs et travaillis
131
re ouvertement, à part nos staliniens sur l’ordre
du
Kremlin ? Et comment se définissent-elles ? Toynbee, qui est un grand
132
nger qu’ils disent vouloir garder la souveraineté
du
leur ?) Messieurs les députés, ce serait pure folie que d’essayer de
133
qui voyaient et qui aimaient toutes les couleurs
du
prisme, leur a donné presque sans qu’ils s’en doutent la force et les
134
tre aux députés européens : En lisant le pamphlet
du
Labour Party », Journal de Genève, Genève, 18 août 1950, p. 1.
135
’obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes suscité. L’œil
du
sceptique crée les obstacles insurmontables. Il y a deux sortes d’opi
136
e fera pas l’Europe sans informer ses peuples, et
du
danger qu’ils courent, et de la parade puissante que pourrait constit
137
’est très joli, mais qu’il faut qu’on vous laisse
du
temps, je vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car en Europe, il
138
de est plus difficile à concevoir que le maintien
du
statu quo, que la vie, la durée de notre Europe divisée, devant toute
139
renaissant dans le cœur des masses, aucune armée
du
monde ne pourra la défendre. Personne ne veut mourir, que pour des ra
140
partisane ou une autre, qui résoudra le problème
du
chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qu
141
Au pays
du
Patriarche (29-30 novembre 1952)u Détaché vers l’est et la Suisse
142
s bœufs, mais s’arrête avant de toucher les rives
du
lac ; les paysans ne sont pas pêcheurs et n’aiment pas l’eau. La fron
143
, ces champs gagnés sur les marais, voilà l’œuvre
du
Patriarche au pays de Gex, et son monument le plus vrai. Il a bien sa
144
école, un hôpital Il fait dessécher les marais
du
pays Il établit des foires et des marchés Il nourrit les habitant
145
a Barre, Lally-Tollendal Émancipation des serfs
du
Jura Affranchissement du pays de Gex Essai sur les Mœurs, Diction
146
Émancipation des serfs du Jura Affranchissement
du
pays de Gex Essai sur les Mœurs, Dictionnaire philosophique, Tancrè
147
jours un bien qui ne sera pas perdu. » Les cèdres
du
Caucase, envoyés par la grande Catherine, périclitent. Mais les arbre
148
Deux bien grands noms ! », disaient les voyageurs
du
temps. Il y faisait ses Pâques, non sans ostentation, et ne se privai
149
Voltaire libère ses vassaux de la gabelle et même
du
servage. Sur quoi le peuple vient lui rendre hommage, à la Saint-Fran
150
lité », sur le perron de son château. Les enfants
du
village en habits de bergers lui présentent des œufs, du lait, des fr
151
age en habits de bergers lui présentent des œufs,
du
lait, des fruits. Une jeune fille qui se tient au milieu d’eux, porte
152
grondement. Vous voyez que ce pays est le centre
du
monde. C’est ce que l’on pense toujours d’un lieu qu’on aime. u. R
153
u qu’on aime. u. Rougemont Denis de, « Au pays
du
Patriarche », Journal de Genève, Genève, 29–30 novembre 1952, p. 3.
