1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 à demi-européanisés ou germains désillusionnés — nous annoncent le « crépuscule du monde occidental », et, au-dessus des ru
2 idental », et, au-dessus des ruines prochaines de nos cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’un Orient paradisiaque
3 rallument le mirage d’un Orient paradisiaque d’où nous viendraient une fois de plus la sagesse et la lumière. De récentes en
4 sques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs en Orient, mais une suite de coups d’œil a
5 s d’œil aigus sur l’âme orientale de l’islam, que nous l’avons lu avec un intérêt si soutenu et parfois — je pense à certain
6 ui donne à ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si
7 rait du christianisme est dans l’inquiétude qu’il nous inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse, dit-il des rêveurs or
8 n qu’ils désirent. Du difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en ont fait un p
9 le mènent à cette constatation fondamentale que «  notre intelligence et celle de l’Oriental ne sont pas superposables ». Dès
10 à un péril oriental très pressant, ni surtout que nous ayons à chercher là-bas notre salut. « La seule leçon à attendre des
11 sant, ni surtout que nous ayons à chercher là-bas notre salut. « La seule leçon à attendre des musulmans, c’est que le specta
12 sulmans, c’est que le spectacle de leur décadence nous enseigne comment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler co
13 de leur décadence nous enseigne comment éviter la nôtre . » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des d
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
14 nt, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue es
15 « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de l
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
16 nsoleront des réalités artificielles qui énervent nos vies de soucis dégradants. J’ai fait lire ce livre à des gens de tout
17 les mènent des existences bien plus proches de la nôtre que celle du passant qu’on coudoie. Moins d’art peut-être, je veux di
18 aison, tout au moins pour leur compte, ajouterons- nous . À chacun sa réalité : elle dépend du regard qu’on porte sur les chos
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
19 e ce point de vue simpliste (et ce n’est pas chez nous qu’on la niera) il faut reconnaître qu’il est essentiellement négatif
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
20 contraire qu’elles affectent les sources vives de notre civilisation. C’est pourquoi le problème apparemment secondaire de l’
21 ériel des écrivains, ne peut laisser indifférente notre conscience de citoyens. Les dictateurs actuels l’ont bien compris. No
22 oyens. Les dictateurs actuels l’ont bien compris. Nous les voyons donner des soins jaloux au statut de la culture dans leur
23 tatut de la culture dans leur pays. Pourquoi donc nos démocraties se laisseraient-elles battre sur ce terrain, où elles dis
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
24 ce réelle de cette crise, à qui la faute, disions- nous  ? Au public ou aux écrivains ? On objectera sans doute que le vrai re
25 n’a fait qu’empirer depuis. Les grands auteurs de notre siècle ne sont pas des auteurs populaires. Ils sont à l’usage exclusi
26 tteignent rapidement la masse profonde du peuple, nous voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter du roman policier ou d
27 perdu, je le répète, c’est que les plus grands de nos écrivains ont beaucoup fait pour qu’il se perde en se « distinguant »
28 Aussi bien, si j’écris ceci à l’intention d’un de nos journaux, ce n’est pas pour prêcher les écrivains qui le lisent, mais
29 que la situation est loin d’être aussi grave chez nous qu’ailleurs. C’est vrai sans doute. Mais si l’on se borne à le répéte
30 à le répéter, cela cessera bientôt d’être vrai : nous suivrons le cours fatal des choses. J’observais tout à l’heure que le
31 auteurs qu’il mérite. Or, il importe hautement à notre pays d’avoir des écrivains représentatifs de ce qui fait sa force vér
32 C’est pourquoi les problèmes culturels sont pour nous , Suisses, plus vitaux encore que pour les grandes nations qui nous en
33 us vitaux encore que pour les grandes nations qui nous entourent. Et c’est pourquoi enfin, j’y reviens, acheter des livres e
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
34 Quoi de moins actuel, sera-t-on tenté de penser. Notre âge est dur. Le temps des rêves est passé. « Nous ne sommes plus un p
35 otre âge est dur. Le temps des rêves est passé. «  Nous ne sommes plus un peuple de rêveurs et de philosophes ! », proclamait
36 oute époque de la pensée humaine, dit en débutant notre auteur, pourrait se définir, de façon suffisamment profonde, par les
37 elle établit entre le rêve et la vie réelle. » Or notre époque, plus que toute autre semble-t-il, s’est attachée à l’étude de
38 e du phénomène à ses racines : M. Béguin vient de nous le donner, avec une maîtrise qui le met du coup au premier rang des h
39 se. Les interprétations de la vie onirique, qu’il nous propose, sont infiniment plus larges que celles du savant viennois. E
40 on spécialisés une découverte pleine d’attraits : nous étions loin de nous douter de la « modernité » aiguë des problèmes qu
41 écouverte pleine d’attraits : nous étions loin de nous douter de la « modernité » aiguë des problèmes que posèrent un Hamann
42 avec une ampleur admirable, par ces penseurs dont nous ignorons tout. C’est que leurs œuvres sont pratiquement inaccessibles
43 rté et une précision admirables, M. Béguin rend à notre littérature un service dont on ne saurait exagérer l’importance. Je n
44 naturelle du « domaine français » : d’une part en nous rendant accessible et actuelle la période la plus riche de la pensée
45 occasion de réviser bien des préjugés ancrés dans nos esprits, notamment le préjugé qui veut que les romantiques allemands
46 t toutes les ressources d’un esprit bien armé par nos classiques, alliées à une profonde sympathie pour les hardiesses de l
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
47 embre 1940, p. 1-2. i. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
48 soir de l’élection présidentielle. À neuf heures, nous étions cent-mille, à onze heures, un demi-million. Le tout dans un or
49 dio : voilà le problème qui se pose, voilà ce que nous avons fait, voilà ce qui reste à faire. Le président et ses secrétair
50 r les républicains et les démocrates américains à nos radicaux, conservateurs, libéraux et socialistes. Ni les républicains
51 janvier 1941, p. 1. k. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
52 égation… Le chœur entonne le cantique : « Ô Dieu, notre aide aux temps passés… Le président y joint sa voix. » Puis ce fut la
53 te ailleurs « Ô Dieu, priait le chapelain, revêts notre président du manteau de l’humilité…, couronne-le des dons les plus sa
54 février 1941, p. 1. m. Le journal précise : « De notre envoyé spécial ».
