1
ation et une compréhension réciproques ne peuvent
être
fécondes que si elles réunissent des éléments réellement divers, c’es
2
les ou apparentés. La compréhension réciproque ne
serait
qu’une constatation pure et simple, une tautologie, une formalité enn
3
rer justement que les questions de vocabulaire ne
sont
ni simples ni indifférentes ; qu’elles sont mêlées à toutes nos activ
4
re ne sont ni simples ni indifférentes ; qu’elles
sont
mêlées à toutes nos activités, dans la mesure où la pensée y est mêlé
5
utes nos activités, dans la mesure où la pensée y
est
mêlée ; qu’elles entraînent et symbolisent à peu près toutes les « qu
6
es les « questions actuelles » ; bref, que rien n’
est
plus immédiatement important pour « l’action » que la définition des
7
insi — entre autres — que le « pouvoir des mots »
est
réel. Peut-être dira-t-on qu’il n’est que trop réel : c’est que la pl
8
des mots » est réel. Peut-être dira-t-on qu’il n’
est
que trop réel : c’est que la plupart des mots ont été vidés du sens —
9
que trop réel : c’est que la plupart des mots ont
été
vidés du sens — primitif ou secondaire — qu’une société et une cultur
10
s » ou « faux » selon le système de référence qui
est
en train de se constituer dans divers groupes. Les mots que nous étud
11
divers groupes. Les mots que nous étudions ici ne
sont
pas « vides » — le vocabulaire a horreur du vide — mais ils ont été m
12
— le vocabulaire a horreur du vide — mais ils ont
été
mal remplis, ou remplis au hasard, — et en tout cas, ils ont pris des
13
l faut reconnaître, tout d’abord, que la violence
est
généralement « mal vue » de la majorité des Français. (Mais c’est peu
14
e, justement, parce qu’on la regarde mal ?) On en
est
venu à assimiler violence à brutalité, à contrainte par la force maté
15
ire. J’en vois la principale raison dans ce qu’on
est
convenu d’appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception
16
l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’
est
exagérément développé, et comme fixé, par suite des conditions partic
17
s des expressions telles que : « Cela ne peut pas
être
vrai : ce serait trop horrible » (c’est-à-dire : cela obligerait à en
18
ns telles que : « Cela ne peut pas être vrai : ce
serait
trop horrible » (c’est-à-dire : cela obligerait à envisager le monde
19
ps, les organismes de l’économie et de la culture
sont
devenus si complexes et délicats qu’on a l’impression que toute inter
20
ale : que les institutions ne durent qu’à force d’
être
recréées, réinventées, reprises sans relâche à la base… Ayant peur de
21
sorte disqualifié la violence — car tout le monde
est
d’accord pour condamner la brutalité —, on se met à abuser du mot dan
22
traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’
est
moins « violent » que la doctrine de Marx, rigoureusement évolutive e
23
doctrines de violence apparues dans notre époque
sont
celles de Nietzsche et de Georges Sorel : elles s’accordent au plus m
24
ans sa puissance active, libératrice. La violence
est
le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’e
25
terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’
est
sentie tout d’abord que par l’auteur qui l’imposera. Tout acte créate
26
r de l’esprit — et c’est l’esprit seul qui crée —
est
une « transgression » des lois admises jusqu’alors : d’où le malaise
27
aise que crée naturellement cet acte, malaise qui
est
à l’origine de l’état d’esprit conservateur que nous décrivions tout
28
malaise, lié à l’euphorie du risque encouru, qui
est
le signe normal d’une création de l’esprit humain. Les époques de déc
29
tion de l’esprit humain. Les époques de décadence
sont
celles où l’on en vient à redouter par-dessus tout ce malaise (à le q
30
e l’esprit. Cette fausse « charité » sentimentale
est
nettement condamnée par l’Évangile : « Je ne suis pas venu apporter l
31
est nettement condamnée par l’Évangile : « Je ne
suis
pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et le terme même de viol
32
ndamner au nom de la « charité », se trouve avoir
été
glorifié par l’Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu
33
gile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu
est
promis aux violents. Là encore, c’est l’influence de la morale bourge
34
soutiennent des polémistes ignorants. La violence
étant
le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seul
35
, lorsque celles-ci ont cessé de le servir. Telle
est
l’origine du concept occidental de révolution. La révolution est touj
36
u concept occidental de révolution. La révolution
est
toujours spirituelle : elle est l’acte de l’homme qui rejette ses vie
37
on. La révolution est toujours spirituelle : elle
est
l’acte de l’homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente s
38
possibles nouveaux. La révolution ainsi comprise
est
aussi indispensable à la vie sociale que l’imagination l’est à la vie
39
ndispensable à la vie sociale que l’imagination l’
est
à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice, el
40
à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence
est
libératrice, elle n’est pas pour autant anarchique. Elle libère pour
