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Violence et brutalité (1er juin 1937)
a
À plusieurs reprises, les collaborateurs de ces Cahiers ont déclar
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ieurs reprises, les collaborateurs de ces Cahiers
ont
déclaré qu’ils rejetaient la violence, les méthodes de violence, les
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, une tautologie, une formalité ennuyeuse. Il n’y
aurait
ni effort, ni création. On aboutirait, dans le cas le plus favorable,
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des mots » « Simple question de vocabulaire »,
a-t
-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous avons ouvert la rubr
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-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais nous
avons
ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des mots » pour montrer justem
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est que trop réel : c’est que la plupart des mots
ont
été vidés du sens — primitif ou secondaire — qu’une société et une cu
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ompromises, s’accordaient à leur attribuer. Aussi
ont
-ils pris peu à peu des contenus mal définis, souvent contraires aux u
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udions ici ne sont pas « vides » — le vocabulaire
a
horreur du vide — mais ils ont été mal remplis, ou remplis au hasard,
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s » — le vocabulaire a horreur du vide — mais ils
ont
été mal remplis, ou remplis au hasard, — et en tout cas, ils ont pris
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plis, ou remplis au hasard, — et en tout cas, ils
ont
pris des valeurs ou des sens nouveaux qu’il importe au plus haut poin
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évident. Mais encore faut-il expliquer comment il
a
pu se produire. J’en vois la principale raison dans ce qu’on est conv
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ions particulières dans lesquelles la bourgeoisie
a
conquis le pouvoir et l’a gardé pendant un siècle et demi. La bourgeo
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squelles la bourgeoisie a conquis le pouvoir et l’
a
gardé pendant un siècle et demi. La bourgeoisie établie sur l’argent,
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ur l’argent, et sur un « capital » de traditions,
a
doublement « intérêt » au maintien d’un ordre public et culturel immu
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e. (Préservé contre les mutations brusques.) Elle
a
donc tout avantage à nier ou à dissimuler les antagonismes qu’elle do
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lture sont devenus si complexes et délicats qu’on
a
l’impression que toute intervention d’une nouveauté réelle entraînera
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es, réinventées, reprises sans relâche à la base…
Ayant
peur de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne : c’est une espèc
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sémantique de « violence » à « brutalité ». Puis,
ayant
de la sorte disqualifié la violence — car tout le monde est d’accord
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bien voir toute l’équivoque de la situation : on
a
coutume, à droite et au centre, de vilipender le marxisme en le trait
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sement et une trahison certaine de l’Évangile qui
ont
conduit les chrétiens moyens à insister uniquement sur la douceur et
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la plupart des moralistes chrétiens d’aujourd’hui
ont
coutume de condamner au nom de la « charité », se trouve avoir été gl
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de condamner au nom de la « charité », se trouve
avoir
été glorifié par l’Évangile : Violenti rapiunt illud, le Royaume de D
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re, c’est l’influence de la morale bourgeoise qui
a
fait perdre sa vigueur au christianisme, et non l’inverse, comme le s
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dans ses propres institutions, lorsque celles-ci
ont
cessé de le servir. Telle est l’origine du concept occidental de révo
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out ceci n’apparaîtrait paradoxal qu’à ceux qui n’
auraient
pas su distinguer la vraie violence de la brutalité, du simple fait q
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l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et je n’
ai
pas de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais
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et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en
a
pas, ou pas d’avouables… Mais la brutalité peut aussi revêtir un aspe
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spirituelle. L’éducation fasciste ou stalinienne
a
pour effet systématique de substituer à l’esprit d’autonomie, de resp
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écondité révolutionnaire de l’avenir. Montesquieu
a
dit l’essentiel sur cette brutalité-là, dans son fameux chapitre en t
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is : « Quand les sauvages de la Louisiane veulent
avoir
du fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà le
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rieure à l’agressivité. Se méfier de la violence,
avoir
peur des risques féconds qu’elle institue, c’est se priver des meille
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es premiers à rendre le tyran fatal. 1. Ce qui
a
pu faire illusion, reconnaissons-le, c’est la théorie de la dictature
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moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx
a
été fort bien caractérisée comme celle d’un « évolutionniste brutal »
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tateur comme la femelle s’offre au viol redouté.
