1 1950, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Pour un standard unique de la télévision (18 novembre 1950)
1 chacun de ces pays, tout espoir d’une télévision qui puisse être diffusée dans toutes nos nations sera perdu, et cet instr
2 1954, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Visite à M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture (septembre 1954)
2 rnementale. Son directeur est Denis de Rougemont, qui fonda avec Emmanuel Mounier le mouvement personnaliste et la revue E
3 e saurais le faire : la culture est simplement ce qui rend la vie digne d’être vécue. Le centre a créé et créera encore des
4 e Centre ne fera pas double emploi avec l’Unesco, qui est une organisation mondiale et n’a pas spécialement de mission euro
5 l’Association des instituts d’études européennes, qui a tenu son assemblée générale à Turin, le Bureau européen d’éducation
6 onale des compositeurs, interprètes et critiques, qui s’est tenue à Rome et a traité de la musique du xxe siècle, et un Pr
3 1969, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Une longue et vieille histoire (7 juin 1969)
7 font totalement défaut. Le phénomène de l’amour, qui se distingue radicalement à la fois du phénomène physiologique de la
8 lème de l’érotisme en Occident. Et c’est la gnose qui lui a donné sa forme au xiie siècle. Malgré le christianisme, et par
9 ois contre lui, ce sont des influences gnostiques qui se trouvent avoir fomenté l’érotique occidentale et qui lui ont propo
10 trouvent avoir fomenté l’érotique occidentale et qui lui ont proposé des moyens d’expression, cependant que les mythes et
11 moines ou des conteurs gaulois. L’amour-passion, qui naît au xiie siècle dans les romans anglo-normands et les chansons d
12 : « Par elle seule je serai sauvé ! » Tout cela — qui est d’abord occitan, arabe, celte et anglo-saxon — va donner en franç
13 de Frank Harris), pour ne retenir que les œuvres qui ont marqué un style de l’amour. Si l’on définit l’érotisme comme l’us
14 s. Tout est sexe, et le sentiment nul, chez Sade, qui traduit cyniquement le système des valeurs de la noblesse — hédonisme
15 le mariage en principe sur le seul sentiment (ce qui est absurde), en fait sur l’héritage (ce qui est souvent odieux), et
16 (ce qui est absurde), en fait sur l’héritage (ce qui est souvent odieux), et tous les écrivains ignorent le sexe comme tel
17 « déchaîné la sexualité », comme le répètent ceux qui l’attaquent sans le connaître : il a seulement autorisé une manière n
18 s l’abolition du complexe d’Œdipe. Et l’érotisme, qui était en somme une forme littéraire de la sexualité, tend à relever d
19 owski, il a retrouvé sa problématique originelle, qui est religieuse (la gnose contre la raison), de même qu’Histoire d’O r
20 usement transposé dans l’atmosphère du masochisme qui domine la psyché occidentale depuis la fin du siècle dernier. (Voir N
4 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La poussée régionaliste en Europe occidentale (avril 1971)
21 il 1971)f On peut se demander si nos sociétés qui deviennent de plus en plus énormes et pareilles les unes aux autres n
22 lyse des motifs, extrêmement divers en apparence, qui ont amené la plupart des pays européens à poser le problème régional.
