1
es donné ; réduire ou surmonter des antagonismes,
c’est
leur « faire violence » ; et s’imposer une discipline en vue d’attein
2
une discipline en vue d’atteindre un but commun,
c’est
encore « faire violence » aux intérêts particuliers. Toute collaborat
3
tude générale, une certaine conception de la vie.
C’est
ainsi — entre autres — que le « pouvoir des mots » est réel. Peut-êtr
4
. Peut-être dira-t-on qu’il n’est que trop réel :
c’est
que la plupart des mots ont été vidés du sens — primitif ou secondair
5
nt « mal vue » de la majorité des Français. (Mais
c’est
peut-être, justement, parce qu’on la regarde mal ?) On en est venu à
6
juste à ceux qui la subissent). Un homme violent,
c’est
une espèce de brute qui refuse de discuter, de donner ses raisons, et
7
vec bêtise. Qu’il y ait là un glissement de sens,
c’est
évident. Mais encore faut-il expliquer comment il a pu se produire. J
8
de la chose, on rabaisse le mot qui la désigne :
c’est
une espèce de conjuration magique. Nous retrouvons ici le glissement
9
i l’imposera. Tout acte créateur de l’esprit — et
c’est
l’esprit seul qui crée — est une « transgression » des lois admises j
10
ue que l’acte institue pour celui qui l’ose. Mais
c’est
précisément ce sentiment de malaise, lié à l’euphorie du risque encou
11
plus fortement que l’euphorie du risque, du jeu.
C’est
un affadissement et une trahison certaine de l’Évangile qui ont condu
12
yaume de Dieu est promis aux violents. Là encore,
c’est
l’influence de la morale bourgeoise qui a fait perdre sa vigueur au c
13
ait de l’esprit, elle se confond avec la liberté.
C’est
elle seule qui délivre l’homme de la chaîne des routines et des lois
14
a chaîne des routines et des lois qu’il se forge,
c’est
elle seule qui l’empêche de se laisser emprisonner dans ses propres i
15
e, donc incapable en soi de rien créer et animer.
C’est
la brimade, la vexation, le choc qui blesse sans régénérer, la suppre
16
nie la signification profonde de toute existence.
C’est
tout d’abord un processus matériel grossier et brusque, qui se produi
17
utalité Confondre la violence et la brutalité,
c’est
se placer dans une position spirituelle inférieure, pour autant que l
18
avoir peur des risques féconds qu’elle institue,
c’est
se priver des meilleures armes dont nous disposions contre la brutali
19
uelle) du signe moins (en fait sinon en théorie).
C’est
pourquoi l’un prépare l’autre, qu’il redoute, et se trouve désarmé lo
20
inte. Le seul moyen de prévenir cette contrainte,
c’est
d’orienter l’éducation vers une prise de conscience vigoureuse de la
21
1. Ce qui a pu faire illusion, reconnaissons-le,
c’est
la théorie de la dictature du prolétariat d’une part, et le ton « bru
22
ellement… ⁂ Essayer de savoir à quoi ils pensent,
c’est
se mettre en mesure d’agir sur eux. (Pour eux, contre eux, ou avec eu
23
d’une profession, d’un groupe humain quelconque,
c’est
l’opération nécessaire à laquelle doivent se livrer tous ceux qui son
24
on par le langage. À quoi ils pensent… pour nous,
c’est
: Ce qu’ils disent. En fait, c’est sans doute autre chose. Voici tend
25
nt… pour nous, c’est : Ce qu’ils disent. En fait,
c’est
sans doute autre chose. Voici tendus tous les pièges du langage. Les
26
empruntées au journal, à la campagne électorale.
C’est
que l’homme-moyen n’a pas coutume de se formuler clairement ce qu’il
27
rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint :
c’est
la jambe qui ne va plus ! D’où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils
28
la jambe qui ne va plus ! D’où cela vient-il ? —
C’est
depuis qu’ils m’ont volé ma chèvre, me répond-elle. Je lui demande co
29
ma chèvre, me répond-elle. Je lui demande comment
c’est
arrivé, et voici le récit, noté sur l’heure : C’était le 26 de juill
30
lles, quelques crabes, deux ou trois jambes. Bon,
c’est
ce qu’il faut pour manger. Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangen
31
en faim. Le plus jeune, il a toujours faim, alors
c’est
pareil. Je dis : oh ! vous avez faim, je vais vous faire une soupe au
32
ler se coucher ! Ils mangent et on va se coucher.
