1
finition se trouvera nationalisé à son tour. Nous
ne
prétendons décider quel est le meilleur standard. Mais nous affirmons
2
e fondé en octobre 1950 a son siège à Genève ; il
n’
est rattaché à aucune institution internationale, ni à aucune instance
3
nous répond : T. S. Eliot l’a défini mieux que je
ne
saurais le faire : la culture est simplement ce qui rend la vie digne
4
cessité… En voulant rester européen, notre Centre
ne
fera pas double emploi avec l’Unesco, qui est une organisation mondia
5
ec l’Unesco, qui est une organisation mondiale et
n’
a pas spécialement de mission européenne. L’Unesco n’a pour but ni de
6
pas spécialement de mission européenne. L’Unesco
n’
a pour but ni de favoriser l’union de l’Europe, ni de susciter l’éveil
7
s tabous chrétiens. L’ennui, c’est que l’Évangile
ne
connaît pas de tabous, et que tout érotisme suppose un système de règ
8
se un système de règles sociales : sans gênes, il
n’
est pas de plaisirs. Pour aider quelques-uns à sortir d’une confusion
9
e, essayons de poser quelques repères. L’Évangile
n’
apporte aucun code, aucun système d’interdictions rituelles, pas une r
10
ques (la circoncision notamment). La vie sexuelle
n’
y joue qu’un rôle quelconque, à peu près invisible et sans drame. (Par
11
efoulement ? Non, car la tentation correspondante
n’
est pas sensible : la volupté ou la luxure ne figurent pas au nombre d
12
ante n’est pas sensible : la volupté ou la luxure
ne
figurent pas au nombre des tentations majeures que Satan fait subir a
13
ène social de la vie de l’espèce dans la famille,
n’
est mentionné par personne. » C’est de l’absence, non de l’excès de ri
14
tabous païens (égyptiens, syriaques, helléniques)
ne
cessaient d’animer le rêve médiéval. Car même si l’on décrète l’impos
15
de John Cleland ou Ma vie de Frank Harris), pour
ne
retenir que les œuvres qui ont marqué un style de l’amour. Si l’on dé
16
t que la sexualité en devient comme superflue, ce
n’
est plus que « Vénus » dans les alexandrins. Une allusion, un regard,
17
in le tabou restauré ! Comme il est entendu qu’on
ne
doit parler ni de l’argent, ni de ces choses auxquelles pensent parfo
18
de ce que l’on taisait ou censurait. Le freudisme
n’
a nullement « déchaîné la sexualité », comme le répètent ceux qui l’at
19
en plus énormes et pareilles les unes aux autres
ne
tendent pas à recréer dans leur propre sein des différences situées s
20
ouent tous dans le même sens. De leur ensemble on
ne
peut plus hétéroclite se dégage une loi générale. À l’excessive diste
21
944, ce texte proclame qu’à l’État totalitaire on
ne
peut opposer sérieusement que la fédération européenne, et que celle-
22
es sujets, par l’entremise des manuels scolaires,
n’
est en fait qu’une forme politique récente et déjà inadéquate, à la fo
23
jouer un rôle réel à l’échelle planétaire. Aucun
ne
peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équ
24
voie. Le seul remède aux trop petites dimensions
ne
serait-il pas la création d’agences fédérales européennes, qui seraie
25
uanier, qui a moins d’un siècle d’âge en moyenne,
n’
est plus capable d’assurer la prospérité des provinces et d’y permettr
26
isme local plus irrespirable que l’autre, si elle
ne
répondait en réalité à une prise de conscience européenne et d’horizo
27
’État-nation à une souveraineté sans limites, qui
ne
peut plus rien animer si elle peut encore tout bloquer, amènent à con
28
biophysique formulée plus haut. Mais le problème
n’
est pas seulement spéculatif et prospectif ! Il est posé en vrac, en t
29
ères politiques nées du hasard des guerres et qui
ne
correspondent plus à nulle réalité, ni ethnique ni économique. Sur to
30
les régions ethniques et les régions économiques
ne
sauraient coïncider spatialement par quelque miracle qui ne s’est jam
31
nt coïncider spatialement par quelque miracle qui
ne
s’est jamais produit, et qui aurait encore moins de chance de surveni
32
, pour former une génération et créer les régions
ne
sont-ils pas trop longs, face à l’urgence des périls que court l’Euro
33
pement intellectuel (26-27 septembre 1971)g Il
n’
y a pas de « culture suisse », parce que nos cantons fédérés relèvent
34
t en Suisse une densité probablement inégalée par
n’
importe quel autre ensemble de six millions d’habitants que l’on chois
35
e ou imposée, et la très forte densité culturelle
n’
étaient pas sans relations d’interaction, sinon même de cause à effet.
