1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 lectuel une « Question d’Orient » dont on ne peut plus méconnaître l’urgence. Des prophètes — hindous à demi-européanisés ou
2 l’Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces confusions. M. de Traz a visité l’Égypte, ses habitant
3 en rien à un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre, aux p
4 t ni un album de vues pittoresques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs en Orient, ma
5 rientaux. L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l
6 ceci que je trouve si juste : « Ce qui définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarqu
7 rdies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout romantis
8 ge à Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un accent trè
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
9 le d’ailleurs correspondre à son état d’esprit le plus naturel. Mais de quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides, qui
10 olon vient vous siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la salle, p
11 ement incompréhensible, rient et s’enivrent comme plus un Européen ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles « cz
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
12 lelia (25 mai 1934)c Il y a une chose au monde plus difficile à réussir qu’un beau roman : c’est un roman chrétien. Qu’es
13 tendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un quelconque happy end soi-disant édif
14 e, où des gens simples mènent des existences bien plus proches de la nôtre que celle du passant qu’on coudoie. Moins d’art p
15 tures ; peut-être aussi des saints qui se croient plus mauvais que tous ; surtout et jusque dans les choses, un mystère inqu
16 e Eva-Margareta dont l’apparition fait songer aux plus radieuses créations d’Andersen. On a fait un succès depuis quelques a
17 lia non pas un succès de saison, mais la carrière plus discrète, plus populaire et plus durable, réservée aux vrais chefs-d’
18 succès de saison, mais la carrière plus discrète, plus populaire et plus durable, réservée aux vrais chefs-d’œuvre. 2. Hil
19 mais la carrière plus discrète, plus populaire et plus durable, réservée aux vrais chefs-d’œuvre. 2. Hildur Dixelius von A
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
20 e.) Elle me paraît souffrir ensuite, et peut-être plus gravement encore, de la condition faite aux écrivains par un état de
21 cris de protestation, souvent très maladroits, et plus souvent encore, habilement exploités par des politiciens qui, par ail
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
22 isons d’ordre technique dont le lecteur ignore le plus souvent les mécanismes. Parlons un peu, à ce propos, des conditions a
23 as des philanthropes. En tout cas, ils ne peuvent plus l’être. Ils ont eux aussi à « se défendre ». Naguère encore, ils se f
24 it, lorsqu’il parut, 15 exemplaires ? Nul ne peut plus se payer de telles fantaisies. Ainsi la situation est telle qu’un édi
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
25 i, le rapport est inversé, quand il existe. Et le plus souvent, il est inexistant. D’une part, en effet, la culture, et en p
26 usine. Après le travail et avant le sommeil (bien plus semblable au second qu’au premier) la lecture, aujourd’hui, n’est plu
27 ond qu’au premier) la lecture, aujourd’hui, n’est plus du tout ce qu’elle était au siècle passé pour des millions de personn
28 Et s’il s’est perdu, je le répète, c’est que les plus grands de nos écrivains ont beaucoup fait pour qu’il se perde en se «
29 al venus à se plaindre. Mais la société en pâtit, plus gravement qu’elle ne le croit, sans doute. Une situation si compromis
30 ier d’être utile, de servir la communauté, et non plus seulement d’amuser ou de se montrer original. Et qu’on ne croie pas q
31 les problèmes culturels sont pour nous, Suisses, plus vitaux encore que pour les grandes nations qui nous entourent. Et c’e
32 civique, dans une cité dont l’idéal est encore la plus sûre garantie. f. Rougemont Denis de, « Condition de l’écrivain II
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
33 r. Le temps des rêves est passé. « Nous ne sommes plus un peuple de rêveurs et de philosophes ! », proclamait récemment M. G
34 nt beaucoup moins héroïque… En vérité, rien n’est plus actuel que le phénomène du rêve, je dirais même en politique. Rien n’
35 du rêve, je dirais même en politique. Rien n’est plus important que de savoir la qualité, et la nature, des rêves qui mènen
36 in, viennent s’ajouter, en 1937, des opportunités plus précises d’ordre culturel et littéraire. « Toute époque de la pensée
37 ntre le rêve et la vie réelle. » Or notre époque, plus que toute autre semble-t-il, s’est attachée à l’étude des rêves : qu’
