1
tations tout leur prix. Elles ne nous renseignent
pas
sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas,
2
emarques sur la psychologie de l’Égyptien ne sont
pas
moins subtiles et le mènent à cette constatation fondamentale que « n
3
notre intelligence et celle de l’Oriental ne sont
pas
superposables ». Dès lors, comment collaborer, comment se comprendre,
4
i complexe — sont plutôt optimistes. Il ne paraît
pas
croire à un péril oriental très pressant, ni surtout que nous ayons à
5
un voyage à Jérusalem : le christianisme n’est-il
pas
le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un ac
6
religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie
pas
, d’ailleurs, que l’attitude presque constamment critique de M. de Tra
7
tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait
pas
de roman. Une histoire dont le personnage principal est « la main du
8
ristianisme se passe dans cette vie ou bien n’est
pas
du christianisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pe
9
Et dix fois, en me le rendant, « Je ne vous dirai
pas
à quelle heure je l’ai terminé cette nuit ». — « Des livres comme cel
10
s d’une longue lumière boréale. Cette femme n’est
pas
un ange, ni une sainte. Elle pèche, elle désespère, elle touche le fo
11
vrai sujet de ce grand livre. Je ne vous conterai
pas
« l’histoire ». Cette chronique d’une vie de femme n’est pas de celle
12
toire ». Cette chronique d’une vie de femme n’est
pas
de celles qui se résument. Il y a là vingt figures qui mériteraient d
13
elques années à tant de traductions qui ne valent
pas
dix pages de ce roman ! La mode passe, le public se fatigue, paraît-i
14
ine littéraire, il faut prédire à Sara Alelia non
pas
un succès de saison, mais la carrière plus discrète, plus populaire e
15
l’écrivain (I) (15 février 1937)d On n’ignore
pas
que les partis de gauche, en France, et spécialement le parti communi
16
le mot d’ordre Défense de la culture. Ce qui n’a
pas
manqué de leur attirer de nombreuses et retentissantes « adhésions »
17
contestées de la France contemporaine. N’y a-t-il
pas
là (comme disent les étrangers qui ont appris le français dans leur d
18
bite conversion à la cause de l’esprit ? N’allons
pas
en chercher l’explication au-delà des frontières immédiates de la Fra
19
e comporte ce point de vue simpliste (et ce n’est
pas
chez nous qu’on la niera) il faut reconnaître qu’il est essentielleme
20
ise est malade elle aussi d’une maladie qui n’est
pas
le fascisme. Elle me paraît souffrir en premier lieu de l’inculture r
21
vains ! La littérature n’est qu’un luxe, elle n’a
pas
à nourrir son homme. Et l’on cite M. Duhamel, qui est médecin. Voire
22
e. Praticable mais néfaste : les livres ne payant
pas
, il faudra faire du journalisme et courir les rédactions, improviser…
23
roviser… Or les nécessités du journalisme ne sont
pas
celles de la littérature pure, et nombre d’écrivains des mieux doués
24
poète ou du philosophe, par exemple. Ce qui ne va
pas
sans risques graves, pour la plupart. Tout cela, que je résume à gran
25
mble, étant faite de telle sorte qu’il n’y trouve
pas
sa place normale. Et ceci suffirait à expliquer que les meilleures œu
26
ré toute leur bonne volonté, les éditeurs ne sont
pas
des philanthropes. En tout cas, ils ne peuvent plus l’être. Ils ont e
27
ni trop difficile. Tolstoï en 1937 ne trouverait
pas
un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman en 10 volumes
28
oit de refuser les manuscrits qui ne lui plaisent
pas
. (Et qui trouveront difficilement à se faire accepter par un confrère
29
? Et avant d’y porter remède, ne conviendrait-il
pas
de s’interroger sur les raisons profondes du mal ? Je ne les crois pa
30
ur les raisons profondes du mal ? Je ne les crois
pas
seulement matérielles. Je crois au contraire qu’elles affectent les s
31
SF, les illustrés et les hebdomadaires. Je ne nie
pas
que cela explique bien des choses. Mais d’où vient cette paresse ? D’
32
tions commerciales ? Les écrivains ne portent-ils
pas
une part de responsabilité ? Car, après tout, le public est à peu prè
33
epuis. Les grands auteurs de notre siècle ne sont
pas
des auteurs populaires. Ils sont à l’usage exclusif d’une classe rest
34
influencer sa morale ou son intellect (je ne dis
pas
son âme, c’est l’affaire des Églises), il faudrait se soucier d’être
35
user ou de se montrer original. Et qu’on ne croie
pas
que l’art en souffrirait : l’exemple des grands, d’un Dante ou d’un T
36
. Mais un tel redressement de la culture n’aurait
pas
de chance d’aboutir si, d’autre part, le public lui-même n’avait à cœ
37
ceci à l’intention d’un de nos journaux, ce n’est
pas
pour prêcher les écrivains qui le lisent, mais dans l’espoir d’attire
38
portance civique de ces problèmes. On ne manquera
pas
de me dire que la situation est loin d’être aussi grave chez nous qu’
39
e. La raison d’être des petites démocraties n’est
pas
dans le domaine matériel, mais dans le principe communautaire qui ani
40
incipe se mesure au niveau de la culture. (Et non
pas
seulement de l’instruction !) C’est pourquoi les problèmes culturels
41
e montrer fort exigeant sur ce chapitre, ce n’est
pas
seulement « faire marcher le commerce », mais c’est aussi faire acte
42
on ne saurait exagérer l’importance. Je n’hésite
pas
à affirmer que cette thèse fera date dans l’évolution naturelle du «
43
t un peu plus probable qu’avec Willkie ? Ce n’est
pas
certain. Mais peut-être cette nuance hypothétique joue-t-elle un rôle
44
le corps électoral américain. Qu’on ne s’y trompe
pas
: le parti proallemand est extrêmement faible aux États-Unis, mais le
45
sser à chaque joueur toutes ses chances, et de ne
pas
gêner son jeu davantage qu’on ne fait lors d’un match. On peut applau
46
s d’un match. On peut applaudir ou huer, mais non
pas
entrer dans le terrain. Et l’on se doit d’applaudir également les poi
47
mocratie. Car « démocratie », dans ce pays, n’est
pas
un terme usé comme il l’était en France, mais un synonyme de santé ci
48
ty par 270 000 voix de majorité. » Je n’oublierai
pas
la rumeur qui monta lentement des masses, à mesure que la nouvelle fa
49
le square comme une marée de joie. Je n’oublierai
pas
le bonheur brillant dans tous ces yeux levés, la fraternisation génér
50
de soutenir Willkie avec ensemble, et qui n’avait
pas
cessé de démontrer que Roosevelt signifiait ruine, division, guerre e
51
n appui. Les plus hauts fonctionnaires n’hésitent
pas
à participer à des débats publics, ou à commenter l’activité de leur
52
ues : un ton familier, humain ; des faits, et non
pas
de vagues et solennelles déclarations de principe ; des appels à la r
53
ns de principe ; des appels à la réflexion et non
pas
des phrases pathétiques. Et ce souci constant de l’humanité du citoye
54
nt à les résoudre dans l’intérêt commun, — et non
pas
à répéter à tout propos le credo trop connu d’un parti. Le secret de
55
fait très simple que voici : en réalité, il n’y a
pas
de partis aux États-Unis. Il serait en effet absolument faux d’assimi
56
e sans partis. Entre le citoyen et les autorités,
pas
d’autre intermédiaire que l’opinion publique. L’Américain ne possède
57
iciant de la liberté démocratique. » Cela ne fait
pas
sourire, quand on voit que c’est vrai. j. Rougemont Denis de, « Sa
58
découverte sur les États-Unis : c’est qu’il n’est
pas
de pays moderne où la religion tienne dans la vie publique une place
59
rde »… Et ces professeurs de théologie n’hésitent
pas
à collaborer aux magazines politiques à gros tirages qui forment l’op
60
peut-être de prudences aussi, que l’on n’imagine
pas
en Amérique… Cherchant à louer une maison, je parcours les annonces.
