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utalité (1er juin 1937)a À plusieurs reprises,
les
collaborateurs de ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violen
2
937)a À plusieurs reprises, les collaborateurs
de
ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes d
3
eurs de ces Cahiers ont déclaré qu’ils rejetaient
la
violence, les méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’
4
ahiers ont déclaré qu’ils rejetaient la violence,
les
méthodes de violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçai
5
claré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes
de
violence, les solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’y subs
6
rejetaient la violence, les méthodes de violence,
les
solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient d’y substituer une mét
7
violence, les méthodes de violence, les solutions
de
violence, et qu’ils s’efforçaient d’y substituer une méthode de colla
8
es solutions de violence, et qu’ils s’efforçaient
d’
y substituer une méthode de collaboration et de compréhension réciproq
9
t qu’ils s’efforçaient d’y substituer une méthode
de
collaboration et de compréhension réciproque. Or, une collaboration e
10
nt d’y substituer une méthode de collaboration et
de
compréhension réciproque. Or, une collaboration et une compréhension
11
léments réellement divers, c’est-à-dire opposés à
l’
origine. Toute collaboration créatrice suppose un but nouveau, que des
12
hommes auparavant antagonistes (c’est-à-dire dont
les
intérêts et les desseins divergeaient) s’imposent et cherchent à atte
13
t antagonistes (c’est-à-dire dont les intérêts et
les
desseins divergeaient) s’imposent et cherchent à atteindre au moyen d
14
ent) s’imposent et cherchent à atteindre au moyen
d’
une discipline commune. Mais toute nouveauté « fait violence » à un ét
15
e violence » ; et s’imposer une discipline en vue
d’
atteindre un but commun, c’est encore « faire violence » aux intérêts
16
certaine violence. Autrement, il ne s’agirait que
d’
un assemblage purement quantitatif d’éléments semblables ou apparentés
17
’agirait que d’un assemblage purement quantitatif
d’
éléments semblables ou apparentés. La compréhension réciproque ne sera
18
quantitatif d’éléments semblables ou apparentés.
La
compréhension réciproque ne serait qu’une constatation pure et simple
19
urait ni effort, ni création. On aboutirait, dans
le
cas le plus favorable, à un banal échange d’informations, dans l’indi
20
i effort, ni création. On aboutirait, dans le cas
le
plus favorable, à un banal échange d’informations, dans l’indifférenc
21
dans le cas le plus favorable, à un banal échange
d’
informations, dans l’indifférence générale. Il y a donc, me semble-t-i
22
avorable, à un banal échange d’informations, dans
l’
indifférence générale. Il y a donc, me semble-t-il, un intérêt urgent
23
y a donc, me semble-t-il, un intérêt urgent pour
le
groupe des Nouveaux Cahiers, à préciser la signification du mot viole
24
t pour le groupe des Nouveaux Cahiers, à préciser
la
signification du mot violence, dans la mesure où cela dépend de nous,
25
à préciser la signification du mot violence, dans
la
mesure où cela dépend de nous, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe e
26
on du mot violence, dans la mesure où cela dépend
de
nous, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe et dans ces pages. Sur l
27
la mesure où cela dépend de nous, c’est-à-dire à
l’
intérieur du groupe et dans ces pages. Sur le « pouvoir des mots »
28
à l’intérieur du groupe et dans ces pages. Sur
le
« pouvoir des mots » « Simple question de vocabulaire », a-t-on co
29
Sur le « pouvoir des mots » « Simple question
de
vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous a
30
Simple question de vocabulaire », a-t-on coutume
de
répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée
31
on de vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer,
de
nos jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des
32
e répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert
la
rubrique intitulée « Pouvoir des mots » pour montrer justement que le
33
e « Pouvoir des mots » pour montrer justement que
les
questions de vocabulaire ne sont ni simples ni indifférentes ; qu’ell
34
s mots » pour montrer justement que les questions
de
vocabulaire ne sont ni simples ni indifférentes ; qu’elles sont mêlée
35
qu’elles sont mêlées à toutes nos activités, dans
la
mesure où la pensée y est mêlée ; qu’elles entraînent et symbolisent
36
mêlées à toutes nos activités, dans la mesure où
la
pensée y est mêlée ; qu’elles entraînent et symbolisent à peu près to
37
elles entraînent et symbolisent à peu près toutes
les
« questions actuelles » ; bref, que rien n’est plus immédiatement imp
38
ue rien n’est plus immédiatement important pour «
l’
action » que la définition des mots qui la désignent, ou qui la trahis
39
lus immédiatement important pour « l’action » que
la
définition des mots qui la désignent, ou qui la trahissent ; qui en a
40
pour « l’action » que la définition des mots qui
la
désignent, ou qui la trahissent ; qui en assurent la signification et
41
e la définition des mots qui la désignent, ou qui
la
trahissent ; qui en assurent la signification et l’efficacité, ou qui
42
désignent, ou qui la trahissent ; qui en assurent
la
signification et l’efficacité, ou qui faussent cette signification et
43
trahissent ; qui en assurent la signification et
l’
efficacité, ou qui faussent cette signification et masquent une ineffi
44
asquent une inefficacité réelle. Toute définition
de
mot, qu’on le sache ou non, suppose et définit une attitude générale,
45
efficacité réelle. Toute définition de mot, qu’on
le
sache ou non, suppose et définit une attitude générale, une certaine
46
it une attitude générale, une certaine conception
de
la vie. C’est ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est
47
une attitude générale, une certaine conception de
la
vie. C’est ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est rée
48
ption de la vie. C’est ainsi — entre autres — que
le
« pouvoir des mots » est réel. Peut-être dira-t-on qu’il n’est que tr
49
qui paraissent « anarchiques » ou « faux » selon
le
système de référence qui est en train de se constituer dans divers gr
50
sent « anarchiques » ou « faux » selon le système
de
référence qui est en train de se constituer dans divers groupes. Les
51
st en train de se constituer dans divers groupes.
Les
mots que nous étudions ici ne sont pas « vides » — le vocabulaire a h
52
ots que nous étudions ici ne sont pas « vides » —
le
vocabulaire a horreur du vide — mais ils ont été mal remplis, ou remp
53
es sens nouveaux qu’il importe au plus haut point
de
redéfinir et de réorganiser, si l’on entend recréer un corps social v
54
qu’il importe au plus haut point de redéfinir et
de
réorganiser, si l’on entend recréer un corps social vivant, et une «
55
lus haut point de redéfinir et de réorganiser, si
l’
on entend recréer un corps social vivant, et une « commune mesure » po
56
rps social vivant, et une « commune mesure » pour
les
diverses activités de l’homme dans le cadre de la nation. Essayons do
57
ne « commune mesure » pour les diverses activités
de
l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot «
58
« commune mesure » pour les diverses activités de
l’
homme dans le cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « vi
59
ure » pour les diverses activités de l’homme dans
le
cadre de la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’e
60
r les diverses activités de l’homme dans le cadre
de
la nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire
61
es diverses activités de l’homme dans le cadre de
la
nation. Essayons donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire de
62
l’homme dans le cadre de la nation. Essayons donc
de
définir le mot « violence », c’est-à-dire de décrire son contenu actu
63
s le cadre de la nation. Essayons donc de définir
le
mot « violence », c’est-à-dire de décrire son contenu actuel d’une pa
64
donc de définir le mot « violence », c’est-à-dire
de
décrire son contenu actuel d’une part, et d’autre part le contenu qu’
65
re son contenu actuel d’une part, et d’autre part
le
contenu qu’il paraît juste ou utile de lui attribuer dans l’ordre nou
66
autre part le contenu qu’il paraît juste ou utile
de
lui attribuer dans l’ordre nouveau. Origine du préjugé contre la v
67
ans l’ordre nouveau. Origine du préjugé contre
la
violence Il faut reconnaître, tout d’abord, que la violence est gé
68
iolence Il faut reconnaître, tout d’abord, que
la
violence est généralement « mal vue » de la majorité des Français. (M
69
ord, que la violence est généralement « mal vue »
de
la majorité des Français. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’
70
, que la violence est généralement « mal vue » de
la
majorité des Français. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’on
71
is. (Mais c’est peut-être, justement, parce qu’on
la
regarde mal ?) On en est venu à assimiler violence à brutalité, à con
72
assimiler violence à brutalité, à contrainte par
la
force matérielle : on parle des « violences policières ». On la consi
73
ielle : on parle des « violences policières ». On
la
considère comme une passion basse et vulgaire, ou comme une nécessité
74
te attaque apparaît d’ailleurs injuste à ceux qui
la
subissent). Un homme violent, c’est une espèce de brute qui refuse de
75
la subissent). Un homme violent, c’est une espèce
de
brute qui refuse de discuter, de donner ses raisons, et qui frappe du
76
mme violent, c’est une espèce de brute qui refuse
de
discuter, de donner ses raisons, et qui frappe du poing sur la table.
77
c’est une espèce de brute qui refuse de discuter,
de
donner ses raisons, et qui frappe du poing sur la table. Ainsi violen
78
de donner ses raisons, et qui frappe du poing sur
la
table. Ainsi violence ne se confond pas seulement avec brutalité, mai
79
é, mais avec bêtise. Qu’il y ait là un glissement
de
sens, c’est évident. Mais encore faut-il expliquer comment il a pu se
80
expliquer comment il a pu se produire. J’en vois
la
principale raison dans ce qu’on est convenu d’appeler la morale bourg
81
is la principale raison dans ce qu’on est convenu
d’
appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception du monde n
82
cipale raison dans ce qu’on est convenu d’appeler
la
morale bourgeoise, ou mieux : dans la conception du monde née de l’ét
83
u d’appeler la morale bourgeoise, ou mieux : dans
la
conception du monde née de l’établissement de la bourgeoisie au pouvo
84
eoise, ou mieux : dans la conception du monde née
de
l’établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde
85
se, ou mieux : dans la conception du monde née de
l’
établissement de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’
86
ans la conception du monde née de l’établissement
de
la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’ailleurs dans un
87
la conception du monde née de l’établissement de
la
bourgeoisie au pouvoir. Conception qui se fonde d’ailleurs dans une t
88
se fonde d’ailleurs dans une tendance permanente
de
l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément dév
89
fonde d’ailleurs dans une tendance permanente de
l’
homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément dévelo
90
illeurs dans une tendance permanente de l’homme ;
le
besoin de sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément développé, et co
91
ns une tendance permanente de l’homme ; le besoin
de
sécurité. Mais ce besoin s’est exagérément développé, et comme fixé,
92
uite des conditions particulières dans lesquelles
la
bourgeoisie a conquis le pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et de
93
culières dans lesquelles la bourgeoisie a conquis
le
pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établi
94
lesquelles la bourgeoisie a conquis le pouvoir et
l’
a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur l’argent
95
e pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et demi.
La
bourgeoisie établie sur l’argent, et sur un « capital » de traditions
96
ant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur
l’
argent, et sur un « capital » de traditions, a doublement « intérêt »
97
oisie établie sur l’argent, et sur un « capital »
de
traditions, a doublement « intérêt » au maintien d’un ordre public et
98
traditions, a doublement « intérêt » au maintien
d’
un ordre public et culturel immuable. (Préservé contre les mutations b
99
dre public et culturel immuable. (Préservé contre
les
mutations brusques.) Elle a donc tout avantage à nier ou à dissimuler
100
Elle a donc tout avantage à nier ou à dissimuler
les
antagonismes qu’elle domine ou étouffe, tels que la lutte des classes
101
antagonismes qu’elle domine ou étouffe, tels que
la
lutte des classes, dans l’ordre économico-social, ou les « idées subv
102
e ou étouffe, tels que la lutte des classes, dans
l’
ordre économico-social, ou les « idées subversives » que produit inévi
103
te des classes, dans l’ordre économico-social, ou
les
« idées subversives » que produit inévitablement la culture créatrice
104
« idées subversives » que produit inévitablement
la
culture créatrice. Elle tend à substituer aux conflits déclarés des «
105
larés des « gentlemen’s agreements ». Elle essaie
de
sauvegarder à tout prix une évolution continue et sans heurts. (D’où
106
tout prix une évolution continue et sans heurts. (
D’
où le retard permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la cult
107
prix une évolution continue et sans heurts. (D’où
le
retard permanent et voulu de l’enseignement officiel sur la culture d
108
t sans heurts. (D’où le retard permanent et voulu
de
l’enseignement officiel sur la culture d’avant-garde, et ce vaste sys
109
ans heurts. (D’où le retard permanent et voulu de
l’
enseignement officiel sur la culture d’avant-garde, et ce vaste systèm
110
permanent et voulu de l’enseignement officiel sur
la
culture d’avant-garde, et ce vaste système de contrôle méfiant des id
111
t voulu de l’enseignement officiel sur la culture
d’
avant-garde, et ce vaste système de contrôle méfiant des idées que con
112
sur la culture d’avant-garde, et ce vaste système
de
contrôle méfiant des idées que constitue la filière universitaire.) I
113
stème de contrôle méfiant des idées que constitue
la
filière universitaire.) Il faut à tout prix que « tout s’arrange » (c
114
e que rien ne change vraiment) ; il faut « sauver
la
face » (c’est-à-dire les situations acquises). D’où cette espèce d’op
115
iment) ; il faut « sauver la face » (c’est-à-dire
les
situations acquises). D’où cette espèce d’optimisme désarmant qui se
116
la face » (c’est-à-dire les situations acquises).
D’
où cette espèce d’optimisme désarmant qui se manifeste dans des expres
117
-dire les situations acquises). D’où cette espèce
d’
optimisme désarmant qui se manifeste dans des expressions telles que :
118
ble » (c’est-à-dire : cela obligerait à envisager
le
monde d’une façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’écono
119
est-à-dire : cela obligerait à envisager le monde
d’
une façon nouvelle). En même temps, les organismes de l’économie et de
120
er le monde d’une façon nouvelle). En même temps,
les
organismes de l’économie et de la culture sont devenus si complexes e
121
ne façon nouvelle). En même temps, les organismes
de
l’économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’
122
façon nouvelle). En même temps, les organismes de
l’
économie et de la culture sont devenus si complexes et délicats qu’on
123
). En même temps, les organismes de l’économie et
de
la culture sont devenus si complexes et délicats qu’on a l’impression
124
En même temps, les organismes de l’économie et de
la
culture sont devenus si complexes et délicats qu’on a l’impression qu
125
ure sont devenus si complexes et délicats qu’on a
l’
impression que toute intervention d’une nouveauté réelle entraînerait
126
icats qu’on a l’impression que toute intervention
d’
une nouveauté réelle entraînerait des conséquences imprévisibles et no
127
évisibles et non mesurables, où « tout risquerait
de
sombrer ». Et l’on perd peu à peu de vue cette vérité fondamentale :
128
mesurables, où « tout risquerait de sombrer ». Et
l’
on perd peu à peu de vue cette vérité fondamentale : que les instituti
129
t risquerait de sombrer ». Et l’on perd peu à peu
de
vue cette vérité fondamentale : que les institutions ne durent qu’à f
130
peu à peu de vue cette vérité fondamentale : que
les
institutions ne durent qu’à force d’être recréées, réinventées, repri
131
ntale : que les institutions ne durent qu’à force
d’
être recréées, réinventées, reprises sans relâche à la base… Ayant peu
132
re recréées, réinventées, reprises sans relâche à
la
base… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’e
133
tées, reprises sans relâche à la base… Ayant peur
de
la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de con
134
s, reprises sans relâche à la base… Ayant peur de
la
chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce de conjur
135
he à la base… Ayant peur de la chose, on rabaisse
le
mot qui la désigne : c’est une espèce de conjuration magique. Nous re
136
e… Ayant peur de la chose, on rabaisse le mot qui
la
désigne : c’est une espèce de conjuration magique. Nous retrouvons ic
137
rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèce
de
conjuration magique. Nous retrouvons ici le glissement sémantique de
138
spèce de conjuration magique. Nous retrouvons ici
le
glissement sémantique de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de
139
que. Nous retrouvons ici le glissement sémantique
de
« violence » à « brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié la
140
ique de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant
de
la sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord pou
141
e de « violence » à « brutalité ». Puis, ayant de
la
sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord pour c
142
brutalité ». Puis, ayant de la sorte disqualifié
la
violence — car tout le monde est d’accord pour condamner la brutalité
143
e — car tout le monde est d’accord pour condamner
la
brutalité —, on se met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif
144
er la brutalité —, on se met à abuser du mot dans
le
sens le plus péjoratif. J’en donnerai un exemple qui fait bien voir t
145
utalité —, on se met à abuser du mot dans le sens
le
plus péjoratif. J’en donnerai un exemple qui fait bien voir toute l’é
146
J’en donnerai un exemple qui fait bien voir toute
l’
équivoque de la situation : on a coutume, à droite et au centre, de vi
147
i un exemple qui fait bien voir toute l’équivoque
de
la situation : on a coutume, à droite et au centre, de vilipender le
148
n exemple qui fait bien voir toute l’équivoque de
la
situation : on a coutume, à droite et au centre, de vilipender le mar
149
situation : on a coutume, à droite et au centre,
de
vilipender le marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or
150
n a coutume, à droite et au centre, de vilipender
le
marxisme en le traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est m
151
droite et au centre, de vilipender le marxisme en
le
traitant de « doctrine de violence ». Or, rien n’est moins « violent
152
centre, de vilipender le marxisme en le traitant
de
« doctrine de violence ». Or, rien n’est moins « violent » que la doc
153
lipender le marxisme en le traitant de « doctrine
de
violence ». Or, rien n’est moins « violent » que la doctrine de Marx,
154
violence ». Or, rien n’est moins « violent » que
la
doctrine de Marx, rigoureusement évolutive en tant que doctrine1, et
155
Or, rien n’est moins « violent » que la doctrine
de
Marx, rigoureusement évolutive en tant que doctrine1, et par là même,
156
e1, et par là même, conforme au mouvement profond
de
la pensée bourgeoise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois. Les
157
et par là même, conforme au mouvement profond de
la
pensée bourgeoise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois. Les se
158
oise, sinon aux intérêts immédiats des bourgeois.
Les
seules véritables doctrines de violence apparues dans notre époque so
159
ts des bourgeois. Les seules véritables doctrines
de
violence apparues dans notre époque sont celles de Nietzsche et de Ge
160
e violence apparues dans notre époque sont celles
de
Nietzsche et de Georges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec le
161
ues dans notre époque sont celles de Nietzsche et
de
Georges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec le style de la pen
162
eorges Sorel : elles s’accordent au plus mal avec
le
style de la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons mai
163
rel : elles s’accordent au plus mal avec le style
de
la pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons maintenant e
164
: elles s’accordent au plus mal avec le style de
la
pensée marxiste. La vraie violence Nous pouvons maintenant essa
165
plus mal avec le style de la pensée marxiste.
La
vraie violence Nous pouvons maintenant essayer de préciser une dis
166
vraie violence Nous pouvons maintenant essayer
de
préciser une distinction radicale entre violence et brutalité, — avec
167
tion radicale entre violence et brutalité, — avec
l’
espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques int
168
cale entre violence et brutalité, — avec l’espoir
de
sauver le mot « violence » de ses déviations sémantiques intéressées,
169
violence et brutalité, — avec l’espoir de sauver
le
mot « violence » de ses déviations sémantiques intéressées, et de le
170
té, — avec l’espoir de sauver le mot « violence »
de
ses déviations sémantiques intéressées, et de le restaurer dans sa pu
171
e » de ses déviations sémantiques intéressées, et
de
le restaurer dans sa puissance active, libératrice. La violence est l
172
de ses déviations sémantiques intéressées, et de
le
restaurer dans sa puissance active, libératrice. La violence est le f
173
restaurer dans sa puissance active, libératrice.
La
violence est le fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur
174
sa puissance active, libératrice. La violence est
le
fait même de l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’espr
175
active, libératrice. La violence est le fait même
de
l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irrup
176
ive, libératrice. La violence est le fait même de
l’
esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruptio
177
violence est le fait même de l’esprit, j’entends
de
l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le monde, pou
178
olence est le fait même de l’esprit, j’entends de
l’
esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le monde, pour y
179
l’esprit, j’entends de l’esprit créateur. Dès que
l’
esprit fait irruption dans le monde, pour y réaliser ses vues, il fait
180
it créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans
le
monde, pour y réaliser ses vues, il fait violence à un état de choses
181
ceci dans n’importe quel domaine, qu’il s’agisse
d’
élever des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la te
182
e quel domaine, qu’il s’agisse d’élever des blocs
de
pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un
183
ne, qu’il s’agisse d’élever des blocs de pierre à
la
hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage don
184
’agisse d’élever des blocs de pierre à la hauteur
d’
un cintre, de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécess
185
ver des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre,
de
labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sen
186
s de pierre à la hauteur d’un cintre, de labourer
la
terre, ou d’écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sentie tout d’a
187
la hauteur d’un cintre, de labourer la terre, ou
d’
écrire un ouvrage dont la nécessité n’est sentie tout d’abord que par
188
de labourer la terre, ou d’écrire un ouvrage dont
la
nécessité n’est sentie tout d’abord que par l’auteur qui l’imposera.
189
nt la nécessité n’est sentie tout d’abord que par
l’
auteur qui l’imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’esp
190
té n’est sentie tout d’abord que par l’auteur qui
l’
imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est l’esprit seul qui
191
e par l’auteur qui l’imposera. Tout acte créateur
de
l’esprit — et c’est l’esprit seul qui crée — est une « transgression
192
ar l’auteur qui l’imposera. Tout acte créateur de
l’
esprit — et c’est l’esprit seul qui crée — est une « transgression » d
193
posera. Tout acte créateur de l’esprit — et c’est
l’
esprit seul qui crée — est une « transgression » des lois admises jusq
194
« transgression » des lois admises jusqu’alors :
d’
où le malaise que crée naturellement cet acte, malaise qui est à l’ori
195
ansgression » des lois admises jusqu’alors : d’où
le
malaise que crée naturellement cet acte, malaise qui est à l’origine
196
ue crée naturellement cet acte, malaise qui est à
l’
origine de l’état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’h
197
turellement cet acte, malaise qui est à l’origine
de
l’état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’heure. D’où
198
ellement cet acte, malaise qui est à l’origine de
l’
état d’esprit conservateur que nous décrivions tout à l’heure. D’où au
199
d’esprit conservateur que nous décrivions tout à
l’
heure. D’où aussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ose.
200
conservateur que nous décrivions tout à l’heure.
D’
où aussi le risque que l’acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’es
201
ur que nous décrivions tout à l’heure. D’où aussi
le
risque que l’acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’est préciséme
202
crivions tout à l’heure. D’où aussi le risque que
l’
acte institue pour celui qui l’ose. Mais c’est précisément ce sentimen
203
ussi le risque que l’acte institue pour celui qui
l’
ose. Mais c’est précisément ce sentiment de malaise, lié à l’euphorie
204
ui qui l’ose. Mais c’est précisément ce sentiment
de
malaise, lié à l’euphorie du risque encouru, qui est le signe normal
205
c’est précisément ce sentiment de malaise, lié à
l’
euphorie du risque encouru, qui est le signe normal d’une création de
206
aise, lié à l’euphorie du risque encouru, qui est
le
signe normal d’une création de l’esprit humain. Les époques de décade
207
phorie du risque encouru, qui est le signe normal
d’
une création de l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles
208
e encouru, qui est le signe normal d’une création
de
l’esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vien
209
ncouru, qui est le signe normal d’une création de
l’
esprit humain. Les époques de décadence sont celles où l’on en vient à
210
e signe normal d’une création de l’esprit humain.
Les
époques de décadence sont celles où l’on en vient à redouter par-dess
211
al d’une création de l’esprit humain. Les époques
de
décadence sont celles où l’on en vient à redouter par-dessus tout ce
212
t humain. Les époques de décadence sont celles où
l’
on en vient à redouter par-dessus tout ce malaise (à le qualifier de s
213
en vient à redouter par-dessus tout ce malaise (à
le
qualifier de scandale) et à l’éprouver plus fortement que l’euphorie
214
douter par-dessus tout ce malaise (à le qualifier
de
scandale) et à l’éprouver plus fortement que l’euphorie du risque, du
215
tout ce malaise (à le qualifier de scandale) et à
l’
éprouver plus fortement que l’euphorie du risque, du jeu. C’est un aff
216
r de scandale) et à l’éprouver plus fortement que
l’
euphorie du risque, du jeu. C’est un affadissement et une trahison cer
217
. C’est un affadissement et une trahison certaine
de
l’Évangile qui ont conduit les chrétiens moyens à insister uniquement
218
’est un affadissement et une trahison certaine de
l’
Évangile qui ont conduit les chrétiens moyens à insister uniquement su
219
e trahison certaine de l’Évangile qui ont conduit
les
chrétiens moyens à insister uniquement sur la douceur et la subtile a
220
it les chrétiens moyens à insister uniquement sur
la
douceur et la subtile aménité de l’esprit. Cette fausse « charité » s
221
ns moyens à insister uniquement sur la douceur et
la
subtile aménité de l’esprit. Cette fausse « charité » sentimentale es
222
r uniquement sur la douceur et la subtile aménité
de
l’esprit. Cette fausse « charité » sentimentale est nettement condamn
223
niquement sur la douceur et la subtile aménité de
l’
esprit. Cette fausse « charité » sentimentale est nettement condamnée
224
harité » sentimentale est nettement condamnée par
l’
Évangile : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » E
225
e par l’Évangile : « Je ne suis pas venu apporter
la
paix, mais le glaive. » Et le terme même de violence que la plupart d
226
le : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais
le
glaive. » Et le terme même de violence que la plupart des moralistes
227
s pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et
le
terme même de violence que la plupart des moralistes chrétiens d’aujo
228
orter la paix, mais le glaive. » Et le terme même
de
violence que la plupart des moralistes chrétiens d’aujourd’hui ont co
229
violence que la plupart des moralistes chrétiens
d’
aujourd’hui ont coutume de condamner au nom de la « charité », se trou
230
es moralistes chrétiens d’aujourd’hui ont coutume
de
condamner au nom de la « charité », se trouve avoir été glorifié par
231
d’aujourd’hui ont coutume de condamner au nom de
la
« charité », se trouve avoir été glorifié par l’Évangile : Violenti r
232
la « charité », se trouve avoir été glorifié par
l’
Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de Dieu est promis aux v
233
glorifié par l’Évangile : Violenti rapiunt illud,
le
Royaume de Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est l’influence
234
r l’Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume
de
Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est l’influence de la mora
235
de Dieu est promis aux violents. Là encore, c’est
l’
influence de la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au chri
236
promis aux violents. Là encore, c’est l’influence
de
la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au christianisme, e
237
mis aux violents. Là encore, c’est l’influence de
la
morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au christianisme, et n
238
a fait perdre sa vigueur au christianisme, et non
l’
inverse, comme le soutiennent des polémistes ignorants. La violence ét
239
vigueur au christianisme, et non l’inverse, comme
le
soutiennent des polémistes ignorants. La violence étant le fait de l’
240
e, comme le soutiennent des polémistes ignorants.
La
violence étant le fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté.
241
nnent des polémistes ignorants. La violence étant
le
fait de l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule q
242
s polémistes ignorants. La violence étant le fait
de
l’esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule qui déliv
243
olémistes ignorants. La violence étant le fait de
l’
esprit, elle se confond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre
244
e étant le fait de l’esprit, elle se confond avec
la
liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de la chaîne des routin
245
ond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre
l’
homme de la chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle
246
la liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme
de
la chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle seule q
247
liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de
la
chaîne des routines et des lois qu’il se forge, c’est elle seule qui
248
et des lois qu’il se forge, c’est elle seule qui
l’
empêche de se laisser emprisonner dans ses propres institutions, lorsq
249
is qu’il se forge, c’est elle seule qui l’empêche
de
se laisser emprisonner dans ses propres institutions, lorsque celles-
250
propres institutions, lorsque celles-ci ont cessé
de
le servir. Telle est l’origine du concept occidental de révolution. L
251
pres institutions, lorsque celles-ci ont cessé de
le
servir. Telle est l’origine du concept occidental de révolution. La r
252
rsque celles-ci ont cessé de le servir. Telle est
l’
origine du concept occidental de révolution. La révolution est toujour
253
servir. Telle est l’origine du concept occidental
de
révolution. La révolution est toujours spirituelle : elle est l’acte
254
st l’origine du concept occidental de révolution.