38 vie onirique, qu’il nous propose, sont infiniment plus larges que celles du savant viennois. Elles englobent tout le mystère
39 ropos de l’inconscient notamment. Tout ce que les plus récentes écoles ont passionnément discuté, se trouve déjà posé et déf
40 nous rendant accessible et actuelle la période la plus riche de la pensée germanique, d’autre part en déclarant et soulignan
41 es nouvelles, entre le romantisme allemand et les plus grands poètes modernes de la France : Nerval, Hugo, Baudelaire et Mal
42 s. Il serait passionnant, à cet égard, de pousser plus avant cette étude, et de montrer l’analogie que présentent les recher
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
43 où cet article atteindra la Suisse est l’une des plus violentes qu’aient connue les États-Unis. D’autant plus violente, sem
44 iolentes qu’aient connue les États-Unis. D’autant plus violente, semble-t-il, que l’enjeu en est plus confus, comme il arriv
45 nt plus violente, semble-t-il, que l’enjeu en est plus confus, comme il arrive souvent dans les luttes politiques. Roosevelt
46 ohn C. Lewis, chef de la fraction syndicaliste la plus « rouge » des États-Unis. Relativement à la politique extérieure, l’o
47 eure, l’opposition des deux candidats n’est guère plus claire. Roosevelt a pris position contre l’idéal totalitaire, et ses
48 t l’entrée en guerre des États-Unis serait un peu plus probable qu’avec Willkie ? Ce n’est pas certain. Mais peut-être cette
49 tre cette nuance hypothétique joue-t-elle un rôle plus important qu’on ne veut bien le dire, ou qu’on ne veut bien se l’avou
50 il s’agit de quelque chose qui rappelle beaucoup plus la violence d’un match de football. M. Willkie et même Mrs Willkie on
51 cependant de voter. Fair play ! Ce qui frappe le plus un Européen fraîchement débarqué, c’est l’absence quasi totale d’argu
52 s — vous trouverez des articles d’un ton beaucoup plus mordant, relatifs aux circonstances personnelles des candidats. La ca
53 ts. La campagne des républicains a porté, pendant plus d’une semaine, sur un incident minuscule : la promotion trop rapide d
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
54 ’une évangéliste de l’Armée du salut. Trois jours plus tôt, une dame milliardaire me déclarait pathétiquement : « Si Rooseve
55 tion est bonne. Si les oppositions politiques les plus violentes laissent peu ou point de rancune et se résolvent si rapidem
56 iés participent à la vie publique. Celle-ci n’est plus l’affaire exclusive des cliques de politiciens de métier. Elle n’est
57 des cliques de politiciens de métier. Elle n’est plus l’affaire des partis. Chacun peut s’y intéresser, parce que chacun pe
58 le, et à ne rien entreprendre sans son appui. Les plus hauts fonctionnaires n’hésitent pas à participer à des débats publics
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
59 la religion tienne dans la vie publique une place plus importante et plus visible. Il faut être un Européen pour s’en étonne
60 dans la vie publique une place plus importante et plus visible. Il faut être un Européen pour s’en étonner, me dit-on. De fa
61 nnaît tant soit peu son histoire, rien n’apparaît plus naturel. Les États-Unis ont été fondés par des groupes successifs de
62 mérite d’être connu et médité en Suisse, d’autant plus qu’il s’est vu curieusement négligé par la presque totalité des obser
63 n en accorde beaucoup moins aux conférenciers les plus en vogue. Tournez le bouton de votre radio : à 14 h chaque jour, vous
64 ore, la vraie cellule sociale, c’est la paroisse. Plus sociale que religieuse, dira-t-on ? C’est un risque. Mais c’est aussi
65 manteau de l’humilité…, couronne-le des dons les plus saints du chef, et permets que dans ces sombres jours, il puisse cond
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
66 , par exemple, permettaient de voyager vingt fois plus vite qu’en bateau. L’on décida en conséquence de rendre vingt fois pl
67 . L’on décida en conséquence de rendre vingt fois plus pénible et longue la préparation des voyages. Passer d’Amérique en Eu
68 voyages. Passer d’Amérique en Europe ne demandait plus que quelques heures ? On y ajouta plusieurs semaines de démarches et
69 nt pour effet d’aveugler les avions aux appareils plus délicats que les sens de l’homme. Cette belle crise radio-poétique s’
70 était qu’une couche de nuages. Trois-mille mètres plus bas paraît une surface bleue, comme un papier grenu ponctué de défaut
71 lons contre le soleil et le temps coule deux fois plus vite. La stratosphère se dore. Des cumulus élèvent des tours et des c
72 passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a plus que, tout près sur nos têtes, les lampes en veilleuse, et le ronron a
