1 1937, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Violence et brutalité (1er juin 1937)
1 utalité (1er juin 1937)a À plusieurs reprises, les collaborateurs de ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violen
2 937)a À plusieurs reprises, les collaborateurs de ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes d
3 eurs de ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’
4 ahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçai
5 claré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’y subs
6 rejetaient la violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’y substituer une mét
7 violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’y substituer une méthode de colla
8 es solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’ y substituer une méthode de collaboration et de compréhension réciproq
9 t qu’ils s’efforçaient d’y substituer une méthode de collaboration et de compréhension réciproque. Or, une collaboration e
10 nt d’y substituer une méthode de collaboration et de compréhension réciproque. Or, une collaboration et une compréhension
11 léments réellement divers, c’est-à-dire opposés à l’ origine. Toute collaboration créatrice suppose un but nouveau, que des
12 hommes auparavant antagonistes (c’est-à-dire dont les intérêts et les desseins divergeaient) s’imposent et cherchent à atte
13 t antagonistes (c’est-à-dire dont les intérêts et les desseins divergeaient) s’imposent et cherchent à atteindre au moyen d
14 ent) s’imposent et cherchent à atteindre au moyen d’ une discipline commune. Mais toute nouveauté « fait violence » à un ét
15 e violence » ; et s’imposer une discipline en vue d’ atteindre un but commun, c’est encore « faire violence » aux intérêts
16 certaine violence. Autrement, il ne s’agirait que d’ un assemblage purement quantitatif d’éléments semblables ou apparentés
17 ’agirait que d’un assemblage purement quantitatif d’ éléments semblables ou apparentés. La compréhension réciproque ne sera
18 quantitatif d’éléments semblables ou apparentés. La compréhension réciproque ne serait qu’une constatation pure et simple
19 urait ni effort, ni création. On aboutirait, dans le cas le plus favorable, à un banal échange d’informations, dans l’indi
20 i effort, ni création. On aboutirait, dans le cas le plus favorable, à un banal échange d’informations, dans l’indifférenc
21 dans le cas le plus favorable, à un banal échange d’ informations, dans l’indifférence générale. Il y a donc, me semble-t-i
22 avorable, à un banal échange d’informations, dans l’ indifférence générale. Il y a donc, me semble-t-il, un intérêt urgent
23 y a donc, me semble-t-il, un intérêt urgent pour le groupe des Nouveaux Cahiers, à préciser la signification du mot viole
24 t pour le groupe des Nouveaux Cahiers, à préciser la signification du mot violence, dans la mesure où cela dépend de nous,
25 à préciser la signification du mot violence, dans la mesure où cela dépend de nous, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe e
26 on du mot violence, dans la mesure où cela dépend de nous, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe et dans ces pages. Sur l
27 la mesure où cela dépend de nous, c’est-à-dire à l’ intérieur du groupe et dans ces pages. Sur le « pouvoir des mots »
28 à l’intérieur du groupe et dans ces pages. Sur le « pouvoir des mots » « Simple question de vocabulaire », a-t-on co
29 Sur le « pouvoir des mots » « Simple question de vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous a
30  Simple question de vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée
31 on de vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des
32 e répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des mots » pour montrer justement que le
33 e « Pouvoir des mots » pour montrer justement que les questions de vocabulaire ne sont ni simples ni indifférentes ; qu’ell
34 s mots » pour montrer justement que les questions de vocabulaire ne sont ni simples ni indifférentes ; qu’elles sont mêlée
35 qu’elles sont mêlées à toutes nos activités, dans la mesure où la pensée y est mêlée ; qu’elles entraînent et symbolisent
36 mêlées à toutes nos activités, dans la mesure où la pensée y est mêlée ; qu’elles entraînent et symbolisent à peu près to
37 elles entraînent et symbolisent à peu près toutes les « questions actuelles » ; bref, que rien n’est plus immédiatement imp
38 ue rien n’est plus immédiatement important pour «  l’ action » que la définition des mots qui la désignent, ou qui la trahis
39 lus immédiatement important pour « l’action » que la définition des mots qui la désignent, ou qui la trahissent ; qui en a
40 pour « l’action » que la définition des mots qui la désignent, ou qui la trahissent ; qui en assurent la signification et
41 e la définition des mots qui la désignent, ou qui la trahissent ; qui en assurent la signification et l’efficacité, ou qui
42 désignent, ou qui la trahissent ; qui en assurent la signification et l’efficacité, ou qui faussent cette signification et
43 trahissent ; qui en assurent la signification et l’ efficacité, ou qui faussent cette signification et masquent une ineffi
44 asquent une inefficacité réelle. Toute définition de mot, qu’on le sache ou non, suppose et définit une attitude générale,
45 efficacité réelle. Toute définition de mot, qu’on le sache ou non, suppose et définit une attitude générale, une certaine
46 it une attitude générale, une certaine conception de la vie. C’est ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est
47 une attitude générale, une certaine conception de la vie. C’est ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est rée
48 ption de la vie. C’est ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est réel. Peut-être dira-t-on qu’il n’est que tr
49 qui paraissent « anarchiques » ou « faux » selon le système de référence qui est en train de se constituer dans divers gr
50 sent « anarchiques » ou « faux » selon le système de référence qui est en train de se constituer dans divers groupes. Les
51 st en train de se constituer dans divers groupes. Les mots que nous étudions ici ne sont pas « vides » — le vocabulaire a h
52 ots que nous étudions ici ne sont pas « vides » — le vocabulaire a horreur du vide — mais ils ont été mal remplis, ou remp
53 es sens nouveaux qu’il importe au plus haut point de redéfinir et de réorganiser, si l’on entend recréer un corps social v
54 qu’il importe au plus haut point de redéfinir et de réorganiser, si l’on entend recréer un corps social vivant, et une « 
55 lus haut point de redéfinir et de réorganiser, si l’ on entend recréer un corps social vivant, et une « commune mesure » po
56 rps social vivant, et une « commune mesure » pour les diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons do
57 ne « commune mesure » pour les diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot «
58 « commune mesure » pour les diverses activités de l’ homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « vi
59 ure » pour les diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’e
60 r les diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire
61 es diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire de
62 l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire de décrire son contenu actu
63 s le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire de décrire son contenu actuel d’une pa
64 donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire de décrire son contenu actuel d’une part, et d’autre part le contenu qu’
65 re son contenu actuel d’une part, et d’autre part le contenu qu’il paraît juste ou utile de lui attribuer dans l’ordre nou
66 autre part le contenu qu’il paraît juste ou utile de lui attribuer dans l’ordre nouveau. Origine du préjugé contre la v
67 ans l’ordre nouveau. Origine du préjugé contre la violence Il faut reconnaître, tout d’abord, que la violence est gé
68 iolence Il faut reconnaître, tout d’abord, que la violence est généralement « mal vue » de la majorité des Français. (M
69 ord, que la violence est généralement « mal vue » de la majorité des Français. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’
70 , que la violence est généralement « mal vue » de la majorité des Français. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’on
71 is. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’on la regarde mal ?) On en est venu à assimiler violence à brutalité, à con
72 assimiler violence à brutalité, à contrainte par la force matérielle : on parle des « violences policières ». On la consi
73 ielle : on parle des « violences policières ». On la considère comme une passion basse et vulgaire, ou comme une nécessité
74 te attaque apparaît d’ailleurs injuste à ceux qui la subissent). Un homme violent, c’est une espèce de brute qui refuse de
75 la subissent). Un homme violent, c’est une espèce de brute qui refuse de discuter, de donner ses raisons, et qui frappe du
76 mme violent, c’est une espèce de brute qui refuse de discuter, de donner ses raisons, et qui frappe du poing sur la table.
77 c’est une espèce de brute qui refuse de discuter, de donner ses raisons, et qui frappe du poing sur la table. Ainsi violen
78 de donner ses raisons, et qui frappe du poing sur la table. Ainsi violence ne se confond pas seulement avec brutalité, mai
79 é, mais avec bêtise. Qu’il y ait là un glissement de sens, c’est évident. Mais encore faut-il expliquer comment il a pu se
80 expliquer comment il a pu se produire. J’en vois la principale raison dans ce qu’on est convenu d’appeler la morale bourg
81 is la principale raison dans ce qu’on est convenu d’ appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception du monde n
82 cipale raison dans ce qu’on est convenu d’appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception du monde née de l’ét
83 u d’appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception du monde née de l’établissement de la bourgeoisie au pouvo
84 eoise, ou mieux : dans la conception du monde née de l’établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde
85 se, ou mieux : dans la conception du monde née de l’ établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’
86 ans la conception du monde née de l’établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’ailleurs dans un
87 la conception du monde née de l’établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’ailleurs dans une t
88 se fonde d’ailleurs dans une tendance permanente de l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément dév
89 fonde d’ailleurs dans une tendance permanente de l’ homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément dévelo
90 illeurs dans une tendance permanente de l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément développé, et co
91 ns une tendance permanente de l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément développé, et comme fixé,
92 uite des conditions particulières dans lesquelles la bourgeoisie a conquis le pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et de
93 culières dans lesquelles la bourgeoisie a conquis le pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établi
94 lesquelles la bourgeoisie a conquis le pouvoir et l’ a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur l’argent
95 e pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur l’argent, et sur un « capital » de traditions
96 ant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur l’ argent, et sur un « capital » de traditions, a doublement « intérêt »
97 oisie établie sur l’argent, et sur un « capital » de traditions, a doublement « intérêt » au maintien d’un ordre public et
98 traditions, a doublement « intérêt » au maintien d’ un ordre public et culturel immuable. (Préservé contre les mutations b
99 dre public et culturel immuable. (Préservé contre les mutations brusques.) Elle a donc tout avantage à nier ou à dissimuler
100 Elle a donc tout avantage à nier ou à dissimuler les antagonismes qu’elle domine ou étouffe, tels que la lutte des classes
101 antagonismes qu’elle domine ou étouffe, tels que la lutte des classes, dans l’ordre économico-social, ou les « idées subv
102 e ou étouffe, tels que la lutte des classes, dans l’ ordre économico-social, ou les « idées subversives » que produit inévi
103 te des classes, dans l’ordre économico-social, ou les « idées subversives » que produit inévitablement la culture créatrice
104 « idées subversives » que produit inévitablement la culture créatrice. Elle tend à substituer aux conflits déclarés des «
105 larés des « gentlemen’s agreements ». Elle essaie de sauvegarder à tout prix une évolution continue et sans heurts. (D’où
106 tout prix une évolution continue et sans heurts. ( D’ où le retard permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la cult
107 prix une évolution continue et sans heurts. (D’où le retard permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la culture d
108 t sans heurts. (D’où le retard permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la culture d’avant-garde, et ce vaste sys
109 ans heurts. (D’où le retard permanent et voulu de l’ enseignement officiel sur la culture d’avant-garde, et ce vaste systèm
110 permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la culture d’avant-garde, et ce vaste système de contrôle méfiant des id
111 t voulu de l’enseignement officiel sur la culture d’ avant-garde, et ce vaste système de contrôle méfiant des idées que con
112 sur la culture d’avant-garde, et ce vaste système de contrôle méfiant des idées que constitue la filière universitaire.) I
113 stème de contrôle méfiant des idées que constitue la filière universitaire.) Il faut à tout prix que « tout s’arrange » (c
114 e que rien ne change vraiment) ; il faut « sauver la face » (c’est-à-dire les situations acquises). D’où cette espèce d’op
115 iment) ; il faut « sauver la face » (c’est-à-dire les situations acquises). D’où cette espèce d’optimisme désarmant qui se
116 la face » (c’est-à-dire les situations acquises). D’ où cette espèce d’optimisme désarmant qui se manifeste dans des expres
117 -dire les situations acquises). D’où cette espèce d’ optimisme désarmant qui se manifeste dans des expressions telles que :
118 ble » (c’est-à-dire : cela obligerait à envisager le monde d’une façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’écono
119 est-à-dire : cela obligerait à envisager le monde d’ une façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’économie et de
120 er le monde d’une façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’économie et de la culture sont devenus si complexes e
121 ne façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’
122 façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’ économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’on
123 ). En même temps, les organismes de l’économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’on a l’impression
124 En même temps, les organismes de l’économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’on a l’impression qu
125 ure sont devenus si complexes et délicats qu’on a l’ impression que toute intervention d’une nouveauté réelle entraînerait
126 icats qu’on a l’impression que toute intervention d’ une nouveauté réelle entraînerait des conséquences imprévisibles et no
127 évisibles et non mesurables, où « tout risquerait de sombrer ». Et l’on perd peu à peu de vue cette vérité fondamentale :
128 mesurables, où « tout risquerait de sombrer ». Et l’ on perd peu à peu de vue cette vérité fondamentale : que les instituti
129 t risquerait de sombrer ». Et l’on perd peu à peu de vue cette vérité fondamentale : que les institutions ne durent qu’à f
130 peu à peu de vue cette vérité fondamentale : que les institutions ne durent qu’à force d’être recréées, réinventées, repri
131 ntale : que les institutions ne durent qu’à force d’ être recréées, réinventées, reprises sans relâche à la base… Ayant peu
132 re recréées, réinventées, reprises sans relâche à la base… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’e
133 tées, reprises sans relâche à la base… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de con
134 s, reprises sans relâche à la base… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de conjur
135 he à la base… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de conjuration magique. Nous re
136 e… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de conjuration magique. Nous retrouvons ic
137 rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de conjuration magique. Nous retrouvons ici le glissement sémantique de
138 spèce de conjuration magique. Nous retrouvons ici le glissement sémantique de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de
139 que. Nous retrouvons ici le glissement sémantique de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié la
140 ique de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord pou
141 e de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord pour c
142  brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord pour condamner la brutalité
143 e — car tout le monde est d’accord pour condamner la brutalité —, on se met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif
144 er la brutalité —, on se met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif. J’en donnerai un exemple qui fait bien voir t
145 utalité —, on se met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif. J’en donnerai un exemple qui fait bien voir toute l’é
146 J’en donnerai un exemple qui fait bien voir toute l’ équivoque de la situation : on a coutume, à droite et au centre, de vi
147 i un exemple qui fait bien voir toute l’équivoque de la situation : on a coutume, à droite et au centre, de vilipender le
148 n exemple qui fait bien voir toute l’équivoque de la situation : on a coutume, à droite et au centre, de vilipender le mar
149 situation : on a coutume, à droite et au centre, de vilipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or
150 n a coutume, à droite et au centre, de vilipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est m
151 droite et au centre, de vilipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est moins « violent 
152 centre, de vilipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est moins « violent » que la doc
153 lipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est moins « violent » que la doctrine de Marx,
154 violence ». Or, rien n’est moins « violent » que la doctrine de Marx, rigoureusement évolutive en tant que doctrine1, et
155 Or, rien n’est moins « violent » que la doctrine de Marx, rigoureusement évolutive en tant que doctrine1, et par là même,
156 e1, et par là même, conforme au mouvement profond de la pensée bourgeoise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois. Les
157 et par là même, conforme au mouvement profond de la pensée bourgeoise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois. Les se
158 oise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois. Les seules véritables doctrines de violence apparues dans notre époque so
159 ts des bourgeois. Les seules véritables doctrines de violence apparues dans notre époque sont celles de Nietzsche et de Ge
160 e violence apparues dans notre époque sont celles de Nietzsche et de Georges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec le
161 ues dans notre époque sont celles de Nietzsche et de Georges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec le style de la pen
162 eorges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec le style de la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons mai
163 rel : elles s’accordent au plus mal avec le style de la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons maintenant e
164  : elles s’accordent au plus mal avec le style de la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons maintenant essa
165 plus mal avec le style de la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons maintenant essayer de préciser une dis
166 vraie violence Nous pouvons maintenant essayer de préciser une distinction radicale entre violence et brutalité, — avec
167 tion radicale entre violence et brutalité, — avec l’ espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques int
168 cale entre violence et brutalité, — avec l’espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques intéressées,
169 violence et brutalité, — avec l’espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques intéressées, et de le
170 té, — avec l’espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques intéressées, et de le restaurer dans sa pu
171 e » de ses déviations sémantiques intéressées, et de le restaurer dans sa puissance active, libératrice. La violence est l
172 de ses déviations sémantiques intéressées, et de le restaurer dans sa puissance active, libératrice. La violence est le f
173 restaurer dans sa puissance active, libératrice. La violence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur
174 sa puissance active, libératrice. La violence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’espr
175 active, libératrice. La violence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irrup
176 ive, libératrice. La violence est le fait même de l’ esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruptio
177 violence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le monde, pou
178 olence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’ esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le monde, pour y
179 l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’ esprit fait irruption dans le monde, pour y réaliser ses vues, il fait
180 it créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le monde, pour y réaliser ses vues, il fait violence à un état de choses
181 ceci dans n’importe quel domaine, qu’il s’agisse d’ élever des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la te
182 e quel domaine, qu’il s’agisse d’élever des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un
183 ne, qu’il s’agisse d’élever des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage don
184 ’agisse d’élever des blocs de pierre à la hauteur d’ un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécess
185 ver des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sen
186 s de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sentie tout d’a
187 la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’ écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sentie tout d’abord que par
188 de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sentie tout d’abord que par l’auteur qui l’imposera.
189 nt la nécessité n’est sentie tout d’abord que par l’ auteur qui l’imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’esp
190 té n’est sentie tout d’abord que par l’auteur qui l’ imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’esprit seul qui
191 e par l’auteur qui l’imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’esprit seul qui crée — est une « transgression 
192 ar l’auteur qui l’imposera. Tout acte créateur de l’ esprit — et c’est l’esprit seul qui crée — est une « transgression » d
193 posera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’ esprit seul qui crée — est une « transgression » des lois admises jusq
194 « transgression » des lois admises jusqu’alors : d’ où le malaise que crée naturellement cet acte, malaise qui est à l’ori
195 ansgression » des lois admises jusqu’alors : d’où le malaise que crée naturellement cet acte, malaise qui est à l’origine
196 ue crée naturellement cet acte, malaise qui est à l’ origine de l’état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’h
197 turellement cet acte, malaise qui est à l’origine de l’état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’heure. D’où
198 ellement cet acte, malaise qui est à l’origine de l’ état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’heure. D’où au
199 d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’ heure. D’où aussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ose.
200 conservateur que nous décrivions tout à l’heure. D’ où aussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’es
201 ur que nous décrivions tout à l’heure. D’où aussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’est préciséme
202 crivions tout à l’heure. D’où aussi le risque que l’ acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’est précisément ce sentimen
203 ussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ ose. Mais c’est précisément ce sentiment de malaise, lié à l’euphorie
204 ui qui l’ose. Mais c’est précisément ce sentiment de malaise, lié à l’euphorie du risque encouru, qui est le signe normal
205 c’est précisément ce sentiment de malaise, lié à l’ euphorie du risque encouru, qui est le signe normal d’une création de
206 aise, lié à l’euphorie du risque encouru, qui est le signe normal d’une création de l’esprit humain. Les époques de décade
207 phorie du risque encouru, qui est le signe normal d’ une création de l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles
208 e encouru, qui est le signe normal d’une création de l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vien
209 ncouru, qui est le signe normal d’une création de l’ esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vient à
210 e signe normal d’une création de l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vient à redouter par-dess
211 al d’une création de l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vient à redouter par-dessus tout ce
212 t humain. Les époques de décadence sont celles où l’ on en vient à redouter par-dessus tout ce malaise (à le qualifier de s
213 en vient à redouter par-dessus tout ce malaise (à le qualifier de scandale) et à l’éprouver plus fortement que l’euphorie
214 douter par-dessus tout ce malaise (à le qualifier de scandale) et à l’éprouver plus fortement que l’euphorie du risque, du
215 tout ce malaise (à le qualifier de scandale) et à l’ éprouver plus fortement que l’euphorie du risque, du jeu. C’est un aff
216 r de scandale) et à l’éprouver plus fortement que l’ euphorie du risque, du jeu. C’est un affadissement et une trahison cer
217 . C’est un affadissement et une trahison certaine de l’Évangile qui ont conduit les chrétiens moyens à insister uniquement
218 ’est un affadissement et une trahison certaine de l’ Évangile qui ont conduit les chrétiens moyens à insister uniquement su
219 e trahison certaine de l’Évangile qui ont conduit les chrétiens moyens à insister uniquement sur la douceur et la subtile a
220 it les chrétiens moyens à insister uniquement sur la douceur et la subtile aménité de l’esprit. Cette fausse « charité » s
221 ns moyens à insister uniquement sur la douceur et la subtile aménité de l’esprit. Cette fausse « charité » sentimentale es
222 r uniquement sur la douceur et la subtile aménité de l’esprit. Cette fausse « charité » sentimentale est nettement condamn
223 niquement sur la douceur et la subtile aménité de l’ esprit. Cette fausse « charité » sentimentale est nettement condamnée
224 harité » sentimentale est nettement condamnée par l’ Évangile : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » E
225 e par l’Évangile : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et le terme même de violence que la plupart d
226 le : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et le terme même de violence que la plupart des moralistes
227 s pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et le terme même de violence que la plupart des moralistes chrétiens d’aujo
228 orter la paix, mais le glaive. » Et le terme même de violence que la plupart des moralistes chrétiens d’aujourd’hui ont co
229 violence que la plupart des moralistes chrétiens d’ aujourd’hui ont coutume de condamner au nom de la « charité », se trou
230 es moralistes chrétiens d’aujourd’hui ont coutume de condamner au nom de la « charité », se trouve avoir été glorifié par
231 d’aujourd’hui ont coutume de condamner au nom de la « charité », se trouve avoir été glorifié par l’Évangile : Violenti r
232 la « charité », se trouve avoir été glorifié par l’ Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu est promis aux v
233 glorifié par l’Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est l’influence
234 r l’Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est l’influence de la mora
235 de Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est l’ influence de la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au chri
236 promis aux violents. Là encore, c’est l’influence de la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au christianisme, e
237 mis aux violents. Là encore, c’est l’influence de la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au christianisme, et n
238 a fait perdre sa vigueur au christianisme, et non l’ inverse, comme le soutiennent des polémistes ignorants. La violence ét
239 vigueur au christianisme, et non l’inverse, comme le soutiennent des polémistes ignorants. La violence étant le fait de l’
240 e, comme le soutiennent des polémistes ignorants. La violence étant le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté.
