1 1950, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Pour un standard unique de la télévision (18 novembre 1950)
1 finition se trouvera nationalisé à son tour. Nous ne prétendons décider quel est le meilleur standard. Mais nous affirmons
2 1954, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture (septembre 1954)
2 e fondé en octobre 1950 a son siège à Genève ; il n’ est rattaché à aucune institution internationale, ni à aucune instance
3 nous répond : T. S. Eliot l’a défini mieux que je ne saurais le faire : la culture est simplement ce qui rend la vie digne
4 cessité… En voulant rester européen, notre Centre ne fera pas double emploi avec l’Unesco, qui est une organisation mondia
5 ec l’Unesco, qui est une organisation mondiale et n’ a pas spécialement de mission européenne. L’Unesco n’a pour but ni de
6 pas spécialement de mission européenne. L’Unesco n’ a pour but ni de favoriser l’union de l’Europe, ni de susciter l’éveil
3 1969, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Une longue et vieille histoire (7 juin 1969)
7 s tabous chrétiens. L’ennui, c’est que l’Évangile ne connaît pas de tabous, et que tout érotisme suppose un système de règ
8 se un système de règles sociales : sans gênes, il n’ est pas de plaisirs. Pour aider quelques-uns à sortir d’une confusion
9 e, essayons de poser quelques repères. L’Évangile n’ apporte aucun code, aucun système d’interdictions rituelles, pas une r
10 ques (la circoncision notamment). La vie sexuelle n’ y joue qu’un rôle quelconque, à peu près invisible et sans drame. (Par
11 efoulement ? Non, car la tentation correspondante n’ est pas sensible : la volupté ou la luxure ne figurent pas au nombre d
12 ante n’est pas sensible : la volupté ou la luxure ne figurent pas au nombre des tentations majeures que Satan fait subir a
13 ène social de la vie de l’espèce dans la famille, n’ est mentionné par personne. » C’est de l’absence, non de l’excès de ri
14 tabous païens (égyptiens, syriaques, helléniques) ne cessaient d’animer le rêve médiéval. Car même si l’on décrète l’impos
15 de John Cleland ou Ma vie de Frank Harris), pour ne retenir que les œuvres qui ont marqué un style de l’amour. Si l’on dé
16 t que la sexualité en devient comme superflue, ce n’ est plus que « Vénus » dans les alexandrins. Une allusion, un regard,
17 in le tabou restauré ! Comme il est entendu qu’on ne doit parler ni de l’argent, ni de ces choses auxquelles pensent parfo
18 de ce que l’on taisait ou censurait. Le freudisme n’ a nullement « déchaîné la sexualité », comme le répètent ceux qui l’at
4 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La poussée régionaliste en Europe occidentale (avril 1971)
19 en plus énormes et pareilles les unes aux autres ne tendent pas à recréer dans leur propre sein des différences situées s
20 ouent tous dans le même sens. De leur ensemble on ne peut plus hétéroclite se dégage une loi générale. À l’excessive diste
21 944, ce texte proclame qu’à l’État totalitaire on ne peut opposer sérieusement que la fédération européenne, et que celle-
22 es sujets, par l’entremise des manuels scolaires, n’ est en fait qu’une forme politique récente et déjà inadéquate, à la fo
23 jouer un rôle réel à l’échelle planétaire. Aucun ne peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équ
24 voie. Le seul remède aux trop petites dimensions ne serait-il pas la création d’agences fédérales européennes, qui seraie
25 uanier, qui a moins d’un siècle d’âge en moyenne, n’ est plus capable d’assurer la prospérité des provinces et d’y permettr
26 isme local plus irrespirable que l’autre, si elle ne répondait en réalité à une prise de conscience européenne et d’horizo
27 ’État-nation à une souveraineté sans limites, qui ne peut plus rien animer si elle peut encore tout bloquer, amènent à con
28 biophysique formulée plus haut. Mais le problème n’ est pas seulement spéculatif et prospectif ! Il est posé en vrac, en t
29 ères politiques nées du hasard des guerres et qui ne correspondent plus à nulle réalité, ni ethnique ni économique. Sur to
30 les régions ethniques et les régions économiques ne sauraient coïncider spatialement par quelque miracle qui ne s’est jam
31 nt coïncider spatialement par quelque miracle qui ne s’est jamais produit, et qui aurait encore moins de chance de surveni
32 , pour former une génération et créer les régions ne sont-ils pas trop longs, face à l’urgence des périls que court l’Euro
5 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’absence d’une « culture nationale », facteur du développement intellectuel (26-27 septembre 1971)
33 pement intellectuel (26-27 septembre 1971)g Il n’ y a pas de « culture suisse », parce que nos cantons fédérés relèvent
34 t en Suisse une densité probablement inégalée par n’ importe quel autre ensemble de six millions d’habitants que l’on chois
35 e ou imposée, et la très forte densité culturelle n’ étaient pas sans relations d’interaction, sinon même de cause à effet.