61
t doux. Shannon, Irlande. Le restaurant ne manque
pas
d’élégance. Une dame qui vient de passer le temps de la guerre en Amé
62
, me crie-t-elle, je retrouve l’Europe ! Ce n’est
pas
le moment d’être objectif ! » Elle adore ces rideaux trop rouges, ces
63
Par quelle Porte allons-nous entrer ? Je ne puis
pas
distinguer les noms des rues sur ces maisons jaunes ou grises et si b
64
une ville ! Point d’autres sons… Si ! je ne rêve
pas
: un coq qui crie, tout là-bas vers les Invalides. L’or pâle du Dôme
65
fait venir les larmes aux yeux. Premier bruit de
pas
dans la rue. Semelles de bois. Une femme de ménage sort ses clés, ouv
66
s Champs-Élysées ? Je me disais : « Non, ce n’est
pas
vrai, je vais me réveiller, je ne suis pas à Paris. » Et c’est bien u
67
n’est pas vrai, je vais me réveiller, je ne suis
pas
à Paris. » Et c’est bien un de ces tours que nous jouent les cauchema
68
le temps de revenir à leur naturel. (Et ce n’est
pas
toujours au galop.) Les maisons des quartiers extérieurs intactes, et
69
Suisse ait seule gagné la guerre, et seule n’ait
pas
été contaminée par le gangstérisme à la mode. C’est clair : le mal y
70
eux grands qui, là-bas, occupent la scène ne sont
pas
représentés dans cette enceinte. Nous laissons à la Suisse minuscule
71
us ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve
pas
une chambre à louer pour plus d’une nuit. Paradoxe de la crise des lo
72
l’Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie
pas
grand-chose. Comment fédérer des nations qui se croient encore souver
73
en main, que la liberté d’échanges ne manquerait
pas
de causer quelques dommages locaux. C’était répandre, aux utopistes q
74
L’essor que prit la Suisse, dès cet instant, n’a
pas
fléchi durant un siècle. Messieurs les députés, neuf mois avaient suf
75
des grandes Nations contemporaines. Mais il n’est
pas
exact que l’Europe d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alo
76
t davantage, que nos cantons. Leurs sorts ne sont
pas
moins liés, si vous regardez l’Europe dans l’ensemble du monde. Vos c
77
ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont
pas
plus nombreux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient les nôtres.
78
ne l’étaient les nôtres. Et vos économies ne sont
pas
plus disparates que celle de Zurich par exemple, et de ses petits voi
79
nos journaux, il y a cent-trois ans : il n’en est
pas
une seule qui se soit vérifiée, mais pas une seule non plus qui ne re
80
n’en est pas une seule qui se soit vérifiée, mais
pas
une seule non plus qui ne reparaisse dans la bouche même de ceux qui
81
tellement différentes… Certes, comparaison n’est
pas
raison, mais quand les raisons de ne rien faire restent les mêmes quo
82
nisme politique. Messieurs les députés, n’oubliez
pas
la Suisse ; elle existe en dépit de tous les arguments qu’on oppose a
83
nous démontrer que la solution fédéraliste n’est
pas
seulement praticable en principe, mais pratique. C’est assez pour que
84
ait beaucoup à l’affaire. Celui que vous n’auriez
pas
, Staline le prend. C’est le temps de méditer avant d’agir. Mais celui
85
il le retrouvera : c’est le temps de modifier non
pas
des paragraphes, mais l’ordre de bataille de l’armée rouge. p. Rou
86
0)q Messieurs les députés, Ces lettres ne sont
pas
un cahier de doléances ou de revendications. Et je n’ai point de cons
87
sont la pire imprudence du siècle. Nous ne sommes
pas
impatients, mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’on aille vite par
88
s pas impatients, mais angoissés. Nous ne voulons
pas
qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempérament, comme no
89
na lente nous disent-ils. Les Coréens n’entendent
pas
ce latin-là. Même s’il est prononcé avec l’accent anglais. Vous allez
90
motivés sur vos intentions véritables. Elle n’est
pas
sûre qu’une fois dotés d’un instrument un peu meilleur — moins astuci
91
—, vous en ferez l’usage qu’elle attend. Elle n’a
pas
l’impression très nette que vous êtes décidés à faire l’Europe envers
92
us voit réticents pour la plupart, inquiets de ne
pas
vous avancer au-delà de ce qu’on vous a permis, qui est moins que rie
93
ls aient tous raison à la fois, quand il n’en est
pas
deux qui tombent d’accord sur autre chose que ne rien faire. Parlons
94
lement imprudent que vos prudences ? Je ne trouve
pas
. On dirait que vous avez le trac. Vous répétez qu’il faut être pruden
95
perles du genre de Festina lente. Paris ne s’est
pas
bâti en un jour, petit à petit l’oiseau fait son nid, prudence est mè
96
agesse des peuples. Petit à petit, Paris ne s’est
pas
fait. Mais par deux ou trois décisions, dont celle d’Haussmann, corri
97
uf sauter un obstacle. On peut tout faire en deux
pas
, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est de longue haleine, il n’y
98
e. Si votre œuvre est de longue haleine, il n’y a
pas
une minute à perdre. Tout est prématuré, pour celui qui ne veut rien.