241 nnent des polémistes ignorants. La violence étant le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule q
242 s polémistes ignorants. La violence étant le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule qui déliv
243 olémistes ignorants. La violence étant le fait de l’ esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre
244 e étant le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de la chaîne des routin
245 ond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre l’ homme de la chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle
246 la liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de la chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle seule q
247 liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de la chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle seule qui
248 et des lois qu’il se forge, c’est elle seule qui l’ empêche de se laisser emprisonner dans ses propres institutions, lorsq
249 is qu’il se forge, c’est elle seule qui l’empêche de se laisser emprisonner dans ses propres institutions, lorsque celles-
250 propres institutions, lorsque celles-ci ont cessé de le servir. Telle est l’origine du concept occidental de révolution. L
251 pres institutions, lorsque celles-ci ont cessé de le servir. Telle est l’origine du concept occidental de révolution. La r
252 rsque celles-ci ont cessé de le servir. Telle est l’ origine du concept occidental de révolution. La révolution est toujour
253 servir. Telle est l’origine du concept occidental de révolution. La révolution est toujours spirituelle : elle est l’acte
254 st l’origine du concept occidental de révolution. La révolution est toujours spirituelle : elle est l’acte de l’homme qui
255 La révolution est toujours spirituelle : elle est l’ acte de l’homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses
256 lution est toujours spirituelle : elle est l’acte de l’homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses habitud
257 ion est toujours spirituelle : elle est l’acte de l’ homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses habitudes
258 es tyrannies, et qui crée des possibles nouveaux. La révolution ainsi comprise est aussi indispensable à la vie sociale qu
259 volution ainsi comprise est aussi indispensable à la vie sociale que l’imagination l’est à la vie individuelle. D’ailleurs
260 rise est aussi indispensable à la vie sociale que l’ imagination l’est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence es
261 indispensable à la vie sociale que l’imagination l’ est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice,
262 nsable à la vie sociale que l’imagination l’est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice, elle n’
263 ation l’est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice, elle n’est pas pour autant anarchique. Elle
264 que j’y verrais plutôt deux synonymes. Reprenons l’ exemple du bloc de pierre élevé jusqu’au cintre : on y retrouve ces tr
265 lutôt deux synonymes. Reprenons l’exemple du bloc de pierre élevé jusqu’au cintre : on y retrouve ces trois caractères de
266 qu’au cintre : on y retrouve ces trois caractères de la vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnair
267 au cintre : on y retrouve ces trois caractères de la vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnaire :
268 s caractères de la vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnaire : la pierre est élevée, c’est-à-dir
269 aractères de la vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnaire : la pierre est élevée, c’est-à-dire «
270 tuelle, ou de la vraie création révolutionnaire : la pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, p
271  : la pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » n
272 la pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » nouv
273 re est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » nouvelle, e
274 lle, et tout cela s’opère en vertu d’une décision de l’esprit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse
275 , et tout cela s’opère en vertu d’une décision de l’ esprit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse (v
276 père en vertu d’une décision de l’esprit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse (voir Nietzsche), ni
277 rit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse (voir Nietzsche), ni la subtilité des moyens, ni la sérén
278 lut nullement la délicatesse (voir Nietzsche), ni la subtilité des moyens, ni la sérénité du ton. Bien au contraire ! Tout
279 (voir Nietzsche), ni la subtilité des moyens, ni la sérénité du ton. Bien au contraire ! Tout ceci n’apparaîtrait paradox
280 adoxal qu’à ceux qui n’auraient pas su distinguer la vraie violence de la brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent
281 ui n’auraient pas su distinguer la vraie violence de la brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent liées. (Il y a peu
282 n’auraient pas su distinguer la vraie violence de la brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent liées. (Il y a peu de
283 sont souvent liées. (Il y a peu de tons purs dans la vie.) La brutalité tue la violence Par opposition à la violence
284 liées. (Il y a peu de tons purs dans la vie.) La brutalité tue la violence Par opposition à la violence, signe de l
285 eu de tons purs dans la vie.) La brutalité tue la violence Par opposition à la violence, signe de l’esprit agissant,
286 La brutalité tue la violence Par opposition à la violence, signe de l’esprit agissant, la brutalité peut être définie
287 a violence Par opposition à la violence, signe de l’esprit agissant, la brutalité peut être définie comme un aspect et
288 iolence Par opposition à la violence, signe de l’ esprit agissant, la brutalité peut être définie comme un aspect et un
289 sition à la violence, signe de l’esprit agissant, la brutalité peut être définie comme un aspect et un caractère avant tou
290 ct et un caractère avant tout matériels. Elle est le fait d’une contrainte purement extérieure, donc incapable en soi de r
291 caractère avant tout matériels. Elle est le fait d’ une contrainte purement extérieure, donc incapable en soi de rien crée
292 rainte purement extérieure, donc incapable en soi de rien créer et animer. C’est la brimade, la vexation, le choc qui bles
293 c incapable en soi de rien créer et animer. C’est la brimade, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppressi
294 en soi de rien créer et animer. C’est la brimade, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppression inutile e
295 n créer et animer. C’est la brimade, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppression inutile et absurde, l’
296 , la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppression inutile et absurde, l’interdiction qui offense la vitalit
297 ans régénérer, la suppression inutile et absurde, l’ interdiction qui offense la vitalité, qui nie la signification profond
298 on inutile et absurde, l’interdiction qui offense la vitalité, qui nie la signification profonde de toute existence. C’est
299 , l’interdiction qui offense la vitalité, qui nie la signification profonde de toute existence. C’est tout d’abord un proc
300 se la vitalité, qui nie la signification profonde de toute existence. C’est tout d’abord un processus matériel grossier et
301 s discernement, sans « signification » précise, —  le sens étant toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mett
302 ion » précise, — le sens étant toujours donné par l’ esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te
303 e sens étant toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en
304 t. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais la bru
305 s de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas d’ avouables… Mais la brutalité peut aussi revêtir un aspect non matériel
306 donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais la brutalité peut aussi revêtir un aspect non matériel : par exemple, il
307 un aspect non matériel : par exemple, il y a dans la logique une certaine brutalité, reconnaissable à un caractère de cont
308 certaine brutalité, reconnaissable à un caractère de contrainte externe, comme mécanique, et qui ne tient pas compte de la
309 erne, comme mécanique, et qui ne tient pas compte de la nature spirituelle, passionnelle ou vitale des réalités auxquelles
310 e, comme mécanique, et qui ne tient pas compte de la nature spirituelle, passionnelle ou vitale des réalités auxquelles s’
311 elle ou vitale des réalités auxquelles s’applique le règlement. La sensibilité féminine réagit d’ordinaire avec précision
312 des réalités auxquelles s’applique le règlement. La sensibilité féminine réagit d’ordinaire avec précision à cette brutal
313 ique le règlement. La sensibilité féminine réagit d’ ordinaire avec précision à cette brutalité de la logique ; elle la dét
314 agit d’ordinaire avec précision à cette brutalité de la logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’eff
315 t d’ordinaire avec précision à cette brutalité de la logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’effray
316 précision à cette brutalité de la logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’effraye mais la tente en
317 logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’effraye mais la tente en même temps. La définition la plus
318 lle la déteste absolument, tandis que la violence l’ effraye mais la tente en même temps. La définition la plus frappante e
319 absolument, tandis que la violence l’effraye mais la tente en même temps. La définition la plus frappante et la plus voyan
320 a violence l’effraye mais la tente en même temps. La définition la plus frappante et la plus voyante, si je puis dire, de
321 ffraye mais la tente en même temps. La définition la plus frappante et la plus voyante, si je puis dire, de la brutalité,
322 en même temps. La définition la plus frappante et la plus voyante, si je puis dire, de la brutalité, est fournie par les r
323 us frappante et la plus voyante, si je puis dire, de la brutalité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature
324 frappante et la plus voyante, si je puis dire, de la brutalité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature tot
325 si je puis dire, de la brutalité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature totalitaire est la brutalité même,
326 talité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature totalitaire est la brutalité même, en ce qu’elle est fondée
327 égimes totalitaires. La dictature totalitaire est la brutalité même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contra
328 t la brutalité même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des chos
329 té même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’espr
330 même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’esprit.
331 nte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie violence, inventive
332 par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’ esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie violence, inventive et
333 choses de l’esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie violence, inventive et imprévue, qui viendrait déranger ses con
334 la fois matérielles et abstraites, géométriques. La libre manifestation des antagonismes réels lui est encore plus intolé
335 réels lui est encore plus intolérable qu’elle ne l’ était à l’ordre bourgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche d
336 est encore plus intolérable qu’elle ne l’était à l’ ordre bourgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche de tuer dan
337 rgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche de tuer dans la jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’éduca
338 se donne-t-elle pour première tâche de tuer dans la jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’éducation fasciste
339 ère tâche de tuer dans la jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’éducation fasciste ou stalinienne a pour effe
340 jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’ éducation fasciste ou stalinienne a pour effet systématique de substit
341 fasciste ou stalinienne a pour effet systématique de substituer à l’esprit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et d
342 inienne a pour effet systématique de substituer à l’ esprit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personn
343 pour effet systématique de substituer à l’esprit d’ autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personnel, des i
344 ystématique de substituer à l’esprit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personnel, des instincts brut
345 rit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personnel, des instincts brutaux : l’instinct de puissance, l’
346 e et de risque personnel, des instincts brutaux : l’ instinct de puissance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’ins
347 que personnel, des instincts brutaux : l’instinct de puissance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’obé
348 des instincts brutaux : l’instinct de puissance, l’ instinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’obéissance aveugl
349 cts brutaux : l’instinct de puissance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’obéissance aveugle. Mais il
350 ssance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’ instinct d’obéissance aveugle. Mais il se produit là un phénomène curi
351 nstinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’ obéissance aveugle. Mais il se produit là un phénomène curieux : alors
352 il se produit là un phénomène curieux : alors que la bourgeoisie disqualifiait la violence en la confondant avec la brutal
353 curieux : alors que la bourgeoisie disqualifiait la violence en la confondant avec la brutalité, les dictatures totalitai
354 s que la bourgeoisie disqualifiait la violence en la confondant avec la brutalité, les dictatures totalitaires tentent de
355 e disqualifiait la violence en la confondant avec la brutalité, les dictatures totalitaires tentent de requalifier la brut
356 t la violence en la confondant avec la brutalité, les dictatures totalitaires tentent de requalifier la brutalité en la bap
357 la brutalité, les dictatures totalitaires tentent de requalifier la brutalité en la baptisant violence. D’où le recours co
358 es dictatures totalitaires tentent de requalifier la brutalité en la baptisant violence. D’où le recours constant des nati
359 talitaires tentent de requalifier la brutalité en la baptisant violence. D’où le recours constant des nationaux-socialiste
360 equalifier la brutalité en la baptisant violence. D’ où le recours constant des nationaux-socialistes à Nietzsche, abus fla
361 ifier la brutalité en la baptisant violence. D’où le recours constant des nationaux-socialistes à Nietzsche, abus flagrant
362 socialistes à Nietzsche, abus flagrant (que toute la pensée du poète-philosophe dénonce). Là encore, il semble qu’une cert
363 es externes, un « rendement social » immédiat, et l’ on ne s’aperçoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’esp
364 médiat, et l’on ne s’aperçoit pas que ce faisant, l’ on détruit les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondit
365 on ne s’aperçoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionna
366 çoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’av
367 t pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’ esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’aveni
368 t, l’on détruit les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit
369 t les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit l’essentiel
370 ateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit l’essentiel sur cette brutalité-là, dans
371 ur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’ avenir. Montesquieu a dit l’essentiel sur cette brutalité-là, dans son
372 té révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit l’ essentiel sur cette brutalité-là, dans son fameux chapitre en trois li
373 lité-là, dans son fameux chapitre en trois lignes de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoi
374 é-là, dans son fameux chapitre en trois lignes de L’ Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoir d
375 re en trois lignes de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre
376 ignes de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et c
377 es de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et cuei
378 la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’ arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà le gouvernement despotique.
379 u fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence
380 pent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence appelle la brut
381 le fruit. Voilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et
382 . Voilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et la bruta
383 oilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et la brutalit
384 despotique. » Le refus de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et la brutalité, c’est se placer d
385 de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et la brutalité, c’est se placer dans une position spirituel
386 appelle la brutalité Confondre la violence et la brutalité, c’est se placer dans une position spirituelle inférieure,
387 position spirituelle inférieure, pour autant que la défensive est en principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de la
388 ant que la défensive est en principe inférieure à l’ agressivité. Se méfier de la violence, avoir peur des risques féconds
389 en principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de la violence, avoir peur des risques féconds qu’elle institue, c’est s
390 principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de la violence, avoir peur des risques féconds qu’elle institue, c’est se p
391 des meilleures armes dont nous disposions contre la brutalité. La vraie violence est en définitive pacifiante : elle acce
392 s armes dont nous disposions contre la brutalité. La vraie violence est en définitive pacifiante : elle accepte les confli
393 lence est en définitive pacifiante : elle accepte les conflits, les fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode
394 éfinitive pacifiante : elle accepte les conflits, les fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode qui règne actu
395 te : elle accepte les conflits, les fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode qui règne actuellement dans les
396 , les fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode qui règne actuellement dans les « démocraties de l’Ouest » —
397 ions. Mais la méthode qui règne actuellement dans les « démocraties de l’Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à
398 ode qui règne actuellement dans les « démocraties de l’Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les
399 qui règne actuellement dans les « démocraties de l’ Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les dif
400 t dans les « démocraties de l’Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les difficultés, à masquer le
401 me dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les difficultés, à masquer les antagonismes de fait, et à les déconcerter
402 onsiste à biaiser avec les difficultés, à masquer les antagonismes de fait, et à les déconcerter provisoirement à force de
403 avec les difficultés, à masquer les antagonismes de fait, et à les déconcerter provisoirement à force de « combines » et
404 icultés, à masquer les antagonismes de fait, et à les déconcerter provisoirement à force de « combines » et de compromis, c
405 ncerter provisoirement à force de « combines » et de compromis, cette méthode qui ne crée rien, n’ordonne rien, temporise
406 orise indéfiniment, ne peut conduire qu’à un état de désordre où la brutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’h
407 ent, ne peut conduire qu’à un état de désordre où la brutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’ap
408 état de désordre où la brutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de l’établisseme
409 rutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’ histoire de l’après-guerre et de l’établissement des trois fascismes l
410 trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre
411 ouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’ après-guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre ave
412 istance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre avec éclat : la crain
413 ance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de l’ établissement des trois fascismes le démontre avec éclat : la crainte
414 -guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre avec éclat : la crainte de la violence suscite mécaniquement
415 ment des trois fascismes le démontre avec éclat : la crainte de la violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son
416 ois fascismes le démontre avec éclat : la crainte de la violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son tour, ne p
417 fascismes le démontre avec éclat : la crainte de la violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son tour, ne peut
418 brutalité qui, à son tour, ne peut pas supporter la vraie violence. Le libéralisme et la dictature affectent l’un et l’au
419 on tour, ne peut pas supporter la vraie violence. Le libéralisme et la dictature affectent l’un et l’autre la violence (sp
420 as supporter la vraie violence. Le libéralisme et la dictature affectent l’un et l’autre la violence (spirituelle) du sign
421 ralisme et la dictature affectent l’un et l’autre la violence (spirituelle) du signe moins (en fait sinon en théorie). C’e
422 redoute, et se trouve désarmé lorsqu’il survient. Le destin des démocraties est lié à l’éducation ; celui des dictatures à
423 ’il survient. Le destin des démocraties est lié à l’ éducation ; celui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen de pré
424 es est lié à l’éducation ; celui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’orien
425 éducation ; celui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’orienter l’éducation
426 lui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’orienter l’éducation vers une pris
427 Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’ orienter l’éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la val
428 en de prévenir cette contrainte, c’est d’orienter l’ éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la valeur libérat
429 éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est
430 cation vers une prise de conscience vigoureuse de la valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est déj
431 de conscience vigoureuse de la valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est déjà trop tard sachent qu
432 conscience vigoureuse de la valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est déjà trop tard sachent qu’il
433 ent qu’ils sont par là même les premiers à rendre le tyran fatal. 1. Ce qui a pu faire illusion, reconnaissons-le, c’es
434 . 1. Ce qui a pu faire illusion, reconnaissons- le , c’est la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le to
435 qui a pu faire illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal
436 aire illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal » des polé
437 e illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal » des polémiq
438 rie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal » des polémiques de Marx. Mais la dictature du prolétari
439 t d’une part, et le ton « brutal » des polémiques de Marx. Mais la dictature du prolétariat n’est pour Marx que la riposte
440 et le ton « brutal » des polémiques de Marx. Mais la dictature du prolétariat n’est pour Marx que la riposte nécessaire du
441 s la dictature du prolétariat n’est pour Marx que la riposte nécessaire du socialisme au capitalisme qui voudrait prolonge
442 statut en s’appuyant sur des moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’
443 s’appuyant sur des moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’un « évol
444 sur des moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’un « évolutionniste b
445 de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’ un « évolutionniste brutal » (Aron et Dandieu). 2. Il y aurait lieu a
446 l » (Aron et Dandieu). 2. Il y aurait lieu aussi d’ analyser la valeur ambiguë de « violence » dans l’acte du viol, qui pa
447 t Dandieu). 2. Il y aurait lieu aussi d’analyser la valeur ambiguë de « violence » dans l’acte du viol, qui paraît une br
448 y aurait lieu aussi d’analyser la valeur ambiguë de « violence » dans l’acte du viol, qui paraît une brutalité. Mais cela
449 d’analyser la valeur ambiguë de « violence » dans l’ acte du viol, qui paraît une brutalité. Mais cela nous entraînerait as
450 a nous entraînerait assez loin. Notons simplement le caractère essentiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’es
451 ons simplement le caractère essentiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’esprit créateur en général. Et, d’aut
452 simplement le caractère essentiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’esprit créateur en général. Et, d’autre
453 sentiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’esprit créateur en général. Et, d’autre part, l’effémination de la
454 tiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’ esprit créateur en général. Et, d’autre part, l’effémination de la bou
455 e l’esprit créateur en général. Et, d’autre part, l’ effémination de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femell
456 teur en général. Et, d’autre part, l’effémination de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle s’offre au vi
457 r en général. Et, d’autre part, l’effémination de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle s’offre au viol
458 n de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle s’offre au viol redouté. a. Rougemont Denis de, « Violence
459 lle s’offre au viol redouté. a. Rougemont Denis de , « Violence et brutalité », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1937,
460 . Rougemont Denis de, « Violence et brutalité », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1937, p. 14-17.
2 1937, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Comment savoir à quoi ils pensent (Quelques remarques sur la méthode) (1er novembre 1937)
461 savoir à quoi ils pensent (Quelques remarques sur la méthode) (1er novembre 1937)b (Quelques remarques sur la méthode
462 (1er novembre 1937)b (Quelques remarques sur la méthode) Le désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans dou
463 937)b (Quelques remarques sur la méthode) Le désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’origine
464 (Quelques remarques sur la méthode) Le désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’origine, une cra
465 ur la méthode) Le désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’origine, une crainte obscure qu’on a de
466 avoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’ origine, une crainte obscure qu’on a de lui ; révèle ensuite que l’on
467 s doute, à l’origine, une crainte obscure qu’on a de lui ; révèle ensuite que l’on nourrit soi-même à son endroit quelque
468 ainte obscure qu’on a de lui ; révèle ensuite que l’ on nourrit soi-même à son endroit quelque intention bonne ou mauvaise.
469 intention bonne ou mauvaise. Ces deux mouvements de défense et d’attaque sont prudemment dissimulés et confondus sous le
470 ne ou mauvaise. Ces deux mouvements de défense et d’ attaque sont prudemment dissimulés et confondus sous le vocable de cur
471 aque sont prudemment dissimulés et confondus sous le vocable de curiosité. « Pourquoi me demandez-vous cela ? — Pour rien,
472 rudemment dissimulés et confondus sous le vocable de curiosité. « Pourquoi me demandez-vous cela ? — Pour rien, par pure c
473 ela ? — Pour rien, par pure curiosité. » Au vrai, le mot curiosité est vide de sens, s’il ne recouvre pas cette crainte ou
474 e curiosité. » Au vrai, le mot curiosité est vide de sens, s’il ne recouvre pas cette crainte ou cette entreprise projetée
475 e crainte ou cette entreprise projetée, ou encore les deux à la fois. En dépit de l’opinion convenue, et justifiée d’ailleu
476 ojetée, ou encore les deux à la fois. En dépit de l’ opinion convenue, et justifiée d’ailleurs en tant que convention, rien
477 ant que convention, rien n’est moins innocent que la curiosité, rien n’est moins désintéressé dans ses mobiles. Sans doute
478 oute une analyse un peu poussée révélerait-elle à l’ origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plu
479 nalyse un peu poussée révélerait-elle à l’origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement
480 yse un peu poussée révélerait-elle à l’origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement sp
481 ussée révélerait-elle à l’origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’
482 le à l’origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces
483 à l’origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces int
484 ine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces intérêts fo
485 recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces intérêts fondamentaux
486 avoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces intérêts fondamentaux que sont la défense ou l’attaque, et qui ap
487 un au moins de ces intérêts fondamentaux que sont la défense ou l’attaque, et qui apparaissent dans leur belle nudité lors
488 ces intérêts fondamentaux que sont la défense ou l’ attaque, et qui apparaissent dans leur belle nudité lorsqu’un amant de
489  ? » — À rien, dit-elle. Naturellement… ⁂ Essayer de savoir à quoi ils pensent, c’est se mettre en mesure d’agir sur eux.
490 oir à quoi ils pensent, c’est se mettre en mesure d’ agir sur eux. (Pour eux, contre eux, ou avec eux.) Constater les préoc
491 x. (Pour eux, contre eux, ou avec eux.) Constater les préoccupations d’une classe, d’une profession, d’un groupe humain que
492 e eux, ou avec eux.) Constater les préoccupations d’ une classe, d’une profession, d’un groupe humain quelconque, c’est l’o
493 eux.) Constater les préoccupations d’une classe, d’ une profession, d’un groupe humain quelconque, c’est l’opération néces
494 es préoccupations d’une classe, d’une profession, d’ un groupe humain quelconque, c’est l’opération nécessaire à laquelle d
495 profession, d’un groupe humain quelconque, c’est l’ opération nécessaire à laquelle doivent se livrer tous ceux qui sont s
496 x qui sont soucieux, en politique ou en économie, d’ adapter l’offre à la demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficac
497 soucieux, en politique ou en économie, d’adapter l’ offre à la demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de se li
498 en politique ou en économie, d’adapter l’offre à la demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de se libérer des
499 emande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de se libérer des schémas démodés et des caricatures obsédantes sur lesq
500 et des caricatures obsédantes sur lesquelles joue la politique. Un moyen de trouver des arguments qui portent, qui atteign
501 dantes sur lesquelles joue la politique. Un moyen de trouver des arguments qui portent, qui atteignent ; et de se refaire
502 er des arguments qui portent, qui atteignent ; et de se refaire un langage qui soit réellement entendu. Tout cela est asse
503 ment notre rubrique. Il reste alors à reconnaître les dangers d’une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Ta
504 ubrique. Il reste alors à reconnaître les dangers d’ une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’
505 connaître les dangers d’une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à
506 s dangers d’une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à lire les p
507 de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à lire les pensées, nous serons bien forcés de nous contenter
508 ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à lire les pensées, nous serons bien forcés de nous contenter de leur expression
509 chine à lire les pensées, nous serons bien forcés de nous contenter de leur expression par le langage. À quoi ils pensent…
510 ensées, nous serons bien forcés de nous contenter de leur expression par le langage. À quoi ils pensent… pour nous, c’est 
511 n forcés de nous contenter de leur expression par le langage. À quoi ils pensent… pour nous, c’est : Ce qu’ils disent. En
512 , c’est sans doute autre chose. Voici tendus tous les pièges du langage. Les mêmes mots n’ont pas le même sens, ne trahisse
513 e chose. Voici tendus tous les pièges du langage. Les mêmes mots n’ont pas le même sens, ne trahissent pas les mêmes pensée
514 s les pièges du langage. Les mêmes mots n’ont pas le même sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe d’un gr
515 es mots n’ont pas le même sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe d’un groupe à un autre, d’une classe soc
516 ême sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si l’ on passe d’un groupe à un autre, d’une classe sociale, d’une région à
517 e trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe d’ un groupe à un autre, d’une classe sociale, d’une région à une autre.