La
révolution est toujours spirituelle : elle est l’acte de l’homme qui
255
La révolution est toujours spirituelle : elle est
l’
acte de l’homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses
256
lution est toujours spirituelle : elle est l’acte
de
l’homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses habitud
257
ion est toujours spirituelle : elle est l’acte de
l’
homme qui rejette ses vieilles commodités, qui violente ses habitudes
258
es tyrannies, et qui crée des possibles nouveaux.
La
révolution ainsi comprise est aussi indispensable à la vie sociale qu
259
volution ainsi comprise est aussi indispensable à
la
vie sociale que l’imagination l’est à la vie individuelle. D’ailleurs
260
rise est aussi indispensable à la vie sociale que
l’
imagination l’est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence es
261
indispensable à la vie sociale que l’imagination
l’
est à la vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice,
262
nsable à la vie sociale que l’imagination l’est à
la
vie individuelle. D’ailleurs, si la violence est libératrice, elle n’
263
ation l’est à la vie individuelle. D’ailleurs, si
la
violence est libératrice, elle n’est pas pour autant anarchique. Elle
264
que j’y verrais plutôt deux synonymes. Reprenons
l’
exemple du bloc de pierre élevé jusqu’au cintre : on y retrouve ces tr
265
lutôt deux synonymes. Reprenons l’exemple du bloc
de
pierre élevé jusqu’au cintre : on y retrouve ces trois caractères de
266
qu’au cintre : on y retrouve ces trois caractères
de
la vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnair
267
au cintre : on y retrouve ces trois caractères de
la
vraie violence spirituelle, ou de la vraie création révolutionnaire :
268
s caractères de la vraie violence spirituelle, ou
de
la vraie création révolutionnaire : la pierre est élevée, c’est-à-dir
269
aractères de la vraie violence spirituelle, ou de
la
vraie création révolutionnaire : la pierre est élevée, c’est-à-dire «
270
tuelle, ou de la vraie création révolutionnaire :
la
pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi de pesanteur, p
271
: la pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée »
de
la loi de pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » n
272
la pierre est élevée, c’est-à-dire « libérée » de
la
loi de pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » nouv
273
re est élevée, c’est-à-dire « libérée » de la loi
de
pesanteur, puis elle est placée dans une « organisation » nouvelle, e
274
lle, et tout cela s’opère en vertu d’une décision
de
l’esprit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse
275
, et tout cela s’opère en vertu d’une décision de
l’
esprit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement la délicatesse (v
276
père en vertu d’une décision de l’esprit2. Enfin,
la
vraie violence n’exclut nullement la délicatesse (voir Nietzsche), ni
277
rit2. Enfin, la vraie violence n’exclut nullement
la
délicatesse (voir Nietzsche), ni la subtilité des moyens, ni la sérén
278
lut nullement la délicatesse (voir Nietzsche), ni
la
subtilité des moyens, ni la sérénité du ton. Bien au contraire ! Tout
279
(voir Nietzsche), ni la subtilité des moyens, ni
la
sérénité du ton. Bien au contraire ! Tout ceci n’apparaîtrait paradox
280
adoxal qu’à ceux qui n’auraient pas su distinguer
la
vraie violence de la brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent
281
ui n’auraient pas su distinguer la vraie violence
de
la brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent liées. (Il y a peu
282
n’auraient pas su distinguer la vraie violence de
la
brutalité, du simple fait qu’elles sont souvent liées. (Il y a peu de
283
sont souvent liées. (Il y a peu de tons purs dans
la
vie.) La brutalité tue la violence Par opposition à la violence
284
liées. (Il y a peu de tons purs dans la vie.)
La
brutalité tue la violence Par opposition à la violence, signe de l
285
eu de tons purs dans la vie.) La brutalité tue
la
violence Par opposition à la violence, signe de l’esprit agissant,
286
La brutalité tue la violence Par opposition à
la
violence, signe de l’esprit agissant, la brutalité peut être définie
287
a violence Par opposition à la violence, signe
de
l’esprit agissant, la brutalité peut être définie comme un aspect et
288
iolence Par opposition à la violence, signe de
l’
esprit agissant, la brutalité peut être définie comme un aspect et un
289
sition à la violence, signe de l’esprit agissant,
la
brutalité peut être définie comme un aspect et un caractère avant tou
290
ct et un caractère avant tout matériels. Elle est
le
fait d’une contrainte purement extérieure, donc incapable en soi de r
291
caractère avant tout matériels. Elle est le fait
d’
une contrainte purement extérieure, donc incapable en soi de rien crée
292
rainte purement extérieure, donc incapable en soi
de
rien créer et animer. C’est la brimade, la vexation, le choc qui bles
293
c incapable en soi de rien créer et animer. C’est
la
brimade, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppressi
294
en soi de rien créer et animer. C’est la brimade,
la
vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppression inutile e
295
n créer et animer. C’est la brimade, la vexation,
le
choc qui blesse sans régénérer, la suppression inutile et absurde, l’
296
, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer,
la
suppression inutile et absurde, l’interdiction qui offense la vitalit
297
ans régénérer, la suppression inutile et absurde,
l’
interdiction qui offense la vitalité, qui nie la signification profond
298
on inutile et absurde, l’interdiction qui offense
la
vitalité, qui nie la signification profonde de toute existence. C’est
299
, l’interdiction qui offense la vitalité, qui nie
la
signification profonde de toute existence. C’est tout d’abord un proc
300
se la vitalité, qui nie la signification profonde
de
toute existence. C’est tout d’abord un processus matériel grossier et
301
s discernement, sans « signification » précise, —
le
sens étant toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mett
302
ion » précise, — le sens étant toujours donné par
l’
esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te
303
e sens étant toujours donné par l’esprit. Ôte-toi
de
là que je m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en
304
t. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’ai pas
de
raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais la bru
305
s de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas
d’
avouables… Mais la brutalité peut aussi revêtir un aspect non matériel
306
donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais
la
brutalité peut aussi revêtir un aspect non matériel : par exemple, il
307
un aspect non matériel : par exemple, il y a dans
la
logique une certaine brutalité, reconnaissable à un caractère de cont
308
certaine brutalité, reconnaissable à un caractère
de
contrainte externe, comme mécanique, et qui ne tient pas compte de la
309
erne, comme mécanique, et qui ne tient pas compte
de
la nature spirituelle, passionnelle ou vitale des réalités auxquelles
310
e, comme mécanique, et qui ne tient pas compte de
la
nature spirituelle, passionnelle ou vitale des réalités auxquelles s’
311
elle ou vitale des réalités auxquelles s’applique
le
règlement. La sensibilité féminine réagit d’ordinaire avec précision
312
des réalités auxquelles s’applique le règlement.
La
sensibilité féminine réagit d’ordinaire avec précision à cette brutal
313
ique le règlement. La sensibilité féminine réagit
d’
ordinaire avec précision à cette brutalité de la logique ; elle la dét
314
agit d’ordinaire avec précision à cette brutalité
de
la logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’eff
315
t d’ordinaire avec précision à cette brutalité de
la
logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’effray
316
précision à cette brutalité de la logique ; elle
la
déteste absolument, tandis que la violence l’effraye mais la tente en
317
logique ; elle la déteste absolument, tandis que
la
violence l’effraye mais la tente en même temps. La définition la plus
318
lle la déteste absolument, tandis que la violence
l’
effraye mais la tente en même temps. La définition la plus frappante e
319
absolument, tandis que la violence l’effraye mais
la
tente en même temps. La définition la plus frappante et la plus voyan
320
a violence l’effraye mais la tente en même temps.
La
définition la plus frappante et la plus voyante, si je puis dire, de
321
ffraye mais la tente en même temps. La définition
la
plus frappante et la plus voyante, si je puis dire, de la brutalité,
322
en même temps. La définition la plus frappante et
la
plus voyante, si je puis dire, de la brutalité, est fournie par les r
323
us frappante et la plus voyante, si je puis dire,
de
la brutalité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature
324
frappante et la plus voyante, si je puis dire, de
la
brutalité, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature tot
325
si je puis dire, de la brutalité, est fournie par
les
régimes totalitaires. La dictature totalitaire est la brutalité même,
326
talité, est fournie par les régimes totalitaires.
La
dictature totalitaire est la brutalité même, en ce qu’elle est fondée
327
égimes totalitaires. La dictature totalitaire est
la
brutalité même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contra
328
t la brutalité même, en ce qu’elle est fondée sur
le
principe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des chos
329
té même, en ce qu’elle est fondée sur le principe
de
la contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’espr
330
même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de
la
contrainte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de l’esprit.
331
nte par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses
de
l’esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie violence, inventive
332
par corps, — même lorsqu’il s’agit des choses de
l’
esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie violence, inventive et
333
choses de l’esprit. Elle ne déteste rien tant que
la
vraie violence, inventive et imprévue, qui viendrait déranger ses con
334
la fois matérielles et abstraites, géométriques.
La
libre manifestation des antagonismes réels lui est encore plus intolé
335
réels lui est encore plus intolérable qu’elle ne
l’
était à l’ordre bourgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche d
336
est encore plus intolérable qu’elle ne l’était à
l’
ordre bourgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche de tuer dan
337
rgeois. Aussi se donne-t-elle pour première tâche
de
tuer dans la jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’éduca
338
se donne-t-elle pour première tâche de tuer dans
la
jeunesse toute velléité de violence spirituelle. L’éducation fasciste
339
ère tâche de tuer dans la jeunesse toute velléité
de
violence spirituelle. L’éducation fasciste ou stalinienne a pour effe
340
jeunesse toute velléité de violence spirituelle.
L’
éducation fasciste ou stalinienne a pour effet systématique de substit
341
fasciste ou stalinienne a pour effet systématique
de
substituer à l’esprit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et d
342
inienne a pour effet systématique de substituer à
l’
esprit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personn
343
pour effet systématique de substituer à l’esprit
d’
autonomie, de responsabilité spirituelle et de risque personnel, des i
344
ystématique de substituer à l’esprit d’autonomie,
de
responsabilité spirituelle et de risque personnel, des instincts brut
345
rit d’autonomie, de responsabilité spirituelle et
de
risque personnel, des instincts brutaux : l’instinct de puissance, l’
346
e et de risque personnel, des instincts brutaux :
l’
instinct de puissance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’ins
347
que personnel, des instincts brutaux : l’instinct
de
puissance, l’instinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’obé
348
des instincts brutaux : l’instinct de puissance,
l’
instinct de conformité au grand nombre, l’instinct d’obéissance aveugl
349
cts brutaux : l’instinct de puissance, l’instinct
de
conformité au grand nombre, l’instinct d’obéissance aveugle. Mais il
350
ssance, l’instinct de conformité au grand nombre,
l’
instinct d’obéissance aveugle. Mais il se produit là un phénomène curi
351
nstinct de conformité au grand nombre, l’instinct
d’
obéissance aveugle. Mais il se produit là un phénomène curieux : alors
352
il se produit là un phénomène curieux : alors que
la
bourgeoisie disqualifiait la violence en la confondant avec la brutal
353
curieux : alors que la bourgeoisie disqualifiait
la
violence en la confondant avec la brutalité, les dictatures totalitai
354
s que la bourgeoisie disqualifiait la violence en
la
confondant avec la brutalité, les dictatures totalitaires tentent de
355
e disqualifiait la violence en la confondant avec
la
brutalité, les dictatures totalitaires tentent de requalifier la brut
356
t la violence en la confondant avec la brutalité,
les
dictatures totalitaires tentent de requalifier la brutalité en la bap
357
la brutalité, les dictatures totalitaires tentent
de
requalifier la brutalité en la baptisant violence. D’où le recours co
358
es dictatures totalitaires tentent de requalifier
la
brutalité en la baptisant violence. D’où le recours constant des nati
359
talitaires tentent de requalifier la brutalité en
la
baptisant violence. D’où le recours constant des nationaux-socialiste
360
equalifier la brutalité en la baptisant violence.
D’
où le recours constant des nationaux-socialistes à Nietzsche, abus fla
361
ifier la brutalité en la baptisant violence. D’où
le
recours constant des nationaux-socialistes à Nietzsche, abus flagrant
362
socialistes à Nietzsche, abus flagrant (que toute
la
pensée du poète-philosophe dénonce). Là encore, il semble qu’une cert
363
es externes, un « rendement social » immédiat, et
l’
on ne s’aperçoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’esp
364
médiat, et l’on ne s’aperçoit pas que ce faisant,
l’
on détruit les racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondit
365
on ne s’aperçoit pas que ce faisant, l’on détruit
les
racines de l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionna
366
çoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines
de
l’esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’av
367
t pas que ce faisant, l’on détruit les racines de
l’
esprit créateur, les promesses de fécondité révolutionnaire de l’aveni
368
t, l’on détruit les racines de l’esprit créateur,
les
promesses de fécondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit
369
t les racines de l’esprit créateur, les promesses
de
fécondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit l’essentiel
370
ateur, les promesses de fécondité révolutionnaire
de
l’avenir. Montesquieu a dit l’essentiel sur cette brutalité-là, dans
371
ur, les promesses de fécondité révolutionnaire de
l’
avenir. Montesquieu a dit l’essentiel sur cette brutalité-là, dans son
372
té révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu a dit
l’
essentiel sur cette brutalité-là, dans son fameux chapitre en trois li
373
lité-là, dans son fameux chapitre en trois lignes
de
L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoi
374
é-là, dans son fameux chapitre en trois lignes de
L’
Esprit des Lois : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent avoir d
375
re en trois lignes de L’Esprit des Lois : « Quand
les
sauvages de la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre
376
ignes de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages
de
la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et c
377
es de L’Esprit des Lois : « Quand les sauvages de
la
Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et cuei
378
la Louisiane veulent avoir du fruit, ils coupent
l’
arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà le gouvernement despotique.
379
u fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent
le
fruit. Voilà le gouvernement despotique. » Le refus de la violence
380
pent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà
le
gouvernement despotique. » Le refus de la violence appelle la brut
381
le fruit. Voilà le gouvernement despotique. »
Le
refus de la violence appelle la brutalité Confondre la violence et
382
. Voilà le gouvernement despotique. » Le refus
de
la violence appelle la brutalité Confondre la violence et la bruta
383
oilà le gouvernement despotique. » Le refus de
la
violence appelle la brutalité Confondre la violence et la brutalit
384
despotique. » Le refus de la violence appelle
la
brutalité Confondre la violence et la brutalité, c’est se placer d
385
de la violence appelle la brutalité Confondre
la
violence et la brutalité, c’est se placer dans une position spirituel
386
appelle la brutalité Confondre la violence et
la
brutalité, c’est se placer dans une position spirituelle inférieure,
387
position spirituelle inférieure, pour autant que
la
défensive est en principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de la
388
ant que la défensive est en principe inférieure à
l’
agressivité. Se méfier de la violence, avoir peur des risques féconds
389
en principe inférieure à l’agressivité. Se méfier
de
la violence, avoir peur des risques féconds qu’elle institue, c’est s
390
principe inférieure à l’agressivité. Se méfier de
la
violence, avoir peur des risques féconds qu’elle institue, c’est se p
391
des meilleures armes dont nous disposions contre
la
brutalité. La vraie violence est en définitive pacifiante : elle acce
392
s armes dont nous disposions contre la brutalité.
La
vraie violence est en définitive pacifiante : elle accepte les confli
393
lence est en définitive pacifiante : elle accepte
les
conflits, les fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode
394
éfinitive pacifiante : elle accepte les conflits,
les
fait mûrir et les résout en créations. Mais la méthode qui règne actu
395
te : elle accepte les conflits, les fait mûrir et
les
résout en créations. Mais la méthode qui règne actuellement dans les
396
, les fait mûrir et les résout en créations. Mais
la
méthode qui règne actuellement dans les « démocraties de l’Ouest » —
397
ions. Mais la méthode qui règne actuellement dans
les
« démocraties de l’Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à
398
ode qui règne actuellement dans les « démocraties
de
l’Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les
399
qui règne actuellement dans les « démocraties de
l’
Ouest » — comme dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec les dif
400
t dans les « démocraties de l’Ouest » — comme dit
le
Führer — et qui consiste à biaiser avec les difficultés, à masquer le
401
me dit le Führer — et qui consiste à biaiser avec
les
difficultés, à masquer les antagonismes de fait, et à les déconcerter
402
onsiste à biaiser avec les difficultés, à masquer
les
antagonismes de fait, et à les déconcerter provisoirement à force de
403
avec les difficultés, à masquer les antagonismes
de
fait, et à les déconcerter provisoirement à force de « combines » et
404
icultés, à masquer les antagonismes de fait, et à
les
déconcerter provisoirement à force de « combines » et de compromis, c
405
ncerter provisoirement à force de « combines » et
de
compromis, cette méthode qui ne crée rien, n’ordonne rien, temporise
406
orise indéfiniment, ne peut conduire qu’à un état
de
désordre où la brutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’h
407
ent, ne peut conduire qu’à un état de désordre où
la
brutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’ap
408
état de désordre où la brutalité ne trouvera plus
de
résistance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de l’établisseme
409
rutalité ne trouvera plus de résistance sérieuse.
L’
histoire de l’après-guerre et de l’établissement des trois fascismes l
410
trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire
de
l’après-guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre
411
ouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de
l’
après-guerre et de l’établissement des trois fascismes le démontre ave
412
istance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et
de
l’établissement des trois fascismes le démontre avec éclat : la crain
413
ance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre et de
l’
établissement des trois fascismes le démontre avec éclat : la crainte
414
-guerre et de l’établissement des trois fascismes
le
démontre avec éclat : la crainte de la violence suscite mécaniquement
415
ment des trois fascismes le démontre avec éclat :
la
crainte de la violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son
416
ois fascismes le démontre avec éclat : la crainte
de
la violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son tour, ne p
417
fascismes le démontre avec éclat : la crainte de
la
violence suscite mécaniquement une brutalité qui, à son tour, ne peut
418
brutalité qui, à son tour, ne peut pas supporter
la
vraie violence. Le libéralisme et la dictature affectent l’un et l’au
419
on tour, ne peut pas supporter la vraie violence.
Le
libéralisme et la dictature affectent l’un et l’autre la violence (sp
420
as supporter la vraie violence. Le libéralisme et
la
dictature affectent l’un et l’autre la violence (spirituelle) du sign
421
ralisme et la dictature affectent l’un et l’autre
la
violence (spirituelle) du signe moins (en fait sinon en théorie). C’e
422
redoute, et se trouve désarmé lorsqu’il survient.
Le
destin des démocraties est lié à l’éducation ; celui des dictatures à
423
’il survient. Le destin des démocraties est lié à
l’
éducation ; celui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen de pré
424
es est lié à l’éducation ; celui des dictatures à
la
contrainte. Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’orien
425
éducation ; celui des dictatures à la contrainte.
Le
seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est d’orienter l’éducation
426
lui des dictatures à la contrainte. Le seul moyen
de
prévenir cette contrainte, c’est d’orienter l’éducation vers une pris
427
Le seul moyen de prévenir cette contrainte, c’est
d’
orienter l’éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la val
428
en de prévenir cette contrainte, c’est d’orienter
l’
éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la valeur libérat
429
éducation vers une prise de conscience vigoureuse
de
la valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est
430
cation vers une prise de conscience vigoureuse de
la
valeur libératrice de la violence. Que ceux qui pensent qu’il est déj
431
de conscience vigoureuse de la valeur libératrice
de
la violence. Que ceux qui pensent qu’il est déjà trop tard sachent qu
432
conscience vigoureuse de la valeur libératrice de
la
violence. Que ceux qui pensent qu’il est déjà trop tard sachent qu’il
433
ent qu’ils sont par là même les premiers à rendre
le
tyran fatal. 1. Ce qui a pu faire illusion, reconnaissons-le, c’es
434
. 1. Ce qui a pu faire illusion, reconnaissons-
le
, c’est la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le to
435
qui a pu faire illusion, reconnaissons-le, c’est
la
théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal
436
aire illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie
de
la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal » des polé
437
e illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie de
la
dictature du prolétariat d’une part, et le ton « brutal » des polémiq
438
rie de la dictature du prolétariat d’une part, et
le
ton « brutal » des polémiques de Marx. Mais la dictature du prolétari
439
t d’une part, et le ton « brutal » des polémiques
de
Marx. Mais la dictature du prolétariat n’est pour Marx que la riposte
440
et le ton « brutal » des polémiques de Marx. Mais
la
dictature du prolétariat n’est pour Marx que la riposte nécessaire du
441
s la dictature du prolétariat n’est pour Marx que
la
riposte nécessaire du socialisme au capitalisme qui voudrait prolonge
442
statut en s’appuyant sur des moyens brutaux. Pour
le
fond, la doctrine de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’
443
s’appuyant sur des moyens brutaux. Pour le fond,
la
doctrine de Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’un « évol
444
sur des moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine
de
Marx a été fort bien caractérisée comme celle d’un « évolutionniste b
445
de Marx a été fort bien caractérisée comme celle
d’
un « évolutionniste brutal » (Aron et Dandieu). 2. Il y aurait lieu a
446
l » (Aron et Dandieu). 2. Il y aurait lieu aussi
d’
analyser la valeur ambiguë de « violence » dans l’acte du viol, qui pa
447
t Dandieu). 2. Il y aurait lieu aussi d’analyser
la
valeur ambiguë de « violence » dans l’acte du viol, qui paraît une br
448
y aurait lieu aussi d’analyser la valeur ambiguë
de
« violence » dans l’acte du viol, qui paraît une brutalité. Mais cela
449
d’analyser la valeur ambiguë de « violence » dans
l’
acte du viol, qui paraît une brutalité. Mais cela nous entraînerait as
450
a nous entraînerait assez loin. Notons simplement
le
caractère essentiellement viril de la violence, et d’ailleurs de l’es
451
ons simplement le caractère essentiellement viril
de
la violence, et d’ailleurs de l’esprit créateur en général. Et, d’aut
452
simplement le caractère essentiellement viril de
la
violence, et d’ailleurs de l’esprit créateur en général. Et, d’autre
453
sentiellement viril de la violence, et d’ailleurs
de
l’esprit créateur en général. Et, d’autre part, l’effémination de la
454
tiellement viril de la violence, et d’ailleurs de
l’
esprit créateur en général. Et, d’autre part, l’effémination de la bou
455
e l’esprit créateur en général. Et, d’autre part,
l’
effémination de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femell
456
teur en général. Et, d’autre part, l’effémination
de
la bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle s’offre au vi
457
r en général. Et, d’autre part, l’effémination de
la
bourgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle s’offre au viol
458
n de la bourgeoisie qui attend un dictateur comme
la
femelle s’offre au viol redouté. a. Rougemont Denis de, « Violence
459
lle s’offre au viol redouté. a. Rougemont Denis
de
, « Violence et brutalité », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1937,
460
. Rougemont Denis de, « Violence et brutalité »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1937, p. 14-17.
461
savoir à quoi ils pensent (Quelques remarques sur
la
méthode) (1er novembre 1937)b (Quelques remarques sur la méthode
462
(1er novembre 1937)b (Quelques remarques sur
la
méthode) Le désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans dou
463
937)b (Quelques remarques sur la méthode)
Le
désir de savoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’origine
464
(Quelques remarques sur la méthode) Le désir
de
savoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à l’origine, une cra
465
ur la méthode) Le désir de savoir à quoi pense
le
voisin trahit sans doute, à l’origine, une crainte obscure qu’on a de
466
avoir à quoi pense le voisin trahit sans doute, à
l’
origine, une crainte obscure qu’on a de lui ; révèle ensuite que l’on
467
s doute, à l’origine, une crainte obscure qu’on a
de
lui ; révèle ensuite que l’on nourrit soi-même à son endroit quelque
468
ainte obscure qu’on a de lui ; révèle ensuite que
l’
on nourrit soi-même à son endroit quelque intention bonne ou mauvaise.
469
intention bonne ou mauvaise. Ces deux mouvements
de
défense et d’attaque sont prudemment dissimulés et confondus sous le
470
ne ou mauvaise. Ces deux mouvements de défense et
d’
attaque sont prudemment dissimulés et confondus sous le vocable de cur
471
aque sont prudemment dissimulés et confondus sous
le
vocable de curiosité. « Pourquoi me demandez-vous cela ? — Pour rien,
472
rudemment dissimulés et confondus sous le vocable
de
curiosité. « Pourquoi me demandez-vous cela ? — Pour rien, par pure c
473
ela ? — Pour rien, par pure curiosité. » Au vrai,
le
mot curiosité est vide de sens, s’il ne recouvre pas cette crainte ou
474
e curiosité. » Au vrai, le mot curiosité est vide
de
sens, s’il ne recouvre pas cette crainte ou cette entreprise projetée
475
e crainte ou cette entreprise projetée, ou encore
les
deux à la fois. En dépit de l’opinion convenue, et justifiée d’ailleu
476
ojetée, ou encore les deux à la fois. En dépit de
l’
opinion convenue, et justifiée d’ailleurs en tant que convention, rien
477
ant que convention, rien n’est moins innocent que
la
curiosité, rien n’est moins désintéressé dans ses mobiles. Sans doute
478
oute une analyse un peu poussée révélerait-elle à
l’
origine de la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plu
479
nalyse un peu poussée révélerait-elle à l’origine
de
la recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement
480
yse un peu poussée révélerait-elle à l’origine de
la
recherche la plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement sp
481
ussée révélerait-elle à l’origine de la recherche
la
plus abstraite, de la soif de savoir la plus purement spéculative, l’
482
le à l’origine de la recherche la plus abstraite,
de
la soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces
483
à l’origine de la recherche la plus abstraite, de
la
soif de savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces int
484
ine de la recherche la plus abstraite, de la soif
de
savoir la plus purement spéculative, l’un au moins de ces intérêts fo
485
recherche la plus abstraite, de la soif de savoir
la
plus purement spéculative, l’un au moins de ces intérêts fondamentaux
486
avoir la plus purement spéculative, l’un au moins
de
ces intérêts fondamentaux que sont la défense ou l’attaque, et qui ap
487
un au moins de ces intérêts fondamentaux que sont
la
défense ou l’attaque, et qui apparaissent dans leur belle nudité lors
488
ces intérêts fondamentaux que sont la défense ou
l’
attaque, et qui apparaissent dans leur belle nudité lorsqu’un amant de
489
? » — À rien, dit-elle. Naturellement… ⁂ Essayer
de
savoir à quoi ils pensent, c’est se mettre en mesure d’agir sur eux.
