1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 qu’une politesse, leur paraît une beauté », c’est pour affirmer par contraste une « préférence irréductible pour le vrai ».
2 irmer par contraste une « préférence irréductible pour le vrai ». Ce qui lui permet de voir profond dans cet islam qu’il qua
3 gne comment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volum
4 — mais qui reste trop méfiant de tout romantisme pour édifier aucun système. Le livre se termine par un voyage à Jérusalem 
5 geur intelligent, qui n’accepte d’être séduit que pour « mieux comprendre », assez « fidèle » à ses origines pour garder dan
6 eux comprendre », assez « fidèle » à ses origines pour garder dans ses dépaysements un point de vue fixe, d’où comparer et,
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
7 les roulades d’un cymbalum. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et s
8 lles femmes aux voix agréablement rauques… Sortez pour en suivre une, arrêtez-vous à ses côtés devant cet étalage pour admir
9 une, arrêtez-vous à ses côtés devant cet étalage pour admirer un coussin aux curieux dessins noirs et blancs : il représent
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
10 s scandales du temps vous laissent quelque loisir pour vous occuper de vous-mêmes et de l’enjeu de l’existence, vous lirez S
11 une école littéraire, à la fin du siècle dernier, pour soutenir que la réalité c’est le terne train-train des journées. Ils
12 rnées. Ils avaient en somme raison, tout au moins pour leur compte, ajouterons-nous. À chacun sa réalité : elle dépend du re
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
13 tes de la France : défense de la culture signifie pour les gauches antifascisme, l’Italie et l’Allemagne ayant, comme chacun
14 comme on peut le voir au cinéma. C’est agréable, pour un écrivain, qu’on croie tout cela… Je doute que ce soit bien utile.
15 retraite, l’un se voit obligé de courir le monde pour faire des reportages, l’autre est enchaîné au bureau de son journal o
16 placer de la copie dans les journaux de province pour pouvoir payer son loyer ! Et ainsi de suite. Voilà la réalité. Là-des
17 ble : l’écrivain ne touche sur les livres que dix pour cent du produit de la vente. Supposez une vente normale de trois à si
18 ne vente normale de trois à six-mille exemplaires pour son volume annuel, cela fait un revenu de 1000 à 2000 fr. suisses. De
19 ar exemple. Ce qui ne va pas sans risques graves, pour la plupart. Tout cela, que je résume à grands traits, me paraît tendr
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
20 ment empiré du fait de la crise générale. Et cela pour des raisons d’ordre technique dont le lecteur ignore le plus souvent
21 ile. Tolstoï en 1937 ne trouverait pas un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman en 10 volumes ! Et l’Adolphe d
22 ser les meilleurs livres qu’on lui offre, et cela pour les meilleures raisons ! Ou s’il tente la chance avec un débutant, il
23 st forcé de se rattraper ailleurs, et de publier, pour compenser sa perte, de bonnes petites histoires coquines. (Il est cer
24 scrit, on lui fait signer un contrat qui l’engage pour cinq ou dix volumes à venir. La propriété de ces ouvrages se trouve p
25 de la récompense, obtenue après bien des années, pour leurs sacrifices du début… Cette polémique fait apparaître assez clai
26 D’où vient cette désaffection des grandes masses pour la lecture ? Est-ce la faute du public, ou bien des écrivains ? Et av
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
27 pparu dès le romantisme, avec la théorie de l’art pour l’art. Pour mille raisons diverses, il n’a fait qu’empirer depuis. Le
28 romantisme, avec la théorie de l’art pour l’art. Pour mille raisons diverses, il n’a fait qu’empirer depuis. Les grands aut
29 its cercles d’élus ? Le peuple lit ce qu’on écrit pour lui, et si les grands esprits se désintéressent de son sort, il ne pe
30 rendre la pareille. Alors le champ devient libre pour une « littérature » commerciale qui, elle, ne sera soucieuse que de p
31 est plus du tout ce qu’elle était au siècle passé pour des millions de personnes de toutes conditions : une nourriture, un e
32 ouables que tentent les éditeurs, ou même l’État, pour remettre le livre en honneur, sont voués à de faibles succès. C’est l
33 nvite avec une insistance déplaisante. Il s’agit, pour eux, de retrouver ce qu’on appelle l’oreille du peuple. Mais cela sup
