1
Égypte, ses habitants, ses tombeaux et son passé,
en
curieux avide du secret dernier des choses, lucide, avec une sorte d’
2
ul il sait l’être aujourd’hui sans que cela nuise
en
rien à un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses rus
3
ns lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs
en
Orient, mais une suite de coups d’œil aigus sur l’âme orientale de l’
4
tude qu’il nous inflige ». « Ils mettent leur âme
en
veilleuse, dit-il des rêveurs orientaux. De leur immense paresse, jus
5
ns fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et
en
ont fait un plaisir. » Et encore ceci que je trouve si juste : « Ce q
6
s de M. de Traz — si tant est qu’on peut conclure
en
une matière si complexe — sont plutôt optimistes. Il ne paraît pas cr
7
ations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent
en
de Traz un philosophe de l’histoire aux vues larges et pourtant réali
8
près, mais sans jamais s’y perdre ou se confondre
en
elles, révèle sa personnalité peut-être mieux que ne le feraient une
9
mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est,
en
six heures d’express, changer totalement d’atmosphère, passer de la l
10
s l’une et l’autre de ces capitales suffit à vous
en
donner la sensation : ce que vous pourrez voir durant le reste de vot
11
Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont
en
grosses lettres, et tout cela finira bien par s’arranger, comme au de
12
nouvelle de temps à autre, à lire des potins tout
en
essuyant une moustache de crème fouettée ? Budapest : une vague de mu
13
femmes aux voix agréablement rauques… Sortez pour
en
suivre une, arrêtez-vous à ses côtés devant cet étalage pour admirer
14
lancs : il représente l’ancienne Hongrie découpée
en
blanc sur fond noir et portant, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-vo
15
ngrie découpée en blanc sur fond noir et portant,
en
cœur noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers
16
les femmes), encombrée de piétons qui traversent
en
tous sens, évitant vivement les trams qui sonnent avec frénésie et le
17
ne énorme maison de pierre brune, puis une banque
en
style hongrois, façade aux grandes lignes verticales, peinturlurée de
18
quatre énormes ponts de fer. Contre leurs piles,
en
hiver, viennent se briser avec un fracas sourd les îlots de glace qui
19
e la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe
en
hautes falaises dans le Danube, froide et nue, mais dans son flanc un
20
nt et ses gardes blancs aux casques d’or s’avance
en
proue, dominant superbement cette ville désordonnée. Derrière, ce son
21
l’entrée d’un des archiducs. Car ce peuple, seul
en
Europe, attend le retour d’un roi. Et vous voici transporté dans un b
22
as » qui deviennent tourbillonnantes et finissent
en
chutes ivres sur des divans couverts de coussins Rothermere et Grande
23
eur », ou encore « l’insondable Providence » mise
en
action au gré d’un moraliste qui se donne l’air de l’avoir bel et bie
24
u bien n’est pas du christianisme. Et l’on serait
en
droit de prétendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de
25
s incroyances », comme disait Péguy. Et dix fois,
en
me le rendant, « Je ne vous dirai pas à quelle heure je l’ai terminé
26
grâce vient dans sa vie et désormais l’accompagne
en
secret tout au long de cette chronique. On voit naître et grandir un
27
37)d On n’ignore pas que les partis de gauche,
en
France, et spécialement le parti communiste, ont adopté depuis deux a
28
conversion à la cause de l’esprit ? N’allons pas
en
chercher l’explication au-delà des frontières immédiates de la France
29
lture relative des masses. (On lit beaucoup moins
en
France qu’en Suisse et qu’en Allemagne.) Elle me paraît souffrir ensu
30
e des masses. (On lit beaucoup moins en France qu’
en
Suisse et qu’en Allemagne.) Elle me paraît souffrir ensuite, et peut-
31
n lit beaucoup moins en France qu’en Suisse et qu’
en
Allemagne.) Elle me paraît souffrir ensuite, et peut-être plus gravem
32
rès tout de cette condition des écrivains. L’on s’
en
fait une idée romantique : le poète pauvre et méconnu, dans sa soupen
33
timbre-poste vendu au profit des « intellectuels
en
chômage ». Ou bien l’on s’imagine un auteur à succès choyé par les «
34
un quatrième enfin, malgré ses quatre-vingts ans,
en
est encore à placer de la copie dans les journaux de province pour po
35
onté, les éditeurs ne sont pas des philanthropes.
En
tout cas, ils ne peuvent plus l’être. Ils ont eux aussi à « se défend
36
p gros, ni trop mince, ni trop difficile. Tolstoï
en
1937 ne trouverait pas un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc,
37
iteur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman
en
10 volumes ! Et l’Adolphe de Constant, ce serait bien court… Et Nietz
38
i Jean Zay entend mettre une fin à ces pratiques,
en
limitant à 10 années l’effet des contrats d’édition. Tous les écrivai
39
t son ampleur. Pourquoi lit-on si peu ? Pourquoi,
en
temps de crise, a-t-on comme premier réflexe d’économiser sur les liv
40
tout, le public est à peu près ce qu’on le fait.
En
temps normal, il se forme à l’image de ses auteurs préférés. Mais auj
41
s un grand monde de cinéma. Comment veut-on qu’il
en
soit autrement, quand Proust, Gide ou Valéry ne paraissent rechercher
42
éditeurs, ou même l’État, pour remettre le livre
en
honneur, sont voués à de faibles succès. C’est le sens même de la lec
43
s écrivains ont beaucoup fait pour qu’il se perde
en
se « distinguant » volontairement des préoccupations, jugées vulgaire
44
ont donc mal venus à se plaindre. Mais la société
en
pâtit, plus gravement qu’elle ne le croit, sans doute. Une situation
45
montrer original. Et qu’on ne croie pas que l’art
en
souffrirait : l’exemple des grands, d’un Dante ou d’un Tolstoï, suffi
46
n ne travaille mieux que lorsqu’il sent qu’il est
en
communion avec les soucis de la nation, sa vie réelle et sa nature pr
47
ars 1937)g Le rêve, le romantisme ? Et traités
en
deux gros volumes qui, au surplus, sont une thèse de doctorat ?3 Quoi
48
s actuel que le phénomène du rêve, je dirais même
en
politique. Rien n’est plus important que de savoir la qualité, et la
49
poursuivie M. Albert Béguin, viennent s’ajouter,
en
1937, des opportunités plus précises d’ordre culturel et littéraire.
50
téraire. « Toute époque de la pensée humaine, dit
en
débutant notre auteur, pourrait se définir, de façon suffisamment pro
51
ent inaccessibles au public de langue française :
en
exposant leur contenu essentiel avec une clarté et une précision admi
52
on naturelle du « domaine français » : d’une part
en
nous rendant accessible et actuelle la période la plus riche de la pe
53
plus riche de la pensée germanique, d’autre part
en
déclarant et soulignant des correspondances profondes, et toutes nouv
54
D’autant plus violente, semble-t-il, que l’enjeu
en
est plus confus, comme il arrive souvent dans les luttes politiques.