36 approchés dans l’espace. La vie culturelle suisse n’ a pas d’autre secret. Ni d’ailleurs la vie culturelle de l’Europe tout
37 une éthique, une culture, dont la valeur suprême n’ est ni l’individu ni la nation, mais la personne librement reliée, l’a
6 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Paul Valéry et l’Europe (29 octobre 1971)
38 les, que « l’Europe, cette étroite presqu’île qui ne figure sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue la m
39 fets dans le monde. Il s’en étonne lui-même : Je n’ avais jamais songé qu’il existât véritablement une « Europe »… Nous ne
40 qu’il existât véritablement une « Europe »… Nous ne pensons que par hasard aux circonstances permanentes de cette vie. C
41 quelqu’un qui se relève dans les tôles tordues et ne sait pas s’il est encore vivant. Valéry nous parlait sans ménagements
42 ’Europe, et tout en est venu, ou presque. » Et ce n’ était nullement faire preuve d’orgueil ni encore moins d’impérialisme.
43 , point d’objection : peu de contrées de l’Europe n’ y seraient pas incluses. Mais on y a vu communément une définition gén
44 ue et nordique, celte ou germain, arabe ou slave, ne serait donc pas européen, ou de seconde zone ? Mais cela fait toute l
45 physiologique, affectif et lyrique. Tout cela qui n’ était pas le fort de Valéry. Et tout cela explique peut-être son pessi
46 e raccourcis fulgurants, de condensés géniaux qui n’ ajoutent rien — qu’une certaine forme, une certaine brièveté décisive.
47 ui furent le théâtre de tant de splendeurs, et je n’ ai vu qu’abandon et que solitude. […] Qui sait si sur les rives de la
48 illon de tant de jouissances, le cœur et les yeux ne peuvent suffire à la multitude des sensations : qui sait si un voyage
49 es sensations : qui sait si un voyageur comme moi ne s’assoira pas un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera pas solit
50 e s’assoira pas un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera pas solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leu
51 — cette politique est aussi sotte que naïve : Il n’ y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire que la concurrence eu
52 méricaine. Toute sa politique s’y dirige. Valéry n’ a peut-être pas envisagé que l’État-nation était notre malheur fondame
53 tat-nation était notre malheur fondamental. Et il n’ a pas vécu pour constater que nos Armagnacs et Bourguignons seraient u
54 t il reste à souhaiter que l’interruption brusque ne soit pas seule capable de nous réveiller, car il serait trop tard.
