1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 tent encore. Or, le nouveau livre de M. de Traz1, par les précisions importantes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient
2 se, leur paraît une beauté », c’est pour affirmer par contraste une « préférence irréductible pour le vrai ». Ce qui lui pe
3 e pour édifier aucun système. Le livre se termine par un voyage à Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau do
4 obstinément à la légende le vrai, même amer, non par défaut d’un sens artistique dont plusieurs de ses morceaux attestent
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
5 sont en grosses lettres, et tout cela finira bien par s’arranger, comme au dernier acte d’une opérette. Ce peuple s’est rés
6 trouée du Danube, Bude solidement amarrée à Pest par quatre énormes ponts de fer. Contre leurs piles, en hiver, viennent s
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
7 s ou menacées, harmonieuses ou durement rabrouées par le sort, « la neige tombe, effaçant toutes traces », symbole d’une mi
8 von Aster : Sara Alelia, roman traduit du suédois par Anne-Marie des Courtis. Éditions « Je sers », Paris. c. Rougemont D
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
9 ement encore, de la condition faite aux écrivains par un état de choses libéral certes, mais anarchique, et dominé par les
10 choses libéral certes, mais anarchique, et dominé par les seules nécessités de l’argent. En dehors des milieux directement
11 . Ou bien l’on s’imagine un auteur à succès choyé par les « femmes du monde », hommes de toutes les fortunes et bonnes fort
12 de son journal où il écrit au moins deux articles par jour, un troisième « fait les théâtres », besogne sans gloire et de m
13 its, et plus souvent encore, habilement exploités par des politiciens qui, par ailleurs, se moquent un peu de la culture !
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
14 qui trouveront difficilement à se faire accepter par un confrère, on l’imagine.) On escompte ainsi les succès futurs du dé
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
15 Une situation si compromise ne se rétablira point par quelque truc, loi nouvelle ou campagne de propagande. Il s’agit bien
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
16 rrait se définir, de façon suffisamment profonde, par les relations qu’elle établit entre le rêve et la vie réelle. » Or no
17 déjà posé et défini, avec une ampleur admirable, par ces penseurs dont nous ignorons tout. C’est que leurs œuvres sont pra
18 llait toutes les ressources d’un esprit bien armé par nos classiques, alliées à une profonde sympathie pour les hardiesses
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
19 de développer presque toutes les mesures adoptées par le New Deal, et il vient de recevoir l’appui officiel de John C. Lewi
20 erts presque unanimes donnaient Roosevelt gagnant par 2 à 1. Aujourd’hui, les chances de Willkie paraissent augmenter rapid
21 tions. En Europe, la violence politique s’exprime par des bagarres et des injures, par une fanatique intolérance de part et
22 itique s’exprime par des bagarres et des injures, par une fanatique intolérance de part et d’autre. En Amérique, il s’agit
23 se doit d’applaudir également les points marqués par l’un et l’autre des adversaires : c’est le meilleur qui gagnera. Bien
24 deux articles en regard : l’un contre Roosevelt, par son ancien secrétaire, l’autre contre Willkie, par un de ses amis de
25 ar son ancien secrétaire, l’autre contre Willkie, par un de ses amis de jeunesse. Les deux auteurs insistaient longuement s
26 ette compétition soit tout à fait pris au sérieux par les électeurs. Pourtant personne n’ignore que le sort du pays dépendr
27 n des deux candidats peut être assez bien résumée par cette formule : C’est l’opposition d’un aristocrate socialisant — Roo
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
28 les du Times : « Roosevelt entraîne New York City par 270 000 voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur qui monta le
29 mocratie au xxe siècle. La première a été perdue par la France. La seconde a été gagnée par l’Amérique. En attendant le ré
30 été perdue par la France. La seconde a été gagnée par l’Amérique. En attendant le résultat de la troisième et dernière manc
31 ritiquer publiquement telle ou telle mesure prise par l’État : la presse et la radio lui en offrent les moyens. S’il a quel
32 Deal, mais ces défauts techniques sont compensés par un avantage moral considérable : un nombre croissant de citoyens qual