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
55 t d’un seul chien du même nom. Une aurore boréale nous avait arrêtés toute une nuit, non point que sa beauté nous eût cloués
56 t arrêtés toute une nuit, non point que sa beauté nous eût cloués sur place, mais parce qu’elle provoquait des tempêtes magn
57 ement dénouée dans les hauteurs du ciel arctique, nous montâmes en spirale à 5000 mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élan
58 on s’élance pour franchir l’Océan d’un seul bond. Nous volons à tire-d’aile vers l’Irlande. » Mais ce cliché et ces jolies s
59 d de l’avion, attendre que la Boule au-dessous de nous ait tourné jusqu’au point désiré, pour y descendre et s’y poser. Rien
60 t qui en est à la troisième journée du trajet que nous ferons à rebours en quatre heures. Nous sommes partis tout au début d
61 rajet que nous ferons à rebours en quatre heures. Nous sommes partis tout au début de la matinée. Voici déjà l’après-midi, v
62 matinée. Voici déjà l’après-midi, voici le soir, nous volons contre le soleil et le temps coule deux fois plus vite. La str
63 feu sur l’horizon follement lointain, tandis que nous survolons des profondeurs multipliées, cavernes d’ombre et gonflement
64 ux approches de l’Irlande vient la nuit. Derrière nous , tout est flamme et or. Mais un toit d’ombre épaisse descend obliquem
65 bliquement, rejoint la mer, ferme le monde devant nous . En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses.
66 mer, ferme le monde devant nous. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a plus que, to
67 ténèbres denses. Il n’y a plus que, tout près sur nos têtes, les lampes en veilleuse, et le ronron assourdi des moteurs. Un
68 s d’où ils viennent. ⁂ Les oiseaux de Paris Nous roulons dans un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris. Sept ans
69 epuis que je l’ai quitté… Par quelle Porte allons- nous entrer ? Je ne puis pas distinguer les noms des rues sur ces maisons
70 quand je me croyais encore dans la banlieue… Déjà nous descendons une rue déserte et provinciale. C’était cela, le boulevard
71 vard Saint-Michel ? Mais sur les Quais, où le car nous dépose, j’ai retrouvé les grandes mesures de Paris. Dans quel silence
72 ris. Dans quel silence, à quatre heures du matin. Nous donnera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Amér
73 pas à Paris. » Et c’est bien un de ces tours que nous jouent les cauchemars, de rapetisser méchamment tous les êtres, d’eff
12 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
74 . L’Europe ancienne s’est rétrécie à la mesure de nos frontières. Je viens de voir, du monde, ce qu’il en reste et que l’on
75 iciels, ne se risquait à prononcer : « Messieurs, nous voici réunis pour célébrer une défaite victorieuse. On a parlé de fun
76 funérailles. Il ne s’agit que d’un déménagement. Nous ne pourrons plus faire signe aux cygnes, comme dit l’intact Pierre Gi
77 attendant une vraie Ligue des Peuples, préparons- nous à de nombreux voyages. La SDN ressemble à l’ONU comme le négatif d’un
78 ché au positif de la photo que l’on va proposer à notre admiration. Elle tient ses dernières assises dans le pays qui lui off
79 modèle, mais qui est le seul, ou presque, d’entre nous , à ne point faire partie de la Ligue nouvelle. Les deux grands qui, l
80 cène ne sont pas représentés dans cette enceinte. Nous laissons à la Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour nous
81 Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour nous ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve pas une chambre à loue
82 doxe de la crise des logements ! Mais qu’importe. Notre idée se « développe », comme on le dit en photographie. Nous partons
83 e « développe », comme on le dit en photographie. Nous partons pour une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous no
84 une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous nous sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui ét
85 Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous nous sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui était l
86 ns l’ère de la Terre unifiée, qui était le but de nos travaux diserts. Nous y touchons, Messieurs, vraiment — il ne s’en fa
87 unifiée, qui était le but de nos travaux diserts. Nous y touchons, Messieurs, vraiment — il ne s’en faut que d’un atome… » ⁂
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
88 , trait pour trait, un état comparable à celui de notre Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de c
89 xtérieur, qui n’était rien au regard de celui que nous courons. Une partie de l’opinion réclamait une Autorité fédérale, dot
90 semblait « praticable » aux yeux des réalistes. ( Nous en sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 fé
91 plexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense, nos modestes sagesses et les folies sublimes des grandes Nations contempo
92 puis autant de siècles, et souvent davantage, que nos cantons. Leurs sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’Europ
93 breux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient les nôtres . Et vos économies ne sont pas plus disparates que celle de Zurich par
94 effets d’une union « trop rapide » remplissaient nos journaux, il y a cent-trois ans : il n’en est pas une seule qui se so
95 sse dans la bouche même de ceux qui affirment que nos réalités sont tellement différentes… Certes, comparaison n’est pas ra
96 aujourd’hui à l’Europe. Son exemple vivant tend à nous démontrer que la solution fédéraliste n’est pas seulement praticable
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
97 l’immobilité, sont la pire imprudence du siècle. Nous ne sommes pas impatients, mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’on a
98 e. Nous ne sommes pas impatients, mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempér
99 par doctrine, par manie ou par tempérament, comme nous le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois
100 u’il faut aller lentement dans tous les cas. Mais nous ne voyons aucun motif de croire qu’on leur laissera tout le temps d’a
101 ment, et le loisir d’être prudents. Festina lente nous disent-ils. Les Coréens n’entendent pas ce latin-là. Même s’il est pr
102 ce, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à nos calamités. Ceci me rappelle un argument de M. Bevin. On aurait tort,
103 dire en style familier, ces éternelles prudences nous cassent les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre pre
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
104 vez perdu le droit d’être étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’hér
105 étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fois millénaire
106 e ce qui forme l’héritage deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de quinze villes capitale
107 physiques, le cœur et le cerveau de l’humanité : notre culture, cette civilisation que rien ne s’offre à remplacer, et qui a
108 voir d’invention et de dépassement du destin dont nous cherchons en vain l’égal sur la Planète ? Sans remonter jusqu’au délu
109 s — sens de la mesure et sens critique — qu’avons- nous inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’a
110 mesure et sens critique — qu’avons-nous inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas
111 ens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons- nous pas inventé ? Je cite pêle-mêle : le marxisme et la psychanalyse, la
112 rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par no
113 t pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plu
114 écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peut être appelé une
115 comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transp
