1 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
1 intellectuel une « Question d’Orient » dont on ne peut plus méconnaître l’urgence. Des prophètes — hindous à demi-européanis
2 comme type d’individu européen Robert de Traz ne pouvait trouver mieux que lui-même. S’il dit des Égyptiens : « Le mensonge, a
3 r, comment se comprendre, et si c’est impossible, pourra-t -on du moins éviter le conflit que certains prétendent menaçant ? Malg
4 les conclusions de M. de Traz — si tant est qu’on peut conclure en une matière si complexe — sont plutôt optimistes. Il ne p
2 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
5 uffit à vous en donner la sensation : ce que vous pourrez voir durant le reste de votre séjour ne fera que confirmer cette prem
3 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
6 d’une troisième génération. (C’est un des grands pouvoirs des romanciers du Nord, que d’introduire la durée d’une vie comme pro
4 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
7 versant la vie dans un murmure flatteur, comme on peut le voir au cinéma. C’est agréable, pour un écrivain, qu’on croie tout
8 Ajalbert, citait l’autre jour quelques faits qui peuvent donner une idée assez juste du sort réel de l’écrivain. Parmi ses con
9 er de la copie dans les journaux de province pour pouvoir payer son loyer ! Et ainsi de suite. Voilà la réalité. Là-dessus, les
10 tion de l’intelligence et de l’art. Sans que l’on puisse , et c’est là le tragique de l’affaire, dénoncer clairement les coupab
5 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
11 e sont pas des philanthropes. En tout cas, ils ne peuvent plus l’être. Ils ont eux aussi à « se défendre ». Naguère encore, ils
12 contentent de les flatter. Et aussitôt, comme on pouvait le prévoir, le niveau baisse… Les moralistes se récrient en vain : l’
13 vendit, lorsqu’il parut, 15 exemplaires ? Nul ne peut plus se payer de telles fantaisies. Ainsi la situation est telle qu’u
14 l’édition, et du sort matériel des écrivains, ne peut laisser indifférente notre conscience de citoyens. Les dictateurs act
6 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
15 ands esprits se désintéressent de son sort, il ne peut que leur rendre la pareille. Alors le champ devient libre pour une « 
7 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
16 la pensée humaine, dit en débutant notre auteur, pourrait se définir, de façon suffisamment profonde, par les relations qu’elle
8 1940, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
17 ue c’est Roosevelt qui, en prétendant demeurer au pouvoir pour un « third term » — une troisième période de quatre ans —, sape
18 éricaine et crée le véritable danger dictatorial. Peut -on dire, pour simplifier, qu’avec Roosevelt l’entrée en guerre des Ét
19 e et communiste. Que s’est-il passé ? Personne ne pourrait le dire avec certitude, pas plus qu’on ne saurait prévoir l’issue de
20 n jeu davantage qu’on ne fait lors d’un match. On peut applaudir ou huer, mais non pas entrer dans le terrain. Et l’on se do
21 st ainsi que, dans chaque journal américain, vous pourrez lire quelques articles sérieusement documentés sur les défauts économ
22 aliste. En somme, l’opposition des deux candidats peut être assez bien résumée par cette formule : C’est l’opposition d’un a
9 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
23 e coup, personne ne se sentait vraiment battu. On peut dire aujourd’hui sans exagération que la réélection de Roosevelt a ét
24 que, il écoute à son tour. N’importe quel citoyen peut critiquer publiquement telle ou telle mesure prise par l’État : la pr
25 ier. Elle n’est plus l’affaire des partis. Chacun peut s’y intéresser, parce que chacun peut espérer qu’on tiendra compte de
26 tis. Chacun peut s’y intéresser, parce que chacun peut espérer qu’on tiendra compte de son avis ou de ses compétences, qu’on
10 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
27 nce sociale que chacune d’entre elles y revêt. On peut apprécier diversement cette interpénétration de la vie ecclésiastique
28 allez au culte de votre paroisse. » Certes, l’on peut sourire de la publicité qu’étalent les Églises de province, des grand
29 le samedi, même dans les églises catholiques. On peut déplorer la concurrence que se font les diverses dénominations dans u