73 fine a sonné cinq coups délicats. Puis une autre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne savais plus, après six ans de New Y
74 tre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne savais plus , après six ans de New York, qu’il y a des cloches qui sonnent les heu
12 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
75 Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)o Plus Suisse que nature Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru
76 . Tout est pareil à mes souvenirs, à peine un peu plus ressemblant. Tout est intact. La brusquerie des employés intacte, qua
77 que l’imagination se rend sans condition après la plus rapide reconnaissance des lieux. J’ai revu des amis intacts, et dont
78 la dernière paroisse intacte du Continent. Un peu plus loin, j’irais buter contre le fameux « rideau de fer » marquant l’ent
79 ne, et c’est déjà cruel — il semble qu’il n’y ait plus qu’un no man’s land où s’affrontent sournoisement les seules Puissanc
80 paraissaient regretter « l’atmosphère de Genève » plus que leur job manqué, d’ailleurs repris par l’ONU. Et, sur ce thème in
81 ne s’agit que d’un déménagement. Nous ne pourrons plus faire signe aux cygnes, comme dit l’intact Pierre Girard, mais l’idée
82 ue où l’on ne trouve pas une chambre à louer pour plus d’une nuit. Paradoxe de la crise des logements ! Mais qu’importe. Not
83 aphie. Nous partons pour une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous nous sentons certains d’entrer dans l’ère de
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
84 oit l’avoir vue et s’en va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pour sceller son union fédérale. Tout le monde se t
85 itution est acceptée par près de 2/3 des États et plus de 2/3 des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil fédér
86 ensez-vous que l’Histoire vous en laisse beaucoup plus , pour unir vos États dans un plus grand péril ? Vous me direz que l’E
87 laisse beaucoup plus, pour unir vos États dans un plus grand péril ? Vous me direz que l’Europe est plus grande que la Suiss
88 plus grand péril ? Vous me direz que l’Europe est plus grande que la Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour briser le t
89 des siècles ; que les problèmes économiques sont plus complexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense, nos modestes sag
90 l n’est pas exact que l’Europe d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alors : vous êtes venus de Stockholm à Strasbo
91 mble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nombreux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient les nôtres. Et v
92 ’étaient les nôtres. Et vos économies ne sont pas plus disparates que celle de Zurich par exemple, et de ses petits voisins
93 eule qui se soit vérifiée, mais pas une seule non plus qui ne reparaisse dans la bouche même de ceux qui affirment que nos r
94 rtielle devant les leçons de l’Histoire, que j’ai plus d’une raison de nommer le daltonisme politique. Messieurs les députés
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
95 oir ce qui peut vous faire peur, ce qui peut être plus dangereux que l’inaction totale où vous glissez, plus utopique que le
96 dangereux que l’inaction totale où vous glissez, plus utopique que le maintien du statu quo, plus follement imprudent que v
97 ssez, plus utopique que le maintien du statu quo, plus follement imprudent que vos prudences ? Je ne trouve pas. On dirait q
98 rien commencer. Au reste, l’Europe existe depuis plus de 2000 ans. Ce qui lui manque est justement un toit. Pour tout dire
99 us paraît possible, on comprendra que vous n’êtes plus nécessaires. Mais cessez de faire semblant d’être là. Constater le né
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
100 , et de la génération qui les peuple aujourd’hui, plus de deux-cents-millions d’hommes et de femmes, mais par-delà tous les
101 et de Jérusalem. Les députés de la conscience la plus inquiète que l’homme ait jamais prise de son destin et des chances de
102 putés non point d’une presqu’île de l’Asie un peu plus grande que la Corée, quoique ne dépassant guère 4 % de la superficie
103 asses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plus , le monde moderne tout entier peut être appelé une création européenn
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
104 t, dit le pamphlet, nous les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « par notre langue ; et par nos o
105 é « doivent être considérés comme les ennemis les plus dangereux de l’unité européenne », — d’où le refus de toute autorité
106 x qu’ils donnent, mais bien ceux qu’ils subissent plus que d’autres en leur île : j’entends le nationalisme étatisé et le my