116 mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transport et de gou
117 eurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transport et de gouvernement, d
118 t de gouvernement, d’industrie, de médecine. — et nos armes, quitte à les tourner contre nous. Que sont en fin de compte le
119 cine. — et nos armes, quitte à les tourner contre nous . Que sont en fin de compte les deux empires qui prétendent partager n
120 e compte les deux empires qui prétendent partager notre monde ? L’Amérique, la Russie moderne, sont des produits de notre cul
121 Amérique, la Russie moderne, sont des produits de notre culture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est née de n
122 its de notre culture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De tout c
123 et de Marx, et de notre industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les
124 notre industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les Députés. On atten
125 sion de tous les hommes, et pas seulement ceux de notre continent, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans la vi
126 s manquez à une mission précise, celle de fédérer nos faiblesses pour en faire la force du siècle. Messieurs les députés eu
127 destin. Groupez-vous. Dites au moins votre but ! Nous sommes plusieurs millions qui n’attendons qu’un signe. r. Rougemon
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
128 problème de l’unité européenne. Quand il regarde notre vieux continent, il n’y voit, si j’ose dire, que ce qui n’y est pas ;
129 ys n’est pas européen. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « p
130 éen. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « par notre langue ;
131 es plus près des Dominions que de l’Europe, « par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos instituti
132 ions que de l’Europe, « par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de
133 Europe, « par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de vue politique
134  ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de vue politique et nos intérêts économique
135 ines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de vue politique et nos intérêts économiques »… Je ne sais ce q
136 nos institutions, notre point de vue politique et nos intérêts économiques »… Je ne sais ce que les Hindous, les Boers, les
137 out, sauf en cela, conservateurs et travaillistes nous obligent donc à constater objectivement que leurs motifs profonds ne
138 asquer sa vraie nature. Car dans le fait, où sont nos souverainetés ? Qui les a vues depuis quelques décennies ? Qui donc o
139 s ? Qui donc ose les défendre ouvertement, à part nos staliniens sur l’ordre du Kremlin ? Et comment se définissent-elles ?
140 ersonne ne sait très bien, en somme. On essaie de nous dire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ? Les pe
141 che en vain : Où sont encore les souverainetés de nos États, quand l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la fo
142 f qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en u
143 aites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de notre indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent. Le peupl
144 moyens de l’indépendance : une Autorité fédérale. Nous n’attendons rien de plus, ni rien de moins de vous. s. Rougemont D
17 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
145 tacles à l’union, perdant de vue sa nécessité, il nous reste à leur faire comprendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes.
146 rendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes. Ils nous disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces diffic
147 jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à notre cause à tous. On me dira que si l’on se contente d’affirmer des princ
148 s. Mais si Strasbourg accouche d’un timbre-poste, nous serons un peu déçus, et Staline très content. Voici l’acte que je vou
149 et de la parade puissante que pourrait constituer notre fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
150 icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans nos provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
151 l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez derrière vous qu
152 le maintien du statu quo, que la vie, la durée de notre Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
153 rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où nous en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à te
154 ilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez- nous la Constitution ! Messieurs les députés, faut-il vous dire encore que
155 de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour notre espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore l’espoir des peuples libres
156 résoudra le problème du chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les inté
157 chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois
158 veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un nous propose une autre solution que l’Autorité fédérale, souveraine au-des
159 salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous nos peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc
18 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
160 e vieillard polisson qui le rendent présent parmi nous . Plutôt ces inscriptions, que je copie sur le socle : Face nord : Au
161 propriétaires, par un système qu’on nommerait de nos jours location-vente. « Il commande des maisons à son maçon comme d’a
162 avec joie permettent de supprimer les douanes de notre zone : ah ! que ne pouvait un seul individu, dans ces temps que l’on
163 pouvait un seul individu, dans ces temps que l’on nous a décrits comme adversaires des libertés réelles ! Enfin, Voltaire li
164 arches » entre Alpes et Jura, entre le xviiie et notre siècle, entre ces jardins de Candide et cette Bourse des valeurs de t
19 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
165 y a celle-ci, qui n’est pas négligeable : rendre nos différentes nations indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci
166 la politique mondiale des États-Unis qui souhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre ma
167 ouhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre manque d’union, appellent dangereusement l’
168 ’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre manque d’union, appellent dangereusement l’Amérique à prendre en main
169 de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de nos pays, nationalistes et communistes s’unissent pour dénoncer « l’empri
170 nts de la grandeur américaine ». Mais quel remède nous offre-t-on à cette situation humiliante ? Le statu quo ? L’éloquence
171 utal, incontestable, c’est qu’aussi longtemps que nos pays resteront désunis et même rivaux, ils seront incapables de soute
172 ition nécessaire de toute existence autonome dans notre monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les
173 d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans notre atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
174 ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à nous de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner la modération
175 ation à ces frères trop sûrs d’eux-mêmes. L’Union nous en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à le
176 la situation de départ de l’Amérique et celle de notre Europe en formation. Regardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaît
177 et celle de notre Europe en formation. Regardons- nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais
178 ope en formation. Regardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (E
179 ardons-nous dans ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (Et même les articles