34 les valeurs qu’ils ont cultivées jusqu’ici ! Car pour guider un peuple, et pour influencer sa morale ou son intellect (je n
35 ltivées jusqu’ici ! Car pour guider un peuple, et pour influencer sa morale ou son intellect (je ne dis pas son âme, c’est l
36 à l’intention d’un de nos journaux, ce n’est pas pour prêcher les écrivains qui le lisent, mais dans l’espoir d’attirer l’a
37 on !) C’est pourquoi les problèmes culturels sont pour nous, Suisses, plus vitaux encore que pour les grandes nations qui no
38 s sont pour nous, Suisses, plus vitaux encore que pour les grandes nations qui nous entourent. Et c’est pourquoi enfin, j’y
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
39 théories romantiques du rêve. Ce sera sans doute pour la plupart des lecteurs non spécialisés une découverte pleine d’attra
40 la France : Nerval, Hugo, Baudelaire et Mallarmé, pour ne rien dire des contemporains. Il serait passionnant, à cet égard, d
41 nos classiques, alliées à une profonde sympathie pour les hardiesses de la pensée allemande. Il me plaît de souligner ici l
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
42 Roosevelt qui, en prétendant demeurer au pouvoir pour un « third term » — une troisième période de quatre ans —, sape les b
43 ée le véritable danger dictatorial. Peut-on dire, pour simplifier, qu’avec Roosevelt l’entrée en guerre des États-Unis serai
44 agne. Ce qui rend cette dernière si « excitante » pour les masses, c’est précisément le nombre des inconnues qu’elle met en
45 ur. Cet acte de favoritisme a été exploité à fond pour persuader l’Américain moyen des intentions « dictatoriales » du prési
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
46 outes ses pareilles, à réunir des conserves, mais pour l’Angleterre, à présider des comités pour l’Angleterre, à donner des
47 s, mais pour l’Angleterre, à présider des comités pour l’Angleterre, à donner des bals pour l’Angleterre, à payer des ambula
48 des comités pour l’Angleterre, à donner des bals pour l’Angleterre, à payer des ambulances pour l’Angleterre. Le lendemain
49 es bals pour l’Angleterre, à payer des ambulances pour l’Angleterre. Le lendemain même de l’élection, toute la presse qui ve
50 sevelt a mis de la sorte au service de la nation, pour une période et pour une tâche déterminées. Il en est résulté parfois
51 orte au service de la nation, pour une période et pour une tâche déterminées. Il en est résulté parfois certains flottements
52 ne possèdent une doctrine politique totale, fixée pour tous les cas et automatiquement par une longue tradition. Leur opposi
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
53 ortante et plus visible. Il faut être un Européen pour s’en étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain qui connaît tant
54 n Européen pour s’en étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain qui connaît tant soit peu son histoire, rien n’apparaît
55 s groupes successifs de colons, la plupart exilés pour cause de religion. Seceders (séparatistes) de l’Église anglicane ou d
56 toujours été séparées de l’État). Je me bornerai pour aujourd’hui à la décrire comme un fait, un grand fait qui mérite d’êt
57 uvent, à un chœur luthérien, à un prêche baptiste pour les nègres… Je vais à une soirée chez un professeur du Séminaire de t
58 dans la cité. Il faut connaître cet arrière-plan pour donner tout leur sens à certains incidents de la vie politique améric
59 on installation qu’il va se retirer à la campagne pour une semaine de recueillement. Le choix de lord Halifax comme ambassad
60 ans un cadre chrétien, immédiatement significatif pour la grande majorité des participants, créateur d’un sentiment unanime
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
61 ’elle provoquait des tempêtes magnétiques qui ont pour effet d’aveugler les avions aux appareils plus délicats que les sens
62 5000 mètres. J’allais écrire : « L’avion s’élance pour franchir l’Océan d’un seul bond. Nous volons à tire-d’aile vers l’Irl
63 dessous de nous ait tourné jusqu’au point désiré, pour y descendre et s’y poser. Rien ne donne une idée de l’immobilité comm
64 e heures du matin. Nous donnera-t-on des chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains du convoi m’interrogent.
12 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
65 , en un clin d’œil, avec les règlements « pareils pour tous », non point avec votre situation d’usager perplexe ou anxieux.