41
’ailleurs, si la violence est libératrice, elle n’
est
pas pour autant anarchique. Elle libère pour construire, elle détruit
42
étruit pour ré-ordonner. Violence et construction
sont
si loin de s’opposer que j’y verrais plutôt deux synonymes. Reprenons
43
de la vraie création révolutionnaire : la pierre
est
élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, puis elle es
44
ire « libérée » de la loi de pesanteur, puis elle
est
placée dans une « organisation » nouvelle, et tout cela s’opère en ve
45
violence de la brutalité, du simple fait qu’elles
sont
souvent liées. (Il y a peu de tons purs dans la vie.) La brutalité
46
ce, signe de l’esprit agissant, la brutalité peut
être
définie comme un aspect et un caractère avant tout matériels. Elle es
47
aspect et un caractère avant tout matériels. Elle
est
le fait d’une contrainte purement extérieure, donc incapable en soi d
48
nement, sans « signification » précise, — le sens
étant
toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’
49
a plus voyante, si je puis dire, de la brutalité,
est
fournie par les régimes totalitaires. La dictature totalitaire est la
50
es régimes totalitaires. La dictature totalitaire
est
la brutalité même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la con
51
totalitaire est la brutalité même, en ce qu’elle
est
fondée sur le principe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il s
52
La libre manifestation des antagonismes réels lui
est
encore plus intolérable qu’elle ne l’était à l’ordre bourgeois. Aussi
53
éels lui est encore plus intolérable qu’elle ne l’
était
à l’ordre bourgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche de tue
54
rituelle inférieure, pour autant que la défensive
est
en principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de la violence, avo
55
disposions contre la brutalité. La vraie violence
est
en définitive pacifiante : elle accepte les conflits, les fait mûrir
56
rmé lorsqu’il survient. Le destin des démocraties
est
lié à l’éducation ; celui des dictatures à la contrainte. Le seul moy
57
atrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il
est
déjà trop tard sachent qu’ils sont par là même les premiers à rendre
58
i pensent qu’il est déjà trop tard sachent qu’ils
sont
par là même les premiers à rendre le tyran fatal. 1. Ce qui a pu f
59
iques de Marx. Mais la dictature du prolétariat n’
est
pour Marx que la riposte nécessaire du socialisme au capitalisme qui
60
yens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx a
été
fort bien caractérisée comme celle d’un « évolutionniste brutal » (Ar
61
aise. Ces deux mouvements de défense et d’attaque
sont
prudemment dissimulés et confondus sous le vocable de curiosité. « Po
62
, par pure curiosité. » Au vrai, le mot curiosité
est
vide de sens, s’il ne recouvre pas cette crainte ou cette entreprise
63
stifiée d’ailleurs en tant que convention, rien n’
est
moins innocent que la curiosité, rien n’est moins désintéressé dans s
64
ien n’est moins innocent que la curiosité, rien n’
est
moins désintéressé dans ses mobiles. Sans doute une analyse un peu po
65
e, l’un au moins de ces intérêts fondamentaux que
sont
la défense ou l’attaque, et qui apparaissent dans leur belle nudité l
66
ssaire à laquelle doivent se livrer tous ceux qui
sont
soucieux, en politique ou en économie, d’adapter l’offre à la demande
67
mie, d’adapter l’offre à la demande. Mais ce peut
être
aussi un moyen efficace de se libérer des schémas démodés et des cari
68
qui atteignent ; et de se refaire un langage qui
soit
réellement entendu. Tout cela est assez évident, et justifie suffisam
69
un langage qui soit réellement entendu. Tout cela
est
assez évident, et justifie suffisamment notre rubrique. Il reste alor
70
a pas inventé la machine à lire les pensées, nous
serons
bien forcés de nous contenter de leur expression par le langage. À qu
71
donner une certaine consistance. Mais ce qui peut
être
vrai statistiquement ne l’est presque jamais dans le détail. Plus on
72
. Mais ce qui peut être vrai statistiquement ne l’
est
presque jamais dans le détail. Plus on s’approche d’un groupement déf
73
t, si l’on y réfléchit, résume un drame. Ce drame
est
celui du langage dans notre société présente. Les mots que nous dison
74
à un rapprochement absurde. Il fait erreur. Nous
sommes
dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et épices
75
ces (d’où épicerie) et espèces (d’où spécialiste)
sont
le même mot. Tous deux remontent à species (latin). Les espèces, deve
76
à species (latin). Les espèces, devenues épices,
étaient
: gingembre, muscade, cannelle, poivre. « Les quatre espèces » (épice
77
pèces » (épices). J’amenderais cette partie, si j’
étais
l’auteur… D’où je déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni
78
i j’étais l’auteur… D’où je déduirais que rien n’
est
simple, en ce domaine, ni absurde malgré les apparences, mais que « c
79
nce presque surhumaine. Pour conclure quoi que ce
soit
de « ce qu’ils disent », il faut donc bien se résoudre à de grossière
80
ésoudre à de grossières approximations. Le danger