180 ns ce miroir ! Nous y reconnaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (Et même les articles de Life, dans
181 connaîtrons nos anxiétés, nos erreurs, mais aussi nos espoirs. (Et même les articles de Life, dans cette histoire de chiens
20 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
182 e, sont en opposition fondamentale avec celles de nos communistes occidentaux et des neutralistes qui les suivent ? En prop
183 e, Moscou reconnaît implicitement la nécessité de notre union, dénoncée par les communistes comme une idée américaine. En aff
184 tement les partis qui agissent à son service dans nos pays. En insistant enfin sur l’importance vitale d’une reprise des éc
185 fet trois principes qui n’ont jamais cessé d’être les nôtres . Nous sommes d’accord. Nous partons de là. Voyons maintenant les cond
186 incipes qui n’ont jamais cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’accord. Nous partons de là. Voyons maintenant les conditions
187 is cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’accord. Nous partons de là. Voyons maintenant les conditions précises de la mise e
188 r du son de la politique contemporaine. Précisons notre image : quand un pilote passe le mur du son, il entre dans une zone d
189 ue le capitalisme est meilleur que le socialisme. Nous sommes convaincus du contraire. Cette discussion ne peut être réglée
190 ins rebattus que celui qu’on vient de mentionner, nous ne saurions demander rien de plus ; nous sommes prêts à « causer » dè
191 tionner, nous ne saurions demander rien de plus ; nous sommes prêts à « causer » dès demain. (Je le dis au nom de la grande
192 s plus attachés à la cause de l’union fédérale de nos peuples !) Parlons et dialoguons, non pas dans des congrès où s’affro
193 d’éducation, et de culture en général. Échangeons nos revues et nos livres, nos points de vue et leurs défenseurs. Allons v
194 t de culture en général. Échangeons nos revues et nos livres, nos points de vue et leurs défenseurs. Allons voir ce qui se
195 en général. Échangeons nos revues et nos livres, nos points de vue et leurs défenseurs. Allons voir ce qui se fait chez l’
196 il le sent ; et que l’autre en fasse autant chez nous . Circulons. Questionnons. Causons ! Certains penseront que nous somme
197 s. Questionnons. Causons ! Certains penseront que nous sommes trop faibles sur nos positions trop variées d’Occidentaux chré
198 rtains penseront que nous sommes trop faibles sur nos positions trop variées d’Occidentaux chrétiens ou humanistes, pour af
21 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
199 « Oserons- nous encore… » (6 novembre 1956)x Oserons-nous encore nous présenter de
200 rons-nous encore… » (6 novembre 1956)x Oserons- nous encore nous présenter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir pas
201 core… » (6 novembre 1956)x Oserons-nous encore nous présenter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir pas bougé, pour
202 r n’avoir pas bougé, pour avoir laissé faire sous nos yeux hébétés, sans un cri, sans un geste — cela ? Ces voix rauques, j
203 s un geste — cela ? Ces voix rauques, jusque dans nos chambres, criant au secours dès qu’on tournait le bouton d’un poste d
204 s qu’on tournait le bouton d’un poste de radio, à nos oreilles, appelant l’Europe, qui ne pouvait pas répondre, appelant l’
205 et sans armée, et sans même un porte-parole pour nous dire : allons-y ! pour leur dire : nous voici ! — Ces voix rauques, é
206 role pour nous dire : allons-y ! pour leur dire : nous voici ! — Ces voix rauques, étranglées maintenant, non je n’oserai pa
207 évoltées, et liquider d’autres élites sans armes. Nous devons à la passion de Budapest martyre une réparation sans merci, vi
208 éclat, comme il convient à la repentance active. Nous devons tout d’abord faire l’Europe, pour qu’il y ait à l’appel de tou
209 aire l’Europe, pour qu’il y ait à l’appel de tous nos frères de l’Est une réponse qui ne dépende plus des élections locales
210 lections locales d’un peuple d’outre-mer, mais de nos seules consciences, advienne que pourra. Nous devons mettre le commu
211 de nos seules consciences, advienne que pourra. Nous devons mettre le communisme au ban de l’humanité civilisée. Et cela s
212 parisiens ridicules. Mettons fin à cette comédie. Nous savons désormais que les Russes, dès qu’ils le peuvent, utilisent les
213 gir. Je parlais d’une action vigilante, obstinée. Nous vivons en démocratie, qui veut dire souveraineté du peuple. Or le peu
214 eux qui succède aux flagrants délits, exigeons de nos gouvernements une rupture immédiate avec Moscou. Exigeons la dissolut
215 gardiens de la paix » aux mains rouges : Budapest nous le crie de tout son sang versé. Et jurons de refuser, dorénavant, de
216 sans réponse. x. Rougemont Denis de, « Oserons- nous encore… », Journal de Genève, Genève, 6 novembre 1956, p. 1.
22 1958, Journal de Genève, articles (1926–1982). Hommage à Pasternak (31 octobre 1958)
217 u’un écrivain de l’Ouest reçoive un prix Staline, nous pensons simplement que cet heureux lauréat doit être un communiste pl
218 rand poète, grand romancier ou grand styliste, et nous passons. La radio cite et passe, la presse en fait autant, et nos soc
219 radio cite et passe, la presse en fait autant, et nos sociétés d’écrivains ne se réveillent pas pour si peu : elles ne dépe
23 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
220 ions du « fondement » et de la « relationalité », nous assistons à la reconstruction toute naturelle des vérités centrales d
221 oblème, mais « le fondement commun du monde et de notre existence dans le monde », la question de savoir s’il existe, au sens
222 i « se porte sur Dieu » comme sur le fondement de notre lien au monde. Et la Grâce, « réponse du monde à notre ouverture à lu
223 lien au monde. Et la Grâce, « réponse du monde à notre ouverture à lui ». Et l’humilité, et même la « prédestination de notr
224  ». Et l’humilité, et même la « prédestination de notre personne morale » (avec une référence explicite à Calvin). Tout cela,
225 future, et par là même, dit Ansermet, abandonnant notre bas monde à ses fins matérielles, à l’intérêt. C’est la croyance à la
226 e d’une manière assez surprenante un proverbial «  nos actes nous suivent ». C’est la mystique et le surnaturel, autant que
227 nière assez surprenante un proverbial « nos actes nous suivent ». C’est la mystique et le surnaturel, autant que la magie et
228 n dirait Karl Barth lui-même, qui n’a pas fini de nous surprendre ? C’est sans doute par rapport à Pascal qu’il serait le pl
229 téressant d’évaluer la théologie logarithmique de notre auteur. Le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » fait place ici au
230 Elle cesse donc d’être vraie musique chez ceux de nos contemporains qui ont sciemment abandonné « le projet d’être à la res
231 ssentiellement, parce qu’elle est née, comme tous nos arts, sciences et techniques, de « la foi active, fondée sur la doctr
232 dans l’intelligentsia plus ou moins masochiste de notre Europe. Mais surtout, condamner radicalement presque toute la musique
233 poraine au nom d’une théologie que, d’autre part, nos docteurs jugeront hérétique, voilà de quoi faire à notre ami beaucoup
234 octeurs jugeront hérétique, voilà de quoi faire à notre ami beaucoup d’ennemis dans tous les camps ! La question se pose, à l
235 sourdissant. Les uns et les autres auraient tort. Nous devons à Ansermet une tentative unique d’adéquation de l’affectif au
24 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
236 Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)aa M. P.-O. Walzer suggère à vos lecteurs
237 . aa. Rougemont Denis de, « Denis de Rougemont nous écrit », Journal de Genève, Genève, 6–7 juillet 1968, p. 17.