490
oir à quoi ils pensent, c’est se mettre en mesure
d’
agir sur eux. (Pour eux, contre eux, ou avec eux.) Constater les préoc
491
x. (Pour eux, contre eux, ou avec eux.) Constater
les
préoccupations d’une classe, d’une profession, d’un groupe humain que
492
e eux, ou avec eux.) Constater les préoccupations
d’
une classe, d’une profession, d’un groupe humain quelconque, c’est l’o
493
eux.) Constater les préoccupations d’une classe,
d’
une profession, d’un groupe humain quelconque, c’est l’opération néces
494
es préoccupations d’une classe, d’une profession,
d’
un groupe humain quelconque, c’est l’opération nécessaire à laquelle d
495
profession, d’un groupe humain quelconque, c’est
l’
opération nécessaire à laquelle doivent se livrer tous ceux qui sont s
496
x qui sont soucieux, en politique ou en économie,
d’
adapter l’offre à la demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficac
497
soucieux, en politique ou en économie, d’adapter
l’
offre à la demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de se li
498
en politique ou en économie, d’adapter l’offre à
la
demande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de se libérer des
499
emande. Mais ce peut être aussi un moyen efficace
de
se libérer des schémas démodés et des caricatures obsédantes sur lesq
500
et des caricatures obsédantes sur lesquelles joue
la
politique. Un moyen de trouver des arguments qui portent, qui atteign
501
dantes sur lesquelles joue la politique. Un moyen
de
trouver des arguments qui portent, qui atteignent ; et de se refaire
502
er des arguments qui portent, qui atteignent ; et
de
se refaire un langage qui soit réellement entendu. Tout cela est asse
503
ment notre rubrique. Il reste alors à reconnaître
les
dangers d’une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Ta
504
ubrique. Il reste alors à reconnaître les dangers
d’
une semblable méthode, et les limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’
505
connaître les dangers d’une semblable méthode, et
les
limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à
506
s dangers d’une semblable méthode, et les limites
de
sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à lire les p
507
de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé
la
machine à lire les pensées, nous serons bien forcés de nous contenter
508
⁂ Tant qu’on n’aura pas inventé la machine à lire
les
pensées, nous serons bien forcés de nous contenter de leur expression
509
chine à lire les pensées, nous serons bien forcés
de
nous contenter de leur expression par le langage. À quoi ils pensent…
510
ensées, nous serons bien forcés de nous contenter
de
leur expression par le langage. À quoi ils pensent… pour nous, c’est
511
n forcés de nous contenter de leur expression par
le
langage. À quoi ils pensent… pour nous, c’est : Ce qu’ils disent. En
512
, c’est sans doute autre chose. Voici tendus tous
les
pièges du langage. Les mêmes mots n’ont pas le même sens, ne trahisse
513
e chose. Voici tendus tous les pièges du langage.
Les
mêmes mots n’ont pas le même sens, ne trahissent pas les mêmes pensée
514
s les pièges du langage. Les mêmes mots n’ont pas
le
même sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe d’un gr
515
es mots n’ont pas le même sens, ne trahissent pas
les
mêmes pensées, si l’on passe d’un groupe à un autre, d’une classe soc
516
ême sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si
l’
on passe d’un groupe à un autre, d’une classe sociale, d’une région à
517
e trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe
d’
un groupe à un autre, d’une classe sociale, d’une région à une autre.
518
es pensées, si l’on passe d’un groupe à un autre,
d’
une classe sociale, d’une région à une autre. Que savons-nous des réso
519
sse d’un groupe à un autre, d’une classe sociale,
d’
une région à une autre. Que savons-nous des résonances qu’éveillent da
520
ue savons-nous des résonances qu’éveillent dans «
le
peuple » les grands mots du langage politique ? Et du sens qu’il leur
521
us des résonances qu’éveillent dans « le peuple »
les
grands mots du langage politique ? Et du sens qu’il leur donne lorsqu
522
politique ? Et du sens qu’il leur donne lorsqu’il
les
répète ? À distance et en gros, l’on peut croire que tous les Françai
523
nne lorsqu’il les répète ? À distance et en gros,
l’
on peut croire que tous les Français, par exemple, traduisent les même
524
À distance et en gros, l’on peut croire que tous
les
Français, par exemple, traduisent les mêmes réalités ou les mêmes idé
525
re que tous les Français, par exemple, traduisent
les
mêmes réalités ou les mêmes idéaux par les mêmes mots ; et qu’un même
526
is, par exemple, traduisent les mêmes réalités ou
les
mêmes idéaux par les mêmes mots ; et qu’un même son éveille les mêmes
527
uisent les mêmes réalités ou les mêmes idéaux par
les
mêmes mots ; et qu’un même son éveille les mêmes échos. La politique
528
ux par les mêmes mots ; et qu’un même son éveille
les
mêmes échos. La politique se fonde sur cette croyance, et la presse a
529
mots ; et qu’un même son éveille les mêmes échos.
La
politique se fonde sur cette croyance, et la presse arrive parfois à
530
hos. La politique se fonde sur cette croyance, et
la
presse arrive parfois à lui donner une certaine consistance. Mais ce
531
ce. Mais ce qui peut être vrai statistiquement ne
l’
est presque jamais dans le détail. Plus on s’approche d’un groupement
532
vrai statistiquement ne l’est presque jamais dans
le
détail. Plus on s’approche d’un groupement défini et concret, plus on
533
presque jamais dans le détail. Plus on s’approche
d’
un groupement défini et concret, plus on constate l’absence de commune
534
un groupement défini et concret, plus on constate
l’
absence de commune mesure entre son langage et celui des journaux et d
535
ent défini et concret, plus on constate l’absence
de
commune mesure entre son langage et celui des journaux et des politic
536
ournaux et des politiciens, ou des intellectuels.
De
tout près, cela peut donner une impression d’absurdité troublante. Je
537
ls. De tout près, cela peut donner une impression
d’
absurdité troublante. Je lis dans un livre récentc : L’autre jour, da
538
e lis dans un livre récentc : L’autre jour, dans
l’
autocar, une femme dont j’ai cru comprendre qu’elle tient un petit hôt
539
jamais fait ce rapprochement ? Ce petit fait, si
l’
on y réfléchit, résume un drame. Ce drame est celui du langage dans no
540
est celui du langage dans notre société présente.
Les
mots que nous disons ou que nous écrivons, nous autres intellectuels,
541
rivons, nous autres intellectuels, éveillent dans
l’
esprit populaire des harmoniques que nous ne savons plus prévoir. » L
542
s harmoniques que nous ne savons plus prévoir. »
L’
auteur ne croyait pas si bien dire : en recevant les épreuves de son l
543
’auteur ne croyait pas si bien dire : en recevant
les
épreuves de son livre, il y trouva jointe une petite note écrite à l’
544
oyait pas si bien dire : en recevant les épreuves
de
son livre, il y trouva jointe une petite note écrite à l’encre rouge
545
ivre, il y trouva jointe une petite note écrite à
l’
encre rouge par le correcteur de l’imprimerie : Épicerie et spéciali
546
jointe une petite note écrite à l’encre rouge par
le
correcteur de l’imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur para
547
ite note écrite à l’encre rouge par le correcteur
de
l’imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur paraît croire à un
548
note écrite à l’encre rouge par le correcteur de
l’
imprimerie : Épicerie et spécialiste. L’auteur paraît croire à un ra
549
teur de l’imprimerie : Épicerie et spécialiste.
L’
auteur paraît croire à un rapprochement absurde. Il fait erreur. Nous
550
chement absurde. Il fait erreur. Nous sommes dans
le
Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et épices (d’où é
551
Nous sommes dans le Midi, où un sentiment obscur
de
latinité a survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces (d’où spécia
552
entiment obscur de latinité a survécu. Et épices (
d’
où épicerie) et espèces (d’où spécialiste) sont le même mot. Tous deux
553
a survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces (
d’
où spécialiste) sont le même mot. Tous deux remontent à species (latin
554
d’où épicerie) et espèces (d’où spécialiste) sont
le
même mot. Tous deux remontent à species (latin). Les espèces, devenue
555
même mot. Tous deux remontent à species (latin).
Les
espèces, devenues épices, étaient : gingembre, muscade, cannelle, poi
556
étaient : gingembre, muscade, cannelle, poivre. «
Les
quatre espèces » (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais l’au
557
» (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais
l’
auteur… D’où je déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni ab
558
J’amenderais cette partie, si j’étais l’auteur…
D’
où je déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni absurde malgr
559
en n’est simple, en ce domaine, ni absurde malgré
les
apparences, mais que « comprendre » les paroles d’un homme suppose un
560
de malgré les apparences, mais que « comprendre »
les
paroles d’un homme suppose une science presque surhumaine. Pour concl
561
s apparences, mais que « comprendre » les paroles
d’
un homme suppose une science presque surhumaine. Pour conclure quoi qu
562
resque surhumaine. Pour conclure quoi que ce soit
de
« ce qu’ils disent », il faut donc bien se résoudre à de grossières a
563
qu’ils disent », il faut donc bien se résoudre à
de
grossières approximations. Le danger serait alors d’ignorer qu’il ne
564
bien se résoudre à de grossières approximations.
Le
danger serait alors d’ignorer qu’il ne s’agit que d’approximations, v
565
grossières approximations. Le danger serait alors
d’
ignorer qu’il ne s’agit que d’approximations, voire dans certains cas,
566
danger serait alors d’ignorer qu’il ne s’agit que
d’
approximations, voire dans certains cas, de calembours. (Exemple : les
567
it que d’approximations, voire dans certains cas,
de
calembours. (Exemple : les sens contradictoires que prend la revendic
568
oire dans certains cas, de calembours. (Exemple :
les
sens contradictoires que prend la revendication de liberté selon les
569
rs. (Exemple : les sens contradictoires que prend
la
revendication de liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre d
570
s sens contradictoires que prend la revendication
de
liberté selon les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’on q
571
oires que prend la revendication de liberté selon
les
classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si l’on questionne directem
572
la revendication de liberté selon les classes ou
les
nations). ⁂ Autre danger : si l’on questionne directement les gens su
573
les classes ou les nations). ⁂ Autre danger : si
l’
on questionne directement les gens sur leurs « pensées » et préoccupat
574
. ⁂ Autre danger : si l’on questionne directement
les
gens sur leurs « pensées » et préoccupations, ils ne disent rien de b
575
« pensées » et préoccupations, ils ne disent rien
de
bien intéressant ou d’authentique. Ou bien vous obtenez des variation
576
ations, ils ne disent rien de bien intéressant ou
d’
authentique. Ou bien vous obtenez des variations sur la réponse des am
577
hentique. Ou bien vous obtenez des variations sur
la
réponse des amoureux (« à rien ») ou bien des phrases toutes faites e
578
es phrases toutes faites empruntées au journal, à
la
campagne électorale. C’est que l’homme-moyen n’a pas coutume de se fo
579
s au journal, à la campagne électorale. C’est que
l’
homme-moyen n’a pas coutume de se formuler clairement ce qu’il vit. Pr
580
ectorale. C’est que l’homme-moyen n’a pas coutume
de
se formuler clairement ce qu’il vit. Presque toutes vos questions, po
581
vos questions, pour peu qu’elles sortent du cadre
de
son métier, le prennent au dépourvu. Il n’a pas formé de phrases dans
582
pour peu qu’elles sortent du cadre de son métier,
le
prennent au dépourvu. Il n’a pas formé de phrases dans sa tête sur ce
583
métier, le prennent au dépourvu. Il n’a pas formé
de
phrases dans sa tête sur ce sujet dont le journal ne parle jamais. Ou
584
s formé de phrases dans sa tête sur ce sujet dont
le
journal ne parle jamais. Ou bien, sur tel autre sujet, il vous rend c
585
— presse ou partis — lui ont prêté, c’est-à-dire
la
monnaie de votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc évit
586
u partis — lui ont prêté, c’est-à-dire la monnaie
de
votre pièce, non la substance de sa vie. Il faut donc éviter tout ce
587
rêté, c’est-à-dire la monnaie de votre pièce, non
la
substance de sa vie. Il faut donc éviter tout ce qui ressemblerait à
588
-dire la monnaie de votre pièce, non la substance
de
sa vie. Il faut donc éviter tout ce qui ressemblerait à une enquête :
589
à une enquête : d’abord à cause du malentendu sur
les
mots, ensuite à cause de ce défaut de moyens d’expression, ou de ces
590
ntendu sur les mots, ensuite à cause de ce défaut
de
moyens d’expression, ou de ces phrases apprises nécessairement inadéq
591
les mots, ensuite à cause de ce défaut de moyens
d’
expression, ou de ces phrases apprises nécessairement inadéquates. Mai
592
e à cause de ce défaut de moyens d’expression, ou
de
ces phrases apprises nécessairement inadéquates. Mais laissez donc pa
593
essairement inadéquates. Mais laissez donc parler
les
gens longtemps, souvent, à bâtons rompus, et sur n’importe quel sujet
594
vous finirez peut-être, à force de recoupements,
de
prudence, d’informations hétéroclites, par repérer dans les grandes l
595
peut-être, à force de recoupements, de prudence,
d’
informations hétéroclites, par repérer dans les grandes lignes la vrai
596
ce, d’informations hétéroclites, par repérer dans
les
grandes lignes la vraie nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne saura
597
hétéroclites, par repérer dans les grandes lignes
la
vraie nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient le dire, just
598
r repérer dans les grandes lignes la vraie nature
de
leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient le dire, justement. Quelquefo
599
nature de leurs soucis, mieux qu’ils ne sauraient
le
dire, justement. Quelquefois, il suffit d’une chance, d’une bizarreri
600
raient le dire, justement. Quelquefois, il suffit
d’
une chance, d’une bizarrerie de leurs propos, subitement révélatrice.
601
, justement. Quelquefois, il suffit d’une chance,
d’
une bizarrerie de leurs propos, subitement révélatrice. En voici un pe
602
quefois, il suffit d’une chance, d’une bizarrerie
de
leurs propos, subitement révélatrice. En voici un petit exemple. Dans
603
voici un petit exemple. Dans cette pauvre région
de
l’Ouest, je rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la
604
ici un petit exemple. Dans cette pauvre région de
l’
Ouest, je rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la ja
605
ntre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est
la
jambe qui ne va plus ! D’où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’o
606
Elle se plaint : c’est la jambe qui ne va plus !
D’
où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’ont volé ma chèvre, me répo
607
le. Je lui demande comment c’est arrivé, et voici
le
récit, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire d
608
comment c’est arrivé, et voici le récit, noté sur
l’
heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère.
609
é, et voici le récit, noté sur l’heure : C’était
le
26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis
610
voici le récit, noté sur l’heure : C’était le 26
de
juillet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’e
611
it, noté sur l’heure : C’était le 26 de juillet,
l’
anniversaire de ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on
612
heure : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire
de
ma défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce j
613
26 de juillet, l’anniversaire de ma défunte mère.
Le
matin je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’avais pas
614
va manger, ce jour ? Je n’avais pas grand-chose.
Le
père et les deux fils disent : on est plus jeunes que toi, on va alle
615
ce jour ? Je n’avais pas grand-chose. Le père et
les
deux fils disent : on est plus jeunes que toi, on va aller au travail
616
que toi, on va aller au travail, et toi tu iras à
la
pêche. Ils partent pour le marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils
617
vail, et toi tu iras à la pêche. Ils partent pour
le
marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vai
618
la pêche. Ils partent pour le marais, vont tirer
le
sel, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vais à l’écluse, je ramas
619
el, font ce qu’ils avaient à faire. Moi je vais à
l’
écluse, je ramasse des anguilles, quelques crabes, deux ou trois jambe
620
on, c’est ce qu’il faut pour manger. Ils rentrent
d’
avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois ja
621
qu’il faut pour manger. Ils rentrent d’avoir tiré
le
sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, m
622
nger. Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangent
la
pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en ma
623
ge, moi je reste ici. Ils rentrent vers 6 heures,
les
jeunes d’abord, parce qu’ils ont des bicyclettes, ils vont plus vite.
624
e qu’ils ont des bicyclettes, ils vont plus vite.
Le
père rentre un peu plus tard. Le plus vieux dit : j’ai bien faim. Le
625
vont plus vite. Le père rentre un peu plus tard.
Le
plus vieux dit : j’ai bien faim. Le plus jeune, il a toujours faim, a
626
eu plus tard. Le plus vieux dit : j’ai bien faim.
Le
plus jeune, il a toujours faim, alors c’est pareil. Je dis : oh ! vou
627
— une belle soupe aux pommes de terre ! Oh ! dit
le
plus vieux, s’il y a une soupe aux pommes de terre, je vais en manger
628
coucher ! Ils mangent et on va se coucher. C’est
le
lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imag
629
e lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris
la
chèvre. Je n’imagine pas de question directe qui eût ainsi pu faire
630
qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imagine pas
de
question directe qui eût ainsi pu faire répondre à cette femme : « À
631
out, c’est au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que
le
film d’une conversation, non retouché, offre une image significative,
632
st au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que le film
d’
une conversation, non retouché, offre une image significative, tant so
633
ignificative, tant soit peu claire. Cette absence
de
sens général et simple, cette espèce d’absurdité, de décousu, est mêm
634
e absence de sens général et simple, cette espèce
d’
absurdité, de décousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la r
635
sens général et simple, cette espèce d’absurdité,
de
décousu, est même ce qui garantit l’authenticité de la relation d’un
636
d’absurdité, de décousu, est même ce qui garantit
l’
authenticité de la relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satis
637
décousu, est même ce qui garantit l’authenticité
de
la relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièreme
638
cousu, est même ce qui garantit l’authenticité de
la
relation d’un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièrement
639
ême ce qui garantit l’authenticité de la relation
d’
un entretien. Mais cela ne saurait satisfaire entièrement au dessein q
640
t satisfaire entièrement au dessein qui est celui
de
notre rubrique : pour agir, ou simplement pour se préparer à une acti
641
r se préparer à une action non encore déterminée,
l’
esprit a besoin de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de ré
642
e action non encore déterminée, l’esprit a besoin
de
conclusions, de données simples, c’est-à-dire de résumés simplifiés.
643
ore déterminée, l’esprit a besoin de conclusions,
de
données simples, c’est-à-dire de résumés simplifiés. Mais alors on co
644
de conclusions, de données simples, c’est-à-dire
de
résumés simplifiés. Mais alors on courra le risque inverse : on retom
645
-dire de résumés simplifiés. Mais alors on courra
le
risque inverse : on retombera dans les schémas, les généralisations b
646
s on courra le risque inverse : on retombera dans
les
schémas, les généralisations banales et tendancieuses qui sont les vi
647
e risque inverse : on retombera dans les schémas,
les
généralisations banales et tendancieuses qui sont les vices de toute
648
généralisations banales et tendancieuses qui sont
les
vices de toute enquête. La signification des propos recueillis et sty
649
tions banales et tendancieuses qui sont les vices
de
toute enquête. La signification des propos recueillis et stylisés pou
650
endancieuses qui sont les vices de toute enquête.
La
signification des propos recueillis et stylisés pouvant toujours être
651
sés pouvant toujours être attribuée au parti pris
de
l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et
652
pouvant toujours être attribuée au parti pris de
l’
enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et le
653
arti pris de l’enquêteur. Entre ces deux écueils,
le
Charybde de l’incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir
654
l’enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde
de
l’incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dan
655
enquêteur. Entre ces deux écueils, le Charybde de
l’
incohérence et le Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans l
656
ces deux écueils, le Charybde de l’incohérence et
le
Scylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans le « courant » c’e
657
cylla du trop prévu, il faut savoir naviguer dans
le
« courant » c’est-à-dire se maintenir au niveau des phrases d’échange
658
» c’est-à-dire se maintenir au niveau des phrases
d’
échange quotidien, des propos qu’on entend chez le bistrot ou autour d
659
d’échange quotidien, des propos qu’on entend chez
le
bistrot ou autour d’une table de famille. À considérer de trop près l
660
des propos qu’on entend chez le bistrot ou autour
d’
une table de famille. À considérer de trop près leur langage, on concl
661
u’on entend chez le bistrot ou autour d’une table
de
famille. À considérer de trop près leur langage, on conclurait volont
662
ot ou autour d’une table de famille. À considérer
de
trop près leur langage, on conclurait volontiers que les gens ne pens
663
p près leur langage, on conclurait volontiers que
les
gens ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à le considérer tro
664
onclurait volontiers que les gens ne pensent rien
de
clair ni de raisonnable ; à le considérer trop superficiellement, qu’
665
lontiers que les gens ne pensent rien de clair ni
de
raisonnable ; à le considérer trop superficiellement, qu’ils ne pense
666
ns ne pensent rien de clair ni de raisonnable ; à
le
considérer trop superficiellement, qu’ils ne pensent qu’à l’instar du
667
er trop superficiellement, qu’ils ne pensent qu’à
l’
instar du journal. Il faut essayer de se maintenir à mi-distance entre
668
pensent qu’à l’instar du journal. Il faut essayer
de
se maintenir à mi-distance entre les bizarreries individuelles et les
669
faut essayer de se maintenir à mi-distance entre
les
bizarreries individuelles et les lieux communs éculés, à mi-distance
670
i-distance entre les bizarreries individuelles et
les
lieux communs éculés, à mi-distance entre le pittoresque et la statis
671
et les lieux communs éculés, à mi-distance entre
le
pittoresque et la statistique, à ce niveau où le langage est suffisam
672
uns éculés, à mi-distance entre le pittoresque et
la
statistique, à ce niveau où le langage est suffisamment habituel pour
673
le pittoresque et la statistique, à ce niveau où
le
langage est suffisamment habituel pour que les petites déformations q
674
où le langage est suffisamment habituel pour que
les
petites déformations qu’il subit dans un groupe donné deviennent aisé
675
isément perceptibles : ce sont elles qui révèlent
la
vraie pensée du groupe. Nous en sommes là aujourd’hui : tout le monde
676
en sommes là aujourd’hui : tout le monde réclame
la
liberté, des libertés, et s’en réclame à droite et à gauche, à Moscou
677
ussi bien qu’à Berlin. Mais ce n’est plus que par
l’
intonation, l’élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou
678
Berlin. Mais ce n’est plus que par l’intonation,
l’
élan, la mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi i
679
Mais ce n’est plus que par l’intonation, l’élan,
la
mimique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu q
680
est plus que par l’intonation, l’élan, la mimique
de
l’homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fai
681
plus que par l’intonation, l’élan, la mimique de
l’
homme qui émet ce vocable usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fait d
682
imique de l’homme qui émet ce vocable usé, ou par
l’
emploi imprévu qu’il en fait dans le contexte de son discours, de son
683
e usé, ou par l’emploi imprévu qu’il en fait dans
le
contexte de son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que v
684
r l’emploi imprévu qu’il en fait dans le contexte
de
son discours, de son milieu, de sa vie quotidienne, que vous pourrez
685
u qu’il en fait dans le contexte de son discours,
de
son milieu, de sa vie quotidienne, que vous pourrez deviner comment i
686
dans le contexte de son discours, de son milieu,
de
sa vie quotidienne, que vous pourrez deviner comment il pense ce mot,
687
ous pourrez deviner comment il pense ce mot, s’il
le
souffre, s’il l’aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser m
688
er comment il pense ce mot, s’il le souffre, s’il
l’
aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement.
689
ent il pense ce mot, s’il le souffre, s’il l’aime
de
tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement. b. Rou
690
’y rêvasser machinalement. b. Rougemont Denis
de
, « Comment savoir à quoi ils pensent ? (Quelques remarques sur la mét
691
voir à quoi ils pensent ? (Quelques remarques sur
la
méthode) », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 novembre 1937, p. 18-19.
692
pensent ? (Quelques remarques sur la méthode) »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 1 novembre 1937, p. 18-19. c. Il s’agit du
693
ovembre 1937, p. 18-19. c. Il s’agit du Journal
d’
un intellectuel en chômage , publié par Denis de Rougemont en 1937.
694
Lectures dirigées dans
le
IIIe Reich (15 décembre 1937)d J’ai sous les yeux deux documents q
695
ns le IIIe Reich (15 décembre 1937)d J’ai sous
les
yeux deux documents qui n’ont rien de secret : un article de revue et
696
J’ai sous les yeux deux documents qui n’ont rien
de
secret : un article de revue et un catalogue d’éditeur, tous deux pub
697
x documents qui n’ont rien de secret : un article
de
revue et un catalogue d’éditeur, tous deux publiés en Allemagne à l’o
698
n de secret : un article de revue et un catalogue
d’
éditeur, tous deux publiés en Allemagne à l’occasion des fêtes. Le cat
699
logue d’éditeur, tous deux publiés en Allemagne à
l’
occasion des fêtes. Le catalogue comporte environ 80 titres (publicati
700
deux publiés en Allemagne à l’occasion des fêtes.
Le
catalogue comporte environ 80 titres (publications récentes et rappel
701
viron 80 titres (publications récentes et rappels
d’
œuvres importantes). Ces titres se répartissent, approximativement, co
702
rs, littéraires, historiques, anecdotiques. Voici
la
liste des titres contenant le mot ou l’idée de race : La Beauté nord
703
anecdotiques. Voici la liste des titres contenant
le
mot ou l’idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage
704
es. Voici la liste des titres contenant le mot ou
l’
idée de race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs
705
ci la liste des titres contenant le mot ou l’idée
de
race : La Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs allema
706
des titres contenant le mot ou l’idée de race :
La
Beauté nordique ; Art et race ; Le visage des chefs allemands (22e mi
707
dée de race : La Beauté nordique ; Art et race ;
Le
visage des chefs allemands (22e mille) ; Race et humour ; La mère all
708
es chefs allemands (22e mille) ; Race et humour ;
La
mère allemande (80e mille) ; Le livre des femmes nationales-socialist
709
Race et humour ; La mère allemande (80e mille) ;
Le
livre des femmes nationales-socialistes ; Race, peuple, soldat ; La p
710
s nationales-socialistes ; Race, peuple, soldat ;
La
paysannerie, source de la race nordique. L’âme nordique (30e mille) ;
711
s ; Race, peuple, soldat ; La paysannerie, source
de
la race nordique. L’âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille
712
Race, peuple, soldat ; La paysannerie, source de
la
race nordique. L’âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille) ;
713
dat ; La paysannerie, source de la race nordique.