66 est mal venu, tout simplement. On le tient encore pour anormal. J’ai l’impression qu’on exagère un peu, à cet égard. Mais le
67 uait à prononcer : « Messieurs, nous voici réunis pour célébrer une défaite victorieuse. On a parlé de funérailles. Il ne s’
68 à la Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour nous ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve pas une chambre à
69 mérique où l’on ne trouve pas une chambre à louer pour plus d’une nuit. Paradoxe de la crise des logements ! Mais qu’importe
70  », comme on le dit en photographie. Nous partons pour une Ligue meilleure. Et, plus heureux que Moïse, nous nous sentons ce
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
71 Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europ
72 opéens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bi
73 va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pour sceller son union fédérale. Tout le monde se trompe. Il a fallu neuf
74 es États membres. Niera-t-on que ce fût là, trait pour trait, un état comparable à celui de notre Europe, sauf pour le péril
75 un état comparable à celui de notre Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de celui que nous cour
76 r la Diète dans son sein et au-dehors — se réunit pour la première fois. Elle décide de siéger à huis clos cinq fois par sem
77 e. Messieurs les députés, neuf mois avaient suffi pour fédérer vingt-cinq États souverains… Pensez-vous que l’Histoire vous
78 vous que l’Histoire vous en laisse beaucoup plus, pour unir vos États dans un plus grand péril ? Vous me direz que l’Europe
79 nde que la Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour briser le tabou des souverainetés cantonales absolues ; que les canto
80 ins de temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne. Pour la guerre entre vos pays
81 ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne. Pour la guerre entre vos pays, les deux dont vous sortez suffisent. Vos Na
82 is. Il vaut la peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux se persuader qu’on peut aller très vite. Car le temps fait beau
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
83 nt un peu meilleur — moins astucieusement combiné pour s’enrayer sans faute avant le départ —, vous en ferez l’usage qu’elle
84 e d’un mot, à gouverner. Elle vous voit réticents pour la plupart, inquiets de ne pas vous avancer au-delà de ce qu’on vous
85 on s’engage dans une entreprise aussi vaste. Ah ! pour le coup, je trouve cela « prématuré » (je m’excuse de parler comme un
86 ’y a pas une minute à perdre. Tout est prématuré, pour celui qui ne veut rien. Chi va piano perd la Corée. La prudence est
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
87 on et le respect que j’éprouve, non point hélas ! pour vos succès jusqu’à cette date, mais pour le rôle qui vous est dévolu,
88 hélas ! pour vos succès jusqu’à cette date, mais pour le rôle qui vous est dévolu, et pour le nom qu’il vous convient de re
89 e date, mais pour le rôle qui vous est dévolu, et pour le nom qu’il vous convient de revendiquer, celui dont, par avance, je
90 entier peut être appelé une création européenne. Pour le bien comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs e
91 ppelé une création européenne. Pour le bien comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets, nos p
92 hommes, et pas seulement ceux de notre continent, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans la vie, l’intelligenc
93 mission précise, celle de fédérer nos faiblesses pour en faire la force du siècle. Messieurs les députés européens, saurez-
94 es chances de l’homme. Personne n’est assez grand pour répondre au défi d’un tel destin. Groupez-vous. Dites au moins votre
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
95 ette idée par exemple ne l’effleure pas. Il n’y a pour lui qu’un seul problème : la politique du plein emploi ; une seule mé
96 ême langue. Si c’est celle du pamphlet, tremblons pour la famille ! Tous les adversaires de l’Europe méritent d’écrire comme
97 il se dit partisan d’un peu d’union tout de même, pour faire face aux Soviets et au déficit en dollars. Si peu que rien, en
98 ces deux conditions de l’union — les mieux faites pour la rendre impossible, l’une en esprit et l’autre en probabilité —, M.