107 États, quand l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la forme et le détail ? Restent les tarifs douaniers, les mo
108 rer. La souveraineté nationale absolue n’est donc plus qu’un prétexte au droit de veto, qui revient à donner le seul pouvoir
109 llusoires — comment faire abandon de ce qu’on n’a plus  ? — mais de renoncer, une fois pour toutes, à invoquer ce mauvais mot
17 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
110 nion, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’entraîne. « On su
111 qui ne saurait nuire à « l’avènement d’une union plus intime entre ses membres ». Les manchettes des journaux parleront d’u
112 aine des principes, a fait jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à notre cause à tous. On me dira que si l’on se co
113 t-on. La phrase est vague. Les actes sont parfois plus vains que les paroles. Lancer un timbre européen, ce serait un acte e
114 , il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’air de le penser dans ma candeur naïve, je vo
115 je vous demanderai si quelque chose au monde est plus difficile à concevoir que le maintien du statu quo, que la vie, la du
116 r qu’au point où nous en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à tenter l’impossible ? D’autre part,
117 r, que pour des raisons de vivre. Mozart n’en est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est pas une secte politique, une doctr
18 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
118 du Patriarche au pays de Gex, et son monument le plus vrai. Il a bien sa statue, grandeur nature, dans mon village. Mais ce
119 bienfaiteur de Ferney Voltaire fait construire plus de cent maisons Il donne à la ville une église, une école, un hôpit
120 ue la publicité fut inventée. Voltaire n’écrivait plus une lettre aux princes intellectuels et temporels de l’Europe sans y
121 vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants qui deviennent propriétaires, par un système qu’on
19 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
122 on en place publique. L’État de New York était le plus réticent. Il fut le dernier à se rallier au régime qui devait assurer
123 Life, dans cette histoire de chiens qui n’aboient plus  !) Dans la mesure où les mêmes causes sont susceptibles de reproduire
20 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
124 est aussi valable pour d’autres sujets de débats, plus actuels et moins rebattus que celui qu’on vient de mentionner, nous n
125 de majorité des intellectuels de l’Europe, et des plus attachés à la cause de l’union fédérale de nos peuples !) Parlons et
126 aux hommes de l’Est : ceux-ci n’enverront pas non plus leurs opposants… D’autres craindront que la culture du voisin soit au
127 ens devient un pavillon d’exposition. On ne court plus que le risque normal d’une « compétition pacifique ». Il est temps de
128 ges qu’ils en donnent depuis quelques mois soient plus clairs et certains que la conscience qu’ils en ont. Le Père des peupl
21 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
129 us nos frères de l’Est une réponse qui ne dépende plus des élections locales d’un peuple d’outre-mer, mais de nos seules con
130 ceux qui viennent négocier. Le communiste actuel, plus encore que le fasciste, est un malade mental, ou, s’il est sain d’esp
131 tis communistes d’Occident, complices du crime le plus atroce de toute l’Histoire. Refusons ces ballets, ces équipes de foot
132 Europe. Cette Europe qui aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en rassemblant ses forces à l’appel an
22 1958, Journal de Genève, articles (1926–1982). Hommage à Pasternak (31 octobre 1958)
133 e. Il n’a pas voulu rester seul. Quelques-uns des plus grands l’ont osé. Pascal et Kierkegaard devant leur Dieu. Nietzsche a
23 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
134 nul doute l’une des prouesses intellectuelles les plus mémorables du siècle. À partir de relations logarithmiques, de consid
135 n pas d’un théisme quelconque, d’une spiritualité plus ou moins bouddhiste ou guénonienne. Dieu n’étant pas l’objet d’un pro
136 t sans doute par rapport à Pascal qu’il serait le plus intéressant d’évaluer la théologie logarithmique de notre auteur. Le
137 ue ce point de vue provoque dans l’intelligentsia plus ou moins masochiste de notre Europe. Mais surtout, condamner radicale
24 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
138 user d’un acte bien défini, qui m’eût valu un peu plus , croyez-moi, que les quinze jours de forteresse auxquels le Général m
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
139 uré, Monsieur le président, de mes sentiments les plus distingués et dévoués.ad ab. Rougemont Denis de, « Denis de Rouge
140 e pouvait en être autrement. Car si le juge n’est plus obligé d’aggraver la peine du fait qu’il n’est plus tenu compte de la
