1
sans que cela nuise en rien à un don de sympathie
qui
est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce
2
arfois — je pense à certaines pages sur Jérusalem
qui
touchent particulièrement une sensibilité protestante — si passionné.
3
Nul n’est moins oriental que de Traz, et c’est ce
qui
donne à ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas s
4
e de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits
qui
composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Européen se pré
5
une « préférence irréductible pour le vrai ». Ce
qui
lui permet de voir profond dans cet islam qu’il qualifie de « religio
6
r. » Et encore ceci que je trouve si juste : « Ce
qui
définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélit
7
pothèses hardies — de la hardiesse de ce bon sens
qui
est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de t
8
ens qui est le plus éloigné du sens commun — mais
qui
reste trop méfiant de tout romantisme pour édifier aucun système. Le
9
raît, ici, comme le type du voyageur intelligent,
qui
n’accepte d’être séduit que pour « mieux comprendre », assez « fidèle
10
quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides,
qui
passent des après-midi entiers devant les deux verres d’eau que le ga
11
tes que portent les femmes), encombrée de piétons
qui
traversent en tous sens, évitant vivement les trams qui sonnent avec
12
aversent en tous sens, évitant vivement les trams
qui
sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges qui déferlent sur le
13
sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges
qui
déferlent sur les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les m
14
ascadantes, à l’orientale (on pense au mot bazar,
qui
sonne rouge et jaune aussi). Soudain se dresse une énorme maison de p
15
ntions munichoises. Puis un palais gothique 1880,
qui
est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement amarr
16
se briser avec un fracas sourd les îlots de glace
qui
descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la
17
s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des gens
qui
vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de saluta
18
ci transporté dans un bal costumé, parmi des gens
qui
parlent une langue totalement incompréhensible, rient et s’enivrent c
19
e, et dansent à tout propos de folles « czardas »
qui
deviennent tourbillonnantes et finissent en chutes ivres sur des diva
20
Providence » mise en action au gré d’un moraliste
qui
se donne l’air de l’avoir bel et bien sondée ? Ce serait un conte ble
21
lume de la Bibliothèque Rose. Est-ce une histoire
qui
finit bien, comme le croyaient les écrivains anglais du xixe — en co
22
lia 2. La puissante mélancolie, le réalisme total
qui
éclatent dans ce chef-d’œuvre vous consoleront des réalités artificie
23
œuvre vous consoleront des réalités artificielles
qui
énervent nos vies de soucis dégradants. J’ai fait lire ce livre à des
24
hez l’auteur de Gösta Berling : mais une sobriété
qui
vous saisit le cœur, à chaque page. Toute une vie de femme se déroule
25
ivilisées — inoubliable création, ce Norenius ! —
qui
prend soin d’elle au temps de sa misère. Puis une grâce vient dans sa
26
tte fille de ferme « au mince visage de belette »
qui
enterre son enfant dans la neige avec une sorte d’innocence animale.
27
y a des fous, des femmes possédées ; des ivrognes
qui
citent les Écritures ; peut-être aussi des saints qui se croient plus
28
citent les Écritures ; peut-être aussi des saints
qui
se croient plus mauvais que tous ; surtout et jusque dans les choses,
29
un mystère inquiétant se révèle aux yeux de celui
qui
sait voir parce que, mieux que d’autres, il sait aimer. Et sur ce mon
30
chronique d’une vie de femme n’est pas de celles
qui
se résument. Il y a là vingt figures qui mériteraient d’être citées,
31
e celles qui se résument. Il y a là vingt figures
qui
mériteraient d’être citées, et qui vivent dans la mémoire avec leurs
32
vingt figures qui mériteraient d’être citées, et
qui
vivent dans la mémoire avec leurs gestes lents et leurs passions étra
33
leurs passions étranges. Aussi, quelques enfants
qui
semblent incarner toute la poésie des contes scandinaves, une merveil
34
ccès depuis quelques années à tant de traductions
qui
ne valent pas dix pages de ce roman ! La mode passe, le public se fat
35
deux ans le mot d’ordre Défense de la culture. Ce
qui
n’a pas manqué de leur attirer de nombreuses et retentissantes « adhé
36
ne. N’y a-t-il pas là (comme disent les étrangers
qui
ont appris le français dans leur dictionnaire) « anguille sous roche
37
Que signifie, notamment de la part des marxistes,
qui
soutinrent si longtemps la primauté du matériel cette subite conversi
38
ure française est malade elle aussi d’une maladie
qui
n’est pas le fascisme. Elle me paraît souffrir en premier lieu de l’i
39
Jean Ajalbert, citait l’autre jour quelques faits
qui
peuvent donner une idée assez juste du sort réel de l’écrivain. Parmi
40
pas à nourrir son homme. Et l’on cite M. Duhamel,
qui
est médecin. Voire ! Outre que les cas de « second métier » sont rare
41
: que l’écrivain vive de sa plume. Or, c’est cela
qui
devient impraticable ; ou si praticable, néfaste. Impraticable : l’éc
42
qu’il s’agit encore d’écrire, mais dans un style
qui
ne saurait être celui du poète ou du philosophe, par exemple. Ce qui
43
celui du poète ou du philosophe, par exemple. Ce
qui
ne va pas sans risques graves, pour la plupart. Tout cela, que je rés
44
ment les coupables, individus ou institutions. Ce
qui
oblige en fin de compte l’écrivain à déclarer pathétiquement que c’es
45
in à déclarer pathétiquement que c’est la société
qui
est mal faite dans son ensemble, étant faite de telle sorte qu’il n’y
46
encore, habilement exploités par des politiciens
qui
, par ailleurs, se moquent un peu de la culture ! En vérité, il est gr
47
de Constant, ce serait bien court… Et Nietzsche ?
Qui
voudrait de ce Zarathoustra dont on vendit, lorsqu’il parut, 15 exemp
48
oser son manuscrit, on lui fait signer un contrat
qui
l’engage pour cinq ou dix volumes à venir. La propriété de ces ouvrag
49
serve en outre le droit de refuser les manuscrits
qui
ne lui plaisent pas. (Et qui trouveront difficilement à se faire acce
50
fuser les manuscrits qui ne lui plaisent pas. (Et
qui
trouveront difficilement à se faire accepter par un confrère, on l’im
51
ers ouvrages seront sans doute déficitaires, mais
qui
plus tard, si la célébrité se dessine, se verra prisonnier d’un contr
52
du public, ou même de la culture et de la nation,
qui
se pose enfin dans son urgence et son ampleur. Pourquoi lit-on si peu
53
e persiste à croire, malgré tout, que c’est elles
qui
résoudront le mieux le problème de la culture, — si toutefois elles s
54
s compte de l’importance réelle de cette crise, à
qui
la faute, disions-nous ? Au public ou aux écrivains ? On objectera sa
55
vrai responsable, c’est la paresse intellectuelle
qui
sévit dans toutes les classes et qu’entretiennent le cinéma, la TSF,
56
evient libre pour une « littérature » commerciale
qui
, elle, ne sera soucieuse que de plaire à bon compte, c’est-à-dire de
57
faibles succès. C’est le sens même de la lecture
qui
s’est perdu. Et s’il s’est perdu, je le répète, c’est que les plus gr
58
Dans les deux cas, ce sont d’abord les écrivains
qui
ont manqué à leur fonction de guides des esprits, et ruiné leur autor
59
journaux, ce n’est pas pour prêcher les écrivains
qui
le lisent, mais dans l’espoir d’attirer l’attention de ceux qui sont
60
mais dans l’espoir d’attirer l’attention de ceux
qui
sont du côté du public sur l’importance civique de ces problèmes. On
61
e pays d’avoir des écrivains représentatifs de ce
qui
fait sa force véritable. La raison d’être des petites démocraties n’e
62
ine matériel, mais dans le principe communautaire
qui
anime la fédération. Or, la force d’un tel principe se mesure au nive
63
, plus vitaux encore que pour les grandes nations
qui
nous entourent. Et c’est pourquoi enfin, j’y reviens, acheter des liv
64
, le romantisme ? Et traités en deux gros volumes
qui
, au surplus, sont une thèse de doctorat ?3 Quoi de moins actuel, sera
65
’un peuple, ses ambitions démesurées, ses utopies
qui
le consolent d’un présent beaucoup moins héroïque… En vérité, rien n’
66
que de savoir la qualité, et la nature, des rêves
qui
mènent le monde, à un moment donné de son évolution. À cette raison t
67
Béguin vient de nous le donner, avec une maîtrise
qui
le met du coup au premier rang des historiens modernes de la culture.