a
. Rougemont Denis de, « Violence et brutalité », Les Nouveaux Cahiers
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ans doute, à l’origine, une crainte obscure qu’on
a
de lui ; révèle ensuite que l’on nourrit soi-même à son endroit quelq
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e, et les limites de sa fécondité. ⁂ Tant qu’on n’
aura
pas inventé la machine à lire les pensées, nous serons bien forcés de
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ndus tous les pièges du langage. Les mêmes mots n’
ont
pas le même sens, ne trahissent pas les mêmes pensées, si l’on passe
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: L’autre jour, dans l’autocar, une femme dont j’
ai
cru comprendre qu’elle tient un petit hôtel à Saint-Jean du Gard, exp
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espécialiste, rappelle-toi ! Si tu oublies, tu n’
auras
qu’à te rappeler épicerie. — Épicerie pour spécialiste, vous n’auriez
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ler épicerie. — Épicerie pour spécialiste, vous n’
auriez
jamais fait ce rapprochement ? Ce petit fait, si l’on y réfléchit, ré
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dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité
a
survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces (d’où spécialiste) sont
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la campagne électorale. C’est que l’homme-moyen n’
a
pas coutume de se formuler clairement ce qu’il vit. Presque toutes vo
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adre de son métier, le prennent au dépourvu. Il n’
a
pas formé de phrases dans sa tête sur ce sujet dont le journal ne par
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ous rend ce que d’autres — presse ou partis — lui
ont
prêté, c’est-à-dire la monnaie de votre pièce, non la substance de sa
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us ! D’où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’
ont
volé ma chèvre, me répond-elle. Je lui demande comment c’est arrivé,
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e dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’
avais
pas grand-chose. Le père et les deux fils disent : on est plus jeunes
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pour le marais, vont tirer le sel, font ce qu’ils
avaient
à faire. Moi je vais à l’écluse, je ramasse des anguilles, quelques c
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, c’est ce qu’il faut pour manger. Ils rentrent d’
avoir
tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes,
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ntrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’
avais
ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en mange pas. Tantôt
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t vers 6 heures, les jeunes d’abord, parce qu’ils
ont
des bicyclettes, ils vont plus vite. Le père rentre un peu plus tard.
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re rentre un peu plus tard. Le plus vieux dit : j’
ai
bien faim. Le plus jeune, il a toujours faim, alors c’est pareil. Je
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lus vieux dit : j’ai bien faim. Le plus jeune, il
a
toujours faim, alors c’est pareil. Je dis : oh ! vous avez faim, je v
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ours faim, alors c’est pareil. Je dis : oh ! vous
avez
faim, je vais vous faire une soupe aux pommes de terre, — j’avais des
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ais vous faire une soupe aux pommes de terre, — j’
avais
des pommes de terre — une belle soupe aux pommes de terre ! Oh ! dit
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on va se coucher. C’est le lendemain matin que j’
ai
vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imagine pas de question direc
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cher. C’est le lendemain matin que j’ai vu qu’ils
avaient
pris la chèvre. Je n’imagine pas de question directe qui eût ainsi p
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chèvre. Je n’imagine pas de question directe qui
eût
ainsi pu faire répondre à cette femme : « À quoi je pense avant tout,
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arer à une action non encore déterminée, l’esprit
a
besoin de conclusions, de données simples, c’est-à-dire de résumés si
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igées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)d J’
ai
sous les yeux deux documents qui n’ont rien de secret : un article de
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1937)d J’ai sous les yeux deux documents qui n’
ont
rien de secret : un article de revue et un catalogue d’éditeur, tous
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tissent, approximativement, comme suit ; un quart
a
trait aux questions raciales ; un quart aux questions militaires ; un
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quoi leur dit-on de penser ? » C’est-à-dire qu’on
a
remplacé la mode — maîtresse des goûts moyens en France — par la volo
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r de s’unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum
a
vécu l’espace d’une parenthèse ouverte par l’Anschluss et fermée par
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r sa désunion. J’entends bien que tout le monde n’
a
parlé que d’union, mais sur un ton qui, de toute évidence, en excluai
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cer, ces libertés, et comme cela les dictateurs n’
auront
plus rien à supprimer chez nous ! Les primitifs s’accordent à tenir p
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, c’est la solution des problèmes que d’autres, n’
ayant