serait
alors d’ignorer qu’il ne s’agit que d’approximations, voire dans cert
81
saire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’
est
-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’avais pas grand-chose. Le père et
82
grand-chose. Le père et les deux fils disent : on
est
plus jeunes que toi, on va aller au travail, et toi tu iras à la pêch
83
pense avant tout, c’est au pain quotidien. » ⁂ Il
est
rare que le film d’une conversation, non retouché, offre une image si
84
non retouché, offre une image significative, tant
soit
peu claire. Cette absence de sens général et simple, cette espèce d’a
85
et simple, cette espèce d’absurdité, de décousu,
est
même ce qui garantit l’authenticité de la relation d’un entretien. Ma
86
ne saurait satisfaire entièrement au dessein qui
est
celui de notre rubrique : pour agir, ou simplement pour se préparer à
87
les généralisations banales et tendancieuses qui
sont
les vices de toute enquête. La signification des propos recueillis et
88
es propos recueillis et stylisés pouvant toujours
être
attribuée au parti pris de l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Ch
89
sque et la statistique, à ce niveau où le langage
est
suffisamment habituel pour que les petites déformations qu’il subit d
90
roupe donné deviennent aisément perceptibles : ce
sont
elles qui révèlent la vraie pensée du groupe. Nous en sommes là aujou
91
s qui révèlent la vraie pensée du groupe. Nous en
sommes
là aujourd’hui : tout le monde réclame la liberté, des libertés, et s
92
auche, à Moscou aussi bien qu’à Berlin. Mais ce n’
est
plus que par l’intonation, l’élan, la mimique de l’homme qui émet ce
93
ce mot, s’il le souffre, s’il l’aime de tout son
être
ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement. b. Rougemont Denis d
94
3. J’ajoute que la maison d’édition en question n’
est
nullement spécialisée, au sens français et scientifique du terme. Tou
95
nçais et scientifique du terme. Tous ces ouvrages
sont
des essais de vulgarisation, bien plus que des manuels techniques ou
96
hniques ou des instruments de recherche. Du moins
sont
-ils présentés sous l’aspect le plus populaire. Et les chiffres de tir
97
pect le plus populaire. Et les chiffres de tirage
sont
significatifs à cet égard, même si l’on tient compte de la diffusion
98
tat (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc
être
intéressant de se reporter maintenant à un organe qui s’efforce de tr
99
deux coups de poing, la France, un mois durant, s’
est
énervée à discourir sur sa désunion. J’entends bien que tout le monde
100
son programme, c’est que, de part et d’autre, on
est
très fermement décidé à ne pas s’unir. Cette double hypocrisie est sa
101
t décidé à ne pas s’unir. Cette double hypocrisie
est
sans doute un hommage que l’esprit partisan rend à l’union sacrée. Ma
102
paraît le plus dangereux dans cette affaire, ce n’
est
pas l’hypocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et l’union sac
103
, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie
est
trop grossière pour tromper, et l’esprit partisan est comme déconcert
104
trop grossière pour tromper, et l’esprit partisan
est
comme déconcerté par ses propres excès. Mais cette fausse vertu qu’on
105
l’on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il
est
vrai qu’on n’en est encore qu’à s’en servir comme d’un prétexte pour
106
vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en
est
encore qu’à s’en servir comme d’un prétexte pour légitimer des coups
107
autre d’intervenir pour appliquer la loi dont ils
sont
les auteurs. L’habitude de la non-intervention se prend décidément tr
108
aliste, elle soutient Franco, agent d’Hitler, qui
est
un ennemi, et elle attaque Thorez, agent de Staline, qui est un allié
109
mi, et elle attaque Thorez, agent de Staline, qui
est
un allié. Cet ensemble de faits pose une alternative : ou bien tout l
110
aits pose une alternative : ou bien tout le monde
est
devenu fou, c’est-à-dire fait le contraire de ce qu’il veut faire ; o
111
, et alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce qui
est
le plus à redouter, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte d’un
112
sément. ⁂ Or, ce qui est le plus à redouter, ce n’
est
pas tant qu’on triche sous prétexte d’union, mais bien que las de ces
113
ement, — à jouer le jeu de l’union sacrée. Ce qui
est
grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le désir de riposter au coup
114
liticiens pour estimer que leur programme d’union
est
celui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les résoudre, e
115
ésirables ; évacuation des usines. C’est tout. Il
est
vrai que ces quatre négations couvrent une implicite affirmation, qui
116
négations couvrent une implicite affirmation, qui
est
celle du réarmement à outrance, et même au-delà. Mais la presse n’en
117
re et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons d’
être
, et armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’Euro
118
e, décrétons l’état de guerre et c’est Hitler qui
sera
bien attrapé ! Trois dictatures menacent nos libertés démocratiques ?