55
s. Mais Willkie réplique que c’est Roosevelt qui,
en
prétendant demeurer au pouvoir pour un « third term » — une troisième
56
dire, pour simplifier, qu’avec Roosevelt l’entrée
en
guerre des États-Unis serait un peu plus probable qu’avec Willkie ? C
57
États-Unis, mais le parti antiguerre reste fort.
En
sera-t-il de même lorsque cet article paraîtra ? Il y a huit jours, l
58
t précisément le nombre des inconnues qu’elle met
en
jeu et l’instabilité caractéristique des passions dans ce pays. Je pa
59
te. Cette épithète demande quelques explications.
En
Europe, la violence politique s’exprime par des bagarres et des injur
60
par une fanatique intolérance de part et d’autre.
En
Amérique, il s’agit de quelque chose qui rappelle beaucoup plus la vi
61
d magazine publiait l’autre semaine deux articles
en
regard : l’un contre Roosevelt, par son ancien secrétaire, l’autre co
62
s » du président. Les partisans de Willkie mirent
en
vente un bouton-insigne portant la devise : « Je voudrais, moi aussi,
63
ce pays, n’est pas un terme usé comme il l’était
en
France, mais un synonyme de santé civique, de volonté humaine et de l
64
autour du building du Times, sur lequel passaient
en
rubans lumineux les résultats de la journée. À neuf heures, Willkie s
65
a France. La seconde a été gagnée par l’Amérique.
En
attendant le résultat de la troisième et dernière manche, c’est-à-dir
66
sure prise par l’État : la presse et la radio lui
en
offrent les moyens. S’il a quelque chose de mieux à proposer, on le c
67
our une période et pour une tâche déterminées. Il
en
est résulté parfois certains flottements dans la politique du New Dea
68
illeurs imprévisible. Cette division des citoyens
en
deux masses à peu près égales, — je serais tenté de dire : en deux te
69
es à peu près égales, — je serais tenté de dire :
en
deux teams — symbolise simplement le principe de la discussion, indis
70
dum, ni le droit d’initiative, mais il les exerce
en
fait, d’une manière permanente, par le moyen d’une opinion publique a
71
n profonde se charge ici le terme de démocratie ?
En
tournant tout à l’heure le bouton de ma radio, j’ai entendu cette phr
72
et plus visible. Il faut être un Européen pour s’
en
étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain qui connaît tant soit
73
, un grand fait qui mérite d’être connu et médité
en
Suisse, d’autant plus qu’il s’est vu curieusement négligé par la pres
74
de la veille, avec manchettes et sous-titres ; on
en
accorde beaucoup moins aux conférenciers les plus en vogue. Tournez l
75
accorde beaucoup moins aux conférenciers les plus
en
vogue. Tournez le bouton de votre radio : à 14 h chaque jour, vous en
76
t-être de prudences aussi, que l’on n’imagine pas
en
Amérique… Cherchant à louer une maison, je parcours les annonces. J’e
77
t à louer une maison, je parcours les annonces. J’
en
trouve plusieurs de ce type : « Six pièces, confort, métro, Églises à
78
cial. Une page y est réservée aux lieux de culte.
En
tête : « Préservez votre privilège américain : allez au culte de votr
79
dans les paroisses. Devenir membre d’une Église,
en
Amérique, c’est aussi trouver un milieu social, des amis, des appuis
80
’élection présidentielle ; les journaux décrivent
en
détail les services de communion auxquels ont participé les deux cand
81
a, la main posée sur sa vieille Bible de famille,
en
langue hollandaise, qu’il avait choisi d’ouvrir au chapitre 13 de la
82
Vers le milieu du xxe siècle, les hommes firent
en
sorte de réduire à peu de chose les avantages que la machine menaçait
83
, permettaient de voyager vingt fois plus vite qu’
en
bateau. L’on décida en conséquence de rendre vingt fois plus pénible
84
gue la préparation des voyages. Passer d’Amérique
en
Europe ne demandait plus que quelques heures ? On y ajouta plusieurs
85
dans les hauteurs du ciel arctique, nous montâmes
en
spirale à 5000 mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élance pour fran
86
au clair y traîne sa fumée, c’est un paquebot qui
en
est à la troisième journée du trajet que nous ferons à rebours en qua
87
sième journée du trajet que nous ferons à rebours
en
quatre heures. Nous sommes partis tout au début de la matinée. Voici
88
ment, rejoint la mer, ferme le monde devant nous.
En
deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il
89
y a plus que, tout près sur nos têtes, les lampes
en
veilleuse, et le ronron assourdi des moteurs. Une petite secousse, de
90
des lumières, une longue promenade sur des pistes
en
ciment. Et l’arrêt doux. Shannon, Irlande. Le restaurant ne manque pa
91
ne dame qui vient de passer le temps de la guerre
en
Amérique frémit de toutes ses fourrures et se récrie : « Quel goût !
92
édiatement à ressembler à ce que l’on pense d’eux
en
Europe !) Il y a des chambres, et même des salles de bain. Mais comme
93
avais bien souvent désespéré, après cet au revoir
en
juin 40, qui sonnait malgré moi comme un adieu… Le jour point derrièr
94
délicats. Puis une autre plus loin, et plusieurs
en
écho. Je ne savais plus, après six ans de New York, qu’il y a des clo
95
iècle d’illustrés de mon enfance. Des jeunes gens
en
chandail, portant de grosses valises, se hâtent vers la gare d’Orsay.
96
vers la gare d’Orsay. Paris a reculé d’un siècle,
en
direction d’une beauté oubliée. Mais que dire de la foule que j’ai vu
97
ne trouve ici d’autre sujet de m’étonner que de n’
en
point trouver, justement. Tout est pareil à mes souvenirs, à peine un
98
un renseignement et qu’on les voit s’identifier,
en
un clin d’œil, avec les règlements « pareils pour tous », non point a
99
talents les méritent. Ce qu’il y a de plus intact
en
Suisse, peut-être, c’est le mythe helvétique par excellence, d’une dé
100
ment présentés par MM. Hitler et consorts. ⁂ Je m’
en
tiens là dans mes jugements, j’arrive à peine. Mais si j’essaie de si
101
frontières. Je viens de voir, du monde, ce qu’il
en
reste et que l’on est autorisé à voir : l’un des deux grands et le To
102
s Nations a survécu au déchaînement nationaliste.
En
attendant une vraie Ligue des Peuples, préparons-nous à de nombreux v
103
rte. Notre idée se « développe », comme on le dit
en
photographie. Nous partons pour une Ligue meilleure. Et, plus heureux
104
s. Nous y touchons, Messieurs, vraiment — il ne s’
en
faut que d’un atome… » ⁂ Le hasard a voulu que, le soir même, je me v
105
s la Suisse. Tout le monde croit l’avoir vue et s’
en
va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pour sceller son uni
106
e. Tout le monde se trompe. Il a fallu neuf mois.
En
voici le récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’était qu’u
107
ières douanières. La routine rétorquait, chiffres
en
main, que la liberté d’échanges ne manquerait pas de causer quelques
108
ète le principe d’une révision profonde du Pacte.