L’
âme nordique (30e mille) ; Race et âme (43e mille) ; Hygiène raciale ;
714
Science raciale du peuple allemand (en 8 volumes
de
titres divers. — 99e mille en moyenne). Musique et race ; La France e
715
ivers. — 99e mille en moyenne). Musique et race ;
La
France et l’idée raciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans l
716
mille en moyenne). Musique et race ; La France et
l’
idée raciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans le domaine Nor
717
aciale ; Race, droit, peuple ; Race et état dans
le
domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux de l’histoire raciale allemand
718
at dans le domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux
de
l’histoire raciale allemande ; Race et patrie chez les Indo-Germains
719
dans le domaine Nord-Est ; Traits fondamentaux de
l’
histoire raciale allemande ; Race et patrie chez les Indo-Germains ; P
720
’histoire raciale allemande ; Race et patrie chez
les
Indo-Germains ; Peuple et race (revue). Comme il ne s’agit là que du
721
(revue). Comme il ne s’agit là que du catalogue
d’
une seule maison, on ne saurait tirer de ces chiffres aucune conclusio
722
catalogue d’une seule maison, on ne saurait tirer
de
ces chiffres aucune conclusion définitive sur le pourcentage d’intérê
723
de ces chiffres aucune conclusion définitive sur
le
pourcentage d’intérêt — si j’ose dire — que manifestent les lecteurs
724
s aucune conclusion définitive sur le pourcentage
d’
intérêt — si j’ose dire — que manifestent les lecteurs allemands. Il e
725
ntage d’intérêt — si j’ose dire — que manifestent
les
lecteurs allemands. Il existe d’autres maisons d’édition qui se spéci
726
es lecteurs allemands. Il existe d’autres maisons
d’
édition qui se spécialisent dans la littérature pure, et chez lesquell
727
autres maisons d’édition qui se spécialisent dans
la
littérature pure, et chez lesquelles on ne trouvera, sur cent titres,
728
r cent titres, que quatre ou cinq se rapportant à
la
race. Par contre, la liste que je viens de recopier ne donne qu’une f
729
atre ou cinq se rapportant à la race. Par contre,
la
liste que je viens de recopier ne donne qu’une faible idée de l’ensem
730
je viens de recopier ne donne qu’une faible idée
de
l’ensemble des publications allemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’a
731
viens de recopier ne donne qu’une faible idée de
l’
ensemble des publications allemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’ajou
732
llemandes sur ce sujet, depuis 1933. J’ajoute que
la
maison d’édition en question n’est nullement spécialisée, au sens fra
733
fique du terme. Tous ces ouvrages sont des essais
de
vulgarisation, bien plus que des manuels techniques ou des instrument
734
lus que des manuels techniques ou des instruments
de
recherche. Du moins sont-ils présentés sous l’aspect le plus populair
735
ts de recherche. Du moins sont-ils présentés sous
l’
aspect le plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs
736
herche. Du moins sont-ils présentés sous l’aspect
le
plus populaire. Et les chiffres de tirage sont significatifs à cet ég
737
ils présentés sous l’aspect le plus populaire. Et
les
chiffres de tirage sont significatifs à cet égard, même si l’on tient
738
sous l’aspect le plus populaire. Et les chiffres
de
tirage sont significatifs à cet égard, même si l’on tient compte de l
739
de tirage sont significatifs à cet égard, même si
l’
on tient compte de la diffusion moyenne du livre allemand, très supéri
740
nificatifs à cet égard, même si l’on tient compte
de
la diffusion moyenne du livre allemand, très supérieure à celle du li
741
icatifs à cet égard, même si l’on tient compte de
la
diffusion moyenne du livre allemand, très supérieure à celle du livre
742
vre français. Reste à savoir si cet énorme effort
de
propagande aboutit réellement ; s’il satisfait à une demande réelle
743
it à une demande réelle du public ; s’il traduit
la
pensée réelle du lecteur allemand moyen. Il faut se rappeler que dans
744
Il faut se rappeler que dans un état totalitaire,
la
question « à quoi pensent ?… » tend à se réduire à la question : « à
745
uestion « à quoi pensent ?… » tend à se réduire à
la
question : « à quoi leur dit-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on a re
746
à se réduire à la question : « à quoi leur dit-on
de
penser ? » C’est-à-dire qu’on a remplacé la mode — maîtresse des goût
747
it-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on a remplacé
la
mode — maîtresse des goûts moyens en France — par la volonté de l’Éta
748
mode — maîtresse des goûts moyens en France — par
la
volonté de l’État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être
749
resse des goûts moyens en France — par la volonté
de
l’État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant
750
se des goûts moyens en France — par la volonté de
l’
État (Hitler, Goebbels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant de
751
bels et Rosenberg). Il peut donc être intéressant
de
se reporter maintenant à un organe qui s’efforce de traduire fidèleme
752
se reporter maintenant à un organe qui s’efforce
de
traduire fidèlement les désirs officiels du Parti : la revue Deutsche
753
à un organe qui s’efforce de traduire fidèlement
les
désirs officiels du Parti : la revue Deutsches Volkstum par exemple.
754
aduire fidèlement les désirs officiels du Parti :
la
revue Deutsches Volkstum par exemple. Ce périodique s’occupe d’art et
755
ches Volkstum par exemple. Ce périodique s’occupe
d’
art et de littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livr
756
stum par exemple. Ce périodique s’occupe d’art et
de
littérature, de politique, et même de religion. Dans sa livraison de
757
. Ce périodique s’occupe d’art et de littérature,
de
politique, et même de religion. Dans sa livraison de décembre, le réd
758
pe d’art et de littérature, de politique, et même
de
religion. Dans sa livraison de décembre, le rédacteur en chef, Wilhel
759
politique, et même de religion. Dans sa livraison
de
décembre, le rédacteur en chef, Wilhelm Stapel, publie, comme chaque
760
même de religion. Dans sa livraison de décembre,
le
rédacteur en chef, Wilhelm Stapel, publie, comme chaque année, un art
761
comme chaque année, un article destiné à diriger
le
goût de ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-de
762
haque année, un article destiné à diriger le goût
de
ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici les vingt-deux titre
763
iger le goût de ses lecteurs au moment des achats
de
Noël. Voici les vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction de W
764
ses lecteurs au moment des achats de Noël. Voici
les
vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction de Wolfram von Esche
765
vingt-deux titres qu’il propose : Une traduction
de
Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Mu
766
aduction de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire
de
la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Die
767
ction de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de
la
poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel
768
chenbach. Une Histoire de la poésie allemande ;
La
Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballad
769
re de la poésie allemande ; La Musique allemande
de
l’époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballades germaniques ; Cul
770
de la poésie allemande ; La Musique allemande de
l’
époque ; Eugène Diesel (biographie) ; Ballades germaniques ; Cultur
771
ture et religion des Germains ; Œuvres complètes
de
F. Blunck (littérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire de notre
772
; Œuvres complètes de F. Blunck (littérature) ;
Les
Grands Allemands ; Histoire de notre peuple ; Figures du passé alle
773
(littérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire
de
notre peuple ; Figures du passé allemand ; Le caractère populaire a
774
e de notre peuple ; Figures du passé allemand ;
Le
caractère populaire allemand ; Le monde nordique ; Esprit allemand
775
sé allemand ; Le caractère populaire allemand ;
Le
monde nordique ; Esprit allemand ; Sparte ; Arndt (héros des guerr
776
it allemand ; Sparte ; Arndt (héros des guerres
d’
indépendance.) Portraits d’empereurs allemands du Moyen Âge ; Histoi
777
dt (héros des guerres d’indépendance.) Portraits
d’
empereurs allemands du Moyen Âge ; Histoire des Allemands Sudètes ;
778
du Moyen Âge ; Histoire des Allemands Sudètes ;
Le
soldat allemand (lettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur l
779
Allemands Sudètes ; Le soldat allemand (lettres
de
guerre) ; et quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur le Moyen
780
ettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur
la
guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots « allemand », « ge
781
t quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur
le
Moyen Âge allemand). Les mots « allemand », « germain », « nordique »
782
sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand).
Les
mots « allemand », « germain », « nordique », reviennent donc dans 13
783
« nordique », reviennent donc dans 13 titres. Et
la
moitié des autres, au moins, évoquent de la façon la plus précise l’i
784
tres. Et la moitié des autres, au moins, évoquent
de
la façon la plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale spa
785
s. Et la moitié des autres, au moins, évoquent de
la
façon la plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale sparti
786
moitié des autres, au moins, évoquent de la façon
la
plus précise l’idéologie du Parti : technique, morale spartiate, cult
787
s, au moins, évoquent de la façon la plus précise
l’
idéologie du Parti : technique, morale spartiate, culte des héros mili
788
u Moyen Âge germanique. Je vous laisse à imaginer
les
rêves du lecteur allemand, heureux bénéficiaire de ces « cadeaux de N
789
s rêves du lecteur allemand, heureux bénéficiaire
de
ces « cadeaux de Noël ». d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigée
790
r allemand, heureux bénéficiaire de ces « cadeaux
de
Noël ». d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigées dans le IIIe Re
791
de ces « cadeaux de Noël ». d. Rougemont Denis
de
, « Lectures dirigées dans le IIIe Reich », Les Nouveaux Cahiers, Pari
792
d. Rougemont Denis de, « Lectures dirigées dans
le
IIIe Reich », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 décembre 1937, p. 16.
793
nis de, « Lectures dirigées dans le IIIe Reich »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 15 décembre 1937, p. 16.
794
Du danger
de
s’unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace d’une pa
795
Du danger de s’unir (15 avril 1938)e
Le
ministère Blum a vécu l’espace d’une parenthèse ouverte par l’Anschlu
796
unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu
l’
espace d’une parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par le plébi
797
avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace
d’
une parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par le plébiscite gra
798
Blum a vécu l’espace d’une parenthèse ouverte par
l’
Anschluss et fermée par le plébiscite grand-allemand. Face à l’affirma
799
parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par
le
plébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation de l’unité germanique
800
t fermée par le plébiscite grand-allemand. Face à
l’
affirmation de l’unité germanique, faite et scellée en deux coups de p
801
e plébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation
de
l’unité germanique, faite et scellée en deux coups de poing, la Franc
802
lébiscite grand-allemand. Face à l’affirmation de
l’
unité germanique, faite et scellée en deux coups de poing, la France,
803
’unité germanique, faite et scellée en deux coups
de
poing, la France, un mois durant, s’est énervée à discourir sur sa dé
804
manique, faite et scellée en deux coups de poing,
la
France, un mois durant, s’est énervée à discourir sur sa désunion. J’
805
n. J’entends bien que tout le monde n’a parlé que
d’
union, mais sur un ton qui, de toute évidence, en excluait la possibil
806
monde n’a parlé que d’union, mais sur un ton qui,
de
toute évidence, en excluait la possibilité. Car quand la droite propo
807
is sur un ton qui, de toute évidence, en excluait
la
possibilité. Car quand la droite propose l’union à condition que la g
808
e évidence, en excluait la possibilité. Car quand
la
droite propose l’union à condition que la gauche renonce à ses réform
809
luait la possibilité. Car quand la droite propose
l’
union à condition que la gauche renonce à ses réformes, et quand la ga
810
r quand la droite propose l’union à condition que
la
gauche renonce à ses réformes, et quand la gauche propose l’union à c
811
on que la gauche renonce à ses réformes, et quand
la
gauche propose l’union à condition que la droite adopte son programme
812
enonce à ses réformes, et quand la gauche propose
l’
union à condition que la droite adopte son programme, c’est que, de pa
813
t quand la gauche propose l’union à condition que
la
droite adopte son programme, c’est que, de part et d’autre, on est tr
814
on que la droite adopte son programme, c’est que,
de
part et d’autre, on est très fermement décidé à ne pas s’unir. Cette
815
roite adopte son programme, c’est que, de part et
d’
autre, on est très fermement décidé à ne pas s’unir. Cette double hypo
816
e double hypocrisie est sans doute un hommage que
l’
esprit partisan rend à l’union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus
817
ans doute un hommage que l’esprit partisan rend à
l’
union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus dangereux dans cette affa
818
san rend à l’union sacrée. Mais ce qui m’apparaît
le
plus dangereux dans cette affaire, ce n’est pas l’hypocrisie ni l’esp
819
e plus dangereux dans cette affaire, ce n’est pas
l’
hypocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’
820
dans cette affaire, ce n’est pas l’hypocrisie ni
l’
esprit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie est t
821
’est pas l’hypocrisie ni l’esprit partisan, c’est
l’
hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour trompe
822
pocrisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et
l’
union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’espri
823
prit partisan, c’est l’hommage et l’union sacrée.
L’
hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’esprit partisan est c
824
L’hypocrisie est trop grossière pour tromper, et
l’
esprit partisan est comme déconcerté par ses propres excès. Mais cette
825
ion sacrée qu’on invoque, craignons qu’à force de
l’
invoquer l’on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu
826
qu’on invoque, craignons qu’à force de l’invoquer
l’
on finisse par la vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en es
827
aignons qu’à force de l’invoquer l’on finisse par
la
vouloir et par la faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en est encore qu’à s’e
828
de l’invoquer l’on finisse par la vouloir et par
la
faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en est encore qu’à s’en servir comme d’u
829
vrai qu’on n’en est encore qu’à s’en servir comme
d’
un prétexte pour légitimer des coups bas. Discours à part, que fait-on
830
à part, que fait-on depuis un mois pour préparer
les
voies de la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent l
831
ue fait-on depuis un mois pour préparer les voies
de
la réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent leurs trou
832
fait-on depuis un mois pour préparer les voies de
la
réconciliation ? Les socialistes du Populaire soulèvent leurs troupes
833
is pour préparer les voies de la réconciliation ?
Les
socialistes du Populaire soulèvent leurs troupes contre le Sénat, pro
834
istes du Populaire soulèvent leurs troupes contre
le
Sénat, provoquant une manifestation qu’ils interdisent en tant que mi
835
station qu’ils interdisent en tant que ministres.
Le
Parti communiste fait crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome d’Hiver,
836
uniste fait crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome
d’
Hiver, et le lendemain, fait publier par Ce Soir : « Les élus communis
837
crier : « À bas Blum ! » au Vélodrome d’Hiver, et
le
lendemain, fait publier par Ce Soir : « Les élus communistes exigent
838
er, et le lendemain, fait publier par Ce Soir : «
Les
élus communistes exigent que Blum reste au pouvoir ! » Le Parti radic
839
communistes exigent que Blum reste au pouvoir ! »
Le
Parti radical, à la Chambre, soutient un ministère qu’il renverse au
840
que Blum reste au pouvoir ! » Le Parti radical, à
la
Chambre, soutient un ministère qu’il renverse au Sénat. Et que font c
841
u Sénat. Et que font ces trois partis réunis dans
le
Front populaire ? Leurs gouvernements successifs qualifient l’un aprè
842
rnements successifs qualifient l’un après l’autre
d’
illégales les occupations d’usines, et refusent l’un après l’autre d’i
843
cessifs qualifient l’un après l’autre d’illégales
les
occupations d’usines, et refusent l’un après l’autre d’intervenir pou
844
nt l’un après l’autre d’illégales les occupations
d’
usines, et refusent l’un après l’autre d’intervenir pour appliquer la
845
upations d’usines, et refusent l’un après l’autre
d’
intervenir pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude
846
nt l’un après l’autre d’intervenir pour appliquer
la
loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de la non-intervention se p
847
d’intervenir pour appliquer la loi dont ils sont
les
auteurs. L’habitude de la non-intervention se prend décidément très v
848
pour appliquer la loi dont ils sont les auteurs.
L’
habitude de la non-intervention se prend décidément très vite. Quant à
849
quer la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude
de
la non-intervention se prend décidément très vite. Quant à la droite,
850
r la loi dont ils sont les auteurs. L’habitude de
la
non-intervention se prend décidément très vite. Quant à la droite, on
851
tervention se prend décidément très vite. Quant à
la
droite, on renonce à résumer son jeu ; sans doute n’en sait-elle plus
852
on jeu ; sans doute n’en sait-elle plus elle-même
les
règles. Patriote, elle exporte ses capitaux. Antisémite, elle oppose
853
à Blum. Nationaliste, elle soutient Franco, agent
d’
Hitler, qui est un ennemi, et elle attaque Thorez, agent de Staline, q
854
qui est un ennemi, et elle attaque Thorez, agent
de
Staline, qui est un allié. Cet ensemble de faits pose une alternative
855
agent de Staline, qui est un allié. Cet ensemble
de
faits pose une alternative : ou bien tout le monde est devenu fou, c’
856
n tout le monde est devenu fou, c’est-à-dire fait
le
contraire de ce qu’il veut faire ; ou bien personne, en réalité, ne v
857
de est devenu fou, c’est-à-dire fait le contraire
de
ce qu’il veut faire ; ou bien personne, en réalité, ne veut l’union q
858
eut faire ; ou bien personne, en réalité, ne veut
l’
union qu’on dit vouloir, et alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce q
859
alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce qui est
le
plus à redouter, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte d’union
860
ter, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte
d’
union, mais bien que las de ces tricheries, et d’autre part dupé par c
861
n triche sous prétexte d’union, mais bien que las
de
ces tricheries, et d’autre part dupé par ce grand mot dont on lui reb
862
utre part dupé par ce grand mot dont on lui rebat
les
oreilles, le peuple de France, un beau jour, ne se décide à jouer sér
863
par ce grand mot dont on lui rebat les oreilles,
le
peuple de France, un beau jour, ne se décide à jouer sérieusement, —
864
and mot dont on lui rebat les oreilles, le peuple
de
France, un beau jour, ne se décide à jouer sérieusement, — à jouer le
865
our, ne se décide à jouer sérieusement, — à jouer
le
jeu de l’union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’es
866
se décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu
de
l’union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que l
867
décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de
l’
union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le d
868
qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que
le
désir de riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches
869
grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le désir
de
riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les gauches en même
870
redouter, c’est que le désir de riposter au coup
d’
Hitler n’amène les droites et les gauches en même temps à ne plus conc
871
que le désir de riposter au coup d’Hitler n’amène
les
droites et les gauches en même temps à ne plus concevoir leur union q
872
riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et
les
gauches en même temps à ne plus concevoir leur union que sous la form
873
ême temps à ne plus concevoir leur union que sous
la
forme d’un Anschluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Se
874
à ne plus concevoir leur union que sous la forme
d’
un Anschluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inqua
875
voir leur union que sous la forme d’un Anschluss,
d’
une mutuelle annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inquart, dans les deu
876
chluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manque pas
de
Seiss-Inquart, dans les deux camps, pour appeler au secours les troup
877
annexion. Il ne manque pas de Seiss-Inquart, dans
les
deux camps, pour appeler au secours les troupes adverses et les prier
878
art, dans les deux camps, pour appeler au secours
les
troupes adverses et les prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque
879
, pour appeler au secours les troupes adverses et
les
prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas de fascistes incons
880
eler au secours les troupes adverses et les prier
de
venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas de fascistes inconscients po
881
s troupes adverses et les prier de venir rétablir
l’
ordre. Il ne manque pas de fascistes inconscients pour confondre ordre
882
prier de venir rétablir l’ordre. Il ne manque pas
de
fascistes inconscients pour confondre ordre et mise au pas. Il ne man
883
confondre ordre et mise au pas. Il ne manque pas
d’
intellectuels de droite et de gauche pour proclamer qu’en présence du
884
et mise au pas. Il ne manque pas d’intellectuels
de
droite et de gauche pour proclamer qu’en présence du danger, l’exerci
885
as. Il ne manque pas d’intellectuels de droite et
de
gauche pour proclamer qu’en présence du danger, l’exercice de la pens
886
e gauche pour proclamer qu’en présence du danger,
l’
exercice de la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut
887
ur proclamer qu’en présence du danger, l’exercice
de
la pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut à une trah
888
proclamer qu’en présence du danger, l’exercice de
la
pensée libre, ou simplement de l’intelligence, équivaut à une trahiso
889
ger, l’exercice de la pensée libre, ou simplement
de
l’intelligence, équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas de p
890
, l’exercice de la pensée libre, ou simplement de
l’
intelligence, équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas de poli
891
équivaut à une trahison… Enfin, il ne manque pas
de
politiciens pour estimer que leur programme d’union est celui qui sup
892
as de politiciens pour estimer que leur programme
d’
union est celui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les ré
893
que leur programme d’union est celui qui supprime
les
problèmes au lieu d’essayer de les résoudre, et fait converger des re
894
elui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer
de
les résoudre, et fait converger des refus au lieu de composer des eff
895
i qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de
les
résoudre, et fait converger des refus au lieu de composer des efforts
896
refus au lieu de composer des efforts. Programme
de
M. Daladier (selon le Journal du 10 avril) : exclusion des communiste
897
oser des efforts. Programme de M. Daladier (selon
le
Journal du 10 avril) : exclusion des communistes ; non-intervention e
898
e du réarmement à outrance, et même au-delà. Mais
la
presse n’en parlera pas, cela va de soi, c’est le seul but commun à t
899
la presse n’en parlera pas, cela va de soi, c’est
le
seul but commun à tous les partis existants. On peut se payer l’éléga
900
, cela va de soi, c’est le seul but commun à tous
les
partis existants. On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les
901
mun à tous les partis existants. On peut se payer
l’
élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour év
902
les partis existants. On peut se payer l’élégance
de
le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mou
903
partis existants. On peut se payer l’élégance de
le
taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir
904
. On peut se payer l’élégance de le taire. Toutes
les
unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre
905
tes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter
de
mourir, cessons de vivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons
906
ées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons
de
vivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons d’être, et armons-
907
ivre et armons-nous. Abdiquons toutes nos raisons
d’
être, et armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’
908
es nos raisons d’être, et armons-nous pour sauver
le
reste. Hitler menace la paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décré
909
t armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace
la
paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et
910
-nous pour sauver le reste. Hitler menace la paix
de
l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et c’est H
911
us pour sauver le reste. Hitler menace la paix de
l’
Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et c’est Hitl
912
paix de l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons
l’
état de guerre et c’est Hitler qui sera bien attrapé ! Trois dictature
913
l’Europe ? Qu’à cela ne tienne, décrétons l’état
de
guerre et c’est Hitler qui sera bien attrapé ! Trois dictatures menac
914
nt nos libertés démocratiques ? Eh bien ! cessons
de
les exercer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’auront plus
915
nos libertés démocratiques ? Eh bien ! cessons de
les
exercer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’auront plus rie
916
ssons de les exercer, ces libertés, et comme cela
les
dictateurs n’auront plus rien à supprimer chez nous ! Les primitifs s
917
ateurs n’auront plus rien à supprimer chez nous !
Les
primitifs s’accordent à tenir pour sacrée l’absence totale de raison
918
s ! Les primitifs s’accordent à tenir pour sacrée
l’
absence totale de raison chez un être doté d’une apparence humaine. Es
919
s’accordent à tenir pour sacrée l’absence totale
de
raison chez un être doté d’une apparence humaine. Est-ce en vertu de
920
crée l’absence totale de raison chez un être doté
d’
une apparence humaine. Est-ce en vertu de cette coutume qu’on nous som
921
Est-ce en vertu de cette coutume qu’on nous somme
de
cesser de penser, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’un
922
vertu de cette coutume qu’on nous somme de cesser
de
penser, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme
923
’on nous somme de cesser de penser, sous prétexte
d’
union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’une moitié d
924
r, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir
l’
union comme l’annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la
925
te d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme
l’
annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréal
926
« sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion
d’
une moitié de la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dan
927
⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’une moitié
de
la France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dans l’état actu
928
oncevoir l’union comme l’annexion d’une moitié de
la
France par l’autre, c’est la rendre irréalisable, dans l’état actuel
929
xion d’une moitié de la France par l’autre, c’est
la
rendre irréalisable, dans l’état actuel des choses. J’en conclus que
930
t actuel des choses. J’en conclus que personne ne
la
veut sérieusement. Mais comme tout le monde en parle, et non sans émo
931
ce rêve qui peut tourner au cauchemar. Car seule
la
force brutale peut opérer une union de ce type, qui n’est qu’une unif
932
Car seule la force brutale peut opérer une union
de
ce type, qui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on la voudra
933
on de ce type, qui n’est qu’une unification. Dans
la
mesure où on la voudra, on voudra donc la force brutale. On voudra do
934
ui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on
la
voudra, on voudra donc la force brutale. On voudra donc la fin des li
935
n. Dans la mesure où on la voudra, on voudra donc
la
force brutale. On voudra donc la fin des libertés françaises. Et pour
936
, on voudra donc la force brutale. On voudra donc
la
fin des libertés françaises. Et pour sauver la France, on perdra les
937
nc la fin des libertés françaises. Et pour sauver
la
France, on perdra les meilleures raisons de la défendre. Disons plus
938
s françaises. Et pour sauver la France, on perdra
les
meilleures raisons de la défendre. Disons plus : on perdra ses meille
939
auver la France, on perdra les meilleures raisons
de
la défendre. Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’union q
940
er la France, on perdra les meilleures raisons de
la
défendre. Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’union qui
941
e. Disons plus : on perdra ses meilleures forces.
L’
union qui se fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou
942
ra ses meilleures forces. L’union qui se fait par
la
force n’est pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons de criti
943
orces. L’union qui se fait par la force n’est pas
l’
union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Stalin
944
i se fait par la force n’est pas l’union qui fait
la
force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La
945
pas l’union qui fait la force. Ou alors, cessons
de
critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de la France n’est pas
946
cessons de critiquer Hitler, Staline, Mussolini.
La
force de la France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacit
947
de critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force
de
la France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacité unique
948
critiquer Hitler, Staline, Mussolini. La force de
la
France n’est pas dans son union. Elle est dans sa capacité unique au
949
union. Elle est dans sa capacité unique au monde
de
supporter les désunions, ou pour mieux dire : le libre jeu des plus f
950
est dans sa capacité unique au monde de supporter
les
désunions, ou pour mieux dire : le libre jeu des plus franches opposi
951
de supporter les désunions, ou pour mieux dire :
le
libre jeu des plus franches oppositions. La force de la France est da
952
ire : le libre jeu des plus franches oppositions.
La
force de la France est dans la création, et non pas dans la disciplin
953
libre jeu des plus franches oppositions. La force
de
la France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans
954
re jeu des plus franches oppositions. La force de
la
France est dans la création, et non pas dans la discipline ; dans l’i
955
nches oppositions. La force de la France est dans
la
création, et non pas dans la discipline ; dans l’invention, non dans
956
e la France est dans la création, et non pas dans
la
discipline ; dans l’invention, non dans la marche en rangs. Un peuple
957
la création, et non pas dans la discipline ; dans
l’
invention, non dans la marche en rangs. Un peuple qui accepte une dict
958
s dans la discipline ; dans l’invention, non dans
la
marche en rangs. Un peuple qui accepte une dictature se décerne un ce
959
ui accepte une dictature se décerne un certificat
d’
incapacité politique. Ne croyons pas surtout qu’il en soit aussi fier
960
royons pas surtout qu’il en soit aussi fier qu’il
le
paraît, et aussi satisfait qu’il le proclame. Ne croyons pas qu’il co
961
si fier qu’il le paraît, et aussi satisfait qu’il
le
proclame. Ne croyons pas qu’il considère sans envie notre périlleuse
962
e notre périlleuse liberté, dont sa presse raille
les
abus, mais dont il espère en secret que sortira sa propre délivrance.
963
n secret que sortira sa propre délivrance. Ce que
le
monde attend de la France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus,
964
tira sa propre délivrance. Ce que le monde attend
de
la France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus, mais au contrai
965
a sa propre délivrance. Ce que le monde attend de
la
France, en vérité, ce n’est pas un Führer de plus, mais au contraire,
966
t pas un Führer de plus, mais au contraire, c’est
la
solution des problèmes que d’autres, n’ayant pu résoudre, ont essayé
967
mes que d’autres, n’ayant pu résoudre, ont essayé
de
supprimer en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la Fra
968
yé de supprimer en se donnant à un Führer. Ce que
le
monde attend de la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’a
969
en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend
de
la France, c’est une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les
970
se donnant à un Führer. Ce que le monde attend de
la
France, c’est une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les ris
971
ttend de la France, c’est une audace libératrice.
L’
audace d’assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de
972
la France, c’est une audace libératrice. L’audace
d’
assumer tous les risques de la liberté politique, l’audace de pousser
973
t une audace libératrice. L’audace d’assumer tous
les
risques de la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jus
974
libératrice. L’audace d’assumer tous les risques
de
la liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur p
975
bératrice. L’audace d’assumer tous les risques de
la
liberté politique, l’audace de pousser les conflits jusqu’à leur plei
976
assumer tous les risques de la liberté politique,
l’
audace de pousser les conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à
977
ous les risques de la liberté politique, l’audace
de
pousser les conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à leur sol
978
ques de la liberté politique, l’audace de pousser
les
conflits jusqu’à leur pleine maturation, jusqu’à leur solution réelle
979
pleine maturation, jusqu’à leur solution réelle.
L’
audace de faire passer cette mission créatrice avant l’intérêt « natio
980
aturation, jusqu’à leur solution réelle. L’audace
de
faire passer cette mission créatrice avant l’intérêt « national » au
981
ace de faire passer cette mission créatrice avant
l’
intérêt « national » au sens matérialiste et militaire que prend ce te
982
matérialiste et militaire que prend ce terme dans
l’
Europe fascisée. On ne défend bien que ce qui vaut d’être défendu. Et
983
urope fascisée. On ne défend bien que ce qui vaut
d’
être défendu. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si le pays q
984
ne défend bien que ce qui vaut d’être défendu. Et
la
plus forte armée du monde n’est rien, si le pays qu’elle entend proté
985
u. Et la plus forte armée du monde n’est rien, si
le
pays qu’elle entend protéger abdique ses raisons de vivre avant même
986
pays qu’elle entend protéger abdique ses raisons
de
vivre avant même qu’on l’attaque, sous prétexte de mieux se défendre.