141 us obligé d’aggraver la peine du fait qu’il n’est plus tenu compte de la récidive en matière d’objection de conscience, il n
142 e envisager, à la seconde condamnation, une peine plus faible qu’à la première. Au cours de cette audience, une lettre de l’
143 ler de mission ou démission de la Suisse. Nul non plus n’a le droit de contester le témoignage de moralité et de caractère q
26 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
144 rtout dans le cas de la Suisse, pays où il est le plus difficile de défendre l’armée, le plus difficile de se dire objecteur
145 il est le plus difficile de défendre l’armée, le plus difficile de se dire objecteur, donc le plus courageux de l’être — si
146 , le plus difficile de se dire objecteur, donc le plus courageux de l’être — si l’on est sérieux, toutefois, ce qui n’est pa
147 il faut prendre soin de poser dans ses termes les plus authentiques. Veuillez croire, Monsieur le rédacteur en chef, à mes s
27 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
148 ouvrière. Il y a une culture européenne. C’est la plus petite unité que l’on puisse trouver. Je suis tout à fait d’accord av
149 d avec l’historien anglais Toynbee qui dit que la plus petite unité d’étude intelligible qu’on puisse prendre est une civili
150 qui n’empêche pas les ouvriers d’avoir des goûts plus bourgeois que les bourgeois cultivés. L’avant-garde est toujours sort
151 doesn’t work », ça ne fonctionne pas, ça ne joue plus . Ne pensez-vous pas que les revendications ne sont pas assez bien for
152 lle va mourir, cela revient à dire qu’il n’y aura plus de civilisation du tout. Et vous ne croyez pas qu’il y aurait des ind
153 raditions chinoises d’un moralisme utilitaire des plus simplets : voyez le Petit Livre rouge. Un mélange grossier, stérile,
154 aucun germe de civilisation nouvelle. Croyez-vous plus au succès des révolutions que des évolutions ? Je ne crois pas du tou
155 assion. Mais aujourd’hui, les artistes ne fondent plus rien : ils réagissent aux mouvements affectifs passionnels, aux névro
156 duisent et révèlent les courants, mais n’agissent plus sur eux. C’est à l’essayiste, au philosophe lyrique, au moraliste ima
157 les de vision qu’on lui propose et qui s’imposent plus ou moins aux esprits et aux sensibilités. Mais encore faut-il sentir
158 ue la psyché moderne fomentait dans sa démence la plus secrète. Par quoi cette période anarchique que traverse notre siècle
159 e, le scientisme plat et la croyance aux toujours plus grands nombres. Mais je n’ai pas envie d’étudier après coup l’histoir
160 oyens d’en sortir. C’est-à-dire de créer un ordre plus humain : par quoi je veux dire plus divin. Et ne me demandez pas si j
161 réer un ordre plus humain : par quoi je veux dire plus divin. Et ne me demandez pas si je crois que cela réussira : car nous
28 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
162 26 ans, célibataire ; il est proportionnellement plus nombreux en Suisse romande. Si la notion d’objection de conscience a
163 ichel Barde. — L’objecteur religieux n’est-il pas plus « intimiste » que l’objecteur humanitaire, attaché à renverser certai
164 ins régimes, et très logiquement. Car là il n’y a plus aucun recours à une transcendance, à quelque chose qui soit au-dessus
165 ivisionnaire Dénéréaz. — Dans les conseils de nos plus petites communes, chaque séance débute en plaçant cette réunion d’une
166 oyen applique les lois et y obéit sans les mettre plus jamais en question. Bernard Béguin. — Tout dépend si le citoyen est a
167 t. — Au point de vue des citoyens, c’est beaucoup plus grave. Le conformisme du citoyen qui se croit bon citoyen parce qu’il
168 bunaux ordinaires qui jugent en majorité des gens plus ou moins malhonnêtes. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Jugez-vous de
169 au maximum, tandis que l’emprisonnement peut être plus long. Bernard Béguin. — Mais est-ce que les arrêts répressifs se purg
170 cher. — Depuis 1950, le Code militaire n’autorise plus de prononcer comme peine accessoire la privation des droits civiques,
171 , le sursis ne peut être accordé que si le juge a plus qu’un espoir, mais une conviction suffisante. Alors, l’objecteur est
172 é une seconde fois à la même peine ou à une peine plus forte, puisqu’il ne changerait certainement pas son fusil d’épaule — 
173 onnage était un hérétique. Après ça, il n’y avait plus rien à discuter, on le brûlait. Et alors j’ai été un peu scandalisé à
174 Rougemont. — Comme les hérétiques. Les civils plus intolérants que l’armée Colonel Vaucher. — Nous écoutons très long
175 pouvons leur accorder le bénéfice d’un traitement plus favorable, et c’est l’emprisonnement tout court. Bernard Béguin. — M.
