1 1950, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Pour un standard unique de la télévision (18 novembre 1950)
1 universel par définition se trouvera nationalisé à son tour. Nous ne prétendons décider quel est le meilleur standard. M
2 1954, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture (septembre 1954)
2 Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture (se
3 n de la culture fondé en octobre 1950 a son siège à Genève ; il n’est rattaché à aucune institution internationale, ni à
4 bre 1950 a son siège à Genève ; il n’est rattaché à aucune institution internationale, ni à aucune instance gouvernementa
5 rattaché à aucune institution internationale, ni à aucune instance gouvernementale. Son directeur est Denis de Rougemont
6 d on dit « Europe »… Nous cherchons naturellement à créer une conscience commune de l’Europe et de sa situation actuelle
7 es européennes, qui a tenu son assemblée générale à Turin, le Bureau européen d’éducation populaire, le Centre européen d
8 iteurs, interprètes et critiques, qui s’est tenue à Rome et a traité de la musique du xxe siècle, et un Prix de littérat
9 re européenne. c. Rougemont Denis de, « Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture »,
3 1969, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Une longue et vieille histoire (7 juin 1969)
10 stoire (7 juin 1969)d e On appelle la jeunesse à se libérer de toute espèce de tabous sexuels, et d’abord des tabous c
11 il n’est pas de plaisirs. Pour aider quelques-uns à sortir d’une confusion très générale, mais plus particulière à l’avan
12 e confusion très générale, mais plus particulière à l’avant-garde, essayons de poser quelques repères. L’Évangile n’appor
13 u près invisible et sans drame. (Paroles de Jésus à une prostituée, ou à la femme de cinq maris : paix et pardon à cause
14 ans drame. (Paroles de Jésus à une prostituée, ou à la femme de cinq maris : paix et pardon à cause de l’amour.) S’agirai
15 tresses — agrémentés de farces et attrapes, comme à Salzbourg — contraste avec l’extrême sévérité que l’on réserve aux hé
16 e cœur d’Héloïse et l’esprit d’Abélard, s’adresse à l’ange dans l’âme et à l’âme dans le corps. Il refuse toute facilité,
17 sprit d’Abélard, s’adresse à l’ange dans l’âme et à l’âme dans le corps. Il refuse toute facilité, cherche l’obstacle à s
18 rps. Il refuse toute facilité, cherche l’obstacle à surmonter — social, moral et spirituel, — veut tous les raffinements
19 ière fête de l’Immaculée Conception de Notre-Dame à Lyon en 1140) et reçoit le titre de Regina Cœli. Cependant que la dam
20 des variations constituant nos littératures jusqu’ à ce siècle. Laissons ici de côté les fort plaisants récits de prouesse
21 ttérature française. Avec Racine, tout s’érotise, à un tel point que la sexualité en devient comme superflue, ce n’est pl
22 ts de Hurlevent et, plus tard, Tess d’Urberville. À la faveur de ces excès contraires, la bourgeoisie de l’ère industriel
23 somme une forme littéraire de la sexualité, tend à relever de plus en plus de l’investigation des sciences humaines. Cer
24 qu’en écriture. Il en sera sans doute ainsi jusqu’ à ce qu’un jour se constitue une érotique fondée sur l’amour même, c’es
25 n autonomie. d. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Une longue et vieille histoire », Le Monde des livres, P
26 des livres, Paris, 7 juin 1969, p. V. e. Réponse à une enquête sur l’érotisme.
4 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La poussée régionaliste en Europe occidentale (avril 1971)
27 s et pareilles les unes aux autres ne tendent pas à recréer dans leur propre sein des différences situées sur d’autres ax
28 ence, qui ont amené la plupart des pays européens à poser le problème régional. Que ces motifs, selon les cas ou les pays
29 peut plus hétéroclite se dégage une loi générale. À l’excessive distension répondent quasi mécaniquement la fragmentation
30 ment la fragmentation, les coagulations locales ; à la vertigineuse uniformisation de collectivités agrandies hors de tou
31 risante de petites communautés restructurées ; et à la notion de frontières bornées, celle de foyers librement rayonnants
32 ibrement rayonnants. Cette loi structurelle, tout à fait générale, me paraît avoir gouverné les entreprises régionalistes
33 partition continentale. Prenons l’idée de régions à sa naissance dans l’esprit de centaines de milliers de jeunes militan
34 s rencontres des délégués de neuf pays en guerre, à Genève, au printemps de 1944, ce texte proclame qu’à l’État totalitai
35 enève, au printemps de 1944, ce texte proclame qu’ à l’État totalitaire on ne peut opposer sérieusement que la fédération
36 vements fédéralistes européens de l’après-guerre. À l’Europe unifiée de Hitler, extension continentale du modèle stato-na
37 es vives » de tous nos peuples. Ils sont unanimes à montrer que l’État-nation qui règne seul, depuis un siècle, sur la sc