99
e me résume. L’opinion vous regarde. Elle n’entre
pas
dans les subtilités. Elle vous demande « Que voulez-vous faire ? » Si
100
nde « Que voulez-vous faire ? » Si vous ne voulez
pas
fédérer l’Europe, vous ne voulez rien qui l’intéresse. Si vous ne fai
101
s en face de l’inertie de l’Assemblée. Ce n’était
pas
une attaque, je décrivais ce qu’un chacun peut voir de ses yeux. Et p
102
ais, s’en affligent. (On peut penser que ce n’est
pas
suffisant.) Aujourd’hui, je voudrais vous dire l’admiration et le res
103
age deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes
pas
seulement les députés de quinze villes capitales, et de cent-vingt pr
104
depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous
pas
inventé ? Je cite pêle-mêle : le marxisme et la psychanalyse, la soci
105
noms de l’Europe, et les très rares qui n’en sont
pas
ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses
106
rs, soulevé par la passion de tous les hommes, et
pas
seulement ceux de notre continent, pour qui le nom d’Europe a représe
107
’Assemblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent
pas
le député de Mozart, ni d’Athènes, ni de Rome, ni de rien à vrai dire
108
t, il n’y voit, si j’ose dire, que ce qui n’y est
pas
; il voit que ça n’est pas rouge, et que ça n’est pas anglais. Il dis
109
re, que ce qui n’y est pas ; il voit que ça n’est
pas
rouge, et que ça n’est pas anglais. Il distingue un ensemble de pays
110
; il voit que ça n’est pas rouge, et que ça n’est
pas
anglais. Il distingue un ensemble de pays peu sûrs, qui d’une part ne
111
oint partie du Commonwealth, d’autre part ne sont
pas
socialistes, ou ne le sont pas avec le bon accent. Comment s’unir ave
112
autre part ne sont pas socialistes, ou ne le sont
pas
avec le bon accent. Comment s’unir avec des gens pareils ? Leur exist
113
hlet, d’une étrange arrogance. Ce qu’il dit n’est
pas
toujours clair. Ce qu’il ne dit pas saute aux yeux. L’idée que l’Euro
114
’il dit n’est pas toujours clair. Ce qu’il ne dit
pas
saute aux yeux. L’idée que l’Europe soit une culture, une unité de ci
115
rmes de vie, cette idée par exemple ne l’effleure
pas
. Il n’y a pour lui qu’un seul problème : la politique du plein emploi
116
le faire : la Grande-Bretagne ; et ce pays n’est
pas
européen. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais, nous sommes pl
117
es… Le point de vue politique des Dominions n’est
pas
celui de l’auteur sur la question de l’Europe, — voir les résolutions
118
l’Europe, — voir les résolutions de Colombo ; et
pas
un seul de ces pays n’est travailliste… Les habitudes sociales, les i
119
nimum ne saurait être envisagé que s’il n’affecte
pas
les intérêts anglais, et que si toute l’Europe se convertit à l’étati
120
a nouveauté du daltonisme, encore qu’elle ne soit
pas
tout inconnue des Russes. Elle se fonde sur l’axiome que la démocrati
121
en en peine d’en comprendre le sens. Ils n’aiment
pas
que l’étranger commande chez eux. C’est tout. Mais s’il faut éviter q
122
lois pénales et aux systèmes fiscaux, je ne vois
pas
que leur variété ait empêché les États des US ou les cantons de la Su
123
prix de l’avenir de ce qui est. La question n’est
pas
de renoncer à des souverainetés illusoires — comment faire abandon de
124
pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez
pas
les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle de l’Eu
125
sabotent. Le peuple suisse, il y a cent ans, n’a
pas
voté la suppression des souverainetés. Ses vingt-cinq États sont souv
126
disent que « l’Europe sera socialiste ou ne sera
pas
», savent très bien qu’à ce prix elle ne sera pas. Voilà l’ennemi, et
127
pas », savent très bien qu’à ce prix elle ne sera
pas
. Voilà l’ennemi, et non point Vichinsky. Et cela vaut pour tous ceux
128
llemande, ou de gauche, ou de droite — ou ne sera
pas
. Vous êtes là pour qu’elle soit, pour qu’elle dure, dans ses diversit
129
d’intérêts légitimes, sans compromis elle ne sera
pas
. C’est clair. Seuls, ceux qui veulent passionnément le But se résoudr
130
mes. Ils nous disent : « Je veux bien, je ne suis
pas
contre, mais voyez ces difficultés ! L’Opinion, par exemple, n’est pa
131
z ces difficultés ! L’Opinion, par exemple, n’est
pas
mûre, et chacun sait qu’on ne peut rien faire sans elle. » C’est qu’i
132
l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut
pas
plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’entraîne. «
133
ux qui marchent », dit Péguy. Elle ne vous suivra
pas
si vous êtes daltoniens, et les sceptiques, alors, pourront bien dire
134
je la sens, c’est l’Europe. Mais elle ne bougera
pas
, si vous ne faites presque rien. Elle laissera les sceptiques parler
135
s ». Les manchettes des journaux parleront d’un «
pas
important vers l’union ». Et les Anglais jugeront qu’ils ne peuvent s
136
je vous propose, au nom de l’opinion qui ne parle
pas
encore. Messieurs les députés, vous le savez bien, vous n’êtes pas de
137
eurs les députés, vous le savez bien, vous n’êtes
pas
de vrais députés, car les vrais sont élus, et vous êtes simplement dé
138
t très simple appuie cette suggestion. On ne fera
pas
l’Europe sans informer ses peuples, et du danger qu’ils courent, et d
139
rrait constituer notre fédération. On n’informera
pas
les peuples sans une propagande massive. Personne n’a les moyens de l
140
le réveil de notre espérance. Si vous n’acceptez
pas
, vous ne trouverez derrière vous que le vide et l’indifférence ; et d
141
enez l’anxiété qui les dicte. Je ne vous écrirais
pas
si je ne savais très bien qu’une partie d’entre vous m’approuve, et q
142
e d’entre vous m’approuve, et qu’une autre ne dit
pas
non. Dans un mouvement de passion, je m’écriais l’autre jour : si vou