176 e tribunal apprécie les motifs de conscience avec plus ou moins de soin. Il y a des cas où des tribunaux valaisans ou fribou
177 e un certain état d’esprit que je trouve beaucoup plus répandu chez les civils que chez les officiers. Les civils sont souve
178 officier de carrière. Est-ce qu’il ne serait pas plus simple, pour vous, d’admettre un service civil ? Est-ce que ça a un s
179 e actuel, de notre système de défense. On ne peut plus raisonner au temps de la bombe atomique comme au temps de Morgarten.
180 ait pas suffisant. Demain ? Nous avons l’armée la plus nombreuse d’Europe. Ce qui est déjà un signe de puissance. Je vous fa
181 e, s’il existait un service civil, nous n’aurions plus un certain nombre d’objecteurs. Nous en serions ravis. Mais si je me
182 service militaire obligatoire paraît la forme la plus démocratique de réaliser cette armée. J’ignore totalement si une armé
183 D’autre part, un service civil serait sans doute plus attrayant. Nous protégeons mais que construisons-nous ? Colonel
184 Bernard Béguin. — Nous ne pouvons pas ignorer non plus , qu’actuellement encore, à l’extérieur de nos frontières, des forces
185 ment. Mais les frontières de la survie ne passent plus par nos frontières. Elles passent par tous les coins du monde. Nous n
186 ne faut pas dire aussi : Neutralité oblige, allez plus loin. Tout ce que je voudrais dire ici, en faveur des objecteurs de c
29 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
187 ai écrit sur l’amour ? C’est la question posée le plus souvent par les interviewers. J’ai coutume de répondre : Dites-moi pl
188 qui le nie, se retrouve dans la vie du couple le plus « fidèle ». S’il est vrai que la passion cherche l’inaccessible, et q
189 la condition humaine, trop humaine. Rien n’a fait plus de mal que la passion, ni créé plus de beauté, en Occident. Je pense
190 Rien n’a fait plus de mal que la passion, ni créé plus de beauté, en Occident. Je pense que le couple, fondement du rapport
191 nse que le couple, fondement du rapport humain le plus total, survivra sans trop de mal à nos modes intellectuelles. La mode
192 nt était devenu une théorie à la mode. Je n’en ai plus parlé, mais pratiquement je me suis engagé au service de l’Europe, d’
193 e une convergence, mais la situation actuelle est plus sérieuse que mon petit pamphlet, avouons-le, car c’est l’école qui a
30 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
194 », c’est-à-dire leur nature et leur contenu, sans plus se laisser paralyser par la fiction, décidément indéfendable à tous p
31 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
195 être qu’utilitaire et discrète, elle n’y parvient plus . « C’est devenu une véritable guerre de religion », s’exclamait une d
196 à une œuvre extrêmement importante, étudie depuis plus de cinquante ans le phénomène de la voiture. Dans son tout dernier li
197 tant que futur médecin, il s’est bien sûr penché plus particulièrement sur les effets de la pollution des voitures sur notr
198 iction absolue pour les voitures de s’approcher à plus de 5 miles de chez lui. Il avait en fait complètement changé d’avis.