En
1847, notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux des réalist
109
lait « praticable » aux yeux des réalistes. (Nous
en
sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 févri
110
able » aux yeux des réalistes. (Nous en sommes là
en
1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la C
111
e premier Conseil fédéral, organe exécutif, entre
en
fonction. Le drapeau suisse est arboré à côté des drapeaux des canton
112
États souverains… Pensez-vous que l’Histoire vous
en
laisse beaucoup plus, pour unir vos États dans un plus grand péril ?
113
olm à Strasbourg — ou de Rome, ou même d’Ankara —
en
moins de temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller de Gen
114
ome, ou même d’Ankara — en moins de temps qu’il n’
en
fallait, il y a cent ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne
115
saient nos journaux, il y a cent-trois ans : il n’
en
est pas une seule qui se soit vérifiée, mais pas une seule non plus q
116
lution fédéraliste n’est pas seulement praticable
en
principe, mais pratique. C’est assez pour que j’ose vous supplier d’y
117
réfléchir quelques minutes. La Suisse s’est unie
en
neuf mois. Il vaut la peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux s
118
ériel. Permettez-moi de vous dire que l’opinion s’
en
moque, parce qu’elle a ses doutes motivés sur vos intentions véritabl
119
pour s’enrayer sans faute avant le départ —, vous
en
ferez l’usage qu’elle attend. Elle n’a pas l’impression très nette qu
120
ses routines décadentes, à la sauver de la ruine
en
l’unissant, et pour tout dire d’un mot, à gouverner. Elle vous voit r
121
ue c’est prématuré, mais qu’il ne faut rien faire
en
attendant. Et l’opinion se demande si tout cela dissimule une idée de
122
peut-être subversives (on chuchote que vous tenez
en
réserve un projet de timbre-poste européen). Certes, il convient de s
123
er qu’ils aient tous raison à la fois, quand il n’
en
est pas deux qui tombent d’accord sur autre chose que ne rien faire.
124
lui manque est justement un toit. Pour tout dire
en
style familier, ces éternelles prudences nous cassent les pieds. On t
125
u genre de Festina lente. Paris ne s’est pas bâti
en
un jour, petit à petit l’oiseau fait son nid, prudence est mère de sû
126
de crayon par Napoléon III. L’oiseau fait son nid
en
un jour — toutes affaires cessantes. On peut tout faire step by step,
127
step, sauf sauter un obstacle. On peut tout faire
en
deux pas, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est de longue halein
128
encore rendre un service à l’Europe ; allez-vous-
en
. Laissez la place à ceux qui ont décidé d’agir. Avouez que rien ne vo
129
es yeux. Et plusieurs d’entre vous, je le sais, s’
en
affligent. (On peut penser que ce n’est pas suffisant.) Aujourd’hui,
130
a qui a fait au cours des âges, d’un cap médiocre
en
dimensions physiques, le cœur et le cerveau de l’humanité : notre cul
131
ont des noms de l’Europe, et les très rares qui n’
en
sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux
132
nt j’ose vous parler, si ce n’est par angoisse et
en
dernier recours, soulevé par la passion de tous les hommes, et pas se
133
risque de la liberté, tout cela qui vous délègue
en
ce lieu décisif, dans l’histoire concrète de ce temps, tout cela peut
134
ion précise, celle de fédérer nos faiblesses pour
en
faire la force du siècle. Messieurs les députés européens, saurez-vou
135
Quatrième lettre aux députés européens :
En
lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)s Messieurs de l’
136
e même, pour faire face aux Soviets et au déficit
en
dollars. Si peu que rien, en fait, car selon sa brochure, ce minimum
137
oviets et au déficit en dollars. Si peu que rien,
en
fait, car selon sa brochure, ce minimum ne saurait être envisagé que
138
les mieux faites pour la rendre impossible, l’une
en
esprit et l’autre en probabilité —, M. Dalton soumet le Conseil de l’
139
la rendre impossible, l’une en esprit et l’autre
en
probabilité —, M. Dalton soumet le Conseil de l’Europe. Et cela produ
140
émocratie est identique au socialisme anglais. Il
en
découle primo : qu’une Assemblée sans majorité travailliste ne saurai
141
me langue que le chancelier du Lancaster. Opposés
en
tout, sauf en cela, conservateurs et travaillistes nous obligent donc
142
le chancelier du Lancaster. Opposés en tout, sauf
en
cela, conservateurs et travaillistes nous obligent donc à constater o
143
mais bien ceux qu’ils subissent plus que d’autres
en
leur île : j’entends le nationalisme étatisé et le mythe survivant de
144
euples, interrogés sur la question, seraient bien
en
peine d’en comprendre le sens. Ils n’aiment pas que l’étranger comman
145
errogés sur la question, seraient bien en peine d’
en
comprendre le sens. Ils n’aiment pas que l’étranger commande chez eux
146
netés de nos États, quand l’armée et l’économie n’
en
dépendent plus que pour la forme et le détail ? Restent les tarifs do
147
f, à la minorité ; et derrière le veto se cachent
en
fait les vieux nationalistes, les daltoniens, et les totalitaires cyn
148
erait pure folie que d’essayer de sauver ce qui s’
en
va, au prix de l’avenir de ce qui est. La question n’est pas de renon
149
fois pour toutes, à invoquer ce mauvais motif qui
en
cache de pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas
150
ez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-
en
une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de notre indépendance, qui vaut
151
États sont souverains sur le papier, mais fédérés
en
fait. Chacun d’eux a gardé sa personnalité, parce qu’un groupe d’Impr
152
urs du prisme, leur a donné presque sans qu’ils s’
en
doutent la force et les moyens de l’indépendance : une Autorité fédér
153
is de, « Quatrième lettre aux députés européens :
En
lisant le pamphlet du Labour Party », Journal de Genève, Genève, 18 a
154
arent pour l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’
en
fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’e
155
s d’étudier leur contenu, et de s’être assurés qu’
en
tous les cas cela ne peut les conduire absolument à rien. Soyons fran
156
contente d’affirmer des principes sans les mettre
en
pratique, cela ne fait de mal à personne. Mais cela en fait aux princ
157
atique, cela ne fait de mal à personne. Mais cela
en
fait aux principes. Or une Europe qui se moque des principes vaut bea
158
ofessionnels, syndicats patronaux et ouvriers. Il
en
résultera dans nos provinces une campagne d’agitation, d’émulation, d
159
u’un but concret soit assigné à ses travaux. Je n’
en
vois pour ma part qu’un seul : discuter et voter un projet bien préci
160
. Ce projet, c’est à vous de l’élaborer. Cet été,
en
septembre, à Strasbourg. Il faut une Commission ? Vous pouvez la nomm
161
, je vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car
en
Europe, il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficil
162
erai de l’obtenir de Staline. Car en Europe, il y
en
a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’
163
e. D’une part, on peut penser qu’au point où nous
en
sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à tente
164
e jour : si vous ne voulez rien faire, allez-vous-
en
! Mais beaucoup d’entre vous veulent agir, et je les supplie maintena
165
uvez le devenir et sonner le ralliement, cet été,
en
septembre, à Strasbourg. Tout tient à cela, tout tient à votre sage a
166
t mourir, que pour des raisons de vivre. Mozart n’
en
est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est pas une secte politique,
167
tes-vous élire, et fédérez l’Europe pendant qu’il
en
est temps. Cet été, en septembre, à Strasbourg. t. Rougemont Denis
168
rez l’Europe pendant qu’il en est temps. Cet été,
en
septembre, à Strasbourg. t. Rougemont Denis de, « Cinquième lettre
169
esprit qui valait cent vertus. « Marchez toujours
en
ricanant dans le chemin de la vérité », écrivait-il à Madame du Deffa
170
e céramistes, tous protestants, mais qui vécurent
en
paix avec ceux qu’ils enrichissaient. En même temps, il faisait bâtir
171
haranguer le bon peuple à la sortie de la messe,
en
vieux père de famille. C’est ici que la publicité fut inventée. Volta
172
s et de très mauvais vers quand il vous plaira. »
En
vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habit
173
le perron de son château. Les enfants du village
en
habits de bergers lui présentent des œufs, du lait, des fruits. Une j
174
» de l’assistance. Les garçons défilent à cheval,
en
uniformes. « Sont-ce vos soldats ? » demande le prince de Hesse. « No
175
on, appellent dangereusement l’Amérique à prendre
en
main le sort de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de nos pay
176
u xxe siècle. On sait l’histoire de cette union.