30 u chef, et permets que dans ces sombres jours, il puisse conduire un peuple pieux et uni de cette vallée d’ombre jusqu’aux éte
31 es de millions d’hommes entendaient cette prière, pouvaient s’y joindre. l. Rougemont Denis de, « Religion et vie publique aux
11 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
32 par excellence, d’une décence fondamentale. Il se peut que la Suisse ait seule gagné la guerre, et seule n’ait pas été conta
33 lles. Il ne s’agit que d’un déménagement. Nous ne pourrons plus faire signe aux cygnes, comme dit l’intact Pierre Girard, mais l
12 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Lettre aux députés européens (15 août 1950)
34 opinion réclamait une Autorité fédérale, dotée de pouvoirs limités, mais réels. Rien d’autre, en vérité, ne pouvait assurer l’in
35 limités, mais réels. Rien d’autre, en vérité, ne pouvait assurer l’indépendance du pays. Mais la Diète, les États et leurs exp
36 qui proposaient d’éteindre l’incendie, que l’eau peut abîmer les meubles. Il y eut une guerre civile entre cantons, qui fit
37 mes économiques sont plus complexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense, nos modestes sagesses et les folies sublimes
38 ter devant ce fait, pour mieux se persuader qu’on peut aller très vite. Car le temps fait beaucoup à l’affaire. Celui que vo
13 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Deuxième lettre aux députés européens (16 août 1950)
39 Ces consultés à la troisième puissance — si l’on peut dire ! — répondent après six mois que c’est prématuré, mais qu’il ne
40 l convient de saluer bien bas les intérêts et les Pouvoirs , de s’agenouiller devant les Constitutions, de ramper devant les part
41 er son pur néant devant les experts. Mais rien ne pourra jamais me persuader qu’ils aient tous raison à la fois, quand il n’en
42 omme, que risquez-vous ? Je cherche à voir ce qui peut vous faire peur, ce qui peut être plus dangereux que l’inaction total
43 herche à voir ce qui peut vous faire peur, ce qui peut être plus dangereux que l’inaction totale où vous glissez, plus utopi
44 l veut dire exactement, mais cave ou toit, chacun peut voir que M. Bevin n’a jamais voulu rien commencer. Au reste, l’Europe
45 on nid en un jour — toutes affaires cessantes. On peut tout faire step by step, sauf sauter un obstacle. On peut tout faire
46 t faire step by step, sauf sauter un obstacle. On peut tout faire en deux pas, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est de
47 royez qu’il vaut mieux ne rien faire, ou qu’on ne peut rien faire de sérieux, vous pouvez encore rendre un service à l’Europ
48 ire, ou qu’on ne peut rien faire de sérieux, vous pouvez encore rendre un service à l’Europe ; allez-vous-en. Laissez la place
14 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
49 ait pas une attaque, je décrivais ce qu’un chacun peut voir de ses yeux. Et plusieurs d’entre vous, je le sais, s’en afflige
50 urs d’entre vous, je le sais, s’en affligent. (On peut penser que ce n’est pas suffisant.) Aujourd’hui, je voudrais vous dir
51 é le monde pendant des siècles ? D’où, sinon d’un pouvoir d’invention et de dépassement du destin dont nous cherchons en vain l
52 s livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peut être appelé une création européenne. Pour le bien comme pour le mal,
53 , dans l’histoire concrète de ce temps, tout cela peut disparaître à tout jamais si vous manquez à une mission précise, cell
15 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
54 es, ni de Rome, ni de rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le nom d’Europe, c’est bien l’auteur du Manifeste publié pa
55 s résultats bizarres. Votre Assemblée, selon lui, peut faire du bon travail, pourvu qu’elle n’ait aucun pouvoir. Mais le Com
56 faire du bon travail, pourvu qu’elle n’ait aucun pouvoir . Mais le Comité ministériel cessera d’être démocratique s’il accepte
57 égatives. Au Parlement européen, s’il est doté de pouvoirs législatifs, à l’Autorité politique, s’il faut qu’elle ait vraiment d
58 te au droit de veto, qui revient à donner le seul pouvoir réel, quoique négatif, à la minorité ; et derrière le veto se cachent
16 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
59 point Vichinsky. Et cela vaut pour tous ceux qui pourraient déclarer que l’Europe sera toute catholique, ou protestante, ou franç