518 es pensées, si l’on passe d’un groupe à un autre, d’ une classe sociale, d’une région à une autre. Que savons-nous des réso
519 sse d’un groupe à un autre, d’une classe sociale, d’ une région à une autre. Que savons-nous des résonances qu’éveillent da
520 ue savons-nous des résonances qu’éveillent dans «  le peuple » les grands mots du langage politique ? Et du sens qu’il leur
521 us des résonances qu’éveillent dans « le peuple » les grands mots du langage politique ? Et du sens qu’il leur donne lorsqu
522 politique ? Et du sens qu’il leur donne lorsqu’il les répète ? À distance et en gros, l’on peut croire que tous les Françai
523 nne lorsqu’il les répète ? À distance et en gros, l’ on peut croire que tous les Français, par exemple, traduisent les même
524 À distance et en gros, l’on peut croire que tous les Français, par exemple, traduisent les mêmes réalités ou les mêmes idé
525 re que tous les Français, par exemple, traduisent les mêmes réalités ou les mêmes idéaux par les mêmes mots ; et qu’un même
526 is, par exemple, traduisent les mêmes réalités ou les mêmes idéaux par les mêmes mots ; et qu’un même son éveille les mêmes
527 uisent les mêmes réalités ou les mêmes idéaux par les mêmes mots ; et qu’un même son éveille les mêmes échos. La politique
528 ux par les mêmes mots ; et qu’un même son éveille les mêmes échos. La politique se fonde sur cette croyance, et la presse a
529 mots ; et qu’un même son éveille les mêmes échos. La politique se fonde sur cette croyance, et la presse arrive parfois à
530 hos. La politique se fonde sur cette croyance, et la presse arrive parfois à lui donner une certaine consistance. Mais ce
531 ce. Mais ce qui peut être vrai statistiquement ne l’ est presque jamais dans le détail. Plus on s’approche d’un groupement
532 vrai statistiquement ne l’est presque jamais dans le détail. Plus on s’approche d’un groupement défini et concret, plus on
533 presque jamais dans le détail. Plus on s’approche d’ un groupement défini et concret, plus on constate l’absence de commune
534 un groupement défini et concret, plus on constate l’ absence de commune mesure entre son langage et celui des journaux et d
535 ent défini et concret, plus on constate l’absence de commune mesure entre son langage et celui des journaux et des politic
536 ournaux et des politiciens, ou des intellectuels. De tout près, cela peut donner une impression d’absurdité troublante. Je
537 ls. De tout près, cela peut donner une impression d’ absurdité troublante. Je lis dans un livre récentc : L’autre jour, da
538 e lis dans un livre récentc : L’autre jour, dans l’ autocar, une femme dont j’ai cru comprendre qu’elle tient un petit hôt
539 jamais fait ce rapprochement ? Ce petit fait, si l’ on y réfléchit, résume un drame. Ce drame est celui du langage dans no
540 est celui du langage dans notre société présente. Les mots que nous disons ou que nous écrivons, nous autres intellectuels,
541 rivons, nous autres intellectuels, éveillent dans l’ esprit populaire des harmoniques que nous ne savons plus prévoir. » L
542 s harmoniques que nous ne savons plus prévoir. » L’ auteur ne croyait pas si bien dire : en recevant les épreuves de son l
543 ’auteur ne croyait pas si bien dire : en recevant les épreuves de son livre, il y trouva jointe une petite note écrite à l’
544 oyait pas si bien dire : en recevant les épreuves de son livre, il y trouva jointe une petite note écrite à l’encre rouge
545 ivre, il y trouva jointe une petite note écrite à l’ encre rouge par le correcteur de l’imprimerie : Épicerie et spéciali
546 jointe une petite note écrite à l’encre rouge par le correcteur de l’imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur para
547 ite note écrite à l’encre rouge par le correcteur de l’imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur paraît croire à un
548 note écrite à l’encre rouge par le correcteur de l’ imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur paraît croire à un ra
549 teur de l’imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’ auteur paraît croire à un rapprochement absurde. Il fait erreur. Nous
550 chement absurde. Il fait erreur. Nous sommes dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et épices (d’où é
551 Nous sommes dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces (d’où spécia
552 entiment obscur de latinité a survécu. Et épices ( d’ où épicerie) et espèces (d’où spécialiste) sont le même mot. Tous deux
553 a survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces ( d’ où spécialiste) sont le même mot. Tous deux remontent à species (latin
554 d’où épicerie) et espèces (d’où spécialiste) sont le même mot. Tous deux remontent à species (latin). Les espèces, devenue
555 même mot. Tous deux remontent à species (latin). Les espèces, devenues épices, étaient : gingembre, muscade, cannelle, poi
556 étaient : gingembre, muscade, cannelle, poivre. «  Les quatre espèces » (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais l’au
557 » (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais l’ auteur… D’où je déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni ab
558 J’amenderais cette partie, si j’étais l’auteur… D’ où je déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni absurde malgr
559 en n’est simple, en ce domaine, ni absurde malgré les apparences, mais que « comprendre » les paroles d’un homme suppose un
560 de malgré les apparences, mais que « comprendre » les paroles d’un homme suppose une science presque surhumaine. Pour concl
561 s apparences, mais que « comprendre » les paroles d’ un homme suppose une science presque surhumaine. Pour conclure quoi qu
562 resque surhumaine. Pour conclure quoi que ce soit de « ce qu’ils disent », il faut donc bien se résoudre à de grossières a
563 qu’ils disent », il faut donc bien se résoudre à de grossières approximations. Le danger serait alors d’ignorer qu’il ne
564 bien se résoudre à de grossières approximations. Le danger serait alors d’ignorer qu’il ne s’agit que d’approximations, v
565 grossières approximations. Le danger serait alors d’ ignorer qu’il ne s’agit que d’approximations, voire dans certains cas,
566 danger serait alors d’ignorer qu’il ne s’agit que d’ approximations, voire dans certains cas, de calembours. (Exemple : les
567 it que d’approximations, voire dans certains cas, de calembours. (Exemple : les sens contradictoires que prend la revendic
568 oire dans certains cas, de calembours. (Exemple : les sens contradictoires que prend la revendication de liberté selon les
569 rs. (Exemple : les sens contradictoires que prend la revendication de liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre d
570 s sens contradictoires que prend la revendication de liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’on q
571 oires que prend la revendication de liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’on questionne directem
572 la revendication de liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’on questionne directement les gens su
573 les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’ on questionne directement les gens sur leurs « pensées » et préoccupat
574 . ⁂ Autre danger : si l’on questionne directement les gens sur leurs « pensées » et préoccupations, ils ne disent rien de b
575 « pensées » et préoccupations, ils ne disent rien de bien intéressant ou d’authentique. Ou bien vous obtenez des variation
576 ations, ils ne disent rien de bien intéressant ou d’ authentique. Ou bien vous obtenez des variations sur la réponse des am
577 hentique. Ou bien vous obtenez des variations sur la réponse des amoureux (« à rien ») ou bien des phrases toutes faites e
578 es phrases toutes faites empruntées au journal, à la campagne électorale. C’est que l’homme-moyen n’a pas coutume de se fo
579 s au journal, à la campagne électorale. C’est que l’ homme-moyen n’a pas coutume de se formuler clairement ce qu’il vit. Pr
580 ectorale. C’est que l’homme-moyen n’a pas coutume de se formuler clairement ce qu’il vit. Presque toutes vos questions, po
581 vos questions, pour peu qu’elles sortent du cadre de son métier, le prennent au dépourvu. Il n’a pas formé de phrases dans
582 pour peu qu’elles sortent du cadre de son métier, le prennent au dépourvu. Il n’a pas formé de phrases dans sa tête sur ce
583 métier, le prennent au dépourvu. Il n’a pas formé de phrases dans sa tête sur ce sujet dont le journal ne parle jamais. Ou
584 s formé de phrases dans sa tête sur ce sujet dont le journal ne parle jamais. Ou bien, sur tel autre sujet, il vous rend c
585 — presse ou partis — lui ont prêté, c’est-à-dire la monnaie de votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc évit
586 u partis — lui ont prêté, c’est-à-dire la monnaie de votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc éviter tout ce
587 rêté, c’est-à-dire la monnaie de votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc éviter tout ce qui ressemblerait à
588 -dire la monnaie de votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc éviter tout ce qui ressemblerait à une enquête :
589 à une enquête : d’abord à cause du malentendu sur les mots, ensuite à cause de ce défaut de moyens d’expression, ou de ces
590 ntendu sur les mots, ensuite à cause de ce défaut de moyens d’expression, ou de ces phrases apprises nécessairement inadéq
591 les mots, ensuite à cause de ce défaut de moyens d’ expression, ou de ces phrases apprises nécessairement inadéquates. Mai
592 e à cause de ce défaut de moyens d’expression, ou de ces phrases apprises nécessairement inadéquates. Mais laissez donc pa
593 essairement inadéquates. Mais laissez donc parler les gens longtemps, souvent, à bâtons rompus, et sur n’importe quel sujet
594 vous finirez peut-être, à force de recoupements, de prudence, d’informations hétéroclites, par repérer dans les grandes l
595 peut-être, à force de recoupements, de prudence, d’ informations hétéroclites, par repérer dans les grandes lignes la vrai
596 ce, d’informations hétéroclites, par repérer dans les grandes lignes la vraie nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne saura
597 hétéroclites, par repérer dans les grandes lignes la vraie nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient le dire, just
598 r repérer dans les grandes lignes la vraie nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient le dire, justement. Quelquefo
599 nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient le dire, justement. Quelquefois, il suffit d’une chance, d’une bizarreri
600 raient le dire, justement. Quelquefois, il suffit d’ une chance, d’une bizarrerie de leurs propos, subitement révélatrice.
601 , justement. Quelquefois, il suffit d’une chance, d’ une bizarrerie de leurs propos, subitement révélatrice. En voici un pe
602 quefois, il suffit d’une chance, d’une bizarrerie de leurs propos, subitement révélatrice. En voici un petit exemple. Dans
603 voici un petit exemple. Dans cette pauvre région de l’Ouest, je rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la
604 ici un petit exemple. Dans cette pauvre région de l’ Ouest, je rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la ja
605 ntre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la jambe qui ne va plus ! D’où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’o
606 Elle se plaint : c’est la jambe qui ne va plus ! D’ où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’ont volé ma chèvre, me répo
607 le. Je lui demande comment c’est arrivé, et voici le récit, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire d
608 comment c’est arrivé, et voici le récit, noté sur l’ heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère.
609 é, et voici le récit, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis 
610 voici le récit, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’e
611 it, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet, l’ anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on
612 heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce j
613 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’avais pas
614 va manger, ce jour ? Je n’avais pas grand-chose. Le père et les deux fils disent : on est plus jeunes que toi, on va alle
615 ce jour ? Je n’avais pas grand-chose. Le père et les deux fils disent : on est plus jeunes que toi, on va aller au travail
616 que toi, on va aller au travail, et toi tu iras à la pêche. Ils partent pour le marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils
617 vail, et toi tu iras à la pêche. Ils partent pour le marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vai
618 la pêche. Ils partent pour le marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vais à l’écluse, je ramas
619 el, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vais à l’ écluse, je ramasse des anguilles, quelques crabes, deux ou trois jambe
620 on, c’est ce qu’il faut pour manger. Ils rentrent d’ avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois ja
621 qu’il faut pour manger. Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, m
622 nger. Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en ma
623 ge, moi je reste ici. Ils rentrent vers 6 heures, les jeunes d’abord, parce qu’ils ont des bicyclettes, ils vont plus vite.
624 e qu’ils ont des bicyclettes, ils vont plus vite. Le père rentre un peu plus tard. Le plus vieux dit : j’ai bien faim. Le
625 vont plus vite. Le père rentre un peu plus tard. Le plus vieux dit : j’ai bien faim. Le plus jeune, il a toujours faim, a
626 eu plus tard. Le plus vieux dit : j’ai bien faim. Le plus jeune, il a toujours faim, alors c’est pareil. Je dis : oh ! vou
627 — une belle soupe aux pommes de terre ! Oh ! dit le plus vieux, s’il y a une soupe aux pommes de terre, je vais en manger
628 coucher ! Ils mangent et on va se coucher. C’est le lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imag
629 e lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imagine pas de question directe qui eût ainsi pu faire
630 qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imagine pas de question directe qui eût ainsi pu faire répondre à cette femme : « À
631 out, c’est au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que le film d’une conversation, non retouché, offre une image significative,
632 st au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que le film d’ une conversation, non retouché, offre une image significative, tant so
633 ignificative, tant soit peu claire. Cette absence de sens général et simple, cette espèce d’absurdité, de décousu, est mêm
634 e absence de sens général et simple, cette espèce d’ absurdité, de décousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la r
635 sens général et simple, cette espèce d’absurdité, de décousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la relation d’un
636 d’absurdité, de décousu, est même ce qui garantit l’ authenticité de la relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satis
637 décousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièreme
638 cousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièrement
639 ême ce qui garantit l’authenticité de la relation d’ un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièrement au dessein q
640 t satisfaire entièrement au dessein qui est celui de notre rubrique : pour agir, ou simplement pour se préparer à une acti
641 r se préparer à une action non encore déterminée, l’ esprit a besoin de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de ré
642 e action non encore déterminée, l’esprit a besoin de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de résumés simplifiés.
643 ore déterminée, l’esprit a besoin de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de résumés simplifiés. Mais alors on co
644 de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de résumés simplifiés. Mais alors on courra le risque inverse : on retom
645 -dire de résumés simplifiés. Mais alors on courra le risque inverse : on retombera dans les schémas, les généralisations b
646 s on courra le risque inverse : on retombera dans les schémas, les généralisations banales et tendancieuses qui sont les vi
647 e risque inverse : on retombera dans les schémas, les généralisations banales et tendancieuses qui sont les vices de toute
648 généralisations banales et tendancieuses qui sont les vices de toute enquête. La signification des propos recueillis et sty
649 tions banales et tendancieuses qui sont les vices de toute enquête. La signification des propos recueillis et stylisés pou
650 endancieuses qui sont les vices de toute enquête. La signification des propos recueillis et stylisés pouvant toujours être
651 sés pouvant toujours être attribuée au parti pris de l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et
652 pouvant toujours être attribuée au parti pris de l’ enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et le
653 arti pris de l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir
654 l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dan
655 enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’ incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans l
656 ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans le « courant » c’e
657 cylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans le « courant » c’est-à-dire se maintenir au niveau des phrases d’échange
658 » c’est-à-dire se maintenir au niveau des phrases d’ échange quotidien, des propos qu’on entend chez le bistrot ou autour d
659 d’échange quotidien, des propos qu’on entend chez le bistrot ou autour d’une table de famille. À considérer de trop près l
660 des propos qu’on entend chez le bistrot ou autour d’ une table de famille. À considérer de trop près leur langage, on concl
661 u’on entend chez le bistrot ou autour d’une table de famille. À considérer de trop près leur langage, on conclurait volont
662 ot ou autour d’une table de famille. À considérer de trop près leur langage, on conclurait volontiers que les gens ne pens
663 p près leur langage, on conclurait volontiers que les gens ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à le considérer tro
664 onclurait volontiers que les gens ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à le considérer trop superficiellement, qu’
665 lontiers que les gens ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à le considérer trop superficiellement, qu’ils ne pense
666 ns ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à le considérer trop superficiellement, qu’ils ne pensent qu’à l’instar du
667 er trop superficiellement, qu’ils ne pensent qu’à l’ instar du journal. Il faut essayer de se maintenir à mi-distance entre
668 pensent qu’à l’instar du journal. Il faut essayer de se maintenir à mi-distance entre les bizarreries individuelles et les
669 faut essayer de se maintenir à mi-distance entre les bizarreries individuelles et les lieux communs éculés, à mi-distance
670 i-distance entre les bizarreries individuelles et les lieux communs éculés, à mi-distance entre le pittoresque et la statis
671 et les lieux communs éculés, à mi-distance entre le pittoresque et la statistique, à ce niveau où le langage est suffisam
672 uns éculés, à mi-distance entre le pittoresque et la statistique, à ce niveau où le langage est suffisamment habituel pour
673 le pittoresque et la statistique, à ce niveau où le langage est suffisamment habituel pour que les petites déformations q
674 où le langage est suffisamment habituel pour que les petites déformations qu’il subit dans un groupe donné deviennent aisé
675 isément perceptibles : ce sont elles qui révèlent la vraie pensée du groupe. Nous en sommes là aujourd’hui : tout le monde
676 en sommes là aujourd’hui : tout le monde réclame la liberté, des libertés, et s’en réclame à droite et à gauche, à Moscou
677 ussi bien qu’à Berlin. Mais ce n’est plus que par l’ intonation, l’élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou
678 Berlin. Mais ce n’est plus que par l’intonation, l’ élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi i
679 Mais ce n’est plus que par l’intonation, l’élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu q
680 est plus que par l’intonation, l’élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fai
681 plus que par l’intonation, l’élan, la mimique de l’ homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fait d
682 imique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’ emploi imprévu qu’il en fait dans le contexte de son discours, de son
683 e usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fait dans le contexte de son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que v
684 r l’emploi imprévu qu’il en fait dans le contexte de son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que vous pourrez
685 u qu’il en fait dans le contexte de son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que vous pourrez deviner comment i
686 dans le contexte de son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que vous pourrez deviner comment il pense ce mot,
687 ous pourrez deviner comment il pense ce mot, s’il le souffre, s’il l’aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser m
688 er comment il pense ce mot, s’il le souffre, s’il l’ aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement.
689 ent il pense ce mot, s’il le souffre, s’il l’aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement. b. Rou
690 ’y rêvasser machinalement. b. Rougemont Denis de , « Comment savoir à quoi ils pensent ? (Quelques remarques sur la mét
691 voir à quoi ils pensent ? (Quelques remarques sur la méthode) », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 novembre 1937, p. 18-19.
692 pensent ? (Quelques remarques sur la méthode) », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 novembre 1937, p. 18-19. c. Il s’agit du
693 ovembre 1937, p. 18-19. c. Il s’agit du Journal d’ un intellectuel en chômage , publié par Denis de Rougemont en 1937.
3 1937, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Lectures dirigées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)
694 Lectures dirigées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)d J’ai sous les yeux deux documents q
695 ns le IIIe Reich (15 décembre 1937)d J’ai sous les yeux deux documents qui n’ont rien de secret : un article de revue et
696 J’ai sous les yeux deux documents qui n’ont rien de secret : un article de revue et un catalogue d’éditeur, tous deux pub
697 x documents qui n’ont rien de secret : un article de revue et un catalogue d’éditeur, tous deux publiés en Allemagne à l’o
698 n de secret : un article de revue et un catalogue d’ éditeur, tous deux publiés en Allemagne à l’occasion des fêtes. Le cat
699 logue d’éditeur, tous deux publiés en Allemagne à l’ occasion des fêtes. Le catalogue comporte environ 80 titres (publicati
700 deux publiés en Allemagne à l’occasion des fêtes. Le catalogue comporte environ 80 titres (publications récentes et rappel
701 viron 80 titres (publications récentes et rappels d’ œuvres importantes). Ces titres se répartissent, approximativement, co
702 rs, littéraires, historiques, anecdotiques. Voici la liste des titres contenant le mot ou l’idée de race : La Beauté nord
703 anecdotiques. Voici la liste des titres contenant le mot ou l’idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage
704 es. Voici la liste des titres contenant le mot ou l’ idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs
705 ci la liste des titres contenant le mot ou l’idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs allema
706 des titres contenant le mot ou l’idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs allemands (22e mi
707 dée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs allemands (22e mille) ; Race et humour ; La mère all
708 es chefs allemands (22e mille) ; Race et humour ; La mère allemande (80e mille) ; Le livre des femmes nationales-socialist
709 Race et humour ; La mère allemande (80e mille) ; Le livre des femmes nationales-socialistes ; Race, peuple, soldat ; La p
710 s nationales-socialistes ; Race, peuple, soldat ; La paysannerie, source de la race nordique. L’âme nordique (30e mille) ;
711 s ; Race, peuple, soldat ; La paysannerie, source de la race nordique. L’âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille
712 Race, peuple, soldat ; La paysannerie, source de la race nordique. L’âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille) ;
713 dat ; La paysannerie, source de la race nordique. L’ âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille) ; Hygiène raciale ;
714 Science raciale du peuple allemand (en 8 volumes de titres divers. — 99e mille en moyenne). Musique et race ; La France e
715 ivers. — 99e mille en moyenne). Musique et race ; La France et l’idée raciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans l
716 mille en moyenne). Musique et race ; La France et l’ idée raciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans le domaine Nor
717 aciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans le domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux de l’histoire raciale allemand
718 at dans le domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux de l’histoire raciale allemande ; Race et patrie chez les Indo-Germains 
719 dans le domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux de l’ histoire raciale allemande ; Race et patrie chez les Indo-Germains ; P
720 ’histoire raciale allemande ; Race et patrie chez les Indo-Germains ; Peuple et race (revue). Comme il ne s’agit là que du
721 (revue). Comme il ne s’agit là que du catalogue d’ une seule maison, on ne saurait tirer de ces chiffres aucune conclusio
722 catalogue d’une seule maison, on ne saurait tirer de ces chiffres aucune conclusion définitive sur le pourcentage d’intérê
723 de ces chiffres aucune conclusion définitive sur le pourcentage d’intérêt — si j’ose dire — que manifestent les lecteurs
724 s aucune conclusion définitive sur le pourcentage d’ intérêt — si j’ose dire — que manifestent les lecteurs allemands. Il e
725 ntage d’intérêt — si j’ose dire — que manifestent les lecteurs allemands. Il existe d’autres maisons d’édition qui se spéci
726 es lecteurs allemands. Il existe d’autres maisons d’ édition qui se spécialisent dans la littérature pure, et chez lesquell
727 autres maisons d’édition qui se spécialisent dans la littérature pure, et chez lesquelles on ne trouvera, sur cent titres,
728 r cent titres, que quatre ou cinq se rapportant à la race. Par contre, la liste que je viens de recopier ne donne qu’une f
729 atre ou cinq se rapportant à la race. Par contre, la liste que je viens de recopier ne donne qu’une faible idée de l’ensem
730 je viens de recopier ne donne qu’une faible idée de l’ensemble des publications allemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’a
731 viens de recopier ne donne qu’une faible idée de l’ ensemble des publications allemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’ajou
732 llemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’ajoute que la maison d’édition en question n’est nullement spécialisée, au sens fra
733 fique du terme. Tous ces ouvrages sont des essais de vulgarisation, bien plus que des manuels techniques ou des instrument
734 lus que des manuels techniques ou des instruments de recherche. Du moins sont-ils présentés sous l’aspect le plus populair
735 ts de recherche. Du moins sont-ils présentés sous l’ aspect le plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs
736 herche. Du moins sont-ils présentés sous l’aspect le plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs à cet ég
737 ils présentés sous l’aspect le plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs à cet égard, même si l’on tient
738 sous l’aspect le plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs à cet égard, même si l’on tient compte de l
739 de tirage sont significatifs à cet égard, même si l’ on tient compte de la diffusion moyenne du livre allemand, très supéri
740 nificatifs à cet égard, même si l’on tient compte de la diffusion moyenne du livre allemand, très supérieure à celle du li
741 icatifs à cet égard, même si l’on tient compte de la diffusion moyenne du livre allemand, très supérieure à celle du livre
742 vre français. Reste à savoir si cet énorme effort de propagande aboutit réellement ; s’il satisfait à une de­mande réelle
743 it à une de­mande réelle du public ; s’il traduit la pensée réelle du lecteur allemand moyen. Il faut se rappeler que dans
744 Il faut se rappeler que dans un état totalitaire, la question « à quoi pensent ?… » tend à se réduire à la question : « à
745 uestion « à quoi pensent ?… » tend à se réduire à la question : « à quoi leur dit-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on a re
746 à se réduire à la question : « à quoi leur dit-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on a remplacé la mode — maîtresse des goût
747 it-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on a remplacé la mode — maîtresse des goûts moyens en France — par la volonté de l’Éta
748 mode — maîtresse des goûts moyens en France — par la volonté de l’État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être
749 resse des goûts moyens en France — par la volonté de l’État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant
750 se des goûts moyens en France — par la volonté de l’ État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant de
751 bels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant de se reporter maintenant à un organe qui s’efforce de traduire fidèleme
752 se reporter maintenant à un organe qui s’efforce de traduire fidèlement les désirs officiels du Parti : la revue Deutsche
753 à un organe qui s’efforce de traduire fidèlement les désirs officiels du Parti : la revue Deutsches Volkstum par exemple.