En
1787, les treize États qui venaient de se libérer de la tutelle brita
177
ues villes, le projet fut brûlé par la population
en
place publique. L’État de New York était le plus réticent. Il fut le
178
peut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer
en
deux phrases le rôle et l’importance d’un tel écrit, je dirais que d’
179
tre divisé politiquement, comme géographiquement,
en
quatre parties dont chacune a des intérêts distincts. L’Europe, pour
180
animaux, ainsi que la race humaine, dégénéraient
en
Amérique ; que les chiens même perdaient la faculté d’aboyer, après a
181
à ces frères trop sûrs d’eux-mêmes. L’Union nous
en
rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à leur
182
de départ de l’Amérique et celle de notre Europe
en
formation. Regardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos a
183
les, présentées par les Russes avant Genève, sont
en
opposition fondamentale avec celles de nos communistes occidentaux et
184
occidentaux et des neutralistes qui les suivent ?
En
proposant un système de sécurité européenne, Moscou reconnaît implici
185
ée par les communistes comme une idée américaine.
En
affirmant le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieur
186
partis qui agissent à son service dans nos pays.
En
insistant enfin sur l’importance vitale d’une reprise des échanges cu
187
ux hommes d’État de l’Occident de les transformer
en
engagements concrets. Se demander si les Russes sont sincères serait
188
ons maintenant les conditions précises de la mise
en
pratique de ces principes. Prendre au sérieux l’offre russe de sécuri
189
Et voilà qui n’a l’air de rien, mais qui équivaut
en
fait à lever le rideau de fer. Je pars de là. Je ne suis qu’un écriva
190
te l’attitude des Russes à Genève peut se résumer
en
un seul mot : causons ! D’où l’accent mis sur le langage commun. Il e
191
’où l’accent mis sur le langage commun. Il existe
en
fait deux moyens d’instaurer un langage commun. Le premier est la for
192
de culture ; mais comme il n’était pas question d’
en
discuter, ce fut la force qui trancha. Le second moyen d’instaurer un
193
ple hypothèse, ses propres préjugés et attitudes,
en
vue d’une recherche commune — autrement l’on n’aurait qu’une suite de
194
qu’il dit et comment il le sent ; et que l’autre
en
fasse autant chez nous. Circulons. Questionnons. Causons ! Certains p
195
cun mène chez l’autre un cheval de Troie et qu’il
en
organise, en place publique, la visite officielle et gratuite, l’arme
196
l’autre un cheval de Troie et qu’il en organise,
en
place publique, la visite officielle et gratuite, l’arme secrète des
197
s. Il se peut que les nombreux témoignages qu’ils
en
donnent depuis quelques mois soient plus clairs et certains que la co
198
plus clairs et certains que la conscience qu’ils
en
ont. Le Père des peuples est mort, qui tenait tout ensemble. Le chef
199
orts : un Tito, un Adenauer. C’est vers eux que s’
en
vont ceux qui parlent pour les Russes — comme aujourd’hui Joukov va v
200
al, ou, s’il est sain d’esprit, c’est un criminel
en
puissance : c’est un homme qui approuve, excuse et justifie, les mass
201
ais d’une action vigilante, obstinée. Nous vivons
en
démocratie, qui veut dire souveraineté du peuple. Or le peuple, c’est
202
ps de faire l’Europe. Cette Europe qui aurait pu,
en
s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en rassemblant ses for
203
en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait,
en
rassemblant ses forces à l’appel angoissé de la liberté, éviter la ho
204
t nous passons. La radio cite et passe, la presse
en
fait autant, et nos sociétés d’écrivains ne se réveillent pas pour si
205
que apologétique confessionnelle. Pour développer
en
moins de cent pages de ses Fondements de la musique ce qu’il nomme sa
206
aux hommes la vérité de leur expérience de Dieu,
en
les ramenant du Dieu transcendant que seul ils s’étaient révélé jusqu
207
évélé jusqu’alors, au Dieu immanent qui s’annonce
en
leur cœur ». Sur une telle phrase, on imagine d’admirables disputatio
208
ne d’admirables disputations ! On voit bien ce qu’
en
diraient les barthiens dont je fus : Ansermet, partant de Husserl, ré
209
e protestant de l’époque post-hégélienne. Mais qu’
en
dirait Karl Barth lui-même, qui n’a pas fini de nous surprendre ? C’e
210
mont Denis de, « “Le Dieu immanent, qui s’annonce
en
leur cœur” (À propos d’Ernest Ansermet) », Journal de Genève, Genève,
211
u, mon livre parle d’autre chose et ne mentionne,
en
fait de papotages, que des conversations avec Jacques Maritain, André
212
e forteresse auxquels le Général m’avait condamné
en
juin pour un article sur l’entrée d’Hitler à Paris. Soyons précis : u
213
cier qui quitte la Suisse à la fin d’août de 1940
en
mission et muni d’un passeport « de service », il est rigoureusement
214
serté, peu de jours auparavant. Un critique qui l’
en
accuserait, à ce moment-là, serait requis de s’en expliquer sur l’heu
215
en accuserait, à ce moment-là, serait requis de s’
en
expliquer sur l’heure devant un tribunal militaire, lequel n’admettra
216
1969)ab ac Monsieur le président, Un étudiant
en
théologie, qui suit depuis deux ans mes cours, René Bugnot, comparaît
217
certaines applications théoriques ou concrètes qu’
en
fait M. Bugnot. Mais il y a loin de contester à condamner et à flétri
218
nous condamnons à la prison ceux qui se réclament
en
toute conscience, qu’aurons-nous encore à défendre en Suisse, à part
219
oute conscience, qu’aurons-nous encore à défendre
en
Suisse, à part les « beautés de la nature » et des entreprises dont b
220
e soin tout aussi bien ou parfois mieux que nous.