60 ns ses diversités de tous les ordres, que l’on ne peut préserver que par l’union, et que l’unification tuerait. Mais sans sa
61 exemple, n’est pas mûre, et chacun sait qu’on ne peut rien faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’i
62 i vous êtes daltoniens, et les sceptiques, alors, pourront bien dire : J’avais raison, voyez l’obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes
63 Elle l’était avant cela, bien sûr, mais elle n’a pu parler que dans le secret des urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je la s
64 vers l’union ». Et les Anglais jugeront qu’ils ne peuvent s’associer à ces engagements téméraires avant d’avoir pris le temps d
65 , et de s’être assurés qu’en tous les cas cela ne peut les conduire absolument à rien. Soyons francs : le Conseil de l’Europ
66 ger qu’ils courent, et de la parade puissante que pourrait constituer notre fédération. On n’informera pas les peuples sans une
67 uples qu’elle comporte un enjeu, et que leur sort peut changer, matériellement aussi, selon l’issue des élections. En d’autr
68 mbre, à Strasbourg. Il faut une Commission ? Vous pouvez la nommer. Le Comité ministériel va s’y opposer ? Vous pouvez passer
69 mmer. Le Comité ministériel va s’y opposer ? Vous pouvez passer outre, et jurer de rester où vos parlements vous envoient. (Le
70 -cents divisions de l’armée rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où nous en sommes, il n’y a presque plus rien à pe
71 ien qu’une voix presque désespérée, et sans autre pouvoir que de vous adjurer de la part des millions qui se taisent mais qui o
72 ni des peuples muets de l’Est européen. Mais vous pouvez le devenir et sonner le ralliement, cet été, en septembre, à Strasbou
73 dans le cœur des masses, aucune armée du monde ne pourra la défendre. Personne ne veut mourir, que pour des raisons de vivre.
74 e du chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et pa
75 de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois légitimes, qui se ré
17 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
76 faisait bâtir une église neuve. Au fronton, l’on peut lire encore : Deo erexit Voltaire. « Deux bien grands noms ! », disai
77 supprimer les douanes de notre zone : ah ! que ne pouvait un seul individu, dans ces temps que l’on nous a décrits comme advers
18 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
78 tion décisive, ainsi que nul écolier américain ne peut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer en deux phrases le rôle e
79 ur va comprendre l’extrême importance : Le monde peut être divisé politiquement, comme géographiquement, en quatre parties
19 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
80 l’on parle. Toute l’attitude des Russes à Genève peut se résumer en un seul mot : causons ! D’où l’accent mis sur le langag
81 mmes convaincus du contraire. Cette discussion ne peut être réglée par la force. Que chacun prouve la justesse de sa cause d
82 outeurs chroniques ou neutralistes de l’esprit ne peuvent rien apprendre aux hommes de l’Est : ceux-ci n’enverront pas non plus
83 hèse d’un changement d’attitude des Russes. Il se peut que les nombreux témoignages qu’ils en donnent depuis quelques mois s
84 pression tombe. Les effets d’un pareil changement peuvent être lents à se manifester dans l’énorme psyché collective soviétique
20 1956, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Oserons-nous encore… » (6 novembre 1956)
85 radio, à nos oreilles, appelant l’Europe, qui ne pouvait pas répondre, appelant l’Europe sans chefs et sans armée, et sans mêm
86 r appel, tant que je n’aurai pas fait tout ce que peut un homme libre pour hâter le jour de la vengeance du peuple hongrois
87 s l’ait balayé de la planète, le communisme russe peut encore écraser d’autres capitales de l’Europe, massacrer d’autres fou
88 mer, mais de nos seules consciences, advienne que pourra . Nous devons mettre le communisme au ban de l’humanité civilisée. Et
89 us savons désormais que les Russes, dès qu’ils le peuvent , utilisent les négociations pour arrêter et tuer ceux qui viennent né
90 rrêter Nasser, s’il prétend écraser Israël. On ne peut pas discuter avec ça. J’écris, et les Hongrois tombent sous les balle
91 loir avant tout, mais ce n’est pas un article qui pourrait y suffire, il faut agir. Je parlais d’une action vigilante, obstinée.