38 manifestement trop petit pour jouer un rôle réel à l’échelle planétaire. Aucun ne peut plus assurer seul sa défense mili
39 n de pools européens de recherche (comme le CERN, à Genève) et une action concertée dans le domaine économique (CECA, Mar
40 tralisé, imposant les mêmes limites territoriales à des réalités aussi hétérogènes que la langue parlée à la surface et l
41 s réalités aussi hétérogènes que la langue parlée à la surface et l’exploitation du sous-sol, l’économie moderne et le te
42 culier que celui des nations modèle xixe  siècle. À mesure que les frontières dites « historiques » ou « naturelles » sel
43 able que l’autre, si elle ne répondait en réalité à une prise de conscience européenne et d’horizon mondial. La conscienc
44 rope, puis la reconnaissance de l’obstacle majeur à cette union, que constituent les prétentions de l’État-nation à une s
45 que constituent les prétentions de l’État-nation à une souveraineté sans limites, qui ne peut plus rien animer si elle p
46 animer si elle peut encore tout bloquer, amènent à constater que si l’on veut faire l’Europe il faut ouvrir le cadre sta
47 stes. Leur visée générale s’ordonne naturellement à la loi sociologique ou biophysique formulée plus haut. Mais le problè
48 mal comparables, voire contradictoires d’un pays à l’autre. Tous nos États ont à faire face à des problèmes régionaux de
49 dictoires d’un pays à l’autre. Tous nos États ont à faire face à des problèmes régionaux de nature très diverse, ethnique
50 n pays à l’autre. Tous nos États ont à faire face à des problèmes régionaux de nature très diverse, ethniques ou sociaux,
51 nes leur séparation et leur rattachement immédiat à l’Europe fédérée de demain. II. — Les plans d’aménagement du territoi
52 les au sein du Marché commun (1961) et ont abouti à la création d’une Direction générale de la politique régionale. Mais
53 u hasard des guerres et qui ne correspondent plus à nulle réalité, ni ethnique ni économique. Sur toutes les frontières d
54 arger de la concertation continentale des régions à géométrie variable selon la fonction qui les définit. Voilà qui paraî
55 nouveau problème : les délais nécessaires, quinze à vingt ans, pour former une génération et créer les régions ne sont-il
56 Europe — colonisation par une hégémonie politique à l’Est, une hégémonie économique à l’Ouest ? f. Rougemont Denis de
57 monie politique à l’Est, une hégémonie économique à l’Ouest ? f. Rougemont Denis de, « La poussée régionaliste en Eur
5 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’absence d’une « culture nationale », facteur du développement intellectuel (26-27 septembre 1971)
58 obel de sciences par million d’habitants, de 1901 à 1960, a dressé le tableau suivant : 1. Suisse 2,62 ; 2. Danemark 1,43
59 sans relations d’interaction, sinon même de cause à effet. Libres de la tutelle d’une capitale qui veut tout uniformiser,
60 dans les sciences naturelles une place comparable à celle des Bernouilli de Bâle dans les mathématiques. Et puis, après N
61 athématiques. Et puis, après Necker, Genève donne à la France les principaux secrétaires de la Révolution dans sa premièr
62 monde de Sismondi. Cinquante ans plus tard, c’est à Bâle que s’allume un nouveau foyer : Bachofen inaugure par son Matria
63 vilisation » et une « Kultur » qui s’expliquaient à coups de canon, puis entièrement cernée par les totalitaires, qu’a pu
64 les totalitaires, qu’a pu donner la petite Suisse à l’Europe et au monde ? Il faudrait parler de Dada, qui explose à Zuri
65 u monde ? Il faudrait parler de Dada, qui explose à Zurich au moment où Lénine s’y prépare à partir en wagon plombé pour
66 explose à Zurich au moment où Lénine s’y prépare à partir en wagon plombé pour la Gare de Finlande et la révolution d’Oc
67 la musique, d’Arthur Honegger et de Frank Martin à Rolf Liebermann ; des arts plastiques, de Ferdinand Hodler, Paul Klee
68 iques, de Ferdinand Hodler, Paul Klee et Max Bill à Giacometti et Tinguely ; du théâtre de Dürrenmatt, et des romans de M
69 des romans de Max Frisch… Mais je dois me réduire à l’essentiel : la Suisse est le pays des grandes « premières » alpestr
70 inq dans la première moitié du xxe siècle. C’est à Berne et à Zurich qu’Einstein, alors naturalisé suisse, élabora sa pr
71 première moitié du xxe siècle. C’est à Berne et à Zurich qu’Einstein, alors naturalisé suisse, élabora sa première théo
72 abora sa première théorie de la relativité. C’est à Zurich qu’au retour de longs séjours chez les Africains C. G. Jung cr
73 xe, d’archétype et d’inconscient collectif. C’est à Bâle que Karl Barth, refoulé par Hitler, rénove la théologie du xxe
74 nnier — pas seulement chez les catholiques. C’est à Genève que Ferdinand de Saussure fonde la linguistique générale et in
6 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Paul Valéry et l’Europe (29 octobre 1971)
