1
à demi-européanisés ou germains désillusionnés —
nous
annoncent le « crépuscule du monde occidental », et, au-dessus des ru
2
idental », et, au-dessus des ruines prochaines de
nos
cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’un Orient paradisiaque
3
rallument le mirage d’un Orient paradisiaque d’où
nous
viendraient une fois de plus la sagesse et la lumière. De récentes en
4
sques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel
nous
ont habitués les voyageurs en Orient, mais une suite de coups d’œil a
5
s d’œil aigus sur l’âme orientale de l’islam, que
nous
l’avons lu avec un intérêt si soutenu et parfois — je pense à certain
6
ui donne à ses notations tout leur prix. Elles ne
nous
renseignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si
7
rait du christianisme est dans l’inquiétude qu’il
nous
inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse, dit-il des rêveurs or
8
n qu’ils désirent. Du difficile oubli de soi-même
nous
avons fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en ont fait un p
9
le mènent à cette constatation fondamentale que «
notre
intelligence et celle de l’Oriental ne sont pas superposables ». Dès
10
à un péril oriental très pressant, ni surtout que
nous
ayons à chercher là-bas notre salut. « La seule leçon à attendre des
11
sant, ni surtout que nous ayons à chercher là-bas
notre
salut. « La seule leçon à attendre des musulmans, c’est que le specta
12
sulmans, c’est que le spectacle de leur décadence
nous
enseigne comment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler co
13
de leur décadence nous enseigne comment éviter la
nôtre
. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des d
14
nt, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on
nous
a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue es
15
« Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de
notre
pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de l
16
nsoleront des réalités artificielles qui énervent
nos
vies de soucis dégradants. J’ai fait lire ce livre à des gens de tout
17
les mènent des existences bien plus proches de la
nôtre
que celle du passant qu’on coudoie. Moins d’art peut-être, je veux di
18
aison, tout au moins pour leur compte, ajouterons-
nous
. À chacun sa réalité : elle dépend du regard qu’on porte sur les chos
19
e ce point de vue simpliste (et ce n’est pas chez
nous
qu’on la niera) il faut reconnaître qu’il est essentiellement négatif
20
contraire qu’elles affectent les sources vives de
notre
civilisation. C’est pourquoi le problème apparemment secondaire de l’
21
ériel des écrivains, ne peut laisser indifférente
notre
conscience de citoyens. Les dictateurs actuels l’ont bien compris. No
22
oyens. Les dictateurs actuels l’ont bien compris.
Nous
les voyons donner des soins jaloux au statut de la culture dans leur
23
tatut de la culture dans leur pays. Pourquoi donc
nos
démocraties se laisseraient-elles battre sur ce terrain, où elles dis
24
ce réelle de cette crise, à qui la faute, disions-
nous
? Au public ou aux écrivains ? On objectera sans doute que le vrai re
25
n’a fait qu’empirer depuis. Les grands auteurs de
notre
siècle ne sont pas des auteurs populaires. Ils sont à l’usage exclusi
26
tteignent rapidement la masse profonde du peuple,
nous
voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter du roman policier ou d
27
perdu, je le répète, c’est que les plus grands de
nos
écrivains ont beaucoup fait pour qu’il se perde en se « distinguant »
28
Aussi bien, si j’écris ceci à l’intention d’un de
nos
journaux, ce n’est pas pour prêcher les écrivains qui le lisent, mais
29
que la situation est loin d’être aussi grave chez
nous
qu’ailleurs. C’est vrai sans doute. Mais si l’on se borne à le répéte
30
à le répéter, cela cessera bientôt d’être vrai :
nous
suivrons le cours fatal des choses. J’observais tout à l’heure que le
31
auteurs qu’il mérite. Or, il importe hautement à
notre
pays d’avoir des écrivains représentatifs de ce qui fait sa force vér
32
C’est pourquoi les problèmes culturels sont pour
nous
, Suisses, plus vitaux encore que pour les grandes nations qui nous en
33
us vitaux encore que pour les grandes nations qui
nous
entourent. Et c’est pourquoi enfin, j’y reviens, acheter des livres e
34
Quoi de moins actuel, sera-t-on tenté de penser.
Notre
âge est dur. Le temps des rêves est passé. « Nous ne sommes plus un p
35
otre âge est dur. Le temps des rêves est passé. «
Nous
ne sommes plus un peuple de rêveurs et de philosophes ! », proclamait
36
oute époque de la pensée humaine, dit en débutant
notre
auteur, pourrait se définir, de façon suffisamment profonde, par les
37
elle établit entre le rêve et la vie réelle. » Or
notre
époque, plus que toute autre semble-t-il, s’est attachée à l’étude de
38
e du phénomène à ses racines : M. Béguin vient de
nous
le donner, avec une maîtrise qui le met du coup au premier rang des h
39
se. Les interprétations de la vie onirique, qu’il
nous
propose, sont infiniment plus larges que celles du savant viennois. E
40
on spécialisés une découverte pleine d’attraits :
nous
étions loin de nous douter de la « modernité » aiguë des problèmes qu
41
écouverte pleine d’attraits : nous étions loin de
nous
douter de la « modernité » aiguë des problèmes que posèrent un Hamann
42
avec une ampleur admirable, par ces penseurs dont
nous
ignorons tout. C’est que leurs œuvres sont pratiquement inaccessibles
43
rté et une précision admirables, M. Béguin rend à
notre
littérature un service dont on ne saurait exagérer l’importance. Je n
44
naturelle du « domaine français » : d’une part en
nous
rendant accessible et actuelle la période la plus riche de la pensée
45
occasion de réviser bien des préjugés ancrés dans
nos
esprits, notamment le préjugé qui veut que les romantiques allemands
46
t toutes les ressources d’un esprit bien armé par
nos
classiques, alliées à une profonde sympathie pour les hardiesses de l
47
embre 1940, p. 1-2. i. Le journal précise : « De
notre
envoyé spécial ».
48
soir de l’élection présidentielle. À neuf heures,
nous
étions cent-mille, à onze heures, un demi-million. Le tout dans un or
49
dio : voilà le problème qui se pose, voilà ce que
nous
avons fait, voilà ce qui reste à faire. Le président et ses secrétair
50
r les républicains et les démocrates américains à
nos
radicaux, conservateurs, libéraux et socialistes. Ni les républicains
51
janvier 1941, p. 1. k. Le journal précise : « De
notre
envoyé spécial ».
52
égation… Le chœur entonne le cantique : « Ô Dieu,
notre
aide aux temps passés… Le président y joint sa voix. » Puis ce fut la
53
te ailleurs « Ô Dieu, priait le chapelain, revêts
notre
président du manteau de l’humilité…, couronne-le des dons les plus sa
54
février 1941, p. 1. m. Le journal précise : « De
notre
envoyé spécial ».