En
tout cas, il n’y aurait pas lieu de se faire tuer pour si peu que de
221
geants, civiquement alertés, préoccupés de mettre
en
accord leur foi intime et leur action dans la communauté, comment ne
222
d’aussi bons Suisses que ceux qui, trop souvent,
en
toute indifférence et ignorance quant aux bases mêmes de notre civism
223
ons, pourquoi ne pas condamner « pour la forme »,
en
saisissant l’occasion de dénoncer — parce qu’elle est scandaleuse et
224
econnaissance légale de l’objection de conscience
en
Suisse et d’un statut correspondant ? La véritable utilité d’un procè
225
ous voudrez bien excuser la liberté que je prends
en
m’adressant à vous si franchement et longuement. Je ne voulais être q
226
es convictions de citoyen. Me le pardonnerez-vous
en
pensant aux efforts que j’ai faits — et ne cesserai de faire — pour e
227
t mal et ne le comprend pas toujours ? Nous avons
en
commun le souci du bien public et cherchons à le servir chacun à sa m
228
subie Bugnot une première fois. Et il ne pouvait
en
être autrement. Car si le juge n’est plus obligé d’aggraver la peine
229
fait qu’il n’est plus tenu compte de la récidive
en
matière d’objection de conscience, il ne peut cependant guère envisag
230
. J’ai dit seulement que si l’on choisissait de s’
en
tenir à « l’ordre à tout prix » et à l’écrasement légal des opposants
231
. Cela dit, il me reste à vous remercier d’avoir,
en
publiant ma lettre, ramené l’attention de vos lecteurs sur le grave p
232
sera organisé et publié dans le Journal de Genève
en
octobre 1969 : « Entre Dieu et l’État », Journal de Genève, Genève, n
233
e. On a fabriqué le nationalisme au xixe siècle.
En
peinture, voyez comme l’École de Paris est peu française en vérité :
234
n Âge. On ne peut parler de culture bourgeoise qu’
en
pensant aux consommateurs de cette culture. Bien sûr, depuis cent ans
235
rendre populaires auprès de leurs petits enfants
en
leur conseillant de casser leurs jouets. Il faudrait plutôt leur dire
236
une mutation tant physique que spirituelle ? Je n’
en
sais rien. Je sais vers quoi je voudrais qu’on aille. Le progrès est
237
nt, de la Grèce et de Rome qui continuent à vivre
en
elles. En deuxième lieu, la civilisation occidentale est la seule qui
238
Grèce et de Rome qui continuent à vivre en elles.
En
deuxième lieu, la civilisation occidentale est la seule qui ait conqu
239
autre civilisation qui pourrait s’épanouir ? Je n’
en
vois aucune. Et la Chine ? Encore faudrait-il que ce soit une civilis
240
blement alors des centaines de morts, quoiqu’on n’
en
parle guère. Je ne vois dans le maoïsme aucun germe de civilisation n
241
ois pas du tout au succès des révolutions. Il n’y
en
a jamais eu une seule qui ait réussi. Elles ont toutes abouti à des t
242
voir personnel finit toujours mal. » Bon. Mais qu’
en
est-il du pouvoir impersonnel ? Le cas des quatre Républiques françai
243
nte mais fausse. Aujourd’hui, la civilisation née
en
Europe recouvre la terre entière ; elle n’est pas à la merci des forc
244
suis pas pessimiste à son sujet, mais je le suis
en
ce qui concerne les effets de ce que l’Homme, indépendamment de la na
245
e par exemple. Dans un petit livre que j’ai écrit
en
1946 sur la bombe atomique, je disais en post-scriptum à mes lettres
246
ai écrit en 1946 sur la bombe atomique, je disais
en
post-scriptum à mes lettres : « Un dernier mot, et dire que j’allais
247
laissez tranquille dans sa caisse, elle ne va pas
en
sortir toute seule. On nomme des comités pour contrôler la bombe ! C’
248
est la responsabilité de l’artiste dans un monde
en
transformation ? Dans une société qui s’agrandit follement, qui perd
249
sont les ludions de l’inconscient collectif, ils
en
traduisent et révèlent les courants, mais n’agissent plus sur eux. C’
250
é de notre désordre, mais de trouver les moyens d’
en
sortir. C’est-à-dire de créer un ordre plus humain : par quoi je veux
251
enait dans le procès d’un objecteur de conscience
en
adressant au président du Tribunal militaire un témoignage que nous a
252
lème de l’objection de conscience, c’est admettre
en
préalable que ce problème existe. Non pas par l’importance du nombre
253
e du nombre de ceux qui professent l’objection et
en
portent témoignage, mais par la valeur des principes qu’elle révèle e
254
ue les tribunaux militaires suisses ont condamnés
en
1967 peut être rapidement esquissé : l’objecteur est généralement de
255
ataire ; il est proportionnellement plus nombreux
en
Suisse romande. Si la notion d’objection de conscience a été récemmen
256
tendue à des motifs d’ordre philosophique, elle n’
en
puise pas moins ses racines dans des motivations chrétiennes. C’est d
257
autre. Michel Barde. — Avez-vous eu le sentiment,
en
objectant, de faire une œuvre antimilitariste — je précise que ceux q
258
le. L’objecteur choisit un moyen défini de mettre
en
évidence l’injustice d’une loi et de préconiser quelque chose de nouv
259
Dieu Tout-Puissant », entendant le Dieu chrétien,
en
tête d’une Constitution qui n’est absolument pas chrétienne. Bernard
260
— Est-elle antichrétienne ? Denis de Rougemont. —
En
cas de conflit, oui. Dans le cas du conflit prévu par cet article 49,
261
e nos plus petites communes, chaque séance débute
en
plaçant cette réunion d’une cinquantaine de citoyens « sous la protec
262
e les lois et y obéit sans les mettre plus jamais
en
question. Bernard Béguin. — Tout dépend si le citoyen est autorisé à
263
ollectivité, et si elles sont amendables par elle
en
tout temps. Christian Schaller. — Eh bien ! L’objection de conscience
264
ois puissent s’amender. C’est une façon de mettre
en
évidence certains problèmes qu’on a tendance à masquer d’habitude. Pa
265
cteur prend une position particulière pour mettre
en
évidence un état de fait. Ce n’est pas un anarchiste. Bernard Béguin.