33 otale, fixée pour tous les cas et automatiquement par une longue tradition. Leur opposition reste fluente, mal définie… Ell
34 il les exerce en fait, d’une manière permanente, par le moyen d’une opinion publique abondamment informée, chaque jour son
35 publique abondamment informée, chaque jour sondée par des agences spécialisées, chaque jour exprimée dans toutes ses nuance
36 ées, chaque jour exprimée dans toutes ses nuances par des lettres aux journaux, des articles de magazines, des interviews,
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
37 araît plus naturel. Les États-Unis ont été fondés par des groupes successifs de colons, la plupart exilés pour cause de rel
38 ces différences d’origine sont venues s’ajouter, par la suite, des différences de classe : l’Église baptiste est largement
39 d’autant plus qu’il s’est vu curieusement négligé par la presque totalité des observateurs européens de l’Amérique. Ouvrez
40 du matin au soir, une douzaine de cultes relayés par différentes stations. Vous passerez d’une liturgie solennelle de l’Ég
41 ion ». La veille, le président avait été harangué par des pasteurs et des prêtres des trois grandes religions. Le matin, la
42 de milliers de spectateurs. Après une prière dite par le chapelain du Sénat, le président jura, la main posée sur sa vieill
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
43 Les uns écrivent, d’autres déjeunent. Je regarde par mon hublot. La mer est blanche, un peu houleuse et cotonneuse. Mais t
44 , tout est beau !… » — « Mais tout ici a été fait par les Américains pendant la guerre… » — « Taisez-vous, me crie-t-elle,
45 ris. Sept ans bientôt, depuis que je l’ai quitté… Par quelle Porte allons-nous entrer ? Je ne puis pas distinguer les noms
12 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
46 agné la guerre, et seule n’ait pas été contaminée par le gangstérisme à la mode. C’est clair : le mal y est mal venu, tout
47 e « humain », sur les modèles récemment présentés par MM. Hitler et consorts. ⁂ Je m’en tiens là dans mes jugements, j’arri
48 ève » plus que leur job manqué, d’ailleurs repris par l’ONU. Et, sur ce thème inépuisable, j’improvisai à part moi le disco
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
49 Le bon sens dénonçait l’invivable chaos entretenu par les barrières douanières. La routine rétorquait, chiffres en main, qu
50 groupe de jeunes chefs enthousiastes fit adopter par la Diète le principe d’une révision profonde du Pacte. En 1847, noton
51 février 1848, la Commission de révision — nommée par la Diète dans son sein et au-dehors — se réunit pour la première fois
52 fois. Elle décide de siéger à huis clos cinq fois par semaine. Le 8 avril, elle termine ses travaux, dont elle soumet les r
53 a Diète proclame que la Constitution est acceptée par près de 2/3 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 nove
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
54 sse, et que les lenteurs de l’Assemblée, ramenées par les ministres à l’immobilité, sont la pire imprudence du siècle. Nous
55 s angoissés. Nous ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempérament, comme nous le reprochent cert
56 ous ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempérament, comme nous le reprochent certains qui, par
57 s pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempérament, comme nous le reprochent certains qui, par principe ceux
58 mpérament, comme nous le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois pour toutes qu’il faut aller le
59 on vous a permis, qui est moins que rien, arrêtés par un alinéa, déconcertés par un éternuement des daltoniens. Elle voit q
60 oins que rien, arrêtés par un alinéa, déconcertés par un éternuement des daltoniens. Elle voit que votre Assemblée consulta
61 On aurait tort, à son avis, de commencer l’Europe par le toit. Je ne sais pourquoi, ni ce qu’il veut dire exactement, mais
62 les. Petit à petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par deux ou trois décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup d
63 t celle d’Haussmann, corrigée d’un coup de crayon par Napoléon III. L’oiseau fait son nid en un jour — toutes affaires cess
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
64 m qu’il vous convient de revendiquer, celui dont, par avance, je vous salue. Vous êtes, Messieurs, Députés de l’Europe. Ess
65 nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peut être appelé
66 grand passé, Messieurs, vous charge de l’avenir. Par l’un, vous êtes à l’autre députés. Me voici partagé entre l’envie de