36
approchés dans l’espace. La vie culturelle suisse
n’
a pas d’autre secret. Ni d’ailleurs la vie culturelle de l’Europe tout
37
une éthique, une culture, dont la valeur suprême
n’
est ni l’individu ni la nation, mais la personne librement reliée, l’a
38
les, que « l’Europe, cette étroite presqu’île qui
ne
figure sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue la m
39
fets dans le monde. Il s’en étonne lui-même : Je
n’
avais jamais songé qu’il existât véritablement une « Europe »… Nous ne
40
qu’il existât véritablement une « Europe »… Nous
ne
pensons que par hasard aux circonstances permanentes de cette vie. C
41
quelqu’un qui se relève dans les tôles tordues et
ne
sait pas s’il est encore vivant. Valéry nous parlait sans ménagements
42
’Europe, et tout en est venu, ou presque. » Et ce
n’
était nullement faire preuve d’orgueil ni encore moins d’impérialisme.
43
, point d’objection : peu de contrées de l’Europe
n’
y seraient pas incluses. Mais on y a vu communément une définition gén
44
ue et nordique, celte ou germain, arabe ou slave,
ne
serait donc pas européen, ou de seconde zone ? Mais cela fait toute l
45
physiologique, affectif et lyrique. Tout cela qui
n’
était pas le fort de Valéry. Et tout cela explique peut-être son pessi
46
e raccourcis fulgurants, de condensés géniaux qui
n’
ajoutent rien — qu’une certaine forme, une certaine brièveté décisive.
47
ui furent le théâtre de tant de splendeurs, et je
n’
ai vu qu’abandon et que solitude. […] Qui sait si sur les rives de la
48
illon de tant de jouissances, le cœur et les yeux
ne
peuvent suffire à la multitude des sensations : qui sait si un voyage
49
es sensations : qui sait si un voyageur comme moi
ne
s’assoira pas un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera pas solit
50
e s’assoira pas un jour sur de muettes ruines, et
ne
pleurera pas solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leu
51
— cette politique est aussi sotte que naïve : Il
n’
y aura rien eu de plus sot dans toute l’histoire que la concurrence eu
52
méricaine. Toute sa politique s’y dirige. Valéry
n’
a peut-être pas envisagé que l’État-nation était notre malheur fondame
53
tat-nation était notre malheur fondamental. Et il
n’
a pas vécu pour constater que nos Armagnacs et Bourguignons seraient u
54
t il reste à souhaiter que l’interruption brusque
ne
soit pas seule capable de nous réveiller, car il serait trop tard.
