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du mot violence, dans la mesure où cela dépend de
nous
, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe et dans ces pages. Sur le « p
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de vocabulaire », a-t-on coutume de répliquer, de
nos
jours. Mais nous avons ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des mot
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, a-t-on coutume de répliquer, de nos jours. Mais
nous
avons ouvert la rubrique intitulée « Pouvoir des mots » pour montrer
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ni indifférentes ; qu’elles sont mêlées à toutes
nos
activités, dans la mesure où la pensée y est mêlée ; qu’elles entraîn
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e se constituer dans divers groupes. Les mots que
nous
étudions ici ne sont pas « vides » — le vocabulaire a horreur du vide
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tte vérité fondamentale : que les institutions ne
durent
qu’à force d’être recréées, réinventées, reprises sans relâche à la b
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ésigne : c’est une espèce de conjuration magique.
Nous
retrouvons ici le glissement sémantique de « violence » à « brutalité
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es véritables doctrines de violence apparues dans
notre
époque sont celles de Nietzsche et de Georges Sorel : elles s’accorde
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le de la pensée marxiste. La vraie violence
Nous
pouvons maintenant essayer de préciser une distinction radicale entre
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t à l’origine de l’état d’esprit conservateur que
nous
décrivions tout à l’heure. D’où aussi le risque que l’acte institue p
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stitue, c’est se priver des meilleures armes dont
nous
disposions contre la brutalité. La vraie violence est en définitive p
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acte du viol, qui paraît une brutalité. Mais cela
nous
entraînerait assez loin. Notons simplement le caractère essentielleme
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elconque, c’est l’opération nécessaire à laquelle
doivent
se livrer tous ceux qui sont soucieux, en politique ou en économie, d
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cela est assez évident, et justifie suffisamment
notre
rubrique. Il reste alors à reconnaître les dangers d’une semblable mé
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n’aura pas inventé la machine à lire les pensées,
nous
serons bien forcés de nous contenter de leur expression par le langag
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ne à lire les pensées, nous serons bien forcés de
nous
contenter de leur expression par le langage. À quoi ils pensent… pour
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pression par le langage. À quoi ils pensent… pour
nous
, c’est : Ce qu’ils disent. En fait, c’est sans doute autre chose. Voi
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sse sociale, d’une région à une autre. Que savons-
nous
des résonances qu’éveillent dans « le peuple » les grands mots du lan
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sume un drame. Ce drame est celui du langage dans
notre
société présente. Les mots que nous disons ou que nous écrivons, nous
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langage dans notre société présente. Les mots que
nous
disons ou que nous écrivons, nous autres intellectuels, éveillent dan
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société présente. Les mots que nous disons ou que
nous
écrivons, nous autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populair
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e. Les mots que nous disons ou que nous écrivons,
nous
autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populaire des harmoniqu
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llent dans l’esprit populaire des harmoniques que
nous
ne savons plus prévoir. » L’auteur ne croyait pas si bien dire : en
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roire à un rapprochement absurde. Il fait erreur.
Nous
sommes dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et
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atisfaire entièrement au dessein qui est celui de
notre
rubrique : pour agir, ou simplement pour se préparer à une action non
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ont elles qui révèlent la vraie pensée du groupe.