55
t d’un seul chien du même nom. Une aurore boréale
nous
avait arrêtés toute une nuit, non point que sa beauté nous eût cloués
56
t arrêtés toute une nuit, non point que sa beauté
nous
eût cloués sur place, mais parce qu’elle provoquait des tempêtes magn
57
ement dénouée dans les hauteurs du ciel arctique,
nous
montâmes en spirale à 5000 mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élan
58
on s’élance pour franchir l’Océan d’un seul bond.
Nous
volons à tire-d’aile vers l’Irlande. » Mais ce cliché et ces jolies s
59
d de l’avion, attendre que la Boule au-dessous de
nous
ait tourné jusqu’au point désiré, pour y descendre et s’y poser. Rien
60
t qui en est à la troisième journée du trajet que
nous
ferons à rebours en quatre heures. Nous sommes partis tout au début d
61
rajet que nous ferons à rebours en quatre heures.
Nous
sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’après-midi, v
62
matinée. Voici déjà l’après-midi, voici le soir,
nous
volons contre le soleil et le temps coule deux fois plus vite. La str
63
feu sur l’horizon follement lointain, tandis que
nous
survolons des profondeurs multipliées, cavernes d’ombre et gonflement
64
ux approches de l’Irlande vient la nuit. Derrière
nous
, tout est flamme et or. Mais un toit d’ombre épaisse descend obliquem
65
bliquement, rejoint la mer, ferme le monde devant
nous
. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses.
66
mer, ferme le monde devant nous. En deux minutes
nous
sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a plus que, to
67
ténèbres denses. Il n’y a plus que, tout près sur
nos
têtes, les lampes en veilleuse, et le ronron assourdi des moteurs. Un
68
s d’où ils viennent. ⁂ Les oiseaux de Paris
Nous
roulons dans un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris. Sept ans
69
epuis que je l’ai quitté… Par quelle Porte allons-
nous
entrer ? Je ne puis pas distinguer les noms des rues sur ces maisons
70
quand je me croyais encore dans la banlieue… Déjà
nous
descendons une rue déserte et provinciale. C’était cela, le boulevard
71
vard Saint-Michel ? Mais sur les Quais, où le car
nous
dépose, j’ai retrouvé les grandes mesures de Paris. Dans quel silence
72
ris. Dans quel silence, à quatre heures du matin.
Nous
donnera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Amér
73
pas à Paris. » Et c’est bien un de ces tours que
nous
jouent les cauchemars, de rapetisser méchamment tous les êtres, d’eff
74
. L’Europe ancienne s’est rétrécie à la mesure de
nos
frontières. Je viens de voir, du monde, ce qu’il en reste et que l’on
75
iciels, ne se risquait à prononcer : « Messieurs,
nous
voici réunis pour célébrer une défaite victorieuse. On a parlé de fun
76
funérailles. Il ne s’agit que d’un déménagement.
Nous
ne pourrons plus faire signe aux cygnes, comme dit l’intact Pierre Gi
77
attendant une vraie Ligue des Peuples, préparons-
nous
à de nombreux voyages. La SDN ressemble à l’ONU comme le négatif d’un
78
ché au positif de la photo que l’on va proposer à
notre
admiration. Elle tient ses dernières assises dans le pays qui lui off
79
modèle, mais qui est le seul, ou presque, d’entre
nous
, à ne point faire partie de la Ligue nouvelle. Les deux grands qui, l
80
cène ne sont pas représentés dans cette enceinte.
Nous
laissons à la Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour nous
81
Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour
nous
ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve pas une chambre à loue
82
doxe de la crise des logements ! Mais qu’importe.
Notre
idée se « développe », comme on le dit en photographie. Nous partons
83
e « développe », comme on le dit en photographie.
Nous
partons pour une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous no
84
une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse,
nous
nous sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui ét
85
Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous
nous
sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui était l
86
ns l’ère de la Terre unifiée, qui était le but de
nos
travaux diserts. Nous y touchons, Messieurs, vraiment — il ne s’en fa
87
unifiée, qui était le but de nos travaux diserts.
Nous
y touchons, Messieurs, vraiment — il ne s’en faut que d’un atome… » ⁂
88
, trait pour trait, un état comparable à celui de
notre
Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de c
89
xtérieur, qui n’était rien au regard de celui que
nous
courons. Une partie de l’opinion réclamait une Autorité fédérale, dot
90
semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (
Nous
en sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 fé
91
plexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense,
nos
modestes sagesses et les folies sublimes des grandes Nations contempo
92
puis autant de siècles, et souvent davantage, que
nos
cantons. Leurs sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’Europ
93
breux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient
les nôtres
. Et vos économies ne sont pas plus disparates que celle de Zurich par
94
effets d’une union « trop rapide » remplissaient
nos
journaux, il y a cent-trois ans : il n’en est pas une seule qui se so
95
sse dans la bouche même de ceux qui affirment que
nos
réalités sont tellement différentes… Certes, comparaison n’est pas ra
96
aujourd’hui à l’Europe. Son exemple vivant tend à
nous
démontrer que la solution fédéraliste n’est pas seulement praticable
97
l’immobilité, sont la pire imprudence du siècle.
Nous
ne sommes pas impatients, mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’on a
98
e. Nous ne sommes pas impatients, mais angoissés.
Nous
ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempér
99
par doctrine, par manie ou par tempérament, comme
nous
le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois
100
u’il faut aller lentement dans tous les cas. Mais
nous
ne voyons aucun motif de croire qu’on leur laissera tout le temps d’a
101
ment, et le loisir d’être prudents. Festina lente
nous
disent-ils. Les Coréens n’entendent pas ce latin-là. Même s’il est pr
102
ce, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à
nos
calamités. Ceci me rappelle un argument de M. Bevin. On aurait tort,
103
dire en style familier, ces éternelles prudences
nous
cassent les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre pre
104
vez perdu le droit d’être étrangers sur aucune de
nos
terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’hér
105
étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de
nos
peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fois millénaire
106
e ce qui forme l’héritage deux fois millénaire de
nos
fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de quinze villes capitale
107
physiques, le cœur et le cerveau de l’humanité :
notre
culture, cette civilisation que rien ne s’offre à remplacer, et qui a
108
voir d’invention et de dépassement du destin dont
nous
cherchons en vain l’égal sur la Planète ? Sans remonter jusqu’au délu
109
s — sens de la mesure et sens critique — qu’avons-
nous
inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’a
110
mesure et sens critique — qu’avons-nous inventé,
nous
les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas
111
ens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-
nous
pas inventé ? Je cite pêle-mêle : le marxisme et la psychanalyse, la
112
rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de
nos
maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par no
113
t pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans
nos
écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plu
114
écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par
nos
livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peut être appelé une
115
comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois
nos
mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transp
116
mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et
nos
objets, nos procédés d’art et de construction, de transport et de gou
117
eurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets,
nos
procédés d’art et de construction, de transport et de gouvernement, d
118
t de gouvernement, d’industrie, de médecine. — et
nos
armes, quitte à les tourner contre nous. Que sont en fin de compte le
119
cine. — et nos armes, quitte à les tourner contre
nous
. Que sont en fin de compte les deux empires qui prétendent partager n
120
e compte les deux empires qui prétendent partager
notre
monde ? L’Amérique, la Russie moderne, sont des produits de notre cul
121
Amérique, la Russie moderne, sont des produits de
notre
culture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est née de n
122
its de notre culture, de Calvin et de Marx, et de
notre
industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De tout c
123
et de Marx, et de notre industrie qui est née de
nos
savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les
124
notre industrie qui est née de nos savants et de
nos
philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les Députés. On atten
125
sion de tous les hommes, et pas seulement ceux de
notre
continent, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans la vi
126
s manquez à une mission précise, celle de fédérer
nos
faiblesses pour en faire la force du siècle. Messieurs les députés eu
127
destin. Groupez-vous. Dites au moins votre but !