99 leur apparaissent contradictoires. Et cependant, pour l’étonnement des cartésiens, cette logique différente les conduit aux
100 un alibi. Cette passion ne recourt à ce mythe que pour garder quelque moyen d’agir sans démasquer sa vraie nature. Car dans
101 and l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la forme et le détail ? Restent les tarifs douaniers, les monnaies ma
102 invoquer ce mauvais motif qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas les souverainetés, dé
17 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
103 là l’ennemi, et non point Vichinsky. Et cela vaut pour tous ceux qui pourraient déclarer que l’Europe sera toute catholique,
104 rien faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’ils ont négligé d’écouter. Tous les sondages précis réf
105 icisme. Les deux tiers des Européens se déclarent pour l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédére
106 lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’entraîne. « On suit ce
107 draient que Dewey soit élu : on dit alors qu’il a pour lui toute l’opinion. Truman élu, l’opinion c’est Truman. Elle l’était
108 vrais sont élus, et vous êtes simplement délégués pour consultation. Décidez de vous faire élire. Un raisonnement très simpl
109 ire, de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour notre espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore l’espoir des peuples
110 pourra la défendre. Personne ne veut mourir, que pour des raisons de vivre. Mozart n’en est plus une pour les chômeurs. Et
111 ur des raisons de vivre. Mozart n’en est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est pas une secte politique, une doctrine parti
112 ires au salut de l’ensemble ? Je veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un nous propose une autre solution que l’Auto
18 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
113 ocale, adossé au Jura, s’approche assez de Genève pour lui vendre ses bœufs, mais s’arrête avant de toucher les rives du lac
19 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
114 nos pays, nationalistes et communistes s’unissent pour dénoncer « l’emprise économique des USA », représentée à leurs yeux p
115 dont chacune a des intérêts distincts. L’Europe, pour le malheur des trois autres, les a toutes, à des degrés divers, soumi
116 nivers, et à croire le reste du genre humain créé pour son utilité. Des hommes, admirés comme de grands philosophes, ont pos
20 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
117 Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)w Comment ne pas voir que le
118 une libre discussion. Or celle-ci serait ruineuse pour le principe qui a fait la force principale du stalinisme dans l’intel
119 oscou la semaine dernière, au moment de s’envoler pour franchir le Rideau — ce mur du son de la politique contemporaine. Pré
120 un homme d’État soviétique passe le Rideau, c’est pour entrer dans la zone où l’on parle. Toute l’attitude des Russes à Genè
121 s’exprimait en effet dans un langage tout naturel pour quiconque est imbu de la croyance marxiste au mouvement fatal de l’Hi
122 éserve par la déclaration de Boulganine — et cela pour la première fois depuis la naissance du conflit qui oppose le bolchév
123 ent convaincus : si cette offre est aussi valable pour d’autres sujets de débats, plus actuels et moins rebattus que celui q
124 op variées d’Occidentaux chrétiens ou humanistes, pour affronter la « redoutable dialectique » du partenaire : ce n’est pas
125 er. C’est vers eux que s’en vont ceux qui parlent pour les Russes — comme aujourd’hui Joukov va vers Eisenhower. Et ils vien
126 forte et rassurante. w. Rougemont Denis de, «  Pour un désarmement moral », Journal de Genève, Genève, 19 juillet 1955, p
21 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
127 ore nous présenter devant Dieu et demander pardon pour n’avoir pas bougé, pour avoir laissé faire sous nos yeux hébétés, san
128 t Dieu et demander pardon pour n’avoir pas bougé, pour avoir laissé faire sous nos yeux hébétés, sans un cri, sans un geste
129 chefs et sans armée, et sans même un porte-parole pour nous dire : allons-y ! pour leur dire : nous voici ! — Ces voix rauqu
130 même un porte-parole pour nous dire : allons-y ! pour leur dire : nous voici ! — Ces voix rauques, étranglées maintenant, n
131 n’aurai pas fait tout ce que peut un homme libre pour hâter le jour de la vengeance du peuple hongrois et du châtiment de s
132 dès qu’ils le peuvent, utilisent les négociations pour arrêter et tuer ceux qui viennent négocier. Le communiste actuel, plu
133 ombent sous les balles des Russes. Je n’écris pas pour mettre ma conscience à l’aise. Je veux certes la mettre à l’aise, et