266
oin d’eux, et cela montre que si nous n’avons pas
en
droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fait. L’objecteur
267
droit un statut pour les objecteurs nous l’avons
en
fait. L’objecteur peut accomplir ses devoirs civiques sans s’opposer
268
gens, que par des tribunaux ordinaires qui jugent
en
majorité des gens plus ou moins malhonnêtes. Colonel divisionnaire Dé
269
ans peut obtenir un sursis… Michel Barde. — Il y
en
a qui se présentent à 19 ans devant les tribunaux. Ils bénéficient de
270
pital cantonal. Bernard Béguin. — Cela veut dire,
en
fait, qu’un garçon de 20 ans condamné pour objection de conscience —
271
s chargés de l’exécution. Ce sont les cantons qui
en
sont chargés. Et nous n’avons, je dois dire, jamais eu de plainte de
272
olonel Vaucher. — Les tribunaux militaires jugent
en
majorité des honnêtes gens, c’est vrai ; et je ne pense pas seulement
273
rs de conscience. Quant au sursis, ils ne peuvent
en
bénéficier, sauf s’ils déclarent être disposés à l’avenir à faire leu
274
tté ? Colonel Vaucher. — Mais oui, bien sûr, mais
en
fait le cas ne se présente pas. Quand acquitte-t-on le meurtrier ? S’
275
ble sera acquitté aussi. C’est évident. Mais je n’
en
ai jamais vu. Tous les objecteurs que j’ai connus étaient des gens se
276
n. Il accepte la loi. (Il pourrait s’y soustraire
en
se faisant réformer.) Mais sans se soustraire à la loi l’objecteur ch
277
d’importance à ce que la vie des objecteurs soit
en
rapport avec leurs principes. Enfin nous ne condamnons pas perpétuell
278
ns. Ce ne sont pas des officiers de carrière qui,
en
règle générale, sont juges militaires, ce sont des miliciens. Denis d
279
vice. Nous ne vous demandons pas de l’aimer, ni d’
en
être partisan. » Denis de Rougemont. — L’objecteur de conscience n’es
280
plique mal quand il veut lutter contre la guerre,
en
Suisse, c’est qu’il s’attaque en même temps à un appareil militaire d
281
initiative à l’extérieur, et qui ne peut agir qu’
en
autodéfense. Service civil et milice incompatibles ? Christian
282
de la bombe atomique dont on parle beaucoup sans
en
connaître les effets. Par deux fois déjà, nous avons été maintenus à
283
été fait à l’étranger. D’ailleurs, vous savez qu’
en
France un objecteur doit se déclarer comme tel au recrutement, et qu’
284
dit : « Objecteurs de conscience ? oui, mais pas
en
Suisse. Pour quelle raison en Suisse ? Nous ne voulons de mal à perso
285
nce ? oui, mais pas en Suisse. Pour quelle raison
en
Suisse ? Nous ne voulons de mal à personne, sinon défendre ce que nou
286
aurions plus un certain nombre d’objecteurs. Nous
en
serions ravis. Mais si je me pose la question comme citoyen — et je s
287
e pense finalement qu’une armée est indispensable
en
Suisse et que le service militaire obligatoire paraît la forme la plu
288
e un noyau de militarisme, et j’ai le militarisme
en
horreur. Bernard Béguin. — Est-ce qu’un service civil affaiblirait l’
289
upranational. L’armée que nous avons actuellement
en
propre nous permet en cas de conflit de faire entendre notre propre v
290
que nous avons actuellement en propre nous permet
en
cas de conflit de faire entendre notre propre voix, et d’oser dire no
291
re entendre notre propre voix, et d’oser dire non
en
toute indépendance. Christian Schaller. — Mais la question est bien l
292
nos conceptions actuelles. Nous pouvons le faire
en
Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire en Russie. Mais je p
293
Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire
en
Russie. Mais je pense, pour ma part, que si la neutralité suisse doit
294
es devoirs particuliers aux Suisses dans la prise
en
considération et au sérieux, du problème de la guerre tel qu’il se pr
295
re de division 1. M. Christian Schaller, étudiant
en
médecine, co-auteur du Sens de notre refus (Éditions La Baconnière).
296
dent , Comme toi-même (ou Les Mythes de l’amour
en
livre de poche), un chapitre de La Part du diable et une brève nouve
297
N’oubliez pas mes journaux réunis par Gallimard
en
un volume, et tous mes ouvrages politiques et polémiques, où il n’est
298
civique de la personne. L’Amour et l’Occident n’
en
est en somme qu’une illustration dans le domaine des relations indivi
299
i ressemble à un « l’éclatement de l’Éros », si j’
en
crois mes yeux et les statistiques. Le fait qu’un livre comme Love St
300
ment. Les autres sources de malheur sont réduites
en
Occident, et la proportion réservée à l’adultère s’est largement accr
301
us de mal que la passion, ni créé plus de beauté,
en
Occident. Je pense que le couple, fondement du rapport humain le plus
302
e vous vouliez le faire à votre retour d’Amérique
en
Europe en 1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que
303
liez le faire à votre retour d’Amérique en Europe
en
1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot que j’ai défin
304
’ai défini dans mon premier livre, publié à Paris
en
1934, Politique de la personne et qui est exactement le contraire d
305
ant que tel. Quand je suis rentré des États-Unis,
en
1946, j’ai vu que l’engagement était devenu une théorie à la mode. Je
306
gagement était devenu une théorie à la mode. Je n’
en
ai plus parlé, mais pratiquement je me suis engagé au service de l’Eu
307
viève Armleder et précédés du chapeau suivant : «
En
1972, Denis de Rougemont a réédité quatre ouvrages anciens, augmentés
308
dits. Ces ouvrages, et d’autres, ont été traduits
en
norvégien, en grec, en anglais, en catalan, en portugais, en japonais
309
ages, et d’autres, ont été traduits en norvégien,
en
grec, en anglais, en catalan, en portugais, en japonais et en italien
310
d’autres, ont été traduits en norvégien, en grec,
en
anglais, en catalan, en portugais, en japonais et en italien. C’est d
311
t été traduits en norvégien, en grec, en anglais,
en
catalan, en portugais, en japonais et en italien. C’est dire que 1972
312
ts en norvégien, en grec, en anglais, en catalan,
en
portugais, en japonais et en italien. C’est dire que 1972 a été pour
313
n, en grec, en anglais, en catalan, en portugais,
en
japonais et en italien. C’est dire que 1972 a été pour lui “une année
314
anglais, en catalan, en portugais, en japonais et
en
italien. C’est dire que 1972 a été pour lui “une année de mise au poi
315
ennent chaque matin à Genève, et rentrent le soir
en
France. Cette région s’étend dans un rayon d’une quarantaine de kilom
316
apitale mondiale de l’automobile. Mais la voiture
en
1978, loin d’être un simple objet de consommation, figure au cœur de
317
de parking, de problèmes de santé ou de chômage,
en
ville, la voiture est là, avec ses partisans et ses détracteurs. Voit
318
lon international de l’automobile de Genève, tout
en
ne niant pas certains inconvénients qui se rattachent à la voiture, n
319
s inconvénients qui se rattachent à la voiture, n’
en
demeure pas moins un farouche partisan. Sur le plan social, parce qu’
320
ivers modes de transports et d’élaborer des plans
en
conséquence. Jacob Roffler, étudiant en médecine, a participé en 1976
321
des plans en conséquence. Jacob Roffler, étudiant
en
médecine, a participé en 1976 à l’organisation de l’Anti-Salon. Il es
322
Jacob Roffler, étudiant en médecine, a participé
en
1976 à l’organisation de l’Anti-Salon. Il est un membre actif de la c
323
s culture, dites-vous, qui est parvenu à ses fins
en
créant dans ses usines des sortes de circuits fermés « producteur-con
324
circuits fermés « producteur-consommateur », tout
en
s’aidant de slogans publicitaires habiles. Mais si la voiture avait é
325
ent du national-socialisme. Et j’espère qu’il n’y
en
aura pas une troisième qui serait celle des centrales nucléaires… La
326
et objet répugnant, laid, puant, bruyant, mettant
en
fuite les enfants et les chevaux. » Ford a alors estimé que la seule
327
d’organiser des concours de vitesse, c’est-à-dire
en
prenant les gens par leur côté enfantin. Cela a très bien marché. Ens
328
, Ford n’a vendu que cent ou deux cents voitures.