119
ir pour sacrée l’absence totale de raison chez un
être
doté d’une apparence humaine. Est-ce en vertu de cette coutume qu’on
120
raison chez un être doté d’une apparence humaine.
Est
-ce en vertu de cette coutume qu’on nous somme de cesser de penser, so
121
e brutale peut opérer une union de ce type, qui n’
est
qu’une unification. Dans la mesure où on la voudra, on voudra donc la
122
leures forces. L’union qui se fait par la force n’
est
pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler,
123
tler, Staline, Mussolini. La force de la France n’
est
pas dans son union. Elle est dans sa capacité unique au monde de supp
124
force de la France n’est pas dans son union. Elle
est
dans sa capacité unique au monde de supporter les désunions, ou pour
125
plus franches oppositions. La force de la France
est
dans la création, et non pas dans la discipline ; dans l’invention, n
126
pacité politique. Ne croyons pas surtout qu’il en
soit
aussi fier qu’il le paraît, et aussi satisfait qu’il le proclame. Ne
127
que le monde attend de la France, en vérité, ce n’
est
pas un Führer de plus, mais au contraire, c’est la solution des probl
128
ope fascisée. On ne défend bien que ce qui vaut d’
être
défendu. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si le pays qu’el
129
d’être défendu. Et la plus forte armée du monde n’
est
rien, si le pays qu’elle entend protéger abdique ses raisons de vivre
130
la France va-t-elle enfin gagner sa paix ? ⁂ Ce n’
est
point sans raisons que je termine sur une question. S’opposer à l’uni
131
ur une question. S’opposer à l’union sacrée, ce n’
est
pas faire l’éloge du désordre présent, du désordre honteux de lui-mêm
132
l’usage concret et positif des libertés qu’elle s’
est
conquises. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir la seule exp
133
nos luttes, une commune mesure spirituelle qui ne
soit
pas les armements, qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord
134
spirituelle qui ne soit pas les armements, qui ne
soit
pas la défense nationale mais d’abord l’idéal national. Il n’en faudr
135
apparent des fascismes. Enfin, toute la question
est
là : — la liberté fait-elle plus peur qu’envie ? Ne sait-on plus en v
136
ialisme (1er juin 1938)f Les notes qui suivent
sont
extraites d’un « journal » tenu en 1935 et 1936 par l’auteur, alors c
137
. — J’arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme
est
un mouvement « de droite », une dernière tentative pour sauver le cap
138
moins ruinés : il me faut bien reconnaître qu’ils
sont
tous contre le régime. C’est un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Dr
139
». Ils se plaignent de ce que toutes les réformes
soient
en faveur des ouvriers et des paysans ; et que les impôts prennent le
140
onfiscation de capital ; et que la vie de famille
soit
détruite, l’autorité des parents sapée, la religion dénaturée, élimin
141
viens à leur faire avouer que le bolchévisme brun
est
tout de même, à leurs yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y a pas
142
s maîtres nouveaux. (Le gouverneur de la province
est
un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on juge très vulgaire
143
aralyse en germe tout essai de résister : si ce n’
étaient
pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’i
144
’étaient pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce
seraient
les rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternative. De fait, ces « p
145
paradoxe, c’est le régime national-socialiste qui
est
en train de leur faire découvrir le fait social et les problèmes qu’i
146
rce et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont
été
l’expression directe d’une carence du sens civique, loi générale qui
147
emands ont toujours eu le sens du groupe, et l’on
est
trop souvent tenté d’expliquer le national-socialisme par ce besoin d
148
e et de penser ensemble. En réalité, ce phénomène
est
aussi vieux que les Allemagnes ; il ne peut donc rien expliquer de ce
149
s carences profondes, et de les compenser. Hitler
est
en train d’opérer un dressage du peuple allemand (comme Staline, un d
150
ais quel hypothétique et préhistorique germanisme
sont
destinés — plus ou moins consciemment — à masquer le caractère antial
151
agit d’inculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’
est
pas le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle
152
ne part, et la séparation des classes de l’autre,
étaient
les vrais fondements des mœurs. Seulement, il y a cette différence pr
153
andis que le second ne parle que de ses devoirs.