7 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). « Le respect du réel, c’est le revers du paradoxe » (14 décembre 1972)
55 français de votre pays et de vous-même ? Mais je n’ ai pas eu à choisir ! Le français est ma langue maternelle. Je me suis
56 , C. F. Ramuz, C.-A. Cingria, G. de Reynold, pour ne pas parler des vivants, ce n’est pas rien ! Plus modestement, entre 1
57 G. de Reynold, pour ne pas parler des vivants, ce n’ est pas rien ! Plus modestement, entre 1830 et 1900, je compte septant
58 nt par les Nombres rythmiques de la Prophétie. Il n’ y avait donc qu’à suivre une tradition ? De fait, j’appartiens à une l
59 ns, à l’école primaire, j’ai dû faire semblant de ne pas savoir. C’est bien pourquoi mon premier essai a pour titre : Les
60 ts  », dit la couverture, car, hélas ! les choses n’ ont pas beaucoup changé depuis mon enfance ni depuis le temps où je l’
61 i, dès votre premier essai, vous étiez engagé… Je ne rêvais pourtant que de poésie et d’écriture. Mes modèles d’alors étai
62 ar pour le fond, mes maîtres sont plus anciens et n’ ont pas changé, Pascal et Rimbaud, pôles contraires d’une opposition v
63 Aron et Alexandre Marc, L’Ordre nouveau , et je ne tarde pas à fonder ma propre revue, Hic et Nunc , où vont collaborer
64 ces de grandeur et comblée de risques mortels… Ce n’ est plus pour quelque idéal que nous avons à lutter maintenant, mais p
65 ent du clerc ». Mais, pour moi, l’écrivain engagé n’ est pas celui qui s’en remet à un parti quand il s’agit de prendre une
66 fixé sur l’Éternel et l’autre sur Jean Paulhan. » N’ est-ce pas assez juste, et pas seulement du Rougemont des années 1930,
67 retrouvé aussi ce souci constant : qu’une pensée ne peut être juste que si sa forme la vérifie. Bref, j’écris n’importe q
68 e juste que si sa forme la vérifie. Bref, j’écris n’ importe quel texte, même de doctrine politique, comme s’il s’agissait
69 é dans la cité. Le mariage est une vocation N’ est-ce pas déjà ce qui s’annonce dans vos journaux, que vous avez recu
70 6, et leur suite — le Journal d’un Européen — qui ne saurait tarder, ont pour objet non pas un terme, mais une relation. N
71 gagement personnel, le lieu existentiel. L’intime ne prend vie que dans une relation avec le prochain, et cette relation q
72 ? Dites-moi plutôt comment il faudrait faire pour ne pas s’y intéresser ! Le point de départ de ma réflexion aurait pu êtr
73 auld : « Combien d’hommes seraient amoureux s’ils n’ avaient jamais entendu parler d’amour ? » Il me parut urgent de mettre
74 e parut urgent de mettre en relation (de nouveau, n’ est-ce pas, une relation) l’amour et ses étymologies historiques et re
75 ssi que tout existe, virtuellement, mais que tout ne se manifeste pas, que l’histoire est l’histoire de manifestations suc
76 curateur de Judée, assez récemment découverte. Il ne s’agit pas d’un mythe, mais bien d’une irréductibilité temporelle. Qu
77 à la nouvelle édition. J’avais esquissé, dans je ne sais plus quelle revue, l’opposition passion-mariage. Là-dessus, Dani
78 e pour la collection qu’il dirige. Je promets, je ne fais rien. La date approche. Quel soulagement quand Rops me demande d
79 u domaine de l’érotique. Entre deux individus, il ne peut y avoir qu’une liaison. Mais quand il y a engagement réel et fid
80 engagement, alors la personne peut s’épanouir. Il n’ y a mariage qu’entre personnes. Et c’est pourquoi le mariage est une v
81 re la passion… Pas du tout ! Condamner la passion n’ aurait pas de sens. Mais il est fou de vouloir fonder le mariage sur l
82 Votre pensée si grave… C’est vous qui le dites ! N’ oubliez pas mes Lettres sur la bombe atomique , ou mes Méfaits … Et
83 Part du diable , où j’explique que la démocratie ne se distingue du totalitarisme que par l’humour, et par rien d’autre.
