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outes les raisons de faire l’Europe, économiques,
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, culturelles, il y a celle-ci, qui n’est pas négligeable : rendre nos
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tre chose est d’affirmer que j’ai « jeté mon sac (
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) aux orties » avant de « disparaître dans les Amériques ». Car c’est
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de s’en expliquer sur l’heure devant un tribunal
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, lequel n’admettrait pas l’excuse d’une « manière de parler » pour fa
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Bugnot, comparaîtra le 27 juin devant le tribunal
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que vous présidez. J’ai beaucoup d’estime pour M. Bugnot. Équilibré,
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chapeau suivant : « Vendredi dernier, le tribunal
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de la 1re Division a condamné le jeune René Bugnot, pour avoir refusé
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vant par là une récente jurisprudence du tribunal
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de cassation qui permet désormais également l’exclusion pour les obje
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e que j’avais adressée au président d’un tribunal
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et que vous publiez à mon insu, sous un titre trompeur, je le crains.
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ée le vendredi précédent au président du tribunal
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de 1re Division devant lequel comparaissait un jeune objecteur de con
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conscience en adressant au président du Tribunal
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un témoignage que nous avons publié le 30 juin. Ce témoignage a susci
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quinze objecteurs de conscience que les tribunaux
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suisses ont condamnés en 1967 peut être rapidement esquissé : l’objec
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e stipule que tout Suisse est astreint au service
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, alors que l’objecteur de conscience religieux se réfère à cette même
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pense pas que la séparation soit tellement entre
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et objecteurs qu’entre « conservateurs » et « progressistes », si je
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es. Et personnellement je me sens très proche des
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qui, à l’intérieur de l’édifice, font le même travail d’une autre man
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jugé le christianisme compatible avec le service
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du citoyen. Moyen légal ou ferment d’anarchie ? Denis de Rougem
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inconditionnelle ? La compétence de la justice
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Bernard Béguin. — Vous ne connaissez pas les troupes genevoises si
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efus de servir, ils arrivent devant les tribunaux
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. Bernard Béguin. — Colonel Vaucher, comment la justice militaire pren
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ard Béguin. — Colonel Vaucher, comment la justice
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prend-elle ce problème : défi constitutionnel et défi à l’armée, lors
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r refus de servir ? Colonel Vaucher. — La justice
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est compétente parce que la loi le dit. Nous, officiers de justice mi
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rce que la loi le dit. Nous, officiers de justice
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, nous ne verrions aucun inconvénient à ce que les objecteurs de consc
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r place, je préférerais être jugé par un tribunal
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, qui juge essentiellement des honnêtes gens, que par des tribunaux or
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réaz. — Jugez-vous des mineurs dans les tribunaux
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? Colonel Vaucher. — Si, nous pouvons les juger. Colonel divisionnair
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rd Béguin. — Mais sont-ils logés dans des prisons
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? Colonel Vaucher. — Non. À Genève, ce sera Saint-Antoine, et ils tra
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de droit commun. Colonel Vaucher. — Les tribunaux
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jugent en majorité des honnêtes gens, c’est vrai ; et je ne pense pas
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ursis. Colonel Vaucher. — Depuis 1950, le Code
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n’autorise plus de prononcer comme peine accessoire la privation des
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à faire leur service. L’article 32 du Code pénal
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, qui est absolument pareil au Code pénal suisse sur ce point, précise
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ttre de nouvelles infractions. Quelques tribunaux
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ont essayé de dire qu’ils n’avaient pas la conviction, mais l’espoir
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réfléchirait et qu’il se présenterait au service
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. Ces jugements ont été cassés par le tribunal militaire de cassation
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ire. Ces jugements ont été cassés par le tribunal
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de cassation : conformément à la jurisprudence de tous les tribunaux
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bjectives d’une infraction (art. 81 du Code pénal
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: refus de servir) sont réalisées. Mais avec les atténuations dont no
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ivisionnaire Dénéréaz. — Vous parlez de tribunaux
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et de tribunaux civils. Je crois que dans notre pays, l’armée et le p
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rs de carrière qui, en règle générale, sont juges
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, ce sont des miliciens. Denis de Rougemont. — Je n’ai absolument rien
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re : nous ne représentons pas l’armée au tribunal
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. Nous représentons le peuple, et si le peuple suisse veut déférer le
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Est-ce que ça a un sens de contraindre au service
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des hommes qui ont l’objection chevillée à l’âme ? Colonel divisionna
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e ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Le Tribunal
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ne juge pas l’objecteur de conscience. Il juge le citoyen qui ne veut
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c’est qu’il s’attaque en même temps à un appareil
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dont les obligations constitutionnelles et les structures excluent to
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positive, ou négative. Je pense que notre système
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, tel qu’il est maintenant, avec l’armée que nous avons, est certainem
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té helvétique, la justification morale du service
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, voulu par le peuple, et accepter d’instaurer un service civil. Numér
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rre est un mal. C’est ma conviction intime, à moi
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! Mais que voulons-nous faire ? défendre notre pays, c’est tout. Le g
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u. » Colonel Vaucher. — Sur le plan de la justice
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, s’il existait un service civil, nous n’aurions plus un certain nombr
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mée est indispensable en Suisse et que le service
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obligatoire paraît la forme la plus démocratique de réaliser cette ar
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une solution. Mais nous abandonnerions le service
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sans doute obligatoire, nous passerions pour une part à une armée de
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al fédéral des assurances, grand juge du Tribunal
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de division 1. M. Christian Schaller, étudiant en médecine, co-auteur