68
eut étudier la source véritable de préoccupations
qui
parurent fort nouvelles lorsque se vulgarisa l’œuvre de Freud. M. Bég
69
gés ancrés dans nos esprits, notamment le préjugé
qui
veut que les romantiques allemands n’aient été que de « doux rêveurs
70
New York, 25 octobre. La campagne électorale
qui
prendra fin au moment où cet article atteindra la Suisse est l’une de
71
taires. Mais Willkie réplique que c’est Roosevelt
qui
, en prétendant demeurer au pouvoir pour un « third term » — une trois
72
’on ne saurait prévoir l’issue de la campagne. Ce
qui
rend cette dernière si « excitante » pour les masses, c’est préciséme
73
d’autre. En Amérique, il s’agit de quelque chose
qui
rappelle beaucoup plus la violence d’un match de football. M. Willkie
74
un et l’autre des adversaires : c’est le meilleur
qui
gagnera. Bien que la presse, à peu d’exceptions près, soutienne Willk
75
sistaient longuement sur la sympathie personnelle
qui
les liait au candidat contre lequel ils proposaient cependant de vote
76
ls proposaient cependant de voter. Fair play ! Ce
qui
frappe le plus un Européen fraîchement débarqué, c’est l’absence quas
77
on. Il délègue donc ce soin à un bouton tricolore
qui
proclame sur sa poitrine, avec une sobre éloquence : « Je désire Will
78
ces antidémocratiques. La seule conclusion claire
qui
se dégage de ces paradoxes politiques me paraît être la suivante : Qu
79
voix de majorité. » Je n’oublierai pas la rumeur
qui
monta lentement des masses, à mesure que la nouvelle faisait le tour
80
le square presque déserté, cette femme du peuple
qui
chantait à pleine voix le Star-Spangled Banner, avec la ferveur d’une
81
Le lendemain même de l’élection, toute la presse
qui
venait de soutenir Willkie avec ensemble, et qui n’avait pas cessé de
82
qui venait de soutenir Willkie avec ensemble, et
qui
n’avait pas cessé de démontrer que Roosevelt signifiait ruine, divisi
83
e de la constante circulation d’idées et d’hommes
qui
s’est établie dans ce pays entre le gouvernement et la population. L’
84
ant les auditeurs de la radio : voilà le problème
qui
se pose, voilà ce que nous avons fait, voilà ce qui reste à faire. Le
85
i se pose, voilà ce que nous avons fait, voilà ce
qui
reste à faire. Le président et ses secrétaires d’État tiennent des co
86
des conférences régulières avec les journalistes,
qui
ont le droit de leur poser n’importe quelle question. Rien de plus fr
87
que l’absence de démagogie et d’effets oratoires
qui
caractérise ces communications publiques : un ton familier, humain ;
88
ses, on se contrôle davantage. Contrairement à ce
qui
se passe dans d’autres républiques, l’opinion américaine discute réel
89
civique, de ce dynamisme et de cette efficience,
qui
contrastent si fortement avec les scléroses et les vieilles rancunes
90
en étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain
qui
connaît tant soit peu son histoire, rien n’apparaît plus naturel. Les
91
d’ailleurs avec les apports raciaux. Un Américain
qui
appartient à l’Église réformée a bien des chances d’être Hollandais d
92
n) est surtout citadine et « fashionable ». Voilà
qui
explique, d’une part, l’étonnante multiplicité des dénominations reli
93
urd’hui à la décrire comme un fait, un grand fait
qui
mérite d’être connu et médité en Suisse, d’autant plus qu’il s’est vu
94
ollaborer aux magazines politiques à gros tirages
qui
forment l’opinion moyenne du pays. Ce qui est étonnant, c’est précisé
95
tirages qui forment l’opinion moyenne du pays. Ce
qui
est étonnant, c’est précisément que cela n’étonne personne ici. Je so
96
» qu’elles plantent à l’entrée de leur ville, et
qui
promettent des jeux de loto le mardi soir et de la danse le samedi, m
97
puis matériels s’il le faut. Dans ce pays énorme,
qui
manque de cadres traditionnels, et dont la population est si nomade e
98
rtant, me voici bien assis dans une Constellation
qui
vient de décoller d’un champ neigeux de Terre-Neuve, sous l’œil indif
99
parce qu’elle provoquait des tempêtes magnétiques
qui
ont pour effet d’aveugler les avions aux appareils plus délicats que
100
fuseau clair y traîne sa fumée, c’est un paquebot
qui
en est à la troisième journée du trajet que nous ferons à rebours en
101
Le restaurant ne manque pas d’élégance. Une dame
qui
vient de passer le temps de la guerre en Amérique frémit de toutes se
102
ouvent désespéré, après cet au revoir en juin 40,
qui
sonnait malgré moi comme un adieu… Le jour point derrière les rideaux
103
après six ans de New York, qu’il y a des cloches
qui
sonnent les heures, et qui s’accordent à la suavité aiguë du petit jo
104
qu’il y a des cloches qui sonnent les heures, et
qui
s’accordent à la suavité aiguë du petit jour. Et cette rumeur soudain
105
Point d’autres sons… Si ! je ne rêve pas : un coq
qui
crie, tout là-bas vers les Invalides. L’or pâle du Dôme s’avive au-de
106
lair ou de noir achèvent de composer une harmonie
qui
fait venir les larmes aux yeux. Premier bruit de pas dans la rue. Sem
107
é à voir : l’un des deux grands et le Tout Petit,
qui
est la dernière paroisse intacte du Continent. Un peu plus loin, j’ir
108
s’affrontent sournoisement les seules Puissances
qui
comptent. Fin et Suite J’ai revu Genève et sa cyclophilie torre
109
ns fantômes. Pourtant, cette grande figure voûtée
qui
lui ressemblait à s’y méprendre, c’était bien, finalement, lord Cecil
110
on. Elle tient ses dernières assises dans le pays
qui
lui offrait son modèle, mais qui est le seul, ou presque, d’entre nou
111
ses dans le pays qui lui offrait son modèle, mais
qui
est le seul, ou presque, d’entre nous, à ne point faire partie de la
112
aire partie de la Ligue nouvelle. Les deux grands
qui
, là-bas, occupent la scène ne sont pas représentés dans cette enceint
113
certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée,
qui
était le but de nos travaux diserts. Nous y touchons, Messieurs, vrai
114
ifie pas grand-chose. Comment fédérer des nations
qui
se croient encore souveraines ? Voyons l’Histoire. Les Suisses ont ré
115
ui de notre Europe, sauf pour le péril extérieur,
qui
n’était rien au regard de celui que nous courons. Une partie de l’opi
116
dommages locaux. C’était répandre, aux utopistes
qui
proposaient d’éteindre l’incendie, que l’eau peut abîmer les meubles.