92 temps de faire l’Europe. Cette Europe qui aurait pu , en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en rassemblant ses
93 rait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait , en rassemblant ses forces à l’appel angoissé de la liberté, éviter l
21 1963, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Le Dieu immanent, qui s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)
94 embre 1963)z Descartes estimait qu’un athée ne pourrait pas faire de physique. Certes, beaucoup de physiciens après lui se so
95 nd livre où il démontre, en somme, qu’un athée ne peut pas faire de musique. Pas davantage que Descartes, Ansermet ne se fon
22 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont et l’objection de conscience (30 juin 1969)
96 gement et d’expression, le droit d’opposition. On peut certes discuter, contester certaines applications théoriques ou concr
97 voulais être qu’un témoin de moralité, et je n’ai pu m’empêcher de vous faire part de mes convictions de citoyen. Me le pa
98 u’a déjà subie Bugnot une première fois. Et il ne pouvait en être autrement. Car si le juge n’est plus obligé d’aggraver la pei
99 idive en matière d’objection de conscience, il ne peut cependant guère envisager, à la seconde condamnation, une peine plus
100 que ce problème soit étudié. En revanche, nous ne pouvons le suivre dans ce “tout ou rien” qui voudrait qu’à défaut d’un statut
101 une garantie de légitime défense que personne ne peut contester, et qui rassure valablement des hommes qui acceptent leur s
23 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
102 e européenne. C’est la plus petite unité que l’on puisse trouver. Je suis tout à fait d’accord avec l’historien anglais Toynbe
103 e la plus petite unité d’étude intelligible qu’on puisse prendre est une civilisation de dimension continentale. Nous parlons
104 nne, transmise par des moines au Moyen Âge. On ne peut parler de culture bourgeoise qu’en pensant aux consommateurs de cette
105 représentant de l’art pompier, parce qu’il est au pouvoir , là-bas, depuis cinquante ans officiellement, Le pompiérisme qui tran
106 sie est une classe qui a été et qui est encore au pouvoir dans la plupart des pays, mais ce n’est pas elle qui donne ce ton-là,
107 our une autre culture, une autre civilisation qui pourrait s’épanouir ? Je n’en vois aucune. Et la Chine ? Encore faudrait-il qu
108 nte est une révolution mal préparée. La seule qui pourrait réussir serait celle qui apporterait, un ordre nouveau, prêt à prendr
109 914. Un homme politique français a déclaré : « Le pouvoir personnel finit toujours mal. » Bon. Mais qu’en est-il du pouvoir imp
110 l finit toujours mal. » Bon. Mais qu’en est-il du pouvoir impersonnel ? Le cas des quatre Républiques françaises qui étaient de
111 des quatre Républiques françaises qui étaient des pouvoirs impersonnels nous instruit grandement. La première a abouti à Napoléo
112 ruit grandement. La première a abouti à Napoléon, pouvoir personnel. La seconde à Louis-Napoléon, pouvoir personnel. La troisiè
113 , pouvoir personnel. La seconde à Louis-Napoléon, pouvoir personnel. La troisième à Pétain, pouvoir personnel. La quatrième a a
114 poléon, pouvoir personnel. La troisième à Pétain, pouvoir personnel. La quatrième a abouti à de Gaulle. Faudrait-il saluer le r
115 e n’est pas à la merci des forces extérieures qui pourraient la détruire. Elle s’alimente par elle-même. Elle est devenue une forc
116 ement, qui perd ses mesures, la fonction de l’art pourrait être d’illustrer des mesures nouvelles, des modèles efficaces pour la
117 sayer de l’influencer : et c’est à cela que l’art peut nous aider. Kafka nous a révélé dès 1930 le style et l’habitus des ré
118 onnelle. Je m’y tiens et l’époque fera ce qu’elle pourra … Après tout, le but de la société n’est pas la société elle-même, mai
24 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). Un débat sur l’objection de conscience : entre Dieu et l’État (4 octobre 1969)
119 ribunaux militaires suisses ont condamnés en 1967 peut être rapidement esquissé : l’objecteur est généralement de confession