55
français de votre pays et de vous-même ? Mais je
n’
ai pas eu à choisir ! Le français est ma langue maternelle. Je me suis
56
, C. F. Ramuz, C.-A. Cingria, G. de Reynold, pour
ne
pas parler des vivants, ce n’est pas rien ! Plus modestement, entre 1
57
G. de Reynold, pour ne pas parler des vivants, ce
n’
est pas rien ! Plus modestement, entre 1830 et 1900, je compte septant
58
nt par les Nombres rythmiques de la Prophétie. Il
n’
y avait donc qu’à suivre une tradition ? De fait, j’appartiens à une l
59
ns, à l’école primaire, j’ai dû faire semblant de
ne
pas savoir. C’est bien pourquoi mon premier essai a pour titre : Les
60
ts », dit la couverture, car, hélas ! les choses
n’
ont pas beaucoup changé depuis mon enfance ni depuis le temps où je l’
61
i, dès votre premier essai, vous étiez engagé… Je
ne
rêvais pourtant que de poésie et d’écriture. Mes modèles d’alors étai
62
ar pour le fond, mes maîtres sont plus anciens et
n’
ont pas changé, Pascal et Rimbaud, pôles contraires d’une opposition v
63
Aron et Alexandre Marc, L’Ordre nouveau , et je
ne
tarde pas à fonder ma propre revue, Hic et Nunc , où vont collaborer
64
ces de grandeur et comblée de risques mortels… Ce
n’
est plus pour quelque idéal que nous avons à lutter maintenant, mais p
65
ent du clerc ». Mais, pour moi, l’écrivain engagé
n’
est pas celui qui s’en remet à un parti quand il s’agit de prendre une
66
fixé sur l’Éternel et l’autre sur Jean Paulhan. »
N’
est-ce pas assez juste, et pas seulement du Rougemont des années 1930,
67
retrouvé aussi ce souci constant : qu’une pensée
ne
peut être juste que si sa forme la vérifie. Bref, j’écris n’importe q
68
e juste que si sa forme la vérifie. Bref, j’écris
n’
importe quel texte, même de doctrine politique, comme s’il s’agissait
69
é dans la cité. Le mariage est une vocation
N’
est-ce pas déjà ce qui s’annonce dans vos journaux, que vous avez recu
70
6, et leur suite — le Journal d’un Européen — qui
ne
saurait tarder, ont pour objet non pas un terme, mais une relation. N
71
gagement personnel, le lieu existentiel. L’intime
ne
prend vie que dans une relation avec le prochain, et cette relation q
72
? Dites-moi plutôt comment il faudrait faire pour
ne
pas s’y intéresser ! Le point de départ de ma réflexion aurait pu êtr
73
auld : « Combien d’hommes seraient amoureux s’ils
n’
avaient jamais entendu parler d’amour ? » Il me parut urgent de mettre
74
e parut urgent de mettre en relation (de nouveau,
n’
est-ce pas, une relation) l’amour et ses étymologies historiques et re
75
ssi que tout existe, virtuellement, mais que tout
ne
se manifeste pas, que l’histoire est l’histoire de manifestations suc
76
curateur de Judée, assez récemment découverte. Il
ne
s’agit pas d’un mythe, mais bien d’une irréductibilité temporelle. Qu
77
à la nouvelle édition. J’avais esquissé, dans je
ne
sais plus quelle revue, l’opposition passion-mariage. Là-dessus, Dani
78
e pour la collection qu’il dirige. Je promets, je
ne
fais rien. La date approche. Quel soulagement quand Rops me demande d
79
u domaine de l’érotique. Entre deux individus, il
ne
peut y avoir qu’une liaison. Mais quand il y a engagement réel et fid
80
engagement, alors la personne peut s’épanouir. Il
n’
y a mariage qu’entre personnes. Et c’est pourquoi le mariage est une v
81
re la passion… Pas du tout ! Condamner la passion
n’
aurait pas de sens. Mais il est fou de vouloir fonder le mariage sur l
82
Votre pensée si grave… C’est vous qui le dites !
N’
oubliez pas mes Lettres sur la bombe atomique , ou mes Méfaits … Et
83
Part du diable , où j’explique que la démocratie
ne
se distingue du totalitarisme que par l’humour, et par rien d’autre.