75 s des géographes français, de Moreri (1674) jusqu’ à Schrader (1896) en passant par Noblet, Brun, Lapie père et fils et vi
76 qui ne figure sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue la métropole du genre humain » (Mantelle et Brun,
77 rope physique et politique et la réinventer comme à partir du monde et de ses effets dans le monde. Il s’en étonne lui-mê
78 arlait sans ménagements. Certes, réduire l’Europe à sa surface physique était bien fait pour angoisser, dans un monde où
79 masochistes ? Valéry constatait : « Tout est venu à l’Europe, et tout en est venu, ou presque. » Et ce n’était nullement
80 ous alors, Européens, les qualités indispensables à l’exercice de cette fonction, et que Valéry énumérait, en premier exa
81 tallisée, on vient de le voir, — Valéry en arrive à sa théorie des trois sources : Toute race et toute terre qui a été s
82 sée, christianisée, et soumise, quant à l’esprit, à la discipline des Grecs, est absolument européenne. Définition célèb
83 unément une définition générale et substantielle. À qui s’applique alors sa grille, d’une manière non pas exhaustive mais
84 on pas exhaustive mais suffisamment signifiante ? À des Maltais, Marseillais, Chypriotes, Corfiotes ou Céphaloniens, mais
85 , Chypriotes, Corfiotes ou Céphaloniens, mais pas à la Sicile, faite par les Vikings, Frédéric II et les Arabes, autant q
86 autant que par les Grecs et les Romains ; et pas à plus de la moitié des habitants de ce continent, d’Édimbourg à Sofia,
87 moitié des habitants de ce continent, d’Édimbourg à Sofia, de Stockholm à Grenade, et de Lisbonne à Varsovie. Tout ce « r
88 e ce continent, d’Édimbourg à Sofia, de Stockholm à Grenade, et de Lisbonne à Varsovie. Tout ce « reste » atlantique et n
89 g à Sofia, de Stockholm à Grenade, et de Lisbonne à Varsovie. Tout ce « reste » atlantique et nordique, celte ou germain,
90 oute la poésie, toute la musique, des troubadours à Mallarmé et du Tristan de Béroul à celui de Wagner ! Il manque à la d
91 es troubadours à Mallarmé et du Tristan de Béroul à celui de Wagner ! Il manque à la définition par les trois sources, no
92 u Tristan de Béroul à celui de Wagner ! Il manque à la définition par les trois sources, non l’essentiel mais bien le sub
93 uissances, le cœur et les yeux ne peuvent suffire à la multitude des sensations : qui sait si un voyageur comme moi ne s’
94 s-Européens » livrait, par une sorte de trahison, à ceux mêmes qu’on entendait dominer, les méthodes et les instruments d
95 leur concurrence insane, qui réduit chacun d’eux à l’impuissance, il faut prévoir que nous préférerons aux sacrifices in
96 nérale et rentable : L’Europe aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine. Toute sa politique s’y
97 crivain français de premier rang, au xxe siècle, à réfléchir sur les destins de l’Europe, sur certaines « circonstances
98 onstances permanentes de nos vies » dont il reste à souhaiter que l’interruption brusque ne soit pas seule capable de nou
7 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). « Le respect du réel, c’est le revers du paradoxe » (14 décembre 1972)
99 votre pays et de vous-même ? Mais je n’ai pas eu à choisir ! Le français est ma langue maternelle. Je me suis parfois mo
100 t qui vont d’un essai sur Socrate et Jésus-Christ à des Observations sur l’organe détonnant du Brachinus crepitans, en pa
101 rythmiques de la Prophétie. Il n’y avait donc qu’ à suivre une tradition ? De fait, j’appartiens à une lignée qui est plu
102 qu’à suivre une tradition ? De fait, j’appartiens à une lignée qui est plus de robe que d’épée. L’origine de la famille e
103 prouvettes. Si bien que nous avons échappé de peu à un nouveau traité sur le Brachinus crepitans ? De toute l’épaisseur d
104 votre haine de l’école ? Cela remonte plus haut. À 5 ans, avec l’aide de ma sœur aînée, j’avais appris à lire en trois s
105 ans, avec l’aide de ma sœur aînée, j’avais appris à lire en trois semaines, par libre curiosité, par jeu… Ensuite, pendan
106 re curiosité, par jeu… Ensuite, pendant deux ans, à l’école primaire, j’ai dû faire semblant de ne pas savoir. C’est bien
107 est pourtant vers les Allemagnes que vous partez, à vingt ans. Oui. De vingt à trente ans, c’est bien le versant germaniq
108 agnes que vous partez, à vingt ans. Oui. De vingt à trente ans, c’est bien le versant germanique que j’explore, d’abord s
109 s diriger plus tard — « Je sers » — ont contribué à faire connaître en France ce philosophe-poète qui reste mon maître, e
110 e et s’il m’a convaincu de la valeur de l’action, à laquelle je consacre le plus clair de mes jours depuis vingt-cinq ans
111 t la vérité ». J’ai fait une partie de mes études à Vienne, puis en Souabe. J’ai connu les châteaux de la Prusse, tous ra
112 toujours agi pour moi d’une présence au monde et à moi-même conjointement… Il est vrai que beaucoup de choses changeaien