117
eubles. Il y eut une guerre civile entre cantons,
qui
fit voir l’impuissance du Pacte. Il y eut un long branle-bas de socié
118
il y a cent-trois ans : il n’en est pas une seule
qui
se soit vérifiée, mais pas une seule non plus qui ne reparaisse dans
119
qui se soit vérifiée, mais pas une seule non plus
qui
ne reparaisse dans la bouche même de ceux qui affirment que nos réali
120
lus qui ne reparaisse dans la bouche même de ceux
qui
affirment que nos réalités sont tellement différentes… Certes, compar
121
e centaine de milliers de militants fédéralistes,
qui
pensent comme des millions que le temps presse, et que les lenteurs d
122
ar tempérament, comme nous le reprochent certains
qui
, par principe ceux-là, ont décidé une fois pour toutes qu’il faut all
123
votre route vers l’unité. Elles sont connues. Ce
qui
l’est moins, c’est votre volonté de les surmonter. L’un d’entre vous
124
des ministres néglige donc son premier devoir. À
qui
la faute ? L’opinion, sur ce point, entretient des soupçons qu’il vou
125
s vous avancer au-delà de ce qu’on vous a permis,
qui
est moins que rien, arrêtés par un alinéa, déconcertés par un éternue
126
n comité lui-même consultatif, formé de ministres
qui
se refusent d’ailleurs à transmettre vos consultations, consulte à so
127
on se trompe et méconnaît vos sentiments intimes,
qui
sont très purs : qu’elle distingue mal les forces colossales qui para
128
urs : qu’elle distingue mal les forces colossales
qui
paralysent jusqu’à votre éloquence et vous empêchent d’articuler des
129
tous raison à la fois, quand il n’en est pas deux
qui
tombent d’accord sur autre chose que ne rien faire. Parlons un peu de
130
En somme, que risquez-vous ? Je cherche à voir ce
qui
peut vous faire peur, ce qui peut être plus dangereux que l’inaction
131
Je cherche à voir ce qui peut vous faire peur, ce
qui
peut être plus dangereux que l’inaction totale où vous glissez, plus
132
este, l’Europe existe depuis plus de 2000 ans. Ce
qui
lui manque est justement un toit. Pour tout dire en style familier, c
133
e minute à perdre. Tout est prématuré, pour celui
qui
ne veut rien. Chi va piano perd la Corée. La prudence est le vice de
134
voulez pas fédérer l’Europe, vous ne voulez rien
qui
l’intéresse. Si vous ne faites rien cet été, vous serez oubliés cet a
135
l’Europe ; allez-vous-en. Laissez la place à ceux
qui
ont décidé d’agir. Avouez que rien ne vous paraît possible, on compre
136
gera dans un instant. Il s’agit d’une révolution,
qui
est le passage des vœux aux volontés. q. Rougemont Denis de, « Deu
137
vos succès jusqu’à cette date, mais pour le rôle
qui
vous est dévolu, et pour le nom qu’il vous convient de revendiquer, c
138
r de ce titre. Députés de l’Europe entière, voilà
qui
signifie, Messieurs, que vous avez perdu le droit d’être étrangers su
139
es, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce
qui
forme l’héritage deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas se
140
, et de cent-vingt provinces, et de la génération
qui
les peuple aujourd’hui, plus de deux-cents-millions d’hommes et de fe
141
passions, par-delà les croyances et les révoltes
qui
rassemblent ou divisent les vivants, vous êtes les députés d’une aven
142
nts, vous êtes les députés d’une aventure humaine
qui
tente à travers vous, dans l’angoisse et l’espoir, le risque et la gr
143
4 % de la superficie du globe, mais bien de cela
qui
a fait au cours des âges, d’un cap médiocre en dimensions physiques,
144
civilisation que rien ne s’offre à remplacer, et
qui
a su remplacer toutes les autres. D’où vient, Messieurs, que ce cap d
145
monter jusqu’au déluge, ni même jusqu’aux Anciens
qui
manquent à l’Amérique, ou à la Renaissance qui manque aux Russes — se
146
ns qui manquent à l’Amérique, ou à la Renaissance
qui
manque aux Russes — sens de la mesure et sens critique — qu’avons-nou
147
noms sont des noms de l’Europe, et les très rares
qui
n’en sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles,
148
nous. Que sont en fin de compte les deux empires
qui
prétendent partager notre monde ? L’Amérique, la Russie moderne, sont
149
ture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie
qui
est née de nos savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs
150
s êtes les Députés. On attend de vous l’invention
qui
sauve la paix du monde, et qui maintienne l’Europe dans une fonction
151
e vous l’invention qui sauve la paix du monde, et
qui
maintienne l’Europe dans une fonction qu’aucun Empire nouveau n’ose l
152
s vif de mon néant devant l’ampleur de la mission
qui
vous anime, ou qui peut-être vous écrase. En vérité, je ne sais comme
153
devant l’ampleur de la mission qui vous anime, ou
qui
peut-être vous écrase. En vérité, je ne sais comment j’ose vous parle
154
s, et pas seulement ceux de notre continent, pour
qui
le nom d’Europe a représenté la beauté dans la vie, l’intelligence, l
155
ussi, et ce grand risque de la liberté, tout cela
qui
vous délègue en ce lieu décisif, dans l’histoire concrète de ce temps
156
moins votre but ! Nous sommes plusieurs millions
qui
n’attendons qu’un signe. r. Rougemont Denis de, « Troisième lettre
157
Messieurs de l’Assemblée consultative, Quelqu’un
qui
ne se sent pas le député de Mozart, ni d’Athènes, ni de Rome, ni de r
158
eux continent, il n’y voit, si j’ose dire, que ce
qui
n’y est pas ; il voit que ça n’est pas rouge, et que ça n’est pas ang
159
glais. Il distingue un ensemble de pays peu sûrs,
qui
d’une part ne font point partie du Commonwealth, d’autre part ne sont
160
méthode : étatiser les industries ; un seul pays
qui
ait su le faire : la Grande-Bretagne ; et ce pays n’est pas européen.
161
e l’Europe se convertit à l’étatisme illimité. Ce
qui
n’offre aucune base de compromis, c’est-à-dire d’action positive. À c
162
re. Car dans le fait, où sont nos souverainetés ?
Qui
les a vues depuis quelques décennies ? Qui donc ose les défendre ouve
163
etés ? Qui les a vues depuis quelques décennies ?
Qui
donc ose les défendre ouvertement, à part nos staliniens sur l’ordre
164
mlin ? Et comment se définissent-elles ? Toynbee,
qui
est un grand historien, écrit au Times qu’elles ne font point partie
165
us dire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et
qui
l’exprime ? Les peuples, interrogés sur la question, seraient bien en
166
n’est donc plus qu’un prétexte au droit de veto,
qui
revient à donner le seul pouvoir réel, quoique négatif, à la minorité
167
, ce serait pure folie que d’essayer de sauver ce
qui
s’en va, au prix de l’avenir de ce qui est. La question n’est pas de
168
sauver ce qui s’en va, au prix de l’avenir de ce
qui
est. La question n’est pas de renoncer à des souverainetés illusoires
169
une fois pour toutes, à invoquer ce mauvais motif
qui
en cache de pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez p
170
elle de l’Europe ! Il y va de notre indépendance,
qui
vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent. Le peuple suisse, il y a c
171
, parce qu’un groupe d’Imprudents et d’Utopistes,
qui
voyaient et qui aimaient toutes les couleurs du prisme, leur a donné
172
oupe d’Imprudents et d’Utopistes, qui voyaient et
qui
aimaient toutes les couleurs du prisme, leur a donné presque sans qu’
173
Messieurs les députés de l’Europe à sauver ! Ceux
qui
disent que « l’Europe sera socialiste ou ne sera pas », savent très b
174
non point Vichinsky. Et cela vaut pour tous ceux
qui
pourraient déclarer que l’Europe sera toute catholique, ou protestant
175
promis elle ne sera pas. C’est clair. Seuls, ceux
qui
veulent passionnément le But se résoudront aux compromis vitaux. Quan
176
se résoudront aux compromis vitaux. Quant à ceux
qui
n’ont point cette passion de l’Europe, ceux dont le regard s’attarde
177
s l’opinion veut qu’on l’entraîne. « On suit ceux
qui
marchent », dit Péguy. Elle ne vous suivra pas si vous êtes daltonien
178
nions, celle que l’on invoque, et la vraie. L’une
qui
sert d’alibi aux démagogues, et l’autre qui les laisse tomber ; l’une
179
L’une qui sert d’alibi aux démagogues, et l’autre
qui
les laisse tomber ; l’une qui fait des discours, l’autre qui vote. La
180
agogues, et l’autre qui les laisse tomber ; l’une
qui
fait des discours, l’autre qui vote. La première est exactement ce qu
181
sse tomber ; l’une qui fait des discours, l’autre
qui
vote. La première est exactement ce que la presse et la radio déclare
182
tendant à renforcer le sentiment d’une solidarité
qui
ne saurait nuire à « l’avènement d’une union plus intime entre ses me
183
e. Mais cela en fait aux principes. Or une Europe
qui
se moque des principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique qui les pr
184
des principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique
qui
les professe, et ne vaut rien en face des Russes qui les assènent. Il
185
les professe, et ne vaut rien en face des Russes
qui
les assènent. Il faut des actes, dit-on. La phrase est vague. Les act
186
i l’acte que je vous propose, au nom de l’opinion
qui
ne parle pas encore. Messieurs les députés, vous le savez bien, vous
187
(Les ministres dépendent aussi de vos parlements,
qui
restent les seuls juges d’un conflit éventuel.) Si vous acceptez cela
188
uvoir que de vous adjurer de la part des millions
qui
se taisent mais qui ont peur ? Pardonnez mes violences et mes imperti
189
jurer de la part des millions qui se taisent mais
qui
ont peur ? Pardonnez mes violences et mes impertinences : comprenez l
190
lences et mes impertinences : comprenez l’anxiété
qui
les dicte. Je ne vous écrirais pas si je ne savais très bien qu’une p
191
e politique, une doctrine partisane ou une autre,
qui
résoudra le problème du chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui
192
blème du chômage, mais l’union de nos sacrifices.