pu résoudre, ont essayé de supprimer en se donnant à un Führer. Ce qu
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des problèmes que d’autres, n’ayant pu résoudre,
ont
essayé de supprimer en se donnant à un Führer. Ce que le monde attend
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ours dans une Université allemande de l’Ouest. On
a
choisi parmi ces observations celles qui paraissent garder leur signi
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à leurs yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y
a
pas eu de massacres. Tout se passe d’une manière progressive et ordon
70
rs yeux, moins affreux que le rouge. Il n’y a pas
eu
de massacres. Tout se passe d’une manière progressive et ordonnée : b
71
e manière progressive et ordonnée : bientôt ils n’
auront
plus de fortune, mais ils conserveront pour la plupart leurs titres e
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i de résister : si ce n’étaient pas les bruns qui
avaient
le pouvoir, ce seraient les rouges. Ils n’imaginent pas d’autre alter
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’autre alternative. De fait, ces « possédants » n’
ont
jamais gouverné. Et ils n’ont jamais cru au régime de Weimar. Il n’y
74
es « possédants » n’ont jamais gouverné. Et ils n’
ont
jamais cru au régime de Weimar. Il n’y a sans doute pas, en Europe, d
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ils n’ont jamais cru au régime de Weimar. Il n’y
a
sans doute pas, en Europe, de classe plus indifférente à la vie polit
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a force et la rapidité de l’ascension hitlérienne
ont
été l’expression directe d’une carence du sens civique, loi générale
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pays totalitaire. D’autre part, le régime nouveau
a
pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des
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s de la presse mise au pas. Certes, les Allemands
ont
toujours eu le sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté d’expli
79
e mise au pas. Certes, les Allemands ont toujours
eu
le sens du groupe, et l’on est trop souvent tenté d’expliquer le nati
80
, un dressage du russe), dressage dont les buts n’
ont
rien de traditionnel, bien au contraire. Tous les efforts de la propa
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urgeoisie, ce n’est pas le sens du groupe qu’elle
avait
, mais le sens de l’État, qu’elle n’a pas. Le sens de l’unité allemand
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qu’elle avait, mais le sens de l’État, qu’elle n’
a
pas. Le sens de l’unité allemande, de la prépondérance de l’intérêt a
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s futurs, comme une école civique élémentaire qui
aura
donné au peuple allemand ce qui lui manquait pour désirer la vraie dé
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ion de l’Empire, et c’est à peine si les Italiens
avaient
jamais été une nation ; Hitler une religion de l’État, et les Alleman
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Plus de discussions. Le « Führer d’entreprise » n’
a
pas le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droi
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le droit de renvoyer ses ouvriers, mais ceux-ci n’
ont
pas le droit de se mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par
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s le droit de se mettre en grève. La paix sociale
a
été obtenue par la fixation des devoirs réciproques à un niveau de ju
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t deux par deux dans des chambres confortables. J’
avais
pour compagnon un ouvrier de mon usine. On apprend à se connaître en
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s de n’en point trouver, n’étant pas du Parti. Il
a
fait beaucoup de psychanalyse : « Cela m’avait même complètement démo
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ti. Il a fait beaucoup de psychanalyse : « Cela m’
avait
même complètement démoli, un temps. On ne peut plus croire à rien. »
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is déjà trop vieux. — Trop vieux, vous ? Quel âge
avez
-vous ? — 27 ans. Mais le Führer l’a bien dit, l’autre jour : les homm
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? Quel âge avez-vous ? — 27 ans. Mais le Führer l’
a
bien dit, l’autre jour : les hommes qui avaient plus de vingt ans en
93
ührer l’a bien dit, l’autre jour : les hommes qui
avaient
plus de vingt ans en 1933 ne comprendront jamais les temps nouveaux.
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euner chez un avocat. Madame se plaint : « Il n’y
a
plus de vie de famille possible, avec ce système. Tous les soirs, deu
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sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée
a
18 ans. Elle est Führerin d’un groupe de jeunes filles qu’elle doit c
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: gymnastique et culture politique. De plus, elle
a
la charge de trouver des places pour ses subordonnées, de s’occuper d
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t tout. Si nous voulions empêcher notre fils, qui
a
15 ans, de sortir un soir qu’il est un peu malade, par exemple, nous
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si se sent trop vieux pour continuer la lutte, il
a
50 ans. Se bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça, les ouvriers a
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émeutes. Vous ne savez pas ce que c’est. Nous en
avons
eu assez chez nous. Maintenant nous voulons du travail et notre tasse
100
es. Vous ne savez pas ce que c’est. Nous en avons
eu
assez chez nous. Maintenant nous voulons du travail et notre tasse de
101
politique n’intéresse pas les ouvriers quand ils