84
st à la fois libre et responsable : paradoxe ! Il
ne
devient lui-même que par la vocation, ce sentier qui se crée sous les
85
es mœurs l’évolution est même plus profonde qu’on
ne
le croit, mais elle va dans le sens que j’annonçais. Il me semble que
86
fouriéristes d’André Breton. Qui sait, peut-être
n’
ai-je été amené à tant m’intéresser au xiie siècle que parce que notr
87
’hui. La vocation (passion, mariage ou politique)
ne
peut venir que de l’avenir. Ce n’est jamais une voix du passé. Dieu,
88
e ou politique) ne peut venir que de l’avenir. Ce
n’
est jamais une voix du passé. Dieu, qu’est-ce, sinon le futur éternel
89
objectivement. Écoutons ce qui nous appelle. Nous
ne
sommes pas là pour prédire l’avenir, mais pour le faire ! Je disais n
90
’unité de la personne, dignité à laquelle l’homme
n’
accède que par l’engagement dans le monde — source et théâtre de sa vo
91
vocation. La relation est réciproque. La société
n’
a pour réalité et pour fin que les personnes qui la composent et son o
92
sénés qu’il me semblait, d’un exercice à l’autre,
n’
avoir fait de progrès que dans la découverte d’une maladresse naguère
93
r, sans plus tenir compte des préceptes reçus. Je
ne
tardai pas à marquer quelques points, sauvant l’honneur sinon l’espoi
94
t-il. Cela tient en trois mots : pensez au noir !
Ne
pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran
95
ant vous allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous
ne
voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais plus rien. Le disque noir
96
le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je
n’
entendais plus rien. Le disque noir dansait, puis s’arrêtait, dansait
97
e ce jeune officier — « pensez au noir » —, elles
ne
devaient m’apparaître qu’après bien des années, à l’épreuve de bien d
98
ours la juste relation des moyens et des fins. Je
n’
en tirai d’abord que des formules abstraites, mais dont je pressentais
99
l’obéissance aux préceptes légaux et coutumiers,
ne
suffisent pas pour atteindre le but, et peuvent être nuisibles dans l
100
te chose, il faut considérer la fin. 4) Si la fin
ne
justifie pas les moyens, qu’est-ce qui les justifie ? Une autre fin,
101
t les vrais moyens d’une juste fin. Car nulle fin
ne
peut communiquer plus de justice qu’elle n’en comporte ; et cela, aux
102
e fin ne peut communiquer plus de justice qu’elle
n’
en comporte ; et cela, aux seuls moyens qui portent à cette fin. Une f
103
ens qui portent à cette fin. Une fin sans justice
ne
peut rien justifier, si moraux, efficaces ou corrects que soient les
104
t c’est Dieu seul1. Le jugement de bien ou de mal
ne
peut donc s’exercer sur les moyens qu’à partir des fins qui les dicte
105
fins. Car un moyen vu sans sa fin est insensé, et
ne
saurait donc être jugé mauvais ou bon. 1. Relevons ici la similitud
106
tre l’Europe des régions — sans laquelle l’Europe
ne
sera pas, ni les régions. « L’expression ‟Europe des régions” non seu
107
eux, réel ou imaginaire. Ni imbécile au point de
ne
pas m’en apercevoir, ni gauchiste, ni réactionnaire, ni plus ignorant
108
hui — et non pas du xixe siècle — hors duquel il
ne
serait, en effet, qu’« absurde » et « médiéval ». Il existe une raiso
109
majeures de promouvoir les régions en Europe : On
ne
peut « faire l’Europe » que fédérale — non unitaire —, et les régions
110
u des États, bref, l’Europe des États-nations, on
ne
la fera jamais : c’est un cercle carré. La réunion de Washington vien
111
our des raisons que l’on voit très bien. Personne
n’
en veut d’ailleurs, et ses protagonistes moins que personne. Une Europ
112
De Gaulle était un homme d’État, ses successeurs
ne
sont que des hommes de l’État. L’Europe est inconcevable sans les rég