754 aduire fidèlement les désirs officiels du Parti : la revue Deutsches Volkstum par exemple. Ce périodique s’occupe d’art et
755 ches Volkstum par exemple. Ce périodique s’occupe d’ art et de littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livr
756 stum par exemple. Ce périodique s’occupe d’art et de littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livraison de
757 . Ce périodique s’occupe d’art et de littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livraison de décembre, le réd
758 pe d’art et de littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livraison de décembre, le rédacteur en chef, Wilhel
759 politique, et même de religion. Dans sa livraison de décembre, le rédacteur en chef, Wilhelm Stapel, publie, comme chaque
760 même de religion. Dans sa livraison de décembre, le rédacteur en chef, Wilhelm Stapel, publie, comme chaque année, un art
761 comme chaque année, un article destiné à diriger le goût de ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-de
762 haque année, un article destiné à diriger le goût de ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-deux titre
763 iger le goût de ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction de W
764 ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction de Wolfram von Esche
765 vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Mu
766 aduction de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Die
767 ction de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel
768 chenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballad
769 re de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballades germaniques ; Cul
770 de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’ époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballades germaniques ; Cultur
771 ture et religion des Germains ; Œuvres complètes de F. Blunck (littérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire de notre
772 ; Œuvres complètes de F. Blunck (littérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire de notre peuple ; Figures du passé alle
773 (littérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire de notre peuple ; Figures du passé allemand ; Le caractère populaire a
774 e de notre peuple ; Figures du passé allemand ; Le caractère populaire allemand ; Le monde nordique ; Esprit allemand 
775 sé allemand ; Le caractère populaire allemand ; Le monde nordique ; Esprit allemand ; Sparte ; Arndt (héros des guerr
776 it allemand ; Sparte ; Arndt (héros des guerres d’ indépendance.) Portraits d’empereurs allemands du Moyen Âge ; Histoi
777 dt (héros des guerres d’indépendance.) Portraits d’ empereurs allemands du Moyen Âge ; Histoire des Allemands Sudètes ;
778 du Moyen Âge ; Histoire des Allemands Sudètes ; Le soldat allemand (lettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur l
779 Allemands Sudètes ; Le soldat allemand (lettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur le Moyen
780 ettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots « allemand », « ge
781 t quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots « allemand », « germain », « nordique »
782 sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots « allemand », « germain », « nordique », reviennent donc dans 13
783 « nordique », reviennent donc dans 13 titres. Et la moitié des autres, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’i
784 tres. Et la moitié des autres, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale spa
785 s. Et la moitié des autres, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale sparti
786 moitié des autres, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale spartiate, cult
787 s, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’ idéologie du Parti : technique, morale spartiate, culte des héros mili
788 u Moyen Âge germanique. Je vous laisse à imaginer les rêves du lecteur allemand, heureux bénéficiaire de ces « cadeaux de N
789 s rêves du lecteur allemand, heureux bénéficiaire de ces « cadeaux de Noël ». d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigée
790 r allemand, heureux bénéficiaire de ces « cadeaux de Noël ». d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigées dans le IIIe Re
791 de ces « cadeaux de Noël ». d. Rougemont Denis de , « Lectures dirigées dans le IIIe Reich », Les Nouveaux Cahiers, Pari
792 d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigées dans le IIIe Reich », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 décembre 1937, p. 16.
793 nis de, « Lectures dirigées dans le IIIe Reich », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 décembre 1937, p. 16.
4 1938, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Du danger de s’unir (15 avril 1938)
794 Du danger de s’unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace d’une pa
795 Du danger de s’unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace d’une parenthèse ouverte par l’Anschlu
796 unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’ espace d’une parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par le plébi
797 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace d’ une parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par le plébiscite gra
798 Blum a vécu l’espace d’une parenthèse ouverte par l’ Anschluss et fermée par le plébiscite grand-allemand. Face à l’affirma
799 parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par le plébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation de l’unité germanique
800 t fermée par le plébiscite grand-allemand. Face à l’ affirmation de l’unité germanique, faite et scellée en deux coups de p
801 e plébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation de l’unité germanique, faite et scellée en deux coups de poing, la Franc
802 lébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation de l’ unité germanique, faite et scellée en deux coups de poing, la France,
803 ’unité germanique, faite et scellée en deux coups de poing, la France, un mois durant, s’est énervée à discourir sur sa dé
804 manique, faite et scellée en deux coups de poing, la France, un mois durant, s’est énervée à discourir sur sa désunion. J’
805 n. J’entends bien que tout le monde n’a parlé que d’ union, mais sur un ton qui, de toute évidence, en excluait la possibil
806 monde n’a parlé que d’union, mais sur un ton qui, de toute évidence, en excluait la possibilité. Car quand la droite propo
807 is sur un ton qui, de toute évidence, en excluait la possibilité. Car quand la droite propose l’union à condition que la g
808 e évidence, en excluait la possibilité. Car quand la droite propose l’union à condition que la gauche renonce à ses réform
809 luait la possibilité. Car quand la droite propose l’ union à condition que la gauche renonce à ses réformes, et quand la ga
810 r quand la droite propose l’union à condition que la gauche renonce à ses réformes, et quand la gauche propose l’union à c
811 on que la gauche renonce à ses réformes, et quand la gauche propose l’union à condition que la droite adopte son programme
812 enonce à ses réformes, et quand la gauche propose l’ union à condition que la droite adopte son programme, c’est que, de pa
813 t quand la gauche propose l’union à condition que la droite adopte son programme, c’est que, de part et d’autre, on est tr
814 on que la droite adopte son programme, c’est que, de part et d’autre, on est très fermement décidé à ne pas s’unir. Cette
815 roite adopte son programme, c’est que, de part et d’ autre, on est très fermement décidé à ne pas s’unir. Cette double hypo
816 e double hypocrisie est sans doute un hommage que l’ esprit partisan rend à l’union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus
817 ans doute un hommage que l’esprit partisan rend à l’ union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus dangereux dans cette affa
818 san rend à l’union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus dangereux dans cette affaire, ce n’est pas l’hypocrisie ni l’esp
819 e plus dangereux dans cette affaire, ce n’est pas l’ hypocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’
820 dans cette affaire, ce n’est pas l’hypocrisie ni l’ esprit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie est t
821 ’est pas l’hypocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’ hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour trompe
822 pocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et l’ union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’espri
823 prit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’ hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’esprit partisan est c
824 L’hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’ esprit partisan est comme déconcerté par ses propres excès. Mais cette
825 ion sacrée qu’on invoque, craignons qu’à force de l’ invoquer l’on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu
826 qu’on invoque, craignons qu’à force de l’invoquer l’ on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en es
827 aignons qu’à force de l’invoquer l’on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en est encore qu’à s’e
828 de l’invoquer l’on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en est encore qu’à s’en servir comme d’u
829 vrai qu’on n’en est encore qu’à s’en servir comme d’ un prétexte pour légitimer des coups bas. Discours à part, que fait-on
830 à part, que fait-on depuis un mois pour préparer les voies de la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent l
831 ue fait-on depuis un mois pour préparer les voies de la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent leurs trou
832 fait-on depuis un mois pour préparer les voies de la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent leurs troupes
833 is pour préparer les voies de la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent leurs troupes contre le Sénat, pro
834 istes du Populaire soulèvent leurs troupes contre le Sénat, provoquant une manifestation qu’ils interdisent en tant que mi
835 station qu’ils interdisent en tant que ministres. Le Parti communiste fait crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome d’Hiver,
836 uniste fait crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome d’ Hiver, et le lendemain, fait publier par Ce Soir : « Les élus communis
837 crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome d’Hiver, et le lendemain, fait publier par Ce Soir : « Les élus communistes exigent
838 er, et le lendemain, fait publier par Ce Soir : «  Les élus communistes exigent que Blum reste au pouvoir ! » Le Parti radic
839 communistes exigent que Blum reste au pouvoir ! » Le Parti radical, à la Chambre, soutient un ministère qu’il renverse au
840 que Blum reste au pouvoir ! » Le Parti radical, à la Chambre, soutient un ministère qu’il renverse au Sénat. Et que font c
841 u Sénat. Et que font ces trois partis réunis dans le Front populaire ? Leurs gouvernements successifs qualifient l’un aprè
842 rnements successifs qualifient l’un après l’autre d’ illégales les occupations d’usines, et refusent l’un après l’autre d’i
843 cessifs qualifient l’un après l’autre d’illégales les occupations d’usines, et refusent l’un après l’autre d’intervenir pou
844 nt l’un après l’autre d’illégales les occupations d’ usines, et refusent l’un après l’autre d’intervenir pour appliquer la
845 upations d’usines, et refusent l’un après l’autre d’ intervenir pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude
846 nt l’un après l’autre d’intervenir pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de la non-intervention se p
847 d’intervenir pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de la non-intervention se prend décidément très v
848 pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs. L’ habitude de la non-intervention se prend décidément très vite. Quant à
849 quer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de la non-intervention se prend décidément très vite. Quant à la droite,
850 r la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de la non-intervention se prend décidément très vite. Quant à la droite, on
851 tervention se prend décidément très vite. Quant à la droite, on renonce à résumer son jeu ; sans doute n’en sait-elle plus
852 on jeu ; sans doute n’en sait-elle plus elle-même les règles. Patriote, elle exporte ses capitaux. Antisémite, elle oppose
853 à Blum. Nationaliste, elle soutient Franco, agent d’ Hitler, qui est un ennemi, et elle attaque Thorez, agent de Staline, q
854 qui est un ennemi, et elle attaque Thorez, agent de Staline, qui est un allié. Cet ensemble de faits pose une alternative
855 agent de Staline, qui est un allié. Cet ensemble de faits pose une alternative : ou bien tout le monde est devenu fou, c’
856 n tout le monde est devenu fou, c’est-à-dire fait le contraire de ce qu’il veut faire ; ou bien personne, en réalité, ne v
857 de est devenu fou, c’est-à-dire fait le contraire de ce qu’il veut faire ; ou bien personne, en réalité, ne veut l’union q
858 eut faire ; ou bien personne, en réalité, ne veut l’ union qu’on dit vouloir, et alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce q
859 alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce qui est le plus à redouter, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte d’union
860 ter, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte d’ union, mais bien que las de ces tricheries, et d’autre part dupé par c
861 n triche sous prétexte d’union, mais bien que las de ces tricheries, et d’autre part dupé par ce grand mot dont on lui reb
862 utre part dupé par ce grand mot dont on lui rebat les oreilles, le peuple de France, un beau jour, ne se décide à jouer sér
863 par ce grand mot dont on lui rebat les oreilles, le peuple de France, un beau jour, ne se décide à jouer sérieusement, — 
864 and mot dont on lui rebat les oreilles, le peuple de France, un beau jour, ne se décide à jouer sérieusement, — à jouer le
865 our, ne se décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de l’union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’es
866 se décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de l’union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que l
867 décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de l’ union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le d
868 qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le désir de riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches
869 grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le désir de riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches en même
870 redouter, c’est que le désir de riposter au coup d’ Hitler n’amène les droites et les gauches en même temps à ne plus conc
871 que le désir de riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches en même temps à ne plus concevoir leur union q
872 riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches en même temps à ne plus concevoir leur union que sous la form
873 ême temps à ne plus concevoir leur union que sous la forme d’un Anschluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Se
874 à ne plus concevoir leur union que sous la forme d’ un Anschluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inqua
875 voir leur union que sous la forme d’un Anschluss, d’ une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inquart, dans les deu
876 chluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inquart, dans les deux camps, pour appeler au secours les troup
877 annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inquart, dans les deux camps, pour appeler au secours les troupes adverses et les prier
878 art, dans les deux camps, pour appeler au secours les troupes adverses et les prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque
879 , pour appeler au secours les troupes adverses et les prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas de fascistes incons
880 eler au secours les troupes adverses et les prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas de fascistes inconscients po
881 s troupes adverses et les prier de venir rétablir l’ ordre. Il ne manque pas de fascistes inconscients pour confondre ordre
882 prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas de fascistes inconscients pour confondre ordre et mise au pas. Il ne man
883 confondre ordre et mise au pas. Il ne manque pas d’ intellectuels de droite et de gauche pour proclamer qu’en présence du
884 et mise au pas. Il ne manque pas d’intellectuels de droite et de gauche pour proclamer qu’en présence du danger, l’exerci
885 as. Il ne manque pas d’intellectuels de droite et de gauche pour proclamer qu’en présence du danger, l’exercice de la pens
886 e gauche pour proclamer qu’en présence du danger, l’ exercice de la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut
887 ur proclamer qu’en présence du danger, l’exercice de la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut à une trah
888 proclamer qu’en présence du danger, l’exercice de la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut à une trahiso
889 ger, l’exercice de la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas de p
890 , l’exercice de la pensée libre, ou simplement de l’ intelligence, équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas de poli
891 équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas de politiciens pour estimer que leur programme d’union est celui qui sup
892 as de politiciens pour estimer que leur programme d’ union est celui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les ré
893 que leur programme d’union est celui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les résoudre, et fait converger des re
894 elui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les résoudre, et fait converger des refus au lieu de composer des eff
895 i qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les résoudre, et fait converger des refus au lieu de composer des efforts
896 refus au lieu de composer des efforts. Programme de M. Daladier (selon le Journal du 10 avril) : exclusion des communiste
897 oser des efforts. Programme de M. Daladier (selon le Journal du 10 avril) : exclusion des communistes ; non-intervention e
898 e du réarmement à outrance, et même au-delà. Mais la presse n’en parlera pas, cela va de soi, c’est le seul but commun à t
899 la presse n’en parlera pas, cela va de soi, c’est le seul but commun à tous les partis existants. On peut se payer l’éléga
900 , cela va de soi, c’est le seul but commun à tous les partis existants. On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les
901 mun à tous les partis existants. On peut se payer l’ élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour év
902 les partis existants. On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mou
903 partis existants. On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir
904 . On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre
905 tes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons
906 ées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons d’être, et armons-
907 ivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons d’ être, et armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’
908 es nos raisons d’être, et armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décré
909 t armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et
910 -nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et c’est H
911 us pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’ Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et c’est Hitl
912 paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’ état de guerre et c’est Hitler qui sera bien attrapé ! Trois dictature
913 l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et c’est Hitler qui sera bien attrapé ! Trois dictatures menac
914 nt nos libertés démocratiques ? Eh bien ! cessons de les exercer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’auront plus
915 nos libertés démocratiques ? Eh bien ! cessons de les exercer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’auront plus rie
916 ssons de les exercer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’auront plus rien à supprimer chez nous ! Les primitifs s
917 ateurs n’auront plus rien à supprimer chez nous ! Les primitifs s’accordent à tenir pour sacrée l’absence totale de raison
918 s ! Les primitifs s’accordent à tenir pour sacrée l’ absence totale de raison chez un être doté d’une apparence humaine. Es
919 s’accordent à tenir pour sacrée l’absence totale de raison chez un être doté d’une apparence humaine. Est-ce en vertu de
920 crée l’absence totale de raison chez un être doté d’ une apparence humaine. Est-ce en vertu de cette coutume qu’on nous som
921 Est-ce en vertu de cette coutume qu’on nous somme de cesser de penser, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’un
922 vertu de cette coutume qu’on nous somme de cesser de penser, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme
923 ’on nous somme de cesser de penser, sous prétexte d’ union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’une moitié d
924 r, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’ union comme l’annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la
925 te d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’ annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréal
926 « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’ une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dan
927 ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dans l’état actu
928 oncevoir l’union comme l’annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dans l’état actuel
929 xion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dans l’état actuel des choses. J’en conclus que
930 t actuel des choses. J’en conclus que personne ne la veut sérieusement. Mais comme tout le monde en parle, et non sans émo
931 ce rêve qui peut tourner au cauchemar. Car seule la force brutale peut opérer une union de ce type, qui n’est qu’une unif
932 Car seule la force brutale peut opérer une union de ce type, qui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on la voudra
933 on de ce type, qui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on la voudra, on voudra donc la force brutale. On voudra do
934 ui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on la voudra, on voudra donc la force brutale. On voudra donc la fin des li
935 n. Dans la mesure où on la voudra, on voudra donc la force brutale. On voudra donc la fin des libertés françaises. Et pour
936 , on voudra donc la force brutale. On voudra donc la fin des libertés françaises. Et pour sauver la France, on perdra les
937 nc la fin des libertés françaises. Et pour sauver la France, on perdra les meilleures raisons de la défendre. Disons plus 
938 s françaises. Et pour sauver la France, on perdra les meilleures raisons de la défendre. Disons plus : on perdra ses meille
939 auver la France, on perdra les meilleures raisons de la défendre. Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’union q
940 er la France, on perdra les meilleures raisons de la défendre. Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’union qui
941 e. Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’ union qui se fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou
942 ra ses meilleures forces. L’union qui se fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons de criti
943 orces. L’union qui se fait par la force n’est pas l’ union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Stalin
944 i se fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La
945 pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de la France n’est pas
946 cessons de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de la France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacit
947 de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de la France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacité unique
948 critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de la France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacité unique au
949 union. Elle est dans sa capacité unique au monde de supporter les désunions, ou pour mieux dire : le libre jeu des plus f
950 est dans sa capacité unique au monde de supporter les désunions, ou pour mieux dire : le libre jeu des plus franches opposi
951 de supporter les désunions, ou pour mieux dire : le libre jeu des plus franches oppositions. La force de la France est da
952 ire : le libre jeu des plus franches oppositions. La force de la France est dans la création, et non pas dans la disciplin
953 libre jeu des plus franches oppositions. La force de la France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans
954 re jeu des plus franches oppositions. La force de la France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans l’i
955 nches oppositions. La force de la France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans l’invention, non dans
956 e la France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans l’invention, non dans la marche en rangs. Un peuple
957 la création, et non pas dans la discipline ; dans l’ invention, non dans la marche en rangs. Un peuple qui accepte une dict
958 s dans la discipline ; dans l’invention, non dans la marche en rangs. Un peuple qui accepte une dictature se décerne un ce
959 ui accepte une dictature se décerne un certificat d’ incapacité politique. Ne croyons pas surtout qu’il en soit aussi fier
960 royons pas surtout qu’il en soit aussi fier qu’il le paraît, et aussi satisfait qu’il le proclame. Ne croyons pas qu’il co
961 si fier qu’il le paraît, et aussi satisfait qu’il le proclame. Ne croyons pas qu’il considère sans envie notre périlleuse
962 e notre périlleuse liberté, dont sa presse raille les abus, mais dont il espère en secret que sortira sa propre délivrance.
963 n secret que sortira sa propre délivrance. Ce que le monde attend de la France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus,
964 tira sa propre délivrance. Ce que le monde attend de la France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus, mais au contrai
965 a sa propre délivrance. Ce que le monde attend de la France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus, mais au contraire,
966 t pas un Führer de plus, mais au contraire, c’est la solution des problèmes que d’autres, n’ayant pu résoudre, ont essayé
967 mes que d’autres, n’ayant pu résoudre, ont essayé de supprimer en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la Fra
968 yé de supprimer en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’a
969 en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les
970 se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les ris
971 ttend de la France, c’est une audace libératrice. L’ audace d’assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de
972 la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’ assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser
973 t une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jus
974 libératrice. L’audace d’assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur p
975 bératrice. L’audace d’assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur plei
976 assumer tous les risques de la liberté politique, l’ audace de pousser les conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à
977 ous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à leur sol
978 ques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à leur solution réelle
979 pleine maturation, jusqu’à leur solution réelle. L’ audace de faire passer cette mission créatrice avant l’intérêt « natio
980 aturation, jusqu’à leur solution réelle. L’audace de faire passer cette mission créatrice avant l’intérêt « national » au
981 ace de faire passer cette mission créatrice avant l’ intérêt « national » au sens matérialiste et militaire que prend ce te
982 matérialiste et militaire que prend ce terme dans l’ Europe fascisée. On ne défend bien que ce qui vaut d’être défendu. Et
983 urope fascisée. On ne défend bien que ce qui vaut d’ être défendu. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si le pays q
984 ne défend bien que ce qui vaut d’être défendu. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si le pays qu’elle entend proté
985 u. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si le pays qu’elle entend protéger abdique ses raisons de vivre avant même
986 pays qu’elle entend protéger abdique ses raisons de vivre avant même qu’on l’attaque, sous prétexte de mieux se défendre.