Serais
-je déjà contaminé par l’optimisme de commande en ce pays ? Je me dis
154
e. Et pour réaliser ses premières conditions, qui
sont
le sens vulgarisé de l’État et le sens du service social. Staline pro
155
e proclame une religion du travail, et les Russes
sont
les plus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de l’Empire, e
156
, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais
été
une nation ; Hitler une religion de l’État, et les Allemands l’appren
157
pas faire, nous, une religion de la Liberté ! Ce
serait
le signe que nous en perdons le goût et l’usage naturel, spontané.
158
tané. Un petit industriel. — Avant 1933, sa vie
était
impossible : grèves, menaces de mort de la part des extrémistes, disc
159
. C’était la « liberté ». Maintenant, plus rien n’
est
libre, mais tout marche. Plus de discussions. Le « Führer d’entrepris
160
le droit de se mettre en grève. La paix sociale a
été
obtenue par la fixation des devoirs réciproques à un niveau de justic
161
tice fort médiocre, mais stable. — En somme, vous
êtes
content ? Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui de la tête.
162
nes plus tard. — Ce camp ? — Eh bien voilà : nous
étions
dans une grande maison, logeant deux par deux dans des chambres confo
163
’auberge du village… Je le sens tout rajeuni : il
est
retourné à l’école ; et tout délivré : ces ouvriers sont au fond des
164
tourné à l’école ; et tout délivré : ces ouvriers
sont
au fond des braves types, on peut leur parler sans relever le menton…
165
t ». — Je me promène avec un de mes étudiants. Il
est
déjà doktor phil., et il voudrait se perfectionner en français, en at
166
on. Il craint d’ailleurs de n’en point trouver, n’
étant
pas du Parti. Il a fait beaucoup de psychanalyse : « Cela m’avait mêm
167
s. On ne peut plus croire à rien. » Maintenant il
est
disciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’ho
168
ses ? — On ne peut rien faire. Et en tout cas, je
suis
déjà trop vieux. — Trop vieux, vous ? Quel âge avez-vous ? — 27 ans.
169
me. Tous les soirs, deux de mes enfants sur trois
sont
pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un gr
170
pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle
est
Führerin d’un groupe de jeunes filles qu’elle doit commander deux foi
171
nner aux plus pauvres, de les visiter quand elles
sont
malades (c’est un contrôle), et même, c’est arrivé une ou deux fois,
172
notre fils, qui a 15 ans, de sortir un soir qu’il
est
un peu malade, par exemple, nous risquerions une mauvaise histoire av
173
ise histoire avec les autorités du Parti. Nous ne
sommes
que des civils pour nos enfants. Eux, ils se sentent des militaires.
174
aires. » Plainte vingt fois entendue. Les enfants
sont
ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car la liberté, pour un
175
t, c’est tout ce qui ne dépend pas de la famille,
fut
-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extérieure au foyer.
176
e, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle
soit
extérieure au foyer. Je ne dirai plus que le « fascisme » tue l’espri
177
e qu’on exige, c’est celle qui sert l’État et qui
est
prévue par lui ; c’est celle que la tactique moderne exige du soldat
178
exige du soldat dans le terrain. Contraindre, ce
serait
peu. Mais s’emparer de la liberté même des jeunes, voilà le totalitar
179
Un communiste. — Dans sa petite cuisine, où nous
sommes
attablés, depuis deux heures il me raconte ses bagarres avec les nazi
180
ses bagarres avec les nazis, avant 1933, quand il
était
en feldgrau (l’uniforme des communistes) et les autres en brun. C’est
181
a lutte, il a 50 ans. Se bagarrer encore ? Ils ne
sont
pas comme ça, les ouvriers allemands. « Vous autres Français, me dit-
182
resque le même programme que le nôtre ! Mais il a
été
plus malin, il a rassuré les bourgeois en n’attaquant pas tout de sui
183
si tous l’abandonnent, tous ces gros cochons qui
sont
autour de lui (et il nomme les principaux chefs du régime) eh bien mo
184
c’est le seul… » II. — Le fait central J’en
étais
là de mes étonnements. Je collectionnais des observations de détail e
185
L. : — Vous y croyez, vous, à l’âme collective ?
Est
-ce que ce n’est pas une formule grandiloquente pour désigner l’absenc
186
royez, vous, à l’âme collective ? Est-ce que ce n’
est
pas une formule grandiloquente pour désigner l’absence d’âme personne
187
car les portes s’ouvrent à 5 heures. — Mais il n’
est
annoncé que pour 9 heures. — Venez voir ! Du seuil du café, l’on aper
188
a place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y
sont
déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balcon à 11 heures. D’ic
189
rovince nasille des lieux communs, mal écouté. Je
suis
debout, malaxé et soutenu par la foule, depuis bientôt quatre fois so
190
ule, depuis bientôt quatre fois soixante minutes.