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
238 ne prise au sérieux des principes au nom desquels notre Confédération s’est formée et qu’elle prétend défendre : le respect d
239 ntester à condamner et à flétrir publiquement. Si nous nous moquons de ces idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux qu
240 er à condamner et à flétrir publiquement. Si nous nous moquons de ces idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux qui se
241 uement. Si nous nous moquons de ces idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux qui se réclament en toute conscience, qu’
242 x qui se réclament en toute conscience, qu’aurons- nous encore à défendre en Suisse, à part les « beautés de la nature » et d
243 prendre soin tout aussi bien ou parfois mieux que nous . En tout cas, il n’y aurait pas lieu de se faire tuer pour si peu que
244 ndifférence et ignorance quant aux bases mêmes de notre civisme, ne font leur service que pour faire comme les autres ? Où so
245 t dissidents, les Soviétiques le feront mieux que nous  : voir Budapest et Prague. Si c’est la liberté, vous acquitterez René
246 — parce qu’elle est scandaleuse et honteuse pour notre pays — l’absence de toute espèce de reconnaissance légale de l’object
247 faits — et ne cesserai de faire — pour expliquer notre pays, par la parole et par l’écrit, à un monde qui le connaît mal et
248 i le connaît mal et ne le comprend pas toujours ? Nous avons en commun le souci du bien public et cherchons à le servir chac
249 a été lue par le président du Tribunal. Une copie nous a été transmise que nous publions ci-dessous. » ad. Cette lettre est
250 t du Tribunal. Une copie nous a été transmise que nous publions ci-dessous. » ad. Cette lettre est suivie du commentaire su
251 otisme, que ce problème soit étudié. En revanche, nous ne pouvons le suivre dans ce “tout ou rien” qui voudrait qu’à défaut
26 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
252 le cas, nécessairement, de tout contestataire de nos institutions. J’ai parlé pour René Bugnot. Si je me relis bien, je n’
253 , mais simplement qu’on ne le mette pas au ban de notre société et que l’on s’interdise de répéter que l’objecteur est lâche,
254 n-conformistes, Moscou ferait cela bien mieux que nous . Cela dit, il me reste à vous remercier d’avoir, en publiant ma lettr
255 af. Le texte est précédé du chapeau suivant : «  Nous avons publié lundi dernier une lettre que le professeur Denis de Roug
256 nal, cette lettre, ou plutôt l’une de ses copies, nous fut transmise par l’un des camarades de Bugnot. Bernard Béguin y ajou
27 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
257 « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)ag ah Pensez-
258 e est une civilisation de dimension continentale. Nous parlons de culture française, de culture allemande, cela n’existe pas
259 Les grandes écoles d’art ont été communes à tous nos pays, l’art roman, le gothique, le baroque, le classique, tous produi
260 sme, de l’influence germanique ou celtique. Ainsi nous avons une communauté indiscutable de culture. La division de la cultu
261 outes les dictatures communistes. Pensez-vous que nous sommes entrés dans une ère de révolutions ? Il y a une nécessité révo
262 onnaire qui vient de cette mauvaise adaptation de nos unités de base aux tâches nouvelles qui seraient à accomplir. Comme d
263 tation des possibilités de choix. Pensez-vous que nous assistons à la mort de la civilisation occidentale ? C’est impossible
264 ntale ? C’est impossible. Paul Valéry a écrit : «  Nous autres, civilisations, nous savons aujourd’hui que nous sommes mortel
265 ul Valéry a écrit : « Nous autres, civilisations, nous savons aujourd’hui que nous sommes mortelles. » C’est doublement inex
266 utres, civilisations, nous savons aujourd’hui que nous sommes mortelles. » C’est doublement inexact : en premier lieu, la ci
267 ifférente, et qui ait de meilleures solutions que les nôtres . Or nous constatons un gigantesque effort pour imposer aux Chinois un
268 ui ait de meilleures solutions que les nôtres. Or nous constatons un gigantesque effort pour imposer aux Chinois une partie
269 françaises qui étaient des pouvoirs impersonnels nous instruit grandement. La première a abouti à Napoléon, pouvoir personn
270 contrôle de la bombe” est une absurdité. Ce qu’il nous faut, c’est un contrôle de l’homme. » Les gens disent : « Nous sommes
271 est un contrôle de l’homme. » Les gens disent : «  Nous sommes envahis par les machines. » Je leur réponds : « Je voudrais bi
272 de l’influencer : et c’est à cela que l’art peut nous aider. Kafka nous a révélé dès 1930 le style et l’habitus des régimes
273 et c’est à cela que l’art peut nous aider. Kafka nous a révélé dès 1930 le style et l’habitus des régimes policiers que la
274 e. Par quoi cette période anarchique que traverse notre siècle a-t-elle été préparée ? Je vous dirais sans trop réfléchir : p
275 ion. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé de notre désordre, mais de trouver les moyens d’en sortir. C’est-à-dire de cré
276 demandez pas si je crois que cela réussira : car nous ne sommes pas là pour essayer de prévoir l’avenir, mais pour le faire
277 . » ag. Rougemont Denis de, « [Entretien] Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–31
28 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
278 président du Tribunal militaire un témoignage que nous avons publié le 30 juin. Ce témoignage a suscité des controverses, au
279 suscité des controverses, auxquelles le débat que nous présentons ici n’a pas la prétention d’apporter une conclusion défini
280 e révèle et des questions qu’elle pose et qu’elle nous pose. Confrontée au phénomène de la guerre, l’objection de conscience
281 re ? C’est la première question. Michel Barde. —  Nous examinerons au premier chef l’objection de conscience religieuse. N’y
282 olution française et par Napoléon. Il ne faut pas nous raconter d’histoires, c’est la religion qui aboutit, dans certains ré
283 u régime totalitaire. Colonel Voucher. — Pas chez nous . Denis de Rougemont. — Non. Mais j’ai dit dans certains régimes, et t
284 el divisionnaire Dénéréaz. — Dans les conseils de nos plus petites communes, chaque séance débute en plaçant cette réunion
285 s fait partie intégrante des qualités du civisme. Nous avons vu à quoi pouvait aboutir une religion de l’État où le citoyen
286 e, il fait le lit de la dictature. C’est cela qui nous fait peur dans un militantisme qui attaque à sa base une constitution