154
aire de toute existence autonome dans notre monde
du
xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les treize É
155
américains ont coutume de se référer aux maximes
du
Federalist comme à une sorte de jurisprudence des problèmes instituti
156
e la maîtresse de l’Univers, et à croire le reste
du
genre humain créé pour son utilité. Des hommes, admirés comme de gran
157
n d’un grand système américain qui soit au-dessus
du
contrôle de toute force ou de toute influence européenne, et qui leur
158
e pour le principe qui a fait la force principale
du
stalinisme dans l’intelligentsia européenne : l’autorité sans discuss
159
ens ainsi réunis de se déclarer neutres, à partir
du
moment où ils disposeraient de l’armée commune sans laquelle toute ne
160
ent de s’envoler pour franchir le Rideau — ce mur
du
son de la politique contemporaine. Précisons notre image : quand un p
161
cisons notre image : quand un pilote passe le mur
du
son, il entre dans une zone de silence. Mais quand un homme d’État so
162
u’une suite de monologues. Or ces deux conditions
du
dialogue viennent d’être acceptées sans réserve par la déclaration de
163
et cela pour la première fois depuis la naissance
du
conflit qui oppose le bolchévisme à l’Occident. Je cite : D’aucuns es
164
eilleur que le socialisme. Nous sommes convaincus
du
contraire. Cette discussion ne peut être réglée par la force. Que cha
165
tes, pour affronter la « redoutable dialectique »
du
partenaire : ce n’est pas à ceux qui croient cela que les Russes dema
166
urs opposants… D’autres craindront que la culture
du
voisin soit au contraire son cheval de Troie. Mais il s’agit d’échang
167
uples est mort, qui tenait tout ensemble. Le chef
du
MVD l’a suivi dans la tombe. Et le Kremlin subit ce qu’on nomme la dé
168
un homme libre pour hâter le jour de la vengeance
du
peuple hongrois et du châtiment de ses bourreaux. Les jours du commun
169
ter le jour de la vengeance du peuple hongrois et
du
châtiment de ses bourreaux. Les jours du communisme sont comptés. Il
170
grois et du châtiment de ses bourreaux. Les jours
du
communisme sont comptés. Il a vu son Double effrayant dans les rues d
171
? le monde entier répondra désormais : la théorie
du
crime et sa pratique massive, le massacre des ouvriers succédant à ce
172
avoir été le premier à proposer, ici, la reprise
du
dialogue culturel avec les Soviétiques délivrés de Staline. Des renco
173
vivons en démocratie, qui veut dire souveraineté
du
peuple. Or le peuple, c’est vous et moi. Profitant du silence ignomin
174
euple. Or le peuple, c’est vous et moi. Profitant
du
silence ignominieux qui succède aux flagrants délits, exigeons de nos
175
tion des partis communistes d’Occident, complices
du
crime le plus atroce de toute l’Histoire. Refusons ces ballets, ces é
176
ersé. Et jurons de refuser, dorénavant, de saluer
du
nom d’homme un communiste quelconque, qui n’aurait pas d’abord abjuré
177
n’aurait pas d’abord abjuré publiquement la cause
du
crime qu’il a servie. Et jurons en même temps de faire l’Europe. Cett
178
, dans son cas, que de patriotisme au sens ancien
du
mot, d’attachement instinctif à sa terre infinie, à son peuple mystiq
179
terre infinie, à son peuple mystique, à la misère
du
siècle. Il n’a pas voulu rester seul. Quelques-uns des plus grands l’
180
Kierkegaard devant leur Dieu. Nietzsche au seuil
du
délire mental, Dostoïevski devant la potence, au petit matin sibérien
181
e confiance intuitive dans l’accord de l’homme et
du
monde, et suppose une foi dans leur fondement commun, « fondement de
182
des prouesses intellectuelles les plus mémorables
du
siècle. À partir de relations logarithmiques, de considérations mathé
183
équence et la période des sons, et de définitions
du
« fondement » et de la « relationalité », nous assistons à la reconst
184
onstruction toute naturelle des vérités centrales
du
christianisme : et je dis bien, de la religion et de l’éthique du Chr
185
: et je dis bien, de la religion et de l’éthique
du
Christ des évangiles, « pivot de l’Histoire », et non pas d’un théism
186
l’objet d’un problème, mais « le fondement commun
du
monde et de notre existence dans le monde », la question de savoir s’
187
on de savoir s’il existe, au sens courant et plat
du
terme, se trouve d’emblée vidée de sens. « Dieu n’est pas ce qui est
188
nt de notre lien au monde. Et la Grâce, « réponse
du
monde à notre ouverture à lui ». Et l’humilité, et même la « prédesti
189
stance paulinienne sur la mort et la résurrection
du
Christ interprétées comme promesses d’une vie future, et par là même,
190
érité de leur expérience de Dieu, en les ramenant
du
Dieu transcendant que seul ils s’étaient révélé jusqu’alors, au Dieu