84 st à la fois libre et responsable : paradoxe ! Il ne devient lui-même que par la vocation, ce sentier qui se crée sous les
85 es mœurs l’évolution est même plus profonde qu’on ne le croit, mais elle va dans le sens que j’annonçais. Il me semble que
86 fouriéristes d’André Breton. Qui sait, peut-être n’ ai-je été amené à tant m’intéresser au xiie siècle que parce que notr
87 ’hui. La vocation (passion, mariage ou politique) ne peut venir que de l’avenir. Ce n’est jamais une voix du passé. Dieu,
88 e ou politique) ne peut venir que de l’avenir. Ce n’ est jamais une voix du passé. Dieu, qu’est-ce, sinon le futur éternel 
89 objectivement. Écoutons ce qui nous appelle. Nous ne sommes pas là pour prédire l’avenir, mais pour le faire ! Je disais n
90 ’unité de la personne, dignité à laquelle l’homme n’ accède que par l’engagement dans le monde — source et théâtre de sa vo
91 vocation. La relation est réciproque. La société n’ a pour réalité et pour fin que les personnes qui la composent et son o
8 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Descartes inversé ou le zen occidental (14 décembre 1972)
92 sénés qu’il me semblait, d’un exercice à l’autre, n’ avoir fait de progrès que dans la découverte d’une maladresse naguère
93 r, sans plus tenir compte des préceptes reçus. Je ne tardai pas à marquer quelques points, sauvant l’honneur sinon l’espoi
94 t-il. Cela tient en trois mots : pensez au noir ! Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran
95 ant vous allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais plus rien. Le disque noir
96 le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’ entendais plus rien. Le disque noir dansait, puis s’arrêtait, dansait
97 e ce jeune officier — « pensez au noir » —, elles ne devaient m’apparaître qu’après bien des années, à l’épreuve de bien d
98 ours la juste relation des moyens et des fins. Je n’ en tirai d’abord que des formules abstraites, mais dont je pressentais
99 l’obéissance aux préceptes légaux et coutumiers, ne suffisent pas pour atteindre le but, et peuvent être nuisibles dans l
100 te chose, il faut considérer la fin. 4) Si la fin ne justifie pas les moyens, qu’est-ce qui les justifie ? Une autre fin,
101 t les vrais moyens d’une juste fin. Car nulle fin ne peut communiquer plus de justice qu’elle n’en comporte ; et cela, aux
102 e fin ne peut communiquer plus de justice qu’elle n’ en comporte ; et cela, aux seuls moyens qui portent à cette fin. Une f
103 ens qui portent à cette fin. Une fin sans justice ne peut rien justifier, si moraux, efficaces ou corrects que soient les
104 t c’est Dieu seul1. Le jugement de bien ou de mal ne peut donc s’exercer sur les moyens qu’à partir des fins qui les dicte
105 fins. Car un moyen vu sans sa fin est insensé, et ne saurait donc être jugé mauvais ou bon. 1. Relevons ici la similitud
9 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La révolte des régions : l’État-nation contre l’Europe (mars 1974)
106 tre l’Europe des régions — sans laquelle l’Europe ne sera pas, ni les régions. « L’expression ‟Europe des régions” non seu
107 eux, réel ou imaginaire. Ni imbécile au point de ne pas m’en apercevoir, ni gauchiste, ni réactionnaire, ni plus ignorant
108 hui — et non pas du xixe siècle — hors duquel il ne serait, en effet, qu’« absurde » et « médiéval ». Il existe une raiso
109 majeures de promouvoir les régions en Europe : On ne peut « faire l’Europe » que fédérale — non unitaire —, et les régions
110 u des États, bref, l’Europe des États-nations, on ne la fera jamais : c’est un cercle carré. La réunion de Washington vien
111 our des raisons que l’on voit très bien. Personne n’ en veut d’ailleurs, et ses protagonistes moins que personne. Une Europ
112 De Gaulle était un homme d’État, ses successeurs ne sont que des hommes de l’État. L’Europe est inconcevable sans les rég