287 e pas citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —  Nous avons quelque 35 000 conscrits qui se présentent au recrutement chaqu
288 ou soldat de Satan sur la terre. Les directives ? Nous acceptons d’incorporer dans le service de santé tous ceux qui le dési
289 ns le service de santé tous ceux qui le désirent. Nous avons besoin d’eux, et cela montre que si nous n’avons pas en droit u
290 t. Nous avons besoin d’eux, et cela montre que si nous n’avons pas en droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fa
291 ’avons pas en droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fait. L’objecteur peut accomplir ses devoirs civiques sans
292 militaire est compétente parce que la loi le dit. Nous , officiers de justice militaire, nous ne verrions aucun inconvénient
293 loi le dit. Nous, officiers de justice militaire, nous ne verrions aucun inconvénient à ce que les objecteurs de conscience
294 les tribunaux militaires ? Colonel Vaucher. — Si, nous pouvons les juger. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon d
295 pour moi n’est pas très clair. Colonel Vaucher. —  Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre com
296 er. — Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Ber
297 s rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-
298 n’est pas nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-vous maintenant d
299 st une prison de droit commun. Colonel Vaucher. —  Nous ne sommes pas chargés de l’exécution. Ce sont les cantons qui en sont
300 tion. Ce sont les cantons qui en sont chargés. Et nous n’avons, je dois dire, jamais eu de plainte de la part des condamnés
301 cellules tout à fait séparées. Bernard Béguin. —  Nous éprouvons tout de même un malaise à juger des honnêtes gens et à les
302 tous comme des honnêtes gens. Ils viennent devant nous pour des fautes de discipline. Condamnés comme des hérétiques ?
303 comme arbitraire, mais il existe. Et d’autre part nous avons une Constitution qui définit des obéissances. Par conséquent il
304 ) sont réalisées. Mais avec les atténuations dont nous avons parlé. Bernard Béguin. — Ces atténuations, est-ce qu’elles sont
305 lus intolérants que l’armée Colonel Vaucher. —  Nous écoutons très longuement leurs motifs, nous les demandons, car si ces
306 er. — Nous écoutons très longuement leurs motifs, nous les demandons, car si ces motifs ne sont ni religieux, ni moraux, ni
307 ni religieux, ni moraux, ni philosophiques, alors nous ne pouvons leur accorder le bénéfice d’un traitement plus favorable,
308 mobiles joue un rôle dans la quotité de la peine. Nous donnons beaucoup d’importance à ce que la vie des objecteurs soit en
309 teurs soit en rapport avec leurs principes. Enfin nous ne condamnons pas perpétuellement. Autrefois, il arrivait que l’on pr
310 intenant à la deuxième condamnation au plus tard, nous excluons de l’armée et c’est fini. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — 
311 itaires et de tribunaux civils. Je crois que dans notre pays, l’armée et le peuple sont si intimement mêlés que vous retrouve
312 er. — Vous trouverez exactement le contraire dans nos jugements. Denis de Rougemont. — Effectivement, dans l’armée je n’ai
313 Colonel Vaucher. — Je tiens beaucoup à le dire : nous ne représentons pas l’armée au tribunal militaire. Nous représentons
314 e représentons pas l’armée au tribunal militaire. Nous représentons le peuple, et si le peuple suisse veut déférer le jugeme
315 r. Ce n’est pas la même chose. Colonel Vaucher. —  Nous ne manquons pas de leur dire chaque fois : « Vous avez le droit de cr
316 qu’on vous demande c’est de faire votre service. Nous ne vous demandons pas de l’aimer, ni d’en être partisan. » Denis de R
317 qui défendra les institutions. Ce que l’objecteur nous explique mal quand il veut lutter contre la guerre, en Suisse, c’est
318 olence, il faut aussi discuter l’efficacité, dans notre monde actuel, de notre système de défense. On ne peut plus raisonner
319 iscuter l’efficacité, dans notre monde actuel, de notre système de défense. On ne peut plus raisonner au temps de la bombe at
320 osent les objecteurs, est de savoir : que faisons- nous dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appl
321 est de savoir : que faisons-nous dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appliquer les recettes du
322 ns-nous dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appliquer les recettes du passé — qui ont toujours
323 us dans le monde où nous vivons ? Est-ce que nous nous contentons d’appliquer les recettes du passé — qui ont toujours si bi
324 ont toujours si bien marché — ou bien est-ce que nous avons autre chose à faire que simplement assurer notre prospérité et
325 avons autre chose à faire que simplement assurer notre prospérité et la défendre par nos moyens traditionnels ? Est-ce que l
326 ement assurer notre prospérité et la défendre par nos moyens traditionnels ? Est-ce que la Suisse, c’est uniquement la cons
327 des additions et des soustractions pour savoir si notre défense est encore positive, ou négative. Je pense que notre système
328 se est encore positive, ou négative. Je pense que notre système militaire, tel qu’il est maintenant, avec l’armée que nous av
329 taire, tel qu’il est maintenant, avec l’armée que nous avons, est certainement un élément positif, en dépit de la bombe atom
330 sans en connaître les effets. Par deux fois déjà, nous avons été maintenus à l’écart de la guerre. S’il y avait eu un vide s
331 eu un vide stratégique, il est fort possible que nous aurions été attaqués. Pour citer le dernier exemple : 40 divisions ma
332 citer le dernier exemple : 40 divisions massées à notre frontière avant l’affaire des Balkans… le grand état-major allemand a
333 d a estimé que ce n’était pas suffisant. Demain ? Nous avons l’armée la plus nombreuse d’Europe. Ce qui est déjà un signe de
334 l’État ne peut pas mettre en doute, surtout dans notre communauté helvétique, la justification morale du service militaire,
335 iction intime, à moi militaire ! Mais que voulons- nous faire ? défendre notre pays, c’est tout. Le général Guisan l’a magnif
336 ilitaire ! Mais que voulons-nous faire ? défendre notre pays, c’est tout. Le général Guisan l’a magnifiquement exprimé, quand
337 ais pas en Suisse. Pour quelle raison en Suisse ? Nous ne voulons de mal à personne, sinon défendre ce que nous avons reçu. 