987 ger abdique ses raisons de vivre avant même qu’on l’ attaque, sous prétexte de mieux se défendre. Avec vingt ans de retard,
988 ous prétexte de mieux se défendre. Avec vingt ans de retard, Hitler vient de gagner la guerre à Vienne. Avec vingt ans d’a
989 Avec vingt ans de retard, Hitler vient de gagner la guerre à Vienne. Avec vingt ans d’avance sur Hitler, la France va-t-e
990 ient de gagner la guerre à Vienne. Avec vingt ans d’ avance sur Hitler, la France va-t-elle enfin gagner sa paix ? ⁂ Ce n’e
991 rre à Vienne. Avec vingt ans d’avance sur Hitler, la France va-t-elle enfin gagner sa paix ? ⁂ Ce n’est point sans raisons
992 sons que je termine sur une question. S’opposer à l’ union sacrée, ce n’est pas faire l’éloge du désordre présent, du désor
993 n. S’opposer à l’union sacrée, ce n’est pas faire l’ éloge du désordre présent, du désordre honteux de lui-même, et que ses
994 l’éloge du désordre présent, du désordre honteux de lui-même, et que ses excès conduisent à rêver d’un fascisme. Mais il
995 de lui-même, et que ses excès conduisent à rêver d’ un fascisme. Mais il s’agit de savoir si la France, réellement, saura
996 conduisent à rêver d’un fascisme. Mais il s’agit de savoir si la France, réellement, saura retrouver l’usage concret et p
997 rêver d’un fascisme. Mais il s’agit de savoir si la France, réellement, saura retrouver l’usage concret et positif des li
998 savoir si la France, réellement, saura retrouver l’ usage concret et positif des libertés qu’elle s’est conquises. Il s’ag
999 f des libertés qu’elle s’est conquises. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir la seule expression de nos libertés
1000 s qu’elle s’est conquises. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir la seule expression de nos libertés dégénérées, o
1001 es. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir la seule expression de nos libertés dégénérées, ou si nous saurons retro
1002 oir si le désordre va devenir la seule expression de nos libertés dégénérées, ou si nous saurons retrouver un but commun,
1003 s, une commune mesure spirituelle qui ne soit pas les armements, qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord l’idéal
1004 le qui ne soit pas les armements, qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord l’idéal national. Il n’en faudrait pas
1005 qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord l’ idéal national. Il n’en faudrait pas davantage — ni moins — pour trans
1006 nsformer notre apparent désordre en quelque chose d’ incomparablement plus beau et fort que l’ordre apparent des fascismes.
1007 ue chose d’incomparablement plus beau et fort que l’ ordre apparent des fascismes. Enfin, toute la question est là : — la l
1008 que l’ordre apparent des fascismes. Enfin, toute la question est là : — la liberté fait-elle plus peur qu’envie ? Ne sait
1009 es fascismes. Enfin, toute la question est là : — la liberté fait-elle plus peur qu’envie ? Ne sait-on plus en voir que le
1010 plus peur qu’envie ? Ne sait-on plus en voir que les revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience de l’écrasante supériorit
1011 e les revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience de l’écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans l’avenir, si nous
1012 es revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience de l’ écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans l’avenir, si nous ce
1013 écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans l’ avenir, si nous cessons de nous énerver, si nous osons vivre la paix ?
1014 lle peut signifier dans l’avenir, si nous cessons de nous énerver, si nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de,
1015 nous cessons de nous énerver, si nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir », Les Nouveau
1016 nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de , « Du danger de s’unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938,
1017 e la paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938, p. 21-22.
1018 e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938, p. 21-22.
5 1938, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Vues sur le national-socialisme (1er juin 1938)
1019 Vues sur le national-socialisme (1er juin 1938)f Les notes qui suivent sont ex
1020 es sur le national-socialisme (1er juin 1938)f Les notes qui suivent sont extraites d’un « journal » tenu en 1935 et 193
1021 in 1938)f Les notes qui suivent sont extraites d’ un « journal » tenu en 1935 et 1936 par l’auteur, alors chargé de cour
1022 traites d’un « journal » tenu en 1935 et 1936 par l’ auteur, alors chargé de cours dans une Université allemande de l’Ouest
1023 » tenu en 1935 et 1936 par l’auteur, alors chargé de cours dans une Université allemande de l’Ouest. On a choisi parmi ces
1024 ors chargé de cours dans une Université allemande de l’Ouest. On a choisi parmi ces observations celles qui paraissent gar
1025 chargé de cours dans une Université allemande de l’ Ouest. On a choisi parmi ces observations celles qui paraissent garder
1026 ualité après deux ans. I. — À quoi pensent… Les bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme est un mou
1027 — À quoi pensent… Les bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement « de droite », une d
1028 Les bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que l’ hitlérisme est un mouvement « de droite », une dernière tentative pour
1029 aris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement «  de droite », une dernière tentative pour sauver le capitalisme et les pr
1030 « de droite », une dernière tentative pour sauver le capitalisme et les privilèges bourgeois, comme disent les socialistes
1031 dernière tentative pour sauver le capitalisme et les privilèges bourgeois, comme disent les socialistes, ou encore : un re
1032 talisme et les privilèges bourgeois, comme disent les socialistes, ou encore : un rempart contre le bolchévisme, comme dise
1033 nt les socialistes, ou encore : un rempart contre le bolchévisme, comme disent les réactionnaires. Je vois beaucoup de bou
1034  : un rempart contre le bolchévisme, comme disent les réactionnaires. Je vois beaucoup de bourgeois : professeurs, médecins
1035 me faut bien reconnaître qu’ils sont tous contre le régime. C’est un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Drôle de « rempar
1036 C’est un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Drôle de « rempart ». Ils se plaignent de ce que toutes les réformes soient en
1037 ètent-ils. Drôle de « rempart ». Ils se plaignent de ce que toutes les réformes soient en faveur des ouvriers et des paysa
1038 de « rempart ». Ils se plaignent de ce que toutes les réformes soient en faveur des ouvriers et des paysans ; et que les im
1039 nt en faveur des ouvriers et des paysans ; et que les impôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et qu
1040 riers et des paysans ; et que les impôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de famille
1041 sans ; et que les impôts prennent les proportions d’ une confiscation de capital ; et que la vie de famille soit détruite,
1042 mpôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de famille soit détruite, l’autorité des pare
1043 roportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de famille soit détruite, l’autorité des parents sapée, la religi
1044 ons d’une confiscation de capital ; et que la vie de famille soit détruite, l’autorité des parents sapée, la religion déna
1045 capital ; et que la vie de famille soit détruite, l’ autorité des parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de l’éduca
1046 ille soit détruite, l’autorité des parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de l’éducation, persécutée par mille moy
1047 es parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de l’éducation, persécutée par mille moyens sournois, méthodiquement. Ma
1048 parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de l’ éducation, persécutée par mille moyens sournois, méthodiquement. Mais
1049 mille moyens sournois, méthodiquement. Mais si je les interroge sur leurs projets de résistance, ils se dérobent. Je parvie
1050 ement. Mais si je les interroge sur leurs projets de résistance, ils se dérobent. Je parviens à leur faire avouer que le b
1051 se dérobent. Je parviens à leur faire avouer que le bolchévisme brun est tout de même, à leurs yeux, moins affreux que le
1052 est tout de même, à leurs yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout se passe d’une manière prog
1053 yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout se passe d’une manière progressive et ordonnée : bien
1054 ouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout se passe d’ une manière progressive et ordonnée : bientôt ils n’auront plus de for
1055 ogressive et ordonnée : bientôt ils n’auront plus de fortune, mais ils conserveront pour la plupart leurs titres et leurs
1056 s et leurs fonctions, sous des maîtres nouveaux. ( Le gouverneur de la province est un ancien employé de postes, ventripote
1057 ctions, sous des maîtres nouveaux. (Le gouverneur de la province est un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on ju
1058 ons, sous des maîtres nouveaux. (Le gouverneur de la province est un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on juge
1059 e gouverneur de la province est un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on juge très vulgaire.) Partout, la même c
1060 ntripotent et qu’on juge très vulgaire.) Partout, la même crainte paralyse en germe tout essai de résister : si ce n’étaie
1061 out, la même crainte paralyse en germe tout essai de résister : si ce n’étaient pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce s
1062 erme tout essai de résister : si ce n’étaient pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent
1063 ister : si ce n’étaient pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternat
1064 pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternative. De fait, ces « possé
1065 voir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas d’ autre alternative. De fait, ces « possédants » n’ont jamais gouverné.
1066 rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternative. De fait, ces « possédants » n’ont jamais gouverné. Et ils n’ont jamais c
1067 amais gouverné. Et ils n’ont jamais cru au régime de Weimar. Il n’y a sans doute pas, en Europe, de classe plus indifféren
1068 me de Weimar. Il n’y a sans doute pas, en Europe, de classe plus indifférente à la vie politique, plus passive vis-à-vis d
1069 ute pas, en Europe, de classe plus indifférente à la vie politique, plus passive vis-à-vis de l’État, plus lâche devant le
1070 nte à la vie politique, plus passive vis-à-vis de l’ État, plus lâche devant le fait accompli — et toujours accompli par d’
1071 us passive vis-à-vis de l’État, plus lâche devant le fait accompli — et toujours accompli par d’autres, forcément — plus d
1072 rs accompli par d’autres, forcément — plus dénuée d’ esprit civique, pour tout dire. Par un curieux paradoxe, c’est le régi
1073 e, pour tout dire. Par un curieux paradoxe, c’est le régime national-socialiste qui est en train de leur faire découvrir l
1074 cialiste qui est en train de leur faire découvrir le fait social et les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la r
1075 n train de leur faire découvrir le fait social et les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ascens
1076 t social et les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’expression
1077 les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’un
1078 s qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’une carence du
1079 u’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’une carence du se
1080 et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’ expression directe d’une carence du sens civique, loi générale qui se
1081 scension hitlérienne ont été l’expression directe d’ une carence du sens civique, loi générale qui se vérifie dans tout pay
1082 vérifie dans tout pays totalitaire. D’autre part, le régime nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didac
1083 e. D’autre part, le régime nouveau a pris à tâche d’ éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des innombrables dis
1084 nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’ où le didactisme pesant des innombrables discours politiques et des le
1085 eau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des innombrables discours politiques et des leaders
1086 s innombrables discours politiques et des leaders de la presse mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens
1087 nnombrables discours politiques et des leaders de la presse mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens du
1088 et des leaders de la presse mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens du groupe, et l’on est trop souvent
1089 ise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté d’expliquer le nationa
1090 s Allemands ont toujours eu le sens du groupe, et l’ on est trop souvent tenté d’expliquer le national-socialisme par ce be
1091 le sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté d’ expliquer le national-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de
1092 roupe, et l’on est trop souvent tenté d’expliquer le national-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de chanter ens
1093 d’expliquer le national-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de chanter ensemble, de boire et de penser ensemble
1094 nal-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de chanter ensemble, de boire et de penser ensemble. En réalité, ce phén
1095 besoin de marcher ensemble, de chanter ensemble, de boire et de penser ensemble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux
1096 archer ensemble, de chanter ensemble, de boire et de penser ensemble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux que les All
1097 ble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux que les Allemagnes ; il ne peut donc rien expliquer de ce qui s’y passe de to
1098 e les Allemagnes ; il ne peut donc rien expliquer de ce qui s’y passe de tout nouveau. Un régime totalitaire n’exprime poi
1099 l ne peut donc rien expliquer de ce qui s’y passe de tout nouveau. Un régime totalitaire n’exprime point tant l’âme collec
1100 uveau. Un régime totalitaire n’exprime point tant l’ âme collective d’un peuple que le besoin de porter remède à ses carenc
1101 totalitaire n’exprime point tant l’âme collective d’ un peuple que le besoin de porter remède à ses carences profondes, et
1102 prime point tant l’âme collective d’un peuple que le besoin de porter remède à ses carences profondes, et de les compenser
1103 t tant l’âme collective d’un peuple que le besoin de porter remède à ses carences profondes, et de les compenser. Hitler e
1104 oin de porter remède à ses carences profondes, et de les compenser. Hitler est en train d’opérer un dressage du peuple all
1105 de porter remède à ses carences profondes, et de les compenser. Hitler est en train d’opérer un dressage du peuple alleman
1106 mme Staline, un dressage du russe), dressage dont les buts n’ont rien de traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts
1107 sage du russe), dressage dont les buts n’ont rien de traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propagande po
1108 ont rien de traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique
1109 traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique et préhisto
1110 ditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique et préhistoriq
1111 destinés — plus ou moins consciemment — à masquer le caractère antiallemand des méthodes qu’on applique en fait. Méthodes
1112 on applique en fait. Méthodes prussiennes, disent les Allemands du Sud ; méthodes slaves, grognent les Prussiens. Méthodes
1113 les Allemands du Sud ; méthodes slaves, grognent les Prussiens. Méthodes jacobines, à mon sens3. Car ce qu’il s’agit d’inc
1114 hodes jacobines, à mon sens3. Car ce qu’il s’agit d’ inculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’est pas le sens du groupe q
1115 nculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’est pas le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas
1116 e n’est pas le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la
1117 pas le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondé
1118 le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’ État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondéran
1119 e avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand
1120 mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les
1121 is le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’ unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les int
1122 t, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et
1123 qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et su
1124 Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt pr
1125 sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’ intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt privé
1126 de, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt privé. Voilà la grande révolu
1127 pondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt privé. Voilà la grande révolution, dans u
1128 érêts de classe, et sur tout intérêt privé. Voilà la grande révolution, dans un pays ou la vie intérieure d’une part, et l
1129 rivé. Voilà la grande révolution, dans un pays ou la vie intérieure d’une part, et la séparation des classes de l’autre, é
1130 dans un pays ou la vie intérieure d’une part, et la séparation des classes de l’autre, étaient les vrais fondements des m
1131 térieure d’une part, et la séparation des classes de l’autre, étaient les vrais fondements des mœurs. Seulement, il y a ce
1132 et la séparation des classes de l’autre, étaient les vrais fondements des mœurs. Seulement, il y a cette différence profon
1133 Seulement, il y a cette différence profonde entre le jacobinisme et le national-socialisme : c’est que le premier parlait
1134 cette différence profonde entre le jacobinisme et le national-socialisme : c’est que le premier parlait des droits du cito
1135 its du citoyen, tandis que le second ne parle que de ses devoirs. Serais-je déjà contaminé par l’optimisme de commande en
1136 que de ses devoirs. Serais-je déjà contaminé par l’ optimisme de commande en ce pays ? Je me dis parfois que si l’on parvi
1137 evoirs. Serais-je déjà contaminé par l’optimisme de commande en ce pays ? Je me dis parfois que si l’on parvient à éviter
1138 de commande en ce pays ? Je me dis parfois que si l’ on parvient à éviter de nouveaux conflits armés, il se peut que l’hitl
1139 ? Je me dis parfois que si l’on parvient à éviter de nouveaux conflits armés, il se peut que l’hitlérisme apparaisse aux y
1140 éviter de nouveaux conflits armés, il se peut que l’ hitlérisme apparaisse aux yeux des historiens futurs, comme une école
1141 peuple allemand ce qui lui manquait pour désirer la vraie démocratie. Et pour réaliser ses premières conditions, qui sont
1142 pour réaliser ses premières conditions, qui sont le sens vulgarisé de l’État et le sens du service social. Staline procla
1143 premières conditions, qui sont le sens vulgarisé de l’État et le sens du service social. Staline proclame une religion du
1144 emières conditions, qui sont le sens vulgarisé de l’ État et le sens du service social. Staline proclame une religion du tr
1145 nditions, qui sont le sens vulgarisé de l’État et le sens du service social. Staline proclame une religion du travail, et
1146 ial. Staline proclame une religion du travail, et les Russes sont les plus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de
1147 clame une religion du travail, et les Russes sont les plus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de l’Empire, et c’
1148 lus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de l’Empire, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais été une nat
1149 paresseux des hommes ; Mussolini une religion de l’ Empire, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais été une nation
1150 ini une religion de l’Empire, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais été une nation ; Hitler une religion de l’Éta
1151 aient jamais été une nation ; Hitler une religion de l’État, et les Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme
1152 nt jamais été une nation ; Hitler une religion de l’ État, et les Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme pa
1153 té une nation ; Hitler une religion de l’État, et les Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme pathétique… N’
1154 ; Hitler une religion de l’État, et les Allemands l’ apprennent péniblement, avec un pédantisme pathétique… N’allons pas fa
1155 athétique… N’allons pas faire, nous, une religion de la Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usag
1156 étique… N’allons pas faire, nous, une religion de la Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usage n
1157 ire, nous, une religion de la Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usage naturel, spontané. Un
1158 Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usage naturel, spontané. Un petit industriel. — Avant 193
1159 Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’ usage naturel, spontané. Un petit industriel. — Avant 1933, sa vie é
1160 t 1933, sa vie était impossible : grèves, menaces de mort de la part des extrémistes, discussions épuisantes avec le syndi
1161 part des extrémistes, discussions épuisantes avec le syndicat, trésorerie en délire. C’était la « liberté ». Maintenant, p
1162 s avec le syndicat, trésorerie en délire. C’était la « liberté ». Maintenant, plus rien n’est libre, mais tout marche. Plu
1163 nt, plus rien n’est libre, mais tout marche. Plus de discussions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer
1164 est libre, mais tout marche. Plus de discussions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, ma
1165 ais tout marche. Plus de discussions. Le « Führer d’ entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n
1166 e discussions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se
1167 ions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre e
1168 de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fix
1169 yer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fixation des
1170 ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fixation des devoirs réciproques à
1171 ettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fixation des devoirs réciproques à un niveau de justice fort médiocre
1172 r la fixation des devoirs réciproques à un niveau de justice fort médiocre, mais stable. — En somme, vous êtes content ? I
1173 mme, vous êtes content ? Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui de la tête. Demain, il doit partir pour un Schulung
1174  ? Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui de la tête. Demain, il doit partir pour un Schulungslager (camp d’éducat
1175 Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui de la tête. Demain, il doit partir pour un Schulungslager (camp d’éducation
1176 main, il doit partir pour un Schulungslager (camp d’ éducation sociale). Ça ne l’enchante pas. Je le revois trois semaines
1177 Schulungslager (camp d’éducation sociale). Ça ne l’ enchante pas. Je le revois trois semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh
1178 p d’éducation sociale). Ça ne l’enchante pas. Je le revois trois semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh bien voilà : nous é
1179 s confortables. J’avais pour compagnon un ouvrier de mon usine. On apprend à se connaître en partageant la même chambre. N
1180 on usine. On apprend à se connaître en partageant la même chambre. Nous suivions des cours de politique et d’économie. Nou
1181 rtageant la même chambre. Nous suivions des cours de politique et d’économie. Nous chantions ensemble. On nous interrogeai
1182 chambre. Nous suivions des cours de politique et d’ économie. Nous chantions ensemble. On nous interrogeait. La plupart de
1183 interrogeait. La plupart des soirées libres, nous les passions en commun, à l’auberge du village… Je le sens tout rajeuni :
1184 es soirées libres, nous les passions en commun, à l’ auberge du village… Je le sens tout rajeuni : il est retourné à l’écol
1185 es passions en commun, à l’auberge du village… Je le sens tout rajeuni : il est retourné à l’école ; et tout délivré : ces
1186 lage… Je le sens tout rajeuni : il est retourné à l’ école ; et tout délivré : ces ouvriers sont au fond des braves types,
1187 es braves types, on peut leur parler sans relever le menton… Un « opposant ». — Je me promène avec un de mes étudiants.
1188 enton… Un « opposant ». — Je me promène avec un de mes étudiants. Il est déjà doktor phil., et il voudrait se perfection
1189 en attendant une situation. Il craint d’ailleurs de n’en point trouver, n’étant pas du Parti. Il a fait beaucoup de psych
1190 plus croire à rien. » Maintenant il est disciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régi
1191 Maintenant il est disciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le re
1192 il est disciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’es
1193 sciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’ orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dict
1194 Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des
1195 olaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’ homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des but
1196 mann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et de
1197 volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et des imbécile
1198 el, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et des imbéciles. Je lui pose
1199 homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et des imbéciles. Je lui pose ma question habitu
1200 vieux, vous ? Quel âge avez-vous ? — 27 ans. Mais le Führer l’a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vi
1201 s ? Quel âge avez-vous ? — 27 ans. Mais le Führer l’ a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en
1202 ans. Mais le Führer l’a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais l
1203 n dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais les temps nouveaux. Il prépa
1204 plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais les temps nouveaux. Il prépare pour le séminaire un travail sur Barrès :
1205 ndront jamais les temps nouveaux. Il prépare pour le séminaire un travail sur Barrès : « la terre et les morts », c’est à
1206 épare pour le séminaire un travail sur Barrès : «  la terre et les morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol
1207 e séminaire un travail sur Barrès : « la terre et les morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol) des nazis.
1208 rès : « la terre et les morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol) des nazis. Comme il aime Barrès, cela le
1209 ang et sol) des nazis. Comme il aime Barrès, cela le rassure. C’est une voie d’approche, un compromis avec le régime détes
1210 e il aime Barrès, cela le rassure. C’est une voie d’ approche, un compromis avec le régime détesté. (Note de 1938 : cet étu
1211 ure. C’est une voie d’approche, un compromis avec le régime détesté. (Note de 1938 : cet étudiant vient d’entrer dans le P
1212 roche, un compromis avec le régime détesté. (Note de 1938 : cet étudiant vient d’entrer dans le Parti.) Parents et enfan
1213 égime détesté. (Note de 1938 : cet étudiant vient d’ entrer dans le Parti.) Parents et enfants. — Déjeuner chez un avocat
1214 (Note de 1938 : cet étudiant vient d’entrer dans le Parti.) Parents et enfants. — Déjeuner chez un avocat. Madame se pl
1215 hez un avocat. Madame se plaint : « Il n’y a plus de vie de famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes
1216 avocat. Madame se plaint : « Il n’y a plus de vie de famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes enfant
1217 de vie de famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille
1218 e possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans
1219 oirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un groupe de jeun
1220 Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’ un groupe de jeunes filles qu’elle doit commander deux fois par semain
1221 lle aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un groupe de jeunes filles qu’elle doit commander deux fois par semaine : gymnasti
1222 gymnastique et culture politique. De plus, elle a la charge de trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper des
1223 e et culture politique. De plus, elle a la charge de trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper des secours à
1224 arge de trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper des secours à donner aux plus pauvres, de les visiter quand
1225 s’occuper des secours à donner aux plus pauvres, de les visiter quand elles sont malades (c’est un contrôle), et même, c’
1226 occuper des secours à donner aux plus pauvres, de les visiter quand elles sont malades (c’est un contrôle), et même, c’est
1227 ontrôle), et même, c’est arrivé une ou deux fois, de régler des questions très délicates, enfants naturels, etc., vous me
1228 me comprenez. Vous imaginez qu’avec cela, nous ne la voyons plus guère. Et comment voulez-vous que les parents gardent leu
1229 la voyons plus guère. Et comment voulez-vous que les parents gardent leur autorité ? Le Parti passe avant tout. Si nous vo
1230 ulez-vous que les parents gardent leur autorité ? Le Parti passe avant tout. Si nous voulions empêcher notre fils, qui a 1
1231 nous voulions empêcher notre fils, qui a 15 ans, de sortir un soir qu’il est un peu malade, par exemple, nous risquerions
1232 mple, nous risquerions une mauvaise histoire avec les autorités du Parti. Nous ne sommes que des civils pour nos enfants. E
1233 nt des militaires. » Plainte vingt fois entendue. Les enfants sont ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car la libe
1234 ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car la liberté, pour un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas de la fa
1235 ur un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas de la famille, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extér
1236 un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas de la famille, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extérieu
1237 t tout ce qui ne dépend pas de la famille, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extérieure au foyer. Je ne
1238 le soit extérieure au foyer. Je ne dirai plus que le « fascisme » tue l’esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez
1239 u foyer. Je ne dirai plus que le « fascisme » tue l’ esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à
1240 Je ne dirai plus que le « fascisme » tue l’esprit d’ initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune
1241 le « fascisme » tue l’esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune fille du même âge,
1242 esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune fille du même âge, chez nous ! Mais l’init
1243 n à une jeune fille du même âge, chez nous ! Mais l’ initiative qu’on exige, c’est celle qui sert l’État et qui est prévue
1244 is l’initiative qu’on exige, c’est celle qui sert l’ État et qui est prévue par lui ; c’est celle que la tactique moderne e
1245 ’État et qui est prévue par lui ; c’est celle que la tactique moderne exige du soldat dans le terrain. Contraindre, ce ser
1246 elle que la tactique moderne exige du soldat dans le terrain. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer de la liberté mêm
1247 rrain. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer de la liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un communiste.