143
dressé, pour notre espoir, un signe ! Vous n’êtes
pas
encore l’espoir des peuples libres, ni des peuples muets de l’Est eur
144
t à votre sage audace. Car si l’Europe unie n’est
pas
un grand espoir renaissant dans le cœur des masses, aucune armée du m
145
n’en est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est
pas
une secte politique, une doctrine partisane ou une autre, qui résoudr
146
de toucher les rives du lac ; les paysans ne sont
pas
pêcheurs et n’aiment pas l’eau. La frontière est partout, sans nulle
147
ac ; les paysans ne sont pas pêcheurs et n’aiment
pas
l’eau. La frontière est partout, sans nulle raison visible, découpant
148
nir de Voltaire anime toute la région ; il ne vit
pas
seulement dans les mémoires : ces maisons, ces fabriques, ces allées
149
grandeur nature, dans mon village. Mais ce n’est
pas
ce petit corps maigre, et ce rire édenté de vieillard polisson qui le
150
vingt arbres, c’est toujours un bien qui ne sera
pas
perdu. » Les cèdres du Caucase, envoyés par la grande Catherine, péri
151
es Pâques, non sans ostentation, et ne se privait
pas
de haranguer le bon peuple à la sortie de la messe, en vieux père de
152
’habite à Ferney : « Est-ce que Voltaire ne vient
pas
lui chatouiller la plante des pieds pendant la nuit ? » Non pas son m
153
iller la plante des pieds pendant la nuit ? » Non
pas
son mince fantôme, mais certes son exemple vient chatouiller mon imag
154
litaires, culturelles, il y a celle-ci, qui n’est
pas
négligeable : rendre nos différentes nations indépendantes de l’aide
155
’écris ceci dans la pleine conviction qu’il n’est
pas
un des responsables de la politique mondiale des États-Unis qui souha
156
ésarmement moral (19 juillet 1955)w Comment ne
pas
voir que les thèses officielles, présentées par les Russes avant Genè
157
t à quelque forme d’union occidentale. On ne voit
pas
ce qui empêcherait les 435 millions d’Européens ainsi réunis de se dé
158
donc d’un fait de culture ; mais comme il n’était
pas
question d’en discuter, ce fut la force qui trancha. Le second moyen
159
désir de convaincre — sinon le dialogue n’aurait
pas
d’intérêt ni de raison d’être. Mais il suppose aussi le respect de l’
160
rale de nos peuples !) Parlons et dialoguons, non
pas
dans des congrès où s’affrontent les démagogies, mais par groupes de
161
redoutable dialectique » du partenaire : ce n’est
pas
à ceux qui croient cela que les Russes demanderont à parler ! Les con
162
prendre aux hommes de l’Est : ceux-ci n’enverront
pas
non plus leurs opposants… D’autres craindront que la culture du voisi
163
enter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir
pas
bougé, pour avoir laissé faire sous nos yeux hébétés, sans un cri, sa
164
à nos oreilles, appelant l’Europe, qui ne pouvait
pas
répondre, appelant l’Europe sans chefs et sans armée, et sans même un
165
x rauques, étranglées maintenant, non je n’oserai
pas
demander pardon d’être resté paralysé devant leur appel, tant que je
166
é paralysé devant leur appel, tant que je n’aurai
pas
fait tout ce que peut un homme libre pour hâter le jour de la vengean
167
avouée périodiquement, la trahison des chefs dont
pas
un seul n’est mort sous les balles des « réactionnaires », car c’est
168
r Nasser, s’il prétend écraser Israël. On ne peut
pas
discuter avec ça. J’écris, et les Hongrois tombent sous les balles de
169
is tombent sous les balles des Russes. Je n’écris
pas
pour mettre ma conscience à l’aise. Je veux certes la mettre à l’aise
170
t homme doit le vouloir avant tout, mais ce n’est
pas
un article qui pourrait y suffire, il faut agir. Je parlais d’une act
171
om d’homme un communiste quelconque, qui n’aurait
pas
d’abord abjuré publiquement la cause du crime qu’il a servie. Et juro
172
ant, et nos sociétés d’écrivains ne se réveillent
pas
pour si peu : elles ne dépendent pas de l’État. Mais qu’un écrivain r
173
e réveillent pas pour si peu : elles ne dépendent
pas
de l’État. Mais qu’un écrivain russe reçoive le prix Nobel, tout le m
174
on peuple mystique, à la misère du siècle. Il n’a
pas
voulu rester seul. Quelques-uns des plus grands l’ont osé. Pascal et
175
3)z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait
pas
faire de physique. Certes, beaucoup de physiciens après lui se sont d
176
vre où il démontre, en somme, qu’un athée ne peut
pas
faire de musique. Pas davantage que Descartes, Ansermet ne se fonde s
177
somme, qu’un athée ne peut pas faire de musique.
Pas
davantage que Descartes, Ansermet ne se fonde sur le dogme, sur la Bi
178
st des évangiles, « pivot de l’Histoire », et non
pas
d’un théisme quelconque, d’une spiritualité plus ou moins bouddhiste
179
ou moins bouddhiste ou guénonienne. Dieu n’étant
pas
l’objet d’un problème, mais « le fondement commun du monde et de notr
180
e, se trouve d’emblée vidée de sens. « Dieu n’est
pas
ce qui est vu, mais ce qui voit », écrit très justement J.-C. Piguet,
181
énologie. On se demande alors ce que l’auteur n’a
pas
restitué de la croyance des Églises ? C’est à vrai dire assez considé
182
e. Mais qu’en dirait Karl Barth lui-même, qui n’a
pas
fini de nous surprendre ? C’est sans doute par rapport à Pascal qu’il
183
», encore qu’Ansermet dise très bien que ce n’est
pas
le Dieu des philosophes qui sera d’un grand secours à l’homme d’aujou
184
devant un tribunal militaire, lequel n’admettrait
pas
l’excuse d’une « manière de parler » pour faire drôle. Cette mise au
185
ime et leur action dans la communauté, comment ne
pas
voir qu’ils sont au moins d’aussi bons Suisses que ceux qui, trop sou
186
e voudriez-vous mais je sais bien que vous n’avez
pas
le droit formel. Dans ces conditions, pourquoi ne pas condamner « pou