Qui
peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants,
193
nion de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ?
Qui
peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois légitimes, qui
194
ler les intérêts puissants, et parfois légitimes,
qui
se révèlent contraires au salut de l’ensemble ? Je veux avoir parlé p
195
urs les députés européens, je vous salue d’un vœu
qui
voudrait résumer celui de tous nos peuples aux écoutes de l’avenir, u
196
étaché vers l’est et la Suisse par un département
qui
se tourne vers l’ouest, le pays de Gex est-il une arrière-garde ou un
197
siste un tapis de brume. Aux bords de ce ruisseau
qui
longe mon jardin, qui l’inonde aux crues de printemps, Chateaubriand
198
e. Aux bords de ce ruisseau qui longe mon jardin,
qui
l’inonde aux crues de printemps, Chateaubriand passa des heures d’heu
199
s maigre, et ce rire édenté de vieillard polisson
qui
le rendent présent parmi nous. Plutôt ces inscriptions, que je copie
200
ort riche et souvent généreux, pourvu d’une plume
qui
valait une armée, et d’un mauvais esprit qui valait cent vertus. « Ma
201
lume qui valait une armée, et d’un mauvais esprit
qui
valait cent vertus. « Marchez toujours en ricanant dans le chemin de
202
réussir que vingt arbres, c’est toujours un bien
qui
ne sera pas perdu. » Les cèdres du Caucase, envoyés par la grande Cat
203
’horlogers, de céramistes, tous protestants, mais
qui
vécurent en paix avec ceux qu’ils enrichissaient. En même temps, il f
204
, une seule fois, et montrez ensuite vos jambes à
qui
vous voudrez ». À ses amis de Paris : « On fabrique ici beaucoup mieu
205
sse de cinquante foyers à plus de mille habitants
qui
deviennent propriétaires, par un système qu’on nommerait de nos jours
206
nt des œufs, du lait, des fruits. Une jeune fille
qui
se tient au milieu d’eux, porteuse d’une corbeille fleurie, figure «
207
valeurs de toute l’Europe (et déjà de l’Amérique)
qui
fait rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par des av
208
. Ils vont se poser derrière le bois tout proche,
qui
assourdit tout d’un coup leur grondement. Vous voyez que ce pays est
209
miques, militaires, culturelles, il y a celle-ci,
qui
n’est pas négligeable : rendre nos différentes nations indépendantes
210
ponsables de la politique mondiale des États-Unis
qui
souhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, né
211
es inspirateurs de cette campagne insensée — mais
qui
se branche sur le sentiment spontané de larges masses, latines surtou
212
Ils ont créé entre eux le « grand marché commun »
qui
est la condition nécessaire de toute existence autonome dans notre mo
213
istoire de cette union. En 1787, les treize États
qui
venaient de se libérer de la tutelle britannique décidèrent que leur
214
éticent. Il fut le dernier à se rallier au régime
qui
devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est do
215
urent à la formation d’un grand système américain
qui
soit au-dessus du contrôle de toute force ou de toute influence europ
216
toute force ou de toute influence européenne, et
qui
leur permette de dicter les termes des relations entre l’Ancien et le
217
s articles de Life, dans cette histoire de chiens
qui
n’aboient plus !) Dans la mesure où les mêmes causes sont susceptible
218
e nos communistes occidentaux et des neutralistes
qui
les suivent ? En proposant un système de sécurité européenne, Moscou
219
autres, Moscou désavoue implicitement les partis
qui
agissent à son service dans nos pays. En insistant enfin sur l’import
220
ion. Or celle-ci serait ruineuse pour le principe
qui
a fait la force principale du stalinisme dans l’intelligentsia europé
221
re au mot. Ils proposent en effet trois principes
qui
n’ont jamais cessé d’être les nôtres. Nous sommes d’accord. Nous part
222
lque forme d’union occidentale. On ne voit pas ce
qui
empêcherait les 435 millions d’Européens ainsi réunis de se déclarer
223
nge des hommes, des œuvres et des idées. Et voilà
qui
n’a l’air de rien, mais qui équivaut en fait à lever le rideau de fer
224
t des idées. Et voilà qui n’a l’air de rien, mais
qui
équivaut en fait à lever le rideau de fer. Je pars de là. Je ne suis
225
litiques ou économiques. Car ce sont elles seules
qui
permettent l’élaboration de l’instrument sans lequel il n’est point d
226
dire un langage commun. On a reconnu l’expression
qui
revient par deux fois, fortement soulignée, dans la déclaration que M
227
premier est la force brutale : c’est le vainqueur
qui
impose à tous le sens des mots qu’il juge convenable. On se rappelle
228
al de l’Histoire. Le malentendu avec l’Occident —
qui
se traduisait alors par une ingérence qualifiée dans les affaires d’u
229
était pas question d’en discuter, ce fut la force
qui
trancha. Le second moyen d’instaurer un langage commun, c’est le dial
230
r la première fois depuis la naissance du conflit
qui
oppose le bolchévisme à l’Occident. Je cite : D’aucuns estiment que l
231
points de vue et leurs défenseurs. Allons voir ce
qui
se fait chez l’autre, ce qu’il dit et comment il le sent ; et que l’a
232
dialectique » du partenaire : ce n’est pas à ceux
qui
croient cela que les Russes demanderont à parler ! Les contempteurs d
233
ence qu’ils en ont. Le Père des peuples est mort,
qui
tenait tout ensemble. Le chef du MVD l’a suivi dans la tombe. Et le K
234
o, un Adenauer. C’est vers eux que s’en vont ceux
qui
parlent pour les Russes — comme aujourd’hui Joukov va vers Eisenhower
235
oste de radio, à nos oreilles, appelant l’Europe,
qui
ne pouvait pas répondre, appelant l’Europe sans chefs et sans armée,
236
à l’appel de tous nos frères de l’Est une réponse
qui
ne dépende plus des élections locales d’un peuple d’outre-mer, mais d
237
lisent les négociations pour arrêter et tuer ceux
qui
viennent négocier. Le communiste actuel, plus encore que le fasciste,
238
, c’est un criminel en puissance : c’est un homme
qui
approuve, excuse et justifie, les massacres de Budapest ; qui trouve
239
, excuse et justifie, les massacres de Budapest ;
qui
trouve cela moins grave que d’arrêter Nasser, s’il prétend écraser Is
240
vouloir avant tout, mais ce n’est pas un article
qui
pourrait y suffire, il faut agir. Je parlais d’une action vigilante,
241
n vigilante, obstinée. Nous vivons en démocratie,
qui
veut dire souveraineté du peuple. Or le peuple, c’est vous et moi. Pr
242
est vous et moi. Profitant du silence ignominieux
qui
succède aux flagrants délits, exigeons de nos gouvernements une ruptu
243
e saluer du nom d’homme un communiste quelconque,
qui
n’aurait pas d’abord abjuré publiquement la cause du crime qu’il a se
244
ons en même temps de faire l’Europe. Cette Europe
qui
aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en rasse
245
i aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe
qui
pouvait, en rassemblant ses forces à l’appel angoissé de la liberté,
246
angoissé de la liberté, éviter la honte éternelle
qui
accable désormais toute cette génération — la Hongrie massacrée sous
247
. Son refus le juge moins qu’il ne juge un régime
qui
ôte à l’homme le courage d’être lui-même, et le rabat au mutisme sans
248
« Le Dieu immanent,
qui
s’annonce à leur cœur » (9-10 novembre 1963)z Descartes estimait q
249
que ce qu’il nomme sa « phénoménologie de Dieu »,
qui
est en même temps une théologie, il a recours à une méthode philosoph
250
son expérience de musicien. Ce chapitre sur Dieu,
qui
occupe une place centrale et dont l’écho s’entend dans tout l’ouvrage
251
rouve d’emblée vidée de sens. « Dieu n’est pas ce
qui
est vu, mais ce qui voit », écrit très justement J.-C. Piguet, commen
252
de sens. « Dieu n’est pas ce qui est vu, mais ce
qui
voit », écrit très justement J.-C. Piguet, commentateur et assistant
253
nt qu’être psychique. » Et la norme de l’éthique,
qui
est l’Amour, « appétit d’unité… modalité affective fondamentale ». Et
254
être. Et la prière, acte de recueillement dans ce
qui
fonde l’homme et le transcende. Et la foi, qui « se porte sur Dieu »
255
ce qui fonde l’homme et le transcende. Et la foi,
qui
« se porte sur Dieu » comme sur le fondement de notre lien au monde.
