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orrespondant ? La véritable utilité d’un procès d’
objecteur
c’est, aujourd’hui, me semble-t-il, de hâter le temps où de tels exer
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i permet désormais également l’exclusion pour les
objecteurs
de conscience non recrutés. Cette peine est identique à cette qu’a dé
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répondre équitablement à l’aliénation sociale des
objecteurs
de conscience. Et il est facile de voir — voici un cas de plus — qu’e
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mme Denis de Rougemont, qui ne sont pas eux-mêmes
objecteurs
, qui ne sont eux-mêmes “ni subversifs, ni anarchistes, ni crypto-comm
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ou rien” qui voudrait qu’à défaut d’un statut des
objecteurs
de conscience, la Suisse ne serait qu’un État policier régnant sur de
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it un conflit armé. La statistique montre que les
objecteurs
de conscience ne sont qu’une infime minorité. Humainement respectable
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t de l’objection de conscience en général, et des
objecteurs
suisses en particulier, il m’eût fallu beaucoup de temps, beaucoup de
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de défendre l’armée, le plus difficile de se dire
objecteur
, donc le plus courageux de l’être — si l’on est sérieux, toutefois, c
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société et que l’on s’interdise de répéter que l’
objecteur
est lâche, un mauvais citoyen qui trahit ses devoirs de solidarité. Q
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e n’ai donc pas dit « qu’à défaut d’un statut des
objecteurs
, la Suisse ne serait qu’un État policier ». J’ai dit seulement que si
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1re Division devant lequel comparaissait un jeune
objecteur
de conscience, René Bugnot. Lue lors de l’audience publique du Tribun
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enis de Rougemont intervenait dans le procès d’un
objecteur
de conscience en adressant au président du Tribunal militaire un témo
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culier, le « portrait-robot » des soixante-quinze
objecteurs
de conscience que les tribunaux militaires suisses ont condamnés en 1
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ndamnés en 1967 peut être rapidement esquissé : l’
objecteur
est généralement de confession protestante, âgé de 20 à 26 ans, célib
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se est astreint au service militaire, alors que l’
objecteur
de conscience religieux se réfère à cette même Constitution, dont le
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e. Il n’y a donc aucun conflit entre l’armée et l’
objecteur
de conscience, dont l’attitude est anticonstitutionnelle et non pas a
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ent d’une opposition d’intérêt entre l’armée et l’
objecteur
. Michel Barde. — L’opposition de l’objecteur est anticonstitutionnell
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et l’objecteur. Michel Barde. — L’opposition de l’
objecteur
est anticonstitutionnelle, mais elle peut s’appuyer sur le fait que l
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. Les questions posées sont communes à beaucoup d’
objecteurs
et dépassent le cadre strictement religieux. Bernard Béguin. — Donc v
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pas de différence entre les diverses catégories d’
objecteurs
. Je pense que ce qui est important, c’est ce qu’ils demandent, ce qu’
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aller. — Je pense plutôt anticonstitutionnelle. L’
objecteur
choisit un moyen défini de mettre en évidence l’injustice d’une loi e
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x (ce qui n’est d’ailleurs pas le cas de tous les
objecteurs
). D’autre part je ne pense pas que la séparation soit tellement entre
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la séparation soit tellement entre militaires et
objecteurs
qu’entre « conservateurs » et « progressistes », si je puis dire. L’o
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me travail d’une autre manière. Michel Barde. — L’
objecteur
religieux n’est-il pas plus « intimiste » que l’objecteur humanitaire
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r religieux n’est-il pas plus « intimiste » que l’
objecteur
humanitaire, attaché à renverser certaines structures ? Christian Sch
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t. — C’est la religion civique qui triomphe. Si l’
objecteur
invoque son christianisme, on lui dira : « Tant pis, c’est le civisme
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a même chose d’être chrétien et d’être citoyen. L’
objecteur
prend une position particulière pour mettre en évidence un état de fa
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’aimerais rappeler que le problème est celui de l’
objecteur
de conscience vis-à-vis de l’armée. Bernard Béguin. — Il a été dit cl
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rmée. Or en effet c’est l’armée qui accueille les
objecteurs
au moment du recrutement, et c’est l’armée qui les juge. Le colonel d
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gissent les colonels recruteurs qui font face à l’
objecteur
pour la première fois, quand il n’a même pas 20 ans, qu’il n’est même
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e si nous n’avons pas en droit un statut pour les
objecteurs
nous l’avons en fait. L’objecteur peut accomplir ses devoirs civiques
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tatut pour les objecteurs nous l’avons en fait. L’