Nous
sommes plusieurs millions qui n’attendons qu’un signe. r. Rougemon
128
problème de l’unité européenne. Quand il regarde
notre
vieux continent, il n’y voit, si j’ose dire, que ce qui n’y est pas ;
129
ys n’est pas européen. En effet, dit le pamphlet,
nous
les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « p
130
éen. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais,
nous
sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « par notre langue ;
131
es plus près des Dominions que de l’Europe, « par
notre
langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos instituti
132
ions que de l’Europe, « par notre langue ; et par
nos
origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de
133
Europe, « par notre langue ; et par nos origines,
nos
habitudes sociales et nos institutions, notre point de vue politique
134
; et par nos origines, nos habitudes sociales et
nos
institutions, notre point de vue politique et nos intérêts économique
135
ines, nos habitudes sociales et nos institutions,
notre
point de vue politique et nos intérêts économiques »… Je ne sais ce q
136
nos institutions, notre point de vue politique et
nos
intérêts économiques »… Je ne sais ce que les Hindous, les Boers, les
137
out, sauf en cela, conservateurs et travaillistes
nous
obligent donc à constater objectivement que leurs motifs profonds ne
138
asquer sa vraie nature. Car dans le fait, où sont
nos
souverainetés ? Qui les a vues depuis quelques décennies ? Qui donc o
139
s ? Qui donc ose les défendre ouvertement, à part
nos
staliniens sur l’ordre du Kremlin ? Et comment se définissent-elles ?
140
ersonne ne sait très bien, en somme. On essaie de
nous
dire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ? Les pe
141
che en vain : Où sont encore les souverainetés de
nos
États, quand l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la fo
142
f qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers
notre
union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en u
143
aites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de
notre
indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent. Le peupl
144
moyens de l’indépendance : une Autorité fédérale.
Nous
n’attendons rien de plus, ni rien de moins de vous. s. Rougemont D
145
tacles à l’union, perdant de vue sa nécessité, il
nous
reste à leur faire comprendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes.
146
rendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes. Ils
nous
disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces diffic
147
jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à
notre
cause à tous. On me dira que si l’on se contente d’affirmer des princ
148
s. Mais si Strasbourg accouche d’un timbre-poste,
nous
serons un peu déçus, et Staline très content. Voici l’acte que je vou
149
et de la parade puissante que pourrait constituer
notre
fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
150
icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans
nos
provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
151
l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de
notre
espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez derrière vous qu
152
le maintien du statu quo, que la vie, la durée de
notre
Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
153
rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où
nous
en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à te
154
ilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-
nous
la Constitution ! Messieurs les députés, faut-il vous dire encore que
155
de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour
notre
espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore l’espoir des peuples libres
156
résoudra le problème du chômage, mais l’union de
nos
sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les inté
157
chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut
nous
l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois
158
veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un
nous
propose une autre solution que l’Autorité fédérale, souveraine au-des
159
salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous
nos
peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc
160
e vieillard polisson qui le rendent présent parmi
nous
. Plutôt ces inscriptions, que je copie sur le socle : Face nord : Au
161
propriétaires, par un système qu’on nommerait de
nos
jours location-vente. « Il commande des maisons à son maçon comme d’a
162
avec joie permettent de supprimer les douanes de
notre
zone : ah ! que ne pouvait un seul individu, dans ces temps que l’on
163
pouvait un seul individu, dans ces temps que l’on
nous
a décrits comme adversaires des libertés réelles ! Enfin, Voltaire li
164
arches » entre Alpes et Jura, entre le xviiie et
notre
siècle, entre ces jardins de Candide et cette Bourse des valeurs de t
165
y a celle-ci, qui n’est pas négligeable : rendre
nos
différentes nations indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci
166
la politique mondiale des États-Unis qui souhaite
nous
réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre ma
167
ouhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais
nos
faiblesses, nées de notre manque d’union, appellent dangereusement l’
168
’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de
notre
manque d’union, appellent dangereusement l’Amérique à prendre en main
169
de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de
nos
pays, nationalistes et communistes s’unissent pour dénoncer « l’empri
170
nts de la grandeur américaine ». Mais quel remède
nous
offre-t-on à cette situation humiliante ? Le statu quo ? L’éloquence
171
utal, incontestable, c’est qu’aussi longtemps que
nos
pays resteront désunis et même rivaux, ils seront incapables de soute
172
ition nécessaire de toute existence autonome dans
notre
monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les
173
d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans
notre
atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
174
ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à
nous
de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner la modération
175
ation à ces frères trop sûrs d’eux-mêmes. L’Union
nous
en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à le
176
la situation de départ de l’Amérique et celle de
notre
Europe en formation. Regardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaît
177
et celle de notre Europe en formation. Regardons-
nous
dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais
178
ope en formation. Regardons-nous dans ce miroir !
Nous
y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (E
179
ardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons
nos
anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (Et même les articles
180
ns ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés,
nos
erreurs, mais aussi nos espoirs. (Et même les articles de Life, dans
181
connaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi
nos
espoirs. (Et même les articles de Life, dans cette histoire de chiens
182
e, sont en opposition fondamentale avec celles de
nos
communistes occidentaux et des neutralistes qui les suivent ? En prop
183
e, Moscou reconnaît implicitement la nécessité de
notre
union, dénoncée par les communistes comme une idée américaine. En aff
184
tement les partis qui agissent à son service dans
nos
pays. En insistant enfin sur l’importance vitale d’une reprise des éc
185
fet trois principes qui n’ont jamais cessé d’être
les nôtres
. Nous sommes d’accord. Nous partons de là. Voyons maintenant les cond
186
incipes qui n’ont jamais cessé d’être les nôtres.