23 u géographique, traditionnelle ou prospective, ce qui est frappant, c’est qu’ils jouent tous dans le même sens. De leur ens
24 : « Comme l’avait vu profondément Arnaud Dandieu, qui , sur ce point, a été vraiment un prophète, il faut garder les yeux fi
25 es. Ils sont unanimes à montrer que l’État-nation qui règne seul, depuis un siècle, sur la science de ses professeurs et la
26 monde actuel. Un modèle périmé L’État-nation qui se dit souverain absolu est manifestement trop petit pour jouer un rô
27 pas la création d’agences fédérales européennes, qui seraient compétentes partout où les tâches et leur concertation se ré
28 s — ce carcan militaire, idéologique et douanier, qui a moins d’un siècle d’âge en moyenne, n’est plus capable d’assurer la
29 de l’État-nation à une souveraineté sans limites, qui ne peut plus rien animer si elle peut encore tout bloquer, amènent à
30 er ce modèle périmé. Tel est l’argument politique qui inspire l’action des fédéralistes. Leur visée générale s’ordonne natu
31 ou du petit Jura bernois ; les révoltes ethniques qui couvent et parfois éclatent en Bretagne ou en Flandres ; les poussées
32 main. II. — Les plans d’aménagement du territoire qui se donnent pour but de réduire les disparités économiques nationales
33 ontières politiques nées du hasard des guerres et qui ne correspondent plus à nulle réalité, ni ethnique ni économique. Sur
34 raient coïncider spatialement par quelque miracle qui ne s’est jamais produit, et qui aurait encore moins de chance de surv
35 r quelque miracle qui ne s’est jamais produit, et qui aurait encore moins de chance de survenir dans le cas des régions déf
36 tre avenir prochain, j’imagine quelques solutions qui d’ailleurs posent de nouveaux problèmes. 1. Créer des agences fédéral
37 es régions à géométrie variable selon la fonction qui les définit. Voilà qui paraît très concevable, mais qui pose le probl
38 variable selon la fonction qui les définit. Voilà qui paraît très concevable, mais qui pose le problème très neuf de l’admi
39 s définit. Voilà qui paraît très concevable, mais qui pose le problème très neuf de l’administration de ces régions variabl
40 ns, former les régions et créer un tissu européen qui finira par se révéler plus solide que les liens administratifs subsis
41 isser s’évanouir les préjugés stato-nationalistes qui paralysent aujourd’hui l’imagination de la plupart des « grands servi
5 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’absence d’une « culture nationale », facteur du développement intellectuel (26-27 septembre 1971)
42 ause à effet. Libres de la tutelle d’une capitale qui veut tout uniformiser, les foyers régionaux se développent, d’autant
43 Genève de Calvin (ce Picard venu de Strasbourg et qui agira sur les élites intellectuelles et politiques de la France, de l
44 lumer successivement les foyers locaux de culture qui rayonneront sur l’Occident moderne. Les sources de trois grands co
45 pédagogie de Pestalozzi et la peinture de Füssli ( qui deviendra « Fuseli, the Wild Swiss », lorsqu’il régira la vie artisti
46 éiade de mathématiciens, physiciens et astronomes qui rivalisent de génie : Léonard Euler et les huit Bernouilli, ses cousi
47 assiste alors aux combats homériques entre celui qui signe ses lettres « le Suisse Voltaire » et celui qui signe ses livre
48 signe ses lettres « le Suisse Voltaire » et celui qui signe ses livres « Rousseau, citoyen de Genève ». La dynastie des Sau
49 bord entre une « civilisation » et une « Kultur » qui s’expliquaient à coups de canon, puis entièrement cernée par les tota
50 ’Europe et au monde ? Il faudrait parler de Dada, qui explose à Zurich au moment où Lénine s’y prépare à partir en wagon pl
51 ), puis l’épistémologie génétique de Jean Piaget, qui révolutionneront la psychologie de l’enfant et par suite la pédagogie