191
musicale ». L’atonalité serait-elle la définition
du
péché, en termes de technique musicale ? Dans ce contexte, une autre
192
essaire pour ceux qui n’auraient lu que l’article
du
Samedi littéraire. aa. Rougemont Denis de, « Denis de Rougemont no
193
t formée et qu’elle prétend défendre : le respect
du
prochain et de sa différence, la liberté de jugement et d’expression,
194
rend pas toujours ? Nous avons en commun le souci
du
bien public et cherchons à le servir chacun à sa manière. C’est de ce
195
ve, 30 juin 1969, p. 9. ac. Le texte est précédé
du
chapeau suivant : « Vendredi dernier, le tribunal militaire de la 1re
196
l’armée, suivant par là une récente jurisprudence
du
tribunal militaire de cassation qui permet désormais également l’excl
197
si le juge n’est plus obligé d’aggraver la peine
du
fait qu’il n’est plus tenu compte de la récidive en matière d’objecti
198
eur Denis de Rougemont a été lue par le président
du
Tribunal. Une copie nous a été transmise que nous publions ci-dessous
199
blions ci-dessous. » ad. Cette lettre est suivie
du
commentaire suivant de Bernard Béguin, intitulé « Le “tout ou rien” »
200
politique de neutralité donne aux responsabilités
du
citoyen-soldat une garantie de légitime défense que personne ne peut
201
espectable, oui. Dépositaire de la mission morale
du
pays, non. »
202
écises, pour servir une cause personnelle, et pas
du
tout pour haranguer la foule par-dessus la tête du président. Si j’av
203
u tout pour haranguer la foule par-dessus la tête
du
président. Si j’avais voulu traiter publiquement de l’objection de co
204
asse de lui le « dépositaire de la mission morale
du
pays ». Je n’ai pas demandé qu’on le décore, mais simplement qu’on ne
205
4 juillet 1969, p. 11. af. Le texte est précédé
du
chapeau suivant : « Nous avons publié lundi dernier une lettre que le
206
avait adressée le vendredi précédent au président
du
tribunal militaire de 1re Division devant lequel comparaissait un jeu
207
nce, René Bugnot. Lue lors de l’audience publique
du
Tribunal, cette lettre, ou plutôt l’une de ses copies, nous fut trans
208
le classique, tous produits de la Grèce, de Rome,
du
christianisme, de l’influence germanique ou celtique. Ainsi nous avon
209
vilisation occidentale prolonge les civilisations
du
Moyen-Orient, de la Grèce et de Rome qui continuent à vivre en elles.
210
evient à dire qu’il n’y aura plus de civilisation
du
tout. Et vous ne croyez pas qu’il y aurait des indices pour une autre
211
révolutions que des évolutions ? Je ne crois pas
du
tout au succès des révolutions. Il n’y en a jamais eu une seule qui a
212
erait, un ordre nouveau, prêt à prendre la relève
du
désordre ancien, ce que j’appelle le « désordre établi ». Ces conditi
213
nnel finit toujours mal. » Bon. Mais qu’en est-il
du
pouvoir impersonnel ? Le cas des quatre Républiques françaises qui ét
214
’allais l’oublier : la bombe n’est pas dangereuse
du
tout. C’est un objet. Si vous la laissez tranquille dans sa caisse, e
215
eurs poèmes d’un érotisme raffiné, les romanciers
du
cycle de la Table ronde, modèles de l’aventure spirituelle et de la p
216
l’engagement de l’écrivain), c’était la politique
du
pessimisme actif. Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est en somme une m
217
ce que cela veut dire ? C’est en somme une morale
du
risque assumé, de l’action, orientée par l’esprit, et de la vocation
218
objecteur de conscience en adressant au président
du
Tribunal militaire un témoignage que nous avons publié le 30 juin. Ce
219
que ce problème existe. Non pas par l’importance
du
nombre de ceux qui professent l’objection et en portent témoignage, m
220
re antimilitariste — je précise que ceux qui font
du
service ne sont pas nécessairement militaristes… — ou une œuvre antic
221
Rougemont. — En cas de conflit, oui. Dans le cas
du
conflit prévu par cet article 49, paragraphe 8, on tranche contre la
222
rd Béguin. — C’est une interprétation personnelle
du
christianisme face à celui d’une collectivité, qui, elle, a jugé le c
223
hristianisme compatible avec le service militaire
du
citoyen. Moyen légal ou ferment d’anarchie ? Denis de Rougemont
224
otection divine que l’on utilise pour la religion
du
civisme ? Est-ce que c’est vraiment la même chose d’être chrétien, et
225
pas que le conformisme soit une qualité première
du
bon citoyen, et je pense que la critique des lois fait partie intégra
226
ique des lois fait partie intégrante des qualités
du
civisme. Nous avons vu à quoi pouvait aboutir une religion de l’État
227
t de ce danger-là, mais êtes-vous conscient aussi
du
danger inverse, qui est le danger de l’obéissance inconditionnelle ?