120 ais le paragraphe 5 de cet article dit qu’« on ne peut , pour cause d’opinion religieuse, s’affranchir de l’accomplissement d
121 re dit car la procédure qui conduit à la sanction peut faire croire qu’il s’agit uniquement d’une opposition d’intérêt entre
122 l’objecteur est anticonstitutionnelle, mais elle peut s’appuyer sur le fait que la Constitution se réfère « Au Dieu Tout-Pu
123 réconisent, et que leurs motivations personnelles peuvent être d’ordre religieux, humanitaire ou autre. Michel Barde. — Avez-vo
124 ment. Un christianisme vécu ou un humanisme vécu, peuvent arriver aux mêmes conclusions. Denis de Rougemont. — Je suis frappé p
125 nte des qualités du civisme. Nous avons vu à quoi pouvait aboutir une religion de l’État où le citoyen applique les lois et y o
126 st que l’un des moyens d’amener à ce que les lois puissent s’amender. C’est une façon de mettre en évidence certains problèmes q
127 Ce n’est pas un anarchiste. Bernard Béguin. — Il peut être ferment d’anarchie. La désobéissance civique peut conduire à l’a
128 être ferment d’anarchie. La désobéissance civique peut conduire à l’anarchie. Christian Schaller. — Vous êtes conscient de c
129 les objecteurs nous l’avons en fait. L’objecteur peut accomplir ses devoirs civiques sans s’opposer à sa propre conscience.
130 ribunaux militaires ? Colonel Vaucher. — Si, nous pouvons les juger. Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon de 18 ans
131 ivisionnaire Dénéréaz. — Mais le garçon de 18 ans peut obtenir un sursis… Michel Barde. — Il y en a qui se présentent à 19 a
132 olonel divisionnaire Dénéréaz. — Je croyais qu’il pouvait attendre jusqu’à sa majorité. Colonel Vaucher. — Non, non. Colonel di
133 n’est pas très clair. Colonel Vaucher. — Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas nous qui déterminons notre compétence. Nou
134 as nous qui déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. — Pouvez-vous maintenant définir la p
135 Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard Béguin. —  Pouvez -vous maintenant définir la punition ? Colonel Vaucher. — La punition
136 religieux, ou pour motifs moraux, philosophiques, peut être atténuée par le tribunal. Au lieu de l’emprisonnement tout court
137 ous le régime des arrêts répressifs ; ou bien, on peut aussi prononcer directement les arrêts répressifs. La différence n’es
138 rois mois au maximum, tandis que l’emprisonnement peut être plus long. Bernard Béguin. — Mais est-ce que les arrêts répressi
139 ntion. Michel Barde. — Il est évident que l’on ne peut éviter toute promiscuité, mais les objecteurs de conscience disposent
140 tiques ? Christian Schaller. — À la limite, on pourrait étendre votre définition et dire que tous les gens qui vont devant le
141 l y a un Code pénal qui définit l’honnêteté. Vous pouvez le considérer comme arbitraire, mais il existe. Et d’autre part nous
142 objecteurs de conscience. Quant au sursis, ils ne peuvent en bénéficier, sauf s’ils déclarent être disposés à l’avenir à faire
143 nal suisse sur ce point, précise que le sursis ne peut être accordé que lorsque le tribunal a la conviction que cette mesure
144 e tous les tribunaux pénaux suisses, le sursis ne peut être accordé que si le juge a plus qu’un espoir, mais une conviction
145 . Ils ne plaidaient eux-mêmes aucune circonstance pouvant conduire à un acquittement. Bernard Béguin. — Ils plaident coupables,
146 ieux, ni moraux, ni philosophiques, alors nous ne pouvons leur accorder le bénéfice d’un traitement plus favorable, et c’est l’
147 t d’avoir eu un vrai conflit de conscience. On ne peut pas dire d’autre part que l’objecteur cherche sa condamnation. Il acc
148 r cherche sa condamnation. Il accepte la loi. (Il pourrait s’y soustraire en se faisant réformer.) Mais sans se soustraire à la
149 ifier l’esprit du législateur. Ce qui malgré tout peut se faire, puisque les lois changent. Colonel Vaucher. — Je voudrais r
150 xcluent toute initiative à l’extérieur, et qui ne peut agir qu’en autodéfense. Service civil et milice incompatibles ?