113 de choses changeaient alors en très peu de temps. À Paris, j’entre en relation avec un groupe de jeunes gens. Ils ont mon
114 andre Marc, L’Ordre nouveau , et je ne tarde pas à fonder ma propre revue, Hic et Nunc , où vont collaborer Henry Corbi
115 e du xiie siècle. Tout cela dans ces années 1932 à 1936, qui voient triompher Hitler, Mussolini et Staline… Vous écrivie
116 … Ce n’est plus pour quelque idéal que nous avons à lutter maintenant, mais pour que les hommes vivent et demeurent des h
117 l’écrivain engagé n’est pas celui qui s’en remet à un parti quand il s’agit de prendre une position publique. Au contrai
118 930, vous dirigiez ou, au moins, vous participiez à la direction de trois revues. Vous collaboriez à plusieurs autres. El
119 à la direction de trois revues. Vous collaboriez à plusieurs autres. Elles représentaient pourtant des tendances diverge
120 ophique ce qui correspond, sur le plan politique, à ce sens du fédéralisme dont mon pays est le produit, et auquel je dem
121 nfusion, sans séparation ni subordination de l’un à l’autre, qu’il s’agisse de l’homme et de la femme dans le couple, ou
122 ’il s’agissait là de journaux non intimes, situés à égale distance de la chronique impersonnelle et de la confidence. Pou
123 de la confidence. Pour moi, ces journaux de 1926 à 1946, et leur suite — le Journal d’un Européen — qui ne saurait tarde
124 i son époque en soi, mais bien leurs rapports qui à mes yeux sont seuls vivants, réels, dignes d’intérêt. Ou si vous voul
125 cité. Je résume ainsi ce parcours : « De l’intime à l’ultime par le proxime. » C’est bien ce que dit aussi le titre même
126 « définitive » puisqu’il réunit un terme affectif à un terme géopolitique : L’Amour et l’Occident . Pour vous qui étiez
127 mais bien d’une irréductibilité temporelle. Quant à l’occasion du livre, et pour passer du sublime au trivial, ce fut une
128 asser du sublime au trivial, ce fut une commande. À ce sujet, il y a une anecdote que je raconte dans le post-scriptum « 
129 riptum « non définitif et scientifico-polémique » à la nouvelle édition. J’avais esquissé, dans je ne sais plus quelle re
130 ulagement quand Rops me demande de céder mon tour à un jeune lieutenant-colonel dont le livre est, me dit-il, des plus ur
131 elle aussi bien que ma réflexion, m’avait préparé à l’écrire. C’est qu’en un sens il s’agissait d’appliquer le personnali
132 on. Mais quand il y a engagement réel et fidélité à cet engagement, alors la personne peut s’épanouir. Il n’y a mariage q
133 uci esthétique, pour respirer un peu ou permettre à votre lecteur de respirer ? Nullement. Le paradoxe est essentiel. C’e
134 . C’est vrai qu’il m’amuse, vrai qu’il correspond à un goût profond. Mais il est d’abord la condition de toutes les liber
135 la légèreté de l’esprit et la tension nécessaire à son action. Choisir l’avenir… Avez-vous été amené à réviser vot
136 tion. Choisir l’avenir… Avez-vous été amené à réviser votre livre eu égard à tous les changements qui sont interven
137 vez-vous été amené à réviser votre livre eu égard à tous les changements qui sont intervenus dans nos mœurs et dans nos p
138 que j’annonçais. Il me semble que nous assistons à un nouveau surgissement du principe féminin, bien moins sensible d’ai
139 dré Breton. Qui sait, peut-être n’ai-je été amené à tant m’intéresser au xiie siècle que parce que notre siècle devait f
140 Denis de Rougemont ont été réédités cette année, à quoi viennent s’ajouter quatre publications nouvelles. C’est la preuv
141 les grands débats du siècle et qui a su apporter à chacun une réponse originale en un style et par des formules où s’aff
142 te maxime que je lui emprunte : “Amener la pensée à la plus insistante vénération du réel.” Par cette vénération se trouv
143 le publiciste, le poète, l’homme d’action enfin. À l’écoute du réel, Denis de Rougemont va retrouver l’unité des termes
144 nt se fondre dans l’unité de la personne, dignité à laquelle l’homme n’accède que par l’engagement dans le monde — source
145 nciliés : le fédéralisme. Elle conduit son auteur à l’action. Denis de Rougemont a consacré à la cause de l’Europe, dont
146 auteur à l’action. Denis de Rougemont a consacré à la cause de l’Europe, dont il connaît les visages différents, dont il
8 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Descartes inversé ou le zen occidental (14 décembre 1972)
147 harcelants, je m’appliquais de toutes mes forces à bien tirer. Mais je suivais les conseils d’ordonnance, et je tirais a
148 d’ordres assénés qu’il me semblait, d’un exercice à l’autre, n’avoir fait de progrès que dans la découverte d’une maladre
149 ouffle, visais d’un œil, reposant l’arme de temps à autre pour respirer et calmer ma nervosité, et, lorsque enfin je me c
150 rêt selon la méthode des sergents, je me décidais à lâcher le coup, qui s’en allait régulièrement dans le parapet, au-des
151 reurs. On négligeait les autres, et je me résolus à profiter de ce répit pour trouver par moi-même le secret de mes erreu