113
Gasperi. Si ces hommes, qui avaient tout en main,
n’
ont rien pu faire, c’est vraiment que la formule est impossible. Ce n’
114
c’est vraiment que la formule est impossible. Ce
n’
est pas l’opinion populaire qui les a retenus. Tous les sondages, régu
115
donnent 65,5 % en faveur de l’Europe unie. Et ce
ne
sont pas les difficultés économiques : elles seules ont contraint les
116
de problèmes » dont s’occupe la CEE. Si la région
ne
devait être qu’un mini-État-nation, elle aggraverait encore cette néf
117
n, elle aggraverait encore cette néfaste formule,
ne
fût-ce qu’en multipliant ses points d’application. J’imagine, au cont
118
rés, avec les conséquences très étendues que cela
ne
manquera pas d’entraîner. Si l’Europe devait consister en une centain
119
ion, je serais contre, intégralement. Les régions
ne
seront pas de petits États-nations, ajoutant à l’absurdité de frontiè
120
’on pardonne leur nationalisme souvent borné : il
n’
est dangereux que pour elles seules, alors que le stato-nationalisme e
121
s, les finalités et l’ampleur. Non, messieurs, il
ne
s’agit pas d’une émeute, mais d’une révolution, et d’une espèce qui a
122
e justesse. Mon seul regret est que ces deux amis
n’
aient pu siéger ensemble pour témoigner de la durée et de la renaissan
123
tous les autres. Marx en entier, mais jamais cela
ne
se sent à le lire, personne n’écrit une langue plus claire, plus effi
124
, mais jamais cela ne se sent à le lire, personne
n’
écrit une langue plus claire, plus efficace, ni plus radicale, en ce s
125
elle nous réfère sans cesse à ses racines, ce qui
ne
veut nullement dire au passé du langage mais bien à sa visée première
126
ue les racines expliquent moins la fleur qu’elles
ne
sont impliquées par elle, la fin d’une phrase justifie seule son comm
127
nt, non l’inverse… pour la raison très simple que
n’
importe quel événement est présent avant d’être passé » et que « la di
128
ant d’être passé » et que « la direction du temps
n’
est point passé-présent-futur, mais l’inverse : passible-passant-passé
129
on sillage, ou, en termes plus clairs, que ce qui
n’
est plus produit ce qui est ». En vérité, toutes les vraies causes son
130
ui servait de décharge municipale, « là où le feu
ne
s’éteint jamais ». C’est le monde de la pollution, des déchets, de ce
131
le monde de la pollution, des déchets, de ce qui
ne
sert à rien mais qui empeste et contamine. En quatre-vingts pages bou
132
us donne une description dont il dit bien qu’elle
n’
est pas la première — car « le dessein de faire pièce à des calamités
133
ont dépend toute la vie sur la Terre. « La nature
ne
pardonne pas, n’oublie rien… Des coups, elle peut en supporter mille
134
la vie sur la Terre. « La nature ne pardonne pas,
n’
oublie rien… Des coups, elle peut en supporter mille et rendre soudain
135
r le final : « Entre la famine et la guerre, nous
n’
aurons pas le choix : il faudra subir les deux. » Surtout qu’on ne par
136
choix : il faudra subir les deux. » Surtout qu’on
ne
parle pas de « retour à la nature », expression de l’espèce « cercle
137
oue de l’Histoire naturelle, « l’Histoire humaine
n’
aura bientôt plus le choix qu’entre l’horreur de son propre tintamarre
138
oie des aveux… Depuis que l’homme existe, l’idéal
n’
a pas plus de pouvoir que le pouvoir n’a d’idéal. Or, ce qui nous appe
139
e, l’idéal n’a pas plus de pouvoir que le pouvoir
n’
a d’idéal. Or, ce qui nous appelait en vain du plus haut de l’esprit,
140
ière ». Nous nous sommes mis dans la situation de
ne
pouvoir plus échapper à la destruction nucléaire que par la transfigu
141
onc que ce soit pour tout avoir… Ou bien la terre
n’
est plus vouée qu’à la mort, ou bien l’ère de la connaissance s’ouvrir