22 1958, Journal de Genève, articles (1926–1982). Hommage à Pasternak (31 octobre 1958)
134 et nos sociétés d’écrivains ne se réveillent pas pour si peu : elles ne dépendent pas de l’État. Mais qu’un écrivain russe
135 e font bien voir… Hommage au prix Nobel. Et pitié pour les Russes. Et respect à Boris Pasternak. S’il s’est vu contraint, ap
23 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
136 ion, ni sur quelque apologétique confessionnelle. Pour développer en moins de cent pages de ses Fondements de la musique ce
137 travers Sartre (et dont il s’autorise d’ailleurs, pour réfuter l’athéisme de Sartre) mais aussi à son expérience de musicien
138 en termes de structures et de relations musicales pour la conscience. Le primat de l’éthique ensuite : « Ne jugeons point de
139 èbre équation d’Einstein — voici qu’il est aussi, pour Ansermet, précisément le « Dieu sensible au cœur », saisi dans la con
140 é « le projet d’être à la ressemblance de Dieu ». Pour eux, « la perte de la loi tonale équivaut à la mort de Dieu pour la c
141 perte de la loi tonale équivaut à la mort de Dieu pour la conscience musicale ». L’atonalité serait-elle la définition du pé
142 sation occidentale » (p. 209). Je suis bien placé pour savoir les résistances que ce point de vue provoque dans l’intelligen
143 Dieu personnel. Et toute une école d’aujourd’hui, pour des raisons d’ailleurs inverses, saluerait sa condamnation d’un bruit
144 éforme. Voilà de grandes raisons de se passionner pour ou contre cette œuvre d’une jeunesse étonnante, dont l’avenir seul dé
24 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
145 esse auxquels le Général m’avait condamné en juin pour un article sur l’entrée d’Hitler à Paris. Soyons précis : un officier
146 mettrait pas l’excuse d’une « manière de parler » pour faire drôle. Cette mise au point, tout à fait superflue pour les lect
147 drôle. Cette mise au point, tout à fait superflue pour les lecteurs de mon livre, m’a paru nécessaire pour ceux qui n’auraie
148 ur les lecteurs de mon livre, m’a paru nécessaire pour ceux qui n’auraient lu que l’article du Samedi littéraire. aa. Rou
25 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
149 litaire que vous présidez. J’ai beaucoup d’estime pour M. Bugnot. Équilibré, maître de soi, convaincu mais sans fanatisme, i
150 tout cas, il n’y aurait pas lieu de se faire tuer pour si peu que de savoir qui administrerait une société préalablement amp
151 mêmes de notre civisme, ne font leur service que pour faire comme les autres ? Où sont en vérité les meilleurs Suisses ? Qu
152 Dans ces conditions, pourquoi ne pas condamner «  pour la forme », en saisissant l’occasion de dénoncer — parce qu’elle est
153 oncer — parce qu’elle est scandaleuse et honteuse pour notre pays — l’absence de toute espèce de reconnaissance légale de l’
154 fforts que j’ai faits — et ne cesserai de faire — pour expliquer notre pays, par la parole et par l’écrit, à un monde qui le
155 ière. C’est de cette conviction que je m’autorise pour vous communiquer mes réflexions sur ce cas de conscience difficile. V
156 la 1re Division a condamné le jeune René Bugnot, pour avoir refusé, pour la seconde fois, de se présenter au recrutement, à
157 condamné le jeune René Bugnot, pour avoir refusé, pour la seconde fois, de se présenter au recrutement, à une peine de quatr
158 sation qui permet désormais également l’exclusion pour les objecteurs de conscience non recrutés. Cette peine est identique
159 Denis de Rougemont les titres dont il se réclame pour parler de mission ou démission de la Suisse. Nul non plus n’a le droi
160 rrectif ou préventif, est une peine trop sommaire pour répondre équitablement à l’aliénation sociale des objecteurs de consc
26 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Objection de conscience : Denis de Rougemont répond (4 juillet 1969)
161 ’un simple témoignage rédigé à des fins précises, pour servir une cause personnelle, et pas du tout pour haranguer la foule
162 pour servir une cause personnelle, et pas du tout pour haranguer la foule par-dessus la tête du président. Si j’avais voulu
163 n minimum de précautions. Il m’eût fallu peser le pour et le contre, et surtout dans le cas de la Suisse, pays où il est le
164 out contestataire de nos institutions. J’ai parlé pour René Bugnot. Si je me relis bien, je n’ai pas proposé qu’on fasse de
27 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
165 Et vous ne croyez pas qu’il y aurait des indices pour une autre culture, une autre civilisation qui pourrait s’épanouir ? J
166 nôtres. Or nous constatons un gigantesque effort pour imposer aux Chinois une partie de la civilisation occidentale : le ma
167 a pas en sortir toute seule. On nomme des comités pour contrôler la bombe ! C’est aussi absurde que si l’on se jetait sur un