67 je ne sais comment j’ose vous parler, si ce n’est par angoisse et en dernier recours, soulevé par la passion de tous les ho
68 n’est par angoisse et en dernier recours, soulevé par la passion de tous les hommes, et pas seulement ceux de notre contine
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
69 d’Europe, c’est bien l’auteur du Manifeste publié par le Labour Party sur le problème de l’unité européenne. Quand il regar
70 sommes plus près des Dominions que de l’Europe, «  par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos ins
71 ominions que de l’Europe, « par notre langue ; et par nos origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point
72 ouvelle-Zélande » (seuls mentionnés) restent unis par une même langue. Si c’est celle du pamphlet, tremblons pour la famill
73 tent fort bien que leurs armées soient commandées par un Américain. On prétend même qu’ils auraient accepté que leur monnai
74 en les staliniens seraient-ils naïfs, quand c’est par décision d’un État étranger qu’ils disent vouloir garder la souverain
17 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
75 e tous les ordres, que l’on ne peut préserver que par l’union, et que l’unification tuerait. Mais sans sacrifices d’amour-p
76 ncevable, c’est une campagne électorale organisée par les États, en vue de nommer leurs députés au premier Parlement de l’E
18 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
77 ovembre 1952)u Détaché vers l’est et la Suisse par un département qui se tourne vers l’ouest, le pays de Gex est-il une
78 sera pas perdu. » Les cèdres du Caucase, envoyés par la grande Catherine, périclitent. Mais les arbres bordant la route de
79 de mille habitants qui deviennent propriétaires, par un système qu’on nommerait de nos jours location-vente. « Il commande
80 t tous de pleurer à l’envi. Paul Claudel, informé par un ami commun de ce que j’habite à Ferney : « Est-ce que Voltaire ne
81 fait rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou de Stockholm. Ils vont
82 ur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou de Stockholm. Ils vont se poser
19 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
83 se économique des USA », représentée à leurs yeux par le plan Marshall et ses suites ; « l’arrogance de Washington », confi
84 arrogance de Washington », confirmée à leurs yeux par le voyage d’études de M. Dulles et certains articles de Life ; enfin
85 Life ; enfin « l’invasion culturelle » symbolisée par le succès des Digests. Selon les inspirateurs de cette campagne insen
86 simple alliance confédérale devait être remplacée par une fédération. Un projet de Constitution fut voté par leurs délégués
87 ne fédération. Un projet de Constitution fut voté par leurs délégués, réunis à Philadelphie. (Six nations de l’Europe vienn
88 olente. Dans quelques villes, le projet fut brûlé par la population en place publique. L’État de New York était le plus rét
89 outes, à des degrés divers, soumises à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afriq
90 s à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’Amérique sont success
91 ar ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’Amérique sont successivement tombées
20 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
92 e pas voir que les thèses officielles, présentées par les Russes avant Genève, sont en opposition fondamentale avec celles
93 plicitement la nécessité de notre union, dénoncée par les communistes comme une idée américaine. En affirmant le principe d
94 age commun. On a reconnu l’expression qui revient par deux fois, fortement soulignée, dans la déclaration que M. Boulganine
95 entendu avec l’Occident — qui se traduisait alors par une ingérence qualifiée dans les affaires d’un autre pays — provenait
96 tre à sa place et de remettre en question, fût-ce par simple hypothèse, ses propres préjugés et attitudes, en vue d’une rec
97 u dialogue viennent d’être acceptées sans réserve par la déclaration de Boulganine — et cela pour la première fois depuis l
98 u contraire. Cette discussion ne peut être réglée par la force. Que chacun prouve la justesse de sa cause dans une compétit
99 des congrès où s’affrontent les démagogies, mais par groupes de professionnels ; parlons d’histoire, d’arts et de science,
21 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
100 l’analyse de ce « fondement » conduit à retrouver par l’intérieur les grandes notions traditionnelles et dogmatiques : la T