C’est
le lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’i
33
dre à cette femme : « À quoi je pense avant tout,
c’est
au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que le film d’une conversation, no
34
n à condition que la droite adopte son programme,
c’est
que, de part et d’autre, on est très fermement décidé à ne pas s’unir
35
, ce n’est pas l’hypocrisie ni l’esprit partisan,
c’est
l’hommage et l’union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour tro
36
sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter,
c’est
que le désir de riposter au coup d’Hitler n’amène les droites et les
37
pulsion des indésirables ; évacuation des usines.
C’est
tout. Il est vrai que ces quatre négations couvrent une implicite aff
38
Mais la presse n’en parlera pas, cela va de soi,
c’est
le seul but commun à tous les partis existants. On peut se payer l’él
39
u’à cela ne tienne, décrétons l’état de guerre et
c’est
Hitler qui sera bien attrapé ! Trois dictatures menacent nos libertés
40
l’annexion d’une moitié de la France par l’autre,
c’est
la rendre irréalisable, dans l’état actuel des choses. J’en conclus q
41
sans émotion, j’en conclus que beaucoup y rêvent.
C’est
ce rêve qui peut tourner au cauchemar. Car seule la force brutale peu
42
e n’est pas un Führer de plus, mais au contraire,
c’est
la solution des problèmes que d’autres, n’ayant pu résoudre, ont essa
43
à un Führer. Ce que le monde attend de la France,
c’est
une audace libératrice. L’audace d’assumer tous les risques de la lib
44
en reconnaître qu’ils sont tous contre le régime.
C’est
un bolchévisme déguisé, répètent-ils. Drôle de « rempart ». Ils se pl
45
civique, pour tout dire. Par un curieux paradoxe,
c’est
le régime national-socialiste qui est en train de leur faire découvri
46
entre le jacobinisme et le national-socialisme :
c’est
que le premier parlait des droits du citoyen, tandis que le second ne
47
s hommes ; Mussolini une religion de l’Empire, et
c’est
à peine si les Italiens avaient jamais été une nation ; Hitler une re
48
de l’homme… Le régime le dégoûte et le repousse.
C’est
la dictature des butors et des imbéciles. Je lui pose ma question hab
49
n travail sur Barrès : « la terre et les morts »,
c’est
à peu près le Blut und Boden (sang et sol) des nazis. Comme il aime B
50
des nazis. Comme il aime Barrès, cela le rassure.
C’est
une voie d’approche, un compromis avec le régime détesté. (Note de 19
51
pauvres, de les visiter quand elles sont malades (
c’est
un contrôle), et même, c’est arrivé une ou deux fois, de régler des q
52
elles sont malades (c’est un contrôle), et même,
c’est
arrivé une ou deux fois, de régler des questions très délicates, enfa
53
ntent libres. Car la liberté, pour un adolescent,
c’est
tout ce qui ne dépend pas de la famille, fut-ce la plus dure discipli
54
us que le « fascisme » tue l’esprit d’initiative.
C’est
le contraire. Comparez la jeune Führerin à une jeune fille du même âg
55
e âge, chez nous ! Mais l’initiative qu’on exige,
c’est
celle qui sert l’État et qui est prévue par lui ; c’est celle que la
56
celle qui sert l’État et qui est prévue par lui ;
c’est
celle que la tactique moderne exige du soldat dans le terrain. Contra
57
’uniforme des communistes) et les autres en brun.
C’est
un dur. Chômeur depuis sept ans. Ancien chef d’une Kameradschaft (com
58
révolutions et émeutes. Vous ne savez pas ce que
c’est
. Nous en avons eu assez chez nous. Maintenant nous voulons du travail
59
tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au moins,
c’est
un homme sincère, et c’est le seul… » II. — Le fait central J’e
60
pète : « Lui au moins, c’est un homme sincère, et
c’est
le seul… » II. — Le fait central J’en étais là de mes étonnemen
61
doit y avoir une clé », écrivais-je à ce moment.