151 monde actuel, de notre système de défense. On ne peut plus raisonner au temps de la bombe atomique comme au temps de Morgar
152 la bombe atomique comme au temps de Morgarten. On peut dire — je l’ai entendu dire par des officiers supérieurs — qu’on se p
153 ci de la tactique. Je suis persuadé que l’État ne peut pas mettre en doute, surtout dans notre communauté helvétique, la jus
154 se déclarer comme tel au recrutement, et qu’il ne peut assumer par la suite aucune charge d’État… Christian Schaller. — N’em
155 une armée de métier ou simplement des volontaires pourraient assurer cette défense. Mais même si elle le pouvait elle présenterait
156 aient assurer cette défense. Mais même si elle le pouvait elle présenterait l’immense inconvénient d’être un noyau de militaris
157 -nous ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — Nous pourrions faire l’économie d’abandonner notre neutralité, adhérer à l’OTAN, nou
158 ns-nous ? C’est peut-être ça la question que nous pouvons nous poser ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. — L’armée n’a jamais con
159 bombardement de Dresde… Christian Schaller. — On peut précisément s’étonner que vous ayez pu le tolérer si bien sans change
160 er. — On peut précisément s’étonner que vous ayez pu le tolérer si bien sans changer de mentalité. Bernard Béguin. — Pourq
161 s tout à fait d’accord. Bernard Béguin. — Nous ne pouvons pas ignorer non plus, qu’actuellement encore, à l’extérieur de nos fr
162 core, à l’extérieur de nos frontières, des forces peuvent menacer notre liberté d’exprimer cette solidarité. Christian Schaller
163 élargissement de nos conceptions actuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire en Russi
164 tuelles. Nous pouvons le faire en Suisse. Nous ne pourrions peut-être pas le faire en Russie. Mais je pense, pour ma part, que si
165 la solidarité implique d’abord la survie. Vous ne pouvez pas être solidaire si vous courez le risque de l’anéantissement. Chri
166 lles passent par tous les coins du monde. Nous ne pouvons pas simplement défendre les frontières du passé sans tenir compte du
167 u’il se présente aujourd’hui. Je me demande si on peut toujours se référer à notre neutralité comme à une espèce de privilèg
25 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
168 ôt pourquoi et comment vous imaginez que j’aurais pu ne pas le faire, étant écrivain, et Européen ! Quand on constate qu’u
169 ant le mystère le mieux défendu, Éros et Agapè ne pourraient -ils pas nouer une alliance paradoxale, au sein même du mariage accept
170 se dans son ensemble vit actuellement ce que nous pourrions appeler l’éclatement de l’Éros, ce qui entraîne une sorte de déprécia
171 monogamique ». De l’unicité, l’amour va, si l’on peut dire, vers la « pluridimensionnalité ». Avant « la mort de la famille
172 révolution à venir. Comment à votre avis celle-ci pourrait -elle s’opérer ? Peut-être ai-je répondu à cette question, sur le fond
173 que j’appelle, qui fera seule l’Europe et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste à déplacer
26 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). Genève, exemple européen ? (10-11 novembre 1973)
174 exceptionnelle, entre lesquels des liens spéciaux pourraient s’instituer. Il ne s’agit pas de créer, autour de Genève — et encore
27 1978, Journal de Genève, articles (1926–1982). Débat sur la voiture dans la société moderne (février 1978)
175 ures publicitaires de Ford, il est dit : « L’auto peut vous conduire n’importe où il vous plaira d’aller, pour vous reposer
176 usine, demandent bien évidemment que cette usine puisse fonctionner et soit rentable. Jean Kräyenbühl : Je pense que Ford a s
177 eut-être perçu, déjà à cette époque le danger que pouvait apporter l’automobile. Il aura donc fait cette déclaration dans un mo
178 dias et aux moyens financiers dont on dispose. On peut parfaitement aujourd’hui, au niveau social, créer le besoin d’utilise
179 même a assené la preuve contraire. Son expérience peut être opposée à une déclaration très générale et non vérifiable scient
180 ois Peyrot : Permettez-moi d’observer que l’on ne peut pas tirer d’une déclaration d’un homme à la fin de sa vie, sur une pa