256
ls s’étaient révélé jusqu’alors, au Dieu immanent
qui
s’annonce en leur cœur ». Sur une telle phrase, on imagine d’admirabl
257
égélienne. Mais qu’en dirait Karl Barth lui-même,
qui
n’a pas fini de nous surprendre ? C’est sans doute par rapport à Pasc
258
rès bien que ce n’est pas le Dieu des philosophes
qui
sera d’un grand secours à l’homme d’aujourd’hui. (Paragraphe sur « l’
259
être vraie musique chez ceux de nos contemporains
qui
ont sciemment abandonné « le projet d’être à la ressemblance de Dieu
260
la foi active, fondée sur la doctrine chrétienne,
qui
a engendré la civilisation occidentale » (p. 209). Je suis bien placé
261
l’extrême l’intériorisation des réalités de foi,
qui
fut le mouvement intime de la Réforme. Voilà de grandes raisons de se
262
s. z. Rougemont Denis de, « “Le Dieu immanent,
qui
s’annonce en leur cœur” (À propos d’Ernest Ansermet) », Journal de Ge
263
». Car c’est là m’accuser d’un acte bien défini,
qui
m’eût valu un peu plus, croyez-moi, que les quinze jours de forteress
264
rée d’Hitler à Paris. Soyons précis : un officier
qui
quitte la Suisse à la fin d’août de 1940 en mission et muni d’un pass
265
ire déserté, peu de jours auparavant. Un critique
qui
l’en accuserait, à ce moment-là, serait requis de s’en expliquer sur
266
teurs de mon livre, m’a paru nécessaire pour ceux
qui
n’auraient lu que l’article du Samedi littéraire. aa. Rougemont De
267
Monsieur le président, Un étudiant en théologie,
qui
suit depuis deux ans mes cours, René Bugnot, comparaîtra le 27 juin d
268
es idéaux, ou si nous condamnons à la prison ceux
qui
se réclament en toute conscience, qu’aurons-nous encore à défendre en
269
s lieu de se faire tuer pour si peu que de savoir
qui
administrerait une société préalablement amputée de son idéal, j’ente
270
r par une application routinière de ses lois ceux
qui
commettent la faute de croire à ses fondements moraux et politiques.
271
u’ils sont au moins d’aussi bons Suisses que ceux
qui
, trop souvent, en toute indifférence et ignorance quant aux bases mêm
272
re pays, par la parole et par l’écrit, à un monde
qui
le connaît mal et ne le comprend pas toujours ? Nous avons en commun
273
t à subir sous la forme des arrêts répressifs. Ce
qui
l’autorisera, en vertu des nouveaux règlements qui marquent à cet éga
274
ui l’autorisera, en vertu des nouveaux règlements
qui
marquent à cet égard une évolution certaine, à travailler durant la j
275
jurisprudence du tribunal militaire de cassation
qui
permet désormais également l’exclusion pour les objecteurs de conscie
276
té nationale des hommes comme Denis de Rougemont,
qui
ne sont pas eux-mêmes objecteurs, qui ne sont eux-mêmes “ni subversif
277
Rougemont, qui ne sont pas eux-mêmes objecteurs,
qui
ne sont eux-mêmes “ni subversifs, ni anarchistes, ni crypto-communist
278
ougemont a raison de demander, au nom des valeurs
qui
étayent son patriotisme, que ce problème soit étudié. En revanche, no
279
nous ne pouvons le suivre dans ce “tout ou rien”
qui
voudrait qu’à défaut d’un statut des objecteurs de conscience, la Sui
280
gitime défense que personne ne peut contester, et
qui
rassure valablement des hommes qui acceptent leur service non dans l’
281
contester, et qui rassure valablement des hommes
qui
acceptent leur service non dans l’indifférence ou l’ignorance, mais d
282
ux de l’être — si l’on est sérieux, toutefois, ce
qui
n’est pas le cas, nécessairement, de tout contestataire de nos instit
283
ter que l’objecteur est lâche, un mauvais citoyen
qui
trahit ses devoirs de solidarité. Quant à votre sous-titre « Tout ou
284
l’attention de vos lecteurs sur le grave problème
qui
l’avait motivée : c’est ce problème qui importe seul, et qu’il faut p
285
problème qui l’avait motivée : c’est ce problème
qui
importe seul, et qu’il faut prendre soin de poser dans ses termes les
286
à fait d’accord avec l’historien anglais Toynbee
qui
dit que la plus petite unité d’étude intelligible qu’on puisse prendr
287
nt ans, ce sont essentiellement des bourgeois. Ce
qui
n’empêche pas les ouvriers d’avoir des goûts plus bourgeois que les b
288
puis cinquante ans officiellement, Le pompiérisme
qui
tranquillise les gouvernements n’est pas toujours bourgeois, mais il
289
dans tous les pays. La bourgeoisie est une classe
qui
a été et qui est encore au pouvoir dans la plupart des pays, mais ce
290
pays. La bourgeoisie est une classe qui a été et
qui
est encore au pouvoir dans la plupart des pays, mais ce n’est pas ell
291
dans la plupart des pays, mais ce n’est pas elle
qui
donne ce ton-là, puisque vous le retrouverez dans toutes les dictatur
292
évolutions ? Il y a une nécessité révolutionnaire
qui
vient de cette mauvaise adaptation de nos unités de base aux tâches n
293
tation de nos unités de base aux tâches nouvelles
qui
seraient à accomplir. Comme disent les Américains : « It doesn’t work
294
est absurde. Il me fait penser à ces grands-pères
qui
veulent se rendre populaires auprès de leurs petits enfants en leur c
295
plutôt leur dire de créer une nouvelle Université
qui
soit digne de ce nom. Vers quoi va l’homme ? une mutation tant physiq
296
lisations du Moyen-Orient, de la Grèce et de Rome
qui
continuent à vivre en elles. En deuxième lieu, la civilisation occide
297
me lieu, la civilisation occidentale est la seule
qui
ait conquis le monde entier. Si on déclare qu’elle va mourir, cela re
298
es pour une autre culture, une autre civilisation
qui
pourrait s’épanouir ? Je n’en vois aucune. Et la Chine ? Encore faudr
299
ce soit une civilisation vraiment différente, et
qui
ait de meilleures solutions que les nôtres. Or nous constatons un gig
300
des révolutions. Il n’y en a jamais eu une seule
qui
ait réussi. Elles ont toutes abouti à des tyrannies. Une révolution a
301
nglante est une révolution mal préparée. La seule
qui
pourrait réussir serait celle qui apporterait, un ordre nouveau, prêt
302
parée. La seule qui pourrait réussir serait celle
qui
apporterait, un ordre nouveau, prêt à prendre la relève du désordre a
303
sonnel ? Le cas des quatre Républiques françaises
qui
étaient des pouvoirs impersonnels nous instruit grandement. La premiè
304
s que les civilisations soient comme les plantes,
qui
poussent, donnent des fruits, fanent et meurent. Hegel, Spengler et T
305
elle n’est pas à la merci des forces extérieures
qui
pourraient la détruire. Elle s’alimente par elle-même. Elle est deven
306
pas pessimiste à son sujet, mais je le suis en ce
qui
concerne les effets de ce que l’Homme, indépendamment de la nature, a
307
es ; il est esclave de certaines de ses tendances
qui
prennent les machines comme paravent. L’homme n’est pas esclave de sa
308
ans un monde en transformation ? Dans une société
qui
s’agrandit follement, qui perd ses mesures, la fonction de l’art pour
309
tion ? Dans une société qui s’agrandit follement,
qui
perd ses mesures, la fonction de l’art pourrait être d’illustrer des
310
ncepts, des angles de vision qu’on lui propose et
qui
s’imposent plus ou moins aux esprits et aux sensibilités. Mais encore
311
temps, ce n’est pas mon souci, ni ma vocation. Ce
qui
m’intéresse, ce n’est pas le passé de notre désordre, mais de trouver
312
xiste. Non pas par l’importance du nombre de ceux
qui
professent l’objection et en portent témoignage, mais par la valeur d
313
guerre. Si l’on met à part les Témoins de Jéhova
qui
constituent un cas particulier, le « portrait-robot » des soixante-qu
314
imilitariste. Cela doit être dit car la procédure
qui
conduit à la sanction peut faire croire qu’il s’agit uniquement d’une
315
diverses catégories d’objecteurs. Je pense que ce
qui
est important, c’est ce qu’ils demandent, ce qu’ils préconisent, et q
316
e une œuvre antimilitariste — je précise que ceux
qui
font du service ne sont pas nécessairement militaristes… — ou une œuv
317