228
toyens, c’est beaucoup plus grave. Le conformisme
du
citoyen qui se croit bon citoyen parce qu’il fait tout ce qu’on lui d
229
st l’armée qui accueille les objecteurs au moment
du
recrutement, et c’est l’armée qui les juge. Le colonel divisionnaire
230
onel divisionnaire Dénéréaz a commandé la section
du
recrutement. Dans quel cadre agissent les colonels recruteurs qui fon
231
s clair. Colonel Vaucher. — Nous n’y pouvons rien
du
tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pou
232
néréaz. — J’aimerais que le colonel Vaucher parle
du
sursis. Colonel Vaucher. — Depuis 1950, le Code militaire n’autori
233
sés à l’avenir à faire leur service. L’article 32
du
Code pénal militaire, qui est absolument pareil au Code pénal suisse
234
s conditions objectives d’une infraction (art. 81
du
Code pénal militaire : refus de servir) sont réalisées. Mais avec les
235
ive ? Est-ce que c’est une évolution de la pensée
du
législateur interprétée par les tribunaux ? Colonel Vaucher. — C’est
236
si réalisée. Denis de Rougemont. — Je ne suis pas
du
tout objecteur de conscience moi-même. J’ai fait pas mal de service d
237
s tribunaux de l’Inquisition. On ne cherchait pas
du
tout les circonstances, les motifs. On cherchait uniquement la consta
238
rer les failles de la loi, et à modifier l’esprit
du
législateur. Ce qui malgré tout peut se faire, puisque les lois chang
239
que nous nous contentons d’appliquer les recettes
du
passé — qui ont toujours si bien marché — ou bien est-ce que nous avo
240
ais sourire peut-être ? Christian Schaller. — Pas
du
tout. Avec les armes conventionnelles, certainement. Colonel division
241
re communauté helvétique, la justification morale
du
service militaire, voulu par le peuple, et accepter d’instaurer un se
242
nos frontières. Elles passent par tous les coins
du
monde. Nous ne pouvons pas simplement défendre les frontières du pass
243
ne pouvons pas simplement défendre les frontières
du
passé sans tenir compte du fait que nos frontières actuelles sont cel
244
éfendre les frontières du passé sans tenir compte
du
fait que nos frontières actuelles sont celles de la planète. Denis de
245
ses dans la prise en considération et au sérieux,
du
problème de la guerre tel qu’il se présente aujourd’hui. Je me demand
246
division mécanisée 1. Colonel Vaucher, président
du
Tribunal fédéral des assurances, grand juge du Tribunal militaire de
247
ristian Schaller, étudiant en médecine, co-auteur
du
Sens de notre refus (Éditions La Baconnière). Direction technique : M
248
’amour en livre de poche), un chapitre de La Part
du
diable et une brève nouvelle dans Doctrine fabuleuse , sur les trent
249
ar l’obstacle qui le nie, se retrouve dans la vie
du
couple le plus « fidèle ». S’il est vrai que la passion cherche l’ina
250
s pas nouer une alliance paradoxale, au sein même
du
mariage accepté ? L’étrangeté essentielle de la personne aimée demeur
251
amille » dont on parle tant, il s’agit de la mort
du
couple. Que pensez-vous de ce phénomène qui met votre œuvre à l’ordre
252
ous de ce phénomène qui met votre œuvre à l’ordre
du
jour ? La jeunesse, dans son ensemble, ne me paraît vivre rien qui re
253
n une phrase qui se termine ainsi : « … la moitié
du
malheur humain se résume dans le mot d’adultère ». Je craignais que c
254
é, en Occident. Je pense que le couple, fondement
du
rapport humain le plus total, survivra sans trop de mal à nos modes i
255
e, que je définis comme « l’usage non procréateur
du
sexe » — j’y vois un mécanisme de défense de l’espèce contre la démog
256
de grands auteurs d’Asie, comme Suzuki, le « pape
du
zen » japonais, ou Raja Rao, le romancier hindou — répondre à ma plac
257
n 1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif
du
mot que j’ai défini dans mon premier livre, publié à Paris en 1934,
258
e la personne et qui est exactement le contraire
du
sens actuel, qui est passif : embrigadement dans un parti. Le premier
259
olitique », le second : « Ridicule et impuissance
du
clerc qui s’engage ». Le tout était un appel à l’engagement de l’écri
260
train de se faire, consiste à déplacer le centre
du
système politique, non seulement de la nation vers l’Europe, mais enc
261
pos recueillis par Geneviève Armleder et précédés
du
chapeau suivant : « En 1972, Denis de Rougemont a réédité quatre ouvr
262
de kilomètres autour de la ville. Il y a, autour