987
ger abdique ses raisons de vivre avant même qu’on
l’
attaque, sous prétexte de mieux se défendre. Avec vingt ans de retard,
988
ous prétexte de mieux se défendre. Avec vingt ans
de
retard, Hitler vient de gagner la guerre à Vienne. Avec vingt ans d’a
989
Avec vingt ans de retard, Hitler vient de gagner
la
guerre à Vienne. Avec vingt ans d’avance sur Hitler, la France va-t-e
990
ient de gagner la guerre à Vienne. Avec vingt ans
d’
avance sur Hitler, la France va-t-elle enfin gagner sa paix ? ⁂ Ce n’e
991
rre à Vienne. Avec vingt ans d’avance sur Hitler,
la
France va-t-elle enfin gagner sa paix ? ⁂ Ce n’est point sans raisons
992
sons que je termine sur une question. S’opposer à
l’
union sacrée, ce n’est pas faire l’éloge du désordre présent, du désor
993
n. S’opposer à l’union sacrée, ce n’est pas faire
l’
éloge du désordre présent, du désordre honteux de lui-même, et que ses
994
l’éloge du désordre présent, du désordre honteux
de
lui-même, et que ses excès conduisent à rêver d’un fascisme. Mais il
995
de lui-même, et que ses excès conduisent à rêver
d’
un fascisme. Mais il s’agit de savoir si la France, réellement, saura
996
conduisent à rêver d’un fascisme. Mais il s’agit
de
savoir si la France, réellement, saura retrouver l’usage concret et p
997
rêver d’un fascisme. Mais il s’agit de savoir si
la
France, réellement, saura retrouver l’usage concret et positif des li
998
savoir si la France, réellement, saura retrouver
l’
usage concret et positif des libertés qu’elle s’est conquises. Il s’ag
999
f des libertés qu’elle s’est conquises. Il s’agit
de
savoir si le désordre va devenir la seule expression de nos libertés
1000
s qu’elle s’est conquises. Il s’agit de savoir si
le
désordre va devenir la seule expression de nos libertés dégénérées, o
1001
es. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir
la
seule expression de nos libertés dégénérées, ou si nous saurons retro
1002
oir si le désordre va devenir la seule expression
de
nos libertés dégénérées, ou si nous saurons retrouver un but commun,
1003
s, une commune mesure spirituelle qui ne soit pas
les
armements, qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord l’idéal
1004
le qui ne soit pas les armements, qui ne soit pas
la
défense nationale mais d’abord l’idéal national. Il n’en faudrait pas
1005
qui ne soit pas la défense nationale mais d’abord
l’
idéal national. Il n’en faudrait pas davantage — ni moins — pour trans
1006
nsformer notre apparent désordre en quelque chose
d’
incomparablement plus beau et fort que l’ordre apparent des fascismes.
1007
ue chose d’incomparablement plus beau et fort que
l’
ordre apparent des fascismes. Enfin, toute la question est là : — la l
1008
que l’ordre apparent des fascismes. Enfin, toute
la
question est là : — la liberté fait-elle plus peur qu’envie ? Ne sait
1009
es fascismes. Enfin, toute la question est là : —
la
liberté fait-elle plus peur qu’envie ? Ne sait-on plus en voir que le
1010
plus peur qu’envie ? Ne sait-on plus en voir que
les
revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience de l’écrasante supériorit
1011
e les revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience
de
l’écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans l’avenir, si nous
1012
es revers ? Ou prendrons-nous enfin conscience de
l’
écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans l’avenir, si nous ce
1013
écrasante supériorité qu’elle peut signifier dans
l’
avenir, si nous cessons de nous énerver, si nous osons vivre la paix ?
1014
lle peut signifier dans l’avenir, si nous cessons
de
nous énerver, si nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de,
1015
nous cessons de nous énerver, si nous osons vivre
la
paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir », Les Nouveau
1016
nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis
de
, « Du danger de s’unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938,
1017
e la paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger
de
s’unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938, p. 21-22.
1018
e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938, p. 21-22.
1019
Vues sur
le
national-socialisme (1er juin 1938)f Les notes qui suivent sont ex
1020
es sur le national-socialisme (1er juin 1938)f
Les
notes qui suivent sont extraites d’un « journal » tenu en 1935 et 193
1021
in 1938)f Les notes qui suivent sont extraites
d’
un « journal » tenu en 1935 et 1936 par l’auteur, alors chargé de cour
1022
traites d’un « journal » tenu en 1935 et 1936 par
l’
auteur, alors chargé de cours dans une Université allemande de l’Ouest
1023
» tenu en 1935 et 1936 par l’auteur, alors chargé
de
cours dans une Université allemande de l’Ouest. On a choisi parmi ces
1024
ors chargé de cours dans une Université allemande
de
l’Ouest. On a choisi parmi ces observations celles qui paraissent gar
1025
chargé de cours dans une Université allemande de
l’
Ouest. On a choisi parmi ces observations celles qui paraissent garder
1026
ualité après deux ans. I. — À quoi pensent…
Les
bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme est un mou
1027
— À quoi pensent… Les bourgeois. — J’arrivais
de
Paris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement « de droite », une d
1028
Les bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que
l’
hitlérisme est un mouvement « de droite », une dernière tentative pour
1029
aris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement «
de
droite », une dernière tentative pour sauver le capitalisme et les pr
1030
« de droite », une dernière tentative pour sauver
le
capitalisme et les privilèges bourgeois, comme disent les socialistes
1031
dernière tentative pour sauver le capitalisme et
les
privilèges bourgeois, comme disent les socialistes, ou encore : un re
1032
talisme et les privilèges bourgeois, comme disent
les
socialistes, ou encore : un rempart contre le bolchévisme, comme dise
1033
nt les socialistes, ou encore : un rempart contre
le
bolchévisme, comme disent les réactionnaires. Je vois beaucoup de bou
1034
: un rempart contre le bolchévisme, comme disent
les
réactionnaires. Je vois beaucoup de bourgeois : professeurs, médecins
1035
me faut bien reconnaître qu’ils sont tous contre
le
régime. C’est un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Drôle de « rempar
1036
C’est un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Drôle
de
« rempart ». Ils se plaignent de ce que toutes les réformes soient en
1037
ètent-ils. Drôle de « rempart ». Ils se plaignent
de
ce que toutes les réformes soient en faveur des ouvriers et des paysa
1038
de « rempart ». Ils se plaignent de ce que toutes
les
réformes soient en faveur des ouvriers et des paysans ; et que les im
1039
nt en faveur des ouvriers et des paysans ; et que
les
impôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et qu
1040
riers et des paysans ; et que les impôts prennent
les
proportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de famille
1041
sans ; et que les impôts prennent les proportions
d’
une confiscation de capital ; et que la vie de famille soit détruite,
1042
mpôts prennent les proportions d’une confiscation
de
capital ; et que la vie de famille soit détruite, l’autorité des pare
1043
roportions d’une confiscation de capital ; et que
la
vie de famille soit détruite, l’autorité des parents sapée, la religi
1044
ons d’une confiscation de capital ; et que la vie
de
famille soit détruite, l’autorité des parents sapée, la religion déna
1045
capital ; et que la vie de famille soit détruite,
l’
autorité des parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de l’éduca
1046
ille soit détruite, l’autorité des parents sapée,
la
religion dénaturée, éliminée de l’éducation, persécutée par mille moy
1047
es parents sapée, la religion dénaturée, éliminée
de
l’éducation, persécutée par mille moyens sournois, méthodiquement. Ma
1048
parents sapée, la religion dénaturée, éliminée de
l’
éducation, persécutée par mille moyens sournois, méthodiquement. Mais
1049
mille moyens sournois, méthodiquement. Mais si je
les
interroge sur leurs projets de résistance, ils se dérobent. Je parvie
1050
ement. Mais si je les interroge sur leurs projets
de
résistance, ils se dérobent. Je parviens à leur faire avouer que le b
1051
se dérobent. Je parviens à leur faire avouer que
le
bolchévisme brun est tout de même, à leurs yeux, moins affreux que le
1052
est tout de même, à leurs yeux, moins affreux que
le
rouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout se passe d’une manière prog
1053
yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y a pas eu
de
massacres. Tout se passe d’une manière progressive et ordonnée : bien
1054
ouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout se passe
d’
une manière progressive et ordonnée : bientôt ils n’auront plus de for
1055
ogressive et ordonnée : bientôt ils n’auront plus
de
fortune, mais ils conserveront pour la plupart leurs titres et leurs
1056
s et leurs fonctions, sous des maîtres nouveaux. (
Le
gouverneur de la province est un ancien employé de postes, ventripote
1057
ctions, sous des maîtres nouveaux. (Le gouverneur
de
la province est un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on ju
1058
ons, sous des maîtres nouveaux. (Le gouverneur de
la
province est un ancien employé de postes, ventripotent et qu’on juge
1059
e gouverneur de la province est un ancien employé
de
postes, ventripotent et qu’on juge très vulgaire.) Partout, la même c
1060
ntripotent et qu’on juge très vulgaire.) Partout,
la
même crainte paralyse en germe tout essai de résister : si ce n’étaie
1061
out, la même crainte paralyse en germe tout essai
de
résister : si ce n’étaient pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce s
1062
erme tout essai de résister : si ce n’étaient pas
les
bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent
1063
ister : si ce n’étaient pas les bruns qui avaient
le
pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternat
1064
pas les bruns qui avaient le pouvoir, ce seraient
les
rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternative. De fait, ces « possé
1065
voir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas
d’
autre alternative. De fait, ces « possédants » n’ont jamais gouverné.
1066
rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alternative.
De
fait, ces « possédants » n’ont jamais gouverné. Et ils n’ont jamais c
1067
amais gouverné. Et ils n’ont jamais cru au régime
de
Weimar. Il n’y a sans doute pas, en Europe, de classe plus indifféren
1068
me de Weimar. Il n’y a sans doute pas, en Europe,
de
classe plus indifférente à la vie politique, plus passive vis-à-vis d
1069
ute pas, en Europe, de classe plus indifférente à
la
vie politique, plus passive vis-à-vis de l’État, plus lâche devant le
1070
nte à la vie politique, plus passive vis-à-vis de
l’
État, plus lâche devant le fait accompli — et toujours accompli par d’
1071
us passive vis-à-vis de l’État, plus lâche devant
le
fait accompli — et toujours accompli par d’autres, forcément — plus d
1072
rs accompli par d’autres, forcément — plus dénuée
d’
esprit civique, pour tout dire. Par un curieux paradoxe, c’est le régi
1073
e, pour tout dire. Par un curieux paradoxe, c’est
le
régime national-socialiste qui est en train de leur faire découvrir l
1074
cialiste qui est en train de leur faire découvrir
le
fait social et les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la r
1075
n train de leur faire découvrir le fait social et
les
problèmes qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité de l’ascens
1076
t social et les problèmes qu’il pose. D’une part,
la
force et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’expression
1077
les problèmes qu’il pose. D’une part, la force et
la
rapidité de l’ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’un
1078
s qu’il pose. D’une part, la force et la rapidité
de
l’ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’une carence du
1079
u’il pose. D’une part, la force et la rapidité de
l’
ascension hitlérienne ont été l’expression directe d’une carence du se
1080
et la rapidité de l’ascension hitlérienne ont été
l’
expression directe d’une carence du sens civique, loi générale qui se
1081
scension hitlérienne ont été l’expression directe
d’
une carence du sens civique, loi générale qui se vérifie dans tout pay
1082
vérifie dans tout pays totalitaire. D’autre part,
le
régime nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didac
1083
e. D’autre part, le régime nouveau a pris à tâche
d’
éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des innombrables dis
1084
nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde :
d’
où le didactisme pesant des innombrables discours politiques et des le
1085
eau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où
le
didactisme pesant des innombrables discours politiques et des leaders
1086
s innombrables discours politiques et des leaders
de
la presse mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens
1087
nnombrables discours politiques et des leaders de
la
presse mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu le sens du
1088
et des leaders de la presse mise au pas. Certes,
les
Allemands ont toujours eu le sens du groupe, et l’on est trop souvent
1089
ise au pas. Certes, les Allemands ont toujours eu
le
sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté d’expliquer le nationa
1090
s Allemands ont toujours eu le sens du groupe, et
l’
on est trop souvent tenté d’expliquer le national-socialisme par ce be
1091
le sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté
d’
expliquer le national-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de
1092
roupe, et l’on est trop souvent tenté d’expliquer
le
national-socialisme par ce besoin de marcher ensemble, de chanter ens
1093
d’expliquer le national-socialisme par ce besoin
de
marcher ensemble, de chanter ensemble, de boire et de penser ensemble
1094
nal-socialisme par ce besoin de marcher ensemble,
de
chanter ensemble, de boire et de penser ensemble. En réalité, ce phén
1095
besoin de marcher ensemble, de chanter ensemble,
de
boire et de penser ensemble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux
1096
archer ensemble, de chanter ensemble, de boire et
de
penser ensemble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux que les All
1097
ble. En réalité, ce phénomène est aussi vieux que
les
Allemagnes ; il ne peut donc rien expliquer de ce qui s’y passe de to
1098
e les Allemagnes ; il ne peut donc rien expliquer
de
ce qui s’y passe de tout nouveau. Un régime totalitaire n’exprime poi
1099
l ne peut donc rien expliquer de ce qui s’y passe
de
tout nouveau. Un régime totalitaire n’exprime point tant l’âme collec
1100
uveau. Un régime totalitaire n’exprime point tant
l’
âme collective d’un peuple que le besoin de porter remède à ses carenc
1101
totalitaire n’exprime point tant l’âme collective
d’
un peuple que le besoin de porter remède à ses carences profondes, et
1102
prime point tant l’âme collective d’un peuple que
le
besoin de porter remède à ses carences profondes, et de les compenser
1103
t tant l’âme collective d’un peuple que le besoin
de
porter remède à ses carences profondes, et de les compenser. Hitler e
1104
oin de porter remède à ses carences profondes, et
de
les compenser. Hitler est en train d’opérer un dressage du peuple all
1105
de porter remède à ses carences profondes, et de
les
compenser. Hitler est en train d’opérer un dressage du peuple alleman
1106
mme Staline, un dressage du russe), dressage dont
les
buts n’ont rien de traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts
1107
sage du russe), dressage dont les buts n’ont rien
de
traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propagande po
1108
ont rien de traditionnel, bien au contraire. Tous
les
efforts de la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique
1109
traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts
de
la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique et préhisto
1110
ditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de
la
propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique et préhistoriq
1111
destinés — plus ou moins consciemment — à masquer
le
caractère antiallemand des méthodes qu’on applique en fait. Méthodes
1112
on applique en fait. Méthodes prussiennes, disent
les
Allemands du Sud ; méthodes slaves, grognent les Prussiens. Méthodes
1113
les Allemands du Sud ; méthodes slaves, grognent
les
Prussiens. Méthodes jacobines, à mon sens3. Car ce qu’il s’agit d’inc
1114
hodes jacobines, à mon sens3. Car ce qu’il s’agit
d’
inculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’est pas le sens du groupe q
1115
nculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’est pas
le
sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas
1116
e n’est pas le sens du groupe qu’elle avait, mais
le
sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la
1117
pas le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens
de
l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondé
1118
le sens du groupe qu’elle avait, mais le sens de
l’
État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondéran
1119
e avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas.
Le
sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand
1120
mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens
de
l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les
1121
is le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de
l’
unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur les int
1122
t, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande,
de
la prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et
1123
qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemande, de
la
prépondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et su
1124
Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance
de
l’intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt pr
1125
sens de l’unité allemande, de la prépondérance de
l’
intérêt allemand sur les intérêts de classe, et sur tout intérêt privé
1126
de, de la prépondérance de l’intérêt allemand sur
les
intérêts de classe, et sur tout intérêt privé. Voilà la grande révolu
1127
pondérance de l’intérêt allemand sur les intérêts
de
classe, et sur tout intérêt privé. Voilà la grande révolution, dans u
1128
érêts de classe, et sur tout intérêt privé. Voilà
la
grande révolution, dans un pays ou la vie intérieure d’une part, et l
1129
rivé. Voilà la grande révolution, dans un pays ou
la
vie intérieure d’une part, et la séparation des classes de l’autre, é
1130
dans un pays ou la vie intérieure d’une part, et
la
séparation des classes de l’autre, étaient les vrais fondements des m
1131
térieure d’une part, et la séparation des classes
de
l’autre, étaient les vrais fondements des mœurs. Seulement, il y a ce
1132
et la séparation des classes de l’autre, étaient
les
vrais fondements des mœurs. Seulement, il y a cette différence profon
1133
Seulement, il y a cette différence profonde entre
le
jacobinisme et le national-socialisme : c’est que le premier parlait
1134
cette différence profonde entre le jacobinisme et
le
national-socialisme : c’est que le premier parlait des droits du cito
1135
its du citoyen, tandis que le second ne parle que
de
ses devoirs. Serais-je déjà contaminé par l’optimisme de commande en
1136
que de ses devoirs. Serais-je déjà contaminé par
l’
optimisme de commande en ce pays ? Je me dis parfois que si l’on parvi
1137
evoirs. Serais-je déjà contaminé par l’optimisme
de
commande en ce pays ? Je me dis parfois que si l’on parvient à éviter
1138
de commande en ce pays ? Je me dis parfois que si
l’
on parvient à éviter de nouveaux conflits armés, il se peut que l’hitl
1139
? Je me dis parfois que si l’on parvient à éviter
de
nouveaux conflits armés, il se peut que l’hitlérisme apparaisse aux y
1140
éviter de nouveaux conflits armés, il se peut que
l’
hitlérisme apparaisse aux yeux des historiens futurs, comme une école
1141
peuple allemand ce qui lui manquait pour désirer
la
vraie démocratie. Et pour réaliser ses premières conditions, qui sont
1142
pour réaliser ses premières conditions, qui sont
le
sens vulgarisé de l’État et le sens du service social. Staline procla
1143
premières conditions, qui sont le sens vulgarisé
de
l’État et le sens du service social. Staline proclame une religion du
1144
emières conditions, qui sont le sens vulgarisé de
l’
État et le sens du service social. Staline proclame une religion du tr
1145
nditions, qui sont le sens vulgarisé de l’État et
le
sens du service social. Staline proclame une religion du travail, et
1146
ial. Staline proclame une religion du travail, et
les
Russes sont les plus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de
1147
clame une religion du travail, et les Russes sont
les
plus paresseux des hommes ; Mussolini une religion de l’Empire, et c’
1148
lus paresseux des hommes ; Mussolini une religion
de
l’Empire, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais été une nat
1149
paresseux des hommes ; Mussolini une religion de
l’
Empire, et c’est à peine si les Italiens avaient jamais été une nation
1150
ini une religion de l’Empire, et c’est à peine si
les
Italiens avaient jamais été une nation ; Hitler une religion de l’Éta
1151
aient jamais été une nation ; Hitler une religion
de
l’État, et les Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme
1152
nt jamais été une nation ; Hitler une religion de
l’
État, et les Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme pa
1153
té une nation ; Hitler une religion de l’État, et
les
Allemands l’apprennent péniblement, avec un pédantisme pathétique… N’
1154
; Hitler une religion de l’État, et les Allemands
l’
apprennent péniblement, avec un pédantisme pathétique… N’allons pas fa
1155
athétique… N’allons pas faire, nous, une religion
de
la Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usag
1156
étique… N’allons pas faire, nous, une religion de
la
Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons le goût et l’usage n
1157
ire, nous, une religion de la Liberté ! Ce serait
le
signe que nous en perdons le goût et l’usage naturel, spontané. Un
1158
Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons
le
goût et l’usage naturel, spontané. Un petit industriel. — Avant 193
1159
Ce serait le signe que nous en perdons le goût et
l’
usage naturel, spontané. Un petit industriel. — Avant 1933, sa vie é
1160
t 1933, sa vie était impossible : grèves, menaces
de
mort de la part des extrémistes, discussions épuisantes avec le syndi
1161
part des extrémistes, discussions épuisantes avec
le
syndicat, trésorerie en délire. C’était la « liberté ». Maintenant, p
1162
s avec le syndicat, trésorerie en délire. C’était
la
« liberté ». Maintenant, plus rien n’est libre, mais tout marche. Plu
1163
nt, plus rien n’est libre, mais tout marche. Plus
de
discussions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer
1164
est libre, mais tout marche. Plus de discussions.
Le
« Führer d’entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, ma
1165
ais tout marche. Plus de discussions. Le « Führer
d’
entreprise » n’a pas le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n
1166
e discussions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas
le
droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se
1167
ions. Le « Führer d’entreprise » n’a pas le droit
de
renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre e
1168
de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas
le
droit de se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fix
1169
yer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit
de
se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fixation des
1170
ceux-ci n’ont pas le droit de se mettre en grève.
La
paix sociale a été obtenue par la fixation des devoirs réciproques à
1171
ettre en grève. La paix sociale a été obtenue par
la
fixation des devoirs réciproques à un niveau de justice fort médiocre
1172
r la fixation des devoirs réciproques à un niveau
de
justice fort médiocre, mais stable. — En somme, vous êtes content ? I
1173
mme, vous êtes content ? Il sourit, hausse un peu
les
épaules, fait oui de la tête. Demain, il doit partir pour un Schulung
1174
? Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui
de
la tête. Demain, il doit partir pour un Schulungslager (camp d’éducat
1175
Il sourit, hausse un peu les épaules, fait oui de
la
tête. Demain, il doit partir pour un Schulungslager (camp d’éducation
1176
main, il doit partir pour un Schulungslager (camp
d’
éducation sociale). Ça ne l’enchante pas. Je le revois trois semaines
1177
Schulungslager (camp d’éducation sociale). Ça ne
l’
enchante pas. Je le revois trois semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh
1178
p d’éducation sociale). Ça ne l’enchante pas. Je
le
revois trois semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh bien voilà : nous é
1179
s confortables. J’avais pour compagnon un ouvrier
de
mon usine. On apprend à se connaître en partageant la même chambre. N
1180
on usine. On apprend à se connaître en partageant
la
même chambre. Nous suivions des cours de politique et d’économie. Nou
1181
rtageant la même chambre. Nous suivions des cours
de
politique et d’économie. Nous chantions ensemble. On nous interrogeai
1182
chambre. Nous suivions des cours de politique et
d’
économie. Nous chantions ensemble. On nous interrogeait. La plupart de
1183
interrogeait. La plupart des soirées libres, nous
les
passions en commun, à l’auberge du village… Je le sens tout rajeuni :
1184
es soirées libres, nous les passions en commun, à
l’
auberge du village… Je le sens tout rajeuni : il est retourné à l’écol
1185
es passions en commun, à l’auberge du village… Je
le
sens tout rajeuni : il est retourné à l’école ; et tout délivré : ces
1186
lage… Je le sens tout rajeuni : il est retourné à
l’
école ; et tout délivré : ces ouvriers sont au fond des braves types,
1187
es braves types, on peut leur parler sans relever
le
menton… Un « opposant ». — Je me promène avec un de mes étudiants.
1188
enton… Un « opposant ». — Je me promène avec un
de
mes étudiants. Il est déjà doktor phil., et il voudrait se perfection
1189
en attendant une situation. Il craint d’ailleurs
de
n’en point trouver, n’étant pas du Parti. Il a fait beaucoup de psych
1190
plus croire à rien. » Maintenant il est disciple
de
Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régi
1191
Maintenant il est disciple de Nicolaï Hartmann :
la
volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le re
1192
il est disciple de Nicolaï Hartmann : la volonté,
le
réel, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’es
1193
sciple de Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel,
l’
orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dict
1194
Nicolaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil
de
l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des
1195
olaï Hartmann : la volonté, le réel, l’orgueil de
l’
homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des but
1196
mann : la volonté, le réel, l’orgueil de l’homme…
Le
régime le dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et de
1197
volonté, le réel, l’orgueil de l’homme… Le régime
le
dégoûte et le repousse. C’est la dictature des butors et des imbécile
1198
el, l’orgueil de l’homme… Le régime le dégoûte et
le
repousse. C’est la dictature des butors et des imbéciles. Je lui pose
1199
homme… Le régime le dégoûte et le repousse. C’est
la
dictature des butors et des imbéciles. Je lui pose ma question habitu
1200
vieux, vous ? Quel âge avez-vous ? — 27 ans. Mais
le
Führer l’a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vi
1201
s ? Quel âge avez-vous ? — 27 ans. Mais le Führer
l’
a bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en
1202
ans. Mais le Führer l’a bien dit, l’autre jour :
les
hommes qui avaient plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais l
1203
n dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus
de
vingt ans en 1933 ne comprendront jamais les temps nouveaux. Il prépa
1204
plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais
les
temps nouveaux. Il prépare pour le séminaire un travail sur Barrès :
1205
ndront jamais les temps nouveaux. Il prépare pour
le
séminaire un travail sur Barrès : « la terre et les morts », c’est à
1206
épare pour le séminaire un travail sur Barrès : «
la
terre et les morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol
1207
e séminaire un travail sur Barrès : « la terre et
les
morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol) des nazis.
1208
rès : « la terre et les morts », c’est à peu près
le
Blut und Boden (sang et sol) des nazis. Comme il aime Barrès, cela le
1209
ang et sol) des nazis. Comme il aime Barrès, cela
le
rassure. C’est une voie d’approche, un compromis avec le régime détes
1210
e il aime Barrès, cela le rassure. C’est une voie
d’
approche, un compromis avec le régime détesté. (Note de 1938 : cet étu
1211
ure. C’est une voie d’approche, un compromis avec
le
régime détesté. (Note de 1938 : cet étudiant vient d’entrer dans le P
1212
roche, un compromis avec le régime détesté. (Note
de
1938 : cet étudiant vient d’entrer dans le Parti.) Parents et enfan
1213
égime détesté. (Note de 1938 : cet étudiant vient
d’
entrer dans le Parti.) Parents et enfants. — Déjeuner chez un avocat
1214
(Note de 1938 : cet étudiant vient d’entrer dans
le
Parti.) Parents et enfants. — Déjeuner chez un avocat. Madame se pl
1215
hez un avocat. Madame se plaint : « Il n’y a plus
de
vie de famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes
1216
avocat. Madame se plaint : « Il n’y a plus de vie
de
famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deux de mes enfant
1217
de vie de famille possible, avec ce système. Tous
les
soirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille
1218
e possible, avec ce système. Tous les soirs, deux
de
mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans
1219
oirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par
le
Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un groupe de jeun
1220
Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin
d’
un groupe de jeunes filles qu’elle doit commander deux fois par semain
1221
lle aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un groupe
de
jeunes filles qu’elle doit commander deux fois par semaine : gymnasti
1222
gymnastique et culture politique. De plus, elle a
la
charge de trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper des
1223
e et culture politique. De plus, elle a la charge
de
trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper des secours à
1224
arge de trouver des places pour ses subordonnées,
de
s’occuper des secours à donner aux plus pauvres, de les visiter quand
1225
s’occuper des secours à donner aux plus pauvres,
de
les visiter quand elles sont malades (c’est un contrôle), et même, c’
1226
occuper des secours à donner aux plus pauvres, de
les
visiter quand elles sont malades (c’est un contrôle), et même, c’est
1227
ontrôle), et même, c’est arrivé une ou deux fois,
de
régler des questions très délicates, enfants naturels, etc., vous me
1228
me comprenez. Vous imaginez qu’avec cela, nous ne
la
voyons plus guère. Et comment voulez-vous que les parents gardent leu
1229
la voyons plus guère. Et comment voulez-vous que
les
parents gardent leur autorité ? Le Parti passe avant tout. Si nous vo
1230
ulez-vous que les parents gardent leur autorité ?
Le
Parti passe avant tout. Si nous voulions empêcher notre fils, qui a 1
1231
nous voulions empêcher notre fils, qui a 15 ans,
de
sortir un soir qu’il est un peu malade, par exemple, nous risquerions
1232
mple, nous risquerions une mauvaise histoire avec
les
autorités du Parti. Nous ne sommes que des civils pour nos enfants. E
1233
nt des militaires. » Plainte vingt fois entendue.