152 enir compte des préceptes reçus. Je ne tardai pas à marquer quelques points, sauvant l’honneur sinon l’espoir de me réhab
153 ez trop bas. Vous arrachez… Voulez-vous apprendre à tirer ? » Il me regarda, et voyant dans mes yeux une bonne volonté en
154 nt en trois mots : pensez au noir ! Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. Quan
155 : pensez au noir ! Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. Quand vous serez asse
156 us simplement hypnotiser par ce petit disque noir à 300 mètres qui danse sur la ligne de mire. Sans que vous l’ayez voulu
157 es plus lointaines et aux implications décisives, à mon sens, du conseil en trois mots de ce jeune officier — « pensez au
158 mouvoir. C’est du but que d’abord la force vient à nous, déclenchant le mouvement inverse, par attrait. La considération
159 comporte ; et cela, aux seuls moyens qui portent à cette fin. Une fin sans justice ne peut rien justifier, si moraux, ef
160 u de mal ne peut donc s’exercer sur les moyens qu’ à partir des fins qui les dictent, selon qu’elles sont bonnes ou mauvai
161 n qu’elles sont bonnes ou mauvaises, relativement à d’autres fins plus hautes, et dans la seule mesure où ces moyens serv
9 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La révolte des régions : l’État-nation contre l’Europe (mars 1974)
162 ement me hérisse mais constitue un étrange retour à un passé largement révolu, celui du Moyen Âge et de la féodalité », a
163 âtir l’avenir sur un système médiéval… », déclare à son tour M. Michel Debré. Ceux qui parlent de régions sont « des imbé
164 ington vient d’en administrer une preuve de plus, à mes yeux parfaitement superflue. Cette Europe des États-nations, je l
165 e le général voulait ouvrir. M. Messmer explique, à Lyon, que la coopération des régions périphériques doit s’arrêter à l
166 pération des régions périphériques doit s’arrêter à la frontière et s’exercer vers l’intérieur seulement. À Lyon, six ans
167 rontière et s’exercer vers l’intérieur seulement. À Lyon, six ans plus tôt, le général recommandait aux mêmes régions d’e
168 toutes nos capitales, cela va de soi, mais aussi à Bruxelles et à Strasbourg, où l’on se veut avant tout « réaliste ». C
169 itales, cela va de soi, mais aussi à Bruxelles et à Strasbourg, où l’on se veut avant tout « réaliste ». Ceux qui l’ont c
170 conomiques : elles seules ont contraint les États à quelques lents progrès dans le sens de l’union. Ce qui bloque tout, c
171 l’union. Ce qui bloque tout, c’est la prétention à une souveraineté nationale absolue, qui serait incapable de se manife
172 e l’on propose. Refus qui s’adresse simultanément à la fédération (supranationale) et aux régions (infranationales) en ve
173 le bien absolu et une collectivité correspondant à un espace territorial, à savoir la France : quiconque change dans sa
174 llectivité correspondant à un espace territorial, à savoir la France : quiconque change dans sa pensée le terme territori
175 pensée le terme territorial de l’équation et met à la place un terme plus petit, comme la Bretagne, ou plus grand, comme
176 ardé comme un traître. Pourquoi cela ? C’est tout à fait arbitraire. » (Simone Weil, L’Enracinement.) L’État-nation napol
177 tés nationales, en vue de la guerre (seule excuse à la centralisation à tous autres égards quasi démentielle) est une for
178 ue de la guerre (seule excuse à la centralisation à tous autres égards quasi démentielle) est une formule anachronique au
179 e actuelle de l’Occident, et l’obstacle principal à sa résolution. Là-dessus, tous les philosophes de la politique et la
180 urologistes se retrouvent d’accord, d’Herman Kahn à Bertrand de Jouvenel et de Toynbee à Georg Picht. Mais l’État-nation
181 ’Herman Kahn à Bertrand de Jouvenel et de Toynbee à Georg Picht. Mais l’État-nation condamné se défend, avec la rage de l
182 régionale. Quant aux ethnies, elles donnent lieu à des activités de plus en plus intenses et variées, qui vont de la rec
183 i vont de la recherche historique et sociologique à la pose de charges de plastic aux quatre coins du continent, et même
184 s ne seront pas de petits États-nations, ajoutant à l’absurdité de frontières communes imposées à des réalités hétéroclit
185 ant à l’absurdité de frontières communes imposées à des réalités hétéroclites la médiocrité de l’horizon. Elles seront ou
186 e culpabilité de l’ethnie qui a réduit les autres à son « unité nationale », — valeur suprême pour elle, oppression pour
187 ’attente spirituelle. Il s’agit de rendre un sens à ces mots de notre langue que vos calculs ont oubliés : communauté, am
10 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Robert Aron : le témoin d’une génération passionnée (9 mars 1974)
188 ans ces années décisives, où les ombres montaient à l’est, démesurées, devant nos démocraties inconscientes et désuètes.