187
le droit formel. Dans ces conditions, pourquoi ne
pas
condamner « pour la forme », en saisissant l’occasion de dénoncer — p
188
, à un monde qui le connaît mal et ne le comprend
pas
toujours ? Nous avons en commun le souci du bien public et cherchons
189
ersonnellement la pensée et les mobiles. Il n’est
pas
difficile, d’autre part, d’admettre que la prison, à titre répressif,
190
des hommes comme Denis de Rougemont, qui ne sont
pas
eux-mêmes objecteurs, qui ne sont eux-mêmes “ni subversifs, ni anarch
191
s précises, pour servir une cause personnelle, et
pas
du tout pour haranguer la foule par-dessus la tête du président. Si j
192
re — si l’on est sérieux, toutefois, ce qui n’est
pas
le cas, nécessairement, de tout contestataire de nos institutions. J’
193
lé pour René Bugnot. Si je me relis bien, je n’ai
pas
proposé qu’on fasse de lui le « dépositaire de la mission morale du p
194
positaire de la mission morale du pays ». Je n’ai
pas
demandé qu’on le décore, mais simplement qu’on ne le mette pas au ban
195
u’on le décore, mais simplement qu’on ne le mette
pas
au ban de notre société et que l’on s’interdise de répéter que l’obje
196
votre sous-titre « Tout ou rien », je ne le crois
pas
justifié par mon texte, et vous avez raison de refuser de me suivre d
197
n’ai songé à entraîner personne. Non, je ne pense
pas
et je n’ai donc pas dit « qu’à défaut d’un statut des objecteurs, la
198
er personne. Non, je ne pense pas et je n’ai donc
pas
dit « qu’à défaut d’un statut des objecteurs, la Suisse ne serait qu’
199
« Non, notre civilisation n’est
pas
mortelle ! » (30-31 août 1969)ag ah Pensez-vous qu’il existe une c
200
mployé au cours des émeutes de mai 1968. Il n’y a
pas
de culture bourgeoise. Il n’y a pas de culture ouvrière. Il y a une c
201
968. Il n’y a pas de culture bourgeoise. Il n’y a
pas
de culture ouvrière. Il y a une culture européenne. C’est la plus pet
202
re française, de culture allemande, cela n’existe
pas
. Il y a seulement des différences, des nuances de langue. D’abord, to
203
t, le concerto, la symphonie, que vous ne trouvez
pas
en dehors de l’Europe. Les grandes écoles d’art ont été communes à to
204
… Et la culture, qu’est-ce que c’est ? Je ne sais
pas
très bien ce que l’on entend par culture bourgeoise, parce que la cul
205
par culture bourgeoise, parce que la culture n’a
pas
été faite par des bourgeois. La culture occidentale repose sur l’héri
206
t essentiellement des bourgeois. Ce qui n’empêche
pas
les ouvriers d’avoir des goûts plus bourgeois que les bourgeois culti
207
ouvez dans les prisons russes. Vous n’y trouverez
pas
un seul représentant de l’art pompier, parce qu’il est au pouvoir, là
208
piérisme qui tranquillise les gouvernements n’est
pas
toujours bourgeois, mais il est toujours gouvernemental, dans tous le
209
u pouvoir dans la plupart des pays, mais ce n’est
pas
elle qui donne ce ton-là, puisque vous le retrouverez dans toutes les
210
méricains : « It doesn’t work », ça ne fonctionne
pas
, ça ne joue plus. Ne pensez-vous pas que les revendications ne sont p
211
e fonctionne pas, ça ne joue plus. Ne pensez-vous
pas
que les revendications ne sont pas assez bien formulées ? C’est exact
212
Ne pensez-vous pas que les revendications ne sont
pas
assez bien formulées ? C’est exact. On dit n’importe quoi, parce qu’o
213
est exact. On dit n’importe quoi, parce qu’on n’a
pas
fait une bonne analyse de la situation. Quand Sartre dit aux étudiant
214
hoix laissées à chaque individu. Le progrès n’est
pas
dans le fait (absolument invérifiable et très peu probable) d’un mond
215
a plus de civilisation du tout. Et vous ne croyez
pas
qu’il y aurait des indices pour une autre culture, une autre civilisa
216
des révolutions que des évolutions ? Je ne crois
pas
du tout au succès des révolutions. Il n’y en a jamais eu une seule qu
217
des civilisations ? Personnellement, je ne crois
pas
que les civilisations soient comme les plantes, qui poussent, donnent
218
en Europe recouvre la terre entière ; elle n’est
pas
à la merci des forces extérieures qui pourraient la détruire. Elle s’
219
tion et d’autocritique extraordinaire. Je ne suis
pas
pessimiste à son sujet, mais je le suis en ce qui concerne les effets
220
a développé dans cette civilisation. Je ne crois
pas
que l’homme devient esclave des machines ; il est esclave de certaine
221
ennent les machines comme paravent. L’homme n’est
pas
esclave de sa voiture, il est esclave de sa vanité sociale par exempl
222
, et dire que j’allais l’oublier : la bombe n’est
pas
dangereuse du tout. C’est un objet. Si vous la laissez tranquille dan
223
la laissez tranquille dans sa caisse, elle ne va
pas
en sortir toute seule. On nomme des comités pour contrôler la bombe !
224
ce aux toujours plus grands nombres. Mais je n’ai
pas
envie d’étudier après coup l’histoire de mon temps, ce n’est pas mon
225
dier après coup l’histoire de mon temps, ce n’est
pas
mon souci, ni ma vocation. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé
226
uci, ni ma vocation. Ce qui m’intéresse, ce n’est
pas
le passé de notre désordre, mais de trouver les moyens d’en sortir. C
227
r quoi je veux dire plus divin. Et ne me demandez
pas
si je crois que cela réussira : car nous ne sommes pas là pour essaye
228
i je crois que cela réussira : car nous ne sommes
pas
là pour essayer de prévoir l’avenir, mais pour le faire, disons d’une
229
le pourra… Après tout, le but de la société n’est
pas
la société elle-même, mais la personne, c’est-à-dire l’homme, à la fo
230
s de, « [Entretien] Non, notre civilisation n’est
pas
mortelle ! », Journal de Genève, Genève, 30–31 août 1969, p. 29. ah.