Les
enfants sont ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car la libe
1234
ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car
la
liberté, pour un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas de la fa
1235
ur un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas
de
la famille, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extér
1236
un adolescent, c’est tout ce qui ne dépend pas de
la
famille, fut-ce la plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extérieu
1237
t tout ce qui ne dépend pas de la famille, fut-ce
la
plus dure discipline, pourvu qu’elle soit extérieure au foyer. Je ne
1238
le soit extérieure au foyer. Je ne dirai plus que
le
« fascisme » tue l’esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez
1239
u foyer. Je ne dirai plus que le « fascisme » tue
l’
esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à
1240
Je ne dirai plus que le « fascisme » tue l’esprit
d’
initiative. C’est le contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune
1241
le « fascisme » tue l’esprit d’initiative. C’est
le
contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune fille du même âge,
1242
esprit d’initiative. C’est le contraire. Comparez
la
jeune Führerin à une jeune fille du même âge, chez nous ! Mais l’init
1243
n à une jeune fille du même âge, chez nous ! Mais
l’
initiative qu’on exige, c’est celle qui sert l’État et qui est prévue
1244
is l’initiative qu’on exige, c’est celle qui sert
l’
État et qui est prévue par lui ; c’est celle que la tactique moderne e
1245
’État et qui est prévue par lui ; c’est celle que
la
tactique moderne exige du soldat dans le terrain. Contraindre, ce ser
1246
elle que la tactique moderne exige du soldat dans
le
terrain. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer de la liberté mêm
1247
rrain. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer
de
la liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un communiste.
1248
in. Contraindre, ce serait peu. Mais s’emparer de
la
liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un communiste. — D
1249
is s’emparer de la liberté même des jeunes, voilà
le
totalitarisme. Un communiste. — Dans sa petite cuisine, où nous som
1250
epuis deux heures il me raconte ses bagarres avec
les
nazis, avant 1933, quand il était en feldgrau (l’uniforme des communi
1251
es nazis, avant 1933, quand il était en feldgrau (
l’
uniforme des communistes) et les autres en brun. C’est un dur. Chômeur
1252
était en feldgrau (l’uniforme des communistes) et
les
autres en brun. C’est un dur. Chômeur depuis sept ans. Ancien chef d’
1253
’est un dur. Chômeur depuis sept ans. Ancien chef
d’
une Kameradschaft (compagnie de miliciens rouges). Irréductible, il me
1254
t ans. Ancien chef d’une Kameradschaft (compagnie
de
miliciens rouges). Irréductible, il me l’affirme solennellement. Mais
1255
mpagnie de miliciens rouges). Irréductible, il me
l’
affirme solennellement. Mais lui aussi se sent trop vieux pour continu
1256
Mais lui aussi se sent trop vieux pour continuer
la
lutte, il a 50 ans. Se bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça, le
1257
s. Se bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça,
les
ouvriers allemands. « Vous autres Français, me dit-il, vous ne rêvez
1258
Maintenant nous voulons du travail et notre tasse
de
café au lait le matin. Qu’on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça su
1259
voulons du travail et notre tasse de café au lait
le
matin. Qu’on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça suffira. La politi
1260
on nous donne ça, Hitler ou un autre, ça suffira.
La
politique n’intéresse pas les ouvriers quand ils ont de quoi manger e
1261
n autre, ça suffira. La politique n’intéresse pas
les
ouvriers quand ils ont de quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’a
1262
itique n’intéresse pas les ouvriers quand ils ont
de
quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’a qu’à appliquer son program
1263
gramme, maintenant qu’il a gagné. C’était presque
le
même programme que le nôtre ! Mais il a été plus malin, il a rassuré
1264
le nôtre ! Mais il a été plus malin, il a rassuré
les
bourgeois en n’attaquant pas tout de suite la religion… » Tout d’un c
1265
ré les bourgeois en n’attaquant pas tout de suite
la
religion… » Tout d’un coup il se lève de son tabouret et avec un gran
1266
n’attaquant pas tout de suite la religion… » Tout
d’
un coup il se lève de son tabouret et avec un grand geste, le doigt po
1267
de suite la religion… » Tout d’un coup il se lève
de
son tabouret et avec un grand geste, le doigt pointé en l’air : « Je
1268
l se lève de son tabouret et avec un grand geste,
le
doigt pointé en l’air : « Je vais vous dire une chose : si tous l’aba
1269
bouret et avec un grand geste, le doigt pointé en
l’
air : « Je vais vous dire une chose : si tous l’abandonnent, tous ces
1270
n l’air : « Je vais vous dire une chose : si tous
l’
abandonnent, tous ces gros cochons qui sont autour de lui (et il nomme
1271
gros cochons qui sont autour de lui (et il nomme
les
principaux chefs du régime) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine)
1272
paux chefs du régime) eh bien moi ! (il se frappe
la
poitrine) moi je me ferai tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au m
1273
« Lui au moins, c’est un homme sincère, et c’est
le
seul… » II. — Le fait central J’en étais là de mes étonnements.
1274
st un homme sincère, et c’est le seul… » II. —
Le
fait central J’en étais là de mes étonnements. Je collectionnais d
1275
seul… » II. — Le fait central J’en étais là
de
mes étonnements. Je collectionnais des observations de détail et des
1276
s étonnements. Je collectionnais des observations
de
détail et des interprétations théoriques, vraies et vraisemblables un
1277
es, vraies et vraisemblables une à une, mais dont
l’
ensemble me laissait une impression assez confuse. Capitalisme et soci
1278
gés français-moyen, comme s’ils ne sentaient rien
de
ce qui se vivait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne
1279
’ils ne sentaient rien de ce qui se vivait autour
d’
eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’atmosphère
1280
me s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans
l’
atmosphère qui faisait que toutes les descriptions « objectives » de n
1281
ais quoi dans l’atmosphère qui faisait que toutes
les
descriptions « objectives » de nos journalistes paraissaient, lues d’
1282
aisait que toutes les descriptions « objectives »
de
nos journalistes paraissaient, lues d’ici, décrire un monde factice,
1283
vais-je à ce moment. C’est alors que se produisit
le
coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichsweh
1284
à ce moment. C’est alors que se produisit le coup
d’
audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux
1285
lors que se produisit le coup d’audace du 7 mars,
l’
occupation de la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des
1286
roduisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation
de
la Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rou
1287
uisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de
la
Rhénanie par la Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rouges
1288
audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par
la
Reichswehr. Deux jours plus tard, des affiches rouges annonçaient pou
1289
s plus tard, des affiches rouges annonçaient pour
le
surlendemain : « Le Führer parle ! » On plantait des mâts sur les pla
1290
iches rouges annonçaient pour le surlendemain : «
Le
Führer parle ! » On plantait des mâts sur les places. On installait d
1291
: « Le Führer parle ! » On plantait des mâts sur
les
places. On installait des haut-parleurs tous les cent mètres le long
1292
les places. On installait des haut-parleurs tous
les
cent mètres le long des avenues. Et le tambour se mit à battre — deux
1293
eurs tous les cent mètres le long des avenues. Et
le
tambour se mit à battre — deux coups lents, trois coups rapprochés —
1294
e — deux coups lents, trois coups rapprochés — on
l’
entendait encore au milieu de la nuit. Je reprends mes notes du 11 mar
1295
s rapprochés — on l’entendait encore au milieu de
la
nuit. Je reprends mes notes du 11 mars 1936. Une cérémonie sacrée.
1296
mars 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois heures
de
l’après-midi, dans un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, l
1297
s 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois heures de
l’
après-midi, dans un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, le d
1298
rois heures de l’après-midi, dans un café près de
l’
Opéra. Je dis à mon compagnon, le dramaturge allemand L. : — Vous y cr
1299
un café près de l’Opéra. Je dis à mon compagnon,
le
dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vous, à l’âme collective ?
1300
dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vous, à
l’
âme collective ? Est-ce que ce n’est pas une formule grandiloquente po
1301
’est pas une formule grandiloquente pour désigner
l’
absence d’âme personnelle chez les individus charriés par les mouvemen
1302
ne formule grandiloquente pour désigner l’absence
d’
âme personnelle chez les individus charriés par les mouvements mécaniq
1303
te pour désigner l’absence d’âme personnelle chez
les
individus charriés par les mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoc
1304
d’âme personnelle chez les individus charriés par
les
mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoche la tête : — Allez écoute
1305
individus charriés par les mouvements mécaniques
d’
une foule ? L. hoche la tête : — Allez écouter le Führer, nous en repa
1306
les mouvements mécaniques d’une foule ? L. hoche
la
tête : — Allez écouter le Führer, nous en reparlerons demain. Seuleme
1307
d’une foule ? L. hoche la tête : — Allez écouter
le
Führer, nous en reparlerons demain. Seulement allez-y tout de suite,
1308
rons demain. Seulement allez-y tout de suite, car
les
portes s’ouvrent à 5 heures. — Mais il n’est annoncé que pour 9 heure
1309
e pour 9 heures. — Venez voir ! Du seuil du café,
l’
on aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y s
1310
enez voir ! Du seuil du café, l’on aperçoit toute
la
place de l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, imm
1311
! Du seuil du café, l’on aperçoit toute la place
de
l’Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. L
1312
Du seuil du café, l’on aperçoit toute la place de
l’
Opéra. Des milliers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le F
1313
aperçoit toute la place de l’Opéra. Des milliers
de
SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balco
1314
toute la place de l’Opéra. Des milliers de SA et
de
SS y sont déjà rangés, immobiles. Le Führer viendra au balcon à 11 he
1315
ers de SA et de SS y sont déjà rangés, immobiles.
Le
Führer viendra au balcon à 11 heures. D’ici là, ces hommes ne bougero
1316
e bougeront pas. Je me perds dans des labyrinthes
de
barrages jusqu’aux abords de la Festhalle — tout un peuple campe alen
1317
dans des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords
de
la Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je
1318
s des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de
la
Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je ne
1319
Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis
le
matin — et je ne puis franchir les portes qu’à 5 heures 10. Comment f
1320
lentour, depuis le matin — et je ne puis franchir
les
portes qu’à 5 heures 10. Comment fait-on pour occuper en dix minutes
1321
s ? Je me glisse dans des rangs compacts derrière
les
bancs. Je verrai très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’o
1322
compacts derrière les bancs. Je verrai très bien
la
tribune, qui se dresse au centre de l’ovale, comme une tour carrée, t
1323
rai très bien la tribune, qui se dresse au centre
de
l’ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge et violemment éclairé
1324
très bien la tribune, qui se dresse au centre de
l’
ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge et violemment éclairée p
1325
centre de l’ovale, comme une tour carrée, tendue
de
rouge et violemment éclairée par des projecteurs convergents. Des mas
1326
es brunes s’étagent jusqu’à la troisième galerie,
les
visages indistincts. Immense roulement de tambour, rarement interromp
1327
lerie, les visages indistincts. Immense roulement
de
tambour, rarement interrompu par une fanfare. On attend, on se serre
1328
se serre de plus en plus. Des formations du front
de
travail viennent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule. Les aff
1329
s formations du front de travail viennent occuper
les
couloirs, la pelle sur l’épaule. Les affiches annonçaient un appel gé
1330
u front de travail viennent occuper les couloirs,
la
pelle sur l’épaule. Les affiches annonçaient un appel général du Part
1331
avail viennent occuper les couloirs, la pelle sur
l’
épaule. Les affiches annonçaient un appel général du Parti, dans les 4
1332
nent occuper les couloirs, la pelle sur l’épaule.
Les
affiches annonçaient un appel général du Parti, dans les 45 salles de
1333
iches annonçaient un appel général du Parti, dans
les
45 salles de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les train
1334
ent un appel général du Parti, dans les 45 salles
de
la ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux on
1335
un appel général du Parti, dans les 45 salles de
la
ville, pour la même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux ont d
1336
al du Parti, dans les 45 salles de la ville, pour
la
même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux ont déversé depuis l
1337
de la ville, pour la même heure. Avec tout ce que
les
trains spéciaux ont déversé depuis la veille dans cette cité de 700 0
1338
out ce que les trains spéciaux ont déversé depuis
la
veille dans cette cité de 700 000 habitants, et les autocars, et l’af
1339
iaux ont déversé depuis la veille dans cette cité
de
700 000 habitants, et les autocars, et l’afflux des campagnards venus
1340
a veille dans cette cité de 700 000 habitants, et
les
autocars, et l’afflux des campagnards venus à pied, il y aura un mill
1341
te cité de 700 000 habitants, et les autocars, et
l’
afflux des campagnards venus à pied, il y aura un million d’auditeurs
1342
es campagnards venus à pied, il y aura un million
d’
auditeurs immédiats. Quelques femmes s’évanouissent, on les emporte, e
1343
urs immédiats. Quelques femmes s’évanouissent, on
les
emporte, et cela fait un peu de place pour respirer. Sept heures. Per
1344
rsonne ne s’impatiente, ni ne parle. Huit heures.
Les
dignitaires du Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de l’ext
1345
s dignitaires du Reich apparaissent, annoncés par
les
clameurs de l’extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par
1346
du Reich apparaissent, annoncés par les clameurs
de
l’extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par des heil joy
1347
Reich apparaissent, annoncés par les clameurs de
l’
extérieur. Goering, Blomberg, des généraux, salués par des heil joyeux
1348
omberg, des généraux, salués par des heil joyeux.
Le
gouverneur de la province nasille des lieux communs, mal écouté. Je s
1349
néraux, salués par des heil joyeux. Le gouverneur
de
la province nasille des lieux communs, mal écouté. Je suis debout, ma
1350
aux, salués par des heil joyeux. Le gouverneur de
la
province nasille des lieux communs, mal écouté. Je suis debout, malax
1351
mal écouté. Je suis debout, malaxé et soutenu par
la
foule, depuis bientôt quatre fois soixante minutes. Est-ce que cela v
1352
uatre fois soixante minutes. Est-ce que cela vaut
la
peine ? Mais voici une rumeur de marée, des trompettes au-dehors. Tou
1353
ce que cela vaut la peine ? Mais voici une rumeur
de
marée, des trompettes au-dehors. Toutes les lumières s’éteignent dans
1354
rumeur de marée, des trompettes au-dehors. Toutes
les
lumières s’éteignent dans la salle, tandis que des flèches lumineuses
1355
s au-dehors. Toutes les lumières s’éteignent dans
la
salle, tandis que des flèches lumineuses s’allument sur la voûte, poi
1356
tandis que des flèches lumineuses s’allument sur
la
voûte, pointant vers une porte à la hauteur des premières galeries. U
1357
’allument sur la voûte, pointant vers une porte à
la
hauteur des premières galeries. Un coup de projecteur fait apparaître
1358
orte à la hauteur des premières galeries. Un coup
de
projecteur fait apparaître sur le seuil un petit homme en brun, tête
1359
leries. Un coup de projecteur fait apparaître sur
le
seuil un petit homme en brun, tête nue, au sourire extatique. Quarant
1360
e mille hommes, quarante mille bras se sont levés
d’
un coup. L’homme avance très lentement, saluant d’un geste lent, épisc
1361
mes, quarante mille bras se sont levés d’un coup.
L’
homme avance très lentement, saluant d’un geste lent, épiscopal, sous
1362
d’un coup. L’homme avance très lentement, saluant
d’
un geste lent, épiscopal, sous un tonnerre assourdissant de heil rythm
1363
e lent, épiscopal, sous un tonnerre assourdissant
de
heil rythmés. (Je n’entends bientôt plus que les cris rauques de mes
1364
t de heil rythmés. (Je n’entends bientôt plus que
les
cris rauques de mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’h
1365
. (Je n’entends bientôt plus que les cris rauques
de
mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’hommage, le long
1366
mes voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille
l’
hommage, le long de la passerelle qui mène à la tribune. Pendant six m
1367
s il s’avance, il accueille l’hommage, le long de
la
passerelle qui mène à la tribune. Pendant six minutes, c’est très lon
1368
le l’hommage, le long de la passerelle qui mène à
la
tribune. Pendant six minutes, c’est très long. Personne ne peut remar
1369
st très long. Personne ne peut remarquer que j’ai
les
mains dans mes poches : ils sont dressés, immobiles et hurlant en mes
1370
ils sont dressés, immobiles et hurlant en mesure,
les
yeux fixés sur ce point lumineux, sur ce visage au sourire extasié, e
1371
age au sourire extasié, et des larmes coulent sur
les
faces, dans l’ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu le bras én
1372
xtasié, et des larmes coulent sur les faces, dans
l’
ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu le bras énergiquement — l
1373
ns l’ombre. Et soudain tout s’apaise. Il a étendu
le
bras énergiquement — les yeux au ciel — et le Horst Wessel Lied monte
1374
out s’apaise. Il a étendu le bras énergiquement —
les
yeux au ciel — et le Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre.
1375
ndu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et
le
Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre. « Les camarades que l
1376
Horst Wessel Lied monte sourdement du parterre. «
Les
camarades que le Front rouge et la Réaction tuèrent — marchent en esp
1377
monte sourdement du parterre. « Les camarades que
le
Front rouge et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans nos rang
1378
u parterre. « Les camarades que le Front rouge et
la
Réaction tuèrent — marchent en esprit dans nos rangs. » J’ai compris.
1379
peut se comprendre que par une sorte particulière
de
frisson et de battement de cœur — cependant que l’esprit demeure luci
1380
ndre que par une sorte particulière de frisson et
de
battement de cœur — cependant que l’esprit demeure lucide. Ce que j’é
1381
une sorte particulière de frisson et de battement
de
cœur — cependant que l’esprit demeure lucide. Ce que j’éprouve mainte
1382
e frisson et de battement de cœur — cependant que
l’
esprit demeure lucide. Ce que j’éprouve maintenant, c’est cela qu’on d
1383
éprouve maintenant, c’est cela qu’on doit appeler
l’
horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à quelque manife
1384
eler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting
de
masses, à quelque manifestation politique. Mais c’est leur culte qu’i
1385
célèbrent ! Et c’est une liturgie qui se déroule,
la
grande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne suis pas, et qui m
1386
urgie qui se déroule, la grande cérémonie sacrale
d’
une religion dont je ne suis pas, et qui m’écrase et me repousse avec
1387
as, et qui m’écrase et me repousse avec bien plus
de
puissance même physique, que tous ces corps horriblement tendus. Je s
1388
s ensemble. III. — Une religion nouvelle Si
l’
on n’a pas senti cela, on ne comprendra jamais la raison simple des tr
1389
l’on n’a pas senti cela, on ne comprendra jamais
la
raison simple des triomphes totalitaires. Évidemment, il sera toujour
1390
talitaires. Évidemment, il sera toujours possible
d’
invoquer les lois économiques, les forces relatives des partis et des
1391
Évidemment, il sera toujours possible d’invoquer
les
lois économiques, les forces relatives des partis et des classes avan
1392
oujours possible d’invoquer les lois économiques,
les
forces relatives des partis et des classes avant 1933, les circonstan
1393
s relatives des partis et des classes avant 1933,
les
circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, la déc
1394
classes avant 1933, les circonstances politiques
de
l’Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le d
1395
asses avant 1933, les circonstances politiques de
l’
Europe, le traité de Versailles, la décomposition des gauches, le doub
1396
t 1933, les circonstances politiques de l’Europe,
le
traité de Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du
1397
s circonstances politiques de l’Europe, le traité
de
Versailles, la décomposition des gauches, le double jeu du grand capi
1398
politiques de l’Europe, le traité de Versailles,
la
décomposition des gauches, le double jeu du grand capital soutenant H
1399
aité de Versailles, la décomposition des gauches,
le
double jeu du grand capital soutenant Hitler contre les marxistes et
1400
uble jeu du grand capital soutenant Hitler contre
les
marxistes et papen contre Hitler : tout cela est bel et bon, et fourn
1401
tre Hitler : tout cela est bel et bon, et fournit
de
la copie aux marxistes et aux libéraux. À les lire, on conçoit très b
1402
Hitler : tout cela est bel et bon, et fournit de
la
copie aux marxistes et aux libéraux. À les lire, on conçoit très bien
1403
rnit de la copie aux marxistes et aux libéraux. À
les
lire, on conçoit très bien comment la mécanique a joué en fait, et qu
1404
ibéraux. À les lire, on conçoit très bien comment
la
mécanique a joué en fait, et que c’était fatal, et que c’est très dan
1405
é. Car on ne nous parle jamais que du comment. Et
les
« explications » qu’on nous fournit se réduisent en définitive à une
1406
-dire à une description. Et dès lors qu’il s’agit
de
phénomènes aussi complexes, on n’a pas de mal à faire « coller » cett
1407
s’agit de phénomènes aussi complexes, on n’a pas
de
mal à faire « coller » cette description avec telle doctrine qu’on vo
1408
tion avec telle doctrine qu’on voudra : il suffit
de
choisir ses exemples. Mais ce qu’on laisse toujours échapper, c’est l
1409
es. Mais ce qu’on laisse toujours échapper, c’est
le
principe d’actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est la
1410
qu’on laisse toujours échapper, c’est le principe
d’
actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est la grâce effica
1411
lisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est
la
grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’on expliq
1412
ènes, ou si j’ose dire : c’est la grâce efficace.
Les
choses ont tourné de telle sorte ; et l’on explique au nom d’une doct
1413
: c’est la grâce efficace. Les choses ont tourné
de
telle sorte ; et l’on explique au nom d’une doctrine convenablement r
1414
ficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et
l’
on explique au nom d’une doctrine convenablement réadaptée, qu’elles n
1415
ment réadaptée, qu’elles ne pouvaient tourner que
de
cette sorte. Voilà pourquoi votre fille est muette. Les mêmes théoric
1416
tte sorte. Voilà pourquoi votre fille est muette.
Les
mêmes théoriciens, en 1932, vous démontraient, le Capital en main, qu
1417
es mêmes théoriciens, en 1932, vous démontraient,
le
Capital en main, que la situation allemande conduisait droit au commu
1418
1932, vous démontraient, le Capital en main, que
la
situation allemande conduisait droit au communisme. Ce qui m’effraye,
1419
isme. Ce qui m’effraye, c’est leur souplesse dans
l’
erreur. Il a fallu si peu changer pour « expliquer » à l’aide des même
1420
r. Il a fallu si peu changer pour « expliquer » à
l’
aide des mêmes schémas que le contraire se soit produit en fait… Derni
1421
pour « expliquer » à l’aide des mêmes schémas que
le
contraire se soit produit en fait… Dernière défense du capital, récit
1422
nière défense du capital, récitent sans se lasser
les
marxistes. Hystérie collective, disent les rationalistes. Tyrannie, d
1423
lasser les marxistes. Hystérie collective, disent
les
rationalistes. Tyrannie, disent les démocrates. Autant de mots vides
1424
ctive, disent les rationalistes. Tyrannie, disent
les
démocrates. Autant de mots vides ou de mensonges pour les fidèles du
1425
nalistes. Tyrannie, disent les démocrates. Autant
de
mots vides ou de mensonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne
1426
e, disent les démocrates. Autant de mots vides ou
de
mensonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que de
1427
crates. Autant de mots vides ou de mensonges pour
les
fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que de religion. Ce n’est
1428
s fidèles du culte allemand. Il ne s’agit ici que
de
religion. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que les mineurs d
1429
t ici que de religion. Ce n’est pas pour défendre
le
capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au
1430
on. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que
les
mineurs de la Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’es
1431
pas pour défendre le capitalisme que les mineurs
de
la Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en pa
1432
s pour défendre le capitalisme que les mineurs de
la
Sarre ont voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en parla
1433
ttachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en parlant
d’
hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de la reconstr
1434
t pas en parlant d’hystérie qu’on peut comprendre
le
phénomène fondamental de la reconstruction d’une communauté autour d’
1435
ie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental
de
la reconstruction d’une communauté autour d’un sentiment « sacré ». E
1436
qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de
la
reconstruction d’une communauté autour d’un sentiment « sacré ». Et c
1437
dre le phénomène fondamental de la reconstruction
d’
une communauté autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soi
1438
ntal de la reconstruction d’une communauté autour
d’
un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif d’une tyrannie, au sen
1439
autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas
la
soif d’une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’Autrich
1440
d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif
d’
une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’Autriche dans l
1441
tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté
l’
Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction passionnée q
1442
ns politique et légal, qui a jeté l’Autriche dans
les
bras du Führer. Mais c’est l’attraction passionnée qu’exerce une reli
1443
té l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est
l’
attraction passionnée qu’exerce une religion naissante, si basse qu’el
1444
ne religion naissante, si basse qu’elle soit, sur
les
masses décomposées par des siècles d’individualisme. Dans une société
1445
soit, sur les masses décomposées par des siècles
d’
individualisme. Dans une société où tous les liens originels sont diss
1446
iècles d’individualisme. Dans une société où tous
les
liens originels sont dissous ; où les religions n’apparaissent plus a
1447
été où tous les liens originels sont dissous ; où
les
religions n’apparaissent plus au peuple et aux élites que sous l’aspe
1448
pparaissent plus au peuple et aux élites que sous
l’
aspect de survivances sociales ; où les classes nées du développement
1449
nt plus au peuple et aux élites que sous l’aspect
de
survivances sociales ; où les classes nées du développement économiqu
1450
es que sous l’aspect de survivances sociales ; où
les
classes nées du développement économique rassemblent abstraitement de
1451
blent abstraitement des masses inorganiques, dont
les
individus n’ont en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où les
1452
rganiques, dont les individus n’ont en commun que
l’
argent ou le défaut d’argent ; où les partis se multiplient et s’entre
1453
ont les individus n’ont en commun que l’argent ou
le
défaut d’argent ; où les partis se multiplient et s’entredéchirent au
1454
dividus n’ont en commun que l’argent ou le défaut
d’
argent ; où les partis se multiplient et s’entredéchirent au hasard d’
1455
en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où
les
partis se multiplient et s’entredéchirent au hasard d’un jeu politiqu
1456
rtis se multiplient et s’entredéchirent au hasard
d’
un jeu politique de surface ; où les élites parlent un langage que les
1457
et s’entredéchirent au hasard d’un jeu politique
de
surface ; où les élites parlent un langage que les masses sont en mes
1458
rent au hasard d’un jeu politique de surface ; où
les
élites parlent un langage que les masses sont en mesure d’entendre, m
1459
de surface ; où les élites parlent un langage que
les
masses sont en mesure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où l’É
1460
parlent un langage que les masses sont en mesure
d’
entendre, mais non pas de comprendre ; où l’État devient le seul repré
1461
es masses sont en mesure d’entendre, mais non pas
de
comprendre ; où l’État devient le seul représentant du bien commun, m
1462
esure d’entendre, mais non pas de comprendre ; où
l’
État devient le seul représentant du bien commun, mais ne se manifeste
1463
e, mais non pas de comprendre ; où l’État devient
le
seul représentant du bien commun, mais ne se manifeste plus que par l
1464
du bien commun, mais ne se manifeste plus que par
les
feuilles d’impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’union soc
1465
n, mais ne se manifeste plus que par les feuilles
d’
impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’union sociale et spir
1466
e se manifeste plus que par les feuilles d’impôt,
l’
armée et la police ; où tout principe d’union sociale et spirituelle,
1467
ste plus que par les feuilles d’impôt, l’armée et
la
police ; où tout principe d’union sociale et spirituelle, toute commu
1468
d’impôt, l’armée et la police ; où tout principe
d’
union sociale et spirituelle, toute commune mesure a disparu, — il est
1469
ure a disparu, — il est fatal que se répande dans
les
masses et que s’installe au cœur de chaque individu une angoisse, — d
1470
répande dans les masses et que s’installe au cœur
de
chaque individu une angoisse, — d’où naît un appel. C’est à ce formid
1471
stalle au cœur de chaque individu une angoisse, —
d’
où naît un appel. C’est à ce formidable appel des peuples vers un prin
1472
ce formidable appel des peuples vers un principe
d’
union, donc vers une religion, que les dictateurs ont su répondre. Tou
1473
un principe d’union, donc vers une religion, que
les
dictateurs ont su répondre. Tout le reste est littérature, bavardage
1474
eligion, que les dictateurs ont su répondre. Tout
le
reste est littérature, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire,
1475
épondre. Tout le reste est littérature, bavardage
de
théoriciens, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’auteur de cet ar
1476
re, bavardage de théoriciens, ou ce qui est pire,
de
« réalistes ». L’auteur de cet article a reçu récemment d’Allemagne (
1477
héoriciens, ou ce qui est pire, de « réalistes ».