113 Gasperi. Si ces hommes, qui avaient tout en main, n’ ont rien pu faire, c’est vraiment que la formule est impossible. Ce n’
114 c’est vraiment que la formule est impossible. Ce n’ est pas l’opinion populaire qui les a retenus. Tous les sondages, régu
115 donnent 65,5 % en faveur de l’Europe unie. Et ce ne sont pas les difficultés économiques : elles seules ont contraint les
116 de problèmes » dont s’occupe la CEE. Si la région ne devait être qu’un mini-État-nation, elle aggraverait encore cette néf
117 n, elle aggraverait encore cette néfaste formule, ne fût-ce qu’en multipliant ses points d’application. J’imagine, au cont
118 rés, avec les conséquences très étendues que cela ne manquera pas d’entraîner. Si l’Europe devait consister en une centain
119 ion, je serais contre, intégralement. Les régions ne seront pas de petits États-nations, ajoutant à l’absurdité de frontiè
120 ’on pardonne leur nationalisme souvent borné : il n’ est dangereux que pour elles seules, alors que le stato-nationalisme e
121 s, les finalités et l’ampleur. Non, messieurs, il ne s’agit pas d’une émeute, mais d’une révolution, et d’une espèce qui a
10 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Robert Aron : le témoin d’une génération passionnée (9 mars 1974)
122 e justesse. Mon seul regret est que ces deux amis n’ aient pu siéger ensemble pour témoigner de la durée et de la renaissan
11 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Avez-vous lu Jérôme Deshusses ? (16 mars 1979)
123 tous les autres. Marx en entier, mais jamais cela ne se sent à le lire, personne n’écrit une langue plus claire, plus effi
124 , mais jamais cela ne se sent à le lire, personne n’ écrit une langue plus claire, plus efficace, ni plus radicale, en ce s
125 elle nous réfère sans cesse à ses racines, ce qui ne veut nullement dire au passé du langage mais bien à sa visée première
126 ue les racines expliquent moins la fleur qu’elles ne sont impliquées par elle, la fin d’une phrase justifie seule son comm
127 nt, non l’inverse… pour la raison très simple que n’ importe quel événement est présent avant d’être passé » et que « la di
128 ant d’être passé » et que « la direction du temps n’ est point passé-présent-futur, mais l’inverse : passible-passant-passé
129 on sillage, ou, en termes plus clairs, que ce qui n’ est plus produit ce qui est ». En vérité, toutes les vraies causes son
130 ui servait de décharge municipale, « là où le feu ne s’éteint jamais ». C’est le monde de la pollution, des déchets, de ce
131 le monde de la pollution, des déchets, de ce qui ne sert à rien mais qui empeste et contamine. En quatre-vingts pages bou
132 us donne une description dont il dit bien qu’elle n’ est pas la première — car « le dessein de faire pièce à des calamités
133 ont dépend toute la vie sur la Terre. « La nature ne pardonne pas, n’oublie rien… Des coups, elle peut en supporter mille
134 la vie sur la Terre. « La nature ne pardonne pas, n’ oublie rien… Des coups, elle peut en supporter mille et rendre soudain
135 r le final : « Entre la famine et la guerre, nous n’ aurons pas le choix : il faudra subir les deux. » Surtout qu’on ne par
136 choix : il faudra subir les deux. » Surtout qu’on ne parle pas de « retour à la nature », expression de l’espèce « cercle
137 oue de l’Histoire naturelle, « l’Histoire humaine n’ aura bientôt plus le choix qu’entre l’horreur de son propre tintamarre
138 oie des aveux… Depuis que l’homme existe, l’idéal n’ a pas plus de pouvoir que le pouvoir n’a d’idéal. Or, ce qui nous appe
139 e, l’idéal n’a pas plus de pouvoir que le pouvoir n’ a d’idéal. Or, ce qui nous appelait en vain du plus haut de l’esprit,
140 ière ». Nous nous sommes mis dans la situation de ne pouvoir plus échapper à la destruction nucléaire que par la transfigu