1248 in. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer de la liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un communiste. — D
1249 is s’emparer de la liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un communiste. — Dans sa petite cuisine, où nous som
1250 epuis deux heures il me raconte ses bagarres avec les nazis, avant 1933, quand il était en feldgrau (l’uniforme des communi
1251 es nazis, avant 1933, quand il était en feldgrau ( l’ uniforme des communistes) et les autres en brun. C’est un dur. Chômeur
1252 était en feldgrau (l’uniforme des communistes) et les autres en brun. C’est un dur. Chômeur depuis sept ans. Ancien chef d’
1253 ’est un dur. Chômeur depuis sept ans. Ancien chef d’ une Kameradschaft (compagnie de miliciens rouges). Irréductible, il me
1254 t ans. Ancien chef d’une Kameradschaft (compagnie de miliciens rouges). Irréductible, il me l’affirme solennellement. Mais
1255 mpagnie de miliciens rouges). Irréductible, il me l’ affirme solennellement. Mais lui aussi se sent trop vieux pour continu
1256 Mais lui aussi se sent trop vieux pour continuer la lutte, il a 50 ans. Se bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça, le
1257 s. Se bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça, les ouvriers allemands. « Vous autres Français, me dit-il, vous ne rêvez
1258 Maintenant nous voulons du travail et notre tasse de café au lait le matin. Qu’on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça su
1259 voulons du travail et notre tasse de café au lait le matin. Qu’on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça suffira. La politi
1260 on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça suffira. La politique n’intéresse pas les ouvriers quand ils ont de quoi manger e
1261 n autre, ça suffira. La politique n’intéresse pas les ouvriers quand ils ont de quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’a
1262 itique n’intéresse pas les ouvriers quand ils ont de quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’a qu’à appliquer son program
1263 gramme, maintenant qu’il a gagné. C’était presque le même programme que le nôtre ! Mais il a été plus malin, il a rassuré
1264 le nôtre ! Mais il a été plus malin, il a rassuré les bourgeois en n’attaquant pas tout de suite la religion… » Tout d’un c
1265 ré les bourgeois en n’attaquant pas tout de suite la religion… » Tout d’un coup il se lève de son tabouret et avec un gran
1266 n’attaquant pas tout de suite la religion… » Tout d’ un coup il se lève de son tabouret et avec un grand geste, le doigt po
1267 de suite la religion… » Tout d’un coup il se lève de son tabouret et avec un grand geste, le doigt pointé en l’air : « Je
1268 l se lève de son tabouret et avec un grand geste, le doigt pointé en l’air : « Je vais vous dire une chose : si tous l’aba
1269 bouret et avec un grand geste, le doigt pointé en l’ air : « Je vais vous dire une chose : si tous l’abandonnent, tous ces
1270 n l’air : « Je vais vous dire une chose : si tous l’ abandonnent, tous ces gros cochons qui sont autour de lui (et il nomme
1271 gros cochons qui sont autour de lui (et il nomme les principaux chefs du régime) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine)
1272 paux chefs du régime) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine) moi je me ferai tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au m
1273 « Lui au moins, c’est un homme sincère, et c’est le seul… » II. — Le fait central J’en étais là de mes étonnements.
1274 st un homme sincère, et c’est le seul… » II. —  Le fait central J’en étais là de mes étonnements. Je collectionnais d
1275 seul… » II. — Le fait central J’en étais là de mes étonnements. Je collectionnais des observations de détail et des
1276 s étonnements. Je collectionnais des observations de détail et des interprétations théoriques, vraies et vraisemblables un
1277 es, vraies et vraisemblables une à une, mais dont l’ ensemble me laissait une impression assez confuse. Capitalisme et soci
1278 gés français-moyen, comme s’ils ne sentaient rien de ce qui se vivait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne
1279 ’ils ne sentaient rien de ce qui se vivait autour d’ eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’atmosphère
1280 me s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’ atmosphère qui faisait que toutes les descriptions « objectives » de n
1281 ais quoi dans l’atmosphère qui faisait que toutes les descriptions « objectives » de nos journalistes paraissaient, lues d’
1282 aisait que toutes les descriptions « objectives » de nos journalistes paraissaient, lues d’ici, décrire un monde factice,
1283 vais-je à ce moment. C’est alors que se produisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichsweh
1284 à ce moment. C’est alors que se produisit le coup d’ audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux
1285 lors que se produisit le coup d’audace du 7 mars, l’ occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des
1286 roduisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rou
1287 uisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rouges
1288 audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rouges annonçaient pou
1289 s plus tard, des affiches rouges annonçaient pour le surlendemain : « Le Führer parle ! » On plantait des mâts sur les pla
1290 iches rouges annonçaient pour le surlendemain : «  Le Führer parle ! » On plantait des mâts sur les places. On installait d
1291  : « Le Führer parle ! » On plantait des mâts sur les places. On installait des haut-parleurs tous les cent mètres le long
1292 les places. On installait des haut-parleurs tous les cent mètres le long des avenues. Et le tambour se mit à battre — deux
1293 eurs tous les cent mètres le long des avenues. Et le tambour se mit à battre — deux coups lents, trois coups rapprochés —
1294 e — deux coups lents, trois coups rapprochés — on l’ entendait encore au milieu de la nuit. Je reprends mes notes du 11 mar
1295 s rapprochés — on l’entendait encore au milieu de la nuit. Je reprends mes notes du 11 mars 1936. Une cérémonie sacrée.
1296 mars 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois heures de l’après-midi, dans un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, l
1297 s 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois heures de l’ après-midi, dans un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, le d
1298 rois heures de l’après-midi, dans un café près de l’ Opéra. Je dis à mon compagnon, le dramaturge allemand L. : — Vous y cr
1299 un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, le dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vous, à l’âme collective ?
1300 dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vous, à l’ âme collective ? Est-ce que ce n’est pas une formule grandiloquente po
1301 ’est pas une formule grandiloquente pour désigner l’ absence d’âme personnelle chez les individus charriés par les mouvemen
1302 ne formule grandiloquente pour désigner l’absence d’ âme personnelle chez les individus charriés par les mouvements mécaniq
1303 te pour désigner l’absence d’âme personnelle chez les individus charriés par les mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoc
1304 d’âme personnelle chez les individus charriés par les mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoche la tête : — Allez écoute
1305 individus charriés par les mouvements mécaniques d’ une foule ? L. hoche la tête : — Allez écouter le Führer, nous en repa
1306 les mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoche la tête : — Allez écouter le Führer, nous en reparlerons demain. Seuleme
1307 d’une foule ? L. hoche la tête : — Allez écouter le Führer, nous en reparlerons demain. Seulement allez-y tout de suite,
1308 rons demain. Seulement allez-y tout de suite, car les portes s’ouvrent à 5 heures. — Mais il n’est annoncé que pour 9 heure
1309 e pour 9 heures. — Venez voir ! Du seuil du café, l’ on aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y s
1310 enez voir ! Du seuil du café, l’on aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, imm
1311  ! Du seuil du café, l’on aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. L
1312 Du seuil du café, l’on aperçoit toute la place de l’ Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le F
1313 aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balco
1314 toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balcon à 11 he
1315 ers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balcon à 11 heures. D’ici là, ces hommes ne bougero
1316 e bougeront pas. Je me perds dans des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de la Festhalle — tout un peuple campe alen
1317 dans des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de la Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je
1318 s des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de la Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je ne
1319 Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je ne puis franchir les portes qu’à 5 heures 10. Comment f
1320 lentour, depuis le matin — et je ne puis franchir les portes qu’à 5 heures 10. Comment fait-on pour occuper en dix minutes
1321 s ? Je me glisse dans des rangs compacts derrière les bancs. Je verrai très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’o
1322 compacts derrière les bancs. Je verrai très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’ovale, comme une tour carrée, t
1323 rai très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge et violemment éclairé
1324 très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’ ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge et violemment éclairée p
1325 centre de l’ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge et violemment éclairée par des projecteurs convergents. Des mas
1326 es brunes s’étagent jusqu’à la troisième galerie, les visages indistincts. Immense roulement de tambour, rarement interromp
1327 lerie, les visages indistincts. Immense roulement de tambour, rarement interrompu par une fanfare. On attend, on se serre
1328 se serre de plus en plus. Des formations du front de travail viennent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule. Les aff
1329 s formations du front de travail viennent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule. Les affiches annonçaient un appel gé
1330 u front de travail viennent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule. Les affiches annonçaient un appel général du Part
1331 avail viennent occuper les couloirs, la pelle sur l’ épaule. Les affiches annonçaient un appel général du Parti, dans les 4
1332 nent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule. Les affiches annonçaient un appel général du Parti, dans les 45 salles de
1333 iches annonçaient un appel général du Parti, dans les 45 salles de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les train
1334 ent un appel général du Parti, dans les 45 salles de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux on
1335 un appel général du Parti, dans les 45 salles de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux ont d
1336 al du Parti, dans les 45 salles de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux ont déversé depuis l
1337 de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux ont déversé depuis la veille dans cette cité de 700 0
1338 out ce que les trains spéciaux ont déversé depuis la veille dans cette cité de 700 000 habitants, et les autocars, et l’af
1339 iaux ont déversé depuis la veille dans cette cité de 700 000 habitants, et les autocars, et l’afflux des campagnards venus
1340 a veille dans cette cité de 700 000 habitants, et les autocars, et l’afflux des campagnards venus à pied, il y aura un mill
1341 te cité de 700 000 habitants, et les autocars, et l’ afflux des campagnards venus à pied, il y aura un million d’auditeurs
1342 es campagnards venus à pied, il y aura un million d’ auditeurs immédiats. Quelques femmes s’évanouissent, on les emporte, e
1343 urs immédiats. Quelques femmes s’évanouissent, on les emporte, et cela fait un peu de place pour respirer. Sept heures. Per
1344 rsonne ne s’impatiente, ni ne parle. Huit heures. Les dignitaires du Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de l’ext
1345 s dignitaires du Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de l’extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par
1346 du Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de l’extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par des heil joy
1347 Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de l’ extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par des heil joyeux
1348 omberg, des généraux, salués par des heil joyeux. Le gouverneur de la province nasille des lieux communs, mal écouté. Je s
1349 néraux, salués par des heil joyeux. Le gouverneur de la province nasille des lieux communs, mal écouté. Je suis debout, ma
1350 aux, salués par des heil joyeux. Le gouverneur de la province nasille des lieux communs, mal écouté. Je suis debout, malax
1351 mal écouté. Je suis debout, malaxé et soutenu par la foule, depuis bientôt quatre fois soixante minutes. Est-ce que cela v
1352 uatre fois soixante minutes. Est-ce que cela vaut la peine ? Mais voici une rumeur de marée, des trompettes au-dehors. Tou
1353 ce que cela vaut la peine ? Mais voici une rumeur de marée, des trompettes au-dehors. Toutes les lumières s’éteignent dans
1354 rumeur de marée, des trompettes au-dehors. Toutes les lumières s’éteignent dans la salle, tandis que des flèches lumineuses
1355 s au-dehors. Toutes les lumières s’éteignent dans la salle, tandis que des flèches lumineuses s’allument sur la voûte, poi
1356 tandis que des flèches lumineuses s’allument sur la voûte, pointant vers une porte à la hauteur des premières galeries. U
1357 ’allument sur la voûte, pointant vers une porte à la hauteur des premières galeries. Un coup de projecteur fait apparaître
1358 orte à la hauteur des premières galeries. Un coup de projecteur fait apparaître sur le seuil un petit homme en brun, tête
1359 leries. Un coup de projecteur fait apparaître sur le seuil un petit homme en brun, tête nue, au sourire extatique. Quarant
1360 e mille hommes, quarante mille bras se sont levés d’ un coup. L’homme avance très lentement, saluant d’un geste lent, épisc
1361 mes, quarante mille bras se sont levés d’un coup. L’ homme avance très lentement, saluant d’un geste lent, épiscopal, sous
1362 d’un coup. L’homme avance très lentement, saluant d’ un geste lent, épiscopal, sous un tonnerre assourdissant de heil rythm
1363 e lent, épiscopal, sous un tonnerre assourdissant de heil rythmés. (Je n’entends bientôt plus que les cris rauques de mes
1364 t de heil rythmés. (Je n’entends bientôt plus que les cris rauques de mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’h
1365 . (Je n’entends bientôt plus que les cris rauques de mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’hommage, le long
1366 mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’ hommage, le long de la passerelle qui mène à la tribune. Pendant six m
1367 s il s’avance, il accueille l’hommage, le long de la passerelle qui mène à la tribune. Pendant six minutes, c’est très lon
1368 le l’hommage, le long de la passerelle qui mène à la tribune. Pendant six minutes, c’est très long. Personne ne peut remar
1369 st très long. Personne ne peut remarquer que j’ai les mains dans mes poches : ils sont dressés, immobiles et hurlant en mes
1370 ils sont dressés, immobiles et hurlant en mesure, les yeux fixés sur ce point lumineux, sur ce visage au sourire extasié, e
1371 age au sourire extasié, et des larmes coulent sur les faces, dans l’ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu le bras én
1372 xtasié, et des larmes coulent sur les faces, dans l’ ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu le bras énergiquement — l
1373 ns l’ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et le Horst Wessel Lied monte
1374 out s’apaise. Il a étendu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et le Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre.
1375 ndu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et le Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre. « Les camarades que l
1376 Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre. «  Les camarades que le Front rouge et la Réaction tuèrent — marchent en esp
1377 monte sourdement du parterre. « Les camarades que le Front rouge et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans nos rang
1378 u parterre. « Les camarades que le Front rouge et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans nos rangs. » J’ai compris.
1379 peut se comprendre que par une sorte particulière de frisson et de battement de cœur — cependant que l’esprit demeure luci
1380 ndre que par une sorte particulière de frisson et de battement de cœur — cependant que l’esprit demeure lucide. Ce que j’é
1381 une sorte particulière de frisson et de battement de cœur — cependant que l’esprit demeure lucide. Ce que j’éprouve mainte
1382 e frisson et de battement de cœur — cependant que l’ esprit demeure lucide. Ce que j’éprouve maintenant, c’est cela qu’on d
1383 éprouve maintenant, c’est cela qu’on doit appeler l’ horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à quelque manife
1384 eler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à quelque manifestation politique. Mais c’est leur culte qu’i
1385 célèbrent ! Et c’est une liturgie qui se déroule, la grande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne suis pas, et qui m
1386 urgie qui se déroule, la grande cérémonie sacrale d’ une religion dont je ne suis pas, et qui m’écrase et me repousse avec
1387 as, et qui m’écrase et me repousse avec bien plus de puissance même physique, que tous ces corps horriblement tendus. Je s
1388 s ensemble. III. — Une religion nouvelle Si l’ on n’a pas senti cela, on ne comprendra jamais la raison simple des tr
1389 l’on n’a pas senti cela, on ne comprendra jamais la raison simple des triomphes totalitaires. Évidemment, il sera toujour
1390 talitaires. Évidemment, il sera toujours possible d’ invoquer les lois économiques, les forces relatives des partis et des
1391 Évidemment, il sera toujours possible d’invoquer les lois économiques, les forces relatives des partis et des classes avan
1392 oujours possible d’invoquer les lois économiques, les forces relatives des partis et des classes avant 1933, les circonstan
1393 s relatives des partis et des classes avant 1933, les circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la déc
1394 classes avant 1933, les circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le d
1395 asses avant 1933, les circonstances politiques de l’ Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le doub
1396 t 1933, les circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du
1397 s circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du grand capi
1398 politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du grand capital soutenant H
1399 aité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du grand capital soutenant Hitler contre les marxistes et
1400 uble jeu du grand capital soutenant Hitler contre les marxistes et papen contre Hitler : tout cela est bel et bon, et fourn
1401 tre Hitler : tout cela est bel et bon, et fournit de la copie aux marxistes et aux libéraux. À les lire, on conçoit très b
1402 Hitler : tout cela est bel et bon, et fournit de la copie aux marxistes et aux libéraux. À les lire, on conçoit très bien
1403 rnit de la copie aux marxistes et aux libéraux. À les lire, on conçoit très bien comment la mécanique a joué en fait, et qu
1404 ibéraux. À les lire, on conçoit très bien comment la mécanique a joué en fait, et que c’était fatal, et que c’est très dan
1405 é. Car on ne nous parle jamais que du comment. Et les « explications » qu’on nous fournit se réduisent en définitive à une
1406 -dire à une description. Et dès lors qu’il s’agit de phénomènes aussi complexes, on n’a pas de mal à faire « coller » cett
1407 s’agit de phénomènes aussi complexes, on n’a pas de mal à faire « coller » cette description avec telle doctrine qu’on vo
1408 tion avec telle doctrine qu’on voudra : il suffit de choisir ses exemples. Mais ce qu’on laisse toujours échapper, c’est l
1409 es. Mais ce qu’on laisse toujours échapper, c’est le principe d’actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est la
1410 qu’on laisse toujours échapper, c’est le principe d’ actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est la grâce effica
1411 lisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est la grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’on expliq
1412 ènes, ou si j’ose dire : c’est la grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’on explique au nom d’une doct
1413  : c’est la grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’on explique au nom d’une doctrine convenablement r
1414 ficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’ on explique au nom d’une doctrine convenablement réadaptée, qu’elles n
1415 ment réadaptée, qu’elles ne pouvaient tourner que de cette sorte. Voilà pourquoi votre fille est muette. Les mêmes théoric
1416 tte sorte. Voilà pourquoi votre fille est muette. Les mêmes théoriciens, en 1932, vous démontraient, le Capital en main, qu
1417 es mêmes théoriciens, en 1932, vous démontraient, le Capital en main, que la situation allemande conduisait droit au commu
1418 1932, vous démontraient, le Capital en main, que la situation allemande conduisait droit au communisme. Ce qui m’effraye,
1419 isme. Ce qui m’effraye, c’est leur souplesse dans l’ erreur. Il a fallu si peu changer pour « expliquer » à l’aide des même
1420 r. Il a fallu si peu changer pour « expliquer » à l’ aide des mêmes schémas que le contraire se soit produit en fait… Derni
1421 pour « expliquer » à l’aide des mêmes schémas que le contraire se soit produit en fait… Dernière défense du capital, récit
1422 nière défense du capital, récitent sans se lasser les marxistes. Hystérie collective, disent les rationalistes. Tyrannie, d
1423 lasser les marxistes. Hystérie collective, disent les rationalistes. Tyrannie, disent les démocrates. Autant de mots vides
1424 ctive, disent les rationalistes. Tyrannie, disent les démocrates. Autant de mots vides ou de mensonges pour les fidèles du
1425 nalistes. Tyrannie, disent les démocrates. Autant de mots vides ou de mensonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne
1426 e, disent les démocrates. Autant de mots vides ou de mensonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que de
1427 crates. Autant de mots vides ou de mensonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que de religion. Ce n’est
1428 s fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que de religion. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que les mineurs d
1429 t ici que de religion. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au
1430 on. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’es
1431 pas pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en pa
1432 s pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en parla
1433 ttachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en parlant d’ hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de la reconstr
1434 t pas en parlant d’hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de la reconstruction d’une communauté autour d’
1435 ie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de la reconstruction d’une communauté autour d’un sentiment « sacré ». E
1436 qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de la reconstruction d’une communauté autour d’un sentiment « sacré ». Et c
1437 dre le phénomène fondamental de la reconstruction d’ une communauté autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soi
1438 ntal de la reconstruction d’une communauté autour d’ un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif d’une tyrannie, au sen
1439 autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif d’une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’Autrich
1440 d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif d’ une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’Autriche dans l
1441 tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’ Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction passionnée q
1442 ns politique et légal, qui a jeté l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction passionnée qu’exerce une reli
1443 té l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’ attraction passionnée qu’exerce une religion naissante, si basse qu’el
1444 ne religion naissante, si basse qu’elle soit, sur les masses décomposées par des siècles d’individualisme. Dans une société
1445 soit, sur les masses décomposées par des siècles d’ individualisme. Dans une société où tous les liens originels sont diss
1446 iècles d’individualisme. Dans une société où tous les liens originels sont dissous ; où les religions n’apparaissent plus a
1447 été où tous les liens originels sont dissous ; où les religions n’apparaissent plus au peuple et aux élites que sous l’aspe
1448 pparaissent plus au peuple et aux élites que sous l’ aspect de survivances sociales ; où les classes nées du développement
1449 nt plus au peuple et aux élites que sous l’aspect de survivances sociales ; où les classes nées du développement économiqu
1450 es que sous l’aspect de survivances sociales ; où les classes nées du développement économique rassemblent abstraitement de
1451 blent abstraitement des masses inorganiques, dont les individus n’ont en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où les
1452 rganiques, dont les individus n’ont en commun que l’ argent ou le défaut d’argent ; où les partis se multiplient et s’entre
1453 ont les individus n’ont en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où les partis se multiplient et s’entredéchirent au
1454 dividus n’ont en commun que l’argent ou le défaut d’ argent ; où les partis se multiplient et s’entredéchirent au hasard d’
1455 en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où les partis se multiplient et s’entredéchirent au hasard d’un jeu politiqu
1456 rtis se multiplient et s’entredéchirent au hasard d’ un jeu politique de surface ; où les élites parlent un langage que les
1457 et s’entredéchirent au hasard d’un jeu politique de surface ; où les élites parlent un langage que les masses sont en mes
1458 rent au hasard d’un jeu politique de surface ; où les élites parlent un langage que les masses sont en mesure d’entendre, m
1459 de surface ; où les élites parlent un langage que les masses sont en mesure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où l’É
1460 parlent un langage que les masses sont en mesure d’ entendre, mais non pas de comprendre ; où l’État devient le seul repré
1461 es masses sont en mesure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où l’État devient le seul représentant du bien commun, m
1462 esure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où l’ État devient le seul représentant du bien commun, mais ne se manifeste
1463 e, mais non pas de comprendre ; où l’État devient le seul représentant du bien commun, mais ne se manifeste plus que par l
1464 du bien commun, mais ne se manifeste plus que par les feuilles d’impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’union soc
1465 n, mais ne se manifeste plus que par les feuilles d’ impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’union sociale et spir
1466 e se manifeste plus que par les feuilles d’impôt, l’ armée et la police ; où tout principe d’union sociale et spirituelle,
1467 ste plus que par les feuilles d’impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’union sociale et spirituelle, toute commu
1468 d’impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’ union sociale et spirituelle, toute commune mesure a disparu, — il est
1469 ure a disparu, — il est fatal que se répande dans les masses et que s’installe au cœur de chaque individu une angoisse, — d
1470 répande dans les masses et que s’installe au cœur de chaque individu une angoisse, — d’où naît un appel. C’est à ce formid
1471 stalle au cœur de chaque individu une angoisse, — d’ où naît un appel. C’est à ce formidable appel des peuples vers un prin
1472 ce formidable appel des peuples vers un principe d’ union, donc vers une religion, que les dictateurs ont su répondre. Tou
1473 un principe d’union, donc vers une religion, que les dictateurs ont su répondre. Tout le reste est littérature, bavardage
1474 eligion, que les dictateurs ont su répondre. Tout le reste est littérature, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire,
1475 épondre. Tout le reste est littérature, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’auteur de cet ar
1476 re, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’auteur de cet article a reçu récemment d’Allemagne (
1477 héoriciens, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’ auteur de cet article a reçu récemment d’Allemagne (janvier 1938) une
1478 s, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’auteur de cet article a reçu récemment d’Allemagne (janvier 1938) une lettre qu
1479 istes ». L’auteur de cet article a reçu récemment d’ Allemagne (janvier 1938) une lettre qui résume tout ceci. Elle est d’u
1480 r 1938) une lettre qui résume tout ceci. Elle est d’ un jeune national-socialiste qui, ayant lu par hasard un de ses livres
1481 e national-socialiste qui, ayant lu par hasard un de ses livres, entreprend de réfuter les critiques qui s’y trouvent form
1482 ayant lu par hasard un de ses livres, entreprend de réfuter les critiques qui s’y trouvent formulées à l’endroit du régim
1483 ar hasard un de ses livres, entreprend de réfuter les critiques qui s’y trouvent formulées à l’endroit du régime hitlérien.