L’
auteur de cet article a reçu récemment d’Allemagne (janvier 1938) une
1478
s, ou ce qui est pire, de « réalistes ». L’auteur
de
cet article a reçu récemment d’Allemagne (janvier 1938) une lettre qu
1479
istes ». L’auteur de cet article a reçu récemment
d’
Allemagne (janvier 1938) une lettre qui résume tout ceci. Elle est d’u
1480
r 1938) une lettre qui résume tout ceci. Elle est
d’
un jeune national-socialiste qui, ayant lu par hasard un de ses livres
1481
e national-socialiste qui, ayant lu par hasard un
de
ses livres, entreprend de réfuter les critiques qui s’y trouvent form
1482
ayant lu par hasard un de ses livres, entreprend
de
réfuter les critiques qui s’y trouvent formulées à l’endroit du régim
1483
ar hasard un de ses livres, entreprend de réfuter
les
critiques qui s’y trouvent formulées à l’endroit du régime hitlérien.
1484
éfuter les critiques qui s’y trouvent formulées à
l’
endroit du régime hitlérien. Il explique tout d’abord que ce régime es
1485
en. Il explique tout d’abord que ce régime est né
de
la pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste. Et il
1486
Il explique tout d’abord que ce régime est né de
la
pauvreté et du malheur de son pays, — ce qui est très juste. Et il aj
1487
que ce régime est né de la pauvreté et du malheur
de
son pays, — ce qui est très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté e
1488
ys, — ce qui est très juste. Et il ajoute : Mais
la
pauvreté et le malheur ne peuvent expliquer que des phénomènes extéri
1489
t très juste. Et il ajoute : Mais la pauvreté et
le
malheur ne peuvent expliquer que des phénomènes extérieurs. La raison
1490
peuvent expliquer que des phénomènes extérieurs.
La
raison profonde d’un mouvement comme le nôtre est irrationnelle. Nous
1491
que des phénomènes extérieurs. La raison profonde
d’
un mouvement comme le nôtre est irrationnelle. Nous voulions croire à
1492
ants à celui qui nous apportait cette possibilité
de
croire. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres,
1493
i qui nous apportait cette possibilité de croire.
Le
christianisme, probablement par la faute de ses ministres, ne satisfa
1494
ité de croire. Le christianisme, probablement par
la
faute de ses ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps au
1495
satisfaisait plus depuis bien longtemps au besoin
de
croire de la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du
1496
it plus depuis bien longtemps au besoin de croire
de
la majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple all
1497
plus depuis bien longtemps au besoin de croire de
la
majorité du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple allema
1498
e de la majorité du peuple. Nous voulons croire à
la
mission du peuple allemand. Nous voulons croire à l’immortalité du pe
1499
mission du peuple allemand. Nous voulons croire à
l’
immortalité du peuple (un arbre dont nous ne sommes que les feuilles q
1500
alité du peuple (un arbre dont nous ne sommes que
les
feuilles qui tombent à chaque génération) et peut-être réussirons-nou
1501
es, carence du christianisme, appel irrationnel à
de
nouvelles raisons de vivre, volonté angoissée de croire à la première
1502
ianisme, appel irrationnel à de nouvelles raisons
de
vivre, volonté angoissée de croire à la première qui se présente — fû
1503
de nouvelles raisons de vivre, volonté angoissée
de
croire à la première qui se présente — fût-elle aussi invraisemblable
1504
e présente — fût-elle aussi invraisemblable que «
l’
immortalité » d’un peuple — on ne peut pas exprimer d’une manière plus
1505
-elle aussi invraisemblable que « l’immortalité »
d’
un peuple — on ne peut pas exprimer d’une manière plus précise et rama
1506
mortalité » d’un peuple — on ne peut pas exprimer
d’
une manière plus précise et ramassée la nature proprement religieuse d
1507
s exprimer d’une manière plus précise et ramassée
la
nature proprement religieuse du phénomène totalitaire allemand. (Et c
1508
e allemand. (Et cela vaut, avec des nuances, pour
l’
Italie et la Russie.) Mesurons maintenant la naïveté des libéraux qui
1509
(Et cela vaut, avec des nuances, pour l’Italie et
la
Russie.) Mesurons maintenant la naïveté des libéraux qui tiennent fré
1510
pour l’Italie et la Russie.) Mesurons maintenant
la
naïveté des libéraux qui tiennent fréquemment ce propos : « Tout n’es
1511
nent fréquemment ce propos : « Tout n’est pas mal
de
ce qui se fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre. » Certes,
1512
es choses à y prendre. » Certes, Hitler a rétabli
l’
ordre dans la rue. Il fait régner la paix sociale. Il y avait six mill
1513
prendre. » Certes, Hitler a rétabli l’ordre dans
la
rue. Il fait régner la paix sociale. Il y avait six millions de chôme
1514
ler a rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner
la
paix sociale. Il y avait six millions de chômeurs en 1933, tandis qu’
1515
t régner la paix sociale. Il y avait six millions
de
chômeurs en 1933, tandis qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dig
1516
millions de chômeurs en 1933, tandis qu’on manque
de
main-d’œuvre en 1938. La dignité de la nation est rétablie. L’autorit
1517
933, tandis qu’on manque de main-d’œuvre en 1938.
La
dignité de la nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nou
1518
qu’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité
de
la nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nous voici sau
1519
’on manque de main-d’œuvre en 1938. La dignité de
la
nation est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et nous voici sauvés
1520
re en 1938. La dignité de la nation est rétablie.
L’
autorité est restaurée. « Et nous voici sauvés du communisme. » C’est
1521
eaucoup de braves gens croient trouver un terrain
d’
entente avec les dictatures qu’ils condamnent en principe. C’est ainsi
1522
es gens croient trouver un terrain d’entente avec
les
dictatures qu’ils condamnent en principe. C’est ainsi qu’ils apporten
1523
rtent leur petite contribution, toute bénévole, à
l’
effort de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans ma
1524
r petite contribution, toute bénévole, à l’effort
de
la propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans malice, et
1525
etite contribution, toute bénévole, à l’effort de
la
propagande totalitaire dans nos pays. Ils le font sans malice, et au
1526
t de la propagande totalitaire dans nos pays. Ils
le
font sans malice, et au nom du bon sens. Ils me rappellent cette bonn
1527
pieusement son petit fagot au bûcher du supplice
de
Jean Huss : ce que voyant, le martyr prononça : O sancta simplicitas
1528
bûcher du supplice de Jean Huss : ce que voyant,
le
martyr prononça : O sancta simplicitas ! Oui, réellement, il faut une
1529
n puisse détacher telle ou telle mesure prise par
le
régime pour l’admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter. C’est u
1530
er telle ou telle mesure prise par le régime pour
l’
admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter. C’est une belle ironie
1531
régime pour l’admirer isolément, ou pour essayer
de
l’imiter. C’est une belle ironie sur le libéralisme impénitent que ce
1532
gime pour l’admirer isolément, ou pour essayer de
l’
imiter. C’est une belle ironie sur le libéralisme impénitent que cette
1533
r essayer de l’imiter. C’est une belle ironie sur
le
libéralisme impénitent que cette manière libérale de « rendre justice
1534
libéralisme impénitent que cette manière libérale
de
« rendre justice » au totalitarisme. Comme si le mot totalitaire ne s
1535
de « rendre justice » au totalitarisme. Comme si
le
mot totalitaire ne signifiait pas, justement, que tout se tient dans
1536
en être détaché sous peine de perdre toute espèce
de
sens ! Croit-on que l’ordre social qu’on admire en Allemagne puisse ê
1537
ine de perdre toute espèce de sens ! Croit-on que
l’
ordre social qu’on admire en Allemagne puisse être obtenu à bas prix,
1538
s » ? Ne voit-on pas que cet ordre est simplement
la
suppression brutale et militaire de toute expression libre des antago
1539
st simplement la suppression brutale et militaire
de
toute expression libre des antagonismes qui chez nous sont encore la
1540
libre des antagonismes qui chez nous sont encore
la
réalité même du social ? Que la paix est obtenue par l’écrasement des
1541
nous sont encore la réalité même du social ? Que
la
paix est obtenue par l’écrasement des faibles ? Que l’unanimité des o
1542
lité même du social ? Que la paix est obtenue par
l’
écrasement des faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte de la mi
1543
ix est obtenue par l’écrasement des faibles ? Que
l’
unanimité des ouvriers résulte de la mise au pas des syndicats ? Que t
1544
es faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte
de
la mise au pas des syndicats ? Que tout cela n’est devenu possible qu
1545
faibles ? Que l’unanimité des ouvriers résulte de
la
mise au pas des syndicats ? Que tout cela n’est devenu possible que p
1546
ats ? Que tout cela n’est devenu possible que par
le
fait d’une complicité quasi universelle et inconsciente, fût-ce de la
1547
e tout cela n’est devenu possible que par le fait
d’
une complicité quasi universelle et inconsciente, fût-ce de la part de
1548
pposants ? Que cette complicité elle-même procède
d’
une angoisse religieuse plus puissante que toutes les « raisons », que
1549
une angoisse religieuse plus puissante que toutes
les
« raisons », que tous les « intérêts » du monde ? Et qu’enfin ce qui
1550
us puissante que toutes les « raisons », que tous
les
« intérêts » du monde ? Et qu’enfin ce qui importe au dictateur, ce n
1551
n’est pas telle mesure en soi, mais au contraire
le
sens qu’elle prend par rapport au mouvement total, à la religion de l
1552
s qu’elle prend par rapport au mouvement total, à
la
religion de la nation, et au contenu de cette religion, la volonté co
1553
end par rapport au mouvement total, à la religion
de
la nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de
1554
par rapport au mouvement total, à la religion de
la
nation, et au contenu de cette religion, la volonté collective de pui
1555
total, à la religion de la nation, et au contenu
de
cette religion, la volonté collective de puissance ? Devant cette vol
1556
on de la nation, et au contenu de cette religion,
la
volonté collective de puissance ? Devant cette volonté religieuse, to
1557
contenu de cette religion, la volonté collective
de
puissance ? Devant cette volonté religieuse, toutes les résistances o
1558
issance ? Devant cette volonté religieuse, toutes
les
résistances ont cédé. L’internationale ouvrière s’est effondrée sans
1559
onté religieuse, toutes les résistances ont cédé.
L’
internationale ouvrière s’est effondrée sans faire usage de ses armes.
1560
tionale ouvrière s’est effondrée sans faire usage
de
ses armes. Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur. I
1561
re s’est effondrée sans faire usage de ses armes.
Le
capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur. Idéalisme et ré
1562
usage de ses armes. Le capital est en bonne voie
d’
étatisation sans douleur. Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le
1563
douleur. Idéalisme et réalisme ont fait faillite.
Le
seul adversaire du régime demeure, en fait, l’Église confessionnelle
1564
e. Le seul adversaire du régime demeure, en fait,
l’
Église confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et
1565
ait, l’Église confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à
la
religion de la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi propr
1566
e confessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion
de
la nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite :
1567
onfessionnelle ; c’est-à-dire qu’à la religion de
la
nation et de la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : co
1568
e ; c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et
de
la Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve
1569
c’est-à-dire qu’à la religion de la nation et de
la
Race ne s’oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve du
1570
n de la nation et de la Race ne s’oppose plus que
la
foi proprement dite : contre-épreuve du diagnostic que l’on vient d’e
1571
roprement dite : contre-épreuve du diagnostic que
l’
on vient d’esquisser. IV. — Perspectives À Berlin, les milieux q
1572
ite : contre-épreuve du diagnostic que l’on vient
d’
esquisser. IV. — Perspectives À Berlin, les milieux qui se disen
1573
t d’esquisser. IV. — Perspectives À Berlin,
les
milieux qui se disent bien informés prophétisent la chute du régime p
1574
milieux qui se disent bien informés prophétisent
la
chute du régime pour le mois suivant, — depuis cinq ans. Or, chaque m
1575
ien informés prophétisent la chute du régime pour
le
mois suivant, — depuis cinq ans. Or, chaque mois apporte, régulièreme
1576
précise des pouvoirs du Führer, une consolidation
de
son prestige. On ne voit aucune raison pour qu’Hitler tombe. Mais on
1577
er tombe. Mais on ne voit pas beaucoup de raisons
de
douter que son régime ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs
1578
de raisons de douter que son régime ne conduise à
la
guerre. Non pas que les chefs et les troupes veuillent la guerre ! Le
1579
e son régime ne conduise à la guerre. Non pas que
les
chefs et les troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si
1580
ne conduise à la guerre. Non pas que les chefs et
les
troupes veuillent la guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni
1581
e. Non pas que les chefs et les troupes veuillent
la
guerre ! Les hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais c
1582
ue les chefs et les troupes veuillent la guerre !
Les
hommes ne sont pas si méchants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il faut
1583
même si bêtes. Mais ce qu’il faut voir, c’est que
la
volonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans les régimes totali
1584
olonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans
les
régimes totalitaires. Ce n’est pas le chef qui commande, et ce ne son
1585
u que dans les régimes totalitaires. Ce n’est pas
le
chef qui commande, et ce ne sont pas les désirs conscients et avoués
1586
n’est pas le chef qui commande, et ce ne sont pas
les
désirs conscients et avoués qui sont puissants. Ce qui est puissant,
1587
Ce qui est puissant, ce qui commande tout, c’est
le
mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régime.
1588
uissant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme
de
la dictature totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la struct
1589
sant, ce qui commande tout, c’est le mécanisme de
la
dictature totalitaire, c’est la structure du régime. Or, la structure
1590
t le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est
la
structure du régime. Or, la structure de l’État totalitaire — quelle
1591
re totalitaire, c’est la structure du régime. Or,
la
structure de l’État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est
1592
e, c’est la structure du régime. Or, la structure
de
l’État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de gu
1593
c’est la structure du régime. Or, la structure de
l’
État totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état de guerr
1594
totalitaire — quelle que soit sa doctrine — c’est
l’
état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’union
1595
aire — quelle que soit sa doctrine — c’est l’état
de
guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’union sacrée
1596
sa doctrine — c’est l’état de guerre. Tout ce que
l’
on fait là-bas se fait au nom de l’union sacrée, morale de guerre ; et
1597
e. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de
l’
union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’oppression so
1598
t là-bas se fait au nom de l’union sacrée, morale
de
guerre ; et toutes les mesures d’oppression sont « joyeusement accept
1599
m de l’union sacrée, morale de guerre ; et toutes
les
mesures d’oppression sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’un
1600
sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures
d’
oppression sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’union sacrée
1601
ssion sont « joyeusement acceptées » pour peu que
l’
union sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit
1602
yeusement acceptées » pour peu que l’union sacrée
les
légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit-on en France d’
1603
sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas
de
beurre, dit-on en France d’un air malin. On oublie que le mot est de
1604
des canons, mais pas de beurre, dit-on en France
d’
un air malin. On oublie que le mot est de Goering lui-même. « Du beurr
1605
e, dit-on en France d’un air malin. On oublie que
le
mot est de Goering lui-même. « Du beurre ou des canons », c’est un sl
1606
n France d’un air malin. On oublie que le mot est
de
Goering lui-même. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de la
1607
ême. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan
de
la propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’enthousiasme des
1608
. « Du beurre ou des canons », c’est un slogan de
la
propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’enthousiasme des fo
1609
a propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement
l’
enthousiasme des foules allemandes — pour les canons. Ces foules peuve
1610
ement l’enthousiasme des foules allemandes — pour
les
canons. Ces foules peuvent très bien être composées de pacifistes. Ce
1611
nons. Ces foules peuvent très bien être composées
de
pacifistes. Cela n’a aucune importance. Car ce qui compte, c’est la N
1612
a n’a aucune importance. Car ce qui compte, c’est
la
Nation, et non pas les individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’
1613
e. Car ce qui compte, c’est la Nation, et non pas
les
individus. Or la Nation, pratiquement c’est l’État. Et cet État est n
1614
te, c’est la Nation, et non pas les individus. Or
la
Nation, pratiquement c’est l’État. Et cet État est né de la guerre ;
1615
s les individus. Or la Nation, pratiquement c’est
l’
État. Et cet État est né de la guerre ; il y prépare du simple fait qu
1616
on, pratiquement c’est l’État. Et cet État est né
de
la guerre ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’existenc
1617
pratiquement c’est l’État. Et cet État est né de
la
guerre ; il y prépare du simple fait que ses conditions d’existence s
1618
; il y prépare du simple fait que ses conditions
d’
existence sont celles d’une mobilisation ; il compte à chaque instant
1619
e fait que ses conditions d’existence sont celles
d’
une mobilisation ; il compte à chaque instant avec l’éventualité d’une
1620
ne mobilisation ; il compte à chaque instant avec
l’
éventualité d’une guerre, et il y puise sa force de cohésion. Quelle q
1621
n ; il compte à chaque instant avec l’éventualité
d’
une guerre, et il y puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc l
1622
’éventualité d’une guerre, et il y puise sa force
de
cohésion. Quelle que soit donc la volonté consciente et avouée du Füh
1623
puise sa force de cohésion. Quelle que soit donc
la
volonté consciente et avouée du Führer et du peuple, il n’y a pas de
1624
te et avouée du Führer et du peuple, il n’y a pas
de
raison de penser que l’aventure puisse bien finir. Tout se ramène don
1625
ée du Führer et du peuple, il n’y a pas de raison
de
penser que l’aventure puisse bien finir. Tout se ramène donc, pour no
1626
t du peuple, il n’y a pas de raison de penser que
l’
aventure puisse bien finir. Tout se ramène donc, pour nous, à un probl
1627
ir. Tout se ramène donc, pour nous, à un problème
de
force. Mais non pas de forces pour « gagner » la guerre : car toute g
1628
, pour nous, à un problème de force. Mais non pas
de
forces pour « gagner » la guerre : car toute guerre engagée avec les
1629
de force. Mais non pas de forces pour « gagner »
la
guerre : car toute guerre engagée avec les États totalitaires est une
1630
agner » la guerre : car toute guerre engagée avec
les
États totalitaires est une guerre perdue, quelle que soit son issue,
1631
ne guerre perdue, quelle que soit son issue, pour
les
nations démocratiques. D’une guerre totale, telle que nous imposerait
1632
e soit son issue, pour les nations démocratiques.
D’
une guerre totale, telle que nous imposerait l’Allemagne, ne peut sort
1633
s. D’une guerre totale, telle que nous imposerait
l’
Allemagne, ne peut sortir qu’un État totalitaire. Il s’agit donc d’emp
1634
eut sortir qu’un État totalitaire. Il s’agit donc
d’
empêcher cette guerre, de se montrer assez forts pour l’empêcher, et d
1635
alitaire. Il s’agit donc d’empêcher cette guerre,
de
se montrer assez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le régi
1636
cher cette guerre, de se montrer assez forts pour
l’
empêcher, et de condamner ainsi le régime adverse à une autodestructio
1637
re, de se montrer assez forts pour l’empêcher, et
de
condamner ainsi le régime adverse à une autodestruction de ses énergi
1638
ssez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi
le
régime adverse à une autodestruction de ses énergies belliqueuses. Or
1639
ner ainsi le régime adverse à une autodestruction
de
ses énergies belliqueuses. Or, se montrer fort, ce n’est pas s’armer
1640
dents. Réagir au péril totalitaire par des plans
de
« réarmement », c’est introduire chez nous le Cheval de Troie. Car po
1641
ans de « réarmement », c’est introduire chez nous
le
Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que l’adversaire, il faudrai
1642
éarmement », c’est introduire chez nous le Cheval
de
Troie. Car pour s’armer autant que l’adversaire, il faudrait imposer
1643
s le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que
l’
adversaire, il faudrait imposer au pays une discipline équivalente à c
1644
pays une discipline équivalente à celle qui régit
les
Allemands. À supposer que l’on y réussisse, on se trouverait encore e
1645
e à celle qui régit les Allemands. À supposer que
l’
on y réussisse, on se trouverait encore en arrière : de deux grands pa
1646
y réussisse, on se trouverait encore en arrière :
de
deux grands pays également surarmés, c’est celui qui dispose de la pl
1647
pays également surarmés, c’est celui qui dispose
de
la plus forte mystique qui doit fatalement triompher. Et en s’armant
1648
ys également surarmés, c’est celui qui dispose de
la
plus forte mystique qui doit fatalement triompher. Et en s’armant aut
1649
t fatalement triompher. Et en s’armant autant que
l’
État totalitaire, l’État démocratique perdrait ses meilleures forces m
1650
er. Et en s’armant autant que l’État totalitaire,
l’
État démocratique perdrait ses meilleures forces morales ; sa « mystiq
1651
t ses meilleures forces morales ; sa « mystique »
de
la liberté. Il n’y a de solution pratique que dans un vaste effort mo
1652
es meilleures forces morales ; sa « mystique » de
la
liberté. Il n’y a de solution pratique que dans un vaste effort moral
1653
morales ; sa « mystique » de la liberté. Il n’y a
de
solution pratique que dans un vaste effort moral des grandes et des p
1654
s démocraties pour résoudre à leur manière propre
le
problème religieux (plus que social) qu’ont résolu, vaille que vaille
1655
lus que social) qu’ont résolu, vaille que vaille,
les
dictateurs. Refaire une commune mesure vivante. Restaurer le sens civ
1656
rs. Refaire une commune mesure vivante. Restaurer
le
sens civique décadent. Retrouver une foi qui ne soit pas cette volont
1657
er une foi qui ne soit pas cette volonté anxieuse
de
croire à la Nation… Le seul problème pratique, sérieux, urgent et rée
1658
ui ne soit pas cette volonté anxieuse de croire à
la
Nation… Le seul problème pratique, sérieux, urgent et réellement fond
1659
pas cette volonté anxieuse de croire à la Nation…
Le
seul problème pratique, sérieux, urgent et réellement fondamental, c’
1660
réellement fondamental, c’est celui que nous pose
l’
angoisse des individus isolés, et l’appel religieux qui naît de cette
1661
que nous pose l’angoisse des individus isolés, et
l’
appel religieux qui naît de cette angoisse — même s’il est encore inco
1662
s individus isolés, et l’appel religieux qui naît
de
cette angoisse — même s’il est encore inconscient. Toute la question
1663
ngoisse — même s’il est encore inconscient. Toute
la
question est de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoud
1664
’il est encore inconscient. Toute la question est
de
savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que
1665
st de savoir si nous saurons mettre à profit pour
le
résoudre le délai que nous accordent encore une situation matérielle
1666
si nous saurons mettre à profit pour le résoudre
le
délai que nous accordent encore une situation matérielle supportable,
1667
uation matérielle supportable, et quelques restes
de
traditions civiques. 3. Pour le semestre d’été, je fus autorisé à
1668
uelques restes de traditions civiques. 3. Pour
le
semestre d’été, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la l
1669
es de traditions civiques. 3. Pour le semestre
d’
été, je fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature d
1670
stre d’été, je fus autorisé à choisir comme sujet
de
cours : la littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à d
1671
je fus autorisé à choisir comme sujet de cours :
la
littérature de la Révolution française. Je m’appliquai à démontrer qu
1672
é à choisir comme sujet de cours : la littérature
de
la Révolution française. Je m’appliquai à démontrer que le national-s
1673
choisir comme sujet de cours : la littérature de
la
Révolution française. Je m’appliquai à démontrer que le national-soci
1674
olution française. Je m’appliquai à démontrer que
le
national-socialisme est un jacobinisme allemand ; même esprit central
1675
nd ; même esprit centralisateur ; même exaltation
de
la nation considérée comme missionnaire d’une idée ; même goût des fê
1676
; même esprit centralisateur ; même exaltation de
la
nation considérée comme missionnaire d’une idée ; même goût des fêtes
1677
tation de la nation considérée comme missionnaire
d’
une idée ; même goût des fêtes symboliques données par l’État dans l’i
1678
dée ; même goût des fêtes symboliques données par
l’
État dans l’intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discip
1679
oût des fêtes symboliques données par l’État dans
l’
intention — avouée par le conventionnel Cloots — de discipliner les es
1680
données par l’État dans l’intention — avouée par
le
conventionnel Cloots — de discipliner les esprits ; mêmes tentatives
1681
’intention — avouée par le conventionnel Cloots —
de
discipliner les esprits ; mêmes tentatives pour instaurer une religio
1682
ouée par le conventionnel Cloots — de discipliner
les
esprits ; mêmes tentatives pour instaurer une religion purement natio
1683
urement nationale et civique destinée à remplacer
les
confessions « vieillies » et « divisées ». Il faut créer une « religi
1684
s » et « divisées ». Il faut créer une « religion
d’
hommes sans Dieu », disait Naigeon, une « foi concrète et patriotique
1685
geon, une « foi concrète et patriotique », disait
l’
abbé Grégoire : c’est le « christianisme positif et allemand » des naz
1686
et patriotique », disait l’abbé Grégoire : c’est
le
« christianisme positif et allemand » des nazis… Tout cela fut écouté
1687
ncerté… Mais de la part d’un étranger, on accepte
de
tels écarts. Grande différence avec le régime russe. f. Rougemont D
1688
on accepte de tels écarts. Grande différence avec
le
régime russe. f. Rougemont Denis de, « Vues sur le national-sociali
1689
érence avec le régime russe. f. Rougemont Denis
de
, « Vues sur le national-socialisme », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1
1690
régime russe. f. Rougemont Denis de, « Vues sur
le
national-socialisme », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1938, p. 5
1691
nt Denis de, « Vues sur le national-socialisme »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1938, p. 5-10.