338 voulons de mal à personne, sinon défendre ce que nous avons reçu. » Colonel Vaucher. — Sur le plan de la justice militaire,
339 ustice militaire, s’il existait un service civil, nous n’aurions plus un certain nombre d’objecteurs. Nous en serions ravis.
340 us n’aurions plus un certain nombre d’objecteurs. Nous en serions ravis. Mais si je me pose la question comme citoyen — et j
341 ce ? Colonel Vaucher. — Probablement… Beaucoup de nos concitoyens font leur service parce qu’ils y sont obligés. D’autre pa
342 ervice civil serait sans doute plus attrayant. Nous protégeons mais que construisons-nous ? Colonel divisionnaire Déné
343 trayant. Nous protégeons mais que construisons- nous  ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Nous pourrions faire l’économi
344 isons-nous ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —  Nous pourrions faire l’économie d’abandonner notre neutralité, adhérer à l
345 z. — Nous pourrions faire l’économie d’abandonner notre neutralité, adhérer à l’OTAN, nous mettre sous le parapluie américain
346 d’abandonner notre neutralité, adhérer à l’OTAN, nous mettre sous le parapluie américain. Ce serait une solution. Mais nous
347 parapluie américain. Ce serait une solution. Mais nous abandonnerions le service militaire sans doute obligatoire, nous pass
348 ions le service militaire sans doute obligatoire, nous passerions pour une part à une armée de métier. Mais à ce moment-là,
349 part à une armée de métier. Mais à ce moment-là, nous serions obligés de faire des concessions à tout, un système internati
350 système international, supranational. L’armée que nous avons actuellement en propre nous permet en cas de conflit de faire e
351 al. L’armée que nous avons actuellement en propre nous permet en cas de conflit de faire entendre notre propre voix, et d’os
352 e nous permet en cas de conflit de faire entendre notre propre voix, et d’oser dire non en toute indépendance. Christian Scha
353 ristian Schaller. — Mais la question est bien là. Nous conservons, mais que construisons-nous ? C’est peut-être ça la questi
354 t bien là. Nous conservons, mais que construisons- nous  ? C’est peut-être ça la question que nous pouvons nous poser ? Colone
355 ruisons-nous ? C’est peut-être ça la question que nous pouvons nous poser ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’armée n’a ja
356 ? C’est peut-être ça la question que nous pouvons nous poser ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’armée n’a jamais contesté
357 ontraire. Denis de Rougemont. — La défense suisse nous a épargné d’être hitlérisés. Il n’y a pas le moindre doute là-dessus.
358 es grandes crises de conscience sur la guerre que nous avons vécues et que notre jeunesse vit actuellement sont venues de de
359 cience sur la guerre que nous avons vécues et que notre jeunesse vit actuellement sont venues de deux guerres très convention
360 bombe atomique sont très comparables à celles que nous avons tolérées, idéologiquement, pendant la dernière guerre, comme le
361 changer de mentalité. Bernard Béguin. — Pourquoi nous l’avons toléré ? Parce que la victoire hitlérienne nous aurait défini
362 ’avons toléré ? Parce que la victoire hitlérienne nous aurait définitivement enlevé tout droit de poser aujourd’hui des ques
363 s je suis tout à fait d’accord. Bernard Béguin. —  Nous ne pouvons pas ignorer non plus, qu’actuellement encore, à l’extérieu
364 on plus, qu’actuellement encore, à l’extérieur de nos frontières, des forces peuvent menacer notre liberté d’exprimer cette
365 eur de nos frontières, des forces peuvent menacer notre liberté d’exprimer cette solidarité. Christian Schaller. — C’est au n
366 ler. — C’est au nom des valeurs de ce système que nous appelons, en tant qu’objecteurs, à un élargissement de nos conception
367 ons, en tant qu’objecteurs, à un élargissement de nos conceptions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourr
368 à un élargissement de nos conceptions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire
369 tions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire en Russie. Mais je pense, pour ma
370 s les frontières de la survie ne passent plus par nos frontières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous ne pouvon
371 ières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous ne pouvons pas simplement défendre les frontières du passé sans tenir
372 frontières du passé sans tenir compte du fait que nos frontières actuelles sont celles de la planète. Denis de Rougemont. —
373 i. Je me demande si on peut toujours se référer à notre neutralité comme à une espèce de privilège, et s’il ne faut pas dire
374 ue irremplaçable aux objecteurs de conscience.   Nos invités : M. Denis de Rougemont, écrivain, directeur de l’Institut u
375 aller, étudiant en médecine, co-auteur du Sens de notre refus (Éditions La Baconnière). Direction technique : Michel Barde. R
29 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
376 eunesse dans son ensemble vit actuellement ce que nous pourrions appeler l’éclatement de l’Éros, ce qui entraîne une sorte d
377 humain le plus total, survivra sans trop de mal à nos modes intellectuelles. La mode littéraire des troubadours et des roma
378 phénomènes religieux, culturels et artistiques de notre civilisation, vous avez parallèlement développé vos propres thèses su
379 let, avouons-le, car c’est l’école qui a fabriqué nos nationalismes. C’est un écrit de jeunesse que je renie d’autant moins
380 seuls. Vous avez donc confiance dans cet avenir ? Nous n’avons pas à prédire l’avenir mais à le faire. aj. Rougemont Deni
381 ancienne, mais aussi d’ouverture sur l’avenir de notre société”. » al. Un verbe semble ici manquer : voir / comprendre… ?