168 ussi absurde que si l’on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser un vase de Chine. Le “contrôle de la bombe”
169 trer des mesures nouvelles, des modèles efficaces pour la sensibilité. Comme l’ont fait la statuaire grecque avec ses dieux
170 ois que cela réussira : car nous ne sommes pas là pour essayer de prévoir l’avenir, mais pour le faire, disons d’une manière
171 mes pas là pour essayer de prévoir l’avenir, mais pour le faire, disons d’une manière réaliste, pour essayer de le changer d
172 ais pour le faire, disons d’une manière réaliste, pour essayer de le changer dans le bon sens. Une des formules que j’ai lan
173 le, traduction simple de cette phrase mystérieuse pour peu qu’on y réfléchisse : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
28 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
174 paragraphe 5 de cet article dit qu’« on ne peut, pour cause d’opinion religieuse, s’affranchir de l’accomplissement d’un de
175 stitution ne permet pas l’objection de conscience pour raison religieuse. Il n’y a donc aucun conflit entre l’armée et l’obj
176 Puissant ». Christian Schaller, vous avez objecté pour des motifs religieux… La religion n’est pas le motif exclusif Ch
177 férence dans les aboutissants entre une objection pour des motifs religieux et pour d’autres motifs de conscience. Les quest
178 entre une objection pour des motifs religieux et pour d’autres motifs de conscience. Les questions posées sont communes à b
179 us n’invoquez pas le préambule de la Constitution pour vous autoriser à objecter autrement que les autres ? Christian Schall
180 e veut absolument rien dire. C’est une couverture pour quelque chose dont le contenu est une autre religion que le christian
181 sens de cette protection divine que l’on utilise pour la religion du civisme ? Est-ce que c’est vraiment la même chose d’êt
182 oyen. L’objecteur prend une position particulière pour mettre en évidence un état de fait. Ce n’est pas un anarchiste. Berna
183 s colonels recruteurs qui font face à l’objecteur pour la première fois, quand il n’a même pas 20 ans, qu’il n’est même pas
184 utement chaque année. Sur ce nombre, environ 300, pour l’ensemble de la Suisse, parlent d’objection de conscience. De ces 30
185 montre que si nous n’avons pas en droit un statut pour les objecteurs nous l’avons en fait. L’objecteur peut accomplir ses d
186 s civiques sans s’opposer à sa propre conscience. Pour les autres, l’officier de recrutement cherche encore une fois à les c
187 citoyens, pas encore soldats, et qu’on lui envoie pour leur premier refus de servir ? Colonel Vaucher. — La justice militair
188 naire Dénéréaz. — Alors, il y a quelque chose qui pour moi n’est pas très clair. Colonel Vaucher. — Nous n’y pouvons rien du
189 ucher. — La punition de l’objecteur de conscience pour motifs religieux, ou pour motifs moraux, philosophiques, peut être at
190 objecteur de conscience pour motifs religieux, ou pour motifs moraux, philosophiques, peut être atténuée par le tribunal. Au
191 ut dire, en fait, qu’un garçon de 20 ans condamné pour objection de conscience — vous avez dit que c’est un honnête homme — 
192 comme des honnêtes gens. Ils viennent devant nous pour des fautes de discipline. Condamnés comme des hérétiques ? Chri
193 ont devant les tribunaux, ou à peu près, viennent pour des fautes de discipline. J’ai peine à entrer dans une classification
194 ine à entrer dans une classification de tribunaux pour honnêtes gens et de tribunaux pour malhonnêtes gens. Bernard Béguin.
195 n de tribunaux pour honnêtes gens et de tribunaux pour malhonnêtes gens. Bernard Béguin. — Mais si. Il y a un délit constitu
196 je suis intervenu à propos d’un de mes étudiants pour qui j’avais de l’estime, parce qu’il avait déjà été condamné une fois
197 carrière. Est-ce qu’il ne serait pas plus simple, pour vous, d’admettre un service civil ? Est-ce que ça a un sens de contra
198 ulez, qui fait des additions et des soustractions pour savoir si notre défense est encore positive, ou négative. Je pense qu
199 est fort possible que nous aurions été attaqués. Pour citer le dernier exemple : 40 divisions massées à notre frontière ava
200 Numériquement, cela ne jouerait aucun rôle. Mais pour d’aucuns, il y aurait de bons chrétiens qui ne portent pas les armes,
201 jecteurs de conscience ? oui, mais pas en Suisse. Pour quelle raison en Suisse ? Nous ne voulons de mal à personne, sinon dé
202 militaire sans doute obligatoire, nous passerions pour une part à une armée de métier. Mais à ce moment-là, nous serions obl
29 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
203 la proportion de dix millions d’adeptes fervents, pour dix lecteurs soucieux de William Reich. Quant à l’érotisme, que je dé
