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arde mal ?) On en est venu à assimiler violence à
brutalité
, à contrainte par la force matérielle : on parle des « violences poli
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. Ainsi violence ne se confond pas seulement avec
brutalité
, mais avec bêtise. Qu’il y ait là un glissement de sens, c’est éviden
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ici le glissement sémantique de « violence » à «
brutalité
». Puis, ayant de la sorte disqualifié la violence — car tout le mond
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car tout le monde est d’accord pour condamner la
brutalité
—, on se met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif. J’en don
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éciser une distinction radicale entre violence et
brutalité
, — avec l’espoir de sauver le mot « violence » de ses déviations séma
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uraient pas su distinguer la vraie violence de la
brutalité
, du simple fait qu’elles sont souvent liées. (Il y a peu de tons purs
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ées. (Il y a peu de tons purs dans la vie.) La
brutalité
tue la violence Par opposition à la violence, signe de l’esprit ag
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ion à la violence, signe de l’esprit agissant, la
brutalité
peut être définie comme un aspect et un caractère avant tout matériel
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ner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables… Mais la
brutalité
peut aussi revêtir un aspect non matériel : par exemple, il y a dans
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par exemple, il y a dans la logique une certaine
brutalité
, reconnaissable à un caractère de contrainte externe, comme mécanique
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éminine réagit d’ordinaire avec précision à cette
brutalité
de la logique ; elle la déteste absolument, tandis que la violence l’
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ppante et la plus voyante, si je puis dire, de la
brutalité
, est fournie par les régimes totalitaires. La dictature totalitaire e
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mes totalitaires. La dictature totalitaire est la
brutalité
même, en ce qu’elle est fondée sur le principe de la contrainte par c
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isqualifiait la violence en la confondant avec la
brutalité
, les dictatures totalitaires tentent de requalifier la brutalité en l
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dictatures totalitaires tentent de requalifier la
brutalité
en la baptisant violence. D’où le recours constant des nationaux-soci
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l’avenir. Montesquieu a dit l’essentiel sur cette
brutalité
-là, dans son fameux chapitre en trois lignes de L’Esprit des Lois : «
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spotique. » Le refus de la violence appelle la
brutalité
Confondre la violence et la brutalité, c’est se placer dans une po
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pelle la brutalité Confondre la violence et la
brutalité
, c’est se placer dans une position spirituelle inférieure, pour autan
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s meilleures armes dont nous disposions contre la
brutalité
. La vraie violence est en définitive pacifiante : elle accepte les co
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, ne peut conduire qu’à un état de désordre où la
brutalité
ne trouvera plus de résistance sérieuse. L’histoire de l’après-guerre
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crainte de la violence suscite mécaniquement une
brutalité
qui, à son tour, ne peut pas supporter la vraie violence. Le libérali
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« violence » dans l’acte du viol, qui paraît une
brutalité
. Mais cela nous entraînerait assez loin. Notons simplement le caractè
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l redouté. a. Rougemont Denis de, « Violence et
brutalité
», Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1 juin 1937, p. 14-17.