52 ans la différence cultivée et le goût du dialogue qui caractérisent à la fois les sciences humaines, le civisme et la vie c
53 le fédéralisme — terme clé de notre existence, et qui signifie beaucoup plus que l’union politique des cantons souverains :
6 1971, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Paul Valéry et l’Europe (29 octobre 1971)
54 Noblet, Brun, Lapie père et fils et vingt autres qui disent, en termes très semblables, que « l’Europe, cette étroite pres
55 blables, que « l’Europe, cette étroite presqu’île qui ne figure sur le globe que comme un appendice à l’Asie, est devenue l
56 ces permanentes de cette vie. Ce sont les crises qui nous alertent. Celle de 14-18 venait de provoquer dans les conscience
57 ue l’Europe en demeurait étonnée, comme quelqu’un qui se relève dans les tôles tordues et ne sait pas s’il est encore vivan
58 ie des trois sources : Toute race et toute terre qui a été successivement romanisée, christianisée, et soumise, quant à l’
59 priétés soient énonçables en peu de mots, tout ce qui fascine son esprit. (L’élégance de son style est celle d’un théorème 
60 ément une définition générale et substantielle. À qui s’applique alors sa grille, d’une manière non pas exhaustive mais suf
61 ue, physiologique, affectif et lyrique. Tout cela qui n’était pas le fort de Valéry. Et tout cela explique peut-être son pe
62 ie de raccourcis fulgurants, de condensés géniaux qui n’ajoutent rien — qu’une certaine forme, une certaine brièveté décisi
63 urue, cette terre ravagée ! J’ai visité ces lieux qui furent le théâtre de tant de splendeurs, et je n’ai vu qu’abandon et
64 rs, et je n’ai vu qu’abandon et que solitude. […] Qui sait si sur les rives de la Seine, de la Tamise ou du Zuyderzee, là o
65 e peuvent suffire à la multitude des sensations : qui sait si un voyageur comme moi ne s’assoira pas un jour sur de muettes
66 ien, c’est que la politique de nos États-nations, qui refusent toute espèce d’union sous le prétexte de leur « souveraineté
67 nos nationalismes et de leur concurrence insane, qui réduit chacun d’eux à l’impuissance, il faut prévoir que nous préfére
7 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). « Le respect du réel, c’est le revers du paradoxe » (14 décembre 1972)
68 citan. Le parler ? Mais l’écrire… Bon Dieu ! pour qui nous prenez-vous ? Rousseau, Mme de Staël, Benjamin Constant, Amiel,
69 eptante-six ouvrages publiés par des Rougemont et qui vont d’un essai sur Socrate et Jésus-Christ à des Observations sur l’
70 ne tradition ? De fait, j’appartiens à une lignée qui est plus de robe que d’épée. L’origine de la famille est franc-comtoi
71 oise, et il y a dans cette province deux villages qui se nomment Rougemont. Juges, conseillers d’État de la principauté de
72 e grenier de notre maison en laboratoire. Tout ce qui était germination me passionnait… Je fabriquais des plantes artificie
73 la vertu de ce goût et de ce laboratoire. Mais ce qui avait été passion devint devoir, et je le détestai aussitôt. D’où vot
74 é à faire connaître en France ce philosophe-poète qui reste mon maître, et peut-être mon juge ironique. Si Goethe a été pou
75 e siècle. Tout cela dans ces années 1932 à 1936, qui voient triompher Hitler, Mussolini et Staline… Vous écriviez dans vot
76 Mais, pour moi, l’écrivain engagé n’est pas celui qui s’en remet à un parti quand il s’agit de prendre une position publiqu
77 blique. Au contraire, c’est un homme responsable, qui , dans une situation donnée, peut dire : j’en réponds ! Mais de quoi l
78 première partie introductive. C’est sans doute ce qui justifie le mot, plus drôle que méchant, d’Emmanuel Mounier dans Esp
79 L’éclectisme est mal vu au temps des fanatiques, qui ont peut-être raison sur ce point. Mais je constate plutôt chez moi u