141 onc que ce soit pour tout avoir… Ou bien la terre n’ est plus vouée qu’à la mort, ou bien l’ère de la connaissance s’ouvrir
142 vec celle de notre naissance… Le mot ‟apocalypse” ne signifie pas catastrophe, même si les catastrophes l’environnent : il
143 ar toute cette entreprise démesurée, qui pourrait n’ être qu’une nietzschéenne « philosophie à coups de marteau » est un ap
144 figure l’humanité indivisible de demain — si nous ne mourons pas avec lui dans le Grand Soir où nous voici jetés. Publiés
145 ’ici les critiques cherchant des repères mais qui n’ arrivent pas à distinguer si cet auteur nouveau — moins de quarante an
146 faire face à la vérité dans tous ses risques, on n’ avait pas vu cela depuis Nietzsche. Jérôme Deshusses a le temps pour —
12 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Le fédéralisme helvétique dans l’Europe d’aujourd’hui (24-25 juin 1979)
147 in l’« immédiateté impériale » : désormais, elles ne relèveront plus des seigneuries ni des puissances voisines, mais de l
148 ganisent en cantons ou en États souverains. Elles n’ éprouveront la nécessité de consolider leurs liens séculaires qu’en 18
149 ns sont souverains, en tant que leur souveraineté n’ est pas limitée par la Constitution fédérale », et qu’ils exercent « t
150 érale », et qu’ils exercent « tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoir fédéral ». Moyennant quoi l’article 5 —
151 département fédéral (ou ministère). Ces ministres ne représentent pas les cantons et ne sont pas renversés par les chambre
152 Ces ministres ne représentent pas les cantons et ne sont pas renversés par les chambres. Si tel projet de loi qu’ils prés
153 chambres. Si tel projet de loi qu’ils présentent n’ est pas accepté, ils le retirent sans se retirer eux-mêmes. Les droits
154 des attributs de la souveraineté qu’aucun canton ne saurait prétendre exercer seul : la défense, les relations avec les g
155 ’il importe de souligner, c’est que la fédération n’ a pas pour but la création d’une puissance collective, mais au contrai
156 ui autrement resteraient sans défense, et que nul n’ aurait charge d’assurer. Sans l’union fédérale, qui procure les moyens
157 cure les moyens de défendre le tout, nulle partie n’ eût été en mesure d’assurer son indépendance. Les cantons alémaniques
158 mpromis empirique. L’union fédérale, à vrai dire, ne se fait pas en dépit de la diversité, mais pour la maintenir et perpé
159 magma informe », comme certains le ressassent. Il n’ y a en vérité aucune raison pour qu’une Europe fédérale fasse aux État
160 e que ceux-ci ont fait à leurs provinces, mais on ne voit que trop bien ce qui incite les jacobins de tous pays à craindre
161 re que les nations étatisées de l’Europe actuelle ne soient traitées comme le furent les « nations » primitives de la Fran
162 ais, dira-t-on, toutes les fédérations existantes ne se voient-elles pas contraintes, sous la pression des faits, à renfor
163 est facile de transposer en termes européens : «  Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une
164 te. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne do
165 ire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernem
166 les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. » Il est normal qu’à mesure qu’augmentent les dime
167 raît que la formule fédérale qui a fait la Suisse ne peut plus se limiter aux frontières de ce pays. Transposant la thèse
168 le communisme, reconnaissons que « le fédéralisme n’ est plus possible dans un seul pays ». Ou bien la formule suisse va s’
169 stante dans l’expérience historique de la Suisse, ne correspond qu’à des définitions académiques et, par nature, conventio
170 révoit l’échec à terme, de la simple liaison : je ne m’engage à rien au-delà de ce qui me convient, tant pis pour l’autre.