du
Léman, une région écologique définie par la pollution du lac (affluen
263
n, une région écologique définie par la pollution
du
lac (affluents, usines, riverains), l’aérodrome de Cointrin, la centr
264
ds débats politiques. Rien que pour les votations
du
26 février prochain, deux sujets sur six la concernent directement (a
265
iative Franz Weber). Que l’on parle d’aménagement
du
territoire, de reconstruction de quartiers, de construction de parkin
266
personnalités de venir à notre rédaction débattre
du
sujet, qu’elles connaissent toutes pour l’avoir étudié à fond, bien q
267
angles différents : Denis de Rougemont, président
du
Centre européen de la culture, professeur à l’Institut universitaire
268
nçois Peyrot, ancien conseiller d’État, président
du
Salon international de l’automobile de Genève, tout en ne niant pas c
269
de penser que le problème de l’auto soit tranché
du
seul fait que je l’aime bien ou que je la trouve utile. Si j’ai consa
270
de fous étant, dans mon ouvrage, le développement
du
national-socialisme. Et j’espère qu’il n’y en aura pas une troisième
271
obiles date de 1899 à Detroit : c’est la création
du
jeune Henry Ford qui s’est lancé dans cette aventure contre laquelle
272
cette phrase absolument stupéfiante : « Au début
du
siècle, tout le monde me mettait en garde, car il n’y avait pas de de
273
ur jouer avec ses petits enfants. Il avait obtenu
du
gouverneur de l’État l’interdiction absolue pour les voitures de s’ap
274
aussi sur le plan des loisirs. Regardez l’affiche
du
Salon 78 : « La voiture vous rend indépendant. » Mais rien n’est plus
275
es roulaient en voiture est dépassée. L’élévation
du
niveau de vie — et je m’en félicite — a fait que beaucoup ont aujourd
276
absolument puérile. La voiture est l’exemple type
du
danger qui consiste à accepter ou promouvoir des innovations technolo
277
es de son comportement sur l’urbanisme. Au niveau
du
comportement, il faut reconnaître qu’il y a trop de gens qui font de
278
’on veut absolument la charger de tous les péchés
du
monde. Il faut revenir à une saine interprétation des choses. Nul dou
279
ses. Nul doute que l’extraordinaire prolifération
du
nombre de véhicules pose des problèmes. Des solutions peuvent être ap
280
, d’autres au contraire pour favoriser la liberté
du
trafic, tout est possible. Mais on ne peut seulement préconiser de ra
281
ment préconiser de rayer la voiture de la surface
du
globe… Denis de Rougemont : Cela personne ne l’a dit. Mais je voudrai
282
dentale dépendante des caprices de quelques émirs
du
golfe Persique ? Tout cela pour dire que l’on ne peut traiter d’une q
283
sation abusive de l’automobile entrave la liberté
du
plus grand nombre. On en vient à construire des autoroutes à côté de
284
urs qui forment ce qu’on a appelé la « chevalerie
du
nucléaire ». Les expropriations au nom des autoroutes, ou le seul fai
285
fondé sur les communes. Les trois communes autour
du
Gothard. Il s’agissait de communes et non pas de corps constitués. Ca
286
bitation d’un trafic trop intense, en particulier
du
trafic commercial des poids lourds et du trafic nocturne de transit.
287
ticulier du trafic commercial des poids lourds et
du
trafic nocturne de transit. Alors d’un côté on nous demande de déchar
288
la construction d’une autoroute sur le côté nord
du
lac de Neuchâtel et les débats terribles que cela entraîne : va-t-on
289
er à travers la ville, va-t-on détruire les rives
du
lac ? Sans compter que l’on nous construit une seconde autoroute de l
290
s construit une seconde autoroute de l’autre côté
du
lac qui fera gagner 3,5 kilomètres aux automobilistes… Alors face à d
291
ean Kräyenbühl : L’urbanisme est en effet au cœur
du
problème de la circulation et des transports. On l’a dit : de plus en
292
dit : de plus en plus les gens vont habiter loin
du
centre, à la campagne, parce qu’ils disposent d’un véhicule. Cette te
293
municipal ont proposé quatre objectifs : enlever
du
centre tous les courants de transit ; accorder une préférence aux tra
294
ceinture, qui risque de créer une dévitalisation
du
centre commercial de la ville. Jacob Roffler : Si beaucoup de personn
295
ollège de France mais qu’il s’occupe chaque année
du
budget de la nation. François Peyrot : On amène une circulation moder
296
e de façon très importante. D’ailleurs cet aspect
du