80 èse. C’est sur le plan intime et philosophique ce qui correspond, sur le plan politique, à ce sens du fédéralisme dont mon
81 mariage est une vocation N’est-ce pas déjà ce qui s’annonce dans vos journaux, que vous avez recueillis sous le titre d
82 1946, et leur suite — le Journal d’un Européen — qui ne saurait tarder, ont pour objet non pas un terme, mais une relation
83 e, ni son époque en soi, mais bien leurs rapports qui à mes yeux sont seuls vivants, réels, dignes d’intérêt. Ou si vous vo
84 ’est bien ce que dit aussi le titre même du livre qui vient de reparaître en édition « définitive » puisqu’il réunit un ter
85 géopolitique : L’Amour et l’Occident . Pour vous qui étiez si engagé dans une pensée politique et religieuse, comment se f
86 n est d’autres. Votre pensée si grave… C’est vous qui le dites ! N’oubliez pas mes Lettres sur la bombe atomique , ou mes
87 devient lui-même que par la vocation, ce sentier qui se crée sous les pas qui le suivent. Mais la vocation, qui rend uniqu
88 la vocation, ce sentier qui se crée sous les pas qui le suivent. Mais la vocation, qui rend unique, relie du même coup au
89 ée sous les pas qui le suivent. Mais la vocation, qui rend unique, relie du même coup au prochain… paradoxe. Le fédéralisme
90 est d’abord la condition de toutes les libertés, qui est le respect des antinomies. Il est la légèreté de l’esprit et la t
91 viser votre livre eu égard à tous les changements qui sont intervenus dans nos mœurs et dans nos pensées depuis sa première
92 tation… Révisé ? Non ! J’ai répondu aux critiques qui ont été formulées depuis trente ans. Parce que ce livre continue d’ag
93 rdin, ou les utopies fouriéristes d’André Breton. Qui sait, peut-être n’ai-je été amené à tant m’intéresser au xiie siècle
94 veau paradoxe. Surtout pour un penseur comme vous qui scrutez les signes avant-coureurs de l’avenir de l’Europe et du monde
95 que de vouloir prédire objectivement. Écoutons ce qui nous appelle. Nous ne sommes pas là pour prédire l’avenir, mais pour
96 r engagé dans tous les grands débats du siècle et qui a su apporter à chacun une réponse originale en un style et par des f
97 té n’a pour réalité et pour fin que les personnes qui la composent et son organisation doit la transformer en un terrain fe
8 1972, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Descartes inversé ou le zen occidental (14 décembre 1972)
98 2)k l J’ai appris le tir au fusil dans un pays qui , traditionnellement, fournit au monde les champions de cet art ; et c
99 de des sergents, je me décidais à lâcher le coup, qui s’en allait régulièrement dans le parapet, au-dessous de la cible. Ce
100 pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. Quand vous serez assez concentré, laissez-vou
101 hypnotiser par ce petit disque noir à 300 mètres qui danse sur la ligne de mire. Sans que vous l’ayez voulu, le coup parti
102 ) Si la fin ne justifie pas les moyens, qu’est-ce qui les justifie ? Une autre fin, évidemment. C’est de la fin des fins qu
103 qu’elle n’en comporte ; et cela, aux seuls moyens qui portent à cette fin. Une fin sans justice ne peut rien justifier, si
104 onc s’exercer sur les moyens qu’à partir des fins qui les dictent, selon qu’elles sont bonnes ou mauvaises, relativement à
105 ième partie d’une Théorie générale du fédéralisme qui comportera une doctrine de la personne, une morale, et une politique
9 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). La révolte des régions : l’État-nation contre l’Europe (mars 1974)
106 éval… », déclare à son tour M. Michel Debré. Ceux qui parlent de régions sont « des imbéciles ignorant l’histoire », « des
107 orant l’histoire », « des inadaptés », « des gens qui agissent pour le compte de l’étranger », « des réactionnaires ou des