1484 éfuter les critiques qui s’y trouvent formulées à l’ endroit du régime hitlérien. Il explique tout d’abord que ce régime es
1485 en. Il explique tout d’abord que ce régime est né de la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste. Et il
1486 Il explique tout d’abord que ce régime est né de la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste. Et il aj
1487 que ce régime est né de la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté e
1488 ys, — ce qui est très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté et le malheur ne peuvent expliquer que des phénomènes extéri
1489 t très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté et le malheur ne peuvent expliquer que des phénomènes extérieurs. La raison
1490 peuvent expliquer que des phénomènes extérieurs. La raison profonde d’un mouvement comme le nôtre est irrationnelle. Nous
1491 que des phénomènes extérieurs. La raison profonde d’ un mouvement comme le nôtre est irrationnelle. Nous voulions croire à
1492 ants à celui qui nous apportait cette possibilité de croire. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres,
1493 i qui nous apportait cette possibilité de croire. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres, ne satisfa
1494 ité de croire. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps au
1495 satisfaisait plus depuis bien longtemps au besoin de croire de la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du
1496 it plus depuis bien longtemps au besoin de croire de la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple all
1497 plus depuis bien longtemps au besoin de croire de la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple allema
1498 e de la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple allemand. Nous voulons croire à l’immortalité du pe
1499 mission du peuple allemand. Nous voulons croire à l’ immortalité du peuple (un arbre dont nous ne sommes que les feuilles q
1500 alité du peuple (un arbre dont nous ne sommes que les feuilles qui tombent à chaque génération) et peut-être réussirons-nou
1501 es, carence du christianisme, appel irrationnel à de nouvelles raisons de vivre, volonté angoissée de croire à la première
1502 ianisme, appel irrationnel à de nouvelles raisons de vivre, volonté angoissée de croire à la première qui se présente — fû
1503 de nouvelles raisons de vivre, volonté angoissée de croire à la première qui se présente — fût-elle aussi invraisemblable
1504 e présente — fût-elle aussi invraisemblable que «  l’ immortalité » d’un peuple — on ne peut pas exprimer d’une manière plus
1505 -elle aussi invraisemblable que « l’immortalité » d’ un peuple — on ne peut pas exprimer d’une manière plus précise et rama
1506 mortalité » d’un peuple — on ne peut pas exprimer d’ une manière plus précise et ramassée la nature proprement religieuse d
1507 s exprimer d’une manière plus précise et ramassée la nature proprement religieuse du phénomène totalitaire allemand. (Et c
1508 e allemand. (Et cela vaut, avec des nuances, pour l’ Italie et la Russie.) Mesurons maintenant la naïveté des libéraux qui
1509 (Et cela vaut, avec des nuances, pour l’Italie et la Russie.) Mesurons maintenant la naïveté des libéraux qui tiennent fré
1510 pour l’Italie et la Russie.) Mesurons maintenant la naïveté des libéraux qui tiennent fréquemment ce propos : « Tout n’es
1511 nent fréquemment ce propos : « Tout n’est pas mal de ce qui se fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre. » Certes,
1512 es choses à y prendre. » Certes, Hitler a rétabli l’ ordre dans la rue. Il fait régner la paix sociale. Il y avait six mill
1513 prendre. » Certes, Hitler a rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner la paix sociale. Il y avait six millions de chôme
1514 ler a rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner la paix sociale. Il y avait six millions de chômeurs en 1933, tandis qu’
1515 t régner la paix sociale. Il y avait six millions de chômeurs en 1933, tandis qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dig
1516 millions de chômeurs en 1933, tandis qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’autorit
1517 933, tandis qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nou
1518 qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nous voici sau
1519 ’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nous voici sauvés
1520 re en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’ autorité est restaurée. « Et nous voici sauvés du communisme. » C’est
1521 eaucoup de braves gens croient trouver un terrain d’ entente avec les dictatures qu’ils condamnent en principe. C’est ainsi
1522 es gens croient trouver un terrain d’entente avec les dictatures qu’ils condamnent en principe. C’est ainsi qu’ils apporten
1523 rtent leur petite contribution, toute bénévole, à l’ effort de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans ma
1524 r petite contribution, toute bénévole, à l’effort de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans malice, et
1525 etite contribution, toute bénévole, à l’effort de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans malice, et au
1526 t de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans malice, et au nom du bon sens. Ils me rappellent cette bonn
1527 pieusement son petit fagot au bûcher du supplice de Jean Huss : ce que voyant, le martyr prononça : O sancta simplicitas 
1528 bûcher du supplice de Jean Huss : ce que voyant, le martyr prononça : O sancta simplicitas ! Oui, réellement, il faut une
1529 n puisse détacher telle ou telle mesure prise par le régime pour l’admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter. C’est u
1530 er telle ou telle mesure prise par le régime pour l’ admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter. C’est une belle ironie
1531 régime pour l’admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter. C’est une belle ironie sur le libéralisme impénitent que ce
1532 gime pour l’admirer isolément, ou pour essayer de l’ imiter. C’est une belle ironie sur le libéralisme impénitent que cette
1533 r essayer de l’imiter. C’est une belle ironie sur le libéralisme impénitent que cette manière libérale de « rendre justice
1534 libéralisme impénitent que cette manière libérale de « rendre justice » au totalitarisme. Comme si le mot totalitaire ne s
1535 de « rendre justice » au totalitarisme. Comme si le mot totalitaire ne signifiait pas, justement, que tout se tient dans
1536 en être détaché sous peine de perdre toute espèce de sens ! Croit-on que l’ordre social qu’on admire en Allemagne puisse ê
1537 ine de perdre toute espèce de sens ! Croit-on que l’ ordre social qu’on admire en Allemagne puisse être obtenu à bas prix,
1538 s » ? Ne voit-on pas que cet ordre est simplement la suppression brutale et militaire de toute expression libre des antago
1539 st simplement la suppression brutale et militaire de toute expression libre des antagonismes qui chez nous sont encore la
1540 libre des antagonismes qui chez nous sont encore la réalité même du social ? Que la paix est obtenue par l’écrasement des
1541 nous sont encore la réalité même du social ? Que la paix est obtenue par l’écrasement des faibles ? Que l’unanimité des o
1542 lité même du social ? Que la paix est obtenue par l’ écrasement des faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte de la mi
1543 ix est obtenue par l’écrasement des faibles ? Que l’ unanimité des ouvriers résulte de la mise au pas des syndicats ? Que t
1544 es faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte de la mise au pas des syndicats ? Que tout cela n’est devenu possible qu
1545 faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte de la mise au pas des syndicats ? Que tout cela n’est devenu possible que p
1546 ats ? Que tout cela n’est devenu possible que par le fait d’une complicité quasi universelle et inconsciente, fût-ce de la
1547 e tout cela n’est devenu possible que par le fait d’ une complicité quasi universelle et inconsciente, fût-ce de la part de
1548 pposants ? Que cette complicité elle-même procède d’ une angoisse religieuse plus puissante que toutes les « raisons », que
1549 une angoisse religieuse plus puissante que toutes les « raisons », que tous les « intérêts » du monde ? Et qu’enfin ce qui
1550 us puissante que toutes les « raisons », que tous les « intérêts » du monde ? Et qu’enfin ce qui importe au dictateur, ce n
1551 n’est pas telle mesure en soi, mais au contraire le sens qu’elle prend par rapport au mouvement total, à la religion de l
1552 s qu’elle prend par rapport au mouvement total, à la religion de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté co
1553 end par rapport au mouvement total, à la religion de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de
1554 par rapport au mouvement total, à la religion de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de pui
1555 total, à la religion de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de puissance ? Devant cette vol
1556 on de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de puissance ? Devant cette volonté religieuse, to
1557 contenu de cette religion, la volonté collective de puissance ? Devant cette volonté religieuse, toutes les résistances o
1558 issance ? Devant cette volonté religieuse, toutes les résistances ont cédé. L’internationale ouvrière s’est effondrée sans
1559 onté religieuse, toutes les résistances ont cédé. L’ internationale ouvrière s’est effondrée sans faire usage de ses armes.
1560 tionale ouvrière s’est effondrée sans faire usage de ses armes. Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur. I
1561 re s’est effondrée sans faire usage de ses armes. Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur. Idéalisme et ré
1562 usage de ses armes. Le capital est en bonne voie d’ étatisation sans douleur. Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le
1563 douleur. Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le seul adversaire du régime demeure, en fait, l’Église confessionnelle 
1564 e. Le seul adversaire du régime demeure, en fait, l’ Église confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et
1565 ait, l’Église confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi propr
1566 e confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite :
1567 onfessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : co
1568 e ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve
1569 c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve du
1570 n de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve du diagnostic que l’on vient d’e
1571 roprement dite : contre-épreuve du diagnostic que l’ on vient d’esquisser. IV. — Perspectives À Berlin, les milieux q
1572 ite : contre-épreuve du diagnostic que l’on vient d’ esquisser. IV. — Perspectives À Berlin, les milieux qui se disen
1573 t d’esquisser. IV. — Perspectives À Berlin, les milieux qui se disent bien informés prophétisent la chute du régime p
1574 milieux qui se disent bien informés prophétisent la chute du régime pour le mois suivant, — depuis cinq ans. Or, chaque m
1575 ien informés prophétisent la chute du régime pour le mois suivant, — depuis cinq ans. Or, chaque mois apporte, régulièreme
1576 précise des pouvoirs du Führer, une consolidation de son prestige. On ne voit aucune raison pour qu’Hitler tombe. Mais on
1577 er tombe. Mais on ne voit pas beaucoup de raisons de douter que son régime ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs
1578 de raisons de douter que son régime ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Le
1579 e son régime ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si
1580 ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni
1581 e. Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais c
1582 ue les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il faut
1583 même si bêtes. Mais ce qu’il faut voir, c’est que la volonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans les régimes totali
1584 olonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans les régimes totalitaires. Ce n’est pas le chef qui commande, et ce ne son
1585 u que dans les régimes totalitaires. Ce n’est pas le chef qui commande, et ce ne sont pas les désirs conscients et avoués
1586 n’est pas le chef qui commande, et ce ne sont pas les désirs conscients et avoués qui sont puissants. Ce qui est puissant,
1587 Ce qui est puissant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régime.
1588 uissant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la struct
1589 sant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la structure
1590 t le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la structure de l’État totalitaire — quelle
1591 re totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la structure de l’État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est
1592 e, c’est la structure du régime. Or, la structure de l’État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de gu
1593 c’est la structure du régime. Or, la structure de l’ État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de guerr
1594 totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’ état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’union
1595 aire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’union sacrée
1596 sa doctrine — c’est l’état de guerre. Tout ce que l’ on fait là-bas se fait au nom de l’union sacrée, morale de guerre ; et
1597 e. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’ union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’oppression so
1598 t là-bas se fait au nom de l’union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’oppression sont « joyeusement accept
1599 m de l’union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’oppression sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’un
1600 sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’ oppression sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’union sacrée
1601 ssion sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’ union sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit
1602 yeusement acceptées » pour peu que l’union sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit-on en France d’
1603 sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit-on en France d’un air malin. On oublie que le mot est de
1604 des canons, mais pas de beurre, dit-on en France d’ un air malin. On oublie que le mot est de Goering lui-même. « Du beurr
1605 e, dit-on en France d’un air malin. On oublie que le mot est de Goering lui-même. « Du beurre ou des canons », c’est un sl
1606 n France d’un air malin. On oublie que le mot est de Goering lui-même. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de la
1607 ême. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de la propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’enthousiasme des
1608 . « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de la propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’enthousiasme des fo
1609 a propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’ enthousiasme des foules allemandes — pour les canons. Ces foules peuve
1610 ement l’enthousiasme des foules allemandes — pour les canons. Ces foules peuvent très bien être composées de pacifistes. Ce
1611 nons. Ces foules peuvent très bien être composées de pacifistes. Cela n’a aucune importance. Car ce qui compte, c’est la N
1612 a n’a aucune importance. Car ce qui compte, c’est la Nation, et non pas les individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’
1613 e. Car ce qui compte, c’est la Nation, et non pas les individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’État. Et cet État est n
1614 te, c’est la Nation, et non pas les individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’État. Et cet État est né de la guerre ;
1615 s les individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’ État. Et cet État est né de la guerre ; il y prépare du simple fait qu
1616 on, pratiquement c’est l’État. Et cet État est né de la guerre ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’existenc
1617 pratiquement c’est l’État. Et cet État est né de la guerre ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’existence s
1618  ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’ existence sont celles d’une mobilisation ; il compte à chaque instant
1619 e fait que ses conditions d’existence sont celles d’ une mobilisation ; il compte à chaque instant avec l’éventualité d’une
1620 ne mobilisation ; il compte à chaque instant avec l’ éventualité d’une guerre, et il y puise sa force de cohésion. Quelle q
1621 n ; il compte à chaque instant avec l’éventualité d’ une guerre, et il y puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc l
1622 ’éventualité d’une guerre, et il y puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc la volonté consciente et avouée du Füh
1623 puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc la volonté consciente et avouée du Führer et du peuple, il n’y a pas de
1624 te et avouée du Führer et du peuple, il n’y a pas de raison de penser que l’aventure puisse bien finir. Tout se ramène don
1625 ée du Führer et du peuple, il n’y a pas de raison de penser que l’aventure puisse bien finir. Tout se ramène donc, pour no
1626 t du peuple, il n’y a pas de raison de penser que l’ aventure puisse bien finir. Tout se ramène donc, pour nous, à un probl
1627 ir. Tout se ramène donc, pour nous, à un problème de force. Mais non pas de forces pour « gagner » la guerre : car toute g
1628 , pour nous, à un problème de force. Mais non pas de forces pour « gagner » la guerre : car toute guerre engagée avec les
1629 de force. Mais non pas de forces pour « gagner » la guerre : car toute guerre engagée avec les États totalitaires est une
1630 agner » la guerre : car toute guerre engagée avec les États totalitaires est une guerre perdue, quelle que soit son issue,
1631 ne guerre perdue, quelle que soit son issue, pour les nations démocratiques. D’une guerre totale, telle que nous imposerait
1632 e soit son issue, pour les nations démocratiques. D’ une guerre totale, telle que nous imposerait l’Allemagne, ne peut sort
1633 s. D’une guerre totale, telle que nous imposerait l’ Allemagne, ne peut sortir qu’un État totalitaire. Il s’agit donc d’emp
1634 eut sortir qu’un État totalitaire. Il s’agit donc d’ empêcher cette guerre, de se montrer assez forts pour l’empêcher, et d
1635 alitaire. Il s’agit donc d’empêcher cette guerre, de se montrer assez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le régi
1636 cher cette guerre, de se montrer assez forts pour l’ empêcher, et de condamner ainsi le régime adverse à une autodestructio
1637 re, de se montrer assez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le régime adverse à une autodestruction de ses énergi
1638 ssez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le régime adverse à une autodestruction de ses énergies belliqueuses. Or
1639 ner ainsi le régime adverse à une autodestruction de ses énergies belliqueuses. Or, se montrer fort, ce n’est pas s’armer
1640 dents. Réagir au péril totalitaire par des plans de « réarmement », c’est introduire chez nous le Cheval de Troie. Car po
1641 ans de « réarmement », c’est introduire chez nous le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que l’adversaire, il faudrai
1642 éarmement », c’est introduire chez nous le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que l’adversaire, il faudrait imposer
1643 s le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que l’ adversaire, il faudrait imposer au pays une discipline équivalente à c
1644 pays une discipline équivalente à celle qui régit les Allemands. À supposer que l’on y réussisse, on se trouverait encore e
1645 e à celle qui régit les Allemands. À supposer que l’ on y réussisse, on se trouverait encore en arrière : de deux grands pa
1646 y réussisse, on se trouverait encore en arrière : de deux grands pays également surarmés, c’est celui qui dispose de la pl
1647 pays également surarmés, c’est celui qui dispose de la plus forte mystique qui doit fatalement triompher. Et en s’armant
1648 ys également surarmés, c’est celui qui dispose de la plus forte mystique qui doit fatalement triompher. Et en s’armant aut
1649 t fatalement triompher. Et en s’armant autant que l’ État totalitaire, l’État démocratique perdrait ses meilleures forces m
1650 er. Et en s’armant autant que l’État totalitaire, l’ État démocratique perdrait ses meilleures forces morales ; sa « mystiq
1651 t ses meilleures forces morales ; sa « mystique » de la liberté. Il n’y a de solution pratique que dans un vaste effort mo
1652 es meilleures forces morales ; sa « mystique » de la liberté. Il n’y a de solution pratique que dans un vaste effort moral
1653 morales ; sa « mystique » de la liberté. Il n’y a de solution pratique que dans un vaste effort moral des grandes et des p
1654 s démocraties pour résoudre à leur manière propre le problème religieux (plus que social) qu’ont résolu, vaille que vaille
1655 lus que social) qu’ont résolu, vaille que vaille, les dictateurs. Refaire une commune mesure vivante. Restaurer le sens civ
1656 rs. Refaire une commune mesure vivante. Restaurer le sens civique décadent. Retrouver une foi qui ne soit pas cette volont
1657 er une foi qui ne soit pas cette volonté anxieuse de croire à la Nation… Le seul problème pratique, sérieux, urgent et rée
1658 ui ne soit pas cette volonté anxieuse de croire à la Nation… Le seul problème pratique, sérieux, urgent et réellement fond
1659 pas cette volonté anxieuse de croire à la Nation… Le seul problème pratique, sérieux, urgent et réellement fondamental, c’
1660 réellement fondamental, c’est celui que nous pose l’ angoisse des individus isolés, et l’appel religieux qui naît de cette
1661 que nous pose l’angoisse des individus isolés, et l’ appel religieux qui naît de cette angoisse — même s’il est encore inco
1662 s individus isolés, et l’appel religieux qui naît de cette angoisse — même s’il est encore inconscient. Toute la question
1663 ngoisse — même s’il est encore inconscient. Toute la question est de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoud
1664 ’il est encore inconscient. Toute la question est de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que
1665 st de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que nous accordent encore une situation matérielle
1666 si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que nous accordent encore une situation matérielle supportable,
1667 uation matérielle supportable, et quelques restes de traditions civiques. 3. Pour le semestre d’été, je fus autorisé à
1668 uelques restes de traditions civiques. 3. Pour le semestre d’été, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la l
1669 es de traditions civiques. 3. Pour le semestre d’ été, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature d
1670 stre d’été, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à d
1671 je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à démontrer qu
1672 é à choisir comme sujet de cours : la littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à démontrer que le national-s
1673 choisir comme sujet de cours : la littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à démontrer que le national-soci
1674 olution française. Je m’appliquai à démontrer que le national-socialisme est un jacobinisme allemand ; même esprit central
1675 nd ; même esprit centralisateur ; même exaltation de la nation considérée comme missionnaire d’une idée ; même goût des fê
1676 ; même esprit centralisateur ; même exaltation de la nation considérée comme missionnaire d’une idée ; même goût des fêtes
1677 tation de la nation considérée comme missionnaire d’ une idée ; même goût des fêtes symboliques données par l’État dans l’i
1678 dée ; même goût des fêtes symboliques données par l’ État dans l’intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discip
1679 oût des fêtes symboliques données par l’État dans l’ intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discipliner les es
1680 données par l’État dans l’intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discipliner les esprits ; mêmes tentatives
1681 ’intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discipliner les esprits ; mêmes tentatives pour instaurer une religio
1682 ouée par le conventionnel Cloots — de discipliner les esprits ; mêmes tentatives pour instaurer une religion purement natio
1683 urement nationale et civique destinée à remplacer les confessions « vieillies » et « divisées ». Il faut créer une « religi
1684 s » et « divisées ». Il faut créer une « religion d’ hommes sans Dieu », disait Naigeon, une « foi concrète et patriotique 
1685 geon, une « foi concrète et patriotique », disait l’ abbé Grégoire : c’est le « christianisme positif et allemand » des naz
1686 et patriotique », disait l’abbé Grégoire : c’est le « christianisme positif et allemand » des nazis… Tout cela fut écouté
1687 ncerté… Mais de la part d’un étranger, on accepte de tels écarts. Grande différence avec le régime russe. f. Rougemont D
1688 on accepte de tels écarts. Grande différence avec le régime russe. f. Rougemont Denis de, « Vues sur le national-sociali
1689 érence avec le régime russe. f. Rougemont Denis de , « Vues sur le national-socialisme », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1
1690 régime russe. f. Rougemont Denis de, « Vues sur le national-socialisme », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1938, p. 5
1691 nt Denis de, « Vues sur le national-socialisme », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1938, p. 5-10.