231
, auxquelles le débat que nous présentons ici n’a
pas
la prétention d’apporter une conclusion définitive. Il s’agit avant t
232
admettre en préalable que ce problème existe. Non
pas
par l’importance du nombre de ceux qui professent l’objection et en p
233
des motifs d’ordre philosophique, elle n’en puise
pas
moins ses racines dans des motivations chrétiennes. C’est donc par el
234
l’objection de conscience religieuse. N’y a-t-il
pas
une contradiction dans le fait que la Constitution fédérale stipule q
235
t juridique est clair : la Constitution ne permet
pas
l’objection de conscience pour raison religieuse. Il n’y a donc aucun
236
dont l’attitude est anticonstitutionnelle et non
pas
antimilitariste. Cela doit être dit car la procédure qui conduit à la
237
té pour des motifs religieux… La religion n’est
pas
le motif exclusif Christian Schaller. — Je ne pense pas qu’il y ai
238
tif exclusif Christian Schaller. — Je ne pense
pas
qu’il y ait de différence dans les aboutissants entre une objection p
239
religieux. Bernard Béguin. — Donc vous n’invoquez
pas
le préambule de la Constitution pour vous autoriser à objecter autrem
240
stian Schaller. — Non. Je ne fais personnellement
pas
de différence entre les diverses catégories d’objecteurs. Je pense qu
241
— je précise que ceux qui font du service ne sont
pas
nécessairement militaristes… — ou une œuvre anticonstitutionnelle ? C
242
e jugement des tribunaux (ce qui n’est d’ailleurs
pas
le cas de tous les objecteurs). D’autre part je ne pense pas que la s
243
de tous les objecteurs). D’autre part je ne pense
pas
que la séparation soit tellement entre militaires et objecteurs qu’en
244
e. Michel Barde. — L’objecteur religieux n’est-il
pas
plus « intimiste » que l’objecteur humanitaire, attaché à renverser c
245
rser certaines structures ? Christian Schaller. —
Pas
forcément. Un christianisme vécu ou un humanisme vécu, peuvent arrive
246
Révolution française et par Napoléon. Il ne faut
pas
nous raconter d’histoires, c’est la religion qui aboutit, dans certai
247
sait : au régime totalitaire. Colonel Voucher. —
Pas
chez nous. Denis de Rougemont. — Non. Mais j’ai dit dans certains rég
248
, en tête d’une Constitution qui n’est absolument
pas
chrétienne. Bernard Béguin. — Est-elle antichrétienne ? Denis de Roug
249
mais il y a aussi l’esprit des lois. Je ne pense
pas
que le conformisme soit une qualité première du bon citoyen, et je pe
250
quer d’habitude. Par exemple le fait que ce n’est
pas
la même chose d’être chrétien et d’être citoyen. L’objecteur prend un
251
pour mettre en évidence un état de fait. Ce n’est
pas
un anarchiste. Bernard Béguin. — Il peut être ferment d’anarchie. La
252
militaire Bernard Béguin. — Vous ne connaissez
pas
les troupes genevoises si vous parlez d’obéissance inconditionnelle…
253
ut ce qu’on lui dit, ce conformisme-là ne conduit
pas
à l’anarchie, mais conduit à la dictature. C’est la démission des cit
254
s lois d’une collectivité démocratique il ne crée
pas
une superdémocratie, il fait le lit de la dictature. C’est cela qui n
255
bjecteur pour la première fois, quand il n’a même
pas
20 ans, qu’il n’est même pas citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz
256
s, quand il n’a même pas 20 ans, qu’il n’est même
pas
citoyen ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Nous avons quelque 35 000
257
besoin d’eux, et cela montre que si nous n’avons
pas
en droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fait. L’object
258
armée, lorsqu’il s’agit de juger ceux qui ne sont
pas
encore citoyens, pas encore soldats, et qu’on lui envoie pour leur pr
259
it de juger ceux qui ne sont pas encore citoyens,
pas
encore soldats, et qu’on lui envoie pour leur premier refus de servir
260
— Alors, il y a quelque chose qui pour moi n’est
pas
très clair. Colonel Vaucher. — Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’es
261
aucher. — Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est
pas
nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser
262
qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons
pas
la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-vous maintenant définir la punit
263
tement les arrêts répressifs. La différence n’est
pas
seulement théorique : les arrêts répressifs sont limités à trois mois
264
s de droit commun ? Colonel Vaucher. — Absolument
pas
. Les arrêts répressifs des objecteurs de conscience sont subis dans d
265
e droit commun. Colonel Vaucher. — Nous ne sommes
pas
chargés de l’exécution. Ce sont les cantons qui en sont chargés. Et n
266
té des honnêtes gens, c’est vrai ; et je ne pense
pas
seulement aux objecteurs de conscience. Je pense à tous les soldats q
267
ui ont commis des actes d’indiscipline, qui n’ont
pas
fait leur service par négligence, ou parce que les conditions de fami
268
ais si. Il y a un délit constitutionnel qui n’est
pas
un délit pénal. Il y a un Code pénal qui définit l’honnêteté. Vous po
269
ux militaires ont essayé de dire qu’ils n’avaient
pas
la conviction, mais l’espoir que le jeune homme réfléchirait et qu’il
270
aussi réalisée. Denis de Rougemont. — Je ne suis
pas
du tout objecteur de conscience moi-même. J’ai fait pas mal de servic
271
tout objecteur de conscience moi-même. J’ai fait
pas
mal de service dans ma vie. Mais je suis intervenu à propos d’un de m
272
plus forte, puisqu’il ne changerait certainement
pas
son fusil d’épaule — après avoir refusé de le porter. J’ai eu l’impre
273
étaient toujours punis, et que le procès n’avait
pas
d’autre objet que de déterminer si les conditions objectives de l’obj
274
s les tribunaux de l’Inquisition. On ne cherchait
pas
du tout les circonstances, les motifs. On cherchait uniquement la con
275
tances atténuantes Colonel Vaucher. — Ce n’est
pas
exact. Si l’objecteur bénéficie de circonstances atténuantes ou excul
276
oui, bien sûr, mais en fait le cas ne se présente
pas
. Quand acquitte-t-on le meurtrier ? S’il est totalement irresponsable
277
urs que j’ai connus étaient des gens sensés. Donc
pas
de maladie mentale, pas de circonstance atténuante ou exculpante dans
278
ent des gens sensés. Donc pas de maladie mentale,
pas
de circonstance atténuante ou exculpante dans ce sens-là. Ils ne plai
279
voir eu un vrai conflit de conscience. On ne peut
pas
dire d’autre part que l’objecteur cherche sa condamnation. Il accepte
280
rt avec leurs principes. Enfin nous ne condamnons
pas
perpétuellement. Autrefois, il arrivait que l’on prononce trois conda
281
ersonnages dans les deux juridictions. Ce ne sont
pas
des officiers de carrière qui, en règle générale, sont juges militair
282
vent absolument intolérants. Ils n’ont absolument
pas
la compréhension que vous avez. Ils sont violemment contre : « Ce son
283
Rougemont. — Effectivement, dans l’armée je n’ai
pas
entendu ça. Colonel Vaucher. — Je tiens beaucoup à le dire : nous ne
284
e tiens beaucoup à le dire : nous ne représentons
pas
l’armée au tribunal militaire. Nous représentons le peuple, et si le
285
êtes officier de carrière. Est-ce qu’il ne serait
pas
plus simple, pour vous, d’admettre un service civil ? Est-ce que ça a
286
onnaire Dénéréaz. — Le Tribunal militaire ne juge
pas
l’objecteur de conscience. Il juge le citoyen qui ne veut pas servir
287
eur de conscience. Il juge le citoyen qui ne veut
pas
servir — parce qu’il est objecteur. Ce n’est pas la même chose. Colon
288
pas servir — parce qu’il est objecteur. Ce n’est
pas
la même chose. Colonel Vaucher. — Nous ne manquons pas de leur dire c
289
a même chose. Colonel Vaucher. — Nous ne manquons
pas
de leur dire chaque fois : « Vous avez le droit de critiquer l’armée.