101 point de la fonction de Dieu dans la vie humaine par la croyance ou l’incroyance des hommes, mais par les signes de sa pré
102 par la croyance ou l’incroyance des hommes, mais par les signes de sa présence dans l’existence de l’homme en tant qu’être
103 Dieu sensible au cœur », saisi dans la conscience par l’affectivité, et par elle seule ! La musique, phénomène affectif con
104 », saisi dans la conscience par l’affectivité, et par elle seule ! La musique, phénomène affectif conditionné par des struc
105 eule ! La musique, phénomène affectif conditionné par des structures physico-mathématiques, est inconcevable sans Dieu. Ell
22 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
106 idéal, j’entends une société capable de condamner par une application routinière de ses lois ceux qui commettent la faute d
107 ne cesserai de faire — pour expliquer notre pays, par la parole et par l’écrit, à un monde qui le connaît mal et ne le comp
108 ire — pour expliquer notre pays, par la parole et par l’écrit, à un monde qui le connaît mal et ne le comprend pas toujours
109 rivain et professeur Denis de Rougemont a été lue par le président du Tribunal. Une copie nous a été transmise que nous pub
23 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
110 tre « Tout ou rien », je ne le crois pas justifié par mon texte, et vous avez raison de refuser de me suivre dans une direc
111 ou plutôt l’une de ses copies, nous fut transmise par l’un des camarades de Bugnot. Bernard Béguin y ajouta un commentaire
24 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
112 est ? Je ne sais pas très bien ce que l’on entend par culture bourgeoise, parce que la culture n’a pas été faite par des bo
113 ourgeoise, parce que la culture n’a pas été faite par des bourgeois. La culture occidentale repose sur l’héritage gréco-rom
114 réco-romain et la théologie chrétienne, transmise par des moines au Moyen Âge. On ne peut parler de culture bourgeoise qu’e
115 ux, philosophiques, religieux acceptés et assumés par les meilleurs. Une révolution sanglante est une révolution mal prépar
116 ions de 1848 ont été écrasées ou bien ont abouti, par les nationalistes, à la guerre de 1914. Un homme politique français a
117 eures qui pourraient la détruire. Elle s’alimente par elle-même. Elle est devenue une force de production et d’autocritique
118 ’homme. » Les gens disent : « Nous sommes envahis par les machines. » Je leur réponds : « Je voudrais bien qu’une Rolls-Roy
119 ir sur l’époque dans la mesure où elle est guidée par des idées, des concepts, des angles de vision qu’on lui propose et qu
120 oderne fomentait dans sa démence la plus secrète. Par quoi cette période anarchique que traverse notre siècle a-t-elle été
121 é préparée ? Je vous dirais sans trop réfléchir : par le nationalisme militarisé, l’étatisme, le matérialisme capitaliste,
122 tir. C’est-à-dire de créer un ordre plus humain : par quoi je veux dire plus divin. Et ne me demandez pas si je crois que c
123 ne morale du risque assumé, de l’action, orientée par l’esprit, et de la vocation personnelle. Je m’y tiens et l’époque fer
124 e, Genève, 30–31 août 1969, p. 29. ah. Interview par Anouchka Van Heuer et Christian Roux-Pétel.
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
125 ttre en préalable que ce problème existe. Non pas par l’importance du nombre de ceux qui professent l’objection et en porte
126 essent l’objection et en portent témoignage, mais par la valeur des principes qu’elle révèle et des questions qu’elle pose
127 ines dans des motivations chrétiennes. C’est donc par elles que la discussion doit commencer. Et là, deux religions se heur
128 tte même Constitution, dont le préambule commence par une invocation « Au nom du Dieu Tout-Puissant » ? Colonel divisionnai
129 efuser d’une certaine manière, mais il s’y soumet par une autre puisqu’il accepte le jugement des tribunaux (ce qui n’est d
130 conclusions. Denis de Rougemont. — Je suis frappé par la lecture de cet article 49, paragraphe 5, qui dit que dans le cas d
131 e. C’est la religion stato-nationaliste fabriquée par la Révolution française et par Napoléon. Il ne faut pas nous raconter
132 onaliste fabriquée par la Révolution française et par Napoléon. Il ne faut pas nous raconter d’histoires, c’est la religion
133 cas de conflit, oui. Dans le cas du conflit prévu par cet article 49, paragraphe 8, on tranche contre la religion chrétienn
134 i elles lui sont dictées. Si elles ont été faites par la collectivité, et si elles sont amendables par elle en tout temps.