Nous
sommes d’accord. Nous partons de là. Voyons maintenant les conditions
187
is cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’accord.
Nous
partons de là. Voyons maintenant les conditions précises de la mise e
188
r du son de la politique contemporaine. Précisons
notre
image : quand un pilote passe le mur du son, il entre dans une zone d
189
ue le capitalisme est meilleur que le socialisme.
Nous
sommes convaincus du contraire. Cette discussion ne peut être réglée
190
ins rebattus que celui qu’on vient de mentionner,
nous
ne saurions demander rien de plus ; nous sommes prêts à « causer » dè
191
tionner, nous ne saurions demander rien de plus ;
nous
sommes prêts à « causer » dès demain. (Je le dis au nom de la grande
192
s plus attachés à la cause de l’union fédérale de
nos
peuples !) Parlons et dialoguons, non pas dans des congrès où s’affro
193
d’éducation, et de culture en général. Échangeons
nos
revues et nos livres, nos points de vue et leurs défenseurs. Allons v
194
t de culture en général. Échangeons nos revues et
nos
livres, nos points de vue et leurs défenseurs. Allons voir ce qui se
195
en général. Échangeons nos revues et nos livres,
nos
points de vue et leurs défenseurs. Allons voir ce qui se fait chez l’
196
il le sent ; et que l’autre en fasse autant chez
nous
. Circulons. Questionnons. Causons ! Certains penseront que nous somme
197
s. Questionnons. Causons ! Certains penseront que
nous
sommes trop faibles sur nos positions trop variées d’Occidentaux chré
198
rtains penseront que nous sommes trop faibles sur
nos
positions trop variées d’Occidentaux chrétiens ou humanistes, pour af
199
« Oserons-
nous
encore… » (6 novembre 1956)x Oserons-nous encore nous présenter de
200
rons-nous encore… » (6 novembre 1956)x Oserons-
nous
encore nous présenter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir pas
201
core… » (6 novembre 1956)x Oserons-nous encore
nous
présenter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir pas bougé, pour
202
r n’avoir pas bougé, pour avoir laissé faire sous
nos
yeux hébétés, sans un cri, sans un geste — cela ? Ces voix rauques, j
203
s un geste — cela ? Ces voix rauques, jusque dans
nos
chambres, criant au secours dès qu’on tournait le bouton d’un poste d
204
s qu’on tournait le bouton d’un poste de radio, à
nos
oreilles, appelant l’Europe, qui ne pouvait pas répondre, appelant l’
205
et sans armée, et sans même un porte-parole pour
nous
dire : allons-y ! pour leur dire : nous voici ! — Ces voix rauques, é
206
role pour nous dire : allons-y ! pour leur dire :
nous
voici ! — Ces voix rauques, étranglées maintenant, non je n’oserai pa
207
évoltées, et liquider d’autres élites sans armes.
Nous
devons à la passion de Budapest martyre une réparation sans merci, vi
208
éclat, comme il convient à la repentance active.
Nous
devons tout d’abord faire l’Europe, pour qu’il y ait à l’appel de tou
209
aire l’Europe, pour qu’il y ait à l’appel de tous
nos
frères de l’Est une réponse qui ne dépende plus des élections locales
210
lections locales d’un peuple d’outre-mer, mais de
nos
seules consciences, advienne que pourra. Nous devons mettre le commu
211
de nos seules consciences, advienne que pourra.
Nous
devons mettre le communisme au ban de l’humanité civilisée. Et cela s
212
parisiens ridicules. Mettons fin à cette comédie.
Nous
savons désormais que les Russes, dès qu’ils le peuvent, utilisent les
213
gir. Je parlais d’une action vigilante, obstinée.
Nous
vivons en démocratie, qui veut dire souveraineté du peuple. Or le peu
214
eux qui succède aux flagrants délits, exigeons de
nos
gouvernements une rupture immédiate avec Moscou. Exigeons la dissolut
215
gardiens de la paix » aux mains rouges : Budapest
nous
le crie de tout son sang versé. Et jurons de refuser, dorénavant, de
216
sans réponse. x. Rougemont Denis de, « Oserons-
nous
encore… », Journal de Genève, Genève, 6 novembre 1956, p. 1.
217
u’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline,
nous
pensons simplement que cet heureux lauréat doit être un communiste pl
218
rand poète, grand romancier ou grand styliste, et
nous
passons. La radio cite et passe, la presse en fait autant, et nos soc
219
radio cite et passe, la presse en fait autant, et
nos
sociétés d’écrivains ne se réveillent pas pour si peu : elles ne dépe
220
ions du « fondement » et de la « relationalité »,
nous
assistons à la reconstruction toute naturelle des vérités centrales d
221
oblème, mais « le fondement commun du monde et de
notre
existence dans le monde », la question de savoir s’il existe, au sens
222
i « se porte sur Dieu » comme sur le fondement de
notre
lien au monde. Et la Grâce, « réponse du monde à notre ouverture à lu
223
lien au monde. Et la Grâce, « réponse du monde à
notre
ouverture à lui ». Et l’humilité, et même la « prédestination de notr
224
». Et l’humilité, et même la « prédestination de
notre
personne morale » (avec une référence explicite à Calvin). Tout cela,
225
future, et par là même, dit Ansermet, abandonnant
notre
bas monde à ses fins matérielles, à l’intérêt. C’est la croyance à la
226
e d’une manière assez surprenante un proverbial «
nos
actes nous suivent ». C’est la mystique et le surnaturel, autant que
227
nière assez surprenante un proverbial « nos actes
nous
suivent ». C’est la mystique et le surnaturel, autant que la magie et
228
n dirait Karl Barth lui-même, qui n’a pas fini de
nous
surprendre ? C’est sans doute par rapport à Pascal qu’il serait le pl
229
téressant d’évaluer la théologie logarithmique de
notre
auteur. Le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » fait place ici au
230
Elle cesse donc d’être vraie musique chez ceux de
nos
contemporains qui ont sciemment abandonné « le projet d’être à la res
231
ssentiellement, parce qu’elle est née, comme tous
nos
arts, sciences et techniques, de « la foi active, fondée sur la doctr
232
dans l’intelligentsia plus ou moins masochiste de
notre
Europe. Mais surtout, condamner radicalement presque toute la musique
233
poraine au nom d’une théologie que, d’autre part,
nos
docteurs jugeront hérétique, voilà de quoi faire à notre ami beaucoup
234
octeurs jugeront hérétique, voilà de quoi faire à
notre
ami beaucoup d’ennemis dans tous les camps ! La question se pose, à l
235
sourdissant. Les uns et les autres auraient tort.