e puisqu’il accepte le jugement des tribunaux (ce
qui
n’est d’ailleurs pas le cas de tous les objecteurs). D’autre part je
318
onnellement je me sens très proche des militaires
qui
, à l’intérieur de l’édifice, font le même travail d’une autre manière
319
é par la lecture de cet article 49, paragraphe 5,
qui
dit que dans le cas d’un conflit entre les devoirs civiques et ce que
320
s devoirs religieux, ce sont les devoirs civiques
qui
l’emportent. Que veut dire alors « Au nom du Dieu Tout-Puissant », in
321
pas nous raconter d’histoires, c’est la religion
qui
aboutit, dans certains régimes, à ce qu’on sait : au régime totalitai
322
ucun recours à une transcendance, à quelque chose
qui
soit au-dessus de l’État et des intérêts de l’État. Ce qui me paraît
323
au-dessus de l’État et des intérêts de l’État. Ce
qui
me paraît absolument hypocrite, c’est de mettre « Au nom du Dieu Tout
324
dant le Dieu chrétien, en tête d’une Constitution
qui
n’est absolument pas chrétienne. Bernard Béguin. — Est-elle antichrét
325
… Denis de Rougemont. — C’est la religion civique
qui
triomphe. Si l’objecteur invoque son christianisme, on lui dira : « T
326
du christianisme face à celui d’une collectivité,
qui
, elle, a jugé le christianisme compatible avec le service militaire d
327
mais êtes-vous conscient aussi du danger inverse,
qui
est le danger de l’obéissance inconditionnelle ? La compétence de
328
st beaucoup plus grave. Le conformisme du citoyen
qui
se croit bon citoyen parce qu’il fait tout ce qu’on lui dit, ce confo
329
t à la dictature. C’est la démission des citoyens
qui
fait la force des dictateurs. Bernard Béguin. — C’est le désordre dan
330
rd Béguin. — C’est le désordre dans la démocratie
qui
appelle les dictateurs. Et quand le citoyen récuse les lois d’une col
331
ratie, il fait le lit de la dictature. C’est cela
qui
nous fait peur dans un militantisme qui attaque à sa base une constit
332
’est cela qui nous fait peur dans un militantisme
qui
attaque à sa base une constitution démocratique au lieu de chercher l
333
tution qu’avec l’armée. Or en effet c’est l’armée
qui
accueille les objecteurs au moment du recrutement, et c’est l’armée q
334
cteurs au moment du recrutement, et c’est l’armée
qui
les juge. Le colonel divisionnaire Dénéréaz a commandé la section du
335
Dans quel cadre agissent les colonels recruteurs
qui
font face à l’objecteur pour la première fois, quand il n’a même pas
336
e Dénéréaz. — Nous avons quelque 35 000 conscrits
qui
se présentent au recrutement chaque année. Sur ce nombre, environ 300
337
s d’incorporer dans le service de santé tous ceux
qui
le désirent. Nous avons besoin d’eux, et cela montre que si nous n’av
338
et défi à l’armée, lorsqu’il s’agit de juger ceux
qui
ne sont pas encore citoyens, pas encore soldats, et qu’on lui envoie
339
préférerais être jugé par un tribunal militaire,
qui
juge essentiellement des honnêtes gens, que par des tribunaux ordinai
340
s honnêtes gens, que par des tribunaux ordinaires
qui
jugent en majorité des gens plus ou moins malhonnêtes. Colonel divisi
341
peut obtenir un sursis… Michel Barde. — Il y en a
qui
se présentent à 19 ans devant les tribunaux. Ils bénéficient de leur
342
sionnaire Dénéréaz. — Alors, il y a quelque chose
qui
pour moi n’est pas très clair. Colonel Vaucher. — Nous n’y pouvons ri
343
Nous n’y pouvons rien du tout, ce n’est pas nous
qui
déterminons notre compétence. Nous ne pouvons pas la récuser. Bernard
344
nête homme — va loger trois mois à Saint-Antoine,
qui
est une prison de droit commun. Colonel Vaucher. — Nous ne sommes pas
345
s pas chargés de l’exécution. Ce sont les cantons
qui
en sont chargés. Et nous n’avons, je dois dire, jamais eu de plainte
346
cteurs de conscience. Je pense à tous les soldats
qui
ont commis des actes d’indiscipline, qui n’ont pas fait leur service
347
soldats qui ont commis des actes d’indiscipline,
qui
n’ont pas fait leur service par négligence, ou parce que les conditio
348
tendre votre définition et dire que tous les gens
qui
vont devant les tribunaux, ou à peu près, viennent pour des fautes de
349
éguin. — Mais si. Il y a un délit constitutionnel
qui
n’est pas un délit pénal. Il y a un Code pénal qui définit l’honnêtet
350
ui n’est pas un délit pénal. Il y a un Code pénal
qui
définit l’honnêteté. Vous pouvez le considérer comme arbitraire, mais
351
iste. Et d’autre part nous avons une Constitution
qui
définit des obéissances. Par conséquent il y a une très grande différ
352
ur service. L’article 32 du Code pénal militaire,
qui
est absolument pareil au Code pénal suisse sur ce point, précise que
353
ibunaux ? Colonel Vaucher. — C’est le législateur
qui
a modifié la loi, à la suite de débats concernant l’objection de cons
354
uis intervenu à propos d’un de mes étudiants pour
qui
j’avais de l’estime, parce qu’il avait déjà été condamné une fois, et
355
la loi, et à modifier l’esprit du législateur. Ce
qui
malgré tout peut se faire, puisque les lois changent. Colonel Vaucher
356
ictions. Ce ne sont pas des officiers de carrière
qui
, en règle générale, sont juges militaires, ce sont des miliciens. Den
357
ns de contraindre au service militaire des hommes
qui
ont l’objection chevillée à l’âme ? Colonel divisionnaire Dénéréaz. —
358
pas l’objecteur de conscience. Il juge le citoyen
qui
ne veut pas servir — parce qu’il est objecteur. Ce n’est pas la même
359
. — L’objecteur de conscience n’est pas quelqu’un
qui
trouve que l’armée est mal faite. Il veut manifester contre la guerre
360
er contre la guerre. C’est un problème formidable
qui
est posé aujourd’hui, surtout dans la période atomique qui change tou
361
osé aujourd’hui, surtout dans la période atomique
qui
change tout à mon sens. Bernard Béguin. — Quand vous dites que l’obje
362
c’est qu’on a le sentiment qu’il vise l’appareil
qui
défendra les institutions. Ce que l’objecteur nous explique mal quand
363
tures excluent toute initiative à l’extérieur, et
qui
ne peut agir qu’en autodéfense. Service civil et milice incompatib
364
us contentons d’appliquer les recettes du passé —
qui
ont toujours si bien marché — ou bien est-ce que nous avons autre cho
365
fficier de métier, un technicien, si vous voulez,
qui
fait des additions et des soustractions pour savoir si notre défense
366
Nous avons l’armée la plus nombreuse d’Europe. Ce
qui
est déjà un signe de puissance. Je vous fais sourire peut-être ? Chri
367
Mais pour d’aucuns, il y aurait de bons chrétiens
qui
ne portent pas les armes, et de mauvais chrétiens qui portent les arm
368
ne portent pas les armes, et de mauvais chrétiens
qui
portent les armes. Il faut faire très attention quand on aborde ce pr
369
quand on aborde ce problème, en dépit de tout ce
qui
a été fait à l’étranger. D’ailleurs, vous savez qu’en France un objec
370
tomique. Il n’y a aucune espèce de valeur humaine
qui
vaille les destructions physiques et morales qu’entraînerait la bombe
371
ions auxquelles je ne prétends pas répondre, mais
qui
me paraissent tellement graves qu’on doit reconnaître une fonction ci
372
r — que j’ai aussi écrit un roman, et des poèmes,
qui
peut-être, un jour ou l’autre, paraîtront… Mais enfin, le centre de m
373
ectique de l’amour-passion, exalté par l’obstacle
qui
le nie, se retrouve dans la vie du couple le plus « fidèle ». S’il es
374
nous pourrions appeler l’éclatement de l’Éros, ce
qui
entraîne une sorte de dépréciation de l’amour-passion compris comme a
375
a mort du couple. Que pensez-vous de ce phénomène
qui
met votre œuvre à l’ordre du jour ? La jeunesse, dans son ensemble, n
376
nesse, dans son ensemble, ne me paraît vivre rien
qui
ressemble à un « l’éclatement de l’Éros », si j’en crois mes yeux et
377
é à maintenir dans ma dernière édition une phrase
qui
se termine ainsi : « … la moitié du malheur humain se résume dans le
378