204 uand la population ratière devient trop nombreuse pour la nourriture disponible, les rats deviennent homosexuels. Mécanisme
205 n lien entre ces deux pôles d’attraction que sont pour vous l’amour d’une part, l’Europe d’autre part ? Mon titre vous répon
206 rvice de l’Europe, d’une société nouvelle à créer pour l’Europe. Aujourd’hui tout espoir est tourné vers la révolution à ven
207 japonais et en italien. C’est dire que 1972 a été pour lui “une année de mise au point d’une partie de son œuvre ancienne, m
30 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
208 esque tous les grands débats politiques. Rien que pour les votations du 26 février prochain, deux sujets sur six la concerne
209 ue et politique qui lui avait été fixé au départ. Pour faire le point sur la « voiture dans la société moderne », nous avons
210 on débattre du sujet, qu’elles connaissent toutes pour l’avoir étudié à fond, bien que sous des angles différents : Denis de
211 ngénieur de la circulation à Genève. Avant d’être pour ou contre l’automobile, il a l’immense responsabilité d’organiser le
212 Anti-Salon. Il est un membre actif de la campagne pour l’aménagement de pistes cyclables à Genève. En tant que futur médecin
213 mettait en garde, car il n’y avait pas de demande pour les automobiles et même les gens trouvaient cet objet répugnant, laid
214 ous conduire n’importe où il vous plaira d’aller, pour vous reposer le cerveau par de longues promenades au grand air et vou
215 mort dans une petite auberge qu’il avait achetée pour jouer avec ses petits enfants. Il avait obtenu du gouverneur de l’Éta
216 nu du gouverneur de l’État l’interdiction absolue pour les voitures de s’approcher à plus de 5 miles de chez lui. Il avait e
217 s lui qui a affirmé qu’il n’y avait pas de besoin pour la voiture, mais tous ses amis. C’était la vox populi. Jacob Roffler 
218 a campagne et que vous devez vous rendre en ville pour travailler. Mais aussi sur le plan des loisirs. Regardez l’affiche du
219 ce non pas le samedi matin, mais le vendredi soir pour éviter les embouteillages. Denis de Rougemont : Vous dites, M. Peyrot
220 fin de sa vie, sur une partie de ses expériences, pour la placer en vérité absolue. M. Ford n’a pas inventé l’automobile. Il
221 n que lorsque vous prenez votre véhicule le matin pour aller travailler, vous êtes continuellement pressés, stoppés aux feux
222 us le faire croire dans certains milieux — d’être pour ou contre, d’en avoir ou pas. Cela équivaut à réduire le problème à u
223 première locomotive routière à vapeur. Cela a été pour lui son chemin de Damas. On voit d’ailleurs très bien le préadolescen
224 ont été s’installer à la campagne et s’en servent pour venir travailler. Jacob Roffler : Ce que je déplore dans l’évolution
225 s solutions peuvent être apportées. Certains sont pour accroître l’importance des transports en commun, d’autres au contrair
226 e des transports en commun, d’autres au contraire pour favoriser la liberté du trafic, tout est possible. Mais on ne peut se
227 si on me demande face à cette réalité si je suis pour ou contre la voiture, je dois convenir que c’est de la rigolade. Cela
228 s de quelques émirs du golfe Persique ? Tout cela pour dire que l’on ne peut traiter d’une question aussi grave en demandant
229 grave en demandant simplement aux gens s’ils sont pour ou contre. Les PDG de l’industrie automobile française réunis dans un
230 ndent, de leur côté, que l’intervention de l’État pour faire face à l’extension de la voiture, est de plus en plus brutale e
231 e décharger le réseau routier qui n’est pas conçu pour ce genre de trafic mais, lorsque l’on veut construire des routes de c
232 e suis parfaitement d’accord avec vous. Seulement pour en revenir à l’initiative Weber, elle ne demande rien d’impossible. E
233 n pourquoi au départ il avait demandé cela. C’est pour obliger les gens à faire attention avant de multiplier les permis de
234 e n’est prêt à abandonner son véhicule individuel pour prendre les transports en commun. Denis de Rougemont : Vous me rappel
235 cidents sont impopulaires mais les mesures prises pour les empêcher sont encore plus impopulaires ». Ce qui ne veut pas dire
236 hicules en ville, laquelle est utilisée davantage pour les bureaux. C’est ainsi que Wall Street ou le centre de Paris sont d
237 moderne dans des villes qui n’étaient pas faites pour la recevoir. Il en résulte, c’est clair, des problèmes presque insolu
238 gemont : Nous sommes ici, je pense, tous d’accord pour penser que cette déclaration de feu le président Georges Pompidou est
239 lle débouche sur une quantité d’emplois. Rien que pour la Suisse — qui pourtant ne fabrique pas directement d’automobiles — 