142
vec celle de notre naissance… Le mot ‟apocalypse”
ne
signifie pas catastrophe, même si les catastrophes l’environnent : il
143
ar toute cette entreprise démesurée, qui pourrait
n’
être qu’une nietzschéenne « philosophie à coups de marteau » est un ap
144
figure l’humanité indivisible de demain — si nous
ne
mourons pas avec lui dans le Grand Soir où nous voici jetés. Publiés
145
’ici les critiques cherchant des repères mais qui
n’
arrivent pas à distinguer si cet auteur nouveau — moins de quarante an
146
faire face à la vérité dans tous ses risques, on
n’
avait pas vu cela depuis Nietzsche. Jérôme Deshusses a le temps pour —
147
in l’« immédiateté impériale » : désormais, elles
ne
relèveront plus des seigneuries ni des puissances voisines, mais de l
148
ganisent en cantons ou en États souverains. Elles
n’
éprouveront la nécessité de consolider leurs liens séculaires qu’en 18
149
ns sont souverains, en tant que leur souveraineté
n’
est pas limitée par la Constitution fédérale », et qu’ils exercent « t
150
érale », et qu’ils exercent « tous les droits qui
ne
sont pas délégués au pouvoir fédéral ». Moyennant quoi l’article 5 —
151
département fédéral (ou ministère). Ces ministres
ne
représentent pas les cantons et ne sont pas renversés par les chambre
152
Ces ministres ne représentent pas les cantons et
ne
sont pas renversés par les chambres. Si tel projet de loi qu’ils prés
153
chambres. Si tel projet de loi qu’ils présentent
n’
est pas accepté, ils le retirent sans se retirer eux-mêmes. Les droits
154
des attributs de la souveraineté qu’aucun canton
ne
saurait prétendre exercer seul : la défense, les relations avec les g
155
’il importe de souligner, c’est que la fédération
n’
a pas pour but la création d’une puissance collective, mais au contrai
156
ui autrement resteraient sans défense, et que nul
n’
aurait charge d’assurer. Sans l’union fédérale, qui procure les moyens
157
cure les moyens de défendre le tout, nulle partie
n’
eût été en mesure d’assurer son indépendance. Les cantons alémaniques
158
mpromis empirique. L’union fédérale, à vrai dire,
ne
se fait pas en dépit de la diversité, mais pour la maintenir et perpé
159
magma informe », comme certains le ressassent. Il
n’
y a en vérité aucune raison pour qu’une Europe fédérale fasse aux État
160
e que ceux-ci ont fait à leurs provinces, mais on
ne
voit que trop bien ce qui incite les jacobins de tous pays à craindre
161
re que les nations étatisées de l’Europe actuelle
ne
soient traitées comme le furent les « nations » primitives de la Fran
162
ais, dira-t-on, toutes les fédérations existantes
ne
se voient-elles pas contraintes, sous la pression des faits, à renfor
163
est facile de transposer en termes européens : «
Ne
confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une
164
te. Ce que la famille peut faire, la municipalité
ne
doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne do
165
ire. Ce que la municipalité peut faire, les États
ne
doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernem
166
les États peuvent faire, le gouvernement fédéral
ne
doit pas le faire. » Il est normal qu’à mesure qu’augmentent les dime
167
raît que la formule fédérale qui a fait la Suisse
ne
peut plus se limiter aux frontières de ce pays. Transposant la thèse
168
le communisme, reconnaissons que « le fédéralisme
n’
est plus possible dans un seul pays ». Ou bien la formule suisse va s’
169
stante dans l’expérience historique de la Suisse,
ne
correspond qu’à des définitions académiques et, par nature, conventio
170
révoit l’échec à terme, de la simple liaison : je
ne
m’engage à rien au-delà de ce qui me convient, tant pis pour l’autre.