Nous
devons à Ansermet une tentative unique d’adéquation de l’affectif au
236
Denis de Rougemont
nous
écrit (6-7 juillet 1968)aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs
237
. aa. Rougemont Denis de, « Denis de Rougemont
nous
écrit », Journal de Genève, Genève, 6–7 juillet 1968, p. 17.
238
ne prise au sérieux des principes au nom desquels
notre
Confédération s’est formée et qu’elle prétend défendre : le respect d
239
ntester à condamner et à flétrir publiquement. Si
nous
nous moquons de ces idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux qu
240
er à condamner et à flétrir publiquement. Si nous
nous
moquons de ces idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux qui se
241
uement. Si nous nous moquons de ces idéaux, ou si
nous
condamnons à la prison ceux qui se réclament en toute conscience, qu’
242
x qui se réclament en toute conscience, qu’aurons-
nous
encore à défendre en Suisse, à part les « beautés de la nature » et d
243
prendre soin tout aussi bien ou parfois mieux que
nous
. En tout cas, il n’y aurait pas lieu de se faire tuer pour si peu que
244
ndifférence et ignorance quant aux bases mêmes de
notre
civisme, ne font leur service que pour faire comme les autres ? Où so
245
t dissidents, les Soviétiques le feront mieux que
nous
: voir Budapest et Prague. Si c’est la liberté, vous acquitterez René
246
— parce qu’elle est scandaleuse et honteuse pour
notre
pays — l’absence de toute espèce de reconnaissance légale de l’object
247
faits — et ne cesserai de faire — pour expliquer
notre
pays, par la parole et par l’écrit, à un monde qui le connaît mal et
248
i le connaît mal et ne le comprend pas toujours ?
Nous
avons en commun le souci du bien public et cherchons à le servir chac
249
a été lue par le président du Tribunal. Une copie
nous
a été transmise que nous publions ci-dessous. » ad. Cette lettre est
250
t du Tribunal. Une copie nous a été transmise que
nous
publions ci-dessous. » ad. Cette lettre est suivie du commentaire su
251
otisme, que ce problème soit étudié. En revanche,
nous
ne pouvons le suivre dans ce “tout ou rien” qui voudrait qu’à défaut
252
le cas, nécessairement, de tout contestataire de
nos
institutions. J’ai parlé pour René Bugnot. Si je me relis bien, je n’
253
, mais simplement qu’on ne le mette pas au ban de
notre
société et que l’on s’interdise de répéter que l’objecteur est lâche,
254
n-conformistes, Moscou ferait cela bien mieux que
nous
. Cela dit, il me reste à vous remercier d’avoir, en publiant ma lettr
255
af. Le texte est précédé du chapeau suivant : «
Nous
avons publié lundi dernier une lettre que le professeur Denis de Roug
256
nal, cette lettre, ou plutôt l’une de ses copies,
nous
fut transmise par l’un des camarades de Bugnot. Bernard Béguin y ajou
257
« Non,
notre
civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)ag ah Pensez-
258
e est une civilisation de dimension continentale.
Nous
parlons de culture française, de culture allemande, cela n’existe pas
259
Les grandes écoles d’art ont été communes à tous
nos
pays, l’art roman, le gothique, le baroque, le classique, tous produi
260
sme, de l’influence germanique ou celtique. Ainsi
nous
avons une communauté indiscutable de culture. La division de la cultu
261
outes les dictatures communistes. Pensez-vous que
nous
sommes entrés dans une ère de révolutions ? Il y a une nécessité révo
262
onnaire qui vient de cette mauvaise adaptation de
nos
unités de base aux tâches nouvelles qui seraient à accomplir. Comme d
263
tation des possibilités de choix. Pensez-vous que
nous
assistons à la mort de la civilisation occidentale ? C’est impossible
264
ntale ? C’est impossible. Paul Valéry a écrit : «
Nous
autres, civilisations, nous savons aujourd’hui que nous sommes mortel
265
ul Valéry a écrit : « Nous autres, civilisations,
nous
savons aujourd’hui que nous sommes mortelles. » C’est doublement inex
266
utres, civilisations, nous savons aujourd’hui que
nous
sommes mortelles. » C’est doublement inexact : en premier lieu, la ci
267
ifférente, et qui ait de meilleures solutions que
les nôtres
. Or nous constatons un gigantesque effort pour imposer aux Chinois un
268
ui ait de meilleures solutions que les nôtres. Or
nous
constatons un gigantesque effort pour imposer aux Chinois une partie
269
françaises qui étaient des pouvoirs impersonnels
nous
instruit grandement. La première a abouti à Napoléon, pouvoir personn
270
contrôle de la bombe” est une absurdité. Ce qu’il
nous
faut, c’est un contrôle de l’homme. » Les gens disent : « Nous sommes
271
est un contrôle de l’homme. » Les gens disent : «
Nous
sommes envahis par les machines. » Je leur réponds : « Je voudrais bi
272
de l’influencer : et c’est à cela que l’art peut
nous
aider. Kafka nous a révélé dès 1930 le style et l’habitus des régimes
273
et c’est à cela que l’art peut nous aider. Kafka
nous
a révélé dès 1930 le style et l’habitus des régimes policiers que la
274
e. Par quoi cette période anarchique que traverse
notre
siècle a-t-elle été préparée ? Je vous dirais sans trop réfléchir : p
275
ion. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé de
notre
désordre, mais de trouver les moyens d’en sortir. C’est-à-dire de cré
276
demandez pas si je crois que cela réussira : car
nous
ne sommes pas là pour essayer de prévoir l’avenir, mais pour le faire
277
. » ag. Rougemont Denis de, « [Entretien] Non,
notre
civilisation n’est pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–31
278
président du Tribunal militaire un témoignage que
nous
avons publié le 30 juin. Ce témoignage a suscité des controverses, au
279
suscité des controverses, auxquelles le débat que
nous
présentons ici n’a pas la prétention d’apporter une conclusion défini
280
e révèle et des questions qu’elle pose et qu’elle
nous
pose. Confrontée au phénomène de la guerre, l’objection de conscience
281
re ? C’est la première question. Michel Barde. —
Nous
examinerons au premier chef l’objection de conscience religieuse. N’y
282
olution française et par Napoléon. Il ne faut pas
nous
raconter d’histoires, c’est la religion qui aboutit, dans certains ré
283
u régime totalitaire. Colonel Voucher. — Pas chez
nous
. Denis de Rougemont. — Non. Mais j’ai dit dans certains régimes, et t
284
el divisionnaire Dénéréaz. — Dans les conseils de
nos
plus petites communes, chaque séance débute en plaçant cette réunion
285
s fait partie intégrante des qualités du civisme.