ion fût « dépassée ». Mais le Nouvel Observateur,
qui
la cite, ajoute : « Trente-cinq ans plus tard, il y a sûrement un cha
379
Bataille. Fasciné par la problématique de l’amour
qui
vous a permis de toucher aux phénomènes religieux, culturels et artis
380
ié à Paris en 1934, Politique de la personne et
qui
est exactement le contraire du sens actuel, qui est passif : embrigad
381
t qui est exactement le contraire du sens actuel,
qui
est passif : embrigadement dans un parti. Le premier chapitre était i
382
», le second : « Ridicule et impuissance du clerc
qui
s’engage ». Le tout était un appel à l’engagement de l’écrivain en ta
383
e aux Européens : « La révolution que j’appelle,
qui
fera seule l’Europe et qui ne peut être faite que par l’Europe en tra
384
olution que j’appelle, qui fera seule l’Europe et
qui
ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste à
385
mon petit pamphlet, avouons-le, car c’est l’école
qui
a fabriqué nos nationalismes. C’est un écrit de jeunesse que je renie
386
il a gardé la vertu réjouissante d’exaspérer ceux
qui
aujourd’hui encore justifient ses injustes sévérités et ceux-là seuls
387
es, pénalisées ou bloquées par un cordon douanier
qui
ne sert à rien ni à personne, mais qui symbolise la « souveraineté »
388
n douanier qui ne sert à rien ni à personne, mais
qui
symbolise la « souveraineté » (d’ailleurs de plus en plus fictive) de
389
ctive) des États. Or, tous les problèmes concrets
qui
se posent dans cette région appellent des solutions transfrontalières
390
cologique. Il y a enfin une région universitaire,
qui
va de Neuchâtel à Saint-Étienne et d’Aoste à Besançon, en passant par
391
de Lyon — une sorte de mini-État-nation nouveau,
qui
ajouterait aux défauts de la centralisation ceux des trop petites dim
392
débordé le cadre social, économique et politique
qui
lui avait été fixé au départ. Pour faire le point sur la « voiture da
393
nève, tout en ne niant pas certains inconvénients
qui
se rattachent à la voiture, n’en demeure pas moins un farouche partis
394
ord, mécanicien têtu et sans culture, dites-vous,
qui
est parvenu à ses fins en créant dans ses usines des sortes de circui
395
nté de toute pièce, aurait-elle connu l’expansion
qui
est la sienne depuis bientôt 100 ans ? Denis de Rougemont : d’entrée
396
. Et j’espère qu’il n’y en aura pas une troisième
qui
serait celle des centrales nucléaires… La première grande entreprise
397
à Detroit : c’est la création du jeune Henry Ford
qui
s’est lancé dans cette aventure contre laquelle tous ses amis le mett
398
mis le mettaient en garde. Dans son livre Ma vie,
qui
fut un immense best-seller, je lis cette phrase absolument stupéfiant
399
ion de l’auto équivaut à l’imposition d’un besoin
qui
n’existait pas avant. Les premières années, Ford n’a vendu que cent o
400
ançois Peyrot : Il n’y a pas d’invention au monde
qui
n’ait été faite sans un besoin et sans des années et des années de re
401
pas une démonstration suffisante. Les financiers
qui
mettent des capitaux à la construction d’une usine, demandent bien év
402
x contre cette interprétation. Ce n’était pas lui
qui
a affirmé qu’il n’y avait pas de besoin pour la voiture, mais tous se
403
l y a eu avant Ford une cinquantaine d’inventeurs
qui
ont fait à peu près soixante voitures en tout… Il n’y avait presque p
404
Hubert de Senarclens : On parle de la voiture
qui
rapproche, qui libère, qui rend indépendant. Aujourd’hui pourtant le
405
enarclens : On parle de la voiture qui rapproche,
qui
libère, qui rend indépendant. Aujourd’hui pourtant le développement e
406
On parle de la voiture qui rapproche, qui libère,
qui
rend indépendant. Aujourd’hui pourtant le développement effréné de la
407
nt de destination. C’est un instrument de travail
qui
permet de vous rendre à votre bureau, un instrument de plaisir, de to
408
e. Une personne sur trois ou quatre en Suisse, ce
qui
est considérable. Mais bien entendu cela comporte aussi des inconvéni
409
r : Vous avez énuméré les avantages de la voiture
qui
soi-disant rendrait libre. Mais vous savez très bien que lorsque vous
410
puérile. La voiture est l’exemple type du danger
qui
consiste à accepter ou promouvoir des innovations technologiques dans
411
entrave. Il opposait la voiture au chemin de fer
qui
lui est réglé et n’offre aucune possibilité de détour. Mais à partir
412
t l’inverse d’un succès. C’est l’une des machines
qui
a le plus mauvais rendement qui soit. Les Américains ont calculé que
413
’une des machines qui a le plus mauvais rendement
qui
soit. Les Américains ont calculé que leurs voitures rejettent le 87 %
414
is était de 4 km à l’heure. Donc à partir de buts
qui
étaient au départ parfaitement acceptables, même à la limite romantiq
415
ement, il faut reconnaître qu’il y a trop de gens
qui
font de la voiture un usage abusif. Un urbanisme dense permet, par ex
416
beaucoup trop grande faite à la voiture et à ceux
qui
l’utilisent. C’est ce qui explique que des zones de verdure continuen
417
à la voiture et à ceux qui l’utilisent. C’est ce
qui
explique que des zones de verdure continuent chaque année de disparaî
418
t très importante. Il faut faire façon d’elle. Ce
qui
me choque c’est qu’on veut absolument la charger de tous les péchés d
419
t véritablement la General Motors et ensuite Ford
qui
sont depuis fort longtemps les numéro un et deux de toutes les grande
420
es industries. C’est personnellement un phénomène
qui
m’impressionne beaucoup. Car si on me demande face à cette réalité si
421
ssentielle cette prise de conscience de la menace
qui
pèse sur la démocratie. L’utilisation abusive de l’automobile entrave
422
onstruire davantage de routes et d’autoroutes. Ce
qui
nous fait déboucher sur un cercle vicieux qu’il nous faut briser. Fra
423
enez-moi bien, je ne suis pas contre l’initiative
qui
est constitutionnelle. Mais je suis contre le but qu’elle vise. Denis
424
ue ce soit. Nous le ferons ! disent ces messieurs
qui
forment ce qu’on a appelé la « chevalerie du nucléaire ». Les expropr
425
i, une illustration parfaite de la démocratie. Ce
qui
me paraît en revanche démocratique, c’est de laisser le droit aux pop
426
llement de droit divin ! François Peyrot : La loi
qui
a été votée à l’époque sur les autoroutes a été soumise à un délai ré
427
té on nous demande de décharger le réseau routier
qui
n’est pas conçu pour ce genre de trafic mais, lorsque l’on veut const
428
l’on veut construire des routes de contournement,
qui
sont d’un degré de sécurité beaucoup plus élevé, et qui offrent des n
429
nt d’un degré de sécurité beaucoup plus élevé, et
qui
offrent des nuisances bien moindres, alors on crie au massacre de not
430
prononcer. François Peyrot : Rétroactivement, ce
qui
est contraire à tous nos us et coutumes ! Denis de Rougemont : Vous s
431
ruit une seconde autoroute de l’autre côté du lac
qui
fera gagner 3,5 kilomètres aux automobilistes… Alors face à de telles
432
en commun. Hubert de Senarclens : Pourtant en ce
qui
concerne les transports en commun, l’État n’a pas été particulièremen
433
les empêcher sont encore plus impopulaires ». Ce
qui
ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille pas lutter par une meille
434
n marche des mouvements pendulaires avec des gens
qui
vont à leur travail et qui en reviennent. Ces mouvements amènent par
435
dulaires avec des gens qui vont à leur travail et
qui
en reviennent. Ces mouvements amènent par conséquent des véhicules en
436
e de Paris sont devenus complètement morts. En ce
qui
concerne les parkings périphériques un point d’interrogation demeure
437
tion demeure selon moi : est-ce que le conducteur
qui
va faire ses achats, acceptera de s’extraire de sa voiture qu’il aura
438
itique des parkings autour de la petite ceinture,
qui
risque de créer une dévitalisation du centre commercial de la ville.