Est
-ce que cela vaut la peine ? Mais voici une rumeur de marée, des tromp
191
ue. Quarante mille hommes, quarante mille bras se
sont
levés d’un coup. L’homme avance très lentement, saluant d’un geste le
192
emarquer que j’ai les mains dans mes poches : ils
sont
dressés, immobiles et hurlant en mesure, les yeux fixés sur ce point
193
rande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne
suis
pas, et qui m’écrase et me repousse avec bien plus de puissance même
194
sique, que tous ces corps horriblement tendus. Je
suis
seul et ils sont tous ensemble. III. — Une religion nouvelle Si
195
es corps horriblement tendus. Je suis seul et ils
sont
tous ensemble. III. — Une religion nouvelle Si l’on n’a pas sen
196
simple des triomphes totalitaires. Évidemment, il
sera
toujours possible d’invoquer les lois économiques, les forces relativ
197
les marxistes et papen contre Hitler : tout cela
est
bel et bon, et fournit de la copie aux marxistes et aux libéraux. À l
198
st très dangereux. Reste à savoir pourquoi cela s’
est
réalisé. Car on ne nous parle jamais que du comment. Et les « explica
199
er que de cette sorte. Voilà pourquoi votre fille
est
muette. Les mêmes théoriciens, en 1932, vous démontraient, le Capital
200
» à l’aide des mêmes schémas que le contraire se
soit
produit en fait… Dernière défense du capital, récitent sans se lasser
201
allemand. Il ne s’agit ici que de religion. Ce n’
est
pas pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté
202
re ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’
est
pas en parlant d’hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamen
203
mmunauté autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’
est
pas la soif d’une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’
204
u’exerce une religion naissante, si basse qu’elle
soit
, sur les masses décomposées par des siècles d’individualisme. Dans un
205
sme. Dans une société où tous les liens originels
sont
dissous ; où les religions n’apparaissent plus au peuple et aux élite
206
; où les élites parlent un langage que les masses
sont
en mesure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où l’État devient
207
spirituelle, toute commune mesure a disparu, — il
est
fatal que se répande dans les masses et que s’installe au cœur de cha
208
que les dictateurs ont su répondre. Tout le reste
est
littérature, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire, de « réali
209
littérature, bavardage de théoriciens, ou ce qui
est
pire, de « réalistes ». L’auteur de cet article a reçu récemment d’Al
210
nvier 1938) une lettre qui résume tout ceci. Elle
est
d’un jeune national-socialiste qui, ayant lu par hasard un de ses liv
211
hitlérien. Il explique tout d’abord que ce régime
est
né de la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste.
212
e la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui
est
très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté et le malheur ne peuvent
213
La raison profonde d’un mouvement comme le nôtre
est
irrationnelle. Nous voulions croire à quelque chose, nous voulions vi
214
ous voulions vivre pour quelque chose. Nous avons
été
reconnaissants à celui qui nous apportait cette possibilité de croire
215
à l’immortalité du peuple (un arbre dont nous ne
sommes
que les feuilles qui tombent à chaque génération) et peut-être réussi
216
goissée de croire à la première qui se présente —
fût
-elle aussi invraisemblable que « l’immortalité » d’un peuple — on ne
217
aux qui tiennent fréquemment ce propos : « Tout n’
est
pas mal de ce qui se fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre.