Nous
avons vu à quoi pouvait aboutir une religion de l’État où le citoyen
286
e, il fait le lit de la dictature. C’est cela qui
nous
fait peur dans un militantisme qui attaque à sa base une constitution
287
e pas citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
Nous
avons quelque 35 000 conscrits qui se présentent au recrutement chaqu
288
ou soldat de Satan sur la terre. Les directives ?
Nous
acceptons d’incorporer dans le service de santé tous ceux qui le dési
289
ns le service de santé tous ceux qui le désirent.
Nous
avons besoin d’eux, et cela montre que si nous n’avons pas en droit u
290
t. Nous avons besoin d’eux, et cela montre que si
nous
n’avons pas en droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fa
291
’avons pas en droit un statut pour les objecteurs
nous
l’avons en fait. L’objecteur peut accomplir ses devoirs civiques sans
292
militaire est compétente parce que la loi le dit.
Nous
, officiers de justice militaire, nous ne verrions aucun inconvénient
293
loi le dit. Nous, officiers de justice militaire,
nous
ne verrions aucun inconvénient à ce que les objecteurs de conscience
294
les tribunaux militaires ? Colonel Vaucher. — Si,
nous
pouvons les juger. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon d
295
pour moi n’est pas très clair. Colonel Vaucher. —
Nous
n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre com
296
er. — Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas
nous
qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Ber
297
s rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons
notre
compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-
298
n’est pas nous qui déterminons notre compétence.
Nous
ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-vous maintenant d
299
st une prison de droit commun. Colonel Vaucher. —
Nous
ne sommes pas chargés de l’exécution. Ce sont les cantons qui en sont
300
tion. Ce sont les cantons qui en sont chargés. Et
nous
n’avons, je dois dire, jamais eu de plainte de la part des condamnés
301
cellules tout à fait séparées. Bernard Béguin. —
Nous
éprouvons tout de même un malaise à juger des honnêtes gens et à les
302
tous comme des honnêtes gens. Ils viennent devant
nous
pour des fautes de discipline. Condamnés comme des hérétiques ?
303
comme arbitraire, mais il existe. Et d’autre part
nous
avons une Constitution qui définit des obéissances. Par conséquent il
304
) sont réalisées. Mais avec les atténuations dont
nous
avons parlé. Bernard Béguin. — Ces atténuations, est-ce qu’elles sont
305
lus intolérants que l’armée Colonel Vaucher. —
Nous
écoutons très longuement leurs motifs, nous les demandons, car si ces
306
er. — Nous écoutons très longuement leurs motifs,
nous
les demandons, car si ces motifs ne sont ni religieux, ni moraux, ni
307
ni religieux, ni moraux, ni philosophiques, alors
nous
ne pouvons leur accorder le bénéfice d’un traitement plus favorable,
308
mobiles joue un rôle dans la quotité de la peine.
Nous
donnons beaucoup d’importance à ce que la vie des objecteurs soit en
309
teurs soit en rapport avec leurs principes. Enfin
nous
ne condamnons pas perpétuellement. Autrefois, il arrivait que l’on pr
310
intenant à la deuxième condamnation au plus tard,
nous
excluons de l’armée et c’est fini. Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
311
itaires et de tribunaux civils. Je crois que dans
notre
pays, l’armée et le peuple sont si intimement mêlés que vous retrouve
312
er. — Vous trouverez exactement le contraire dans
nos
jugements. Denis de Rougemont. — Effectivement, dans l’armée je n’ai
313
Colonel Vaucher. — Je tiens beaucoup à le dire :
nous
ne représentons pas l’armée au tribunal militaire. Nous représentons
314
e représentons pas l’armée au tribunal militaire.
Nous
représentons le peuple, et si le peuple suisse veut déférer le jugeme
315
r. Ce n’est pas la même chose. Colonel Vaucher. —
Nous
ne manquons pas de leur dire chaque fois : « Vous avez le droit de cr
316
qu’on vous demande c’est de faire votre service.
Nous
ne vous demandons pas de l’aimer, ni d’en être partisan. » Denis de R
317
qui défendra les institutions. Ce que l’objecteur
nous
explique mal quand il veut lutter contre la guerre, en Suisse, c’est
318
olence, il faut aussi discuter l’efficacité, dans
notre
monde actuel, de notre système de défense. On ne peut plus raisonner
319
iscuter l’efficacité, dans notre monde actuel, de
notre
système de défense. On ne peut plus raisonner au temps de la bombe at
320
osent les objecteurs, est de savoir : que faisons-
nous
dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appl
321
est de savoir : que faisons-nous dans le monde où
nous
vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appliquer les recettes du
322
ns-nous dans le monde où nous vivons ? Est-ce que
nous
nous contentons d’appliquer les recettes du passé — qui ont toujours
323
us dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous
nous
contentons d’appliquer les recettes du passé — qui ont toujours si bi
324
ont toujours si bien marché — ou bien est-ce que
nous
avons autre chose à faire que simplement assurer notre prospérité et
325
avons autre chose à faire que simplement assurer
notre
prospérité et la défendre par nos moyens traditionnels ? Est-ce que l
326
ement assurer notre prospérité et la défendre par
nos
moyens traditionnels ? Est-ce que la Suisse, c’est uniquement la cons
327
des additions et des soustractions pour savoir si
notre
défense est encore positive, ou négative. Je pense que notre système
328
se est encore positive, ou négative. Je pense que
notre
système militaire, tel qu’il est maintenant, avec l’armée que nous av
329
taire, tel qu’il est maintenant, avec l’armée que
nous
avons, est certainement un élément positif, en dépit de la bombe atom
330
sans en connaître les effets. Par deux fois déjà,
nous
avons été maintenus à l’écart de la guerre. S’il y avait eu un vide s
331
eu un vide stratégique, il est fort possible que
nous
aurions été attaqués. Pour citer le dernier exemple : 40 divisions ma
332
citer le dernier exemple : 40 divisions massées à
notre
frontière avant l’affaire des Balkans… le grand état-major allemand a
333
d a estimé que ce n’était pas suffisant. Demain ?
Nous
avons l’armée la plus nombreuse d’Europe. Ce qui est déjà un signe de
334
l’État ne peut pas mettre en doute, surtout dans
notre
communauté helvétique, la justification morale du service militaire,
335
iction intime, à moi militaire ! Mais que voulons-
nous
faire ? défendre notre pays, c’est tout. Le général Guisan l’a magnif
336
ilitaire ! Mais que voulons-nous faire ? défendre
notre
pays, c’est tout. Le général Guisan l’a magnifiquement exprimé, quand
337
ais pas en Suisse. Pour quelle raison en Suisse ?