181 de mouvement qu’aucun autre mode de transport ne peut donner. Vous sortez de chez vous, vous entrez dans votre voiture, vou
182 pelez la liberté. Le jour où 50 % des Soviétiques pourront aussi se déplacer en voiture, ils n’accepteront plus d’être bloqués à
183 ais il faut faire un bilan ! C’est clair que l’on peut mentionner des avantages comme des inconvénients. L’important est de
184 iété, sans nous demander au préalable à quoi cela peut bien nous mener. Mais voilà, Henry Ford ne s’est pas posé la question
185 , plutôt que la voiture en tant que telle. Car on pourrait adresser exactement les mêmes critiques à d’autres produits, dans d’a
186 tte dernière, comme de n’importe quel objet, vous pouvez en faire une bonne ou une mauvaise utilisation. On vit dans une civil
187 re de véhicules pose des problèmes. Des solutions peuvent être apportées. Certains sont pour accroître l’importance des transpo
188 liberté du trafic, tout est possible. Mais on ne peut seulement préconiser de rayer la voiture de la surface du globe… Deni
189 golfe Persique ? Tout cela pour dire que l’on ne peut traiter d’une question aussi grave en demandant simplement aux gens s
190 ème politique démocratique où chaque organe a ses pouvoirs et sa représentativité. Je suis contre la descente de tous les pouvoi
191 ntativité. Je suis contre la descente de tous les pouvoirs dans la masse, car c’est s’opposer à notre système démocratique. Pren
192 tive Franz Weber : on ne veut pas reconnaître les pouvoirs constitutionnellement accordés à un gouvernement ou à un parlement. E
193 tion concernée soit consultée. L’initiative Weber peut justement amener la population à une prise de conscience. Comme vous
194 autoroutes, ou le seul fait que la Confédération puisse imposer certains tracés contre la volonté populaire, ne sont pas, sel
195 impossible. Elle demande simplement que le peuple puisse se prononcer. François Peyrot : Rétroactivement, ce qui est contraire
196 plus aujourd’hui des centres commerciaux où l’on peut garer en sous-sol ? J’émets donc un doute sur cette politique des par
197 t les activités mais également l’animation. On ne peut pas couper les lieux d’activité des lieux de loisirs. L’homme est un
198 in nombre d’effets objectifs que personne n’avait pu prévoir, et qui repose le problème de l’automobile de manière beaucou
199 ente 80 000 emplois. C’est considérable ! Vous ne pouvez aujourd’hui brancher votre télévision sans entendre parler d’emplois
200 le de s’arrêter de produire des voitures. Mais ne pourrait -on pas, au moins, envisager de mettre au point des véhicules qui au l
201 agérés ? Jacob Roffler : Je ne pense pas que l’on puisse parler de conspiration du silence. En fait même si certains phénomène
28 1980, Journal de Genève, articles (1926–1982). Les journalistes sportifs ? On dirait qu’ils aiment les tyrans (31 mai-1er juin 1980)
202 e violence, où les pires instincts, l’agressivité peuvent se déchaîner. Ne serait-il donc pas temps de revenir à une vraie mora
203 s de notre temps. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, sa vocation littéraire a commencé avec le football… »
29 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Mes amis et Nerval (9 octobre 1982)
204 aujourd’hui ! Mais pour le reste, hélas, je n’ai pu que relire, et de très près, sept ou huit de mes propres livres, en v
30 1982, Journal de Genève, articles (1926–1982). Suis-je perdu pour la littérature ? (30 octobre 1982)
205 te de temps, mais candides. Deux séries de motifs pourraient être évoquées ici : d’une part, les défis de l’Histoire auxquels tout
206 , qui parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veille de l’appel lancé par de Gaulle à Londres. Cet art
207 t vraiment libre de ses décisions si celles-ci ne peuvent entraîner aucun effort concret. Poursuivant ce raisonnement, nous obs
208 esponsable qu’au sein d’une communauté où sa voix puisse porter et où n’importe qui puisse lui répondre sans avoir l’organe de
209 auté où sa voix puisse porter et où n’importe qui puisse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor. Nous retrouvions l’idéal
210 le cas de l’Europe — mais seulement le minimum de pouvoir capable d’assurer l’autonomie de chacune des régions fédérées : le mo