135 par la collectivité, et si elles sont amendables par elle en tout temps. Christian Schaller. — Eh bien ! L’objection de co
136 ce que les objecteurs de conscience soient jugés par des tribunaux civils. À leur place, je préférerais être jugé par un t
137 ux civils. À leur place, je préférerais être jugé par un tribunal militaire, qui juge essentiellement des honnêtes gens, qu
138 , qui juge essentiellement des honnêtes gens, que par des tribunaux ordinaires qui jugent en majorité des gens plus ou moin
139 motifs moraux, philosophiques, peut être atténuée par le tribunal. Au lieu de l’emprisonnement tout court, on prononce l’em
140 s d’indiscipline, qui n’ont pas fait leur service par négligence, ou parce que les conditions de famille à ce moment-là leu
141 u service militaire. Ces jugements ont été cassés par le tribunal militaire de cassation : conformément à la jurisprudence
142 évolution de la pensée du législateur interprétée par les tribunaux ? Colonel Vaucher. — C’est le législateur qui a modifié
143 de Morgarten. On peut dire — je l’ai entendu dire par des officiers supérieurs — qu’on se prépare très consciencieusement à
144 implement assurer notre prospérité et la défendre par nos moyens traditionnels ? Est-ce que la Suisse, c’est uniquement la
145 t on parle beaucoup sans en connaître les effets. Par deux fois déjà, nous avons été maintenus à l’écart de la guerre. S’il
146 justification morale du service militaire, voulu par le peuple, et accepter d’instaurer un service civil. Numériquement, c
147 omme tel au recrutement, et qu’il ne peut assumer par la suite aucune charge d’État… Christian Schaller. — N’empêche qu’il
148 Mais les frontières de la survie ne passent plus par nos frontières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous ne po
149 ne passent plus par nos frontières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous ne pouvons pas simplement défendre les
26 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
150 l’amour ? C’est la question posée le plus souvent par les interviewers. J’ai coutume de répondre : Dites-moi plutôt pourquo
151 e envahissant. N’oubliez pas mes journaux réunis par Gallimard en un volume, et tous mes ouvrages politiques et polémiques
152 as mutation, mais maturation. J’ai voulu faireal, par des exemples tirés de romans contemporains (Nabokov, Musil, Pasternak
153 he, que la dialectique de l’amour-passion, exalté par l’obstacle qui le nie, se retrouve dans la vie du couple le plus « fi
154 ait avec tant de talent Georges Bataille. Fasciné par la problématique de l’amour qui vous a permis de toucher aux phénomèn
155 fera seule l’Europe et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste à déplacer le centre du systè
156 ève, 3–4 mars 1972, p. 15. ak. Propos recueillis par Geneviève Armleder et précédés du chapeau suivant : « En 1972, Denis
27 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
157 c elle brimées, ralenties, pénalisées ou bloquées par un cordon douanier qui ne sert à rien ni à personne, mais qui symboli
158 tour de Genève une région de main-d’œuvre définie par le mouvement pendulaire des travailleurs français : vingt-trois-mille
159 a, autour du Léman, une région écologique définie par la pollution du lac (affluents, usines, riverains), l’aérodrome de Co
160 région de main-d’œuvre. Il y a une région définie par les échanges de biens industriels, commerciaux, et de services, dont
161 à Saint-Étienne et d’Aoste à Besançon, en passant par Fribourg et Lausanne, Grenoble, Lyon et Genève au centre. Elle compre
162 e et leur contenu, sans plus se laisser paralyser par la fiction, décidément indéfendable à tous points de vue, des frontiè
28 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
163 ours de vitesse, c’est-à-dire en prenant les gens par leur côté enfantin. Cela a très bien marché. Ensuite de quoi il a mis
164 vous plaira d’aller, pour vous reposer le cerveau par de longues promenades au grand air et vous rafraîchir les poumons grâ