Nous
ne voulons de mal à personne, sinon défendre ce que nous avons reçu.
338
voulons de mal à personne, sinon défendre ce que
nous
avons reçu. » Colonel Vaucher. — Sur le plan de la justice militaire,
339
ustice militaire, s’il existait un service civil,
nous
n’aurions plus un certain nombre d’objecteurs. Nous en serions ravis.
340
us n’aurions plus un certain nombre d’objecteurs.
Nous
en serions ravis. Mais si je me pose la question comme citoyen — et j
341
ce ? Colonel Vaucher. — Probablement… Beaucoup de
nos
concitoyens font leur service parce qu’ils y sont obligés. D’autre pa
342
ervice civil serait sans doute plus attrayant.
Nous
protégeons mais que construisons-nous ? Colonel divisionnaire Déné
343
trayant. Nous protégeons mais que construisons-
nous
? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Nous pourrions faire l’économi
344
isons-nous ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
Nous
pourrions faire l’économie d’abandonner notre neutralité, adhérer à l
345
z. — Nous pourrions faire l’économie d’abandonner
notre
neutralité, adhérer à l’OTAN, nous mettre sous le parapluie américain
346
d’abandonner notre neutralité, adhérer à l’OTAN,
nous
mettre sous le parapluie américain. Ce serait une solution. Mais nous
347
parapluie américain. Ce serait une solution. Mais
nous
abandonnerions le service militaire sans doute obligatoire, nous pass
348
ions le service militaire sans doute obligatoire,
nous
passerions pour une part à une armée de métier. Mais à ce moment-là,
349
part à une armée de métier. Mais à ce moment-là,
nous
serions obligés de faire des concessions à tout, un système internati
350
système international, supranational. L’armée que
nous
avons actuellement en propre nous permet en cas de conflit de faire e
351
al. L’armée que nous avons actuellement en propre
nous
permet en cas de conflit de faire entendre notre propre voix, et d’os
352
e nous permet en cas de conflit de faire entendre
notre
propre voix, et d’oser dire non en toute indépendance. Christian Scha
353
ristian Schaller. — Mais la question est bien là.
Nous
conservons, mais que construisons-nous ? C’est peut-être ça la questi
354
t bien là. Nous conservons, mais que construisons-
nous
? C’est peut-être ça la question que nous pouvons nous poser ? Colone
355
ruisons-nous ? C’est peut-être ça la question que
nous
pouvons nous poser ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’armée n’a ja
356
? C’est peut-être ça la question que nous pouvons
nous
poser ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’armée n’a jamais contesté
357
ontraire. Denis de Rougemont. — La défense suisse
nous
a épargné d’être hitlérisés. Il n’y a pas le moindre doute là-dessus.
358
es grandes crises de conscience sur la guerre que
nous
avons vécues et que notre jeunesse vit actuellement sont venues de de
359
cience sur la guerre que nous avons vécues et que
notre
jeunesse vit actuellement sont venues de deux guerres très convention
360
bombe atomique sont très comparables à celles que
nous
avons tolérées, idéologiquement, pendant la dernière guerre, comme le
361
changer de mentalité. Bernard Béguin. — Pourquoi
nous
l’avons toléré ? Parce que la victoire hitlérienne nous aurait défini
362
’avons toléré ? Parce que la victoire hitlérienne
nous
aurait définitivement enlevé tout droit de poser aujourd’hui des ques
363
s je suis tout à fait d’accord. Bernard Béguin. —
Nous
ne pouvons pas ignorer non plus, qu’actuellement encore, à l’extérieu
364
on plus, qu’actuellement encore, à l’extérieur de
nos
frontières, des forces peuvent menacer notre liberté d’exprimer cette
365
eur de nos frontières, des forces peuvent menacer
notre
liberté d’exprimer cette solidarité. Christian Schaller. — C’est au n
366
ler. — C’est au nom des valeurs de ce système que
nous
appelons, en tant qu’objecteurs, à un élargissement de nos conception
367
ons, en tant qu’objecteurs, à un élargissement de
nos
conceptions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourr
368
à un élargissement de nos conceptions actuelles.
Nous
pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire
369
tions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse.
Nous
ne pourrions peut-être pas le faire en Russie. Mais je pense, pour ma
370
s les frontières de la survie ne passent plus par
nos
frontières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous ne pouvon
371
ières. Elles passent par tous les coins du monde.
Nous
ne pouvons pas simplement défendre les frontières du passé sans tenir
372
frontières du passé sans tenir compte du fait que
nos
frontières actuelles sont celles de la planète. Denis de Rougemont. —
373
i. Je me demande si on peut toujours se référer à
notre
neutralité comme à une espèce de privilège, et s’il ne faut pas dire
374
ue irremplaçable aux objecteurs de conscience.
Nos
invités : M. Denis de Rougemont, écrivain, directeur de l’Institut u
375
aller, étudiant en médecine, co-auteur du Sens de
notre
refus (Éditions La Baconnière). Direction technique : Michel Barde. R
376
eunesse dans son ensemble vit actuellement ce que
nous
pourrions appeler l’éclatement de l’Éros, ce qui entraîne une sorte d
377
humain le plus total, survivra sans trop de mal à
nos
modes intellectuelles. La mode littéraire des troubadours et des roma
378
phénomènes religieux, culturels et artistiques de
notre
civilisation, vous avez parallèlement développé vos propres thèses su
379
let, avouons-le, car c’est l’école qui a fabriqué
nos
nationalismes. C’est un écrit de jeunesse que je renie d’autant moins
380
seuls. Vous avez donc confiance dans cet avenir ?
Nous
n’avons pas à prédire l’avenir mais à le faire. aj. Rougemont Deni
381
ancienne, mais aussi d’ouverture sur l’avenir de
notre
société”. » al. Un verbe semble ici manquer : voir / comprendre… ?