189 ez Gallimard, où il disposait d’un bureau contigu à la mansarde où Jean Paulhan, seul avec sa femme, faisait la NRF . Je
190 vagabond, et il savait mettre en scène les idées. À eux deux, ils ont donné deux ou trois des ouvrages de base du mouveme
191 ve de la classe ouvrière, mieux que l’automation, à la condition prolétarienne. Après la guerre, j’ai retrouvé dans l’œuv
192 Hic et Nunc . Que Robert Aron succède aujourd’hui à Georges Izard me paraît d’une merveilleuse justesse. Mon seul regret
11 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Avez-vous lu Jérôme Deshusses ? (16 mars 1979)
193 tres. Marx en entier, mais jamais cela ne se sent à le lire, personne n’écrit une langue plus claire, plus efficace, ni p
194 dicale, en ce sens qu’elle nous réfère sans cesse à ses racines, ce qui ne veut nullement dire au passé du langage mais b
195 veut nullement dire au passé du langage mais bien à sa visée première, donc à sa fin. Car « de même que les racines expli
196 sé du langage mais bien à sa visée première, donc à sa fin. Car « de même que les racines expliquent moins la fleur qu’el
197 de l’ouvrage sera, sans relâche, explicité jusqu’ à la dernière ligne : « Le passé se définit par le présent, non l’inver
198 sens commun et le suppose la science, reviendrait à dire qu’« un bateau est propulsé par son sillage, ou, en termes plus
199 e de la pollution, des déchets, de ce qui ne sert à rien mais qui empeste et contamine. En quatre-vingts pages bourrées d
200 pas la première — car « le dessein de faire pièce à des calamités oblige à répéter ce qu’elles ressassent », — mais que j
201  le dessein de faire pièce à des calamités oblige à répéter ce qu’elles ressassent », — mais que je tiens pour la plus si
202 our la plus signifiante, donc la plus terrifiante à ce jour. L’Europe des virus L’activité humaine a déjà détruit le
203 art des terres cultivables de la planète, mis fin à cinq-cent-trente espèces animales et à vingt mille espèces végétales,
204 e, mis fin à cinq-cent-trente espèces animales et à vingt mille espèces végétales, empoisonné les lacs Érié, Baïkal, Bala
205 es deux. » Surtout qu’on ne parle pas de « retour à la nature », expression de l’espèce « cercle carré ». Natura signifie
206 mis dans la situation de ne pouvoir plus échapper à la destruction nucléaire que par la transfiguration. Une « pédagog
207 « pédagogie des catastrophes », se voit ici porté à l’extrême du défi. « C’est la vie entière, cette fois, qui en est à t
208 i. « C’est la vie entière, cette fois, qui en est à tout risquer. Il faut donc que ce soit pour tout avoir… Ou bien la te
209 tout avoir… Ou bien la terre n’est plus vouée qu’ à la mort, ou bien l’ère de la connaissance s’ouvrira avec celle de not
210 , ou la relativité et la psychanalyse reconduites à leurs tautologies ou à leur misère philosophique ; l’Incantation aux
211 a psychanalyse reconduites à leurs tautologies ou à leur misère philosophique ; l’Incantation aux momies, dans lequel les
212 itique qui montrerait quelques moyens de répondre à l’appel de nos plus hautes fins. Car toute cette entreprise démesurée
213 ourrait n’être qu’une nietzschéenne « philosophie à coups de marteau » est un appel à délivrer Prométhée. L’Audacieux Sou
214 e « philosophie à coups de marteau » est un appel à délivrer Prométhée. L’Audacieux Souffrant préfigure l’humanité indivi
215 ssent provoqué autant de bagarres intellectuelles à répercussions prolongées. Réunis en une masse redoutable autant par l
216 ues cherchant des repères mais qui n’arrivent pas à distinguer si cet auteur nouveau — moins de quarante ans, j’imagine —
217 cette manière intrépide et joyeuse de faire face à la vérité dans tous ses risques, on n’avait pas vu cela depuis Nietzs
218 uis Nietzsche. Jérôme Deshusses a le temps pour — à supposer qu’il nous en reste. Comme vient de le définir un petit hebd
12 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Le fédéralisme helvétique dans l’Europe d’aujourd’hui (24-25 juin 1979)
219 )p Depuis plusieurs générations, l’école offre à l’administration des élèves, de ce côté-ci du Jura, Guillaume Tell, l
220 i défie le tyran au nom des droits locaux ; mais, à l’Ouest, ces grands commis emperruqués, serviteurs exemplaires de cel
221 du siècle, traversait les deux chaînes des Alpes à leur unique intersection, entre les sources du Rhône et du Rhin, reli
222 initiale et fondatrice des vallées, qui reçoivent à cette fin l’« immédiateté impériale » : désormais, elles ne relèveron