ont
de quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’a qu’à appliquer son prog
102
s ont de quoi manger et travailler. Hitler ? Il n’
a
qu’à appliquer son programme, maintenant qu’il a gagné. C’était presq
103
’a qu’à appliquer son programme, maintenant qu’il
a
gagné. C’était presque le même programme que le nôtre ! Mais il a été
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presque le même programme que le nôtre ! Mais il
a
été plus malin, il a rassuré les bourgeois en n’attaquant pas tout de
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ramme que le nôtre ! Mais il a été plus malin, il
a
rassuré les bourgeois en n’attaquant pas tout de suite la religion… »
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s souffrances secrètes ni son espoir. « Il doit y
avoir
une clé », écrivais-je à ce moment. C’est alors que se produisit le c
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même heure. Avec tout ce que les trains spéciaux
ont
déversé depuis la veille dans cette cité de 700 000 habitants, et les
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c’est très long. Personne ne peut remarquer que j’
ai
les mains dans mes poches : ils sont dressés, immobiles et hurlant en
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faces, dans l’ombre. Et soudain tout s’apaise. Il
a
étendu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et le Horst Wessel
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tuèrent — marchent en esprit dans nos rangs. » J’
ai
compris. Cela ne peut se comprendre que par une sorte particulière de
111
ble. III. — Une religion nouvelle Si l’on n’
a
pas senti cela, on ne comprendra jamais la raison simple des triomphe
112
s lire, on conçoit très bien comment la mécanique
a
joué en fait, et que c’était fatal, et que c’est très dangereux. Rest
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qu’il s’agit de phénomènes aussi complexes, on n’
a
pas de mal à faire « coller » cette description avec telle doctrine q
114
j’ose dire : c’est la grâce efficace. Les choses
ont
tourné de telle sorte ; et l’on explique au nom d’une doctrine conven
115
m’effraye, c’est leur souplesse dans l’erreur. Il
a
fallu si peu changer pour « expliquer » à l’aide des mêmes schémas qu
116
fendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre
ont
voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas en parlant d’hysté
117
f d’une tyrannie, au sens politique et légal, qui
a
jeté l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction pass
118
ent des masses inorganiques, dont les individus n’
ont
en commun que l’argent ou le défaut d’argent ; où les partis se multi
119
nion sociale et spirituelle, toute commune mesure
a
disparu, — il est fatal que se répande dans les masses et que s’insta
120
union, donc vers une religion, que les dictateurs
ont
su répondre. Tout le reste est littérature, bavardage de théoriciens,
121
t pire, de « réalistes ». L’auteur de cet article
a
reçu récemment d’Allemagne (janvier 1938) une lettre qui résume tout
122
eci. Elle est d’un jeune national-socialiste qui,
ayant
lu par hasard un de ses livres, entreprend de réfuter les critiques q
123
ose, nous voulions vivre pour quelque chose. Nous
avons
été reconnaissants à celui qui nous apportait cette possibilité de cr
124
y a bien des choses à y prendre. » Certes, Hitler
a
rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner la paix sociale. Il y ava
125
cette volonté religieuse, toutes les résistances
ont
cédé. L’internationale ouvrière s’est effondrée sans faire usage de s
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d’étatisation sans douleur. Idéalisme et réalisme
ont
fait faillite. Le seul adversaire du régime demeure, en fait, l’Églis
127
u’il faut voir, c’est que la volonté des hommes n’
a
jamais pesé si peu que dans les régimes totalitaires. Ce n’est pas le
128
s » pour peu que l’union sacrée les légitime. Ils
ont
des canons, mais pas de beurre, dit-on en France d’un air malin. On o
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nt très bien être composées de pacifistes. Cela n’
a
aucune importance. Car ce qui compte, c’est la Nation, et non pas les
130
nsciente et avouée du Führer et du peuple, il n’y
a
pas de raison de penser que l’aventure puisse bien finir. Tout se ram
131
s morales ; sa « mystique » de la liberté. Il n’y
a
de solution pratique que dans un vaste effort moral des grandes et de
132
propre le problème religieux (plus que social) qu’
ont
résolu, vaille que vaille, les dictateurs. Refaire une commune mesure
133
de la menace. Il connaissait le IIIe Reich pour y
avoir
vécu un an. Il estimait que dans l’intérêt même d’une défense efficac
134
aturellement. Je lui dis : « Tu sais que je te l’
ai
défendu, tu vas te brûler. — Non, dit-il, ça ne brûle pas. — Mon pet
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pas ? C’est parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’
ai
envie de toucher le feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contradi
136
résence de telle ou telle réalité, c’est que vous
avez
une tendance à la favoriser. Toutes les fois que ce chantage se manif
137
e. La Terreur (jacobine, bolchéviste ou fasciste)
a
toujours dénoncé à la vindicte publique les « individus », c’est-à-di
138
pables d’un jugement personnel. Puis : ceux qui n’
ont
pas donné assez de preuves du contraire. Et finalement, tous ceux qui
139
onds verraient s’effondrer la seule raison qu’ils
avaient
d’admirer Hitler, « rempart contre le bolchévisme ». Or, ils tiennent
140
prétextes.) L’un massacre des hommes parce qu’ils
ont
une ascendance juive, l’autre parce qu’ils ont une ascendance koulak.
141
ls ont une ascendance juive, l’autre parce qu’ils
ont
une ascendance koulak. Tous les deux persécutent les chrétiens. Tous