13 1982, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’amour, les régions et l’Occident (20 août 1982)
171 re que les notions de personne et d’amour-passion n’ existaient qu’en Europe, et c’est peut-être le point de départ de cett
172 ent nos doctrines personnalistes des années 1930. N’ est-ce pas parce que vous êtes suisse que vous êtes fédéraliste ? Quan
173 Quand je suis arrivé à Paris, à 25 ans, la Suisse ne me préoccupait guère, je ne pensais qu’à la littérature. Mais quand j
174 , à 25 ans, la Suisse ne me préoccupait guère, je ne pensais qu’à la littérature. Mais quand j’ai été mobilisé en 1939, co
175 de entier qu’il est des victoires impossibles. On ne conquiert pas avec des chars les dons de l’âme ni les raisons de vivr
176 — (Il se fâche.) Où prenez-vous ça ? Il faudrait n’ avoir rien lu de moi, sauf quelques citations dans un libelle du petit
177 retenue les impostures de Bernard-Henry Lévy4. Je ne puis accepter que des jeunes gens d’aujourd’hui soient trompés à ce p
178 t prises, et me l’a dit tout net à New York, mais ne l’a jamais répété à Paris, semble-t-il. Du personnalisme, des personn
179 le but ultime de tous les hommes. Un sentier qui n’ est pas tracé et que chacun doit inventer en y marchant. « Ma parole e
180 choses espérées, ferme assurance de celles qu’on ne voit pas », selon l’Épître aux Hébreux. L’avenir du personnalisme ? E
181 i nous animait quand nous disions que la personne ne peut se réaliser que dans l’action, mais que l’action n’est efficace
182 se réaliser que dans l’action, mais que l’action n’ est efficace qu’à l’échelle d’une petite communauté, où la voix d’un c
183 isses. Le calvinisme a toujours été régionaliste. N’ oubliez pas que les cal­vinistes, qui tenaient la moitié sud de la Fra
184 une république fédérale du Midi. Le mot huguenot n’ est vraisemblablement qu’une déformation du mot allemand Eidgenossen,
185 ’ONU, l’a exprimé avec une simplicité géniale : «  Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une
186 te. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États (nous
187 eut faire, les États (nous dirions : les régions) ne doivent pas le faire. Ce que les États (les régions) peuvent faire, l
188 s régions) peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. » Chaque problème doit être traité et résolu à son
189 ions renfermés dans le carcan de leurs frontières n’ ont plus d’autre mode de contact que le choc. Mais les régions s’artic
190 ou ses excitants, sont-ils les mêmes ? Les tabous ne sont pas des modes. L’inceste a été condamné par toutes les civilisat
191 par toutes les civilisations. Le complexe d’Œdipe n’ a pas changé que je sache depuis Freud. Ce qui n’est peut-être qu’une
192 n’a pas changé que je sache depuis Freud. Ce qui n’ est peut-être qu’une mode, ou en tout cas un phénomène culturel, donc
193 lité aujourd’hui —, je suis absolument certain de n’ avoir pas perdu mon temps, comme écrivain, c’est-à-dire comme fauteur
194 sponsables, donc seuls libres de les changer ! Ça ne tient qu’à nous ! Mais nous ne voulons pas y croire, nous avons une p
195 e les changer ! Ça ne tient qu’à nous ! Mais nous ne voulons pas y croire, nous avons une peur bleue d’être libres, parce
196 démontré que mes efforts resteront vains, qu’ils ne changeront en rien les destins de ce siècle, je persisterai dans mon
197 oie et peut-être à mon salut. Et merci Dieu si ce n’ est pas seulement au mien. 2. Rien à voir avec le groupuscule fasci
198 ous imaginait avec une grande barbe blanche !” Il n’ a toujours pas cette tête-là, et il déroute toujours autant le public,