223 qui symbolise la grande communauté du continent. À cette garantie, symbolique elle aussi, il est donc nécessaire d’ajout
224 atué pour l’utilité commune et devant, s’il plaît à Dieu, durer à perpétuité ». Autour de ce premier noyau fédératif vont
225 ilité commune et devant, s’il plaît à Dieu, durer à perpétuité ». Autour de ce premier noyau fédératif vont s’agréger, au
226 e vallées comme les ligues grisonnes, qui forment à elles seules un microcosme des ligues suisses. Dans cet ensemble hété
227 ans toute l’Europe, du mouvement de masses visant à constituer de grandes unités nationales uniformes. Contre ce double p
228 l’étranger, maintenir la tranquillité et l’ordre à l’intérieur, protéger la liberté et les droits des confédérés, accroî
229 onférés aux autorités ». Quant aux limites posées à la souveraineté des cantons, elles sont définies par l’article 8 : « 
230 omies cantonales, fût-ce au prix de la délégation à un pouvoir fédéral de ceux des attributs de la souveraineté qu’aucun
231 que générale. Situation en tous points comparable à celle de l’Europe du xxe siècle, qui appelle impérieusement le même
232 le Deutschtum, le Tessin par l’Italianita. Quant à la Romandie, elle eût subi le sort de Genève — l’annexion pure et sim
233 la fédération européenne conduirait au contraire à la fusion de toutes les diversités dans « un magma informe », comme c
234 e fasse aux États-nations ce que ceux-ci ont fait à leurs provinces, mais on ne voit que trop bien ce qui incite les jaco
235 trop bien ce qui incite les jacobins de tous pays à craindre que les nations étatisées de l’Europe actuelle ne soient tra
236 lles pas contraintes, sous la pression des faits, à renforcer les mesures de centralisation ? La Suisse même peut-elle éc
237 entralisation ? La Suisse même peut-elle échapper à ce processus ? C’est oublier que le principe de répartition des pouvo
238 voirs, dans une fédération digne du nom, consiste à situer les décisions au niveau communautaire le mieux accordé aux dim
239 nsposer en termes européens : « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce q
240 fédéral ne doit pas le faire. » Il est normal qu’ à mesure qu’augmentent les dimensions des tâches — transports, énergie,
241 défense — le niveau de la décision s’élève jusqu’ à devenir continental (pour les objets cités ci-dessus) ou mondial (s’i
242 adaptation rationnelle des dimensions d’une tâche à celles de la communauté la mieux équipée pour la mener à bien. Tel ét
243 s de la communauté la mieux équipée pour la mener à bien. Tel étant le fédéralisme, selon la pratique six fois séculaire
244 ul pays ». Ou bien la formule suisse va s’étendre à l’Europe, ou bien la Suisse va se voir réduite au statut d’un État-na
245 ation en réduction, avec ses problèmes insolubles à cette échelle. Un dernier mot. De grandes disputes se sont élevées en
246 érience historique de la Suisse, ne correspond qu’ à des définitions académiques et, par nature, conventionnelles. En reva
247 ec à terme, de la simple liaison : je ne m’engage à rien au-delà de ce qui me convient, tant pis pour l’autre. Et ceux qu
248 ment « pour le meilleur et pour le pire […] jusqu’ à ce que la mort nous sépare », donc sans limitation d’intérêt ni de te
13 1982, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’amour, les régions et l’Occident (20 août 1982)
249 années 1930 », et que j’ai connus dès mon arrivée à Paris en 1931. Ils allaient publier les revues Esprit et L’Ordre n
250 politiques et culturelles du personnalisme. Quant à L’Amour et l’Occident , paru en 1939, il est né de la rencontre dram
251 up d’ouvrages, et qui m’a conduit après la guerre à fonder, à Genève, le Centre européen de la culture, dont je suis le p
252 ges, et qui m’a conduit après la guerre à fonder, à Genève, le Centre européen de la culture, dont je suis le président,
253 la culture européenne et de ses sources m’a porté à des conclusions d’ordre politique. Pour défendre l’Europe, la vraie,
254 la diversité, et même l’union pour les diversités à protéger. Ce qui rejoint exactement nos doctrines personnalistes des
255 que vous êtes fédéraliste ? Quand je suis arrivé à Paris, à 25 ans, la Suisse ne me préoccupait guère, je ne pensais qu’
256 êtes fédéraliste ? Quand je suis arrivé à Paris, à 25 ans, la Suisse ne me préoccupait guère, je ne pensais qu’à la litt
257 Suisse ne me préoccupait guère, je ne pensais qu’ à la littérature. Mais quand j’ai été mobilisé en 1939, comme officier,