Nous
en sommes là aujourd’hui : tout le monde réclame la liberté, des libe
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ttérature) ; Les Grands Allemands ; Histoire de
notre
peuple ; Figures du passé allemand ; Le caractère populaire alleman
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Pour éviter de mourir, cessons de vivre et armons-
nous
. Abdiquons toutes nos raisons d’être, et armons-nous pour sauver le r
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cessons de vivre et armons-nous. Abdiquons toutes
nos
raisons d’être, et armons-nous pour sauver le reste. Hitler menace la
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s. Abdiquons toutes nos raisons d’être, et armons-
nous
pour sauver le reste. Hitler menace la paix de l’Europe ? Qu’à cela n
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qui sera bien attrapé ! Trois dictatures menacent
nos
libertés démocratiques ? Eh bien ! cessons de les exercer, ces libert
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es dictateurs n’auront plus rien à supprimer chez
nous
! Les primitifs s’accordent à tenir pour sacrée l’absence totale de r
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e humaine. Est-ce en vertu de cette coutume qu’on
nous
somme de cesser de penser, sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Conce
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oclame. Ne croyons pas qu’il considère sans envie
notre
périlleuse liberté, dont sa presse raille les abus, mais dont il espè
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si le désordre va devenir la seule expression de
nos
libertés dégénérées, ou si nous saurons retrouver un but commun, en a
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eule expression de nos libertés dégénérées, ou si
nous
saurons retrouver un but commun, en avant de nos luttes, une commune
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nous saurons retrouver un but commun, en avant de
nos
luttes, une commune mesure spirituelle qui ne soit pas les armements,
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drait pas davantage — ni moins — pour transformer
notre
apparent désordre en quelque chose d’incomparablement plus beau et fo
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ait-on plus en voir que les revers ? Ou prendrons-
nous
enfin conscience de l’écrasante supériorité qu’elle peut signifier da
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ériorité qu’elle peut signifier dans l’avenir, si
nous
cessons de nous énerver, si nous osons vivre la paix ? e. Rougemon
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peut signifier dans l’avenir, si nous cessons de
nous
énerver, si nous osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de, « Du
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ans l’avenir, si nous cessons de nous énerver, si
nous
osons vivre la paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger de s’unir
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citoyen, tandis que le second ne parle que de ses
devoirs
. Serais-je déjà contaminé par l’optimisme de commande en ce pays ? J
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vec un pédantisme pathétique… N’allons pas faire,
nous
, une religion de la Liberté ! Ce serait le signe que nous en perdons
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e religion de la Liberté ! Ce serait le signe que
nous
en perdons le goût et l’usage naturel, spontané. Un petit industrie
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La paix sociale a été obtenue par la fixation des
devoirs
réciproques à un niveau de justice fort médiocre, mais stable. — En s
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peu les épaules, fait oui de la tête. Demain, il
doit
partir pour un Schulungslager (camp d’éducation sociale). Ça ne l’enc
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semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh bien voilà :
nous
étions dans une grande maison, logeant deux par deux dans des chambre
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end à se connaître en partageant la même chambre.
Nous
suivions des cours de politique et d’économie. Nous chantions ensembl
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us suivions des cours de politique et d’économie.
Nous
chantions ensemble. On nous interrogeait. La plupart des soirées libr
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itique et d’économie. Nous chantions ensemble. On
nous
interrogeait. La plupart des soirées libres, nous les passions en com
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nous interrogeait. La plupart des soirées libres,
nous
les passions en commun, à l’auberge du village… Je le sens tout rajeu
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est Führerin d’un groupe de jeunes filles qu’elle
doit
commander deux fois par semaine : gymnastique et culture politique. D
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., vous me comprenez. Vous imaginez qu’avec cela,
nous
ne la voyons plus guère. Et comment voulez-vous que les parents garde
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ent leur autorité ? Le Parti passe avant tout. Si
nous
voulions empêcher notre fils, qui a 15 ans, de sortir un soir qu’il e
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Parti passe avant tout. Si nous voulions empêcher
notre
fils, qui a 15 ans, de sortir un soir qu’il est un peu malade, par ex
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tir un soir qu’il est un peu malade, par exemple,
nous
risquerions une mauvaise histoire avec les autorités du Parti. Nous n
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ne mauvaise histoire avec les autorités du Parti.
Nous
ne sommes que des civils pour nos enfants. Eux, ils se sentent des mi
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ités du Parti. Nous ne sommes que des civils pour
nos
enfants. Eux, ils se sentent des militaires. » Plainte vingt fois ent
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eune Führerin à une jeune fille du même âge, chez
nous
! Mais l’initiative qu’on exige, c’est celle qui sert l’État et qui e
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me. Un communiste. — Dans sa petite cuisine, où
nous
sommes attablés, depuis deux heures il me raconte ses bagarres avec l
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tions et émeutes. Vous ne savez pas ce que c’est.