218
de main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation
est
rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nous voici sauvés du communi
219
La dignité de la nation est rétablie. L’autorité
est
restaurée. « Et nous voici sauvés du communisme. » C’est ainsi que be
220
t se tient dans ce régime, et que rien ne peut en
être
détaché sous peine de perdre toute espèce de sens ! Croit-on que l’or
221
e l’ordre social qu’on admire en Allemagne puisse
être
obtenu à bas prix, par des méthodes plus ou moins « habiles », ou « r
222
ou « politiques » ? Ne voit-on pas que cet ordre
est
simplement la suppression brutale et militaire de toute expression li
223
e expression libre des antagonismes qui chez nous
sont
encore la réalité même du social ? Que la paix est obtenue par l’écra
224
nt encore la réalité même du social ? Que la paix
est
obtenue par l’écrasement des faibles ? Que l’unanimité des ouvriers r
225
de la mise au pas des syndicats ? Que tout cela n’
est
devenu possible que par le fait d’une complicité quasi universelle et
226
une complicité quasi universelle et inconsciente,
fût
-ce de la part des opposants ? Que cette complicité elle-même procède
227
e ? Et qu’enfin ce qui importe au dictateur, ce n’
est
pas telle mesure en soi, mais au contraire le sens qu’elle prend par
228
résistances ont cédé. L’internationale ouvrière s’
est
effondrée sans faire usage de ses armes. Le capital est en bonne voie
229
fondrée sans faire usage de ses armes. Le capital
est
en bonne voie d’étatisation sans douleur. Idéalisme et réalisme ont f
230
t les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne
sont
pas si méchants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il faut voir, c’est que
231
sé si peu que dans les régimes totalitaires. Ce n’
est
pas le chef qui commande, et ce ne sont pas les désirs conscients et
232
ires. Ce n’est pas le chef qui commande, et ce ne
sont
pas les désirs conscients et avoués qui sont puissants. Ce qui est pu
233
e ne sont pas les désirs conscients et avoués qui
sont
puissants. Ce qui est puissant, ce qui commande tout, c’est le mécani
234
s conscients et avoués qui sont puissants. Ce qui
est
puissant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme de la dictature to
235
, la structure de l’État totalitaire — quelle que
soit
sa doctrine — c’est l’état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se
236
le de guerre ; et toutes les mesures d’oppression
sont
« joyeusement acceptées » pour peu que l’union sacrée les légitime. I
237
on en France d’un air malin. On oublie que le mot
est
de Goering lui-même. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de
238
s — pour les canons. Ces foules peuvent très bien
être
composées de pacifistes. Cela n’a aucune importance. Car ce qui compt
239
la Nation, pratiquement c’est l’État. Et cet État
est
né de la guerre ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’ex
240
are du simple fait que ses conditions d’existence
sont
celles d’une mobilisation ; il compte à chaque instant avec l’éventua
241
e, et il y puise sa force de cohésion. Quelle que
soit
donc la volonté consciente et avouée du Führer et du peuple, il n’y a
242
toute guerre engagée avec les États totalitaires
est
une guerre perdue, quelle que soit son issue, pour les nations démocr
243
ts totalitaires est une guerre perdue, quelle que
soit
son issue, pour les nations démocratiques. D’une guerre totale, telle
244
énergies belliqueuses. Or, se montrer fort, ce n’
est
pas s’armer jusqu’aux dents. Réagir au péril totalitaire par des plan
245
e sens civique décadent. Retrouver une foi qui ne
soit
pas cette volonté anxieuse de croire à la Nation… Le seul problème pr
246
religieux qui naît de cette angoisse — même s’il
est
encore inconscient. Toute la question est de savoir si nous saurons m
247
me s’il est encore inconscient. Toute la question
est
de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai q
248
de traditions civiques. 3. Pour le semestre d’
été
, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature de l
249
itions civiques. 3. Pour le semestre d’été, je
fus
autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature de la Révolu
250
’appliquai à démontrer que le national-socialisme
est
un jacobinisme allemand ; même esprit centralisateur ; même exaltatio
251
anisme positif et allemand » des nazis… Tout cela
fut
écouté avec un intérêt courtois, vaguement étonné, déconcerté… Mais d
252
jeu d’Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’
été
dernier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis se
253
eur montrer, dans la mesure de ses moyens, quelle
était
la réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vé
254
l qui étudie le terrain de sa bataille décisive n’
est
pas précisément ce qu’on nomme impartial, mais s’il est incapable d’e
255
s précisément ce qu’on nomme impartial, mais s’il
est
incapable d’estimer objectivement les forces en présence, il ferait m
256
tiques signifièrent à l’auteur qu’en « prétendant