108 in mythe européen, celui de l’Europe des régions, qui est une absurdité », déclare enfin M. Sanguinetti. Cet ilote ivre du
109 hnies plus nombreuses encore par une autre nation qui leur impose sa langue). L’unité nationale au-dessus-de-tout, partout
110 telle est la religion de l’État-nation, la seule qui exige encore des sacrifices humains, et les obtienne. Toutes ces décl
111 de citer ; au surplus responsable de l’expression qui paraît leur faire tellement peur, je vais tenter de débrouiller quelq
112 rg, où l’on se veut avant tout « réaliste ». Ceux qui l’ont crue possible sur ces bases sont morts sans l’avoir imposée : S
113 e : Schuman, Adenauer, De Gasperi. Si ces hommes, qui avaient tout en main, n’ont rien pu faire, c’est vraiment que la form
114 est impossible. Ce n’est pas l’opinion populaire qui les a retenus. Tous les sondages, régulièrement, donnent 65,5 % en fa
115 uelques lents progrès dans le sens de l’union. Ce qui bloque tout, c’est la prétention à une souveraineté nationale absolue
116 prétention à une souveraineté nationale absolue, qui serait incapable de se manifester par autre chose que par le refus pé
117 ique des mesures communes que l’on propose. Refus qui s’adresse simultanément à la fédération (supranationale) et aux régio
118 u du complexe jacobin, hérité des « quarante rois qui en mille ans firent la France », selon l’épigraphe de l’Action frança
119 es activités de plus en plus intenses et variées, qui vont de la recherche historique et sociologique à la pose de charges
120 ine, au contraire, des régions fonctionnelles, et qui soient définies par un problème précis d’écologie, ou de transports,
121 llons au fait : la grande terreur du séparatisme, qui se manifeste en Espagne comme en France, et en URSS comme dans le can
122 e traduit le sentiment de culpabilité de l’ethnie qui a réduit les autres à son « unité nationale », — valeur suprême pour
123 ire russe suivront demain et après-demain — voilà qui suffit pour qu’on pardonne leur nationalisme souvent borné : il n’est
124 ne émeute, mais d’une révolution, et d’une espèce qui a de quoi surprendre. Il s’agit de recréer en Occident le sens de la
10 1974, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Robert Aron : le témoin d’une génération passionnée (9 mars 1974)
125 — il était, disait-il, le seul officier français qui eût réussi avec son propre sabre, — mais aussi avec de soudaines répa
126 personnaliste dans sa tendance la plus radicale, qui était le groupe de l’Ordre nouveau. Soit dit en passant, c’était à pe
127 ntique, récemment dissoute. C’est l’Ordre nouveau qui a lancé les idées aujourd’hui si actuelles de région, d’autogestion d
128 imension nouvelle de recherche religieuse : celle qui se manifeste dans Les Années secrètes de Jésus, et qui me rappelle le
129 e manifeste dans Les Années secrètes de Jésus, et qui me rappelle les discussions passionnées que nous menions, au temps de
130 enions, au temps de l’ON, entre les nietzschéens, qui dominaient le groupe, les catholiques d’ Esprit et quelques protesta
11 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Avez-vous lu Jérôme Deshusses ? (16 mars 1979)
131 Jérôme Deshusses ? (16 mars 1979)o D’un moine qui lui servait de secrétaire, Voltaire disait : « Il a lu tous les Pères
132 qu’elle nous réfère sans cesse à ses racines, ce qui ne veut nullement dire au passé du langage mais bien à sa visée premi
133 ar son sillage, ou, en termes plus clairs, que ce qui n’est plus produit ce qui est ». En vérité, toutes les vraies causes
134 mes plus clairs, que ce qui n’est plus produit ce qui est ». En vérité, toutes les vraies causes sont causes finales. Seul
135 omme la Géhenne, cette vallée proche de Jérusalem qui servait de décharge municipale, « là où le feu ne s’éteint jamais ».