290
st de faire votre service. Nous ne vous demandons
pas
de l’aimer, ni d’en être partisan. » Denis de Rougemont. — L’objecteu
291
s de Rougemont. — L’objecteur de conscience n’est
pas
quelqu’un qui trouve que l’armée est mal faite. Il veut manifester co
292
Béguin. — Quand vous dites que l’objection n’est
pas
de l’antimilitarisme, il faut bien voir que si l’on hésite à créer un
293
compatibles ? Christian Schaller. — Il ne faut
pas
confondre objection et non-violence, comme il ne faut pas confondre s
294
ondre objection et non-violence, comme il ne faut
pas
confondre soldat et militarisme. Mais si l’on discute l’efficacité de
295
n ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Je ne crois
pas
que tout cela soit dépassé. Je suis un officier de métier, un technic
296
grand état-major allemand a estimé que ce n’était
pas
suffisant. Demain ? Nous avons l’armée la plus nombreuse d’Europe. Ce
297
us fais sourire peut-être ? Christian Schaller. —
Pas
du tout. Avec les armes conventionnelles, certainement. Colonel divis
298
ement. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Il n’est
pas
dit que la bombe atomique intervienne dans les combats. Je ne veux pa
299
atomique intervienne dans les combats. Je ne veux
pas
faire ici de la tactique. Je suis persuadé que l’État ne peut pas met
300
la tactique. Je suis persuadé que l’État ne peut
pas
mettre en doute, surtout dans notre communauté helvétique, la justifi
301
uns, il y aurait de bons chrétiens qui ne portent
pas
les armes, et de mauvais chrétiens qui portent les armes. Il faut fai
302
ogrès… Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Ce n’est
pas
un progrès. Vous dites, la guerre est un mal. C’est ma conviction int
303
il a dit : « Objecteurs de conscience ? oui, mais
pas
en Suisse. Pour quelle raison en Suisse ? Nous ne voulons de mal à pe
304
suisse nous a épargné d’être hitlérisés. Il n’y a
pas
le moindre doute là-dessus. Mais maintenant j’ai changé d’avis à caus
305
fait d’accord. Bernard Béguin. — Nous ne pouvons
pas
ignorer non plus, qu’actuellement encore, à l’extérieur de nos fronti
306
s le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être
pas
le faire en Russie. Mais je pense, pour ma part, que si la neutralité
307
darité implique d’abord la survie. Vous ne pouvez
pas
être solidaire si vous courez le risque de l’anéantissement. Christia
308
sent par tous les coins du monde. Nous ne pouvons
pas
simplement défendre les frontières du passé sans tenir compte du fait
309
Suisse. Je me demande si cette situation ne crée
pas
des devoirs particuliers aux Suisses dans la prise en considération e
310
comme à une espèce de privilège, et s’il ne faut
pas
dire aussi : Neutralité oblige, allez plus loin. Tout ce que je voudr
311
se poser des questions auxquelles je ne prétends
pas
répondre, mais qui me paraissent tellement graves qu’on doit reconnaî
312
rquoi et comment vous imaginez que j’aurais pu ne
pas
le faire, étant écrivain, et Européen ! Quand on constate qu’un écriv
313
ai publiés, ce n’est guère envahissant. N’oubliez
pas
mes journaux réunis par Gallimard en un volume, et tous mes ouvrages
314
de L’Amour et l’Occident . Si le second ne renie
pas
le premier, toutefois il le rectifie. Comment expliquez-vous cette mu
315
-même , je cherche les complémentarités. Il n’y a
pas
mutation, mais maturation. J’ai voulu faireal, par des exemples tirés
316
le mieux défendu, Éros et Agapè ne pourraient-ils
pas
nouer une alliance paradoxale, au sein même du mariage accepté ? L’ét
317
vez donc confiance dans cet avenir ? Nous n’avons
pas
à prédire l’avenir mais à le faire. aj. Rougemont Denis de, « [Ent
318
ens spéciaux pourraient s’instituer. Il ne s’agit
pas
de créer, autour de Genève — et encore moins de Lyon — une sorte de m
319
ional de l’automobile de Genève, tout en ne niant
pas
certains inconvénients qui se rattachent à la voiture, n’en demeure p
320
ents qui se rattachent à la voiture, n’en demeure
pas
moins un farouche partisan. Sur le plan social, parce qu’il estime qu
321
notre affaire, vous décrivez une voiture née non
pas
d’une nécessité économique quelconque, mais de l’imagination d’un Hen
322
ntrée de jeu, je souhaite affirmer que je ne suis
pas
contre l’automobile. D’ailleurs je n’aurais pas l’outrecuidance de pe
323
s pas contre l’automobile. D’ailleurs je n’aurais
pas
l’outrecuidance de penser que le problème de l’auto soit tranché du s
324
ational-socialisme. Et j’espère qu’il n’y en aura
pas
une troisième qui serait celle des centrales nucléaires… La première
325
ut le monde me mettait en garde, car il n’y avait
pas
de demande pour les automobiles et même les gens trouvaient cet objet
326
quivaut à l’imposition d’un besoin qui n’existait
pas
avant. Les premières années, Ford n’a vendu que cent ou deux cents vo
327
e réaction assez vive. François Peyrot : Il n’y a
pas
d’invention au monde qui n’ait été faite sans un besoin et sans des a
328
ées et des années de recherches. L’auto n’échappe
pas
à la règle. Je suis pour ma part convaincu — et n’importe quel indust
329
ndustriel vous le confirmera — que là où il n’y a
pas
de besoin, il n’y a pas de fabrication possible. C’est une règle fond
330
mera — que là où il n’y a pas de besoin, il n’y a
pas
de fabrication possible. C’est une règle fondamentale de notre civili
331
Ford ait dit que le besoin de voiture n’existait
pas
, mais qu’il l’avait créé, n’est pas une démonstration suffisante. Les
332
re n’existait pas, mais qu’il l’avait créé, n’est
pas
une démonstration suffisante. Les financiers qui mettent des capitaux
333
s en faux contre cette interprétation. Ce n’était
pas
lui qui a affirmé qu’il n’y avait pas de besoin pour la voiture, mais
334
Ce n’était pas lui qui a affirmé qu’il n’y avait
pas
de besoin pour la voiture, mais tous ses amis. C’était la vox populi.
335
vous preniez le train. Vous partez en vacance non
pas
le samedi matin, mais le vendredi soir pour éviter les embouteillages
336
e Rougemont : Vous dites, M. Peyrot, là où il n’y
pas
de besoin, il n’y a pas de production possible. Mais c’est un dogme !