niveau de vie, personnellement, m’enthousiasme. Je trouve merveilleux
297
M. de Rougemont, dans la critique que vous faites
du
système en général c’est que vous insistez beaucoup sur l’objet — en
298
obligé de provoquer des accidents car cela évite
du
chômage dans la carrosserie. Je pose le problème, je ne suis pas rede
299
lairement établi que loin de résoudre le problème
du
trafic, elles tendent à le bloquer. Écoutez la radio le week-end : on
300
sibilité de cancer par les hydrocarbures, trouble
du
comportement dû au plomb, danger de l’oxyde d’azote pour les poumons,
301
marginaux. Alors doit-on parler de « conspiration
du
silence » de la part de la grande majorité des médecins ou ces faits
302
pense pas que l’on puisse parler de conspiration
du
silence. En fait même si certains phénomènes sont connus, c’est un se
303
es — que certains hydrocarbures sont responsables
du
cancer. On connaît également le taux de plomb déposé chaque année sur
304
qui se retrouve dans l’air ou dans l’eau. L’effet
du
plomb sur le système vasculaire ou sur le comportement de l’individu
305
i assisté à toutes les séances sur les règlements
du
Conseil fédéral en la matière. Tout était, je vous l’assure, plutôt o
306
. Par contre il a fait confiance aux dispositions
du
Conseil fédéral. Alors attendons ! Denis de Rougemont : Je dois dire,
307
comme gardien de but dans les équipes de football
du
gymnase puis de l’Université de Neuchâtel. Ce que j’aimais tout parti
308
: autant pour la manière dont Montherlant parlait
du
football que pour son style. Mon article fut donc publié dans La sema
309
de même étonnant. Si vous deviez définir le rôle
du
sport… Je crois que le sport doit être pour l’individu une sorte de m
310
vidu une sorte de morale ; celle de la tolérance,
du
fair-play, du respect de l’autre. Mais force est de constater qu’à l’
311
de morale ; celle de la tolérance, du fair-play,
du
respect de l’autre. Mais force est de constater qu’à l’heure actuelle
312
comme siège des JO est un témoignage d’admiration
du
monde entier à l’égard du régime communiste soviétique. Le fait de su
313
nalisme. Mais certains ne seraient sans doute pas
du
tout d’accord avec ce changement radical. D’ailleurs je voyais l’autr
314
hymnes et les drapeaux des JO. Un des dirigeants
du
Comité olympique français s’est alors rebiffé avec virulence en décla
315
t en grande partie responsables de la dégradation
du
sport. Voyez les pages sportives des journaux : le langage y est féro
316
han. Et tout cela fait bien entendu régner autour
du
sport un climat de violence, où les pires instincts, l’agressivité pe
317
t-il donc pas temps de revenir à une vraie morale
du
sport telle que je l’admirais comme adolescent dans les premiers livr
318
lis par Bertrand Monnard. L’entretien est précédé
du
chapeau suivant : « Né à Neuchâtel en 1906, Denis de Rougemont est l’
319
angage par phrase, ou presque ; un écrivain digne
du
nom, c’est devenu tellement rare aujourd’hui ! Mais pour le reste, hé
320
vanne firent l’éloge, l’un de l’écrivain, l’autre
du
citoyen engagé. Dans son remerciement, avant de parler de cette Europ
321
e son vocabulaire, la grande allure et les éclats
du
style, ne se voient guère chez les romanciers, à part Stendhal, ni mê
322
ersanes, le Voltaire des écrits polémiques et pas
du
tout des tragédies en vers, le Rousseau des Rêveries et des Confessio
323
place aux essayistes dans toute littérature digne
du
nom, et surtout d’expression française. L’avis de Malraux Ceci
324
ndation et direction effective pendant trente ans
du
Centre européen de la culture à Genève ; présidence pendant seize ans
325
a culture à Genève ; présidence pendant seize ans
du
Congrès pour la liberté de la culture, à Paris ; de l’Institut univer
326
mme, de citoyen. Je rappellerai d’abord la nature
du
défi que ma génération eut à relever. Arthur Kœstler l’a fort bien di
327
diculement bref, une troisième voie. Ce fut celle
du
personnalisme. Un jour, chez des amis, un jeune Russe que je venais d
328
arl Barth. À travers eux j’allais redécouvrir une
du
protestantisme totalement différente, je le confesse, de celle que je
329
le confesse, de celle que je gardais de mon école
du
dimanche. C’était l’idée très calvinienne de la personne, c’est-à-dir
330
qu’il décrit dans sa Politique, l’idéal de Calvin
du
même coup, et le modèle de cité idéale que Rousseau devait reprendre