6 1939, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Faire le jeu d’Hitler (1er janvier 1939)
1692 Faire le jeu d’Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’été dernier, et dev
1693 Faire le jeu d’ Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’été dernier, et devant la
1694 e jeu d’Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’ été dernier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis
1695 er 1939)g Au cours de l’été dernier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis se sentit pressé de parle
1696 ier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis se sentit pressé de parler, non point pour appeler les démoc
1697 érienne, un écrivain de nos amis se sentit pressé de parler, non point pour appeler les démocrates aux armes, mais simplem
1698 e sentit pressé de parler, non point pour appeler les démocrates aux armes, mais simplement pour leur montrer, dans la mesu
1699 ux armes, mais simplement pour leur montrer, dans la mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connai
1700 mais simplement pour leur montrer, dans la mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connaissait le I
1701 ntrer, dans la mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu
1702 la mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il e
1703 mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il esti
1704 lle était la réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il estimait que dans l’intérêt mê
1705 ich pour y avoir vécu un an. Il estimait que dans l’ intérêt même d’une défense efficace, il importait de faire connaître l
1706 r vécu un an. Il estimait que dans l’intérêt même d’ une défense efficace, il importait de faire connaître la nature de l’a
1707 intérêt même d’une défense efficace, il importait de faire connaître la nature de l’attaque qui se préparait, et donc la f
1708 défense efficace, il importait de faire connaître la nature de l’attaque qui se préparait, et donc la force autant que la
1709 ficace, il importait de faire connaître la nature de l’attaque qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse
1710 ace, il importait de faire connaître la nature de l’ attaque qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse de
1711 la nature de l’attaque qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse de l’adversaire. Il écrivait à ce sujet
1712 que qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse de l’adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qu
1713 éparait, et donc la force autant que la faiblesse de l’adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qui, selon lui,
1714 rait, et donc la force autant que la faiblesse de l’ adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qui, selon lui, ne
1715 langage qui, selon lui, ne devait point permettre d’ équivoque) : « Un général qui étudie le terrain de sa bataille décisiv
1716 permettre d’équivoque) : « Un général qui étudie le terrain de sa bataille décisive n’est pas précisément ce qu’on nomme
1717 d’équivoque) : « Un général qui étudie le terrain de sa bataille décisive n’est pas précisément ce qu’on nomme impartial,
1718 ce qu’on nomme impartial, mais s’il est incapable d’ estimer objectivement les forces en présence, il ferait mieux de s’occ
1719 , mais s’il est incapable d’estimer objectivement les forces en présence, il ferait mieux de s’occuper de politique. » Il m
1720 ctivement les forces en présence, il ferait mieux de s’occuper de politique. » Il montrait donc, « objectivement », ce qu’
1721 forces en présence, il ferait mieux de s’occuper de politique. » Il montrait donc, « objectivement », ce qu’il y a de bon
1722 Il montrait donc, « objectivement », ce qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais dans l’hitlérisme. Et concluait sur un
1723 ectivement », ce qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais dans l’hitlérisme. Et concluait sur une pressante mise en gar
1724 qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais dans l’ hitlérisme. Et concluait sur une pressante mise en garde contre l’espr
1725 concluait sur une pressante mise en garde contre l’ esprit totalitaire. Or, à peine ce livre paru, certains critiques sign
1726 ce livre paru, certains critiques signifièrent à l’ auteur qu’en « prétendant être objectif », il « faisait en réalité le
1727 étendant être objectif », il « faisait en réalité le jeu d’Hitler ». Cette petite aventure nous apparaît révélatrice d’un
1728 t être objectif », il « faisait en réalité le jeu d’ Hitler ». Cette petite aventure nous apparaît révélatrice d’un état d’
1729 . Cette petite aventure nous apparaît révélatrice d’ un état d’esprit dont la seule existence suffit à justifier l’effort d
1730 nous apparaît révélatrice d’un état d’esprit dont la seule existence suffit à justifier l’effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une
1731 esprit dont la seule existence suffit à justifier l’ effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose né
1732 nt la seule existence suffit à justifier l’effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose nécessairem
1733 stifier l’effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose nécessairement et avant tout la connaissance
1734 i » efficace suppose nécessairement et avant tout la connaissance « objective » des faits en discussion, voilà qui, semble
1735 iscussion, voilà qui, semble-t-il, ne souffre pas le doute un seul instant. Mais que cette vérité très évidente soit en pr
1736 éconnue, contestée avec passion, voilà qui mérite l’ examen. Posons la question sous sa forme la plus simple. Comment se pe
1737 mérite l’examen. Posons la question sous sa forme la plus simple. Comment se peut-il, en général, qu’un homme refuse de vo
1738 omment se peut-il, en général, qu’un homme refuse de voir ce qui est ? Et en particulier : comment se peut-il que, délibér
1739 que, délibérément, un publiciste qui entend juger l’ Allemagne, commence par récuser les témoins « objectifs » en les accus
1740 ui entend juger l’Allemagne, commence par récuser les témoins « objectifs » en les accusant de « complicité » ? La réponse
1741 commence par récuser les témoins « objectifs » en les accusant de « complicité » ? La réponse est fournie par la psychologi
1742 récuser les témoins « objectifs » en les accusant de « complicité » ? La réponse est fournie par la psychologie cou­rante
1743 « objectifs » en les accusant de « complicité » ? La réponse est fournie par la psychologie cou­rante de l’enfance. J’inte
1744 nt de « complicité » ? La réponse est fournie par la psychologie cou­rante de l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé de tro
1745 réponse est fournie par la psychologie cou­rante de l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher d
1746 ponse est fournie par la psychologie cou­rante de l’ enfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du f
1747 ou­rante de l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du feu. Il s’en approche, natu­rellement.
1748 nfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du feu. Il s’en approche, natu­rellement. Je lui dis : « 
1749 natu­rellement. Je lui dis : « Tu sais que je te l’ ai dé­fendu, tu vas te brûler. — Non, dit-il, ça ne brûle pas. — Mon p
1750 avec certains « antifascistes » dès que j’essaie de les avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits
1751 ec certains « antifascistes » dès que j’essaie de les avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits « b
1752 « antifascistes » dès que j’essaie de les avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits « bons » ou « 
1753 auvais ». Je dis : il faut connaître ces faits si l’ on veut agir sur eux sans se laisser contaminer. Ils me répondent : vo
1754 i mon fils prétend-il, contre toute évidence, que le feu ne brûle pas ? C’est parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’ai env
1755 st parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’ai envie de toucher le feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contradiction ins
1756 ’il n’ose ni ne peut dire : j’ai envie de toucher le feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contradiction insurmontable
1757 rmontable se résout pratiquement par un mensonge ( le feu ne brûle pas), et par un transfert de la « méchanceté » du feu su
1758 nsonge (le feu ne brûle pas), et par un transfert de la « méchanceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser de reconna
1759 nge (le feu ne brûle pas), et par un transfert de la « méchanceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser de reconnaîtr
1760 anceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser de reconnaître les faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’êt
1761 sur celui qui en avertit. Refuser de reconnaître les faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’être complice de l
1762 nnaître les faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanis
1763 faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’ être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulie
1764 ) et accuser celui qui les décrit d’être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulier qui trahit la
1765 être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulier qui trahit la présence d’une passion inavouable. D
1766 nsfert), tel est le mécanisme régulier qui trahit la présence d’une passion inavouable. Dans un monde comme le nôtre, où s
1767 est le mécanisme régulier qui trahit la présence d’ une passion inavouable. Dans un monde comme le nôtre, où si peu d’homm
1768 avouable. Dans un monde comme le nôtre, où si peu d’ hommes connaissent leur vraie croyance et leurs vrais désirs, il est f
1769 développe au plus haut point ce que j’appellerai le chantage à la tendance. Chantage qui consiste à dire : si vous préten
1770 plus haut point ce que j’appellerai le chantage à la tendance. Chantage qui consiste à dire : si vous prétendez rester obj
1771 telle réalité, c’est que vous avez une tendance à la favoriser. Toutes les fois que ce chantage se manifeste, je suis cert
1772 se manifeste, je suis certain que son auteur est la proie d’une pas­sion inavouable — à ses propres yeux — pour la réalit
1773 este, je suis certain que son auteur est la proie d’ une pas­sion inavouable — à ses propres yeux — pour la réalité qu’il m
1774 e pas­sion inavouable — à ses propres yeux — pour la réalité qu’il m’interdit d’examiner. Je prétends donc que les antifas
1775 s propres yeux — pour la réalité qu’il m’interdit d’ examiner. Je prétends donc que les antifascistes « aveugles » sont des
1776 qu’il m’interdit d’examiner. Je prétends donc que les antifascistes « aveugles » sont des totalitaires qui s’ignorent. ⁂ Qu
1777 alitaires qui s’ignorent. ⁂ Quelle est, en effet, la caractéristique de toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus d
1778 orent. ⁂ Quelle est, en effet, la caractéristique de toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et de l
1779 stique de toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine
1780 toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchév
1781 « totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste
1782 re » ? C’est le refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste) a toujours
1783 refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste) a toujours dénoncé à la v
1784 ne, bolchéviste ou fasciste) a toujours dénoncé à la vindicte publique les « individus », c’est-à-dire ceux qui discutent 
1785 sciste) a toujours dénoncé à la vindicte publique les « individus », c’est-à-dire ceux qui discutent ; ceux qui, sans être
1786 ême des opposants, ne manifestent pas une volonté de soumission aveugle et joyeuse aux mots d’ordre du Parti. Plus encore 
1787 qu’on soupçonne, bien qu’adhérents enthousiastes, de demeurer capables d’un jugement personnel. Puis : ceux qui n’ont pas
1788 qu’adhérents enthousiastes, de demeurer capables d’ un jugement personnel. Puis : ceux qui n’ont pas donné assez de preuve
1789 personnel. Puis : ceux qui n’ont pas donné assez de preuves du contraire. Et finalement, tous ceux qui se « distinguent »
1790 qui se « distinguent » par quelque trait marqué, de n’importe quelle nature, fût-ce même par leur orthodoxie trop rigoure
1791 me par leur orthodoxie trop rigoureuse. Dans tous les cas et à tous les stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas l
1792 oxie trop rigoureuse. Dans tous les cas et à tous les stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les op
1793 se. Dans tous les cas et à tous les stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées.
1794 s cas et à tous les stades, c’est la tendance que l’ on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées. On ne réfute pa
1795 stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette la suspi
1796 la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette la suspicion. Or, c’e
1797 s opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette la suspicion. Or, c’est ce trait fondamental de la mentalité totalitaire
1798 ette la suspicion. Or, c’est ce trait fondamental de la mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propo
1799 e la suspicion. Or, c’est ce trait fondamental de la mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propos d
1800 de la mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui j
1801 té totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tenda
1802 ire que je retrouve dans les écrits et les propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance suppos
1803 etrouve dans les écrits et les propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non le f
1804 ertains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non le fait, se trouvent participer, d’ores et déj
1805 stes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non le fait, se trouvent participer, d’ores et déjà, de l’état d’esprit fasc
1806 le fait, se trouvent participer, d’ores et déjà, de l’état d’esprit fasciste qu’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refus
1807 fait, se trouvent participer, d’ores et déjà, de l’ état d’esprit fasciste qu’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refusent
1808 ’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refusent-ils de s’informer objectivement sur le fascisme ? Parce qu’ils pressentent q
1809 quoi refusent-ils de s’informer objectivement sur le fascisme ? Parce qu’ils pressentent que sa réalité est très complexe,
1810 lité est très complexe, et qu’elle introduit donc la nécessité de distinguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de
1811 complexe, et qu’elle introduit donc la nécessité de distinguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et
1812 ssité de distinguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et de déclarer ses critères. Et je précise : no
1813 inguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et de déclarer ses critères. Et je précise : non de discuter
1814 juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et de déclarer ses critères. Et je précise : non de discuter pour éluder la
1815 et de déclarer ses critères. Et je précise : non de discuter pour éluder la prise de parti, mais au contraire pour situer
1816 ères. Et je précise : non de discuter pour éluder la prise de parti, mais au contraire pour situer cette prise de parti av
1817 je précise : non de discuter pour éluder la prise de parti, mais au contraire pour situer cette prise de parti avec un max
1818 parti, mais au contraire pour situer cette prise de parti avec un maximum d’efficience. S’ils étaient amenés à discuter,
1819 pour situer cette prise de parti avec un maximum d’ efficience. S’ils étaient amenés à discuter, par suite à donner les ra
1820 ils étaient amenés à discuter, par suite à donner les raisons de leur jugement, ils s’apercevraient qu’en réalité, ils sont
1821 amenés à discuter, par suite à donner les raisons de leur jugement, ils s’apercevraient qu’en réalité, ils sont tout près
1822 percevraient qu’en réalité, ils sont tout près de l’ adversaire, et qu’ils partagent sinon toutes ses vues, du moins sa man
1823 tagent sinon toutes ses vues, du moins sa manière de voir la vie. (Ou à l’inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.
1824 inon toutes ses vues, du moins sa manière de voir la vie. (Ou à l’inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si les
1825 s vues, du moins sa manière de voir la vie. (Ou à l’ inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si les hommes de gau
1826 erse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si les hommes de gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, a
1827 ls sont très loin de leurs alliés.) Si les hommes de gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, acceptaient
1828 alliés.) Si les hommes de gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, acceptaient de voir l’Allemagne telle
1829 i les hommes de gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, acceptaient de voir l’Allemagne telle qu’elle es
1830 et les hommes de droite d’autre part, acceptaient de voir l’Allemagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que le social
1831 ommes de droite d’autre part, acceptaient de voir l’ Allemagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que le socialisme y e
1832 emagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que le socialisme y est mieux réalisé qu’en France : dès lors, les premiers
1833 ce : dès lors, les premiers verraient s’effondrer la meilleure raison de leur refus de l’hitlérisme, tandis que les second
1834 remiers verraient s’effondrer la meilleure raison de leur refus de l’hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effond
1835 ent s’effondrer la meilleure raison de leur refus de l’hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effondrer la seule r
1836 s’effondrer la meilleure raison de leur refus de l’ hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effondrer la seule rais
1837 sme, tandis que les seconds verraient s’effondrer la seule raison qu’ils avaient d’admirer Hitler, « rempart contre le bol
1838 raient s’effondrer la seule raison qu’ils avaient d’ admirer Hitler, « rempart contre le bolchévisme ». Or, ils tiennent es
1839 qu’ils avaient d’admirer Hitler, « rempart contre le bolchévisme ». Or, ils tiennent essentiellement, les uns et les autre
1840 bolchévisme ». Or, ils tiennent essentiellement, les uns et les autres, à condamner ou à défendre Hitler non point pour ce
1841 e ». Or, ils tiennent essentiellement, les uns et les autres, à condamner ou à défendre Hitler non point pour ce qu’il est,
1842 passion veut qu’il soit. Ils sont donc contraints de jeter la suspicion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle les
1843 eut qu’il soit. Ils sont donc contraints de jeter la suspicion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il
1844 ls sont donc contraints de jeter la suspicion sur l’ écrivain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il me faut souligne
1845 ion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il me faut souligner, d’ailleurs, que le parallèle gauche-droi
1846 les faits. Il me faut souligner, d’ailleurs, que le parallèle gauche-droite n’est pas rigoureux dans ce cas. L’écrivain «
1847 le gauche-droite n’est pas rigoureux dans ce cas. L’ écrivain « objectif » se voit traité d’hitlérien par certains critique
1848 ns ce cas. L’écrivain « objectif » se voit traité d’ hitlérien par certains critiques de gauche, mais non pas de bolchéviqu
1849 se voit traité d’hitlérien par certains critiques de gauche, mais non pas de bolchévique par les droites. Pour des raisons
1850 en par certains critiques de gauche, mais non pas de bolchévique par les droites. Pour des raisons trop complexes à examin
1851 tiques de gauche, mais non pas de bolchévique par les droites. Pour des raisons trop complexes à examiner ici, il se trouve
1852 s trop complexes à examiner ici, il se trouve que la droite jouit en France, provisoirement et comme par accident, d’une p
1853 en France, provisoirement et comme par accident, d’ une plus grande liberté d’esprit que la gauche. (À de nombreuses excep
1854 et comme par accident, d’une plus grande liberté d’ esprit que la gauche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en
1855 accident, d’une plus grande liberté d’esprit que la gauche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais d’a
1856 ne plus grande liberté d’esprit que la gauche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais d’assez éclatante
1857 mbreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais d’ assez éclatantes des deux côtés.) ⁂ Si l’on veut conserver un sens à l
1858 citerais d’assez éclatantes des deux côtés.) ⁂ Si l’ on veut conserver un sens à l’expression « faire le jeu d’Hitler », il
1859 s deux côtés.) ⁂ Si l’on veut conserver un sens à l’ expression « faire le jeu d’Hitler », il me paraît indispensable de dé
1860 ’on veut conserver un sens à l’expression « faire le jeu d’Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler
1861 t conserver un sens à l’expression « faire le jeu d’ Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler. Car s
1862 ire le jeu d’Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce
1863 d’Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que l’on ve
1864 r », il me paraît indispensable de définir le jeu d’ Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que l’on veut et l
1865 dispensable de définir le jeu d’Hitler. Car sinon l’ expression peut flétrir tout ce que l’on veut et le contraire aussi, M
1866 . Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que l’ on veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’app
1867 ’expression peut flétrir tout ce que l’on veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’appuyant, mais l
1868 e l’on veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant
1869 veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’ Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant à la gu
1870 ontraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’ appuyant, mais les communistes le font en poussant à la guerre, M. Fla
1871 ussolini fait le jeu d’Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d
1872 jeu d’Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le f
1873 uyant, mais les communistes le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Ta
1874 le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le c
1875 t en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’ Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomnia
1876 t à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant d’une faç
1877 e jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est le
1878 le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit
1879 , mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant d’ une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit de ne pas fair
1880 calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l
1881 çon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l’instrument principa
1882 qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l’instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette
1883 e ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l’ instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette mentalité se d
1884 : Hitler est le symbole et l’instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette mentalité se définit par le refus de
1885 itler est le symbole et l’instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette mentalité se définit par le refus de rec
1886 alité totalitaire. Cette mentalité se définit par le refus de reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivemen
1887 alitaire. Cette mentalité se définit par le refus de reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivement) et par
1888 mentalité se définit par le refus de reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivement) et par la passion de c
1889 r le refus de reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivement) et par la passion de condamner à priori des «
1890 s gênants (donc de discuter objectivement) et par la passion de condamner à priori des « tendances » supposées hostiles (p
1891 donc de discuter objectivement) et par la passion de condamner à priori des « tendances » supposées hostiles (passion créa
1892 tendances » supposées hostiles (passion créatrice de têtes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vo
1893  » supposées hostiles (passion créatrice de têtes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vous rendez
1894 hostiles (passion créatrice de têtes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vous rendez impossible
1895 tes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vous rendez impossible le régime totalitaire. Je revendiq
1896 Introduisez la discussion, vous rendez impossible le régime totalitaire. Je revendique pour ma part le droit de discuter,
1897 le régime totalitaire. Je revendique pour ma part le droit de discuter, et j’en fais même un devoir civique. Si vous me le
1898 totalitaire. Je revendique pour ma part le droit de discuter, et j’en fais même un devoir civique. Si vous me le conteste
1899 , et j’en fais même un devoir civique. Si vous me le contestez, je vous jugerai là-dessus. Sur cette déclaration, sur ce f
1900 fait. Je dirai que vous êtes profasciste, non pas d’ intention mais de fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le
1901 e vous êtes profasciste, non pas d’intention mais de fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter
1902 fasciste, non pas d’intention mais de fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme lu
1903 fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme lui-même. Car je prétends que ma meille
1904 je le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme lui-même. Car je prétends que ma meilleure arme
1905 encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme lui-même. Car je prétends que ma meilleure arme contre lui e
1906 eilleure arme contre lui est justement ma faculté de distinguer ses forces et ses faiblesses « objectivement »4. Si vous m
1907 fasciste honteux, qui sera certainement battu par le fasciste glorieux. ⁂ Je conçois très bien qu’un communiste n’admette
1908 n qu’un communiste n’admette point que je décrive le régime nazi tel qu’il est. Car s’il l’admettait, il serait contraint
1909 je décrive le régime nazi tel qu’il est. Car s’il l’ admettait, il serait contraint de voir l’identité des actes qu’il repr
1910 il est. Car s’il l’admettait, il serait contraint de voir l’identité des actes qu’il reproche à Hitler, et des actes qu’il
1911 Car s’il l’admettait, il serait contraint de voir l’ identité des actes qu’il reproche à Hitler, et des actes qu’il loue ch
1912 es actes qu’il loue chez Staline. (Je néglige ici les prétextes.) L’un massacre des hommes parce qu’ils ont une ascendance
1913 utre parce qu’ils ont une ascendance koulak. Tous les deux persécutent les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de s
1914 une ascendance koulak. Tous les deux persécutent les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le
1915 ak. Tous les deux persécutent les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse
1916 persécutent les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être
1917 t les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être objectif p
1918 les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être objectif parce que, en l’étant,
1919 yen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être objectif parce que, en l’étant, je démasque sa vraie pas
1920 s libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’ être objectif parce que, en l’étant, je démasque sa vraie passion, sa
1921 me refuse le droit d’être objectif parce que, en l’ étant, je démasque sa vraie passion, sa passion inavouable, qui est id
1922 sa passion inavouable, qui est identique à celle de son « adversaire ». Alors il dit que je suis très méchant… ⁂ Vous ête
1923 s hitlérien ! — Non, c’est vous !… Comment sortir de ce dialogue puéril ? Simplement, en déclarant ses critères, et en acc
1924 ement, en déclarant ses critères, et en acceptant la discussion des faits. Dès lors, le départ entre « totalitaires » (con
1925 t en acceptant la discussion des faits. Dès lors, le départ entre « totalitaires » (conscients ou non) et véritables non-f
1926 isé. Il coïncide, à très peu de choses près, avec la distinction entre ceux qui préconisent la bêtise comme méthode d’acti
1927 s, avec la distinction entre ceux qui préconisent la bêtise comme méthode d’action, et ceux qui préfèrent l’intelligence.
1928 ntre ceux qui préconisent la bêtise comme méthode d’ action, et ceux qui préfèrent l’intelligence. Ceci n’est pas une point
1929 ise comme méthode d’action, et ceux qui préfèrent l’ intelligence. Ceci n’est pas une pointe, mais une conclusion réfléchie
1930 inte, mais une conclusion réfléchie. 4. Refuser de discuter Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme l’adversai
1931 réfléchie. 4. Refuser de discuter Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’est
1932 Refuser de discuter Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’est ce qu’on ne disc
1933 Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme l’ adversaire sacré. Le sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sac
1934 abouer », le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sacré est toujours ambi
1935 ré. Le sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sacré est toujours ambigu : l’horreur toujours liée à l’attirance. En
1936 discute pas. Mais le sacré est toujours ambigu : l’ horreur toujours liée à l’attirance. En discutant Hitler, je le profan
1937 é est toujours ambigu : l’horreur toujours liée à l’ attirance. En discutant Hitler, je le profane. C’est beaucoup plus dan
1938 jours liée à l’attirance. En discutant Hitler, je le profane. C’est beaucoup plus dangereux pour son mythe que les vocifér
1939 C’est beaucoup plus dangereux pour son mythe que les vociférations sacrées de quelques « antifascistes ». g. Rougemont D
1940 reux pour son mythe que les vociférations sacrées de quelques « antifascistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire le jeu d
1941 quelques « antifascistes ». g. Rougemont Denis de , « Faire le jeu d’Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 19
1942 antifascistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire le jeu d’Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15
1943 cistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire le jeu d’ Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15.
1944 . Rougemont Denis de, « Faire le jeu d’Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15.