30 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
382 implement de résoudre les principaux problèmes de notre vie moderne selon leur « mérite », c’est-à-dire leur nature et leur c
31 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
383 religion », s’exclamait une des personnalités que nous avions conviées à notre table ronde. De toute évidence, que l’on y so
384 une des personnalités que nous avions conviées à notre table ronde. De toute évidence, que l’on y soit favorable ou non, il
385 point sur la « voiture dans la société moderne », nous avons demandé à quatre personnalités de venir à notre rédaction débat
386 s avons demandé à quatre personnalités de venir à notre rédaction débattre du sujet, qu’elles connaissent toutes pour l’avoir
387 iture. Dans son tout dernier livre, L’Avenir est notre affaire , il lui a consacré un chapitre intitulé : « Première histoir
388 n. Sur le plan social, parce qu’il estime qu’elle nous rapproche les uns des autres, sur le plan économique, parce qu’elle d
389 avail à des millions de gens. Jean Kräyenbühl est notre ingénieur de la circulation à Genève. Avant d’être pour ou contre l’a
390 t sur les effets de la pollution des voitures sur notre santé. I Hubert de Senarclens : Denis de Rougemont, dans votre
391 enis de Rougemont, dans votre livre, L’Avenir est notre affaire, vous décrivez une voiture née non pas d’une nécessité économ
392 ique — comme une histoire de fous, susceptible de nous conduire à de véritables désastres économiques et éthiques. L’autre h
393 humour noir, lorsque l’on pense à la pollution de nos villes… On voit donc très bien que la création de l’auto équivaut à l
394 ication possible. C’est une règle fondamentale de notre civilisation industrielle, quel que soit le type de fabrication que l
395 us abrutissant que les conditions de conduite sur nos routes ? François Peyrot : Mais il faut faire un bilan ! C’est clair
396 atifs. Il ne s’agit nullement — comme on voudrait nous le faire croire dans certains milieux — d’être pour ou contre, d’en a
397 ou promouvoir des innovations technologiques dans notre société, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous m
398 novations technologiques dans notre société, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous mener. Mais voilà, H
399 nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous mener. Mais voilà, Henry Ford ne s’est pas posé la question. Il ne s’
400 les pouvoirs dans la masse, car c’est s’opposer à notre système démocratique. Prenez l’exemple très actuel de l’initiative Fr
401 ruire davantage de routes et d’autoroutes. Ce qui nous fait déboucher sur un cercle vicieux qu’il nous faut briser. François
402 i nous fait déboucher sur un cercle vicieux qu’il nous faut briser. François Peyrot : Comprenez-moi bien, je ne suis pas con
403 s question de demander l’avis de qui que ce soit. Nous le ferons ! disent ces messieurs qui forment ce qu’on a appelé la « c
404 . Mais la démocratie part d’en bas, des communes. Notre fédéralisme suisse et fondé sur les communes. Les trois communes auto
405 ai seulement affirmé que les reproches adressés à nos autorités, en ce moment, étaient injustifiés. Car nos autorités agiss
406 autorités, en ce moment, étaient injustifiés. Car nos autorités agissent conformément aux lois voulues par la majorité de l
407 du trafic nocturne de transit. Alors d’un côté on nous demande de décharger le réseau routier qui n’est pas conçu pour ce ge
408 ances bien moindres, alors on crie au massacre de notre environnement, il y a là une énorme contradiction. Denis de Rougemont
409 ot : Rétroactivement, ce qui est contraire à tous nos us et coutumes ! Denis de Rougemont : Vous savez bien pourquoi au dép
410 détruire les rives du lac ? Sans compter que l’on nous construit une seconde autoroute de l’autre côté du lac qui fera gagne
411 Alfred Sauvy. Le premier dans plusieurs ouvrages nous a rendus attentifs à ce fait que la voiture, en envahissant complètem
412 e des règlements s’imposent. Denis de Rougemont : Nous sommes ici, je pense, tous d’accord pour penser que cette déclaration
413 voiture serait responsable de graves méfaits sur notre santé : possibilité de cancer par les hydrocarbures, trouble du compo
414 es évaluations sont presque toujours faites, chez nous , par des milieux médicaux marginaux. Alors doit-on parler de « conspi
415 galement le taux de plomb déposé chaque année sur nos routes et qui se retrouve dans l’air ou dans l’eau. L’effet du plomb
416 st l’aspect de la criminalité. Il est évident que nos outils ne sont jamais responsables de nos crimes. Ce qui est dangereu
417 ent que nos outils ne sont jamais responsables de nos crimes. Ce qui est dangereux c’est l’homme. La bombe atomique seule n
32 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
418 ussi, au poste de gardien de but dans une équipe. Nous étions donc trois écrivains de la même génération, passionnés de foot
419 célèbre, il a médité sur les thèmes essentiels de notre temps. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, sa vocation l
33 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
420 , une des plus hautes distinctions littéraires de notre pays, doté cette année de 25 000 francs. Après l’introduction d’Yvett
421 er avec force sa foi en un avenir qui sera ce que nous en ferons, Denis de Rougemont expliqua pourquoi l’essai est, à son se
422 t mûri s’il en fut, puisqu’il ne se déclare, pour notre Suisse romande, que tous les vingt ans en moyenne — je vous dirai qu’
423 de la littérature française. Les chefs-d’œuvre de notre langue, la floraison de son vocabulaire, la grande allure et les écla
424 le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de nous , le Valéry de Variété et de Tel Quel, l’André Breton des Manifestes s
425 is par l’un de ses amis espagnols : « C’est un de nos meilleurs écrivains, mais il se perd dans les comités »… Combien d’au
426 atiques. La guerre entre eux devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre.
427 devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les trois régimes tota
428 s à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les trois régimes totalitaires et les régimes dits libé
429 la soumission de l’homme à ses machines, tout en nous refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ri
430 e à ses machines, tout en nous refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ridiculement bref, une tro
431 scules : « Ni individualistes, ni collectivistes, nous sommes personnalistes ». Un trait de lumière dans mon esprit : cette
432 s que me posaient alors l’époque, les carences de nos démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai
433 et à l’eau Car la guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mob
434 guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord dans l
435 agé dans la lutte militante pour la fédération de nos peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup avaient milité avant
436 dont beaucoup avaient milité avant la guerre dans nos groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit que
437 unique qui le relie à la communauté. Paul Valéry nous convaincus de ce que « toute politique suppose une certaine idée de l
438 politique suppose une certaine idée de l’homme ». Nous en déduisons que le communisme supposait un individu embrigadé, le ko
439 ucun effort concret. Poursuivant ce raisonnement, nous observions — nous les personnalistes, précisons — que l’homme n’est r
440 t. Poursuivant ce raisonnement, nous observions —  nous les personnalistes, précisons — que l’homme n’est responsable qu’au s
441 isse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor. Nous retrouvions l’idéal d’Aristote qu’il décrit dans sa Politique, l’idéa
442 oir la Suisse justement — une idée de l’homme que nous appelions la personne, c’est-à-dire un individu à la fois libre et en