258 Suisse . Vous avez passé une partie de la guerre à New York, pourquoi ? À cause d’un article écrit d’un trait le 15 juin
259 sé une partie de la guerre à New York, pourquoi ? À cause d’un article écrit d’un trait le 15 juin 1940 sur l’entrée de H
260 d’un trait le 15 juin 1940 sur l’entrée de Hitler à Paris, et qui a été considéré comme « insulte à chef d’État étranger 
261 r à Paris, et qui a été considéré comme « insulte à chef d’État étranger », donc mettant en danger la sécurité de la Suis
262 e guerre. Je m’en suis tiré avec une condamnation à quinze jours de forteresse, mais, après cela, il me devenait difficil
263 e dont on manque ». J’ai été l’un des initiateurs à ce moment-là, d’un mouvement de résistance à tout prix, à la fois civ
264 eurs à ce moment-là, d’un mouvement de résistance à tout prix, à la fois civil et militaire, la Ligue du Gothard. Je deve
265 l s’imagine que Hitler était un homme de droite — à coups de textes falsifiés, alors que j’ai été l’un des premiers à dén
266 s falsifiés, alors que j’ai été l’un des premiers à dénoncer le national-socialisme dans tous mes livres d’avant la guerr
267 que des jeunes gens d’aujourd’hui soient trompés à ce point sur mon compte par des « calomniateurs ignares », comme les
268 e succès de Sartre dans le grand public serait dû à des formules comme : « L’engagement de l’écrivain » et « l’homme à la
269 en où il les avait prises, et me l’a dit tout net à New York, mais ne l’a jamais répété à Paris, semble-t-il. Du personna
270 it tout net à New York, mais ne l’a jamais répété à Paris, semble-t-il. Du personnalisme, des personnalistes, que reste-t
271 istes, que reste-t-il aujourd’hui ? Ils ont donné à la Résistance son idéologie d’union des peuples européens, en Allemag
272 es dès 1948, année du premier congrès de l’Europe à La Haye, et jusqu’à nos jours. Et ce sont eux qui ont suscité un peu
273 u premier congrès de l’Europe à La Haye, et jusqu’ à nos jours. Et ce sont eux qui ont suscité un peu partout la renaissan
274 cation. Qu’est-ce qu’une vocation ? C’est l’appel à inventer chacun pour soi son chemin vers le but ultime de tous les ho
275 inventer en y marchant. « Ma parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier », dit le psaume. Comme si la
276 ans l’action, mais que l’action n’est efficace qu’ à l’échelle d’une petite communauté, où la voix d’un citoyen peut porte
277 où la voix d’un citoyen peut porter, c’est-à-dire à l’échelle d’une région, et que les régions, pour garantir leur autono
278 ait alors les Suisses confédérés. Pour en revenir à la « décentralisation » annoncée comme une pièce maîtresse du nouveau
279 Moynihan, qui fut le représentant des États-Unis à l’ONU, l’a exprimé avec une simplicité géniale : « Ne confiez jamais
280 avec une simplicité géniale : « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce q
281 ire. » Chaque problème doit être traité et résolu à son échelle, c’est tout le secret du système fédéraliste que je tiens
282 ix, dans les États d’abord, en Europe ensuite, et à l’échelle mondiale finalement. L’écrivain, fauteur de prises de co
283 e ce livre ait un impact différent aujourd’hui qu’ à sa publication en 1939 ? Si j’en juge par le nombre de rééditions, de
284 e leur antinomie. Et cette lecture peut les aider à préciser des notions qui restaient confuses dans leur esprit. Cette c
285 peut produire des effets quelque peu comparables à ceux qu’on attend d’une psychanalyse. Pensez-vous que les tabous iden
286 our soient encore vivants en 1932 ? Les obstacles à la passion, ou ses excitants, sont-ils les mêmes ? Les tabous ne sont
287 n phénomène culturel, donc susceptible de changer à plus ou moins long terme, c’est la permissivité actuelle, qui est à b
288 ng terme, c’est la permissivité actuelle, qui est à bien des égards un retour aux pratiques d’avant l’ère victorienne, bo
289 donc seuls libres de les changer ! Ça ne tient qu’ à nous ! Mais nous ne voulons pas y croire, nous avons une peur bleue d
290 Penser avec les mains , premier ouvrage consacré à l’engagement de la pensée et du penseur, je répète que l’avenir est l
291 volumes en train — car elle contribue à coup sûr à ma joie et peut-être à mon salut. Et merci Dieu si ce n’est pas seule
292 elle contribue à coup sûr à ma joie et peut-être à mon salut. Et merci Dieu si ce n’est pas seulement au mien. 2. Rie
293 oup plus jeune que ses soixante-quinze ans. Déjà, à New York, pendant la guerre, on lui disait : “Comment, c’est vous l’a