165 vendu 18 000, en 1919, 1 million et en 1924 7000 par jour. Aujourd’hui, les États-Unis produisent 12 millions de voitures
166 les États-Unis produisent 12 millions de voitures par an. Ford est mort dans une petite auberge qu’il avait achetée pour jo
167 imordial. Si vous comparez le nombre de véhicules par habitant en Occident par rapport à l’Union soviétique, il n’y a aucun
168 si au lieu de vendre cent ou deux cents véhicules par an, il en vendrait des millions. Il ne s’est jamais interrogé sur les
169 autorités agissent conformément aux lois voulues par la majorité de la population. Jean Kräyenbühl : On a évoqué tout à l’
170 ontré que les gens sont de plus en plus concernés par les effets négatifs de la voiture sur le visage des villes. Vous avez
171 ut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille pas lutter par une meilleure information. François Peyrot : Ce que dit Jean Kräyenbü
172 on le veuille ou non — n’est-elle pas neutralisée par cette réalité économique ? François Peyrot : En effet, si vous avez e
173 es, allant des tracteurs à l’armement, en passant par l’aéronautique. L’industrie est un tout et dans le cas de l’automobil
174 e faut pas oublier qu’elle risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200 000 personnes qui meurent chaque année sur les r
175 s méfaits sur notre santé : possibilité de cancer par les hydrocarbures, trouble du comportement dû au plomb, danger de l’o
176 luations sont presque toujours faites, chez nous, par des milieux médicaux marginaux. Alors doit-on parler de « conspiratio
177 kilomètre de route. Une bonne partie est évacuée par les eaux de pluie avec les effets biologiques que vous devinez. Le re
178 les effets biologiques que vous devinez. Le reste par le vent. Or on sait — pour l’avoir testé sur des animaux de laboratoi
179 aine liberté, on paie celle-ci horriblement cher. Par des milliers de morts, des millions de blessés et des milliards de dé
180 Le peuple suisse a écarté l’initiative Albatros. Par contre il a fait confiance aux dispositions du Conseil fédéral. Alors
29 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
181 t donc coïncidé avec ma passion pour le football. Par la suite, j’ai eu l’occasion de rencontrer à maintes reprises Albert
182 très sérieusement la valeur de la politique menée par son gouvernement. Pour les mêmes raisons, j’approuve totalement ceux
183 31 mai–1 juin 1980, p. 24. ap. Propos recueillis par Bertrand Monnard. L’entretien est précédé du chapeau suivant : « Né à
30 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Mes amis et Nerval (9 octobre 1982)
184 nt, d’une surprise ou d’une trouvaille de langage par phrase, ou presque ; un écrivain digne du nom, c’est devenu tellement
185 e m’étais aperçu à ma honte que je ne savais plus par cœur les sonnets des Chimères : c’est réparé. aq. Rougemont Denis
31 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
186 s. D’où le propos d’André Malraux, à moi transmis par l’un de ses amis espagnols : « C’est un de nos meilleurs écrivains, m
187 alitaires et les régimes dits libéraux, adultérés par le centralisme étatique et par la soumission de l’homme à ses machine
188 ibéraux, adultérés par le centralisme étatique et par la soumission de l’homme à ses machines, tout en nous refusait le cho
189 s de nos démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai en relation avec quelques dizaines de jeunes
190 e au pouvoir de Pétain et veille de l’appel lancé par de Gaulle à Londres. Cet article me valut une condamnation à quinze j
191 et sur la bombe atomique notamment. Mais surtout, par la force en mon cas créatrice d’une constante et poignante nostalgie,
192 mpliquaient à peu près la même conception, dictée par des buts collectifs, l’impérialisme de l’État ou de la race substitué
193 la fois libre et engagé ; distingué de tout autre par sa vocation, mais responsable de l’exercer dans la cité, par là même