En
1909, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 pa
329
endu que cent ou deux cents voitures. En 1909, il
en
avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujo
330
ents voitures. En 1909, il en avait vendu 18 000,
en
1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis
331
, il en avait vendu 18 000, en 1919, 1 million et
en
1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 million
332
approcher à plus de 5 miles de chez lui. Il avait
en
fait complètement changé d’avis. Hubert de Senarclens : On viendrait
333
un moment d’angoisse tel que d’autres chercheurs
en
ont connu dans d’autres domaines. Denis de Rougemont : Je m’inscris e
334
utres domaines. Denis de Rougemont : Je m’inscris
en
faux contre cette interprétation. Ce n’était pas lui qui a affirmé qu
335
habitez la campagne et que vous devez vous rendre
en
ville pour travailler. Mais aussi sur le plan des loisirs. Regardez l
336
us rend indépendant. » Mais rien n’est plus faux.
En
auto, vous devez respecter des horaires au même titre que si vous pre
337
e titre que si vous preniez le train. Vous partez
en
vacance non pas le samedi matin, mais le vendredi soir pour éviter le
338
enteurs qui ont fait à peu près soixante voitures
en
tout… Il n’y avait presque pas plus de voitures que d’inventeurs. Il
339
lo. Vous demandez si la prolifération des autos n’
en
a pas réduit les avantages. Mais c’est certain qu’elle les a réduits
340
antages. Mais c’est certain qu’elle les a réduits
en
partie. La « belle époque » où seules les familles aisées roulaient e
341
époque » où seules les familles aisées roulaient
en
voiture est dépassée. L’élévation du niveau de vie — et je m’en félic
342
dépassée. L’élévation du niveau de vie — et je m’
en
félicite — a fait que beaucoup ont aujourd’hui accès à l’automobile.
343
à l’automobile. Une personne sur trois ou quatre
en
Suisse, ce qui est considérable. Mais bien entendu cela comporte auss
344
vous comparez le nombre de véhicules par habitant
en
Occident par rapport à l’Union soviétique, il n’y a aucune commune me
345
a aucune commune mesure : 0,5 % de la population
en
URSS, 50 % aux USA. Dès que vous créez la voiture, vous appelez la li
346
ù 50 % des Soviétiques pourront aussi se déplacer
en
voiture, ils n’accepteront plus d’être bloqués à 30 kilomètres de leu
347
dans certains milieux — d’être pour ou contre, d’
en
avoir ou pas. Cela équivaut à réduire le problème à une dimension abs
348
de vendre cent ou deux cents véhicules par an, il
en
vendrait des millions. Il ne s’est jamais interrogé sur les conséquen
349
achetez des voitures, cela vous rendra libres »,
en
fait leur véhicule leur servait essentiellement à aller travailler. A
350
etenir que le cas de la voiture ? Il faut prendre
en
considération l’individu et voir les conséquences de son comportement
351
avail. Ils ont été s’installer à la campagne et s’
en
servent pour venir travailler. Jacob Roffler : Ce que je déplore dans
352
res autour des grands ensembles, tout est bétonné
en
fonction des quatre roues. François Peyrot : M. Kräyenbühl a parfaite
353
t : M. Kräyenbühl a parfaitement raison de mettre
en
évidence le problème de l’individu plutôt que celui de la voiture. Ca
354
nière, comme de n’importe quel objet, vous pouvez
en
faire une bonne ou une mauvaise utilisation. On vit dans une civilisa
355
s sont pour accroître l’importance des transports
en
commun, d’autres au contraire pour favoriser la liberté du trafic, to
356
t. Mais je voudrais reprendre mon propos initial.
En
moins de cinquante ans la voiture est devenue le numéro un de l’indus
357
e l’on ne peut traiter d’une question aussi grave
en
demandant simplement aux gens s’ils sont pour ou contre. Les PDG de l
358
obile entrave la liberté du plus grand nombre. On
en
vient à construire des autoroutes à côté de villages, sans que la pop
359
firmé que les reproches adressés à nos autorités,
en
ce moment, étaient injustifiés. Car nos autorités agissent conforméme
360
s parfaitement d’accord avec vous. Seulement pour
en
revenir à l’initiative Weber, elle ne demande rien d’impossible. Elle
361
ier, c’est de transporter beaucoup trop de choses
en
camion, alors que l’on devrait davantage utiliser le chemin de fer. I
362
st également démontré. On bâtit trop d’autoroutes
en
Suisse. Étant Neuchâtelois, je connais bien les problèmes qu’apporte
363
ntait une utilisation abusive de la voiture. Déjà
en
1968, rappelez-vous, la notion de « petite ceinture » a été introduit
364
; interdire la construction de parkings au centre
en
favorisant leur implantation autour de cette petite ceinture, de mani
365
l’espace en faveur des piétons et des transports
en
commun. Hubert de Senarclens : Pourtant en ce qui concerne les transp
366
sports en commun. Hubert de Senarclens : Pourtant
en
ce qui concerne les transports en commun, l’État n’a pas été particul
367
lens : Pourtant en ce qui concerne les transports
en
commun, l’État n’a pas été particulièrement rapide ! Jean Kräyenbühl
368
cord sur le rôle que doivent jouer les transports
en
commun, notamment dans les zones densément peuplées où la voiture ne
369
n véhicule individuel pour prendre les transports
en
commun. Denis de Rougemont : Vous me rappelez ce que disait Alfred Sa
370
’habitation extérieures à la ville, vous avez mis
en
marche des mouvements pendulaires avec des gens qui vont à leur trava
371
ires avec des gens qui vont à leur travail et qui
en
reviennent. Ces mouvements amènent par conséquent des véhicules en vi
372
s mouvements amènent par conséquent des véhicules
en
ville, laquelle est utilisée davantage pour les bureaux. C’est ainsi
373
centre de Paris sont devenus complètement morts.