199 C’était la vox populi. Jacob Roffler : Rien n’est plus facile que de créer des besoins, grâce aux mass medias et aux moyens
200 voiture vous rend indépendant. » Mais rien n’est plus faux. En auto, vous devez respecter des horaires au même titre que si
201 ixante voitures en tout… Il n’y avait presque pas plus de voitures que d’inventeurs. Il a été de toute évidence le créateur
202 t aussi se déplacer en voiture, ils n’accepteront plus d’être bloqués à 30 kilomètres de leur lieu d’habitation. Jacob Roffl
203 se d’un succès. C’est l’une des machines qui a le plus mauvais rendement qui soit. Les Américains ont calculé que leurs voit
204 dois convenir que c’est de la rigolade. Cela n’a plus aucune importance. Je parlais de bouleversements. C’est en raison de
205 ion abusive de l’automobile entrave la liberté du plus grand nombre. On en vient à construire des autoroutes à côté de villa
206 elles, à cause des centrales nucléaires. Il n’est plus question de demander l’avis de qui que ce soit. Nous le ferons ! dise
207 rier à M. Weber, il aura obtenu son changement et plus personne ne discutera. Je n’ai jamais dit que cette initiative était
208 rnement, qui sont d’un degré de sécurité beaucoup plus élevé, et qui offrent des nuisances bien moindres, alors on crie au m
209 zones densément peuplées où la voiture ne devrait plus être qu’un appoint. Mais lorsque l’on passe aux actes, plus personne
210 qu’un appoint. Mais lorsque l’on passe aux actes, plus personne n’est prêt à abandonner son véhicule individuel pour prendre
211 les mesures prises pour les empêcher sont encore plus impopulaires ». Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille pa
212 e le problème de l’automobile de manière beaucoup plus globale. Alfred Sauvy dans un petit livre qui date de 1968 — les chos
213 blier qu’elle risque de tuer. Il y a par le monde plus de 200 000 personnes qui meurent chaque année sur les routes, sans co
214 aménage des autoroutes pour rendre la circulation plus fluide mais on s’aperçoit qu’au moindre départ en vacances les voitur
215 êtes — des jouets comme la bombe ou d’une manière plus modeste l’automobile. Car même en les baratinant, vous n’obtiendrez p
32 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
216 fut publié dans une revue — j’avais alors un peu plus de 17 ans — était une critique d’un livre de Montherlant intitulé Le
217 u’en 1936, les démocraties occidentales ont eu le plus grand tort de participer aux JO. Si elles avaient refusé d’y aller to
218 s ! » Quand on en arrive là, je crois qu’il n’est plus question de sport mais de délire nationaliste. Et la presse sportive
219 les grands sportifs imposaient leurs volontés les plus arbitraires à leurs adversaires. Les pages sportives ont donc l’air d
220 l’air de glorifier d’affreux tyrans comme on en a plus vu depuis Gengis Khan. Et tout cela fait bien entendu régner autour d
221 1906, Denis de Rougemont est l’écrivain suisse le plus engagé dans les divers mouvements pour l’unité politique et culturell
222 quels L’Amour et l’Occident demeure sans doute le plus célèbre, il a médité sur les thèmes essentiels de notre temps. Mais,
33 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Mes amis et Nerval (9 octobre 1982)
223 l : je m’étais aperçu à ma honte que je ne savais plus par cœur les sonnets des Chimères : c’est réparé. aq. Rougemont De
34 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
224 Rougemont a reçu le Grand Prix Schiller, une des plus hautes distinctions littéraires de notre pays, doté cette année de 25
225 mme genre légitime de la littérature. Mais il y a plus grave encore dans mon cas, puisque c’est le cas d’un essayiste qui n’
226 t Roger Caillois… Voilà ce qui compte à mes yeux, plus que tout, dans ma bibliothèque française. Seul Benjamin Constant est
227 its politiques. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateur dans sa prose que dans ses vers. On m’opposera sans doute Ra
228 ouvent, ou l’on juge regrettable, que je donne le plus clair de mes journées, depuis plus de trente ans, à l’action. Qu’est-
229 ue je donne le plus clair de mes journées, depuis plus de trente ans, à l’action. Qu’est-ce à dire? Action pour l’Europe féd
230 te formule se trouvait répondre aux questions les plus lancinantes que me posaient alors l’époque, les carences de nos démoc
231 es sur la Suisse. Je serais moins gênant, et même plus utile là-bas, pensait-on sans doute en haut lieu. Qu’ai-je fait duran
232 cité, par là même relié à la communauté, et même plus  : créateur de cette communauté. Voilà pour la doctrine. J’ai dit les