136 ’est le monde de la pollution, des déchets, de ce qui ne sert à rien mais qui empeste et contamine. En quatre-vingts pages
137 ution, des déchets, de ce qui ne sert à rien mais qui empeste et contamine. En quatre-vingts pages bourrées de faits et cré
138 s années. Tout cela pour quels motifs futiles ? «  Qui décide d’échanger l’eau douce contre du sucre raffiné pour rien et du
139 de l’espèce « cercle carré ». Natura signifie ce qui doit naître. La nature est toujours en avant, vers l’avenir. « L’envi
140 lus de pouvoir que le pouvoir n’a d’idéal. Or, ce qui nous appelait en vain du plus haut de l’esprit, nous le retrouvons à
141 rême du défi. « C’est la vie entière, cette fois, qui en est à tout risquer. Il faut donc que ce soit pour tout avoir… Ou b
142 ns implacables développent la logique du mensonge qui nous a conduits où nous sommes : la Foire d’empoigne, et c’est l’écon
143 ellule de base, ce « chassé-croisé de mensonges » qui serait (selon l’auteur) le couple, d’où la famille, d’où l’inégalité
144 t l’absence — est-elle voulue ? — d’une Politique qui montrerait quelques moyens de répondre à l’appel de nos plus hautes f
145 autes fins. Car toute cette entreprise démesurée, qui pourrait n’être qu’une nietzschéenne « philosophie à coups de marteau
146 usqu’ici les critiques cherchant des repères mais qui n’arrivent pas à distinguer si cet auteur nouveau — moins de quarante
147 e le couple mais aussi Marx, Freud et la science ( qui l’a formé). Les dieux modernes et ceux de naguère se vengent : silenc
148 vengent : silence sur ce blasphémateur universel qui connaît trop bien son affaire. Pourtant, un tel mordant dans la dénon
149 éfinir un petit hebdo contestataire de son pays — qui est aussi le mien —, voici, loin de toutes modes, un vrai « penseur d
12 1979, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Le fédéralisme helvétique dans l’Europe d’aujourd’hui (24-25 juin 1979)
150 é-ci du Jura, Guillaume Tell, l’arbalétrier barbu qui défie le tyran au nom des droits locaux ; mais, à l’Ouest, ces grands
151 mmis emperruqués, serviteurs exemplaires de celui qui aurait dit : « L’État, c’est moi ». Dans les conditions psychologique
152 d ». C’étaient les trois « communes forestières » qui occupaient les approches par le nord du col du Gothard. Celui-ci, ouv
153 st la mission initiale et fondatrice des vallées, qui reçoivent à cette fin l’« immédiateté impériale » : désormais, elles
154 es puissances voisines, mais de la seule couronne qui symbolise la grande communauté du continent. À cette garantie, symbol
155 édérations de vallées comme les ligues grisonnes, qui forment à elles seules un microcosme des ligues suisses. Dans cet ens
156 d’hui officielles), on pratique deux confessions ( qui s’affronteront dans plusieurs guerres civiles, jusqu’en 1848), et, av
157 fédérale », et qu’ils exercent « tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoir fédéral ». Moyennant quoi l’article 5
158 fédération sera exercée par l’Assemblée fédérale, qui se composera de deux chambres : le Conseil national, formé des député
159 composé de sept membres, élus par l’Assemblée, et qui dirigent chacun un département fédéral (ou ministère). Ces ministres
160 ts comparable à celle de l’Europe du xxe siècle, qui appelle impérieusement le même type de solutions. L’union pour la
161 ontraire, la garantie des libertés particulières, qui autrement resteraient sans défense, et que nul n’aurait charge d’assu
162 n’aurait charge d’assurer. Sans l’union fédérale, qui procure les moyens de défendre le tout, nulle partie n’eût été en mes
163 eur tragique des jacobins de gauche et de droite, qui s’imaginent, comme MM. Marchais et Debré, que le fédéralisme interne
164 leurs provinces, mais on ne voit que trop bien ce qui incite les jacobins de tous pays à craindre que les nations étatisées
165  : « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
166 re mondiales, il apparaît que la formule fédérale qui a fait la Suisse ne peut plus se limiter aux frontières de ce pays. T
167 taux de sincérité des partisans de l’union. Ceux qui préconisent la confédération optent pour la formule méfiante, égoïste