En
ce qui concerne les parkings périphériques un point d’interrogation d
374
rd’hui des centres commerciaux où l’on peut garer
en
sous-sol ? J’émets donc un doute sur cette politique des parkings aut
375
e la ville est devenue invivable. Ce qui se passe
en
Occident, à cet égard, est juste l’inverse de ce que l’on constate da
376
e l’inverse de ce que l’on constate dans les pays
en
voie de développement. Là-bas vous assistez à un afflux des populatio
377
nous a rendus attentifs à ce fait que la voiture,
en
envahissant complètement les places transformées en parkings — pensez
378
envahissant complètement les places transformées
en
parkings — pensez à la grande place de Bruxelles — ruine les bases mê
379
e Paris sont consacrés à la voiture. Et il ajoute
en
substance qu’à ce jeu de l’auto prioritaire ont été sacrifiés sans do
380
les qui n’étaient pas faites pour la recevoir. Il
en
résulte, c’est clair, des problèmes presque insolubles. Je suis d’avi
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et une erreur, car une ville doit s’adapter, tout
en
gardant ce qu’elle a d’authentique et qui doit absolument être préser
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leux de penser à quel point la majorité des gens,
en
Occident, vit aujourd’hui mieux qu’il n’y a un ou deux siècles. Moi c
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al c’est que vous insistez beaucoup sur l’objet —
en
l’occurrence la voiture — mais vous insistez beaucoup moins sur le su
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ellement changer des pièces. Denis de Rougemont :
En
ce qui concerne l’économie, je pense qu’il faut rester humain. Il y a
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us fluide mais on s’aperçoit qu’au moindre départ
en
vacances les voitures y sont bloquées. Hubert de Senarclens : La poll
386
ue l’on puisse parler de conspiration du silence.
En
fait même si certains phénomènes sont connus, c’est un secteur qui dé
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maladies est épouvantablement élevé. D’autre part
en
ce qui concerne les accidents, je pense qu’il ne faut pas prendre uni
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ts, je pense qu’il ne faut pas prendre uniquement
en
considération le choc ou la blessure mais l’ensemble des suites telle
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d’une manière plus modeste l’automobile. Car même
en
les baratinant, vous n’obtiendrez pas qu’ils restent « gentils ». Cel
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les séances sur les règlements du Conseil fédéral
en
la matière. Tout était, je vous l’assure, plutôt obscur. Jacob Roffle
391
semaine littéraire, seule revue paraissant alors
en
Suisse romande, une semaine à peine après que je l’aie écrit. Il s’in
392
on, passionnés de football et jouant, tous trois,
en
qualité de gardiens de but. C’est tout de même étonnant. Si vous devi
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ette morale est en train de fortement se dégrader
en
raison, selon moi, de deux facteurs particulièrement néfastes : la co
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t ceux qui vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’
en
1936, les démocraties occidentales ont eu le plus grand tort de parti
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er aux JO. Si elles avaient refusé d’y aller tout
en
exprimant clairement leurs raisons, à savoir qu’elles ne voulaient pa
396
uple allemand aurait en effet commencé à remettre
en
cause très sérieusement la valeur de la politique menée par son gouve
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pique français s’est alors rebiffé avec virulence
en
déclarant « Quoi ! On veut m’arracher mon drapeau, on en veut à l’hon
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arant « Quoi ! On veut m’arracher mon drapeau, on
en
veut à l’honneur de mon pays ! » Quand on en arrive là, je crois qu’i
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, on en veut à l’honneur de mon pays ! » Quand on
en
arrive là, je crois qu’il n’est plus question de sport mais de délire
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donc l’air de glorifier d’affreux tyrans comme on
en
a plus vu depuis Gengis Khan. Et tout cela fait bien entendu régner a
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est précédé du chapeau suivant : « Né à Neuchâtel
en
1906, Denis de Rougemont est l’écrivain suisse le plus engagé dans le
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e 1982)aq ar Comme chaque année, je suis parti
en
vacances avec une pleine valise de manuscrits en train et de livres «
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en vacances avec une pleine valise de manuscrits
en
train et de livres « à lire en vacances », livres d’amis, reçus depui
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lise de manuscrits en train et de livres « à lire
en
vacances », livres d’amis, reçus depuis des mois, et livres qui m’aid
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et de Tel quel de Valéry, compagnons de mes mises
en
train. Le sort a voulu que je n’arrive à lire qu’un seul des « livres
406
s propres livres, en vue de traductions nouvelles
en
anglais, roumain, serbo-croate, exigeant ajouts et préfaces, ou pour
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aces, ou pour des rééditions revues et augmentées
en
livres de poche, à paraître à l’automne, ces tâches bloquant tout, éc
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s et à l’âme » et de réaffirmer avec force sa foi
en
un avenir qui sera ce que nous en ferons, Denis de Rougemont expliqua
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ec force sa foi en un avenir qui sera ce que nous
en
ferons, Denis de Rougemont expliqua pourquoi l’essai est, à son sens,
410
tion Schiller Suisse — choix longuement mûri s’il
en
fut, puisqu’il ne se déclare, pour notre Suisse romande, que tous les
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pour notre Suisse romande, que tous les vingt ans
en
moyenne — je vous dirai qu’il me rassure au moins autant qu’il m’hono
412
nt partie de la littérature ? Tel est le doute qu’
en
me donnant votre Grand Prix vous tranchez en faveur de l’essai comme
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dans Calvin, l’initiateur de la langue des idées
en
France, et dans Montaigne, inventeur des Essais précisément ; puis da
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es écrits polémiques et pas du tout des tragédies
en
vers, le Rousseau des Rêveries et des Confessions, le Chateaubriand d
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l’Europe et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison
en
enfer, et tout près de nous, le Valéry de Variété et de Tel Quel, l’A
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vis de Malraux Ceci dit sur un plan général, j’
en
viens à mon cas personnel, pour la première fois en public. On s’éton
417
viens à mon cas personnel, pour la première fois
en
public. On s’étonne souvent, ou l’on juge regrettable, que je donne l
418
s me donne l’occasion de m’expliquer là-dessus, m’
en
fait même peut-être un devoir. Tout s’est joué entre 1930 et 1940
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écennie tout s’est joué, à la fois hors de moi et
en
moi. Ce qui m’importe ici, c’est de vous faire entrevoir l’interactio
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par la soumission de l’homme à ses machines, tout
en
nous refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un tem
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milieu de laquelle cette phrase me frappa, tapée
en
majuscules : « Ni individualistes, ni collectivistes, nous sommes per
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fi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai
en
relation avec quelques dizaines de jeunes intellectuels, avec ce que
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isses, mais aussi d’une manière clandestine, on s’
en
doute, dans l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Ils allaient lanc
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nsultes à chef d’État étranger risquant de mettre
en
danger la sécurité de la Suisse », comme on me le précisa. En suite d
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sécurité de la Suisse », comme on me le précisa.
En
suite de quoi, je me vis gentiment poussé à partir pour New York, cha
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be atomique notamment. Mais surtout, par la force
en
mon cas créatrice d’une constante et poignante nostalgie, en Amérique
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créatrice d’une constante et poignante nostalgie,
en
Amérique, j’ai découvert l’Europe et la nécessité vitale de son union
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délivraient d’Hitler. Et dès mon retour définitif
en
Suisse, je me suis trouvé, sans trop savoir comment, engagé dans la l
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e, et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était
en
1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et
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ique suppose une certaine idée de l’homme ». Nous
en
déduisons que le communisme supposait un individu embrigadé, le komso
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dèle de cité idéale que Rousseau devait reprendre
en
l’appliquant aux citoyens de Genève réunis dans la cathédrale. Le
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’une société fondée sur les communes, s’associant
en
régions pour les tâches qui dépassent leur compétence ; ces régions à