être
objectif », il « faisait en réalité le jeu d’Hitler ». Cette petite a
257
seul instant. Mais que cette vérité très évidente
soit
en pratique méconnue, et plus que méconnue, contestée avec passion, v
258
il, en général, qu’un homme refuse de voir ce qui
est
? Et en particulier : comment se peut-il que, délibérément, un public
259
» en les accusant de « complicité » ? La réponse
est
fournie par la psychologie courante de l’enfance. J’interdis à mon f
260
— Mon petit, tu vas te brûler ! — Vilain papa, tu
es
très méchant ! » C’est mon dialogue avec certains « antifascistes » d
261
ns se laisser contaminer. Ils me répondent : vous
êtes
hitlérien ! Or, pourquoi mon fils prétend-il, contre toute évidence,
262
aits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’
être
complice de leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulier qu
263
t d’être complice de leur menace (transfert), tel
est
le mécanisme régulier qui trahit la présence d’une passion inavouable
264
ent leur vraie croyance et leurs vrais désirs, il
est
fatal que se développe au plus haut point ce que j’appellerai le chan
265
Toutes les fois que ce chantage se manifeste, je
suis
certain que son auteur est la proie d’une passion inavouable — à ses
266
tage se manifeste, je suis certain que son auteur
est
la proie d’une passion inavouable — à ses propres yeux — pour la réa
267
prétends donc que les antifascistes « aveugles »
sont
des totalitaires qui s’ignorent. ⁂ Quelle est, en effet, la caractéri
268
» sont des totalitaires qui s’ignorent. ⁂ Quelle
est
, en effet, la caractéristique de toute mentalité « totalitaire » ? C’
269
c’est-à-dire ceux qui discutent ; ceux qui, sans
être
même des opposants, ne manifestent pas une volonté de soumission aveu
270
quelque trait marqué, de n’importe quelle nature,
fût
-ce même par leur orthodoxie trop rigoureuse. Dans tous les cas et à t
271
ascisme ? Parce qu’ils pressentent que sa réalité
est
très complexe, et qu’elle introduit donc la nécessité de distinguer a
272
rise de parti avec un maximum d’efficience. S’ils
étaient
amenés à discuter, par suite à donner les raisons de leur jugement, i
273
jugement, ils s’apercevraient qu’en réalité, ils
sont
tout près de l’adversaire, et qu’ils partagent sinon toutes ses vues,
274
manière de voir la vie. (Ou à l’inverse : qu’ils
sont
très loin de leurs alliés.) Si les hommes de gauche, d’une part, et l
275
rt, acceptaient de voir l’Allemagne telle qu’elle
est
, ils s’apercevraient que le socialisme y est mieux réalisé qu’en Fran
276
elle est, ils s’apercevraient que le socialisme y
est
mieux réalisé qu’en France : dès lors, les premiers verraient s’effon
277
mner ou à défendre Hitler non point pour ce qu’il
est
, mais pour ce que leur passion veut qu’il soit. Ils sont donc contrai
278
’il est, mais pour ce que leur passion veut qu’il
soit
. Ils sont donc contraints de jeter la suspicion sur l’écrivain « obje
279
ais pour ce que leur passion veut qu’il soit. Ils
sont
donc contraints de jeter la suspicion sur l’écrivain « objectif » qui
280
ner, d’ailleurs, que le parallèle gauche-droite n’
est
pas rigoureux dans ce cas. L’écrivain « objectif » se voit traité d’h
281
n le calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel
est
le jeu qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole e
282
jeu qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler
est
le symbole et l’instrument principal de la mentalité totalitaire. Cet
283
cette déclaration, sur ce fait. Je dirai que vous
êtes
profasciste, non pas d’intention mais de fait. Et je le dirai encore
284
Car je prétends que ma meilleure arme contre lui
est
justement ma faculté de distinguer ses forces et ses faiblesses « obj
285
, vous me transformez en un fasciste honteux, qui
sera
certainement battu par le fasciste glorieux. ⁂ Je conçois très bien q
286
tte point que je décrive le régime nazi tel qu’il
est
. Car s’il l’admettait, il serait contraint de voir l’identité des act
287
gime nazi tel qu’il est. Car s’il l’admettait, il
serait
contraint de voir l’identité des actes qu’il reproche à Hitler, et de
288
libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’
être
objectif parce que, en l’étant, je démasque sa vraie passion, sa pass
289
e refuse le droit d’être objectif parce que, en l’
étant
, je démasque sa vraie passion, sa passion inavouable, qui est identiq
290
sque sa vraie passion, sa passion inavouable, qui
est
identique à celle de son « adversaire ». Alors il dit que je suis trè
291
celle de son « adversaire ». Alors il dit que je
suis
très méchant… ⁂ Vous êtes hitlérien ! — Non, c’est vous !… Comment so
292
». Alors il dit que je suis très méchant… ⁂ Vous
êtes
hitlérien ! — Non, c’est vous !… Comment sortir de ce dialogue puéril
293
ion, et ceux qui préfèrent l’intelligence. Ceci n’
est
pas une pointe, mais une conclusion réfléchie. 4. Refuser de discut
294
cré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sacré
est
toujours ambigu : l’horreur toujours liée à l’attirance. En discutant