Nous
en avons eu assez chez nous. Maintenant nous voulons du travail et no
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vez pas ce que c’est. Nous en avons eu assez chez
nous
. Maintenant nous voulons du travail et notre tasse de café au lait le
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est. Nous en avons eu assez chez nous. Maintenant
nous
voulons du travail et notre tasse de café au lait le matin. Qu’on nou
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chez nous. Maintenant nous voulons du travail et
notre
tasse de café au lait le matin. Qu’on nous donne ça, Hitler ou un aut
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il et notre tasse de café au lait le matin. Qu’on
nous
donne ça, Hitler ou un autre, ça suffira. La politique n’intéresse pa
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il a gagné. C’était presque le même programme que
le nôtre
! Mais il a été plus malin, il a rassuré les bourgeois en n’attaquant
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ait que toutes les descriptions « objectives » de
nos
journalistes paraissaient, lues d’ici, décrire un monde factice, où n
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e ni ses souffrances secrètes ni son espoir. « Il
doit
y avoir une clé », écrivais-je à ce moment. C’est alors que se produi
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e ? L. hoche la tête : — Allez écouter le Führer,
nous
en reparlerons demain. Seulement allez-y tout de suite, car les porte
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et la Réaction tuèrent — marchent en esprit dans
nos
rangs. » J’ai compris. Cela ne peut se comprendre que par une sorte p
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de. Ce que j’éprouve maintenant, c’est cela qu’on
doit
appeler l’horreur sacrée. Je me croyais à un meeting de masses, à que
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e à savoir pourquoi cela s’est réalisé. Car on ne
nous
parle jamais que du comment. Et les « explications » qu’on nous fourn
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ais que du comment. Et les « explications » qu’on
nous
fournit se réduisent en définitive à une reconstruction plus ou moins
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térieurs. La raison profonde d’un mouvement comme
le nôtre
est irrationnelle. Nous voulions croire à quelque chose, nous voulion
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d’un mouvement comme le nôtre est irrationnelle.
Nous
voulions croire à quelque chose, nous voulions vivre pour quelque cho
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ationnelle. Nous voulions croire à quelque chose,
nous
voulions vivre pour quelque chose. Nous avons été reconnaissants à ce
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ue chose, nous voulions vivre pour quelque chose.
Nous
avons été reconnaissants à celui qui nous apportait cette possibilité
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chose. Nous avons été reconnaissants à celui qui
nous
apportait cette possibilité de croire. Le christianisme, probablement
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mps au besoin de croire de la majorité du peuple.
Nous
voulons croire à la mission du peuple allemand. Nous voulons croire à
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s voulons croire à la mission du peuple allemand.
Nous
voulons croire à l’immortalité du peuple (un arbre dont nous ne somme
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s croire à l’immortalité du peuple (un arbre dont
nous
ne sommes que les feuilles qui tombent à chaque génération) et peut-ê
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bent à chaque génération) et peut-être réussirons-
nous
à y croire. Ruine des croyances communes, carence du christianisme,
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tion est rétablie. L’autorité est restaurée. « Et
nous
voici sauvés du communisme. » C’est ainsi que beaucoup de braves gens
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ole, à l’effort de la propagande totalitaire dans
nos
pays. Ils le font sans malice, et au nom du bon sens. Ils me rappelle
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toute expression libre des antagonismes qui chez
nous
sont encore la réalité même du social ? Que la paix est obtenue par l
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ture puisse bien finir. Tout se ramène donc, pour
nous
, à un problème de force. Mais non pas de forces pour « gagner » la gu
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ons démocratiques. D’une guerre totale, telle que
nous
imposerait l’Allemagne, ne peut sortir qu’un État totalitaire. Il s’a
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es plans de « réarmement », c’est introduire chez
nous
le Cheval de Troie. Car pour s’armer autant que l’adversaire, il faud
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t celui qui dispose de la plus forte mystique qui
doit
fatalement triompher. Et en s’armant autant que l’État totalitaire, l
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urgent et réellement fondamental, c’est celui que
nous
pose l’angoisse des individus isolés, et l’appel religieux qui naît d
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e inconscient. Toute la question est de savoir si
nous
saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que nous accordent
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ons mettre à profit pour le résoudre le délai que
nous
accordent encore une situation matérielle supportable, et quelques re
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, et devant la menace hitlérienne, un écrivain de
nos
amis se sentit pressé de parler, non point pour appeler les démocrate
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it à ce sujet (dans un langage qui, selon lui, ne
devait
point permettre d’équivoque) : « Un général qui étudie le terrain de
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réalité le jeu d’Hitler ». Cette petite aventure
nous
apparaît révélatrice d’un état d’esprit dont la seule existence suffi
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la seule existence suffit à justifier l’effort de
nos
Cahiers. ⁂ Qu’une « prise de parti » efficace suppose nécessairement
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nce d’une passion inavouable. Dans un monde comme
le nôtre
, où si peu d’hommes connaissent leur vraie croyance et leurs vrais dé
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ouve dans les écrits et les propos de certains de
nos
« antifascistes ». Ceux qui jugent la tendance supposée, non le fait,
100
a part le droit de discuter, et j’en fais même un
devoir
civique. Si vous me le contestez, je vous jugerai là-dessus. Sur cett