C’est
alors que se produisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la
62
relle qui mène à la tribune. Pendant six minutes,
c’est
très long. Personne ne peut remarquer que j’ai les mains dans mes poc
63
prit demeure lucide. Ce que j’éprouve maintenant,
c’est
cela qu’on doit appeler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting
64
e masses, à quelque manifestation politique. Mais
c’est
leur culte qu’ils célèbrent ! Et c’est une liturgie qui se déroule, l
65
ique. Mais c’est leur culte qu’ils célèbrent ! Et
c’est
une liturgie qui se déroule, la grande cérémonie sacrale d’une religi
66
ique a joué en fait, et que c’était fatal, et que
c’est
très dangereux. Reste à savoir pourquoi cela s’est réalisé. Car on ne
67
exemples. Mais ce qu’on laisse toujours échapper,
c’est
le principe d’actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire : c’est
68
’actualisation des phénomènes, ou si j’ose dire :
c’est
la grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sorte ; et l’on exp
69
conduisait droit au communisme. Ce qui m’effraye,
c’est
leur souplesse dans l’erreur. Il a fallu si peu changer pour « expliq
70
i a jeté l’Autriche dans les bras du Führer. Mais
c’est
l’attraction passionnée qu’exerce une religion naissante, si basse qu
71
aque individu une angoisse, — d’où naît un appel.
C’est
à ce formidable appel des peuples vers un principe d’union, donc vers
72
estaurée. « Et nous voici sauvés du communisme. »
C’est
ainsi que beaucoup de braves gens croient trouver un terrain d’entent
73
vec les dictatures qu’ils condamnent en principe.
C’est
ainsi qu’ils apportent leur petite contribution, toute bénévole, à l’
74
l’admirer isolément, ou pour essayer de l’imiter.
C’est
une belle ironie sur le libéralisme impénitent que cette manière libé
75
hants, ni même si bêtes. Mais ce qu’il faut voir,
c’est
que la volonté des hommes n’a jamais pesé si peu que dans les régimes
76
sants. Ce qui est puissant, ce qui commande tout,
c’est
le mécanisme de la dictature totalitaire, c’est la structure du régim
77
, c’est le mécanisme de la dictature totalitaire,
c’est
la structure du régime. Or, la structure de l’État totalitaire — quel
78
’État totalitaire — quelle que soit sa doctrine —
c’est
l’état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’un
79
de Goering lui-même. « Du beurre ou des canons »,
c’est
un slogan de la propagande nazie, et qui déchaîne régulièrement l’ent
80
s. Cela n’a aucune importance. Car ce qui compte,
c’est
la Nation, et non pas les individus. Or la Nation, pratiquement c’est
81
non pas les individus. Or la Nation, pratiquement
c’est
l’État. Et cet État est né de la guerre ; il y prépare du simple fait
82
éril totalitaire par des plans de « réarmement »,
c’est
introduire chez nous le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que
83
arrière : de deux grands pays également surarmés,
c’est
celui qui dispose de la plus forte mystique qui doit fatalement triom
84
tique, sérieux, urgent et réellement fondamental,
c’est
celui que nous pose l’angoisse des individus isolés, et l’appel relig
85
ncrète et patriotique », disait l’abbé Grégoire :
c’est
le « christianisme positif et allemand » des nazis… Tout cela fut éco
86
te brûler ! — Vilain papa, tu es très méchant ! »
C’est
mon dialogue avec certains « antifascistes » dès que j’essaie de les
87
contre toute évidence, que le feu ne brûle pas ?
C’est
parce qu’il n’ose ni ne peut dire : j’ai envie de toucher le feu bien
88
r objectif en présence de telle ou telle réalité,
c’est
que vous avez une tendance à la favoriser. Toutes les fois que ce cha
89
actéristique de toute mentalité « totalitaire » ?
C’est
le refus de discuter. Et de là vient le terrorisme. La Terreur (jacob
90
goureuse. Dans tous les cas et à tous les stades,
c’est
la tendance que l’on punit, non pas les actes ou les opinions déclaré
91
es. On ne réfute pas ; on jette la suspicion. Or,
c’est
ce trait fondamental de la mentalité totalitaire que je retrouve dans
92
suis très méchant… ⁂ Vous êtes hitlérien ! — Non,
c’est
vous !… Comment sortir de ce dialogue puéril ? Simplement, en déclara
93
usion réfléchie. 4. Refuser de discuter Hitler,
c’est
le « tabouer », le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré, c’e
94
le considérer comme l’adversaire sacré. Le sacré,
c’est
ce qu’on ne discute pas. Mais le sacré est toujours ambigu : l’horreu
95
l’attirance. En discutant Hitler, je le profane.
C’est
beaucoup plus dangereux pour son mythe que les vociférations sacrées