171
re que les notions de personne et d’amour-passion
n’
existaient qu’en Europe, et c’est peut-être le point de départ de cett
172
ent nos doctrines personnalistes des années 1930.
N’
est-ce pas parce que vous êtes suisse que vous êtes fédéraliste ? Quan
173
Quand je suis arrivé à Paris, à 25 ans, la Suisse
ne
me préoccupait guère, je ne pensais qu’à la littérature. Mais quand j
174
, à 25 ans, la Suisse ne me préoccupait guère, je
ne
pensais qu’à la littérature. Mais quand j’ai été mobilisé en 1939, co
175
de entier qu’il est des victoires impossibles. On
ne
conquiert pas avec des chars les dons de l’âme ni les raisons de vivr
176
— (Il se fâche.) Où prenez-vous ça ? Il faudrait
n’
avoir rien lu de moi, sauf quelques citations dans un libelle du petit
177
retenue les impostures de Bernard-Henry Lévy4. Je
ne
puis accepter que des jeunes gens d’aujourd’hui soient trompés à ce p
178
t prises, et me l’a dit tout net à New York, mais
ne
l’a jamais répété à Paris, semble-t-il. Du personnalisme, des personn
179
le but ultime de tous les hommes. Un sentier qui
n’
est pas tracé et que chacun doit inventer en y marchant. « Ma parole e
180
choses espérées, ferme assurance de celles qu’on
ne
voit pas », selon l’Épître aux Hébreux. L’avenir du personnalisme ? E
181
i nous animait quand nous disions que la personne
ne
peut se réaliser que dans l’action, mais que l’action n’est efficace
182
se réaliser que dans l’action, mais que l’action
n’
est efficace qu’à l’échelle d’une petite communauté, où la voix d’un c
183
isses. Le calvinisme a toujours été régionaliste.
N’
oubliez pas que les calvinistes, qui tenaient la moitié sud de la Fra
184
une république fédérale du Midi. Le mot huguenot
n’
est vraisemblablement qu’une déformation du mot allemand Eidgenossen,
185
’ONU, l’a exprimé avec une simplicité géniale : «
Ne
confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une
186
te. Ce que la famille peut faire, la municipalité
ne
doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États (nous
187
eut faire, les États (nous dirions : les régions)
ne
doivent pas le faire. Ce que les États (les régions) peuvent faire, l
188
s régions) peuvent faire, le gouvernement fédéral
ne
doit pas le faire. » Chaque problème doit être traité et résolu à son
189
ions renfermés dans le carcan de leurs frontières
n’
ont plus d’autre mode de contact que le choc. Mais les régions s’artic
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ou ses excitants, sont-ils les mêmes ? Les tabous
ne
sont pas des modes. L’inceste a été condamné par toutes les civilisat
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par toutes les civilisations. Le complexe d’Œdipe
n’
a pas changé que je sache depuis Freud. Ce qui n’est peut-être qu’une
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n’a pas changé que je sache depuis Freud. Ce qui
n’
est peut-être qu’une mode, ou en tout cas un phénomène culturel, donc
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lité aujourd’hui —, je suis absolument certain de
n’
avoir pas perdu mon temps, comme écrivain, c’est-à-dire comme fauteur
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sponsables, donc seuls libres de les changer ! Ça
ne
tient qu’à nous ! Mais nous ne voulons pas y croire, nous avons une p
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e les changer ! Ça ne tient qu’à nous ! Mais nous
ne
voulons pas y croire, nous avons une peur bleue d’être libres, parce
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démontré que mes efforts resteront vains, qu’ils
ne
changeront en rien les destins de ce siècle, je persisterai dans mon
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oie et peut-être à mon salut. Et merci Dieu si ce
n’
est pas seulement au mien. 2. Rien à voir avec le groupuscule fasci
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ous imaginait avec une grande barbe blanche !” Il
n’
a toujours pas cette tête-là, et il déroute toujours autant le public,