objecteur
peut accomplir ses devoirs civiques sans s’opposer à sa propre consci
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nous ne verrions aucun inconvénient à ce que les
objecteurs
de conscience soient jugés par des tribunaux civils. À leur place, je
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la punition ? Colonel Vaucher. — La punition de l’
objecteur
de conscience pour motifs religieux, ou pour motifs moraux, philosoph
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cher. — Absolument pas. Les arrêts répressifs des
objecteurs
de conscience sont subis dans des prisons, certainement, mais les obj
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nt subis dans des prisons, certainement, mais les
objecteurs
de conscience sont autorisés à travailler pendant la journée dans des
37
e l’on ne peut éviter toute promiscuité, mais les
objecteurs
de conscience disposent de cellules tout à fait séparées. Bernard Bég
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ns, c’est vrai ; et je ne pense pas seulement aux
objecteurs
de conscience. Je pense à tous les soldats qui ont commis des actes d
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a privation des droits civiques, à l’encontre des
objecteurs
de conscience. Quant au sursis, ils ne peuvent en bénéficier, sauf s’
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espoir, mais une conviction suffisante. Alors, l’
objecteur
est forcément condamné, puisque les conditions objectives d’une infra
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sée. Denis de Rougemont. — Je ne suis pas du tout
objecteur
de conscience moi-même. J’ai fait pas mal de service dans ma vie. Mai
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refusé de le porter. J’ai eu l’impression que les
objecteurs
étaient toujours punis, et que le procès n’avait pas d’autre objet qu
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un peu scandalisé à l’idée que, dans le cas de l’
objecteur
de conscience, on le condamne comme un hérétique, uniquement parce qu
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ment parce qu’on a enregistré le fait qu’il était
objecteur
. On tient compte des circonstances atténuantes Colonel Vaucher.
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es Colonel Vaucher. — Ce n’est pas exact. Si l’
objecteur
bénéficie de circonstances atténuantes ou exculpantes, il sera — tout
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meurtrier ? S’il est totalement irresponsable. Un
objecteur
totalement irresponsable sera acquitté aussi. C’est évident. Mais je
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’est évident. Mais je n’en ai jamais vu. Tous les
objecteurs
que j’ai connus étaient des gens sensés. Donc pas de maladie mentale,
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onscience. On ne peut pas dire d’autre part que l’
objecteur
cherche sa condamnation. Il accepte la loi. (Il pourrait s’y soustrai
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ant réformer.) Mais sans se soustraire à la loi l’
objecteur
cherche à montrer les failles de la loi, et à modifier l’esprit du lé
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donnons beaucoup d’importance à ce que la vie des
objecteurs
soit en rapport avec leurs principes. Enfin nous ne condamnons pas pe
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e Dénéréaz. — Le Tribunal militaire ne juge pas l’
objecteur
de conscience. Il juge le citoyen qui ne veut pas servir — parce qu’i
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citoyen qui ne veut pas servir — parce qu’il est
objecteur
. Ce n’est pas la même chose. Colonel Vaucher. — Nous ne manquons pas
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ni d’en être partisan. » Denis de Rougemont. — L’
objecteur
de conscience n’est pas quelqu’un qui trouve que l’armée est mal fait
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en voir que si l’on hésite à créer un statut de l’
objecteur
, c’est qu’on a le sentiment qu’il vise l’appareil qui défendra les in
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’appareil qui défendra les institutions. Ce que l’
objecteur
nous explique mal quand il veut lutter contre la guerre, en Suisse, c
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dernière guerre. Une des questions que posent les
objecteurs
, est de savoir : que faisons-nous dans le monde où nous vivons ? Est-
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’étranger. D’ailleurs, vous savez qu’en France un
objecteur
doit se déclarer comme tel au recrutement, et qu’il ne peut assumer p
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an l’a magnifiquement exprimé, quand il a dit : «
Objecteurs
de conscience ? oui, mais pas en Suisse. Pour quelle raison en Suisse
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ce civil, nous n’aurions plus un certain nombre d’
objecteurs
. Nous en serions ravis. Mais si je me pose la question comme citoyen
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tion comme citoyen — et je suis reconnaissant aux
objecteurs
de la faire poser — , je pense finalement qu’une armée est indispensa
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leurs de ce système que nous appelons, en tant qu’
objecteurs
, à un élargissement de nos conceptions actuelles. Nous pouvons le fai
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. Tout ce que je voudrais dire ici, en faveur des
objecteurs
de conscience, c’est qu’ils posent cette question d’une manière drama
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econnaître une fonction civique irremplaçable aux
objecteurs
de conscience. Nos invités : M. Denis de Rougemont, écrivain, dir