168 tion optent pour la formule méfiante, égoïste, et qui prévoit l’échec à terme, de la simple liaison : je ne m’engage à rien
169 ple liaison : je ne m’engage à rien au-delà de ce qui me convient, tant pis pour l’autre. Et ceux qui préconisent la fédéra
170 e qui me convient, tant pis pour l’autre. Et ceux qui préconisent la fédération optent pour la formule créatrice et confian
171 rêt ni de temps. Enfin quelque chose de grand, et qui serait en même temps raisonnable ! Fédéral ou confédéral, le modèle s
13 1982, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). L’amour, les régions et l’Occident (20 août 1982)
172 ccident (20 août 1982)q r Quel est le principe qui rassemble les divers aspects de votre personnalité ? Disons que c’est
173 sonnalité ? Disons que c’est une idée de l’homme, qui s’est constituée dans ma jeunesse, entre 20 et 25 ans : l’homme consi
174 de « philosophie existentielle », Hic et Nunc , qui introduisit en France, en 1932, les œuvres de Kierkegaard et de Karl
175 de l’engagement et de la passion. Deux personnes qui s’engagent pour la vie, c’est le mariage, tandis que l’amour-passion
176 éenne que j’ai menée dans beaucoup d’ouvrages, et qui m’a conduit après la guerre à fonder, à Genève, le Centre européen de
177 t même l’union pour les diversités à protéger. Ce qui rejoint exactement nos doctrines personnalistes des années 1930. N’es
178 e 15 juin 1940 sur l’entrée de Hitler à Paris, et qui a été considéré comme « insulte à chef d’État étranger », donc mettan
179 quelques citations dans un libelle du petit BHL3, qui croit pouvoir faire de moi un pronazi — il s’imagine que Hitler était
180 , j’ai cité, mais en correctionnelle, un critique qui avait amplifié sans retenue les impostures de Bernard-Henry Lévy4. Je
181 e à La Haye, et jusqu’à nos jours. Et ce sont eux qui ont suscité un peu partout la renaissance de l’idée régionaliste, et
182 vers le but ultime de tous les hommes. Un sentier qui n’est pas tracé et que chacun doit inventer en y marchant. « Ma parol
183 urage d’avancer dans la nuit, de fouler le chemin qui se crée sous mes pas. Ce qui donne ce courage, c’est la foi seule, « 
184 de fouler le chemin qui se crée sous mes pas. Ce qui donne ce courage, c’est la foi seule, « substance des choses espérées
185 ais avec l’avenir de la fédération européenne, ce qui signifie probablement avec l’avenir de la paix. Mai 68 m’a fait l’eff
186 omme « small is beautiful » traduit bien l’esprit qui nous animait quand nous disions que la personne ne peut se réaliser q
187 e romain. Chez les protestants, c’est la paroisse qui est l’unité de base. L’Église est concrètement une fédération de paro
188 régionaliste. N’oubliez pas que les cal­vinistes, qui tenaient la moitié sud de la France vers la fin du xvie siècle, sous
189 t qu’une déformation du mot allemand Eidgenossen, qui signifie « compagnons du serment », et qui désignait alors les Suisse
190 ossen, qui signifie « compagnons du serment », et qui désignait alors les Suisses confédérés. Pour en revenir à la « décent
191 est-à-dire d’en bas. Le sénateur David Moynihan, qui fut le représentant des États-Unis à l’ONU, l’a exprimé avec une simp
192  : « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
193 ns d’aujourd’hui ont les mêmes réactions que ceux qui le lisaient pendant la dernière guerre : ils prennent conscience de c
194 tte lecture peut les aider à préciser des notions qui restaient confuses dans leur esprit. Cette clarification peut produir
195 dipe n’a pas changé que je sache depuis Freud. Ce qui n’est peut-être qu’une mode, ou en tout cas un phénomène culturel, do
196 moins long terme, c’est la permissivité actuelle, qui est à bien des égards un retour aux pratiques d’avant l’ère victorien
197 étendus impératifs mortels, c’est nous les hommes qui les avons créés ! Nous en sommes les seuls responsables, donc seuls l
198 ts par le chapeau suivant : « Denis de Rougemont, qui est suisse, vit près de la frontière franco-genevoise, mais du côté f
199 là, et il déroute toujours autant le public, pour qui il est tantôt le théoricien de l’amour-passion, tantôt le militant d’