439
gne, c’est que la ville est devenue invivable. Ce
qui
se passe en Occident, à cet égard, est juste l’inverse de ce que l’on
440
s-dortoirs où les gens se connaissent à peine, ce
qui
débouche tôt ou tard sur des problèmes psychologiques. Hubert de Sena
441
um romain et aux places des communes au Moyen Âge
qui
ont joué un rôle si important. Voilà encore un certain nombre d’effet
442
ets objectifs que personne n’avait pu prévoir, et
qui
repose le problème de l’automobile de manière beaucoup plus globale.
443
up plus globale. Alfred Sauvy dans un petit livre
qui
date de 1968 — les choses se sont aggravées depuis — dit que le 40 %
444
On amène une circulation moderne dans des villes
qui
n’étaient pas faites pour la recevoir. Il en résulte, c’est clair, de
445
er, tout en gardant ce qu’elle a d’authentique et
qui
doit absolument être préservé IV Hubert de Senarclens : Il exi
446
dépend d’un nombre considérable de sous-traitants
qui
eux-mêmes sont les fournisseurs de bien d’autres industries, allant d
447
une quantité d’emplois. Rien que pour la Suisse —
qui
pourtant ne fabrique pas directement d’automobiles — , cela représent
448
’hui mieux qu’il n’y a un ou deux siècles. Moi ce
qui
me frappe, M. de Rougemont, dans la critique que vous faites du systè
449
er. Il y a par le monde plus de 200 000 personnes
qui
meurent chaque année sur les routes, sans compter des millions de gen
450
sur les routes, sans compter des millions de gens
qui
sont blessés. À cela s’ajoute le coût social. Je reconnais qu’actuell
451
moins, envisager de mettre au point des véhicules
qui
au lieu de durer cinq ans, si tout va bien, durent vingt ou trente an
452
— c’est un pur gaspillage — de voir ces voitures
qui
ne durent pas et auxquelles l’on doit continuellement changer des piè
453
nt changer des pièces. Denis de Rougemont : En ce
qui
concerne l’économie, je pense qu’il faut rester humain. Il y a des li
454
ense qu’il faut rester humain. Il y a des limites
qui
commencent à être atteintes : celles où l’on subordonne l’économie et
455
pas redevable de la réponse. Car ce n’est pas moi
qui
ai conçu l’auto, ce n’est pas moi qui pousse à sa multiplication ou à
456
est pas moi qui ai conçu l’auto, ce n’est pas moi
qui
pousse à sa multiplication ou à la construction d’autoroutes. Pour le
457
certains phénomènes sont connus, c’est un secteur
qui
démarre et il y a encore relativement peu de médecins qui se soient v
458
rre et il y a encore relativement peu de médecins
qui
se soient véritablement penchés sur la question de la voiture et de l
459
ux de plomb déposé chaque année sur nos routes et
qui
se retrouve dans l’air ou dans l’eau. L’effet du plomb sur le système
460
es est épouvantablement élevé. D’autre part en ce
qui
concerne les accidents, je pense qu’il ne faut pas prendre uniquement
461
ils ne sont jamais responsables de nos crimes. Ce
qui
est dangereux c’est l’homme. La bombe atomique seule n’est pas danger
462
e. Curieusement, d’ailleurs, mon premier article,
qui
fut publié dans une revue — j’avais alors un peu plus de 17 ans — éta
463
e rencontrer à maintes reprises Albert Camus avec
qui
j’ai beaucoup parlé football. Il jouait, lui aussi, au poste de gardi
464
olympiques ? Je suis violemment opposé à tout ce
qui
exalte le nationalisme lors des JO : hymnes nationaux, drapeaux, bref
465
e toute façon, je ne vois vraiment pas le rapport
qui
existe entre la performance de l’athlète et le pays d’où il vient. Ce
466
parallèles entre les JO de Berlin de 1936 et ceux
qui
vont se dérouler à Moscou. Je pense qu’en 1936, les démocraties occid
467
our les mêmes raisons, j’approuve totalement ceux
qui
refusent d’aller à Moscou tant que le régime soviétique continue à fa
468
rédiger une charte olympique totalement nouvelle,
qui
élimine expressément toute forme de nationalisme. Mais certains ne se
469
, livres d’amis, reçus depuis des mois, et livres
qui
m’aident à travailler, comme la série des petits volumes d’Après l’ex
470
son remerciement, avant de parler de cette Europe
qui
lui « tient au cœur, au corps et à l’âme » et de réaffirmer avec forc
471
» et de réaffirmer avec force sa foi en un avenir
qui
sera ce que nous en ferons, Denis de Rougemont expliqua pourquoi l’es
472
« essayiste », c’est-à-dire une espèce d’écrivain
qui
ne se définit aujourd’hui, dans le domaine littéraire, que d’une mani
473
ire, que d’une manière négative : c’est quelqu’un
qui
publie bien sûr, mais n’a pas publié un seul roman, un seul recueil d
474
dans mon cas, puisque c’est le cas d’un essayiste
qui
n’écrit même pas sur la chose littéraire, ou à la rigueur philosophiq
475
tion littéraire serait synonyme de fiction. Voilà
qui
est méconnaître à tout le moins l’histoire de la littérature français
476
hommes, Jean Paulhan et Roger Caillois… Voilà ce
qui
compte à mes yeux, plus que tout, dans ma bibliothèque française. Seu
477
aire face, et d’autre part l’évolution intérieure
qui
fut la mienne dans le même temps, je veux dire dans les années 1930 à
478
t s’est joué, à la fois hors de moi et en moi. Ce
qui
m’importe ici, c’est de vous faire entrevoir l’interaction de ces deu
479
ausanne un article sur l’entrée d’Hitler à Paris,
qui
parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veil
480
t-quatrième année, j’avais découvert deux auteurs
qui
furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth. À travers eu
481
à-dire d’un individu chargé d’une vocation unique
qui
le relie à la communauté. Paul Valéry nous convaincus de ce que « tou
482
cratique et libertaire, supposait un type d’homme
qui
serait à la fois pleinement libre et pleinement responsable de ses ac
483
mmunauté où sa voix puisse porter et où n’importe
qui
puisse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor. Nous retrouvions
484
communes, s’associant en régions pour les tâches
qui
dépassent leur compétence ; ces régions à leur tour se fédérant, et a