337
, M. Peyrot, là où il n’y pas de besoin, il n’y a
pas
de production possible. Mais c’est un dogme ! Dans le cas de la voitu
338
eyrot : Permettez-moi d’observer que l’on ne peut
pas
tirer d’une déclaration d’un homme à la fin de sa vie, sur une partie
339
es, pour la placer en vérité absolue. M. Ford n’a
pas
inventé l’automobile. Il a été le pionnier de sa fabrication standard
340
s soixante voitures en tout… Il n’y avait presque
pas
plus de voitures que d’inventeurs. Il a été de toute évidence le créa
341
t le développement effréné de la voiture n’a-t-il
pas
« torpillé » les avantages de ce mode de transport? François Peyrot :
342
ous demandez si la prolifération des autos n’en a
pas
réduit les avantages. Mais c’est certain qu’elle les a réduits en par
343
ns milieux — d’être pour ou contre, d’en avoir ou
pas
. Cela équivaut à réduire le problème à une dimension absolument puéri
344
bien nous mener. Mais voilà, Henry Ford ne s’est
pas
posé la question. Il ne s’est jamais demandé ce qu’il adviendrait si
345
s actuel de l’initiative Franz Weber : on ne veut
pas
reconnaître les pouvoirs constitutionnellement accordés à un gouverne
346
François Peyrot : Comprenez-moi bien, je ne suis
pas
contre l’initiative qui est constitutionnelle. Mais je suis contre le
347
tains tracés contre la volonté populaire, ne sont
pas
, selon moi, une illustration parfaite de la démocratie. Ce qui me par
348
tour du Gothard. Il s’agissait de communes et non
pas
de corps constitués. Car ces derniers ne sont nullement de droit divi
349
té soumise à un délai référendaire. Mais il n’y a
pas
eu de référendum. Si le peuple suisse donne raison le 26 février à M.
350
demande de décharger le réseau routier qui n’est
pas
conçu pour ce genre de trafic mais, lorsque l’on veut construire des
351
qui concerne les transports en commun, l’État n’a
pas
été particulièrement rapide ! Jean Kräyenbühl : Il semble qu’il y ait
352
e qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille
pas
lutter par une meilleure information. François Peyrot : Ce que dit Je
353
activités mais également l’animation. On ne peut
pas
couper les lieux d’activité des lieux de loisirs. L’homme est un tout
354
blique. Je veux bien qu’il mentionne Paris et non
pas
Genève où les choses se déroulent autrement. Mais tout de même, ce ju
355
circulation moderne dans des villes qui n’étaient
pas
faites pour la recevoir. Il en résulte, c’est clair, des problèmes pr
356
la voiture — qu’on le veuille ou non — n’est-elle
pas
neutralisée par cette réalité économique ? François Peyrot : En effet
357
ien que pour la Suisse — qui pourtant ne fabrique
pas
directement d’automobiles — , cela représente 80 000 emplois. C’est c
358
votre voiture va sortir de son usine, il ne faut
pas
oublier qu’elle risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200 000 p
359
ter de produire des voitures. Mais ne pourrait-on
pas
, au moins, envisager de mettre au point des véhicules qui au lieu de
360
r gaspillage — de voir ces voitures qui ne durent
pas
et auxquelles l’on doit continuellement changer des pièces. Denis de
361
cette affaire d’emploi. Mais n’y a-t-il vraiment
pas
d’autres moyens de créer des emplois ? Est-on véritablement obligé de
362
s la carrosserie. Je pose le problème, je ne suis
pas
redevable de la réponse. Car ce n’est pas moi qui ai conçu l’auto, ce
363
ne suis pas redevable de la réponse. Car ce n’est
pas
moi qui ai conçu l’auto, ce n’est pas moi qui pousse à sa multiplicat
364
ar ce n’est pas moi qui ai conçu l’auto, ce n’est
pas
moi qui pousse à sa multiplication ou à la construction d’autoroutes.
365
fortement exagérés ? Jacob Roffler : Je ne pense
pas
que l’on puisse parler de conspiration du silence. En fait même si ce
366
ui concerne les accidents, je pense qu’il ne faut
pas
prendre uniquement en considération le choc ou la blessure mais l’ens
367
reux c’est l’homme. La bombe atomique seule n’est
pas
dangereuse. Mais le risque apparaît lorsque vous donnez aux hommes te
368
le. Car même en les baratinant, vous n’obtiendrez
pas
qu’ils restent « gentils ». Cela me rappelle ce que l’on dit aux État
369
quels on vend des centrales : « Surtout ne faites
pas
de mal avec ». Ils le jurent tous. Ils paient 6 milliards pour une us
370
cins à le déterminer. Et jusqu’à présent cela n’a
pas
tellement été fait. J’ai assisté à toutes les séances sur les règleme
371
e en général. De toute façon, je ne vois vraiment
pas
le rapport qui existe entre la performance de l’athlète et le pays d’
372
ent leurs raisons, à savoir qu’elles ne voulaient
pas
servir la publicité d’un régime scandaleux, la guerre n’aurait pas ét
373
licité d’un régime scandaleux, la guerre n’aurait
pas
été évitée certes, mais se serait sans doute engagée dans des conditi
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ationalisme. Mais certains ne seraient sans doute
pas
du tout d’accord avec ce changement radical. D’ailleurs je voyais l’a
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crire des phrases telles que « Tartampion ne fait
pas
de quartier, il écrase ses adversaires, dicte sa loi », un peu comme
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ressivité peuvent se déchaîner. Ne serait-il donc
pas
temps de revenir à une vraie morale du sport telle que je l’admirais
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e : c’est quelqu’un qui publie bien sûr, mais n’a
pas
publié un seul roman, un seul recueil de poèmes, ni même une seule pi
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sque c’est le cas d’un essayiste qui n’écrit même
pas
sur la chose littéraire, ou à la rigueur philosophique, mais sur les
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es persanes, le Voltaire des écrits polémiques et
pas
du tout des tragédies en vers, le Rousseau des Rêveries et des Confes
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écrivain, sa maîtrise de la langue, non, ce n’est
pas
à ses romans mais bien à ses essais qu’on le jugera. Rendons leur pla
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stration, et de présidences de comités : je n’ose
pas
vous dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines, je le crain
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cifisme ? Je passe donc aux aveux : ils ne seront
pas
complets, faute de temps, mais candides. Deux séries de motifs pourra
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rions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait
pas
notre guerre. Entre les trois régimes totalitaires et les régimes dit
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nu pour responsable de ses actes si ceux-ci n’ont
pas
été accomplis librement (les juristes connaissent bien cela) et à l’i
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e fédération de l’Europe. L’idée générale n’étant
pas
de créer une puissance nouvelle — un « troisième Grand » dans le cas