1692
Faire
le
jeu d’Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’été dernier, et dev
1693
Faire le jeu
d’
Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de l’été dernier, et devant la
1694
e jeu d’Hitler (1er janvier 1939)g Au cours de
l’
été dernier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis
1695
er 1939)g Au cours de l’été dernier, et devant
la
menace hitlérienne, un écrivain de nos amis se sentit pressé de parle
1696
ier, et devant la menace hitlérienne, un écrivain
de
nos amis se sentit pressé de parler, non point pour appeler les démoc
1697
érienne, un écrivain de nos amis se sentit pressé
de
parler, non point pour appeler les démocrates aux armes, mais simplem
1698
e sentit pressé de parler, non point pour appeler
les
démocrates aux armes, mais simplement pour leur montrer, dans la mesu
1699
ux armes, mais simplement pour leur montrer, dans
la
mesure de ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connai
1700
mais simplement pour leur montrer, dans la mesure
de
ses moyens, quelle était la réalité de la menace. Il connaissait le I
1701
ntrer, dans la mesure de ses moyens, quelle était
la
réalité de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu
1702
la mesure de ses moyens, quelle était la réalité
de
la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il e
1703
mesure de ses moyens, quelle était la réalité de
la
menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il esti
1704
lle était la réalité de la menace. Il connaissait
le
IIIe Reich pour y avoir vécu un an. Il estimait que dans l’intérêt mê
1705
ich pour y avoir vécu un an. Il estimait que dans
l’
intérêt même d’une défense efficace, il importait de faire connaître l
1706
r vécu un an. Il estimait que dans l’intérêt même
d’
une défense efficace, il importait de faire connaître la nature de l’a
1707
intérêt même d’une défense efficace, il importait
de
faire connaître la nature de l’attaque qui se préparait, et donc la f
1708
défense efficace, il importait de faire connaître
la
nature de l’attaque qui se préparait, et donc la force autant que la
1709
ficace, il importait de faire connaître la nature
de
l’attaque qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse
1710
ace, il importait de faire connaître la nature de
l’
attaque qui se préparait, et donc la force autant que la faiblesse de
1711
la nature de l’attaque qui se préparait, et donc
la
force autant que la faiblesse de l’adversaire. Il écrivait à ce sujet
1712
que qui se préparait, et donc la force autant que
la
faiblesse de l’adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qu
1713
éparait, et donc la force autant que la faiblesse
de
l’adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qui, selon lui,
1714
rait, et donc la force autant que la faiblesse de
l’
adversaire. Il écrivait à ce sujet (dans un langage qui, selon lui, ne
1715
langage qui, selon lui, ne devait point permettre
d’
équivoque) : « Un général qui étudie le terrain de sa bataille décisiv
1716
permettre d’équivoque) : « Un général qui étudie
le
terrain de sa bataille décisive n’est pas précisément ce qu’on nomme
1717
d’équivoque) : « Un général qui étudie le terrain
de
sa bataille décisive n’est pas précisément ce qu’on nomme impartial,
1718
ce qu’on nomme impartial, mais s’il est incapable
d’
estimer objectivement les forces en présence, il ferait mieux de s’occ
1719
, mais s’il est incapable d’estimer objectivement
les
forces en présence, il ferait mieux de s’occuper de politique. » Il m
1720
ctivement les forces en présence, il ferait mieux
de
s’occuper de politique. » Il montrait donc, « objectivement », ce qu’
1721
forces en présence, il ferait mieux de s’occuper
de
politique. » Il montrait donc, « objectivement », ce qu’il y a de bon
1722
Il montrait donc, « objectivement », ce qu’il y a
de
bon et ce qu’il y a de mauvais dans l’hitlérisme. Et concluait sur un
1723
ectivement », ce qu’il y a de bon et ce qu’il y a
de
mauvais dans l’hitlérisme. Et concluait sur une pressante mise en gar
1724
qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais dans
l’
hitlérisme. Et concluait sur une pressante mise en garde contre l’espr
1725
concluait sur une pressante mise en garde contre
l’
esprit totalitaire. Or, à peine ce livre paru, certains critiques sign
1726
ce livre paru, certains critiques signifièrent à
l’
auteur qu’en « prétendant être objectif », il « faisait en réalité le
1727
étendant être objectif », il « faisait en réalité
le
jeu d’Hitler ». Cette petite aventure nous apparaît révélatrice d’un
1728
t être objectif », il « faisait en réalité le jeu
d’
Hitler ». Cette petite aventure nous apparaît révélatrice d’un état d’
1729
. Cette petite aventure nous apparaît révélatrice
d’
un état d’esprit dont la seule existence suffit à justifier l’effort d
1730
nous apparaît révélatrice d’un état d’esprit dont
la
seule existence suffit à justifier l’effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une
1731
esprit dont la seule existence suffit à justifier
l’
effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose né
1732
nt la seule existence suffit à justifier l’effort
de
nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose nécessairem
1733
stifier l’effort de nos Cahiers. ⁂ Qu’une « prise
de
parti » efficace suppose nécessairement et avant tout la connaissance
1734
i » efficace suppose nécessairement et avant tout
la
connaissance « objective » des faits en discussion, voilà qui, semble
1735
iscussion, voilà qui, semble-t-il, ne souffre pas
le
doute un seul instant. Mais que cette vérité très évidente soit en pr
1736
éconnue, contestée avec passion, voilà qui mérite
l’
examen. Posons la question sous sa forme la plus simple. Comment se pe
1737
mérite l’examen. Posons la question sous sa forme
la
plus simple. Comment se peut-il, en général, qu’un homme refuse de vo
1738
omment se peut-il, en général, qu’un homme refuse
de
voir ce qui est ? Et en particulier : comment se peut-il que, délibér
1739
que, délibérément, un publiciste qui entend juger
l’
Allemagne, commence par récuser les témoins « objectifs » en les accus
1740
ui entend juger l’Allemagne, commence par récuser
les
témoins « objectifs » en les accusant de « complicité » ? La réponse
1741
commence par récuser les témoins « objectifs » en
les
accusant de « complicité » ? La réponse est fournie par la psychologi
1742
récuser les témoins « objectifs » en les accusant
de
« complicité » ? La réponse est fournie par la psychologie courante
1743
« objectifs » en les accusant de « complicité » ?
La
réponse est fournie par la psychologie courante de l’enfance. J’inte
1744
nt de « complicité » ? La réponse est fournie par
la
psychologie courante de l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé de tro
1745
réponse est fournie par la psychologie courante
de
l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher d
1746
ponse est fournie par la psychologie courante de
l’
enfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du f
1747
ourante de l’enfance. J’interdis à mon fils, âgé
de
trois, ans, de s’approcher du feu. Il s’en approche, naturellement.
1748
nfance. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans,
de
s’approcher du feu. Il s’en approche, naturellement. Je lui dis : «
1749
naturellement. Je lui dis : « Tu sais que je te
l’
ai défendu, tu vas te brûler. — Non, dit-il, ça ne brûle pas. — Mon p
1750
avec certains « antifascistes » dès que j’essaie
de
les avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits
1751
ec certains « antifascistes » dès que j’essaie de
les
avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits « b
1752
« antifascistes » dès que j’essaie de les avertir
de
ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose des faits « bons » ou «
1753
auvais ». Je dis : il faut connaître ces faits si
l’
on veut agir sur eux sans se laisser contaminer. Ils me répondent : vo
1754
i mon fils prétend-il, contre toute évidence, que
le
feu ne brûle pas ? C’est parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’ai env
1755
st parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’ai envie
de
toucher le feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contradiction ins
1756
’il n’ose ni ne peut dire : j’ai envie de toucher
le
feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contradiction insurmontable
1757
rmontable se résout pratiquement par un mensonge (
le
feu ne brûle pas), et par un transfert de la « méchanceté » du feu su
1758
nsonge (le feu ne brûle pas), et par un transfert
de
la « méchanceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser de reconna
1759
nge (le feu ne brûle pas), et par un transfert de
la
« méchanceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser de reconnaîtr
1760
anceté » du feu sur celui qui en avertit. Refuser
de
reconnaître les faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’êt
1761
sur celui qui en avertit. Refuser de reconnaître
les
faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit d’être complice de l
1762
nnaître les faits (mensonge) et accuser celui qui
les
décrit d’être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanis
1763
faits (mensonge) et accuser celui qui les décrit
d’
être complice de leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulie
1764
) et accuser celui qui les décrit d’être complice
de
leur menace (transfert), tel est le mécanisme régulier qui trahit la
1765
être complice de leur menace (transfert), tel est
le
mécanisme régulier qui trahit la présence d’une passion inavouable. D
1766
nsfert), tel est le mécanisme régulier qui trahit
la
présence d’une passion inavouable. Dans un monde comme le nôtre, où s
1767
est le mécanisme régulier qui trahit la présence
d’
une passion inavouable. Dans un monde comme le nôtre, où si peu d’homm
1768
avouable. Dans un monde comme le nôtre, où si peu
d’
hommes connaissent leur vraie croyance et leurs vrais désirs, il est f
1769
développe au plus haut point ce que j’appellerai
le
chantage à la tendance. Chantage qui consiste à dire : si vous préten
1770
plus haut point ce que j’appellerai le chantage à
la
tendance. Chantage qui consiste à dire : si vous prétendez rester obj
1771
telle réalité, c’est que vous avez une tendance à
la
favoriser. Toutes les fois que ce chantage se manifeste, je suis cert
1772
se manifeste, je suis certain que son auteur est
la
proie d’une passion inavouable — à ses propres yeux — pour la réalit
1773
este, je suis certain que son auteur est la proie
d’
une passion inavouable — à ses propres yeux — pour la réalité qu’il m
1774
e passion inavouable — à ses propres yeux — pour
la
réalité qu’il m’interdit d’examiner. Je prétends donc que les antifas
1775
s propres yeux — pour la réalité qu’il m’interdit
d’
examiner. Je prétends donc que les antifascistes « aveugles » sont des
1776
qu’il m’interdit d’examiner. Je prétends donc que
les
antifascistes « aveugles » sont des totalitaires qui s’ignorent. ⁂ Qu
1777
alitaires qui s’ignorent. ⁂ Quelle est, en effet,
la
caractéristique de toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus d
1778
orent. ⁂ Quelle est, en effet, la caractéristique
de
toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et de l
1779
stique de toute mentalité « totalitaire » ? C’est
le
refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine
1780
toute mentalité « totalitaire » ? C’est le refus
de
discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchév
1781
« totalitaire » ? C’est le refus de discuter. Et
de
là vient le terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste
1782
re » ? C’est le refus de discuter. Et de là vient
le
terrorisme. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste) a toujours
1783
refus de discuter. Et de là vient le terrorisme.
La
Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste) a toujours dénoncé à la v
1784
ne, bolchéviste ou fasciste) a toujours dénoncé à
la
vindicte publique les « individus », c’est-à-dire ceux qui discutent
1785
sciste) a toujours dénoncé à la vindicte publique
les
« individus », c’est-à-dire ceux qui discutent ; ceux qui, sans être
1786
ême des opposants, ne manifestent pas une volonté
de
soumission aveugle et joyeuse aux mots d’ordre du Parti. Plus encore
1787
qu’on soupçonne, bien qu’adhérents enthousiastes,
de
demeurer capables d’un jugement personnel. Puis : ceux qui n’ont pas
1788
qu’adhérents enthousiastes, de demeurer capables
d’
un jugement personnel. Puis : ceux qui n’ont pas donné assez de preuve
1789
personnel. Puis : ceux qui n’ont pas donné assez
de
preuves du contraire. Et finalement, tous ceux qui se « distinguent »
1790
qui se « distinguent » par quelque trait marqué,
de
n’importe quelle nature, fût-ce même par leur orthodoxie trop rigoure
1791
me par leur orthodoxie trop rigoureuse. Dans tous
les
cas et à tous les stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas l
1792
oxie trop rigoureuse. Dans tous les cas et à tous
les
stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les op
1793
se. Dans tous les cas et à tous les stades, c’est
la
tendance que l’on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées.
1794
s cas et à tous les stades, c’est la tendance que
l’
on punit, non pas les actes ou les opinions déclarées. On ne réfute pa
1795
stades, c’est la tendance que l’on punit, non pas
les
actes ou les opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette la suspi
1796
la tendance que l’on punit, non pas les actes ou
les
opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette la suspicion. Or, c’e
1797
s opinions déclarées. On ne réfute pas ; on jette
la
suspicion. Or, c’est ce trait fondamental de la mentalité totalitaire
1798
ette la suspicion. Or, c’est ce trait fondamental
de
la mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propo
1799
e la suspicion. Or, c’est ce trait fondamental de
la
mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propos d
1800
de la mentalité totalitaire que je retrouve dans
les
écrits et les propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui j
1801
té totalitaire que je retrouve dans les écrits et
les
propos de certains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tenda
1802
ire que je retrouve dans les écrits et les propos
de
certains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance suppos
1803
etrouve dans les écrits et les propos de certains
de
nos « antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non le f
1804
ertains de nos « antifascistes ». Ceux qui jugent
la
tendance supposée, non le fait, se trouvent participer, d’ores et déj
1805
stes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non
le
fait, se trouvent participer, d’ores et déjà, de l’état d’esprit fasc
1806
le fait, se trouvent participer, d’ores et déjà,
de
l’état d’esprit fasciste qu’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refus
1807
fait, se trouvent participer, d’ores et déjà, de
l’
état d’esprit fasciste qu’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refusent
1808
’ils s’imaginent combattre. Pourquoi refusent-ils
de
s’informer objectivement sur le fascisme ? Parce qu’ils pressentent q
1809
quoi refusent-ils de s’informer objectivement sur
le
fascisme ? Parce qu’ils pressentent que sa réalité est très complexe,
1810
lité est très complexe, et qu’elle introduit donc
la
nécessité de distinguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de
1811
complexe, et qu’elle introduit donc la nécessité
de
distinguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et
1812
ssité de distinguer avant de juger ; c’est-à-dire
la
nécessité de discuter et de déclarer ses critères. Et je précise : no
1813
inguer avant de juger ; c’est-à-dire la nécessité
de
discuter et de déclarer ses critères. Et je précise : non de discuter
1814
juger ; c’est-à-dire la nécessité de discuter et
de
déclarer ses critères. Et je précise : non de discuter pour éluder la
1815
et de déclarer ses critères. Et je précise : non
de
discuter pour éluder la prise de parti, mais au contraire pour situer
1816
ères. Et je précise : non de discuter pour éluder
la
prise de parti, mais au contraire pour situer cette prise de parti av
1817
je précise : non de discuter pour éluder la prise
de
parti, mais au contraire pour situer cette prise de parti avec un max
1818
parti, mais au contraire pour situer cette prise
de
parti avec un maximum d’efficience. S’ils étaient amenés à discuter,
1819
pour situer cette prise de parti avec un maximum
d’
efficience. S’ils étaient amenés à discuter, par suite à donner les ra
1820
ils étaient amenés à discuter, par suite à donner
les
raisons de leur jugement, ils s’apercevraient qu’en réalité, ils sont
1821
amenés à discuter, par suite à donner les raisons
de
leur jugement, ils s’apercevraient qu’en réalité, ils sont tout près
1822
percevraient qu’en réalité, ils sont tout près de
l’
adversaire, et qu’ils partagent sinon toutes ses vues, du moins sa man
1823
tagent sinon toutes ses vues, du moins sa manière
de
voir la vie. (Ou à l’inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.
1824
inon toutes ses vues, du moins sa manière de voir
la
vie. (Ou à l’inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si les
1825
s vues, du moins sa manière de voir la vie. (Ou à
l’
inverse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si les hommes de gau
1826
erse : qu’ils sont très loin de leurs alliés.) Si
les
hommes de gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, a
1827
ls sont très loin de leurs alliés.) Si les hommes
de
gauche, d’une part, et les hommes de droite d’autre part, acceptaient
1828
alliés.) Si les hommes de gauche, d’une part, et
les
hommes de droite d’autre part, acceptaient de voir l’Allemagne telle
1829
i les hommes de gauche, d’une part, et les hommes
de
droite d’autre part, acceptaient de voir l’Allemagne telle qu’elle es
1830
et les hommes de droite d’autre part, acceptaient
de
voir l’Allemagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que le social
1831
ommes de droite d’autre part, acceptaient de voir
l’
Allemagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que le socialisme y e
1832
emagne telle qu’elle est, ils s’apercevraient que
le
socialisme y est mieux réalisé qu’en France : dès lors, les premiers
1833
ce : dès lors, les premiers verraient s’effondrer
la
meilleure raison de leur refus de l’hitlérisme, tandis que les second
1834
remiers verraient s’effondrer la meilleure raison
de
leur refus de l’hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effond
1835
ent s’effondrer la meilleure raison de leur refus
de
l’hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effondrer la seule r
1836
s’effondrer la meilleure raison de leur refus de
l’
hitlérisme, tandis que les seconds verraient s’effondrer la seule rais
1837
sme, tandis que les seconds verraient s’effondrer
la
seule raison qu’ils avaient d’admirer Hitler, « rempart contre le bol
1838
raient s’effondrer la seule raison qu’ils avaient
d’
admirer Hitler, « rempart contre le bolchévisme ». Or, ils tiennent es
1839
qu’ils avaient d’admirer Hitler, « rempart contre
le
bolchévisme ». Or, ils tiennent essentiellement, les uns et les autre
1840
bolchévisme ». Or, ils tiennent essentiellement,
les
uns et les autres, à condamner ou à défendre Hitler non point pour ce
1841
e ». Or, ils tiennent essentiellement, les uns et
les
autres, à condamner ou à défendre Hitler non point pour ce qu’il est,
1842
passion veut qu’il soit. Ils sont donc contraints
de
jeter la suspicion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle les
1843
eut qu’il soit. Ils sont donc contraints de jeter
la
suspicion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il
1844
ls sont donc contraints de jeter la suspicion sur
l’
écrivain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il me faut souligne
1845
ion sur l’écrivain « objectif » qui leur rappelle
les
faits. Il me faut souligner, d’ailleurs, que le parallèle gauche-droi
1846
les faits. Il me faut souligner, d’ailleurs, que
le
parallèle gauche-droite n’est pas rigoureux dans ce cas. L’écrivain «
1847
le gauche-droite n’est pas rigoureux dans ce cas.
L’
écrivain « objectif » se voit traité d’hitlérien par certains critique
1848
ns ce cas. L’écrivain « objectif » se voit traité
d’
hitlérien par certains critiques de gauche, mais non pas de bolchéviqu
1849
se voit traité d’hitlérien par certains critiques
de
gauche, mais non pas de bolchévique par les droites. Pour des raisons
1850
en par certains critiques de gauche, mais non pas
de
bolchévique par les droites. Pour des raisons trop complexes à examin
1851
tiques de gauche, mais non pas de bolchévique par
les
droites. Pour des raisons trop complexes à examiner ici, il se trouve
1852
s trop complexes à examiner ici, il se trouve que
la
droite jouit en France, provisoirement et comme par accident, d’une p
1853
en France, provisoirement et comme par accident,
d’
une plus grande liberté d’esprit que la gauche. (À de nombreuses excep
1854
et comme par accident, d’une plus grande liberté
d’
esprit que la gauche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en
1855
accident, d’une plus grande liberté d’esprit que
la
gauche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais d’a
1856
ne plus grande liberté d’esprit que la gauche. (À
de
nombreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais d’assez éclatante
1857
mbreuses exceptions près, bien sûr. J’en citerais
d’
assez éclatantes des deux côtés.) ⁂ Si l’on veut conserver un sens à l
1858
citerais d’assez éclatantes des deux côtés.) ⁂ Si
l’
on veut conserver un sens à l’expression « faire le jeu d’Hitler », il
1859
s deux côtés.) ⁂ Si l’on veut conserver un sens à
l’
expression « faire le jeu d’Hitler », il me paraît indispensable de dé
1860
’on veut conserver un sens à l’expression « faire
le
jeu d’Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler
1861
t conserver un sens à l’expression « faire le jeu
d’
Hitler », il me paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler. Car s
1862
ire le jeu d’Hitler », il me paraît indispensable
de
définir le jeu d’Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce
1863
d’Hitler », il me paraît indispensable de définir
le
jeu d’Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que l’on ve
1864
r », il me paraît indispensable de définir le jeu
d’
Hitler. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que l’on veut et l
1865
dispensable de définir le jeu d’Hitler. Car sinon
l’
expression peut flétrir tout ce que l’on veut et le contraire aussi, M
1866
. Car sinon l’expression peut flétrir tout ce que
l’
on veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’app
1867
’expression peut flétrir tout ce que l’on veut et
le
contraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en l’appuyant, mais l
1868
e l’on veut et le contraire aussi, Mussolini fait
le
jeu d’Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant
1869
veut et le contraire aussi, Mussolini fait le jeu
d’
Hitler en l’appuyant, mais les communistes le font en poussant à la gu
1870
ontraire aussi, Mussolini fait le jeu d’Hitler en
l’
appuyant, mais les communistes le font en poussant à la guerre, M. Fla
1871
ussolini fait le jeu d’Hitler en l’appuyant, mais
les
communistes le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d
1872
jeu d’Hitler en l’appuyant, mais les communistes
le
font en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le f
1873
uyant, mais les communistes le font en poussant à
la
guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Ta
1874
le font en poussant à la guerre, M. Flandin fait
le
jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le c
1875
t en poussant à la guerre, M. Flandin fait le jeu
d’
Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomnia
1876
t à la guerre, M. Flandin fait le jeu d’Hitler en
le
félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant d’une faç
1877
e jeu d’Hitler en le félicitant, mais Mme Tabouis
le
fait aussi en le calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est le
1878
le félicitant, mais Mme Tabouis le fait aussi en
le
calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit
1879
, mais Mme Tabouis le fait aussi en le calomniant
d’
une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit de ne pas fair
1880
calomniant d’une façon maladroite, etc. Quel est
le
jeu qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l
1881
çon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il s’agit
de
ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l’instrument principa
1882
qu’il s’agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est
le
symbole et l’instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette
1883
e ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et
l’
instrument principal de la mentalité totalitaire. Cette mentalité se d
1884
: Hitler est le symbole et l’instrument principal
de
la mentalité totalitaire. Cette mentalité se définit par le refus de
1885
itler est le symbole et l’instrument principal de
la
mentalité totalitaire. Cette mentalité se définit par le refus de rec
1886
alité totalitaire. Cette mentalité se définit par
le
refus de reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivemen
1887
alitaire. Cette mentalité se définit par le refus
de
reconnaître les faits gênants (donc de discuter objectivement) et par
1888
mentalité se définit par le refus de reconnaître
les
faits gênants (donc de discuter objectivement) et par la passion de c
1889
r le refus de reconnaître les faits gênants (donc
de
discuter objectivement) et par la passion de condamner à priori des «
1890
s gênants (donc de discuter objectivement) et par
la
passion de condamner à priori des « tendances » supposées hostiles (p
1891
donc de discuter objectivement) et par la passion
de
condamner à priori des « tendances » supposées hostiles (passion créa
1892
tendances » supposées hostiles (passion créatrice
de
têtes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vo
1893
» supposées hostiles (passion créatrice de têtes
de
Turcs et de boucs émissaires). Introduisez la discussion, vous rendez
1894
hostiles (passion créatrice de têtes de Turcs et
de
boucs émissaires). Introduisez la discussion, vous rendez impossible
1895
tes de Turcs et de boucs émissaires). Introduisez
la
discussion, vous rendez impossible le régime totalitaire. Je revendiq
1896
Introduisez la discussion, vous rendez impossible
le
régime totalitaire. Je revendique pour ma part le droit de discuter,
1897
le régime totalitaire. Je revendique pour ma part
le
droit de discuter, et j’en fais même un devoir civique. Si vous me le
1898
totalitaire. Je revendique pour ma part le droit
de
discuter, et j’en fais même un devoir civique. Si vous me le conteste
1899
, et j’en fais même un devoir civique. Si vous me
le
contestez, je vous jugerai là-dessus. Sur cette déclaration, sur ce f
1900
fait. Je dirai que vous êtes profasciste, non pas
d’
intention mais de fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le
1901
e vous êtes profasciste, non pas d’intention mais
de
fait. Et je le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter
1902
fasciste, non pas d’intention mais de fait. Et je
le
dirai encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme lu
1903
fait. Et je le dirai encore si vous me contestez
le
droit de discuter le fascisme lui-même. Car je prétends que ma meille
1904
je le dirai encore si vous me contestez le droit
de
discuter le fascisme lui-même. Car je prétends que ma meilleure arme
1905
encore si vous me contestez le droit de discuter
le
fascisme lui-même. Car je prétends que ma meilleure arme contre lui e
1906
eilleure arme contre lui est justement ma faculté
de
distinguer ses forces et ses faiblesses « objectivement »4. Si vous m
1907
fasciste honteux, qui sera certainement battu par
le
fasciste glorieux. ⁂ Je conçois très bien qu’un communiste n’admette
1908
n qu’un communiste n’admette point que je décrive
le
régime nazi tel qu’il est. Car s’il l’admettait, il serait contraint
1909
je décrive le régime nazi tel qu’il est. Car s’il
l’
admettait, il serait contraint de voir l’identité des actes qu’il repr
1910
il est. Car s’il l’admettait, il serait contraint
de
voir l’identité des actes qu’il reproche à Hitler, et des actes qu’il
1911
Car s’il l’admettait, il serait contraint de voir
l’
identité des actes qu’il reproche à Hitler, et des actes qu’il loue ch
1912
es actes qu’il loue chez Staline. (Je néglige ici
les
prétextes.) L’un massacre des hommes parce qu’ils ont une ascendance
1913
utre parce qu’ils ont une ascendance koulak. Tous
les
deux persécutent les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de s
1914
une ascendance koulak. Tous les deux persécutent
les
chrétiens. Tous les deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le
1915
ak. Tous les deux persécutent les chrétiens. Tous
les
deux privent le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse
1916
persécutent les chrétiens. Tous les deux privent
le
citoyen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être
1917
t les chrétiens. Tous les deux privent le citoyen
de
ses libertés, etc. Le communiste me refuse le droit d’être objectif p
1918
les deux privent le citoyen de ses libertés, etc.
Le
communiste me refuse le droit d’être objectif parce que, en l’étant,
1919
yen de ses libertés, etc. Le communiste me refuse
le
droit d’être objectif parce que, en l’étant, je démasque sa vraie pas
1920
s libertés, etc. Le communiste me refuse le droit
d’
être objectif parce que, en l’étant, je démasque sa vraie passion, sa
1921
me refuse le droit d’être objectif parce que, en
l’
étant, je démasque sa vraie passion, sa passion inavouable, qui est id
1922
sa passion inavouable, qui est identique à celle
de
son « adversaire ». Alors il dit que je suis très méchant… ⁂ Vous ête
1923
s hitlérien ! — Non, c’est vous !… Comment sortir
de
ce dialogue puéril ? Simplement, en déclarant ses critères, et en acc
1924
ement, en déclarant ses critères, et en acceptant
la
discussion des faits. Dès lors, le départ entre « totalitaires » (con
1925
t en acceptant la discussion des faits. Dès lors,
le
départ entre « totalitaires » (conscients ou non) et véritables non-f
1926
isé. Il coïncide, à très peu de choses près, avec
la
distinction entre ceux qui préconisent la bêtise comme méthode d’acti
1927
s, avec la distinction entre ceux qui préconisent
la
bêtise comme méthode d’action, et ceux qui préfèrent l’intelligence.
1928
ntre ceux qui préconisent la bêtise comme méthode
d’
action, et ceux qui préfèrent l’intelligence. Ceci n’est pas une point
1929
ise comme méthode d’action, et ceux qui préfèrent
l’
intelligence. Ceci n’est pas une pointe, mais une conclusion réfléchie
1930
inte, mais une conclusion réfléchie. 4. Refuser
de
discuter Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme l’adversai
1931
réfléchie. 4. Refuser de discuter Hitler, c’est
le
« tabouer », le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’est
1932
Refuser de discuter Hitler, c’est le « tabouer »,
le
considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’est ce qu’on ne disc
1933
Hitler, c’est le « tabouer », le considérer comme
l’
adversaire sacré. Le sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sac
1934
abouer », le considérer comme l’adversaire sacré.
Le
sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais le sacré est toujours ambi
1935
ré. Le sacré, c’est ce qu’on ne discute pas. Mais
le
sacré est toujours ambigu : l’horreur toujours liée à l’attirance. En
1936
discute pas. Mais le sacré est toujours ambigu :
l’
horreur toujours liée à l’attirance. En discutant Hitler, je le profan
1937
é est toujours ambigu : l’horreur toujours liée à
l’
attirance. En discutant Hitler, je le profane. C’est beaucoup plus dan
1938
jours liée à l’attirance. En discutant Hitler, je
le
profane. C’est beaucoup plus dangereux pour son mythe que les vocifér
1939
C’est beaucoup plus dangereux pour son mythe que
les
vociférations sacrées de quelques « antifascistes ». g. Rougemont D
1940
reux pour son mythe que les vociférations sacrées
de
quelques « antifascistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire le jeu d
1941
quelques « antifascistes ». g. Rougemont Denis
de
, « Faire le jeu d’Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 19
1942
antifascistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire
le
jeu d’Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15
1943
cistes ». g. Rougemont Denis de, « Faire le jeu
d’
Hitler », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15.
1944
. Rougemont Denis de, « Faire le jeu d’Hitler »,
Les
Nouveaux Cahiers, Paris, 1 janvier 1939, p. 14-15.