240 ent à l’hôpital cantonal de Genève. Non seulement pour soigner des maladies chroniques, mais aussi des accidentés. Lorsque v
241 multiplication ou à la construction d’autoroutes. Pour les autoroutes, il est clairement établi que loin de résoudre le prob
242 k-end : on vous conseille d’éviter les autoroutes pour emprunter les parcours « Émeraude », c’est-à-dire les petites routes
243 , digne de Courteline : on aménage des autoroutes pour rendre la circulation plus fluide mais on s’aperçoit qu’au moindre dé
244 mportement dû au plomb, danger de l’oxyde d’azote pour les poumons, hausse des maladies pulmonaires, etc. Une chose étonne t
245 vous devinez. Le reste par le vent. Or on sait —  pour l’avoir testé sur des animaux de laboratoires — que certains hydrocar
246 vec ». Ils le jurent tous. Ils paient 6 milliards pour une usine de retraitement, mais ils ne vont jamais l’utiliser… Franço
247 pourquoi le Conseil fédéral prend-il des mesures pour réduire le taux de plomb ? François Peyrot : La réglementation fédéra
31 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
248 ’avais beaucoup aimé ce recueil d’essais : autant pour la manière dont Montherlant parlait du football que pour son style. M
249 manière dont Montherlant parlait du football que pour son style. Mon article fut donc publié dans La semaine littéraire, se
250 de Montherlant, le sport et les jésuites » et fut pour moi à l’origine d’un échange de lettres assez nourri avec Montherlant
251 uts littéraires ont donc coïncidé avec ma passion pour le football. Par la suite, j’ai eu l’occasion de rencontrer à maintes
252 le rôle du sport… Je crois que le sport doit être pour l’individu une sorte de morale ; celle de la tolérance, du fair-play,
253 aleur de la politique menée par son gouvernement. Pour les mêmes raisons, j’approuve totalement ceux qui refusent d’aller à
254 es et les drapeaux serait-il selon vous suffisant pour sauver les JO ? Non. Il faut repartir sur un autre pied, rédiger une
255 suisse le plus engagé dans les divers mouvements pour l’unité politique et culturelle de l’Europe. À travers ses nombreux l
32 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Mes amis et Nerval (9 octobre 1982)
256 m, c’est devenu tellement rare aujourd’hui ! Mais pour le reste, hélas, je n’ai pu que relire, et de très près, sept ou huit
257 in, serbo-croate, exigeant ajouts et préfaces, ou pour des rééditions revues et augmentées en livres de poche, à paraître à
33 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
258 Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)as Mardi dernier, au Conservato
259 uement mûri s’il en fut, puisqu’il ne se déclare, pour notre Suisse romande, que tous les vingt ans en moyenne — je vous dir
260 ombe, le Victor Hugo des discours sur l’Europe et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de nous, le V
261 un plan général, j’en viens à mon cas personnel, pour la première fois en public. On s’étonne souvent, ou l’on juge regrett
262 trente ans, à l’action. Qu’est-ce à dire? Action pour l’Europe fédérée dès 1946, fondation et direction effective pendant t
263 Genève ; présidence pendant seize ans du Congrès pour la liberté de la culture, à Paris ; de l’Institut universitaire d’étu
264 riment de mon œuvre littéraire ». Je serais perdu pour la littérature… Le prix que vous me donnez aujourd’hui, non seulement
265 « au pain et à l’eau, sans visites ni courrier », pour « insultes à chef d’État étranger risquant de mettre en danger la séc
266 uite de quoi, je me vis gentiment poussé à partir pour New York, chargé d’une mission de conférences sur la Suisse. Je serai
267 op savoir comment, engagé dans la lutte militante pour la fédération de nos peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup
268 nner à leur cause deux ans de ma vie, et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en 1947. J’y suis encore, les deux ans
269 trente-cinq ans, et pourtant je ne regrette rien, pour les raisons tout intérieures auxquelles il est temps que je vienne.
270 ’avais découvert deux auteurs qui furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth. À travers eux j’allais redécouvri
271 ces termes conditionnant l’autre : nul n’est tenu pour responsable de ses actes si ceux-ci n’ont pas été accomplis librement
272 é fondée sur les communes, s’associant en régions pour les tâches qui dépassent leur compétence ; ces régions à leur tour se
273 t même plus : créateur de cette communauté. Voilà pour la doctrine. J’ai dit les conséquences qu’elle a entraînées dans ma v
274 lle a entraînées dans ma vie. M’ont-elles « perdu pour la littérature » ? J’ose dire que non. De mon action européenne, j’ai
275 ’ici. as. Rougemont Denis de, « Suis-je perdu pour la littérature ? », Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1982, p. I,