382
implement de résoudre les principaux problèmes de
notre
vie moderne selon leur « mérite », c’est-à-dire leur nature et leur c
383
religion », s’exclamait une des personnalités que
nous
avions conviées à notre table ronde. De toute évidence, que l’on y so
384
une des personnalités que nous avions conviées à
notre
table ronde. De toute évidence, que l’on y soit favorable ou non, il
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point sur la « voiture dans la société moderne »,
nous
avons demandé à quatre personnalités de venir à notre rédaction débat
386
s avons demandé à quatre personnalités de venir à
notre
rédaction débattre du sujet, qu’elles connaissent toutes pour l’avoir
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iture. Dans son tout dernier livre, L’Avenir est
notre
affaire , il lui a consacré un chapitre intitulé : « Première histoir
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n. Sur le plan social, parce qu’il estime qu’elle
nous
rapproche les uns des autres, sur le plan économique, parce qu’elle d
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avail à des millions de gens. Jean Kräyenbühl est
notre
ingénieur de la circulation à Genève. Avant d’être pour ou contre l’a
390
t sur les effets de la pollution des voitures sur
notre
santé. I Hubert de Senarclens : Denis de Rougemont, dans votre
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enis de Rougemont, dans votre livre, L’Avenir est
notre
affaire, vous décrivez une voiture née non pas d’une nécessité économ
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ique — comme une histoire de fous, susceptible de
nous
conduire à de véritables désastres économiques et éthiques. L’autre h
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humour noir, lorsque l’on pense à la pollution de
nos
villes… On voit donc très bien que la création de l’auto équivaut à l
394
ication possible. C’est une règle fondamentale de
notre
civilisation industrielle, quel que soit le type de fabrication que l
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us abrutissant que les conditions de conduite sur
nos
routes ? François Peyrot : Mais il faut faire un bilan ! C’est clair
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atifs. Il ne s’agit nullement — comme on voudrait
nous
le faire croire dans certains milieux — d’être pour ou contre, d’en a
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ou promouvoir des innovations technologiques dans
notre
société, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous m
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novations technologiques dans notre société, sans
nous
demander au préalable à quoi cela peut bien nous mener. Mais voilà, H
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nous demander au préalable à quoi cela peut bien
nous
mener. Mais voilà, Henry Ford ne s’est pas posé la question. Il ne s’
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les pouvoirs dans la masse, car c’est s’opposer à
notre
système démocratique. Prenez l’exemple très actuel de l’initiative Fr
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ruire davantage de routes et d’autoroutes. Ce qui
nous
fait déboucher sur un cercle vicieux qu’il nous faut briser. François
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i nous fait déboucher sur un cercle vicieux qu’il
nous
faut briser. François Peyrot : Comprenez-moi bien, je ne suis pas con
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s question de demander l’avis de qui que ce soit.
Nous
le ferons ! disent ces messieurs qui forment ce qu’on a appelé la « c
404
. Mais la démocratie part d’en bas, des communes.
Notre
fédéralisme suisse et fondé sur les communes. Les trois communes auto
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ai seulement affirmé que les reproches adressés à
nos
autorités, en ce moment, étaient injustifiés. Car nos autorités agiss
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autorités, en ce moment, étaient injustifiés. Car
nos
autorités agissent conformément aux lois voulues par la majorité de l
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du trafic nocturne de transit. Alors d’un côté on
nous
demande de décharger le réseau routier qui n’est pas conçu pour ce ge
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ances bien moindres, alors on crie au massacre de
notre
environnement, il y a là une énorme contradiction. Denis de Rougemont
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ot : Rétroactivement, ce qui est contraire à tous
nos
us et coutumes ! Denis de Rougemont : Vous savez bien pourquoi au dép
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détruire les rives du lac ? Sans compter que l’on
nous
construit une seconde autoroute de l’autre côté du lac qui fera gagne
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Alfred Sauvy. Le premier dans plusieurs ouvrages
nous
a rendus attentifs à ce fait que la voiture, en envahissant complètem
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e des règlements s’imposent. Denis de Rougemont :
Nous
sommes ici, je pense, tous d’accord pour penser que cette déclaration
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voiture serait responsable de graves méfaits sur
notre
santé : possibilité de cancer par les hydrocarbures, trouble du compo
414
es évaluations sont presque toujours faites, chez
nous
, par des milieux médicaux marginaux. Alors doit-on parler de « conspi
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galement le taux de plomb déposé chaque année sur
nos
routes et qui se retrouve dans l’air ou dans l’eau. L’effet du plomb
416
st l’aspect de la criminalité. Il est évident que
nos
outils ne sont jamais responsables de nos crimes. Ce qui est dangereu
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ent que nos outils ne sont jamais responsables de
nos
crimes. Ce qui est dangereux c’est l’homme. La bombe atomique seule n
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ussi, au poste de gardien de but dans une équipe.
Nous
étions donc trois écrivains de la même génération, passionnés de foot
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célèbre, il a médité sur les thèmes essentiels de
notre
temps. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, sa vocation l
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, une des plus hautes distinctions littéraires de
notre
pays, doté cette année de 25 000 francs. Après l’introduction d’Yvett
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er avec force sa foi en un avenir qui sera ce que
nous
en ferons, Denis de Rougemont expliqua pourquoi l’essai est, à son se
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t mûri s’il en fut, puisqu’il ne se déclare, pour
notre
Suisse romande, que tous les vingt ans en moyenne — je vous dirai qu’
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de la littérature française. Les chefs-d’œuvre de
notre
langue, la floraison de son vocabulaire, la grande allure et les écla
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le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de
nous
, le Valéry de Variété et de Tel Quel, l’André Breton des Manifestes s
425
is par l’un de ses amis espagnols : « C’est un de
nos
meilleurs écrivains, mais il se perd dans les comités »… Combien d’au
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atiques. La guerre entre eux devenait inévitable.
Nous
aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre.
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devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu
notre
âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les trois régimes tota
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s à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas
notre
guerre. Entre les trois régimes totalitaires et les régimes dits libé
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la soumission de l’homme à ses machines, tout en
nous
refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ri
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e à ses machines, tout en nous refusait le choix.
Nous
étions condamnés à inventer, dans un temps ridiculement bref, une tro
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scules : « Ni individualistes, ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes ». Un trait de lumière dans mon esprit : cette
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s que me posaient alors l’époque, les carences de
nos
démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai
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et à l’eau Car la guerre arriva, comme prévu,
nous
dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mob
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guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans
nos
pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord dans l
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agé dans la lutte militante pour la fédération de
nos
peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup avaient milité avant
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dont beaucoup avaient milité avant la guerre dans
nos
groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit que
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unique qui le relie à la communauté. Paul Valéry
nous
convaincus de ce que « toute politique suppose une certaine idée de l
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politique suppose une certaine idée de l’homme ».
Nous
en déduisons que le communisme supposait un individu embrigadé, le ko
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ucun effort concret. Poursuivant ce raisonnement,
nous
observions — nous les personnalistes, précisons — que l’homme n’est r
440
t. Poursuivant ce raisonnement, nous observions —
nous
les personnalistes, précisons — que l’homme n’est responsable qu’au s
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isse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor.
Nous
retrouvions l’idéal d’Aristote qu’il décrit dans sa Politique, l’idéa
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oir la Suisse justement — une idée de l’homme que
nous
appelions la personne, c’est-à-dire un individu à la fois libre et en